Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

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Article # 81

J’AI LU POUR VOUS

L’empire des coachs

Une nouvelle forme de contrôle social

Roland Gori et Pierre Le Coz

Éditions Albin Michel

Paris, France

Langue ‏ : ‎ Français
Livre broché ‏ : ‎ 208 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2226174982
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2226174987
Poids de l’article ‏ : ‎ 286 g
Dimensions ‏ : ‎ 15 x 2 x 22.5 cm

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J’accorde au livre L’EMPIRE DES COACHS – UNE NOUVELLE FORME DE CONTRÔLE SOCIALE de Roland Gori et Pierre Le Coz 4 étoiles sur cinq.

J’en recommande fortement la lecture.

Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et son auteur.


RÉSUMÉ

(Texte de la quatrième de couverture)

« Il faudrait en France un coach pour 50 habitants ! » s’exclamait il y a quelques années le premier formateur de coachs français. En réalité, cet appel était une prophétie : le coaching s’étend aujourd’hui à tous les domaines de la vie quotidienne. On le rencontre jusque dans les établissements de santé, où il explique comment bien se comporter pour mieux se porter. Avec ses recettes psychologiques et son jargon managérial, il touche jusqu’au plus intime de nous-mêmes.

Nouvelle forme de contrôle social, le coaching nous apprend à intérioriser les impératifs de performance et de compétitivité ; il nous exhorte à augmenter notre rentabilité comportementale. Dans ce miroir grossissant de la crise du lien social, nous ne serions rien de plus que des micro-entreprises à gérer, des stocks d’énergie humaine à exploiter…

Il est urgent de mettre un coup d’arrêt à l’emprise insidieuse de ces « managers de l’âme » dont les pratiques, sous prétexte d’épanouissement personnel, visent avant tout à normaliser les sujets et à anéantir toute capacité d’esprit critique.

Source : Éditions Albin Michel.


TABLE DES MATIÈRES

Introduction

1 – Un nouvel opium du peuple?

L’entraîneur enterré

Quand le malheur des uns remplit la cagnotte des autres

Le marchand de sens est passé

La stratégie du méli-mélo

Une plus-value ontologique par un contrat de service

Un champ d’application infini

2. – Le management des âmes poussé jusqu’à l’absurde : le « coaching-santé »

L’hôpital converti en entreprise de soins

L’avènement du patient flexible et autogéré

Quelques illustrations de la « réussite « du « coaching-santé »

Le temps de la maladie

3. – De la nécessité d’une cure de désintoxication idéologique

L’individu est la source de ses problèmes

Du coaching comme addiction

Un conditionnement individualiste au service d’un conformisme généralisé

Le coaching envisagé comme rituel d’initiation.

La civilisation médicale des mœurs

Le coaching dans l’histoire de la normalisation

La promotion d’un mythe social : le consentement éclairé de l’individu à son « complet bien-être »

La technicisation des relations intersubjectives.

Le coaching; comme falsification du rapport éthique avec autrui

Le mythe de l’individu-roi

La croissance individuelle soluble dans la croissance économique

La méthode du coaching : le « zapping » thérapeutique

Le coaching sportif et son destin

Conclusion : « Non aux nouveaux directeurs de conscience… »

Notes

Bibliographie


EXTRAIT

Introduction

« Lorsque nous voyons souffrir quelqu’un, nous saisissons volontiers l’occasion offerte de prendre possession de lui. C’est là, par exemple, ce que fait l’homme charitable et compatissant, lui aussi croit éprouver de l’amour dès qu’il désire une nouvelle possession et il y trouve du plaisir comme à l’appel d’une nouvelle conquête. »

F. Nietzsche, Le Gai Savoir.

To coach signifie « entraîner » ou « accompagner » dans le sens actif de « motiver ». Ce verbe anglais a pour origine un mot français, « coche », qui, au XVI’ siècle, désigne une voiture tirée par des chevaux et conduite par un cocher. Le coach, suivant cette signification originaire, est celui qui fait avancer les voyageurs ; c’est grâce à lui qu’ils peuvent bouger, se déplacer d’un endroit à un autre. La première extension sémantique le doit au domaine du sport où le coach va devenir l’entraîneur sportif des équipes de football américain. Le coaching désigne une technique de mobilisation et de stimulation des ressources psychologiques du sportif de haute compétition, destinée à compléter son entraînement physique par une préparation mentale censée optimiser ses performances. Cette extension, amorcée aux États-Unis dans les années 1950, va gagner l’ensemble du domaine sportif au cours des années 1980 où le coaching désignera le conditionnement mental du champion, qui n’est plus seulement un corps à entretenir mais un stock de ressources psychiques à maximiser.

Qu’il s’agisse d’optimiser la concentration de l’athlète à l’affût d’un record à battre ou le potentiel psychique des joueurs d’une équipe, le coach se présente ainsi comme un stratège de la « mentalisation ». Il s’active au bénéfice de ceux qui visent « plus vite, plus haut, plus fort », selon la devise des Jeux olympiques formulée par Pierre de Coubertin. Meneur d’hommes, le coach assume des fonctions de préparateur mental, étant entendu que les sportifs de haut niveau sont capables de performances physiques équivalentes et que ce qui les départagera relèvera de la force du conditionnement mental. Le coaching s’annonce ainsi comme un multiplicateur de compétences.

