La Charte fondatrice de la philothérapie proposée par Carol Louis Bitonti, diplômé de l’IPC Paris – Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie

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La Charte fondatrice de la philothérapie

proposée par

Carol Louis Bitonti

Diplômé de l’IPC Paris – Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie


Reproduit avec l’aimable autorisation de Carol Louis Bitonti

Publiée à titre d’information seulement

Cette charte n’est pas celle de l’Observatoire Philothérapie Québec

Cette charte n’engage que son auteur et ne reflète pas la position de ce site web


INTRODUCTION

Le bonheur dans la vie de la philosophie

Etre ami de la sagesse, se connaître soi-même, ne constituent pas des idéaux dépassés pour des anciens vêtus de toges et devisant sur l’harmonie au nom de l’univers cosmique ! Cette injonction delphique, certes issue du fond des âges, interpelle l’homme en l’homme, l’humain dans l’humain, et nous pourrions ajouter aujourd’hui, Socrate en Socrate, Paul en Paul. La conscience qui se prend pour objet de conscience, objet et sujet de son état et de sa dignité, a nécessité l’œuvre et le travail des penseurs les plus avisés. Mais pour chaque individu qui naît à la conscience, le travail est à reprendre à zéro. Que nous soyons humain, nul ne l’ignore, mais l’humain tel qu’il est, a le devoir de s’humaniser. La culture ne suffit pas, il faut que l’homme soit mis en acte, dans sa simplicité et son ordre. Comment ? Nous n’avons trouvé que cette attitude, aujourd’hui réservée, et rare, de confronter fondamentalement sa conscience à la sagesse, sa volonté aux vertus, son intelligence à la vérité. Or cet amour de la sagesse, cette philosophie là, oubliée, où l’intelligence et la volonté s’exercent sur la réalité donnée, dans la plus grande satisfaction de la vérité, de l’acte bon, ici et maintenant, emplissent l’âme d’une véritable et intime félicité.

En effet, comme l’amour sauve, la philosophie soigne. Ainsi, le terme de «philosophie-thérapie», de philothérapie, exprime dans une linguistique quelque peu moderne, un corolaire évident de la philosophie, autant dire, de l’amour de la sagesse. Quand on y vient, sa conscience, à quelque degré qu’elle soit, s’accroît toujours accompagnée d’un bonheur. Mais il faut l’y aider. Et chacun n’est pas philosophe, et n’a pas une conscience ordonnée et assez certaine de soi et du monde, car il faut l’admettre, l’homme n’à pas été livré avec son mode d’emploi rédigé, mais, bien plutôt, à rédiger en quelque sorte. Chacun le sait et le fait pour sa propre personne, dans son histoire, son intention, son existence. En ceci, elle se rédige elle-même, malgré elle parfois, tant bien que vaille.  Puis il y a ce malaise, ce choc, ce deuil, qui n’arrive qu’à soi, qui ne semble pas pouvoir être exprimé, ni compris. La fatalité, le destin, le mal, ont pourtant une intelligibilité, un langage, même varié, même diversement éprouvé. Il faut tous les ressorts d’un philosophe et d’un thérapeute à la fois pour démêler l’intrigue personnelle et complexe qui se noue en soi. Si la psychothérapie est une forme d’introspection, la philosophie est toute l’introspection, et donc toute la gouvernance de l’homme, tel un pilote en son navire. Mais ordonnée et singularisée, et non pas systématisée; qui se penche sur un objet réel, et non pas un objet phénoménologique. La philosophie sait ce qu’est le bonheur, bien plus que son concept, elle se sait humaniste quand elle n’a que ce seul désir de le partager.


LA CHARTE

La philothérapie, telle que nous la concevons, se donne pour but premier entre toutes les choses, de conduire et de guider la personne qui en ferait la demande, vers un certain sens et un certain bonheur auquel elle tend.

