Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

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Article # 74

J’AI LU POUR VOUS

Présentations de la philosophie

André Comte-Sponville

Éditions Albin Michel, 2000

Le livre de poche

180 pages

Date de parution: 23/10/2002

Langue: Français

EAN : 9782253153320

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PRÉSENTATION

(Sur le site web de Le livre de Poche)

Philosopher, c’est penser par soi-même, chercher la liberté et le bonheur, dans la vérité. Mais nul n’y parvient sans l’aide de la pensée des autres, sans ces philosophes qui, depuis l’Antiquité, ont voulu éclairer les grandes questions de la vie humaine.

Pour nous aider dans nos premiers pas, André Comte-Sponville nous propose ici douze thèmes éternels, tels que la politique et la morale,l’amour et la mort, la connaissance et la sagesse… Se référant aux principaux courants philosophiques, il nous invite à continuer ensuite l’exploration par nous-mêmes, en nous proposant un guide détaillé des œuvres et des auteurs essentiels de la philosophie occidentale.

Donner l’envie à chacun d’aller y voir de plus près, l’aider à y trouver à la fois du plaisir et des lumières : telle est l’ambition d’André Comte-Sponville, spécialiste qui n’a pas oublié l’appel de Diderot : « Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire ! »

Toutes ces questions sont aujourd’hui les nôtres, et il ne faut pas avoir peur de parler des grands problèmes qui agitent les hommes depuis l’aube des temps, car si la philosophie a un sens, c’est bien en ce qu’elle seule envisage les questions ultimes dans une plus ou moins grande systématicité selon les époques.

(Sur le site des Éditions Albin Michel)

Toute philosophie est un combat. Son arme ? La raison. Ses ennemis ? La bêtise, le fanatisme, l’obscurantisme. Ses alliés ? Les sciences. Son objet ?.

Le tout, avec l’homme dedans. Ou l’homme, mais dans le tout. Son but ? La sagesse : le bonheur, mais dans la vérité. Il y a du pain sur la planche, comme on dit, et c’est tant mieux: les philosophes ont bon appétit !


Table des matières

Avant-propos

  1. La morale
  2. La politique
  3. L’amour
  4. La mort
  5. La connaissance
  6. La liberté
  7. Dieu
  8. L’athéisme
  9. L’art
  10. Le temps
  11. L’homme
  12. La sagesse

Bibliographie


Extrait du livre

Avant-propos

« Philosophie : la doctrine et l’exercice de la sagesse (non simple science) »

Kant

Philosopher, c’est penser par soi-même ; mais nul n’y parvient valablement qu’en s’appuyant d’abord sur la pensée des autres, et spécialement des grands philosophes du passé. La philosophie n’est pas seulement une aventure ; elle est aussi un travail, qui ne va pas sans efforts, sans lectures, sans outils. Les premiers pas sont souvent rébarbatifs, qui en découragèrent plus d’un. C’est ce qui m’a poussé, ces dernières années, à publier des « Carnets de philosophie ». De quoi s’agissait-il ? D’une collection d’initiation à la philosophie : douze petits volumes, chacun constitué d’une quarantaine de textes choisis, souvent très brefs, et s’ouvrant par une Présentation de quelques feuillets, dans laquelle j’essayais de dire, sur telle ou telle notion, ce qui me semblait l’essentiel…

Ce sont ces douze Présentations, revues et sensiblement augmentées, qui constituent le présent volume. La modestie du propos reste la même : il s’agit toujours d’une initiation, disons d’une porte d’entrée, parmi cent autres possibles, dans la philosophie. Mais qui laisse au lecteur le soin, une fois ce livre lu, de partir lui-même à la découverte des œuvres, comme il faut le faire tôt ou tard, et de se constituer, s’il le veut, sa propre anthologie… Vingt-cinq siècles de philosophie font un trésor inépuisable. Si ce petit livre peut donner l’envie, à tel ou tel, d’aller y voir de plus près, s’il peut l’aider à y trouver du plaisir et des lumières, il n’aura pas été écrit en vain.

Quant au public visé, je pensais d’abord aux adolescents, avant de découvrir, notamment par le courrier reçu, qu’il allait bien au-delà. De ce parti pris initial, il est pourtant resté quelque chose : le choix de certains exemples, un certain point de vue, un certain ton, l’insistance mise, parfois, sur tel ou tel aspect… C’est aussi ce qui explique le tutoiement, qui s’est imposé à moi – sans doute parce que je pensais à mes propres enfants, qui sont en effet adolescents, davantage qu’à mes élèves ou à mes étudiants, que je n’ai jamais tutoyés… Autant de traits que je n’ai pas cru devoir, reprenant l’ensemble, corriger. Il n’y a pas d’âge pour philosopher ; mais les adolescents, plus que les adultes, ont besoin qu’on les y accompagne.

Qu’est-ce que la philosophie ? Je m’en suis expliqué bien souvent, et encore dans le dernier de ces douze chapitres. La philosophie n’est pas une science, ni même une connaissance ; ce n’est pas un savoir de plus : c’est une réflexion sur les savoirs disponibles. C’est pourquoi on ne peut apprendre la philosophie, disait Kant : on ne peut qu’apprendre à philosopher. Comment ? En philosophant soi-même : en s’interrogeant sur sa propre pensée, sur la pensée des autres, sur le monde, sur la société, sur ce que l’expérience nous apprend, sur ce qu’elle nous laisse ignorer… Qu’on rencontre en chemin les œuvres de tel ou tel philosophe professionnel, c’est ce qu’il faut souhaiter. On pensera mieux, plus fort, plus profond. On ira plus loin et plus vite. Encore cet auteur, ajoutait Kant, « doit-il être considéré non pas comme le modèle du jugement, mais simplement comme une occasion de porter soi-même un jugement sur lui, voire contre lui ». Personne ne peut philosopher à notre place. Que la philosophie ait ses spécialistes, ses professionnels, ses enseignants, c’est entendu. Mais elle n’est pas d’abord une spécialité, ni un métier, ni une discipline universitaire : elle est une dimension constitutive de l’existence humaine. Dès lors que nous sommes doués et de vie et de raison, la question se pose pour nous tous, inévitablement, d’articuler l’une à l’autre ces deux facultés. Et certes on peut raisonner sans philosopher (par exemple dans les sciences), vivre sans philosopher (par exemple dans la bêtise ou la passion). Mais point, sans philosopher, penser sa vie et vivre sa pensée : puisque c’est la philosophie même.