Améliorer ses performances, augmenter ses compétences, intensifier sa puissance… La rhétorique qui alimente le fonds de commerce du coaching entre en totale consonance avec l’idéologie ultralibérale de notre temps. Aussi n’y a-t-il rien d’étonnant à ce qu’il ait pu essaimer hors de son foyer sportif d’origine en dilatant son champ d’intervention dans des sphères extérieures à la compétition physique. Sans avoir déserté les stades, le coaching a très vite su s’exporter dans le domaine de l’entreprise et c’est essentiellement en qualité de pratique managériale qu’il a gagné la France dans les années 1990 [1]. À croire qu’il y a un air de famille entre le milieu du sport et celui de l’entreprise. La logique de l’un nous éclaire sur la logique de l’autre : la continuation de la guerre par d’autres moyens. Et avec d’autres stratèges : les coachs. Deux apôtres notoires de notre idéologie de la puissance, Pierre Angel et Patrick Amar, n’ont pas manqué de constater qu’« en entreprise, les enjeux et les comparaisons en termes de compétition, d’excellence, de besoin de dépassement justifient une telle approche [2] ». Par la gymnastique psychique du coaching, il s’agira pour une entreprise de « muscler l’esprit pendant plusieurs générations », comme le dit romantiquement un prestigieux coach américain traduit en onze langues [3]. Dans ce nouveau contexte, il incombe aux entraîneurs du moi d’aider les jeunes cadres à rester dynamiques (ou les plus vieux à le redevenir) en actualisant le potentiel énergétique et mental dont ils sont porteurs.

À lire ces témoignages – et ils ne manquent pas, que ce soit dans les librairies de gare ou sur les sites électroniques -, le coach est débordant de bons sentiments à notre égard. Certes, il demande beaucoup d’argent, mais soyons-en assurés, il n’a qu’une seule idée en tête : aider son client à prendre de la hauteur, à ajuster son style de vie à ses ambitions professionnelles. Par bonheur, les ambitions du coaché, même s’il n’en a pas immédiatement conscience, coïncident avec celles de l’entreprise : sa volonté la plus profonde est d’accroître ses performances, de se sentir plus rentable et productif. Si le coaché ne parvient pas à s’adapter à son environnement économique, le coach l’aidera à surmonter cette petite défaillance ontologique… Par exemple, il se peut qu’un dirigeant se sente embarrassé lorsqu’il s’agit de licencier ou de délocaliser du personnel. Comment se désencombrer de ce scrupule archaïque de justice sociale ? Moyennant une petite rétribution, le coach peut l’aider à changer sa vision de la situation. En effet, comme l’écrit Whitmore dans son Guide du coaching, « tout se joue dans nos têtes [4] » ! On peut tout apprendre, même à supporter la souffrance des autres. Le coach enseigne l’art d’imposer son jeu à ses adversaires, comme dans n’importe quelle compétition sportive : « L’exercice, qui allie soutien psychologique et assistance à la décision, est largement influencé par les méthodes appliquées dans le monde sportif. Ici, les grands matchs à gagner, ce sont les défis liés au changement dans l’entreprise, tels que fusions, restructurations ou internationalisation [5]. »

Et le coaching tient ses promesses : « Il permet à une personne, un groupe, d’améliorer ses propres performances pour mieux répondre à la demande de l’entreprise, soucieuse de son efficacité », ainsi que l’écrit la Société française de coaching [6]. Il faut accorder crédit à ses promoteurs s’ils prétendent que leur fantasme est de préparer l’avènement d’un conformisme social généralisé. Les croire dans leur prétention à inculquer une mentalité de « gagnant » chez les managers qui tombent comme des mouches (du coach) entre leurs mains… Avoir confiance aussi dans leur pouvoir de normaliser les esprits en les assujettissant aux impératifs de rentabilité économique.

Pour l’heure, la clientèle privilégiée du coaching demeure celle de jeunes cadres désireux d’accroître leur rayonnement auprès de leurs subordonnés ou bien celle de salariés qui aspirent à prendre de l’envergure en endossant des responsabilités nouvelles au sein de leur entreprise. Cependant, le succès actuel que rencontre cette forme d’accompagnement personnalisé dans des milieux étrangers à l’univers de la marchandise atteste qu’une nouvelle forme d’assujettissement des masses est bel et bien en route. Nous sommes notamment les contemporains de l’essor d’un « coaching-santé » au sein des établissements de soin qui consacre le triomphe universel du paradigme sportivo-managérial. En effet, le coaching émerge à l’interface de cette culture sportive du moi et de la médicalisation de l’existence. Comme nous aurons l’occasion de le montrer, la rhétorique du sport croise celle des discours de santé publique qui disent aux populations comment elles doivent vivre pour vivre bien et plus longtemps. Traditionnellement conçu pour être un espace d’hospitalité et d’accueil de la souffrance humaine, l’hôpital aurait-il désormais vocation à reproduire le schéma managérial qui modèle la vie des entreprises ? La question est bien de savoir quel peut être le coût psychologique de ce genre d’exportation sauvage.