Pour ce dessein, la philosophie réelle se considère comme un moyen, et l’ensemble des sciences et des connaissances qu’elle coordonne et hiérarchise sont soumises à ce but que justifie seul le chemin parcouru vers un progrès de l’existence heureuse.

Le philothérapeute ne connaît la personne à laquelle il apporte son aide que comme un sujet absolu et libre, pleinement responsable du devoir de travailler à son propre bonheur.

Par conséquent, il ne porte pas de jugement de valeur relatif à des questions de religiosité, de mœurs, de statut, de profession, de nationalité ou d’ethnie, de politique, de degrés de conscience, etc, bien qu’il ait à aborder ces questions comme un déterminisme possible.

Le sujet libre doit être conscient de ses propres forces et de ses capacités mentales et morales à partir desquelles il aura à travailler et agir par lui-même vers le progrès ou le dénouement auquel il aspire ou qui à été mis en évidence et perçu comme atteignable par les deux parties.

Les problématiques soulevées collégialement, bien que pouvant relever de démarches complexes, issues d’intelligences diverses et de principes rationnels et moraux variées, secouées ou non de passions et de vicissitudes existentielles, ne peuvent en aucun cas consister en des justifications directes qui légitimeraient d’une manière ou d’une autre la nuisance de l’entourage familiale, professionnel ou sociétal.

Le philothérapeute n’use pas de son statut pour intimer plus ou moins insidieusement des théories ou des systèmes de pensée relatifs propre à une secte, une école, un parti politique ; mais il peut user des pensées que l’histoire de l’intelligence, les philosophes de tous temps, les penseurs et les scientifiques dont la philanthropie est avérée, peuvent être mis judicieusement à profit pour démêler les impasses et les problèmes existentiels dans lesquels peuvent se situer en conscience une personne.

La déontologie  du philothérapeute consiste dans une simple discrétion de convenance avec la personne aidée. La philothérapie, ne présupposant ni ne cherchant de maladie mentale ou psychologique d’une part ; les réflexions et les démarches qui en sont extraites étant conjointement l’œuvre des deux parties en exercice ; d’autre part, elles peuvent être, selon accord signé et consentit librement, l’objet de publications et d’articles sous couvert d’anonymat ou non, dans la mesure où ces publications constituent un exemple intéressant, digne du bien commun.

Le philothérapeute pouvant néanmoins être confronté à des personnes dont le désarrois ou les inclinations peuvent être dommageable pour elles-mêmes ou l’entourage, il peut être d’un conseil privilégié pour orienter vers une aide psychiatrique ou psychologique un personne soumise à des affections qu’elle ne peut supporter, et dont l’intensité affecterait un temps leur libre conscience.

Le philothérapeute ayant, à l’égard des personnes auxquelles il apporte son aide, une bienveillance naturelle et une humanité propre aux philosophes de notre temps, il prendra soin de se prémunir de toute ambiguïté de nature affective ou intellectuelle, et de tout abus qui tombe d’une manière ou d’une autre sous le coup de la Lois, par l’usage d’une attitude professionnelle exemplaire dont les principes d’écoute et d’autorité seront appliqués avec la subtilité qui convient à chaque cas particulier.

Pour se prémunir de tout transfert (psy) et pour garantir la sécurité des deux parties, le philothérapeute aura donc la tâche explicite de manifester et de signifier en quoi son acte, par le jeux de questions judicieuses et à-propos et ses démarches d’introspections, relève d’une intention seconde fondamentale pour le but fixé, et ne consiste en aucun cas en des manières de constituer une intersubjectivité ou des formes relationnelles.

Un esprit pénétrant  et l’expérience du philothérapeute doivent lui donner l’assurance et l’autorité de couper cours à toute dissolution du dialogue dans des affects ou des sentiments dont l’affection supplanterait absolument la maîtrise de soi. Par ailleurs, comme le caractère introspectif de la notion philosophique de la thérapie doit demeurer à ce titre dans son fondement naturel, l’immanence de la rencontre doit se conformer sur une mutuelle bienveillance de bon alois.

