Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Connaissance – Savoir (définitions)
Le terme français « connaissance » vient du vieux français « conoistre » qui date du XIe siècle. Ce dernier dérive du latin cognescere et noscere qui veulent dire à la fois apprendre, connaître et savoir. Savoir dérive du latin sapere et sapio qui signifient avoir du goût, de l’intelligence, de la prudence. Dans le langage courant, connaissance et savoir sont plus ou moins synonymes.
Il est cependant intéressant de distinguer le processus actif de production, que nous nommerons la « connaissance », de son résultat, que nous appellerons le « savoir » ou « savoir acquis ». Il s’agit de faire jouer la différence entre l’action et son résultat, ce qui revient à dire que la mise en œuvre d’une connaissance produit du savoir.
La connaissance est un rapport actif au monde qui vise à s’en faire une représentation et à l’expliquer. Cette activité associe généralement l’action et la réflexion. Il existe divers types de connaissances plus ou moins efficaces, plus ou moins fiables et réalistes.
Le savoir acquis est le corpus des notions admises et transmises, l’ensemble organisé d’informations dans un domaine donné. Une partie du savoir acquis représente le monde d’une certaine manière et peut être utilisé à des fins pratiques. Il demande seulement à être appris et il se cumule au fil des générations constituant ainsi la culture.
La qualité des savoirs dépend du processus de connaissance utilisé pour les produire. On peut distinguer le savoir issu de la réflexion philosophique, le savoir issu de la pratique scientifique, le savoir issu de la croyance religieuse, les savoir-faire pratiques, etc. La qualité des savoirs est variable et dépend du type de procédé (du type de connaissance) qui a été utilisé pour le constituer. La valeur du savoir dépend de la qualité épistémique du processus qui l’a engendré.
Deux savoirs concurrents sur la même chose ne sont pas nécessairement départageables de prime abord. Par exemple, deux savoirs sur le monde, l’un affirmant que la Terre est au centre de l’Univers, et l’autre qu’elle tourne autour du Soleil qui est lui-même situé dans un espace quasi infini ne sont départageables que si l’on connaît le processus qui les a produit. Le géocentrisme est un savoir issu de l’observation ordinaire et de la tradition religieuse ; l’héliocentrisme demande des calculs mathématiques à partir d’observations astronomiques.
Le contenu du savoir comme sa qualité dépendent du mode de connaissance qui a servi à le produire. Les procédés théorico-empiriques valides produisent des savoirs vrais, adéquats à l’Univers, et les connaissances immédiates subjectives et non démontratives, des savoirs faux, incertains, ou fictifs.
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Source URL : https://philosciences.com/vocabulaire/208-connaissance-et-savoir
Que penser…
…du savoir ?
Olivier Maulini Université de Genève
Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation 2016
La série « Que penser… ? » s’adresse à des personnes intéressées par les questions pédagogiques hors du cercle des professionnels. Chaque thème est traité à l’occasion d’une demande formulée par un.e journaliste ou un autre relais d’opinion, et sous la forme d’un texte bref répondant à quelques questions clefs. L’intention de la série est de résumer les résultats de la recherche en conciliant complexité des enjeux et simplicité du propos. Exercice difficile dans ce texte-ci, d’abord destiné aux étudiant.e.s pour qui le savoir est une question…
1. Qu’est-ce que (le) savoir ?
Qu’est-ce que le savoir (le nom) ? Et qu’est-ce que savoir (le verbe)? Répondre à ces deux questions, c’est prétendre savoir, non seulement ce qu’est le savoir, mais aussi ce que savent ceux qui disent savoir. C’est donc un exercice périlleux, voire prétentieux : qui aurait tant de savoirs à sa disposition, qu’il puisse définir ces deux choses-là (le savoir et le verbe savoir) sans discussion ? Distinguer une personne savante d’une personne ignorante est un pouvoir important : celui qui fixe la limite entre la vérité et le mensonge, le bien et le mal, le beau et le laid, etc. A priori, ce pouvoir est réservé aux experts, ceux qui connaissent précisément le sujet dont il est chaque fois question. Partons d’un exemple fameux : celui de la place de l’Homme dans l’Univers. Désigner ceux d’entre nous qui savent aujourd’hui que la Terre tourne autour du Soleil (et pas l’inverse) est apparemment évident. Mais cela ne le fut pas toujours, et le sera-ce éternellement ? Nos ancêtres, nous le savons (sic), ont cru au géocentrisme : observant la course du soleil dans le ciel, ils pensèrent logiquement que la boule de feu leur tournait autour comme une guêpe tourne autour d’un pot de miel. Sauf que cette conclusion n’était qu’une illusion. Vinrent bientôt Copernic, Galilée et Newton, qui démontrèrent par la science, l’expérience et le calcul (donc par le raisonnement) que cette perception était apparemment évidente mais en réalité trompeuse, donc que le supposé savoir était une erreur, une fausse croyance plutôt qu’une vraie connaissance. « Je le vois, que le soleil, le soir, s’arrête ailleurs que le matin. Avec ça, il ne peut pas être immobile s’obstine l’assistant de Galilée dans la pièce de Bertolt Brecht. Tu vois ! Qu’est-ce que tu vois le rabroue son maître indigné. Tu ne vois rien du tout. Tu écarquilles les yeux, c’est tout. » Voir vraiment, c’est se méfier de ce qu’on a l’impression de voir innocemment. En vérité, les Terriens tournent autour du Soleil comme des voyageurs démarrant en gare dans un train : ce sont eux qui bougent, même s’ils croient que la rame stationnée en face part dans l’autre sens et avant eux… Ils croient savoir, oui, mais ils sont victimes d’impressions dont ils ne contrôlent pas, de l’extérieur, la véracité. Seule la foule postée sur le quai, hors des trains, sait quel convoi vient réellement de démarrer. À moins, ajoutera plus tard Einstein, que la gare soit elle-même en train de bouger… Ne confondons donc pas croire et savoir : une croyance est une prétention à la vérité qui peut s’avérer correcte, mais qui est objectivement infondée, irraisonnée ; un savoir est au contraire une prétention fondée, raisonnée, à la vérité. Revenons à l’héliocentrisme : la révolution copernicienne est- elle désormais incontestable, ne sera-t-elle (plus) jamais infirmée ? Rien n’est sûr pour l’éternité.