Quelles sont les sources du succès croissant de cette nouvelle « relation d’aide » auprès des entrepreneurs, des managers, des soignants, voire de nos concitoyens ? De quelles fragilités est-elle symptomatique ? Que veulent au juste les coachs et de quels pouvoirs sont-ils les opérateurs ? Quels objectifs et quelles méthodes se donnent-ils pour répondre à la demande croissante des entreprises, des administrations ou des particuliers ? La stratégie « coaching » peut-elle s’étendre à n’importe quel domaine de l’existence ? Y a-t-il des champs de l’activité professionnelle auxquels son application serait appropriée et d’autres non ?

La question de fond est de savoir si le coaching n’est pas un remède pire que le mal qu’il prétend conjurer. Ne s’agit-il pas d’une solution à une situation de crise du lien social qui, bien loin de nous aider à en sortir, risque de contribuer à nous y installer irrémédiablement ?

Nous n’en voulons pas particulièrement aux coachs et sommes prêts à concéder qu’un certain nombre d’entre eux œuvrent avec une réelle conscience professionnelle. Mais c’est le coaching en tant que symptôme qui a retenu notre attention. C’est de l’idéologie du coaching qu’il est question ici. Que nous dit sur notre époque l’engouement qu’il suscite ? La niche dans laquelle il s’est développé est celle d’une culture en crise : crise économique, crise du lien social, crise des valeurs, crise des processus de subjectivation. Au moment même où la précarité envahit tous les domaines de l’existence quotidienne, où la fragilité des liens humains donne au sujet et à autrui un caractère jetable, liquide, flexible, interchangeable, éphémère et contingent, le coaching apparaît comme un système de contention sociale, de domestication sécuritaire autant que comme un mirage psychologique.

NOTES

  1. La Société française de coaching (SFCoach) a été fondée en 1996 et son objet est circonscrit par le souci de « faire connaître et valoriser les spécificités du coaching auprès des entreprises » (http ://www.sfcoach.fr).
  2. Angel P., Amar P., Le Coaching, PUF, 2005, p. 11.
  3. Whitmore J., Le Guide du coaching, Maxima, 2005, p. 19.
  4. Ibid., p. 59.
  5. Polot J.-E, Les Échos, n° 17876, 12 avril 1999, p. 66.
  6. http ://www.sfcoach.fr.

GORI, Roland et LE COZ, Pierre, L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Introduction, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, pp. 7-13.


AU SUJET DES AUTEURS

Pierre Le Coz

Professeur de philosophie, Pierre Le Coz dirige le département des sciences humaines de la Faculté de médecine de Marseille. Ancien vice-président du Comité national d’éthique jusqu’en 2012, il préside le Comité de déontologie et de prévention des conflits d’intérêts de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES).

Source : Éditions Albin Michel.

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Roland GORI

Roland Gori est Professeur honoraire de  Psychopathologie clinique à l’Université d’Aix-Marseille, Chaire de philosophie (2015-2016) de l’École des sciences philosophiques et religieuses de l’Université Saint Louis à Bruxelles,  Psychanalyste Membre d’Espace analytique. Initiateur avec Stefan Chedri de l’Appel des appels, il est l’actuel Président de l’Association Appel des appels. 

Chaire à vif à l’École  d’art de La Cambre de Bruxelles (2020-2021).

Source : Site web de Roland Gori.

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Roland Gori sur le site web de Radio France

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Page de Roland Gori sur Les liens qui libèrent

L’Appel des appels



Revue de presse – L’empire des coachs

https://www.larevuecadres.fr/articles/l-empire-des-coachs-une-nouvelle-forme-de-controle-social/5415

Le livre noir du coaching – Réseau EVAL

L’empire des coachs : Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Co sur http://1libertaire.free.fr/RGori15.html


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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

L’empire des coachs

Une nouvelle forme de contrôle social

Roland Gori et Pierre Le Coz

Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Il n’en est pas question. Depuis mon adolescence, je refuse cette idée de la pensée positive qui tort le cou aux pensées négatives. « Soyez positifs » clamait-on haut et fort. « Je t’envoie des pensées positives » dit-on encore aujourd’hui. « Restez positifs même si ça va mal, ça va s’arranger ». Or, dès l’adolescence et toute ma vie durant, c’est dans les périodes les plus dépressives et solitaires que je demeure le plus créatif. Non pas que je me complais dans ces déprimes, dans des pensées et des perceptions négatives, mais plutôt parce que je peux voir le monde tel qu’il est, avec des hauts et des bas, très utiles pour prendre de l’expérience et gagner en originalité. Je me suis donné pour mission de sauver le monde, de résoudre des problèmes, de répondre à des besoins concrets… J’ai connu de nombreuses défaites au cours mes guerres aux problèmes. Aujourd’hui, j’ai une statue d’Atlas dans mon bureau pour me rappeler ce commentaire d’une amie devant mon désarroi il y a vingt ans: « Ne portes pas le monde sur tes épaules ».

