Article # 63 – Contre le développement personnel, Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

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Article # 63

J’AI LU POUR VOUS

Contre le développement personnel, Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

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Comment la mode du développement personnel exacerbe l’individualisme et détourne de l’engagement collectif.

Contre le développement personnel :

authentique et toc

Thierry Jobard

Essais

Collection Les Incisives

ISBN : 978-2-37425-271-1
EAN : 9782374252711
Genre : Essai
Format : 110 x 190 mm
Nombre de pages : 96
Date de parution : 08/04/2021

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Éditions Rue de l’échiquier

PARIS

2021


Table des matières

Introduction, p. 7

Chapitre 1 – Les trois présupposés du développement personnel, p. 13

Chapitre 2 – Le management par le développement personnel, p. 39

Chapitre 3 – Perte du monde, perte de soi, p. 59

Conclusion, p. 81

Notes,p. 87


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Source : leslibraires.ca


Texte à l’endos du livre

La mode du « développement personnel » ne se dément pas. Sans cesse, nous subissons une injonction à nous libérer de nos croyances limitantes et à acquérir un « surplus d’être » pour devenir un meilleur individu. Bien sûr, on pourrait penser qu’il n’y a là que de bonnes intentions : qui refuserait une version améliorée de soi-même ? Mais derrière les discours sucrés et inoffensifs, c’est à la montée d’une idéologie politique que l’on assiste. Car la forme de bien-être promise par le développement personnel constitue trop souvent une exploitation de soi par soi… Dans ce monde merveilleux, tout tourne autour de cet axiome : quand on veut, on peut. Et si on ne peut pas, c’est qu’on ne veut pas assez. Le collectif disparaît de l’écran pour ne laisser que des individus responsables de tout à 100 % : de leur destin, de leur emploi, et même de leur santé ! C’est à cette vaste supercherie que s’en prend ici Thierry Jobard, preuves à l’appui…

Source : Rue de l’échiquier.


Au sujet de l’auteur

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Né en 1973, Thierry Jobard est responsable du rayon Sciences humaines d’une grande  librairie à Strasbourg, ce qui le met dans une position particulièrement privilégiée pour observer la croissance vertigineuse des livres consacrés au développement personnel.

Source : Rue de l’échiquier.

Page LinkedIn de l’auteur : https://www.linkedin.com/in/thierry-jobard-825716107/

Page X (Twitter) de l’auteur : https://twitter.com/jobardthiery


Revue de presse

Que peut-on vraiment attendre du développement personnel ? 31 août 202, France Inter

Contre le développement personnel. Authentique et toc, Le monde diplomatique, mars 2022.

Thierry Jobard : « Le ‘développement personnel’ détricote le collectif », Propos recueillis par Violaine Des Courières, Publié le 13/06/202, Marianne

« Contre le développement personnel » : le coup de gueule d’un libraire strasbourgeois, par Fanny Soriano, POKAA, 8 Avr 2021

« Contre le Développement Personnel » de Thierry Jobard, 4 avril 2021, par Sébastien Bourdon, SounsMag’

Thierry Jobard et les vaines vertus des livres de développement personnel, Radio-Canada, 5 juillet 2021

Le Strasbourgeois Thierry Jobard prend la plume « Contre le développement personnel », Dostena LAVERGNE – 02 juin 2021, DNA – Dernières Nouvelles d’Alsace

Pour être une bonne personne, faut-il être la meilleure version de soi-même ?, LADEPECHE.fr

Source : Rue de l’échiquier.

Autres articles

« Le développement personnel masque les rapports de domination » Thierry Jobard, Élucid, 30/06/2022, Laurent Ottavi 

Participation à un débat sur Radio France

Que peut-on vraiment attendre du développement personne, Radio France, 23 août 2023

AUTRE VIDÉO

XERFICanal – STRATÉGIE & MANAGEMENT, La supercherie du « développement personnel » Publié le jeudi 6 mai 2021 . 4 min. 26


Du même auteur

Je crois donc je suis

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Le grand bazar des croyances contemporaines

ISBN : 978-2-37425-412-8
EAN : 9782374254128
Genre : Essai
Format : 110 x 190 mm
Nombre de pages : 96
Date de parution : 15/09/2023

Après le retentissant Contre le développement personnel, Thierry Jobard dénonce les tenants et faux-semblants de l’ésotérisme.