Les démarches de définition, d’acquisition de la personnalité et tout autre approfondissement plus ou moins intimes auxquelles se livre un sujet, doivent être connues des deux parties comme n’ayant qu’un but pour le philothérapeute de saisir et de cerner ce qui est directement utile à la problématisation, la résolution, l’assimilation et la mise en pratique qu’il présente au bon vouloir et à la susceptibilité du sujet qu’il établit avec lui et dont il prend acte.

Pour résoudre les impasses existentielles dans lesquelles une personne a le sentiment d’être, le philothérapeute aura à cœur de comprendre jusqu’aux considérations les plus satisfaisantes pour son esprit de philosophe, ce à quoi les principes de bonheurs, de bien souverain, lui sont intimement liés. Aussi, nous considérons qu’un philothérapeute doit se savoir suffisamment empli de ce bonheur selon sa vocation et sa propre démarche, et selon un accord universel de son état d’avec son monde actuel pour s’estimer propre à communiquer, si ce n’est par l’esprit, tout au moins par l’état, la singulière capacité d’un ami de la sagesse à se conduire lui-même malgré les difficultés de la vie. Nous recommandons donc, plus qu’une grande sagacité et une aptitude scolaire aux universités, une profonde expérience de la vie bien que les études de philosophie peuvent parfois en faire appréhender en raccourcis la teneur. Nous tenons comme perfectible la simplicité du déroulement existentiel tel qu’il peut être appréhendé par toutes les circonvolutions et la subtilité de la pensée humaine, jusqu’au point d’étalement de la simple réalité telle qu’elle est donnée aux hommes et selon leur capacité et leur dignité à ce qu’en justice ils peuvent en faire ou en espérer.

Carol Louis Bitonti


PRINCIPES SPÉCIFIQUES

La vocation philosophique, difficilement transmissible, et plus qu’un savoir, se distingue du grade universitaire en ceci qu’elle sait s’effacer face au réel afin que son discours soit au plus juste du sujet donné qu’elle traite et qui est premier. Les moyens logiques, scientifiques, psychologiques, pédagogiques…utilisés par le praticien de cette sorte consiste en une approche altruiste, une forme de relation de maître-disciple, dont le seul but est le bien et l’harmonie psychique de la personne à aider.

Cette démarche peut aller aussi loin que nécessite le besoin de se situer dans le monde matériel et immatériel sans remplacer absolument l’intuition intime de cette situation. Nous tiendront donc comme suspicieux toute démarche de persuasion du caractère ultime et définitif de concepts ou de situations relatives appliqués de manière sophistique et hors de propos par certaines philosophies ou certaines moeurs.

(Par exemple: l’érotisation du psychisme ou des comportements, annihilation culturelle des démarches métaphysiques, religieuses, matérialisation des relations, rationalisation des existences, déterminisme historique des individus, etc. etc.) Autant de théories que le philosophe doit savoir dépasser méthodiquement, et analyser jusque dans la légitimité ou non de leurs principes premiers. Le but consistant dans le bien d’autrui, il est recommandé la plus grande délicatesse face à l’usage d’un «démontage» en règle de certaines théories qui peuvent être constitutive de l’égo rationnel d’un sujet. (Notamment sur le sentiment d’appartenance, qu’il soit politique, religieux, ethnique, ou l’intuition intellectuelle propre, etc…)

Le philothérapeute est suffisamment versé dans la maîtrise de «l’universel» et du «conceptuel» pour s’astreindre au pragmatisme propre à sa démarche et rejoindre l’individu particulier dans sa plus ultime singularité. Il prend au sérieux les «idiotismes» en tant que possible constituant de la personne. Rappelons qu’il ne juge pas. C’est avec un tel professionnalisme qu’il accueille les idées en contradictions d’avec l’assentiment immédiat de son soi social malgré les moeurs ou «l’esprit» du pays dans lequel il exerce.