J’ai connu la dépression mais elle n’était pas de nature psychologique. Il s’agissait d’une dépression philosophique, d’où je suis sorti avec philosophie. Mes lecteurs comprendront donc pourquoi j’ai créé cet Observatoire francophone de la philothérapie depuis ma retraite.


À la suite de ma lecture du livre L’EMPIRE DES COACHS – UNE NOUVELLE FORME DE CONTRÔLE SOCIAL, je comprends plus intimement que nous ne pouvons pas échapper au fait que nous sommes tous un « produit » de la société dans laquelle nous visons, elle-même le fruit d’une longue histoire de civilisations. La prise de recul face à ce que nous sommes au sien de la société dans laquelle nous visons est non seulement nécessaire mais essentielle pour découvrir et comprendre l’Être humain en nous et dans le monde actuel. La société nous façonne jusqu’au tréfonds de notre ÊTRE et nous devons en prendre conscience. Bref, nous sommes tous formatés par la société dans laquelle nous visons.

Est-ce que les coachs savent qu’ils sont eux-mêmes un « produit » de la société ? Une chose apparaît clairement : les coachs semblent très confortables dans notre société puisqu’elle leurs activités de prendre sans cesse de l’ampleur. Pouvons-nous dire pour autant qu’ils répondent à un besoin au sein de notre société ? Certainement. Mais ce besoin est lui-même le fruit de cette société.

Les auteurs de L’EMPIRE DES COACHS, Richard Gori et Pierre Le Coz, respectivement, psychanalyste et philosophe, font preuve de recul en sous-titrant leur ouvrage « Une nouvelle forme de contrôle social ». Ils perçoivent dans le coaching, non pas une simple contribution à la vie sociale comme nous aimerions croire, mais une certaine mise au pas des coachés.


(…) lorsque les principes du coaching régiront et sous-tendront tous les comportements (…)

D’abord conçu pour les hauts dirigeant, le coaching s’est peut à peu étendu à l’ensemble des cadres d’entreprise avec une ambition passablement totalitaire qui a de quoi faire frémir lorsqu’elle se double d’une prophétie plausible : « Le plein potentiel de performance des collaborateurs ne sera libéré que lorsque les principes du coaching régiront et sous-tendront tous les comportements et les interaction de management, ce qui, à mon avis ne manquera pas d’arriver ¹. » Ainsi parle le nouveau Zarathoustra de notre temps, John Whitmore, grand prophète du surhomme néolibéral.

¹ Whitmore J., Le Guide du coaching, Maxima, 2005, p.14.

GORI, Richard et LE COZ, Pierre,  L’Empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Chapitre 1 – Un nouvel opium du peuple ?, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, p. 19.


Le verbe employé par l’auteur de LE GUIDE DU COACHING, John Whitmore, est RÉGIR. Les coachs peuvent utiliser ce verbe pour définir leur objectif dans le contexte où ils croient DEVOIR RÉGIR leurs clients ou, plus subtilement, amener leurs clients à se RÉGIR EUX-MÊMES, SOUS LEURS DIRECTIVES.

Est-ce bien ou mal ? Et pour qui ? Dans notre société qui prône la liberté, il ne faudrait pas de dérapage et encore moins de révolution. Il faut donner à la liberté un certain encadrement pour, chacun, dans sa liberté, ne remette pas en cause la société dans laquelle il vit si ce n’est par de simples opinions. Ce que le coaching permet de mette en cause, c’est plutôt sa propre vie personnelle et professionnelle. Ainsi, le coach protège la société d’une nouvelle Révolution à la Française avec guillotine.

Notre société donne lieu au mal de vivre chez plusieurs. Elle demande l’impossible aux personnes, tant leur vie personnelle que professionnelle. L’adhésion aux exigences de la société demande de plus en plus souvent un effort qui, s’il n’est pas fourni, donne lieu au mal de vivre ou l’impression d’être inadapté.

D’autant que la souffrance des autres peut avoir du bon si on sait en tirer profit. On peut faire de l’argent avec tout, y compris et surtout avec le mal de vivre. Le coaching a reformulé le cogito cartésien : « Ils souffrent donc je suis. » Cette souffrance professionnelle le doit à l’absence de repères et au climat d’incertitude qui règne dans le monde de l’entreprise. (…)

GORI, Richard et LE COZ, Pierre,  L’Empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Chapitre 1 – Un nouvel opium du peuple ?, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, p. 20.

Je ne crois pas que le coaching soit à l’origine d’une telle reformulation du cogito cartésien : « Ils souffrent donc je suis. » La nature humaine étant ce qu’elle est, elle implique une part de souffrance depuis son apparition sur le terre. La vie étant ce qu’elle est, elle comprend aussi une part de souffrance depuis son apparition sur notre planète. Et cette souffrance demeure à la fois physique et psychique. De cette souffrance est né notre instinct de survie, individuel et collectif. Se porter au secours de notre collègue en difficulté de notre chasse aux mammouths participait de la survie du groupe et de son alimentation. Face à la souffrance, nous sommes naturellement, instinctivement, solidaire, d’abord sympathique puis empathique.

