Article #108 – La philosophie fait-elle votre bonheur ? Dossier, Revue Les Libraires, no 145, 2024

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Article # 108

J’AI LU POUR VOUS

Les libraires

Bimestriel des libraires indépendantes

Octobre – Novembre 2024

Numéro 145

DOSSIER

La philosophie fait-elle votre bonheur ?

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Peut-être vous dites-vous : « La philosophie, pas pour moi, non merci! » Pourtant, à partir du moment où une question germe dans votre tête et que vos neurones s’activent à faire des liens, à envisager des hypothèses, à analyser les pour et les contre, à réfuter certaines pistes, à emprunter d’autres foulées, à mettre en parallèle ou en confrontation des idées, vous êtes en train de philosopher.

« Je pense, donc je suis », écrivait René Descartes dans Discours de la méthode (1637). C’est par la pensée que nos actes se construisent. Et le plus merveilleux dans la philosophie est qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, tout peut être proposé, supputé, exploré, remis en question, car la question constitue ce qui la définit et la motive. Nous ne pouvons nous empêcher de penser, nous ne pouvons alors nous empêcher de philosopher. Vous aussi!


Dans ce dossier

La philosophie, pour quoi faire? Ou la fois où j’ai dit la vérité à…

Par Véronique Grenier – 21 octobre 2024

« La philosophie, pour quoi faire? » est une question à laquelle j’ai répondu si souvent dans les dernières années, que ce soit dans des articles ou à la radio. Chaque fois, j’ai offert une réponse qui ressemble à ce que je dis à mes élèves, cours après cours, session après session depuis quinze ans : pour mieux argumenter; savoir questionner et problématiser le monde qui nous entoure; développer les outils de la pensée critique et les appliquer, entre autres, à toutes les informations auxquelles nous sommes exposé.es; réfléchir à nos croyances et à la portée de nos actions; tenter d’agir au mieux. Lire la suite


Pour qui, la philo?

Par Alain Deneault – 21 octobre 2024

Si nous sommes tous philosophes, et tous capables de pensée critique, force est d’admettre que nous naissons piètres philosophes. Spinoza appelait au XVIIe siècle « premier genre de connaissance » la façon spontanée que nous avons d’inférer des vérités à partir de moments strictement accidentels. On excède cette façon « mutilée » de penser lorsque l’on comprend que nos haines, nos frustrations, nos colères et nos jalousies, soit nos « passions tristes », sont le plus souvent le fait d’une méconnaissance des conjonctures dans lesquelles nous nous trouvons, et des éléments extérieurs à soi avec lesquels nous entrons en rapport. C’était sa façon de rappeler l’hostilité traditionnelle de la philosophie à son contraire, la simple opinion.

Qui qu’on soit, philosopher exige donc une prédisposition importante au travail. En l’occurrence, travailler signifie s’étonner de ce qui se présente comme banal, critiquer ce qui appartient au cours normal des choses, produire des concepts qui permettent d’articuler les éléments du réel de manière autre que convenue et soumettre à la pensée commune un certain nombre de problématiques qui déplacent le foyer des questions et font débat. L’insondable corpus et quelques penseurs contemporains nous assistent dans ce travail ardu.

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Dominic Fontaine-Lasnier : Un Moderne chez les Anciens

Par Elsa Pépin -21 octobre 2024

Personnage excentrique, jésuite antidogmatique et philosophe dilettante dérangeant à l’époque de la Grande Noirceur, François Hertel est une figure méconnue de l’histoire des idées au Québec. Un penseur qui a piqué, à juste titre, la curiosité du professeur de philosophie Dominic Fontaine-Lasnier, qui lui consacre un inspirant essai : Le legs d’un philosophe amateur.

Le rapprochant de Montaigne et des philosophes de l’Antiquité gréco-latine, Fontaine-Lasnier présente la pensée d’Hertel comme un art de vivre qui vise à rester maître de soi-même, sceptique et humble. « Il nous montre le parcours d’un individu qui doute, notamment dans son très beau Journal d’Anatole Laplante. » Plus qu’une posture philosophique, le doute chez Hertel concerne l’incertitude existentielle de chacun. « L’être humain est intéressant quand il change d’idée, affirme Fontaine-Lasnier, mais pour se remettre en question, il faut avoir confiance en soi. Ce paradoxe est à l’œuvre chez Hertel. Ses œuvres parfois peu maîtrisées rejoignent sa manière d’enseigner le doute. Si on sait qu’on a une valeur, on peut se remettre en question. »

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Les éditions Liber en dix questions

Par Isabelle Beaulieu (Les libraires) -21 octobre 2024

Plutôt méconnues du grand public, les éditions Liber méritent pourtant qu’on s’y attarde. Décider de consacrer un dossier à la philosophie, c’était nécessairement choisir d’y inclure enfin une place à cette maison qui, depuis plus de trois décennies, soumet des ouvrages d’une grande utilité pour toute personne intéressée à connaître, à comprendre, à savoir, à se mouvoir, à s’adapter dans notre monde en perpétuel changement. En dix tours de piste, nous avons demandé à Giovanni Calabrese, le fondateur et directeur éditorial de Liber, et à Micheline Gauthier, l’actuelle directrice générale, de reparcourir quelques jalons de leur histoire.

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Maya Ombasic, Cécile Gagnon et Marie-Anne Casselot : Combler l’absence des pionnières

Par Claudia Larochelle – 21 octobre 2024

Hipparchia, Hypatie, Aspasie, Maria Zambrano, Iris Murdoch, Christine de Pisan, Élisabeth de Bohême, Alexandra David-Néel, Marguerite Porete, Mary Wollstonecraft… Il y a fort à parier que la plupart de ces noms soient inconnus pour plusieurs, a contrario de ceux de Platon, Descartes ou Kant, plus communément associés à la philosophie. Pourtant, les premières aussi étaient philosophes. Et pas moins importantes… Or, comme femmes, leurs contributions ont été ignorées, rejetées, ridiculisées ou encore considérées comme mineures donc à peu près jamais enseignées. Pour contredire cette tradition patriarcale et remettre en lumière leurs pensées, deux titres brillants ont été publiés récemment : Femmes philosophes : 21 destins de combattantes de Maya Ombasic et Existantes : Pour une philosophie féministe incarnée de Cécile Gagnon et Marie-Anne Casselot.

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Michel A. Bouchard : Éloge de la mouvance

Isabelle Beaulieu (Les libraires) – 21 octobre 2024

Il comptabilise tout, ou en tout cas beaucoup. Les pas qui le mènent d’un point à un autre, le nombre d’étages qu’il gravite, les gens qui entrent et descendent de l’autobus, les numéros reçus de la distributrice dans les aires d’attente. Il consigne dans un fichier les données récoltées afin d’en tirer des conclusions qui ne lui serviront pas, surtout pas, car dans son livre Les actes inutiles, Michel A. Bouchard, scientifique, enseignant de profession et philosophe dans l’âme, nous révèle l’ultime allégresse qu’il y a à s’émerveiller de choses vaines et totalement superflues.

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Louis Dugal : La philosophie décomplexée

Vicky Sanfaçon – 21 octobre 2024

On n’associe pas nécessairement la philosophie à un sujet polarisant. Et pourtant! Chacun a une opinion étonnamment étoffée et bien tranchée sur le sujet. La philosophie est source de bien des maux de tête ou est le point de départ d’une longue histoire d’amour. Certains d’entre nous la subissent alors que d’autres en mangent. Pas étonnant que les ados ne savent plus trop sur quel pied danser lorsqu’ils entrent dans leur cours de philosophie 101, les yeux déjà cernés par des cauchemars de dissertations interminables. Et si l’on prenait collectivement un grand respire et que l’on trouvait un moyen de démystifier la philosophie, à hauteur d’ado, pour éviter que cette matière se transforme en traumatisme générationnel?

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La philosophie expliquée aux enfants

Isabelle Beaulieu – 21 octobre 2024

Les petits philosophes (t. 6) : Je danse donc je suis Sophie Furlaud et Dorothée de Monfreid, Bayard, 42 p., 13,95$ Voici sous forme de bande…

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Que peut la philo?

Nous avons demandé à des penseuses et penseurs contemporains de nous démontrer comment les idées philosophiques sont vivantes, s’incarnent dans une réalité et agissent à la transformer. Pour ce faire, nous leur avons proposé de s’appuyer sur une citation philosophique et de nous formuler par un court texte en quoi celle-ci s’avère utile pour éclairer notre société d’aujourd’hui.


Que peut la philo?

Naïma Hamrouni – 21 octobre 2024

« Les Blancs seront en général incapables de
comprendre le monde qu’ils ont eux-mêmes créé »
– Charles W. Mills, Le contrat racial (Mémoire d’encrier)

Alors que je prenais la parole vendredi dernier pour attirer l’attention sur la vigile organisée à la mémoire de Joyce Echaquan, cette mère atikamekw de sept enfants qui aurait aujourd’hui le même âge que moi, décédée sous une pluie d’injures déshumanisantes à l’hôpital de Joliette il y a quatre ans, un fier patriote n’a pas su retenir l’envie de me rappeler à l’ordre. C’est que la Nouvelle-France aurait été amie des Premières Nations et généreuse à leur endroit. Les relations entre les deux peuples, caractérisées par la reconnaissance mutuelle et la réciprocité, l’entraide. Le génocide, le racisme systémique, les femmes et les filles assassinées ou disparues sans que les forces policières lèvent le petit doigt, les violences médicales organisées, les enfants arrachés à leurs familles, les pensionnats et les abus physiques et sexuels, c’était avant tout l’affaire des Anglais. Rien à voir avec nous.

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Que peut la philo?

René Bolduc – 21 octobre 2024

« Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l’ont pas cherché »
– Alain

La citation du philosophe Alain souligne l’inanité de la recherche du bonheur pour lui-même, comme si celui-ci pouvait exister abstraitement en dehors de la vie réelle. Vouloir être heureux en se contentant de se regarder dans le miroir ne mène pas loin. Sois heureux ne saurait fonctionner sans d’autres impératifs : va voir des amis, inscris-toi à des cours, pratique une activité signifiante. Le philosophe John Stuart Mill, pour qui la recherche du bonheur motivait tous nos actes, ne disait rien d’autre dans son Autobiographie (Aubier) : « Seuls sont heureux ceux qui fixent leur esprit sur autre chose que sur leur propre bonheur […]. Visant ainsi autre chose, ils trouvent le bonheur au passage. »

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Que peut la philo?

Jérémie McEwen – 21 octobre 2024

« Reviens en toi-même, et regarde »
– Plotin

Cette phrase invite à l’introspection, ça va de soi. Et qui peut être contre cela? Ce serait comme être contre la vertu. Être contre l’introspection est aussi ridicule qu’être contre la réflexion tout court, le retour en soi dans la résistance à un monde où on ne fait trop souvent que glisser à la surface des choses, des relations, des ambitions et des divertissements, oubliant de ménager une place à la richesse des moments à contempler la mer, à lire, à aimer. Ce retour en soi peut prendre mille autres formes encore, comme des volutes en marge de la vanité du monde, que ce soit par le cabinet du psy, par l’écriture, par le gym ou par le voyage. L’important, c’est d’y aller, et d’y aller non pas comme dans une parenthèse, nous dit Plotin, mais comme dans l’essence même d’une vie bien vécue, celle où notre coquille d’ego accepte d’être décomposée, réduite à néant, pour vivre notre vie comme si nous étions sculpteurs, poursuit-il, en enlevant les armures rocheuses qui cachent notre être véritable. Il ne s’agit pas de nous construire donc, mais de tenter de nous découvrir, dans la croyance qu’il est possible de vivre bellement dans ce monde pourtant si souvent laid.

Je pense à ces moments où je vis cette autre vie, celle où je ne pense pas trop, celle où je me fuis au lieu de fuir les futilités et les culs-de-sac, et je vois la vie d’un autre. Combien de temps perdons-nous à vivre la vie de quelqu’un que nous ne sommes pas? Perchés sur des piédestaux montés avec des mains fières, se croyant fortes, refusant le recroquevillement que nous sommes, le petit, tout petit. Les délires de grandeur d’un Musk, d’un Trump, et de bien d’autres êtres politiques et économiques encore, sont les symptômes de ceux qui oublient qu’au cœur du cheval de Troie, il y a des êtres humains. Leur maladie est celle de vivre comme si tout était conquête de terres étrangères, oubliant de cultiver les siennes propres.

Si tout cela sonne très spirituel, c’est que ce l’est. Quand saint Augustin s’est converti au christianisme à la fin du IVe siècle, c’est en fait à la pensée de Plotin qu’il s’est converti. Et l’histoire de l’empreinte de cette religion sur le Québec, malgré tous nos efforts laïcs, est toujours beaucoup celle de cette recherche de soi en soi à la suite de quelque chose comme une conversion. Je le lis très souvent chez les essayistes d’ici, à gauche comme à droite.

Jérémie McEwen est essayiste et professeur de philosophie au Collège Montmorency. En 2022, il a animé la série documentaire Riopelle : l’envol du hibou et des oies sur les ondes d’ICI Première. Il a notamment publié les essais Philosophie du hip-hop en 2019 et Je ne sais pas croire en 2023 (XYZ).

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Que peut la philo?

Thomas De Koninck – 21 octobre 2024

« Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance »
– Albert Camus

L’ignorance dont vient tant de mal, selon Albert Camus, est sans aucun doute ce que Socrate et Platon appelaient « la double ignorance »: ne pas savoir qu’on ne sait pas. Platon considérait que cette « double ignorance » (diplê agnoia) définissait le mieux l’amathia, la « bêtise », l’apaideusia, ou « inculture », qui s’avèrent « la cause de toutes les erreurs auxquelles notre pensée à tous est sujette » (Sophiste, 229b-c). On ne saurait mieux qualifier une prétendue connaissance qui, privée de toute réflexion critique, ignorerait ses limites, ses présupposés méthodologiques, bref ne se connaîtrait pas. Les humains vivent alors, tout éveillés, une vie de dormeurs, comme l’avait constaté Héraclite avant Socrate. Ils se révèlent d’emblée incapables d’éprouver le moindre émerveillement devant la splendeur du monde réel, et tels des « morts vivants » (selon Einstein), ne sauraient jamais apprendre véritablement quoi que ce soit, puisqu’aucune vraie question ne pourrait leur venir à l’esprit. Car deux réalités fondamentales sont impliquées en tout questionnement authentique : l’intelligence et l’affectivité (ou cœur humain). Ce sont aussi les deux principales racines de cette dignité humaine que nous partageons toutes et tous; la capacité de penser et la capacité d’aimer, qui ont toutes deux grand besoin d’éducation très tôt, y inclus d’éveil à l’éthique.

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Que peut la philo?

Dominique Leydet – 21 octobre 2024

« La fin justifie les moyens »
– Nicolas Machiavel

Dans ses Discours sur la première décade de Tite-Live (Les Belles Lettres), Machiavel soutient l’idée que, s’agissant de défendre le salut et la liberté d’une république, tous les moyens sont bons, qu’ils soient cruels ou généreux, justes ou injustes. À ceux qui se disent incapables d’accepter une telle maxime, Machiavel répond qu’ils ne devraient pas se mêler de politique. Ainsi, Romulus, qui a assassiné son frère pour mieux assurer la fondation de Rome, loin d’être condamnable, mérite d’être célébré puisque son action visait le bien commun plutôt qu’un bénéfice personnel et qu’elle a été couronnée de succès.

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Que peut la philo?

Aude Bandini – 21 octobre 2024

« Le doute n’est pas un état bien agréable, mais l’assurance est un état ridicule »
– Voltaire

Cette citation résume bien le type de dilemme dans lequel nous nous retrouvons pris face à l’incertitude du monde et de l’avenir.

D’une part en effet, nous nous méfions à juste titre des jugements à l’emporte-pièce et des décisions prises sans que l’ensemble des faits aient été dûment examinés : « dans le doute, abstiens-toi », recommande la sagesse populaire.

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Quoi lire pour philosopher?

Isabelle Beaulieu – 21 octobre 2024

L’idée écologique et la philosophie : À la recherche d’un monde commun Laurence Hansen-Løve, Écosociété, 144 p., 20$ La philosophie s’applique à tous les sujets, et…

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SOURCE : Revue LES LIBRAIRES.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.

Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999

Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.

Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024

Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME , sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines.

Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022

Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main. Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.

Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992

Notre place dans le monde s’inscrit dans notre identité. Construire sa propre philosophie de vie bonne exige non seulement de se connaître soi-même mais aussi de connaître le monde dans lequel nous existons. C’est l’« Être-au-monde » selon de Martin Heidegger. Bref, voilà donc pourquoi cet Observatoire de la philothérapie – Quand la philosophie nous aide dépasse son sujet avec le livre GRANDEUR ET MISÈRE DE LA MODERNITÉ du philosophe CHARLES TAYLOR paru en 1992, il y a plus de trente ans.

Article # 105 – La philosophie antique comme exercice spirituel ? Un paradigme en question, Sylvain Roux, Les Belles Lettres, 2024

J’aime beaucoup ce livre. Tout philosophe se doit de le lire. Voici une enquête essentielle, à la fois très bien documentée, fine et facile à suivre. Elle questionne la conclusion du philosophe Pierre Hadot à l’effet que la philosophie est une manière de vivre. Sous le titre « La philosophie comme exercice spirituel ? – Un paradigme en question », le professeur de philosophie ancienne à l’université de Poitiers, Sylvain Roux, déterre les racines de la philosophie pour en montrer leur enchevêtrement

Article #106 – Crise de soi – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Thierry Jobard, coll. Amorce, Éditions 10/18, 2024

L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois ouvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (voir mon rapport de lecture); 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. — Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.

Article #107 – Le parler de soi, Vincent Descombes, Collections Folio. Essais, Éditions Gallimard, 2014

Si vous avez aimez cet extrait, vous aimerez ce livre car il est représentatif de l’ensemble de l’œuvre. Personnellement, je cherchais des indices pour répondre à la question « Qui suis-je ? » et ce livre n’en offre pas. En revanche, j’aime bien quand un auteur remonte à la source de son sujet et le retrace dans le contexte historique. Vincent Descombes excelle en ce sens dans PARLER DE SOI. C’est pourquoi je me suis rendu jusqu’à la page 248 des 366 pages de son texte (Appendices exclues) avant d’abandonner ma lecture. J’aime bien m’informer de l’histoire d’une idée comme le fait si bien Vincent Descombes mais la vue sous microscope du fil historique de chaque détail a fini par me lasser. J’ai tenu bon dans l’espoir de me faire une vision d’ensemble de l’évolution du concept mais je ne suis pas parvenu à prendre le recul utile face à une telle multitude de détails.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article #107 – Le parler de soi, Vincent Descombes, Collections Folio. Essais, Éditions Gallimard, 2014

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Article # 107

J’AI LU POUR VOUS

Le parler de soi

Vincent Descombes

Éditions Gallimard

Collections Folio. Essais – No 596

Catégories : Essais / Philosophie/ Métaphysique

1er novembre 2014

Nombre de pages : 417 pages

Format : Livre de poche

Couverture : Illustration Emmanuel Polanco

ISBN : 9782070459742

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TEXTE DE LA QUATRIÈME DE COUVERTURE

VINCENT DESCOMBES

LE PARLER DE SOI

Depuis l’époque de Descartes, un nouveau personnage occupe la scène philosophique : le mol, tandis que s’éclipsent d’autres personnages qui eurent leurs heures de gloire – tels l’intellect agent et l’âme. D’où sort-il ?