« Se moquer, juste ce qu’il faut, des profiteurs et des bonimenteurs, des fripons et des aigrefins, je ne saurais y manquer. Les faux-nez des tartuffes sont faits pour être arrachés. » 

Depuis une dizaine d’années, on constate un engouement massif pour l’ésotérisme. Dans un monde bouleversé, on trouverait des réponses et du sens à notre vie en décryptant les oracles et autres jeux de tarot ; on se reconnecterait au pouvoir de la nature en s’initiant à la sorcellerie et au chamanisme ; on pratiquerait ses propres « rituels » à l’aide de plantes, de pierres ou de cristaux pour agir sur les choses et les événements. Mais que se cache-t-il derrière ces nouvelles croyances ?

Thierry Jobard analyse ici le renouveau de l’ésotérisme. Au-delà de la dimension ludique invoquée par les professionnels du secteur, ne faut-il pas y croire un minimum pour adhérer à ses promesses ? Et que cela veut-il dire de notre rapport à la science, à la connaissance et à la vérité ? Est-ce que le grand bazar de ces croyances contemporaines ne représenterait pas un terrain fertile pour le complotisme, le sectarisme ou d’autres dérives?

Source : Rue de l’échiquier.

Publications de cet auteur diffusées sur Cairn.info : https://www.cairn.info/publications-de-Thierry-Jobard–44157.htm

Coachemar I Le parti-pris de Thierry Jobard, Or Norme | un regard on/off


Mon rapport de lecture du livre

Contre le développement personnel

Thierry Jobard

Éditions Rue de l’échiquier, 2021

Par

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thierry Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Thierry Jobard nous introduit à son essai en ces mots :

Le développement personnel est probablement l’une des plus belles inventions de notre temps. Il serait injuste de ne pas reconnaître les bénéfices qu’il procure et de ne pas lui accorder l’attention qu’il mérite. C’est justement l’objet de cet ouvrage : prendre le développement personnel au sérieux.

Le signe le plus apparent de son succès est sans doute la place qu’il occupe désormais sur les tables des librairies, réduisant ainsi celle de la psychanalyse, pour ne citer qu’elle, à la portion congrue. La prolifération de nouvelles micromodes, de tendances, d’entichements tient du mouvement perpétuel : surtout ne jamais arrêter d’alimenter le marché. Psychologie positive, spiritualité New Age, PNL, analyse transactionnelle, méditation, hyggeikigaïho’oponopono, hypnose et autohypnose, ennéagramme, sylvothérapie, sans oublier le coloriage… Les pratiques foisonnent. Qu’un éditeur s’y attelle et tous les autres lui emboîtent le pas. Produisant un maelström de papier, envahissant et néfaste pour le dos des libraires. Au moins leurs fins de mois en sont-elles plus rondelettes. Il n’est pas jusqu’aux enfants qu’on cherche désormais à atteindre en leur proposant un « be yourself challenge » : « le programme pour te libérer et te réaliser1 ». Un beau projet en effet.

Il y a également les magazines dédiés, aux titres et couvertures si doucereusement évocateurs. Ces couleurs, ces sourires, ces teints frais et ces dossiers de fond : « Écouter son ressenti », « Vivre selon son cœur », « Comment cultiver de vrais liens » ou bien l’incontournable « Croire en soi ». C’est à se demander comment on faisait auparavant. Soyez rassurés, bonnes gens, désormais on s’occupe de vous.

Et l’on s’occupe de vous partout, donc également dans votre monde professionnel, où s’impose toujours davantage le modèle néolibéral. Le management constitue ainsi, avec le développement personnel, l’autre bras de l’étau enserrant les subjectivités. Ils avancent de concert sur la route de l’uniformisation gestionnaire.

JOBARD, Thierry, Introduction, Contre le développement personnel, Édition Rue de l’échiquier, 2021, Paris, p. 7.

 Lire l’extrait en ligne sur le site web de l’éditeur

Dès mon adolescence (années 1970-1980), j’ai refusé le développement personnel au tout premier contact. Ce fut avec le livre THE POWER OF POSITIVE THINKING (La puissance de la pensée positive) du pasteur Norman Vincent Peale. Je n’allais tout de même pas m’imposer de penser positivement alors que le monde s’écroulait devant moi à chaque jour dans les médias. Il n’était pas question que j’embellisse le monde dans toutes ses horreurs avec une pensée positive. Je n’étais pas un adolescent déprimé et voyant tout en noir. J’étais seulement et profondément déçu de découvrir un monde qui n’était pas celui tel qu’on me l’avait vanté dans mon enfance. Et je m’activais pour toutes causes pouvant rendre le monde meilleur, par nécessité, je participais à l’invention de nouvelles solutions… réelles, les deux pieds sur terre. Il ne fut jamais question de changer mon mode de pensée réactionnaire pour celui de la pensée positive aveugle.