Depuis que notre société force l’isolement dans notre individualité. Elle engendre la solitude qui engendre le mal de vivre. Le coaching ne fait que répondre à cette situation. Il est de bon aloi d’aider les autres. Et si le coach consacre toute sa vie de travail à aider les autres, il doit pouvoir lui-même vivre de ce travail. Il en va de même de tous les médecins, les infirmières, les pompiers, les policiers, les conseillers, bref, de tous les métiers et professions qui viennent en aide à l’un ou à l’autre.

Dans ce contexte, pouvons-nous affirmer, comme les auteurs de L’EMPIRE DES COACHS, « que la souffrance des autres peut avoir du bon si on sait en tirer profit » ? Non. Une telle affirmation est elle-même néolibéral en ce qu’elle s’inscrit dans une économie du profit. Les auteurs soutiennent qu’« on peut faire de l’argent avec tout », or c’est le propre de notre société capitaliste. Voir du profit partout et en tout, que ce soit dans les opinions, les analyses et les actes, est très capitaliste. Les auteurs sont eux-mêmes un « produit » de cette société capitaliste qui les rémunèrent, tout autant que les coachs.

Ils ont tout de même raison d’affirmer que le coaching est « Une nouvelle forme de contrôle social ». Il faut nécessairement parler d’une NOUVELLE FORME car le contrôle social a existé et existe dans toutes les civilisations. La nature humaine étant ce qu’elle est,…

(…) Le succès du coaching tient à cette illusion qu’un Autre sait de moi ce que je pressens ignorer et qui me serait tellement important pour me comprendre moi-même. La psychanalyse freudienne a déjà enseigné qu’à travers certains symptômes de cette facette obscure de notre être s’exprime fragmentairement (rêves, actes manqués». Elle a rendu compte du mécanisme de transfert par lequel le sujet projette sur le thérapeute ce savoir inconscient dont il est en quête.

GORI, Richard et LE COZ, Pierre,  L’Empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Chapitre 1 – Un nouvel opium du peuple ?, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, p. 28.

Ce n’est pas une illusion ! L’Autre peut vraiment savoir de moi « ce que je pressens ignorer et qui me serait tellement important pour me comprendre moi-même ». Si je ne présuppose pas que l’Autre peut m’aider, aussi bien rester dans mon coin, tout seul, victime de ma solitude. Peut-être que l’Autre ne SAIT pas tout ou suffisamment de choses à mon sujet mais il a du moins une PERCEPTION SUBJECTIVE de moi qui peut m’aider à prendre du recul. Puis-je exiger de l’Autre qu’il me connaisse mieux que je me connais ? Non. Mais je peux lui prêter volontiers une perception différente de la mienne, pour autant que je ne m’accroche à me donner toujours raison à mon sujet et que je respecte et accueille sans préjugé la perception de l’Autre.

Suis-je train de parler d’amitié ? N’est-ce pas là une relation amicale ? Ne s’agit-il pas de ce que j’attends d’un véritable ami empreint d’honnêteté et de respect à mon égard. Le mot clé ici, c’est complémentaire. Deux personnes liées d’amitié qui se complètent. Où sont-ils passés tous ces amis qui me conseillaient jadis ? Je ne sais pas mais j’observe que les gens se rassemblent encore et toujours par ressemblance. « Qui ressemble s’assemble. »


Quel est l’origine de l’expression « Qui se ressemble s’assemble » ?

L’expression “Qui se ressemble s’assemble” trouve ses racines au Moyen Âge. Elle est issue d’une ancienne maxime latine “Similis simili gaudet” qui se traduit par “Le semblable se plaît avec le semblable”. Cette maxime était utilisée pour souligner l’attrait naturel entre les personnes ayant des traits, des intérêts ou des croyances communs. Au fil des siècles, cette maxime latine a été traduite et adaptée dans différentes langues, dont le français.

Source : Qui se ressemble s’assemble, Tutorat Pro consulté le 16 février 2024.


Si l’observation demeure d’actualité, elle va à l’encontre de l’Être humain qui recherche, par nature, la complémentarité. Cette même complémentarité que l’on trouve dans notre environnement, dans la nature. Notre mode d’Êtres, au sens philosophique du terme, se veut complémentaire. On ne trouve rien d’autre que soi dans l’Autre qui nous ressemble.

Privé d’amis complémentaires à lui-même, de différence dans ses relations aux Autres, l’Homme moderne cherche, sans s’illusionner, dans le conseiller indépendant, externe à sa communauté, un avis différent. Cette quête est peut-être en partie inconsciente, en partie involontaire, ou encore strictement instinctive ou intuitive, mais peu importe, elle répond de sa nature même. C’est là tout le succès des conseillers externes appelés à la rescousse en entreprise. Devenu une véritable industrie en soi, le conseil personnel et professionnel, répond à cette recherche d’un avis différent, d’un savoir différent, complémentaire.