Au contraire il est insigne au philothérapeute d’élucider ces idées, ou «vices sous raison de bien» si elles sont déterminées comme étant l’occasion de souffrances ou d’empêchements de la part du sujet.

Nous signifions au passage le caractère inspiré et nécessairement détaché de sa fonction, qui n’est pas une attitude illuminée ou mystique. Le rapport avec les personnes qui font appel au philothérapeute doivent être le plus normal possible. Il ne présuppose pas de maladie mentale, ou de déviance, car, même si une personne est atteinte de quelques maux, ce n’est pas ce dont il s’occupe directement. ( Notons qu’il peut être, par sa maîtrise des systèmes de pensée, un interlocuteur privilégié pour des personnes atteintes d’handicap mentaux, et à même d’entrer sans dommage dans leur démarche singulière, ou leur souffrance dans un but d’apaisement ou psychothérapeutique).

Il a à l’égard de l’esprit humain la confiance et l’ouverture nécessaires à admettre et favoriser le génie, et sait accompagner à l’occasion et conduire les intuitions intellectuelles, scientifiques, artistiques, politiques, morales etc., si elles constituent un épanouissement désiré ou/et un progrès réel pour la société des hommes.


MÉTHODES

Il est particulièrement dommageable pour nos contemporains d’ignorer l’apport considérable d’une anthropologie qui met «l’habitus» au cœur de la personne agissante et consciente. Non qu’il s’agisse d’un tout absolu, mais l’exercice des vertus morales, et intellectuelles prennent pourtant leur fondement actif dans la nature même de l’homme libre et responsable dans un monde quelconque. Bien qu’il soit pourtant trop simpliste d’en rester sur ce seul aspect de sa dimension, une attitude analytique poussée doivent néanmoins révéler par delà le langage de la culture psychanalytique, la singularité d’un processus mental personnel dont le malaise se situe néanmoins en deçà du seuil de la maladie déclarée.(Deuil, crise existentielle, chagrin d’amour, perte de repères, situations tragique et ambigüe et autres contradictions en termes de collisions de droits ou d’intérêts, conflits culturels et moraux etc…) Comme nous en arrivons ici à devoir déterminer des degrés complexes (disons ici prenant en compte la dimension la plus large de la personne) d’intentionnalité plus ou moins maîtrisés par le sujet, il importe de réajuster sa «vie» sur les éléments cardinales de ses capacités à se conduire. C’est-à-dire par l’usage des vertus de  prudence, force, tempérance et justice, ainsi que de leurs parties et corolaires. Au contraire, il ne nous semble absolument pas nécessaire d’insinuer des formes d’interprétations qui aboutissent à matérialiser des attitudes comme des processus inconscients agissants à l’insu d’une personne qui en serait jusqu’alors épargnée. Aussi le philothérapeute use de l’analyse et d’une pensée analytique que dans un but qui est au de-delà  de la verbalisation d’un problème, mais principalement la résolution dans l’ordre pratique ou spéculatif auquel il appartient. Rappelons que toute démarche doit être précédée de l’assentiment volontaire du sujet car c’est là l’expression d’une réalité plus évidente que la satisfaction d’un idéal.

Conseils pratiques

Un praticien qui ne saurait pas faire la distinction entre le caractère l’immanent ou transitif de l’intersubjectivité requise s’expose imprudemment s’il ne sait pas mettre un terme à la rencontre sans contrepartie et rediriger vers un interlocuteur mieux à propos le traitement de tel ou tel type de problème.

