
Article # 106
J’AI LU POUR VOUS
Crise de soi
Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel
Thierry Jobard
Éditions 10/18
Collection Amorce
5 septembre 2024
Nombre de pages : 112 pages
ISBN : 9782264084545


TEXTE DE LA QUATRIÈME DE COUVERTURE
Crise de soi
Comment construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel
Thierry Jobard
Devenir « soi » n’a jamais semblé aussi impérieux et périlleux en même temps. Dans une société où les institutions comme la famille, l’école et l’Etat ne nous fournissent plus le cadre de références traditionnel, où la concurrence généralisée oblige à se distinguer, et où tout devient marchandise, c’est notre capacité à devenir nous-mêmes qui est entravée.
Les injonctions à être « autonome » ou « authentique » – combinaison néolibérale alimentée par les techniques de management et les diktats du développement personnel – ne servent qu’à masquer de nouvelles formes de dépendance et d’aveuglement. On croit se forger une identité originale, alors qu’on ne fait qu’incorporer de nouvelles normes.
Avec l’installation du virtuel naît également un nouveau rapport à soi. Ce sont nos replis les plus intimes qui sont désormais scrutés et exploités, et cela avec notre assentiment enthousiaste. Au risque d’une nouvelle forme de domination qui clôture le possible et l’imaginaire.
Né en 1973, Thierry Jobard l’auteur de deux essais, Contre le développement personnel et Je crois donc je suis, publiés aux éditions Rue de l’échiquier.
Source : Éditions 10/18.
SOMMAIRE
Introduction
I. Fictions et fonctions de l’identité
II. Devenir sujet en société néolibérale
III. Du sujet numérique
Conclusion
Notes
Biographie de l’auteur
EXTRAIT
Introduction
Dire que notre époque est individualiste c’est tout dire et ne rien dire. Œuvrer à son salut dans l’au-delà comme c’était le cas à la fin de l’Antiquité pourrait être perçu comme une affirmation individualiste, tout comme la première signature de son œuvre par un peintre à l’orée de la Renaissance. Le simple fait d’avoir un nom propre ne distingue-t-il pas un individu ? La question est donc moins de décider si individualisme il y a que de savoir quelle forme il revêt.
Si le terme d’individualisme est connoté, proche de l’égoïsme dans le sens commun, c’est qu’il renvoie a contrario à des désirs d’appartenance, à des formes de collectifs tantôt nostalgiques, tantôt utopiques. L’individualisme serait l’opposé de la solidarité. Or si l’individualisme est suspect, être un individu semble aller de soi. Ce n’est pourtant pas le cas puisque la construction de l’individu, la conquête de l’individuation, est le résultat d’un long processus dont le siècle des Lumières aura été un moment clé.
En effet, cette période a été marquée par l’exercice d’une volonté d’émancipation. Émancipation vis-à-vis des oppressions, des sujétions, qu’elles soient religieuses, politiques ou culturelles. Sortir de l’état de minorité, oser penser par soi-même, tel était le programme des penseurs du XVIIIe siècle. L’individu apparaît alors comme ce qui existe par soi-même, hors des pesanteurs dogmatiques et traditionnelles, un sujet véritable.
L’individu contemporain se trouve ainsi être le résultat d’expressions et d’ambitions qui entrent en contradiction. D’un côté il entend affirmer son unicité, de l’autre il ne peut se concevoir hors d’une société de semblables. Encore ce rapport entre individu et société évolue-t-il lui aussi selon les époques. C’est notamment de cela qu’il sera question dans les pages qui vont suivre.
Plus précisément, nous verrons à quel point le rapport de l’individu à la société s’est inversé depuis quelques décennies au point de faire naître l’illusion d’une autonomie de celui-là par rapport à celle-ci. Bien des facteurs y contribuent à tous niveaux, fondés sur une conception anthropologique dans laquelle prévaut la surévaluation de la volonté. Nous nous concentrerons sur quelques exemples : le succès du développement personnel, les évolutions du management puis l’usage des réseaux sociaux.
Quoi de commun à tout cela ? Une même torsion, une même déformation des choses et du rapport au réel qu’il faudra élucider. Plus encore, dans chacun de ces domaines, un même schéma est à l’œuvre : l’affichage d’une connaissance de soi, d’une affirmation, d’une libération dont on verra qu’elles se révèlent trompeuses. Cela relève d’une idéologie d’autant plus efficace qu’elle se pare des atours de la vertu. Chaque époque produit ses tartuffes et que peut-on opposer à la bienveillance ?
ÊTRE UN INDIVIDU, ÊTRE UN SUJET, EST AUJOURD’HUI MENACÉ PAR DE NOUVELLES FORMES DE POUVOIR QUI JAMAIS NE SE PRÉSENTENT COMME TELLES.

Alors même que nous semblons avoir accédé à un affranchissement sans précédent, c’est à un détournement de notre intimité que nous assistons, une mise aux normes fourbe et flatteuse. Ce sont nos croyances, nos désirs, nos imaginaires, toute notre économie libidinale qui sont ainsi subvertis, comme nous le démontrerons.
L’individu qui advient, plus avide que jamais d’attestation de soi et de reconnaissance, se trouve pris dans les filets d’une forme de rationalité inédite qui le traverse et vise à le rendre totalement prévisible. Il est également de plus en plus seul.
Ce qui s’est patiemment érigé durant les derniers siècles : être un individu, être un sujet, est aujourd’hui menacé par de nouvelles formes de pouvoir qui jamais ne se présentent comme telles. Il semble bien que l’affirmation du sujet contemporain se mue en sujétion. Et cela avec notre plein assentiment.
EXTRAIT DU CHAPITRE I
I. Fictions et fonctions de l’identité
Connais-toi toi-même ?
Les usages du mot « identité » sont multiples jusqu’à dérouter. Comme souvent, ce qui gagne en extension perd en intention : identité personnelle, identité sociale, identité culturelle, identité collective, identité numérique, identité de genre, voire identité nationale comme il a été tenté, l’énumération pourrait se prolonger. Et ce d’autant plus que réapparaît fréquemment la notion de crise de l’identité ou des identités[1].
Le terme n’est pas récent mais la préoccupation qu’il révèle l’est davantage. En effet, dans une société traditionnelle, une société d’ordres, la place dévolue à chacun est sans discussion ni rémission. Avec les sociétés démocratiques, la question de l’identité, du rapport à son identité, se pose avec une acuité particulière. Au point que sa crise supputée semble devoir être l’état normal même de l’identité. Changeante, mutante, évolutive, ainsi paraît l’identité. N’est-ce pas là son paradoxe car qu’est-ce qui nous définit si ce n’est notre identité ?