The power of positive thinking, Norman Vincent Peale, Première édition en 1952. Sur l'image, l'édition de 1956.
The power of positive thinking, Norman Vincent Peale, Première édition en 1952. Sur l’image, l’édition de 1956.

Bref, il n’a jamais été question au cours de ma vie de TOUJOURS voir les choses du bon côté pour atténuer mon mal de vivre. Au cours de ma quarantaine, la philosophie, plus spécifiquement, l’épistémologie, m’a beaucoup aider à me stabiliser en toutes circonstances. Au diable les BOUILLONS DE POULET POUR L’ÂME, je rassasie plutôt mon esprit avec des repas complets.

C’est dans ce contexte que j’ai acheté et lut attentivement le livre CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL de Thierry Jobard.

Dans son premier chapitre, il nous présente LES TROIS PRÉSUPPOSÉS DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL en trois sous-titres :

  1. Sois heureux et tais-toi ;
  2. Le Moi authentique et toc ;
  3. Moi + Moi n’égale pas nous.

L’auteur me rejoint au sujet de cette affaire impossible de « pleine conscience » :

Donner du sens à sa vie, voilà la grande affaire. Mais comment ? Procédons de façon scolaire. S’il faut donner du sens à quelque chose, c’est qu’il n’en possède pas par lui-même. Mais comment donner du sens, donc une direction et une cohérence, à l’existence si ce n’est en existant ? Des auteurs de DP bien inspirés vous répondront tout de go qu’exister ne suffit point, c’est de vivre qu’il s’agit. C’est-à-dire d’être au monde avec conscience et intensément. Soit. Chacune de nos activités peut alors se voir revivifiée par l’intensité avec laquelle nous nous y consacrons. D’où la floraison de livres nous expliquant comment nous concentrer de façon adéquate : manger en pleine conscience – afin d’être « attentifs à tout le travail et à toute l’énergie à l’origine de la nourriture qui est devant nous 15 » –, mais aussi marcher en pleine conscience, et s’asseoir en pleine conscience, et se détendre en pleine conscience. Tous « des petits guides inspirants et joliment illustrés pour apprendre à vivre pleinement chaque moment de notre existence et améliorer notre qualité d’être au quotidien 16 ». Nous attendons avec impatience que l’on veuille bien nous apprendre à déféquer en pleine conscience.

15 Thich Nhat Hanh, Manger en pleine conscience, Pocket, 2018.

16 Dans la série « Vivre en pleine conscience » chez Belfond, les titres de Thich Nhat Hanh, S’asseoir, 2016, Marcher, 2016, Manger, 2016, Se détendre, 2017.

JOBARD, Thierry, Chapitre 1 – Les trois présupposés du développement personnel, Contre le développement personnel, Édition Rue de l’échiquier, 2021, Paris, pp. 21-22.

La pleine conscience, quelle affaire ! S’il s’agit de vivre en pleine conscience, il n’est question que du moment présent et de vous-même. Or, cela est impossible car il serait insupportable à toute personne d’être conscient de tout ce qui se passe en son esprit ou son âme et en son corps à chaque instant. La conscience a ses limites et ce n’est donc pas pour rien que l’on parle des rôles multiple de l’inconscient, de ceux de la mémoire, et de ceux de nos réactions involontaires. S’il fallait que demain matin la conscience s’occupe de toute cela, nous serions au lit pour la journée en pleine conscience de tout ce qu’il faut penser, ordonner et faire pour nous asseoir et nous lever. Non, la pleine conscience est une illusion, un autre arnaque du développement personnel.

Et que dire de la pleine conscience si elle devait être universelle, si nous devenions conscient de chacun des hommes et des femmes qui composent  les milliards d’habitants sur la Terre. Pleinement conscient de tous les bonheur et de tous les malheurs et tous les hommes et femmes sur la Terre nous mourrions sur le champ.

Ce n’est pas par simple hasard ou défaillance que notre conscience laisse passer un nombre incroyable de choses (de données, comme le diraient certains); elle s’occupe du plus pressant et du plus pensant, lorsque l’esprit critique acquis joue son rôle.