Un jour, dans les années 1990, un conseiller industriel en poste au gouvernement du Québec, m’a expliqué que son ministère, celui de l’industrie et du Commerce, exigeait désormais de la part de chaque entrepreneur de joindre un diagnostic de son entreprise à sa demande de subvention. Le diagnostic, me précisa ce conseiller, devait obligatoirement être fait par une firme privée externe. Pourquoi ? Parce que les entrepreneurs n’identifiaient pas toujours le problème réel de leurs entreprises. Après l’accord de la subvention, les conseillers industriels du gouvernement devaient se rendre à l’évidence que le problème et la solution pour lesquels l’entrepreneur avait demandé et reçu une subvention, ne réglait rien. La situation a provoqué au sein du gouvernement une réflexion sur la capacité des entrepreneurs à identifier le vrai problème pour lequel ils avaient besoin d’aide. Et pourquoi les conseillers du gouvernement ne réalisaient plus eux-mêmes les diagnostics des entreprises en demande de subvention ? Parce qu’ils se voulaient protéger leurs relations avec les entrepreneurs car les diagnostics mettaient en cause les entrepreneurs eux-mêmes comme étant le problème majeur de leurs entreprises dans 80% des cas. Apprendre que l’on est soi-même le problème de son entreprise ne passe nécessairement comme une lettre à la poste. C’est pourquoi les conseillers du gouvernement préféraient que le diagnostic d’entreprise soit fait et présenté par une firme externe.

Si vous êtes assez âgé, vous avez vu naître cette industrie des services dans ce que l’on annonçait comme l’économie du savoir.


Économie du savoir

L’économie du savoir, l’économie de la connaissance, l’économie de l’immatériel ou encore le capitalisme cognitif, est, selon certains économistes, une nouvelle phase de l’histoire économique qui aurait commencé dans les années 1990.

Source : Économie du savoir – Wikipédia, consulté le 16 février 2024.


Dans ce contexte historique, pourquoi les coachs n’auraient pas droit au chapitre au sein des entreprises, de nos vies professionnelle et personnelles ? Après tout, ils ne sont ni plus ni moins que des conseillers comme les autres ?

En fait, le problème n’est là. Le problème est dans l’approche et l’orientation des services de coaching, dans leurs impacts sur la personne, l’entreprise et sur la société.

Les auteurs de L’EMPIRE DES COACHS examinent l’impact social du coaching en soutenant qu’il s’agit d’« Une nouvelle forme de contrôle social ».

Nous avons accumulé suffisamment d’éléments à charge dans notre dossier sur le coaching pour éviter de tomber dans le piège de la critique nuancée. Les coachs sont les premiers à avancer que le coaching comporte des dérives, qu’il faut savoir distinguer entre les bons et les mauvais coachs. Il n’est pas de pire moyen pour combattre le coaching que de dire qu’il faut faire acte de vigilance contre ses mésusages, comme s’il existait une essence pure du coaching seulement souillée de l’extérieur par quelques imposteurs. Nous préconisons, quant à nous, le rejet en bloc de cette soupe sportive remixée à la sauce managériale. Il faut attaquer le mal à la racine en identifiant les foyers pestilentiels de son extension, les croyances collectives dont tirent profit nos nouveaux directeurs de conscience…

GORI, Richard et LE COZ, Pierre,  L’Empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Chapitre 3 – De la nécessité d’une cure de désintoxication idéologique, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, p. 91.

Certains critiques de L’EMPIRE DES COACHS reprochent aux auteurs de manquer de nuances dans leurs propos. Or, les auteurs voient dans la nuance un piège : « Nous avons accumulé suffisamment d’éléments à charge dans notre dossier sur le coaching pour éviter de tomber dans le piège de la critique nuancée. »

Si ce livre se veut sans nuance dans le propos, les auteurs n’avancent jamais sans apporter de solides références. Mais ils n’attaquent pas pour autant le mal à la racine. Ils observent proposent une analyse et prennent position. Ils dénoncent la coaching comme étant « un puissant moyen de contrôle social au service de la soumission généralisée des masses ».

Sous cet aspect, le coaching est une manière cynique de faire l’impasse sur des facteurs de désordre psychique tels que le rythme ou l’organisation du travail, un salaire inadéquat à la besogne accomplie, l’absurdité ou la répétition de tâches dont la portée éthique est problématique. Déjà, on nous a annoncé que le diagnostic de dépression s’est multiplié par sept entre 1979 et 19963. Le traitement soft du coaching apporte sa contribution à la lutte contre ce fléau collectif en aidant les individus qui ont la tête sous l’eau à remonter à la surface afin de réintégrer au plus vite le monde de la production et de la consommation. Il se révèle ainsi comme un puissant moyen de contrôle social au service de la soumission généralisée des masses, assurant le minimum de protection compassionnelle en dessous duquel le système marchand ne pourrait plus fonctionner.