C’est là ce qui a tôt suscité la réflexion philosophique. Avec deux définitions liminaires de l’identité. La première est logique, c’est celle du signe « = », l’identité d’une chose avec elle-même, d’un être avec lui-même. Elle permet donc de dénombrer, de distinguer. Raoul d’Andrésy et Arsène Lupin sont par exemple une seule et même personne, la même entité sous deux identités. Autre exemple : « J’ai lu votre bouquin. – Lequel ? – Le dernier, il est nul ! » L’objet est bien identifié, on ne le confond pas avec un autre, même s’il est qualifié d’un adjectif fort peu urbain.
Bien différente est la seconde définition de l’identité, psychologique celle-là. C’est alors le sentiment d’être une personne qui prévaut. Et ce sentiment est fluctuant. L’identité logique est ou n’est pas. L’identité psychologique est plus ou moins. C’est bien entendu cette dernière qui suscite toutes les interrogations. Elle ne fluctue cependant pas, sauf cas pathologiques extrêmes, au point de faire disparaître la sensation de l’identité. Ce qui la caractérise malgré tout c’est la sensation de durée. Je sais que je suis le même qui a tels parents, tels amis, tels souvenirs, etc. Persévérer dans son être serait le propre de l’identité.
Mais la série des paradoxes n’est pas close pour autant. « Depuis qu’elle a quitté son mari, Laurence n’est plus la même : elle rayonne. » Cette phrase ou une autre équivalente signifie-t-elle que ladite Laurence n’est plus Laurence ? Non, on le reconnaît, et c’est par une forme d’abus de langage qu’on la qualifie d’autre qu’elle-même, autre qu’elle habituellement. Pourtant, on peut tout à fait envisager que certains événements, certains accidents, puissent modifier réellement la personnalité de quelqu’un, et donc altérer son identité. On pourrait donc penser l’identité comme une sorte de socle sur lequel se grefferaient un certain nombre de traits de caractère évolutifs.
Autrement dit une substance (ce qui se tient dessous, comme le sujet, sub-jectum) qui possèderait un nombre indéfini d’attributs. La substance perdurerait bien tout en laissant évoluer librement les attributs : changements professionnels, taille plus ou moins svelte, caractère plus ou moins serein… D’ailleurs, si le monde n’était constitué de substances, si l’impermanence était de mise, la vie serait tout bonnement impossible. Permanence et changement sont également possibles avec la conception de l’identité comme substance.
Cela étant, ce modèle omet la dimension intérieure de l’identité, soit la conscience que nous en avons. Par là se poseront deux questions : Qui suis-je ? Et qui suis-je quand je suis moi ? Admettons qu’ici l’affaire se complique. D’autant que certains philosophes ont semé le doute. Hume écrit ainsi : « Pour ma part, quand j’entre le plus intimement en ce que j’appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur une autre, sur la chaleur ou le froid, la lumière ou l’ombre, l’amour ou la haine, la douleur ou le plaisir. Je ne peux à aucun moment m’apercevoir moi-même sans une perception, et ne peux jamais rien observer sinon la perception[2]. »
Le doute porte alors sur l’idée que nous avons de notre identité. Sommes-nous en mesure de formuler une idée claire de qui nous sommes ou bien ne fait-on qu’exprimer une croyance – la plus ancrée – pratique et rassurante, en l’unité de nous-même ? « Nous n’avons aucune idée du moi », renchérit Hume. C’est sur le sentiment, voire un ensemble de sentiments, de sensations, que repose la conscience d’être nous-même. Être le ou la même, c’est-à-dire celui ou celle qui perdure et qu’on reconnaît a posteriori n’est pas être moi-même.
Certains sociologues ont émis le même doute sur ce moi substance, tel Erving Goffman : « Ce que nous y glanons renvoie certes à un soi au-delà de la situation, mais un soi qui fluctue à chaque nouvelle situation[3]. » Fils ou fille, père ou mère, employé-e-s, passionné-e-s de chimie organique… nous sommes différents en chacune de nos occurrences, en chacun de nos rôles. Quel support commun à cela si ce n’est notre nom, pure convention, ou notre corps, qui lui aussi peut changer ?
Plus récemment, Vincent Descombes a démontré à la suite de quel glissement sémantique on était passé d’une forme grammaticale à une substance, d’une conscience de soi à une conscience du Soi. « La première personne serait une convention linguistique, une fiction de langage. On laisserait les gens dire Moi parce que c’est commode. Mais, en réalité, quelqu’un qui dit « Moi » ne dit rien, puisqu’il ne nomme rien, que rien ne s’est présenté à lui comme son Moi[4]. »
Artifice, convention, voire mythe5, la conception du sens commun de l’identité comme essence stable et transparente à soi se pose ainsi faussement en évidence. Mais tout concourt à cela. Les papiers d’identité, cette même identité qu’on doit décliner, l’identification requise en permanence ne peuvent que solidifier une conception substantialiste de l’identité.
Il est d’ailleurs piquant de constater que le développement personnel, jamais avare de critiques envers le « cerveau cartésien », présenté comme rationnel, analytique et pour tout dire assez peu fantaisiste (auquel s’opposeraient la souplesse, la créativité et l’empathie d’on ne sait quel autre cerveau), se fonde justement sur un moi substance, la res cogitans de Descartes, le moi « authentique » qu’il s’agit de faire s’épanouir. Moi qui serait entravé par de mauvaises habitudes, de mauvaises influences, la répétition de scénarios de vie tout autant que par une autolimitation. Face à cela, le moi du développement personnel entend, par une décision souveraine, une volonté constante, libérer sa vraie nature. Celle-ci est supposée fondamentalement bonne, juste, aimable, simplement empêchée de s’exprimer par des pensées « limitantes », « incapacitantes ». Au regard des derniers millénaires de l’histoire humaine, on peut être sceptique quant à la bonté naturelle de l’Homme. Ce serait une grave méprise puisque, ainsi que nous l’enseigne le développement personnel, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises choses mais simplement des représentations positives ou négatives.