Aider une personne dans un «cabinet», bien que pratique, n’est peut-être pas des plus judicieux. En effet, un local spécifique avec une salle d’attente contribue malheureusement à faire d’une personne, un patient ou pire, un client. Il est préférable que le philothérapeute aille vers son rendez-vous, puisqu’en théorie il n’a pas besoin de matériel. Ajoutons que, bien que ses honoraires soient libres, il est préférable que les conditions d’existence même du philothérapeute ne dépendent pas de cette activité afin de ne pas «prescrire» de manière abusive des rendez-vous auprès de personnes par définition affaiblies. Les tarifs annoncés au Etats Unis, autours de 200 dollars la séance, jettent un doute sur l’honnêteté de la démarche aussi préconise t-on les tarifs modérés d’un praticien qui prend du temps pour une personne pendant, et hors la séance, ce qui n’est que formellement quantifiable. Une dimension humanitaire de don de soi et de gratuité correspond à la déontologie du philothérapeute, tel un médecin aidant des populations dans le besoin.


THÈMES

La personne: Vous.

La manière d’appréhension de la personne est une non-appréhension. En effet si «vous saisir» semble être l’enjeu premier d’une démarche de philothérapie, voir une demande précise, il faut pourtant à la fois vous décevoir, et donc, vous rassurer. Si vous vous saisissez vous même, autrement dit, qu’il vous semble assez simplement que vous vous conduisez librement dans l’existence, alors tout va bien. Seulement dès qu’on y pense, c’est-à-dire que je vous demande de revenir sur les valeurs, les motivations, les intentions accomplies ou non de vos actions, de vos pensées, nous entrons là dans une dialectique qui produit la pensée discursive d’un état dont on sait bien, par l’approximation confuse de nos modes de communication, qu’elle ne dit pas tout ou correctement tandis qu’il nous semble qu’on se révèle. L’intuition que l’on est bien soi constitue pourtant aussi le moteur de la construction de son caractère et par là même la manière de s’envisager. C’est comme mettre un filtre de la couleur de nous même pour (se) regarder en toute clarté. Pour faire face à cette incohérence, l’on suppose objectif et a-personnel la manière de voir le monde. Bref, on se fiche le filtre dans l’oeil jusqu’à l’âme. C’est bien de cela qu’on parle. Certes ainsi fait, soit la vérité n’est pas nôtre, alors comment autrui pourrait être mieux renseigné sur vous que vous même, soit il faut bien admettre que la vérité (subjective) ne dépersonnalise pas. (Je laisse méditer sur ce dernier point). L’analogie en matière de comportement humain est évidement catastrophique, puisque j’en vois qui projette sur ma minable personne leur conception de la nature humaine, et de fait, je ne me sais guère à mon avantage dans cette optique là. Naturellement on préfère se soustraire à cette vision, soit en adoptant une attitude sociale reconnue et déterminée, soit en n’en l’adoptant pas, ce qui semble passablement irresponsable jusqu’au moment ou, peut-être, on produit quelque bénéfice pour la communauté, alors c’était légitime. Si nous prenions un ton plus sérieux, ayant médité et tiré un enseignement pertinent de l’existentialisme dévoué de Sören Kierkegaard, une personne ne se sait jamais autant être que quand elle souffre, tandis qu’elle se contraint à l’aveuglement en une telle matière.

Tout va bien donc, puisqu’on le sait, inutile au philothérapeute de prendre un air circonspect et inquisiteur, et de projeter sur une maladresse sémantique et linguistique, l’impression d’un absolu rédhibitoire. La personne donc, n’est pas une simple dignité universelle telle que Kant le pose. Sa dignité n’est pas fondée en droit, dans un idéalisme précaire en équilibre sur une morale élastique. Elle n’est pas un concept qu’une analogie teinté d’empathie projète par humanisme sur un autrui-là. Vous n’êtes pas qu’un citoyen, ou un citoyen du monde, écartelé entre marxisme et libéralisme. Si les grecs se définissaient comme des civilisés, par la culture et des frontons proto-corinthiens, en opposition à d’autres qu’ils rejetaient dans l’animalité sylvestre (sauvage) il paraît difficile de nier l’origine même de la personne; Bob. On aurait pu dire Adam ou Eve, mais il n’est pas question de parler seulement de l’homme déchu, mais plutôt de l’humain révélé en un tel. La personne donc: c’est mon ami Bob. Je sais, il paye, mais mes tarifs sont très raisonnables au regard du temps passé à le rassurer, le comprendre, et lui donner des devoirs du soir qu’il me faut corriger: son bonheur.