Supposons que la physique prouve un jour que nous sommes aujourd’hui encore abusés : que nous croyons à un monde qu’une théorie encore inconnue ramènera un jour au rang de superstition dépassée ? Cette théorie, bien sûr, n’est pas née. Rien ne dit qu’elle naîtra bientôt, mais qui peut décréter que nos convictions d’hommes du 21e siècle sont si parfaites que rien ne viendra jamais les réviser ? Peu de physiciens, en tout cas, puisque la plupart admettent au contraire qu’une théorie est scientifique, pas parce qu’elle serait irréfutable, mais au contraire parce qu’elle s’admet falsifiable, c’est-à-dire prête à s’incliner devant un savoir concurrent qui viendrait lui opposer des faits plus convaincants, des preuves plus solides, des raisons jusqu’ici insoupçonnées. Sur cette base, la philosophie moderne affirme que le savoir n’est pas la vérité, une sorte de dogme impossible à contester, mais que c’est une prétention à la véracité objective résistant mieux que toutes les autres aux épreuves de faillibilité. Ce savoir sera peut-être un jour invalidé, mais il ne pourra pas l’être au nom d’une croyance aveugle et bornée, refusant quant à elle d’être discutée. L’avenir n’est pas écrit. Il est ouvert. C’est pour cela – autre exemple édifiant – que la théorie darwinienne de l’évolution peut prétendre au statut de savoir, là où le créationnisme n’est en rien un savoir concurrent, mais une croyance se prétendant révélée, définitive et irrécusable, donc par là-même impossible à fonder collectivement sur une volonté de partager une et une seule réalité. Sans cette intention fondatrice de penser un monde commun, l’univers de certains groupes humains n’est pas celui des autres, et chacun d’eux peut détruire le groupe voisin au motif que la véritable vie se passe dans un paradis impalpable, dont la Terre n’est qu’un avatar dégradé et lointain. Une croyance dogmatique (« Dieu créa l’univers », « Salman Rushdie est un hérétique », « la contraception est un crime », « les Aryens sont supérieurs aux Juifs », « l’homosexualité est un péché »…) n’est en aucun destituable. La contester, c’est blasphémer, donc risquer la torture, la décapitation, le bûcher. D’où la rétractation forcée de Galilée. Où la stigmatisation de l’apôtre Thomas, suggérant de vérifier que Jésus était bien ressuscité. La foi religieuse, le credo politique ou la conviction personnelle ne sont pas des savoirs, mais des opinions non négociables que l’on garde pour soi ou que l’on impose aux autres par la force, à la manière dont le firent (ou le font encore) les Guerres de Religions, les Croisades, l’Inquisition, les pogroms, l’apartheid, le Jihad, etc. La démocratie remplace la violence par le bulletin de vote, le catéchisme par l’école, et veut régler les conflits par la discussion : elle indispose forcément ceux qui croient légitime (voire glorieux) de tuer les mécréants au nom de leur sacro-sainte vision du monde. Le savoir – scientifique ou non – se distingue de la pure certitude : il est partageable par tous ceux qui l’adoptent jusqu’à preuve du contraire ; il rassemble une communauté prête à s’interroger, dès que l’un de ses membres avancera une idée neuve susceptible de la faire douter.
Source URL : https://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/maulini/que-penser.htm
LE SAVOIR
La différence entre les verbes connaître et savoir est la suivante : connaître une chose c’est avoir une idée de ce qu’elle est, c’est pouvoir en parler. Savoir une chose c’est pouvoir utiliser ses connaissances en les mettant en pratique manuellement (broder…) ou intellectuellement (écrire une poésie…). Le savoir exige un ensemble de connaissances approfondies, intellectuelles et/ou manuelles, organisés en système cohérent, tout ceci lié par un but commun (exercer un métier, profiter d’un loisir (le jeu de boules…) ou vivre une passion (jouer d’un instrument de musique…). C’est le sujet, souvent aidé par une personne détenant déjà ce savoir, qui pilote l’organisation de toutes ces connaissances par un travail suivi de l’esprit. Avant de maîtriser correctement ce savoir il faut passer par un stade d’apprentissage obligatoire fait d’expérimentations puis de répétitions d’exercices. Cela permet d’acquérir des habitudes qui libèrent l’attention. Celle-ci est alors utilisée pour se consacrer aux adaptations de ce savoir à chaque cas particulier rencontré lors de l’exécution des tâches. Un exemple pour conclure : quand on apprend un métier ce sont de nombreuses prises de conscience successives qui permettent d’apprendre les gestes, les mécanismes de pensée et le vocabulaire indispensables à la pratique de celui-ci.
Source URL : http://quentin-philo.eklablog.com/la-connaissance-et-le-savoir-p401801
Source : Le café-débat de Saint Quentin en Yvelines.
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
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