De la même façon, lorsque le développement personnel oppose le Moi « véritable » à la société, en tant que règne des masques, de la dissimulation et des faux-semblants, il fait preuve d’une naïveté touchante, ignorant qu’il est des fondements mêmes de la vie sociale : « nous sommes faits d’une pluralité de soi qui correspondent à une pluralité de réponses sociales (…). Une personnalité multiple est donc, en un sens, normale, » écrivait George Herbert Mead6 en 1934. C’est que le développement personnel ne voit le soi que comme détaché de ses conditions sociohistoriques, de ses appartenances concrètes. Ce qui le conduit à jongler niaisement avec les anachronismes comme le bien connu : « Connais-toi toi-même ? Mais c’était déjà du développement personnel ! » Il confond ainsi l’injonction à trouver sa place dans un univers ordonné, à s’élever vers une raison impersonnelle – ambition des Grecs – avec l’introspection utilitaire actuelle.
On pourrait distinguer pour l’analyse deux plans historiques. Le premier, « intérieur », biographique, de l’histoire personnelle. Le second, « extérieur », de l’Histoire. Mais ce serait méconnaître le fait que nous sommes, sans en avoir toujours conscience, tramés par le monde sociohistorique qui nous modèle de part en part : nous sommes toutes et tous, rappelons-le, filles et fils de notre temps. L’une des causes des errances actuelles réside dans cet oubli ou cette occultation de notre intimité sociale, persuadés que nous sommes du solipsisme de notre construction.
Sois toi-même
(…)
____________
[1] Claude Dubar, La Crise des identités, PUF, 2007, 4è édition.
[2] David Hume, Traité de la nature humaine, Granier-Flammarion, 1995.
[3] Erving Goffman, Les Cadres de l’expérience, Minuit, 1991.
[4] Vincent Descombes, Exercices d’humanité, Dialogue avec Philippe de Lara, Les Petits Platon, 2013
Pour lire la suite procurez-vous ce livre auprès de votre libraire préféré
LIRE / TÉLÉCHARGER UN EXTRAIT
Source : leslibraires.ca
Au sujet de l’auteur

Né en 1973, Thierry Jobard est responsable du rayon Sciences humaines d’une grande librairie à Strasbourg, ce qui le met dans une position particulièrement privilégiée pour observer la croissance vertigineuse des livres consacrés au développement personnel.
Source : Rue de l’échiquier.
Page LinkedIn de l’auteur : https://www.linkedin.com/in/thierry-jobard-825716107/
Page X (Twitter) de l’auteur : https://twitter.com/jobardthiery
Publications de cet auteur diffusées sur Cairn.info : https://www.cairn.info/publications-de-Thierry-Jobard–44157.htm
DU MÊME AUTEUR
Contre le développement personnel : authentique et toc

Voir mon rapport de lecture
Je crois donc je suis : le grand bazar des croyances contemporain


Mon rapport de lecture du livre
Crise de soi
Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel
Thierry Jobard
L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois œuvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (voir mon rapport de lecture); 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL.
Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.
Thierry Jobard s’affiche sur le réseau d’affaire LinkedIn à titre de « spécialiste sciences humaines », «
Il détient un Master 2 en philosophie de l’Université Paris-Sorbonne (1995-1998), une Maîtrise en philosophie de l’Université de Besançon (1994-1995), une Licence en philosophie de l’Université de Besançon (1993-1994), une Licence en histoire de l’Université de Besançon (1993 -1994) et un Master 2 (M2) en Gestion des ressources humaines / administration du personnel, général de l’École de Management Strasbourg (2003-2004). De plus, il est de plus diplômé de Classes Préparatoire Hypokhâgne/Khâgne en Histoire/Philosophie/Littérature (1991-1993) (niveau : équivalence Licence). Si nous ajoutons à sa formation, son expérience et ses trois essais philosophiques, nous pouvons le déclarer PHILOSOPHE. Et c’est en lui attribuant personnellement ce statut que j’ai lu son troisième et plus récent essai, CRISE DE SOI.
Il rend son écriture accessible à tous à l’instar des références et des explications qu’il livre aux lecteurs. « Il est des nôtres, du bon peuple », pourrions-nous soutenir en lisant ses essais. Enfin, il nous étonne par sa vision et ses analyses qui nous poussent ainsi à philosopher nous-mêmes, entre autres, sur notre identité dans ce monde d’aujourd’hui. Mais, et c’est tout à son honneur, il ne coupe jamais l’actuel de l’histoire, de notre passé, du passé de l’Homme et de la philosophie. Et c’est exactement ce qu’il fait d’emblée dans son introduction.
INTRODUCTION
Introduction
Dire que notre époque est individualiste c’est tout dire et ne rien dire. Œuvrer à son salut dans l’au-delà comme c’était le cas à la fin de l’Antiquité pourrait être perçu comme une affirmation individualiste, tout comme la première signature de son œuvre par un peintre à l’orée de la Renaissance. Le simple fait d’avoir un nom propre ne distingue-t-il pas un individu ? La question est donc moins de décider si individualisme il y a que de savoir quelle forme il revêt.
Si le terme d’individualisme est connoté, proche de l’égoïsme dans le sens commun, c’est qu’il renvoie a contrario à des désirs d’appartenance, à des formes de collectifs tantôt nostalgiques, tantôt utopiques. L’individualisme serait l’opposé de la solidarité. Or si l’individualisme est suspect, être un individu semble aller de soi. Ce n’est pourtant pas le cas puisque la construction de l’individu, la conquête de l’individuation, est le résultat d’un long processus dont le siècle des Lumières aura été un moment clé.
En effet, cette période a été marquée par l’exercice d’une volonté d’émancipation. Émancipation vis-à-vis des oppressions, des sujétions, qu’elles soient religieuses, politiques ou culturelles. Sortir de l’état de minorité, oser penser par soi-même, tel était le programme des penseurs du XVIIIe siècle. L’individu apparaît alors comme ce qui existe par soi-même, hors des pesanteurs dogmatiques et traditionnelles, un sujet véritable.
L’individu contemporain se trouve ainsi être le résultat d’expressions et d’ambitions qui entrent en contradiction. D’un côté il entend affirmer son unicité, de l’autre il ne peut se concevoir hors d’une société de semblables. Encore ce rapport entre individu et société évolue-t-il lui aussi selon les époques. C’est notamment de cela qu’il sera question dans les pages qui vont suivre.
(…)
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Introduction, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, p. 9.
La question est simple : « Qui suis-je ? ». La réponse plus compliquée qu’il nous paraît ou, si vous préférez, plus compliquée qu’on nous le laisse paraître. Tentant de répondre à la question « Qui es-tu ? », nous nous identifions par notre statut familial, culturel, social, économique… Et nous détaillons par notre travail, par nos loisirs, par les traits de notre personnalité, par nos comportements, par nos penchant culturel, par nos expériences et nos connaissances, par nos convictions et nos croyances… Mais nous pourrions aussi répondre : « Je suis ce que la société dans laquelle je vis a fait de moi ». Et pourquoi pas avancer « Je ne suis que poussières d’étoiles » à la suite de Carl Sagan et d’Hubert Reeves ou encore « qu’un petit rien dans le Cosmos ». Plus personne ne me dicte qui je suis. Je suis libre de me définir, de me construire l’identité qui me plaît ou qui plaira. Mais ma liberté demeure sous influence me dit-on. Bref, je suis en crise.