La personne; je veux bien faire un peu de poésie, et acquiescer sur l’ineffable image divine qu’elle recèle, mais le travail du philosophe est bien de formuler des intermédiaires entre de nobles aspirations et la petitesse de notre condition. Il arrivera peut-être un temps où elle se co-saisira dans l’indicible Esprit Saint, mais comme rien dans la théologie de la Grâce ne démontre une suprématie de celle-ci sur notre nature, il conviendra, en fait de vie spirituelle,d’user ses fonds de culotte sur la rugosité de la vie, et donc, de bien faire ses devoirs.

L’insistance de ces derniers est de première importance dans notre démarche, car c’est dans l’actualisation de la personne que la personne se personnifie. Il faut donc bien jeter la télé. Et apprendre à jouer au échec, comprendre les subtilités du théâtre No, tout en connaissant par coeur les techniques de préparation du lièvre à la royale (il faut un lièvre adolescent près-pubère) et en gentleman, n’en faire état que lorsque la situation le permet et ainsi être à-propos en toutes circonstances autant que faire se peut. Certes le ton dégagé qui est pris ici ne doit pas éclipser le caractère fondamental de telles assertions, car en dépit du monde moderne, du scientisme, de tous les déterminismes qui nous sont inculqués, il appert que la personne, qui n’est pas qu’un individu que la sociologie méprise en tant que sujet unitaire, est bien en mesure de se construire, de se conduire elle-même, si tant est qu’elle trouve légitime de se co-axer avec le bien, voire même, et préférablement, le bien commun. Le don, la gratuité, l’amour qui s’en prévaut, augmentera en effet toujours plus dans l’être la personne que celle dont les actes peuvent se mesurer et être convertis rationnellement en satisfactions humaines (au détriment d’autrui ) et en augmentation d’avoir ou d’expérience…Bien qu’un minimum de confort est nécessaire à l’exercice de la vertu. (Dit l’Augustin qui finit saint).

Maintenant, le sentiment de satisfaction de soi est ce qu’il y a de mieux partagé, chacun s’en estimant insuffisamment pourvu, dans l’exacte proportion qu’il est un sine nobilitatis. Par contre, celui qui se donne, est celui que se sait avoir suffisamment reçu pour donner plus qu’il n’a reçu. Ainsi la formule mathématique peut s’écrire de telle manière que la partie est plus grande que le tout, à quelque échelle qu’on se situe. Les vertus cardinales ne sont pas faites uniquement pour les marins, mais bien pour tout personne qui doit saisir que la frustration qu’apporte la vie peut être pris à son compte comme une passion utile à dépasser et cultiver la vertu de tempérance, et si c’est en partageant son quignon de pain avec le voyageur, vous faite acte de justice, alors que vous avez une dalle d’enfer, vous faite acte de force, vous, dont la prudence vous en a conseillé la conduite. Bravo Bob! Après cela vous pouvez parler théâtre No à votre compagnon, s’il n’a pas pris la décision de prendre une autre route que la vôtre.