GORI, Richard et LE COZ, Pierre,  L’Empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Chapitre 3 – De la nécessité d’une cure de désintoxication idéologique, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, p. 93.

On peut affectivement voir le coaching comme une nouvelle forme de contrôle social et craindre l’impact de ce contrôle sur la Cité, sur le bien commun auxquels participent les coachés. Le coaching n’a aucune responsabilité sociale dans la Cité. Sa responsabilité se limite aux coachés ou à ceux qui requièrent leurs services dans les entreprises dans les hôpitaux et autres institutions, bref à leurs clients.

On peut toujours se rabattre sur l’idée que plus il y a de meilleurs individus, plus la société sera meilleure. Mais rien n’est moins certain puisqu’on parle finalement que de cet individu, de l’individualisme ; l’individu est préoccupé uniquement par lui-même, non pas par la Cité, dans le sens philosophique du terme.

Au IVe siècle avant J.-C., déjà, les philosophes grecs ont mis la cité au cœur de leur réflexion. Aristote la pense comme étant « naturelle » (Politique). Elle est, pour lui, une communauté « accomplie » et « autosuffisante », formée en vue du « bien-vivre ». Tout comme la cité existe « par nature », l’homme est, par nature, « un animal politique » (destiné à vivre en cité). L’homme, en outre, est le seul des animaux à posséder le logos, conçu comme la faculté lui permettant de percevoir et d’exprimer le juste et l’injuste. Et c’est bien la commune possession de cette capacité qui est au fondement de la famille et de la cité.

Source : CITÉ-ÉTAT, Encyclopædia Universalis, consulté le 17 février 2024.

Or, le coach se concentre sur son client et invite son client à se concentrer sur lui-même car il trouvera en lui toutes les ressources dont il a besoin. Je ne crois pas que nous ayons en nous toutes les ressources dont nous avons besoin, pas plus que nous ayons tous le potentiel pour concrétiser nos ambitions. On le croire mais on ne peut pas le prouver scientifiquement. C’est une idée, un concept, forgé par l’Homme (et ses conseillers). Nous ne sommes pas tous égaux.

Directeurs de performances cognitives, pédagogues en flexibilité psychique ou mentors en stratégies comporte-mentales, nos coachs sont aussi et avant tout des « guides moraux » assurant la promotion des valeurs utilitaires. Ils savent que les valeurs de vérité et de justice (dont notre époque n’a que faire) ne leur rapporteront rien. L’honneur et l’esthétique, l’éthique et l’esprit critique n’ont de valeur sur le marché néolibéral qu’à pouvoir se vendre, à rapporter du profit ou consolider des stratégies.(…)

(…)

On ne peut comprendre la prolifération du coaching sans prendre la mesure de cette transformation mercantile des expériences subjectives et personnelles de la vie en systèmes reproductibles de réactions comportementales (stimuli/réactions pouvant faire l’objet d’un apprentissage). C’est ce que les experts nomment une « économie de l’expérience », à savoir un monde où la vie de chaque individu peut prendre une valeur marchande potentielle¹. Selon la terminologie des nouveaux stratèges du marketing, on parlera de la lifetime value, la valeur marchande potentielle de chaque moment de la vie d’un individu consommé par lui-même sous forme de « segments commercialisés ».

Dans cette nouvelle économie, le coaching recycle ce qui, au sein de la transaction marchande, a déserté le lien social : la vie vécue et le lien avec autrui. D’où les marchandises-simulacres qui, dans le coaching, s’y substituent sous la forme du « développement personnel » et de la négociation d’entreprise. Le coaching apparaît de la sorte comme la forme idéologique d’une prescription sociale où tout se vend et s’achète, y compris l’expérience humaine, son vécu singulier et sa valeur politique.

¹Angel P., Amar P. Le Choaching, PUF, 2005, p.25.

GORI, Richard et LE COZ, Pierre,  L’Empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Chapitre 3 – De la nécessité d’une cure de désintoxication idéologique, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, pp. 110-112.

Les auteurs de L’EMPIRE DES COACHS sont obnubilés par le capitalisme du coaching dans le contexte de notre économie néo-libérale. Or, un tel contexte se prête à toutes les critiques du consumérisme depuis les années 1970. On ne peut pas remettre en question un arbre qui pousse au sein de la forêt. Il est dans son environnement et il remplit sa fonction. Il en va de même du coaching. Le succès qu’on lui connaît démontre fort bien qu’il est en phase avec son environnement, dans cas, le terreau de notre économie néo-libérale.

Mais rien n’empêche de relever ses dérives menaçant le bien être collectif. Si chacun se replie sur soi, sur ses ambitions, la relation avec la communauté des Hommes en souffre passablement. On ne vit plus en société mais en soi-même par soi-même. Faut-il rappeler la maxime voulant que le tout est plus que la somme de ses parties (ou autre qu’elle) ? L’impact du coaching à l’échèle d’un individu n’est pas le même que son impact à l’échèle de la société et c’est ce dont les auteurs de L’EMPIRE DES COACHS s’inquiètent.