CHAPITRE I – FICTIONS ET FONCTIONS DE L’IDENTITÉ
Connais-toi toi-même ?
Les usages du mot « identité » sont multiples jusqu’à dérouter. Comme souvent, ce qui gagne en extension perd en intention : identité personnelle, identité sociale, identité culturelle, identité collective, identité numérique, identité de genre, voire identité nationale comme il a été tenté, l’énumération pourrait se prolonger. Et ce d’autant plus que réapparaît fréquemment la notion de crise de l’identité ou des identités[1].
Le terme n’est pas récent mais la préoccupation qu’il révèle l’est davantage. En effet, dans une société traditionnelle, une société d’ordres, la place dévolue à chacun est sans discussion ni rémission. Avec les sociétés démocratiques, la question de l’identité, du rapport à son identité, se pose avec une acuité particulière. Au point que sa crise supputée semble devoir être l’état normal même de l’identité. Changeante, mutante, évolutive, ainsi paraît l’identité. N’est-ce pas là son paradoxe car qu’est-ce qui nous définit si ce n’est notre identité ?
C’est là ce qui a tôt suscité la réflexion philosophique. Avec deux définitions liminaires de l’identité. La première est logique, c’est celle du signe « = », l’identité d’une chose avec elle-même, d’un être avec lui-même. Elle permet donc de dénombrer, de distinguer. Raoul d’Andrésy et Arsène Lupin sont par exemple une seule et même personne, la même entité sous deux identités. Autre exemple : « J’ai lu votre bouquin. – Lequel ? – Le dernier, il est nul ! » L’objet est bien identifié, on ne le confond pas avec un autre, même s’il est qualifié d’un adjectif fort peu urbain.
Bien différente est la seconde définition de l’identité, psychologique celle-là. C’est alors le sentiment d’être une personne qui prévaut. Et ce sentiment est fluctuant. L’identité logique est ou n’est pas. L’identité psychologique est plus ou moins. C’est bien entendu cette dernière qui suscite toutes les interrogations. Elle ne fluctue cependant pas, sauf cas pathologiques extrêmes, au point de faire disparaître la sensation de l’identité. Ce qui la caractérise malgré tout c’est la sensation de durée. Je sais que je suis le même qui a tels parents, tels amis, tels souvenirs, etc. Persévérer dans son être serait le propre de l’identité.
____________
[1] Claude Dubar, La Crise des identités, PUF, 2007, 4è édition.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre I. Fictions et fonctions de l’identité, Sous-titre Connais-toi toi-même, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, pp. 13-14.
Oui, l’identité psychologique, « C’est bien entendu cette dernière qui suscite toutes les interrogations », y compris en mon esprit qui s’en satisfait de moins en moins. Les fameux et multiples tests de personnalité m’agacent profondément. Ne suis-je qu’une personnalité, qu’un ramassis de traits psychologiques ? Certainement pas, du moins j’en ai l’intuition. J’ai l’impression d’être davantage que ce je laisse percevoir, voire de ce que je perçois de moi.
Il est d’ailleurs piquant de constater que le développement personnel, jamais avare de critiques envers le « cerveau cartésien », présenté comme rationnel, analytique et pour tout dire assez peu fantaisiste (auquel s’opposeraient la souplesse, la créativité et l’empathie d’on ne sait quel autre cerveau), se fonde justement sur un moi substance, la res cogitans de Descartes, le moi « authentique » qu’il s’agit de faire s’épanouir. Moi qui serait entravé par de mauvaises habitudes, de mauvaises influences, la répétition de scénarios de vie tout autant que par une autolimitation. Face à cela, le moi du développement personnel entend, par une décision souveraine, une volonté constante, libérer sa vraie nature. Celle-ci est supposée fondamentalement bonne, juste, aimable, simplement empêchée de s’exprimer par des pensées « limitantes », « incapacitantes ». Au regard des derniers millénaires de l’histoire humaine, on peut être sceptique quant à la bonté naturelle de l’Homme. Ce serait une grave méprise puisque, ainsi que nous l’enseigne le développement personnel, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises choses mais simplement des représentations positives ou négatives.
De la même façon, lorsque le développement personnel oppose le Moi « véritable » à la société, en tant que règne des masques, de la dissimulation et des faux-semblants, il fait preuve d’une naïveté touchante, ignorant qu’il est des fondements mêmes de la vie sociale : « nous sommes faits d’une pluralité de soi qui correspondent à une pluralité de réponses sociales (…). Une personnalité multiple est donc, en un sens, normale, » écrivait George Herbert Mead [6] en 1934. C’est que le développement personnel ne voit le soi que comme détaché de ses conditions sociohistoriques, de ses appartenances concrètes. Ce qui le conduit à jongler niaisement avec les anachronismes comme le bien connu : « Connais-toi toi-même ? Mais c’était déjà du développement personnel ! » Il confond ainsi l’injonction à trouver sa place dans un univers ordonné, à s’élever vers une raison impersonnelle – ambition des Grecs – avec l’introspection utilitaire actuelle.
On pourrait distinguer pour l’analyse deux plans historiques. Le premier, « intérieur », biographique, de l’histoire personnelle. Le second, « extérieur », de l’Histoire. Mais ce serait méconnaître le fait que nous sommes, sans en avoir toujours conscience, tramés par le monde sociohistorique qui nous modèle de part en part : nous sommes toutes et tous, rappelons-le, filles et fils de notre temps. L’une des causes des errances actuelles réside dans cet oubli ou cette occultation de notre intimité sociale, persuadés que nous sommes du solipsisme de notre construction.
_____________
[6] George Herbert Mead, L’Esprit, le soi et la société, PUF, 2009.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre I. Fictions et fonctions de l’identité, Sous-titre Connais-toi toi-même, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, pp. 17-19.
Les jeunes journalistes me donnent souvent l’impression que notre monde est né en l’an 2000 car ils ne semblent pas en capacité de remontrer plus loin dans le temps que leur propre année de naissance. Le contexte historique de ce dont ils parlent a disparu, comme si tout était nouveau. Âgé de 67 ans, je sais maintenant pourquoi les adultes de mon adolescences et mes professeurs au collège soutenaient que l’histoire de répète car je le constate moi-même. Il y a dans l’évolution des trous comme des retours en arrière. Évidemment, le contexte diffère mais la répétition demeure.