Petit rappel méthodologique: que dit-on lorsque l’on dit que la personne est indicible? Hé bien, tel Socrate lorsque qu’il dit qu’il ne sait qu’une choses c’est qu’il ne sait rien, ce qu’il fait là, en plus de faire naître le désir d’aimer la sagesse, c’est qu’il affirme positivement qu’il prend sa connaissance pour objet de connaissance, c’est-à-dire, une conscience de sa conscience. Quand on dit que la personne est indicible, on ne manifeste pas par là une incapacité sémantique ou conceptuelle, bien au contraire, on affirme que la personne n’est ni assimilable à un concept, ou même une idée, aussi nobles soient-ils. L’expression d’une si grossière incohérence manifeste pour l’homme d’esprit  le dépassement transcendantal qu’il opère sur un sujet qui ne doit pas sans risquer de le dénaturer être manifesté par quelques termes qui voudrait prétendre en rendre compte. Maîtriser intellectuellement les transcendantaux qui président à l’intuition des «objets» de connaissance les plus nobles constitue pour le philothérapeute son outil de travail indispensable pour qui veut réellement prétendre à une science de l’âme. Un tel regard, quelques soient la manière dont une aide se déroule, est absolument indispensable, sans quoi c’est la maladie qui se prendra pour le remède…

LA PHILOSOPHIE

Si c’était elle, mais vraiment elle, alors elle serait bien féminine. Non pas parce que c’est un nom féminin, mais parce qu’elle aurait la première place. Elle est ce en quoi tout est pensable, tout est hiérarchisable. Alors il y faut aller à fond! C’est comme de l’amour, en effet, éperdument, sauf qu’on ne s’y perd pas, on s’y gagne au contraire. On s’y appréhende sois-même, et par voie de fait, aussi autrui. Si ce n’était pas le cas, toute cette démarche de philothérapie n’aurait qu’un sens limité, et probablement mercantile. Mais ce n’est pas le cas, puisque le philosophe, qui s’est saisi lui-même, et qui en a été saisi de cette préhension, y va à fond. Il se donne pour autrui, parce que autrui est un humain comme lui, noble dans sa blessure, grand dans sa dignité, puissant dans ses actes, malheureux dans ses destinées, et qu’il le sait mieux qu’un non-philosophe. Son engagement pour autrui n’est pas fondé dans un humanisme, mais dans le personnalisme de son humanisme. C’est un rapport de maître à disciple, quand le maître sait que le disciple est le premier ministre de son éducation. Ce n’est pas une question de degré, c’est une question d’intention, et probablement, de regard. Qui n’a jamais rencontré de philosophe? Peut-être que quelques uns on eu la chance, si s’en est vraiment une, plutôt qu’une pénible paternité, d’avoir eu des professeurs de philosophie, parfois même des maîtres, des conférenciers, des universitaires…Mais qu’est-ce de nos jours qu’être en face d’un philosophe? A quoi peut-il bien ressembler? A-t-il une grande barbe? Se nourrit-il de graines? Non, il est au milieu de vous, il achète aussi de la lessive, et s’interroge sur l’intérêt des ampoules basse consommation. Mais alors comment le reconnaît-on puisqu’il commet des impairs en conduisant, et à dû aussi passer pour un abrutis ou un dangereux personnage!?

Hé bien, si vous ne pouvez pas le soupçonner en lisant ces mots, c’est qu’il vous faut vous demander si vos sens ne vous tromperaient pas au point de ne pas s’y fier du tout? Ce sont bien des choses de l’esprit dont il est question, non pas qu’il s’agisse de mépriser tout ce qui semble ne pas en avoir, mais bien la sollicitation continuelle du monde sur notre sensibilité fait de notre pensée une simple passion plus ou moins réactive. Le philosophe est libre de cette sollicitation, et la prend comme une curiosité, ou bien une admiration, parce qu’il agit avec son esprit, non pas dans la simple spontanéité de l’intellect, qui produit le système scientifique expérimental mondiale, mais selon un ordre et des méthodes propres à l’objet étudié. Oui, on n’utilise pas les mêmes outils conceptuels si on étudie l’âme, ou la matière, ou la morale, ou la politique, ou l’universel, ou le singulier etc.


Source : http://philotherapie.eu.free.fr/Philotherapie/Introduction.html


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