Par une intéressante alchimie, les philosophes ont tiré de notre usage ordinaire d’un pronom (« moi ») un être philosophal pur (« le moi »). Au terme de quelles aventures conceptuelles le moi se trouve-t-il à la fois à la troisième personne (pour qu’on puisse dire « le moi ») et à la première (puisque toute l’idée est d’expliquer ce qui fait que je suis moi) ? Tire-t-on le sens des mots « toi », « lui », « elle » de notre usage du mot « moi » ? Loin que l’on puisse dériver la diversité des personnes d’un rapport à soi dont le pronom « je » serait le seul instrument, c’est au contraire la première personne qui tire son sens et ses traits originaux de sa position au sein du système personnel.

Autant de questions grâce auxquelles Vincent Descombes, avec cet air de rien qui est sa marque de fabrique, montre nos incohérences philosophiques et égotistes !

Source : Éditions Gallimard,  coll. Folio Essai.


SOMMAIRE

L’Auteur

Exergue

PREMIÈRE PARTIE – L’ALCHIMIE DU MOI

Question : COMMENT LES PHILOSOPHES TIRENT-ILS UN SUBSTANTIF (« LE MOI ») DE NOTRE USAGE D’UN PRONOM (« MOI ») ?

CHAPITRE I. PHILOSOPHIE DE L’ÉGOTISME

1. Ego

Deux manières de dire « le moi »

Un problème de grammaire philosophique

2. Rhétorique du style égoiste

L’égotisme selon Addison

« Cette mauvaise coutume de parler de soi »

Comment parler de soi ? La leçon de Stendhal

Que retenir d’une rhétorique du style égotiste ?

3. Logique de la phrase égoiste

Qu’est-ce qu’une « égologie » ?

L’égologie (négative) de Descartes

Le quoi ? et le qui ?

Questions sur une question intraduisible de Descartes

L’individuation d’un ego

La phrase égotiste a-t-elle un sujet ?

4. Apendices

Notes sur les mots « moi » et « je »

Le moi de Pascal

CHAPITRE II. TROIS QUESTIONS SUR LE SUJET

 1. La question du du sujet en philosophie

 2. La querelle du sujet

 3. Connexion prédicative et connexion actancielle

 4. La question rhétorique du sujet

 5. L’idée d’un privilège subjectif

 6. L’analyse réflexive de la conscience de soi

 7. L’erreur sur la personne que je suis

CHAPITRE III. LA QUESTION DE L’INDIVIDUALITÉ HUMAINE

 1. De l’individualité à l’ipséité

 2. Heidegger : Comment le soi est-il donné ?

 3. Ricœur : la mêmeté et l’ipséité

 4. « The same », « the self »

DEUXIÈME PARTIE – LA PREMIÈRE PERSONNE ET LES AUTRES

Question : Peut-on tirer le sens des mot « toi », « lui », « elle », de notre usage du mot « moi » ?

 CHAPITRE IV. « HÉRITEZ DE VOUS-MÊME ! »

 1. La question du social

 2. La multiplication du moi

 3. En quoi consiste le problème d’autrui ?

 4. Autrui comme seconde première personne

 5. Autrui comme deuxième seconde personne

 6. La relation dialogique

 7. Les opérations sociales

 8. Philosophie des opérations sociales de l’esprit

 9. Le social et le dialogique

CHAPITRE V. UNE PHILOSOPHIE DE LA PREMIÈRE PERSONNE

Combien sommes-nous à être moi ?

La troisième personne est-elle ambiguë ?

La première personne dans la troisième personne

CHAPITRE VI. LE MARTEAU, LE MAILLET ET LE CLOU

 1. L’exposé d’Anscombe tel qu’on le représente

 2. Critique de la lecture lichtenbergienne

 3. Une version analytique du Cogito

 4. La conscience de soi

 5. L’illusion d’une « pure référencer directe »

TROISIÈME PARTIE – LE SUJET DE LA CROYANCE

Question : Dire ce que l’on croit, est-ce parler de soi ?

CHAPITRE VII. WITTGENSTEIN FACE AU PARADOXE DE MOORE

 1. Le paradoxe

 2. La première personne

 3. La solution du Logicien (Peirce, Prior)

 4. La solution du Pragmaticien (More, Austin, Searle)

 5. La solution grammaticale (Wittgenstein)

 6. La division du sujet de croyance

CHAPITRE VIII. EFFACER LA SUBJECTIVITÉ ?

Le point discuté

La thèse de l’équivalence

Éliminer la subjectivité ?

L’illusion descriptive

La subjectivité d’une énonciation

Les clauses de réserve

APPENDICES

Références

Notes

Index des noms


EXTRAIT

PREMIÈRE PARTIE

L’ALCHIMIE DU MOI

Question :

COMMENT LES PHILOSOPHES TIRENT-ILS UN SUBSTANTIF (« LE MOI ») DE NOTRE USAGE D’UN PRONOM (« MOI ») ?

Depuis l’époque de Descartes, un nouveau personnage occupe la scène philosophique : le moi (tandis que d’autres personnages s’éclipsent, comme l’intellect agent et bientôt l’âme). D’où sort-il ? Par quelle alchimie des philosophes ont-ils réussi à tirer du matériau vulgaire qu’est notre parler de soi ordinaire cet être philosophal qu’on qualifie volontiers de « pur moi » (das reine Ich) ?

Le langage ordinaire connaît deux emplois du mot français « moi ». Comme pronom personnel de la première personne du singulier, il peut aussi bien servir de complément à un verbe (« parle-moi de lui ! ») que renforcer en apposition le sujet de la phrase (« moi je pense », ego cogito). Par ailleurs, il peut perdre son statut pronominal (et donc sa fonction référentielle) pour devenir un adjectif désignant une qualité de présence à soi (comme lorsqu’on dit après un accès de fureur : « Je n’étais plus moi-même »).

Depuis le XVIIe siècle, la langue des philosophes ajoute à ces deux emplois une nouvelle signification : désigner, à titre de substantif, le sujet de certains actes remarquables. Car c’est assurément d’un sujet au sens d’un agent que l’on peut dire des choses telles que : « le Moi se pose absolument [1] », « le moi n’existe pour lui-même qu’en tant qu’il se connaît, et ne se connaît qu’en tant qu’il agit [2] » (et l’on pourrait multiplier les exemples d’opérations attribuées à un sujet — le moi — dont le philosophe entreprend de décrire l’activité, chose paradoxale, à la troisième personne).

Il y aurait donc des opérations dont le sujet ne pourrait être identifié que comme un moi, que ce soit comme le moi de quelqu’un ou comme le moi sans plus. Mais nous tombons alors dans un embarras, car nous avons l’impression que le système ordinaire des personnes grammaticales ne nous permet pas de situer ce moi à la place qui doit être la sienne. Il faudrait qu’il se trouve à la fois à la troisième personne (pour qu’on puisse dire « le moi ») et à la première (puisque toute l’idée est d’expliquer ce qui fait que je suis moi).

La question du sujet — à savoir la question « Qui ? » quand on la pose à des fins d’identification — peut-elle être posée autrement qu’à la troisième personne ? Nous demandons : qui est cette personne ? qui a peint ce tableau ? qui gardera la clé de la maison ? À chaque fois, si on connaît la réponse, on la donne en identifiant quelqu’un. Et si nous posons la question d’identité à la deuxième personne (« Qui es-tu ? »), nous attendons une réponse qui nous permette de parler de notre interlocuteur à la troisième personne en le nommant.

Supposons que la réponse à notre question sur l’identité de quelqu’un soit « C’est moi ». Quelles sont les transformations par lesquelles la philosophie du moi parvient à échanger cette réponse « C’est moi » en une réponse mentionnant un être qui s’appelle le moi ?

___________________________

[1] Fichte, Les Principes de la doctrine de la science (1794-1795), in Œuvres choisies de philosophie première, trad. Alexis Philonenko, Paris, Vrin, 1972, p. 129.

[2] Maine de Biran, De l’aperception immédiate, Mémoire de Berlin 1807, éd. Anne Devarieux, Paris, LGF,  Le Livre de Poche, 2005, p.79.


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Au sujet de l’auteur

Vincent Descombes est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales.

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Vincent Descombes

Centre des savoirs sur le politique. Recherches et analyses (CESPRA)

Directeur d’études de l’EHESS

Chaire : Philosophie de l’action

Site(s): CESPRA

Vincent Descombes est philosophe, directeur d’études à l’EHESS.

Les recherches de Vincent Descombes portent sur l’ensemble de la philosophie pratique dans ses deux composantes descriptive et normative. La partie descriptive consiste dans la philosophie analytique de l’action considérée, à la suite de Wittgenstein et de ses élèves, comme une forme de philosophie de l’esprit. Les questions normatives sont celles de la philosophie politique, juridique et morale.

Vincent Descombes a reçu en 2005 le Grand prix de Philosophie (prix annuel créé en 1987 et décerné par l’Académie française).

Source : École des hautes études en sciences sociales.

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REVUE DE PRESSE

Un itinéraire philosophique. (Entretien) par Vincent Descombes, Revue ESPRIT, juillet 2005

Le parler de soi, Une recension de Mathilde Lequin, 15 janvier 2015 – « Le Moi est introuvable » Vincent Descombes, Philosophie magazine

Le parler de soi – 8 avril 2015 – Recension du livre de Vincent Descombes, Le parler de soi, Paris, Gallimard, 2014, 432 p., 9€. – Par Pierre Fasula, chercheur associé au Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne, Paris 1, IMPLICATIONS PHILOSOPHIQUES

Le moi qui parle de soi par Christian RUBY, 15 décembre 2014, NONFICTION

France culture, Série « Le problème de l’identité », Épisode 4/4 : Soi-même est-il toujours un autre ? Vendredi 21 avril 2023

La vie des idées – Recension Philosophie – Pourquoi « moi » ? À propos de : Vincent Descombes, Le parler de soi, Gallimard, par Valérie Aucouturier , le 6 mai 2015, LA VIE DES IDÉES

France culture – Le parler de soi / Revue Le Diable probablement / Lundi 24 novembre 2014

Liberté, égalité, identités / Vincent Descombes. Toi, toi, mon moi, Vincent Descombes, propos recueillis par Alexandre Lacroix publié le 18 février 2021, philosophie magazine

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Autour du livre Le Parler de soi de Vincent Descombes, par lui même

Chaire de Philosophie à l’Hôpital

Aussi disponible sur le site web de la Chaire de Philosophie à l’Hôpital

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Communication de Vincent Descombes (EHESS) dans le cadre du colloque « Les métamorphoses de l’individualisme » (mai 2023) à l’Université Saint-Louis – Bruxelles.

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Autres vidéos de Vincent Descombes sur YouTube


DU MÊME AUTEUR

Le Platonisme, 1971 (réédition aux PUF, 2007).

L’Inconscient malgré lui, Paris, Éditions de Minuit, 1977.

Le Même et l’Autre. Quarante-cinq ans de philosophie française (1933-1978), Paris, Éditions de Minuit, 1979.

Grammaire d’objets en tous genres, Paris, Éditions de Minuit, 1983.

Proust: philosophie du roman, Paris, Éditions de Minuit, 1987.

Philosophie par gros temps, Paris, Éditions de Minuit, 1989.

La Denrée mentale, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1995.

Les Institutions du sens, Paris, Éditions de Minuit, 1996.

Le Complément de sujet, Paris, Gallimard, 2004.

Le raisonnement de l’ours et autres essais de philosophie pratique, Paris, Seuil, 2007.

Philosophie du jugement politique, Paris, Points Essais, Seuil, 2008.

Dernières nouvelles du moi, avec Charles Larmore, Paris, Presses Universitaires de France, Quadrige Essais Débats, 2009.

Les embarras de l’identité, Paris, Gallimard, 2013.

Exercices d’humanité, Paris, coll. « les Dialogues des petits Platons », Les petits Platons, 2013.

Le parler de soi, Paris, Gallimard, coll. folio Inédit essais, 2014.

Le social à l’esprit. Dialogues avec Vincent Descombes, sous la direction de Francesco Callegaro & Jing Xie, Paris, Éditions EHESS, 2020.

Source : Vincent Descombes, Wikipédia.

Voir aussi

Ressources Vincent Descombes sur Centre des Savoirs sur le Politique – Recherches et Analyses

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Mon rapport de lecture du livre

Le parler de soi

Vincent Descombes

Si vous avez aimez cet extrait, vous aimerez ce livre car il est représentatif de l’ensemble de l’œuvre. Personnellement, je cherchais des indices pour répondre à la question « Qui suis-je ? » et ce livre n’en offre pas. En revanche, j’aime bien quand un auteur remonte à la source de son sujet et le retrace dans le contexte historique. Vincent Descombes excelle en ce sens dans PARLER DE SOI. C’est pourquoi je me suis rendu jusqu’à la page 248 des 366 pages de son texte (Appendices exclues) avant d’abandonner ma lecture. J’aime bien m’informer de l’histoire d’une idée comme le fait si bien Vincent Descombes mais la vue sous microscope du fil historique de chaque détail a fini par me lasser. J’ai tenu bon dans l’espoir de me faire une vision d’ensemble de l’évolution du concept mais je ne suis pas parvenu à prendre le recul utile face à une telle multitude de détails.

L’ALCHIMIE DU MOI

Question :

COMMENT LES PHILOSOPHES TIRENT-ILS UN SUBSTANTIF (« LE MOI ») DE NOTRE USAGE D’UN PRONOM (« MOI ») ?

Depuis l’époque de Descartes, un nouveau personnage occupe la scène philosophique : le moi (tandis que d’autres personnages s’éclipsent, comme l’intellect agent et bientôt l’âme). D’où sort-il ? Par quelle alchimie des philosophes ont-ils réussi à tirer du matériau vulgaire qu’est notre parler de soi ordinaire cet être philosophal qu’on qualifie volontiers de « pur moi » (das reine Ich) ?

Le langage ordinaire connaît deux emplois du mot français « moi ». Comme pronom personnel de la première personne du singulier, il peut aussi bien servir de complément à un verbe (« parle-moi de lui ! ») que renforcer en apposition le sujet de la phrase (« moi je pense », ego cogito). Par ailleurs, il peut perdre son statut pronominal (et donc sa fonction référentielle) pour devenir un adjectif désignant une qualité de présence à soi (comme lorsqu’on dit après un accès de fureur : « Je n’étais plus moi-même »).

Depuis le XVIIe siècle, la langue des philosophes ajoute à ces deux emplois une nouvelle signification : désigner, à titre de substantif, le sujet de certains actes remarquables. Car c’est assurément d’un sujet au sens d’un agent que l’on peut dire des choses telles que : « le Moi se pose absolument [1] », « le moi n’existe pour lui-même qu’en tant qu’il se connaît, et ne se connaît qu’en tant qu’il agit [2] » (et l’on pourrait multiplier les exemples d’opérations attribuées à un sujet — le moi — dont le philosophe entreprend de décrire l’activité, chose paradoxale, à la troisième personne).

Il y aurait donc des opérations dont le sujet ne pourrait être identifié que comme un moi, que ce soit comme le moi de quelqu’un ou comme le moi sans plus. Mais nous tombons alors dans un embarras, car nous avons l’impression que le système ordinaire des personnes grammaticales ne nous permet pas de situer ce moi à la place qui doit être la sienne. Il faudrait qu’il se trouve à la fois à la troisième personne (pour qu’on puisse dire « le moi ») et à la première (puisque toute l’idée est d’expliquer ce qui fait que je suis moi).

(…)

DESCOMBES, Vincent, Le parler de soi, collection Folio essais – Nº 596, Éditions Gallimard, Paris, 2014, p. 13.

Si « toute l’idée est d’expliquer ce qui fait que je suis moi », une bonne part de cette explication rapportée par Vincent Descombes est lexicale et grammaticale à défaut de philosophique de bout en bout. Certes, plusieurs philosophes se sont penchés sur le « Je – me – moi » et le « soi » mais sans jamais pourvoir avancer sur une quelconque voie universelle, même dans notre langue. En effet, cette dernière tout comme le langage posent un sérieux obstacle à une réponse universelle.

Le premier chapitre, PHILOSOPHIE DE L’ÉGOTISME, y fait référence :

Qu’est-ce qu’on peut appeler une philosophie de l’égotisme et quel en est l’enjeu ?

Le mot « égotisme » a une histoire curieuse dont il sera question plus en détail dans ce qui suit. Retenons que ce mot nous vient de la critique littéraire et a servi d’abord à qualifier le style des écrivains qui, tel Montaigne, se prennent eux-mêmes pour matière et sujet de leurs livres. Le style égotiste consiste à parler de soi. Plus précisément, à parler de soi à la première personne. Il est en effet tout à fait possible à quelqu’un de parler de lui-même sans le faire à la première personne. Comme on sait, certains auteurs ont choisi de rapporter leurs faits et gestes à la troisième personne. Ainsi Jules César dans ses Commentaires, et Charles de Gaulle dans ses mémoires.

Pour faire court, je propose de dire philosophie de l’égotisme pour une philosophie qui veut comprendre non seulement ce que c’est que parler de soi, mais ce que c’est que de le faire à la première personne. En quoi la forme de la première personne est-elle irréductible ? Qu’a-t-elle de particulier ? Nous demanderons donc : y a-t-il des choses qui ne peuvent être pensées, dites ou faites qu’à la première personne du singulier, en disant « moi » et « je » ? Ou encore, pour poser la même question par l’autre bout : qu’est-ce qui nous ferait défaut si la première personne disparaissait de notre langage ?

Anthony Kenny propose d’appeler « césarien » une langue qui ressemble en tout point à celle que nous utilisons d’ordinaire — dans son cas, l’anglais, en ce qui me concerne, le français —, à cette différence près qu’elle ne possède pas les formes de la première personne [1]. Bien entendu, un locuteur césarien peut parler de lui-même s’il le désire, mais il ne peut le faire qu’à la troisième personne, en utilisant son nom propre là où le français dit « je » et « moi », sur le modèle de César disant « César est venu » plutôt que « Je suis venu ». En césarien, nous pourrions pratiquer le parler de soi, mais nous ne pourrions pas le faire au moyen de phrases en « je », ce qu’on peut appeler des phrases égotistes.