La biologie ne dira jamais à un biologiste comment il faut vivre, ni s’il le faut, ni même s’il faut faire de la biologie. Les sciences humaines ne diront jamais ce que vaut l’humanité, ni ce qu’elles valent. C’est pourquoi il faut philosopher : parce qu’il faut réfléchir sur ce que nous savons, sur ce que nous vivons, sur ce que nous voulons, et qu’aucun savoir n’y suffit ou n’en dispense. L’art ? La religion ? La politique ? Ce sont de grandes choses, mais qui doivent elles aussi être interrogées. Or dès qu’on les interroge, ou dès qu’on s’interroge sur elles un peu profondément, on en sort, au moins en partie : on fait un pas, déjà, dans la philosophie. Que celle-ci doive à son tour être interrogée, aucun philosophe ne le contestera. Mais interroger la philosophie, ce n’est pas en sortir, c’est y entrer.

Par quelle voie ? J’ai suivi ici la seule que je connaisse vraiment, celle de la philosophie occidentale. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en ait pas d’autres. Philosopher, c’est vivre avec la raison, qui est universelle. Comment la philosophie serait-elle réservée à quiconque ? Qu’il y ait, notamment en Orient, d’autres traditions spéculatives et spirituelles, nul ne l’ignore. Mais on ne peut parler de tout, et il y aurait quelque ridicule, de ma part, à prétendre présenter des pensées orientales que je ne connais, pour la plupart, que de seconde main. Que la philosophie soit exclusivement grecque et occidentale, je n’en crois rien. Mais qu’il y ait, en Occident et depuis les Grecs, une immense tradition philosophique, qui est la nôtre, j’en suis évidemment convaincu, comme tout le monde, et c’est vers elle, en elle, que je voudrais guider mon lecteur. L’ambition de ces Présentations, sous la brièveté du propos, est déjà démesurément vaste. Cela devrait excuser leur incomplétude, qui fait partie de leur définition.

Vivre avec la raison, disais-je. Cela indique une direction, qui est celle de la philosophie, mais ne saurait en épuiser le contenu. La philosophie est questionnement radical, quête de la vérité globale ou ultime (et non, comme dans les sciences, de telle ou telle vérité particulière), création et utilisation de concepts (même si on le fait aussi dans d’autres disciplines), réflexivité (retour sur soi de l’esprit ou de la raison : pensée de la pensée), méditation sur sa propre histoire et sur celle de l’humanité, recherche de la plus grande cohérence possible, de la plus grande rationalité possible (c’est l’art de la raison, si l’on veut, mais qui déboucherait sur un art de vivre), construction, parfois, de systèmes, élaboration, toujours, de thèses, d’arguments, de théories… Mais elle est aussi, et peut-être d’abord, critique des illusions, des préjugés, des idéologies. Toute philosophie est un combat. Son arme ? La raison. Ses ennemis ? La bêtise, le fanatisme, l’obscurantisme – ou la philosophie des autres. Ses alliés ? Les sciences. Son objet ? Le tout, avec l’homme dedans. Ou l’homme, mais dans le tout. Son but ? La sagesse : le bonheur, mais dans la vérité. Il y a du pain sur la planche, comme on dit, et c’est tant mieux : les philosophes ont bon appétit !

En pratique, les objets de la philosophie sont innombrables : rien de ce qui est humain ou vrai ne lui est étranger. Cela ne signifie pas qu’ils soient tous d’égale importance. Kant, dans un passage fameux de sa Logique, résumait le domaine de la philosophie en quatre questions : Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Qu’est-ce que l’homme ?. « Les trois premières questions se rapportent à la dernière », remarquait-il. Mais elles débouchent toutes les quatre, ajouterai-je, sur une cinquième, qui est sans doute, philosophiquement et humainement, la question principale : Comment vivre ? Dès qu’on essaie de répondre intelligemment à cette question, on fait de la philosophie. Et comme on ne peut éviter de se la poser, il faut en conclure qu’on n’échappe à la philosophie que par la bêtise ou l’obscurantisme.

Faut-il faire de la philosophie ? Dès qu’on se pose la question, en tout cas dès qu’on essaie d’y répondre sérieusement, on en fait déjà. Cela ne veut pas dire que la philosophie se réduise à sa propre interrogation, encore moins à son autojustification. Car on en fait aussi, peu ou prou, bien ou mal, lorsqu’on s’interroge (de façon à la fois rationnelle et radicale) sur le monde, sur l’humanité, sur le bonheur, sur la justice, sur la liberté, sur la mort, sur Dieu, sur la connaissance… Et qui pourrait y renoncer ? L’être humain est un animal philosophant : il ne peut renoncer à la philosophie qu’en renonçant à une part de son humanité.

Il faut donc philosopher : penser aussi loin qu’on peut, et plus loin qu’on ne sait. Dans quel but ? Une vie plus humaine, plus lucide, plus sereine, plus raisonnable, plus heureuse, plus libre… C’est ce qu’on appelle traditionnellement la sagesse, qui serait un bonheur sans illusions ni mensonges. Peut-on l’atteindre ? Jamais totalement sans doute. Mais cela n’empêche pas d’y tendre, ni de s’en rapprocher. « La philosophie, écrit Kant, est pour l’homme effort vers la sagesse, qui est toujours inaccompli. » Raison de plus pour s’y mettre sans tarder. Il s’agit de penser mieux, pour vivre mieux. La philosophie est ce travail ; la sagesse, ce repos.