Je constate aussi qu’il y a des personnes qui, à 20 ans d’âge, sont toujours les mêmes à 60 ans d’âge, conservant la même conscience de soi et du monde. Elles sont enfermées aujourd’hui en elles-mêmes comme elles l’étaient à 20 ans d’âge. Est-ce là ce qu’on appelle un problème de rigidité des présupposés, des préjugées ou de solipsisme ? Je sais pas. Toujours est-il qu’à l’âge de 20 ans, je pourrais reconnaître celui ou celle qui ne changerait que très peu au cours de leur vie, certain d’avoir raison pour la vie. C’est une impression et je ne l’aborde pas au pied de la lettre mais…
Sois toi-même !
L’injonction à « être soi-même », emblématique du développement personnel, moyennant l’application de techniques de calibrage de masse (donc si peu personnelle) soulève ainsi des difficultés bien plus exigeantes qu’un simple déblaiement des « pensées incapacitantes », même entretenu sur le long terme. D’autant qu’il faut oser : « Oser être soi-même », combien de fois ne lit-on pas l’expression dans le champ du développement personnel : oser être soi, oser être authentique, oser la bienveillance… On se targue de beaucoup oser dans le développement personnel. Tant d’audace dans la vétille pourrait prêter à sourire si cela ne traduisait la difficulté réelle de la tâche pour un certain nombre de nos contemporains.
Mais comment être soi-même simplement en l’étant, en étant ? Que pourrais-je bien être sinon moi-même ? Les rôles sociaux endossés, les fluctuations du sentiment et ce dont j’hérite sans le choisir n’impliquent pas l’existence d’un faux être à côté du « vrai ». Mais pour ce qui est d’un moi atteint, capté, aliéné par de puissants mécanismes de contrôle, il en va tout autrement. C’est bien tout l’objet de ce livre.
Parler d’injonction à être soi-même est typique de notre époque. Elle prend place dans ce que certains ont pu qualifier de « mutation anthropologique [7] ». Expression de poids s’il en est.
____________
[7] Marcel Gauchet in Nicole Aubert (sous la direction de), L’Individu hypermoderne, Érès, 2017.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre I. Fictions et fonctions de l’identité, Sous-titre Sois-toi-même !, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, pp. 19-20.
P.S. : Le lien hypertexte de la note # 7 est de nous.
Tel que je le mentionnais dans l’Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992, au Québec, en 1967, année du centenaire du Canada et nous sommes alors est en pleine Révolution tranquille, le chanteur québécois Pierre Filion enregistre une chanson au sujet de l’authenticité et de la liberté d’expression sous le titre « Dis ce que tu penses ». La chanson sera popularisée par la publicité d’une marque de bière. Elle sera populaire au point d’être au programme des feux de camp de mes années dans les scouts.
Dis ce que tu penses
Dis ce que tu penses
Fais ce que tu dis
Il faut être soi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Tu as un travail, fais-le
Tu as raison, dis-le
Sois toi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Quand c’est non, c’est non
Si ça va, c’est bon
Dis ce que tu penses
Fais ce que tu dis
Sois toi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Tu aimes la vie, vis-la
Tu as une blague, dis-le
Dis ce que tu penses
Fais ce que tu dis
Sois toi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Tu as un droit, dis-le
Tu as un devoir, fais-le
Sois toi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Ta vieille routine, brise-la
Cette aventure vit la
Dis que tu penses
Fais ce que tu dis
Sois toi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Tu es heureux, crie-le
Ton merci, dis-le
Dis ce que tu penses
Fais ce que tu dis
Sois toi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Dis ce que tu penses
Fais ce que tu dis
Sois toi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Dis ce que tu penses
Fais-ce que tu dis
Sois toi-même dans ce monde d’aujourd’hui
Être soi-même en disant ce que je pense et en faisant ce que je dis ne me rejoignait pas au début de mon adolescence. Cette chanson a pris tout son sens lorsque j’ai constaté que les gens et monde qu’on m’avait annoncé ne tenaient pas ses promesses. Mais je n’en ai pas fait une maladie. C’était comme ça. Et je n’allais pas changé cela. Un fardeau trop lourd pour mes frêles épaules d’adolescent et même de jeune adulte.
La libération de la parole acquise de l’emprisonnement de la religion et de ses institutions lors de la Révolution tranquille au Québec dans les années 1960, ne s’est pas accompagnée d’une nouvelle conscience. On combattait les dogmes religieux avec de nouveaux dogmes imposés par l’État et quelques gourous. La libération de la parole n’a pas donné lieu à une multitude de libres penseurs. Si j’avais dit à mes parents « Soyez vous-même », ils m’auraient regardé de travers. Du coup, je ne me disais pas qu’il me fallait « être moi-même »; j’étais ce que j’étais, sans me questionner. Après tout, j’étais trop occupé à vivre mon adolescence au jour le jour et au fil de mes projets pour me préoccuper d’être moi-même. J’étais sans la conscience d’être.
Car si le « toi-même » est, on l’a vu, problématique, le « sois » impératif ne l’est pas moins. Mot d’ordre sinon ordre tout court, il ouvre sur un travail sur soi, voire un travail de soi. Rien de simple ici puisque se connaître soi-même est un chemin semé de chausse-trappes (on s’illusionne, on refoule, on se sur ou sous-estime, on est pris dans des biais cognitifs, etc.), être soi-même l’est tout autant. Suis-je vraiment moi-même lorsque je m’examine et me surveille ? Ne le serais-je pas davantage, paradoxalement, dans l’oubli de moi-même, en action et, pour ainsi dire, naturellement (pour peu que le terme ait un sens) ? On aurait la confirmation du nécessaire « lâcher-prise » que prise sans surprise le développement personnel.
Claude Romano a produit une vaste synthèse retraçant la généalogie des deux idéaux de naturel et d’authenticité [8]. Il note que le naturel ne saurait relever de la volonté et que, caractéristique de la conduite ou disposition intérieure, il relève d’une « liberté insoucieuse d’elle-même ». Ce qui s’oppose en tout point à l’injonction contemporaine qui, elle, suppose un contrôle et une surveillance de soi-même. L’authenticité, quant à elle, a pour source l’ipséité, la manière d’être en conformité avec soi-même, et implique un contrôle de soi. C’est ce contrôle qui a pris une forme obsessionnelle aujourd’hui.