Thierry Jobard se penche aussi sur le MOI du développement personnel :

Pour certains philosophes, à commencer par Vincent Descombes21, on est subrepticement passé d’un pronom personnel, le Je, à une substance, le Moi, d’une conscience de soi à une conscience du Soi en tant qu’entité propre. Avec d’autres, il dénonce ainsi l’illusion qu’entretient non seulement le sens commun, mais aussi la plupart des philosophes, d’un espace intérieur d’une nature spéciale et révoque le « mythe de l’intériorité ». Reproduisant le schéma d’un déjà connu – notre regard sur l’extérieur –, nous l’appliquons sur du moins connu – le regard sur soi-même –, comme si nous disposions d’une capacité de vision intérieure. Nous promènerions notre regard sur des objets internes, pensées, représentations et sentiments, comme nous le ferions avec un paysage. Les choses ne sont pas ainsi faites. Descombes écrit : « Puisque je ne peux pas rapporter à une expérience le moment où je pourrais coller le mot moi sur ce qui me serait donné dans cette expérience, je ne devrais pas employer les formes de la première personne. La première personne serait une convention linguistique, une fiction de langage. On laisserait les gens dire moi parce que c’est commode. Mais, en réalité, quelqu’un qui dit “moi” ne dit rien, puisqu’il ne nomme rien, que rien ne s’est présenté à lui comme son moi22. »

21 Voir Vincent Descombes, Les Embarras de l’identité, Gallimard, « Nrf essais », 2013 ; Le Parler de soi, Gallimard, « Folio », 2014.

22 Vincent Descombes, Exercices d’humanité. Dialogue avec Philippe
de Lara, Les Petits Platons, 2013.

JOBARD, Thierry, Chapitre 1 – Les trois supposés du développement personnel, Contre le développement personnel, Édition Rue de l’échiquier, 2021, Paris, pp. 27-28.

Il faut lire l’ouvrage magistral LES SOURCES DU MOI de CHARLES TAYLOR. pour saisir toute la complexité du MOI, un concept dont l’invention demeure récente.

Il est impossible de saisir toute la richesse et toute la complexité de l’identité moderne sans considérer comment notre conception du moi s’est développée à partir des images anciennes de l’identité humaine. Cet ouvrage tente donc de définir le moi contemporain en en décrivant la genèse. / Charles Taylor est un philosophe de réputation internationale. Ses écrits, traduits en vingt langues, portent sur un éventail de sujets dont l’intelligence artificielle, le langage, le comportement social, la moralité et le multiculturalisme./ Les Éditions du Boréal, 2003.
Il est impossible de saisir toute la richesse et toute la complexité de l’identité moderne sans considérer comment notre conception du moi s’est développée à partir des images anciennes de l’identité humaine. Cet ouvrage tente donc de définir le moi contemporain en en décrivant la genèse. / Charles Taylor est un philosophe de réputation internationale. Ses écrits, traduits en vingt langues, portent sur un éventail de sujets dont l’intelligence artificielle, le langage, le comportement social, la moralité et le multiculturalisme. / Les Éditions du Boréal, 2003 (150 pages). Éditions du Seuil, 1998 (720 pages).

Eh ! Oui, le MOI n’a pas toujours existé. Le concept ne fut pas formulé d’emblée. Il a une histoire à la fois moderne et post-moderne. Le MOI est une question d’intériorité et d’identité. Le développement personnel a cette fâcheuse habitude de faire du MOI une montagne à gravir, suivie d’une autre plus haute, suivie d’une autre encore plus autre et ainsi de suite sans fin. À force d’ascension, le MOI devient hors de portée car, en réalité, il se trouve au ras du sol.

Le développement personnel pouvant se retourner de bord et abandonné l’idée de la belle escalade de votre MOI, il soutiendra que le MOI est en SOI. Que votre vie intérieure demeure à explorer, étape par étape. Le développement personnel conçoit l’intériorité, votre MOI, comme des poupées russes s’emboitant l’une dans l’autre. Cette fois, vous retournez dans la grotte, la caverne de Platon, et vous n’êtes plus que l’ombre de vous-même.

Thierry Jobard met le doigt sur un point très intéressant au sujet du développement personnel (DP) : « Moi + Moi n’égale pas nous ».