Qu’est-ce que la philosophie ? Les réponses sont aussi nombreuses, ou peu s’en faut, que les philosophes. Cela n’empêche pas toutefois qu’elles se recoupent ou convergent vers l’essentiel. Pour ma part, j’ai un faible, depuis mes années d’études, pour la réponse d’Épicure : « La philosophie est une activité, qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse. » C’est définir la philosophie par sa plus grande réussite (la sagesse, la béatitude), et cela vaut mieux, même si la réussite n’est jamais totale, que de l’enfermer dans ses échecs. Le bonheur est le but ; la philosophie, le chemin. Bon voyage à tous !

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Extrait du Chapitre 1 – La morale

« Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un porc satisfait ; il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait. Et si l’imbécile ou le porc sont d’un avis différent, c’est qu’ils ne connaissent qu’un côté de la question : le leur. L’autre partie, pour faire la comparaison, connaît les deux côtés. »

John Stuart Mill

On se trompe sur la morale. Elle n’est pas là d’abord pour punir, pour réprimer, pour condamner. Il y a des tribunaux pour ça, des policiers pour ça, des prisons pour ça, et nul n’y verrait une morale. Socrate est mort en prison, et plus libre pourtant que ses juges. C’est où la philosophie commence, peut-être. C’est où la morale commence, pour chacun, et toujours recommence : là où aucune punition n’est possible, là où aucune répression n’est efficace, là où aucune condamnation, en tout cas extérieure, n’est nécessaire. La morale commence où nous sommes libres : elle est cette liberté même, quand elle se juge et se commande.

Tu voudrais bien voler ce disque ou ce vêtement dans le magasin… Mais un vigile te regarde, ou bien il y a un système de surveillance électronique, ou bien tu as peur, simplement, d’être pris, d’être puni, d’être condamné… Ce n’est pas honnêteté ; c’est calcul. Ce n’est pas morale ; c’est précaution. La peur du gendarme est le contraire de la vertu, ou ce n’est vertu que de prudence.

Imagine, à l’inverse, que tu aies cet anneau qu’évoque Platon, le fameux anneau de Gygès, qui te rendrait à volonté invisible… C’est une bague magique, qu’un berger trouve par hasard. Il suffit de tourner le chaton de la bague vers l’intérieur de la paume pour devenir totalement invisible, de le tourner vers l’extérieur pour redevenir visible… Gygès, qui passait auparavant pour honnête homme, ne sut pas résister aux tentations auxquelles cet anneau le soumettait : il profita de ses pouvoirs magiques pour entrer au Palais, séduire la reine, assassiner le roi, prendre lui-même le pouvoir, l’exercer à son bénéfice exclusif… Celui qui raconte la chose, dans La République, en conclut que le bon et le méchant, ou supposés tels, ne se distinguent que par la prudence ou l’hypocrisie, autrement dit que par l’importance inégale qu’ils accordent au regard d’autrui, ou par leur habileté plus ou moins grande à se cacher… Posséderaient-ils l’un et l’autre l’anneau de Gygès, plus rien ne les distinguerait : « ils tendraient tous les deux vers le même but ». C’est suggérer que la morale n’est qu’une illusion, qu’un mensonge, qu’une peur maquillée en vertu. Il suffirait de pouvoir se rendre invisible pour que tout interdit disparaisse, et qu’il n’y ait plus que la poursuite, par chacun, de son plaisir ou de son intérêt égoïstes.

Est-ce vrai ? Platon, bien sûr, est convaincu du contraire. Mais nul n’est tenu d’être platonicien… La seule réponse qui vaille, pour ce qui te concerne, est en toi. Imagine, c’est une expérience de pensée, que tu aies cet anneau. Que ferais-tu ? Que ne ferais-tu pas ? Continuerais-tu, par exemple, à respecter la propriété d’autrui, son intimité, ses secrets, sa liberté, sa dignité, sa vie ? Nul ne peut répondre à ta place : cette question ne concerne que toi, mais te concerne tout entier. Tout ce que tu ne fais pas mais que tu t’autoriserais, si tu étais invisible, relève moins de la morale que de la prudence ou de l’hypocrisie. En revanche, ce que, même invisible, tu continuerais à t’imposer ou à t’interdire, et non par intérêt mais par devoir, cela seul est moral strictement. Ton âme a sa pierre de touche. Ta morale a sa pierre de touche, où tu te juges toi-même. Ta morale ? Ce que tu exiges de toi, non en fonction du regard d’autrui ou de telle ou telle menace extérieure, mais au nom d’une certaine conception du bien et du mal, du devoir et de l’interdit, de l’admissible et de l’inadmissible, enfin de l’humanité et de toi. Concrètement : l’ensemble des règles auxquelles tu te soumettrais, même si tu étais invisible et invincible.