____________
[8] Claude Romano, Être soi-même, Folio essai Inédit, 2019.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre I. Fictions et fonctions de l’identité, Sous-titre Sois-toi-même !, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, pp. 20-21.
P.S.: Ipséité, L’encyclopédie philosophique, ISSN 2606-6661.

ipséité
Domaine : philosophie.
Auteur : De Landsheere, Gilbert, 1979.
Définition : Fait qu’un individu est lui-même et se distingue de tout autre.
Source : Grand dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française.
Si le développement personnel encourage le « lâcher-prise », c’est pour mieux « agripper » leurs clients dans leur chute par la suite.
Et si le contrôle de soi « a pris une forme obsessionnelle aujourd’hui », j’observe tout autant une « perte de contrôle de soi » voire l’absence de tout contrôle de soi. Bon nombre d’humains se laissent vivre, sans plus, et sont encore et toujours la proie de leurs passions, de leurs émotions. Pour en arriver à l’idée d’un contrôle de soi, il faut en amont une prise de conscience de son Étant — de son Être —, de son conditionnement et de sa (possible) liberté de conscience. Cette prise de conscience devra porter à la fois sur soi et sur la société dans laquelle l’individu vit.
CHAPITRE II. DEVENIR SUJET EN SOCIÉTÉ NÉOLIBÉRALE
(…) Autrement dit, les mutations de la société modifient la structure de la personnalité. Il (Norbert Elias) précise : « Les possibilités entre lesquelles l’homme peut ainsi choisir, ce n’est pas lui qui les crée. Elles sont données, définies par la structure spécifique de la société et la nature particulière des fonctions qu’il exerce à l’intérieur de cette société [41].
Mais le processus de civilisation n’est pas irréversible ni exclusif de mouvements de décivilisation. Et, comme nous l’avons vu, l’individu a désormais pris le pas sur la société. Comme l’écrit Marcel Gauchet : « L’individu contemporain aurait en propre d’être le premier individu à vivre en ignorant qu’il vit en société, le premier individu à pouvoir se permettre, de par l’évolution même de la société, d’ignorer qu’il est en société [42]. »(…)
____________
[41] Norbert Elias, La Société des individus, Fayard, 1991.
[42] Marcel Gauchet, « Essai de psychologie contemporaine. Un nouvel âge de la personnalité », Le débat, Nº 99, mars-avril 1998.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre II. Devenir sujet en société néolibérale, Sous-titre Le sujet au travail, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, p. 65.
Si l’individu a pris le pas sur la société, je comprends que l’individu se donne davantage d’importance qu’il en accorde à la société dans laquelle il vit. Ainsi, il a peu ou pas conscience de l’influence de la société sur lui-même. Il n’a pas idée que son identité est avant tout sociale, ce qui l’entraîne dans un désengagement envers la société sans laquelle il ne pourrait pourtant pas être. Toute la question de la solidarité se pose alors en urgence, tant pour nous-mêmes que pour notre société voire l’ensemble des Hommes. Est-ce que cette situation provoque une « crise de soi » ? Est-ce que le « Je suis seul au monde » demeure encore possible dans de telles circonstances sociales ? Une question plus dérangeante se pose : « Qu’est-ce que la solidarité envers la société m’apporte ? »
CHAPITRE III. DU SUJET NUMÉRIQUE
Le nouveau régime attentionnel
Devenir un individu, s’individualiser, est un processus. Il est à la fois psychique (le Je, le Moi), collectif (la société, l’autre) et technologique. Jusqu’à présent nous avons traité des deux premiers éléments, il faut maintenant s’intéresser au troisième qui est souvent délaissé. Il l’est car on minimise l’impact de la technologie sur nous, soit qu’on la ravale au rang de simple outil (qui serait neutre en soi et dont il suffirait de réguler l’utilisation pour se prémunir de ses effets délétères), soit qu’on manque de recul et de l’information nécessaire à son appréhension. Cela d’autant plus que l’évolution, voire la révolution, a été extrêmement rapide pour ce qui est du numérique. (…)
(…)
Sans verser dans l’exagération ni dans l’adoration, il importe de tenter de cerner les effets du numérique nos existences et nos subjectivités. Plus largement, prendre la mesure des modification de notre façon d’être et de penser en régime numérique. Comme l’écrit Stéphane Vial : « les dispositifs techniques sont – ont toujours été – des machines philosophiques, c’est-à-dire des conditions de possibilité du réel, ou mieux des générateurs de réalité [50]. »
____________
[50] Stéphane Vial, L’Être et l’Écran, PUF, collection Quadrige, 2017.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre III. Du sujet numérique, Sous-titre Le nouveau régime attentionnel, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, p. 73.
Personnellement, je ne suis pas dépendant des écrans. Je travaille à l’ordinateur comme si je travaillais toujours à la machine à écrire. J’effectue des recherches sur le web dans le confort de mon foyer, contrairement à mes années passées où je me rendais dans les bibliothèques et les centres de documentation et d’archives. J’alimente mes sites web comme je concevais des documents à l’ère du papier. Je considère mon téléphone cellulaire comme un téléphone d’urgence uniquement. Je suis actif sur un seul réseau social public. Les membres de ma famille proche forment un groupe privé pour échanger entre nous uniquement. Bref, la technologie numérique demeure pour moi un outil mais je ne la considère pas comme étant neutre. Elle a changé, par exemple, ma façon d’écrire. Aussi, la technologie s’inscrit en ligne directe dans ma solitude chérie. Elle a simplifié pour ne pas dire révolutionné mon travail à partir de la maison à titre d’entrepreneur indépendant. À ce titre, elle a amplifié ma sédentarité. Dois-je admettre que ce régime numérique a changé ma « façon d’être et de penser » ? Une chose est certaine, ce régime numérique a changé mon travail professionnel en me fournissant des outils pour concrétiser de nouvelles opportunités (par exemple, la création d’une maison d’édition en ligne – Fondation littéraire Fleur de Lys). Bref, oui, ce régime numérique a amplifié certains traits de ma façon d’être car je suis plus sédentaire et solitaire. Quand à l’influence de ce régime numérique sur ma façon de penser, je ne perçois pas de changements majeurs dans mon traitement de l’information même si cette dernière est plus abondante que jamais. Mes valeurs demeurent les mêmes. Enfin, je suis encore et toujours réticent à accorder une place à la technologie dans ma vie personnelle.
