
DOSSIER
Philothérapie
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
Article # 11
La consultation philosophique
Oscar Brenifier
Éditions Alcofribas, 2020, 169 pages
ISBN-10 : 1660613507
ISBN-13 : 978-1660613502
Ce livre est disponible gratuitement en format PDF : cliquez ici.

À propos du livre
Qui suis-je ? Où vais-je ? Quelle est ma vision du monde ? Comment pourrais-je penser autrement ? Autant de questions fondamentales qui se doivent d’être posées, mais trop souvent sont ignorées, car nous sommes pris dans l’engrenage du quotidien et des obligations. La consultation philosophique est un exercice de la pensée, où le philosophe praticien invite son interlocuteur à se poser, afin de s’interroger sur des questions fondamentales. Dans cet ouvrage, l’auteur aborde différentes facettes de cette pratique, décrivant à la fois ses enjeux, ses compétences et ses difficultés. Divers éléments théoriques y sont présentés, mais aussi la description et l’analyse d’une session de consultation.
À propos de l’auteur
Docteur en philosophie (Paris IV-Sorbonne) , Formateur, Consultant, Auteur. Depuis plusieurs années, en France et dans de nombreux pays, il travaille sur le concept de « Pratique philosophique », tant sur le plan pratique que théorique. Il est un des principaux promoteurs de la philosophie dans la cité : cafés-philo, ateliers philosophiques avec les enfants et les adultes, ateliers et séminaires en entreprise, etc. Il a publié de nombreux ouvrages en ce domaine, dont la collection « PhiloZenfants » (éditions Nathan), qui ont été édités dans plus de trente langues. Il est également l’un des auteurs du rapport de l’UNESCO « La philosophie, une école de la liberté ». Avec Isabelle Millon, il a fondé l’Institut de
Pratiques Philosophiques, organisme destiné à la promotion et à la formation de la philosophie comme pratique. La consultation philosophique est une des modalités importantes de cette pratique, inspirée de la démarche socratique, qui prend la forme d’un entretien où le philosophe travaille en tête-à-tête avec un interlocuteur, l’invitant à mettre en œuvre sa pensée, afin de penser soi-même et le monde, en travaillant à la fois ses attitudes existentielles et ses compétences cognitives.
Table des matières
ET POURQUOI DONC ?
- L’étranger – 6
- Philosophies – 8
- La cité – 9
- La classe – 11
- L’atelier de philosophie – 14
- Le cabinet de philosophie – 16
LES FONDEMENTS THÉORIQUES D’UNE PRATIQUE PHILOSOPHIQUE
- La matérialité comme altérité – 18
- L’altérité comme mythos et logos – 19
- L’altérité comme « l’autre » – 19
- L’altérité comme unité – 20
- Qu’est-ce que philosopher ? – 20
- Identifier – 21
- Critiquer – 21
- Conceptualiser – 21
- Tous philosophes ? – 21
LA CONSULTATION PHILOSOPHIQUE
- Principes – 22
- Naturalisme philosophique – 22
- La double exigence – 23
- Les premiers pas – 23
- Anagogie et discrimination – 24
- Penser l’impensable – 25
- Passer au « premier étage » – 26
- Est-ce bien philosophique? – 26
- Difficultés – 27
- Les frustrations – 27
- La parole comme prétexte – 29
- Douleur et péridurale – 30
- Exercices – 30
- Établir des liens – 30
- Vrai discours – 31
- Le singulier – 31
- Universel et singulier – 32
- Accepter la pathologie – 32
PHILOSOPHER C’EST CESSER DE VIVRE
- Deux philosophies – 33
- Le sage n’a pas de désirs – 34
- Interrompre la narration – 36
- L’ascétisme du concept – 39
- Le travail de la pensée – 41
- La raison – 43
- Penser l’impensable – 46
- Que faire ? – 47
- Etre personne – 51
LE BON SENS EST-IL COMMUN ?
- Paradoxe du sens commun – 53
- Désaccord et incompréhension – 55
- Statut du groupe – 58
- La fracture intellectuelle – 60
- La logique comme principe d’exclusion – 62
- La logique en œuvre – 64
- Le principe de causalité – 66
- La philosophie du sens commun – 67
- Les limites du sens commun – 68
PHILOSOPHER C’EST SE RÉCONCILIER AVEC SA PROPRE PAROLE
- Avoir raison – 72
- Protéger la parole – 73
- Prendre le risque de penser – 74
- Maltraiter la parole – 74
- Inquiétude de la parole – 76
- Escamoter la parole – 76
- Penser par autrui – 78
- Mauvaises manières – 79
- Accepter la finitude – 79
- Un ami qui ne veut pas notre bien – 80
LE STATUT DE LA PAROLE
- Pas de discussion – 82
- Sujet empirique et sujet transcendantal – 83
- Méthode dialectique et méthode démonstrative – 84
- L’illusion de la certitude – 86
- Se confronter à l’autre – 88
- La parole comme interpellation – 89
- La fragilité de l’être – 90
- L’illusion du « Pourquoi ? » – 92
- Argumentation et approfondissement – 94
- Paradoxes de la parole contrainte – 95
LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE
- Histoire de la consolation philosophique – 100
- Gymnastique et médecine – 102
- Douleur et consolation – 103
LE CONCEPT ÉPOUVANTAIL
- Tout pour être heureux – 105
- Tentative d’explication – 106
- Guérison ou pas – 107
- Se voir et s’entendre – 109
- Rejet de soi – 110
- Échec ou pas – 112
LE DÉNOUEMENT DE LA PENSÉE
- Le concept, condition ou obstacle. – 112
- Le coup de force du concept – 114
- Le concept comme pratique – 115
- La vérité comme dénouement – 117
- Dénouer ou trancher – 118
- Le nœud et le lien – 120
- Thérapie et raison – 121
PARLER C’EST JOUER
- Convictions – 121
- S’arracher à l’urgence – 122
- La parole outil – 123
- L’abandon des certitudes – 124
- Penser l’hypothèse – 125
- La vérité du jeu – 126
- Penser l’impensable – 127
- Accéder à l’humanité – 128
- Produire du sens – 129
- La réalité des mots – 130
- S’aliéner pour penser – 131
ANALYSE D’UNE CONSULTATION – 133
ANNEXE
- J’ai testé une consultation de philosophie – Olivia Benhamou – 158
- Jeux sérieux – Morten Fastvold – .. – 162
DOSSIER
Philothérapie – Quand la philosophie nous aide
Article # 11
RAPPORT DE LECTURE
La consultation philosophique
Oscar Brenifier
Éditions Alcofribas, 2020, 169 pages
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La consultation philosophique» de Osacar Brenifier aux Éditions Alcofribas. Ce livre est disponible gratuitement en format PDF : cliquez ici. Site web de l’auteur à visiter pour d’autres livres numériques gratuits : http://www.pratiques-philosophiques.fr/fr/livres-gratuits/.
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre. Il y autant entre les lignes que dans le texte lui-même. J’ai à relire et à relire encore cet essai pour en saisir toutes les informations, les observations et la formation. Ce livre est en soi une succession d’expériences de pensées pour le lecteur. Il est initiatique, non pas dans le sens ésotérique du terme, mais plutôt dans son sens philosophique pur en ce qu’il s’adresse, tantôt subtilement, tantôt sans détour, à notre esprit, et qu’il nous donne ainsi à penser, sereinement. On ne peut que soutenir que l’auteur, Oscar Brenifier, a une grande et valeureuse expérience de la consultation philosophique. On ne peut pas écrire un tel ouvrage sans une telle expérience pratique. Aucun des livres que j’ai lu à ce jour offre autant de détails et de précisions, tout pour satisfaire l’analytique amateur que je suis.
J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5
Oscar Brenifier profite du premier chapitre de son essai pour témoigner de sa marche sur les sentiers de la philosophie, de son enfance à l’adolescence, puis à l’université, puis dans la cité.
La cité
Que faire maintenant ? Entrer dans le giron de l’institution ? J’avais fait l’expérience d’enseigner quelques années en Terminale. Expérience intéressante, mais que je ne saurais poursuivre. Il me semble trouver là une corruption à cette philosophie que je révère plus que tout – un peu trop d’ailleurs, comme je le découvrirai plus tard.
L’obligation pour les élèves d’assister au cours de philosophie, la contrainte d’un programme lourd, truffé d’incontournables, où peu de temps – sinon aucun – est réservé à l’échange et à la réflexion, me semblent instaurer une insupportable facticité. Le mensonge que représentent les contradictions du cours de philo, tel qu’il est défini officiellement, m’est insupportable. On prétend apprendre aux élèves à penser, ils sont théoriquement notés au bac sur cette capacité, mais on leur demande d’ingurgiter des heures durant de longues leçons, cours magistraux où un professeur débite sans pitié d’interminables tirades, étirant à plus soif des développements souvent incompréhensibles à la majorité des élèves, qui notent et notent, indifférents, ou ne notent pas, la plupart du temps sans penser ce qui est dit. Combien de collègues fondent leur enseignement sur le présupposé que les élèves n’ont rien à dire et qu’ils ne pensent pas ! Combien d’élèves en concluent que la philosophie n’est qu’une matière, qui ne les concerne pas, qui simplement réduit la moyenne au bac ! De toute façon le professeur les traite comme des ignares. Pacte de la banalité et de la pensée étriquée, de l’académisme et du préjugé.
Quant à l’université, elle m’est de fait interdite. Déjà à cause du parcours étrange qui est le mien, puis à cause de la non moins étrange thèse que j’ai soutenue, mais aussi par conviction personnelle : parce qu’il me semble que le lieu de la philosophie se trouve dans la cité, et non dans quelque tour d’ivoire, aussi tentante et nécessaire que soit parfois cette isolation, qui sait nous abriter des brouhahas du monde. Mais si j’avais prévu que la philosophie mettait le monde à l’épreuve, j’avais beaucoup moins envisagé l’inverse : que le monde met la philosophie au pied du mur, d’où elle peu avoir du mal à se relever.
Résolu, je frappe aux portes des mairies, des centres culturels, des bibliothèques municipales. Ma stratégie est la suivante. Proposer qu’entre les cours de théâtre et l’initiation au patchwork se tiennent des ateliers de philosophie. Je pars du principe que si la majorité de la population n’apprécie pas la philosophie, c’est uniquement parce qu’elle n’y a pas eu accès : connaître Platon, c’est l’aimer. J’imagine déjà toutes les villes de France et de Navarre avec un atelier, et du monde, beaucoup de monde. Pourquoi pas des stades entiers ! Ainsi fonctionnent les fantasmes. Mais heureusement, la réalité veille. Les fonctionnaires ou les élus me regardent bizarrement, ce sont de grands inquiets : « Que voulez-vous ? De quelle philosophie parlez-vous ? Vous faites cela pour présenter une liste aux élections ? Êtes-vous une secte ? Pourquoi n’allez-vous pas à l’université pour cela ? » Comme toujours, la suspicion devant l’étrange et l’inhabituel. C’était quelque temps avant que la philosophie ne devienne une mode : rapidement, entre autres à cause de la création et de la médiatisation des cafés-philo, l’idée allait devenir « air du temps ».
(…)
En même temps, je dois le reconnaître, un combat reste à mener. Pour beaucoup de non-initiés, philosopher, c’est principalement discuter. Dire ce que l’on veut, parler pour parler, tenir de grands discours sans autre souci que celui d’être vu, entendu et admiré, pour d’autres il s’agit d’une nouvelle psychothérapie de groupe. Or il me semble que philosopher implique un travail réel : l’exigence de s’arracher à l’opinion, la sienne propre en particulier, à travers l’autre, concitoyen vivant ou auteur disparu. Sans tomber dans l’excès inverse qui consiste à nier la subjectivité en abusant de l’érudition, l’ascèse et le travail sur soi sont au cœur de cette activité, afin de permettre à l’être singulier de se constituer. Le poujadisme qui consiste à affirmer « Tous philosophes », « Pas besoin de livres » ou « Tout le monde a raison », sans autres préambules ou considérations, assignent la pensée à ce qu’elle a de plus creux. Mêmes écueils que décrits chez Platon : d’un côté les sophistes qui savent et colportent un savoir, de l’autre des individus qui se contentent de débiter des phrases dont ils ignorent l’origine, la nature, le contenu et les implications. Comment tracer une voie entre Charybde et Scylla, un passage aussi ténu qu’une lame de rasoir ? Entre ceux qui attendent que l’on fasse cours et ceux qui veulent uniquement avoir raison, comment instaurer un philosopher digne de ce nom ? Je commence à déchanter. Il était temps. Quoi qu’il en soit, à travers mon travail, j’aurais été initié à une dimension cruciale de la pensée : le pluralisme conceptuel. Cueillir la pensée là où elle est, la travailler à partir de sa singularité, la façonner à partir de ce qu’elle offre.
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, pp. 9-10.
Viendra la classe, l’atelier de philosophie et le cabinet de philosophie.
Le cabinet de philosophie
Un cabinet est une pièce retirée où l’on mène des activités discrètes, de nature privée, en opposition au salon ou à la salle à manger qui sont des lieux de réception, de vie sociale.
Le cabinet de philosophie est donc destiné à l’entretien particulier, en opposition à un atelier, un débat, un cours ou une conférence. De ce fait, il y sera traité de questions singulières, plutôt que de questions générales, c’est-à-dire centrées sur un individu particulier, ce qui ne restreint en rien l’universalité des propos tenus. Car il s’agit tout d’abord de distinguer l’entretien philosophique privé – ou consultation philosophique – d’une consultation de type psychologique, auquel il sera trop facilement associé. Cette distinction nous permettant déjà de définir quelque peu la spécificité de l’activité.
Comme dans toute activité philosophique, l’entretien privé évitera de se cantonner à la narration d’événements vécus, à l’énumération d’impressions et de sentiments personnels, ainsi qu’aux associations d’idées. Non pas que ces types d’échanges soient en eux-mêmes dépourvus d’intérêt, mais simplement parce que la philosophie, comme toute activité, est dotée d’exigences propres. Elle exige avant tout l’analyse, la délibération et la construction d’une pensée. Pour ce faire, trois composantes nous semblent indispensables, à divers et variables degrés. L’identification, qui consiste à devenir conscient de ses propres idées et des présupposés qu’ils contiennent implicitement. La critique, qui consiste à envisager les objections que l’on pourrait formuler à l’encontre des propositions initiales. La conceptualisation, qui consiste à émettre de nouvelles idées capables de prendre en charge les problématiques ayant pu émerger au cours de ce processus analytique. Bien entendu, cela suppose une indispensable capacité de distanciation face à soi-même, identique en réalité à celle exigée lors de toute discussion digne de ce nom. Exigence plus laborieuse qu’on ne le pense souvent. Mais il est clair que la pratique de la philosophie implique de pouvoir agir au niveau du conscient et de pouvoir raisonner sur soi, ce qui n’est pas donné immédiatement à tous, en particulier lorsque des processus pathologiques récurrents parasitent le fonctionnement de l’esprit individuel.
La consultation philosophique peut s’effectuer dans divers cadres : cabinet privé, entreprise, institution. Dans tous les cas de figure, il s’agira d’adresser des problèmes spécifiques, particulièrement de type existentiel ou moral, concernant directement le sujet, celui qui s’engage dans le processus de consultation, qui en général choisira l’objet de la discussion. Les modi operandi des divers praticiens varieront principalement sur deux paramètres essentiels. Premièrement, sur la proximité ou l’éloignement entre le philosophique et le psychologique. Certaines pratiques restent proches du cas singulier, sans tellement chercher à le conceptualiser ou à l’universaliser, ou tout au moins ne poussent pas tellement le sujet dans cette direction, contrairement à d’autres, plus formellement philosophiques, plus exigeantes dans le domaine de l’abstraction.
Deuxièmement, sur la contribution conceptuelle du consultant. En reste-t-il à un pur questionnement, ou élabore-t-il des schémas d’analyse ou d’interprétation, voire propose-t-il des références codifiées – auteurs classiques, maîtres spirituels ou autres – afin de clarifier ou d’élucider les questions du sujet ?
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p.16.
Les extraits ci-dessus appuient l’idée du détail et de la précision plus que légitime pour non seulement observer les pensées et la logique de l’auteur mais aussi et surtout pour former celles du lecteur. Oscar Brenifier nous un programme et des instructions pour la consultation philosophique.
Toutes les références à la lutte contre ses propres opinions a retenu mon attention. Vous me savez déjà sensible au fait que plusieurs personnes prennent pour vrai ce qu’elles pensent uniquement parce qu’elles le pensent. Et cela se résume souvent à de simples opinions qui ne tiennent pas souvent la route face aux faits et à la logique. Un jour, j’ai demandé à un jeune homme d’une trentaine d’années de me dire ce que son cerveau pouvait produire d’autre que des opinions. Il m’a répondu que tout ce que le cerveau peut engendrer, ce sont des opinions.
L’objection sur la dimension « psychologisante » de l’exercice, voire sa banalité, présente une difficulté qui n’est pas à écarter trop rapidement. D’une part parce que la tendance est grande chez le sujet, face à un interlocuteur unique qui se consacre à son écoute, de s’épancher sans retenue aucune sur son ressenti, surtout s’il a déjà pris part à des entretiens de type psychologique. Il se sentira d’ailleurs frustré de se voir interrompu, de devoir porter des jugements critiques sur ses propres idées, de devoir discriminer entre ses diverses propositions, d’être privé de « complexité », etc. Autant d’obligations qui font pourtant partie du « jeu », de ses exigences et de ses mises à l’épreuve. D’autre part, parce que pour des raisons diverses, la philosophie tend à ignorer la subjectivité individuelle, pour se consacrer surtout à l’universel abstrait, aux notions désincarnées. Une sorte de pudeur extrême, voire de puritanisme, incite le professionnel de la philosophie à craindre l’opinion au point de vouloir l’ignorer, plutôt que de voir en cette opinion l’inévitable point de départ de tout philosopher ; que cette opinion soit celle du commun des mortels ou celle du spécialiste, ce dernier se trouvant non moins victime de cette « maladive » et funeste opinion, quand bien même il s’agit d’une docte opinion.
Nous répondrons à de telles objections en expliquant la nature philosophique de la démarche. Premièrement que notre exercice consiste à identifier chez le sujet, au travers de ses opinions, les présupposés non avoués à partir desquels il fonctionne. Ce qui permet de définir et creuser le ou les points de départ. Deuxièmement à prendre le contre-pied de ces présupposés, de manière construite, afin de transformer d’indiscutables postulats en simples hypothèses. Troisièmement d’articuler les problématiques ainsi générées au travers de concepts identifiés et formulés. En cette dernière étape, ou auparavant si l’utilité s’en est déjà fait sentir, l’interrogateur pourra utiliser des problématiques « classiques », attribuables à un auteur, afin de valoriser ou mieux identifier tel ou tel enjeu apparaissant au cours de l’entretien.
(…)
Notre hypothèse de travail consiste précisément à identifier certains éléments de la subjectivité, bribes que l’on pourrait nommer opinions, opinions intellectuelles et opinions émotionnelles, afin d’en prendre le contrepied et de faire l’expérience d’une pensée « autre ».
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, pp. 27-28.
« C’est ton opinion », « À chacun son opinion » et d’autres expressions semblables viennent souvent mettre fin à toute discussion et je déteste cela.
Penser l’impensable
Une des compétences importantes de la philosophie est la capacité à problématiser. Au travers des questions et des objections, on est censé examiner de façon critique des idées ou des thèses données, afin d’échapper au piège de l’évidence. Cette « évidence » est constituée par un ensemble de connaissances et de croyances que les philosophes appellent des « opinions » : des idées non raisonnées, établies simplement par habitude, rumeur ou tradition. Ainsi, en s’engageant dans le processus philosophique, on doit examiner les limites et la fausseté de toute opinion donnée et envisager d’autres chemins de pensée, ce qui, à première vue, pour la pensée commune, semble bizarre, absurde ou même dangereux. On doit suspendre son jugement, comme Descartes nous invite à le faire, et ne pas se fier à des émotions et à des convictions habituelles. Voire même, par sa « Méthode », il nous demande de subir un certain processus mental qui, d’après lui, garantit d’obtenir une sorte de connaissance plus fiable, qu’il nomme aussi « évidence », en opposition à une opinion « établie », qu’elle soit vulgaire ou savante. Afin d’être fiable, cette « évidence » doit pouvoir supporter le doute, et il faut pour cela prévenir la précipitation et le préjugé, et la pensée doit prendre des formes claires et distinctes. Avec la méthode dialectique, que ce soit chez Platon, Hegel ou autre, le travail de la critique ou de la négativité va plus loin, puisqu’il est indispensable de pouvoir penser le contraire d’une proposition afin de la comprendre et l’évaluer : pour penser une idée il est nécessaire d’aller au-delà de cette idée, et toute possibilité d’« évidence » tend naturellement à disparaître. Mais pour mettre en œuvre de telles procédures cognitives, nous devons être dans un certain état mental, adopter une attitude spécifique, composée de distanciation et de perspective critique. Ce procédé est très exigeant, il rencontre de nombreux obstacles. La sincérité est un des obstacles courants à cette attitude, ainsi que la bonne conscience et la subjectivité qui doivent abandonner leur emprise tenace sur l’esprit. Plus radicalement, les principes moraux, les postulats cognitifs et les besoins psychologiques qui nous guident dans la vie doivent être mis entre parenthèses, être soumis à une critique âpre, et même être rejetés, ce qui ne se produit pas naturellement puisque cela génère de la douleur et de l’angoisse, travail qui exige une grande capacité de se distancier avec soi-même. Se dédoubler – ainsi qu’Hegel le suggère – comme condition au penser vrai, comme condition de la conscience. Et afin d’accomplir un tel changement d’attitude, on doit en fait « mourir à soi », « lâcher prise », on doit abandonner ne serait-ce que momentanément ce qui nous est le plus cher, sur le plan des idées et sur le plan des émotions les plus profondes. « Biologiquement, je ne peux pas le faire! » me répondit une fois un professeur espagnol, quand je lui demandais de problématiser sa position sur un certain sujet. Visiblement, elle avait plutôt bien perçu le problème, sans pour autant prendre vraiment conscience des conséquences intellectuelles de sa résistance ou de son refus. Notre vie, notre être, semblent fondés sur certains principes établis que nous considérons non négociables. Alors, si la pensée implique de problématiser, si le travail de négativité représente une condition indispensable à une réflexion digne de ce nom, il s’agit donc de mourir afin de penser. En observant la façon dont les personnes impliquées dans une discussion s’échauffent lorsqu’on les contredit, comment elles ont recours à des positions et des stratégies extrêmes afin de défendre leurs idées, y compris la plus flagrante mauvaise foi, on peut en conclure en effet, qu’abandonner ses propres idées représente bien une sorte de « petite mort ».
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 46.
Je suis bouleversé lorsque je me trouve devant une personne que se donne raison ou cherche à avoir raison à tout prix et qui n’admet aucun doute, aucune faille par laquelle la lumière pourrait entrer et éclairer sa sacro-sainte opinion. Avec ces personnes, l’objectif est de créer une faille pour donner une chance à la lumière de pénétrer et de se tenir prêt à soulager l’éblouissement douloureux des yeux habitués à vivre dans le noir.
PARLER C’EST JOUER
Convictions
La plupart du temps, lorsque nous parlons, nous voulons croire ce que nous disons.
D’ailleurs, nous faisons tout pour que soit partagée cette croyance, nous voulons que les autres nous croient, nous faisons d’énormes efforts en ce sens : nous nous justifions, nous argumentons, nous promettons et jurons, et nous supportons difficilement de ne pas être cru ou d’être contredit. Nous préférons d’ailleurs que la discussion s’arrête si elle ne procède pas comme nous le souhaitons. Si cela est tout à fait compréhensible sur le plan existentiel, où notre engagement est lourd et fort conséquent, chargé d’expectatives, cela pose problème sur le plan de la pensée. (…).
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 121.
« Le concept, écrit Oscar Brenifier, est un outil crucial de la pensée, sinon le principal, comme c’est généralement accepté en philosophie, en particulier depuis Hegel.»
L’ascétisme du concept
(…)
Qu’est-ce que la conceptualisation ? C’est l’activité d’identifier, de produire, de définir ou d’utiliser des concepts, intégrés dans un processus de pensée globale. Chacun des quatre aspects de la conceptualisation présente une certaine difficulté et constitue les raisons de notre résistance à la conceptualisation. Mais d’une manière générale, le problème avec la conceptualisation est qu’elle agit par une action de réduction : elle réduit, elle rétrécit, et de ce fait elle véhicule une connotation sèche et dure. En conceptualisant, nous allons du concret à l’abstrait, du multiple au simple, du réel au virtuel, du perceptible au pensable, des entités inscrites dans le temps, la matière et l’espace, aux entités acosmiques, immatérielles et intemporelles : nous entrons au royaume des idées pures, le royaume du penser de la pensée. Et si le plus souvent l’idée de « réduction » véhicule une connotation négative, nous devrions rappeler au lecteur qu’en philosophie, elle peut être au contraire une activité positive et utile, comme dans le concept de « réduction phénoménologique » ou de « réduction eidétique » , proposées par Husserl. C’est un processus mental où nous sommes invités à mettre entre parenthèses le monde, ce que nous en savons, et à suspendre un jugement fondé en subjectivité, afin de saisir la réalité intérieure d’un phénomène, en lui-même, objectivement, comme il apparaît. Dans ce processus, nous devons abandonner toute réalité environnante, afin de contempler les objets de notre perception mentale déconnectée de leur contexte. Ce phénomène peut se produire naturellement, par exemple quand nous sommes étonnés, car nous voyons alors uniquement l’objet de notre étonnement; cependant, le processus de la réduction phénoménologique nous demande en général de recréer artificiellement une telle occurrence, peu courante, une tâche très artificielle et exigeante, qui nous permet de saisir l’essence intérieure d’un objet de la pensée en abandonnant, dans la mesure du possible, notre vue du monde préétablie, qui biaise subjectivement notre pensée, engluant l’objet pensé dans sa propre matrice. Le procédé de réduction peut également se produire en observant les variations apparentes d’un objet donné, afin d’abandonner les caractéristiques contingentes et de conserver seulement le nécessaire, l’essence d’une chose, ainsi révélée.
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 39.
Vous le savez aussi à la lecture de mes précédents articles dans ce dossier, je nourris une aversion envers la psychologie parce qu’elle ne remplit pas ses promesses. Je ne veux pas voir la psycho contaminer la philo.
Guérison ou pas
Néanmoins, il est une certaine différence entre une démarche de nature psychologique et une démarche de nature philosophique, si l’on peut ainsi généraliser. Dans la perspective qui est la nôtre, il n’y a pas à aller mieux, il n’y a pas à guérir, il n’y a même pas à atténuer la souffrance, non pas que cette dimension thérapeutique ou palliative soit exclue, mais simplement parce que ce n’est pas la finalité de notre affaire. Qu’il y ait problème, qu’il y ait souffrance, voire même qu’il y ait pathologie, nous ne le nions guère et ces termes sont utiles pour caractériser ce qui se passe, mais nous n’avons pas à « guérir », nous ne sommes pas « thérapeute », quand bien même la pratique philosophique peut avoir une dimension thérapeutique, et que périodiquement nos clients nous disent avoir trouvé dans notre pratique un certain bien-être ou une atténuation de leur souffrance morale. Certes, une personne vient nous voir en général parce qu’un problème lui paraît difficile à supporter ; certes, quelques collègues se nomment eux-mêmes philothérapeutes ; certes, la consolation ou la recherche du bonheur sont des termes familiers de la culture philosophique ; mais pour autant, ce n’est pas ainsi que nous concevons notre pratique. Nous serions d’ailleurs sur ce point en accord avec Spinoza : ce n’est pas en cherchant le bonheur qu’on le trouvera. Nous pourrions en dire autant du problème en soi : ce n’est pas en cherchant la « solution » au problème qu’il sera résolu. Les « solutions » ne sont d’ailleurs souvent que des « cache-sexe », des refuges pour se protéger du problème, pour l’ignorer ou le nier. Résoudre à tout prix un problème est au demeurant une vision quelque peu réductrice, qui renvoie à une phobie du problème.
De notre point de vue, la philosophie est un art de l’ailleurs, elle est le lieu de l’altérité, de l’inattendu et de l’impensable. Pour philosopher, d’une certaine manière, il ne faut pas savoir ce que l’on cherche. On peut certes résoudre un problème – aucune raison a priori d’exclure cette possibilité – mais on peut aussi bien l’accepter, l’ignorer, en percevoir sa nature dérisoire, apprendre à l’aimer, le dissoudre, comprendre la dimension constitutive de sa nature, on peut le sublimer ou le transcender, le réarticuler ou le transposer, autant de manières de traiter un problème, mais pour cela, pour trouver le chemin approprié, il faut abandonner toute velléité spécifique, qui subordonnerait la réflexion à une finalité prédéterminée et nous empêcherait de voir ce qui se passe. Car le maître mot, s’il en est un, est pour nous la conscience : voir, percevoir, apercevoir ; là se trouve dans notre perspective l’ancrage, le non-négociable, quand bien même le sujet nous avoue en fin de compte, explicitement ou non, qu’il ne souhaite pas voir. Avant de nous rencontrer, le sujet « sait » qu’il y a là quelque chose qu’il préfère ne pas voir, il est nécessairement conscient de son désir ou de sa volonté de non-voir. Mais accepte-t-il ce « savoir » ? Ensuite, à travers le dialogue philosophique, grâce au questionnement, il voit, il sait, de manière plus explicit, plus difficilement évitable. Après cela, il a vu, il a perdu cette virginité factice dont il ignorait la nature, et s’il désire retrouver l’originaire, s’il regrette le jardin d’Eden et souhaite y retourner, il le fera en connaissance de cause. Il ne sera plus le même. Même s’il réussit à quelque peu oublier sa propre réalité en un second temps.
Ainsi Socrate nous invite à chercher ce que nous cherchons sans savoir ce que nous cherchons, quitte à décider de ne plus le chercher : nous ne devons pas décider à l’avance ce que nous cherchons, la nature de l’objet recherché reste encore à déterminer. Nous devons tracer de nouvelles pistes à partir d’indices, et découvrir peu à peu l’objet de la quête, tout en sachant que cet objet n’est pas une idole mais une icône ; il ne constitue pas la substance, il ne représente pas l’inconditionné, il est uniquement reflet et circonstances. Ainsi lorsque notre client médecin ne nomme pas cette dimension qui l’habite mais qu’il refuse d’habiter, il n’y a rien là d’extraordinaire. Pour Schiller, l’homme est pris dans la tension entre le fini et l’infini, il se tient au croisement de deux dimensions antinomiques, fracture de l’être. Il se trouve là une spécificité humaine. Les bêtes ne sont que dans le fini, les dieux ne connaissent que l’infini, nous explique Platon, ils n’ont donc besoin ni l’un ni l’autre de philosopher. Ce heurt entre la finitude et l’infini se niche au cœur de l’histoire humaine, histoire singulière et histoire collective, au cœur du drame humain, drame singulier et drame collectif, et l’on ne voit pas comment on pourrait y échapper et en guérir. Pas plus que l’on ne saurait échapper à la mortalité ou à l’humanité, car ces deux maladies sont constitutives de notre existence. Ou de manière ironique, disons que nous pouvons les guérir uniquement par leur accomplissement, par leur réalisation. Tout comme nous dirions qu’un cancer se guérit en allant jusqu’au bout de son processus. L’homme est sa propre maladie, nous indique la philosophie, que prétendrait-elle donc guérir ?
Que va faire notre médecin en sortant du cabinet de philosophie, va-t-il échapper à l’effet du questionnement ? Va-t-il fuir la prise de conscience ? Nous n’en savons rien et dans l’absolu, cela nous concerne peu, aussi cruel et inhumain que cela paraisse. Cela ne nous intéresse guère, ou bien nous intéresse sur un plan purement anecdotique, ce n’est pas notre souci. Il est venu, il a vu, il n’a pas dit, mais il a perçu, il a reconnu ou entrevu l’indicible ; que faire de plus ? Nous l’avons invité à nommer le fantôme, il a préféré ne pas l’invoquer. N’était-il pas prêt ? N’est-il pas fait pour cela ? Ne le souhaite-t-il pas ?
Nous n’avons pas à savoir pour lui, à décider pour lui, à vouloir pour lui. Il est venu au bal, nous l’avons invité à danser, il a souhaité faire uniquement quelques pas puis il s’est lassé, il a eu peur, ou bien il a décidé que la danse n’était pas une activité pour lui. Le présupposé de l’entretien philosophique est le libre consentement : nous avons là un individu autonome, dont nous penserons ce que nous voulons, mais l’important est uniquement ce qu’il pense de lui-même, ce qu’il pense pour lui-même, ce qu’il pense à partir de lui-même, quand bien même à travers nos questions nous l’invitons à penser plus avant, à penser à côté, à penser autrement. Nous l’aurons invité à voir, il aura vu ce qu’il aura pu voir, il aura vu ce qu’il aura voulu voir. Nous aurons déclenché un processus qui vivra la vie qu’il vivra. Ni plus ni moins.
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 39.
La consultation philosophique peut se dire une « philothérapie » ? Voici la réponse de Oscar Brenifier :
Thérapie et raison
De ce que nous venons de voir, nous en concluons que la philosophie fait œuvre thérapeutique. Un terme que nous trouverons explicitement au moins chez Platon et chez Wittgenstein, implicitement chez les autres auteurs cités. Ensorcellement, confusion, aveuglement, dogmatisme, émotivité, passivité, phantasmes et illusions sont autant de pathologies dénoncées par les philosophes, ces praticiens de l’âme, de l’esprit, ou du corps pensant. Diagnostique philosophique. Plus que de la sagesse ou de la connaissance, c’est de la maladie dont il est alors question. Et face à ces maladies universelles et communes, ou cette unique maladie polymorphe, « humaine, trop humaine », dirait Nietzsche, prescription ultime, c’est bien de la raison dont on parle, cette raison qui semble être le soupirail ou la clef pour émerger de notre misère. Quand bien même cette faculté s’articule sous des formes différentes ou prend des noms différents, voire contradictoires, pour des raisons historiques, pour des raisons de connotations, si chère aux philosophes, chacun tenant toujours à se démarquer du voisin. Une raison qui pour l’un est folie, pour l’autre prescription. Une raison qui est parfois rationnelle, parfois raisonnable. Raison « pharmacon », poison et remède. Raison et fièvre, salut et perte, mènent un ballet incessant, quadrille de renversements. Pathologie de la singularisation, qui semble être la maladie philosophique par excellence, le désir d’être spécial, d’être original, voire d’être inouï ou incompréhensible. Ce désir est très présent, très prégnant chez ces « êtres pensants », quand bien même on rencontrera la critique d’un tel désir ici ou là. Car ces grands esprits semblent toujours trouver au sein de la poursuite effrénée d’une particularisation leur sens et leur essence, même lorsqu’ils se gaussent du sens, de l’essence et de la particularité. Nœud philosophique, pourrait-on dire en guise de conclusion.
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, pp. 107-109.
Je compte encore de nombreux passages soulignés dans mon exemplaire de « La consultation philosophique » de Oscar Brenifier. Vous comprendrez que les extraits ci-dessous sont là pour vous inviter à la lecture complète de cet essai si jamais vous vous reconnaissez dans le style direct de l’auteur.
Enfin, j’attire votre attention sur l’annexe « Jeux sérieux – LA POSSIBILITÉ DE REDÉFINIR UN PARADIGME PHILOSOPHIQUE » signé par Morten Fastvold, philosophe consultant en Norvège. Il s’agit de ses « Réflexions sur les sessions conduites par Oscar Brenifier ». Cet texte retient mon attention parce qu’il met en comparaison la philosophie et la psychologie. À lire absolument.
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Serge-André Guay, auteur et président éditeur
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Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
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