Cela fait-il beaucoup ? Cela fait-il peu ? C’est à toi d’en décider. Accepterais-tu par exemple, si tu pouvais te rendre invisible, de faire condamner un innocent, de trahir un ami, de martyriser un enfant, de violer, de torturer, d’assassiner ? La réponse ne dépend que de toi ; tu ne dépends, moralement, que de ta réponse. Tu n’as pas l’anneau ? Cela ne te dispense pas de réfléchir, de juger, d’agir. S’il y a une différence autre qu’apparente entre un salaud et un honnête homme, c’est que le regard des autres n’est pas tout, c’est que la prudence n’est pas tout. Tel est le pari de la morale et sa solitude ultime : toute morale est relation à autrui, mais de soi à soi. Agir moralement, c’est prendre en compte les intérêts de l’autre, certes, mais « à l’insu des dieux et des hommes », comme dit Platon, autrement dit sans récompense ni châtiment possible et sans avoir besoin pour cela de quelque autre regard que le sien propre. Un pari ? Je m’exprime mal, puisque la réponse, encore une fois, ne dépend que de toi. Ce n’est pas un pari, c’est un choix. Toi seul sais ce que tu dois faire, et nul ne peut en décider à ta place. Solitude et grandeur de la morale : tu ne vaux que par le bien que tu fais, que par le mal que tu t’interdis, et sans autre bénéfice que la satisfaction – quand bien même personne d’autre jamais n’en saurait rien – de bien faire.

C’est l’esprit de Spinoza : « Bien faire et se tenir en joie. » C’est l’esprit tout court. Comment être joyeux sans s’estimer au moins un peu ? Et comment s’estimer sans se gouverner, sans se maîtriser, sans se surmonter ? À toi de jouer, comme on dit, mais ce n’est pas un jeu, encore moins un spectacle. C’est ta vie même : tu es, ici et maintenant, ce que tu fais. Inutile, moralement, de rêver être quelqu’un d’autre. On peut espérer la richesse, la santé, la beauté, le bonheur… Il est absurde d’espérer la vertu. Être un salaud ou quelqu’un de bien, c’est à toi de choisir, à toi seul : tu vaux, exactement, ce que tu veux.

Qu’est-ce que la morale ? C’est l’ensemble de ce qu’un individu s’impose ou s’interdit à lui-même, non d’abord pour augmenter son bonheur ou son bien-être, ce qui ne serait qu’égoïsme, mais pour tenir compte des intérêts ou des droits de l’autre, mais pour n’être pas un salaud, mais pour rester fidèle à une certaine idée de l’humanité, et de soi. La morale répond à la question « Que dois-je faire ? » : c’est l’ensemble de mes devoirs, autrement dit des impératifs que je reconnais légitimes – quand bien même il m’arrive, comme tout un chacun, de les violer. C’est la loi que je m’impose à moi-même, ou que je devrais m’imposer, indépendamment du regard d’autrui et de toute sanction ou récompense attendues.

« Que dois-je faire ? », et non pas : « Que doivent faire les autres ? » C’est ce qui distingue la morale du moralisme. « La morale, disait Alain, n’est jamais pour le voisin » : celui qui s’occupe des devoirs du voisin n’est pas moral, mais moralisateur. Quelle espèce plus désagréable ? Quel discours plus vain ? La morale n’est légitime qu’à la première personne. Dire à quelqu’un : « Tu dois être généreux », ce n’est pas faire preuve de générosité. Lui dire : « Tu dois être courageux », ce n’est pas faire preuve de courage. La morale ne vaut que pour soi ; les devoirs ne valent que pour soi. Pour les autres, la miséricorde et le droit suffisent.

Au reste, qui peut connaître les intentions, les excuses ou les mérites d’autrui ? Nul, moralement, ne peut être jugé que par Dieu, s’il existe, ou par soi, et cela fait une existence suffisante. As-tu été égoïste ? As-tu été lâche ? As-tu profité de la faiblesse de l’autre, de sa détresse, de sa candeur ? As-tu menti, volé, violé ? Tu le sais bien, et ce savoir de toi à toi, c’est ce qu’on appelle la conscience, qui est le seul juge, en tout cas le seul, moralement, qui importe. Un procès ? Une amende ? Une peine de prison ? Ce n’est que la justice des hommes : ce n’est que droit et police. Combien de salauds en liberté ? Combien de braves gens en prison ? Tu peux être en règle avec la société, et sans doute il le faut. Mais cela ne te dispense pas d’être en règle avec toi-même, avec ta conscience, et c’est la seule règle en vérité.

Y a-t-il alors autant de morales que d’individus ? Non pas. C’est tout le paradoxe de la morale : elle ne vaut qu’à la première personne mais universellement, autrement dit pour tout être humain (puisque tout être humain est un « je »). Du moins c’est ainsi que nous la vivons. Nous savons bien, en pratique, qu’il y a des morales différentes, qui dépendent de l’éducation qu’on a reçue, de la société ou de l’époque dans lesquelles on vit, des milieux qu’on fréquente, de la culture dans laquelle on se reconnaît… Il n’y a pas de morale absolue, ou nul n’y a accès absolument. Mais quand je m’interdis la cruauté, le racisme ou le meurtre, je sais aussi que ce n’est pas seulement une question de préférence, qui dépendrait du goût de chacun. C’est d’abord une condition de survie et de dignité pour la société, pour toute société, autrement dit pour l’humanité ou la civilisation.

Si tout le monde mentait, plus personne ne croirait personne : on ne pourrait même plus mentir (puisque le…

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Revue de presse


Au sujet de l’auteur

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André Comte-Sponville

André Comte-Sponville est né le 12 mars 1952, à Paris. Il fait ses études secondaires au lycée François Villon (Paris XIVe), sa prépa au lycée Louis-le-Grand, ses études supérieures à l’Ecole Normale Supérieure, rue d’Ulm, et à la Sorbonne. Il est reçu troisième à l’agrégation de philosophie, en 1975. Il a enseigné de 1976 à 1998, d’abord en lycée (dans le Nord puis dans l’Yonne), ensuite en Ecole Normale d’Instituteurs (à Melun), enfin, les 14 dernières années, à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il cesse d’enseigner en 1998, pour consacrer davantage de temps à l’écriture et aux conférences qu’il donne en dehors de l’Université. Ses philosophes de prédilection : Epicure, Lucrèce et les stoïciens dans l’Antiquité ; Montaigne, Pascal et Spinoza chez les Modernes ; Marcel Conche, Lévi-Strauss et Clément Rosset chez les contemporains. Il se sent proche aussi, en Orient, de Krishnamurti et Svami Prajnanpad.