Le coaching comme nouvelle manière de concevoir le lien social dans une culture néolibérale constitue davantage qu’une relation d’aide psychologique. Comme bonne maniéré de vivre en société (en particulier dans l’entreprise, mais en général dans la vie de nos sociétés occidentales), il constitue le signe annonciateur d’une nouvelle forme de normalisation sociale. En d’autres termes, le coaching consacre le passage d’une civilisation disciplinaire à une civilisation autonormée, un conditionnement sécuritaire des individus à de nouvelles bonnes manières d’être et de vivre en société.

GORI, Richard et LE COZ, Pierre,  L’Empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Chapitre 3 – De la nécessité d’une cure de désintoxication idéologique, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, pp. 144-145.

Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation des auteurs de L’EMPIRE DES COACHS : « (…) le coaching consacre le passage d’une civilisation disciplinaire à une civilisation autonormée (…) ». Le coaching ne peut pas entraîner à lui seul un changement de civilisation, peu importe l’ampleur de son succès. La société individualiste précède et de loin l’arrivée du coaching.


Sommes-nous dans une société de plus en plus individualiste ?

Notre siècle serait celui du règne de l’individualisme. Ainsi sont pointés du doigt la précarisation de nos liens et une prétendue fragmentation de la société. Mais qu’en est-il vraiment ? Placer l’individu au centre ne permet-il pas d’être plus attentifs à nos droits ?

« L’individualisme peut être entendu comme la glorification, non du moi, mais de l’individu en général. » Émile Durkheim

Source : Sommes-nous dans une société de plus en plus individualiste ? Série « Comment la société pèse-t-elle sur les individus ? » Radio France, Vendredi 24 novembre 2023, consulté le 17 février 2024.


L’individualisme fait de l’individu le fondement de la société et prône l’initiative individuelle, l’indépendance et l’autonomie de la personne par rapport à la société et à tous les groupes sociaux auxquels elle appartient et qui font peser sur elle de multiples pressions.

Source : Individualisme, La Toupie, consulté le 17 février 2024.


(…) Au sens de l’éthique, l’individualisme est une doctrine qui fait de la personne – de l’individu – un point de référence indépassable. « Individualisme » en ce sens s’oppose notamment à « collectivisme ». Au sens sociologique, on dit qu’une société est individualiste lorsque l’autonomie consentie aux individus par les lois, les mœurs et les contraintes sociales est très large. Pour désigner ce type de sociétés, Durkheim utilise, en des sens voisins, quoique non absolument synonymes, les notions d’« égoïsme » et d’« individualisme ». De même, Tocqueville se déclare frappé par le développement de l’« individualisme » dans la société américaine du milieu du XIXe siècle et résume par cette expression le fait que le citoyen américain lui était apparu comme surtout soucieux de sa vie privée et peu concerné par la vie publique. (…)

Source : BOUDON Raymond, Sur l’individualisme – Théories et méthodes – Chapitre 2. Individualisme et holisme dans les sciences sociales, Presses de Sciences Po, 1991, (CAIRN.INFO, consulté le 17 février 2024).


Cette société individualiste nous dit « Débrouilles-toi tout seul, pour autant que tu fais des enfants et que tu travailles. Pour le reste, il y a la médecine officielle, les gourous et les coachs, à toi de choisir, et n’oublie pas d’aller voter. Nous te laissons l’illusion d’être libre et autonome. »

Et d’ajouter : « Une crise des valeurs ? Peu m’importe, trouves-t-en d’autres, toi-même par exemple. »

Quelle histoire que celle du coaching et ce livre, L’EMPIRE DES COACHS ! Ce livre a déjà 18 ans et s’inscrit encore dans la polémique. On le traite de LIVRE NOIR DU COACHING.

L’un des deux auteurs est philosophe, Pierre Le Coz. mais il n’est jamais question du « coaching philosophique », ou de ce que j’appelle encore la philothérapie avec ses nombreux philosophes consultants ou praticiens.

C’est la « philosophie pratique » en action sur le terrain et qui échappe à cette société individualiste à l’économie néolibérale puisque ses racines remontent à plus de 2,500 ans. Remise à l’avant-scène en 1982 par le philosophe allemand Gerd B. Achenbach, Pierre Hadot et plusieurs autres en plusieurs pays, cette nouvelle pratique de la philosophie, le conseil philosophique, vient répondre aux questions que le coaching ne peut pas répondre. Il n’est pas philosophe même s’il pige dans la philosophie des citations pour se crédibiliser.


(…) La philosophie est amour de la sagesse, non pas sa possession (…)

GORI, Richard et LE COZ, Pierre,  L’Empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Chapitre 3 – De la nécessité d’une cure de désintoxication idéologique, Éditions Albin Miche, Paris, 2006, p. 150.



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J’accorde quatre étoiles sur cinq au livre L’EMPIRE DES COACHS – UNE NOUVELLE FORME DE CONTRÔLE SOCIAL de Roland Gori et Pierre Le Coz aux Éditions Albin Michel (2006).

Je vous invite à le lire en tenant compte que les auteurs sont eux-mêmes des « produits » de notre société.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

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