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« La philothérapie ou quand la philosophie nous aide »
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Les notes
Il s’agit des notes de ma toute première conférence en 2021 dans le cadre de la Journée mondiale de philosophie de Montréal.
La conférence évolue au fil de mes lectures et de mes réflexions.
Courte histoire de la philothérapie
La référence à Socrate et à Platon est omniprésente dans le domaine de la consultation philosophique. On parle alors de dialectique, une méthode de discussion, de raisonnement, de questionnement et d’interprétation (méthode aussi appelée maïeutique).
Cette affirmation faite, passons à l’histoire contemporaine de la philosophie pratique.
En 1981, le philosophe allemand Dr. Gerd B. Achenbach a été le premier à ouvrir une pratique philosophique. Dans son bureau, Achenbach a commencé à recevoir ceux qui cherchaient un certain type de conseils. Certains de ses clients avaient déjà essayé tout ce que la société d’aujourd’hui offre pour soulager les angoisses, les souffrances et les questions existentielles. Après le psychanalyste, le gourou, l’astrologue et l’atelier New Age, ils sont venus chercher de l’aide à la praxis d’un sceptique à l’écoute sympathique. L’objectif d’Achenbach est d’offrir au public une alternative à la psychothérapie, mais pas une thérapie alternative. Il déclare explicitement que la pratique philosophique n’est pas du tout une thérapie. Les diagnostics cliniques et le traitement, à l’instar du paradigme médical de la thérapie, sont absents de l’approche d’Achenbach ; même ainsi, le conseil philosophique peut également avoir des résultats thérapeutiques.
En 1982, il fonde la Société pour la pratique philosophique qui deviendra la Société internationale pour la pratique philosophique.
Achenbach résiste à transformer son idée de pratique en méthode et préfère garder le style de conversation indéterminé et ouvert. Néanmoins, on peut présenter des descriptions, des « signaux routiers », qui donnent des directions à d’autres philosophes visant à imiter ses conseils efficaces et responsables à des personnes en quête de sens ou de solutions dans des situations problématiques. Parmi ces panneaux de signalisation, les quatre principaux sont les suivants :
- La communication sincère entre le praticien philosophique et le visiteur, basée sur une méthode « au-delà de la méthode ».
- L’importance du dialogue, comme ce qui anime et découle de l’être.
- » Aménagement » — une recherche d’explications — dans laquelle le praticien s’unit au problème, non pas en donnant sa propre compréhension de celui-ci, mais en donnant au visiteur une nouvelle impulsion pour s’expliquer.
- La composante innovante du dialogue, l’élément d’émerveillement dans la pratique philosophique, qui ne permet pas des points de vue fixes, des attitudes standard ou des solutions permanentes.
Des philosophes inspirés par son exemple ont ouvert des bureaux au Canada, Pays-Bas, Norvège, Autriche, Suisse et Israël. Aujourd’hui, la pratique philosophique est un mouvement international.
Marc Sautet est considéré comme le premier conseiller philosophique français.
Aux Etats-Unis, Ran Lahav, doctorant en philosophie, commence à pratiquer le conseil philosophique en 1992.
En 1994, Ran Lahav et Lou Marinoff organisent la première conférence internationale sur le conseil philosophique.
Parlant de Lou Marinoff, un montréalais d’origine, il est aujourd’hui le plus connu et le plus populaire des philosophes praticiens dans le monde. Il a étudié la physique théorique à l’Université Concordia et à l’Université McGill avant d’obtenir un doctorat en philosophie des sciences à l’University College London.
En 1998, il a cofondé l’American Philosophical Practitioners Association.
En 1999, paraît son livre intitulé « Platon pas Prozac ! ─ Appliquer la philosophie aux problèmes quotidiens ». Ce livre connaît un succès de vente mondiale; il est traduit en 27 langues. Lou Marinoff est un vulgarisateur hors pair.
Philothérapie et consultation philosophique
Le philosophe allemand Dr. Achenbach parle de « pratique philosophique » et de « conseil philosophique ».
En France, au début des années 2000, on parlait de « philothérapie » par opposition à « psychothérapie ». À mon avis, il s’agissait là de se positionner avec une appellation en lien direct avec les références de la population et des clients éventuels.
Il y a un débat portant sur l’usage du mot « thérapie », un usage parfois réglementé par les gouvernements ou les Ordres professionnelles, et chasse gardée de la psychologie. L’expression « consultation philosophique » a donc été préférée à « philothérapie » pour faire taire les critiques. Il n’en demeure pas moins que bon nombre de philosophes reconnaissent l’aspect thérapeutique de la philosophie.
Aussi, on parle désormais de philosophes consultants, de philosophes praticiens et même de philosophes cliniciens.
1. Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, 2019
Extrait – Introduction – La philothérapie, une nouvelle méthode : Aussi étonnant que cela puisse paraître, nous manquons cruellement d’un dispositif spécifique qui aborderait les questions de notre existence. Les possibilités quasi infinies qui nous sont proposées (développement personnel, thérapie, coaching…) nous laissent souvent dans l’embarras (quant au choix), sinon perplexes (devant leur nombre). En nous tournant du côté de la psychologie, des médecines alternatives, des activités fondées sur la découverte et la gestion des énergies, nous abordons des dispositifs qui, en effet, ont bien quelque chose à voir avec ce qui nous préoccupe. Mais en se focalisant sur la conscience, les mécanismes et la chimie de notre corps, ou encore la part de mystères qui entourent notre énergie vitale, ces disciplines s’interdisent de remonter à la source de l’objet fondamental qui motive leur investigation, et qui se trouve être également la raison pour laquelle nous faisons en vain appel à elles : l’existence elle-même.
Le contenu du livre m’a beaucoup plus.
Je l’ai dévoré.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde 5 étoiles sur 5
2. Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophique : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie, Jean-Eudes Arnoux, 2013, Éditions Favre
Extrait – Chapitre 3 – Définition de la consultation philosophique : La consultation philosophique et la psychothérapie sont deux pratiques qui ne se confondent pas, au même titre que la psychologie et la philosophie qui sont deux discours différents sur l’homme. La psychologie – en dépit de son problème d’unité – développe un discours sur l’homme à partir d’un domaine spécifique de son identité : son psychisme dans sa dimension mentale et affective. La philosophie – en dépit aussi du problème de son unité – est un discours qui aborde le sujet de l’homme dans sa totalité. La réflexion philosophique traite de l’homme selon la perspective de l’existence. La question qu’elle pose : que-ce qu’être un homme ? Quelle est la condition de l’homme ? Socrate inaugure d’emblée une question bien spécifique. Dans le « Connais-toi toi-même », l’appel à cette connaissance n’est pas de nature introspective au sens psychologique. (…)
Le contenu du livre m’a plus.
Je l’ai lu avec joie.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde 4 étoiles sur 5
3. Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, 2015, Éditions Marabout
Extrait
(…) La consultation philosophique partage avec la psychanalyse l’objectif d’une meilleur connaissance de soi. Elle en diffère toutefois sur trois points essentiels :
1. elle ne prétend pas accéder à l’inconscient et ne travaille que sur des pensées conscientes;
2. Elle ne s’élabore pas sur une parole libre et sans retenue, mais sur des réponses à des questions précises, voire binaires, posée par le philosophe consultant;
3. elle utilise les compétences* philosophiques que sont l’analyse, la synthèse, l’argumentation, la mise à jour des présupposés, la problématisation et la conceptualisation.
Le contenu du livre m’a beaucoup plus.
Je l’ai lu avec un grand intérêt.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde cinq étoiles sur cinq
4. La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris, 2010, Eyrolles
Extrait : Considérant son interlocuteur comme son frère en condition humaine, le consultant philosophe ne reste pas en retrait. Contrairement au psychanalyste qui se tait pour laisser parler l’inconscient de l’analysant, le philosophe consultant parle de lui dès lors que son expérience peut servir de miroir ou de piste. Contrairement au psychothérapeute qui utilise des tests pour mieux cerner la personnalité de l’autre, le consultant philosophe se fonde sur le seul échange pour permettre à l’autre de mieux se connaître. Libre de toute contrainte technique prédéfinie, se méfiant de tout protocole et de toute procédure, le consultant philosophe respecte seulement quelques règles de méthode : exigence de clarté, ouverture à la remise en question, confrontation avec soi à travers une communication authentique avec l’autre, réciprocité.
Ce livre se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ». Il suffit de lire pour comprendre tellement les propos de l’auteure se caractérisent par une clarté et une précision sans pareilles. Ils nous renseigne sur tous les aspects de la consultation philosophique; voilà un essai complet. Aucune ombre inutile embarrasse le lecteur et même là où le bénéfice du doute s’applique l’auteure fait toute la lumière. Chaque page de cet ouvrage a ravi pour ne pas dire exalté mon esprit. Apprendre et comprendre peuvent aussi nous donner des émotions fortes. Oh ! Comme je suis heureux de ma lecture ce livre.
Le contenu du livre m’a beaucoup plus.
Je l’ai lu avec un grand intérêt.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde cinq étoiles sur cinq
5. Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, 2020, Presses universitaires de France
Extrait : Vivre, se sentir vivant, exister ici et maintenant, tel serait, à en croire certains, le secret du bonheur. Comme si la vie était un cadeau ; comme si le moment présent n’était que magie et poésie. Pour tous ceux qui vivent d’amour et d’eau fraîche, de vacances et de loisirs, dans le luxe, le calme et la volupté, il en va sans doute ainsi. Cependant, pour la majorité d’entre nous, vivre n’est pas un cadeau, mais une série de contraintes, de figures et d’horaires imposés.
Extrait : Une des grandes leçons de la philosophie, son officine, sa pharmacie est de nous enseigner que, si nous ne sommes pas maîtres du « destin », nous le sommes de nous-mêmes, et de la façon dont nous accueillons ce qui survient.
Au sujet de l’attitude proposée au malade au sein de la société
Extrait : Il faut se battre, ne pas se laisser aller, garder le moral : le malade doit se transformer en soldat, la défaite est impensable, et la résilience obligatoire. Il faut lutter contre cet ennemi intérieur qu’est la maladie. Il s’agit d’une épreuve et, comme toute épreuve, elle a ses vainqueurs et ses champions. Le malade doit être un battant. (…) Continuer à vivre malgré tout est déjà largement suffisant. Ces discours guerriers visent sans doute à donner du sens à ce qui n’en a pas, à trouver des raisons, de origines, des causes, de buts et de scores , là où ne règne que la présence injustifiée de la maladie. (…)
Le contenu du livre m’a beaucoup plus.
Je l’ai lu avec un grand intérêt.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde cinq étoiles sur cinq
6. Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel, Nicolas Marquis, 2014, Presses universitaires de France, Prix du journal Le Monde de la recherche universitaire
Extrait – Présentation en quatrième de couverture : Des ouvrages qui prétendent nous aider dans notre développement personnel, à « être nous-mêmes » ou à « bien communiquer », et des individus qui déclarent que ces lectures ont « changé leur vie » : voilà la source de l’étonnement dont ce livre est le résultat. Comment comprendre ce phénomène ? Comment est-il possible que tant de personnes puissent trouver du sens au monde si particulier du « développement personnel », au point d’en ressentir des effets concrets ?
Ce livre est en partie une histoire critique de la recherche sociologique dans le domaine du développement personnel, ce qui n’a aucun intérêt pour le commun des mortels.
L’éditeur vante l’apport unique de l’auteur dans l’étude sociologique du dévelop¬pement personnel : « En procédant à la première enquête sur les lecteurs, il montre en quoi le développement personnel est l’une des institutions les plus frappantes des sociétés individualistes : son succès permet de comprendre les façons dont nous donnons, au quotidien, du sens à notre existence. »
Il faut attendre au cinquième chapitre pour plonger dans cette enquête qui, j’insiste, se limite à des observations ou, si vous préférez à une cueillette de données sans aucun traitement digne d’une science, même inexacte.
Je n’ai pas aimé le contenu du livre.
Je l’ai lu sans intérêt.
Je ne vous en recommande pas la lecture.
Je lui accorde une seule étoile sur cinq
7. Happycratie – Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
Extrait : Si le présent ouvrage apporte une contribution à l’actuel débat, très vivace, sur le bonheur, c’est en vertu de sa perspective sociologique critique. Nous nous sommes appuyés ici sur les travaux que nous avons précédemment menés –des travaux consacrés aux émotions, au néolibéralisme et à la culture thérapeutique –, en creusant certaines idées déjà exposées ailleurs et en en introduisant de nouvelles, notamment quant aux rapports entre la poursuite du bonheur et les modalités d’exercice du pouvoir dans les sociétés capitalistes néolibérales. Le terme « happycratie », que nous avons forgé, souligne la visée principale de ce livre, qui s’attache avant tout à montrer comment, à l’ère du bonheur, sont apparus, de concert avec une nouvelle notion de la citoyenneté, de nouvelles stratégies coercitives, de nouvelles décisions politiques, de nouveaux styles de management, de nouvelles obsessions individuelles et hiérarchies émotionnelles.
Extrait : Disons-le franchement, la science du bonheur est une pseudoscience, dont les postulats et la logique se révèlent tout à fait défectueux. Le philosophe pragmatiste Charles Peirce a dit un jour qu’une chaîne de raisonnement n’est pas plus solide que son lien le plus faible ; de fait, la science du bonheur s’appuie sur de nombreux postulats sans fondement, sur des incohérences théoriques, des insuffisances méthodologiques, des résultats non prouvés et des généralisations ethnocentriques et abusives. Tout cela interdit d’accepter de manière non critique ce que cette science affirme en se réclamant de la vérité et de l’objectivité.
Extrait : La forteresse intérieure n’est pas l’endroit où nous voulons construire notre vie. Nous ne voulons pas vivre dans l’obsession égocentrique de l’amélioration de soi, qui n’est qu’une façon de se discipliner à outrance, de se censurer. L’idée d’une meilleure version de nous-mêmes à laquelle il s’agirait de parvenir n’est que chimère et faux-semblant, et nous n’entendons pas nous épuiser à la poursuivre. Nous refusons de nous retrouver prisonniers de postulats prétendant que l’amélioration de la société ne passerait que par l’amélioration des individus. (…)
Le contenu du livre m’a beaucoup plus.
Je l’ai lu avec un grand intérêt.
Je vous en recommande la lecture.
Je luis accorde cinq étoiles sur cinq
8. La consultation philosophique, Oscar Brenifier, 2020, Éditions Alcofribas
Extrait : Le cabinet de philosophie – Comme dans toute activité philosophique, l’entretien privé évitera de se cantonner à la narration d’événements vécus, à l’énumération d’impressions et de sentiments personnels, ainsi qu’aux associations d’idées. Non pas que ces types d’échanges soient en eux-mêmes dépourvus d’intérêt, mais simplement parce que la philosophie, comme toute activité, est dotée d’exigences propres. Elle exige avant tout l’analyse, la délibération et la construction d’une pensée. Pour ce faire, trois composantes nous semblent indispensables, à divers et variables degrés.
- L’identification, qui consiste à devenir conscient de ses propres idées et des présupposés qu’ils contiennent implicitement.
- La critique, qui consiste à envisager les objections que l’on pourrait formuler à l’encontre des propositions initiales.
- La conceptualisation, qui consiste à émettre de nouvelles idées capables de prendre en charge les problématiques ayant pu émerger au cours de ce processus analytique.
Bien entendu, cela suppose une indispensable capacité de distanciation face à soi-même, identique en réalité à celle exigée lors de toute discussion digne de ce nom. Exigence plus laborieuse qu’on ne le pense souvent. Mais il est clair que la pratique de la philosophie implique de pouvoir agir au niveau du conscient et de pouvoir raisonner sur soi, ce qui n’est pas donné immédiatement à tous, en particulier lorsque des processus pathologiques récurrents parasitent le fonctionnement de l’esprit individuel.
Le contenu du livre m’a beaucoup plus.
Je l’ai lu avec un grand intérêt.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde quatre étoiles sur cinq
9. La philo-thérapie, Éric Suárez, 2007, Éditions Eyrolles
Extrait : Lorsque Antoine, 35 ans, entre dans mon cabinet, je me rends bien compte qu’il a déjà une idée bien déterminée de ce qui l’a poussé à s’adresser à un consultant en philosophie. Son problème est clair, d’autant plus qu’il est partagé par de très nombreuses personnes de sa tranche d’âge, oscillant entre la volonté de construire un couple avec tout ce qu’il comprend et l’incertitude qu’il puisse perdurer dans le temps. Vivant avec la même compagne depuis onze ans, il s’interroge sur la capacité humaine à aimer la même personne durant toute sa vie. Je remarque immédiatement une véritable angoisse face à ce questionnement, une peur peut-être de « perdre son temps » en compromis sans savoir s’ils serviront réellement à quelque chose. / Si nous trouvons tous un intérêt à vivre en couple – à le rechercher sans relâche, à y rêver et à faire notre possible pour le conserver lorsque nous y avons accès –, l’intérêt n’a pas toujours été le même selon l’époque et selon le lieu. Qui n’a jamais entendu une grand-mère légitimer le fait qu’une fille choisisse un garçon sur le seul critère que celui-ci soit travailleur ? Les couples fondant leur existence sur une sécurité matérielle établissent d’emblée un contrat selon lequel chacun des protagonistes est gagnant et apporte à l’autre ce dont il manque. Les échanges sont clairs et confortent l’union dans un rapport de sécurité au sein d’un monde plein de dangers concernant l’intégrité physique de l’individu. Aujourd’hui, et dans nos pays riches, les besoins ne sont plus les mêmes. Les femmes comme les hommes ont gagné en indépendance et peuvent vivre en célibataires tout en subvenant à leurs besoins les plus primaires. Dans ce nouveau cadre, nous attendons tous de l’amour autre chose qu’une aisance matérielle. L’individualisme, c’est-à-dire cette propension qu’a l’homme moderne à pouvoir et à vouloir exprimer ce qu’il est au plus profond de lui, semble plus difficilement compatible aujourd’hui qu’hier avec une vie de couple entendue pour la vie.
Le contenu du livre m’a beaucoup plus.
Je l’ai lu avec un grand intérêt.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde cinq étoiles sur cinq
10. Comment choisir son philosophe ? – Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme, 2000, Avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte
Extrait : Or, nous avançons l’idée que, comme LA femme, LE bonheur, LA peinture, LA philosophie n’existe pas. En revanche, il existe des femmes, peut-être ; des tableaux à profusion, sûrement ; des moments moins calamiteux que d’autres, sans doute ; et pléthore de philosophes, c’est un fait. Par conséquent, nous ne philosopherons pas avec la philosophie mais avec des philosophes.
11. La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, 2001, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel
Extrait : Je veux dire, donc, que le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont il est à la fois le moyen et l’expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de vivre, mais qui est étroitement liée au discours philosophique. Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique? 19
Extrait : Dans l’Antiquité, la philosophie est donc essentiellement dialogue, plutôt que relation vivante entre des personnes, que rapport abstrait à des idées. Elle vise à former, plutôt qu’à informer, pour reprendre l’excellente formule de Victor Goldschmidt, employée par lui à propos des dialogues de Platon. p. 97
Extrait : La manière de vivre philosophique, c’est tout simplement le comportement du philosophe dans la vie quotidienne. p. 159
Le contenu du livre ne m’a pas satisfait.
Je l’ai lu sans grand intérêt.
Je vous en recommande tout de même la lecture.
Je lui accorde 2½ étoiles sur cinq
12. La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif, 2021, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita
Extrait : PHILOSOPHER OU VIVRE AVEC PHILOSOPHIE – Ainsi s’agissait-il moins de philosopher que de vivre avec philosophie. Il n’y avait pas de philosophie sans vie philosophique. On reconnaissait un philosophe à sa façon de se conduire conformément à une éthique de l’existence. Comme le dit Plutarque, « c’est la pratique de vie quotidienne de Socrate qui est sa vraie philosophie ». Que s’est-il passé pour que la philosophie, d’abord amour de la sagesse, se soit réduite à un pur exercice de pensée et de langage qui n’incite plus à vivre sagement, qui ne guide plus nos vies pour qu’elles soient meilleures ? / Pierre Hadot nous explique l’histoire de la rupture entre la vie philosophique et le discours philosophique. / « Avec le Moyen Âge, on assiste à une séparation radicale du mode de vie philosophique (qui fait partie désormais de la spiritualité chrétienne), et du discours philosophique, qui devient un simple outil théorique au service de la théologie (…). La philosophie se réfugie dans les universités où il ne s’agit plus, comme dans l’Antiquité, de former des hommes, mais des professeurs qui formeront à leur tour d’autres professeurs. »
Le contenu du livre ne m’a pas satisfait.
Je l’ai lu sans grand intérêt.
Je vous en recommande tout de même la lecture.
Je lui accorde 3½ étoiles sur cinq
13. Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ? Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2021
Extrait : Pour le résumé brièvement, dans les soi-disant dialogues aporétiques de Platon notamment, mais pas exclusivement, on découvre un Socrate très amical, qui s’intéresse à ses interlocuteurs et à leurs idées, au point d’en arriver à établir avec eux une relation amicale et à les encourager à énoncer des affirmations hardies parfois, et parfois même compromettantes. Mais que se passe-t-il ensuite ? Il advient à un moment donné, qui se révèle être le bon moment, Socrate soulève une perplexité — le plus souvent à partit d’un contre-exemple —, puis une autre et encore une autre, et ce faisant il commence à suivre et à développer ses propres idées et à réclamer de son interlocuteur qu’il soit disposé à lui répondre correctement, ce à quoi celui-ci ne parvient pas toujours. En sorte que, peu à peu, la cordialité des débuts s’évanouit, que Socrate durcit davantage ses positions, que l’espace apparemment ouvert aux idées de son interlocuteur se réduit comme peau de chagrin, que celui-ci ne se situe pas sur la même longueur d’onde, bref que les questions soulevées par Socrate se révèle cacher des complexités insoupçonnées et que l’interlocuteur finit par se sentir perdu, ou en tout cas mal à l’aise, au point que souvent il recule et finit par «jeter l’éponge». / Une telle manières de conduire l’entretient (celle qui constitue la deuxième partie de l’échange) a quelque chose d’asphyxiant (Il s’agit bien de quelque chose d’asphyxiant, j’y insiste, et non d’anesthésiant comme on l’a dit parfois. Voir sur ce point mon ouvrage: L. Rossetti, dialogue socratique, «Encre marine», Paris, Les Belles Lettres, 2011, p.241.), ce qui revient à dire que le dialogue, ainsi conduit, n’est que fort peu dialogique, n’est plus authentiquement dialogique ou, tout le moins, que se dessine une différence de taille entre l’attitude amicale du début de l’échange et les modalités passablement agressives dont je viens de parler. Le maître admirable semble se transformer en un maître peu soucieux d’égalité dans l’échange, un maître qui certes n’enseigne pas, mais qui enferme son interlocuteur dans une ou des difficultés que ce dernier n’est pas en mesure de surmonter, du moins pas immédiatement. Kohan observe finalement qui se Socrate procédait bien ainsi et qu’il conduisait ses entretiens de la sorte, ne faut-il pas à tout le moins en conclure que ledit Socrate fut un Janus bifrons, aussi admirable qu’insupportable ?
Extrait : Cette interprétation du rôle des émotions permet de penser la philosophie comme un mode de vie, comme une pratique visant à la transformation et à l’amélioration à la fois du philosophe et de son contexte de vie, grâce non seulement à des « outils pour penser » mais aussi à « outils pour ressentir ». (…) C’est pour ces raisons que j’expérimente depuis quelques années une forme spécifique de dialogue socratique, que je définis comme « intégrale ». Le dialogue socratique contemporain devrait assumer une vision intégrale de la pratique philosophique, selon laquelle les émotions ne sont pas seulement considérées comme l’antithèse de la rationalité mais comme des éléments constitutifs de l’être humain, travaillant constamment avec la raison dans les divers processus de recherche.
Le contenu du livre m’a plus.
Je l’ai lu avec un grand intérêt.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde 3½ étoiles sur cinq
14. La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, 2004 – La table ronde
Quatrième de couverture : « Lou Marinoff est un indispensable compagnon de voyage. Toujours enchanteur, toujours téméraire, c’est un éveilleur. » Paulo Coelho. / « Grâce à Lou Marinoff, la philosophie vient à votre aide. Une thérapie et une cure d’intelligence pour tous ceux et celles qui vont bien ou mal mais veulent vivre mieux. » Newsweek.
Comment puis-je connaître le bonheur? Vaincre le malaise? Être juste? Équilibrer la raison et la passion? Comment puis-je changer? Telles sont les questions qui agitent notre existence quotidienne. Telles sont aussi les questions auxquelles répondent les grands philosophes. Car la philosophie est avant tout une voie personnelle, une autre manière de vivre toutes nos expériences, les plus extraordinaires comme les plus banales. À travers des siècles de sagesse, avec Lou Marinoff, prenez Épicure, Descartes, Nietzsche, Freud et les autres comme conseillers. Grâce à des citations pertinentes, des commentaires éclairants, des cas concrets, des exercices pratiques, apprenez à vous redécouvrir, à vous reconstruire, à vous réaliser. Et à vous épanouir. Car, pour nous aussi, changer commence aujourd’hui.
Extrait : Mais si vous avez juste besoin de parler à quelqu’un de votre situation, afin de lui trouver un sens, ou de distinguer les multiples significations qu’elle revêt — en terme de valeur et de but — le philosophe pourrait bien, dans ce cas, être la personne qu’il vous faut. Dans le mondes Anciens, et tout au long de l’histoire, les philosophes ont été ouverts au traitement des maladies de l’existence; pourtant, dans le monde actuel, ils se montrent incroyablement inaccessibles, et peu concernés par ces problèmes. Il manque aux gens le type de conseil que le philosophe peut prodiguer, la diversité des perspectives qu’il peu proposer. Les dix dernières années, on a vu ainsi la philosophie pratique accomplir un retour impérieux. Des philosophes se sont affirmés en tant que consultant auprès de personnes privées, de groupes ou d’associations. Certains d’entre eux forment désormais des élèves à la philosophie pratique, en complément, du rôle de professeur qu’ils jouent à l’université ou au collège.
Le contenu du livre m’a beaucoup plus.
Je l’ai lu avec un grand intérêt.
Je vous en recommande la lecture.
Je lui accorde 5 étoiles sur cinq
Conclusion
- Témoignage personnel
Période de questions
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