Ses trois livres préférés (en philosophie) : les Essais de Montaigne, les Pensées de Pascal, l’Ethique de Spinoza.

Il se définit comme philosophe matérialiste, au même sens qu’Epicure, rationaliste, au même sens que Spinoza, et humaniste, au même sens que Montaigne, et aussi comme  » athée fidèle ». Il propose une sagesse pour notre temps et une spiritualité sans Dieu.

Ses livres les plus récents : « Dictionnaire amoureux de Montaigne » (Plon, 2020), « Dictionnaire philosophique » (réédition augmentée, PUF, 2021), et « La clé des champs et autres impromptus » (PUF, 2023).


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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

Présentations de la philosophie ?

André Comte-Sponville

Le livre de poche

© Éditions Albin Michel S.A., Paris, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :

1. La morale

Dans la société québécoise, le thème de la morale devient presque tabou à la suite de la Révolution Tranquille dans les années 1960 qui rejette l’autorité de la religion catholique sur le politique, le social, le culturel, l’économie, etc.

On se trompe sur la morale. Elle n’est pas là d’abord, pour punir, pour réprimer, pour condamner. Il y a des tribunaux pour ça, des policiers pour ça, des prisons pour ça, et nul n’y verrait une morale. Socrate en mort en prison, et plus livre pourtant que ses juges. C’est où la philosophie commence, peut-être. C’est où la morale commence, pour chacun, et toujours recommence : là ou aucune punition n’est possible, là où aucune répression n’est efficace, là où aucune condamnation, en tout cas extérieure, n’est nécessaire. La morale commence où nous sommes libre : elle est cette liberté même, quand elle se juge et se commande.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 1. La morale, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 17.

Punitions, répressions, condamnations, c’est que nous avons vécues entre les mains de la religion au nom de la morale. André Comte-Sponville nous dit que nous nous trompons si nous considérons la morale dans son association personnelle et collective avec la religion. Il affirme que «La morale commence où nous sommes libre : elle est cette liberté même, quand elle se juge et se commande.»

À la question « Qu’est-ce que la morale ?», il répond :

Qu’est-ce que la morale ? C’est l’ensemble de ce qu’un individu s’impose ou s’interdit lui-même, non d’abord pour augmenter son bonheur ou son bien-être, ce qui serait égoïsme, mais pour tenir compte des intérêts ou des droits de l’autre, mais pour n’êtes pas un salaud, mais pour rester fidèle à une certaine idée de l’humanité et de soi. La morale répond à la question « Que dois-je faire ? » : c’est l’ensemble de mes devoirs, autrement dit des impératifs que je reconnais légitime – quand bien même il m’arrive, comme tout un chacun, de les violer. C’est la loi que je m’impose à moi-même, ou que je devrais m’imposer, indépendamment du regard d’autrui et de toute sanction ou récompense attendues.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 1. La morale, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. pp. 20-21.

La morale se présente donc comme une affaire personnelle face à l’autre et une certaine idée de l’humanité. On coupe le cordon avec la religion.

(…) Toi seul sais ce que tu dois faire, et nul ne peut décider à ta place. Solitude et grandeur de la morale : tu me vaux que par le bien que tu fais, que par le mal que tu t’interdis, et sans autre bénéfice que la satisfaction — Quand bien même personne d’autre jamais n’en saurait rien — de bien faire.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 1. La morale, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 20.

André Comte-Sponville se veut clair :


« La morale n’est valide qu’à la première personne ».

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 1. La morale, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 21.


On sait fort bien si nous avons bien ou mal agi, « et ce savoir, de toi à toi, c’est ce qu’on appelle la conscience, qui le seul juge, en tout cas le seul, moralement, qui importe ». J’aime bien cette définition de la conscience comme étant un savoir de toi à toi. Elle implique d’éviter d’être moralisateur :

« Que dois-je faire ? », et non pas : « Que doivent faire les autres ? » C’est ce qui distingue la morale du moralisme. « La morale, disait Alain, n’est jamais pour le voisin : celui qui s’occupe des devoirs du voisin n’est pas moral, mais moralisateur. Quelle espèce plus désagréable ? Quel discours plus vain ? (…)

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 1. La morale, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 21.

Le lien « Alain « est de moi.


Tu veux savoir si telle ou telle action est bonne ou condamnable ? Demande-toi ce qui se passerait si tout le monde se comportait comme toi.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 1. La morale, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 23.


2. La politique

Dans ma jeunesse, un animateur à une station de radio très populaire, répétait souvent en ondes : « Si tu ne t’occupes pas de la politique, le politique va s’occuper de toi ». Il répondait ainsi à ceux et celles qui disaient ne pas s’intéresser à la politique et à ceux et celles qui la rejetaient du revers de la main.

Ma famille comptait un élu, le frère de mon père, député du comté au parlement canadien. La politique faisait donc partie de nos vie et très souvent des discussions autours de la table des repas de famille et lors des visites fréquentes chez mon oncle. Bref, tout le monde s’impliquait dans la politique du comté et du pays.

On ne confondra pas cette vigilance républicaine avec la dérision, qui rend tout dérisoire, ni avec le mépris, qui rend tout méprisable. Être vigilant, ce n’est pas croire sur parole ; ce n’est pas condamner ou dénigrer par principe. On ne réhabilitera pas la politique, comme c’est aujourd’hui urgent, en crachant perpétuellement sur ceux qui la font. Dans un état démocratique, on a les hommes politiques que l’on mérite. C’est une raison de plus pour préférer ce régime à tous les autres — et certes ce ne sont pas les raisons qui manquent — qu’à la condition d’agir, avec d’autres, pour le transformer.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 2. La politique, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 38.