Alors même que les ouvrages de DP ne cessent de proclamer la nécessité de s’ouvrir à l’autre, de l’écouter, d’être bienveillant, la démarche qu’il implique se fait sans l’autre. Aucune intersubjectivité n’est requise, elle viendra par surcroît, si tout va bien, après l’affirmation de Soi. Mais pas dans la construction de ce Soi-là. Autrui n’est ici qu’une figure vide, une abstraction, avec laquelle l’application de recettes tiendra lieu d’échanges.

Car le DP se veut autonome. Vis-à-vis de la tradition, des croyances, des dogmes comme des Églises. L’homme du DP, l’homme nouveau, se crée de lui-même et par lui-même. Il se jauge, il se juge, tant et si bien qu’à la fin il ne voit plus le monde qu’à travers sa propre personne. Le moment crucial est celui de la décision. Par un acte pur de « liberté », il pose la nécessité pour lui de changer, rompant ainsi avec l’ordre précédent des causes et des effets et en instituant un nouveau. Il ne se doit qu’à lui-même. Ceci relève de la pensée magique.

JOBARD, Thierry, Chapitre 1 – Les trois supposés du développement personnel, Contre le développement personnel, Édition Rue de l’échiquier, 2021, Paris, p. 33.

Je simplifie à l’extrême : le montée en flèche de l’individualisme sous couvert de liberté limite la contribution de l’autre dans nos vies. La liberté individuelle devient une prison avec l’autonomisation de l’individu.

Thierry Jobard nous dit que le NOUS n’est pas une addition de MOI + MOI. Une société n’est pas un amalgame d’individus. Le développement personnel avance que si de plus en plus d’individus deviennent meilleurs et libres, c’est toute la société qui en profitera. Être meilleur pour SOI ne rime pas obligatoirement avec être meilleur pour NOUS.

Le deuxième chapitre, « Le management par le développement personnel » fait état de la conquête du développement personnel dans les milieux économiques pour transformer les managers et les salariés en entreprise.

La sociologue Sophie Le Garrec utilise l’expression « singularisation standardisée51 » pour qualifier le modèle néomanagérial. Le DP entend s’adresser à tous, comme si son message était universel. Mais il s’agit d’un universel vide, de simple forme, et non d’un universel concret, proposant une expérience réelle. Une même standardisation, dont témoignent les chiffres de ventes des ouvrages de DP.

Le travail n’est plus dès lors une « activité », mais le lieu d’expression de soi, de réalisation de soi et de reconnaissance du salarié. La logique même du DP. Et tout le monde y trouve son compte puisque l’empowerment du salarié s’ajoute à celui de l’entreprise. Une relation gagnant-gagnant comme on les aime. Le salarié représente certes un capital humain pour l’entreprise. Mais plus simplement sa force de travail. Tout est capital désormais : on investit dans son logement (qui doit être valorisé puis revendu avec plus value), dans ses études, dans ses relations sociales et donc en soi-même en développant ses compétences et son employabilité. Le sujet néolibéral devient l’investisseur de son propre Moi. Comme le montre le philosophe Michel Feher, nous sommes devenus des « investis », c’est-à-dire « des projets qui tentent de se faire apprécier52 » des investisseurs, que ceux-ci soient des employeurs ou des prêteurs. Avec tous les risques que cette spéculation sur soi implique. Il faut se vendre, non pas au sens courant de l’expression, mais vendre son Moi, dans une démarche de marketing de soi-même. On peut parler de personal branding. Il convient donc de fabriquer un Moi, une identité qui conviendra aux investisseurs. Le DP est un auxiliaire objectif de cette démarche. Où est alors la vérité d’un individu ?

51 Sophie Le Garrec (dir.), Les Servitudes du bien-être au travail, Érès, 2021.

52 Michel Feher, Le Temps des investis, La Découverte, 2017.

JOBARD, Thierry, Chapitre 2 – Le management par le développement personnel, Contre le développement personnel, Édition Rue de l’échiquier, 2021, Paris, pp. 51-52.

Dans son troisième et dernier chapitre « Perte du monde, perte de Soi », Thierry Jobard a rappelé à ma mémoire le slogan majeur du mouvement New Age des années 1960 : « Se transformer soi-même pour transformer le monde ».