Y a-t-il dès lors des choses qu’on ne pourrait pas dire en césarien, alors qu’on peut les dire en français ? Comme le fait remarquer Kenny, César parlant à la troisième personne conserve la plupart de ses capacités descriptives, qu’il s’agisse de parler du monde ou de parler de lui-même. Il y a pourtant une chose qu’il ne pourrait pas énoncer en césarien : faire savoir qu’il est conscient de parler de lui-même, sujet locuteur, quand il parle de César. Il ne pourrait pas dire « Je suis Jules César », « Jules César, c’est moi » ou « Mon nom est “Jules César” ». En effet, ces énoncés se traduisent ainsi en césarien : « Jules César est Jules César », « Jules César, c’est Jules César »,

« Le nom de Jules César est “Jules César” ». L’énoncé par lequel quelqu’un se présente en disant « Jules César, c’est moi » nous apprend quelque chose (du moins s’il dit vrai), alors que la proposition « Jules César, c’est Jules César » ne nous apprend rien.

(…)

Avant d’examiner d’abord le style égotiste, puis la thèse de l’égologie, il est utile de revenir sur le lexique de l’égotisme. Je partirai de quelques observations sur ce lexique dans la langue française classique.

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[1] Anthony Kenny, The Metaphysics of Mind, Oxford, Oxford University Presse, 189, p. 88.

DESCOMBES, Vincent, Le parler de soi, collection Folio essais – Nº 596, Éditions Gallimard, Paris, 2014, pp. 17-19.

P.S.: Les mots en caractères gras remplacent les mots en italique dans le texte original.


4

APPENDICES

Notes sur les mots « moi » et « je »

C’est une particularité de la langue française, comparée par exemple à l’allemand ou l’anglais, que d’avoir la possibilité de renforcer le pronom « je » par l’apposition d’un « moi ». Le français peut ainsi rendre par des formes distinctes les deux possibilités du latin : « amo », « ego amo » (« j’aime », « moi, j’aime ») 57.

Lorsque le philosophe veut procéder à une substantivation du pronom de la première personne, doit-il la faire porter sur « je » ou sur « moi » ? Dira-t-on « le je » ou dira-t-on « le moi » ? L’usage a longtemps été de dire « le moi ». Mais, depuis quelque temps, on rencontre dans la littérature philosophique de langue française un substantif « le je » là où l’on aurait trouvé autrefois « le moi ». Quel est l’enjeu de cette divergence ? Puisqu’il s’agit en réalité de savoir comment rendre dans nos langues modernes le mot latin « ego », il y a intérêt à aborder ce problème à partir des difficultés que peut rencontrer un traducteur.

(…)

DESCOMBES, Vincent, Le parler de soi, collection Folio essais – Nº 596, Éditions Gallimard, Paris, 2014, pp. 79-80.

P.S.: Les mots en caractères gras remplacent les mots en italique dans le texte original.

La langue, le lexical, la grammaire et le langage élèvent donc des barrières quasi infranchissables pour permettre un parler de soi universel. Des mots et des expressions demeurent très difficile à traduire en l’absence des correspondants en notre langue. Le rôle de chaque langue n’est pas le même d’une langue à l’autre. Et il en va ainsi de l’influence particulière à chaque langue sur le penser et les pensées. Quand nous disons d’une personne ou d’une nation d’une autre langue que la nôtre, qu’elle ne pensent pas comme nous, ce n’est pas seulement une question d’opinion mais très souvent des différences de concepts d’une langue à l’autre. Dans ces conditions, comment atteindre l’universel.

Au XIXe siècle, un large consensus s’était établi entre plusieurs écoles philosophiques (empiristes, kantiennes, post-kantiennes) pour juger que l’histoire des idées tournait autour de la notion de sujet. Entre la pensée des Anciens et celle des Modernes, expliquait-on, la différence fondamentale tient à un événement qu’on peut appeler la « découverte de la subjectivité », pour reprendre un titre de Merleau-Ponty [1]. Il faut entendre par là le fait d’avoir fondé la philosophie sur la conscience de soi ou, comme le dit encore Merleau-Ponty dans ce même texte, sur le « contact de soi avec soi [2] ». Il était donc entendu que l’on était passé d’une philosophie antique centrée sur l’être et la substance à une philosophie moderne centrée sur le moi en tant que sujet de la connaissance et de la volonté.

Sans doute, ces écoles de la philosophie moderne se divisaient ensuite quand on en venait au point de savoir comment déterminer la nature de cette « subjectivité » placée au principe de la pensée moderne. Comment et dans quelles conditions le « contact de soi avec soi » s’établit-il ? Est-ce dans une expérience vécue d’auto-affection ? Est-ce à la faveur d’un sentiment d’exister ? Est-ce dans un acte intellectuel ? Est-ce dans une initiative par laquelle un individu use de sa liberté ?

Les écoles modernes se sont également divisées sur la portée de cette découverte : est-ce la fondation philosophique d’un humanisme ? Ou est-ce l’origine d’une entreprise d’objectivation de l’expérience ? On y verra le principe d’un humanisme quand il s’agit de trouver dans la conscience de soi la définition de la personne au sens moral et juridique. Mais on y verra le principe d’une objectivation de l’expérience immédiate si la question du sujet a pour conséquence d’opposer deux sortes d’existence : d’un côté, l’existence objective propre aux choses, de l’autre l’existence pour soi d’un sujet de conscience.

Toutefois, un point était acquis pour toutes ces écoles : la philosophie moderne est née de cette découverte du sujet rapporté à lui-même par sa conscience de lui-même. D’où la place éminente accordée à Descartes dans le récit philosophique de l’histoire de la pensée. D’où aussi une représentation largement partagée de l’histoire des idées. Les philosophies antiques se présentent comme des cosmologies ou des métaphysiques de l’être alors que les philosophies modernes se présentent comme des métaphysiques de l’esprit. Hegel formule cette opposition dans sa fameuse définition de la tâche d’une philosophie comme « science de l’expérience de la conscience » : il s’agit de concevoir le vrai (au sens de ce qui existe vraiment) non pas seulement comme substance, mais aussi comme sujet [3].

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[1] Maurice Merleau-Ponty donne ce titre à l’une des sections de son introduction à un ouvrage collectif intitulé Les Philosophes célèbres, introduction reprise par lui dans son recueil Signes, Paris, Gallimard, 1960, 191-194.

[2] Ibid., 192.

[3] « Es kommt nach meiner Einsicht […] alles darauf an, das Wahre nicht als Substanz, sondern eben so sehr als Subjeckt aufzufassen und auszudrücken » (Hegel, Phänomenologie des Geistes [1807], Hamburg, Felix Meiner, 1952, p. 19 ; Phénoménologie de l’esprit, trad. Jean-Pierre Lefebvre, Paris, Aubier, 1991, 37).

DESCOMBES, Vincent, Le parler de soi, collection Folio essais – Nº 596, Éditions Gallimard, Paris, 2014, pp. 97-98.

Revenons sur ce passage de la citation ci-dessus : « Entre la pensée des Anciens et celle des Modernes, expliquait-on, la différence fondamentale tient à un événement qu’on peut appeler la “découverte de la subjectivité”, pour reprendre un titre de Merleau-Ponty. Il faut entendre par là le fait d’avoir fondé la philosophie sur la conscience de soi ou, comme le dit encore Merleau-Ponty dans ce même texte, sur le “contact de soi avec soi” ».

À mon humble avis, la subjectivité n’est pas à découvrir mais à observer car elle fait partie de la nature humaine depuis toujours à titre de phénomène. Et ce n’est certainement pas la subjectivité des Modernes qui a fondé la philosophie sur la conscience de soi, sur le contact de soi avec soi. Le « Connais-toi toi-même » impliquait déjà au temps de Socrate et Platon une prise de conscience du phénomène de la subjectivité, une certaine prise de recul pour prendre conscience de soi (et de son ignorance).

Selon Yves Charles Zarka (professeur émérite à l’université de Paris. Il est également « Global Professor » à l’université de Pékin et enseigne à New York University, à l’université de Venise Ca’ Foscari, à l’université de Rome « La Sapienza » et dans plusieurs autres universités à travers le monde et directeur de la revue Cités (Puf). Cairn.info), il nous faut prêter une attention toute spéciale au « souci de soi » dans l’Antiquité.

Foucault et l’idée d’une histoire de la subjectivité : le moment moderne

Par Yves Charles Zarka

La constitution du soi

L’histoire de la subjectivité entendue comme généalogie des modalités de la constitution du sujet, Foucault la réalise à la fois dans le troisième volume de son Histoire de la sexualité, Le souci de soi (1984), et dans ses cours de 1981-82 autour de la notion de souci de soi ou, plus exactement, autour d’une réélaboration du rapport entre le souci de soi (epimeleia heautou) et le connais-toi toi-même (gnôthi seauton).

La première thèse que Foucault tâche d’établir est que tout au long de l’histoire de la culture grecque, hellénistique, romaine et même chrétienne s’était établie une relation de subordination entre les deux principes. Depuis Platon en effet :

« Le gnôthi seauton (le connais-toi toi-même) apparaît d’une façon assez claire et encore une fois dans un certain nombre de textes significatifs, dans le cadre plus général de l’epimeleia heautou (souci de soi-même) comme une des formes, comme une des conséquences, comme une sorte d’application concrète, précise et particulière, de la règle générale : il faut que tu t’occupes de toi-même, il ne faut pas que tu t’oublies toi-même, il faut que tu prennes soin de toi-même. Et c’est à l’intérieur de cela qu’apparaît et se formule, comme à la pointe du souci, la règle ‘connais-toi toi-même’» [12].

Mais pourquoi privilégier ainsi le souci de soi dans l’histoire de la subjectivité ? Il y a à cela deux raisons. La première tient à la permanence du thème non seulement dans l’Antiquité mais également dans la période moderne quoique dans des conditions différentes. La seconde est plus fondamentale, elle consiste dans le fait qu’à travers le souci de soi se joue un rapport du sujet à la vérité. Schématiquement résumées, les caractéristiques principales de l’epimeleia heautou (souci de soi) sont :

  1. Une attitude qui consiste en une manière de se tenir à l’égard de soi, des autres et du monde.
  2. Une conversion du regard qui se porte de l’extérieur vers l’intérieur : « Le souci de soi implique une certaine manière de veiller à ce qu’on pense et à ce qui se passe dans la pensée » [13].
  3. L’epimeleia (le souci) n’enveloppe pas seulement un retour sur soi, mais aussi un certain nombre d’actions et de pratiques de soi sur soi, par exemple les techniques de méditation, de mémorisation du passé, d’examen de conscience, de vérification des représentations à mesure qu’elle se présentent à l’esprit

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[12] Michel FOUCAULT, L’herméneutique du sujet, Cours au Collège de France, 1981-1982, Paris, Gallimard/Seuil, 2001, p. 6

[13] L’herméneutique du sujet, op. cit., p. 12.

Zarka, Y. (2002) . Foucault et l’idée d’une histoire de la subjectivité : le moment moderne. Archives de Philosophie, Tome 65(2), 255-267. https://doi.org/10.3917/aphi.652.0255.

P.S.: Les mots en caractères gras remplacent les mots en italique dans le texte original.

Revenons sur un autre passage de la citation du livre LE PARLER DE SOI ci-dessus : « Les philosophies antiques se présentent comme des cosmologies ou des métaphysiques de l’être alors que les philosophies modernes se présentent comme des métaphysiques de l’esprit. » À mon humble avis, il y a là une évolution dans l’étude de la subjectivité et non pas découverte de la subjectivité.

(…) Demandons-nous ce qu’un avocat peut envisager de plaider. Que peut soutenir un avocat dont le client est accusé d’avoir commis un délit lorsque ce client ne conteste pas avoir accompli l’action qui lui est reprochée ? Notre avocat cherchera autant qu’il le pourra à présenter l’action en cause comme ayant été innocente sous les aspects où elle était volontaire et comme étant involontaire sous les aspects où elle apparaît effectivement délictueuse.

L’avocat se servira ici de la liste des questions qu’esquisse Aristote dans le chapitre de l’Éthique à Nicomaque où il traite du volontaire et de l’involontaire [16]. À savoir, à propos d’une chose faite :

  1. Qui l’a fait ? (C’est la question du sujet au sens de l’agent.)
  2. Qu’est-ce qui a été fait ? (C’est la question du genre d’action, de sa « description », comme nous dirions aujourd’hui après Anscombe.)
  3. À quoi cela a-t-il été fait ? (C’est la question de l’objet, au sens du patient qui a subi cette )
  4. Avec quoi cela a-t-il été fait ? (C’est la question des moyens utilisés.)
  5. En vue de quoi ? (C’est la question de la finalité.)
  6. Comment cela a-t-il été fait ? (C’est la question de la manière de faire, par exemple avec soin ou non, fortement ou doucement, etc.)

Chacune de ces questions porte sur ce qui a été fait, sur ce qu’a été l’action. Comme on voit, les circonstances de l’action modifient la signification qu’elle peut avoir tant pour l’agent lui-même (du point de vue de son intention et de sa responsabilité) que pour les autres autour de lui (du point de vue du jugement qu’ils porteront sur l’agent). Invoquer une circonstance atténuante, c’est faire état d’un défaut de conscience de soi. Pour l’agent concerné, cela revient en effet à admettre qu’il a bien fait l’action qu’on lui impute, mais qu’il l’a faite sans savoir ce qu’il faisait, du moins sous cette description. Une pleine conscience de soi consisterait à connaître sa propre action sous toutes les descriptions concevables : l’agent pourrait dire sur quoi il agit, ce qu’il fait subir à cet objet, par quels moyens, dans quel but, et ainsi de suite (la liste ci- dessus n’est pas limitative). Bien entendu, une telle plénitude de la conscience de soi paraît impossible, à moins peut-être de s’en tenir à des opérations très élémentaires, et à condition de ne pas introduire, parmi les circonstances d’une action, le fait qu’elle ait été contemporaine de tous les événements du monde qui se sont produits dans le même temps qu’elle.

Aristote note qu’un agent peut ignorer plusieurs des circonstances qualifiant son action, mais qu’il y a deux limites. D’abord, il ne peut pas ignorer toutes les réponses aux questions ci-dessus. Si c’était le cas, son avocat devrait plaider la démence. Cela reviendrait à dire que son client n’était pas au principe de ses actes, ou encore, comme nous dirions aujourd’hui, qu’il « n’était pas lui-même » au moment des faits. Ensuite, l’agent ne peut pas prétendre qu’il ignorait quel était l’auteur de sa propre action volontaire. Comme dit Aristote : « Comment quelqu’un pourrait-il s’ignorer lui-même ? » (Éthique à Nicomaque, 1111a 6-8).

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[16] Cette liste des questions se retrouvera dans la formule mnémotechnique médiévale : Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando ?

DESCOMBES, Vincent, Le parler de soi, collection Folio essais – Nº 596, Éditions Gallimard, Paris, 2014, pp. 119-121.

Parlant de la « pleine conscience de soi », Vincent Descombes explique qu’elle « consisterait à connaître sa propre action sous toutes les descriptions concevables : l’agent pourrait dire sur quoi il agit, ce qu’il fait subir à cet objet, par quels moyens, dans quel but, et ainsi de suite (la liste ci- dessus n’est pas limitative) ». Et il ajoute : « Bien entendu, une telle plénitude de la conscience de soi paraît impossible à moins peut-être de s’en tenir à des opérations très élémentaires, et à condition de ne pas introduire, parmi les circonstances d’une action, le fait qu’elle ait été contemporaine de tous les événements du monde qui se sont produits dans le même temps qu’elle. »

Je soutiens depuis fort longtemps que si un homme avait une pleine conscience, il mourrait sur le champ tant il lui serait impossible de supporter la réalité de l’ensemble de l’humanité, même en s’en tenant à des opérations élémentaires. Une pleine conscience impliquerait sans doute de porter le poids du monde sur ses épaules, ne serait-ce qu’un court instant, et à moins d’être le dieu Atlas, cela anéantirait tout homme.


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« Atlas (Ἄτλας / Átlas, « le porteur », en grec ancien) est un des Titans hésiodiques du mythe fondateur de la mythologie grecque et de la Grèce antique, père des Pléiades, des Hyades, des Hespérides et de Calypso. À la suite de sa défaite dans la guerre des Titans contre les dieux de l’Olympe et Zeus pour régner sur le monde, ce dernier le condamne à porter la voûte céleste pour l’éternité sur ses épaules (décrit comme un des piliers du ciel dans l’Odyssée d’Homère). Il est pétrifié par Persée avec la tête de Méduse et métamorphosé en l’Atlas, chaîne de montagnes d’Afrique du Nord. » Wikipédia. Image by Gordon Johnson from Pixabay


À la question d’Aristote, « Comment quelqu’un pourrait-il s’ignorer lui-même ? », Vincent Descombes ajoute :

Il y a donc quelque chose qu’aucun sujet exécutant sa propre intention ne peut méconnaître : qu’il est lui-même l’auteur de sa propre action volontaire. Si quelqu’un se demande : « Qui a fait cela ? Serait-ce moi ? », c’est que, pour une part au moins et sous la description considérée, il ne s’agit pas de son action, puisqu’il lui reste encore à apprendre s’il en est l’agent.

DESCOMBES, Vincent, Le parler de soi, collection Folio essais – Nº 596, Éditions Gallimard, Paris, 2014, p. 121.

Le dictionnaire de l’Académie française donne cette définition de « s’ignorer soi-même » : « Pron. S’ignorer soi-même, ne pas avoir une juste opinion de soi-même, de ses forces, de ses sentiments. Ce grand génie s’ignorait encore lui-même. Un poète qui s’ignore, qui n’a pas conscience de ses dons, de sa vocation. Avec valeur de passif. Ne pas être connu ou su. Ces choses-là ne sauraient s’ignorer. (Ignorer, Académie française).

L’ANALYSE RÉFLEXIVE DE LA CONSCIENCE DE SOI

Le concept de « conscience de soi » est un terme technique de la langue philosophique. Comment explique-t-on ce que c’est pour quelqu’un que d’être conscient de soi ? Les philosophies classiques du sujet donnent cette explication en termes actanciels. Elles disent en effet que la conscience de soi est l’acte par lequel un individu fait de lui-même l’objet de sa pensée. Ainsi, expliquera-t-on, lorsque je m’exprime à la première personne — pour dire par exemple « Je vois une lumière » ou « Je cherche la porte de sortie » —, je pose une identité de l’objet dont je parle avec moi-même, le sujet qui parle. L’identité du sujet et de l’objet — du sujet qui désigne un objet et de l’objet qui se trouve être désigné dans un acte référentiel — expliquerait l’infaillibilité du sujet dans l’activité de se désigner lui-même. La conscience de soi serait le phénomène d’une identité réflexive.

DESCOMBES, Vincent, Le parler de soi, collection Folio essais – Nº 596, Éditions Gallimard, Paris, 2014, pp. 128-129.

P.S.: Les mots en caractères gras remplacent les mots en italique dans le texte original.

Dans L’ENCYCLOPÉDIE PHILOSOPHIQUE en ligne, on peut lire : « (…) être conscient de soi, c’est faire l’expérience du caractère autoréférentiel de la conscience, c’est-à-dire de la capacité pour le sujet conscient de se prendre lui-même pour objet de réflexion, et ainsi faire l’expérience subjective de sa propre vie mentale, soit de ses propres états mentaux et de soi-même comme le sujet de ces états, au moyen de l’introspection. (…).

La conscience de soi réflexive

À la question de savoir en quoi consiste une expérience de conscience de soi, par rapport à d’autres types d’expériences conscientes (ou d’expériences tout court), la réponse la plus classique consiste sans doute à dire qu’il s’agit là d’une expérience d’ordre cognitif et, plus spécifiquement, réflexive : être conscient de soi, c’est faire l’expérience du caractère autoréférentiel de la conscience, c’est-à-dire de la capacité pour le sujet conscient de se prendre lui-même pour objet de réflexion, et ainsi faire l’expérience subjective de sa propre vie mentale, soit de ses propres états mentaux et de soi-même comme le sujet de ces états, au moyen de l’introspection. C’est donc aussi faire une expérience de type transitif ou relationnel (l’expérience de quelque chose : soi-même ou certains états mentaux conscients — nous verrons qu’il est possible de penser une expérience non-transitive) qui semble supposer une forme conceptuelle et propositionnelle, contrairement à l’expérience perceptuelle par exemple. Pensons au moment du cogito chez Descartes (1641/2011), qui coïncide avec une expérience introspective et strictement intellectuelle, lors de laquelle le sujet Descartes, se prenant lui-même pour objet de réflexion, prend également conscience de son existence et de son essence. Pensons encore à l’aperception kantienne, qui consiste pour le sujet à se saisir comme conscience unifiée, où « le je pense doit pouvoir accompagner toutes [s]es représentations » et ce faisant, produire « une synthèse a priori de ses représentations » mentales (Kant, 1787/2006, p. 139). Tout se passe alors comme si la conscience de soi supposait un acte intentionnel et un ou des objets intentionnels, comme c’est le cas de l’expérience perceptive, avec cette particularité que son ou ses objets intentionnels ne sont pas des événements du monde physique mais des événements mentaux, qui se produisent dans l’esprit. De sorte que cette expérience consciente est d’abord celle de la dimension réflexive de l’esprit, c’est-à-dire de sa capacité à s’appréhender lui-même ou à appréhender ses propres contenus mentaux.

Source : Charrier, Alexandre (2021), «Conscience de soi (A)», dans Maxime Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, consulté le 14 novembre 2024, https://encyclo-philo.fr/

Est-il possible qu’une personne ne fasse pas l’expérience de soi au cours de sa vie ? Ou que cette expérience de soi soit réduite en conscience ? S’appréhender soi-même et appréhender ses propres contenu mentaux ne me parait pas sans difficultés, à prime abord intellectuelles puis émotionnelles. Est-il possible qu’une personne refuse toute conscience d’elle-même ? Est-il possible qu’une personne soit inconsciente qu’elle fait l’expérience de soi ?


« À s’ignorer soi-même on ne parvient jamais à connaître les autres ; connaître l’autre et soi est une seule et même chose. »

Tzvetan Todorov, , Nous et les autres, Seuil, 2000.


Dans un manuel destiné aux professeurs de langue et aux formateurs en communication interculturelle, les auteurs (qui sont de cultures différentes) nous invitent à y réfléchir dans ces termes: « Vous devriez tout d’abord regarder votre propre culture dans un miroir avant d’observer par la fenêtre les autres cultures qui vous intéressent ou avec lesquelles vous désirez entretenir des échanges ».

En disant cela, Martina Huber-Kriegler (2005: 7) ne nous invite pas à nous regarder, mais à poser le regard sur nous, pour interpeller nos connaissances et nos représentations sur notre culture, afin de mieux l’appréhender et pouvoir aller à la rencontre de celle des autres. Accepter l’autre dans sa différence implique que l’on tourne le regard vers soi même. Comme l’affirme Tzvetan Todorov (1989: 298): « A s’ignorer soi même, on ne parvient jamais à connaitre les autres; […] connaitre l’autre et soi est une seule et même chose ». En effet, tout comme on croit connaitre l’autre, on croit se connaître soi même, et c’est parce que l’on sait qui on est que l’on peut savoir qui est l’autre.

Ardenne, Champagne & Schneider, Ana-Karina & Blaga, Lucian & Radu, Assoc & Bulz, Adriana-Carolina & Catana, Adela & Bacha, Youcef. (2020). JOURNAL OF PHILOLOGY AND INTERCULTURAL COMMUNICATION REVUE DE PHILOLOGIE ET DE COMMUNICATION INTERCULTURELLE Vol. IV, No. 1 INTERFERENCES INTERFÉRENCES Coordinated by / Sous la direction de EDITORIAL BOARD / RÉDACTION.

Quoiqu’il en soit de la conscience de soi, elle demeure subjective, c’est-à-dire sujette à l’erreur.

Ainsi, la subjectivité comporte en effet la possibilité d’une erreur sur soi, à condition de préciser que l’erreur en question n’est pas une erreur sur qui je suis (question du sujet), mais une erreur sur l’idée que je me fais de ma personne, la définition que je donne de moi-même dans ma manière de vivre et de me comporter. D’où la possibilité d’un examen de soi-même (d’un exercice d’égotisme, dirait Stendhal) : est-ce que je ne me prends pas pour un autre ? Dans cette application, le mot « qui ? » ne sert plus à faire porter l’interrogation sur le sujet (on sait très bien de qui on parle), il sert à la faire porter sur une manière de se conduire ou une manière d’être. La question du sujet, posée en ce sens éthique, utilise la question « Qui ? » dans le sens de « Comment ? ».

C’est d’ailleurs ce que Heidegger lui-même avait indiqué lorsqu’il définissait l’authenticité (être soi) et l’inauthenticité (ne pas être soi) comme des manières d’être (des Seinsmodi [25]. Ce sont des modes d’être, c’est-à-dire, d’un point de vue syntaxique, des qualifications adverbiales du verbe. Ici, le verbe à qualifier est le verbe « exister » pris comme un verbe d’activité. Du point de vue d’une analyse de la phrase narrative, les adverbes désignent les « circonstances » de l’activité déployée par l’agent. Parmi ces circonstances qui donnent son sens à l’action, on trouve le « comment ? ». Heidegger a donc ajouté à la liste canonique des circonstances de l’action la polarité de l’eigentlich et de l’uneigentlich. Or ces adverbes sont pour lui synonymes de ceux qu’on peut former à partir du pronom personnel réfléchi « soi-même ». Et c’est ce qui explique que la question existentielle puisse utiliser le « qui ? ». Mais ce « qui ? » n’a plus un sens référentiel (de qui s’agit-il ?) ou actanciel (qui est l’agent de cette action ?), il est maintenant circonstanciel.

____________

[25] Martin Heidegger, Sein und Zeit, § 9, p. 42.

DESCOMBES, Vincent, Le parler de soi, collection Folio essais – Nº 596, Éditions Gallimard, Paris, 2014, pp. 142-143.

P.S.: Les mots en caractères gras remplacent les mots en italique dans le texte original.

C’est une erreur grave que cette « erreur sur l’idée que je me fais de ma personne ». Et, souvent, nous identifions cette erreur sur l’autre en lui reprochant son manque d’authenticité mais nous l’observons peu souvent sur nous-mêmes. Est-ce que l’idée que je me fais de ma personne est conforme à moi-même ? Encore faut-il se connaître suffisamment soi-même et être soi-même pour aborder cette question.

 * * *

J’accorde au livre LE PARLER DE SOI de VINCENT DESCOMBES trois étoiles sur cinq.

J’en recommande la lecture à tous ceux et celles à qui les extraits disponibles sur cette page plaisent.

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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.

Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999

Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.

Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024

Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME , sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines.

Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022

Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main. Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.

Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992

Notre place dans le monde s’inscrit dans notre identité. Construire sa propre philosophie de vie bonne exige non seulement de se connaître soi-même mais aussi de connaître le monde dans lequel nous existons. C’est l’« Être-au-monde » selon de Martin Heidegger. Bref, voilà donc pourquoi cet Observatoire de la philothérapie – Quand la philosophie nous aide dépasse son sujet avec le livre GRANDEUR ET MISÈRE DE LA MODERNITÉ du philosophe CHARLES TAYLOR paru en 1992, il y a plus de trente ans.

Article # 105 – La philosophie antique comme exercice spirituel ? Un paradigme en question, Sylvain Roux, Les Belles Lettres, 2024

J’aime beaucoup ce livre. Tout philosophe se doit de le lire. Voici une enquête essentielle, à la fois très bien documentée, fine et facile à suivre. Elle questionne la conclusion du philosophe Pierre Hadot à l’effet que la philosophie est une manière de vivre. Sous le titre « La philosophie comme exercice spirituel ? – Un paradigme en question », le professeur de philosophie ancienne à l’université de Poitiers, Sylvain Roux, déterre les racines de la philosophie pour en montrer leur enchevêtrement

Article #106 – Crise de soi – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Thierry Jobard, coll. Amorce, Éditions 10/18, 2024

L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois ouvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (voir mon rapport de lecture); 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. — Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022

Article # 103

J’AI LU POUR VOUS

Éloge du point d’interrogation

Tous philosophes

Les Éditions du Net, 2022

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Éloge du point d’interrogation

Tous philosophes

Les Éditions du Net, 2022

Date de parution : 20/06/2022

EAN13 : 9782312122434

Format : 120 x 190

Poids : 203 g

Nombre de pages : 186


Texte de la quatrième de couverture

Éloge du point d’interrogation

Tous philosophes ?

La philosophie est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls philosophes ayant pignon sur médias. Elle est l’affaire de toutes et de tous, sans distinction d’âge ni de classe sociale. Lorsque le point d’interrogation, porte-parole de cette égalité universelle, se révolte, alors nous sommes sans doute tous philosophes. Ce signe de ponctuation, en apparence anodin, gagne à être mieux connu : il est le révélateur de notre propre devenir.

L’être humain est un être de signes et de questions. Il n’aime rien tant que les histoires. Celle du point d’interrogation nous conduit depuis ses origines antiques jusqu’à l’épiphanie de son à-venir. Il a été, est et sera toujours l’outil de l’Homo philosophicus. Mais gardons-nous bien de croire que cela ne concerne que quelques individus d’une espèce élitiste, sélectionnés par on ne sait quel dieu du nombril égocentrique.

Qui et quoi que nous soyons, nous sommes toutes et tous des choses qui pensent, donc nous sommes des êtres qui se questionnent. Prenons en main, avec cet éloge, le bâton courbé du point d’interrogation, et entamons ce voyage vers nous-mêmes, au pays de la philosophie pour tous.

* * *

Patrick Moulin est l’auteur de « Fidel Castro est-il Socrate ? » et « De Socrate à Descartes – Philosophie – Fiches de lecture ». Directeur des Soins honoraire, il est l’administrateur du blog Directeur-des-Soins. com, dédié à la philosophie et à l’éthique.



Table des matières

Avant-propos

I. Histoire de signes, signes d’histoire

  • Sémiologie interrogative
    • Où Henri Bergson répond à Mylène Farmer
    • Pas de signe sans langage, pas de langage sans interlocuteur
    • Ponctuation conceptuelle
  • La ponctuation à travers quelques âges
    • Couvrez ce point que je ne saurais voir
    • Histoire particulière du punctus interrogativus
    • L’époque contemporaine : définition et fonctions du point d’interrogation

II. Point d’interrogation, philosophie et philosophes

  • La philosophie est interrogation ou elle n’est pas
    • Socrate, le point d’interrogation vivant
    • Le cas suspensif des sceptiques
    • Descartes : le doute remâché
    • Rousseau, L’origine des langues
    • La tétra-interrogation de Kant et le Sapere aude
    • Le monologue de Bergson
    • Nietzsche : la dynamique de la dynamite
    • Sur la route de Karl Jaspers
      • De l’étonnement
      • Du doute
      • Du bouleversement
      • Ni âge, ni condition pour philosopher

III. Métempsycose du point d’interrogation

  • Méta-interrogation
    • Notion de méta
    • La « question » : de la quête…
    • … à la torture
  • Le cycle interrogatif
    • L’évolution des espèces : quelle était la première question
    • Métempsychose, puissance et acte
    • Frontières de l’interrogeable : l’apophatisme
  • Temporalité d’une interrogation
    • Naissance digestive de la question
    • L’idiotisme interrogatif
    • Espace-temps, durée pure : le Tao du cycle interrogatif
  • Dithyrambe de la mauvaise réponse
    • Structuralisme des cycles interrogatifs
    • Le syndrome de la bonne réponse
    • Trop d’interrogation tue l’interrogation

IV. Le Who’s Who du point d’interrogation

  • LES « QUI »
    • Ecce interrogator
    • Ecce responsor
  • LE « QUOI » DES « QUI »
    • Le Banquet démonique
    • Où Socrate nous délivre l’esprit par sa maïeutique
  • Le « comment » du « quoi » des « qui » : éthique du point d’interrogation
    • Êthikos et moralis
    • Le bon, le juste et l’interrogeant
      • Un petit pas pour l’homme, un « bon » géant pour l’éthique
      • Le juste moral
      • Politique interrogeante

V. L’interrogation est philosophique ou elle n’est pas

  • Du phénix de sagesse au bourgeois gentilhomme
  • Au prisme du PIF
    • Discours PIFométrique de la méthode
    • Le « que » du chas
    • Le dit « mange », à Bamako ou ailleurs dans le monde
    • Qui est « On »
  • Délivrance du point d’interrogation
    • Entre sophistes affairés et questionneurs oisifs
    • Libertés plurielles
      • Ponctuation herméneutique
      • Impermanence du questionnement
      • Juste question et réponse bonne
  • Et ensuite ?

Bibliographie

  • Ouvrages
  • Articles

Table des matières


EXTRAITS

« Éloge du point d’interrogation» – Résumé de l’ouvrage

Pourquoi un éloge ? L’exposé des motivations

Être philosophe, ça vous pose un homme. Mais n’y a-t-il pas tromperie sur la marchandise ? La philosophie est-elle un luxe spirituel seulement réservé à une élite spiritueuse, à un cercle restreint des aèdes parvenus ? Dans l’affirmative, le grand voyage qu’est notre vie comporterait alors une classe économique, fatalement prédestinée au commun des mortels abêtis, et une classe affairée, une Business class, uniquement échue au gotha des penseurs attitrés. Le décalage entre cette jet-set et le vulgum pecus serait ce que le jet-lag est aux périples intercontinentaux : un mal inévitable de l’esprit.

Si l’on en croit Aristophane, Socrate lui-même montre une certaine appétence pour les déplacements aériens. Dans la comédie Les Nuées, le père de la philosophie occidentale est décrit voyageant dans le panier d’un ballon, choisissant ainsi la meilleure place pour observer au plus près le Soleil et les divers corps célestes. Pourtant, Socrate ne monterait jamais dans un avion aussi discriminant que celui envisagé plus haut : il refuserait son siège pré-attribué en première classe. Certes, c’est en partie dû à l’extrême rareté des aéronefs à l’époque de l’Antiquité : la compagnie grecque alors la plus connue, Air Icare, affichait un taux de satisfaction particulièrement bas chez ses mythologiques passagers. Mais c’est d’abord parce que Socrate conçoit la philosophie comme étant l’affaire de chacun, et par conséquent comme revenant à tous, sans distinction de classe ni de richesse.

Tous philosophes ? Sans doute une telle idée paraît séduisante, mais trop belle pour être vraie. Prenons garde à ne pas céder aux sirènes de la flatterie démagogique des masses : vous pensiez ? j’en suis fort aise : et bien ! philosophez maintenant ! Faut-il alors s’attacher, tel Ulysse, au mât protecteur du sophiste qui rumine à notre place ? On s’attache, et on s’empoisonne avec des pseudo-flèches qui nous illusionnent. Apprenons à penser par nous-mêmes, humblement, grâce au simple point d’interrogation qui nous fait signe. Découvrons que nous disposons déjà de cette capacité : nous pensons tous en acte, donc tous, nous sommes des philosophes en puissance.

Synthèse des différents chapitres

Sémiologie et historique

C’est l’histoire d’un philosophe, né au XIXe siècle, qui se retrouve pris dans une faille temporo-spatiale, propulsé au XXe, dans la salle où a lieu le concert d’une chanteuse rousse. Là, faisant face au désenchantement, il réalise une véritable catharsis : rien n’a de sens, en particulier si ce rien a tout du chaos. En l’absence d’interrogation, il n’y a point de salut. Et c’est bien la ponctuation qui fait signe, singulièrement et pluriellement.

Toutes les phrases du philosophe patenté sont ponctuées par des caractères affirmatifs, exclamatifs, des virgules et autres tirets demi-cadratins… Toutes ? Non ! Car une phrase peuplée d’un irréductible point résiste encore et toujours à l’envahisseur agréé de la pensée. Cette phrase révoltée, c’est celle que clôt le point d’interrogation, donnant alors tout son sens à l’énoncé produit. Ce signe extra-alphabétique vient de loin, et porte avec lui son lot d’étrangeté : certains lui attribuent même une origine féline ! Mais, tel un couteau suisse, il possède de multiples fonctions que les philosophes, véritables cette fois-ci, vont mettre à grand profit.

Ponctuation philosophique

Dans ce chapitre, plusieurs doctrines philosophiques sont soumises à la question soulevée par le crochet du point d’interrogation. Le grand écart temporel entre les périodes où ont vécu ces différents philosophes, de l’Antiquité de Socrate jusqu’au temps contemporain de Jaspers, est inversement proportionnel à leur communauté d’approche. La philosophie est interrogation ou elle n’est pas.

Socrate, accoucheur des esprits et chirurgien du dialogue, est LE point d’interrogation vivant. Le plus sage d’entre tous sait qu’il ne sait rien, et c’est déjà beaucoup. Un peu plus tard, les sceptiques déclarent qu’ils ne savent rien non plus, et que pour autant ils ne veulent rien savoir : rien n’a de sens, et c’est très bien comme ça. Devant l’inconnaissabilité des choses, ils suspendent leur jugement sine die. Pensant donc étant, Descartes se révèle un douteur compulsif. Il décline le point d’interrogation en une méthode à quatre voies. De son côté, c’est par trois que Rousseau divise les manières d’écrire qui sont à l’origine des langues. Le point d’interrogation y trouve notamment son statut d’idéogramme, léger, mais costaud. C’est à nouveau par quatre que se présentent les questions philosophiques d’un Kant assoiffé de savoir anthropologique. Le promeneur de Königsberg ose tout, pourvu que ce soit en pleines Lumières. Après son épisode de retour vers le futur au premier chapitre, Bergson fait une nouvelle apparition remarquée, vantant tous les bienfaits de l’hétérogénéité et de la durée pure. Délaissant l’instinct animal et l’intelligence trop humaine, c’est désormais l’intuition qui conduit le point d’interrogation vers l’infini et au-delà. Avec la dynamite nietzschéenne, c’est le pont-pont, l’Éternel Retour du dépassement. Le point d’interrogation renverse toutes les idoles sur son passage surhumain.

Le parcours en compagnie des philosophes se conclut avec Karl Jaspers. Tel le lapidaire, il taille le point d’interrogation selon trois facettes : l’étonnement, le doute et le bouleversement. La question ne prend son véritable sens dans la réponse que si cette réponse évolue vers une autre question. Le point d’interrogation est décidément une histoire sans fin.

Perpétualité du cycle interrogatif

Qu’est-ce qu’une question ? D’un côté, il y a la recherche, sinon de la vérité, du moins d’une réponse vraisemblable. De l’autre, ce terme signifie la torture et, qu’elle soit religieuse ou judiciaire, ça fait mal dans tous les cas. Seule la première définition concerne cet éloge du point d’interrogation. L’apologie de Socrate ou de tout autre philosophe est antinomique avec celle de supplices barbares, même si elle n’est pas exclusive de quelques tourments mentaux. Accoucher l’esprit oui, mais surtout pas dans la douleur extrême.

S’il y eut un jour une première question posée par un être humain, il faut bien avouer qu’aujourd’hui elle nous échappe. Pourtant, l’évolution des espèces et même la réincarnation présentent des similitudes avec l’enchaînement question / point d’interrogation / réponse, autrement dit le cycle interrogatif. Il y eut assurément un cycle originel, qui impulsa l’élan à tous les autres, en donnant le signal de départ au signe dont nous faisons l’éloge, et à tous les cycles qu’il a engendrés depuis. Sinon, nous ne serions pas là à nous demander quelle était cette question.

Il y a un temps pour tout : un temps pour questionner, un temps pour s’interroger, un temps pour répondre. Le cycle interrogatif s’inscrit dans une durée, et il offre une liberté presque inimaginable car d’abord invisible. Une fois dépassée l’illusion de la bonne réponse, et la fallacieuse sécurité d’une vérité trop stricte, il faut se rendre à l’évidence, et s’abandonner à cette impesanteur du point d’interrogation : il n’est que du vide, certes, mais c’est à nous de le remplir à foison. Ainsi, c’est nous-mêmes et notre bien trop pesante intelligence que nous laissons à terre au profit d’un plus que libre à-venir.

Le Who’s Who du point d’interrogation – Qui, quoi, comment

Pour exister, le cycle interrogatif a besoin d’acteurs, de contenu, et de mise en forme. L’être humain est un animal questionnant. Nous ne savons pas tout et nous ne sommes même pas dotés de la capacité de tout savoir. Nous ne pouvons que nous perdre en conjectures sur la cause de ces lacunes : sont-elles dues à un dieu farceur ou peu attentif à ce qu’il a créé ? la nature humaine n’est-elle faite que pour apprendre à apprendre ? Toujours est-il que l’animal questionnant est également un animal questionné : je questionne, donc tu réponds. Il y a toujours un autrui quelque part, pourvu qu’il accepte de répondre ou au moins d’entendre et de recevoir la question.

Tout se passe comme lors d’un banquet entre amis de la pensée. Les avis peuvent diverger ou converger, c’est selon le thème imposé ou proposé, mais le partage est toujours au cœur des échanges. Le point d’interrogation est à la fois un lien, un liant et un libérateur. Et puisqu’il est question de multiples convives, il ne faut pas manquer d’inviter l’éthique et la morale au menu du banquet. Rien de tel que le bon et le juste pour animer les débats. Mais tout n’est pas toujours rose au pays du point d’interrogation. Parfois les esprits s’échauffent en escalade symétrique ou en inégalité complémentaire. Car le point d’interrogation est aussi un outil politique : la sérénité de la Cité, polis en grec, dépend grandement de ce gardien des Lois.

L’interrogation est philosophique ou elle n’est pas

Ce dernier chapitre apporte sa réponse, partielle et partiale, à la question à l’origine de cet éloge du point d’interrogation : sommes-nous tous philosophes ? Le phénix stoïcien succède au phénix introductif des hôtes de ces bois. Pour nous accomplir dans cette capacité universellement humaine de pratiquer la philosophie, un outil, très particulier et pourtant dérisoire d’aspect, peut nous être fort utile. La démonstration de sa pertinence tient tout entière dans cette partie conclusive, elle-même s’espérant concluante. Quel est-il ? Comme toute révélation, son secret se dévoile dans les écritures de l’opuscule élogieux. Nous n’en dirons donc pas plus ici, la place nous manquant, tout autant que le désir irraisonné d’être lu. Juste un indice pour vous qui êtes chez vous, tel l’albatros, le point d’interrogation y déploie ses ailes de géant. Parce que la vie est trop courte pour la penser triste, que diriez-vous de devenir alors, sans grand effort, librement et joyeusement sages ?

Source : Site web de l’auteur.


Avant-propos

Quelqu’un demande un jour à un jésuite : « Est-il vrai que vous, les jésuites, répondez toujours à une question par une autre question ? ». Le docte ignacien réplique tout de go : « Qui vous a dit ça ? ». Cette histoire ancienne résume pour partie la thèse de cet ouvrage : le point d’interrogation est-il une clé, mise à la disposition de tous, pour cheminer vers la sagesse ?

Contenir plus de deux mille cinq cents ans de philosophie occidentale dans un seul signe de ponctuation, voilà qui relève d’un contorsionnisme à faire pâlir le plus expérimenté des maîtres yogis. La simple idée de cette réduction semble de l’ordre du blasphème intellectuel ou du crime de lèse-raisonnement. Pourtant nous nous garderons de couper la tête au point d’interrogation, puisqu’il courbe déjà l’échine par sa seule calligraphie. Par ailleurs, la conjonction d’une présomption de blasphème avec l’usage de la dénomination de question, présente historiquement des risques majeurs pour un hérétique point de vue, fût-il interrogatif.

Nous sommes tous, au moins depuis Descartes, des choses qui pensent et qui existent par cette faculté de penser{1}. Le découvreur du Cogito énumère les capacités que possède une chose qui pense : douter, concevoir, affirmer, nier, vouloir et ne pas vouloir, imaginer et sentir. Mais ici, l’arbre de la philosophie cache une forêt des plus denses : celle des questions, ce préalable indispensable à l’exercice plénier de la liste capacitaire qui vient à l’instant d’être égrenée.

Être, telle est la question dans sa finalité. Mais l’interrogation n’acquiert réellement son statut que sous deux formes : soit indirecte : « Je me demande si vous allez acheter mon livre », soit directe, marquée par le signe de clôture qu’est le point d’interrogation : « Achèterez-vous mon livre ? ». Précisons que ces deux phrases ne sont que des exemples, toute ressemblance avec une injonction subliminale d’achat de cet ouvrage ne saurait être que purement fortuite.

Le point d’interrogation est un marqueur de sens : il signifie son statut à la question, il indique la direction de la réponse. Il se situe au croisement de ces deux étapes, mais il paraît porteur de bien plus de choses encore. La révolution copernicienne substitue le soleil à la terre comme centre de l’univers physique. Cet éloge ponctuel n’atteindra assurément pas un tel niveau de bouleversement, mais il nous semble que ce signe extra-alphabétique recèle peut-être en lui quelque chose qui s’apparente au renversement des idoles géocentristes. Les philosophes patentés, au centre de la bien-pensance élitiste, ont sans nul doute quelques plumage et ramage à concéder, si notre thèse se voit confirmée, ne serait-ce qu’en partie.

Prenons donc la liberté de nous interroger sur ce point particulier, sur ce signe qui nous lance à chaque fois un appel, sinon à répondre, du moins à nous mettre en route, en tentant de faire le tour péripatéticien de la question. Pour clore cet avant-propos, suggérons une seconde fin à l’histoire introductive. Après avoir répliqué à son locuteur, le jésuite demanda : « Quelle était la question ? » C’est une des voies que nous emprunterons lors de ce périple qui débute maintenant. Le balisage est à la randonnée ce que le point d’interrogation est à nos marques. Prêts ? Partons.

Source : Les Éditions du Net via leslibraires.ca


AU SUJET DE L’AUTEUR

Patrick Moulin

Philosophe éphémère / Filósofo efímero

Site web de Patrick Moulin : MardiPhilo

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DU MÊME AUTEUR

Nous n’aurons pas le Temps – Consolation de l’Éphémère

Éditions du Net · 14 sept. 2023Éditions du Net · 14 sept. 2023

L’éphémère est une histoire à dormir debout. Tout, tout le temps, prend la forme d’un instant qui ne dure pas, et qui réclame en passant son lot de consolation. Voici l’histoire philosophique dont vous êtes le héros, entouré de divinités de la mythologie grecque, des contes de Pinocchio et d’Alice, et de fables taoïstes. Modeste héraut, je ne fais qu’annoncer : c’est à vous de voir.L’éphémère est une histoire à dormir debout. Tout, tout le temps, prend la forme d’un instant qui ne dure pas, et qui réclame en passant son lot de consolation. Voici l’histoire philosophique dont vous êtes le héros, entouré de divinités de la mythologie grecque, des contes de Pinocchio et d’Alice, et de fables taoïstes. Modeste héraut, je ne fais qu’annoncer : c’est à vous de voir.

Le Syndrome du Funambule – Essai sur le Midi de l’Être

Éditions du Net · 22 mars 2023Éditions du Net · 22 mars 2023

« Qu’est-ce que ça fait, si on accepte tout ? » Camus, alors âgé de vingt-deux ans, pose cette question dans son premier recueil de nouvelles, « L’Envers et l’Endroit », publié en 1937. Si vous en comprenez pleinement le sens, alors il est inutile d’ouvrir cet essai sur le Midi de l’Être, vous êtes arrivé. À l’opposé, si le simple questionnement fait naître en vous l’étonnement qui mène à la philosophie, alors vous êtes atteint du syndrome du funambule. Il est temps de se mettre en route.

Un fil, deux pieds, un esprit qui s’agite et qui agit : voilà tout ce qu’il vous faut pour entreprendre ce parcours. Le voyage commence dans les ténèbres du vide originel. Nietzsche allume les premiers feux de l’aurore pour nous conduire peu à peu vers son grand Midi. Camus prend le relais, depuis Midi le juste où règne la lumière verticale de sa pensée, jusqu’au crépuscule des cerfs-volants. Et bientôt la nuit se referme pour préparer, peut-être, le chemin d’un nouveau matin.« Qu’est-ce que ça fait, si on accepte tout ? » Camus, alors âgé de vingt-deux ans, pose cette question dans son premier recueil de nouvelles, « L’Envers et l’Endroit », publié en 1937. Si vous en comprenez pleinement le sens, alors il est inutile d’ouvrir cet essai sur le Midi de l’Être, vous êtes arrivé. À l’opposé, si le simple questionnement fait naître en vous l’étonnement qui mène à la philosophie, alors vous êtes atteint du syndrome du funambule. Il est temps de se mettre en route. Un fil, deux pieds, un esprit qui s’agite et qui agit : voilà tout ce qu’il vous faut pour entreprendre ce parcours. Le voyage commence dans les ténèbres du vide originel. Nietzsche allume les premiers feux de l’aurore pour nous conduire peu à peu vers son grand Midi. Camus prend le relais, depuis Midi le juste où règne la lumière verticale de sa pensée, jusqu’au crépuscule des cerfs-volants. Et bientôt la nuit se referme pour préparer, peut-être, le chemin d’un nouveau matin.

De Spinoza à Sartre – Philosophie, Fiches de lecture Tome 2

Éditions du Net · 13 oct. 2022Éditions du Net · 13 oct. 2022

La Béatitude est la vertu, le « je dois » est un « je veux », c’est la certitude qui rend fou, l’être humain est un « Homo faber », et il est condamné à être libre. Il ne manquerait qu’un raton laveur à cette liste à la Prévert, qui survole irrévérencieusement près de quatre siècles de la philosophie occidentale.

Ce second tome des fiches de lecture de philosophie est consacré à cinq œuvres qui permettent d’approcher les doctrines de Spinoza, Kant, Nietzsche, Bergson et Sartre. Chaque fiche est structurée comme un guide touristique, depuis les lieux incontournables de pensée à ne pas manquer, jusqu’aux détails des différents chapitres.

Après les vertus antiques et la méthode cartésienne abordées dans le premier opus des fiches de lectures, ce nouveau voyage invite à s’intéresser de plus près à l’éthique spinoziste et à la morale kantienne, au marteau philosophique nietzschéen et au verre d’eau sucrée de la durée pure bergsonienne, et enfin à la liberté sartrienne.La Béatitude est la vertu, le « je dois » est un « je veux », c’est la certitude qui rend fou, l’être humain est un « Homo faber », et il est condamné à être libre. Il ne manquerait qu’un raton laveur à cette liste à la Prévert, qui survole irrévérencieusement près de quatre siècles de la philosophie occidentale. Ce second tome des fiches de lecture de philosophie est consacré à cinq œuvres qui permettent d’approcher les doctrines de Spinoza, Kant, Nietzsche, Bergson et Sartre. Chaque fiche est structurée comme un guide touristique, depuis les lieux incontournables de pensée à ne pas manquer, jusqu’aux détails des différents chapitres. Après les vertus antiques et la méthode cartésienne abordées dans le premier opus des fiches de lectures, ce nouveau voyage invite à s’intéresser de plus près à l’éthique spinoziste et à la morale kantienne, au marteau philosophique nietzschéen et au verre d’eau sucrée de la durée pure bergsonienne, et enfin à la liberté sartrienne.

Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ?

Éditions du Net · 20 juin 2022Éditions du Net · 20 juin 2022

La philosophie est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls philosophes ayant pignon sur médias. Elle est l’affaire de toutes et de tous, sans distinction d’âge ni de classe sociale. Lorsque le point d’interrogation, porte-parole de cette égalité universelle, se révolte, alors nous sommes sans doute tous philosophes. Ce signe de ponctuation, en apparence anodin, gagne à être mieux connu : il est le révélateur de notre propre devenir.

L’être humain est un être de signes et de questions. Il n’aime rien tant que les histoires. Celle du point d’interrogation nous conduit depuis ses origines antiques jusqu’à l’épiphanie de son à-venir. Il a été, est et sera toujours l’outil de l’Homo philosophicus. Mais gardons-nous bien de croire que cela ne concerne que quelques individus d’une espèce élitiste, sélectionnés par on ne sait quel dieu du nombril égocentrique.

Qui et quoi que nous soyons, nous sommes toutes et tous des choses qui pensent, donc nous sommes des êtres qui se questionnent. Prenons en main, avec cet éloge, le bâton courbé du point d’interrogation, et entamons ce voyage vers nous-mêmes, au pays de la philosophie pour tous.La philosophie est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls philosophes ayant pignon sur médias. Elle est l’affaire de toutes et de tous, sans distinction d’âge ni de classe sociale. Lorsque le point d’interrogation, porte-parole de cette égalité universelle, se révolte, alors nous sommes sans doute tous philosophes. Ce signe de ponctuation, en apparence anodin, gagne à être mieux connu : il est le révélateur de notre propre devenir. L’être humain est un être de signes et de questions. Il n’aime rien tant que les histoires. Celle du point d’interrogation nous conduit depuis ses origines antiques jusqu’à l’épiphanie de son à-venir. Il a été, est et sera toujours l’outil de l’Homo philosophicus. Mais gardons-nous bien de croire que cela ne concerne que quelques individus d’une espèce élitiste, sélectionnés par on ne sait quel dieu du nombril égocentrique. Qui et quoi que nous soyons, nous sommes toutes et tous des choses qui pensent, donc nous sommes des êtres qui se questionnent. Prenons en main, avec cet éloge, le bâton courbé du point d’interrogation, et entamons ce voyage vers nous-mêmes, au pays de la philosophie pour tous.

De Socrate à Descartes – Philosophie, Fiches de lecture Tome 1

Éditions du Net · 25 mars 2022Éditions du Net · 25 mars 2022

Philosopher, c’est voyager dans l’espace de la pensée et dans le temps des penseurs. Cette première excursion en terre philosophique nous parle d’un temps que les moins de vingt siècles ne peuvent pas connaître, en dehors d’un certain René dont les cogitations nous sont plus voisines. Cinq œuvres majeures constituent ces fiches de lecture. Socrate, Aristote, Épicure, Épictète et Descartes nous ouvrent le chemin vers la sagesse. Chaque fiche est structurée comme un guide touristique, depuis les incontournables à ne pas manquer jusqu’à l’analyse détaillée du texte.

Conçu à destination du profane comme de l’apprenti philosophe, cet ouvrage se veut un outil, entre le couteau suisse et le bâton de randonnée. Rien ne garantit qu’il est indispensable, mais sans doute peut-il être utile. Voici donc les meilleures pensées des plus honnêtes gens des siècles passés. Au commencement était Socrate, le père de la philosophie occidentale, et le plus sage d’entre tous…Philosopher, c’est voyager dans l’espace de la pensée et dans le temps des penseurs. Cette première excursion en terre philosophique nous parle d’un temps que les moins de vingt siècles ne peuvent pas connaître, en dehors d’un certain René dont les cogitations nous sont plus voisines. Cinq œuvres majeures constituent ces fiches de lecture. Socrate, Aristote, Épicure, Épictète et Descartes nous ouvrent le chemin vers la sagesse. Chaque fiche est structurée comme un guide touristique, depuis les incontournables à ne pas manquer jusqu’à l’analyse détaillée du texte. Conçu à destination du profane comme de l’apprenti philosophe, cet ouvrage se veut un outil, entre le couteau suisse et le bâton de randonnée. Rien ne garantit qu’il est indispensable, mais sans doute peut-il être utile. Voici donc les meilleures pensées des plus honnêtes gens des siècles passés. Au commencement était Socrate, le père de la philosophie occidentale, et le plus sage d’entre tous…

Fidel Castro est-il Socrate ? -¿Es Castro Sócrates?

Éditions de L’Harmattan · 16 oct. 2020Éditions de L’Harmattan · 16 oct. 2020

Que peuvent bien avoir en commun le père de la philosophie et un jeune révolutionnaire du XXe siècle ? Fidel Castro est-il Socrate ? Chacun d’eux est à la fois accusé et avocat de sa propre défense. Chacun d’eux combat contre un despotisme : celui de l’ignorance ou de l’injustice. Tous deux veulent guider la jeunesse vers une vie qui vaille la peine d’être vécue. L’un s’exprime par les mots de son disciple Platon, l’autre porte la parole de son Apôtre José Martí. Socrate fait naître la philosophie occidentale, par son art d’accoucher les esprits ; Fidel Castro accomplit le rêve patriotique d’une lignée méconnue de philosophes cubains, en quête d’indépendance. Ici parle la lutte incessante des idées, pour la liberté et la dignité de la conscience humaine.

Source : Patrick Moulin / LinkedIn.


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Mon rapport de lecture

Éloge du point d’interrogation

Tous philosophes ?

Les Éditions du Net, 2022

Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à la charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main.

Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.

Aussi, l’auteur a joué avec ma patience et ma détermination en me revoyant un peu trop souvent en arrière, au traitement du sujet des chapitres précédents. Cette façon de faire a tout pour me déplaire. Quand je travaille fort pour me frayer un chemin dans une telle jungle littéraire, je ne veux pas que l’auteur me renvoie sur mes pas, même avec une bonne justification.

Le sujet du livre demeure intéressant, le point d’interrogation dans le contexte de la philosophie. Avant même d’entreprendre la lecture de ce livre, nous savons tous que la philosophie doit son existence aux questions que l’Homme se pose depuis des millénaires. Alors l’invitation de l’auteur à la lecture de son « Éloge du point d’interrogation » a tout pour nous séduire.

(…) Prenons en main, avec cet éloge, la bâton courbé du point d’interrogation, et entamons ce voyage vers nous-mêmes, au pays de la philosophie pour tous.

MOULIN, Patrick, Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes, Les Éditions du Net,, Saint-Ouen-sur-Seine (France), 2022, quatrième de couverture.

La métaphore du « bâton courbé » pour représenter le « point d’interrogation » est belle, poétique et quelque peu romantique. Malheureusement, je ne pouvais pas entrevoir que l’auteur ferait abus de cette figure de style (fioriture) dans son écriture tout au long de son livre. L’auteur nous propose un voyage à destination de nous-mêmes. Ce n’est pas le cas car ce voyage n’est qu’une promenade dans l’histoire de la philosophie avec, ici et là, de nombreuses citations de grands philosophes en questionnement. Et l’auteur ne visite pas avec nous le « pays de la philosophie pour tous ». Car « pour tous » implique un style à la portée de tous pour soutenir une communication efficace avec le lecteur et ce n’est pas le cas. Quand c’est pour « Tout le monde », c’est pour « personne », dit-on en marketing.

La philosophie est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls philosophes ayant pignon sur médias. (…)

(…) Mais gardons-nous bien de croire que cela ne concerne que quelques individus d’une espèce élitiste, sélectionnés par on ne sait quel dieu du nombril égocentrique. (…)

MOULIN, Patrick, Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes, Les Éditions du Net,, Saint-Ouen-sur-Seine (France), 2022, quatrième de couverture.

Je perçois dans ces deux citations tirées de la quatrième de couverture une attaque motivée par une frustration. Si la philosophie est une « choses » « sérieuse », elle nécessite la contribution de tous sans aucune discrimination.

(…) La philosophie est l’affaire de toutes et de tous, sans distinction d’âge et de classe sociale. (…)

MOULIN, Patrick, Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes, Les Éditions du Net,, Saint-Ouen-sur-Seine (France), 2022, quatrième de couverture.

« La philosophie est l’affaire de toutes et de tous », y compris des philosophes « ayant pignon sur média » , des « individus d’une espèce élitiste » et peu importe l’ego. « La philosophie est l’affaire de toutes et de tous » ou elle ne l’est pas.

(…) Lorsque le point d’interrogation, porte parole de cette égalité universelle, se révolte, alors nous sommes sans doute tous philosophes. (…)

MOULIN, Patrick, Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes, Les Éditions du Net,, Saint-Ouen-sur-Seine (France), 2022, quatrième de couverture.

Est-ce que l’auteur prétend que nous sommes tous égaux devant la philosophie, « sans distinction d’âge ou de classe sociale » et peut ainsi justifier une « égalité universelle » ? Non. Ce n’est pas parce que tous les hommes et toutes les femmes du monde entier se questionnent que tous et toutes philosophent.

L’auteur affirme que « nous sommes sans doute tous philosophes » « lorsque le point d’interrogation (…) se révolte ». Tout questionnement ne provient pas d’une « Attitude de refus et d’hostilité devant une autorité, une contrainte » (Dictionnaires Le Robert).

Bref, le texte en quatrième de couverture n’annonce pas un essai mais un éditorial.


S’il me faut reconnaître les efforts déployés dans la recherche en amont de l’écriture de de ce livre et l’originalité de son sujet, je ne peux pas en recommander la lecture en raison du style d’écriture de l’auteur.

Ce livre n’est pas accessible à la compréhension de tous.


J’accorde une étoile sur cinq

au livre ÉLOGE DU POINT D’INTERROGATION – TOUS PHILOSOPHES ?

de PATRICK MOULIN

chez Les Éditions du net paru en 2022 .

1-etoile


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.

Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999

Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.

Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024

Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME, sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines. / Sur le site web de l’éditeur, la présentation du recueil comprend une ligne de texte de plus que sur la quatrième de couverture et pose cette question : « Faut-il alors douter de tout ? » Ma réponse : oui, à commencer par les sciences humaines que je trouve un peu trop humaine à mon goût.


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Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Article # 98

J’AI LU POUR VOUS

Bertrand Saint-Sernin

La raison

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Bertrand Sain-Sernon

La raison

 

Langue : Français

Éditeur : PUF (Presses universitaires de France)

Collection : Que sais-je ?

Catégories : Essais / Philosophie/ Métaphysique

Nombre de pages : 126 pages

Format : Poche

EAN : 9782130537762

ISBN : 978-2-13-053776-2


Texte en quatrième de couverture

La raison se présente sous un jour paradoxal référence à laquelle les hommes soumettent leurs projets, leurs interrogations, leurs hypothèses pour les confirmer ou les critiquer, elle est en même temps exposée aux pressions extérieures et aux troubles intérieurs. Emane-t-elle de Dieu, imprègne-t-elle le réel ou simplement la réflexion que celui-ci inspire à l’humanité ? Pourquoi est-il si difficile de penser ce qui fait de l’homme un «animal doué de raison» ? A partir d’une exploration historique de ce concept chez les philosophes anciens et modernes, cet ouvrage se propose de préciser la fonction de la raison dans les sciences, d’en discerner le rôle dans l’action, de voir comment, dans la connaissance et dans la pratique, cette faculté affronte la réalité du mal, de juger enfin si, au début du XXIième siècle, s’esquisse un nouveau visage de la raison.

* * *

Bertrand Saint-Sernin (1925-1985)

Membre de l’Institut, Bertrand Saint-Sernin est ancien recteur d’Académie et professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV).


TABLE DES MATIÈRES

Introduction

I — Histoire du concept : Platon — Aristote — Les stoïciens — Le christianisme — Le scepticisme — Descartes — Kant — Philosophie de la nature et dialectique — Cournot — Whitehead

II — La raison et les sciences : L’énigme des origines — Décrire — La raison et les théories sublimes

III — La raison et l’action : Les peintures de l’action — La raison et les jeux de stratégie — La raison et l’histoire — L’idée de « science de l’action »

IV — La raison et les fins : Raison et liberté — La haine de la raison — Les projets de la raison

V — Aspects nouveaux de la raison : Les trois états de la raison — Les deux formes du lien intersubjectif — Le nouveau gouvernement de la raison — Raison partagée, réseaux, stratégie

Conclusion

Bibliographie


AU SUJET DE L’AUTEUR

Bertrand Saint Sernin

Date/Lieu de naissance : 20 décembre 1931, Brest, France

Date de décès : 24 juin 2024, Plougonvelin, France

Source : Académie des Sciences morales et politiques.
Source : Académie des Sciences morales et politiques.

langfr-220px-Wikipedia-logo-v2-fr.svgBertrand Saint-Sernin, né le 20 décembre 1931 à Brest1 (Finistère) et mort à Plougonvelin (Finistère) le 24 juin 20242, est un professeur de philosophie et un spécialiste de l’histoire des sciences français, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, ancien recteur d’académie.

Biographie

Né en 1931 à Brest, Bertrand Saint-Sernin est agrégé de philosophie. Il a fait une carrière universitaire à Lille et à Paris, où il est professeur honoraire (université Paris-Sorbonne). Influencé par Simone Weil, Bergson et Malebranche, il est aussi spécialiste de la théorie des jeux et des philosophies de Cournot et Whitehead 3.

Après un passage dans le secondaire (1957-1963) aux lycées de Chambéry, Rouen puis au lycée Michelet de Vanves, il devient consultant à la direction des affaires scientifiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de 1963 à 1965, puis revient à l’enseignement comme maître assistant à l’université de Paris I jusqu’en 1972. Ayant obtenu sa thèse de doctorat d’État, sur Les mathématiques de la décision à la Sorbonne en 1971, sous la direction de René Poirier, il est nommé à l’université Charles De Gaulle (Lille III) où il demeure de 1972 à 1986, tout d’abord comme maître de conférences, puis comme professeur à partir de 1982.

Durant cette période, il est détaché comme recteur de l’académie de Dijon et chancelier de l’université de Bourgogne (1973-1976) puis comme recteur de l’université de Nancy-Metz et chancelier des universités de Nancy et de Metz (1976-1982). De 1986 à 1987, il est directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, après quoi il est nommé recteur de l’Académie de Créteil et chancelier des universités Paris VIII, Paris XII et Paris XIII (1987-1989).

En 1989, il est élu professeur à l’université Paris-Nanterre, où il reste jusqu’à sa retraite, en 1993.

Distinctions

  • Commandeur de la Légion d’honneur (2016).
  • Commandeur de l’ordre national du Mérite (2005).
  • Commandeur de l’ordre des Palmes académiques (2021).
  • Croix de la Valeur militaire.

Source : Bertrand Saint-Sernin, Wikipédia.


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Académie des Sciences morales et politiques : « Élu, le 27 mai 2002, dans la section Philosophie, au fauteuil laissé vacant par le décès de Raymond Polin. Fauteuil n°8 ».


BIBLIOGRAPHIE

Livres

Les mathématiques de la décision, Paris, PUF, 1973, 375 p.

Le décideur, Paris, Gallimard, 1979, préface de Raymond Aron, 222 p.

L’Action politique selon Simone Weil, Paris, Cerf, 1988, 196 p. (couronné par l’Académie des sciences morales et politiques), deuxième édition révisée en 2008 disponible en cliquant ici.

Genèse et unité de l’action, Paris, Vrin, 1989, 189 p.

Parcours de l’ombre. Les trois indécidables, Archives contemporaines, 1994, 207 p.

La Raison au XXe siècle, Le Seuil, 1995, 320 p.

Entretiens nocturnes sur la théorie des jeux, la poésie et le “nihilisme” chrétien, Le Cri, Bruxelles, 1997, 240 p.

Cournot, Vrin, 1998, 192 p.

Whitehead. Un univers en essai, Vrin, 2000, 208 p.

Philosophie des sciences (I) & (II), Daniel Andler, Anne Fagot-Largeault et Bertrand Saint-Sernin, Gallimard, coll. Folio, 1333 p., sept. 2002.

La raison, PUF, coll. « Que sais-je ? », juillet 2003.

Le rationalisme qui vient, Gallimard, coll. Tel, jv 2007.

Blondel, un univers chrétien, Paris, Vrin, 2009

Précis de l’action, Paris, Cerf, 2012

Ouvrages traduits

La raison au XXe siècle en portugais (Brésil)

La raison au XXe siècle en polonais, 2002.

Philosophie des sciences (I) & (II) de Daniel Andler, Anne Fagot-Largeault et Bertrand Saint-Sernin en portugais (Brésil), mai 2005.

La raison (Ho Logos), To Vèma Gnôsè, Athènes, 2007.

Ouvrages collectifs

Coordination du Numéro spécial sur Georges Canguilhem, Revue de Métaphysique et de Morale , jv. 1985 (voir contribution plus loin).

“L’idée du destin” in Lord Jim. Figures mythiques, Joseph Dobrinsky, Autrement, 1998.

“Complétude et incomplétude de l’action” in Les modèles de l’action, PUF, 1998, p. 165-188.

“The Categoreal Scheme” in Alfred North Whitehead, l’univers solidaire, Ali Benmakhlouf éd., Université Paris X-Nanterre, 1999, p. 11-37.

“Possibilité d’une philosophie de la Nature aujourd’hui”, Anne Fagot-Largeault, Daniel Andler, Bertrand Saint-Sernin, in Science et philosophie de la Nature. Un nouveau dialogue, Luciano Boi (éd), Peter Lang, 2000.

“Peut-on connaître la nature ?”, in Préparer l’agrégation de philosophie. La Nature, sous la direction de Laurent Cournaire et Pascal Dupond, ellipses, 2001, p. 20-41.

“L’École française de l’action”, in Jean-François Mattéi, éd. Philosopher en français. Essai, PUF, coll. Quadrige, 2001, p. 21-43.

“Qu’est-ce qu’une vérité scientifique ?” in Droit à la connaissance, respect des personnes et recherche clinique, Journées d’éthique médicale Maurice Rapin, Médecine-Sciences Flammarion, 2001, p. 1-13 (Conférence prononcée le 17 novembre 2000).

“La philosophie de la nature de Jean Largeault” in De la Science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault, L’Harmattan, 2001, sous la direction de Miguel Espinoza, p. 21-30.

« Le risque : appréhension subjective et réalité objective » in Probabilités subjectives et rationalité de l’action, CNRS éditions, Paris, 2003, p.101-117, 140 pages, (reçu le 13/12/03), p. 101-117.

“L’idée de conversion intellectuelle selon Alain, Brunchvicg et Blondel” in Le moment 1900 en philosophie, Septentrion, 2004, (417 pages), Études réunies sous la direction de Frédéric Worms, (p. 43-61).

Coordination du N° spécial de la Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, consacré à la “Philosophie de la nature” (voir contributions plus loin)

“La nature dans la philosophie de Husserl et de Whitehead” in Chromatiques whiteheadiennes (Volume 2) : François Beets • Michel Dupuis • Michel Weber, Alfred North Whitehead De l’algèbre universelle à la théologie naturelle, Ontos Verlag, Frankfurt • Lancaster, 2004, p. 171-192.

“Xavier Tilliette, un portrait” in La filosofia come santità della ragione. Scritti in onore di Xavier Tilliette, a cura di Antonio Russo e Jean-Louis Vieillard-Baron, Edizioni Università di Trieste, 2004, p. 17-34.

L’illettrisme, PUF, 2005 : “Attitudes françaises à l’égard de l’évaluation” et “Conclusions”.

“Relativité et interconnexité” in La science et le monde moderne d’Alfred North Whitehead, Alfred North Whitehead’s Science and the Modern World, Actes des Journées d’étude internationales tenues à l’Université catholique de Louvain, les 30-31 mai et 1 juin 2003, Ontos Verlag, 2006.

“Expérience et pensée chez Jean Brun” in Jean Brun, la Vérité et le Chemin, sous la direction de Maryvonne Perrot, Centre Gaston Bachelard de Recherches sur l’Imaginaire et la Rationalité, Université de Bourgogne, Dijon, 2006, p.41-52.

“Vers un nouvel état de la raison” in Science, Éthique et Droit, sous la direction de Nicole Le Douarin etr Catherine Puigelier, Odile Jacob, mai 2007, p. 343-348.

“L’interconnexité entre les êtres selon Les deux sources de la morale et de la religion” in Annales bergsoniennes III, Bergson et la science, édité et présenté par Frédéric Worms, PUF, 2007, mai, p. 295-312.

“Destiny in the Work of Joseph Conrad” in Conrad in France, Edited with an Introduction by Josiane Paccaud-Huguet, Conrad : Eastern and Western Perspectives, Editor Wieslaw Krajka, Vol. XV, Social Science Monographs, Boulder, Maria Curie-Sklodowska University, Lublin, Distributed by Columbia University Press, New York, 2006, p. 73-94.

“L’erreur en philosophie” in L’erreur, sous la direction de Jean Foyer, François Terré, Catherine Puigelier, PUF, Cahiers des sciences morales et politiques, 2007, p. 183-192.

“Blondel et l’école française de l’action” in Maurice Blondel et la philosophie française, Emmanuel Gabellieri et Pierre de Cointet (ed), Parole et Silence, 2007, p. 103-121.

“L’autorité à la lumière des Lois de Platon” in L’autorité, sous la direction de Jean Foyer, Gilles Lebreton, Catherine Puigelier, Cahier des sciences morales et politiques, PUF, 2008, 328 pages, p. 3-14.

“La rationalité scientifique au début du XXIe siècle” in Filosophie, Scienza et Bioetica nel dibattito contemporaneo. Studi internationali in onore di Evandro Agazzi a cura di Fabio Minazzi, Roma, Presidenza del Consiglio dei Ministri, Dipartimento per l’Informazione et l’Editoria, 2007, p. 771-779.

“L’identité changeante de l’individu vue par Bergson et par Whitehead” in L’identité changeante de l’individu. La constante construction du Soi, Edmardo D. Rarosella, Bertrand Saint-Sernin, Philippe Capelle, S.E. Marcelo Sanchez Sorondo, ed., L’Harmattan, 2008, p. 221-232.

“Autorité et décision » in De l’autorité, Colloque annuel du Collège de France sous la direction de Antoine Compagnon, Odile Jacob, 2008, p. 307-322.

“Simone Weil, critique de la société” (reprise d’un article d’Études, fév. 87) in Simone Weil Sagesse et grâce violente, sous la dir. de Florence de Lussy, Bayard, 2009, p. 249-271.

“Instruire selon Simone Weil” in Simone Weil, Chantal Delsol (éd.), Cerf, 2009, p. 153-168.

“Sur les morales de la vertu” in La vertu, sous la direction de Jean Foyer, Catherine Puigelier, François Terré, PUF, 2009, p. 115-129.

“Scientific Method and Philosophical Method” in The Humanities and Social Studies in the Far East, 5th Russian Philosophical Congress, special issue of “Methodology of Philosophical Knowledge” N°3 (23), 2009, p. 193-201.

“La rationalidad cientifica a principios del siglo XXI” in Filosofia y ciencias de la vida, Juliana Gonzalez V. Coordinadora, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, 2009, p. 94-107.

“La générosité : lumière de Jean Foyer” in Jean Foyer In Memoriam, textes rassemblés par Catherine Puigelier et François Terré, Litec, Paris, 2010, p. 407-414.

“La Reconnaissance à la lumière du Timée” in La reconnaissance. Recognition, sous la direction de Catherine Puigelier, Centre de recherches en théorie générale du Droit, Bruyland, Bruxelles, 2011, p. 67-80.

“Durkheim et les philosophes de son temps” in Durkheim fut-il durkheimien ?, Actes du Colloque organisé les 4 et 5 novembre 2008 par l’Académie des sciences morales et politiques, Armand Colin/Recherches, 2011, p. 187-204.

Direction d’ouvrage (avec Catherine Puigelier), Le droit à la lumière de Bergson : mémoire et évolution, Paris, Éditions Panthéon-Assas, 2013.

Direction d’ouvrage (avec Anne Fagot-Largeault), La philosophie et l’état du monde, entretiens de l’Institut international de philosophie, Paris, 15-18 septembre 2010, Paris, Vrin, 2013.

Éditions de texte

Écrits de Dina Dreyfus, Paris, Hermann, “Hermann Philosophie”, 2013, textes rassemblés et présentés par Christiane Menasseyre et Bertrand Saint-Sernin.

Traductions

Carl G. Hempel, Éléments d’épistémologie, Paris, Armand Colin, 1972.

W.V.O. Quine, Logique élémentaire, Paris, Armand Colin, 1972, avec Jean Largeault. 2e édition, Paris, Vrin, 2006.

Articles

La politique de la science, Études philosophiques, 1966.

Technique et technologie, Le Progrès scientifique, oct. 1967.

Programmes et programmation, Le Progrés scientifique, nov. 1967.

Explication géométrique, explication mécanique, explication statistique, Revue de l’enseignement philosophique, fév-mars 1974.

L’idée de révolution scientifique selon A.A. Cournot, Revue de l’enseignement philosophique, déc.1974-jan.1975.

Paradoxes technologiques des sociétés modernes, Les Études Philosophiques, 1976.

Pierre Oster Soussouev, entrée en poésie, La Voix des poètes, fév. 1978.

Le décideur et la santé, avec François Regnier, Prospective et Santé, 1980, N° 16.

Michel Alexandre, La Revue de Métaphysique et de Morale, janvier-mars1981, tome 44.

P. Oster Soussouev, Un lyrisme véridique, Critique, août-sept. 1981.

L’idée de décision collective: mythe ou réalité? Etudes, déc. 1982.

Finalité de l’éducation, Paradoxes, automne 1982.

Michel Serres, philosophe et gascon, Cahiers du Sud-Ouest, 1983.

Le souverain dans la Critique de la raison dialectique, Revue de Métaphysique et de Morale,1983.

L’âme ou le nom propre, Cahiers philosophiques, 1983, N° 15.

Essence et images de la liberté, Cahiers Philosophiques, 1983, N° 17.

Les figures politiques du mal chez Sartre, Études, déc. 1983.

Groupe et choix, La marge, 1983.

P. Oster Soussouev ou la fluidité dramatique, Don Quichotte, Lausanne, fév. 1984.

Michel Serres à mi-parcours, Etudes, mars 1984.

René Poirier, ou la métaphysique de l’image, Études philosophiques, 1984.

Raymond Aron, Études, juillet-août, 1984.

Éthique de la décision, Prospective et santé, automne 1984.

Coordination du Numéro spécial sur Georges Canguilhem, Revue de Métaphysique et de Morale, jv. 1985, et article sur “Georges Canguilhem à la Sorbonne”.

Georges Canguilhem, une philosophie du concept, Cahiers philosophiques, 1985, N° 23.

La critique sociale selon Simone Weil, Études, 1986.

Images de la matière et matérialisme, Études, 1986.

Dina Dreyfus ou la raison enseignante, Les Temps modernes, 1989, N° 516.

Philosophie et fiction dans l’oeuvre de Sartre, Les Temps modernes, 1990, N° 531-533.

Dimensions de l’éthique, Études, déc. 1990.

La philosophie de la nature de Jean Largeault, étude critique, Revue de Métaphysique et de Morale, 1990.

Conrad, peintre de l’action, L’Époque conradienne, Bulletin de la société conradienne de France, édité par la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Limoges ,1990.

Georg Simmel : Métaphysique du laconisme, Germanica, 8/1990, Université Charles de Gaulle, Lille.

L’attention selon Simone Weil, Sud, 1991.

Les Causes de la mort d’Anne Fagot Largeault, étude critique, Revue de Métaphysique et de Morale, 1991.

Munier le Lorrain, NRF, 1991, N° 460.

Les représentations de l’action, Bulletin Société française de Philosophie, 1991 N°2 : 61-78.

La ligne d’ombre : un traité du destin, dans le dossier Joseph Conrad, Magazine littéraire, mars 1992, N°297.

La chambre de veille de Joseph Conrad, Les Temps modernes,1992, N° 555.

Les messagers du destin, L’Epoque conradienne, Bulletin de la société conradienne de France, édité par la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Limoges, 1992.

La beauté pas à pas dans Une machine à indiquer l’univers de Pierre Oster, Obsidiane, 1992.

Blessure de la raison à l’aube du XXe siècle, Études, sept. 1992.

Les états du structuralisme, Études, avril 1993.

La science de l’action, Études, juillet-août 1994.

Le doute au XXe siècle, Études, déc. 1995.

“Les ordres de la nature”, in Dioti 5. Sciences et Philosophie, CRDP Midi-Pyrénées, 1999, p. 87-125.

“L’idée de décision”, in Sciences et Avenir, Hors-Série, N° 121, décembre 1999-janvier 2000, p. 52-57.

L’action à l’aube du XXIe siècle, Études, fév. 1999.

“Sur le contrôle étatique du clonage”, in Cités, 2/2000, p. 181-185

“Y a-t-il place, aujourd’hui, pour une philosophie de la nature ?” Société française de philosophie, séance du 21 novembre 1998, in Bulletin de la Société française de philosophie, 93e Année, N° 1, Janvier-Mars 1999.

“La voie vers l’univers est politique”, Poésie 2000 (décembre 2000) (sur P. Oster).

“Le jeu stratégique” in Sciences et Avenir, Hors-Série, N° 128, octobre-novembre 2001, p. 48-53.

“Morphogenèse mathématique du monde matériel” in Les Études philosophiques, octobre-décembre 2002, numéro spécial Whitehead, p. 427-440.

”Légitimité et existence de la philosophie de la nature” in Philosophie de la nature, Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, p. 331-342.

“Entretien avec Jean-Marie Lehn sur les possibles naturels en chimie” in Philosophie de la nature, Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, p. 371-380.

“La critique du coup d’État dans la pensée biologique de Cournot” in Bulletin d’Histoire et d’Épistémologie des sciences de la vie, volume 10, N°2, 2003, publié en 2004, p. 131-155.

“Actualité de la philosophie de la nature de Cournot” in Actualité de Cournot, Thierry Martin (éd), Vrin, 2005, p. 31-50.

“ Portrait de Whitehead ”, Études, avril 2003.

“Les états du structuralisme”, Études, 1993.

“La science et l’action au XXe siècle”, Études, 1994.

“Le doute au XXe siècle”, Études, 1995.

“Les carnets de la drôle de guerre – Cahiers pour une morale de Jean-Paul Sartre, NL, Études, 1983.

“L’art du commencement” in NUNC N°13, juin 2007.

“Rationalité scientifique et communion des saints” in NUNC N° 16, sept. 2008

“Y a-t-il de l’universel dans l’action ?” in Revue de Métaphysique et de Morale, 1, janvier 2009, p. 49-60.

“Raison et cosmos : un entretien avec Bertrand Saint-Sernin”, NUNC N° 21, juin 2010, p. 13-20.

Articles d’Encyclopédies ou de Dictionnaires

Dans le Dictionnaire philosophique des PUF, l’article : La décision.

Dans l’Encyclopaedia Universalis, les articles :

Causalité. Contingence. Erreur. Hasard. Induction. Tactique et stratégie.

Les notices de Georges Canguilhem et René Poirier.

Dans le Symposium de l’Encyclopaedia Universalis, deux essais :

Le Décideur.

L’Indécidable.

Dans le Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, PUF, 1996, les articles :

Simone Weil

Nihilisme.

Dans le Dictionnaire de la pensée médicale, sous la direction de Dominique Lecourt, PUF, 2004, l’article :

Dignité de la personne (pp. 338-341).

Conférences publiées

Probabilités et préférences, Dossiers pédagogiques de la radio scolaire, mai 1973.

Théorie mathématique de l’agrégation des préférences, idem, juin 1973.

Programmation et stratégie, idem, juin 1973.

De l’idéalité de l’espace au choix d’une géométrie physique, Dossiers pédagogiques de la radio et de la télévision scolaires, 1975-1976.

La mesure du temps et les paradoxes de l’extension et du mouvement, idem, 1975-1976.

L’idée d’univers : physique ou métaphysique ? idem, 1975-1976.

Frontières et limites des mathématiques dans l’art de la décision, dans Les Frontières de la Science, Colloque du 29 Avril 1977, Nancy.

L’indétermination de la traduction chez Quine, dans La Traduction, un art, une technique, Actes du 11e Congrés des Germanistes de l’Enseignement supérieur 1978.

Imagination scientifique et imagination poétique chez Bachelard, Gaston Bachelard. L’homme du poème et du théorème, Colloque du centenaire, Dijon, 1984, publié en 1986.

Suturer les paradigmes, Médecine et Humanisme, revue de l’Association Economie et santé, 1991.

Mesurer la vie, intégrer la mort, Colloque international de Clinimétrie, Paris, 1991, Actes, 1992.

Forces et faiblesses des démocraties dans la gestion des crises (1991), La Défense, revue Administration, janvier-mars 1992.

L’atelier de Pierre Oster, Colloque de Pau, mai 1992, Pierre Oster : Poétique et poésie, Presses universitaires de Pau, 1994.

Crises et révolutions scientifiques selon A. A. Cournot”, Revue de métaphysique et de morale, N° 3/1993, p. 331-346.

“Principe et origine”, Recherches de Science religieuse, Tome 814 (1993), p. 559-580.

“Fait et forme selon Whitehead”, in Dioti 4, Ellipses CRDP Midi-Pyrénées, 1998, p. 191-222.

“L’idée de patrie et l’universel chez Simone Weil”, “Simone Weil spirituelle ou politique?”, Journée d’étude, Sorbonne, 29 mai 1999, in Cahiers Simone Weil, Tome XXII-N° 4, décembre 1999, p. 355-365.

“Vérité et autorité dans un univers marqué par les sciences et les techniques”, Recherches de Science religieuse, Janvier-Mars 2000, Tome 88/1, p. 17-37.

“Expérience et culture chez Jean Brun”, Actes du Colloque international d’Agen (20-21-22 mars 1996), in Recueil des travaux de la société académique d’Agen, 3e série – Tome VIII, mai 2000, p. 9-18.

“Y a-t-il place, aujourd’hui, pour une philosophie de la nature ?” Société française de philosophie, séance du 21 novembre 1998, in Bulletin de la Société française de philosophie, 93e Année, N° 1, Janvier-Mars 1999.

“La voie vers l’univers est politique”, Poésie 2000 (décembre 2000) (sur P. Oster).

« La philosophie de la nature de Pierre Oster », NUNC, revue spirituelle 3, mai 2003.

« L’âme et la raison dans L’enracinement », Cahiers Simone Weil, « L’Enracinement » I Démocratie, obligation, raison, TOME XXVI – N° 3, septembre 2003.

« Problèmes ouverts », Bulletin de la Société française de Philosophie, séance du centenaire, 15 décembre 2001, publié en mai ou juin 2003.

Compte rendu de « Penser avec Whitehead » d’Isabelle Stengers, Archives de philosophie, 65-4, octobre-décembre 2002.

« “Le divin dans le monde” selon Whitehead et Blondel », Nice, déc. 2006, in NOESIS. Quine, Whitehead et leurs contemporains, N° 13, Nice, 2008, p. 195-215.


Bertrand Saint-Sernin sur Canal Académies.
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Bernard Saint-Sernin sur Radio France
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Mon rapport de lecture

Bertrand Saint-Sernin

LA RAISON

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

La raison se manifeste par la puissance de sentir (en grec, l’intellect, noûs, veut d’abord dire : « le flair »), de juger, de décider, d’agir en observant la justice, quel que soit le prix à payer. Elle peut aussi se laisser séduire et agir par calcul, en vue de fins injustes. Elle ne constitue pas à elle seule l’âme ou l’esprit (animus) de l’individu ni non plus son intelligence ou son psychisme (mens) : elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état de trouble. Cette capacité ne nous est connue que logée dans des individus exposés à la peur, au désir — bref, aux « perturbations de l’âme » (perturbationes animi).

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Introduction, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 3.

P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.

En fait, on nous a inculqués que la raison souffrait de nos passions, de nos émotions et de nos sentiments dans l’exercice de son fonctionnement. Passions, émotions et sentiments qui ont le pouvoir de désarçonner la raison, il est vrai, « en situation de risque ou dans un état de trouble ». Mais, attention, il faut prendre en considération notre instinct et nos réactions involontaires acquises de nos expériences, lorsqu’en situation de crise, d’urgence, nous n’aurions pas le temps de raisonner tant l’action est requise sur le champ.

Si vous marchez dans la rue plutôt que sur le trottoir, et que vous entendez le crissement de ses pneus d’une automobile, il n’est pas question de vous retourner vers la source du bruit pour la voir et en confirmer l’identification, évaluer la vitesse de l’automobile et sa distance de votre position, etc. Le bruit à lui seul vous pousse à monter sur le trottoir sans pensée consciente si ce n’est l’appréhension du risque d’un accident sur votre personne. En pareil cas, la raison n’a pas le temps de bien fonctionner.

Il en va de même lors de le temps est venu de décider si vous achetez cette maison-ci ou celle-là suivant les options disponibles. Une analyse raisonnée peut alors prendre des mois et vous paralyser. Vous ne parvenez pas à prendre une décision, vous êtes donc indécis malgré le bon fonctionnement de votre raison. Les récentes études en neurosciences démontrent que la raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions pour passer à l’action, c’est-à-dire, prendre une décision. La raison, à elle seule, ne suffit que rarement.

(…) Dans l’ordre théorique, la raison n’est pas seulement d’ordre individuelle ; elle ne fonctionne bien que grâce à l’interaction entre les hommes. John Herschel (1792-1871), astronome et philosophe anglais, remarquait en 1830 : « Il n’y a pas de corps de connaissances qui soit assez complet pour ne pas recevoir un accroissement ou assez exempt d’erreurs pour ne pas recevoir des corrections, quand il passe par des millions d’esprits » (A Preliminary Discourse on the Stydy of Natural philosophy [1830], reprint The University of Chicago Press, 1987, p. 60).

Pour qu’un tel échange intersubjectif soit efficace, il faut supposer que la raison opère de la même manière chez tous les individus, ce qui est une hypothèse forte. De fait, elle est énoncée très tôt par les penseurs grecs. Héraclite, nous dit Sextus Empiricus, « affirme que la raison est le critère de la vérité : non pas cependant n’importe quelle raison, mais la raison commune et divine » (Contre les Mathématiciens, VII, § 127). Et, selon Démocrite : « De l’exercice de la raison procèdent ces trois qualités : bien délibérer, parler sans se tromper et agir comme il se doit » (Démocrite, B II).

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Introduction, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 4-5.

P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.

Cette citation m’inspire une question : Possédons tous la même faculté de raisonner ( « il faut supposer que la raison opère de la même manière chez tous les individus ») ? La culture et, plus spécifiquement, la langue et le langage de chaque nation (peuple), joue un rôle de premier plan dans notre manière de penser.

Ici, au Canada, nous comptons deux grands peuples : les Canadiens anglais et les Québécois (anciennement les canadiens français), chacun ayant sa culture, sa langue et son langage propre. Je suis Québécois. Le peuple québécois traite souvent les Canadiens anglais de « têtes carrées ». Ces deux peuples ne s’entendent pas très bien.

Tête carrée – Se dit de quelqu’un de buté et de têtu. – D’origine québécoise, cette expression date des débuts de la colonisation du Canada. En effet, les Français, déjà installés, voient des Anglais arriver. Ceux-ci construisent des maisons carrées et dont le toit adopte la même forme. Les relations n’étant pas toujours au beau fixe entre français et anglais, les Français décrivent les Anglais comme étant des têtes carrées en rapport avec leurs maisons et pour qualifier leur entêtement. Source : Tête carrée, lintern@ute.

Non seulement il s’agit d’une insulte utilisée pour dénoncer les opinions des Canadiens anglais mais aussi et surtout pour souligner qu’ils ne pensent pas comme nous en raison de leur culture.

Si chaque homme est doté de raison, elle est modelé, dans son exercice, par sa culture. La raison ne peut donc pas opérer, dans ses résultats, de la même manière chez tous les hommes à moins de se limiter aux sciences exactes. L’addition 2 + 2 = 4 est une opération à laquelle tous les hommes parviennent. Bref, avec des concepts abstraits parfaitement définis, tels que les nombres, tout va pour le mieux pour tous les hommes. Ils partagent tous la même compréhension de l’exactitude du résultat de cette opération, évident et universel. Dans ce cas précis, peut-on parler pour autant d’un « échange intersubjectif » nécessaire au bon fonctionnement de la raison ?

Lorsque Bertrand Saint-Sernin écrit « Dans l’ordre théorique, la raison n’est pas seulement d’ordre individuelle ; elle ne fonctionne bien que grâce à l’interaction entre les hommes », ou il traite des sciences dont l’accréditation du savoir exige désormais l’accord des pairs, ou il fait allusion au savoir lui-même qui, d’un individu à l’autre, d’une génération à l’autre, d’une époque à l’autre, évolue par interaction. Dans cette situation où le seul fait que le savoir peut être partagé, reçu, comprise, par la raison des millions d’autres hommes, on note une particularité de son fonctionnement.

Ainsi alors que la philosophie antique recommande que l’âme soit tenue à distance du corps, la pensée chrétienne, inspirée par le dogme de l’Incarnation, préconise une autre façon de résoudre le problème posée par la stoïciens. Elle fait un pari audacieux : l’usage plein de la raison, que les stoïciens réservent au sage, elle l’attribue par principe à tous les hommes. C’est sur cette foi en une raison en laquelle ont part tous les hommes que le concept moderne de la raison humaine repose. Toutefois, le pari chrétien en faveur de l’universalité de la raison humaine ne lève pas les obstacles à son exercice.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, IV. – Le christianisme, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 22.

À mon humble avis, parmi ces obstacles, se trouvent encore la langue et le langage, et plus généralement la culture de l’individu, comme étant des influenceurs de l’exercice de la raison, de la manière de penser.

Et que dire de cet autre influenceur : la religion. Et est-ce que « pari chrétien » tenait davantage de l’universalité de leurs doctrines que de l’universalité de la raison humaine ?

Parlant de l’étude « Apologie de Raymond Sebond » de Montaigne (Essais, livre II, chapitre 12), Bertrand Saint-Sernin écrit :

Le scepticisme est là pour mettre à l’épreuve ce qu’aurait de naïf une excessive confiance en la raison. Montaigne dans les Essais, se livre à une expérimentation : se prenant comme laboratoire et tentant sur lui-même les arguments des septiques, il consigne les résultats de son enquête dans une étude intitulé « Apologie de Raymond Sebond » (Essais, II, 12). Il ne s’agit pas de rapporter en historien les thèses des septiques au sujet de la raison, mais bien, tout restant exact dans l’exposé des doctrines, d’en vivre le sens de l’intérieur, d’une façon qu’on appellera plus tard « existentielle ». (…)

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, V. – Le scepticisme, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 23.

J’aime beaucoup ce passage : « (…) vivre le sens de l’intérieur, d’une façon qu’on appellera plus tard “existentielle” ». Un élément de plus à ma compréhension du concept « existentiel ».

Fichte a été le premier, s’accorde-t-on à dire, à former l’idée d’intersubjectivité transcendantale. Il a vue que le cogito, le « je pense », ne désignait pas la démarche solitaire d’esprits isolés, mais que la pensée impliquait un lien entre les esprits. Hegel reprend cette perspective, l’approfondit et la transforme. Il donne à ce processus qui concerne à la fois la nature et l’esprit le nom de « dialectique ». Celle-ci est indissolublement pensée critique, puisqu’elle cherche à dissoudre les vues illusoires que nous nous faisons de notre être ; et action, dans la mesure où la réalité n’est jamais passivement reçue. (…)

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, VIII. – Philosophie de la nature et dialectique, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 30-31.

Personne s’oppose à l’importance de la « pensée critique », pas plus qu’au fait amplement démontré aujourd’hui que « la réalité n’est jamais passivement reçue ». Nous sommes des êtres à la fois raisonnables et subjectifs. Mais de là à admettre que « que le cogito, le « je pense », ne désignait pas la démarche solitaire d’esprits isolés, mais que la pensée impliquait un lien entre les esprits », il y a toute une marge. La raison elle-même est avant tout individuelle, sans autre attache que sa langue, son langage et tout les autres composantes cadre de la culture dans et par laquelle elle se développe. Que les savoirs auxquels l’individu pense, repense, remodèle, change… proviennent d’autres esprits, cela va de soi. Et que la subjectivité de chacun soit en cause, cela va aussi de soi. Que la prise de connaissance d’autres savoirs puisse impliquer des prises de consciences transcendantales, cela va de soi. Mais je ne peux soutenir que la pensée impliquait en elle-même un lien entre les esprits, à moins d’admettre que l’esprit, qui demeure le propre de chaque individu, s’incarne dans le savoir produit par cet individu pour survive dans la transmission de ce savoir.

Cette « idée d’intersubjectivité transcendantale » m’apparaît relever du spiritisme.

Il est paradoxal, à première vue, de s’appuyer sur les sciences pour observer la raison. En effet, celles-là sont des institutions récentes, alors que, si l’on définit l’homme comme « un animal doué de raison », celle-ci est aussi ancienne que l’humanité.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 35.

À mon avis, ce n’est pas une question de définition mais de réalité historique, que dis-je, préhistorique. La migration des hommes préhistoriques selon le climat et les ressources répondait déjà de la raison qu’ils exerçaient, non pas de l’instinct animal. Il en va de même de sédentarisation de l’homme à la période néolithique où il s’adonnera à l’agriculture à l’élevage, en partagera les fruits et les produits et conservera ces derniers pour les saisons creuses. Ces comportements, j’insiste, ne relèvent pas du simple instinct de l’homme mais de sa capacité à raisonner. Cet homme préhistorique invente et s’adonne à l’art rupestre et de l’art pariétal avec raison. Il créera les premiers villages et cités. Il comprend et raisonne ses expérience avec raison.

Weimar ( Thuringia ). Museum for Prehistory in Thuringia: Model of the neolithic settlement ( 7300 BC ) of Catal Höyük ( Turkey ). Photographie prise le 12 août 2016, Source : Wolfgang Sauber (Wikipédia)
Weimar ( Thuringia ). Museum for Prehistory in Thuringia: Model of the neolithic settlement ( 7300 BC ) of Catal Höyük ( Turkey ). Photographie prise le 12 août 2016, Source : Wolfgang Sauber (Wikipédia).
« Il y a environ 9 000 ans, alors que l’art, l’agriculture et l’architecture en étaient à leurs balbutiements, l’une des premières villes de chasseurs-cueilleurs de notre histoire, Çatal Hüyük, a émergé au cœur de l’Anatolie centrale, dans l’actuelle Turquie actuelle. Façonnée à la fin du 8e millénaire av. J.-C., cette agglomération a atteint son apogée au début du 6e millénaire av. J.-C., s’étendant sur près de 13 hectares. Près de 8 000 habitants y étaient répartis au sein de 2 000 foyers. » Source : Arnaud Sacleux, Çatal Hüyük, la première ville du monde, était égalitaire, National Geographic Society.

Le philosophe Bertrand Saint-Sernin attribue aux Grecs que « le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable » et, tout cela, en deux ou trois générations :

Les historiens tentent de démêler en quoi consista le « miracle grec » : ils notent qu’il ne s’agit pas d’une création ex nihilo ; Les Grecs ont dit eux-mêmes qu’ils étaient les héritiers de l’Égypte et de la Mésopotamie. Reste un fait troublant : en deux ou trois génération, un lien se noue entre l’intuition et la méthode (Whitehead), de telle sorte que le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable. Cet événement a suscité des interrogations : Les hommes s’étaient-ils mis à percevoir les idées même de Dieu ? Les lois de la nature étaient-elles écrites en caractères géométriques et numériques ? Comment se faisait-ils que les hommes, si prompt à la discorde, furent capables de parvenir aux mêmes démonstrations ? Une grande partie de la philosophie est issue de ces interrogations.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 36.

Un lien se noue entre l’intuition et la méthode bien avant les Grecs comme nous venons de le voir ci-dessus avec l’homme au cours de la préhistoire, notamment le néolithique. On adopte pas un modèle de subsistance fondé sur l’agriculture et l’élevage, pas plus qu’on se lance dans des innovations techniques et « la généralisation de l’outillage en pierre polie, la poterie, le tissage, ainsi que le développement de l’architecture (Wikipédia) »,sans un lien fort entre l’intuition et la méthode.

Et ce n’est certainement pas non plus aux Grecs que l’on doit que « le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable ». C’est une aberration historique. L’homme du néolithique savait fort bien ce qu’il faisait avec ses pairs. D’expérience en expérience, ils développaient « un processus cumulatif, transmissible, enseignable » bien avant les premiers philosophes et les hommes de science de la Grèce Antique, période qui va environ de 1,200 à 31 ans avant Jésus-Christ. N’oublions pas que l’arrivée de l’agriculture en Grèce remonte au VIIe millénaire av. J.-C. et que cette dernière impliquait, je me répète, « un processus cumulatif, transmissible, enseignable » collectif.

Évidemment, je ne renie en rien l’importance de la naissance de la philosophie dans la Grèce Antique et son énorme contribution à la philosophie occidentale.

La physique classique des XVIIe et XVIIIe siècles a réalisé une partie du programme de Timée en élaborant une science du ciel et de la Terre. On pourrait dire, de même, que la cosmologie scientifique du XXe siècle, en articulant l’étude de l’univers pris comme un tout et celle de ses éléments ultimes, poursuit la réalisation du programme de Platon. La première synthèse des sciences physiques à laquelle participèrent Copernic, Galilée, Descartes, Kepler et quelques autres, mais qui reçut de Newton sa qualité d’œuvre singulière, est, comme tous les travaux de l’esprit, individuée et impersonnelle : on y décèle la signature de chacun de ses fondateurs, mais l’œuvre n’est pas close ; elle laisse de la place pour d’autres auteurs. C’est là le trait distinctif, insistons-y, du travail de la raison : il est individué, comme l’est toute action libre ; mais il est impersonnel, dans la mesure où tout agent qui pense peut poursuivre le travail là où il a été laissé.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, III. – La raison et les théories sublimes, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 45.

Les travaux de l’esprit de tous ces hommes et quelques autres se fondent d’abord et avant tout sur leur sagacité propre. Il nous faut donc admettre que « les travaux de l’esprit » sont « individués ». Sont-ils pour autant impersonnels, à l’instar de la première synthèse des sciences physiques, comme le propose le philosophe Bertrand Saint-Sernin ? Est-ce là le plus pertinent des adjectifs pour signifier qu’une œuvre n’est pas close à d’autres contributions ? Certainement pas. Les synonymes d’impersonnel laisse perplexe : « banal, commun, fade, incolore, inconsistant, inodore et sans saveur, monotone, ordinaire, pâle, plat, quelconque, terne, uniforme » (Larousse). Un travail ne devient pas « impersonnel, dans la mesure où tout agent qui pense peut poursuivre le travail là où il a été laissé ». Ce n’est pas là un trait distinctif du travail de la raison. Rien n’est impersonnel dans le travail de la raison, même dans le partage et sa continuité par d’autres. La contribution personnelle demeure, même dans l’universel.

Dans le chapitre suivant, III – L’action et la raison, Bertrand Saint-Sernin revient sur le questionnement à savoir si la raison est ou non présente en chaque individu.

Y a-t-il en chaque être une puissance de calcul, de jugement, de décision ? Ou bien la raison ne désigne-t-elle que des pratiques (dites « logique ») de penseurs isolés, non une faculté présente en chaque être humain. Ce qui soulève cette interrogation, c’est l’action : certes, chacun trouve dans sa propre expérience des moments où il sent, où il doute, où il juge, où il prend parti. Mais aucun de nous ne voit clairement comment imputer ces expériences à une faculté appelée raison, que serait logé en chacun de nous.

Se servir de l’action comme d’un laboratoire pour scruter la raison est donc un choix légitime : « C’est dans l’action, notre Maurice Blondel, qu’il va falloir transporter le centre de la philosophie, parce que là se trouve aussi le centre de la vie » (L’action [1893], p. XXIII). Mais c’est un pari. En effet, les expériences particulières à l’aide desquels nous nous connaissons ne nous donnent pas une vue systématique de nous-même (Malebranche). Nous prendrons l’action comme révélateur des opérations de la raison, tout en sachant que nous sommes dans l’incapacité de constituer une psychologie rationnelle, c’est-à-dire une science des opérations de l’âme.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre III – La raison et les sciences, III. – La raison et l’action, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 51.

P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.

Il me semblait que ce questionnement avait déjà trouvé sa réponse dans une citation précédente ci-dessus (reprise ci-dessous) :

Il est paradoxal, à première vue, de s’appuyer sur les sciences pour observer la raison. En effet, celles-là sont des institutions récentes, alors que, si l’on définit l’homme comme « un animal doué de raison », celle-ci est aussi ancienne que l’humanité.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 35.

Aussi, il m’apparaît tout à fait normal que « les expériences particulières à l’aide desquels nous nous connaissons ne nous donnent pas une vue systématique de nous-même » puisque ce n’est pas le but de ces expériences « particulières ». Une expérience particulière demeure particulière et, par conséquent, ne nous donne jamais une « vue systématique de nous-même ».

Le philosophe Bertrand Saint-Sernin souligne « que nous sommes dans l’incapacité de constituer une psychologie rationnelle » ou, selon les dictionnaires Larousse, « qui est conforme à la raison, repose sur une bonne méthode (…) ». La psychologie demeure une science inexacte et j’ai déjà amplement souligné dans mes précédents rapports de lecture « La séduction psychologique — L’échec de la psychologie moderne ».

Se laisser conduire par la raison n’est pas à la portée de tous les hommes, nous l’avons vu (chap. 1), à moins qu’ils ne soient aidés ou entraînés. D’où, dans la plupart des sociétés, des rites d’initiation destinés à éprouver les individus avant de leur confier des charges. Platon, dans La République, décrit par le menu comment trier et former les futurs défenseurs de la cité. Comparant avec humour les défenseurs des lois à des moutons, il recommande de les choisir vigoureux, d’en laver la laine, avant de les tremper (baptiser) « dans la teinture des lois » (IV, 430 a).

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre III – La raison et les sciences, III. – La raison et l’action, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 63.

P.S.: Le mot souligné remplace le mot en italique dans le texte original du livre.

Tous les hommes sont dotés de raison mais il ne lui semble pas naturelle de se laisser conduire par elle ; de l’aide et de l’entraînement sont nécessaires. Mais prenons garde à l’endoctrinement, au conditionnement malsain, autant dans les pays totalitaires que démocratiques, ces derniers souffrant de multiples mises à l’épreuve. Dans ce contexte, la mission première de l’aide et de l’entraînement de la raison est d’assurer la liberté de chaque homme, une liberté raisonnable.

La haine de la raison naît de ce que l’activité rationnelle par excellence, la science, devient étroitement liée à la puissance économique et militaire, dans ses buts, mais aussi dans son organisation. Cet état de chose provoque un sentiment d’incompréhension et d’injustice : nous ne sommes pas plus bêtes que les Occidentaux, pensent les exclus, et pourtant ce sont eux qui ont la science, la technologie, la richesse, la puissance ! Il y a là de quoi provoquer la colère et le ressentiment, dans la mesure où la raison est identifiée à la possession des biens rares et convoités. Pour désarmer un tel ressentiment, il faut l’entendre : faire apparaître que, par essence, la connaissance est un bien commun qui se développe mieux dans les régimes démocratiques que dans les dictatures ; qu’il y a donc là une tâche essentielle.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre IV – La raison et les fin, II. – La haine de la raison, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 80-81.

Dans les dictatures, la science sert la dictature et non pas le bien commun. On notera la violation des droits d’auteur occidentaux par les dictatures.

En effet, il y a quelque chose de risqué dans l’acte de regarder en face et d’accueillir en soi la vie et l’histoire. La difficulté est que, même si l’homme est défini comme « un animal pourvu de raison, animal rationale », il ne lui est pas aisé de se comporter selon la raison. Celui vient de ce qu’il ne se réduit pas à un faisceau de propriétés. Il doit devenir ce qu’il est : être, pour lui, est une destination plutôt qu’un état. La raison représente une fonction à assumer. Certes, elle est en chacun de nous, prête à se mobiliser ; encore faut-il que nous décidions de l’écouter. Elle ne se découvre que si nous faisons attention à elle. Faute de quoi, elle organise silencieusement l’univers et prend à nos yeux le visage étranger de la nécessité et du hasard.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Conclusion, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 117-118.

P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.

Cette citation tirée de la Conclusion du livre de Bertrand Saint-Sernin, La raison, plusieurs affirmations malaisantes.

Le philosophe écrit, parlant de l’homme, qu’ « il ne lui est pas aisé de se comporter selon la raison ». Selon le réel ? Selon la morale ? La raison demeure un mode de penser à acquérir. Elle ne dicte pas la conduite.

Il ajoute, parlant de l’homme qu’ « Il doit devenir ce qu’il est : être, pour lui, est une destination plutôt qu’un état. ». Cette affirmation tire un peu trop à mon goût vers le discours tenu par les tenants du développement personnel. Être est, selon moi, bel et bien un état plutôt qu’une destination s’oppose à la permanence de l’Être. 


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« Deviens ce que tu es »

Nicolas Quérini

Les Cahiers philosophiques de Strasbourg

Demander ou commander à quelqu’un de « devenir ce qu’il est », c’est immédiatement se confronter au problème de l’identité personnelle en supposant d’emblée une certaine dualité du soi. Il y aurait le soi que l’on est présentement, banal et peu intéressant sans doute, et un soi que l’on doit devenir, un soi profond, un soi authentique qu’il s’agirait de retrouver, de découvrir en soi. Le soi actuel serait un point de départ, le second un but. Dire : « Deviens ce que tu es », c’est immédiatement énoncer un impératif éthique, puisque c’est dire que tout homme qui ne deviendrait pas ce qu’il est destiné à devenir mènerait une existence ratée. Cet impératif qui nous commande de devenir nous-mêmes semble supposer toutefois une certaine connaissance de soi. « Deviens qui tu es » serait ainsi quasiment synonyme de « prends conscience de toi-même », ou serait en tout cas conditionné par une telle connaissance de soi. Cela signifierait alors que l’on aurait une nature réelle, authentique, dont il faudrait prendre conscience pour devenir celui que l’on est véritablement. Nous voudrions ici interroger la relation de priorité et la relation d’implication qui gouvernent ces deux impératifs : prendre conscience de soi et devenir soi. Nous le ferons à partir de trois auteurs chez qui cette articulation entre connaissance de soi et devenir soi nous semble capitale, et dont les interprétations de ces impératifs nous paraissent intéressantes à confronter : Platon, Pindare et Nietzsche. Nous ne respecterons pas un ordre chronologique puisque Nietzsche se revendique en l’occurrence davantage de Pindare que de Platon, et qu’il nous a donc semblé plus pertinent de les lire ensemble.

⇒ Lire la suite

Nicolas Quérini, « Deviens ce que tu es », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg [En ligne], 40 | 2016, mis en ligne le 03 décembre 2018, consulté le 21 septembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/cps/354 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cps.354.


Le philosophe Bertrand Saint-Sernin affirme, parlant de la raison  : « Certes, elle est en chacun de nous, prête à se mobiliser ; encore faut-il que nous décidions de l’écouter. ». La raison ne doit pas être confondu avec le concept de la voix intérieure d’autant plus que cette dernière est souvent revendiquée par la spiritualité. La raison ne nous parle pas par elle-même.


J’ai aimé le livre LA RAISON dans la Collection Que-Sais-je des PUF et signé par le philosophe BERTRAND SAINT-SERNIN quoiqu’il n’est pas répondu à toutes mes attentes. Il est parfois difficile à comprendre et il revient trop souvent sur les mêmes idées sans pour autant en élargir l’étendue. L’association de la raison au-delà de la faculté qu’elle est avec différentes manières de penser ayant pour finalité de bien juger et de bien agir ne me plaît pas. Si l’histoire des idées m’intéresse et me captive, je n’en tire pas une explication de la raison dans son fonctionnement.


3-etoiles

 

J’accorde 3 étoiles sur 5 au livre LA RAISON du philosophe BERTRAND SAINT-SERNIN.

Je vous en recommande tout de même la lecture !


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Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

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