J’ai observé de mes propres yeux les exigences de la politique sur le terrain et de la vie parlementaire. Si la politique se caractérise souvent par une passion, elle demande une abdication au profit de la société et elle impose ainsi le respect des élus.

3. L’amour

(…) L’amour plaît à tous. Cela, qui n’est que trop compréhensible, devrait nous pousser à la vigilance. L’amour de la vérité doit accompagner l’amour de l’amour, l’éclairer, le guider, qui à en modérer, peut-être, l’enthousiasme. Qu’il faille s’aimer soi, par exemple, c’est une évidence : comme pourrait-on nous demander, sinon, d’aimer nos prochain comme nous-même ? Mais qu’on aime souvent que soi, ou que pour soi, c’est une expérience et c’est un danger, Pourquoi nous demanderait-on, autrement, d’aimer aussi notre prochain ?

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 3. L’amour, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 44.

L’amour se révèle dans nos intérêts. Si je m’intéresse à la philosophie, c’est que je l’aime. Si je m’intéresse au soccer, c’est que je l’aime. Si je m’intéresse à une personne, c’est que je l’aime d’amitié ou d’amour, ou encore par admiration et par respect.

(…) Mais nul intérêts sans amour, et cela me ramène à mon point de départ : l’amour est le sujet le plus intéressant, et aucun autre n’a d’intérêt qu’à proportion de l’amour que nous y mettons ou y trouvons.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 3. L’amour, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 42.

Il y aussi dans nos intérêts un révélateur de notre subjectivité, de Soi et de notre conscience de Soi. Nos intérêts vibrent de par nos valeurs. Ainsi, nos intérêts ne sont jamais objectifs même si nous pouvons croire fermement le contraire.

Il faut donc aimer l’amour ou n’aimer rien – il faut aimer l’amour ou mourir ; c’est pourquoi l’amour, non le suicide, est le seul problème philosophique vraiment sérieux.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 3. L’amour, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 42.

À mon avis, le suicide est un problème philosophique aussi sérieux que l’amour, du moins, il implique sans réserve l’amour dans son malheur.

(…) Le bonheur est un amour heureux, ou plusieurs, ; le malheur, un amour malheureux, ou plus d’amour du tout. La psychose dépressive ou mélancolique, dira Freud, se caractérise d’abord par « la perte de la capacité d’aimer » – y compris s’aimer soi. Qu’on ne s’étonne pas si elle est si souvent suicidaire. C’est l’amour qui fait vivre, puisque c’est lui qui rend la vie aimable. C’est l’amour qui sauve ; c’est don lui qu’il s’agit de sauver.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 3. L’amour, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 43.

Mais le suicide est-il le fait d’un manque de d’amour de soi, d’un manque d’amour envers les autres ou d’une privation de l’amour de soi par les autres ? Tout dépend de ce sur quoi on fonde l’amour de soi et celui avec lequel nous aimons les autres. La perception de l’amour demeure une perception ; ce n’est l’amour lui-même. La conscience de l’amour demeure aussi fruit de la conscience ; ce n’est pas l’amour lui-même. L’amour ne me semble pas devoir se fonder sur la force et le degré de la confiance en soi ou en l’autre. La seule valeur philosophique fondatrice de l’amour, c’est la vie, la vie elle-même, le simple fait que j’existe. La vie n’a pas de prix dit-on. Elle est la valeur ultime ; heureuse ou malheureuse, la vie conserve toute sa valeur.

L’idée de s’enlever la vie, de mettre fin à son existence, de se suicider, naît d’un manque de perspective. La descente dans un trou sans fond est infernale et elle ne laisse guère de possibilités d’acquérir une perspective de sa situation. Et si la dépression est, non pas psychologique, mais plutôt philosophique, on peut questionner la dépression elle-même en notre conscience, même si on ne porte plus pied à terre. Sentir ses valeurs se liquéfier et ses convictions les plus essentielles remises en cause, n’enlève pas la vie à la vie. La gravité qui nous tire vers le bas dans ce trou sans fond est une loi de la physique et non pas de la métaphysique. Or, la dépression est d’abord et avant tout métaphysique. Preuve en est, malgré les explications de la chimie du cerveau, qu’elle se guérie par la correction des biais cognitifs (voir le livre ÊTRE BIEN DANS SA PEAU par le docteur David D. Burns). La dépression se bâtie sur des erreurs de pensées, des erreurs de logique, de fausses perceptions et interprétations de la réalité. Est-ce par l’amour de la vie qu’il faille aborder le problème ? Il faut d’abord corriger les erreurs de pensées pour prendre du recul et se séparer de l’idée de mettre fin à sa vie. ET, dans ce cas, prendre du recul, c’est remonter à la surface, contrecarrer la loi de la gravité.

4. La mort

La mort se classe dans les premiers sujets dont je discute (avec moi-même et avec les autres) depuis mon adolescence, plu spécifiquement, lorsque l’un de meilleurs amis est décédé. Je n’ai pas peur de la mort. Elle me donner à penser, surtout dans les moments difficiles de ma vie personnelle et professionnelle et, ces moments furent nombreux. Je parle de la mort au point où on me dit que si j’en parle autant, c’est ce que j’en ai peur. Or, c’est le contraire. Dans ma vie, la mort m’accompagne et ce n’est pas parce que je l’ai souvent frôlée souvent. La mort m’accompagne comme un ami qui devient maléfique en moment de déprime; elle se présente comme une solution ultime. Mais je ne répond à son invitation. Je préfère discuter avec elle.

Mais en disant cela, je me contredit depuis peu car la mort, selon moi, ne peut pas ÊTRE. Dans la mort, tel que je la conçois, il n’y a pas d’Être, d’existence. On ne peut pas dire que la mort existe puisqu’il n’y aucun Être dans la mort. Comment pourrait-on soutenir JE SUIS mort ou IL EST MORT. Je ne suis pas dans la mort car je n’existe pas en elle. La mort ne peut pas non plus ÊTRE un ÉTAT puisqu’il n’y a aucune existence dans la mort. Il faut impérativement de la VIE pour EXISTER. Or, il n’y en a aucune dans la mort. On ne va pas me dire que la mort existe sans existence. Loin de moi l’idée de renier la mort, mon ami depuis mes jeunes années d’adolescent. La mort n’est qu’une idée pour expliquer que la vie a une fin. On ne peut pas dire non plus que la mort est ceci ou cela; elle ne peut pas ÊTRE. Que l’on me parle alors du néant, de l’inexistence ou l’absence d’existence. Mais ce n’est encore là qu’une idée puisque le néant, comme la mort, ne peut pas ÊTRE. Vous saurez me dire que je tourne en rond, que je joue avec mots, mais il n’en est rien. Je suis sérieux. La mort et le néant ne peuvent exister qu’en tant que concept ou idées. Il faut plutôt parler de la vie qui s’éteint, qui prend fin.

Qu’il y est ou non quelque chose après la mort, quelque chose d’immortelle en moi qui survie, peu m’importe. Le sujet reste ouvert comme touts les mystères de la vie.

Enfin, contrairement à certains philosophes, je ne trouve pas dans l’idée de la mort une valeur à la vie, une incitation à profiter de la vie dans le plus grand des respects. Ce n’est pas parce que je vais mourir un jour que ma vie prend de la valeur.

On dit que « philosopher, c’est apprendre à mourir » mais…

On rencontre ici la formule fameuse ; Que philosopher, c’est apprendre à mourir… » Sous cette forme, en français, c’est le titre d’un des Essais de Montaigne, le vingtième du livre 1. Mais Montagne en emprunte expressément l’idée à Cicéron, lequel, dans les Tusculanes, la présente comme une citation de Platon… Disons que c’est une idée de Platon, traduite en latin par Cicéron, puis en français par Montaigne… L’important est ailleurs : l’important, c’est que cette phrase peut se prendre en deux sens différents, comme Montaigne le remarquait déjà, entre lesquels, peu ou prou, toute la vie – et toute une partie de la philosophie – se décide.

Il y a le sens de Platon : la mort, c’est-à-dire ici la séparation de l’âme et du corps, serait le but de la vie, vers lequel la philosophie ferait une espèce de raccourci. Un suicide ? Au contraire : une vie plus vivante, plus pure, plus libre, parce que libérée par anticipation de cette prison — voire de ce tombeau comme le dit Georgias — Qu’est le corps… » Les vrais philosophes sont déjà mort » écrit Platon, et c’est pourquoi la mort ne les effraie pas : que pourrait-elle leur prendre ?

Et puis il y a les sens de Montaigne : la serait non « le but » mais « le bout » de la vie, son terme, sa finitude (et non sa finalité) essentielle. Il faut s’y préparer, l’accepter, puisqu’on ne peut la fuir, sans la laisser pourtant gâcher notre vie et nos plaisirs. Dans les premiers Essais, Montaigne veut y penser toujours, pour s’y habituer, pour s’y préparer, pour se roidir, comme il dit, contre elle. Dans les derniers, l’habitude est telle, que cette pensée devient moins nécessaire, moins constante, moins pressante : l’acceptation suffit, qui se fait, avec le temps, de plus en plus légère et douce… C’est moins une contradiction qu’une évolution, qui marque la réussite, en tous cas les progrès, de Montaigne. (…)

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 4. La mort, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. pp. 54-55.

Personnellement, je refuse de percevoir mon corps comme une prison d’où s’envolerait un petit oiseau à ma mort pour une vie éternelle ou un réincarnation. Je penche plutôt vers l’idée que la mort est le bout de la vie. Mais je réfute l’idée de l’acceptation de la mort pour s’y préparer, à moins d’être révolté contre elle. Que la vie ait un bout, on le sait depuis notre tendre enfance en voyant les fleurs de faner et mourir. Je ne vois pas pourquoi je devrais travailler en mon esprit pour accepter la mort des fleurs, des parents, des amis, de l’autre que je connais et de celle que je ne connais… La vie a une fin et ce n’est pas dommage car la vie ne serait pas la vie sans l’idée de la mort.

5. La connaissance

Connaître, c’est penser ce qui est : la connaissance est un certain rapport — de conformité, de ressemblance, d’adéquation — entre l’esprit et le monde, entre le sujet et l’objet. Ainsi connaît-on ses amis, son quartier, sa maison : ce que nous avons dans l’esprit, quand nous y pensons, correspond à peu près à ce qui existe en réalité.

Cet à peu près est ce qui distingue la connaissance de la vérité. Car, sur ses amis, on peut se tromper. Sur son quartier, on ne sait jamais tout. Sur sa maison, même, on peut ignorer bien des choses. (…) Il n’y a pas de connaissance absolue, pas de connaissance parfaite, pas de connaissance infinie. (…) Il y faudrait une science achevée et une intelligence infinie : nu l’une ni l’autre ne sont à notre portée.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 5. La connaissance, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. pp. 59-60.

André Comte-Sponville se demande : « Nous ne pouvons connaître que que ce soit que nos sens, notre raison, nos théories. Comment y aurait-il une connaissance immédiate, puisque toute connaissance, par nature, est médiation ? ».


Selon Olivier Clain, Professeur titulaire au Département de sociologie de l’Université Laval (Québec, Québec), dont on reconnaît l’intérêt pour l’épistémologie :

« Il y a trois moments dans toute connaissance du monde :

1. Moment dans lequel je fais l’expérience de l’objet avec ses qualités propres et ses déterminations empiriques.

2. Moment de la construction des concepts, des catégories que j’utilise pour décrire les qualités de l’objet.

3. Moment, en constante relation avec les deux autres et qui sert de médiation dans le rapport entre les deux autres, et qui est le moment de la formulation des énoncés à caractère théorique. »


« Lorsqu’on croit de la foi la plus ferme que l’on possède la vérité, on doit savoir qu’on l’on croit, non pas croire qu’on le sait »

(Jacques Lequier cité par André Comte-Sponville)

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 5. La connaissance, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. pp. 64-65.


Avant son dernier thème, la sagesse, André Compte-Sponville traite de : 6. La liberté; 7. Dieu ; 8. L’athéisme ; 8. L’art ; 10. Le temps ; 11. L’homme

12. La sagesse

C’est qui qui distingue la sagesse de la philosophie, qui serait plutôt un savoir-penser. Mais la philosophie n’a de sens que pour autant qu’elle nous rapproche de la sagesse : il s’agit de penser mieux pour mieux vivre, et cela seul est philosopher en vérité. «La philosophie est celle qui nous instruit à vivre », écrit Montaigne. C’est donc que nous ne savons pas ? Bien sût : c’est parce que nous ne sommes pas des sages que nous avons besoin de philosopher ! La sagesse est le but ; la philosophie le chemin.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 12. La sagesse, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 144.


Quelle sagesse ? Les philosophes divergent là-dessus comme sur tout. Une sagesse du plaisir comme chez Épicure ? De la volonté, comme chez les stoïciens ? Du silence, comme chez les septiques ? De la connaissance et de l’amour, comme chez Spinoza ? Du devoir et de l’espérance, comme chez Kant ? À chacun là-dessus se forger son opinion, qui pourra emprunter à diverses écoles. C’est pourquoi il faut philosopher soir-même : parce que personne ne peut penser ni vivre à notre place. Mais ce sur quoi les philosophes s’accordent, du moins presque tous, c’est sur l’idée que la sagesse se reconnaît à un certain bonheur, à une certaine sérénité, disons à une certaine paix intérieure, mais joyeuse et lucide, laquelle ne vas pas sans un exercice rigoureux de la raison. C’est le contraire de l’angoisse, c’est le contraire de la folie, c’est le contraire du malheur. C’est pourquoi la sagesse est nécessaire. C’est pourquoi il faut philosopher. Parce que nous ne savons pas vivre. Parce qu’il faut apprendre. Parce que l’angoisse, la folie ou le malheur ne cesse de nous menacer.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 12. La sagesse, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. pp. 146-145.

Selon André Comte-Sponville, « il faut tendre : vers la vie la plus intelligente possible. »

Mais l’intelligence ne suffit pas. Mais les livres ne suffisent pas. À quoi bon tant penser, si c’est vivre pour si peu ? Que d’intelligence dans les sciences, dans l’économie, dans la philosophie ! Et que de sottises souvent dans la vie des savants, des hommes d’affaires, des philosophes… L’intelligence ne touche à la sagesse que dans la mesure où elle transforme notre existence, où elle l’éclaire, où elle la guide. Il ne s’agit pas d’inventer des système. Il ne suffit pas de manier des concepts, ou ceux-ci ne sont que des moyens. Le but, le seul, c’est de penser et de vivre un peu mieux, ou un peu moins mal.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 12. La sagesse, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 147.


(…) La morale répond à la question : « Que dois-je faire ? » L’éthique, à la question : « Comment vivre ? » (…)

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 12. La sagesse, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 147.


Aie confiance : la vérité n’est pas le bout du chemin ; elle est le chemin même.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 12. La sagesse, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 152.


Je n’ai pas aimé :

1. Tutoiement

Je n’ai pas aimé le tutoiement utilisé par André Comte-Sponville pour s’adresser à moi (et à tous les lecteurs). PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE est le premier et le seul livre du philosophe André Comte-Sponville que j’ai lu. Je ne sais pas s’il recourt au tutoiement dans toutes ses œuvres ou s’il l’utilise que pour certaines de ses œuvres. Selon mon expérience, le tutoiement isole le lecteur de l’ensemble des autres lecteurs.

2. Philosophie directive

Dans son livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE, André Comte-Sponville est directif dans ses propos. Voici quelques exemples :

C’est en faisant bien l’homme, ou la femme, qu’on aide l’humanité à se faire. Et il le faut : elle a besoin de toi, comme tu as besoin d’elle.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 1. La morale, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 27.

Entre l’ignorance absolue et le savoir absolu, il y a place pour la connaissance et le progrès des connaissances. Bon travail à tous !

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 5. La connaissance, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 68.

Aie confiance : la vérité n’est pas le bout du chemin ; elle est le chemin même.

COMTE-SPONVILLE, André, Présentations de la philosophie, 12. La sagesse, Éditions Albin Michel (Le Livre de Poche), Paris, 2000. p. 152.

Je n’ai pas aimé cette philosophie directive qui, visiblement, caractérise le lecteur et lui ordonne de travailler, d’avoir confiance… Je ne crois pas que la philosophie doit être directive, qu’elle nous ordonne quoi que ce soit… qu’elle pense à notre place. Je préfère et de loin qu’elle nous questionne et nous aide ainsi à prendre du recul par différentes prises de conscience. « Philosopher, c’est penser par soi-même » écrit André Comte-Sponville. Or, s’il promeut notre liberté de penser, notre liberté de choisir et notre liberté d’opinion, on constate qu’il nous dirige dans une direction donnée à l’aide de nombreuses références et ses propres opinions (jugements).


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J’accorde au livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE ? de ANDRÉ COMTE-SPONVILLE quatre étoiles et une demie sur cinq.

Je vous en recommande la lecture.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

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