Le mouvement New Age, né en Californie dans l’ambiance de contre-culture des années 1960, a été un jalon déterminant de cette spiritualité. Son slogan majeur : « Se transformer soi-même pour transformer le monde. » Le DP s’inscrit clairement dans ce sillage, entre autres. Il a la même aptitude à agglomérer des contenus issus de différentes traditions, ou ce qu’il considère comme étant valable en elles : existence de vies antérieures, channeling, divination, Yi King, druidisme, chamanisme, etc. Bref, une conception holistique et bric-à-brac du sacré. Il s’agit moins de comprendre que d’adhérer, moins de savoir que d’aimer. La spiritualité du DP entend elle aussi ne garder que le « meilleur » des religions et des traditions et se débarrasser de leurs traits les plus contraignants. Elle les vide de toutes leurs spécificités culturelles, historiques et sociales pour en faire des produits aisément exportables, « laïcisés », neutralisés. Pour le dire d’un mot, c’est la religion de la mondialisation.

JOBARD, Thierry, Chapitre 3 – Perte du monde, perte de soi, Contre le développement personnel, Édition Rue de l’échiquier, 2021, Paris, pp. 61-62.

Vous direz que je vais chercher ça loin. Vous souvenez vous de la nouvelle L’HOMME QUI PLANAIT DES ARBRES de Jean Giono et mis en film d’animation par Frédéric Back et narré par Philippe Noiret ? Il y a dans cette œuvre une phrase très importante pour la compréhension du mot « société ». Un jeune homme ayant rejoint dans la forêt cet homme qui plantait des arbres passa la soirée avec lui. Peu de mots furent prononcés. Le jeune conclura ce moment en se disant à lui-même :

La société de cet homme donnait la paix.

Cette phrase a inspiré plusieurs interventions dans les milieux académiques où l’on demande encore aux étudiants de l’expliquer.

Je percois dans cette phrase un usage particulier du mot « société ». L’auteur pouvait se limiter à écrire « Le CONTACT de cet homme donnait la paix » mais il a préféré écrire « La société de cet homme donnait la paix ».

C’est en société avec l’autre, dans le moment partagé, que l’on trouvera, entre autre, la paix. Il faut bien souligner ici la sensibilité à l’autre de celui qui en arrive à la conclusion que « la société de cet homme donnait la paix ». Si la joie amène la joie, le bonheur amène le bonheur… C’est uniquement dans la société avec l’autre que la joie et le bonheur se propage.

Or, le développement personnel isole l’individu en lui-même, le coupe de l’autre, de l’apport de l’autre dans sa vie (si ce n’est que pour l’exploiter à son profit).

Le DP n’est que la face avenante et souriante d’un large mouvement d’autocontrôle et d’autoexploitation. La mondialisation laisse les individus désorientés. Tout change, tout doit changer, et ceux qui ne changent pas seront mis sur la touche. Or le changement ne se décrète pas. La simplification qu’impose le DP à la réalité psychique confine à l’infantilisation. Ne pas tenir compte de l’inconscient, exemple ô combien parlant, est d’une naïveté confondante.

Il en va de même pour le management qui opère selon le même mode de pensée magique. En croyant faire entrer le réel dans des tableaux Excel pour le contrôler, on s’expose à des démentis cinglants. Ces dénis de réalité, appuyés sur la bien-pensance pour le DP, sur la gestion pour le management, ne devraient susciter qu’un haussement d’épaules.

JOBARD, Thierry, Conclusion – Contre le développement personnel, Édition Rue de l’échiquier, 2021, Paris, p. 82.

L’auteur Thierry Jobard écrit aussi dans la Conclusion de son essai (les parenthèses sont de moi) :

(…) Celui-ci (développement personnel) utilise les expériences, les émotions et les désirs humains comme nouvelle matière première gratuite, portant l’exploitation à un degré inédit. (…)

JOBARD, Thierry, Conclusion – Contre le développement personnel, Édition Rue de l’échiquier, 2021, Paris, p. 84.

L’empire tentaculaire du développement personnel est donc fondé sur une nouvelle matière première que les adeptes offrent gratuitement et, sans doute, inconsciemment à leurs coachs et gourous. On ne trouvera aucune NOTE AU LECTEURS et aucun FORMULAIRE DE CONSENTEMENT adressés aux adeptes et demandant leur accord pour l’exploitation de leurs expériences personnelles, de leurs émotions et de leurs désirs humains.

 * * * *

Je vous recommande la lecture du livre CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL de Thierry Jobard chez les Édition Rue de l’échiquier paru en 2021. J’accorde à ce livre quatre étoiles sur cinq.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

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