L’impact le plus visible de ce régime numérique se laisse observer dans le comportement des dépendants au téléphone cellulaire. Tête penchée vers le bas, face contre terre, les yeux rivés sur le téléphone cellulaire tenu dans la main avec le bras en angle droit,…
De la griffe de texte au cou technologique : Comment la technologie affecte notre corps Écrit par TollFreeForwarding.com | 18 octobre 2021 | 1:23 pm
TRADUCTION – EXTRAIT (DeepL Traducteur)
La technologie a révolutionné notre façon de faire des affaires. Qu’il s’agisse de l’accès instantané à des connaissances infinies grâce à un appareil dans notre poche ou de la possibilité pour les entreprises de se développer sur de nouveaux marchés dans le monde entier (comme le Canada, l’Australie et l’Irlande) grâce à un numéro de téléphone virtuel, l’impact de la technologie est sans limite, et cette tendance ne semble pas près de s’arrêter.
Si cette évolution a été bénéfique pour la création d’emplois, la productivité et l’acquisition de nouvelles compétences, de plus en plus d’éléments mettent en évidence les effets négatifs de la technologie sur notre corps. Pour prendre pleinement conscience de l’impact de la technologie quotidienne sur nous, nous nous sommes appuyés sur des recherches scientifiques et des avis d’experts sur le sujet, avant de travailler avec un concepteur 3D pour créer un futur humain dont le corps a physiquement changé en raison de l’utilisation constante de smartphones, d’ordinateurs portables et d’autres technologies.
Mindy pourrait-elle être l’homme de l’an 3000 et au-delà ?
* * *
ORIGINAL EN ANGLAIS – EXTRAIT
From Text Claw to Tech Neck: How Technology Affects Our Bodies
Written by TollFreeForwarding.com | October 18, 2021
Technology has revolutionized the way we do business. Whether it’s the instant access to infinite knowledge through a device in our pocket, or the ability for businesses to expand into new markets all over the world (like Canada, Australia, and Ireland) with a virtual phone number, the scope of technology’s impact is limitless, and this trend shows no sign of letting up.
While this has been great for job creation, productivity, and learning new skills, there is a growing body of evidence that uncovers the negative effects technology can have on our bodies. To fully realize the impact everyday tech has on us, we sourced scientific research and expert opinion on the subject, before working with a 3D designer to create a future human whose body has physically changed due to consistent use of smartphones, laptops, and other tech.
Could Mindy be the human of 3000 and beyond?


VOIR AUSSI
Voici à quoi nous devrions ressembler dans 900 ans à cause de la technologie
Take a glimpse at the tech-obsessed mutants of the future
Phone overuse makes millennials grow spikes on their skulls
Privé de son téléphone, un adolescent tue ses parents et sa sœur
Prominent exostosis projecting from the occipital squama more substantial and prevalent in young adult than older age groups

Comportement aussi frappant de ce régime numérique, à table au restaurant, des amis(es) sont tous sur leur téléphone cellulaire et ne se parlent pas. Il en va de même pour des couples où l’un est sur son téléphone cellulaire tandis que l’autre le regarde sans parler. Un piéton traverse un boulevard, tête baissée, les yeux rivés sur son téléphone cellulaire, sans égard à la circulation automobile.
(…) On insistera cependant sur les adolescents et ce pour plusieurs raison. Celles, assez évidentes, de l’usage intense qu’ils ont des réseaux sociaux et de la période délicate de la vie qu’ils traversent. Celle, moins évidente, de leur désignation comme cible privilégiée par les industries numériques. La combinaison de ces facteurs produit un puissant effet cumulatif. Du reste, l’adolescence est l’un des moments clés dans le processus de subjectivation, susceptible qu’est de donner lieu à des comportements excessifs dans les réponses à la question : qui suis-je ?
Savoir qui l’on est suppose de savoir qui on n’est pas. Et l’on n’est surtout pas comme ses parents dont on s’éloigne (mais pas trop non plus) comme de contre-modèles à l’opposé de ce qu’on veut être. Les réseaux sociaux constituent dans cette perspective un excellent adjuvant. Se retrouver entre pairs, être libre de parler de ce dont on a envie sans restriction, créer de nouveaux liens, se sentir moins seul et mieux compris (« On est les mêmes »), autant de bénéfices à se relier en ligne. Ce qui n’est que la poursuite d’une socialisation classique selon d’autres moyens. On cherchera auprès de ses semblables la valisation de ce qu’on est, la conformité de sa personnalité, principalement par les commentaires postés, scrutés à la loupe.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre III. Du sujet numérique, Sous-titre L’être des réseaux sociaux, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, pp. 85-86.
Et si je constate que je ne suis pas comme les autres dans ma socialisation, classique et/ou numérique, que passe-t-il ? Et si j’accepte d’être différent au point d’en être fier ? Et si je ne cherche pas des relations avec des êtres paraissant semblables à moi mais plutôt des êtres complémentaires à moi pour favoriser l’entraide ? C’est dans l’aide à autrui que je trouve mon bonheur. Et si ma solitude ne me pèse pas mais que je la chérie parce qu’elle libère ma créativité tout autant que ma conscience ?
(…) Comme le résume Fabienne Martin-Juchat : « Les applications développées depuis plus de 25 ans par les auteurs du numérique ont contribué à un processus de dépossession progressive de la productivité intellectuelle par captation affective [63]. »
____________
[63] Fabienne Martin-Juchat, Dépendances affectives au numérique. La productivité en question, in Martin-Juchat et Staii (sous la direction de), L’industrialisation des émotions. Vers une radicalisation de la modernité ?, L’Harmattan, 2016.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre III. Du sujet numérique, Sous-titre L’être des réseaux sociaux, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, p. 93.
Dans le domaine de l’attention, il faut d’abord ATTIRER l’attention, ensuite RETENIR l’attention et, ceci fait, on peut alors COMMUNIQUER avec la personne. Capter l’attention est donc une chose, la retenir en est une autre et il en va de même avec la communication une fois l’attention attirée et retenue.
Au départ, on attire l’attention avec stimulus sensoriel. Ce dernier doit posséder une visibilité et une lisibilité qui stimulera un ou des sens pour motiver la personne à y accorder de l’attention. Puisque nous sommes soumis à une multitude de stimili et que nous ne disposons du temps utile pour nous arrêter à chacun d’eux, l’oeil s’arrêtera qu’aux stimuli les plus visibles pour lui par une réaction involontaire. Le plus visible repéré, il sera alors question de lisibilité, toujours dans le cadre d’une réaction involontaire de l’oeil. Ce dernier se concentrera sur le plus lisible d’entre tous les stimuli. En marketing des biens de consommation, on mise sur différents stimuli : la/les couleurs, les illustrations et autres composantes graphiques, la forme et les dimensions de l’emballage ou du produit et la lisibilité de chacun des éléments des composantes textuels tels que le nom générique, le nom ou le logotype de la marque, la typographie… et dans le contexte réel de l’exposition du produit en compétition avec plusieurs autres dans sa catégorie en magasin.
Capter l’attention revient donc à un pouvoir émotionnel d’après des réactions involontaires sensorielles. Les émotions se mettent en branle bien avant le travail intellectuel. La dépendance à un stimulus sera donc d’abord émotionnelle. Et plus cette dépendance draine d’énergie, plus la productivité intellectuelle ne se déploiera avec une énergie réduite. En fin de compte, la productivité sera davantage émotionnelle qu’intellectuelle; raisonnable uniquement en apparence.
Voilà où nous conduit la dépendance maladive aux téléphones cellulaires et aux réseaux sociaux.
(…) Des études récentes ont ainsi mis en évidence l’habitude prise par les adolescents de constituer des « dossiers », se faisant les esprions de leurs propres amis [66]. Surveillance des autres, surveillance de soi, puisque chaque manifestation en ligne peut rapidement se retourner contre son auteur ou son autrice.
____________
[66] Sophie Jehel, L’adolescence au coeur de l’économie numérique, INA, 2022.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre III. Du sujet numérique, Sous-titre Assujettissement, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, p. 95.
Si l’activité d’espionnage de ses propres “amis(es)” et de ses “ennemis(es)”, de leurs profils et de leurs publications sur les réseaux sociaux relève du principe de précaution, fourbir ses armes en cas d’attaque, on notera ici une certaine productivité intellectuelle… anxiogène ou motivée par la peur.
De là à postuler une forme schizophrénie ou de fuite dans le virtuel, il n’y a qu’un pas. Ce qui repose sur une conception du virtuel comme un monde parallèle opposé au monde réel. Or, philosophiquement, le virtuel ne s’oppose pas au réel mais à l’actuel. La notion est introduite dès le XIIè siècle et son sens varie selon les auteurs. Mais pour l’essentiel, le virtuel est une potentialité avant de devenir, au cours de la seconde moitié du XXè siècle, une réalité effective. La mémoire virtuelle d’un ordinateur existe réellement, la réalité virtuelle, soit qu’elle entende imiter au plus près la réalité physique, soit qu’elle s’en éloigne, est réelle. Enfin, l’identité de mon interlocuteur en ligne n’est pas celle annoncée, il n’en demeure pas moins que nos conversations sont réelles. Le numérique n’est donc par une sortie du monde mais un nouveau type de rapport au monde que l’on veut transparent, rapide et fluide de même qu’un nouveau type de rapport à soi-même.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre III. Du sujet numérique, Sous-titre Assujettissement, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, p. 97.
On le veut peut-être « transparent » mais cela ne demeure qu’un simple souhait, surtout si mon identité sociale n’est pas celle annoncée sur les réseaux sociaux. Il y a donc une « Rupture d’équilibre dans la conscience et la représentation de soi » (crise d’identité, Grand dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (OQLF)).
Le philosophe Thierry Jobard dans Crise de soi conclut en nous invitant à l’action : « Notre imaginaire a besoin d’être ensemensé à nouveau. Il ne peut l’être que par regroupements et solidarités » (Conclusion, p. 105), à ce que je comprends, pour nous délivrer des manipulateurs numériques, de notre assujettissement.
(…) Il ne s’agit donc ni de jeter l’opprobe sur le besoin de reconnaissance, ni de déplorer une évolution face à laquelle on s’arc-bouterait en vain.
En revanche, prendre conscience du degré de pénétration du marché dans notre espace le plus intime, comprendre que la marchandisation s’empare de nos affects, que la privatisation intégrale mène à une exploitation totale, mesurer à quel point l’idéologie de la transparence nous rend vulnérables, cesser de voir dans l’optimisation de soi un accomplissement, tels sont les premiers objectifs.
JOBARD, Thierry, Crise de soi — Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Chapitre III. Du sujet numérique, Conclusion, Éditions 10/18, Département d’Univers Poche, Groupe Editis, Paris, 2024, p. 104.
Si évolution il y a, elle n’est certainement pas entièrement respectable puisqu’elle entraîne l’esclavage. Et si il y a un besoin de reconnaissance à satisfaire, il doit déboucher sur des actes de libération.
* * * *
J’accorde quatre étoiles sur cinq au livre CRISE DE SOI – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel de Thierry Jobard dans la collection Amorce aux Éditions 10/18 paru en 2024. Je vous en recommande fortement la lecture car il donne à réfléchir sérieusement.

Page d’accueil du dossier
Articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)
“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?
Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021
J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.
Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021
Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.
Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019
Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.
Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018
Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…
Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023
Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.
Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens
En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.
Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023
J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».
Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.
Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022
Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.
Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019
Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.
Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997
J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.
Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000
À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…
Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021
J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.
Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005
Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.
Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989
Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).
Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023
La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.
Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023
À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.
Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015
J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.
Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006
À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.
Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997
Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.
Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023
L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.
Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion
La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.
Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019
La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).
Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket
La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.
Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international
L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.
Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique
Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.
Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024
Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.
Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022
De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.
Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique
Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)
Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001
« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.
Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936
« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?
Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993
J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.
Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023
Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.
Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009
J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.
Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992
Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.
Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003
Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».
Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013
Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.
Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024
Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.
Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999
Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.
Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024
Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME , sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines.
Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022
Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main. Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.
Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992
Notre place dans le monde s’inscrit dans notre identité. Construire sa propre philosophie de vie bonne exige non seulement de se connaître soi-même mais aussi de connaître le monde dans lequel nous existons. C’est l’« Être-au-monde » selon de Martin Heidegger. Bref, voilà donc pourquoi cet Observatoire de la philothérapie – Quand la philosophie nous aide dépasse son sujet avec le livre GRANDEUR ET MISÈRE DE LA MODERNITÉ du philosophe CHARLES TAYLOR paru en 1992, il y a plus de trente ans.
Article # 105 – La philosophie antique comme exercice spirituel ? Un paradigme en question, Sylvain Roux, Les Belles Lettres, 2024
J’aime beaucoup ce livre. Tout philosophe se doit de le lire. Voici une enquête essentielle, à la fois très bien documentée, fine et facile à suivre. Elle questionne la conclusion du philosophe Pierre Hadot à l’effet que la philosophie est une manière de vivre. Sous le titre « La philosophie comme exercice spirituel ? – Un paradigme en question », le professeur de philosophie ancienne à l’université de Poitiers, Sylvain Roux, déterre les racines de la philosophie pour en montrer leur enchevêtrement
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR