Article #118 – Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Albert Moukheiber, Allary Éditions, 2024

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Article # 118

J’AI LU POUR VOUS

Neuromania

Le vrai du faux sur votre cerveau

Albert Moukheiber

Création graphique de la couverture :
Raphaëlle Faguer

© Allary Éditions, 2024
Création graphique de la couverture : Raphaëlle Faguer. © Allary Éditions, 2024

Neuromania

Le vrai du faux sur votre cerveau

ISBN : 978-2-37073-431-0

Allary Éditions

5 septembre 2024

22.0 cm (Hauteur), 15 cm (Largeur), 372 gr (Poids)

288 pages

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TEXTE DE LA QUATRIÈME DE COUVERTURE

Aujourd’hui, tout, ou presque, semble devoir trouver son explication dans le cerveau. Nos bonheurs, nos émotions, nos addictions, nos peurs, nos croyances, nos performances, notre capacité à changer individuellement ou collectivement ne seraient qu’un effet des interactions de nos neurones.

Mais cette profusion de discours sur le cerveau – cette neuromania – se fait au prix de raccourcis, d’approximations, voire de contre-vérités. On ne peut pas réduire tous les problèmes à l’individu et à son cerveau, ni faire dire aux neurosciences et aux sciences cognitives ce qu’elles ne disent pas.

En rendant accessibles les dernières études, Albert Moukheiber redonne la parole aux chercheurs et démêle le vrai du faux dans les discours sur le cerveau. Il nous libère ainsi de nombreuses idées reçues, et nous rend plus lucide sur nous-même et les autres.

Source : © Allary Editions.

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Albert Moukheiber est Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien. Il est l’un des fondateurs de Chiasma, collectif de neuroscientifiques s’intéressant à la façon dont se forment nos opinions. Il est l’auteur d’un premier essai à succès Votre cerveau vous joue des tours (Allary Éditions, 2019), en cours d’adaptation pour Arte et traduit dans 12 langues. Son dernier livre paru est Neuromania (2024).

Source : Allary Éditions.


TABLE DES MATIÈRES


EXTRAIT

INTRODUCTION

Cet extrait est disponible en libre accès sur le site web leslibraires.ca

Aujourd’hui, tout, ou presque, semble devoir trouver son explication dans le cerveau. Nos bonheurs, nos émotions, nos addictions, nos peurs, nos croyances, nos performances, notre capacité ou incapacité à changer ne seraient qu’un effet des interactions de nos neurones.

On peut évidemment se réjouir que les neurosciences1 et les sciences cognitives, des disciplines encore jeunes, aient gagné en si peu de temps l’intérêt du grand public. Elles ont, de fait, réalisé des avancées spectaculaires ces dernières années, notamment dans le traitement des maladies neurodégénératives. Et nous n’en sommes qu’au début. Mais en tant que neuroscientifique, et comme beaucoup de mes confrères et consœurs, je m’inquiète de cette prolifération de discours sur le cerveau, de cette neuromania, car elle se fait au prix de raccourcis, d’approximations, voire de contre-vérités.

Faut-il y voir l’exigence de scientifiques soucieux de ne pas retrouver dans les discours tenus au grand public toutes les nuances et réserves qui figuraient dans leurs articles de recherche ? Pas seulement. Car en matière de neurosciences et de sciences cognitives, les croyances sont performatives. Autrement dit, elles ont des effets dans le monde réel. Si, après avoir effectué un test ou lu un article de vulgarisation, vous vous considérez plutôt cerveau droit que cerveau gauche – un découpage rejeté par la plupart des chercheurs actuels – vous n’aurez pas simplement une vision caricaturale de votre cerveau, cette vision influencera vos choix d’études ou de carrière. Elle aura un impact dans votre vie.

Pour gagner en lucidité, en liberté, il est donc urgent de savoir ce que les neuroscientifiques et les sciences cognitives disent vraiment, et pas simplement ce qu’on leur fait dire. C’est le projet de ce livre, qui redonne la parole aux scientifiques et rend accessibles leurs travaux, avec leurs limites et précautions, pour ne plus être condamné aux discours caricaturaux instrumentalisant, pour des raisons idéologiques ou mercantiles, les recherches sur le cerveau.

Cela est d’autant plus important que cette neuromania installe l’idée que, de l’intime au politique, tout s’éclaire par le cerveau. Or, celui-ci n’est pas le bon niveau explicatif pour beaucoup de nos comportements individuels et collectifs. Tout réduire à nos neurones revient, dans certains cas, à vouloir expliquer le fonctionnement d’une voiture en étudiant au microscope les atomes de carbone qui la composent. Le réductionnisme est l’un des moteurs de la science, il a certes permis des avancées fantastiques en neurosciences, mais il provoque une myopie sur des sujets comme les addictions, les douleurs, les maladies psychosomatiques, les fake news… Pour bien comprendre les phénomènes humains et sociaux, il est parfois nécessaire d’élargir la focale : penser le cerveau non pas dans un bocal mais en lien avec le corps, avec son contexte, et ne pas réduire tous les problèmes à l’individu et à son cerveau. Les chercheurs et les scientifiques sont les premiers à le dire. Il est donc important de les écouter pour démêler le vrai du faux dans cette profusion de discours sur le cerveau.

Partie I

Aux origines du réductionnisme :
une brève histoire du cerveau²

« Le cerveau est la seule chose à s’être nommée elle-même »

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La méthode cartésienne

Notre cerveau est l’organe le plus mystérieux de notre corps. Si vous opérez une dissection d’un corps humain, vous pourrez à grands traits déduire les fonctions de l’essentiel de ses constituants : vous trouverez des restes d’aliments dans l’estomac et le système digestif, vous constaterez la fonction structurelle et mécanique des os et des ligaments, vous pourrez inférer de vos observations le principe du système circulatoire et le rôle de pompe à sang du cœur. C’est d’ailleurs, historiquement, la manière dont nos connaissances anatomiques se sont constituées. Le cerveau cependant se livre plus difficilement. Impossible par un simple examen de comprendre les principes qui le régissent. Un cerveau mort ne nous apprend pas grand-chose. Son opacité a longtemps constitué un obstacle à notre compréhension des bases biologiques de notre psyché. Nous savions que le cerveau était le siège de « l’esprit », mais, jusqu’au siècle des Lumières, la majorité de nos connaissances se résumaient à des schémas anatomiques purement descriptifs, à l’image de ceux d’Ibn al-Haytham(3) datant du Xe siècle.

Les premières tentatives systématiques de percer les mystères du cerveau de manière méthodique apparaissent au XVIIe siècle avec la parution de trois ouvrages : L’Homme (posth. 1662) de René Descartes ; Cerebri anatome (1664) de Thomas Willis et Discours sur l’anatomie du cerveau (1669) de Nicolas Sténon. On y trouve les bases des débats philosophiques et scientifiques qui vont fonder pour quatre siècles nos connaissances du sujet, que ce soit sur la nature de l’esprit ou le fonctionnement du cerveau. Nous avons ainsi hérité d’un certain nombre d’hypothèses fausses auxquelles nous prêtons encore foi aujourd’hui. Par exemple, Descartes, pour étayer son système dualiste, fait de la glande pinéale l’interface entre le corps et l’âme. Willis défend l’idée que chaque aire du cerveau est responsable d’une fonction spécifique, une théorie très ancienne et essentiellement intuitive qui se base sur le constat que certains traumas de la boîte crânienne peuvent faire perdre certaines fonctions du corps. Sténon, quant à lui, propose d’une part, contre Willis, d’abandonner les spéculations sur d’éventuelles fonctions mentales localisées, théories trop spéculatives et non étayées par des preuves empiriques, et d’autre part, il préconise d’appliquer au cerveau les méthodes employées pour le reste des organes : le « démanteler » de la manière la plus délicate possible pour ne pas l’abîmer, cartographier les différentes connexions neuronales et suivre une approche multidisciplinaire englobant l’anatomie pathologique et comparative des cerveaux d’autres animaux ; en somme appliquer la méthode cartésienne. Sténon reprochait en effet à Descartes de ne pas avoir mis en application dans son étude du cerveau sa propre méthode. Il n’avait pas suivi son principe de « diviser chacune des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait, et qu’il serait requis pour les mieux résoudre(4) ».

Ainsi, en 1665, au domicile de Melchisédech Thévenot5, Sténon mettait en œuvre sa méthode face à un groupe de savants et opérait la dissection d’un cerveau humain. Sténon affirmait que « le cerveau est une machine » et qu’on devait donc l’aborder comme telle, pièce par pièce, en tentant de comprendre la fonction de chaque élément. Il pensait qu’une fois ce travail accompli, les autres mystères, comme les localisations et les aires cérébrales, se trouveraient résolus d’eux-mêmes. Cette approche qui consiste à réduire des phénomènes complexes à leurs composants les plus simples s’appelle le « réductionnisme », une sorte de découpage à la plus petite entité pour ensuite tenter de reconstituer et comprendre le tout. Associée à la vision mécaniste de Sténon, elle a constitué la feuille de route des neurosciences depuis et a permis des bonds de compréhension fulgurants, mais conduit aussi aujourd’hui à des impasses. Elle est pourtant encore largement suivie. Elle s’est tant et si bien implantée dans l’imaginaire collectif qu’elle continue d’influencer et d’orienter les travaux des scientifiques. L’approche mécaniste s’est vue – et se voit encore – souvent associée à une vision localiste ou localisée, à l’image de celle proposée par Willis, et a donné naissance à des théories telle que la phrénologie.

La phrénologie

« J’ai rarement vu un crâne aussi dolichocéphalique que le vôtre, ni des bosses supra-orbitales aussi développées. Voulez-vous me permettre de promener mon doigt sur votre suture pariétale ? Un moulage de votre crâne, monsieur, en attendant la pièce originale, ferait l’ornement d’un musée d’anthropologie. Loin de moi toute pensée macabre ! Mais je convoite votre crâne. »

Ce sont là les premiers mots que Mortimer adresse au célèbre détective Sherlock Holmes dans Le Chien des Baskerville(6). Arthur Conan Doyle reprend ici le lexique de la phrénologie (du grec phren, « cerveau », et logos, « connaissance »), une théorie selon laquelle la forme du crâne reflète la personnalité, le caractère et certaines compétences de la personne. Cette discipline rencontrait une audience assez large dans divers milieux au xixe siècle : la reine Victoria elle-même a fait analyser la boîte crânienne de ses enfants par un praticien phrénologue. AuXIXe siècle et encore au début du XXe siècle, la phrénologie a tant le vent en poupe qu’on la trouve mentionnée chez des auteurs tels que Mark Twain ou Balzac. Bianchon, le grand médecin de La Comédie humaine, décrit le père Goriot de la sorte : « Moi qui étudie le système de Gall, je lui [Goriot] trouve les bosses de Judas. […] ; je lui ai pris la tête : il n’y a qu’une bosse, celle de la paternité(7) ». Le « Gall » que mentionne Balzac à travers Bianchon est Franz Gall. Ce médecin viennois émit l’hypothèse dans les années 1790 que les différentes facultés mentales d’un individu humain seraient produites respectivement dans différents organes du cerveau, mesurables par palpation du crâne. Gall s’appuyait sur des observations « empiriques » : par exemple, ses camarades de classe possédant les meilleures capacités à retenir présentaient des yeux proéminents et de larges fronts. Ses diverses conjonctures le menèrent à déterminer 27 facultés mentales identifiables grâce à la crânioscopie. On y trouvait aussi bien la sagesse que l’estime de soi ou la capacité à déterminer les poids et les forces par la manipulation des objets physiques. Gall travaillait avec le médecin Johann Spurzheim et, ensemble, ils vont expérimenter, développer et promouvoir leur approche. Le terrain avait été préparé quelques décennies plus tôt par le Suisse Johann Lavater, qui avait fondé la physiognomonie à la fin du xviiie siècle, une discipline proche qui prétendait pouvoir définir le caractère d’une personne par l’étude de son visage et de ses mimiques. Balzac cite aussi ce dernier dans Le Père Goriot.

Si la phrénologie sut séduire le grand public auprès duquel elle rencontra un certain succès, accaparant une place de choix dans les croyances populaires, elle ne fut jamais considérée comme une hypothèse crédible par les scientifiques, au grand dam de Gall. Il se vit d’ailleurs refuser plusieurs fois son admission à l’Académie des sciences de Paris. Et à juste titre ! Au-delà des problèmes de méthodologie et d’hypothèses hasardeuses, les recherches scientifiques nous ont confirmé qu’il n’existe pas de « bosse des maths » et que la forme du crâne ne reflète en rien l’anatomie cérébrale. Cela n’a pas empêché les thèses phrénologiques de se répandre pour justifier le racisme et l’esclavage ou affirmer la supériorité masculine. Les théories de Gall, bien que discréditées, s’instillèrent si bien dans les esprits qu’elles influèrent malgré tout sur la direction que prit la recherche scientifique concernant le fonctionnement du cerveau. Quatre croyances principales se sont ainsi implantées et nous orientent encore aujourd’hui.

La première de ces croyances identifie le cerveau comme l’organe responsable de notre identité et chargé de piloter notre corps. La deuxième affirme que nos capacités sont localisées dans le cerveau ; qu’il existe des aires responsables des différentes fonctions psychologiques et physiologiques que nous possédons. La troisième de ces idées présume que ces fonctions peuvent potentiellement être mesurées et que nous pouvons ainsi évaluer nos capacités. La quatrième et dernière estime que le cerveau humain ne serait pas très différent de celui des autres animaux. Selon Gall, nous partageons 19 de nos 27 fonctions cérébrales – cartographiées par ses soins, telles que le penchant pour le sexe, le talent musical ou le génie mathématique, l’instinct de propriété, la tendance au vol… – avec les animaux, quels qu’ils soient.

Un des plus féroces contradicteurs de Gall fut le médecin français Marie-Jean-Pierre Flourens, membre de l’Académie des sciences, un des fondateurs de la science expérimentale du cerveau. Il publia Examen de la phrénologie en 1842 et se montra formel : la phrénologie ne repose sur aucune donnée expérimentale. Flourens mena ses expériences sur un grand nombre d’animaux, principalement des oiseaux, en opérant différentes lésions sur leur cerveau et en observant les changements ainsi provoqués. Il en déduisit que seules les fonctions les plus primitives telles que le mouvement ou les besoins physiologiques sont localisées alors que toutes les autres fonctions sont distribuées : elles ne prennent pas leur source dans une zone spécifique du cerveau, mais impliquent divers réseaux de neurones plus ou moins éloignés les uns des autres. Ainsi naissait l’approche distribuée de nos fonctions en opposition à la vision localiste, débat qui se poursuit de nos jours.

Localistes contre distributistes

À la suite des travaux de Flourens, deux camps se sont donc formés : d’un côté les défenseurs d’un fonctionnement distribué du cerveau, représentés par Flourens et, de l’autre, les partisans de la localisation des fonctions cérébrales qu’avait proposée Gall, position soutenue par un de ses anciens étudiants : Jean-Baptiste Bouillaud. Ce dernier rejetait la méthode phrénologique, comme la majorité de ses pairs, mais pensait qu’il y avait de bonnes raisons de supposer que nos fonctions étaient localisées. En 1825, il présente un rapport à l’Académie royale de médecine exposant plusieurs cas de personnes ayant perdu la capacité de parler mais conservé celle de comprendre le langage. Les études post-mortem de leur cerveau montraient une lésion similaire dans une partie du lobe frontal. Bouillaud en conclut que Gall avait raison et que l’hypothèse de la localisation était la bonne.

À la même époque, ce même débat eut lieu à quelques rues de là, à la Société d’anthropologie de Paris, fondée par Paul Broca(8). Cet illustre médecin et anatomiste, à qui l’on doit nombre d’avancées dans diverses disciplines médicales, était également un anthropologue aux motivations plus sombres… Il s’intéressait à l’étude comparative de la taille des cerveaux et de la forme de la boîte crânienne pour, entre autres, démontrer la supériorité des Blancs sur les peuples présentant un taux de mélanine plus élevé dans leur épiderme. Broca défendait des hypothèses sexistes et racistes, et sa vision du monde orientait ses travaux(9). En 1861, il organise un débat sur les liens entre la taille du cerveau et les capacités mentales au cours duquel la question de la localisation versus le fonctionnement distribué du cerveau soulève les passions. Le gendre de Bouillaud, Ernest Auburtin, y présente le cas d’un patient parisien qui avait fait une tentative de suicide au pistolet. La blessure avait complètement exposé son lobe frontal. Au cours du traitement, Auburtin conduisit une expérience aussi horrifique qu’efficace pour sa démonstration. Avec une large spatule, il appuya sur la partie antérieure du lobe frontal du patient et remarqua que la capacité à produire des mots disparaissait alors immédiatement, coupant net la phrase émise à cet instant. Le patient devenait muet. Plus important encore, la faculté revenait dès qu’il relâchait la pression. Son beau-père, Bouillaud, semblait avoir raison : la capacité du langage articulé se trouvait dans le lobe frontal.

C’est pourtant Broca qui entra dans les livres de médecine pour sa découverte de la zone du cerveau responsable de la production du langage. Quelques mois plus tard, le hasard lui fit rencontrer Louis Leborgne, patient à l’hôpital Bicêtre, qui se trouvait dans l’incapacité de prononcer d’autres mots que « tan », qui devint son surnom. Sa compréhension de ce qu’on lui disait n’était cependant en rien altérée. Leborgne était atteint de gangrène et décéda quelques jours après sa rencontre avec Broca. Intrigué et se souvenant de l’exposé d’Auburtin, Broca procéda à une autopsie du cerveau de Leborgne et découvrit une lésion frontale. Toutefois, Broca se montra très précautionneux quant aux conclusions qu’il pouvait tirer de cette découverte. Un autre cas se présenta à Broca : Lazare Lelong, 84 ans, qui ne pouvait produire que cinq mots : « Lelo » (probablement son nom), « oui », « non », « toujours » et « trois ». Après sa mort, Broca constata une lésion frontale similaire à celle de Leborgne, mais la prudence restait de mise, d’autant plus que la vision distribuée de Flourens était encore dominante. Au cours des deux années suivantes, Broca accumula les données de douze patients présentant tous des problèmes de production du langage et trouva des lésions frontales localisées dans l’hémisphère gauche. Il publia ses découvertes en 1865 dans son article « Sur le siège de la faculté du langage articulé » dans lequel il spécifia la localisation de l’aire de l’articulation du langage, qui sera connue sous le nom d’aire de Broca. Ses travaux ont eu un tel impact qu’une partie des cerveaux des patients aphasiques de Broca sont préservés et accessibles pour observation à l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. La vision localiste regagnait du terrain.

Quelques années plus tard, un jeune médecin allemand, Carl Wernicke, allait faire une série de découvertes qui, comme c’est souvent le cas en science, complexifieraient le débat. En 1874, il rencontra une patiente qui, presque à l’inverse des patients de Broca, pouvait produire du langage mais en avait perdu la compréhension. Wernicke en déduisit que les fonctions liées au langage se trouvaient réparties entre diverses aires dans le cerveau. Depuis, la zone que l’on pense responsable de la compréhension du langage porte le nom d’aire de Wernicke. Les expériences vont se poursuivre et la vision localisée du fonctionnement du cerveau ne va cesser de gagner du terrain. À la fin du XIXe siècle, elle est la vision dominante, et elle persiste encore mais de plus en plus de données viennent contredire cette conception et les scientifiques aujourd’hui réfléchissent en termes de « réseaux impliqués dans le langage », les aires de Broca et de Wernicke appartenant à ceux-ci.

Mais surtout, la vision localiste reste bien ancrée dans l’esprit du grand public. Elle s’accompagne souvent d’une vision latéralisée, séparant hémisphères droit et gauche du cerveau et associant à chacun des fonctions et caractéristiques précises.

La théorie des deux cerveaux

Le cerveau est constitué, physiologiquement, sur un principe symétrique (comme l’essentiel de notre corps) : deux hémisphères (un gauche et un droit) liés par une structure que l’on appelle le corps calleux. À la suite des théories localistes, cette caractéristique cérébrale a conduit à l’hypothèse latéraliste : chacun de nos hémisphères abriterait des fonctions spécifiques, indépendantes de l’autre. Des opérations du cerveau sont venues appuyer cette thèse. Jusqu’à récemment, on pratiquait quasi systématiquement la callosotomie chez des patients épileptiques, et dans certains cas, à défaut d’alternatives, on continue à le faire. Cette opération chirurgicale consiste à sectionner, partiellement ou totalement, le corps calleux, afin de déconnecter l’hémisphère gauche de l’hémisphère droit. Cette pratique s’est développée dans les années 1950 notamment avec les travaux du neuropsychologue et neurophysiologiste Roger Sperry, qui avait découvert, en sectionnant le corps calleux de singes, que cela n’avait pratiquement aucun impact notable sur leur comportement général. Michael Gazzaniga, étudiant de Sperry, a opéré des callosotomies sur des patients souffrant d’épilepsie. Ces patients allaient relativement bien et l’opération semblait traiter certaines de leurs crises épileptiques. Gazzaniga, à l’occasion de ses opérations, voulait étudier la communication et le traitement mono-hémisphérique des informations. Il espérait ainsi parvenir à une meilleure compréhension de la latéralisation. En effet, le corps est contrôlé de manière controlatérale : l’hémisphère gauche contrôle la partie droite du corps et vice versa. Sperry avait par exemple déterminé que si le langage est souvent latéralisé à gauche, la perception spatiale est plutôt latéralisée à droite. Partant de là, une extension s’est effectuée, l’hémisphère gauche s’est vu associé au langage et aux fonctions analytiques et de compréhension, et le droit à la perception et aux fonctions créatives. Mais, comme c’est souvent le cas avec de nouvelles données, le passage entre la recherche et la communication au grand public ne s’est pas très bien passé et les découvertes sur la latéralisation ont muté en un système binaire qui oppose nos capacités analytiques et nos capacités créatives. De plus, le mot « hémisphère » a été remplacé par « cerveau » et un modèle a émergé dans lequel notre « cerveau droit » serait responsable des pensées intuitives, du non-verbal, des émotions, alors que le gauche serait plus précautionneux, logique, rationnel.

Mais cette idée ne s’appuie sur aucune preuve scientifique ! Que ce soit au temps de Broca ou de Gazzaniga, et jusqu’à la littérature scientifique contemporaine, même les défenseurs les plus localistes n’ont jamais prétendu avoir découvert une latéralisation complète de nos fonctions. Aucune lésion hémisphérique connue n’a par exemple fait perdre à une personne sa capacité « créative ». On prétend aussi que l’hémisphère droit est en charge de la perception spatiale, mais certaines données scientifiques indiquent que l’hémisphère gauche est impliqué dans la localisation des objets dans l’espace(10). Les fonctions sont donc distribuées et les deux hémisphères travaillent de concert sur les divers paramètres d’une même fonction complexe. La réduction hémisphérique dont il est si souvent question dans les discours sur le cerveau ne tient pas.

Pour pouvoir prétendre à une latéralisation de nos fonctions, il faut d’abord les définir et les délimiter, et cela n’est pas si simple. Par exemple, pour peindre ses visages constitués de fruits, Arcimboldo ne devait-il pas être aussi méthodique, respectueux des principes géométriques et spatiaux (proportions, perspective…) que créatif ? Lorsque Benjamin Franklin, en 1752, essaie de capturer un éclair dans une bouteille en envoyant son cerf-volant au milieu d’un orage, était-il analytique et rationnel ou intuitif et créatif ? L’opposition binaire entre ces catégories ne reflète pas leur usage ni les liens étroits qu’elles entretiennent.

D’ailleurs, un autre découpage est venu concurrencer celui du cerveau gauche et du cerveau droit auprès du grand public. Le cerveau n’est plus théoriquement découpé en deux parties, mais en trois !

La théorie des trois cerveaux

Charles Darwin publia L’Origine des espèces en 1859, pavant la route de la théorie de l’évolution. Quelques années plus tard, l’hypothèse évolutionniste était acceptée par la grande majorité de la communauté scientifique. Cependant, diverses interprétations spécifiques de cette théorie de l’évolution vont se concurrencer et ce n’est qu’au milieu du XXe siècle que la théorie se stabilise et se voit appliquée à de multiples champs du vivant. Les neurosciences n’échappent pas à l’évolutionnisme. Parmi les chercheurs qui travaillaient sur ces approches, on peut citer Paul MacLean, médecin et neuroscientifique, à l’origine du mythe du cerveau triunique, encore bien présent. Il postule que notre cerveau s’est développé au cours de l’évolution en étages : un complexe reptilien, le plus ancien ; un complexe paléomammalien, un peu plus récent et qu’on partage avec les autres mammifères et, enfin, un complexe néomammalien, la toute nouvelle addition évolutionniste que seuls certains mammifères développés, notamment les humains, posséderaient. MacLean commence à poser les bases de son modèle dans les années 1960, il devient directeur du Laboratory of Brain Evolution and Behavior en 1971 et publie en 1990 le fruit de toutes ses recherches sur le sujet dans le grand ouvrage de sa vie : The Triurne Brain in Evolution(11).

Dans son modèle, chaque couche est en charge de fonctions différenciées, on retrouve donc une vision localisée du fonctionnement cérébral, qui se cartographie non plus en deux (droite/gauche), mais en trois niveaux correspondant à trois « étages » cérébraux distincts. Le complexe reptilien, composé des ganglions de la base et du tronc cérébral, serait responsable de nos comportements instinctifs, d’agression, de domination, de territorialité, bref de nos pulsions primitives ; le complexe paléomammalien, que MacLean appelle aussi système limbique, composé du septum, de l’amygdale, de l’hypothalamus, de l’hippocampe et du cortex cingulaire, serait responsable de nos émotions et de notre motivation ; et, enfin, le complexe néomammalien, composé du néocortex, serait responsable de compétences réservées à un nombre restreint d’espèces, au sommet desquelles se tiendraient les humains avec le langage, l’abstraction, la planification ou le raisonnement. On renoue ici avec une séparation et une hiérarchisation très anciennes : la raison – supérieure, pondérée et réfléchie – doit dominer et maîtriser les instincts et les émotions perturbatrices. Désormais, les instincts, rattachés au complexe reptilien, et les émotions, appartenant au complexe paléomammalien, relèvent de couches primitives et inférieures de notre cerveau, et notre cognition – plus récente, valorisée et différenciante – possède un ascendant sur eux.

Le cerveau triunique va rapidement rencontrer un certain succès auprès du grand public grâce à son approche d’apparence rigoureuse et scientifique : le modèle de MacLean se base sur des travaux d’anatomie comparative et des travaux évolutionnistes. Une telle approche du développement cérébral pourrait théoriquement être cohérente, mais son application dans le modèle triunique est erronée. Le modèle de MacLean perdure bien qu’il n’ait jamais vraiment été adopté par les chercheurs en neurobiologie. Il a même été assez vite rejeté par la communauté scientifique. Aucune partie de notre cerveau n’est venue s’ajouter spontanément à un ensemble préexistant qui se serait révélé insuffisant, ou trop limité. Le cerveau ne s’est pas développé en strates à l’image des couches géologiques, et l’évolution est beaucoup plus chaotique qu’on pourrait le penser(12). En général, l’évolution opère par le développement de l’existant, comme c’est le cas pour nos autres organes ou membres. Ainsi, notre coccyx est probablement la transformation d’une queue qui s’est rétrécie jusqu’à disparaître. De la même manière, notre cortex n’est pas une structure qui est venue s’ajouter spontanément à un complexe néomammalien : quasiment tous les vertébrés possèdent des structures comparables à notre cortex, et certains chercheurs(13) pensent que ce dernier pourrait être antérieur à l’apparition des vertébrés. Ensuite, le développement du système nerveux ne s’est pas fait de manière linéaire, des organismes les plus simples aux plus complexes. Il s’est déployé selon un cheminement nébuleux constitué de lignes indépendantes, de fausses routes et de recombinaisons. Par exemple, certains céphalopodes possèdent des systèmes nerveux très complexes et très différents des nôtres alors qu’ils sont plus anciens, et on retrouve cette complexité chez certains insectes ou oiseaux. Enfin, notre cortex préfrontal n’est pas du tout spécifique à notre espèce, tous les mammifères en possèdent un. L’idée d’un cerveau se construisant en couches successives et gagnant en complexité au fur et à mesure de son développement et de celui de l’espèce est donc invalidée. Complexité du système et « intelligence/développement » de l’espèce ne sont pas nécessairement corrélées. L’évolution des systèmes cérébraux des diverses espèces s’est faite de manière confuse et désordonnée à partir de structures existantes sans que l’on puisse distinguer de phases successives claires liées à l’apparition de zones spécifiques.

Pourtant, en 2020, dans leur article « Votre cerveau n’est pas un ognon avec un petit reptile à l’intérieur »(14), Joseph Cesario et ses collègues du département de psychologie de l’université de Michigan révèlent que le modèle de MacLean est retrouvé dans nombre de manuels universitaires de psychologie : sur vingt livres introductifs publiés entre 2009 et 2017, 14 parlaient de l’évolution du cerveau et 12 le faisaient avec une notion erronée.

Au-delà de ces différentes visions, le modèle localiste a aussi prospéré sous l’impulsion de l’imagerie cérébrale.

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NOTES

1. Les neurosciences sont les études du système nerveux, aussi bien de sa structure que de son fonctionnement. On abordera principalement dans cet ouvrage les neurosciences cognitives qui se focalisent surtout sur le cerveau et le système nerveux central.

2. Ce retour historique se base notamment sur le livre de Matthew Cobb, The Idea of the Brain: The Past and Future of Neuroscience, Profile Books, 2020.

3. Abu Ali al-Hasan Ibn al-Haytham, né en 965 à Bassora, dans l’actuel Irak, décédé au Caire en 1040, et connu en Occident sous le nom d’Alhazen, est un savant et philosophe, mathématicien, physiologiste et physicien.

4. René Descartes, Discours de la méthode, 1637. Il s’agit de la deuxième règle de la méthode cartésienne, qui divise le complexe en éléments simples.

5. Melchisédech Thévenot, né vers 1620, mort à Issy en 1692, écrivain et physicien français. Humaniste, il créa chez lui un cercle de savants qui, associé à d’autres, formera l’Académie des sciences en 1666.

6. Arthur Conan Doyle, Le Chien des Baskerville, 1902.

7. Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835.

8. Paul Broca (1824-1880), médecin praticien, fut chirurgien des hôpitaux, vice-président du Conseil général des hôpitaux, président de la Société de chirurgie, membre de l’Académie de médecine… Il créa la chirurgie moderne du cerveau et fonda la Société d’anthropologie en 1859.

9. Les mesures de Broca ainsi que son approche furent réfutées plus de cent ans plus tard par Stephen Jay Gould dans La Mal-mesure de l’homme, 1981.

10. Langdon, D., Warrington, EK., « The role of the left hemisphere in verbal and spatial reasoning tasks », Cortex, vol. 36, no5, p. 691-702, 2000. https://doi.org/10.1016/S0010-9452(08)70546-X

11. Paul D. MacLean, The Triune Brain in Evolution: Role in Paleocerebral Functions, Springer US, 1990.

12. À ce sujet, voir : Hain, D., Gallego-Flores, T., Klinkmann, M., et al., « Molecular diversity and evolution of neuron types in the amniote brain », Science, vol. 377, sept. 2022. https://doi.org/10.1126/science.abp8202

13. Briscoe, S. D., & Ragsdale, C. W., « Evolution of the chordate telencephalon », Current Biology, vol. 29, no13, R647-R662, 2019. https://doi.org/10.1016/j.cub.2019.05.026

14. Cesario, J., Johnson, D. J., & Eisthen, H. L., « Your Brain Is Not an Onion With a Tiny Reptile Inside », Current Directions in Psychological Science, vol. 29, no3, juin 2020. https://doi.org/10.1177/0963721420917687

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REVUE DE PRESSE

Albert Moukheiber pour « Neuromania » : « Notre cerveau est beaucoup plus complexe qu’on l’imagine » / Radio France / France Inter, Publié le vendredi 13 septembre 2024

Neuromania: Le vrai du faux sur notre cerveau, Planetesante.ch, Dernière mise à jour 11/11/24 | Audio

Autour de la question, le magazine de toutes les sciences / Pourquoi tant d’idées reçues sur le cerveau ? Radio France International, Publié le : 16/09/2024 – 12:27

Albert Moukheiber : “le cerveau est instrumentalisé à des fins idéologiques ou mercantiles”, Bon Pote, 27/09/2024

Neuromanie : un vrai casse-tête ? Radio, France, Publié le mercredi 8 janvier 2025

Neurosciences : le cerveau devenu argument marketing « alors que souvent, ce n’est pas là que ça se joue », RTBF ACTU, 8 oct. 2024

Comment se fabriquent les idées reçues à propos du cerveau ? Radio France / France Culture, Publié le samedi 19 octobre 2024


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Journée professionnelle académique 25/01/2019 – Atelier Canopé 13 Marseille, Apprendre à apprendre : Neurosciences et pédagogie, Albert Moukheiber – L’importance du doute de soi, – Transcription de l’intervention

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Albert Moukheiber

Description : Français : Albert Moukheiber en 2024. Auteur : K192837 (Wikipédias).
Description : Français : Albert Moukheiber en 2024. Auteur : K192837 (Wikipédias).

 

Crédit photo : ©Bojana Tatarska/Allary Éditions
Crédit photo : ©Bojana Tatarska/Allary Éditions

« Albert Moukheiber est Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien. Il est l’un des fondateurs de Chiasma, collectif de neuroscientifiques s’intéressant à la façon dont se forment nos opinions. Il est l’auteur d’un premier essai à succès Votre cerveau vous joue des tours (Allary Éditions, 2019), en cours d’adaptation pour Arte et traduit dans 12 langues. Son dernier livre paru est Neuromania (2024). » Source : © Allary Editions.

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Mon rapport de lecture du livre

Neuromania

Le vrai du faux sur votre cerveau

Albert Moukheiber

Allary Éditions, 2024

« On ne peut pas réduire tous les problèmes à l’individu et à son cerveau, ni faire dire aux neurosciences et aux sciences cognitives ce qu’elles ne disent pas ». lit-on en quatrième de couverture de l’essai NEUROMANIA de ALBERT MOUKHEIBER docteur en neurosciences et psychologue clinicien. Au programme : distinguer le vrai du faux sur notre cerveau. Je ne savais pas que ces sciences étaient elles aussi victimes de désinformation et de raccourcis trompeurs dans les médias et ainsi au sein de nos propres croyances sur le cerveau. L’auteur note aussi une approche éhontée des neurosciences et des sciences cognitives dans le développement personne1.

Aujourd’hui, tout, ou presque, semble devoir trouver son explication dans le cerveau. Nos bonheurs, nos émotions, nos addictions, nos peurs, nos croyances, nos performances, notre capacité ou incapacité à changer ne seraient qu’un effet des interactions de nos neurones.

On peut évidemment se réjouir que les neurosciences1 et les sciences cognitives, des disciplines encore jeunes, aient gagné en si peu de temps l’intérêt du grand public. Elles ont, de fait, réalisé des avancées spectaculaires ces dernières années, notamment dans le traitement des maladies neurodégénératives. Et nous n’en sommes qu’au début. Mais en tant que neuroscientifique, et comme beaucoup de mes confrères et consœurs, je m’inquiète de cette prolifération de discours sur le cerveau, de cette neuromania, car elle se fait au prix de raccourcis, d’approximations, voire de contre-vérités.

(…)

Cela est d’autant plus important que cette neuromania installe l’idée que, de l’intime au politique, tout s’éclaire par le cerveau. Or, celui-ci n’est pas le bon niveau explicatif pour beaucoup de nos comportements individuels et collectifs. Tout réduire à nos neurones revient, dans certains cas, à vouloir expliquer le fonctionnement d’une voiture en étudiant au microscope les atomes de carbone qui la composent. Le réductionnisme est l’un des moteurs de la science, il a certes permis des avancées fantastiques en neurosciences, mais il provoque une myopie sur des sujets comme les addictions, les douleurs, les maladies psychosomatiques, les fake news… Pour bien comprendre les phénomènes humains et sociaux, il est parfois nécessaire d’élargir la focale : penser le cerveau non pas dans un bocal mais en lien avec le corps, avec son contexte, et ne pas réduire tous les problèmes à l’individu et à son cerveau. Les chercheurs et les scientifiques sont les premiers à le dire. Il est donc important de les écouter pour démêler le vrai du faux dans cette profusion de discours sur le cerveau.

____________

NOTE

1 Les neurosciences sont les études du système nerveux, aussi bien de sa structure que de son fonctionnement. On abordera principalement dans cet ouvrage les neurosciences cognitives qui se focalisent surtout sur le cerveau et le système nerveux central.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Introduction, Éditions Allary, 2024, p. 9.

Je m’intéresse aux neurosciences depuis les 1990. J’ai toute une collection d’éditions spéciales de magazines consacrés au cerveau. J’ai lu aussi avec beaucoup d’attention les livres L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE – COMMENT TRANSFORMER SES ÉMOTIONS EN INTELLIGENCE de DANIEL GOLEMAN paru en 1997, L’ERREUR DE DESCARTES – LA RAISON DES ÉMOTIONS de ANTONIO R. DAMASCIO paru en 1994 et d’autres livres au sujet des neurosciences. Ma lecture de NEUROMANIA a remis drastiquement les pendules à l’heure et j’en remercie l’auteur ALBERT MOUKHEIBER.

Les premières tentatives systématiques de percer les mystères du cerveau de manière méthodique apparaissent au XVIIe siècle avec la parution de trois ouvrages : L’Homme (posth. 1662) de René Descartes ; Cerebri anatome (1664) de Thomas Willis et Discours sur l’anatomie du cerveau (1669) de Nicolas Sténon. On y trouve les bases des débats philosophiques et scientifiques qui vont fonder pour quatre siècles nos connaissances du sujet, que ce soit sur la nature de l’esprit ou le fonctionnement du cerveau. Nous avons ainsi hérité d’un certain nombre d’hypothèses fausses auxquelles nous prêtons encore foi aujourd’hui. (…)

(…)

Ainsi, en 1665, au domicile de Melchisédech Thévenot5, Sténon mettait en œuvre sa méthode face à un groupe de savants et opérait la dissection d’un cerveau humain. Sténon affirmait que « le cerveau est une machine » et qu’on devait donc l’aborder comme telle, pièce par pièce, en tentant de comprendre la fonction de chaque élément. Il pensait qu’une fois ce travail accompli, les autres mystères, comme les localisations et les aires cérébrales, se trouveraient résolus d’eux-mêmes.

Cette approche qui consiste à réduire des phénomènes complexes à leurs composants les plus simples s’appelle le « réductionnisme », une sorte de découpage à la plus petite entité pour ensuite tenter de reconstituer et comprendre le tout.

Cette approche qui consiste à réduire des phénomènes complexes à leurs composants les plus simples s’appelle le « réductionnisme », une sorte de découpage à la plus petite entité pour ensuite tenter de reconstituer et comprendre le tout. Associée à la vision mécaniste de Sténon, elle a constitué la feuille de route des neurosciences depuis et a permis des bonds de compréhension fulgurants, mais conduit aussi aujourd’hui à des impasses. Elle est pourtant encore largement suivie. Elle s’est tant et si bien implantée dans l’imaginaire collectif qu’elle continue d’influencer et d’orienter les travaux des scientifiques. L’approche mécaniste s’est vue – et se voit encore – souvent associée à une vision localiste ou localisée, à l’image de celle proposée par Willis, et a donné naissance à des théories telle que la phrénologie.

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NOTE

5 Melchisédech Yhévenot, né vers 1620, mort à Issy en 1692, écrivain et physicien français. Humaniste, il créa chez lui un cercle de savants qui, associé à d’autres, formera l’Académie des sciences en 1666.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie I, Aux origines du réductionnisme : une brève histoire du cerveau², La méthode cartésienne, Éditions Allary, 2024, pp. 14-15.

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NOTE

² Ce retour historique sur base notamment sur le livre de Matthew Cobb, The Idea of the Brain : The Past and Future of Neuroscience, Profile Books, 2020.

P.S.: Les liens et l’encadré dans la citation sont de nous.

Je ne suis ni savant ni scientifique mais il me fut enseigné très jeune que le tout est supérieur à la somme de ses parties. Il me suffisait, disait-on, de prendre en considération les ingrédients d’un gâteau pour comprendre. Mais peu importe car ce souvenir remonte loin dans le temps.

Albert Moukheiber met en cause le « réductionnisme » qui, associé à l’approche mécaniste, « a donné naissance à des théories telle que la phrénologie » : « (…) une théorie selon laquelle la forme du crâne reflète la personnalité, le caractère et certaines compétences de la personne ». L’hypothèse fut émise dans les années 1790 par le médecin viennois Franz Gall à l’effet « que les différentes facultés mentales d’un individu humain seraient produites respectivement dans différents organes du cerveau, mesurables par palpitation du crâne ».

Si la phrénologie sut séduire le grand public auprès duquel elle rencontra un certain succès, accaparant une place de choix dans les croyances populaires, elle ne fut jamais considérée comme une hypothèse crédible par les scientifiques, au grand dam de Gall. Il se vit d’ailleurs refuser plusieurs fois son admission à l’Académie des sciences de Paris. Et à juste titre ! Au-delà des problèmes de méthodologie et d’hypothèses hasardeuses, les recherches scientifiques nous ont confirmé qu’il n’existe pas de « bosse des maths » et que la forme du crâne ne reflète en rien l’anatomie cérébrale. Cela n’a pas empêché les thèses phrénologiques de se répandre pour justifier le racisme et l’esclavage ou affirmer la supériorité masculine. Les théories de Gall, bien que discréditées, s’instillèrent si bien dans les esprits qu’elles influèrent malgré tout sur la direction que prit la recherche scientifique concernant le fonctionnement du cerveau. Quatre croyances principales se sont ainsi implantées et nous orientent encore aujourd’hui.

La première de ces croyances identifie le cerveau comme l’organe responsable de notre identité et chargé de piloter notre corps. La deuxième affirme que nos capacités sont localisées dans le cerveau ; qu’il existe des aires responsables des différentes fonctions psychologiques et physiologiques que nous possédons. La troisième de ces idées présume que ces fonctions peuvent potentiellement être mesurées et que nous pouvons ainsi évaluer nos capacités. La quatrième et dernière estime que le cerveau humain ne serait pas très différent de celui des autres animaux. Selon Gall, nous partageons 19 de nos 27 fonctions cérébrales – cartographiées par ses soins, telles que le penchant pour le sexe, le talent musical ou le génie mathématique, l’instinct de propriété, la tendance au vol… – avec les animaux, quels qu’ils soient.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie I, Aux origines du réductionnisme : une brève histoire du cerveau², La phrénologie, Éditions Allary, 2024, pp. 18-19.


Anatomie et physiologie du système nerveux en général, et du cerveau en particulier, avec des observations sur la possibilité de reconnaître plusieurs dispositions intellectuelles et morales de l’homme et des animaux par la configuration de leurs têtes / Par F. J. Gall et G. Spurzheim. Gall, F. J. (Franz Joseph), 1758-1828. Date: 1810-1819

Credit: Anatomie et physiologie du système nerveux en général, et du cerveau en particulier, avec des observations sur la possibilité de reconnoître plusieurs dispositions intellectuelles et morales de l'homme et des animaux par la configuration de leurs têtes / Par F. J. Gall et G. Spurzheim. Wellcome Collection. Source: Wellcome Collection.
Pl. LXXXII. Fig. 1. Bruegel / Fig. 2. Colomb / Fig. 3. Galilée / Fig. 4. Lalande / Fig. 5. Descartes / Fig. 6. Bacon – Anatomie et physiologie du système nerveux en général et du cerveau en particulier, avec des observations sur la possibilité de reconnaître plusieurs dispositions intellectuelles et morales de l’homme et des animaux par la configuration de leurs têtes. Quatrième volume. Source: Université Paris Cité.

Voir le livre sur Gallica.


Classement phrénologie du XIXe siècle -  From People's Cyclopedia of Universal Knowledge (1883). Source : Wikipédia.
Classement phrénologie du XIXe siècle – From People’s Cyclopedia of Universal Knowledge (1883). Source : Wikipédia.

Illustration et définition de la phrénologie, Dictionnaire Webster 1895
Illustration et définition de la phrénologie, Dictionnaire Webster 1895. Source : Wikipédia.

Pour le moins que l’on soit curieux, on a vu de telles illustration du cerveau au cours de notre adolescence. Ce fut mon cas et elles me laissèrent perplexes. Mais Albert Moukheiber a bien raison de dire que : « Les théories de Gall, bien que discréditées, s’instillèrent si bien dans les esprits qu’elles influèrent malgré tout sur la direction que prit la recherche scientifique concernant le fonctionnement du cerveau. » Albert Moukheiber nomme de cette quête de localisation dans le cerveau « la vision localiste ». Parlant des recherches de Paul Broca et de Carl Wernicke sur la localisation du langage dans le cerveau, il écrit :

(…) Les expériences vont se poursuivre et la vision localisée du fonctionnement du cerveau ne va cesser de gagner du terrain. À la fin du XIXe siècle, elle est la vision dominante, et elle persiste encore mais de plus en plus de données viennent contredire cette conception et les scientifiques aujourd’hui réfléchissent en termes de « réseaux impliqués dans le langage », les aires de Broca et de Wernicke appartenant à ceux-ci.

Mais surtout, la vision localiste reste bien ancrée dans l’esprit du grand public. Elle s’accompagne souvent d’une vision latéralisée, séparant hémisphères droit et gauche du cerveau et associant à chacun des fonctions et caractéristiques précises.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie I, Aux origines du réductionnisme : une brève histoire du cerveau², Les localistes contre distributrices, Éditions Allary, 2024, pp. 22-23.

Cette question des hémisphères droit et gauche, bien ancrée en mon esprit, avant la lecture de NEUROMANIA, a trouvé un développement inattendu : ce n’est pas vrai !

(…) En effet, le corps est contrôlé de manière controlatérale : l’hémisphère gauche contrôle la partie droite du corps et vice versa. Sperry avait par exemple déterminé que si le langage est souvent latéralisé à gauche, la perception spatiale est plutôt latéralisée à droite. Partant de là, une extension s’est effectuée, l’hémisphère gauche s’est vu associé au langage et aux fonctions analytiques et de compréhension, et le droit à la perception et aux fonctions créatives. Mais, comme c’est souvent le cas avec de nouvelles données, le passage entre la recherche et la communication au grand public ne s’est pas très bien passé et les découvertes sur la latéralisation ont muté en un système binaire qui oppose nos capacités analytiques et nos capacités créatives. De plus, le mot « hémisphère » a été remplacé par « cerveau » et un modèle a émergé dans lequel notre « cerveau droit » serait responsable des pensées intuitives, du non-verbal, des émotions, alors que le gauche serait plus précautionneux, logique, rationnel.

Mais cette idée ne s’appuie sur aucune preuve scientifique !

Mais cette idée ne s’appuie sur aucune preuve scientifique ! Que ce soit au temps de Broca ou de Gazzaniga, et jusqu’à la littérature scientifique contemporaine, même les défenseurs les plus localistes n’ont jamais prétendu avoir découvert une latéralisation complète de nos fonctions. Aucune lésion hémisphérique connue n’a par exemple fait perdre à une personne sa capacité « créative ». On prétend aussi que l’hémisphère droit est en charge de la perception spatiale, mais certaines données scientifiques indiquent que l’hémisphère gauche est impliqué dans la localisation des objets dans l’espace(10). Les fonctions sont donc distribuées et les deux hémisphères travaillent de concert sur les divers paramètres d’une même fonction complexe. La réduction hémisphérique dont il est si souvent question dans les discours sur le cerveau ne tient pas.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie I, Aux origines du réductionnisme : une brève histoire du cerveau², La théorie des deux cerveaux, Éditions Allary, 2024, pp. 24-25.

P.S. : L’encadré est de nous.

Juste pour cette mise au point, il vaut la peine de lire NEUROMANIA. On comprends qu’il nous faut nous débarrasser des présupposés même dans le domaine d’une science que je croyais exactes, du moins en apparence. Car il y a des mythes, même en science.

D’ailleurs, un autre découpage est venu concurrencer celui du cerveau gauche et du cerveau droit auprès du grand public. Le cerveau n’est plus théoriquement découpé en deux parties, mais en trois !

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie I, Aux origines du réductionnisme : une brève histoire du cerveau², La théorie des deux cerveaux, Éditions Allary, 2024, p. 26.

Wow ! Nous voilà avec « La théorie des trois cerveaux » !

Charles Darwin publia L’Origine des espèces en 1859, pavant la route de la théorie de l’évolution. Quelques années plus tard, l’hypothèse évolutionniste était acceptée par la grande majorité de la communauté scientifique. Cependant, diverses interprétations spécifiques de cette théorie de l’évolution vont se concurrencer et ce n’est qu’au milieu du XXe siècle que la théorie se stabilise et se voit appliquée à de multiples champs du vivant. Les neurosciences n’échappent pas à l’évolutionnisme. Parmi les chercheurs qui travaillaient sur ces approches, on peut citer Paul MacLean, médecin et neuroscientifique, à l’origine du mythe du cerveau triunique, encore bien présent. Il postule que notre cerveau s’est développé au cours de l’évolution en étages : un complexe reptilien, le plus ancien ; un complexe paléomammalien, un peu plus récent et qu’on partage avec les autres mammifères et, enfin, un complexe néomammalien, la toute nouvelle addition évolutionniste que seuls certains mammifères développés, notamment les humains, posséderaient. MacLean commence à poser les bases de son modèle dans les années 1960, il devient directeur du Laboratory of Brain Evolution and Behavior en 1971 et publie en 1990 le fruit de toutes ses recherches sur le sujet dans le grand ouvrage de sa vie : The Triurne Brain in Evolution11

____________

NOTE

11 Paul D. MacLean, The triune Brain in Evolution : Role in Paleocerebral Functions, Springer US, 1990.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie I, Aux origines du réductionnisme : une brève histoire du cerveau², La théorie des trois cerveaux, Éditions Allary, 2024, pp. 26-27.



Quatrième de couverture
The main substance of the present book concerns comparative neurobehavioral and clinical studies germane to evolutionary considerations. Here the evidence, along with other considerations, seems to present an surmountable obstacle to our ever obtaining confidence in scientific or other intellectual beliefs---a confidence that is essential to make it worthwhile to pursue a search for the meaning of life. If the reader were able to contradict or circumvent the interpretations that have been reached in this respect, that would be a contribution of endless value.

Quatrième de couverture : « The main substance of the present book concerns comparative neurobehavioral and clinical studies germane to evolutionary considerations. Here the evidence, along with other considerations, seems to present an surmountable obstacle to our ever obtaining confidence in scientific or other intellectual beliefs—a confidence that is essential to make it worthwhile to pursue a search for the meaning of life. If the reader were able to contradict or circumvent the interpretations that have been reached in this respect, that would be a contribution of endless value. »

Tout le monde n’est pas d’accord avec cette théorie des trois cerveaux comme on peut le lire dans l’article ci-dessous. Steffen Patrick R (Department of Psychology, Brigham Young University, Provo, UT, United States), Hedges Dawson and Matheson Rebekka (Departments of Psychology and Neuroscience, Brigham Young University, Provo, UT, United States) avance une autre théorie (« adaptative ») :


Frontiers Media
Frontiers Media

The Brain Is Adaptive Not Triune: How the Brain Responds to Threat, Challenge, and Change

Theory impacts how research is conducted. A popular theory used to conceptualize brain functioning is the triune brain theory. The triune brain theory is an evolutionary theory of brain development that emphasizes three key brain regions consisting of the brainstem, the limbic system, and the cortex that function relatively independently in coping with stress via fight or flight, emotion, and cognition, respectively. However, modern neuroscience research demonstrates that the triune brain theory does not accurately explain how the brain functions in everyday life or during the stress response. Specifically, emotion and cognition are interdependent and work together, the limbic system is not a purely emotional center nor are there purely emotional circuits in the brain, and the cortex is not a purely cognitive center nor are there purely cognitive circuits in the brain. We propose a new evolutionarily based model, the adaptive brain, that is founded on adaptive prediction resulting from interdependent brain networks using interoception and exteroception to balance current needs, and the interconnections among homeostasis, allostasis, emotion, cognition, and strong social bonds in accomplishing adaptive goals.

Traduction avec DeepL

Le cerveau est adaptatif et non trinitaire : Comment le cerveau réagit à la menace, au défi et au changement

La théorie influe sur la manière dont la recherche est menée. Une théorie populaire utilisée pour conceptualiser le fonctionnement du cerveau est la théorie du cerveau trinitaire. Il s’agit d’une théorie évolutionniste du développement du cerveau qui met l’accent sur trois régions cérébrales clés, à savoir le tronc cérébral, le système limbique et le cortex, qui fonctionnent de manière relativement indépendante pour faire face au stress par la lutte ou la fuite, l’émotion et la cognition, respectivement. Cependant, les recherches neuroscientifiques modernes démontrent que la théorie du cerveau triunique n’explique pas avec précision le fonctionnement du cerveau dans la vie de tous les jours ou pendant la réponse au stress. Plus précisément, l’émotion et la cognition sont interdépendantes et fonctionnent ensemble, le système limbique n’est pas un centre purement émotionnel et il n’existe pas de circuits purement émotionnels dans le cerveau, et le cortex n’est pas un centre purement cognitif et il n’existe pas de circuits purement cognitifs dans le cerveau. Nous proposons un nouveau modèle basé sur l’évolution, le cerveau adaptatif, qui repose sur la prédiction adaptative résultant de réseaux cérébraux interdépendants utilisant l’interoception et l’extéroception pour équilibrer les besoins actuels, et sur les interconnexions entre l’homéostasie, l’allostasie, l’émotion, la cognition et les liens sociaux forts dans l’accomplissement des objectifs adaptatifs.

Source : Steffen Patrick R (Department of Psychology, Brigham Young University, Provo, UT, United States), Hedges Dawson and Matheson Rebekka (Departments of Psychology and Neuroscience, Brigham Young University, Provo, UT, United States), The Brain Is Adaptive Not Triune: How the Brain Responds to Threat, Challenge, and Change, JOURNAL Frontiers in Psychiatry, VOLUME13, 2022.

Télécharger cet article (anglais) (PDF)


On va s’en sortir comment ? Que pouvons-nous savoir scientifiquement sur notre cerveau, nous, le commun des mortels ? Je croyais que nous pouvions nous fier à l’imagerie médicale mais… Nous arrivons au sous-titre « Les limites de l’imagerie médicale ».

(…) La « photographie du cerveau en marche », fascinante, qui vient illustrer les articles de vulgarisation, n’est en fait que le résultat probabibliste d’activation d’un groupe très grossier de neuronnes qu’on surimpose sous forme colorée sur un dessins de cerveau. Cela ne dit pas rien, mais ce la ne montre pas tout, loin de là. Certains chercheurs, comme la psychiatre Sally Satel et le professeur de psychologie Scott O. Lilienfeld, ou le psychologue et neurscientifique Russel A. Poldrack, se montrent d’ailleurs très critiques envers l’utilisation des données de l’IRMf, considérant qu’y recourir pour expliquer des fonctions complexes comme des comportements, des cognitions ou des émotions revient le plus souvent à cherche à confirmer sa vision des choses plutôt qu’à décrire objectivement le cerveau. (…)

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie I, Aux origines du réductionnisme : une brève histoire du cerveau², Les limites de l’imagerie médicale, Éditions Allary, 2024, p. 34.

Puis vient un autre sous-titre : « L’analogie cerveau/machine et les promesses de l’IA ».

(…) Mais si les IA copient certaines de nos fonctions, nos fonctionnement ne sont pas similaires. Une connexion entre deux neurones artificielles est différentes d’une synapse, et l’apprentissage d’une intelligence artificielle est très éloigné de l’apprentissage d’un cerveau humain. Par exemple, une petite fille de 2 ans peut reconnaître des chiens à partir de 3 ou 4 photo « d’entraînement » alors qu’une IA aura besoin de milliers de photos de chiens de différentes formes, races, sous différents angles de vue, peut-être aussi de photos de chats et de rats pour établir les différences d’espèce, avant de se montrer capable d’identifier et de reconnaître un chien. (…)

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie I, Aux origines du réductionnisme : une brève histoire du cerveau², L’analogie cerveau/machine et les promesses de l’IA, Éditions Allary, 2024, pp. 39-40.


La connaissance scientifique se construit sur la destruction du déjà su. Mais si plusieurs connaissances devenues obsolètes agissent toujours sur les chercheurs et sur le grand public, que faire ? En conclusion de la première partie de NEUROMANIA, Albert Moukheiber écrit :

Si les réductionnismes opérés par Descartes et Sténon ont eu leurs vertus et ont conduit à des découvertes et progrès notables, il se révèlent aujourd’hui réducteurs et nous éloignent d’une juste compréhension du cerveau

Pourtant, nos représentations du cerveau héritées d’approches devenues obsolètes influencent encore les schémas mentaux de certains chercheurs et, surtout, restent dominantes auprès du grand public. Avec des conséquences néfastes.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie II – Quand le développement personnel instrumentalise les sciences cognitives, Une science séduisante, Éditions Allary, 2024, p. 48.

Il faut souligner l’esprit critique dont fait preuve Albert Moukheiber dans NEUROMANIA.


Dans mon livre J’AIME PENSER – Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison, au premier chapitre, LA PENSÉE CERTAINE, on peut lire :

« J’aime bien la définition de la science donnée par l’historien philosophe des sciences et professeur de chimie et de physique, Gaston Bachelard, dont le livre La Formation de l’esprit scientifique fait autorité en la matière. « Il définit la science comme un combat, un refus de ses propres opinions », pour moi, un refus de ce qu’on prend d’emblée pour vrai, puisqu’une opinion est par définition prise pour vraie. »

Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, p.107. Les caractères ont été mis en italique par l’auteur. Le professeur Nicole traite ici de l’enseignement de Gaston Bachelard.

« Selon le professeur et sociologue des sciences Olivier Clain, non seulement le premier geste de la démarche critique est une mise en doute des connaissances acquises, mais la connaissance elle-même apparaît dès lors comme une réflexion critique, c’est-à-dire, comme « une démarche qui rend possible une avancée continuelle du savoir par destruction du déjà su, des évidences déjà accumulées ». »

Clain, Olivier, cours Science, Éthique et Société, programme de formation Télé-Universitaire du département de sociologie de l’Université Laval.

Le professeur Nicolle formule en ces mots la démarche : « La connaissance est une lutte à la fois contre la nature et contre soi-même. On connaît contre une connaissance antérieure. La connaissance n’est pas une simple acquisition; elle est une remise en question de ce que l’on croyait savoir et qu’on savait mal ».

Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, p.107. Les caractères ont été mis en italique par l’auteur. Le professeur Nicole traite ici de l’enseignement de Gaston Bachelard.

« L’obstacle épistémologique est une résistance au développement de la connaissance, interne à l’acte de connaître. C’est dans l’esprit du chercheur, dans sa démarche intellectuelle elle-même que l’on trouve des barrières, des obstacles au progrès de la connaissance. Ces obstacles sont bien entendu involontaires. »

Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, p.107. Les caractères ont été mis en italique par l’auteur. Le professeur Nicole traite ici de l’enseignement de Gaston Bachelard.

Laissons à Gaston Bachelard le soin de replacer nos dires dans la version originale de son texte :

« Quand on recherche les conditions psychologiques des progrès de la science, on arrive bientôt à cette conviction que c’est en termes d’obstacles qu’il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Et il ne s’agit pas de considérer des obstacles externes comme la complexité et la fugacité des phénomènes, ni d’incriminer la faiblesse des sens et de l’esprit humain : c’est dans l’acte même de connaître, intimement, qu’apparaissent, par une sorte de nécessité fonctionnelle, des lenteurs et des troubles. C’est là que nous montrerons des causes de stagnation et même de régression, c’est là que nous décèlerons des causes d’inertie que nous appellerons des obstacles épistémologiques. La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. Elle n’est jamais immédiate et pleine. Les révélations du réel sont toujours récurrentes. Le réel n’est jamais « ce qu’on pourrait croire », mais il est toujours ce qu’on aurait dû penser. La pensée empirique est claire, après coup, quand l’appareil des raisons a été mis au point. En revenant sur un passé d’erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l’esprit même, fait obstacle à la spiritualisation.

L’idée de partir de zéro pour fonder et accroître son bien ne peut venir que dans des cultures de simple juxtaposition où un fait connu est immédiatement une richesse. Mais devant le mystère du réel, l’âme ne peut se faire, par décret, ingénue. Il est alors impossible de faire d’un seul coup table rase des connaissances usuelles. Face au réel, ce qu’on croit savoir clairement offusque ce qu’on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses préjugés. Accéder à la science, c’est, spirituellement rajeunir, c’est accepter une mutation brusque que doit contredire un passé.

La science, dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose absolument à l’opinion. S’il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l’opinion, c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion; de sorte que l’opinion a, en droit, toujours tort. L’opinion pense mal; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l’opinion : il faut d’abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu’on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir de connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit.

Une connaissance acquise par un effort scientifique peut elle-même décliner. La question abstraite et franche s’use : la réponse concrète reste. Dès lors, l’activité spirituelle s’invertit et se bloque. Un obstacle épistémologique s’incruste sur la connaissance non questionnée. Des habitudes intellectuelles qui furent utiles et saines peuvent, à la longue, entraver la recherche. « Notre esprit, dit justement M. Bergson, a une irrésistible tendance à considérer comme plus claire l’idée qui lui sert le plus souvent ». L’idée gagne ainsi une clarté intrinsèque abusive. À l’usage, les idées se valorisent indûment. Une valeur en soi s’oppose à la circulation des valeurs. C’est un facteur d’inertie pour l’esprit. Parfois une idée dominante polarise un esprit dans sa totalité. Un épistémologue irrévérencieux disait, il y a quelque vingt ans, que les grands hommes sont utiles à la science dans la première moitié de leur vie, nuisibles dans la seconde moitié. L’instinct formatif est si persistant chez certains hommes de pensée qu’on ne doit pas s’alarmer de cette boutade. Mais enfin l’instinct formatif finit par céder devant l’instinct conservatif. Il vient un temps où l’esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit, où il aime mieux les réponses que les questions. Alors l’instinct conservatif domine, la croissance spirituelle s’arrête. »

Bachelard, Gaston, La formation de l’esprit scientifique, Librairie Philosophique J. Vrin, Paris, 1938, Seizième édition, 1999, pp. 13-15.


Si la connaissance scientifique se batit sur la destruction du déjà su, que fait-on lorsqu’une science accumule des connaissances les unes sur les autres et dans des directions théoriques différentes voire en compétition sans cette destruction du déjà su ? Si aucune théorie s’impose comme étant meilleure ou détrônant les anciennes théories, nous ne sommes plus dans une évolution de la connaissance scientifique mais dans un cul de sac.


Albert Moukheiber consacre la deuxième partie de NEUROMANIA à l’exploitation éhonté des sciences cognitives par le développement personnel : « Partie II – Quand le développement personnel instrumentalise les sciences cognitives ».

C’est une des raison pour lesquelles les connaissances et hypothèses neuroscientifiques, plus ou moins approximative, voire fausses, se répandent dans l’opinion publique et se voient instrumentalisées par les méthodes de développement personnel qui, à travers elles, se parent à moindre frais d’un vernis pseudoscientifique. Contrevérités et mensonges ainsi véhiculés ouvre la porte à toutes sortes de supercheries : nouveaux outils cognitifs qui vont vous reconnecter à vous-même, vous aider à effacer vos traumas, à mieux collaborer, à vous imposer comme un meilleur leader. Ils vous permettront de manifester vos désirs grâce à la puissance de votre volonté. Vous trouverez sans peine des tests pour vous dire quel cerveau est dominant chez vous, et, armé de ce savoir « scientifiquement prouvé » vous pourrez vous tourner vers nombre de livres vous promettant de débloquer votre cerveau droit pour libérer vos émotions ou votre créativité, ou activer votre cerveau gauche pour privilégier votre rationalité, si le modèle convoqué est dualiste ; à mieux utiliser votre cerveau néomammalien (votre capacité d’abstraction de planification et de raisonnement) si on se réfère au découpage triunique de MacLean. On vous proposera des méthodes adaptées à la configuration de votre cerveau pour faciliter l’apprentissage, d’autres permettant de résoudre des problèmes plus vite en développant votre pensée en arborescence, voire des techniques pour arrêter le prétendu conflit entre vos hémisphères, pour qu’ils travaillent enfin à l’unisson, à votre service. La liste est infinie et le business du développement personnel avoisine aujourd’hui les 45 milliards de dollars33. Cette dérive mercantile d’une certaine forme de scientisme n’est d’ailleurs pas nouvelle. Fut un temps, la radioactivité connue elle aussi une telle instrumentalisation, et l’on vendait des crèmes de beauté et des couches pour bébé au radium. Aujourd’hui c’est pas discipline en encore la physique quantique qui sont utilisées comme caution scientifique. Le point commun entre ces disciples c’est qu’elles sont relativement nouvelles et complexes.

Dans le cas des sciences cognitives, le cadre théorique n'est pas encore stabilisé, on parle alors de sciences pré-paradigmatiques.

Dans le cas des sciences cognitives, le cadre théorique n’est pas encore stabilisé, on parle alors de sciences pré-paradigmatiques. Il y a encore beaucoup d’incertitudes, la recherche est foisonnante et explore plusieurs direction. Cela multiplie les interprétation possibles sur les résultats des expériences et facilite la projection de croyances. Les neurosciences deviennent le cadre idéal pour projet notre vision du monde. en offrant à celle-ci un vernis « scientifique ». Chacun peu y trouver ce qu’il a envie d’y voir.

Les coachs en développement personnel ne s’en privent pas et n’hésitent à ajouter des éléments empruntés aux spiritualités, rituels religieux ou traditions médicinales aussi anciennes qu’exotiques, comme autant de sagesse ancestrales avec lesquelles renouer. Il leur suffit de la amputer de leur dimension religieuse et historique. (…)

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NOTE

33 Rod Berger, « Buiulding A Self-Development Business That Priritizes Education », forbes.com, 22 novembre 2022.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie II – Quand le développement personnel instrumentalise les sciences cognitives, Une science séduisante, Éditions Allary, 2024, pp. 50-52.

P.S.: L’encadré est de nous. Le lien dans la Note 33 est de nous.

Cette dénonciation de l’instrumentalisation des sciences cognitives par le développement personnel s’avère essentielle dans un livre qui distingue « Le vrai du faux sur votre cerveau ». Si « Dans le cas des sciences cognitives, le cadre théorique n’est pas encore stabilisé, on parle alors de sciences pré-paradigmatiques », il en va de même pour toutes les disciplines qui s’appuient sur elles.

Si le coaching se présente comme un moyen aisé et efficace de reprendre sa vie en mais pour les personnes rencontrant des difficultés, il est aussi et surtout une nouvelle profession particulièrement lucrative pour les coachs et leurs formateurs. Le coaching consiste en effet essentiellement à convaincre à devenir coach soi-même. Sans refléter l’ensemble des acteurs de cette profession, c’est une réalité qui s’approche d’une pyramide de Ponzi34. Le principe est d’orienter autant de candidats que possible vers les centres de formation certifié (en fait, auto-certifés), et leurs propriétaires qui s’enrichissent. Au final beaucoup de coach en son en fait que des formateurs de futurs coachs, qui eux-mêmes formeront de futures coachs.

Pour parvenir à leurs fins, coachs, auteurs et conférenciers en développement personnel s’appuient sur des concepts et des méthodes qui se veulent simples et efficaces, attractifs, mais sont en réalité simplistes et réducteurs voire mensongers. Notre personnalité devient, entre leurs mains, un système que quelques techniques permettent de décrypter.

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NOTE

34 Pyramide de Ponzi : escroquerie reposant sur le principe d’un système d’investissement pyramidal, les premiers contributeurs se voyant rémunérés par les mises des nouveaux arrivants, jusqu’à l’effondrement du mécanisme. À ce sujet, voir : Anne-Sophie Moreau, « Coaching, a neoliberal pyramid scheme – A tale of aggreghated individualism », Philonomist, 2 février 2022.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie II – Quand le développement personnel instrumentalise les sciences cognitives, Une science séduisante, Éditions Allary, 2024, pp. 52-53.

P.S.: Le liens dans la Note 34 est de nous.

Le sujet du développement personnel est largement traité par cet Observatoire de la philothérapie. Voici les rapports de lecture de livres remettant en cause le développement personnel.


À LIRE AUSSI

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article #106 – Crise de soi – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Thierry Jobard, coll. Amorce, Éditions 10/18, 2024

L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois ouvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL ; 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. — Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.


(…) En somme, lorsque vous partez à la poursuite de votre moi véritable, profond, et de ses désirs et aspirations enfouis, vous vous engagez sur un chemin sans fin ni but, celui-ci évoluant et se déroulant au fur et à mesure que vous avancez. Vous serez ainsi baladé de sessions de coaching en thérapies diverses, de tests de personnalité en parcours d’orientation, d’atelier de yoga en réinvention professionnelle sans jamais dévoiler ce mystère de votre identité, puisqu’il n’y en a pas. L’introspection n’est pas pour autant inutile, elle a ses vertus. Par contre, la quête d’une sorte de trésor caché au coeur de votre intimité est aussi vaine que la course du chein après sa propre queue.

Bien qu’il n’existe vraisemblablement aucune identité secrète cachée en nous, toute une litanie de tests en ligne, dans les livres de développement personnel ou des magazines, ainsi que nombre de coachs, vous promettent de vous révéler votre « véritable moi », de vous profiler, vous vous analyser, de découper votre personnalité en catégories et couleurs pour que vous puissiez mieux vous comprendre, vous connaître et événtuellement savoir avec quels types de profils vous êtes compatibles, si vous cherchez l’amour ou devez travailler en équipe par exemple. Et merveille de méthode tautologique : on vous vend un développement de votre personne par votre personne elle-même, ce qui vous permettra de réaliser vos potentiels dans une version améliorée de vous-même.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie II – Quand le développement personnel instrumentalise les sciences cognitives, Qu’est-ce que le « moi » ?, Éditions Allary, 2024, pp. 55-56.

La « Partie III – La beauté complexe du cerveau » traite de « La fausse opposition entre émotion et raison » et aborde « Le “problème difficile” de la conscience ».

La « Partie IV – Je ne suis pas que mon cerveau », Albert Moukheiber démontre que « Notre cognition est incarnée » et nous invite à « en finir avec… » :

  • En finir avec une vision réductrice de la douleur;
  • En finir avec une vision réductrice du médicament;
  • En finir avec une vision réductrice des maladies psychiatriques;
  • En finir avec une vision réductrice de notre état psychologique;
  • En finir avec une vision réductrice de l’addiction;
  • En finir avec une vision réductrice de la performance.

D’où il tire la conclusion suivante de cette quatrième partie :

Une chose est certaine : le mystère de notre psyché ne se trouve pas dans notre seul cerveau, coupé de son contexte, du corps qui le porte et le prolonge, de la réalité sociale et politique qui l’impacte. Pas plus que l’on ne peut réduire notre douleur à un signal ascendant, nos émotions à la chimie, ou la suffrance psychologique à une maladie du cerveau, nous ne pourrons comprendre ce qui fait le propre de l’humain en s’en tenant à décortiquer ce qui se passe dans sa boîte cranienne, Pourtant, ce fantasme perdure, en partie dans la recherche elle-même, mais surtout dans les interprétations et vulgarisations des études menées par les neuroscientifiques, en particulier lorsqu’elles touchent à des questions sociales et politiques. Une chimère persiste, laissant croire, que l’on pourrait « cartographier » nos pensées et en révéler le subtil mécanisme cérébral. Les neurosciences et leurs outils d’analyse deviennent alors l’alpha et l’omega de l’explication de nos fonctionnements individuels et même collectifs.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie IV – Je ne suis pas que mon cerveau – Le rôle de l’environnement, Éditions Allary, 2024, p. 193.

On ne peut donc pas isoler le cerveau de son environnement corporel, social, culturel, politique…

Au fur et à mesure que le neuropsychologue Albert Moukheiber se dirige vers la cinquième et dernière partie de son livre, il prend des positions éditoriales intéressantes pour le lecteur que je suis. L’importance de ce livre tient en partie de cette approche éditoriale de l’auteur à la suite des énoncés des faits et de ses observations toutes aussi pertinentes les unes que les autres.

Cette cinquième partie dit tout de par son titre : « Quand la politique instrumentalise les sciences cognitives » et de par ses sous-titres :

  • Les neurosciences peuvent-elles prédire votre vote ?
  • Le cerveau et le droit : quand les neurosciences font la loi
  • Notre cerveau est-il anti-écolo ?
  • Fakes news et biais cognitifs
    • Qu’est-ce qu’un biais cognitif et peut-on le contourner ?
    • Comment lutter contre les fake news ?
    • Les réseaux sociaux et de « marché de la rationalisation »
  • Le problème des croyances performatives
    • Souffrons-nous de « déficit informationnel » ?
    • Les gens sont résistants au changement
    • Les injonctions paradoxales et le problème de la cohérence systémique
    • Panique et mouvement de foule en situation de crise
    • L’effet cobra et les incitations perverses

Albert Moukheiber conclut cette dernière partie de NEUROMANIA en ces mots :

Que ce soit Hugo Mercier sur la critique des biais cognitifs et l’hypothèses de la crédulité, ou encore Caron Chess et Lee Clarke sur les théorie des foules, de plus en plus de voix s’élèvent pour ne pas extrapoler les résultats des sciences cognitives, afin de leur donner une lecture publique, et pour rappeler l’importance de la prise en compte du contexte de ces études. Cette remise en perspective de la manière dont nous nous pensons et nous projetons face aux sujets politiques et de société est en fait éminemment scientifique, loin de toute opposition stérile et fausse entre les sciences dures (dont relèveraient les neurosciences) et les sciences dites « douces » voire « molles » que seraient les sciences humaines et sociales.  D’ailleurs, les critiques présentées dans ce livre contre l’instrumentalisation et la réduction aux neurosciences n’émanent pas que de sociologues, philosophes ou psychologues, mais d’abord des neuroscientifiques conscients de la nécessité d’élargir le cadre conceptuel dans lequel ils abordent le cerveau et d’appréhender les problématiques humaines par le bon niveau d’approche. La plupart des scientifique ne craignent pas de partager leurs incertitudes et de tracer les limites de leur savoir. Et ils ne manquent pas d’alerter lorsqu’on tire de leurs recherches des conclusions et affirmations qui ne sont pas les leurs.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Partie V – Quand la politique instrumentalise les sciences cognitives – Le rôle de l’environnement, Éditions Allary, 2024, pp. 245- 246.

Il n’en demeure pas moins, à mes yeux, que la psychologie cherche dans les neurosciences une certaine crédibilité scientifique « dure ». Ce n’est pas un reproche envers la psychologie même si j’en critique vivement l’efficacité. Toute science « dure » est bonne à prendre pour autant qu’elle ne soit pas sujette à l’instrumentalisation et au réductionnisme, tout comme à la mésinterprétation de ses données.

Et dans sa Conclusion, Albert Moukheiber écrit :

Je doute que nous parvenions à une pleine compréhension du cerveau, de son fonctionnement et de ses secrets, de mon vivant. Cela ne fait qu’augmenter ma fascination pour cet organe d’une incroyable complxité. C’est aussi cet amour pour la richesse et la beauté du vivant que j’ai voulu transmettre à travers ces lignes. Les neurosciences méritent mieux que des discours simplistes et réducteurs. Notre discipline est en pleine effervescence et reste ern partie à inventer pour être en mesure de prendre en compte notre subjectivité, les relations interpersonnelles, les contexte… et, au-delà, intégrer les autres savoirs pour créer une science inter- et pluri-disciplinaire. Nous ne percevons en effet pas les mystères de notre psyché et de nos comportements par les seuls apports des neurosciences, mais par les dialogue fécond de l’ensemble des savoirs, de la socilogie, de l’anthropologie, de la psychologie, des sciences sociales, de la linguistique, de la philosophie, de l’économie, etc. Il est temps de s’y mettre.

MOUKHEIBER, Albert, Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Conclusion, Éditions Allary, 2024, pp. 249-250.


Dans NEUROMANIA, je suis surpris par l’absence de références aux recherches d’Antonio Damascio, médecin, professeur de neurologie, neurosciences et psychologie luso-américain, notamment aux livres L’ERREUR DES DESCARTES – LA RAISON DES ÉMOTIONS et SENTIR ET SAVOIR – UNE NOUVVELE THÉORIE DE LA CONSCIENCE, dont j’ai fait rapport de ma lecture sur ce site web (suivre les liens). Je m’étonne aussi de l’absence de références au livre HAPPYCRATIE : COMMENT L’INDUSTRIE DU BONHEUR A PRIS LE CONTRÔLE DE NOS VIES de Eva Illouz et Edgar Cabanas (Cliquez sur lien pour lire mon rapport de lecture). Dans ma bibliothèque, je place NEUROMANIA côte à côte avec HAPPYCRATIE. Et que dire de l’absence de référence au livre L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE de Daniel Goleman, ce dernier étant à mes yeux l’exemple parfait de l’instrumentalisation de données issues des neurosciences par le développement personnel au point où le concept a perdu toute son essence.


J’invite toutes les personnes intéressées par le cerveau humain et les neurosciences à se prémunir contre les fausses informations en lisant NEUROMANIA.


Je vous recommande fortement la lecture de l’essai NEUROMANIA – LE VRAI DU FAUX SUR VOTRE CERVEAU du docteur en neurosciences et psychologue clinicien ALBERT MOUKHEIBER chez Allary Éditions paru en 2024.

J’accorde à NEUROMANIA – LE VRAI DU FAUX SUR VOTRE CERVEAU cinq étoiles sur cinq.

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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.

Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999

Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.

Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024

Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME , sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines.

Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022

Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main. Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.

Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992

Notre place dans le monde s’inscrit dans notre identité. Construire sa propre philosophie de vie bonne exige non seulement de se connaître soi-même mais aussi de connaître le monde dans lequel nous existons. C’est l’« Être-au-monde » selon de Martin Heidegger. Bref, voilà donc pourquoi cet Observatoire de la philothérapie – Quand la philosophie nous aide dépasse son sujet avec le livre GRANDEUR ET MISÈRE DE LA MODERNITÉ du philosophe CHARLES TAYLOR paru en 1992, il y a plus de trente ans.

Article # 105 – La philosophie antique comme exercice spirituel ? Un paradigme en question, Sylvain Roux, Les Belles Lettres, 2024

J’aime beaucoup ce livre. Tout philosophe se doit de le lire. Voici une enquête essentielle, à la fois très bien documentée, fine et facile à suivre. Elle questionne la conclusion du philosophe Pierre Hadot à l’effet que la philosophie est une manière de vivre. Sous le titre « La philosophie comme exercice spirituel ? – Un paradigme en question », le professeur de philosophie ancienne à l’université de Poitiers, Sylvain Roux, déterre les racines de la philosophie pour en montrer leur enchevêtrement

Article #106 – Crise de soi – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Thierry Jobard, coll. Amorce, Éditions 10/18, 2024

L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois ouvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (voir mon rapport de lecture); 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. — Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.

Article #107 – Le parler de soi, Vincent Descombes, Collections Folio. Essais, Éditions Gallimard, 2014

Si vous avez aimez cet extrait, vous aimerez ce livre car il est représentatif de l’ensemble de l’œuvre. Personnellement, je cherchais des indices pour répondre à la question « Qui suis-je ? » et ce livre n’en offre pas. En revanche, j’aime bien quand un auteur remonte à la source de son sujet et le retrace dans le contexte historique. Vincent Descombes excelle en ce sens dans PARLER DE SOI. C’est pourquoi je me suis rendu jusqu’à la page 248 des 366 pages de son texte (Appendices exclues) avant d’abandonner ma lecture. J’aime bien m’informer de l’histoire d’une idée comme le fait si bien Vincent Descombes mais la vue sous microscope du fil historique de chaque détail a fini par me lasser. J’ai tenu bon dans l’espoir de me faire une vision d’ensemble de l’évolution du concept mais je ne suis pas parvenu à prendre le recul utile face à une telle multitude de détails.

Article #108 – La philosophie fait-elle votre bonheur ? Dossier, Revue Les Libraires, no 145, 2024

Peut-être vous dites-vous : « La philosophie, pas pour moi, non merci! » Pourtant, à partir du moment où une question germe dans votre tête et que vos neurones s’activent à faire des liens, à envisager des hypothèses, à analyser les pour et les contre, à réfuter certaines pistes, à emprunter d’autres foulées, à mettre en parallèle ou en confrontation des idées, vous êtes en train de philosopher.

Article #109 – Quatre moyens d’en finir avec la pointeuse, Clara Degiovanni, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

CITATION « 4. Raconter sa journée / 18 heures. Vous rejoignez un ami pour prendre un verre après le travail. Vous lui racontez votre journée, qui était finalement très réussie. Intéressé et sincèrement content pour vous, il vous invite à évoquer les perspectives qui s’offrent à vous dans votre entreprise actuelle. »

Article #110 – Pascal Chabot-Hélène L’Heuillet : silence, ça pulse !, propos recueillis par Cédric Enjalbert, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Philosophe, spécialiste du burn-out, Pascal Chabot vient de publier une enquête cherchant Un sens à la vie et montrant qu’il est toujours ouvert et dynamique. Hélène L’Heuillet, philosophe et psychanalyste, fait non seulement reparaître son Éloge du retard mais elle signe également un ouvrage sur Le Vide qui est en nous. Ensemble, ils montrent comment rythme de vie et sens de la vie se répondent !

Article #111 – Émile Durkheim : l’individu, ferment de la société, par Athénaïs Gagey, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Fondateur de la sociologie moderne, Émile Durkheim pense l’individu comme la partie d’un tout. Alors que les fractures sociales sont légion dans notre société, sa lecture est une proposition pour tenter de (re)faire société.

Article #112 – Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Jean-Marie Nicolle, Bréal, 2015

Le livre « Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne » par Jean-Marie Nicolle se classe parmi les meilleurs, sinon comme le meilleur, que j’ai pu lire. Jean-Marie Nicolle fait preuve d’une maîtrise quasi absolue de son sujet et en témoigne par des explications simples dans une écriture compréhensible par tous accompagnée de graphiques fort utiles. Ce livre rempli toutes ses promesses.

Article #113 – Nexus – Une brève histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre à l’IA, Yuval Noah Harari, Albin Michel, Paris, 2024

Le livre Nexus – Une brève histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre à l’IA signé par Yuval Noah Harari donne à penser que les civilisations se transforment avec la capacité de l’homme à produire, recueillir, centraliser et contrôler ou à diffuser l’information au fil des grandes innovations, de la tablette d’argile à l’intelligence artificielle (IA) en passant par l’imprimerie, le télégraphe, l’imprimerie, la presse écrite, la radio, la télévision, l’ordinateur et l’internet. / Difficile pour la presse de passer sous silence un auteur avec plus de 45 millions d’exemplaires vendus de ses livres témoigne les trois exemples ci-dessous.

Article # 114 – Conférence vidéo «Qu’est-ce que la pratique philosophique ? » par Laurence Bouchet, Philo Mobile

Lors de cette conférence organisée à Poitiers par l’association Poitiers Cité Philo, j’ai montré la place que la philosophie peut prendre dans nos vies, puis j’ai proposé à quelques personnes volontaires, un atelier interactif sur le thème de la honte, choisi par les participants. Avec l’ensemble de la salle nous avons ensuite commenté cette façon de philosopher.

Article #115 – Uniques au monde – De l’invention de soi à la fin de l’autre, Vincent Cocquebert, Les Éditions Arkê, 2023

« Ce dresse le panorama oppressant de cette société du sur-mesure et nous invite le sens d’une indépendance vertueuse. » COCQUEBERT, Vincent, Uniques au monde – De l’invention de soi à la fin de l’autre, Les Éditions Arkhê, 2023, Quatrième de couverture.

Et c’est tout un « panorama » ! Complet en relevant bon nombre d’exemples concrets, l’essai UNIQUES AU MONDE de l’auteur et journaliste indépendant Vincent Cocquebert, permet aux lecteurs de se mettre à jour sur les sources et les impacts de l’individualisation de l’homme depuis plusieurs décennies, à commencer par le « surinvestissement émotionnel dans la consommation ». À titre de conseiller en marketing et en publicité puis de président directeur d’une firme d’études des motivations d’achat des consommateur dans les années 1980-1990, j’ai reconnu la tendance au repli sur soi, notamment le cocooning, relevée par monsieur Cocquebert dans son ouvrage. Et que, poussé à l’extrême, ce repli sur soi conduise à « la fin de l’autre » a tout pour nous inquiéter tout en nous mobilisant. Un livre dont la lecture surprend le lecteur de page en page. À lire absolument !

Article #116 – La philosophie comme attitude, Stéphane Madelrieux, Presses universitaires de France, Paris, 2023

L’auteur, STÉPHANE MADELRIEUX, professeur de philosophie à l’université Jean Moulin Lyon 3 et Directeur adjoint de l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL), nous offre une histoire détaillée et de grande érudition de la LA PHILOSOPHIE COMME ATTITUDE. En quatrième de couverture, nous lisons : « Une philosophie ne se résume pas seulement à une doctrine ou à une méthode : c’est aussi une attitude. Au-delà des thèses doctrinales, et au-delà même des règles de méthode, il faut savoir retrouver les dispositions intellectuelles et morales qui composent les grandes attitudes. Ce livre voudrait en particulier prolonger la tradition des Lumières pour qui la philosophie est d’abord l’exercice d’une attitude spécifique, l’esprit critique, qui nous dispose à résister au dogmatisme. Il défend et illustre cette idée par l’examen détaillé de la philosophie pragmatiste, car les pragmatistes ont décelé dans l’histoire de la pensée et de la culture le conflit entre deux grandes tendances : l’attitude dogmatique et autoritaire, et l’attitude critique et expérimentales (…).

Article #117 – Votre cerveau vous joue des tours, Albert Moukheiber, Allary Éditions, 2019

L’essai VOTRE CERVEAU VOUS JOUE DES TOURS par ALBERT MOUKHEIBER, Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien, tient sa promesse. « Riche de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne et de récits d’expériences de psychologie sociale, cet essai rend accessibles les dernières découvertes des neurosciences et propose des outils pour faire de notre cerveau notre allié en toutes circonstances. » Le lecteur néophyte y trouvera son compte à l’instar de ceux et celles qui ont perdu de vue les neurosciences. Et sûrement en raison de sa pratique à titre psychologue clinicien, Albert Moukheiber parsème son livre de quelques judicieux conseils à ses lecteurs.

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Article #117 – Votre cerveau vous joue des tours, Albert Moukheiber, Allary Éditions, 2019

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Article # 117

J’AI LU POUR VOUS

Votre cerveau vous joue des tours

Albert Moukheiber

Traduit dans 13 pays

ISBN : 9782370732606

Allary Éditions

21 mars 2019

22.0 cm (Hauteur), 15 cm (Largeur), 310 gr (Poids)

233 pages

Création graphique : Alice Guillier

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TEXTE DE LA QUATRIÈME DE COUVERTURE

Pourquoi croyons-nous souvent avoir raison lorsque nous avons tort ? Pourquoi sommes-nous terrorisés par une toute petite araignée inoffensive ? Pourquoi avons-nous peur de parler en public alors qu’aucun danger ne nous guette ? Pourquoi nous laissons-nous avoir par les infox ?

Face à un réel multiple et complexe, nous sommes sujets à l’approximation, à l’illusion et à l’erreur. Ces mécanismes cérébraux nous permettent de construire une vision cohérente du monde. Mais trop souvent ils nous font perdre notre lucidité, nous enferment dans nos a priori et nous détournent des autres.

Riche de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne et de récits d’expériences de psychologie sociale, cet essai rend accessibles les dernières découvertes des neurosciences et propose des outils pour faire de notre cerveau notre allié en toutes circonstances.

 * * *

Albert Moukheiber est Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien. Il est l’un des fondateurs de Chiasma, collectif de neuroscientifiques s’intéressant à la façon dont se forment nos opinions. Il est l’auteur d’un premier essai à succès Votre cerveau vous joue des tours (Allary Éditions, 2019), en cours d’adaptation pour Arte et traduit dans 12 langues. Son dernier livre paru est Neuromania (2024).

Source : Allary Éditions.


TABLE DES MATIÈRES

PARTIE I

COMMENT PERÇOIT-ON LE MONDE?

 1. Voyons-nous vraiment le monde avec nos yeux?

Le cerveau humain face à l’ambiguüé du monde

Ce que les tours de magie nous apprennent

Remplir le vide

 2. Comment le cerveau fait-il pour nous raconter des histoires ?

Quand les aveugles pensent voir

Le cerveau, auteur-compositeur et interprète

La réécriture du passé

On ne se souvient pas toujours des choix que l’on fait, niais on les justifie

 3. Pourquoi sommes-nous si souvent dans l’approximation

L’inférence, ou l’art de trouver un taxi le Jour de l’an

La poignée de main

Quand la pensée intuitice nous induit en erreur

Intuition vs réflexion : pense-t-on seulement de deux manières

Les vertus de l’intuition

PARTIE II

NOTRE CERVEAU, LES AUTRES CERVEAUX ET LE MONDE

 4. Le stress, notre meilleur ennemi 65

Stress et anxiété, même combat ?

 5. L’illusion de nos certitudes

Penser comme un détective ou comme un avocat

«Bulles de l’entre-soi» et infox

Un biais peut en cacher un autre!

 6. La dissonance cognitive 95

Manipuler autrui grâce à la dissonance cognitive

Utiliser les mécanismes de dissonance à des fins positives

Quand nous sommes aveuglés par un excès de cohérence

 7. Ce sur quoi j’ai prise et ce qui m’échappe

Locus de contrôle et sentiment de responsabilité

L’impuissance acquise

L’illusion de contrôle

 8. L’illusion de connaissance

Conséquences sociétales et politiques de l’illusion de connaissance

Quand des idées fausses ont l’apparence du vrai

Pièges de la simplification et «conneries pseudo-profondes»

 9. L’importance du contexte

Le choix par défaut

Les nudges : quand on vous souffle à l’oreille la bonne décision

L’influence du contexte social

La conformité sociale

Effets de groupe et (in)action

Les chaînes de solidarité

 10. La boîte à outils pour plus de flexibilité mentale

Au-delà de nos pensées automatiques

Pondérer l’étendue de nos connaissances

Utiliser ces outils face aux infox

Quand Google et Facebook luttent contre les infox

Conclusion. Retrouver un socle commun de réalité

Appendices

Remerciements

Glossaire

Notes


EXTRAIT

Cet extrait est disponible en libre accès sur le site web leslibraires.ca

Notre perception est partiale, notre attention est limitée, notre mémoire est infidèle. Pourtant, nous avons tous une « vision du monde » cohérente. Nous pouvons en remercier notre cerveau, qui met en œuvre des « tours », des mécanismes qui nous permettent d’appréhender le monde multiple, complexe, et de l’avoir en partage.

Le cerveau, foyer de la connaissance, fonctionne par approximations. Il découle de cela que notre connaissance des choses et du monde est toujours relative. Le cerveau crée des modèles mentaux pour absolument tout : nos relations amicales et amoureuses, notre conception du travail, nos opinions politiques… Souvent à notre insu, le cerveau nous raconte des histoires qui nous aident à mieux naviguer dans le monde. Il peut reconstituer de toutes pièces des souvenirs d’enfance, nous préparer à un danger potentiel pour que nous puissions sauver notre peau si jamais ce danger s’avérait bien réel, nous faire comprendre qu’un tas de cire devant nous est en fait une bougie fondue… Il peut tout aussi bien nous berner avec une illusion d’optique ou un tour de magie, nous faire tomber dans le piège des fake news, aussi appelées « infox », ou dans celui de l’illusion de connaissances. Au cours de ce voyage au centre du cerveau, nous étudierons les mécanismes et les modes de fonctionnement de cet organe à la fois si mystérieux et extraordinaire, pour découvrir quand, pourquoi et comment il nous joue des tours, il se joue des tours.

AVERTISSEMENT

Les sciences cognitives sont un domaine assez récent et en pleine expansion. Un certain degré d’approximation et d’erreur est inévitable, surtout lorsque nous nous intéressons à un organe aussi complexe que le cerveau humain. Tout au long de ce livre, nous allons procéder selon un principe que nous tenons d’Isaac Asimov : la relativité du faux. Contrairement à l’idée largement répandue, le vrai et le faux sont rarement absolus, mais plutôt relatifs. C’est pourquoi nous vous proposerons les modèles théoriques les plus fiables possibles à l’heure actuelle pour mieux connaître votre cerveau et mieux vous comprendre.

PARTIE I

Comment perçoit-on le monde ?

1

Voyons-nous vraiment le monde avec nos yeux ?

« Comme tous les grands voyageurs, j’ai vu plus que je me souviens et je me souviens de plus que j’ai vu. »

Benjamin Disraeli,
homme d’État britannique

Nous avons tendance à penser que nous voyons le monde avec nos yeux, que nous l’entendons avec nos oreilles, et c’est normal : notre perception passe d’abord par nos sens. Et pourtant, c’est avant tout avec notre cerveau que nous appréhendons le monde.

Évidemment, les cinq sens et le cerveau fonctionnent ensemble pour que l’être humain puisse percevoir le monde. Mais nos yeux, nos oreilles, notre langue et notre peau sont en fait des récepteurs qui vont transformer les signaux que nous renvoie le monde extérieur (optiques, sonores, olfactifs…) en signaux électriques. Ce sont ces milliers de signaux électriques que notre cerveau va traiter, qu’il va filtrer et qui vont nous permettre de reconstruire le monde mentalement.

Le cerveau humain face à l’ambiguïté du monde

Analysons une expérience que chacun de nous a faite : l’illusion d’optique. Ce terme est trompeur car il laisse penser que ce sont nos yeux qui nous trompent. Or c’est souvent notre cerveau qui est victime de l’illusion.

Regardez cette image :

© Allary Editions
© Allary Editions

Spontanément, la silhouette noire vous apparaît-elle de face ou bien de dos ? Êtes-vous situé au-dessus ou en dessous d’elle ? Vous hésitez.

Regardez maintenant l’image ci-dessous : le personnage apparaît clairement de face, accoudé à la rambarde, et il est situé au-dessus de vous. Maintenant que vous avez cette image-là en tête, regardez de nouveau la première version de l’image. L’interprétation que vous en faites va se calquer sur le scénario que vous a donné à voir l’image (a), et la silhouette noire vous apparaît à présent de face, en contre-plongée !

© Allary Editions
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À présent, passons à l’image (b). Regardez-la pendant quelques secondes, comme vous l’avez fait pour l’image (a), puis revenez de nouveau à l’image initiale.

© Allary Editions
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La silhouette noire de l’image de départ se trouve maintenant dos à vous, et vous l’observez du dessus.

Les voici maintenant toutes les trois, placées les unes à côté des autres :

En regardant quelques secondes la version du haut ou la version du bas, vous pouvez modifier votre perception de l’image centrale à votre guise.

Enfin, concentrez-vous uniquement sur la version initiale : maintenant que vous connaissez les deux variantes que celle-ci contient en germe, vous pouvez aisément changer votre perspective mentalement et voir le personnage de face, puis de dos, d’en haut, puis d’en bas, sans avoir à regarder à nouveau les versions (a) et (b) de l’image.

© Allary Editions
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Entrons maintenant dans le détail de cette illusion pour bien comprendre comment cette image affecte le cerveau humain : les images (a) et (b) sont les versions stables de l’image initiale. Il n’existe qu’une seule façon de les interpréter. L’image initiale en revanche est ambiguë car elle porte en elle plusieurs façons d’être vue – deux en l’occurrence. L’image centrale est donc une image bistable.

Face à elle, notre cerveau ne possède pas suffisamment d’informations pour résoudre l’ambiguïté et l’interpréter d’une seule et unique manière. Si en revanche vous fixez pendant quelques secondes l’une ou l’autre des versions stables de l’image initiale, à savoir l’image (a) ou l’image (b), votre cerveau va créer un a priori visuel et, lorsque vous regarderez de nouveau l’image bistable, vous réduirez son ambiguïté et verrez dans la silhouette noire soit une personne de face (a priori (a)), soit une personne de dos (a priori (b)).

Le cerveau a besoin d’interpréter les signaux que lui renvoie le monde de façon à s’en créer une représentation cohérente et stable. C’est ce qu’on appelle la réduction de l’ambiguïté : dès lors qu’on lui refuse la stabilité en lui présentant des images ambiguës (bistables ou multistables), il opère un choix parmi les différentes options que le réel contient.

Imaginez cette fois que vous regardez la première image, à savoir l’image bistable, en compagnie d’un ami. Aucun de vous n’a encore vu les versions stables de l’image. Chacun de vous réduit l’ambiguïté à sa façon : la silhouette vous apparaît comme étant de dos, alors que votre ami la voit de face. Vous êtes en fait tous les deux en train de regarder la même image mais vous voyez deux choses différentes. Si vous en discutez ensemble, vous n’allez pas vous entendre car votre perception n’est pas la même, et pourtant chacun de vous est intimement persuadé de voir l’image telle qu’elle est. Vous êtes même incapable de voir ce que l’autre voit.

Une illusion bistable a défrayé la chronique en 2015 sur les réseaux sociaux, posant de façon éclatante la question de savoir si nous avions vraiment le même monde en partage. Une utilisatrice de Tumblr du nom de « Swiked » avait posté une photo d’une robe à empiècements en dentelle, suivie de ce commentaire : « Les gars, aidez-moi, cette robe est-elle blanche et or ou bleue et noire ? Mes amis et moi ne pouvons nous mettre d’accord et ça nous fait totalement flipper. » Suite à cela, l’image est devenue « virale » sur Internet, et le monde entier, divisé, a débattu plusieurs jours de la couleur de la robe ! Si à l’époque vous avez pris part au débat, vous avez peut-être pensé que la moitié du monde qui ne voyait pas la robe de la même couleur que vous avait tort. Mais vous comprenez à présent qu’aucun des deux groupes n’avait tort ou raison, il y avait simplement deux façons pour le cerveau humain de réduire l’ambiguïté.

Ce que nous apprennent ces deux exemples d’illusions bistables est que l’être humain a tendance à faire une confiance aveugle à sa perception, au point de la considérer comme partagée par tout le monde.

Lorsqu’il filtre, traite et interprète les stimuli que le monde lui renvoie, le cerveau construit une vision globale du monde, en faisant sans cesse, sans s’en apercevoir, des suppositions sur la manière dont il fonctionne. Il opère sans cesse des réductions de l’ambiguïté – et pas seulement dans le cas d’illusions bistables –, afin de nous présenter un réel stable et cohérent.

Il existe dans le champ de vision un « point aveugle » qui correspond à l’endroit par lequel le nerf optique sort de la rétine vers le cerveau. Ce point ne contient pas de récepteurs de lumière contrairement au reste de la rétine. Nous pourrions supposer qu’il devrait y avoir un « trou » dans notre champ de vision à l’endroit où la lumière n’est pas reçue par la rétine. Toutefois, dans la vie de tous les jours, notre champ visuel est complet car nous avons deux yeux. Mais si nous étions borgnes, ou que nous fermions simplement un œil, il en irait tout autrement.

Fermez donc l’œil gauche et regardez la croix sur l’image ci-dessous avec votre œil droit tout en maintenant votre visage au centre de la page. Rapprochez progressivement la page de votre visage.

© Allary Editions
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D’un coup – lorsque la page est à peu près à 25 cm de votre œil –, le point noir à droite de la croix disparaît. Cela est dû au fait qu’il se situe exactement sur le point aveugle de votre rétine, et votre cerveau va estimer que la page entière est blanche. Il va donc donner une fausse interprétation du réel.

Faites maintenant la même expérience avec cette image :

© Allary Editions
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Dès que le point noir tombera sur votre point aveugle, la barre grise va vous sembler continue. Votre cerveau voit du gris avant et après le point : il remplit le vide avec la même chose.

Ce que les tours de magie nous apprennent

Les tours de magie nous fascinent. S’ils sont universels, c’est parce qu’ils jouent avec les mécanismes de notre cerveau et notamment celui que nous venons de mettre au jour : la réduction de l’ambiguïté.

C’est le cas, par exemple, du tour de la pièce de monnaie. Le magicien attrape une pièce entre le pouce et l’index de sa main droite, et la place lentement dans sa paume gauche avant de fermer le poing qu’il dirige ensuite vers vous en vous demandant de souffler dessus. Puis il ouvre sa main de façon théâtrale : la pièce a disparu, comme par magie ! Et il ne s’arrête pas là : il s’ingénie alors à faire réapparaître la pièce derrière votre oreille, ou dans votre poche.

En fait, la pièce n’a jamais été déposée dans sa main gauche. Le magicien a effectué ce qu’on appelle un « palming » (de l’anglais palm, « paume de la main ») : il fait comme si il déposait la pièce dans sa paume gauche, alors qu’il l’a gardée dans sa paume droite. Tout cela s’effectue très doucement, car ce ne sont pas les yeux que le magicien essaye de tromper mais le cerveau et l’interprétation logique que celui-ci fera du déplacement des objets. L’être humain se fie à sa perception du monde : il pense avoir vu la pièce passer d’une main à l’autre, il ne va donc pas comprendre comment elle peut se retrouver derrière son oreille. Il y a donc pour lui une rupture de cohérence, quelque chose d’irréel vient de se produire, et c’est cela qu’il appelle « magie ».

Notre cerveau, à partir du moment où nous sommes éveillés, passe son temps à faire des suppositions sur le réel, à l’interpréter, à en combler les vides. Il le fait dès notre plus jeune âge, et à notre insu. La table où nous mangeons, quel que soit l’angle sous lequel nous la regardons, quelle que soit la lumière dans la pièce, reste bien la même table. De même, si nous posons un objet à un endroit précis, nous savons qu’il n’en bougera pas. C’est le principe de permanence des objets. C’est grâce à ce constant travail d’interprétation et de recomposition du réel, forcément partiel, que le réel semble si réel, que les objets semblent des choses fixes et immuables. Voilà pourquoi nous sommes bernés par le tour de la pièce de monnaie.

Curieux de savoir grâce à quels mécanismes psychologiques leurs tours de magie arrivaient à bluffer les gens, des prestidigitateurs ont collaboré avec des neuroscientifiques. Le magicien Teller, l’un des plus grands de notre temps, a par exemple contribué à la rédaction d’un article dans la revue Nature[1], où sont exposés les liens qui existent entre magie et conscience du monde chez l’être humain. Teller part d’un tour de magie célèbre, celui des gobelets et des balles : face au spectateur se trouvent trois gobelets et des balles que le magicien fait « disparaître » ou fait passer « comme par magie » d’un gobelet à l’autre.

Teller raconte qu’un jour, juste avant de monter sur scène, il s’aperçoit qu’il a oublié chez lui ses balles et ses gobelets. Il se retrouve à devoir utiliser ce qu’il y a dans sa loge : des gobelets transparents, et des balles qu’il façonne à partir de mouchoirs en papier. Alors qu’il craint que le public ne comprenne d’emblée les rouages du tour, Teller raconte qu’en réalité, les spectateurs ont l’air encore plus bluffés que d’habitude. « Tous les gens présents dans le public pouvaient voir ce que je faisais et pourtant leurs cerveaux n’arrivaient pas à le comprendre », dit-il dans une interview accordée au magazine Wire[2].

Une formule célèbre dit que « nous ne voyons pas le monde tel qu’il est mais plutôt tel que nous sommes ». C’est une vérité profonde que les travaux des sciences cognitives confirment aujourd’hui : le monde nous renvoie en permanence une multitude de signaux, nous en réduisons l’ambiguïté en choisissant ce que nous voulons voir. Ainsi, petit à petit, notre interprétation du monde nous façonne psychologiquement, culturellement et socialement.

Cela ne veut pas dire pour autant que nous pouvons voir tout le temps ce que nous voulons voir, en d’autres termes que rien n’existe vraiment et que nous sommes libres de façonner notre propre réalité simplement en l’imaginant dans notre tête : dans le cadre de l’illusion d’optique étudiée précédemment, je suis libre de voir une silhouette de face ou de dos, mais je ne peux pas voir dans cette silhouette un arbre ou une banane, par exemple. Le réel existe et il est intangible, quand bien même on ne saurait l’appréhender sans que notre cerveau ne l’interprète.

Remplir le vide

L’ambiguïté des signaux reçus nous place toujours dans une situation inconfortable d’incertitude. Ainsi, si un élément manque à notre perception pour sortir de l’ambiguïté, notre cerveau va vouloir remplir le vide. Descartes écrit dans la deuxième de ses Méditations métaphysiques : « Que vois-je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des manteaux, qui peuvent couvrir des spectres ou des hommes feints qui ne se remuent que par ressorts ? Mais je juge que ce sont de vrais hommes, par la seule puissance de juger qui est en mon esprit, ce que je croyais voir de mes yeux. » L’œil ne voit pas les hommes sous les capes et les chapeaux, mais le cerveau les rétablit. Bien avant les premiers travaux en sciences cognitives, Descartes avait compris que notre cerveau « comblait les vides ».

Voici un autre exemple amusant de « vide » comblé par notre cerveau. Comment lisez-vous cette phrase : « C’35t cmmoe ca qu3 v0u5 3t2s enrtian de l1r3 c3tt3 l1gn3 » ?

Vous venez sûrement de lire : « C’est comme ça que vous êtes en train de lire cette ligne. » Votre cerveau vient de recréer du sens alors qu’en réalité, cette phrase ne veut rien dire. Votre cerveau a réordonné le désordre apparent et a donc choisi de privilégier son interprétation plutôt que de s’en tenir à la stricte réalité de ce qui était écrit. Bel exemple du travail de notre cerveau qui préfère donner du sens à un ensemble de lettres et donc, par extension, donner du sens aux choses et au monde, plutôt que de rester dans le flou !

 * * *

Notre cerveau, qui filtre la myriade d’informations ambiguës que la réalité nous fournit en permanence, interprète le monde et recrée le réel, souvent à notre insu. Dans la plupart des cas, c’est très utile et même vital. Mais cela peut aussi conduire à des erreurs susceptibles de nous être préjudiciables.

Il va falloir éclaircir la façon dont notre cerveau procède pour nous jouer des tours.

____________

[1] S. L. Macknik, M. King, J. Randi, A. Robbins, Teller, J. Thompson et S. Martinez-Conde, « Attention and awareness in stage magic: turning tricks into research », Nature Reviews Neuroscience, 9 (2008), p. 871–879.

[2] J. Lehrer « Magic and the Brain: Teller Reveals the Neuroscience of Illusion », Wired.com (2009).

Source : © Allary Editions via leslibraires.ca.


​Cet extrait est disponible en libre accès sur le site web leslibraires.ca

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REVUE DE PRESSE

Votre cerveau vous joue des tours, Agnès Lenoire, Le club mediapart

« On ne peut pas laisser s’installer des récits pourris », Usbek & Rica

Albert Moukheiber : « S’engager pour préserver notre capacité à changer d’avis », 20 Minutes

Albert Moukheiber : « Notre cerveau nous joue des tours ? Tant mieux ! », Patrick Schobbens – Director Private Banking Brabant wallon, Degroof Petercam Wealth Management

LE LIBRE ARBITRE, UNE ILLUSION ? , Entretien avec Albert Moukheiber, docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien. Propos recueillis par Charlotte Collot. Salut & Fraternité, périodique trimestriel, est édité par le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège asbl


Du même auteur

Albert Moukheiber

Aujourd’hui, tout, ou presque, semble devoir trouver son explication dans le cerveau. Nos bonheurs, nos émotions, nos addictions, nos peurs, nos croyances, nos performances, notre capacité à changer individuellement ou collectivement ne seraient qu’un effet des interactions de nos neurones.

Mais cette profusion de discours sur le cerveau – cette neuromania – se fait au prix de raccourcis, d’approximations, voire de contre-vérités. On ne peut pas réduire tous les problèmes à l’individu et à son cerveau, ni faire dire aux neurosciences et aux sciences cognitives ce qu’elles ne disent pas.

En rendant accessibles les dernières études, Albert Moukheiber redonne la parole aux chercheurs et démêle le vrai du faux dans les discours sur le cerveau. Il nous libère ainsi de nombreuses idées reçues, et nous rend plus lucide sur nous-même et les autres.

En librairie le 5 septembre 2024
288 pages – Format 145*215mm
ISBN : 978-2-37073-431-0

Source : © Allary Editions.


Journée professionnelle académique 25/01/2019 – Atelier Canopé 13 Marseille, Apprendre à apprendre : Neurosciences et pédagogie, Albert Moukheiber – L’importance du doute de soi, – Transcription de l’intervention

Albert Moukheiber sur ResearchGate

Albert Moukheiber sur Google Scholar


Au sujet de l’auteur

Albert Moukheiber

Description : Français : Albert Moukheiber en 2024. Auteur : K192837 (Wikipédias).
Description : Français : Albert Moukheiber en 2024. Auteur : K192837 (Wikipédias).
Crédit photo : ©Bojana Tatarska/Allary Éditions
Crédit photo : ©Bojana Tatarska/Allary Éditions

« Albert Moukheiber est Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien. Il est l’un des fondateurs de Chiasma, collectif de neuroscientifiques s’intéressant à la façon dont se forment nos opinions. Il est l’auteur d’un premier essai à succès Votre cerveau vous joue des tours (Allary Éditions, 2019), en cours d’adaptation pour Arte et traduit dans 12 langues. Son dernier livre paru est Neuromania (2024). » Source : © Allary Editions.

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dossier-philotherapie-bandeau-750

Mon rapport de lecture du livre

Votre cerveau vous joue des tours

Albert Moukheiber

Allary Éditions, 2019

L’essai VOTRE CERVEAU VOUS JOUE DES TOURS par ALBERT MOUKHEIBER, Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien, tient sa promesse. « Riche de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne et de récits d’expériences de psychologie sociale, cet essai rend accessibles les dernières découvertes des neurosciences et propose des outils pour faire de notre cerveau notre allié en toutes circonstances. » Le lecteur néophyte y trouvera son compte à l’instar de ceux et celles qui ont perdu de vue les neurosciences. Et sûrement en raison de sa pratique à titre psychologue clinicien, Albert Moukheiber parsème son livre de quelques judicieux conseils à ses lecteurs.

Une formule célèbre dit que « nous ne voyons pas le monde tel qu’il est mais plutôt tel que nous sommes ». C’est une vérité profonde que les travaux des sciences cognitives confirment aujourd’hui : le monde nous renvoie en permanence une multitude signaux, nous en réduisons l’ambiguïté en choisissant ce que nous voulons voir. Ainsi, petit à petit, notre interprétation du monde nous façonne psychologiquement, culturellement et socialement.

MOUKHEIBERT, Albert, Votre cerveau vous joue des tours, Partie 1 – Comment perçoit-on le monde ? Chapitre 1 – Voyons-nous vraiment le monde avec nos yeux ?, Allary Éditions, Paris, 2019, pp. 25-26.

P.S.: Le soulignement remplace l’italique dans le texte original.

Heureuse confirmation des sciences cognitives car nous apprenons rapidement, dès l’enfance, que nos visions du monde diffèrent, et à l’adolescence, que la vision du monde que l’on nous inculquée ne correspond pas à la réalité, du moins à ce que nous voyons. Et c’est très souvent une source de conflit interne philosophique, psychologique, culturel et social qui engendre un traumatisme qui conduit certains à changer d’attitude et de comportement au profit d’une rébellion contre son entourage, pourvoyeur de visions du monde au cours de l’enfance, et contre le monde lui-même.

On ne se souvient pas toujours des choix que l'on fait, mais on les justifie.

Quand nous prenons une décision, nous pensons que le mécanisme qui s’enclenche est le suivant : plusieurs options se présentent à moi → je réfléchis à la situation →  je tranche en prenant une décision que je pourrai ensuite justifier froidement. Mais cela se passe-t-il vraiment ainsi dans notre cerveau ?

MOUKHEIBERT, Albert, Votre cerveau vous joue des tours, Partie 1 – Comment perçoit-on le monde ? Chapitre 2 – Comment le cerveau fait-il pour nous raconter des histoires ?, Allary Éditions, Paris, 2019, p. 43.

Albert Moukheibert vient de m’ouvrir toute grande la porte avec son énoncé « On ne se souvient pas toujours des choix que l’on fait, mais on les justifie » pour je vous parle de la découverte, dans les années 1930-1940, d’un phénomène inconscient connu sous le nom de « TRANSFERT DE SENSATION » et popularisé par le chercheur en étude des motivations Louis Cheskin.


DÉFINITION BRÈVE

TRANSFERT DE SENSATIONS. Les mots-clés : Phénomène inconscient universel. Transférer la sensation d’une chose à une autre, tel que de l’emballage au produit contenu dans l’emballage; juger un livre par sa couverture ou une personne par ses vêtements. En plus d’être inconscient, le phénomène du transfert de sensations est universel, dans le sens scientifique du terme.

GUAY, Serge-Andre, Comment motiver les consommateurs à l’achat – Tout ce que vous n’apprendre jamais à l’université, Les mots-clés ouvrant les portes de l’étude des motivations d’achat, Fondation littéraire Fleur de Lys, Lévis (Québec), 2006, p.43. (PDF gratuit).


Dans les années 1930-1940, Louis Cheskin, alors professeur d’art plastique dans un collège de Chicago, s’adonne à la sculpture. Il reproduit le même modèle en différentes couleurs. Il les met en vente et se rend compte que des sculptures d’une couleur donnée se vendent davantage que les autres. Pourtant, il s’agit du même modèle de base pour toutes les sculptures. Il se concentre donc sur la couleur pour en cerner l’influence et fonde la « Color Research Institute of America » en septembre 1944. Il fait rapport de ses recherches dans huit livres entre 1940 et 1955 :

  1. Living with Art (1940, 233 pages)
  2. Colors: What They Can Do for You (1947, 333 pages)
  3. Notation on a Color System for Planning Color Identification (1949, 18 pages)
  4. Color for Profit (1951, 164 pages)
  5. Colours and What They Can Do (1951, 214 pages)
  6. Color Wheel for Color Planning (1953, 4 pages)
  7. Color Guide for Marketing Media (1954, 209 pages)
  8. Cheskin Color Charts (1955, 8 pages)

Louis Cheskin observe un phénomène qu’il nommera « transfert de sensation » : les gens effectuent inconsciemment un transfert de la sensation éprouvée avec la couleur vers l’objet coloré. Il constate aussi qu’il est impossible de questionner directement les gens au sujet de la couleur en raison de leurs mécanismes de défense à l’œuvre dans leurs réponses pour contrôler leurs images et la perception d’eux-mêmes qu’ils donnent à l’intervieweur.

Il en va de même du transfert de sensation puisque ce dernier est une opération automatique, involontaire et inconsciente.

À la demande de l’industrie des biens de consommation, Louis Cheskin investigue le domaine du marketing.

Il lui faut désormais abandonner les questions directes s’il veut cerner l’influence réelle des couleurs des objets. Il mettra au point une toute nouvelle approche : Aprroche indirecte des réactions du marché (Indirect Approach to Market Reactions). Il la dévoile dans un article qu’il signe avec Louis B. Ward sous le titre “Indirect Approach to Market Reaction” dans la Harvard Business Review, Vol. 26, en septembre 1948 (pp. 572–580). Vous trouverez cet article traduit en français à la page 77 et suivantes de mon livre Comment motiver les consommateurs à l’achat (PDF gratuit). Avec cette approche, il laisse de côté les questions directes (sondages et groupes de discussion) pour une méthode qui ne dévoile pas aux interviewés l’objet réel à l’étude.

Par exemple, si vous voulez tester un emballage, différentes propositions d’emballages pour un produit donné, vous ne devez certainement pas interroger les consommateurs au sujet de ces projets d’emballage mais plutôt au sujet du produit qu’ils contient puisque ce consommateur effectue inconsciemment le transfert des sensations qu’il éprouve à la vue et à la manutention de l’emballage au produit qu’il renferme. Il faut donc lui demander ce qu’il pense de chaque produit dans chaque emballage, non pas lui demander ce qu’il pense de l’emballage lui-même.

Toutes les composantes et les éléments de chacune ces composantes de l’emballage jouent un rôle primordiale dans la perception du produit qu’il contient, du nom de la marque, à la typographie de cette dernière, en passant par sa ou ses couleurs, le logotype de la marque, l’illustration du produit, les dimensions de cette illustration et ainsi de suite.

Et comme pour lui Cheskin « tester est un processus scientifique » qui implique une méthode scientifique, il faut alors tester chaque élément de chaque composante de l’emballage.

Dans une expérience dans notre propre firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, ma partenaire et moi rencontrons un client qui nous demande quel étiquette sera la mieux pour célébrer le cinquantième anniversaire de sa confiture, son produit vedette. Dans le respect du « Système Cheskin », j’ai demandé à ce manufacturier de produit de nous fournir des pots de sa confiture avec les différentes étiquettes proposées par son graphisme, en prenant soin de mettre dans chacun des pots la même confiture issue du même lot de production afin d’éviter toute différence. Puis, nous avons étiqueté ces pots de confiture des trois différentes étiquettes, une étiquette par pot. Nous avons distribué ces différents pots de confiture (différent que par leur étiquette) en demandant aux consommateurs, après une semaine de tests maison, de nous dire qu’elle était la meilleure confiture entre les trois pots. L’un des pots gagna haut la main la faveur des consommateurs. En fait, puisque la seule et unique différence entre ces pots étaient l’étiquette, nous savions laquelle recommandé à notre client manufacturier de cette confiture nationale. Aussi, nous avons demandé à chaque consommateur de justifier leur choix. Évidemment, aucun ne mentionnait l’étiquette mais nous parlait plutôt de la confiture elle-même, les différentes étiquettes donnant lieu à la perception d’une confiture différente d’un pot à l’autre, ce qui n’était pas le cas.

Et c’est ici que je rejoins Albert Moukheibert à l’effet que nos choix ne sont pas toujours raisonnés consciemment avant même de choisir, que nous choisissons plus souvent qu’autrement inconsciemment et que ce n’est qu’après que nous le justifions ce choix si on nous le demande.

Notez ici un fait d’une importance capitale : l’objet de l’étude de motivation d’achat était le produit plutôt que les consommateurs, ces derniers n’étant, dans ce contexte, qu’un révélateur du pouvoir de l’étiquette sur eux. L’objet d’une étude des motivations d’achat des consommateurs est toujours un objet « physique », ce qui permet de mener des tests scientifiques et de classer ce type d’étude parmi les sciences exactes. Lorsque l’étude de marché a pour objet les consommateurs, cette dernière se classe parmi les sciences inexactes, ce qui explique pourquoi les gens de marketing ne peuvent pas répéter le succès qu’ils obtiennent à volonté. C’est bien connu, « On sait que 50% de la publicité fonctionnent mais on ne sait pas lesquels ».

Autre aspect fondamentale dans la détermination du pouvoir du produit, son emballage, sa publicité et son prix sur les motivations d’achat des consommateurs : la mesure du résultat du transfert de sensation à savoir si le produit à l’étude a le pouvoir de motiver ou non les consommateurs à l’achat. On parle ici d’une mesure toute aussi précise que les sciences physiques le permettent lors d’un test lui aussi scientifique. Je ne vais vous exposé ici comment Louis Cheskin a conçu ses différents tests de mesure du transfert de sensation. Le défi : mesurer avec des lettres de l’alphabet comme on mesure avec des nombres. Louis Cheskin a expérimenté avec succès la « sémantique différentielle » (voir le chapitre La technique d’associations de mots et la sémantique différentielle dans mon livre Comment motiver les consommateurs à l’achat (PDF gratuit) (pp. 433-439).


Mais depuis, la cécité au choix a été introduite dans plusieurs protocoles expérimentaux, et la littérature scientifique foisonne d’exemple montrant l’étendue des capacité de justification a posteriori de notre cerveau. En 2010, le chercheur américain Lars Hall a conduit une autre expérience sur la cécité au choix. Dans le supermarché d’une petite ville américaine, Hall et son équipe montent un faux stand de produit locaux. Déguisés en vendeurs, ils présentent aux clients deux confiture et deux thés différents, et leur proposent de donner leur avis sur le duo confiture-thé qu’ils préfèrent. Soulignons ici que les deux confitures ont des goût prononcés et bien distincts : l’une est à la pomme et à la cannelle, l’autre aux agrumes. Et que le pot truqué : il s’ouvre des deux côtés, chaque côté étant associé à un parfum différents.

Une fois que le client a goûté aux différents confitures, qu’il a bu sa tasse de thé et son choix, l’expérimentateur retourne le pot à l’insu du client et lui demande de goûter à nouveau sa confiture préférée afin de justifier son choix. Seuls un tiers des participants détectent le changement de goût. Tous les autres justifient leur choix sans s’apercevoir qu’ils font le plaidoyer de la confiture qu’ils n’ont pas choisie ! Lorsqu’on leur révèle le tour de passe-passe et qu’on leur explique le but de l’expérience, les réactions vont de la surprise à l’incrédulité la plus totale.

MOUKHEIBERT, Albert, Votre cerveau vous joue des tours, Partie 1 – Comment perçoit-on le monde ? Chapitre 2 – Comment le cerveau fait-il pour nous raconter des histoires ?, Allary Éditions, Paris, 2019, pp. 44-45.


Hall, Lars & Johansson, Petter & Tärning, Betty & Sikström, Sverker & Deutgen, Thérèse. (2010). Magic at the marketplace: Choice blindness for the taste of jam and the smell of tea. Cognition. 117. 54-61. 10.1016/j.cognition.2010.06.010.   Download PDF.

Voir aussi : Nous sommes aveugles à bien des causes de nos choix conscients
Le cerveau à tous les niveaux, Agence Science-Presse, 14 novembre 2017.


Est-ce vraiment une « cécité au choix » que de justifier son choix après coup ? Si l’explication consciente du choix vient souvent après le choix, c’est surtout parce que la conscience est la dernière informée du résultat de la perception. Le processus observé par Louis Cheskin est le suivant : stimulus → sens → sensation → perception → schéma de référence → attitude → geste (dans ce cas, un geste d’achat). Le cerveau n’a pas le choix d’attendre que la conscience reçoive l’information, en vérifie la validité, l’analyse, décide de l’attitude à adopter et du geste à commander au corps. Nous conscientisons donc notre choix après coup et nous nous en formons une opinion justificatrice.

Personnellement, je doute du respect de l’application des critères de la scientificité du test parce qu’il implique, non pas un seul stimulus, mais plusieurs, notamment trois sources de goûts (confitures et thé), pouvant s’influencer l’un l’autre. Je crois que lorsque « l’expérimentateur retourne le pot à l’insu du client », il contrevient à la scientificité du test. Enfin, le phénomène inconscient et involontaire du transfert de sensation n’est pas pris en compte.

Ces heuristiques nous permettent de composer avec les limites de notre attention et de nos facultés cérébrales : nous n’avons pas les capacités attentionnelles, le temps ou l’énergie d’intégrer l’ensemble des informations que l’on reçoit dans une situation donnée avant de prendre une décision.

Au sujet de l’utilisation des heuristiques dans la prise de décision, on se rapportera avantageusement à un article de référence paru en 1974, signé Amos Tversky et Daniel Kahneman, qui vaudra à ce dernier le prix de la banque de Suède en sciences économiques[10].

Quand la pensée intuitive nous induit en erreur

Les heuristiques nous permettent donc de réaliser toutes ces petites actions dont nous n’avons pas conscience et qui nous servent au quotidien. Mais il existe des cas de figure dans lesquels une réflexe de pensée trop rapide et approximatif peut nous pousser à commettre des erreurs. Les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky ont appelé ces dérivations de la pensée conduisant à des erreurs de jugement ainsi qu’à des interprétations illogiques ou irrationnelles d’une situation donnée des biais cognitifs. C’est ainsi que dans certains cas nous prenons des décisions trop rapidement en nous appuyant sur un nombre limité d’éléments que l’on considère comme représentatifs d’une situation. Ils appellent cela le biais de représentativité.

____________

NOTE

[10] A. Tversky et D. Kahneman, « Judgment under Uncertainty: Heuristics ans Biases, Science, 185, N0 4157 (1974), P. 1124-1131.

MOUKHEIBERT, Albert, Votre cerveau vous joue des tours, Partie 1 – Comment perçoit-on le monde ? Chapitre 3 – Pourquoi sommes-nous si souvent dans l’approximation ?, Allary Éditions, Paris, 2019, pp. 52-53.

P.S.: Le soulignement remplace l’italique dans le texte original.

P.S. : Voir l’article en référence en ligne (PDF) ou ici ou ici.


Heuristique : action ou pensée spontanée qui donne d’assez bons résultats dans une situation donnée et qui a pour avantage d’être quasi instantanée, même si elles pêche par approximation.

MOUKHEIBERT, Albert, Votre cerveau vous joue des tours, Partie 1 – Comment perçoit-on le monde ? Glossaire, Heuristique, Allary Éditions, Paris, 2019, p. 214.


A. Tversky et D. Kahneman, « Judgment under Uncertainty: Heuristics ans Biases, Science, 185, N0 4157 (1974), P. 1124-1131.
A. Tversky et D. Kahneman, « Judgment under Uncertainty: Heuristics ans Biases, Science, 185, N0 4157 (1974), P. 1124-1131.

Nous voici donc au cœur des fameux « biais cognitifs » avec les chercheurs qui ont ainsi nommé ces opérations mentales, les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky.

Voici la définition donnée par Albert Moukheiber dans le Glossaire son livre « Votre cerveau vous joue des tours » :

Biais cognitifs : détour que fait notre cerveau pour prendre des décisions ou de porter des jugements da façon moins laborieise qu’en passant par un raisonnement analytique qui tiendrait compte de toutes les informations pertinentes à notre disposition. Radides et utiles, les viais cognitifs peuvent aussi être à l’origine d’erreurs de jugement. La liste des biais cognitifs ne cesse de s’étoffer, en voici les principaux :

  • Biais d’ancrage : (…).
  • Biais de confirmation : (…).
  • Biais de notoriété : (…).
  • biais de représentativité : (…).
  • Biaus de sélection : (…).
  • Biais de stéréotypahe négatif : (…).
  • Biais de surconfiance: (…).
  • Biais du moment présent : (…).
  • Biais fondamentale d’attribution : (…).
  • Biais négatif d’interprétation : (…).

MOUKHEIBERT, Albert, Votre cerveau vous joue des tours, Partie 1 – Comment perçoit-on le monde ? Glossaire, Heuristique, Allary Éditions, Paris, 2019, pp. 211-212.

P.S.: Notez que l’auteur Albert Moukheiber définit chacun des biais cognitifs ci-dessus dans le Glossaire son livre « Votre cerveau vous joue des tours».


BIAIS COGNITIF

Les biais cognitifs peuvent être organisés en quatre catégories : les biais qui découlent de trop d’informations, pas assez de sens, la nécessité d’agir rapidement et les limites de la mémoire.

Modèle Algorithmique: John Manoogian III (jm3)

Modèle Organisationnel: Buster Benson.

Modèle Algorithmique: John Manoogian III (jm3), Modèle Organisationnel: Buster Benson, Liste des Biais Cognitifs: Wikipedia. Traduction: Albert Moukheiber & Mariam Chammat; www.chiasma.co . Cliquez sur l'illustration pour l'agrandir.
Modèle Algorithmique: John Manoogian III (jm3), Modèle Organisationnel: Buster Benson, Liste des Biais Cognitifs: Wikipedia. Traduction: Albert Moukheiber & Mariam Chammat; www.chiasma.co. Cliquez sur l’illustration pour l’agrandir. Source : BENSON, Buster, Cognitive bias cheat sheet – An organized list of cognitive biases because thinking is hard, Sep 1, 2016.

« La liste des biais cognitifs ne cesse de s’étoffer » écrit Albert Moukheiber et c’est cela qui me cause un problème car nous finissons par nous y perdre. Plus encore, le nombre même de listes de biais cognitifs augmente lui aussi ajoutant ainsi à la confusion. C’est à se demander si toute pensée est un biais cognitif.

Encore faut-il savoir les corriger et une simple prise de conscience ne suffit pas. Il faut lutter contre l’habitude de ces biais cognitifs.


Réduire l’emprise des biais en 10 étapes

Les biais cognitifs sont aussi inévitables qu’insaisissables. À moins de se comporter en détective et de soumettre ses pensées erronées au tordeur, comme permet de le faire la psychothérapie quand elles font voir la vie en noir. Voici 10 façons de relever ce défi, qui requiert temps et recul.

Lire la suite

MALBOEUF, Marie-Claude, Réduire l’emprise des biais en 10 étapes, La Presse, 4 mars 2024.

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Voir aussi : MALBOEUF, Marie-Claude, Biais cognitifs Comme des lunettes déformantes, La Presse, 4 mars 2024.

Voir aussi : GARNIER, Emmanuèle, Choix d’un traitement – Quels biais cognitifs peuvent toucher les patients ? Le médecin du Québec, 1 avril 2019.


Dans mes comptes-rendus de lecture, je reviens souvent sur les travaux de David D. Burns, psychiatre américain et professeur émérite au département de psychiatrie et de sciences comportementales de la faculté de médecine de l’université de Stanford. J’ai lu son livre « Feeling Good: The New Mood Therapy » traduit en français sous le titre « Être bien dans sa peau » et sous-titré « Traitement éprouvé cliniquement pour vaincre la dépression, l’anxiété et les troubles de l’humeur ».

Feeling Good est né de l’insatisfaction suscitée par le traitement freudien conventionnel de la dépression. Le mentor de Burns, Aaron T. Beck (considéré comme le « père » de la thérapie cognitive ; Albert Ellis est considéré comme le « grand-père »), a conclu qu’il n’existait aucune preuve empirique du succès de la psychanalyse freudienne dans le traitement des personnes dépressives. L’idée que les sentiments négatifs tels que la dépression et l’anxiété sont déclenchés par des pensées ou des perceptions a une longue histoire, qui remonte au philosophe grec Épictète, qui disait que les gens ne sont pas perturbés par les choses, mais par la façon dont nous pensons à elles.


Feeling Good grew out of dissatisfaction with conventional Freudian treatment of depression. Burns’s mentor, Aaron T. Beck (considered the « father » of cognitive therapy; Albert Ellis is considered the « grandfather »), concluded that there was no empirical evidence for the success of Freudian psychoanalysis in treating depressed people. The idea that negative feelings such as depression and anxiety are triggered by thoughts or perceptions has a long history, dating back to the Greek philosopher Epictetus, who said that people are disturbed not by things but by the way we think about them.

Source : Feeling Good: The New Mood Therapy, Wikipédia.

Voici la liste qu’il dresse des dix distorsions cognitives responsables « de plusieurs, sinon tous vos états dépressif ». À l’époque de ma découverte de ce livre, j’étais en thérapie pour une dépression que je ne parvenais pas à surmonter. Ma lecture de la liste des distorsions cognitives relevées par le Dr. David D. Burns, je suis tombé en bas de ma chaise parce que je les avais toutes. À partir de là, le programme de ma thérapie fut de me corriger de ces distorsions cognitives et cela contribua grandement à ma réhabilitation et me maintient toujours hors des sentiers de la dépression.


Ces 10 types de distorsions cognitives sont à l’origine de plusieurs, sinon de tous vos états dépressifs. Vous les trouverez en résumé aux pages 65 et 66. Étudiez ce tableau de façon à bien posséder ces notions, elles doivent vous devenir aussi familière que votre numéro de téléphone. Consultez le tableau 3-1 aussi souvent que nécessaire au cours de votre apprentissage des diverses méthodes de modification de l’humeur. Une connaissance approfondie de ces 10 types de distorsions vous sera utile pour le restant de vos jours.

  1. Le tout-ou-rien : votre pensée n’est pas nuancée. Vous classez les choses en deux seules catégories : les bonnes et les mauvaises. En conséquence, si votre performance laisse à désirer, vous considérez votre vie comme un échec total.
  2. La généralisation à outrance : un seul événement malheureux vous apparaît comme faisant partie d’un cycle sans fin d’échecs.
  3. Le filtre : vous choisissez un aspect négatif et vous vous attardez à un tel point à ce petit détail que toute votre vision de la réalité en est faussée, tout comme une goutte d’encre qui vient teinter un plein contenant d’eau.
  4. Le rejet du positif : pour toutes sortes de raisons, en affirmant qu’elles ne comptent pas, vous rejetez toutes vos expériences positives. De cette façon, vous préservez votre image négative des choses, même si elle entre en contradiction avec votre expérience de tous les jours.
  5. Les conclusions hâtives : vous arrivez à une conclusion négative, même si aucun fait précis ne peut confirmer votre interprétation.
    • L’interprétation indue. Vous décidez arbitrairement que quelqu’un a une attitude négative à votre égard, et vous ne prenez pas la peine de voir si c’est vrai.
    • L’erreur de prévision. Vous prévoyez le pire, et vous êtes convaincu que votre prédiction est déjà confirmée par les faits.
  6. L’exagération (la dramatisation) et la minimisation : vous amplifiez l’importance de certaines choses (comme vos bévues ou le succès de quelqu’un d’autre) et vous minimisez l’importance d’autres choses jusqu’à ce qu’elles vous semblent toutes petites (vos qualités ou les imperfections de votre voisin, par exemple). Cette distorsion s’appelle aussi « le phénomène de la lorgnette ».
  7. Les raisonnements émotifs : vous présumez que vos sentiments les plus sombres reflètent nécessairement la réalité des choses : « C’est ce que je ressens, cela doit donc correspondre à une réalité.
  8. Les « dois » et les « devrais » : vous essayez de vous motiver par des « je devrais… » ou des « je ne devrais pas… » comme si, pour vous convaincre de faire quelque chose, il fallait vous battre ou vous punir. Ou par des « je dois ». Et cela suscite chez vous un sentiment de culpabilité. Quand vous attribuez des « ils doivent » ou « ils devraient » aux autres, vous éveillez chez vous des sentiments de colère, de frustration et de ressentiment.
  9. L’étiquetage et les erreurs d’étiquetage : il s’agit là d’une forme extrême de généralisation à outrance. Au lieu de qualifier votre erreur, vous vous apposez une étiquette négative : « Je suis un perdant ». Et quand le comportement de quelqu’un d’autre vous déplaît, vous lui accolez une étiquette négative : « C’est un maudit pouilleux ». Les erreurs d’étiquetage consistent à décrire les choses à l’aide de mots très colorés et chargés d’émotion.
  10. La personnalisation : vous vous considérez responsable d’un événement fâcheux dont, en fait, vous n’êtes pas le principal responsable.

Source : BURNS, David D., Tableau 3-1 Les distorsions cognitives, Être bien dans sa peau : traitement éprouvé cliniquement pour vaincre la dépression, l’anxiété et les troubles de l’humeur, Collection Vive la vie ! Les éditions Héritage inc., 1985, pp. 64-66.

Mais il nous faut accepter que notre cerveau nous joue encore et toujours des tours que nous ne sommes pas des êtres rationnels par défaut car notre attention et nos jugements demeurent soumis à notre subjectivité. La citation ci-dessous, tiré d’un livre traitant des études de motivation d’achat, « Basis For marketing Decision » du chercheur américain Louis Cheskin, dont j’ai pris connaissance dans les années 1990, m’a permis de prendre le recul utile pour mieux m’observer et me connaître autrement.

Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous nous intéressons à des informations objectives. En réalité, si l’on ne devient pas subjectif face à une nouvelle information objective, on ne s’y intéresse pas et on n’est pas motivé par elle. Nous disons que nous jugeons objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans la vie quotidienne. Nous choisissons les « choses » qui nous attirent subjectivement, mais nous considérons ces choix comme objectifs.

« Le comportement d’un individu se base sur son schéma de références. Le schéma de références d’un individu détermine ses attitudes. Consciemment et inconsciemment, un individu acquiert des concepts qui deviennent une partie de lui-même et qui sont la base de toutes ses attitudes. Le schéma de références est acquis des parents, des enseignants, des relations et des amis, du type d’émissions de radio que nous entendons, des émissions de télévision que nous regardons et du type de livres, magazines et journaux que nous lisons. La plupart d’entre nous croyons tirer des faits de ces sources, non pas des attitudes. Nous pensons que nous avons accumulé des informations objectives, non pas un schéma de références. »

TEXTE ORIGINAL EN ANGLAIS

We like to believe that we are objective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it. We say we judge objectively, but actually we react subjectively.

We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »

An individual’s behavior is based on his frame of refer-ence. A person’s frame of reference determines his attitudes. Consciously and unconsciously one acquires concepts that become part of him and are the basis of all his attitudes. The frame of reference is acquired from parents, teachers, relatives and friends, from the type of radio pro-grams we hear, the T.V. programs we watch and from the kind of books, magazines and newspapers we read. Most of us believe we acquire facts from these sources, not attitudes. We think we have accumulated objective information, not a frame of reference.

Source : Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.

Tous les appartés ci-dessus dans mon rapport de lecture servent à démontrer ma familiarité avec certains des sujets abordés par Albert Moukheiber dans son livre « Votre cerveau vous joue des tours ». Autrement dit, je savais déjà que mon cerveau me jouiait des tours avant d’acheter ce livre, au départ, en raison de son titre très évocateur. J’ai donc été attiré subjectivement par cet ouvrage et je ne peux certainement pas prétendre l’aborder avec objectivité. Ma lecture permet de me mettre à jour.

Suite aux travaux de Kahneman et de Tversky, des centaines de biais cognitifs (11) ont été répertoriés et des chercheurs continuent à en identifier régulièrement. Deux des biais dont on parle le plus en cette période d’avènement des infox, nouveau terme utilisé pour parler des informations fausses ne reposant sur aucun fait, sont les biais de confirmation et le biais de la preuve anecdotique : les biais de confirmation nous pousse à ne prendre en compte que les informations qui renforcent nos opinions, nos convictions et nos croyances, et de rejeter comme fausses toutes les autres idées qui pourraient nous être présentées. Le biais de la preuve anecdotique intervient quand nous utilisons un exemple anecdotique pour justifier notre raisonnement. (…)

____________

NOTE

(11) A. P. Gregg, N. Mahadevan, C. Sedikides, « The SPOT effect : People spontaneously prefer their own theories », The Quartely Journal of Experimental Psychology, 70, No 6 (2017).

MOUKHEIBERT, Albert, Votre cerveau vous joue des tours, Partie 1 – Comment perçoit-on le monde ? Chapitre 3 – Pourquoi sommes-nous souvent dans l’approximation ?, Allary Éditions, Paris, 2019, pp. 55-56.

P.S.: Le soulignement remplace l’italique dans le texte original.

A. P. Gregg, N. Mahadevan, C. Sedikides, « The SPOT effect : People spontaneously prefer their own theories », The Quartely Journal of Experimental Psychology, 70, No 6 (2017).
A. P. Gregg, N. Mahadevan, C. Sedikides, « The SPOT effect : People spontaneously prefer their own theories », The Quartely Journal of Experimental Psychology, 70, No 6 (2017).

RÉSUMÉ

« Les gens font souvent preuve d’un biais de confirmation : ils traitent les informations relatives à la véracité de leurs théories d’une manière qui leur permet de continuer à considérer ces théories comme vraies. Ici, nous avons testé si le biais de confirmation émergeait même dans les conditions les plus minimales. Plus précisément, nous avons testé si l’établissement d’un lien nominal entre le soi et une théorie suffirait à inciter les gens à considérer cette théorie comme vraie. Si, toutes choses égales par ailleurs, les gens se considèrent comme bons (c’est-à-dire qu’ils se valorisent) et que les bonnes théories sont vraies (en accord avec leur fonction prévue), alors les gens devraient considérer leurs propres théories comme vraies ; autrement dit, ils devraient manifester une préférence spontanée pour leurs propres théories (c’est-à-dire un effet SPOT). Dans trois expériences, les participants ont été initiés à une théorie selon laquelle l’une de deux espèces extraterrestres imaginaires s’attaquait à l’autre. Les participants ont ensuite examiné tour à tour plusieurs éléments de preuve relatifs à la théorie et ont évalué à chaque fois la probabilité que la théorie soit vraie ou fausse. Comme nous l’avions supposé, les participants considéraient que la théorie avait plus de chances d’être vraie lorsqu’elle leur était attribuée arbitrairement qu’à un « Alex » (expérience 1) ou à personne (expérience 2). Nous avons également constaté que l’effet SPOT ne convergeait pas avec quatre indices différents de valorisation de soi (expérience 3), ce qui suggère qu’il pourrait avoir un caractère distinctif. »

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite).

Texte original en anglais

« People often exhibit confirmation bias: they process information bearing on the truth of their theories in a way that facilitates their continuing to regard those theories as true. Here, we tested whether confirmation bias would emerge even under the most minimal of conditions. Specifically, we tested whether drawing a nominal link between the self and a theory would suffice to bias people towards regarding that theory as true. If, all else equal, people regard the self as good (i.e., engage in self-enhancement), and good theories are true (in accord with their intended function), then people should regard their own theories as true; otherwise put, they should manifest a Spontaneous Preference for their Own Theories (i.e., a SPOT effect). In three experiments, participants were introduced to a theory about which of two imaginary alien species preyed upon the other. Participants then considered in turn several items of evidence bearing on the theory, and each time evaluated the likelihood that the theory was true versus false. As hypothesized, participants regarded the theory as more likely to be true when it was arbitrarily ascribed to them as opposed to an « Alex » (Experiment 1) or to no one (Experiment 2). We also found that the SPOT effect failed to converge with four different indices of self-enhancement (Experiment 3), suggesting it may be distinctive in character. »

Source : A. P. Gregg, N. Mahadevan, C. Sedikides, « The SPOT effect : People spontaneously prefer their own theories », The Quartely Journal of Experimental Psychology, 70, No 6 (2017).


Le plus difficile, disait Louis Cheskin, est d’amener le client à désirer ce dont il a réellement besoin plutôt que de simplement répondre à sa demande, cette dernière n’étant pas ce dont il a besoin. Bref, le client est parfois prisonnier de son opinion.

Dans les année 1990, plus de 90% des diagnostics d’entreprise, imposé par le ministère de l’Industrie et du Commerce du gouvernement du Québec pour obtenir une subvention, conclurent que le problème à régler n’était pas celui formulé dans la demande de subvention mais l’entrepreneur lui-même. Il fut décidé d’imposer un tel diagnostic afin de mettre fin aux subventions gouvernementales qui n’aboutissaient pas aux résultats énoncés dans la demande. Notez que les fonctionnaires de ce ministère confiaient la réalisation des diagnostics d’entreprise à des firmes extermes de façon à ne pas devoir confronter eux-mêmes les entrepreneurs en faute. Bref, l’entrepreneur est parfois prisonnier de son opinion.

Image modifiée – Image originale par Kaspar Lunt de Pixabay

J’ai écrit un article sur le sujet dans les pages de ce site web : « Êtes-vous prisonnier de vos opinions ? »


Le biais de confirmation implique, selon mois, « de prendre pour vrai ce que l’on pense uniquement parce qu’on le pense », une situation qui peut s’avérer très coûteuse pour la personne rour comme pour la société. Dans ce contexte la théorie devient une croyance dont la peuve demeure personnelle ou, pis encore, sans preuve aucune.

(…) Aujourd’hui, les dangers auxquels nous sommes confrontés sont même pour la plupart d’ordre psychologique : si on vous demande quelle est votre principale source de stress, vous avez peu de chance de répondre qu’il s’agit d’un lynx affamé, mais plutôt des factures qui s’accumulent, des impôts, de votre supérieur hiérarchques…

MOUKHEIBERT, Albert, Votre cerveau vous joue des tours, Partie 2 – Mon cerveau, les autres cerveaux et le monde. Chapitre 4 – Le stress, notre meilleur ennemi, Allary Éditions, Paris, 2019, p. 71.

Oui… Mais il faut aussi se demander si la psychologie suffit à la tâche. Nous n’avons pas eu dans l’histoire moderne autant de psychologues et de psychiatres qu’aujourd’hui. La question de la « foi psychologique » se pose, du moins dans le livre « La séduction psychologique – L’échec de la psychologie moderne » du psychologue américain William Kirk Kilpatrick. (Voir aussi : Why Secular Psychology Is Not Enough, William Kirk Kilpatrick, Boston College, Imprimis, Hillsdale College, April 1986 | Volume 15, Issue 4.) et The Drift of Modern Psychology, Ivan Thorn, and William Kilpatrick, Foundation for economic education, August 1, 1984.)

Heureusement, les neurosciences viennent à la rescousse pour confirmer ou infirmer la connaissance dans le domaine de la psychologie. Merci Albert Moukheiber pour votre contribution.


Je vous recommande fortement la lecture de l’essai VOTRE CERVEAU VOUS JOUE DES TOURS du docteur en neurosciences cognitives ALBERT MOUKHEIBER chez Allary Éditions paru en 2019.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq.

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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.

Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999

Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.

Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024

Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME , sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines.

Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022

Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main. Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.

Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992

Notre place dans le monde s’inscrit dans notre identité. Construire sa propre philosophie de vie bonne exige non seulement de se connaître soi-même mais aussi de connaître le monde dans lequel nous existons. C’est l’« Être-au-monde » selon de Martin Heidegger. Bref, voilà donc pourquoi cet Observatoire de la philothérapie – Quand la philosophie nous aide dépasse son sujet avec le livre GRANDEUR ET MISÈRE DE LA MODERNITÉ du philosophe CHARLES TAYLOR paru en 1992, il y a plus de trente ans.

Article # 105 – La philosophie antique comme exercice spirituel ? Un paradigme en question, Sylvain Roux, Les Belles Lettres, 2024

J’aime beaucoup ce livre. Tout philosophe se doit de le lire. Voici une enquête essentielle, à la fois très bien documentée, fine et facile à suivre. Elle questionne la conclusion du philosophe Pierre Hadot à l’effet que la philosophie est une manière de vivre. Sous le titre « La philosophie comme exercice spirituel ? – Un paradigme en question », le professeur de philosophie ancienne à l’université de Poitiers, Sylvain Roux, déterre les racines de la philosophie pour en montrer leur enchevêtrement

Article #106 – Crise de soi – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Thierry Jobard, coll. Amorce, Éditions 10/18, 2024

L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois ouvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (voir mon rapport de lecture); 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. — Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.

Article #107 – Le parler de soi, Vincent Descombes, Collections Folio. Essais, Éditions Gallimard, 2014

Si vous avez aimez cet extrait, vous aimerez ce livre car il est représentatif de l’ensemble de l’œuvre. Personnellement, je cherchais des indices pour répondre à la question « Qui suis-je ? » et ce livre n’en offre pas. En revanche, j’aime bien quand un auteur remonte à la source de son sujet et le retrace dans le contexte historique. Vincent Descombes excelle en ce sens dans PARLER DE SOI. C’est pourquoi je me suis rendu jusqu’à la page 248 des 366 pages de son texte (Appendices exclues) avant d’abandonner ma lecture. J’aime bien m’informer de l’histoire d’une idée comme le fait si bien Vincent Descombes mais la vue sous microscope du fil historique de chaque détail a fini par me lasser. J’ai tenu bon dans l’espoir de me faire une vision d’ensemble de l’évolution du concept mais je ne suis pas parvenu à prendre le recul utile face à une telle multitude de détails.

Article #108 – La philosophie fait-elle votre bonheur ? Dossier, Revue Les Libraires, no 145, 2024

Peut-être vous dites-vous : « La philosophie, pas pour moi, non merci! » Pourtant, à partir du moment où une question germe dans votre tête et que vos neurones s’activent à faire des liens, à envisager des hypothèses, à analyser les pour et les contre, à réfuter certaines pistes, à emprunter d’autres foulées, à mettre en parallèle ou en confrontation des idées, vous êtes en train de philosopher.

Article #109 – Quatre moyens d’en finir avec la pointeuse, Clara Degiovanni, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

CITATION « 4. Raconter sa journée / 18 heures. Vous rejoignez un ami pour prendre un verre après le travail. Vous lui racontez votre journée, qui était finalement très réussie. Intéressé et sincèrement content pour vous, il vous invite à évoquer les perspectives qui s’offrent à vous dans votre entreprise actuelle. »

Article #110 – Pascal Chabot-Hélène L’Heuillet : silence, ça pulse !, propos recueillis par Cédric Enjalbert, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Philosophe, spécialiste du burn-out, Pascal Chabot vient de publier une enquête cherchant Un sens à la vie et montrant qu’il est toujours ouvert et dynamique. Hélène L’Heuillet, philosophe et psychanalyste, fait non seulement reparaître son Éloge du retard mais elle signe également un ouvrage sur Le Vide qui est en nous. Ensemble, ils montrent comment rythme de vie et sens de la vie se répondent !

Article #111 – Émile Durkheim : l’individu, ferment de la société, par Athénaïs Gagey, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Fondateur de la sociologie moderne, Émile Durkheim pense l’individu comme la partie d’un tout. Alors que les fractures sociales sont légion dans notre société, sa lecture est une proposition pour tenter de (re)faire société.

Article #112 – Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Jean-Marie Nicolle, Bréal, 2015

Le livre « Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne » par Jean-Marie Nicolle se classe parmi les meilleurs, sinon comme le meilleur, que j’ai pu lire. Jean-Marie Nicolle fait preuve d’une maîtrise quasi absolue de son sujet et en témoigne par des explications simples dans une écriture compréhensible par tous accompagnée de graphiques fort utiles. Ce livre rempli toutes ses promesses.

Article #113 – Nexus – Une brève histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre à l’IA, Yuval Noah Harari, Albin Michel, Paris, 2024

Le livre Nexus – Une brève histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre à l’IA signé par Yuval Noah Harari donne à penser que les civilisations se transforment avec la capacité de l’homme à produire, recueillir, centraliser et contrôler ou à diffuser l’information au fil des grandes innovations, de la tablette d’argile à l’intelligence artificielle (IA) en passant par l’imprimerie, le télégraphe, l’imprimerie, la presse écrite, la radio, la télévision, l’ordinateur et l’internet. / Difficile pour la presse de passer sous silence un auteur avec plus de 45 millions d’exemplaires vendus de ses livres témoigne les trois exemples ci-dessous.

Article # 114 – Conférence vidéo «Qu’est-ce que la pratique philosophique ? » par Laurence Bouchet, Philo Mobile

Lors de cette conférence organisée à Poitiers par l’association Poitiers Cité Philo, j’ai montré la place que la philosophie peut prendre dans nos vies, puis j’ai proposé à quelques personnes volontaires, un atelier interactif sur le thème de la honte, choisi par les participants. Avec l’ensemble de la salle nous avons ensuite commenté cette façon de philosopher.

Article #115 – Uniques au monde – De l’invention de soi à la fin de l’autre, Vincent Cocquebert, Les Éditions Arkê, 2023

« Ce dresse le panorama oppressant de cette société du sur-mesure et nous invite le sens d’une indépendance vertueuse. » COCQUEBERT, Vincent, Uniques au monde – De l’invention de soi à la fin de l’autre, Les Éditions Arkhê, 2023, Quatrième de couverture.

Et c’est tout un « panorama » ! Complet en relevant bon nombre d’exemples concrets, l’essai UNIQUES AU MONDE de l’auteur et journaliste indépendant Vincent Cocquebert, permet aux lecteurs de se mettre à jour sur les sources et les impacts de l’individualisation de l’homme depuis plusieurs décennies, à commencer par le « surinvestissement émotionnel dans la consommation ». À titre de conseiller en marketing et en publicité puis de président directeur d’une firme d’études des motivations d’achat des consommateur dans les années 1980-1990, j’ai reconnu la tendance au repli sur soi, notamment le cocooning, relevée par monsieur Cocquebert dans son ouvrage. Et que, poussé à l’extrême, ce repli sur soi conduise à « la fin de l’autre » a tout pour nous inquiéter tout en nous mobilisant. Un livre dont la lecture surprend le lecteur de page en page. À lire absolument !

Article #116 – La philosophie comme attitude, Stéphane Madelrieux, Presses universitaires de France, Paris, 2023

L’auteur, STÉPHANE MADELRIEUX, professeur de philosophie à l’université Jean Moulin Lyon 3 et Directeur adjoint de l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL), nous offre une histoire détaillée et de grande érudition de la LA PHILOSOPHIE COMME ATTITUDE. En quatrième de couverture, nous lisons : « Une philosophie ne se résume pas seulement à une doctrine ou à une méthode : c’est aussi une attitude. Au-delà des thèses doctrinales, et au-delà même des règles de méthode, il faut savoir retrouver les dispositions intellectuelles et morales qui composent les grandes attitudes. Ce livre voudrait en particulier prolonger la tradition des Lumières pour qui la philosophie est d’abord l’exercice d’une attitude spécifique, l’esprit critique, qui nous dispose à résister au dogmatisme. Il défend et illustre cette idée par l’examen détaillé de la philosophie pragmatiste, car les pragmatistes ont décelé dans l’histoire de la pensée et de la culture le conflit entre deux grandes tendances : l’attitude dogmatique et autoritaire, et l’attitude critique et expérimentales (…).

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR : Voir AJOUTS RÉCENTS.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Article # 95

J’AI LU POUR VOUS

Qu’est-ce que la Deep Philosophy?

Philosopher depuis notre profondeur intérieure

Ran Lahav

1947515233.01.S001.JUMBOXXX

1947515233.01.S04S.JUMBOXXX

Qu’est-ce que la Deep Philosophy ?

Philosopher depuis notre profondeur intérieure

Ran Lahav

Titre original en Anglais : What is Deep Philosophy ?

Loyev Books, 2021

Hardwick, Vermont, USA

Traduction française par Florent Couturier-Briois

Copyright © 2023 Ran Lahav. Tous droits réservés.

Langue  : ‎Français

Nombre de pages : 170 pages

ISBN-13 ‏ : ‎978-1-947515-23-9

Poids de l’article ‏ : ‎242 g

Dimensions ‏ : ‎13.97 x 0.99 x 21.59 cm


Texte en quatrième de couverture

Ce livre offre une vision d’ensemble des principes et des méthodes de la Deep Philosophy, pratiquée internationalement par le Deep Philosophy Group. La philosophie profonde consiste à faire de la philosophie à partir de notre profondeur intérieure. En contemplant les aspects fondamentaux de la Vie, nous cherchons à nous relier au fondement de la réalité humaine. En le faisant d’après notre profondeur intérieure, nous cherchons à donner une voix à nos sensibilités et aspirations personnelles les plus profondes. En contemplant des textes de l’histoire de la philosophie, nous cherchons à prendre part à la symphonie riche de voix humaines à travers les âges. Et en contemplant avec nos compagnons en toute complicité, nous cherchons à transcender les limites de notre point de vue individuel et à prendre part à un horizon plus élargi de l’humanité.

* * *

Ran Lahav est titulaire d’un doctorat en philosophie et d’une maîtrise en psychologie de l’université du Michigan. Au cours des dernières décennies, il s’est impliqué au niveai international dans le mouvement de la pratique philosophique et dans le développement de nouvelles formes de philosophie contemplative. Il est le fondateur et le dirigeant du Deep Philosphy Group, qui proposent des activités philosophiques contemplatives à des personnes du monde entier. Il vit dans la campagne du Vermont, aux États-Unis, et prend part occasionnellement à des événement philosophiques dans le monde entier.

* * *

Le traducteur, Florent Couturier-Briois est titulaire d’un master de philosophie et d’édition. Son intérêt pour la philosophie en tant que pratique spirituelle et contemplative l’a conduit au Dees Philosophy Group dont il transmet les méthodes et la vision au travail son travail d’éditeur et d’enseignant.


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EXTRAIT

PRÉFACE

La Deep Philosophy signifie de faire de la philosophie à partir de notre profondeur intérieure. Il s’agit d’une quête philosophico-contemplative, et le Deep Philosophy Group est un groupe international de personnes qui se consacrent à cette quête. En contemplant les aspects fondamentaux de la Vie, nous cherchons à nous relier au fondement de la réalité humaine. En le faisant d’après notre profondeur intérieure, nous cherchons à donner une voix à nos sensibilités et aspirations personnelles les plus profondes. En contemplant des textes de l’histoire de la philosophie, nous cherchons à prendre part à la symphonie riche de voix humaines à travers les âges. Et en contemplant avec nos compagnons en toute complicité, nous cherchons à transcender les limites de notre point de vue individuel et à prendre part à un horizon plus élargi de l’humanité.

La Deep Philosophy est le fruit de quatre décennies de recherche personnelle d’une philosophie qui soit à la fois intellectuellement responsable mais aussi profonde et pleine de sens sur le plan personnel. J’ai commencé cette quête en tant qu’étudiant en philosophie à l’université, puis en tant que professeur d’université, désireux d’explorer le fondement de la réalité humaine, mais insatisfait des abstractions lointaines du discours académique. Pendant ces premières années, j’étais dans un état d’amour non réciproque — amoureux de la quête philosophique, mais souffrant de la froideur et de l’intellectualisme de la philosophie que je connaissais. Pourtant, avec le recul, je dois admettre que je dois beaucoup à mon travail et à mes études universitaires, car elles m’ont apporté des compétences et des connaissances cruciales qui ont servi de fondation intellectuelle à mes développements futurs.

Mon exode hors du monde académique a commencé lorsque, jeune professeur d’université, j’ai rencontré le champ dit du conseil philosophique, ou plus largement de la pratique philosophique. Ce jeune mouvement international m’a d’abord enthousiasmé en tant que moyen potentiel de réunir la philosophie et la Vie. Je suis devenu actif au niveau international dans ce mouvement, mais après plusieurs années, j’ai réalisé que ce n’était pas ce que je recherchais. Je voulais une philosophie qui permettrait d’approfondir la Vie, et non de l’apprivoiser et de la satisfaire ; une philosophie qui susciterait une transformation intérieure, et non pas seulement qui se contenterait de résoudre des problèmes personnels ; une philosophie qui serait fidèle à la mission philosophique originelle, à savoir de se connecter au fondement de la réalité, autant qu’il est humainement possible.

Il m’a fallu quelques années de plus pour trouver ma voie. Cela a commencé à une toute petite échelle : Au début, des ateliers d’introspection que je donnais ici et là ; puis une série de sessions en ligne que j’organisais avec des amis et des collègues ; ensuite des ateliers expérimentaux, des retraites et des groupes en ligne. Finalement, une nouvelle armature pour la philosophie contemplative a émergé, d’abord sous le nom de « Philosophical Companionships », puis de « Deep Philosophy ».

Ce n’est que récemment que j’ai ressenti que j’avais enfin atteint ce que j’avais cherché pendant mes décennies d’activité philosophique : une recherche véritablement philosophique du fondement, personnelle, profonde, contemplative, en complicité avec des compagnons et avec des penseurs antérieurs. J’étais maintenant prêt à créer, avec l’aide de compagnons partageant une vision similaire, le Deep Philosophy Group. Au sein de ce groupe international, nous contemplons, explorons de nouvelles voies et offrons des séances de philosophie contemplative à ceux qui le souhaitent.

Il est important de souligner que la Deep Philosophy n’est pas une invention nouvelle, Rien n’est entièrement nouveau dans l’histoire de la pensée. Les racines de la Deep Philosophy peuvent être trouvées tout au long de l’histoire de la philosophie, depuis les pratiques des penseurs de l’Antiquité grecque et hellénistique, en passant par les écrits philosophico-poétiques des romantiques allemands et des transcendantalistes américains, jusqu’aux penseurs existentialistes et au-delà.

Ces racines historiques attestent que la Deep Philosophy est une nouvelle branche de l’arbre ancestral de la sagesse philosophique humaine. Elle n’est certainement pas une réponse ultime, que ce soit pour moi ou pour quiconque. Comme l’histoire nous le montre, la philosophie est une polyphonie historique de voix qui ne cesse de se développer et d’acquérir de nouvelles formes. C’est mon espoir que la Deep Philosophy ne se pétrifie pas en une doctrine figée, mais qu’elle inspire d’autres chercheurs à continuer de renouveler sans cesse la quête historique sans fin de la sagesse et de la profondeur.

Ran Lahav

Vermont, États-Unis, 2021


Partie A

PREMIÈRE RENCONTRE AVEC LA DEEP PHILOSOPHY

Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy. Comme beaucoup d’autres activités humaines, la Deep Philosophy n’est pas une réalité unitaire. Elle est issue d’une variété d’expériences et d’aspirations personnelles, a été guidée par diverses idées et intuitions qui ont pris de l’importance à différents moments, et a été façonnée par un réseau de considérations qui ont surgi en réponse à des enjeux spécifiques.

Par conséquent, un compte-rendu systématique de la Deep Philosophy serait nécessairement une interprétation rétroactive, plus proche d’une brochure simplifiée pour touristes que d’une description fidèle de la topographie réelle du terrain. Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative.

Dans ce livre, je souhaite présenter les principaux thèmes que l’on trouve dans le champ évolutif de la Deep Philosophy, y compris sa texture riche et peut-être déroutante d’expériences, d’idées et de pratiques. Ma présentation sera nécessairement quelque peu fragmentaire, même si je crois que les fragments s’additionneront pour former un tout plus ou moins cohérent.

Le paysage général de la Deep Philosophy peut être divisé en trois dimensions principales : Premièrement, la dimension théorique qui comprend les concepts et principes de base sur lesquels repose la pratique de la Deep Philosophy. Deuxièmement, la dimension historique, plus précisément ses racines historiques et ses sources d’inspiration. Et troisièmement, la dimension de la pratique, qui comprend ses principes méthodologiques généraux et son répertoire d’exercices et de procédures.

Avant de nous pencher en profondeur sur chacune de ces dimensions, un bon point de départ serait de donner quelques aperçus préliminaires d’expériences, d’observations, d’idées fragmentaires, et de spéculations métaphysiques liées à la Deep Philosophy — légèrement organisées en fonction du contenu, mais sans être contraintes à respecter une structure artificielle.

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AU SUJET DE L’AUTEUR

Ran Lahav

(1954 –      )

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Ran Lahav sur Wikipédia (en anglais)


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Ran Lahav received his Ph.D in philosophy and MA in psychology from the University of Michigan in 1989. In 1992 he started practicing philosophical practice and counseling, and a year later gave at Haifa University the first university course in the world on this field, and continued teaching it for 15 years. In 1994 he initiated the First International Conference on Philosophical Counseling, and co-organized it with Lou Marinoff, and in 1995 published the first book in English on the topic (an anthology: Essays on Philosophical Counseling, UPS). He now lives in rural Vermont, USA, where he teaches online courses in philosophy and psychology at Northern Vermont University (Johnson State College) and Siena Heights University. He regularly gives workshops on philosophical practice around the world. He has also published three novels in Hebrew, four books on philosophical practice in English (translated to several languages), and more than 30 professional articles.

In 2014 he initiated the Agora website (www.philopractice.org), which is the electronic meeting place of the international community of philosophical practitioners.

In recent years he has been developing what he calls « contemplative philosophy, » in which one contemplates on philosophical ideas and texts from one’s inner depth. He has given workshops and retreats on this approach and lectured about it in around the world. In 2017 he founded a group of international philosophical practitioners – the Deep Philosophy Group – which gives retreats and online sessions to the general public.

Traduction de l’anglais au Français par DeepL

Ran Lahav a obtenu son doctorat en philosophie et sa maîtrise en psychologie à l’université du Michigan en 1989. En 1992, il a commencé à pratiquer le conseil philosophique et, un an plus tard, il a donné à l’université de Haïfa le premier cours universitaire au monde dans ce domaine, qu’il a continué à enseigner pendant 15 ans. En 1994, il a lancé la première conférence internationale sur le conseil philosophique, qu’il a co-organisée avec Lou Marinoff, et a publié en 1995 le premier livre en anglais sur le sujet (une anthologie : Essays on Philosophical Counseling, UPS). Il vit aujourd’hui dans le Vermont rural, aux États-Unis, où il donne des cours en ligne de philosophie et de psychologie à la Northern Vermont University (Johnson State College) et à la Siena Heights University. Il donne régulièrement des ateliers sur la pratique philosophique dans le monde entier. Il a également publié trois romans en hébreu, quatre livres sur la pratique philosophique en anglais (traduits en plusieurs langues) et plus de 30 articles professionnels.

En 2014, il a lancé le site web Agora (www.philopractice.org), qui est le lieu de rencontre électronique de la communauté internationale des praticiens de la philosophie.

Ces dernières années, il a développé ce qu’il appelle la « philosophie contemplative », qui consiste à contempler les idées et les textes philosophiques à partir de sa propre profondeur. Il a organisé des ateliers et des retraites sur cette approche et a donné des conférences à ce sujet dans le monde entier. En 2017, il a fondé un groupe international de praticiens de la philosophie – le Deep Philosophy Group – qui propose des retraites et des sessions en ligne au grand public.

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Ran Lahav sur le site web de Northern Vermont University (now the Vermont State University)

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Mon rapport de lecture

Qu’est-ce que la Deep Philosophy?

Philosopher depuis notre profondeur intérieure

Ran Lahav

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte difficilement de son sujet, la Deep Philosophy.

Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son oeuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Et ne me demander pas d’interpréter ces confessions de l’auteur comme un signe de son honnêteté envers ses lecteurs. Je me sens trahi dès la page 1.

À la page 2, la situation ne s’améliore pas. L’auteur écrit : « Ma présentation sera nécessairement fragmentaire, même je crois que les fragments s’additionneront pour former un tout plus ou moins cohérent ». Me voici donc averti de nouveau. Je n’aurais droit qu’à des fragments et leur somme ne sera qu’un tout plus ou moins cohérent. Tout pour me décourager parce que je lis pour comprendre et apprendre. Je ne souhaite pas que l’œuvre se limite à des fragments et qu’elle manque de cohérence dans ses propos.

Mais l’auteur ne s’arrête pas là, à la page 2. À la page 28, on lit :

On pourrait se demander : Quelle sont ces dimensions supérieures que la Deep Philosophy promet de révéler ?

Mais cela ne peut pas être expliqué à quelqu’un qui ne les a jamais expérimentées, sauf par des vagues métaphores, ou des explications circulaires qui n’expliquent rien. Comment pouvez-vous expliquer le ses de la poésie, de la musique classique ou de la contemplation philosophique à quelqu’un qui n’a jamais fait une quelconque expérience de tout cela ?

La réponse appropriée est la suivante : Venez pratiquez avec nous, expérimentez la contemplation par vous-même, et alors vous verrez.

LAHAV, Ran, Qu’est-ce que la Deep Philosophy, Chapitre 3 – Réflexions sur le sens de la Deep Philosophie, Loyev Books, Vermont (USA), 2023, p. 28.

Je comprends que ce livre ne me servira à rien du tout si je ne me joints pas au Deep Philosophy Group pour des séances de contemplation philosophique en « ma profondeur intérieure ». J’étais déjà indisposé, maintenant, je me demande si je ne fais pas face à une secte que je ne peux comprendre que de l’intérieur, bref, que si j’en suis un membre actif.

Permettez-moi de spéculer un peu plus largement sur le sens de la contemplation philosophique — non pas parce que j’ai de grandes vérités à énoncer, mais pour ajouter de nouvelles harmonies à notre musique d’idées, pour enrichir notre compréhension de la Deep Philosophy. Je ne prétends pas que ces spéculations soient littéralement vraies — les questions de profondeur ne sauraient être capturées par des théories. (…)

LAHAV, Ran, Qu’est-ce que la Deep Philosophy, Chapitre 5 – Rêveries vers de plus vastes horizon, Loyev Books, Vermont (USA), 2023, p. 50.

L’auteur nous informe qu’il va spéculer. C’est bien, très bien même, puisque « spéculer », c’est réfléchir, méditer. Mais pourquoi précise-t-il au lecteur qu’il ne prétend pas que ses spéculations soient littéralement vraies ? Dit-il au lecteur de ne pas le prendre au sérieux ?

Il ajoute : « les questions de profondeur ne sauraient être capturées par des théories ». Mais c’est exactement ce que sont les textes philosophiques historiques qu’il propose à la contemplation : des théories abstraites.

Le fondement est ce que les philosophes traditionnels ont exploré depuis une éternité, en essayant de la capturer dans leurs théories. Mais pour nous, en Deep Philosophy, une théorie est bien trop abstraite et trop distante. Nous sommes amoureux, malades de cet Eros platonicien pour ce qui est réel, et les théories de la chose aimée ne sauraient assouvir notre soif. Nous voulons que la réalité se déverse en nous et qu’ elle s’exprime en notre profondeur intérieure. La «profondeur intérieure » est le nom de l’endroit où la réalité nous affecte avec ses significations fondamentales.

(…)

Les nôtres (aspirations) sont composés d’une sorte de folle envie philosophique. Philosophique – parce que nous utilisons des théories philosophiques pour nous projeter vers la profondeur, même si nous cherchons à aller au-delà de la philosophie, vers ces voix fondamentales qui vivent avant même toutes théories. Notre contemplation est destinée à nous porter vers le fondement aussi loin qu’il est humainement possible, ou aussi loin que nos capacités personnelles le permettraient.

LAHAV, Ran, Qu’est-ce que la Deep Philosophy, Chapitre 5 – Rêveries vers de plus vastes horizon, Loyev Books, Vermont (USA), 2023, p. 51.

Bref, selon Ran Lahav, les théories philosophiques ne sont que les marches d’un escalier vers la profondeur de notre être.

Partie C

Les piliers de la Deep Philosophy

La pratique de la Deep Philosophy est ancrée dans un ensemble d’idée théoriques qu’il n’est pas facile de résumer en une théorie unitaire. Comme beaucoup d’activités humaines, la Deep Philosophy est née d’une variété de différentes intuitions, d’expériences personnelles et de conception, et le résultat en est un réseau d’idées qui sont entrelacées de manières complexes. Néanmoins, plusieurs principes centraux peuvent être identifiés en son sein et formulés clairement. C’est que ce nous appelons « les piliers de la Deep Philosophy ».

LAHAV, Ran, Qu’est-ce que la Deep Philosophy, Partie C – Les piliers de la Deep Philosophy, Loyev Books, Vermont (USA), 2023, p. 87.

Ran Lahav fait état de sept piliers de la Deep Philosophy.

Pilier 1 : L’Aspiration au Réel

« Nous rencontrons le premier pilier lorsque nous expérimentons une aspiration pour la vérité, pour la réalité ultime, pour le fondement de l’existence, ou (puisque ces mots ont été galvaudés) pour ce que nous appelons la  »réélité » (realness). (…) »

Pilier 2 : La Profondeur Intérieur

« Nous ressentons la réélité dans certains états d’esprit qui sont fondamentalement différent des moments ordinaires et quotidiens (bien que la distinction ne soit pas nette et puisse être un problème de mélange et de degré). Ces états ont une qualité spéciale d’unité intérieure, de présence intensifié. et de plénitude. Lorsque nous expérimentons nous ressentons que notre être dans son entièreté est présent, et non juste une pensée ou un sentiment isolé, et qu’ils prennent place dans une dimension intérieure en nous-même que se trouve au-delà du sentiment familier de notre moi. (…) »

Pilier 3 : Philosophie

« Il est possible qu’il y ait plusieurs façons différentes d’atteindre à de sens de réélité que nous cherchons, et parmi elles peut-être certains genres de poésie, de musique, et de rituels religieux. Mais notre manière est proprement philosophique, parce que notre but n’est pas simplement d’expérimenter mais de comprendre, non pas simplement d’apprécier des images et des sentiments mais de comprendre des aspects fondamentaux du monde et de la vie elle-même. (…) »

Pilier 4 : Contemplation

« (…) Dans le but d’éviter le mode discursif de penser (ou du penser-à-propos), en Deep Philosophy nous adoptons une mode de penser différent appelé  »contemplation ». Dans la contemplation nous cherchons à rendre présente la réalité en nous, au lieu de penser  »à son propos ». Nous  »l’incarnons » nous-même, tout comme par analogie, qu’il se peut que nous incarnions un sentiment d’amour ou de bonheur au lieu de penser à leur propos. (…) »

Pilier 5 : La résonance en Complicité

Traditionnellement, la tâche principales des philosophes a été de composer des théories au sujet de la réalité. En conséquence, la communication entre philosophes a été largement un débat à propos de quelles idées (ou théories) sont acceptables, vraies ou fausse. / Ce genre de discours n’est pas convenable pour la Deep Philosophy, parce qu’il exprime une forme intellectuelle du penser-à-propos. En Deep Philosophy nous utilisons une forme différente de communication : la Résonance. En résonance, nous ne faisons aucune affirmation à propos de quelles idées sont vraies ou fausses, et nous ne jugeons ni n’évaluons les paroles des uns et des autres. Nous écoutons plutôt les significations que les autres expriment et  »résonnons » avec eux en répondant avec nos propres signification. (…) »

Pilier 6 : Les Voix de la Réalité

« Lors que nous contemplons un texte philosophique, notre intention n’est pas simplement de comprendre ce qu’il dit. Si cela était notre intention, une discussion intellectuelle aurait été suffisante. Nous contemplons des idées philosophiques parce que par leurs moyens nous allons au-delà d’elles, pour discerne le sens profond qui apparaît dans notre profondeur intérieure. En ce sens ; les idées philosophiques servent comme des portes vers la profondeur.  »Les idées » ne sont pas la même chose que les  »significations ». Les idées dans l’acceptation normal du terme, sont des éléments du discours discursif — des contenus de l’esprit que nous utilisons pour expliquer, théoriser, discuter, et que nous pouvons transmette les uns aux autres. En tant que tel, elles sont une partie de la structure du penser-à-propos. Par contraste, les significations profondes ne sont pas une chose dans notre esprit et ne sont  »à propos » de rien. Elles sont la réalité elle-même — ou plus précisément, des aspects ou des qualité de la réalité — avant qu’elles n’aient été structurées comme objet de notre réflexion. Elles sont plus primordiales que la structure [sujet-objet]  de l’esprit. (…) »

Pilier 7 : Transformation

Notre sens de la réélité et de la préciosité pendant la contemplation, et notre sens de penser et de nous exprimer depuis notre profondeur intérieure, indique que quelque chose de signifiant est transformé en nous. (…) / Bien sûr, je ne me perds pas moi-même complètement dans cet espace alternatif : je n’oublie pas que je suis assis sur une chaise avec un livre entre les mains. Pourtant, à un certain niveau de ma conscience, dans une certaine dimension de mon être, j’entre dans une réalité de significations fondamentales, je suis maintenant une vague de l’océan, incorporant ses mouvements en moi-même. / (…) / Pratiquer la contemplation sur une base régulière nous aide à maintenir éveillée notre profondeur intérieure au-delà de la séance, au moins jusqu’à un certain point. Et plus nous pensons et ressentons depuis notre profondeur intérieure, moins nous le faisons à partir de nos schémas psychologiques. Bien que la pratique de la contemplation ne remplacera jamais complètement notre personnalité avec une nouvelle, plus illuminée, elle peut cependant cultiver une dimension additionnelle de notre vie intérieure. »

LAHAV, Ran, Qu’est-ce que la Deep Philosophy, Partie C – Les piliers de la Deep Philosophy, Chapitre 8 – Résumé des sept piliers de la Deep Philosophy, Loyev Books, Vermont (USA), 2023, pp 88-95.

Ran Lahav revient à plusieurs reprises sur la question de la psychologie.

On pourrait appeler cela la  »transformation de soi », mais cette expression pourrait être trompeuse. Si la  »transformation de soi » signifie se transformer complètement, si cela signifie d’acquérir une nouvelle personnalité ou de se libérer de tous les mécanismes psychologiques, de surmonter tous les schémas émotionnels et comportementaux et de devenir une personne totalement nouvelle, alors c’est un rêve irréaliste. (…)

(…)

En effet, même après de nombreuses séances de contemplation philosophique, nombre de nos vieux schémas et tendances resteront les mêmes, mais avec une différence importante : désormais, ils ne seront plus notre seule source de pensées, de sentiments et de comportement. Une dimension supplémentaire de notre être sera désormais plus éveillée. Cette dimension additionnelle est ce que nous appelons notre profondeur intérieure.

Ainsi, cultiver notre profondeur intérieure ne signifie pas d’annihiler notre psychologie et de remplacer notre personnalité. Cela signifie plutôt qu’en plus de notre appareil psychologique ordinaire, nous avons maintenant une autre source plus profonde de vitalité. Et durant ces périodes, cette source intérieure peut influencer ou même guider nos divers mécanismes et force psychologiques.

LAHAV, Ran, Qu’est-ce que la Deep Philosophy, Partie C – Les piliers de la Deep Philosophy, Chapitre 9 – Réflexion sur les piliers de la Deep Philosophy, Loyev Books, Vermont (USA), 2023, pp 123-124.

Ran Lahav est titulaire d’un doctorat en philosophie et d’une maîtrise en psychologie. Cette dernière explique peut-être pourquoi il se penche sur les schémas, les mécanismes et les forces psychologiques, tout comme sur la personnalité en Deep Philosophy. J’accorde moi-même une grande importance à la psychologie. En témoigne mon article « Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie ». En revanche, je reconnais que le philosophe-consultant doit posséder une certaine connaissance de la psychologie pour assurer une saine relation interpersonnelle avec ses clients.

Dans le chapitre Le groupe de Deep Philosophy, Ran Lahav témoigne de son expérience de philosophe consultant.

(…) Je craignais que le conseil philosophique ( ou la  »pratique philosophique », comme on l’appelai désormais) ne soit qu’une démarche intellectuelle et distanciée, très proche de la philosophie universitaire. Analyser avec les clients leurs expériences personnelles, cela revenait quand même à traiter la vie de manière intellectuelle.

Pire encore, j’ai commencé à me demander sir ce type de conseil était vraiment philosophique. La philosophie, telle qu’elle est pratiquée en Occident depuis plus de 2600 ans, consiste à explorer les problématiques générales de la vie, et non à discuter des problèmes personnels spécifiques d’un individu donné. Cela signifie chercher à comprendre les problèmes fondamentaux concernant la vie et la réalité, et non d’analyser les problèmes de Marie au travail ou les disputes de Pierre avec sa femme.

Tout en continuant à chercher de meilleures façons de rendre mon conseil véritablement philosophique et en même temps concret et personnel,  j’ai pris conscience de la valeur de l’utilisation de textes philosophiques classique dans mon travail avec les gens. (…)

C’est ainsi que, dans le cadre de mes consultations individuelles, je donnais souvent à mes clients de brefs extraits de textes comme autant de points de départ potentiels pour une investigation personnelle. Je me suis également mis à travailler avec des groupes et j’ai développé un format de groupes de réflexion philosophique dans lesquels les participants utilisaient des idées philosophiques traditionnelles comme outils pour examiner leur vie et leurs expériences personnelles. Les participants partageaient entre eux leurs expériences et leurs intuitions pertinentes, tout en visant une compréhension plus profonde d’eux-mêmes.

(…) Contrairement à la tendance courante à l’époque, je suggérais que les philosophes praticiens devaient travailler non pas avec des personnes qui voulaient résoudre des problèmes personnels — celles-ci pouvaient aller voir un psychologue — mais avec celles qui aspiraient à enrichir leur vie et à l’élever. De nombreux philosophes de la tradition, à travers les âges, ont cru que la philosophie pouvait conduire à l’épanouissement personnel — pourquoi ne pas suivre leur vision ? Pourquoi imiter la psychologie et son approche axé sur la résolution des problèmes ? Le but de la philosophie n’a jamais été de normaliser les gens, c’est-à-dire de les ramener à la vie ordinaire, mais au contraire de les réveiller de leur sommeil  »normal ». »

LAHAV, Ran, Qu’est-ce que la Deep Philosophy, Partie C – Les piliers de la Deep Philosophy, Chapitre 6 – Le groupe de Deep Philosophy, Loyev Books, Vermont (USA), 2023, pp 64-66.

Bien entendu, je ne suis pas d’accord avec Ran Lahav au sujet de la consultation philosophique. Si la motivation du client est de discuter d’une problème personnel ou professionnel avec un philosophe plutôt qu’un psychologue, le devoir est de répondre à la demande. Cette motivation ouvre la porte à un contact avec la philosophie, à un premier pas essentiel si on veut aller plus loin par la suite.

Quand à la référence aux textes et aux enseignements de la philosophie traditionnelle, je ne suis pas en position pour constater son absence au début de la philosophie pratique; cependant elle me semble aujourd’hui omniprésente dans les consultations philosophiques.

Enfin, lorsque Ran Lahav réfère « les personnes qui voulaient résoudre des problèmes personnels » en soutenant que « celles-ci pouvaient aller voir un psychologue », il fait preuve d’une méconnaissance des ravages de la psychologie.


Dans son livre « Séduction psychologique – Échec de la psychologie moderne » William Kirk Kilpatrick, lui-même psychologue, diplômé des plus grandes écoles dont les célèbres universités Harvard et Purdue, se demande « quel est donc le profit produit par la psychologie » dont voici un extrait :


« L’ÉCHEC DE LA FOI PSYCHOLOGIQUE

Quelque bien intentionné et agréable qu’il soit, il n’est pas évident que l’« establishment » sache aider. Partout il existe de sombres signes que cette foi n’est pas efficace. En dépit de la création d’une armée virtuelle de psychiatres, psychologues, psychométriciens, conseillers et éducateurs sociaux, il n’y a eu aucune diminution du taux de maladies mentales, suicides, alcoolisme, toxicomanie, enfants maltraités, divorces, meurtres et voies de fait de toutes sortes. Contrairement à ce qu’on pourrait espérer dans une société analysée si soigneusement et assistée par tant d’experts de la santé mentale, il y a eu un accroissement dans tous ces domaines. Il semble parfois exister un rapport direct entre le nombre grandissant de ceux qui aident et le nombre grandissant de ceux qui ont besoin d’aide. Plus nous avons de psychologues, plus nous récoltons de maladies mentales; plus nous avons d’éducateurs sociaux et de délégués à la liberté surveillée, plus la criminalité s’accroît; plus nous avons d’enseignants et plus l’ignorance grandit.

Il nous faut nous interroger devant tout cela. En clair, cela est suspect. Nous sommes contraints de concevoir la possibilité que la psychologie et les professions qui gravitent autour d’elle proposent des solutions aux problèmes qu’elles ont elles-mêmes contribué à faire naître. Ainsi, nous voyons des psychologues élever chez les gens l’espoir de bonheur ici-bas à un niveau démesuré, pour ensuite dispenser leurs conseils sur la crise qui survient vers la mi-vie et à la mort. Nous voyons des psychologues faire de l’attention portée à soi-même une vertu, pour ensuite s’étonner du nombre croissant de narcissiques. Nous voyons des psychologues alléguer devant les tribunaux que les mauvais garçons et même les mauvais adultes n’existent pas, pour ensuite formuler des théories afin d’expliquer l’augmentation de la criminalité. Nous voyons des psychologues mettre à rude épreuve les liens de la vie familiale, pour ensuite mener une thérapie dans les foyers brisés.

ATTENTES ET RÉSULTATS

Il y a trop de « si », de « et » et de « mais » pour prouver une relation fortuite entre la montée de la psychologie et la détérioration du lien social, mais il existe certainement assez de preuves pour douter du profit que la psychologie prétend nous apporter. Dans les domaines où les professionnels savent véritablement ce qu’ils font, nous nous attendons à un résultat. Stanislas Andreski, sociologue britannique, fait la lumière sur ce point en comparant la psychologie et la sociologie à d’autres professions. Il note que lorsqu’une profession est fondée sur une connaissance bien établie, il devrait y avoir une relation entre le nombre de personnes qui exercent cette profession et les résultats accomplis :

« Ainsi, dans un pays où il y a pléthore d’ingénieurs en télécommunication, l’équipement téléphonique sera normalement meilleur que dans un pays où il n’y a que quelques spécialistes dans ce domaine. Le taux de mortalité sera plus bas dans les pays ou les régions où il y a beaucoup de docteurs et d’infirmières que dans les lieux où ils sont rares et éloignés. Les comptes seront généralement tenus avec plus d’efficacité dans les pays où il y a de nombreux comptables expérimentés que là où ils font défaut. »18

Mais quel est donc le profit produit par la psychologie et la sociologie? Le professeur Andreski poursuit :

« … Partant, nous devrions constater que dans les pays, les régions, les institutions ou encore les secteurs où les services des psychologues sont très largement requis, les foyers sont plus résistants, les liens entre conjoints, frères et sœurs, parents et enfants, plus solides et plus chaleureux; les relations entre collègues plus harmonieuses, le traitement des patients meilleur; les vandales, les criminels et les toxicomanes moins nombreux, que dans les endroits et les groupes qui n’ont pas recours aux talents des psychologues. En conséquence, nous pourrions déduire que les États-Unis sont la patrie bénie de l’harmonie et de la paix; et qu’il aurait dû en être toujours plus ainsi durant le dernier quart de siècle en relation avec la croissance numérique des sociologues, des psychologues et des experts en sciences politiques. »19

Cependant, ce n’est pas ce qui s’est produit. Au contraire, les choses semblent empirer. Les rues ne sont pas sûres. Les foyers se désintègrent. Le suicide sévit parmi les jeunes. Et quand la psychologie tente de régler de tels problèmes, il semble souvent qu’elle les aggrave. La création dans les villes de centres de prévention du suicide s’accompagne, par exemple, d’une augmentation de celui-ci. Les conseils matrimoniaux conduisent fréquemment au divorce. Par ailleurs, l’observation la plus élémentaire nous montre que l’introduction de l’éducation sexuelle dans un public très étendu n’a aucunement enrayé la hausse des grossesses non désirées, de la promiscuité et des maladies vénériennes. Il est plutôt manifeste que de tels programmes encouragent la sexualité précoce et les problèmes qui en découlent.

Il est difficile de ne pas conclure que l’ordonnance est à l’origine de la maladie. « Si nous constations », écrit Andreski, « que toutes les fois que les pompiers arrivent, le feu redouble d’intensité, nous finirions par nous demander ce qu’il peut bien sortir de leurs lances et si, par hasard, ils ne sont pas en train de verser de l’huile sur le feu »20 ».

____________

Référence : ANDRESKI, Stanislas, Social Sciences as Sorcery, Penguin Books, New York,1974, pp. 25-26.

Source : KILPATRICK (Kirk), William, La séduction psychologique – L’échec de la psychologie moderne, Centre Biblique Européen, 288 pages, 1985. Traduction de l’original anglais « Psychological Seduction: The Failure of Modern Psychology » , William Kirk Kilpatrick, THOMAS NELSON PUBLISHERS Nashville, Tenn, USA Copyright © 1983 by William Kirk Kilpatrick.


Ran Lahav est-il captif de la psychologie lorsque les gens avec des problèmes personnels ou professionnels s’adressent à la philosophie ?

Ran Lahav est-il prisonnier de la tradition philosophique ?

Ran Lahav est-il en rupture avec « la philosophie comme manière de vivre » prônée par la tradition philosophique ?

Je n’ai pas de réponse mais ces questions se posent en mon esprit à la lecture de son livre au sujet de la Deep Philosophy.


À LIRE AUSSI

Article # 10 – Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001


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J’accorde trois étoiles sur cinq au livre Qu’est-ce que la Deep Philosophy? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure de Ran Lahav (Traduction française par Florent Couturier-Briois) paru en 2023.


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

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Article # 72

J’AI LU POUR VOUS

Les philo-cognitifs

Ils n’aiment que penser et penser autrement…

Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier

Odile Jacob, Paris, 18 mars 2019

EAN13 : 9782738146724

224 pages / 145 x 220 mm

Mise en page 1

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PRÉSENTATION

(Texte de la quatrième de couverture)

Les philo-cognitifs sont ces individus, enfants ou adultes, qui réfléchissent de façon différente et ne peuvent s’arrêter de penser.

Appelés tour à tour surdoués, précoces, hauts potentiels, ils ont été décrits d’une seule et même façon, alors qu’ils révèlent en vérité deux types distincts d’intelligence. Là où certains, brillants et inadaptés, font la « révolution de la pensée », d’autres, en effet, s’imposent comme les piliers de leur environnement, lui apportant raison et équilibre.

Parce qu’à l’évidence les « hauts potentiels » ne sont pas tous les mêmes, deux psys et un neuroscientifique proposent, pour la première fois, de dégager les caractéristiques essentielles qui vont avec tel ou tel grand profil, en s’appuyant sur la clinique, mais également sur les neurosciences.

Vous aussi vous avez une pensée hors norme ? Alors partez à la rencontre de vous-même et découvrez si vous êtes plutôt ouvreur de voie ou couteau suisse, interpréteur ou explorateur, sympathique ou empathique, instinctif ou intuitif…

Des explications lumineuses pour mieux se comprendre en profondeur ; des conseils adaptés pour mieux vivre au quotidien.

Fanny Nusbaum est docteur en psychologie et chercheur associé en psychologie et neurosciences à l’université de Lyon. Elle est fondatrice et dirigeante du Centre PSYRENE (PSYchologie, REcherche & NEurosciences), spécialisé dans l’évaluation, le diagnostic et le développement de potentiels.

Olivier Revol, pédopsychiatre, dirige le centre des troubles de l’apprentissage de l’hôpital neurologique de Lyon et milite depuis plus de trente ans pour que chaque enfant puisse accéder au plaisir d’apprendre.

Dominic Sappey-Marinier est enseignant-chercheur en biophysique, imagerie médicale et neurosciences à la faculté de médecine Lyon-Est.

Source : Éditions Odile Jacob.


TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos

Les origines

Partenaires particuliers…

Un parcours escarpé et joyeux

De chair et d’âme

CHAPITRE PREMIER – Du haut potentiel à la philo-cognition

Les mots pour les dire…

    • Surdon, précocité,  haut potentiel…
    • L’arbitrage de la science

Trois caractéristiques majeures pour une façon de penser singulière

    • Je suis,  donc je pense : l’hyperspéculation
    • Comme un sixième sens : l’hyperacuité
    • Un réassemblage permanent des idées : l’hyperlatence
    • Trois fois mieux !

Comment appeler ces penseurs atypiques ?

    • Les deux profils
    • Philo-complexe ou philo-laminaire ?
    • Ni tout à fait le même,  ni tout à fait un autre…

CHAPITRE 2 – Ouvreurs de voies : Les philo-complexes

Portrait chinois

    • Si c’était un animal,  ce serait… un ouistiti
    • Si c’était une énergie,  elle serait… libre et torrentielle
    • Si c’était une posture,  ce serait… l’entièreté

Dans la tête d’un complexe

    • Interpréter le monde
    • Une surcharge cognitive mal maîtrisée
    • Un mouvement perpétuel

De soi à soi

    • Mauvaise estime et bonne confiance
    • Trop sympathique !
    • Une tendance à l’autosabordage

Face au monde

    • À l’instinct !
    • Relation à l’autre : le grand malentendu
    • Relation à l’autorité : opposition,  déni et transgression

Les souffrances du philo-complexe, les troubles associés

CHAPITRE 3 – Couteaux suisses : les philo-laminaires

Portrait chinois

    • Si c’était un animal,  ce serait… un ours
    • Si c’était une énergie,  elle serait… maîtrisée et solaire
    • Si c’était une posture,  ce serait… constance, patience et tempérance

Dans la tête d’un laminaire

    • Explorer le monde en tout terrain
    • Hyperconscience : il est « aware » !
    • Promotion naturelle…

De soi à soi

    • Meilleure estime que confiance…
    • Très empathique !
    • Une tendance à l’autoconservation

Face au monde

    • À l’intuition ! Fiable et adapté
    • Face à l’autorité,  respect mais contournement

Les souffrances du philo-laminaire, les troubles associés

CHAPITRE 4 – Recherche en cerveau inconnu

Les neurosciences de l’intelligence

    • Le cerveau : centre de l’intelligence
    • L’intelligence, une organisation cérébrale à la pointe de l’adaptation

L’étonnant cerveau des complexes et des laminaires : ce que révèle l’étude lyonnaise

    • Connectivité structurale : plus dense
    • Activité cérébrale : plus pointue
    • Connectivité fonctionnelle : plus efficace
    • Quelle intégration dans la société pour les philo-cognitifs ?

Vers un nouveau modèle de l’intelligence ?

    • La cognition supérieure comme meilleure qualité de raisonnement
    • La cognition supérieure comme meilleure performance dans un domaine de prédilection
    • La supra-cognition comme manifestation de toutes les intelligences

Intelligence, génie et réussite

    • Peut-on définir le génie ?
    • Et la réussite dans tout ça ?

Épilogue

Notes et références bibliographiques

Bibliographie


EXTRAIT

Avant-propos

Nous sommes fiers de partager avec vous le fruit d’une belle rencontre, écrite comme un roman. Ou plutôt une pièce de théâtre, démarrée dans un huis clos stimulant il y a une dizaine d’années, puis enrichie au fil des représentations publiques et des échanges privés. Le script est plutôt classique. Une psychologue passionnée, un enseignant-chercheur avisé et un médecin motivé se retrouvent autour du même défi. Comprendre ce qui se cache derrière le regard profond des enfants et des adultes « doués ». Puis analyser les mécanismes neurologiques et affectifs qui sous-tendent la vie colorée et parfois tumultueuse de ces personnes atypiques.

Les origines

En fait, cet ouvrage existe depuis longtemps. D’abord en « jachère » sans doute, tapi quelque part dans l’inconscient de chacun de nous trois, lorsque nos vies personnelles nous confrontaient quotidiennement à la « précocité ». Grandir avec un frère ou une sœur à « haut potentiel » est une expérience irremplaçable. La relation fraternelle est la plus longue et la plus intime des relations humaines. Terrain d’entraînement exemplaire et peu dangereux, l’univers familial nous prépare à accueillir nos enfants et nos patients, et à commencer à comprendre la diversité des rapports humains. Ensuite, nos parcours professionnels ont enraciné l’envie de savoir. Nous avons avancé tous les trois, séparément dans un premier temps, en parallèle, dans l’écoute clinique et la recherche neurologique, jusqu’à la maturation de nos idées. Et surtout jusqu’à cette certitude qu’il fallait aller plus loin. Tous les ingrédients étaient alors présents pour imaginer la « saison 2 », celle de la mise en commun de nos idées, de nos trouvailles mais aussi de nos doutes. Mais de bons produits mélangés dans la plus belle des marmites ne suffisent pas à créer un plat réussi. Qu’il manque une flamme et le résultat se révèle décevant, sans liant ni saveur.

Partenaires particuliers…

Plusieurs congrès ont permis de rassembler les personnes concernées par la valorisation de tous les potentiels. Des chercheurs et des cliniciens reconnus nous ont fait confiance. Ils nous suivent toujours. Au fil des échanges, à l’écoute des patients et des familles, nos regards conjugués sur le « haut potentiel » ne cessent d’évoluer.

C’est le produit de ce croisement de regards que nous avons tenté de mettre en musique. Avec prudence. Si nos expériences individuelles nous confèrent une certaine légitimité pour évoquer la « surdouance », il reste beaucoup d’inconnues. Des auteurs prestigieux ont décrit différentes formes d’intelligence, avec autant de particularités dans leur expression intrapersonnelle et interpersonnelle. Il nous a paru nécessaire de nous lancer dans un exercice audacieux. Décrire ce qui relie ces personnes atypiques, puis proposer des « sous-types » pour comprendre ce qui les différencie les uns des autres, mais aussi des individus standards. Enfin, analyser les mécanismes neurologiques mis en jeu dans chacun des sous-groupes, avec l’objectif d’utiliser nos découvertes pour prévenir et aider. Et l’idée forte de proposer aux personnes à « haut potentiel » (et à tous les autres) une véritable « neuro-éducation ».

Un parcours escarpé et joyeux

Entre la création de PSYRENE (PSYchologie, REcherche, NEurosciences) et la sortie de cet ouvrage, nous n’avons cessé de cheminer avec enthousiasme. De réunions confidentielles en conférences à trois voix, de rencontres autour des patients (lors de l’étude par IRM fonctionnelle en particulier) en émissions de télé et radio, nos échanges ont été de vrais moments de partage. Avec des questionnements parfois étranges, des éclats de rire, de l’autodérision, des points de désaccord aussi… Bien heureusement, l’un (ou l’une !) d’entre nous est toujours là pour freiner l’euphorie des deux autres, et éviter ainsi dérives et pensée unique !

Notre travail n’est qu’un début. Il ouvre de nouveaux espaces de compréhension de la philo-cognition, et du fonctionnement neurologique en général. Notre expérience est force de conviction. La plupart des philo-cognitifs vont bien. Surtout les adultes, car l’intelligence protège et les mécanismes de résilience sont particulièrement productifs dans une population spécialement « équipée » pour la métacognition, c’est-à-dire la capacité à penser sur ses propres pensées. Pour autant, nous n’oublions pas tous ceux qui restent en difficulté sur le plan affectif et/ou cognitif. C’est auprès d’eux que s’inscrit notre mission de soignants. Ils le savent, et nous le rendent bien et avec gratitude. Nous sommes toujours frappés par l’empressement de nos patients à accepter de participer aux protocoles de recherches. Qu’ils trouvent ici nos remerciements sincères. Leur contribution est inestimable. Comprendre pourquoi et comment une intelligence de haut niveau peut conduire à l’échec nous éclaire chaque jour un peu plus sur la modélisation des facteurs de réussite. Et nous permet d’œuvrer pour que les obstacles deviennent des tremplins, dans une dynamique de psychologie positive qui est le début du réenchantement. Nous pouvons ainsi relire sereinement la métaphore de l’albatros dans Les Fleurs du mal. Posé sur le pont du navire, l’oiseau est emprunté et soumis aux moqueries des marins. Dans une logique romantique et prémélancolique, Charles Baudelaire évoque ainsi l’isolement douloureux du poète maudit. Notre regard se veut plus optimiste et moins pathologisant. L’albatros possède l’envergure la plus importante de tous les oiseaux. Il sait utiliser le vent pour planer des heures durant. L’observation des capacités de vol et de chasse de ce géant des airs permet de comprendre les mécanismes de portage de tous les oiseaux…

De chair et d’âme (1)

L’être humain est une alchimie complexe, faite de neurones, d’ADN et d’un terreau environnemental. En fait, nous avons tous quelque chose de… philo-cognitif, avec un zeste de laminaire, une pincée de complexe ou un nuage de fonctionnement standard. Le mérite des personnes « douées » est de nous apprendre à évaluer ces proportions et leurs conséquences sur notre vie relationnelle, notre réussite professionnelle et notre harmonie affective.

Car nous nous sommes tous posés sur le même bateau…

___________

(1) Cyrulnik B., De chair et d’âme, Odile Jacob, 2006

Source : Éditions Odile Jacob.


Télécharger un extrait (ePub) : leslibraires.ca


Revue de presse & Sur le web

Les meilleurs conseils du livre « Les Philo-cognitifs » – Nous allons voir dans cet article quels sont les meilleurs conseils de du livre Les Philo-cognitifs, écrit par Fanny Nusbaum (docteur en psychologie, chercheur associé en psychologie et neurosciences à l’Université de Lyon, fondatrice et dirigeante du Centre PSYRENE), Olivier Revol (pédopsychiatre et dirigeant du centre des troubles de l’apprentissage de l’hôpital neurologique de Lyon) et Dominic Sappey-Marinier (enseignant-chercheur en biophysique, imagerie médicale et neurosciences à la faculté de médecine de l’Université de Lyon). (L’éveil du TDAH).

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Les philo-cognitifs – Suite à une étude menée sur le cerveau d’enfants de 8 à 12 ans, Olivier REVOL, Fanny NUSBAUM et Dominic SAPPEY-MARINIER proposent un nouveau terme pour désigner les enfants surdoués. Ils ont choisi de les appeler « philo-cognitifs ». (Précoces et surdoués).

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NUSBAUM : Les philo-cognitifs. Ils n’aiment que penser et penser autrement… (2019) – Trois scientifiques lyonnais viennent de sortir un livre pour redéfinir les êtres dits précoces ou surdoués. A l’avenir, il faudra parler de philo-cognitifs… (wallonica.org)

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Enfant précoce ou surdoué : place au philo-cognitif ! RA-Sante.com (prononcez Rhône-Alpes Santé) 

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Les Philo-cognitifs, ils n’aiment que penser et penser autrement… de Fanny Nusbaum, Olivier Revol et Dominic Sappey-Marinier, TEXTUALITÉS



Au sujet de l’auteure Fanny Nusbaum

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Fanny Nusbaum ouvre son cabinet en 2004 qui se développe pour devenir le Centre PSYRENE, un centre de psychologie et de neuropsychologie qui compte une dizaine de praticiens.

En 2008, elle reçoit le prix Peter Berner, récompensant un jeune chercheur en hypnose scientifique3. Elle est également chercheuse associée à l’université Claude Bernard Lyon 1, dans le laboratoire P2S4.

Elle se fait remarquer par la communauté scientifique et le grand public grâce à ses travaux sur la philocognition, un terme qu’elle a elle-même inventé pour décrire le Haut Potentiel Intellectuel (HPI). Son livre, publié en 2019 avec Olivier Revol et Dominique Sappey-Marinier aux Édition Odile Jacob5, présente deux profils de philocognitifs, les laminaires et les complexes. Cet ouvrage devient rapidement un best-seller et une référence pour les psychologues et neuropsychologues.

En 2020, durant la crise du Covid-19, elle assure le suivi de ses patients par téléphone6 et continue exclusivement de cette façon par la suite, privilégiant le contact direct et intime avec ses patients, une approche qu’elle détaille dans son livre « L’art de l’excellence : En finir avec la dictature des humanistes ».

En 2021, elle publie « Le Secret des Performants », où elle propose un modèle de l’intelligence considéré comme révolutionnaire7. Plutôt que de considérer l’intelligence comme une capacité, elle la définit comme un état qui révèle nos capacités et qui peut varier en fonction de l’environnement, de sa fatigue ou de son stress. Elle établit une gradation de cet état d’intelligence en trois stades : antiphase, compétence et performance. Ce livre devient rapidement une référence pour le monde de l’entreprise, qui sollicite régulièrement Fanny Nusbaum pour des conférences et des formations sur l’intelligence et la performance.

En 2022, Fanny Nusbaum publie « Le cerveau sous hypnose », où elle détaille comment l’hypnose et l’imaginaire peuvent servir de mécanismes fondamentaux pour l’intelligence et la performance.

En 2023, elle publie « L’art de l’excellence : En finir avec la dictature des humanistes », où elle critique la religion humaniste pour sa promotion d’une égalité stricte, de la bienveillance, de la faiblesse et de l’approximation qui inhibe la performance individuelle et collective. Cet ouvrage met en avant une approche de l’excellence fondée sur la force, l’instinct et la grandeur de l’humain. Il a été bien reçu par la critique et les lecteurs, et a été décrit comme un vent de changement dans le débat public. La même année, « Les Philo-cognitifs » et « Le Secret des Performants » sont publiés en Chine.

Fanny Nusbaum est reconnue comme une visionnaire dans son domaine, remettant en question les idées préconçues sur l’intelligence, la performance et l’excellence.

Source : Wikipédia.


Page du Centre PSYRENE fondé par Fanny Nusbaum

PSYRENE INTELLIGENCE

ONE WOMAN SHOW

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Page de la chaîne YouTube de Fanny Nusbaum

Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

Les philo-cognitifs

Ils n’aiment que penser et penser autrement…

Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier

Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Je dois avouer avoir commandé ce livre sans me donner la peine de prendre connaissance du texte en quatrième de couverture qui informe les lecteurs au sujet des disciplines des auteurs : Fanny Nusbaum est docteur en psychologie. – Olivier Revol, pédopsychiatre. – Dominic Sappey-Marinier est enseignant-chercheur en biophysique, imagerie médicale et neurosciences.

Bref, si j’avais su, je n’aurais pas acheté ce livre car j’entretiens depuis fort longtemps face à la psychologie une grande aversion dont j’ai amplement témoignée dans plusieurs de mes précédents articles avec cet extrait du livre SÉDUCTION PSYCHOLOGIQUE – ÉCHEC DE LA PSYCHOLOGIE MODERNE :


Dans son livre « Séduction psychologique – Échec de la psychologie moderne » William Kirk Kilpatrick, lui-même psychologue, diplômé des plus grandes écoles dont les célèbres universités Harvard et Purdue, se demande « quel est donc le profit produit par la psychologie ».
Dans son livre « Séduction psychologique – Échec de la psychologie moderne » William Kirk Kilpatrick, lui-même psychologue, diplômé des plus grandes écoles dont les célèbres universités Harvard et Purdue, se demande « quel est donc le profit produit par la psychologie ».

« L’ÉCHEC DE LA FOI PSYCHOLOGIQUE

Quelque bien intentionné et agréable qu’il soit, il n’est pas évident que l’« establishment » sache aider. Partout il existe de sombres signes que cette foi n’est pas efficace. En dépit de la création d’une armée virtuelle de psychiatres, psychologues, psychométriciens, conseillers et éducateurs sociaux, il n’y a eu aucune diminution du taux de maladies mentales, suicides, alcoolisme, toxicomanie, enfants maltraités, divorces, meurtres et voies de fait de toutes sortes. Contrairement à ce qu’on pourrait espérer dans une société analysée si soigneusement et assistée par tant d’experts de la santé mentale, il y a eu un accroissement dans tous ces domaines. Il semble parfois exister un rapport direct entre le nombre grandissant de ceux qui aident et le nombre grandissant de ceux qui ont besoin d’aide. Plus nous avons de psychologues, plus nous récoltons de maladies mentales; plus nous avons d’éducateurs sociaux et de délégués à la liberté surveillée, plus la criminalité s’accroît; plus nous avons d’enseignants et plus l’ignorance grandit.

Il nous faut nous interroger devant tout cela. En clair, cela est suspect. Nous sommes contraints de concevoir la possibilité que la psychologie et les professions qui gravitent autour d’elle proposent des solutions aux problèmes qu’elles ont elles-mêmes contribué à faire naître. Ainsi, nous voyons des psychologues élever chez les gens l’espoir de bonheur ici-bas à un niveau démesuré, pour ensuite dispenser leurs conseils sur la crise qui survient vers la mi-vie et à la mort. Nous voyons des psychologues faire de l’attention portée à soi-même une vertu, pour ensuite s’étonner du nombre croissant de narcissistes. Nous voyons des psychologues alléguer devant les tribunaux que les mauvais garçons et même les mauvais adultes n’existent pas, pour ensuite formuler des théories afin d’expliquer l’augmentation de la criminalité. Nous voyons des psychologues mettre à rude épreuve les liens de la vie familiale, pour ensuite mener une thérapie dans les foyers brisés.

ATTENTES ET RÉSULTATS

Il y a trop de « si », de « et » et de « mais » pour prouver une relation fortuite entre la montée de la psychologie et la détérioration du lien social, mais il existe certainement assez de preuves pour douter du profit que la psychologie prétend nous apporter. Dans les domaines où les professionnels savent véritablement ce qu’ils font, nous nous attendons à un résultat. Stanislas Andreski, sociologue britannique, fait la lumière sur ce point en comparant la psychologie et la sociologie à d’autres professions. Il note que lorsqu’une profession est fondée sur une connaissance bien établie, il devrait y avoir une relation entre le nombre de personnes qui exercent cette profession et les résultats accomplis :

« Ainsi, dans un pays où il y a pléthore d’ingénieurs en télécommunication, l’équipement téléphonique sera normalement meilleur que dans un pays où il n’y a que quelques spécialistes dans ce domaine. Le taux de mortalité sera plus bas dans les pays ou les régions où il y a beaucoup de docteurs et d’infirmières que dans les lieux où ils sont rares et éloignés. Les comptes seront généralement tenus avec plus d’efficacité dans les pays où il y a de nombreux comptables expérimentés que là où ils font défaut. »

Stanislas Andreski, Social Sciences as Sorcery, Penguin Books, New York,1974, pp. 25-26.

Mais quel est donc le profit produit par la psychologie et la sociologie? Le professeur Andreski poursuit :

« … Partant, nous devrions constater que dans les pays, les régions, les institutions ou encore les secteurs où les services des psychologues sont très largement requis, les foyers sont plus résistants, les liens entre conjoints, frères et sœurs, parents et enfants, plus solides et plus chaleureux; les relations entre collègues plus harmonieuses, le traitement des patients meilleur; les vandales, les criminels et les toxicomanes moins nombreux, que dans les endroits et les groupes qui n’ont pas recours aux talents des psychologues. En conséquence, nous pourrions déduire que les États-Unis sont la patrie bénie de l’harmonie et de la paix; et qu’il aurait dû en être toujours plus ainsi durant le dernier quart de siècle en relation avec la croissance numérique des sociologues, des psychologues et des experts en sciences politiques. »

Stanislas Andreski, Social Sciences as Sorcery, Penguin Books, New York,1974, p. 26.

Cependant, ce n’est pas ce qui s’est produit. Au contraire, les choses semblent empirer. Les rues ne sont pas sûres. Les foyers se désintègrent. Le suicide sévit parmi les jeunes. Et quand la psychologie tente de régler de tels problèmes, il semble souvent qu’elle les aggrave. La création dans les villes de centres de prévention du suicide s’accompagne, par exemple, d’une augmentation de celui-ci. Les conseils matrimoniaux conduisent fréquemment au divorce. Par ailleurs, l’observation la plus élémentaire nous montre que l’introduction de l’éducation sexuelle dans un public très étendu n’a aucunement enrayé la hausse des grossesses non désirées, de la promiscuité et des maladies vénériennes. Il est plutôt manifeste que de tels programmes encouragent la sexualité précoce et les problèmes qui en découlent.

Il est difficile de ne pas conclure que l’ordonnance est à l’origine de la maladie. « Si nous constations », écrit Andreski, « que toutes les fois que les pompiers arrivent, le feu redouble d’intensité, nous finirions par nous demander ce qu’il peut bien sortir de leurs lances et si, par hasard, ils ne sont pas en train de verser de l’huile sur le feu ».

Stanislas Andreski, Social Sciences as Sorcery, Penguin Books, New York,1974, p. 29.

Source : Séduction psychologique – L’échec de la psychologie moderne, William Kirk Kilpatrick, Traduction de l’original anglais (Psychological seduction, Thomas Nelson Publishers, Nashville, USA, 1983), Traduit en français par Alain Chong, Centre Biblique Européen, 1985, pp. 32-35


L’usage du mot « PHILO» dans le titre d’un livre de psychologie m’apparaît presque comme une usurpation. Les auteurs donnent à la PHILO un sens que je ne lui connaissais pas : « philo : philo : « intérêt marqué pour ». Il s’agit d’un intérêt marqué pour la cognition « ensemble des opérations mentales conscientes et non conscientes ».


En somme, on a longtemps parlé de ces êtres différents en les nommant « surdoués », « précoces », « hauts potentiels » ou par divers noms d’animaux. Mais aucune de ces appellations n’a su complètement recouvrir les caractéristiques pressenties de ces individus. Dans ce contexte, nous cherchions un terme qui illustre par lui- même le fonctionnement cognitif de ces individus dans sa totalité et nous avons retenu celui de philo-cognition (philo : « intérêt marqué pour » ; cognition « ensemble des opérations mentales conscientes et non conscientes »). En effet, il désigne d’abord un intérêt prononcé (voire un besoin profond) et une capacité supérieure pour la mobilisation massive de la pensée au travers de trois processus principaux : un raisonnement actif et compulsif (hyperspéculation), une sensibilité et une alerte exacerbées (hyperacuité) et une pensée automatique et analogique surdéveloppée (hyperlatence). Mais le préfixe « philo » se réfère également à une nécessité permanente de réflexion philosophique, c’est-à-dire de questionnements des grands principes existentiels pour l’homme dans son environnement, dans ses relations avec autrui, de sa place dans l’univers, avec une approche métaphysique ou spirituelle. Un philo-cognitif est donc cet individu, enfant ou adulte, doté d’une grande réceptivité globale et ainsi capable de détecter et collecter tout stimulus pertinent plus rapidement et/ou plus intensément pour l’intégrer à un système de raisonnement perfectionné.

NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre premier – Du haut potentiel à la philo-cognition, Sous-titre «Comment appeler ces penseurs atypiques ?», Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, p. 32


Arrêtons-nous davantage à ce passage de la citation ci-dessus : « Mais le préfixe « philo » se réfère également à une nécessité permanente de réflexion philosophique, c’est-à-dire de questionnements des grands principes existentiels pour l’homme dans son environnement, dans ses relations avec autrui, de sa place dans l’univers, avec une approche métaphysique ou spirituelle. »

La « réflexion philosophique » est définie par les auteurs par les sujets abordés. Or, la « réflexion philosophique » se fonde d’abord et avant tout, non pas sur les sujets de la réflexion, mais bel et bien sur l’esprit critique, son acquisition, son développement et sa pratique. Un problème dans l’esprit critique faussera la réflexion. Le « Comment nous pensons » s’impose avant toute réflexion, qu’elle soit philosophique ou non, et que l’on soit ou non un être à haut potentiel. Mais les auteurs du livre LES PHILO-COGNITIFS ne vont pas à la source de la cognition dans l’esprit des individus lorsqu’ils abordent les problèmes et les situations des personnes à haut potentiel. Il demeurent en surface.

Évidemment, j’imagine leur désaccord puisqu’ils se réfèrent à leurs études cliniques et aux neurosciences. Cependant, à l’instar de toutes les études cliniques, ils mettent de l’avant leurs observations et leurs interprétations de ces dernières face au comportement des individus. Bref, ils proposent aux lecteurs leurs jugements ou, si vous préférez, leurs opinions, peu importe le respect des conventions et des règles de la recherche clinique.


« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objecti­vement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous appa­raissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »[2]

Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82

______________

[2] Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82. « We like to believe that we are objective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it. We say we judge objectively, but actually we react subjectively. We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »


Aussi la psychologie cherche à se donner de la crédibilité en se référant aux neurosciences, notamment et dans le cas présent, en traitant des phénomènes mentaux. La psychologie, science inexacte par excellence, cherche dans les sciences exactes, notamment et dans le cas présent, en biophysique, imagerie médicale et neurosciences, une argumentation et des justifications à ses jugements qui, nous venons de le voir, demeurent subjectifs. On parle même de neuropsychologie.

En fin de compte, la psychologie met de l’avant uniquement ce qu’elle offre :

Ce travail peut reposer sur :

— (…)

— des séances de visualisation, notamment par hypnose, axée sur la technique de reparentage (construction mentale d’un parent intérieur), avec un professionnel recinnu, bien sûr.

NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre 2 – Ouvreurs de voies – Les philo-complexes, Sous-titre «De soi à soi» (Conseils), Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, p. 70.


Dans ce cadre les professionnel indiqué peut être un spécialiste des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) connaissant la philo-cognition, qui sera en mesure d’aider à modifier les pensées automatiques et d’en créer de nouvelles. Les techniques méditatives (hypnose, sophrologie, méditation) peuvent servir à visualiser et incarner une prise de distance par rapport aux événements. Enfin, le neuro-feedback ou la stimulation électriques transcrânienne (TDCS) axés sur la zone préfrontale peuvent permettre davantage de contrôle émotionnel.

NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre 2 – Ouvreurs de voies – Les philo-complexes, Sous-titre «Trop sympathique !» (Conseils), Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, p. 73.


On tendra de préconiqer dans ce cas :

(…)

Des travailler en psychothérapie (psychodynamique, thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou d’orientation systémique, etc.) ou par des méthodes de développement personnel (programmation neurolinguistique ou PNL, analyse transactionnelle, méthode Coué…) sur le respect de soi par la détection et la modification des pensées automatiques de dévaluation, de dégradation de lui-même et de l’image qu’il renvoie.

NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre 2 – Ouvreurs de voies – Les philo-complexes, Sous-titre «Une tendance à l’autosabordage» (Conseils), Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, p. 79.

Une « stimulation électriques transcrânienne (TDCS) » lorsque le philo-complexe « éprouve de grandes difficultés à gérer ses émotions », « pour s’extraire de cet engluement affectif » ? Wow ! C’est la psychologie dans toute la splendeur de la mise en marché de sa gamme de produits, y compris de développement personnel.

On ne peut pas reprocher à la psychologie de demeurer dans la psychologie. On peut cependant reprocher à la discipline de courir dans toutes les directions sous l’effet des modes qu’elles engendrent elle-même ou non.

La psychologie demeure à la surface. Elle ne plonge pas à la source même du problème. Elle ne peut pas se pencher sur la cause première car elle n’en a pas les moyens, ces derniers étant le propre de la philosophie.


Ce qui tient ensemble aujourd’hui les multiples programmes de recherche que l’on regroupe sous le nom de « sciences cognitives », c’est le travail philosophique qui est fait à leur propos. Sans la philosophie « cognitive », il y aurait des travaux en psychologie, en linguistique, en neurobiologie, en intelligence artificielle – il n’y aurait pas de science de la cognition. C’est la philosophie qui réfléchit et systématise la ou les attitudes de base qui constituent le seul lien social à l’intérieur du domaine. L’existence d’un lien social n’implique aucunement qu’il y ait un paradigme unique – on a vu qu’il y en a au moins deux, le paradigme cognitiviste classique ou orthodoxe, et le connexionnisme. Mais le choc entre ces deux modèles est lui-même créateur de solidarités. Ceux qui s’affrontent dans les controverses qui ponctuent l’histoire du champ se reconnaissent finalement moins comme adversaires que comme membres d’une même famille élargie. Or l’arbitre qui discipline, règle et finalement juge ces affrontements, c’est le philosophe.

Source : 4. Philosophie et cognition, Jean-Pierre Dupuy, Aux origines des sciences cognitives (2005).

Les auteurs recommandent une seule fois un « groupe d’échanges philosophiques » :

Conseils

On l’aura compris, le risque chez un philo-laminaire réside principalement dans le perfectionnisme qui peut le pousser aux limites de son fonctionnement, au bord de la cassure, voire jusqu’à la rupture.

Avant d’envisager une prise en charge thérapeutique, il est possible de tenter de réguler ce phénomène par une réorientation écologique vers plus d’intériorité et d’écoute de soi-même, au travers d’activités qui permettent une stimulation de l’hémisphère cérébral gauche, mais aussi une rééducation de l’hémisphère droit, lequel a perdu sa fonction d’harmonisation, notamment émotionnelle :

(…)

S’investir ponctuellement au sein d’un groupe d’échanges philosophiques en s’impliquant vraiment dans les débats et en cherchant à subjectiver sa pensée ( « je pense…, j’imagine…, j’aime à penser…, mon idéal serait…, voici comment je me représente les choses…, pour moi…, selon mes valeurs…, j’apprécie…, je n’apprécie pas…, je suis tout à fait d’accord…, je suis totalement opposé…, selon mon expérience…, je trouve ta réflexion grotesque… » ).

NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre 3 – Couteaux suisses : les philo-laminaires, Sous-titre «Les souffrances du philo-laminaire, les troubles associés» (Conseils), Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, pp. 155-156.

Dans un groupe d’échanges philosophiques, le participant ne cherche pas à  subjectiver sa pensée, au contraire, il doit faire preuve d’objectivité et, pour ce faire, prendre du recul face à lui-même. La discussion au sein d’un groupe d’échanges philosophiques ne consiste pas en un exercice de verbalisation de soi (Je, me, moi). Il ne s’agit pas non plus de mettre de l’avant ses jugements (« je trouve ta réflexion grotesque… »).

Manuel pour animer des discussions philosophiques

1° L’apprentissage de la discussion sous l’angle démocratique

On peut apprendre à ne pas sous-estimer la difficulté de la tâche de discuter réellement ensemble, en ayant bien un objet commun, et en prenant conscience de tout ce qui doit être mis en place, et corrigé dans nos réflexes, pour espérer que « ensemble » ne soit pas une simple question de fait (il y a plusieurs discutants), mais la possibilité d’une construction réellement collective. Un apprentissage « démocratique » essentiel est celui de considérer les autres comme des interlocuteurs valables, de sorte à seulement pouvoir écouter ce qu’ils disent, à se montrer disposé à admettre éventuellement leur point de vue, particulièrement s’il s’avère mieux fondé que le nôtre. Un des autres apprentissages indispensables (mais peu à la mode) pour que la discussion collective soit réellement constructive est celui de la frustration. Car on ne doit pas nécessairement subir la loi du désir de parler ; il y a des attentes et des désirs qu’il est légitime de ne pas satisfaire. La parole n’est pas uniquement une occasion de « s’exprimer », c’est-à-dire de se vider de son idée devant les autres comme pour s’en soulager, sans souci de l’opportunité qu’elle peut avoir dans la réflexion commune. Nous pouvons et nous devons apprendre davantage l’art délicat de la parole opportune : savoir peser l’occasion propice de partager son idée et renoncer quand cette occasion ne se présente pas.

Source : Manuel pour animer des discussions philosophiques,  A) Partie théorique : quatre méthodes de discussion. I. Introduction, a) Apprendre à discuter ensemble philosophiquement, 1° L’apprentissage de la discussion sous l’angle démocratique. PhiloCité. (PDF)

Parler d’une « une réorientation écologique vers plus d’intériorité et d’écoute de soi-même » ne tient pas la route dans le cadre d’un groupe d’échanges philosophiques. Ce n’est ni le temps de s’intérioriser, ni de s’écouter parler. Dans un groupe, c’est l’Autre qui importe.

En conclusion du livre LES PHILO-COGNITIFS, les auteurs demandent aux lecteurs : « (…) Et si un des vecteurs de réussite était à rechercher du côté des… hyperactifs ? » et plaident ainsi pour une réhabilitation de l’hyperactivité. « Alors imaginez l’hyperactivité, et sa consœur d’infortune, l’impulsivité, comme des facteurs de réussite, il fallait oser » soutiennent les auteurs parlant de leurs efforts exposés dans leur livre.

Si je dois confesser m’être reconnu dans le deuxième chapitre de ce livre, « Ouvreurs de voies : Les philo-complexes », pour soutenir que les auteurs ont partiellement vu juste, je n’adhère nullement aux conseils qu’ils proposent.

Très jeune, j’ai été qualifié d’hyperactif par des observateurs dans mon milieu scolaire. « Observateurs » qui furent aussi des « facilitateurs » en me soutenant dans tous mes projets parascolaires et extrascolaires. Chacun de mes projets trouvait sa motivation dans une cause où je décelais des besoins au sein de ma communauté selon mes aptitudes et mes ressources pour les combler.

Une phrase, une seule, a définitivement orienté ma pensée dès mes 15 ans : « La lumière entre par les failles » et j’ai vite compris que ces failles n’étaient autres que les doutes. Tant et aussi longtemps que je doutais, je pouvais avoir confiance en moi et en mes capacités.

J’ai douté de la psychologie et l’expérience m’a donné raison. Et il en fut ainsi ma vie durant.

Le contact et mon intérêt pour la philosophie (Amour de la sagesse), plus spécifiquement, l’épistémologie (Théorie de la connaissance ; « étude de la constitution des connaissances valables » (Piaget)), ont marqué mon parcours personnel et professionnel à partir de la quarantaine. Je connais le bonheur de penser et de repenser dans le doute et l’action.

Le sous-titre du livre « Ils n’aiment que penser et penser autrement… » ne concorde pas avec un plaidoyer pour l’hyperactivité. Qui aime penser et penser autrement s’inscrit toujours dans une phase préparatoire à l’action.


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Je ne vous recommande pas la lecture du livre LES PHILO-COGNITIFS.

J’accorde à ce livre une seule étoile sur cinq.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

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Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole»

Avec cet article, nous sortons de du cadre de la philosophie pour entrer de plein pied dans celui de la psychologie. Le livre Savoir se taire, savoir parler a attiré mon attention à la suite de ma lecture de l’article « Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole » paru dans le Figaro.fr. J’accepte cette intrusion de la psychologie dans ce dossier sur la philosophie parce que cette « hystérie de la parole » observable à notre époque, notamment sur les réseaux sociaux, entre directement en conflit avec le silence nécessaire et incontournable à la réflexion philosophique. Bref, il faut savoir se taire, savoir parler pour philosopher. J’ai donc acheté ce livre et voici mon rapport de lecture.

J’accorde à ce livre 4 étoiles sur 5

* * * *


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Article # 47

Savoir se paire, savoir parler

Choisir de le dire ou pas – au bon moment- et avec les mots qu’il faut

Jean-Christophe Seznec

Psychiatre, Paris
Psychiatre (ancien chef de clinique) en libéral à Paris, médecin du sport et pharmacologue. Membre de l’AFTCC, créateur de la société Alterhego.

Laurent Carouana

Comédien, metteur en scène, il est coach en expression orale en entreprise.

216 pages
Collection
Epanouissement
août 2017
InterEditions
Tout public
EAN : 9782729615918
EAN Ebook : Epub – 9782729617462

Présentation du livre

Tweets, sms, emails, posts, etc. se multiplient et rebondissent, circulant à une telle vitesse qu’ils deviennent irrattrapables —   les agressifs et les toxiques aussi vite relayés que les sympathiques. La facilité et la rapidité avec lesquelles nous pouvons nous exprimer tout autant que l’idée que nous existons que si nous communiquons nous ont fait oublier les vertus du silence. Happés par ce tourbillon compulsif et communicationnel, nous devons réapprendre à nous taire pour redevenir conscients de ce que nous ressentons avant de le dire, pour redonner du poids et de la bienveillance à notre communication, pour ne pas regretter d’avoir parlé. Savoir se taire est la force cachée de la personne qui agit en pleine conscience et sait s’exprimer à bon escient et avec les mots justes.

Source : Dunod © 2017.

Sommaire de l’ouvrage

Si nous faisions une pause dans le brouhaha ? Pourquoi parlons-nous? Pourquoi ne nous taisons-nous pas ? Choisir de Dire Comment bien l’ouvrir à travers les nouveaux médias : mail, sms, twitter, facebook, instagram etc. Savoir se taire Savoir parler à bon escient   La saveur du silence au milieu des mots dits en pleine conscience À vous… quand préférez-vous le silence à la parole? Bibliographie   Et pour les passionnés de schémas

Source : Dunod © 2017.


Table des matières

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Lire un extrait (PDF)

Cliquer pour accéder à Feuilletage.pdf

Extrait – Introduction

Si nous faisions une pause dans le brouhaha ?

« Soyez amoureux. Crevez-vous à écrire. Contemplez le monde. Écoutez de la musique et regardez la peinture. Ne perdez pas votre temps. Lisez sans cesse. Ne cherchez pas à vous expliquer. Écoutez votre bon plaisir. Taisez-vous. »
Ernest Hemingway – Paris est une fête

Paroles, paroles… » chantait Dalida. Nous parlons pour communiquer, pour échanger, pour dire, pour bavarder, pour exister, pour séduire, pour rigoler, pour demander, manipuler, sommer, exiger, revendiquer, etc. Nous avons appris à nous affirmer, à dépasser notre peur et notre timidité. Certains ont suivi des stages de communication, d’autres des ateliers d’affirmation de soi, concept que Christophe André a rendu si populaire1 et qui amène tant de personnes en consultation.

On parle beaucoup de dialogue social ou de démocratie participative. On le fait parce qu’on en a envie, besoin ou parce qu’on en ressent le droit, au risque d’inonder l’espace public de nos propos. Notre société de consommation, de communication et des réseaux sociaux est remplie de paroles qui nous mettent parfois aux limites de l’overdose. Dès qu’il se passe quelque chose sur Terre de notable, ou non d’ailleurs, on peut observer un déferlement de tweet, de post, d’images, de commentaires plus ou moins bienveillants ou informatifs. La parole est parfois devenue une « diarrhée verbale » qui inonde et pollue notre environnement. En outre, dans cette société hyper connectée, nous ne savons pas qui reçoit nos propos, ce qui n’est pas sans risque et sans conséquences.

Notre tête est aussi remplie de notre brouhaha intérieur. Nous commentons, jugeons ou critiquons en permanence au risque de ne pas être dans notre vie, mais juste en train de la regarder, de l’évaluer ou de la commenter.
Nous vous proposons ici de faire l’expérience de l’inverse. Sus- pendre la parole. Ralentir, arrêter de juger pour juste ressentir. Apprendre à se taire pour retrouver le contact avec soi, ses sensations mais aussi l’autre et son environnement. Retrouver la pertinence de ce que nous choisissons d’exprimer en tenant compte du contexte. Se taire, c’est retrouver la pleine conscience de l’instant présent et son impermanence. Se taire permet de savourer ce qui est. En musique, les silences sont aussi importants que les notes. Sans silence choisi, la musique deviendrait peut-être un bruit !

Chut.
Source : Dunod © 2017.


Revue de presse

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Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole»

Par  Pascale Senk – 3 juin 2018

INTERVIEW – Pour le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre, le fait de tout verbaliser peut favoriser les idées noires et l’anxiété, alors que le silence et la méditation apaisent.

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre, spécialiste en psychologie du sport et du travail, est membre de l’Association française des thérapies cognitives et comportementales. Il a récemment copublié Savoir se taire, savoir parler (InterEditions).

LE FIGARO. – Pourquoi publier un livre sur la parole?

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Autres articles de presse

Utiliser à bon escient les réseaux sociaux, c’est aussi parfois se taire

Le silence : quels bénéfices pour la santé ?


Site web Jean-Christophe Seznec

Le blog à palabres


Mon rapport de lecture du livre

Savoir se taire, savoir dire

Choisir de le dire ou pas – au bon moment- et avec les mots qu’il faut

Jean-Christophe Seznec – Laurent Carouana

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception. Voici un exemple :

Parler pour se sentir exister

Face à la difficulté d’être, il est plus facile de «faire»¹. Parler est une façon de «faire». Nous sommes amenés à parler pour un oui et pour rien, ce qui peut nous donner l’illusion d’une identité ou d’une prestance au risque d’inonder notre entourage de propos qui n’intéressent que nous. Nous comblons nos failles narcissiques et notre vide existentiel à travers un excès de communication, quitte à polluer notre environnement et notre réseau social d’une diarrhée verbale.

¹ Seznec JC, J’arrête de lutter avec mon corps, PUF, 2011.

SEZNEC, Jean-Christophe – CAROUANA, Laurent, Chapitre 1 – Pourquoi parlons-nous ?, Savoir se taire, savoir dire, InterÉditions, Dunod, 2017, p. 6.

Les auteurs affirment « Face à la difficulté d’être, il est plus facile de “faire”. » En isolant cette phrase de son contexte, j’ai la nette impression qu’elle s’adresse aux gens qui préfère les travaux manuels aux travaux intellectuels. Aussi, je pense qu’elle découle d’une généralisation à outrance (un biais cognitifs reconnu) à moins que je soi la seule exception.

Les auteurs affirment que « Parler est une façon de “faire” ». Si nous pouvons nous rendre à l’évidence que « parler » est devenue une action, par exemple en politique, on ne peut pas l’admettre comme tel. En fait, « parler » n’est qu’une illusion d’action. Une annonce n’est pas la réalisation de ce qui est annoncé. Dans la sagesse populaire, on dit souvent « Il faut que les bottines suivent les babines » justement pour distinguer « parler » et « agir » car les mots ne suffisent pas.

Les auteurs affirment que « Nous comblons nos failles narcissiques et notre vide existentiel à travers un excès de communication ». Est-ce ainsi que nous devons juger une personne qui parle beaucoup, beaucoup trop, un verbomoteur, comme on dit ?

La « faille narcissique » est un concept bien connu en psychologie et en psychiatrie :

Faille narcissique : tout ce que vous devez savoir sur ce mal-être

Faille narcissique : Quésaco ?

Terme souvent utilisé en clinique psychanalytique, la faille narcissique à l’opposé de la personnalité narcissique désigne les régressions de l’amour propre et de l’estime de soi. Dans ce contexte, le défaillant narcissique plutôt que d’être obsédé par son image et de se surévaluer est une personne qui doute constamment de sa capacité à être aimé par les personnes qui l’entourent. Ainsi, la faille narcissique peut se caractériser par différentes formes d’inhibitions allant jusqu’à l’autodisparition du moi. À l’inverse d’être imbu de soi-même, la personne souffrant de faille narcissique se sent donc constamment inutile, non méritante et inférieure aux autres. Parmi les caractéristiques, telles qu’il a été décrit par la littérature psychiatrique, qui peuvent mettre en péril l’intégrité personnelle du défaillant narcissique, on retrouve également :

  • Le manque d’estime de soi voire le mépris de soi
  • Le manque de confiance en soi
  • Une image de soi négative ou erronée
  • La comparaison avec les autres
  • La difficulté à se sentir importante
  • Une insécurité continue
  • La difficulté à s’intégrer
  • La tendance à l’auto culpabilisation
  • Le sentiment de honte

Source : Faille narcissique : tout ce que vous devez savoir sur ce mal-être, © 2012-2022, Penser et Agir.

Personnellement, je reconnais l’intention d’attirer l’attention chez une personne qui parle beaucoup. Mais est-ce vraiment motiver par un besoin de reconnaissance pour combler un manque d’estime soi ? À ce jour, je n’ai jamais perçu les verbomoteurs comme étant en quête d’estime de soi ou souffrant d’une faille narcissique. À mon humble avis, tout dépend de ce qui est dit. Est-ce des pensées instantanées s’enchaînant sans fin l’une à la suite de l’autre ? Dans ce cas et j’ai traité cette question dans mon livre J’AIME PENSER – Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison :

Comme je dis souvent à celui qui verbalise ses pensées sans les réfléchir, l’autre n’est pas une poubelle de pensées avortées.

Source : GUAY, Serge-André, J’aime penser, Itinéraire – D’une pensée à l’autre, Fondation littéraire Fleur de Lys, 2020.

Je respecte donc d’emblée les propos de celui qui parle peu tout comme de celui qui parle beaucoup que si des réflexions sérieuses en sont à l’origine. On peut écouter avec grand intérêt une personne qui parle beaucoup pendant des heures parce qu’elle nous captive et nous apprend de nouvelles connaissances, provoque en nous des prises de conscience, même si, en apparence et en apparence seulement, elle semble abuser de la communication et occupe ainsi l’avant de la scène. À la limite, je respecte aussi ceux qui parlent pour parler, motivés par un besoin pressant de verbalisation, puisque cela relève de l’auto-thérapie.

Les auteurs soutiennent également que la personne qui fait preuve d’un excès de communication cherche à combler ses failles narcissiques ou un « vide existentiel ». Si et seulement si « Le vide, ou « vide existentiel », est une condition humaine caractérisée par un sentiment d’ennui généralisé, d’aliénation et d’apathie » (Wikipédia), il faut permettre l’excès de communication, ne serait-ce que par empathie envers la personne devant soi. Savoir écouter s’impose par respect pour la condition humaine. S’engager dans une écoute active, interrompre pour faire le point, sera davantage bénéfique que que te dire à la personne de se taire ou, pis encore, de quitter les lieux.

Notez bien le titre du chapitre, « Pourquoi nous parlons ? », et le sous-titre d’où je tire la citation dont je vous entretiens, « Parler pour se sentir exister ». Il est question du sentiment d’exister, non pas de la conscience d’exister. Parlant du sentiment, nous sommes bel et bien dans la psychologie. Parlant de la conscience, nous sommes dans la philosophie.

Quoique le sentiment se définisse aussi en rapport direct avec la conscience (Conscience plus ou moins claire, connaissance comportant des éléments affectifs et intuitifs, Le Robert – Dictionnaire), nous demeurons dans la sphère émotionnelle.

Le sentiment est la composante de l’émotion qui implique les fonctions cognitives de l’organisme, la manière d’apprécier. Le sentiment est à l’origine d’une connaissance immédiate ou d’une simple impression. Il renvoie à la perception de l’état physiologique du moment. Le sens psychologique de sentiment qui comprend un état affectif est à distinguer du sens propre de la sensibilité.

Source : Sentiment, Wikipédia.

Personnellement, je parle, même à l’excès, non pas pour ressentir que j’existe mais plutôt pour communiquer et socialiser. La conscience de mon existence ne relève pas de mes sentiments. La preuve de mon existence n’est pas le sentiment que j’en ai. J’existe, c’est un fait incontestable en mon âme et conscience. Le fait que j’existe s’est imposé par lui-même. Je n’avais qu’à le reconnaître. Je ne ressens aucun besoin d’exister. C’est parce que j’existe que je peux penser. Le « Je pense donc je suis » de René Descartes est une aberration car ce n’est parce que je pense que j’existe. C’est l’inverse, il faut tout d’abord exister et pour être capable de penser. Enfin, une personne existe même si elle n’a pas conscience de son existence.


Malgré ma critique ci dessus, j’accorde quatre étoiles sur cinq à ce livre. Je peux m’accommoder des observations et des affirmations de la psychologie pour autant que j’en doute pour y réfléchir. J’admets l’utilité de ce livre pour certaines personnes exposées ou victimes de la diarrhée verbale dont il traite.

Le droit à la parole est précieux. Il nécessite encore d’être défendu. Cependant, cela ne doit pas être au prix d’une diarrhée verbale comme on l’observe de plus en plus le cas dans les médias et les réseaux sociaux.

Cette sur-communication vampirise notre cerveau en pervertissant notre relation aux autres et à soi. Elle est source d’un bruit dans notre tête, autour de nous et numérique. Trop de blablas disait une chanson! En outre, cette parole excessive devient un objet de pouvoir pour soumettre l’expression de chacun. Cette parole fait la part belle aux discours «contre» et muselle les actions«pour». Dans cette atmosphère, il est difficile de vivre, de discuter et d’échanger ensemble. Les commentaires et les jugements excessifs font le lit de l’anxiété. (…)

SEZNEC, Jean-Christophe – CAROUANA, Laurent, Conclusion, Savoir se taire, savoir dire, InterÉditions, Dunod, 2017, p. 187.

Les expressions « Diarrhée verbale » et « Hystérie de la parole » résument très bien le problème abordé par les auteurs de Savoir se taire, savoir dire.  de ce livre.

En cherchant des références à la « Diarrhée verbale » avec Google, vous trouverez aussi l’expression « Incontinence verbale ». L’algorithme de Google vous conduira aéagelement au mot « Logorrhée ».


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logorrhée \lɔ.ɡɔ.ʁe\ féminin

  1. Littéralement, diarrhée verbale, ou incontinence verbale. Trouble du langage caractérisé par un besoin irrésistible et morbide de parler.
  2. (Littéraire) Long discours creux ; verbiage. Flux de paroles inutiles et incohérentes. Blabla prétentieux pour présenter des banalités ou une analyse plus ou moins cohérente et fondée.
    • Il y a des gens qui vous envahissent avec leur logorrhée : on a la pénible impression d’être prisonnière de leurs mots. — (Amélie Nothomb, Mercure, Éditions Albin Michel, Paris, 1998, page 51)
    • C’était la meilleure solution : fermer sa gueule et tourner les talons en direction des vestiaires sans même attendre qu’il ait fini de se vider de toute cette logorrhée mauvaise qui lui sortait de la bouche et qui venait d’on ne savait où. — (Jean-Paul Didierlaurent, Le liseur de 6h27, Au Diable Vauvert, 2014, p. 26)
Synonymes

Incontinence verbale (1) :

Long discours creux (2) :

Source : logorrhée, Wikitionnaire





Dans le livre Les motivations par Alex Mucchielli dans la collection Que sais-je des Presses universitaires de France, on peut lire : « L’annonce de l’action tient presque lieu d’action aux yeux de beaucoup ».

« Enfin, dans toute la société court le mythe de la communication salvatrice. C’est en communiquant que l’on pense pouvoir régler les problèmes. En tout cas, tout le monde pense que s’il reste des problèmes, « c’est que l’on n’a pas su communiquer ». La communication devient une chose, elle devient plus importante que le message. L’annonce de l’action tient presque lieu d’action aux yeux de beaucoup. Cette idéologie de la communication répond au désarroi que connaît le monde occidental et elle propose une vision du monde bâtie sur la transparence, la participation de tous (l’interactivité) et la connaissance pour tous (Ph. Breton et S. Proulx, 1990). Pour remobiliser les personnels de l’entreprise, les nombreux consultants en communication proposent alors aux chefs d’entreprise une nouvelle formule de management qui a l’immense avantage d’être « nouvelle ». »

Mucchielli, Alex, Les motivations, Presses Universitaires de France, Collection Que Sais-Je, Cinquième édition mise à jour, Paris, 2000, p. 49.

Les auteurs du livre Savoir se taire, savoir dire affirment que «Parler est une façon de «faire». Est-ce la conséquence de l’idéologie de la communication observée par Alex Mucchielli dans les années 1970-1980 à l’effet que «La communication devient une chose, elle devient plus importante que le message» ?

Plus jeune, je croyais que si un problème persistait au sein de notre société, c’était le fait d’un manque de communication, comme le souligne Alex Mucchielli : «C’est en communiquant que l’on pense pouvoir régler les problèmes. En tout cas, tout le monde pense que s’il reste des problèmes, « c’est que l’on n’a pas su communiquer». Dans le contexte des années 1970-1980, Alex Mucchielli relève que l’annonce d’une action, la communication, prend trop souvent la place de l’action elle-même. C’est vrai, surtout en politique. C’est vrai aussi de nos promesses du nouvel an. On se rendra compte que l’annonce d’une action est considérée comme le début de l’action alors qu’il n’en est rien. Parler et agir diffèrent grandement, du moins, dans leur définition respective.

Mais aujourd’hui, l’idée que « parler, c’est agir » persiste, peut être à bon escient, comme on le voit dans le Mouvement Me too (Mouvement Moi aussi) où la prise de parole des femmes tient lieu de premier pas d’une action concrète, la dénonciation.

Revenons à l’observation d’Alex Mucchielli à l’effet que les problèmes persistent au sien de notre société parce que « l’on n’a pas su communiquer ». Cela implique que la communication soutenue peut régler tous les problèmes irrésolus. Mais on peut communiquer tant et aussi longtemps que l’on veut, mais si on ne sait pas communiquer, il y a là un grave problème. Si notre communication connaît elle-même des problèmes, elle ne peut pas conduire à une solution du problème dont on parle.

Le lecteur trouvera dans le livre de Jean-Christophe Seznec et de Laurent Carouana des instructions très utiles sur le « savoir parler » relevant, pour le premier, de son expérience à titre de médecin psychiatre, et, pour le second, de son expérience de comédien, metteur en scène et coach en expression orale en entreprise.

Dans le domaine de la philosophie, on parle de «rhétorique» : l’art de l’action du discours sur les esprits, l’art de l’éloquence, l’art de la persuasion, l’art de bien dire,…

209px-Wikipedia-logo-v2-fr.svgLa rhétorique est l’art de l’action du discours sur les esprits. Le mot provient du latin rhetorica, emprunté au grec ancien ῥητορικὴ τέχνη / rhêtorikê tékhnê, « technique, art oratoire ». Plus précisément, selon Ruth Amossy : « telle qu’elle a été élaborée par la culture de la Grèce antique, la rhétorique peut être considérée comme une théorie de la parole efficace liée à une pratique oratoire ».

La rhétorique est d’abord l’art de l’éloquence. Elle a d’abord concerné la communication orale. La rhétorique traditionnelle comportait cinq parties : l’inventio (invention ; art de trouver des arguments et des procédés pour convaincre), la dispositio (disposition ; art d’exposer des arguments de manière ordonnée et efficace), l’elocutio (élocution ; art de trouver des mots qui mettent en valeur les arguments → style), l’actio (diction, gestes de l’orateur, etc.) et la memoria (procédés pour mémoriser le discours). La rhétorique a ensuite concerné la communication écrite et a désigné un ensemble de règles (formes fixes) destinées au discours. Au XXe siècle, la linguistique et l’analyse des textes littéraires ont relancé l’intérêt pour la rhétorique.

Au-delà de cette définition générale, la rhétorique a connu au cours de son histoire une tension entre deux conceptions antagonistes, la rhétorique comme art de la persuasion et la rhétorique comme art de l’éloquence. La rhétorique grecque, telle qu’elle fut pratiquée par les sophistes et codifiée par Aristote, se préoccupait principalement de persuader. Dans l’Antiquité romaine, se fait jour une nouvelle conception de la rhétorique comme art de bien dire « bene dicendi scientia » selon les mots de l’orateur romain Quintilien. À l’époque classique, la rhétorique s’étend à l’étude des textes écrits, et notamment aux textes littéraires et dramatiques, la conception romaine de la rhétorique l’emporte progressivement sur la conception grecque. La rhétorique s’est ainsi progressivement restreinte à la stylistique c’est-à-dire à un inventaire de figures relevant des ornements du discours. Il en résulte une conception de la parole rhétorique qui se distingue de l’argumentation et de la dialectique par l’usage d’effets pathétiques et éthiques du discours sur le public. Contre cette évolution, l’école rhétorique contemporaine de Chaïm Perelman renoue avec la rhétorique grecque en proposant une « nouvelle rhétorique » qui est une théorie de l’argumentation.

Source : Rhétorique, Wikipédia.

146587_couverture_Hres_0La rhétorique a mauvaise réputation. Pour les uns, elle évoque un savoir effrayant, l’art sombre de la manipulation, le secret damné des avocats et des politiciens. Pour d’autres, elle serait au contraire une discipline vieillotte, l’étude obsessionnelle des figures de style, le plaisir coupable des libraires et des professeurs de français. Accusée d’être à la fois toute-‑puissante et insignifiante, dangereuse et poussiéreuse, la rhétorique a fini par faire consensus. Contre elle.

Et pourtant. Au-‑delà des fantasmes et des préjugés, il est temps de considérer la rhétorique pour ce qu’elle est : l’art de présenter notre pensée de la manière la plus pertinente possible, afin d’en faciliter l’acceptation par nos auditeurs et nos interlocuteurs. Ainsi définie, la rhétorique est partout. Dans les réunions professionnelles comme dans les dîners de famille. Dans les spots publicitaires comme dans les bavardages amicaux. Dans les entretiens d’embauche comme dans les rendez-‑vous galants. Pas un jour ne passe sans que nous l’utilisions ou la subissions. Convaincre notre compagne ou notre compagnon de nous accompagner à un dîner ennuyeux, c’est de la rhétorique. Convaincre notre patron de nous accorder une augmentation, c’est de la rhétorique. Convaincre des électeurs de glisser un bulletin dans l’urne, c’est, aussi, de la rhétorique. La rhétorique, c’est tout simplement l’art de convaincre.

Source : VIKTOROVITCH, Clément, Le pouvoir rhétorique – Apprendre à convaincre et à décrypter les discours, Introduction, ÉDITIONS DU SEUIL, 2021, p. 9.

Sur cette conclusion vous référant à la rhétorique, je me dois aussi de vous rappeler le livre en vedette dans cet article, Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, auquel j’accorde quatre étoile sur cinq.

* * * *

Je vous en recommande donc la lecture.


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Liste des articles par ordre de publication

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007.

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE. L’auteur prend le temps de situer son sujet dans son contexte historique soulignant la reconnaissance plutôt récente de la dépression comme une maladie. Auparavant, on parlait d’acédie et d’ennui.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

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Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

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Article # 45

Sentir et savoir

Une nouvelle théorie de la conscience

Antonio Damasio

Éditions Odile Jacob

EAN13 : 9782738154606
240 pages, 2021

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Présentation par l’éditeur

Ce livre, écrit par l’un des plus grands neuroscientifiques, propose une analyse tout à fait nouvelle et passionnante du phénomène de la conscience et de son rôle dans le vivant. Jusqu’à tout récemment, beaucoup de philosophes et de neuroscientifiques s’accordaient pour penser que la question de la conscience était insoluble. Antonio Damasio, au contraire, est convaincu qu’avec la neurobiologie, la psychologie et l’intelligence artificielle nous disposons des outils nécessaires pour résoudre le mystère de la conscience.

Dans ce livre, il éclaire toutes les facettes de la conscience. Les perspectives nouvelles qu’il explore en dévoilent les mécanismes, restant proches de l’expérience intime que nous en avons. Il explique les relations entre conscience et esprit, la différence entre être conscient, être éveillé et sentir, le rôle clé des sentiments et la manière dont le cerveau détermine le développement de la conscience.

Dans cette synthèse magistrale, Antonio Damasio réconcilie les découvertes scientifiques récentes et les éléments d’une philosophie de la conscience. Surtout, il présente de façon lumineuse l’essentiel de ses propres recherches qui ont transformé notre compréhension du cerveau et du comportement humain.

Antonio Damasio, mondialement connu, est professeur de neurosciences, de neurologie, de psychologie et de philosophie à l’Université de Californie du Sud à Los Angeles, où il dirige le Brain and Creativity Institute. Il est membre de la National Academy of Medicine et de l’American Academy of Arts and Sciences. Ses ouvrages sont traduits dans une trentaine de langues. Il est notamment l’auteur de L’Erreur de Descartes, de Spinoza avait raison et, dernièrement, de L’Ordre étrange des choses, qui ont connu un immense succès.

Source : Éditions Odile Jacob.


Table des matières

AVANT TOUTE CHOSE

PARTIE I – DE L’ÊTRE

  1. Au commencement n’était pas le verbe
  2. Le but de l’existence
  3. Les virus, ces casse-tête
  4. Les cerveaux et les corps
  5. Les systèmes nerveux, créations après coup de la nature ?
  6. Être, ressentir et connaître
  7. Chronologie du vivant

PARTIE II – DE L’ESPRIT ET DE L’ART NOUVEAU DE LA REPRÉSENTATION

  1. L’intelligence, l’esprit et la conscience
  2. Sentir n’est pas la même chose qu’être conscient et ne requiert pas d’esprit
  3. Les contenus de l’esprit
  4. L’intelligence sans esprit
  5. La fabrication des images mentales
  6. Transformer l’activité neurologique en mouvement et en esprit
  7. La fabrique de l’esprit
  8. L’esprit des plantes et la sagesse du prince Charles
  9. Des algorithmes dans la cuisine

PARTIE III – DES SENTIMENTS

  1. À l’origine des sentiments : planter le décor
  2. L’affect
  3. Efficacité biologique et origine des sentiments
  4. Le fondement des sentiments I
  5. Le fondement des sentiments II
  6. Le fondement des sentiments III
  7. Le fondement des sentiments IV
  8. Le fondement des sentiments V
  9. Le fondement des sentiments VI
  10. Le fondement des sentiments VII
  11. Sentiments homéostatiques dans un cadre socioculturel
  12. Mais ce sentiment n’est pas purement mental

PARTIE IV – CONSCIENCE ET CONNAISSANCE

  1. Pourquoi la conscience ? Pourquoi maintenant ?
  2. La conscience naturelle
  3. Le problème de la conscience
  4. À quoi sert la conscience ?
  5. Esprit et conscience ne sont pas synonymes
  6.  La conscience n’est pas l’éveil
  7. La (dé)construction de la conscience
  8. La conscience étendue
  9. Sans problème, et vous en plus
  10. Le miracle des sentiments
  11. La priorité du monde intérieur
  12. Un rassemblement de connaissances
  13. L’intégration n’est pas la source de la conscience
  14. La conscience et l’attention
  15. De l’importance du substrat
  16. Perte de conscience
  17. Le rôle des cortex cérébraux et du tronc cérébral dans la fabrique de la conscience
  18. Machines sensibles et machines conscientes

PARTIE V

En toute honnêteté : un épilogue

Notes et références

Remerciements

Du même auteur chez Odile Jacob

Source : Éditions Odile Jacob.


Mots clés

  • cerveau
  • conscience
  • conscience de soi
  • inconscient psychologique
  • mécanisme psychologique
  • neurobiologie
  • neurophysiologie
  • neuropsychologie
  • neuroscience
  • psyché

Source : Éditions Odile Jacob.


Revue de presse

Sentir et Savoir, Une recension de Pierre Terraz, publié le 01 juin 202, Philosophie magazine

Sentir et savoir – Une belle traversée des origines de la cognition humaine, ainsi qu’une pépite pour ceux qui veulent découvrir – ou redécouvrir – la pensée de cet intellectuel majeur qu’est Antonio Damasio, Mariana Babo-Rebelo, Cerveau & Psycho magazine.

Sentir et savoir de Antonio Damasio, La revue Études

Sentir d’abord : une exploration de la conscience Antonio Damasio, Mercredi 23 juin 2021, Radio France

Emission : L’invité – Antonio Damasio, TV5 Monde

Pourquoi la conscience émerge aussi de nos sens?, Radio France Internationale (RFI)

The quest to understand consciousness, Antonio Damasio, TED conference


Au sujet de l’auteur – ANTONIO DAMASIO, M.D., Ph.D.

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Antonio Damasio at « Fronteiras do Pensamento » in Porto Alegre, Brazil, 2013. Crédit : Fronteiras do Pensamento.

209px-Wikipedia-logo-v2-fr.svgAntónio Rosa Damásio, plus connu comme Antonio Damasio, né le 25 février 1944 à Lisbonne (Portugal), est un médecin, professeur de neurologie, neurosciences et psychologie luso-américain.

Fonctions

Après avoir obtenu son doctorat en neurobiologie à la faculté de médecine de l’Université de Lisbonne, Antonio Damasio fonde en janvier 1971 avec sa femme Hanna (pt) le « Centro de Estudos de Linguagem Egas Moniz »1. En 1975, le couple quitte le Portugal pour rejoindre Norman Geschwind à Harvard et y mener ses premières recherches en neurosciences1. Antonio Damasio devient enseignant-chercheur au Centre de recherche sur l’aphasie à Boston puis rejoint le Département de neurologie de l’Université de l’Iowa qu’il dirige de 1976 à 19952.

Il est le directeur de l’Institut pour l’étude neurologique de l’émotion et de la créativité de l’université de la Californie méridionale (University of Southern California) depuis 20053,4.

Il est également professeur adjoint au Salk Institute d’études de La Jolla5 et écrivain.

Source : António Damásio, Wikipédia.

Profil de l’auteur sur le site web de l’University of Southern California

Site de la Brain and Creativity Institute (BCI) de l’University of Southern California

Curriculum Vitae


Mon rapport de lecture du livre

Sentir et savoir

Une nouvelle théorie de la conscience

Antonio Damasio

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

(…) Par « sentir », j’entends détecter une « présence » – d’un autre organisme à part entière, d’une molécule située sur la surface d’un autre organisme, ou d’une molécule sécrétée par un autre organisme. Sentir n’est pas percevoir ; sentir ne revient pas à construire un « modèle » (pattern ) sur la base de quelque autre réalité pour en produire une « représentation » et en créer une « image » dans l’esprit. Pourtant, sentir est la forme la plus élémentaire de la cognition.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, p. 23.

Selon Antonio Damasio en référence à l’évolution de la vie, l’esprit sensible et conscient naissent à la suite de l’apparition du système nerveux. Mais ce dernier ne suffit pas à éclaircir le mystère de la conscience :

S’il est vrai que la conscience telle que nous la connaissons ne peut émerger complètement qu’au sein d’organismes dotés de systèmes nerveux, il faut également souligner qu’elle requiert de nombreuses interactions entre la partie centrale de ces systèmes, le cerveau proprement dit, et plusieurs régions du corps ne relevant pas du système nerveux.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, p. 33.

Antonio Damasio parle d’«un esprit éclairé par la conscience». Il lie l’esprit et l’importance des sentiments : « Les sentiments permettent à une créature de représenter dans l’esprit son propre corps (…) ».

Sans système nerveux, pas de gestes moteurs complexes. Il est le point de départ d’une véritable nouveauté : l’esprit. Les sentiments comptent parmi les premiers phénomènes mentaux et l’on ne soulignera jamais assez leur importance. Les sentiments permettent à une créature de représenter dans l’esprit son propre corps, soucieux de réguler les fonctions de ses organes internes selon les nécessités de la vie : se nourrir, boire, excréter ; se mettre sur la défensive comme on le fait dans le cas de la peur ou de la colère, du dégoût ou du mépris ; adopter des comportements de coordination sociale tels que la coopération ou le conflit ; afficher l’épanouissement, la joie, l’exaltation, et même les comportements liés à la procréation.

Les sentiments permettent à l’organisme d’éprouver sa propre vie. Plus précisément, ils fournissent à l’organisme une évaluation graduée du succès relatif de son aptitude à vivre : un examen naturel dont le résultat est perçu sous la forme d’une qualité – plaisante ou déplaisante, légère ou intense. Ces informations sont précieuses et tout à fait neuves : le type d’informations que les organismes cantonnés au stade de « l’être 4 » ne peuvent obtenir. Sans surprise, les sentiments jouent un rôle important dans la création d’un « soi », processus mental animé par l’état de l’organisme. Ils sont ancrés dans sa charpente corporelle – la charpente constituée des structures musculaires et osseuses –, et orientés selon la perspective que nous offrent les canaux sensoriels tels que la vue et l’ouïe.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, pp. 40-41

Bref, « Les sentiments nous donnent la connaissance de la vie dans le corps et rendent cette connaissance consciente, sans en perdre la moindre pulsation (…). » écrit Antonio Damasio.

Abordant la question de l’intelligence, il en distingue deux : non explicite et explicite. La première s’occupe de maintenir et réguler notre corps, de nous maintenir en vie. Il s’agit de l’homéostasie :

L’homéostasie ? On pourrait décrire l’homéostasie comme un ensemble de règles de savoir-faire, implacablement suivies selon les directives d’un manuel un peu particulier, sans aucun mot, sans aucune illustration. Ces directives garantissent que les paramètres dont dépend la vie, par exemple la présence de nutriments, certains niveaux de température ou de pH, sont maintenus dans un intervalle optimal.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, pp. 24-25

Quant au second type d’intelligence, explicite, il la présente en ces mots :

(…) L’intelligence humaine explicite n’est ni simple, ni modeste.

Elle requiert un esprit, et l’assistance des sentiments et de la conscience, qui sont des développements liés à l’esprit. Elle requiert la perception, la mémoire, et le raisonnement. Les contenus de l’esprit se fondent sur des schémas (patterns) cartographiés dans l’espace, qui représentent des objets et des actions. Ces contenus correspondent aux objets et aux actions que nous percevons à la fois à l’intérieur de notre organisme et dans le monde qui nous entoure. Les schémas cartographiés dans l’espace, que nous élaborons, peuvent faire l’objet d’une inspection mentale. Nous, propriétaires de l’esprit, nous pouvons étudier les « paramètres » et « l’extension » d’un schéma particulier. Propriétaires de ces schémas, nous pouvons en outre inspecter mentalement leur structure correspondant à un objet bien précis, et réfléchir, par exemple, au degré de « ressemblance » qu’ils entretiennent avec cet objet original.

En fin de compte, les contenus de l’esprit sont manipulables : nous, propriétaires des schémas, nous pouvons les découper en morceaux, et réarranger ces morceaux de mille et une façons pour former de nouveaux schémas. C’est précisément ce que nous faisons lorsque nous essayons de résoudre un problème : nous découpons les schémas pour les réorganiser à notre manière. C’est ce que nous appelons le raisonnement.

Lorsqu’on fait référence aux schémas (patterns) mentaux qui constituent l’esprit, il est commode de parler d’images. Je ne parle pas seulement d’images « visuelles », mais de schémas de tous types, produits par les canaux sensoriels dominants : des schémas visuels, bien sûr, mais aussi auditifs, tactiles, viscéraux. Après tout, lorsque nous jouons avec notre propre esprit de manière créative, nous utilisons bien notre imagination ?

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, pp. 50-51

Tout au long de ma lecture du livre « Sentir et savoir », j’ai éprouvé des difficultés à comprendre à ma satisfaction le terme « schémas (patterns) cartographiés dans l’espace », la référence aux « images » et celle aux « connaissances représentées dans les images ». Le défaut de ce livre se rapporte à l’absence d’un lexique clair et précis dès le départ. Il faut patienter jusqu’à la page 93 pour obtenir un lexique de trois mots :

Les définitions suivantes devraient expliciter ces descriptions :

Homéostasie : le processus qui maintient les paramètres physiologiques d’un organisme vivant (température, pH, niveaux de nutriments, fonctionnement des viscères, etc.) dans la fourchette la plus propice à son fonctionnement optimal et à sa survie. (Le terme « allostasie » est proche, mais bien distinct : il fait référence aux mécanismes que l’organisme utilise lorsqu’il cherche à rétablir l’homéostasie ³ .)

Émotions : ensembles d’actions internes involontaires et concomitantes (contractions des muscles lisses, changements du rythme cardiaque, de la respiration, des sécrétions hormonales, des expressions faciales, de la posture, etc.) déclenchées par des événements perceptifs. Les actions émotionnelles visent en général à soutenir l’homéostasie, pour faire face à une menace (par la peur ou la colère), signaler une réussite (via la joie), etc. Nous pouvons également produire des émotions lorsque nous nous remémorons des souvenirs.

Sentiments : les expériences mentales qui suivent et accompagnent divers états de l’homéostasie au sein de l’organisme. Ils peuvent être primaires (sentiments homéostatiques : la faim et la soif, la douleur et le plaisir) ou provoqués par des émotions (sentiments émotionnels : la peur, la colère, la joie, etc.)4 .

_________________

3. Pour une distinction raisonnable entre homéostasie et allostasie, voir : Bruce S. McEwen, « Stress, adaptation, and disease : Allostasis and allostatic load », Annals of the New York Academy of Sciences , 1998, 840 (1), p. 33-44.

4 . Les références suivantes couvrent extensivement le sujet de l’affect, de sa conception générale à son implémentation biologique et neuronale. Ralph Adolphs et David J. Anderson, The Neuroscience of Emotion : A New Synthesis , Princeton, Princeton University Press, 2018 ; Ralph Adolphs, Hanna Damasio, Daniel Tranel, Greg Cooper et Antonio Damasio, « A role for somatosensory cortices in the visual recognition of emotion as revealed by three-dimensional lesion mapping », Journal of Neuroscience , 2000, 20 (7), p. 2683-2690 ; Antonio Damasio, Le Sentiment même de soi. Corps, émotions, conscience , Paris, Odile Jacob, 1999 ; Antonio Damasio, Hanna Damasio et Daniel Tranel, « Persistence of feelings and sentience after bilateral damage of the insula », Cerebral Cortex, 2012, 23, p. 833-846 ; Antonio Damasio, Thomas J. Grabowski, Antoine Bechara, Hanna Damasio, Laura L. B. Ponto, Josef Parvizi et Richard Hichwa, « Subcortical and cortical brain activity during the feeling of self-generated emotions », Nature Neuroscience , 2000, 3 (10), p. 1049-1056 ; Antonio Damasio et Joseph LeDoux, « Emotion », in Erik R. Kandel, Principles of Neural Science , op. cit. ; Richard Davidson et Brianna S. Shuyler, « Neuroscience of happiness », in John F. Helliwell, Richard Layard et Jeffrey Sachs (éd.), World Happiness Report 2015 , New York, Sustainable Development Solutions Network, 2015 ; Mary Helen Immordino-Yang, Emotions, Learning, and the Brain : Exploring the Educational Implications of Affective Neuroscience , New York, W. W. Norton & Company, 2015 ; Kenneth H. Nealson et J. Woodlet Hastings, « Quorum sensing on a global scale : Massive numbers of bioluminescent bacteria make milky seas », art. cit. ; Anil K. Seth, « Interoceptive inference, emotion and the embodied self », Trends in Cognitive Sciences , 2013, 17 (11), p. 565-573 ; Mark Solms, The Feeling Brain : Selected Papers on Neuropsychoanalysis , Londres, Karnac Books, 2015 ; Anthony G. Vaccaro, Jonas T. Kaplan et Antonio Damasio, « Bittersweet : The neuroscience of ambivalent affect », Perspectives on Psychological Science , 2020, 15, p. 1187-1199.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, pp. 93-94

Sans système nerveux, pas d’esprit et sans esprit, pas de conscience :

(…) la conscience est une sorte particulière d’état… d’esprit ² : sans esprit, pas de conscience.

Une fois capables de conscience, ce dont nous devenons conscients, c’est du contenu de notre esprit. Les êtres possédant un esprit doué de sentiment et capable d’avoir quelques perspectives sur le monde environnant sont conscients. Ce n’est pas l’apanage des humains : c’est un trait largement répandu dans le règne animal.

___________

² Colin Klein et Andrew B. Barron, « How experimental neuroscientists can fix the hard
problem of consciousness », Neuroscience of Consciousness , 2020 (1), niaa009.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, p. 59

Et sans la conscience, par d’expérience mentale :

Sans la conscience, pas d’expérience mentale : pas de plaisir, pas de douleur, rien de ce que nous percevons, mémorisons, rappelons à la mémoire et manipulons pour décrire le monde extérieur et le monde intérieur par l’observation, la pensée, le raisonnement.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, pp. 131-132

Mais qu’est-ce que la conscience ?

Parmi les divers sens associés à la conscience, certains sont liés à la perspective de l’observateur ou de l’utilisateur du concept. Les philosophes, les psychologues, les biologistes et les sociologues ne voient pas la conscience de la même manière. Il en va de même pour les non-spécialistes, à qui l’on répète jour et nuit que leur problème se trouve « dans leur conscience » – ou ne s’y trouve pas –, et qui doivent se demander ce qu’être « conscient » signifie réellement dans la bouche des savants : être éveillé, être attentif, ou simplement posséder un esprit ? Pourtant, sous le bagage culturel se cache une signification essentielle du mot « conscience », signification reconnaissable par les neuroscientifiques, biologistes, psychologues et autres philosophes contemporains, malgré leurs différences de méthodes et la diversité de leurs explications. Pour chacun d’eux, le plus souvent, « conscience » (consciousness ) est synonyme d’expérience mentale . Qu’est-ce qu’une expérience mentale ? C’est un état d’esprit imprégné de deux caractéristiques remarquables et reliées entre elles : les contenus mentaux qu’il présente sont ressentis , et ces contenus mentaux adoptent une perspective singulière. Une analyse plus approfondie révèle que cette perspective singulière est celle de l’organisme particulier auquel l’esprit est inhérent. Certains lecteurs se diront peut-être que les notions de « perspective de l’organisme », de « moi » et de « sujet » sont apparentées, et ils auront raison. Ils auraient également raison de penser que ce « moi », ce « sujet » et cette « perspective de l’organisme » correspondent à une chose tout à fait tangible : la réalité du caractère de « propriété ». L’organisme possède son esprit particulier ; l’esprit appartient à son organisme particulier. Nous – vous, moi, quelle que soit l’entité consciente – possédons un organisme animé par un esprit conscient.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, pp. 138-139

Finalement, le livre « Savoir et sentir » d’Antonio Damasio, même avec ses chapitres courts, n’offre pas une vulgarisation simple à suivre. Et, personnellement, je déteste qu’un auteur inclut dans son texte de nombreux reports («comme nous le verrrons»).  J’accorde à ce livre 3 étoiles sur 5. J’en recommande la lecture.

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Liste des articles par ordre de publication

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client.

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

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Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

L’expression « hystérie de la parole » me plaît car elle reflète fort bien les gens qui parlent beaucoup trop et sans arrêt, qui verbalisent à outrance, souvent en sautant du coq à l’âne ou en se perdant dans moult détails. J’ai déjà interrompu une telle personne en lui disant : « Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées ».


Savoir se taire, savoir parler

Présentation du livre par l’éditeur

Tweets, sms, emails, posts, etc. se multiplient et rebondissent, circulant à une telle vitesse qu’ils deviennent irrattrapables — les agressifs et les toxiques aussi vite relayés que les sympathiques. La facilité et la rapidité avec lesquelles nous pouvons nous exprimer tout autant que l’idée que nous existons que si nous communiquons nous ont fait oublier les vertus du silence. Happés par ce tourbillon compulsif et communicationnel, nous devons réapprendre à nous taire pour redevenir conscients de ce que nous ressentons avant de le dire, pour redonner du poids et de la bienveillance à notre communication , pour ne pas regretter d’avoir parlé . Savoir se taire est la force cachée de la personne qui agit en pleine conscience et sait s’exprimer à bon escient et avec les mots justes .

Source : www.hachette.fr.


Les auteurs de ce livre promeuvent la méditation pleine conscience. J’adhère à l’idée et à la pratique de méditation mais réfute l’idée qu’elle puisse procurer une « pleine conscience » (voir mon article L’impossible pleine conscience).

À cette question de la journaliste « Mais dans la psychothérapie, qui est vraiment «le soin par la parole», quelle évolution notez-vous? », le psychiatre répond :

Nous voyons arriver des patients qui ont «trop de paroles» dans leur tête. Ils s’usent à commenter leur quotidien, ce qui accentue leur anxiété au travail, avec leurs enfants… et favorise les ruminations mentales. Ils se noient dans le discours en oubliant d’être. Je les aide à se libérer de trop de mentalisation. Je leur dis que la vie, c’est comme un match de foot. Elle se vit sur le terrain. Lorsqu’on commente, on se retrouve sur les gradins, loin du jeu. Alors, arrêtons de juger, pour jouer et composer avec ce qui se présente à nous.

Source : Senk, Pascale, Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole», Le Figaro (santé), 3 juin 2018.

Le phénomène attire même l’attention dans le domaine du conseil en management. En témoigne, l’article « Comment interrompre une personne qui parle sans arrêt? » signé par Isabelle Lord, présidente de Lord Communication managériale, et publié dans son blog Gestionnaires inspirants sur le site web du magazine québécois Les affaires le 31 mai 2016.

« D’abord, nous dit-elle, il faut savoir pourquoi la personne devant vous n’arrête pas de parler ». Une étape simple mais qui m’apparaît importante puisqu’elle relève deux catégories de personnes, chacune exigeant une intervention donnée.

Est-ce que c’est simplement une personne qui parle toujours beaucoup, peu importe le contexte, une personne du type verbomoteur ? Ou bien c’est quelqu’un à qui vous venez d’annoncer une mauvaise nouvelle ?

Source : Senk, Pascale, Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole», Le Figaro (santé), 3 juin 2018.

Je vous recommande la lecture de cet article pour en savoir plus sur la réaction à mettre en pratique selon le type de personne.

Dans mon livre J’aime penser, on peut lire :

Enfin, pour ne pas manquer de respect à l’autre et à soi-même, il vaut toujours mieux prendre le temps de penser afin d’exposer et d’offrir à l’autre le meilleur de nous-mêmes. La communication avec l’autre exige donc de mûrir ses pensées en son for intérieur comme un bon vin mûrit seul dans son cellier pour gagner à être connu d’un meilleur goût. Pour cela, il faut avoir le goût de penser ou apprendre à aimer la pensée solitaire. Même notre goût de penser doit mûrir pour être en mesure de tirer de la solitude le meilleur d’elle-même. Autrement dit, pour ne pas dire n’importe quoi n’importe comment n’importe quand à l’autre, c’est-à-dire pour ne pas considérer l’autre comme une poubelle où jeter les premières pensées venues, non réfléchies, il faut mûrir dans la solitude : être capable de se retrouver seul face à soi-même pour produire une pensée solitaire intéressante pour soi-même et pour l’autre, sujet de notre prochain chapitre. Au départ, plus on se connaît, moins la solitude nous fait peur; il nous fallait donc voir La pensée différente avant d’aborder La pensée solitaire.

Source : GUAY, Serge-André, J’aime penser – Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout chacun se donne raison, essai et témoignage de gouvernance personnelle, Fondation littéraire Fleur de Lys. → Cliquez ici pour télécharger la version PDF gratuite.

En philothérapie, les praticiens dogmatiques du dialogue socratique ne donnent pas libre court à l’expression verbale de leurs clients. La verbalisation ne figure pas au programme de ce type de consultation philosophique. Ils ne permettent pas à leurs clients tentent de revenir sur leurs propos ou de les justifier. Bref, les clients à la recherche d’une oreille attentive et bienfaisante se retrouvent brimés et leurs émotions réprimées.

Or, que ce soit en psychologie ou en philosophie, les émotions jouent un rôle important dans la prise de décision, ce qui inclut la décision de livrer telle ou telle réponse à la question posée au client.

À l’instar de la psychothérapie, la philothérapie se doit de tenir compte du besoin de verbalisation de son client. Évidemment, il ne s’agit pas de laisser le client verbaliser ses idées et ses émotions à outrance. Il faut tout de même permettre une certaine verbalisation qui laisse entrevoir la philosophie et les biais cognitifs du client, sans quoi la séance ne portera pas ses fruits.

Le philothérapeute adepte du dialogue socratique demande souvent à son client de lui soumettre, avant la séance, une question, une seule question, sur laquelle portera le dialogue. À cette question, il est d’usage de demander au client de définir l’objet de sa question. Puis, le philothérapeute questionne son client sur sa réponse. Et en va ainsi d’une réponse à l’autre. Dans ce cas, le client et le philothérapeute ne dialoguent pas. Le philothérapeute ne fait que poser des questions et le client doit se limiter à répondre à ces questions. La séance en est une de questions-réponses, non pas de dialogue.

Dans le cas du dialogue socratique dogmatique, on peut donc dire que le philothérapeute verbalise à outrance en s’affairant à enchaîner rapidement les questions sur les réponses de son client à qui il interdit toute justification, tout retour sur ses réponses et même l’expression de ses émotions, bref, toute verbalisation.

Je crois que cette approche ne parvient pas à donner au client les moyens de développer son esprit critique car elle ne se fonde pas sur un véritable dialogue d’égal à égal.

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Liste de tous les articles par ordre de publication

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

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Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

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Article # 34

« Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ?

  • Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose.
  • Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin.

Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Définitions

révélation – nom féminin

3. Ce qui apparaît brusquement comme une connaissance nouvelle, un principe d’explication ; la prise de conscience elle-même. Cela a été pour moi une véritable révélation.

Les dictionnaires Le Robert

Aussi, une révélation n’est jamais sans conséquences. Elle sera parfois heureuse parce qu’elle change tout pour le mieux. Elle sera parfois malheureuse parce qu’elle entraîne un certain traumatisme.

Ce dernier peut être le fait de plusieurs prises de conscience en cascade concernant nos valeurs, nos convictions, notre identité, nos actions passées et les expériences que nous en avons tirées. Par exemple, on peut être traumatisé à la suite d’une prise de conscience soudaine de tout le mal que l’on a fait à une personne sans nous en rendre compte. Autre exemple, on peut être traumatisé à la suite d’une prise de conscience d’une erreur que l’on a répétée tout au long de sa vie sans nous en rendre compte et qui change drastiquement la perception de notre situation.

La révélation et le traumatisme, qu’il soit vécus en notre esprit ou par expérience sur le terrain, débouchent inévitablement sur un changement de comportement. Autrement dit, tout changement de comportement implique une révélation ou un traumatisme. Par exemple, un traumatisme à la suite d’excès de vitesse ayant causé un accident de la route mortel pour mon passager fera de moi un automobiliste prudent plutôt qu’insouciant. Ce changement de comportement se fera sans effort particulier de ma part. On peut aussi donner en exemple le changement de comportement dans les relations d’une personne avec ses collègues de travail à la suite d’une prise de conscience aigüe du mal qu’elle leur fait subir, toujours sans efforts particuliers de la part de cette personne.

En l’absence d’un changement de comportement, on ne peut pas affirmer que la personne a réellement assimilé en son esprit la prise de conscience provoquée par l’expérience mentale de la révélation ou du traumatisme en cause. On peut même se questionner à savoir s’il y a eu ou non une telle expérience mentale.

Certaines personnes préfèrent nier l’évidence ou feindre la compréhension par peur du changement. Cependant, on ne peut pas les en blâmer puisque cette peur du changement peut être acquise à la fois consciemment et inconsciemment. Parfois, cet acquis est involontaire, instinctif, et relève des mécanismes de défense de la personne. La révélation et le traumatisme perdent alors leurs effets sur le comportement.

Le changement de comportement engendré par une révélation ou un traumatisme s’effectue quasi automatiquement, sans décision consciente. La personne ne pourra le justifier et en témoigner qu’après coup. Seul un « Ah ! Là je comprends » nous informera du changement en cours.

Un changement d’attitude précédera le changement de comportement. L’attitude intervient comme la toute dernière étape avant tout comportement. Le changement d’attitude s’effectue toujours par une nouvelle attitude qui vient détrôner l’ancienne. On ne demeure jamais sans attitude. Et même si nous avons de cesse de nous répéter « Il faut que je change d’attitude », nous éprouverons une grande difficulté à y parvenir sans provoquer une révélation ou sans saisir l’opportunité offerte par un traumatisme.

Effectivement, nous pouvons provoquer une révélation, du moins nous y disposer, en cherchant de nouvelles connaissances sur le sujet de notre attitude, c’est-à-dire au sujet de ce face à quoi nous avons l’attitude que nous remettons en question. Il n’en demeure pas moins que la révélation ne s’annonce pas; elle peut provenir de n’importe où, n’importe quand, et sous n’importe la forme.

Si changer d’attitude s’avère tout à fait possible volontairement, par une conscience de tous les instants du comportement en cause, le processus demandera du temps, de la patience et de la pratique, contrairement à l’effet quasi instantané de la révélation ou du traumatisme.

L’exclamation « Ah ! Là je comprends » reflète l’ouverture d’esprit de la personne, sa volonté et son désir de comprendre, peu importe le sujet. Depuis ma jeunesse, je répète à qui veut bien l’entendre « Si tu as une meilleure idée que la mienne, donne-la moi car je n’ai pas de temps à perdre ». Il ne s’agit pas de changer d’idée pour changer d’idée mais plutôt d’accepter que je n’ai pas nécessairement la meilleure idée ou, si vous préférez, de mettre dans la balance toutes mes idées et mes connaissances. En pratique, j’accepte de faire mienne une idée jusqu’à qu’un doute s’installe au contact d’une meilleure idée. Bref, mon idée est la meilleure que le temps qu’une autre idée la détrône.

Je ne tiens pas plus qu’il le faut à mes idées. Je garde ma liberté de changer d’idée. Je ne fais pas de mes idées des croyances fondamentales et encore moins des dogmes ou des idéologies. Je ne développe pas de relations sentimentales avec mes idées pour éviter l’aveuglement de la raison.

Je ne prends pas vrai ce que je pense uniquement parce que je le pense. Je ne crois pas dans mes idées. Elles ne sont que des outils, des sujets de réflexions. Par conséquent, je ne cherche pas à avoir raison. Je répète à qui mieux mieux : « Le but dans la vie n’est pas d’avoir raison », même si bon nombre de personne en donne l’impression ou si consacre entièrement.

Je préfère me concentrer sur le comment je pense et chacune de mes idées me donne un indice du fonctionnement de mon système de penser. Je m’attarde à mes erreurs de pensée et leurs causes. Souvent, il est question d’erreurs de logique, de biais cognitifs, d’interférences émotives ou de fausses perceptions. Mon but : penser juste, le plus juste possible.

Ainsi et puisque la lumière entre par les failles, je ne me précipite pas pour colmater une faille lorsqu’elle fissure ma pensée. Je laisse la lumière entrer et m’éclairer sur mes idées et ma situation. Éventuellement, une faille plus grande qu’à l’habitude ou une lumière plus forte que jamais m’aveuglera. En pareilles circonstances, je me dois de conclure que je suis dans le noir depuis trop longtemps.

Malheureusement, bon nombre de personnes vivent dans un système sans faille à toutes épreuves. Pour y parvenir, elles prennent pour vrai ce qu’elles pensent uniquement parce qu’elles le pensent. Elles se donnent raison. Et elle sont malheureuses si jamais elles sont forcées d’admettre qu’elle n’ont pas raison.

Ces personnes croient en ce qu’elles pensent. Elles expriment, non pas des idées ou même des connaissances, mais des croyances.

définitions

croyance ​​​  –  nom féminin

Action, fait de croire une chose vraie, vraisemblable ou possible. ➙ certitude, conviction, foi. La croyance à, en qqch.

Les dictionnaires Le Robert

Pour plusieurs, toute pensée est une croyance. Aussi, une idée est une croyance et une connaissance est également une croyance. Du moment que l’on croit en ce que l’on pense et dit, il n’est pas besoin de preuve. En bout de ligne, ces personnes soutiennent que le système de pensée n’est rien de plus qu’un système de croyances, l’un et l’autre veulent dire la même chose, croient-elles. Elles ne différencient pas « Je pense » et « Je crois ». Elles croient en ce qu’elles pensent. Poussée à la limite, exaspérée par mes demandes de preuves, une personne m’a déjà répondu : « C’est moi la preuve ».

Demander des preuves à une personne au sujet de ses propos revient à soulever un doute. Or, le doute irrite de telles personnes.

Le sémiologue et philosophe américain Charles Sanders Peirce signe un texte publié en 1878  dans la Revue philosophique de la France et de l’étranger sous le titre « Comment se fixe la croyance ». Il écrit :

Le doute est un état de malaise et de mécontentement dont on s’efforce de sortir pour atteindre l’état de croyance. Celui-ci est un état de calme et de satisfaction qu’on ne veut pas abandonner ni changer pour adopter une autre croyance(4). Au contraire, on [559] s’attache avec ténacité non-seulement à croire, mais à croire précisément ce qu’on croit.

__________

4. Je ne parle point des effets secondaires produits dans certaines circonstances par l’intervention d’autres mobiles. [Note de Peirce]

[559] Numéro de la page de la revue.

PEIRCE, Charles-Sanders, LA LOGIQUE DE LA SCIENCE – PREMIÈRE PARTIE : Comment se fixe la croyance, chapitre IV, troisième année, tome VI, décembre 1878, pages 553-569. D’après un texte numérisé par Alain Blachair, ca 2002, et avec quelques retouches et quelques notes en bas de page par James Crombie, 2005-2008. trad. de « Illustration of Logic of Science. The Fixation of Belief », Popular Scientific Monthly
12 (Nov 1877 ; p. 1-15).

Source URL : https://docplayer.fr/76404-Comment-se-fixe-la-croyance-troisieme-annee-tome-vi-decembre-1878-pages-553-569.html

Certaines personnes ne peuvent pas vivre dans le doute. Le philosophe Charles Sanders Peirce parle d’un « état de croyance » et le décrit comme « un état de calme et de satisfaction ». Personnellement, lorsque je crois, je doute davantage. Et c’est le doute et non pas la croyance qui me procure « un état de calme et de satisfaction ». Je ne subis pas le doute, je le soulève et il me met au défi.

Le philosophe Charles Sanders Peirce ajoute :

L’irritation produite par le doute nous pousse à faire des efforts pour atteindre l’état de croyance. Je nommerai cette série d’efforts recherche, tout en reconnaissant que parfois ce nom n’est pas absolument convenable pour ce qu’il veut désigner. L’irritation du doute est le seul mobile qui nous fasse lutter pour arriver à la croyance. Il vaut certainement mieux pour nous que nos croyances soient telles, qu’elles puissent vraiment diriger nos actions de façon à satisfaire nos désirs. Cette réflexion nous fera rejeter toute croyance qui ne nous semblera pas de nature à assurer ce résultat. La lutte commence avec le doute et finit avec lui. Donc, le seul but de la recherche est d’établir une opinion. On peut croire que ce n’est pas assez pour nous, et que nous cherchons non pas seulement une opinion, mais une opinion vraie. Qu’on soumette cette illusion à l’examen, on verra qu’elle est sans fondement. Sitôt qu’on atteint une ferme croyance, qu’elle soit vraie ou fausse, on est entièrement satisfait. Il est clair que rien hors de la sphère de nos connaissances ne peut être l’objet de nos investigations, car ce que n’atteint pas notre esprit ne peut être un motif d’effort intellectuel. Ce qu’on peut tout au plus soutenir, c’est que nous cherchons une croyance que nous pensons vraie. Mais nous pensons que chacune de nos croyances est vraie, et le dire est réellement une pure tautologie.

PEIRCE, Charles-Sanders, LA LOGIQUE DE LA SCIENCE – PREMIÈRE PARTIE : Comment se fixe la croyance, chapitre IV, troisième année, tome VI, décembre 1878, pages 553-569. D’après un texte numérisé par Alain Blachair, ca 2002, et avec quelques retouches et quelques notes en bas de page par James Crombie, 2005-2008. trad. de « Illustration of Logic of Science. The Fixation of Belief », Popular Scientific Monthly
12 (Nov 1877 ; p. 1-15).

Source URL : https://docplayer.fr/76404-Comment-se-fixe-la-croyance-troisieme-annee-tome-vi-decembre-1878-pages-553-569.html

Croire n’implique pas de connaître et de savoir mais la foi en ce que je crois. En pareil cas, la personne vit dans un système sans faille, un système fermé sur lui-même.

On parle ici d’une foi apparentée à la foi religieuse et ses mystères. On parle aussi de révélation dans le cadre d’une telle foi :

Définitions

révélation – nom féminin

2. Phénomène par lequel des vérités cachées sont révélées aux hommes, d’une manière surnaturelle ; ces vérités. ➙ mystère.

Les dictionnaires Le Robert

Nous nous éloignons de la définition donnée au commencement de cet article. En cet ère de post-vérité, la justification des croyances n’a rien à voir avec les faits mais plutôt avec des interprétations reposant sur de fausses perceptions macérées dans un bouillon de biais cognitifs. Il n’est pas question de « connaissance nouvelle », d’un « principe d’explication » ou encore de la « prise de conscience elle-même ».

Définitions

révélation – nom féminin

3. Ce qui apparaît brusquement comme une connaissance nouvelle, un principe d’explication ; la prise de conscience elle-même. Cela a été pour moi une véritable révélation.

Les dictionnaires Le Robert


À LIRE DANS CE DOSSIER

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Le terme de « post-vérité » me place dans une situation très inconfortable parce qu’il suppose que la vérité à titre de référence commune est passée date de nous jours. Il y a déjà quelques décennies que nous entendons l’expression « À chacun sa vérité » qui vient trop souvent mettre fin au débat. Je suis inquiet et j’hésite à me rendre à l’évidence que notre ère est désormais celle de la post-vérité. J’ai acheté et lu le livre LA FAIBLESSE DU VRAI de la philosophe Myriam Revault d’Allonnes puisque le titre me laisse croire qu’il est peut-être possible de renverser la situation en corrigeant les faiblesses du vrai.

Lire la suite


La foi en une croyance ne débouche jamais sur « Ah ! Là je comprends », sur une révélation fondée sur une nouvelle connaissance, un principe d’explication ou la prise de conscience elle-même.

La psychologie a récupéré cette idée d’un système de croyances pour en faire « l’un des constituant de l’être humain », soutenant qu’une croyance va conditionner nos comportements. Les croyances permettraient d’obtenir ce que l’on veut dans la vie, d’être ou de ne pas être ce que l’on souhaite être dans notre vie :

Le Système de Croyances

Par Betty-c dans Croyances le 19 Septembre 2020 à 16:32

L’un des constituants de l’être humain c’est son système de croyances.

Une croyance va conditionner nos comportements et leurs conséquences ou leurs résultats.

Notre système de croyances va nous permettre d’obtenir ou de ne pas obtenir ce que l’on veut dans la vie.

Notre système de croyances va nous permettre d’être ou de ne pas être ce que l’on souhaite être dans notre vie (ex. : je n’y arriverai pas, ce n’est pas à mon âge que l’on peut changer, etc.).

Ce que l’on va devenir dépend de notre système de croyances

Croyance = pensée (représentation mentale) que je considère comme étant la vérité

Source : Betty-c, Mieux comprendre – La psychologie au travail

La question se pose : « Agissons-nous selon nos croyances ? » Questions plus terre-à-terre : « Est-ce que je vais devenir un grand personnage de l’Histoire parce que j’y crois ? », « Est-ce que je vais devenir riche parce que j’y crois ? », « Est-ce que je vais devenir une meilleur père parce que j’y crois ? ». On dira qu’il faut que je crois pour devenir ce que je crois.

Le système de croyances.

Le système de croyances chez l’humain, c’est la somme de tout ce qu’il a appris et expérimenté d’une façon ou d’une autre selon son caractère. Il en a discuté tout au long de la vie et à certains moments il se dit : Voilà, moi je crois que la vie c’est ceci et cela et c’est comme ça. (c’est valable pour les « grandes » choses de la vie ainsi que pour les petits détails)

Une fois qu’il a un système de croyances qui lui est propre, et qui lui convient, il a tendance à le défendre avec vigueur et d’essayer de l’imposer aux autres qui n’ont pas spécialement vécu les mêmes choses que lui.

Ce système est à la base de tous nos agissements, décisions, actions, conversations car c’est avec ce système que l’on va fonctionner que ce soit pour faire du bien autour de nous ou que ce soit en semant la terreur…et tout cela en étant persuadé de bien faire.

Inutile de dire que c’est le système de croyances qui fait que les hommes peuvent, ou ne peuvent pas vivre ensemble dans un espace donné, que ce soit une maison, une communauté, un pays ou sur une planète.

Source URL : Internet Archive

Autre source URL : https://www.yumpu.com/fr/document/view/16788664/site-complet-avec-annexes-pdf-le-systeme-de-croyances

À mon avis, la psychologie et le coaching de vie accordent des crédits disproportionnés au rôle des croyances dans nos vies. Si je ne peux pas nier l’impact des croyances religieuses de toutes sortes dans l’Histoire de l’humanité, notamment les guerres de religion, je n’accepte pas d’emblée que toutes les autres croyances fondent nos comportements.

NOS CROYANCES ONT SUR NOTRE COMPORTEMENT un impact très puissant. La sagesse populaire affirme que si quelqu’un est vraiment convaincu de pouvoir faire quelque chose il le fera, et si en revanche il croit que quelque chose est impossible, c’est en vain que l’on s’efforcera de le convaincre. Des croyances telles que « il est trop tard, maintenant » ; « de toute manière, je ne peux rien y faire » ; « je suis une victime… mon heure est venue » peuvent bien souvent empêcher les gens de profiter pleinement de leurs ressources naturelles et de leurs compétences inconscientes. Nos croyances à propos de nous-mêmes et de ce qui est possible dans le monde qui nous entoure affectent largement notre efficience quotidienne. Nous avons tous des croyances qui nous servent de ressources et des croyances qui nous limitent.

DILTS, Robert, Changer les systèmes de croyances avec la PNL, Introduction – CROYANCES ET COMPORTEMENTS, Traduit de l’américain par Nathalie Koralnik, InterEdition (InterEditions est une marque de Dunod Editeur), 2006, p. 1.

Nous plongeons dans la pensée positive et l’autosuggestion dont l’efficacité sur le bien-être ne m’apparaît pas démontré hors de tout doute raisonnable. Il ne suffit jamais de croire pour faire advenir.


À LIRE DANS CE DOSSIER

Article # 10 – Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

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Dans le domaine des croyances, il n’y a jamais de « Ah ! Là je comprends » parce qu’elles n’expliquent rien de révélateur à notre conscience. Si on peut tout de même parler de révélation dans le domaine des croyances, c’est uniquement dans le domaine spirituel, notamment celui de la religion. Ce type de révélation ne tient à aucune preuve logique formelle ou démontrable scientifiquement.

Sur le site web ABC de la langue française (https://www.languefrancaise.net/), j’ai trouvé une discussion dans le forum au sujet des différences entre « je pense/crois/trouve/suppose que… » :

Je pense = vous signalez le contenu de votre pensée, terme neutre, qui n’affirme pas et se contente vraiment de transmettre votre raisonnement.

Je crois= plus affirmatif, puisque croyance implique conviction, et malgré ce, un verbe qui exprime une certaine prudence, puisque croire implique un jugement subjectif. On sait que d’autres ne croiront pas ou croiront autre chose.

Je trouve= verbe encore plus prudent , indique comme croire une démarche subjective et uniquement personnelle.

Je suppose= le locuteur émet une hypothèse, n’affirme rien et se montre d’emblée prêt à accepter que sa supposition ne soit pas exacte.

Je me dois de conclure ce long détour au sujet des croyances en rappelant qu’elles sont rarement remise en question ou l’objet d’un doute par la personne. Ainsi, elle s’enferme dans un système sans faille où aucune lumière ne peut pénétrer pour éclairer ce qu’elle croit.

Au fil des ans, j’ai observé plusieurs personnes prenant pour vrai ce qu’elles pensent uniquement parce qu’elles le pensent et font ainsi de leurs pensées des croyances. L’une des caractéristiques relevées de ces observations et partagées par plusieurs de ces personnes est le fait qu’elles ne savent pas (ou plus) se dirent NON. Leurs croyances deviennent des dogmes (Point de doctrine établi ou regardé comme une vérité fondamentale, incontestable  »dans une religion, une école philosophique ». Les dictionnaires Le Robert). Et dans ce contexte où tout est établi, elles ne se retrouvent plus dans des situations où elles doivent si dire NON et, le cas échéant, elles en perdent l’habitude.

Le seul moyen à ma porté en présence d’une telle personne consiste donc à lui ré-apprendre à dire NON. Dire NON est une étape préliminaire à SE dire NON. L’opération en mon esprit se tient à l’aide d’une explication et d’un témoignage qui a le pouvoir de créer une faille dans son système de pensées et son système de croyances, bref, à l’aide d’une révélation.

Dans la majorité des cas, il s’agit d’un ami. Je lui offre alors comme visé de son NON, une connaissance logique et nouvelle pour lui. La coquille ne se brise pas comme celle d’un œuf. J’ai affaire à un abri nucléaire. Il ne me servira à rien de lancer un simple grenade. Il me faudra un missile nucléaire. De fait, je dois à tout le moins créer une faille avec le risque de dommage collatéraux importants. C’est à moi que mon ami dira NON, comme on jette le bébé avec l’eau du bain. Je cours le risque de perdre mon ami. Mais j’aime suffisant mon ami pour sacrifier notre relation au profit d’un apprentissage essentiel pour son bien-être, dire NON. Et on ne lance pas un missile nucléaire sans être pointé du doigt.

Un jour, un des mes amis, cherchait à mettre de l’ordre dans ses pensées et ses croyances sans y parvenir. Il perdait le fil de ses pensées. Normal, puisqu’il n’avait aucune structure, aucun classement, aucun historique. Il ne pouvait donc ni remonter à la source, ni suivre l’évolution de ses pensées. Il pensait avec une certaine logique et profondeur, ça c’était acquis. Mes ses pensées allaient dans toutes les directions selon le jugement du moment. Il se jugeait aussi, avec sévérité et peu de recul. Il affichait une attitude sentimentale face à lui-même et ses capacités. Il cherchait sans savoir ce qu’il cherchait. Il écoutait sans écouter. Il lisait récupérant ici et là des idées philosophiques dont il ne pouvait pas évaluer la crédibilité. Il s’écoutait parler. Il vivait en lui-même dans un système presque sans faille. Il ne SE disait jamais NON.

J’ai décidé de lui faire une démonstration fleuve d’un système de pensées organisé revenant sur lui même en lui racontant ma vie à travers l’évolution de mes pensées et de mes expériences, année après année. Isolé dans un chalet, en plein hiver, j’ai tenu le haut du pavé pendant huit heures d’affilées sans aucune interruption. Je venais de violer son esprit. Il fut estomaqué et déstabiliser par cet exercice qui le révélait à lui-même. Il ne s’est pas exclamé « Ah ! Là je comprends » parce qu’il n’en avait pas la force. Ma supériorité l’exaspérait parce qu’il savait ne pas pouvoir faire de même. Ma présence lui devint inconfortable. Il s’est dévalorisé en regard à ma performance. Il m’a associé à sa dévalorisation et il m’a dit NON.  Il venait d’apprendre à dire NON, notamment, à notre amitié. Je sais qu’il a tenu un journal par la suite, question de mettre de l’ordre dans ses idées et de dire NON à certaines idées éloignées de ses valeurs. Bref, il s’est structuré.

Aurais-je pu procéder autrement pour percer son système sans faille et éviter de le perdre comme ami ? Certainement mais je n’en n’avais pas la patience face à un tel fouillis. Le deuil de cette amitié fut allégé par le bénéfice de l’opération pour mon ex-ami. Le sacrifice en valait la peine.

Lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends », c’est qu’un doute ou une faille dans notre système de pensée a laissé entrer la lumière. Nous ne sommes plus attachés à nos pensées comme avant. Nous sommes ouverts et en quête de nouvelles connaissances, de nouveaux principes d’explications et de nouvelles prises de conscience…. en toute conscience de cause.

« Ah ! Là je comprends » pourra faire place à « Si on n’avait dit ça auparavant ».

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Liste des articles par ordre de publication

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir – Le voyage – Il n’y a de repos que pour celui qui cherche – Il n’y a de repos que pour celui qui trouve – Tout est toujours à recommencer – Mais dites-moi encore où trouver le chemin – Que je ne cherche plus et que j’aille plus loin – …

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

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Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute :

Enfin, je reconnais au philothérapeute Patrick Sorrel la liberté de construire sa propre doctrine philosophique mais la danse à laquelle il me convie m’apparaît dangereuse en raison de son approche centrée sur les croyances, parce qu’il n’aime pas faire la différence entre la « connaissance » et la « croyance », une différence essentielle en philosophie à mon humble avis. Il m’apparaît très risqué de fonder une philosophie sur des croyances.

Source : Guay, Serge-André, Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel, Dossier Consulter un philosophe, 23 décembre 2020.

À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de pensée». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.


Patrick Sorel a fait de la recherche de sens, la sienne et celles des autres, un point central de sa philothérapie. À question «À qui s’adresse cette conférence ?», il propose quatre choix de réponse dont celui-ci : «Je suis en recherche de sens, je ressens le besoin de me mettre au service, je ne sais pas encore comment.» Il s’intéresse de près aux gens qui se demandent «Pourquoi?». Il s’intéresse de près aux personnes qui trouvent du sens et comment elles y parviennent.

SOMMAIRE DE LA CONFÉRENCE

  1. Une «psycho» thérapie de plus ?
  2. Donner du sens à ce qui est éprouvé
  3. Com-prendre ton système
  4. On veut du contenu

À la question «La philothérapie est-elle un «psycho» thérapie de plus ?», Patrick Sorrel répond «Oui».

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Patrick Sorrel explique qu’il ne soigne pas mais qu’il prend soin.

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Patrick Sorrel place le désir au centre de sa définition de la philothérapie : «

Philo-thérapie : Prendre soin du Désir, de l’élan de la vie, de ce qui donne du SENS à notre existence ?

  • Le Désir est le moteur, l’envie d’avancer, de construire, de connaître.
  • Il demande à être accompagné avec soin.

Il approche aussi la philothérapie comme étant la recherche de sens. Et que le sens est le moteur, ce qui nous donne envie de continuer.

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Patrick Sorrel nous a fait la lecture de ce texte (voir ci-dessous).

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Ensuite, il décortiquer le texte de François Jacob en deux types de questions :

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Les questions du «Comment» recherchent le fonctionnement. Il s’agit de question sur un objet «physique» (nature). C’est le déterminisme impliquant une cause et une seule et son effet.

Les questions «Pourquoi?» recherche la signification ou une recherche de compréhension du sens. Il s’agit de questions «métaphysiques». C’est le paradigme du finalisme, le fait qu’il y ait raison d’être, une fin dans le sens de finalité cachée derrière tel ou tel événement. On posera la question : «Quelle est la raison d’être de cet événement?»

«Pourquoi avons-nous besoin de comprendre ? Parce que ça répond à un besoin.»

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«Ça répond à un besoin de répondre pourquoi. Et si je délaisse le «pourquoi», je ne nourris pas mes besoins. Et, du coup, je risque de ne pas être équilibré dans ma vie. »

«Et donc, c’est l’un des postulat de base dans ma philothérapie, c’est que nous sommes tous en besoin de compréhension, Nous tous en besoin de cohérence. Pourquoi ? Parce que nous avons un paradigme propre, notre système de croyance.»

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«Et notre système de croyance (je vais vous dire ma croyance à moi), c’est lui qui nous fait tenir debout plus ou moins bancallement. Des fois, c’est bancal parce qu’il y a plein de trous. N’empêche, ce système de croyance m’aide à m’orienter dans la vie. C’est comme une cartographie. Et s’il y a des trous dans ce système de croyance ou s’il y a des bugs ici et là, c’est plus difficile pour moi de m’orienter dans la vie. Et ça peut créer des sentiments de manque de confiance, d’inconfort, plein plein de choses, qui sont d’origine bancale. Et ça ne veut pas dire que je l’ai diminue. Ça veut dire que je donne beaucoup d’importance au système de croyance dans lesquels chaque personne s’agite, on pourrait dire.»

Patrick Sorrel cherche lors de ses séances de philothérapie comment son interlocuteur « peut faire évoluer son système de croyance si à un moment donné il lui procure de l’inconfort, si à un moment donné l’existence est difficile pour lui. Est-ce que en faisant bouger ça et ça, ça va changer des choses ? Et tranquillement. On va y aller précautionneusement parce qu’autrement on va faire décompresser la personne. Si on lui dit «Changes tout. Là, c’est merdique». Là, il va se jeter d’une falaise. C’est obligé, quoi. On a fait ça avec moi il y a quelques années et je n’étais pas bien du tout, du tout, du tout. Donc, j’y vais mollo. Dans certaines pratiques philosophiques, on y va plutôt aux forceps. Et ce n’est pas la meilleure manière de  »faire accoucher une personne », entre guillemets.»

Cet empathie de Patrick Sorrel face à la personne en séance de philothérapie avec lui rejoint mes préoccupations. Du seul fait qu’il en parle et témoigne de son expérience comble chez moi un besoin depuis mon expérience avec le philosophe praticien Oscar Brenifier.


Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

Article # 12 – Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien


Patrick Sorrel me console à l’idée que la philothérapie n’a pas besoin d’être brutale comme je l’ai observé chez d’autres philosophes praticiens s’inspirant de la méthode développée par Socrate et rapporté par Platon. À un moment donné, j’en étais venu à la conclusion que Socrate, sous des airs sympathiques au début, finissait par torturer son interlocuteur avec un interrogatoire le poussant à reconnaître ses contradictions et son ignorance, ce qui est plus qu’inconfortable pour son interlocuteur. Bref, Socrate est devenu un salaud à mes yeux et je me questionne encore sur sa méthode. Dialoguer est une chose. Torturer en est une autre.


Entre l’empirisme (expérience), et rationalisme (logique) et le pragmatisme (efficacité), Patrick Sorel préfère le pragmatisme. Ainsi, il se demande « À quoi sert cette croyance ? Comment je m’en sers ? À quel besoin elle répond

«William James, en philosophie qui est un des fondateurs du pragmatisme et après lui plein d’autres personnes, qui part du principe que la vérité ne dépend pas de la perception du monde extérieur, parce que la perception dépend elle-même de mes croyances, que la vérité ne dépend pas de la logique interne de mon système, parce que la logique interne de mon système ne résiste pas à l’épreuve des croyances, mais que la vérité est juste fonction de l’utilité, d’une assertion, de l’utilité d’un énoncé. Un énoncé qui est utile à une personne est dit vrai pour lui pendant un certains temps parce qu’elle sert son système. Elle sert ses besoins. Et c’est pareil pour un groupe. Un énoncé qui est vrai pour groupe, c’est un énoncé qui est utile au groupe. (…)»

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«Le besoin, c’est ce dont on doit prendre soin.»

«La base d’un système, ce sont les besoins. Chaque personne est un Être de besoin. Ça, c’est un postulat de mon système de croyances à moi. Et je disais récemment à quelqu’un, t’est sûr que le besoin est à l’origine de tout. Si ce n’est pas le cas, mon système à moi s’écroule, mon système de croyances et, du coup, je peux aller me coucher. Mais je crois quand même fort, fort. Nous sommes, à partir du moment où nous sommes incarnés, des êtres de besoin.»

«Dans besoin il y a soin»

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Les besoins : autonomie (liée à l’humiliation et pousse au masochisme), confiance (liée à la trahison et pousse à être contrôlant), reconnaissance (liée au rejet et pousse à être fuyant), appartenance (liée à l’abandon et pousse à être dépendant), justice (liée à l’injustice et pousse à être rigide).

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Selon Louis Bourbeau : https://www.ecoutetoncorps.com/fr/

Même si je crois qu’avec ce tableau nous entrons de plein pied dans la psychologie, je dois reconnaître qu’il y a des besoins et des croyances de toutes natures. J’ai exprimé dans ce dossier ma crainte de voir la philothérapie compromise par psychothérapie parce que je ne trouve pas cette dernière particulièrement efficace.

En affirmant, au début de sa conférence, que la philo-thérapie est une autre « psycho » thérapie, Patrick Sorrel ne s’improvise pas psychothérapeute. À mon avis, il réconcilie les deux disciplines en raison de son approche axée sur les besoins et les croyances qui les comblent ces besoins.

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Je saisi aussi son affirmation dans le sens où la philothérapie comble des besoins psychologiques.

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Voici la formation proposé par Patrick Sorel.

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Nous voici donc en présente d’une philothérapie et d’un philothérapeute uniques auxquels j’accorde désormais 5 étoiles sur 5. Merci Patrick Sorel !

* * * *

https://www.patricksorrel.com/


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Page d’accueil du dossier

Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Le dernier livre – Pour les jeunes qui ne passeront pas leur vie à lire

Le dernier livre

LE DERNIER LIVRE

Pour les jeunes qui ne passeront pas leur vie à lire

Tout ce que vous n’apprendrez pas au secondaire et au collégial

Essai, Serge-André Guay,

Fondation littéraire Fleur de Lys,

Lévis, Québec, 2022, 67 pages.

ISBN 978-2-89612-625-5

Exemplaire numérique (PDF) : Gratuit

Exemplaire papier sur demande – Écrivez à contact@manuscritdepot.com

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Édité par la Fondation littéraire Fleur de Lys, organisme sans but lucratif, éditeur libraire québécois en ligne sur Internet. Depuis 2003.

Adresse électronique : contact@manuscritdepot.com

Site Internet : http://www.manuscritdepot.com


Tous droits réservés

Toute reproduction de ce livre, en totalité ou en partie, par quelque moyen que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur. Tous droits de traduction et d’adaptation, en totalité ou en partie, réservés pour tous les pays. La reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque moyen que ce soit, tant électronique que mécanique, et en particulier par photocopie et par microfilm, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

© Copyright 2022 Serge-André Guay

Reproduction intégrale ci-dessous


TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE

INTRODUCTION

Critique de l’école et des programmes scolaires

Arrêter de penser à demain, penser ici et maintenant

Une question de conscience

CHAPITRE 1 – À CHACUN SON OPINION

CHAPITRE 2 – TU ME JUGES

CHAPITRE 3 – PIÉGÉ PAR LA PSYCHOLOGIE

Pourquoi la psychologie peut-elle être un piège ?

Et la question du bonheur ?

Anxiété

Conclusion

CHAPITRE 4 – LA LIBERTÉ DE PENSER ET D’AGIR

1. Déceler vos biais cognitifs

2. Examiner votre comportement

3. Le conditionnement de vos attitudes

Conclusion

CHAPITRE 5 – VIVRE EN MARGE

Éloge de la fuite

Conclusion

CONCLUSION

ANNEXE – LES STYLES INTERPERSONNELS

DU MÊME AUTEUR

AU SUJET DE L’AUTEUR

COMMUNIQUER AVEC L’AUTEUR

ÉDITION ÉCOLOGIQUE


PRÉFACE

Âgé de 15 ans, rendu en secondaire IV, je consacre mes dimanches soirs à mes devoirs tout en écoutant mon émission de radio préférée. L’animateur mobilise toute mon attention lorsqu’il affirme : « Ceux qui se donnent constamment raison, vivent dans un système (de pensée) sans failles. Or, c’est par les failles que la lumière entre ». Ce fut pour moi une véritable révélation.

Je reconnais dans mon entourage plusieurs adultes qui se donnent raison chaque fois qu’ils parlent. Ils s’expriment avec une telle force de conviction qu’il ne sert à rien d’essayer de remettre en question leurs opinions. Ils ont raison. En fait, ils se donnent raison comme si c’était là le but de toutes leurs conversations.

Pour tout vous dire, j’avais l’impression d’avoir tort avant même d’ouvrir la bouche lors des soupers familiaux. Alors, je me contentais d’écouter en silence. Je n’avais pas le goût de me confronter à mes parents en soutenant que je n’étais pas d’accord avec leurs affirmations. J’observais à quel point leur système de pensée n’avait aucune faille. À un moment donné, je me suis même demandé si être adulte procurait le pouvoir de se donner raison. Ainsi, un jeune ne pouvait pas avoir raison tant et aussi longtemps qu’il n’atteignait pas l’âge adulte.

C’est vrai, quand on est jeune, nous n’avons pas l’expérience des adultes. Mais rien n’empêche que nous ayons des idées et des opinions. Nous imitons nos parents. Certains jeunes se lancent dans des confrontations, parfois violentes, avec leurs parents et les adultes en autorité. Le prix à payer est souvent élevé : « Va dans ta chambre » ou, pis encore, « C’est ce que tu penses… mais tu te trompes, tu verras plus tard ».

Jeunes, on se rend compte que le monde dans lequel nous vivons n’est pas celui qu’on nous a annoncé et encore moins celui qu’on a imaginé durant notre enfance. Du secondaire I au secondaire V puis au CÉGEP, nous prenons conscience que le monde ne correspond pas aux promesses des adultes.

J’ai observé deux réactions au sein de mes collègues de classe. Certains refusent de se confronter au monde des adultes et s’enferment dans leur jeunesse. Les autres sont en colère parce qu’ils se sentent trahis et contestent. En fin de compte, la plupart des jeunes parviennent à se faire une raison pour profiter du système en place dans le monde. D’autres vivront toujours en marge de la société.

Ce livre ne sera pas utile à ceux et celles qui accepteront de se plier aux exigences du système et l’exploiteront au mieux de leurs connaissances et de leurs expériences.

Ce livre sera utile à ceux et celles qui, comme moi, décideront de vivre en marge de la société avec laquelle ils ne souhaitent pas (ou ne peuvent pas envisager) faire des compromis avec le système et s’accrochent à leurs idéaux.

En termes imagés, les premiers empruntent l’autoroute de la vie et les seconds préfèrent la route de campagne. Il n’y a pas de mauvais choix. Il s’agit simplement d’exploiter au maximum notre faculté de pensée, nos talents et notre créativité pour surmonter les obstacles.

Ce soir-là, je me couche tout en écoutant mon émission de radio, mais je suis distrait par ce fameux « La lumière entre par les failles ». Désormais, je ne vais plus chercher à colmater mes failles en cherchant à me donner raison pour laisser la lumière m’éclairer. Ce livre explique comment je profite encore de ce changement de cap à 65 ans.


INTRODUCTION

Cette introduction, me dit-on, n’est pas écrite dans un langage adapté aux jeunes.
À vous de juger.

La lecture de plusieurs livres vous est imposée par vos professeurs au cours de vos études secondaires et collégiales. Mais plusieurs d’entre vous n’aiment pas la lecture et n’en prendront pas l’habitude à la suite de leurs études. De plus, ces lectures scolaires ne vous préparent pas réellement à la vie réelle. Il en va de même avec les programmes d’étude parce qu’ils excluent des informations essentielles depuis des décennies. Ainsi, tout au long de votre vie, vous découvrirez ces informations et conclurez « Mais pourquoi donc ne m’a-t-on pas dit cela lorsque j’étais jeune ? J’aurais gagné un temps précieux ». Voilà pourquoi je propose un dernier livre à ceux et celles qui ne passeront pas leur vie à lire. Je souhaite contribuer au développement de votre faculté de penser, l’enjeu principal de vos études.

Dans ce livre, je réunis tout ce que j’aurais aimé savoir dès mon adolescence et mes premiers pas dans la vie adulte. Un savoir acquis par la lecture de livres anciens et nouveaux et par ma propre expérience de la vie.

« Le dernier livre » propose tout ce que vous n’apprendrez jamais pour développer votre faculté de penser au cours de vos études secondaires et collégiales.

Critique de l’école et des programmes scolaires

Depuis des décennies, les décideurs des programmes scolaires épurent, pour ne pas dire, censurent les contenus et les méthodes d’enseignement. Ils écartent des sources de connaissances jadis essentielles. « Ils jettent le bébé (l’essentiel) avec l’eau du bain (le superficiel) » comme on dit. Pour prendre conscience de la situation du monde de l’enseignement, il faut un certain recul que seules les années et l’expérience permettent.

Aujourd’hui, l’école a perdu de vue les enseignements qui vous seraient utiles pour bâtir votre liberté de penser. Au fil des décennies, l’école est devenue ignorante et elle ne peut plus vous apprendre ce qu’elle ne sait pas (on ne donne pas ce que l’on n’a pas).

Pis encore, l’école vous isole toujours davantage du monde réel. Seuls les intervenants soumis entièrement à leur projet éducatif peuvent désormais entrer dans les écoles pour s’adresser à vous. Celles-ci veillent à ce que personne ne vienne vous corrompre avec des idées nouvelles autres que celles à ses programmes. Que ce soit au secondaire ou au collégial, l’école barre les portes à double tour à tous ceux et celles qui vous motiveraient à remettre en question votre apprentissage.

La critique ne date pas d’hier et demeure actuelle : « À quoi cela va-t-il me servir dans la vie ? ». Très souvent sans réponse satisfaisante, cette question laisse pourtant voir clairement des besoins non comblés par l’école depuis trop longtemps.

Les plus courageux d’entre vous s’accrochent et décrochent leur diplôme d’études secondaires et même collégiales. Ils y parviennent, non pas uniquement par le programme scolaire, mais surtout par leur attachement à leur milieu de vie, à l’école elle-même, à leurs collègues de classe et à leurs amis tout comme à leurs activités parascolaires sans oublier leur vie en dehors du cadre scolaire. Vous pouvez vous discipliner à rester enfermés dans une classe pour écouter les professeurs, à faire vos devoirs et à améliorer vos notes. Bref, votre réussite dépend de votre capacité à vous glisser dans le système et à lui donner ce qu’il demande, sans vous questionner.

Mais il faut une récompense pour tenir une telle discipline, une récompense quotidienne et durable. Vous la trouvez dans la vie parascolaire et sociale libre. Elle vous maintient à l’école ainsi devenue un simple lieu physique avec des facilités. « C’est déjà beaucoup », me diront des adultes qui ne veulent pas voir les jeunes traîner dans les rues ou décrocher. Mais ce n’est pas assez ! On peut toujours se rallier à l’idée qu’il faut que jeunesse se passe ou à celle beaucoup plus inspirante qu’il ne faut pas gaspiller sa jeunesse.

Vous savez fort bien que l’école ne vous prépare pas à la vie réelle, mais à un travail. Vous apprenez assez rapidement et à la dure que la vie réelle est toute autre que celle enseignée en classe.

Si on ne peut pas nier l’apport de l’école à l’acquisition d’une certaine culture générale, cette dernière demeure très limitée par les programmes d’enseignement imposés aux professeurs. Au Québec, les programmes scolaires ne vous instruisent pas de certains sujets pourtant jugés essentiels ailleurs dans le monde. La censure de ces sujets se maintient d’une réforme de l’éducation à l’autre depuis des décennies.

Dans les années 1950, les principales matières enseignées dans les collèges classiques sont les lettres, la philosophie et la rhétorique (art oratoire). Le programme des collèges classiques incluait, entre autres, des cours de logique et des cours de stylistique (étude des particularités d’écriture d’un texte). À cette époque, les programmes scolaires de ces collèges se fondaient sur les acquis de l’Homme depuis plus de 2000 ans. Dans les années 1960, les programmes scolaires québécois ont rejeté ces acquis historiques. Il s’agissait alors de rendre l’école accessible à tous et il fut décidé d’exclure des programmes scolaires du contenu classique. Plus de 2000 ans de connaissance furent relégués aux oubliettes.

J’ai trouvé quelques-uns des manuels scolaires utilisés dans les collèges classiques au cours des années 1950. Ma réaction : « Ah ! Si on m’avait enseigné ça, tout aurait été plus simple ».

Enfin, je me dois de vous sensibiliser au rôle exagéré de la psychologie dans vos écoles secondaires et dans vos collèges. Tout problème devient psychologique, du manque de confiance en soi à la dégradation de l’estime de soi en passant par les difficultés de concentration. L’école est psychologisante, c’est-à-dire qu’elle donne une valeur, une explication exclusivement psychologique à toute chose. Elle soumet abusivement tout événement à une interprétation psychologique. L’école s’accorde ainsi parfaitement avec la société tout aussi psychologisante dans laquelle on nous force tous à vivre, souvent pour notre plus grand malheur.

Arrêter de penser à demain, penser ici et maintenant

On vous motive à demeurer et à vous impliquer dans vos études en soutenant que vous devez penser à demain ou, si vous préférez, qu’aujourd’hui vous devez penser à votre avenir. Mais qu’en est-il du penser ici et maintenant ? Les programmes scolaires au secondaire et au collégial ne comprennent aucun cours consacré à votre faculté de penser et son développement. Pourquoi l’école ne vous enseigne-t-elle pas comment notre système de pensée fonctionne, comment l’ajuster en cas d’erreur de pensée, comment en profiter pour bien réfléchir ?

Si l’école se vante de développer l’esprit critique des jeunes, elle ne vous en donne pas vraiment les moyens puisqu’il n’y a aucun cours consacré uniquement à ce sujet au programme. On trouve ici et là, dans certains cours, des interventions en faveur de la pensée critique face à ceci ou cela. La mode, par exemple, est à l’esprit critique pour reconnaître les fausses nouvelles. Mais toutes ces interventions ne vous plongent pas au cœur de l’extraordinaire faculté de pensée reconnue à tout Homme et toute Femme. L’école donne des exemples précis de pensée critique sur des sujets tout aussi précis. Elle espère ainsi que votre esprit se formera par lui-même à la pensée critique à l’aide de ces exemplaires. Mais ce n’est pas ainsi ou par la bande que l’on forme à l’esprit critique. Il faut aborder le sujet de front. Ceci fait, peu importe les sujets et les situations, l’esprit critique joue son rôle. Il est acquis et en développement une fois pour toutes tout au long de sa vie. Mais l’école l’ignore ou n’a pas le temps de s’arrêter aussi longtemps au sujet. Elle se limite, comme mentionné ci-dessus, à de simples exemples d’application de l’esprit critique, mais n’aborde pas le développement général de l’esprit critique en soi.

De plus, pour enseigner l’esprit critique, il faut un esprit critique. Les universités québécoises ne forment pas vos professeurs à l’enseignement de la pensée critique au secondaire et au collégial. Les institutions scolaires françaises le font et nous retrouvons des cours et des manuels scolaires spécifiques au développement de la pensée critique auprès des jeunes. Ça n’est-ce pas le cas au Québec!

Une question de conscience

À l’adolescence ou lors de nos premiers pas dans la vie adulte nous développons notre propre conscience face à la vie, la famille, les ami(e)s, les collègues de classe, l’école… Plusieurs se rendent compte que le monde n’est pas ce qu’ils imaginaient. Certains d’entre vous se résignent et entrent dans le rang. D’autres portent un regard critique sur la société et se rebellent. Peu importe la situation dans laquelle vous vous retrouvez, il s’agit d’une question de conscience intimement liée à la pensée critique. Ce livre vous propose des moyens pour développer votre pensée critique.


CHAPITRE 1

À chacun son opinion

Il ne faut pas prendre pour vrai ce que l’on pense uniquement parce qu’on le pense.

L’opinion règne en roi et maître sur le monde des jeunes, tout autant sur celui des adultes. J’ai rencontré des gens soutenant que notre faculté de penser ne peut pas produire autre chose que des opinions. Toutes nos pensées sont des opinions et rien d’autre m’a-t-on dit. L’exercice de notre faculté de penser n’a pas pour but de nous fournir des opinions. Elle vise plutôt à acquérir et à développer des connaissances. Et ces connaissances n’ont pas pour but de servir de fondement à nos opinions.

En effet, nous exprimons et partageons nos connaissances beaucoup trop souvent sous la forme d’opinions que nous avons de nos connaissances plutôt que les connaissances elles-mêmes.

Pour clore un débat d’opinions qui nous tombe sur les nerfs, nous optons pour une sortie facile : « À chacun son opinion ». Dans ce cas, nous enfermons l’autre dans son opinion, dans ce qu’il dit, et il n’y a plus de communication possible.

Les adultes ont construit un monde où l’opinion règne en roi et maître. Ils peuvent vous donner l’impression qu’être adulte, c’est avoir une opinion sur tout. Vous n’êtes pas obligé de suivre cet exemple.

Pendant une quinzaine d’années (20 à 35 ans), j’ai tiré mes revenus de la vente de mes opinions à titre de consultant en communication et en marketing. Il me suffisait de croire dur comme fer que mon opinion était la meilleure et de l’exposer avec toute ma force de conviction pour la vendre à mon client.

Puis, un jour, Louis Cheskin, un chercheur américain en étude des motivations des consommateurs, a tout fait dérailler. Dans l’un de ses livres, il écrit : « Je me trompe souvent, mais mes recherches ne se trompent jamais ». L’affirmation ne m’a pas poussé à chercher comment ne pas me tromper, mais à comprendre comment nous pensons pour être capables de déceler et de corriger mes erreurs de pensée à la source.

Mon seul but : éviter de répéter sans cesse les mêmes erreurs. Nous ne sommes pas parfaits et nous commettons tous des erreurs. L’important est de ne pas répéter les mêmes erreurs et ainsi revenir sans cesse au point de départ.

Jusque-là, je fonçais. Quand je commettais une erreur, je me relevais et je fonçais de nouveau. « Foncer, c’est permis », répétait la publicité à l’époque. Je croyais qu’il s’agissait du seul et unique modèle menant au succès professionnel.

Or, il ne s’agit pas de se relever et de foncer de nouveau sans hésiter. Il s’agit plutôt de se relever, de prendre tout le temps nécessaire pour regarder en arrière et identifier l’erreur qui nous a fait tomber pour la comprendre et ne pas la répéter. Ceci fait, on peut foncer de nouveau.

J’ai fait mon entrée dans le monde du travail avant même d’avoir terminé mes études secondaires à titre de chroniqueur et journaliste pigiste. Dans ce domaine, on parle beaucoup de l’objectivité des médias. Je me croyais objectif jusqu’à ma lecture d’un autre passage d’un des livres du chercheur américain :

« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs.» ¹

¹ Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82. « We like to believe that we are objective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it. We say we judge objectively, but actually we react subjectively. We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »

Au diable l’objectivité ! Nous sommes et nous demeurons tous subjectifs, souvent sans même en prendre conscience. Ce chercheur, philosophe sur les bords, m’a motivé à étudier comment nous pensons et comment nous pouvons être raisonnablement certains de la justesse de nos pensées.

J’ai étudié de nombreux livres sérieux sur le sujet, des ouvrages traitant de la pensée scientifique. Tous commencent par la même invitation : « Luttez contre vos opinions ». Nos opinions se dressent devant nous comme le premier obstacle à surmonter pour acquérir des connaissances.

L’outil principal pour gagner cette lutte contre nos opinions est le doute, le doute raisonnable et systématique. Et le doute, c’est cette faille par laquelle la lumière entre et éclaire nos pensées, nos opinions, nos connaissances, notre expérience…

Un doute ou une faille laissera donc entrer la lumière et cette dernière nous aveuglera d’autant plus si nous sommes dans le noir depuis longtemps. Soit nous fermerons les yeux, soit nous colmaterons la faille le plus vite possible pour retrouver le confort de l’absence de lumière.

Aussi, il se trouve des personnes pour soutenir qu’elles ne sont pas dans le noir même en l’absence de toute faille dans leur système de pensées parce qu’elles émettent elles-mêmes la lumière nécessaire à leur bien-être. Dans ce cas, ce n’est plus une simple faille qui sera utile, mais un véritable effondrement de leur système de pensée. Je pense ici à un « doute nucléaire ». Nous y revenons au chapitre V « Vivre en marge ».

Un jour, j’ai rencontré une jeune adulte de retour d’une fin de semaine de retraite. Je tentais de l’amener à douter de ses opinions. Elle m’a répondu rapidement : « J’ai assez pensé en fin de semaine. Je n’ai pas envie de douter encore et encore ».

Depuis quelques années (ou décennies), vous êtes fortement invités à développer votre « amour de soi », votre « estime de soi » afin de vous assurer d’avoir une bonne « confiance en soi ». L’amour de soi réfère au sentiment positif que vous ressentez pour vous-même, par opposition à la haine de soi qui dépend alors d’un sentiment négatif face à vous-même. L’estime de soi concerne votre propre valeur. La confiance en soi relève de votre croyance en vos capacités.

Je vous invite à la plus grande des prudences face à cette approche purement psychologique de vous-même et des autres. Elle fait appel à vos sentiments et il n’y a rien de plus malléable que vos sentiments; ils peuvent être de véritables sables mouvants. Le plus souvent, la psychologie vous aborde comme un Être émotif aux dépens de votre Être raisonné.

Vos sentiments et vos jugements personnels ne constitueront jamais une base assez solide pour fonder votre amour de soi, votre estime de soi et votre confiance en soi.

Pourquoi ? Parce qu’une fois que vous vous aimez, que vous avez une bonne estime de vous-même et une belle confiance en vous-même, il vous est conseillé de ne pas en douter. Or, se remettre en question ou douter de soi est l’acte le plus essentiel pour développer son esprit critique.

Douter de vos sentiments et de vos opinions envers vous-même donne la possibilité de se reconstruire sans cesse au fil des expériences tout au long de votre vie.

« La connaissance de soi » s’avère beaucoup plus utile qu’une « bonne opinion de soi ». Et savez-vous comment se construit la connaissance (scientifique) ? Par le doute systématique de tout ce que l’on connaît. La connaissance se construit sur la destruction du déjà su ou, si vous préférez, sur la destruction de ce que vous savez déjà. Il nous faut soumettre au doute ce que nous savons.

Une connaissance n’est certaine que le temps qu’un doute vienne la remettre en question, la démolisse pour voir une autre prendre sa place. C’est comme ça que ça marche. Bref, le bénéfice du doute, c’est la certitude jusqu’au prochain doute.

Si douter vous déstabilise, c’est parce que vous vous fondez sur vos sentiments et vos opinions. Peu importe les sentiments et les opinions que vous avez de vous-même, votre valeur, la valeur mère de toutes les valeurs, une valeur inattaquable, c’est la vie en vous. On peut questionner vos sentiments et rejeter vos opinions, mais on ne peut pas critiquer le fait que vous soyez en vie, que vous existez, à moins de faire preuve de mauvaise foi. La vie permet d’Être, d’exister.

Votre valeur ne repose pas sur la valeur de vos opinions, mais plutôt sur la vie en vous.

Vient ensuite une autre valeur inestimable, la conscience de soi, incluant la conscience de votre existence et celle du monde extérieur.

Avec la valeur de la conscience, nous entrons dans le monde de la philosophie, un domaine qui rebute bien des gens, avec raison. Car nos premiers contacts avec ce domaine impliquent des philosophies et non pas la philosophie elle-même.

Au Québec, l’étude des différents philosophes passe avant l’étude de la philosophie. Or, comment comprendre les textes de ces philosophes sans comprendre d’abord la philosophie elle-même ? Prenez pour acquis que nous philosophons tous dès l’enfance, sans le savoir. Prendre conscience de nos pensées et y réfléchir, c’est ça philosopher.

Voici une définition de la conscience : « activité psychique qui fait que je pense le monde et que je me pense moi-même. Et ce parce que la conscience est une mise à distance. » (Source : dictionnaire de philosophie : la conscience, Philosophie.com. Lien : https://la-philosophie.com/la-conscience-philosophie.)

On peut toujours s’exercer à être conscient de ce qui se passe en nous et autour de nous, mais le plus important est de prendre nos distances face à ce qui se passe en nous et autour de nous. Seule la distance permet le recul nécessaire pour être capable de réfléchir. Tout ce qui se passe suscite en nous des émotions immédiates. Or, nos émotions nous empêchent souvent de prendre conscience de ce qui se passe. L’idée de base est de ne pas tenter de réfléchir sous le coup de l’émotion.

Je ne suis pas un adepte de la domination de la raison sur les émotions. Je préfère vivre en harmonie avec mon Être conscient et mon Être émotif. (Nous reviendrons au terme « Être » plus tard.

Devant une dizaine de possibilités de valeur égale, c’est la possibilité coup de cœur qui nous permettra de choisir. La raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions dans la prise de décision. La preuve nous en est donnée par le chercheur Antonio Damasio (directeur de l’Institut pour l’étude neurologique de l’émotion et de la créativité de l’université de la Californie méridionale (University of Southern California) depuis 2005).

Conclusion

Pour lutter contre nos opinions, il ne faut pas les tenir pour vraies au point d’en faire une croyance inébranlable. La remise en question de nos opinions permet de prendre du recul et de conserver notre indépendance d’esprit.

Aussi, réfléchir exige de mettre à distance nos émotions. Enfin, si une décision difficile s’impose face à des choix de valeur égale, on peut se fier à nos émotions pour s’assurer de vivre en harmonie avec ce choix.

Permettez-moi de vous lancer sur une autre piste de réflexion en citant une fois de plus le chercheur américain Louis Cheskin : « Mon opinion n’a aucune valeur, mais mes recherches ne se trompent jamais ». Il pouvait soutenir une telle affirmation parce que ses recherches se fondaient sur la pensée et le processus scientifiques. Nous aborderons ce sujet plus tard.


CHAPITRE 2

Tu me juges

La connaissance plus utile que les jugements

Le jugement le plus dur sur ma personne au cours de ma vie fut celui d’un collègue étudiant au secondaire. À la suite de la mort d’un ami, également l’ami de tous, un autre collègue de classe, il a affirmé qu’il aurait été plus juste que ce soit moi qui meurs plutôt que mon ami, et ce, en présence de plusieurs autres étudiants. Personne n’a réagi à ces propos, pas même moi. Je me suis limité à identifier la personne ayant tenu ce propos dans le groupe silencieux derrière moi. Je n’ai pas eu l’idée de répondre, le deuil de mon ami passant avant tout dans ma conscience. Mais ma mémoire a enregistré profondément en moi ce jugement sur ma personne devenu au fil du temps un mauvais souvenir plutôt tenace.

Aujourd’hui, âgé de 65 ans, j’épouse l’idée qu’il n’y a pas plus cruel qu’un adolescent face à un autre. Cependant, j’observe de tels jugements dans le monde adulte. Je m’explique ce type de jugements négatifs par un manque flagrant d’empathie. Selon le dictionnaire Le Robert, l’empathie est la « capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent ». L’empathie m’impose la prudence face à tous mes jugements afin d’éviter de blesser l’autre.

Si je juge par antipathie, c’est-à-dire par une aversion ou une vive répulsion de l’autre, je suis biaisé. Souvent, on n’aime pas la personne et on ne sait pas trop pourquoi. On la juge alors sans pouvoir fournir une explication rationnelle de cause à effet. L’émotion ressentie face à cette personne m’aveugle.

Juger devient parfois un acte de pensée  »naturel ». On juge tout comme on a une opinion sur tout. En fait, le jugement correspond à une opinion personnelle.

Faut-il alors lutter contre ses jugements comme on doit lutter contre ses opinions ? Pas forcément. Si nous jugeons comme le fait un juge en cour de justice, nous posons un acte judiciaire. Notre conscience devient alors ni plus ni moins qu’un tribunal et ce n’est pas son rôle.

Si vous jugez en vous appuyant sur une observation neutre et objective, vous portez un jugement de fait (Mon téléphone a été piraté. Il n’est pas bien protégé).

Dans ce cas, on parle aussi du jugement comme une « opération de connaissance » ou d’un « jugement de connaissance ».

Si vous jugez en impliquant une évaluation et une appréciation subjective (souvent personnelles), vous portez un jugement de valeur (Cette blague n’est pas drôle. Je n’ai pas ri). Ce jugement met en valeur vos goûts personnels.

Peu importe le jugement, je vous invite à en faire une proposition à discuter plutôt que l’affirmation d’une vérité.

Aussi, lorsqu’on vous juge, prêtez attention aux éléments du jugement, pour relever ce à quoi celui ou celle qui vous juge est sensible, ce sur quoi il vous juge. Vous tirerez de ce jugement à la fois une connaissance de vous-même (ce qui fait réagir l’autre) et une connaissance de l’autre (ce à quoi il est sensible). Vous serez à même d’apprécier son jugement, à savoir s’il vous est utile ou non. Si le jugement de l’autre vous blesse, rappelez-vous que ce jugement n’a pas force de vérité, qu’il est subjectif et non pas objectif.


CHAPITRE 3

Piégé par la psychologie

La société psychologisante nous enferme dans la gestion sans fin de nos émotions

La dépression

Pendant mes études secondaires, nous pouvions nous absenter d’un cours régulier pour rencontrer la psychologue de l’école sur rendez-vous. Nous avions droit à une rencontre par semaine. Chacune d’elle durait 45 minutes, le temps d’un cours. Et j’en ai profité pleinement pendant presque toutes les semaines tout au long de mes études au secondaire.

Lors de ces rencontres, je parlais de ma vie de famille, de ma situation à l’école, de mes relations avec les autres, y compris mes professeurs, de mes échecs et de ce que je considérais comme mes réussites, de mes états d’âme… Cet exercice me faisait un bien fou. Je pouvais enfin m’exprimer sans que l’on me coupe à répétition, comme à la maison. La psychologue m’offrait une oreille attentive; elle intervenait très peu dans mon monologue. Elle me permettait ainsi de m’écouter parler et de prendre du recul par moi-même. Le simple fait de m’entendre dire les choses, d’être critique et de me questionner face à ce que je disais m’aidait beaucoup. À l’époque, j’avais peu d’ami(e)s et donc peu de gens autour de moi à qui me confier.

L’exercice demande beaucoup d’humilité et de franchise, ce qui n’est pas donné à tous. Confier ses pensées personnelles, intimes et profondes, à une autre personne se heurte souvent à la peur du jugement voire à la peur d’un éventuel bris de la confidentialité.

Si la confiance dans la personne-ressource à l’écoute demeure une affaire personnelle, mais qu’elle ne se manifeste pas lors de la rencontre, je vous suggère une confiance « objective » plutôt que « subjective ». Il s’agit alors de fonder la confiance sur des faits plutôt que sur des sentiments. La question à poser en début de séance est simple « Pourquoi puis-je avoir confiance en vous ? » Si la personne-ressource hésite ou vous retourne la question, vous n’êtes pas à la bonne place pour vous confier.

Aujourd’hui, on parle du « besoin de verbalisation » ou, si vous préférez, du besoin de parler librement à une personne attentive, expérimentée et compétente sans être jugé. À mon avis, tous les humains ressentent ce besoin.

Même les personnes qui parlent beaucoup avec aisance vivent une certaine solitude intérieure. Nous sommes seuls en nous-mêmes, seul face à soi-même, à moins de nous ouvrir à une autre personne.

Le moyen le plus sûr pour se connaître soi-même, c’est l’autre. C’est lui qui nous informe sur nous-mêmes avec ses perceptions, sa sensibilité, ses réactions et ses actes face à notre personne. Il ne s’agit pas de demander à l’autre qui nous sommes, mais plutôt de relever en nous ce qui le fait réagir, ce qui fonde ses dires à notre sujet.

La confiance en soi va de pair avec la connaissance de soi. Plus vous vous connaîtrez (à l’aide de l’autre), plus votre confiance en vous-même grandira. Une condition s’impose : ne pas entretenir de préjugés face à vous-même et face à l’autre.

Pourquoi la psychologie peut-elle être un piège ?

Même la personne la plus professionnelle et la plus attentive au monde ne peut pas satisfaire votre besoin de verbalisation une fois pour toutes. Et c’est bien là tout le problème avec la psychologie, cette science ne parvient que rarement à l’autonomie réelle de la personne.

Psychologie :

« Étude scientifique des phénomènes de l’esprit (au sens le plus large). » (Dictionnaire Le Robert)

« Discipline qui vise la connaissance des activités mentales et des comportements en fonction des conditions de l’environnement. » (Dictionnaire Larousse)

J’ai vécu deux dépressions au cours de ma vie. La première à l’adolescence à la suite de la perte de mon ami et la seconde à 30 ans sous la pression de ma vie professionnelle.

J’ai surmonté la première en me retirant du monde en prenant un congé de l’école pendant quelques jours pour penser et panser mes blessures. À mon retour en classe, j’ai fait rapport de mes réflexions à la psychologue de l’école.

N’ayant pas accès à un psychologue, j’ai mis fin à la seconde avec la lecture d’un livre intitulé « Séduction psychologique » et sous-titré « Échec de la psychologie moderne », écrit par William Kirk Kilpatrick, professeur associé de psychologie éducative au Boston College, et publié en 1983. Un psychologue portant un regard critique sur sa profession et ses pratiques, ça me plaisait.

Dans son livre, l’auteur accuse la psychologie de faire du moi une montagne à gravir, puis une fois au sommet, le moi se retrouve devant une autre montagne à escalader et ainsi de suite la vie durant. Les gens, soutient le professeur Kilpatrick, ne veulent pas d’un moi réparé voire rafistolé d’une étape à l’autre de leur vie, mais un tout nouveau moi, ce à quoi ne parvient pas la psychologie.

En se référant au sociologue britannique Stanislas Andreski, le professeur Kilpatrick rapporte que plus le nombre de psychologues augmente plus la société se porte mal :

« Ainsi, dans un pays où il y a pléthore d’ingénieurs en télécom¬munication, l’équipement téléphonique sera normalement meilleur que dans un pays où il n’y a que quelques spécialistes dans ce domaine. Le taux de mortalité sera plus bas dans les pays ou les régions où il y a beaucoup de docteurs et d’infirmières que dans les lieux où ils sont rares et éloignés. Les comptes seront généralement tenus avec plus d’efficacité dans les pays où il y a de nombreux comptables expérimentés que là où ils font défaut. »

« Mais quel est donc le profit produit par la psychologie et la sociologie ? » Le professeur Andreski poursuit :

« … Partant, nous devrions constater que dans les pays, les régions, les institutions ou encore les secteurs où les services des psychologues sont très largement requis, les foyers sont plus résistants, les liens entre conjoints, frères et sœurs, parents et enfants, plus solides et plus chaleureux; les relations entre collègues plus harmonieuses, le traitement des patients meilleur; les vandales, les criminels et les toxicomanes moins nombreux que dans les endroits et les groupes qui n’ont pas recours aux talents des psychologues. En conséquence, nous pourrions déduire que les États-Unis sont la patrie bénie de l’harmonie et de la paix; et qu’il aurait dû en être toujours plus ainsi durant le dernier quart de siècle en relation avec la croissance numérique des sociologues, des psychologues et des experts en sciences politiques. »

« Cependant, ce n’est pas ce qui s’est produit. Au contraire, les choses semblent empirer. Les rues ne sont pas sûres. Les foyers se désintègrent. Le suicide sévit parmi les jeunes. Et quand la psychologie tente de régler de tels problèmes, il semble souvent qu’elle les aggrave. La création dans les villes de centres de prévention du suicide s’accompagne, par exemple, d’une augmentation de celui-ci. Les conseils matrimoniaux conduisent fréquemment au divorce. Par ailleurs, l’observation la plus élémentaire nous montre que l’introduction de l’éducation sexuelle dans un public très étendu n’a aucunement enrayé la hausse des grossesses non désirées, de la promiscuité et des maladies vénériennes. Il est plutôt manifeste que de tels programmes encouragent la sexualité précoce et les problèmes qui en découlent. »

« Il est difficile de ne pas conclure que l’ordonnance est à l’origine de la maladie. « Si nous constations, écrit Andreski, que toutes les fois que les pompiers arrivent, le feu redouble d’intensité, nous finirions par nous demander ce qu’il peut bien sortir de leurs lances et si, par hasard, ils ne sont pas en train de verser de l’huile sur le feu. »

Note de bas de page originale de l’auteur : Stanislas Andreski, Social Sciences as Sorcery, Penguin Books, New York, 1974, pp. 25-26.

Source : Kilpatrick, William Kirk, Séduction psychologique, Centre Biblique Européen, 1985.

Et la question du bonheur ?

« Es-tu heureux ? » Ah ! La fameuse question. Le bonheur court vite, souvent plus rapidement que nous. Nous le rattrapons pour un temps. Autrement dit, nous n’acquérons jamais le bonheur une fois pour toutes. En voici une définition générale :

Qu’est-ce que le bonheur ?

Le bonheur est un état de satisfaction complète caractérisé par sa stabilité et sa durabilité. Il ne suffit pas de ressentir un bref contentement pour être heureux. Une joie intense n’est pas le bonheur. Un plaisir éphémère non plus. Le bonheur est un état global. L’humain heureux est comblé. Il vit une forme de plénitude. Sa situation est stable : elle présente un équilibre et seul un élément extérieur pourrait la modifier.

Source : Bonheur, Dicophilo – Dictionnaire de philosophie en ligne. URL : https://dicophilo.fr/definition/bonheur/

Certains philosophes présentent le bonheur comme notre premier devoir dans la vie, celui d’être heureux et de rendre heureux les autres. D’autres font du bonheur le but de la vie. Devoir ou but, le bonheur implique à la fois notre corps (santé, beauté, vigueur, adresse), nos biens extérieurs (richesse, honneur, pouvoir) et notre âme (intelligence, sagesse, justice, courage et tempérance) selon Platon (source : Les Lois, Platon, Wikipédia. ULR : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Lois).

Définition de l’âme : L’âme est le siège de l’activité psychique et des états de conscience d’un individu. L’âme porte l’ensemble des états et dispositions intellectuelles, morales, affectives qui forment l’individualité, autrement dit le « moi » profond. L’âme est liée à la conscience, à l’ego, mais aussi au cœur, à la raison et à l’intellect. Elle
peut donc être attirée vers le bas (la matière) ou vers le haut (l’esprit).

Source : La différence entre âme et esprit, JePense.org, 26 novembre 2019. URL : https://www.jepense.org/difference-entre-ame-et-esprit/

Au bout de 65 ans d’efforts, je ne parviens pas toujours à être heureux en tout temps et en tout lieu, pas plus que de rendre heureux tous mes proches.

D’autres disciplines nous laissent croire que nous sommes tous destinés au bonheur. Cette croyance suppose un droit au bonheur. Pour être juste, nous avons à la fois droit au malheur et droit au bonheur et aucune thérapie n’effacera l’un ou l’autre de ces droits. Et ces droits n’ont rien à voir avec notre compétence à diriger notre vie, comme si nous pouvions éviter le malheur.

La psychologie propose de se concentrer sur soi pour trouver le bonheur. Or, il n’y a pas plus heureux que ceux et celles qui s’oublient l’un et l’autre en jouant une partie de cartes. En se concentrant sur soi, nous courons le risque de devenir trop narcissiques (fixation affective à soi-même, dictionnaire Le Robert). Être en admiration face à soi-même ou s’adonner à une contemplation de soi-même est une chose. Être heureux en est une autre.

J’adhère à l’idée que la vie n’est pas un cadeau :

Vivre, se sentir vivant, exister ici et maintenant, tel serait, à en croire certains, le secret du bonheur. Comme si la vie était un cadeau ; comme si le moment présent n’était que magie et poésie. Pour tous ceux qui vivent d’amour et d’eau fraîche, de vacances et de loisirs, dans le luxe, le calme et la volupté, il en va sans doute ainsi. Cependant, pour la majorité d’entre nous, vivre n’est pas un cadeau, mais une série de contraintes, de figures et d’horaires imposés.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, p. 17.

Je dois vous parler de l’industrie du bonheur et, plus spécialement du livre « Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies ». J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coachs de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres de développement personnel et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Disons-le franchement, la science du bonheur est une pseudoscience, dont les postulats et la logique se révèlent tout à fait défectueux. Le philosophe pragmatiste Charles Peirce a dit un jour qu’une chaîne de raisonnement n’est pas plus solide que son lien le plus faible ; de fait, la science du bonheur s’appuie sur de nombreux postulats sans fondement, sur des incohérences théoriques, des insuffisances méthodologiques, des résultats non prouvés et des généralisations ethnocentriques et abusives. Tout cela interdit d’accepter de manière non critique ce que cette science affirme en se réclamant de la vérité et de l’objectivité.

ILLOUZ, Eva, CANANAS, Edgar, Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Premier parallèle, 2018, pp. 16-17.

Anxiété

La recherche à tout prix du bonheur entraîne beaucoup d’anxiété. Même le moment présent deviendra anxiogène s’il ne répond pas à nos attentes face au bonheur. Et c’est pire encore si nous lions notre avenir à une promesse de bonheur.

Il suffit de peu d’expériences de vie pour douter du bonheur, du soi-disant droit au bonheur. La pression exercée sur vous pour adopter le bonheur comme le but ultime de votre vie augmente votre anxiété. Il en va de même avec l’idée qu’il suffit de vous trouver une passion pour être heureux. C’est faux.
Le piège du bonheur psychologique se referme rapidement sur vous. Il n’est pas vrai que vous êtes le principal obstacle à votre bonheur, qu’il suffit de changer pour être heureux, que nous avons tous les moyens d’être heureux, comme nous le propose l’industrie du bonheur. Il ne suffit pas non plus de contrôler ses émotions et d’avoir des pensées positives en toutes circonstances.
Des études constatent que vous êtes plus anxieux en raison de la pression de performance à l’école, la peur de l’échec, l’esprit de compétition, le choix de carrière, la solitude, la pauvreté, l’écologie et les problèmes sociaux, ce qui augmente votre stress au quotidien.

Au départ, l’anxiété se présente comme une émotion désagréable provoquée par une perception de soi et/ou du monde dans lequel nous vivons. Tout comme en mer, si la vague (émotive) roule et roule encore et prend trop d’ampleur, qu’elle nous submerge, nous sommes en détresse, tout près de la noyade.

Je suis une personne anxieuse par nature. J’envisage toujours le pire voir l’invraisemblable. Puis, je tombe dans un trou sans fond. Je déprime. Ma vie fut et est encore parsemée de tels trous. Un jour, une travailleuse sociale m’a demandé : « Pourquoi vous ne faites pas un pas plus grand lorsqu’un trou est devant vous ? » Je n’y avais jamais pensé et c’est une excellente idée. Ainsi, lorsqu’une émotion d’anxiété monte en moi, je passe par-dessus, comme si je faisais un plus grand pas que le trou qu’elle crée. Comment ? Par une prise de conscience de ma perception à savoir si elle est conforme ou non à la réalité. Je mets en perspective l’émotion et l’anxiété qu’elle provoque afin de prendre du recul.

À l’école, j’étais un élève moyen, par choix. Je ne m’embêtais pas avec la performance. Tout au long de mes études, je me suis fixé comme objectif d’obtenir un résultat de 70% pour les travaux et les examens. Je considérais alors cette note comme un succès. Je savais fort bien mon choix influerait sur mon choix de carrière suivant les critères d’admission des collèges et des universités. Mais je ne me stressais pas avec ça. J’irais là où ma performance me le permettrait. Il n’était pas question que le stress face à mon avenir vienne ruiner ma jeunesse. Un point, c’est tout. (À suivre dans le Chapitre V – Vivre en marge.)

Conclusion

J’ai trouvé mon bonheur à quelques occasions au cours de ma vie et je n’y suis pour rien. Je suis heureux d’Être conscient, de prendre conscience de nouvelles connaissances et de mes expériences de vie.

Je suis heureux d’avoir un esprit ouvert. Je répète à qui veut bien l’entendre depuis ma jeunesse : « Si vous avez une meilleure idée que la mienne, n’hésitez surtout pas à me la communiquer afin que je l’adopte et qu’ainsi je ne perde pas mon temps ».

Je ne cherche pas le bonheur. Je me contente de le reconnaître et d’en profiter lorsqu’il passe dans ma vie. À chaque fois, j’observe que le bonheur n’est pas une simple émotion, mais une expérience de vie. Au diable l’anxiété du vivre heureux en tout temps !


CHAPITRE 4

La liberté de penser et d’agir

Comment devenir un libre penseur

Nous nous croyons tous libres de penser à ce que nous voulons tout comme nous croyons en notre liberté d’agir à notre guise. Malheureusement, nous nous illusionnons, car notre liberté de pensée et d’agir subit un conditionnement dès notre enfance et tout au long de notre vie. Nous avons peu ou pas conscience de ce conditionnement. Autrement dit, notre inconscient influence davantage notre liberté de penser et d’agir que notre conscience.

Cette situation est tout à fait normale et nous disposons de toute notre vie pour conquérir toujours davantage notre liberté de penser et d’agir.

Le déconditionnement commence souvent par comparaison avec une liberté de penser et d’agir différente de la vôtre. Enfant, au sein de votre famille, vos parents affichent habituellement la même liberté de penser et vous l’adoptez inconsciemment. À la garderie, vous constatez une certaine différence entre votre liberté de penser et d’agir et celle de vos nouveaux ami(e)s et le personnel de la garderie. Il en va de même à l’école élémentaire. Mais vous n’aurez pas toute la conscience de ce qui se passe.

Au secondaire et au collégial, votre liberté de pensée et d’agir subit encore un conditionnement inconscient impliquant vos professeurs et vos collègues de classe. Il en va de même durant vos emplois d’étudiant et vos loisirs.

En même temps, vous prenez de plus en plus conscience que vos ami(e)s et leurs familles, vos collègues de classes et vos professeurs ne pensent pas comme vous. De cette prise de conscience, vous pouvez déduire que les opinions varient passablement d’une personne à l’autre, d’une institution à l’autre. Certains d’entre vous garderont cette idée tout au long de leur vie. Ils ne prendront pas vraiment conscience du conditionnement de leurs systèmes de pensée et de leur liberté de penser. Tout demeurera une simple question d’opinion.

Mais, nous l’avons déjà souligné, une lutte contre nos opinions (et celles des autres) s’impose pour accéder à la connaissance de soi et du monde.

Il en va de même avec notre liberté de penser. Il faut la conquérir en la délivrant de son conditionnement. Et ce dernier étant acquis inconsciemment, l’entreprise s’avèrera très difficile. Notre conscience ne prend pas conscience de l’inconscient en claquant des doigts.

Nous n’aurons jamais une conscience complète de l’inconscient, car ce dernier disparaîtrait et ce serait une catastrophe. Notre inconscient s’occupe pour nous de notre survie et d’une foule d’action.

La difficulté de conquérir une partie de notre inconscient vient de la nécessité de prendre du recul pour se regarder aller. Nous sommes tous le nez collé sur nous-mêmes et le monde par habitude, comme un aimant.

1. Déceler vos biais cognitifs

Le bout par lequel vous pouvez prendre conscience d’une part du conditionnement de votre liberté de penser se trouve dans vos biais cognitifs. Le « cognitif » concerne « l’acquisition de connaissances ». Le « biais cognitif » est une « distorsion dans le traitement d’une information, susceptible de fausser le raisonnement et le jugement. » (Dictionnaire Le Robert) Par exemple, un préjugé est un biais cognitif. On peut aussi parler d’erreurs de raisonnement.

Voici une liste de biais cognitifs pour prendre du recul et ainsi être capable d’espionner votre conditionnement :

  1. Le tout-ou-rien : votre pensée n’est pas nuancée. Vous classez les choses en deux seules catégories : les bonnes et les mauvaises. En conséquence, si votre performance laisse à désirer, vous considérez votre vie comme un échec total.
  2. La généralisation à outrance : un seul événement malheureux vous apparaît comme faisant partie d’un cycle sans fin d’échecs.
  3. Le filtre : vous choisissez un aspect négatif et vous vous attardez à un tel point à ce petit détail que toute votre vision de la réalité en est faussée, tout comme une goutte d’encre qui vient teinter un plein contenant d’eau.
  4. Le rejet du positif : pour toutes sortes de raisons, en affirmant qu’elles ne comptent pas, vous rejetez toutes vos expériences positives. De cette façon, vous préservez votre image négative des choses, même si elle entre en contradiction avec votre expérience de tous les jours.
  5. Les conclusions hâtives : vous arrivez à une conclusion négative, même si aucun fait précis ne peut confirmer votre interprétation.
  6. L’interprétation indue. Vous décidez arbitrairement que quelqu’un a une attitude négative à votre égard, et vous ne prenez pas la peine de voir si c’est vrai.
  7. L’erreur de prévision. Vous prévoyez le pire, et vous êtes convaincu que votre prédiction est déjà confirmée par les faits.
  8. L’exagération (la dramatisation) et la minimisation : vous amplifiez l’importance de certaines choses (comme vos bévues ou le succès de quelqu’un d’autre) et vous minimisez l’importance d’autres choses jusqu’à ce qu’elles vous semblent toutes petites (vos qualités ou les imperfections de votre voisin, par exemple). Cette distorsion s’appelle aussi « le phénomène de la lorgnette ».
  9. Les raisonnements émotifs : vous présumez que vos sentiments les plus sombres reflètent nécessairement la réalité des choses : « C’est ce que je ressens, cela doit donc correspondre à une réalité.
  10. Les « dois » et les « devrais » : vous essayez de vous motiver par des « je devrais… » ou des « je ne devrais pas… » comme si, pour vous convaincre de faire quelque chose, il fallait vous battre ou vous punir. Ou par des « je dois ». Et cela suscite chez vous un sentiment de culpabilité. Quand vous attribuez des « ils doivent » ou « ils devraient » aux autres, vous éveillez chez vous des sentiments de colère, de frustration et de ressentiment.
  11. L’étiquetage et les erreurs d’étiquetage : il s’agit là d’une forme extrême de généralisation à outrance. Au lieu de qualifier votre erreur, vous vous apposez une étiquette négative : « Je suis un perdant ». Et quand le comportement de quelqu’un d’autre vous déplaît, vous lui accolez une étiquette négative : « C’est un maudit pouilleux ». Les erreurs d’étiquetage consistent à décrire les choses à l’aide de mots très colorés et chargés d’émotion.
  12. La personnalisation : vous vous considérez responsable d’un événement fâcheux dont, en fait, vous n’êtes pas le principal responsable.

Source : Burns, David D, Être bien dans sa peau, Héritage, 2005.

À ma première lecture de cette liste, j’ai coché un gros OUI à chacun de ces biais cognitifs. Ce fut pour moi une prise de conscience douloureuse. Il me fallait donc agir sur ces illusions cognitives pour conquérir davantage ma liberté de penser.

2. Examiner votre comportement

Votre comportement est un autre bout par lequel vous pouvez prendre conscience de votre conditionnement. Savoir que je pose tel ou tel geste est une chose, en comprendre le pourquoi en est une autre.

Chaque geste que vous posez résulte de tout un processus à la fois conscient et inconscient.

Il y a des gestes acquis directement par l’inconscient. Par exemple, lorsque vous marchez dans la rue et que vous entendez le crissement des pneus d’une automobile, vous montrez presque automatiquement sur trottoir. Vous savez par expérience que ce n’est le temps de vous interroger sur la distance parcouru par le bruit pour évaluer la distance de l’automobile, à savoir si elle est loin ou non de vous. Il en va de votre survie et vous montez sur le trottoir sans vous posez de questions.

Il y a aussi des gestes involontaires. Par exemple, la pupille de votre œil se rétracte automatiquement en présence d’une lumière forte; vous n’avez pas à y penser et encore moins à ordonner à votre pupille de s’ajuster. Ici encore, il s’agit de votre survie; il n’est pas question que vous soyez aveuglé et perdiez pied.

Enfin, il y a des gestes posés suivant des attitudes inconscientes. Il s’agit de geste que vous pouvez expliquer et justifier aisément et qui vous laissent croire qu’ils sont le fruit de votre réflexion, bien consciente. En fait, il s’agit d’une opinion que vous formulez après le geste.

Voici un exemple tiré de mon expérience en étude des motivations des consommateurs. Notre équipe organise un test d’étiquette d’un pot de confiture aux fraises dune grande marque pour un client. Nous repérons des consommateurs de confiture aux fraises. Nous leur offrons deux pots de confiture aux fraises de même forme, de même format… Seule l’étiquette est différente. Nous leur demandons de tester les deux confitures et de nous dire laquelle est la meilleure. Une semaine plus tard, nous visitons chaque consommateur et nous prenons note de leur choix. Une majorité de consommateurs préfère l’une des confitures à l’autre. Or, dans le deux pots, on retrouve la même confiture extraite d’une même production un jour donné. Que testions-nous ? La confiture, non. Nous testions les deux projets d’étiquette de notre client. Nous aurions pu proposer à notre client de demander aux consommateurs laquelle des deux étiquettes ils préféraient. Mais, dans ce cas, nous aurions eu droit à leurs opinions. Or, les gestes se produisent avant même que nous en ayons une opinion.

Dans le cas d’un produit de consommation, nous effectuons un « transfert de sensations » que nous procurent nos sens face à l’emballage du produit vers le produit lui-même. Ce transfert de sensations est inconscient.

Pour déterminer si ce « transfert de sensations » engendre des attitudes favorables ou défavorables au produit, il ne faut éveiller la conscience. Une question directe au sujet de l’étiquette aurait alerterait la conscience et nous serions alors en plein sondage d’opinion. Or, ce n’est pas ce que nous voulons. Pour mesurer et qualifier le « transfert de sensations », nous recourons à une approche indirecte en ne révélant jamais le sujet réel du test. Dans l’exemple ci-dessus, nous parlons d’un test de goût alors qu’il s’agit en réalité d’un test d’étiquette.

Nous effectuons constamment de tels transferts de sensations tout au long de la journée, sans nous en rendre compte. Le processus est si rapide qu’il a peu de chance d’attirer l’attention de notre conscience. La plupart du temps, notre système de penser n’a pas le temps d’attendre une analyse de notre conscience avant de décider du geste à poser.

Comment cela se déroule dans notre tête ? Tout commence avec les sens qui envoient des signaux à notre cerveau, ce dernier traduit ces signaux en sensations identifiables. Puis, les sensations donnent lieux à des perceptions (des images mentales), plus rapide à traiter que du blablabla. Les images parviennent à notre « schéma de référence ». Ce dernier nous dicte alors, sans nous demander la permission, l’attitude à adopter face à l’objet ou la personne auquel nos sens ont réagis. L’attitude, favorable ou défavorable, engendrera finalement le geste que nous poserons face à l’objet ou la personne en question.

3. Le conditionnement de vos attitudes

Il nous faut revenir au « schéma de références » parce qu’il conditionne directement nos attitudes. Ces dernières peuvent mettre à mal notre liberté de pensée.

Lorsqu’une personne vous dit « Vous avez une mauvaise attitude » ou « Changez d’attitude », elle vous donne un indice sur une référence négative inscrite dans votre schéma de référence. Cette référence concerne la situation face à laquelle vous adoptez cette attitude questionnable. Il vous revient alors de prendre du recul face à votre attitude pour en comprendre le pourquoi. Elle peut provenir d’une association négative inconsciente de la situation dans votre schéma de référence. Il est possible que vous associerez inconsciemment la situation à une mauvaise expérience, à un ou des préjugés ou à une émotion négative qui vient conditionner votre attitude. Le simple fait d’en prendre conscience vous procurera un gain en liberté de penser.

Il ne faut pas oublier que la personne qui commente votre attitude est elle-même conditionnée. Son jugement face à votre attitude peut reposer sur les attentes de l’environnement scolaire ou autres dans lequel vous vous trouvez. Dans ce cas, vous pouvez exercer votre liberté de penser pour remettre en questions ces attentes. Vous apparaissent-elles logiques et raisonnables ? Et pourquoi ?

Un esprit libre se libère du conditionnement en utilisant le questionnement sur soi et sur le monde. Si vous ne trouvez pas de réponse, la prudence s’impose. Vous pouvez aussi partager votre questionnement avec d’autres personnes et porter une attention toute spéciale à leurs réactions et à ce à quoi ils réagissent.

À l’adolescence, je me rendais dans les parcs des quartiers touristiques de la ville voisine. Je choisissais toujours en banc occupé par une personne seule. Et j’entamais avec cet étranger un dialogue au sujet de mes questionnements : « Je me pose une question, peut-être vous pouvez m’aider ». Ces échanges avec un parfait étranger, sans préjugés face à ma vie, me furent d’une grande aide pour prendre du recul.

Aussi, tout au long de mon adolescence, ma mère n’avait qu’une réaction face aux difficultés de la vie qui l’exaspéraient. Elle répétait sans cesse « J’ai hâte que le bon Dieu vienne me chercher », ce qui revenait à dire « J’ai hâte de mourir ». Inconsciemment, j’ai enregistré cette réaction comme étant celle à avoir face à mes propres difficultés de la vie. Ce n’est que dans la quarantaine que j’ai compris l’origine de mon comportement négatif et dépressif face à mes difficultés de la vie. Cela provenait de ma mère. Cette prise de conscience fut salutaire. Depuis, je suis libre de penser mes propres réactions face aux difficultés de la vie.

Un dernier point avant de conclure ce chapitre : on ne change pas d’attitude comme on le veut. Notre schéma de référence est tenace. En fait, une attitude est toujours délogée par une autre, souvent sans trop d’efforts de notre part.

Les changements de comportement se produisent à la suite d’un traumatisme (échec, accident, peine d’amour…) ou d’une révélation (prise de conscience aiguë). Le traumatisme peut générer une nouvelle attitude capable d’en déloger une ancienne du jour au lendemain sans effort de votre part. Par contre, si vous demeurez sur vos positions après, disons, une série d’échecs qui vous perturbent profondément, pour maintenir une bonne opinion de vous-même, vous n’êtes pas libre de penser et vous pouvez bloquer une nouvelle attitude plus sage.

Conclusion

Le libre-penseur est une « personne qui pense librement, ne se fiant qu’à sa raison » (dictionnaire Le Robert). Le libre-penseur s’oppose aux croyances installées (…) pour ne se fier qu’à ce qui est librement établi et prouvé par la raison. (Libre-penseur, La langue française. URL : https://www.lalanguefrancaise.com/).

Abordons aussi l’idée de la libre-pensée, c’est-à-dire l’attitude d’esprit du libre-penseur (dictionnaire Le Robert) : « La libre-pensée n’est pas une doctrine, mais une méthode, une manière de conduire sa pensée et son action. C’est-à-dire qu’elle ne serait pas une affirmation de la vérité (doctrine), mais une recherche de la vérité, uniquement par la raison et l’expérience. » (Libre-pensée, Wikipédia. URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Libre-pensée).

Pour « se fier qu’à ce qui est librement établi et prouvé par la raison », le libre-penseur s’en remet à la rigueur de la méthode et de la pensée scientifiques.

Tout va pour le mieux dans le domaine des sciences exactes, les sciences de la nature (biologie, physique, chimie, géologie, astronomie) et les sciences formelles (mathématiques, logique, informatique théorique).

Mais ça tourne mal dans le secteur des sciences inexactes (sciences humaines, sciences sociales) parce qu’elles ne sont pas objectivement quantifiables avec exactitude.

Rien n’empêche le libre-penseur de critiquer les sciences, exactes et inexactes, sur la base de leurs pouvoirs et de leurs effets sur les hommes, les civilisations, l’environnement, la paix… pour autant que l’on dispose des connaissances nécessaires et que la lutte contre nos opinions et nos croyances se poursuit.

Enfin, je note une certaine peur de la science et même un certain défaitisme. Je vous conseille de ne pas lier votre liberté de penser à vos émotions.


CHAPITRE 5

Vivre en marge

Le prix à payer pour vivre en marge

Au cours de mes études secondaires, j’ai fait tout en mon pouvoir pour donner au système ce qu’il attendait de moi. L’exercice implique de déceler les attentes des professeurs envers nous et de demeurer dans sa ligne de pensée pour faire nos devoirs et répondre aux examens.

Cependant, j’ai rencontré un grave problème avec l’algèbre. Je n’y comprenais absolument rien. Et ce n’est pas parce que je ne voulais pas apprendre puisque je posais régulièrement des questions au professeur. Un jour, ce dernier m’a répondu que je retardais la classe. Je me suis levé et j’ai quitté la classe. Il fut convenu avec la direction que je suivrais des cours privés… avec le même professeur. Je ne comprenais pas davantage. Finalement, la direction m’a donné la permission de ne pas assister au cours d’algèbre et de profiter de ce temps libre pour me rendre à la bibliothèque. Me voilà donc en marge. Résultat : un diplôme d’études secondaires sans mathématique, ce qui réduisait passablement mes choix aux seules sciences humaines pour mes études collégiales. Adieu à mon projet de devenir vétérinaire.

Rendu au collégial, j’avais une seule attente : enseignez-moi comment chercher, évaluer et choisir toute connaissance. Le temps venu, je les trouverais et les étudierais par moi-même. Au collégial, les professeurs choisissent les connaissances pour nous. Et quoique cela se fasse dans le cadre du programme dicté par le ministère, le professeur a toujours une marge de manœuvre dans le choix du contenu de son cours.
Par exemple, il va choisir un auteur à étudier plutôt qu’un autre, une fiche pédagogique plutôt qu’une autre, ou un plan et des notes de cours qu’il a lui-même élaborés.

Au cours de ma première année de collégial, certains de mes professeurs nous donnaient la liste de tous les livres sur lesquels ils avaient préparé leurs cours. Ce geste m’a donné l’idée de me procurer, non seulement les livres retenus par les professeurs sur leurs listes, mais tous les autres livres de leurs listes. Puis, je me suis procuré des livres soutenant d’autres avenues que celles choisies par les professeurs. J’avais un énorme sac pour trimballer tous ces livres d’un cours à l’autre.

À chaque fois, j’adressais aux professeurs une question simple : « Pourquoi vous avez choisi le livre de cet auteur plutôt que celui-ci qui soutient le contraire de votre auteur ? » Les professeurs n’aiment pas ma démarche. Et je suis vite devenu le trouble-fête dans mes cours pour finalement me retrouver une fois de plus en marge. J’ai tout de même donné aux professeurs ce qu’ils voulaient en réalisant mes devoirs et en répondant aux questions des examens.

Savoir comment chercher, évaluer et choisir les connaissances m’apparaît encore aujourd’hui plus important que toutes les connaissances que l’on veut que nous retenions au cours de nos études, du moins en sciences humaines.

Aussi, je me suis poussé dans la marge le temps venu de me trouver un emploi d’été. J’avais à l’esprit, non pas d’appliquer sur des offres d’emploi, mais de proposer mes propres projets à des employeurs éventuels. Je mettais tout ce qu’il fallait dans la présentation écrite de mes projets pour qu’on reconnaisse d’emblée mes talents et ma capacité à les réaliser. Lors de l’entrevue, je laissais clairement voir mon désir d’apprendre de mes futurs mentors (employeurs). J’ai connu beaucoup de succès avec cette démarche projet par projet. C’est ainsi que j’ai gagné ma vie.
J’ai abandonné mes études collégiales après trois sessions sur quatre en sciences humaines pour travailler à temps plein sur mes projets au sein de différentes entreprises. Je suis un autodidacte, c’est-à-dire en marge du système.

Vous pouvez vivre en marge par choix ou y être poussé par le système. Dans un cas comme dans l’autre, vivre en marge implique beaucoup de sacrifices.

Si cela se produit avant la fin de vos études, vous n’aurez pas de diplôme à présenter à un éventuel employeur, ce qui peut devenir un gros handicap. Être un décrocheur n’est pas une mince affaire, quoique vous pourrez raccrocher en tout temps à l’aide des programmes conçus pour une telle situation.

Si vous quittez vos études pour aller travailler et devenir autonome financièrement, vous devez envisager la probabilité de devoir y parvenir avec un faible salaire. Vous vivrez en marge de la classe moyenne. Ici aussi vous pourrez décider de reprendre vos études si l’expérience de travail ne vous satisfait pas.

Le choc encaissé à la conclusion que le monde n’est pas tel qu’il vous a été présenté dans votre enfance peut engendrer une déception telle que vous déciderez délibérément de vivre en marge de la société, même si vous avez un diplôme, un travail et une vie stable.

Car nous vivons parfois en marge du système avec un pied dedans et un autre en dehors. Dans ce cas, le système vous procure les ressources nécessaires qui vous permettent de garder un pied en dehors. Un trait de caractère ou une attitude explique parfois un tel choix.

C’est du moins mon cas. Âgé de 45 ans, incapable de me sortir d’une situation difficile, j’ai décidé de suivre une thérapie avec un travailleur social qui deviendra mon ami.
Lors de ma première rencontre, j’ai parlé pendant un gros 45 minutes sans arrêt. Le travailleur social m’écoutait attentivement puis m’annonça la fin de la séance. Debout, la poignée de la porte en main, je me suis retourné vers lui pour lui demander : « Qu’en pensez-vous ? ». Il m’a répondu, sans hésiter : « Vous avez un problème de rigidité ».

J’ai imposé ce soi-disant problème de rigidité au programme de ma deuxième rencontre. Dans mon cas, rigidité rimait avec absence de compromis. « Depuis mon adolescence, je me refuse à tout compromis. Je les considère comme une source de pollution de mes idées, de mes convictions, de mes valeurs… À force de faire des compromis, les gens perdent de vue l’essentiel. » Je me demandais comment rester fidèle à moi-même si je me compromets.

Le travailleur social avait tout de même mis le doigt sur un sujet hypersensible pour moi. Au cours de mes premières années de jeune adulte, j’observai un grand nombre de mes anciens collègues de classe faire des compromis. Certains reniaient sans gêne les valeurs qu’ils soutenaient pendant leurs études. Je me suis placé en marge et j’ai perdu de vue mes collègues de classe.

Vingt ans plus tard, je me confrontais à l’idée d’être rigide, trop rigide. Il me fallait être honnête avec moi-même et admettre qu’en l’absence de compromis, j’étais effectivement trop rigide. Ce trait de caractère expliquait en partie pourquoi je vivais en marge de la société.

Aujourd’hui, j’accepte le compromis s’il met en lumière une perception plus juste de la société. Et je puis vous confesser qu’avec le recul acquis avec l’âge, en raison de l’expérience et des connaissances acquises, le compromis devient un simple retour à la raison.

Vivre en marge avec succès exige de penser par soi-même. Et penser par soi-même nous isole de tous ceux et celles qui se contentent de répéter ce que disent leurs leaders. Deux concepts entrent alors en jeu : l’obéissance et la soumission. Il faut choisir.

Obéissance ou soumission?

Obéir n’est pas se soumettre : dans la soumission, je suis contraint à faire ce que veut l’Autre, alors que dans l’obéissance, je veux bien faire ce qu’il veut, j’y consens. Dans les deux situations, il faut que le développement de mon empathie me donne accès au monde de l’Autre. Quand l’Autre me soumet, il (elle) m’impose son désir et sa loi. Mais j’obéis à l’Autre quand j’ai compris que j’aurai intérêt à lui faire plaisir. Il ne m’est pas désagréable d’accepter sa loi et de satisfaire ses désirs, alors que je rechigne à me soumettre à ce qu’il (elle) m’impose.

Cyrulnik, Boris, Autobiographie d’un épouvantail, Éditions Odile Jacob, 2008, p. 163

Obéir ou se soumettre à l’autre nous demande une prise de conscience profonde de chaque situation et un choix judicieux des compromis acceptables. Dans les deux cas, l’empathie demeure la clé pour comprendre l’autre.

Car vivre en marge ne signifie pas vivre coupé de tous dans une grande solitude intérieure. Vivre en marge, c’est bénéficier d’un point de vue unique. Nous nous devons de partager ce point de vue avec ceux qui suivent le courant, ne serait-ce que le temps d’une soirée sur la berge.

Vivre en marge parce qu’on se révolte contre le système ne vous causera que des problèmes.

La marge se compare à un chemin de campagne tranquille avec ses magnifiques paysages, par opposition à une autoroute ou un boulevard. Il n’est pas recommandé d’avancer sur ce chemin en maugréant (manifester son mécontentement, sa mauvaise humeur, en protestant à mi-voix (Dictionnaire Le Robert), ou en hurlant de colère.

Vivre en marge nous pousse souvent hors des sentiers battus. Le pionnier devra frayer son propre chemin dans une brousse très dense avec, pour seul outil, sa créativité.

Éloge de la fuite

Enfin, la marge accueille aussi celui en fuite pour sa survie. La fuite se présente comme la dernière solution pour sortir du pétrin, pour retrouver un certain bien-être.

Henri Laborit, neurobiologiste, spécialiste des comportements humains, a intitulé l’un de ses ouvrages « Éloge de la fuite ». Il vaut mieux fuir pour ne pas suffoquer sous les structures tissées par notre éducation et l’incapacité à évoluer des ordres établis (Éloge de la fuite. URL : http://www.elogedelasuite.net/?p=185).

La fuite proposée met de l’avant le seul mécanisme utile : l’imaginaire.

Imaginaire, seul mécanisme de fuite, d’évitement de l’aliénation environnementale, sociologique en particulier, utilisé aussi bien par le drogué, le psychotique, que par le créateur artistique ou scientifique. Imaginaire dont l’antagonisme fonctionnel avec les automatismes et les pulsions, phénomènes inconscients, est sans doute à l’origine du phénomène de conscience.

Source : LABORIT, Henri, Éloge de la fuite, Paris, Robert Laffont, 1976.

Fuir par l’imaginaire comporte une part de danger : perdre contact avec la réalité. Vivre dans sa tête, coupé du monde. Or, fuir, c’est « choisir un but et corriger la trajectoire de l’action à chaque seconde », peut-on lire sur le site web dédié à l’auteur (Url : http://www.elogedelasuite.net/).

Ainsi, fuir par l’imaginaire, c’est être exempté du poids de tout ce qui nous angoisse pour exploiter librement sa créativité. Fuir par l’imaginaire, ce n’est pas fabuler, se présenter comme réels des faits imaginés (Dictionnaire Le Robert).

Pour nous, la cause primordiale de l’angoisse c’est donc l’impossibilité de réaliser l’action gratifiante, en précisant qu’échapper à une souffrance par la fuite ou par la lutte est une façon aussi de se gratifier, donc d’échapper à l’angoisse.

Source : LABORIT, Henri, Éloge de la fuite, Paris, Robert Laffont, 1976.

Tous mes projets furent d’abord et avant tout élaborés dans la fuite en mon imaginaire. Je fuyais les contraintes de l’entreprise et de l’emploi pour imaginer mes projets en toute liberté. Une fois imaginé et couché sur papier, il revenait à l’entreprise d’évaluer si mon projet répondait à l’une ou l’autre de ses attentes.

Conclusion

Les travailleurs autonomes vivent en marge du marché traditionnel de l’emploi. Ce fut et c’est toujours mon cas. Ce choix de vie demande une grande discipline, une autonomie exemplaire et beaucoup de résilience. Ces qualités essentielles vous permettront de faire face aux hauts et aux bas du travail autonome. Si vous ne supportez pas de travailler en entreprise, le travail autonome offre une solution. Mais évitez de croire que vous êtes votre propre patron. En fait, vos clients seront votre patron. Il vous faudra les comprendre et, pour ce faire, votre empathie demeure votre meilleur atout.


CONCLUSION

La créativité

J’ai usé de ma créativité tout au long de ma vie. D’abord, j’observe. Puis je repère un problème. Ensuite, je décèle le besoin non comblé à l’origine du problème. Enfin, j’imagine comment le combler pour résoudre le problème.

À 18 ans, j’observe encore l’insatisfaction des parents face au peu d’information que leurs jeunes leur donnent au sujet de ce qui se passe à l’école. Le besoin : information au sujet de la vie à l’école. Je ne crois pas qu’il faille encourager les jeunes à partager avec leurs parents leur vie à l’école. Je prends note de la réticence des jeunes à parler de leur vie à l’école en raison de leur timidité, de la peur du jugement de leurs parents, de l’incompréhension éventuelle de leurs parents… Bref peu importe la raison, les jeunes n’informent pas leurs parents au sujet de l’école et il ne sert à rien de les y forcer.

J’imagine alors un nouveau canal d’information devant servir d’intermédiaire entre les étudiants, l’école et les parents. Je choisis l’hebdomadaire local comme canal d’information. D’une part, les parents en sont les principaux lecteurs. Et d’autre part, à l’époque, les jeunes accordent une certaine importance sociale au fait d’être en vedette dans un média officiel. L’hebdomadaire local accepte mon projet et m’accorde une page complète dans chaque édition. Le titre de la page sera « La semaine étudiante ».

Je dois alors recueillir des informations sur la vie étudiante de l’élémentaire jusqu’au collégial. Je consacre plusieurs soirées à rejoindre les jeunes impliqués dans la vie scolaire de leurs écoles et quelques avant-midis à rejoindre des directeurs d’établissements scolaires et des responsables de la vie étudiante. Et n’allez pas croire que je n’interview que les jeunes les plus actifs dans la vie étudiante de leurs écoles. Je me fais un devoir de repérer d’autres jeunes à mettre en vedette en raison de leurs passions.

J’écris mes articles. Je les transmets à l’hebdomadaire local qui les assemble pour publication dans la page réservée à mon projet. Le succès de la page « La semaine étudiante » ne se fait pas attendre. Les parents trouvent l’information demandée. Les jeunes veulent voir qui des leurs sont en vedette et pourquoi tout en apprenant sur ce qui se passe dans la vie étudiante des autres institutions scolaires. Il me suffisait d’ajouter des photographies de la vie étudiante et des jeunes en vedette pour obtenir davantage de succès.

Je me demande s’il n’y aurait pas un autre canal d’information utile à mon projet d’information. Je présente un projet d’une émission hebdomadaire d’une heure à la télévision locale. À la demande du directeur général de la station, je dois trouver le financement de cette production.

Je me présente au ministère de l’Éducation, département de la publicité, et j’obtiens une part du financement de l’émission en échange de publicités gouvernementales destinées aux jeunes (ex.: publicité sur les prêts et bourses).

Je réunis les directeurs des commissions scolaires et du CÉGEP et je leur demande 10 cents par étudiant dans leurs établissements en leur proposant de consacrer une part égale de l’émission à l’élémentaire, au secondaire et au collégial. Ils acceptent. Bingo ! J’ai bouclé mon budget.

Mais je n’ai pas de décor. Je souhaite animer l’émission dans le décor d’un appartement d’étudiant. Je propose à un directeur de magasin de meubler mon décor en échange d’une mention à chaque émission.

Tout est prêt pour la diffusion en direct de la première de l’émission… « La semaine étudiante ». En vedette, seulement des élèves et des étudiants, parfois des professeurs appréciés plus que d’autres. C’est un succès.

Parmi les téléspectateurs se trouvent plusieurs jeunes de 18 ans et plus fréquentant les deux institutions collégiales de la ville. Parmi eux, un bon nombre se retrouve en soirée dans les bars et brasseries de la ville. J’ai l’idée d’organiser, à la suite de la diffusion en direct de chaque émission, une fête dans une brasserie. Le directeur de l’établissement accepte de consacrer la soirée du mardi, jour de diffusion de l’émission, à cette fête. L’émission est diffusée de 19h00 à 20h00, la fête commencera à 21h00 et se terminera à 23h00. Une compagnie de bière m’accorde une consommation gratuite par personne. Et c’est parti pour la fête hebdomadaire à la brasserie que je baptise… « La semaine étudiante ».

Parmi les jeunes téléspectateurs, plusieurs se plaignent de l’absence d’endroit dans la ville pour aller danser. Je propose au CÉGEP de tenir une soirée de danse mensuelle sous le thème… « La semaine étudiante ». C’est encore un succès.

Qu’est-ce que j’ai fait ? Observer, identifier un problème, cerner le besoin, imaginer une solution et exploiter ma créativité (pouvoir de création, d’invention, dictionnaire Le Robert). Et nous disposons tous d’un tel pouvoir.

Notez la différence entre observer et enquêter. Dans mon cas, observer dans le but avouer d’exploiter ma créativité repose sur un sujet déjà abordé à quelques reprises soit l’empathie. Permettez-moi de revenir sur la définition de l’empathie : capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent, (dictionnaire Le Robert).

Pour développer son empathie envers les autres, il faut savoir écouter en vue de comprendre et, par conséquent, ne pas juger. L’observateur se penchera aussi sur la communication non verbale de l’autre. Enfin, il disposera d’une bonne connaissance des émotions en vue de les reconnaître, autant chez lui que chez l’autre.

Personnellement, je commence toujours par observer de loin afin de repérer un problème commun au plus grand nombre. Ensuite et seulement, ensuite je peux documenter le problème par des conversations avec les personnes touchées.

Cette observation de loin impose une certaine solitude pour s’assurer de garder ses distances. Pour tout vous dire, la solitude est la maison de ma créativité. Si je réalise des projets ayant un impact social ou qui épouse une cause populaire, je demeure un solitaire. Mon imagination s’épanouit pleinement dans ma solitude et ce n’est qu’ainsi qu’elle devient ainsi constructive.

Lorsque j’avais ma firme de recherche en marketing, ma publicité disait « si vous n’avez pas de problème, ne me contactez pas ». Ma créativité se met en action seulement s’il y a un problème à résoudre. Je crois que le plus grand besoin de notre société est d’avoir des hommes et des femmes motivés à trouver des solutions à des problèmes.

Une dernière confidence : ma créativité s’est activée souvent lorsque j’étais dans le fond du trou, déprimé et découragé. C’est bien le seul et unique bénéfice d’une telle situation. La créativité peut donc nous aider à reprendre du poil de la bête, à revenir à la surface.


ANNEXE

LES STYLES INTERPERSONNELS

En 1992, je me suis inscrit à un concours provincial de création d’entreprise. Il s’agissait d’avoir une idée d’entreprise et de suivre une formation. Elle visait à faire de cette idée un projet d’entreprise. À la fin de la formation, les participants devaient être prêts à lancer leurs entreprises. Travailleur autonome depuis toujours, je ne possédais aucune expérience dans la préparation et la gestion d’une entreprise.

À l’époque, âgé de 35 ans, je venais de perdre, pour la première fois de ma vie, un contrat important aux mains d’une entreprise très bien organisée. Je ne faisais plus le poids dans le domaine de la publicité et du marketing au seul titre de travailleur autonome. Je voulais fonder ma propre entreprise pour lutter à armes égales avec les firmes compétitrices.

Quelle ne fut pas ma surprise face au titre de la première série de cours : « Connaissance de soi ». Je me demandais ce qu’un cours sur la connaissance de soi pouvait bien faire dans le programme de création d’une entreprise.

J’ai compris le pourquoi de cette série de cours. Nous devions avant tout dresser notre profil d’entrepreneur pour mettre en relief nos forces et nos faiblesses. On peut avoir le meilleur projet d’entreprise au monde, si vous êtes un entrepreneur naïf et inconscient de vos qualités et de vos défauts, votre entreprise n’ira pas loin.

L’importance d’une excellente connaissance soi m’a sauté aux yeux lors de mon étude de marché. Un fonctionnaire du ministère de l’Industrie et du Commerce du Québec m’informa que plus de 80% des diagnostics d’entreprises exigé avec toute demande d’aide financière à l’État pointaient du doigt l’entrepreneur comme le principal problème de son entreprise. Ma formation devenait essentielle pour éviter une telle situation.

La série de cours « Connaissance de soi » incluait un chapitre au sujet des styles de relations interpersonnels. Il était question d’améliorer l’efficacité de nos communications avec les autres, y compris avec nos futurs clients. Bref, toutes nos communications et nos relations interpersonnelles étaient sur la table.

Nous avons découvert les quatre grands styles interpersonnels : Analytique, Fonceur, Aimable et Expressif

Jusque-là, je croyais que tous les entrepreneurs partageaient un seul et unique style interpersonnel, celui du fonceur. C’était mon style depuis toujours.

Voici une anecdote à ce sujet. Au début des années 90, je décroche un contrat avec une fondation en milieu hospitalier. J’en serai le premier directeur général. À ce titre, je dois mettre sur pied un secrétariat, structurer le fonctionnement et le programme d’activités de la fondation. Je dois aussi organiser la première campagne de financement. Gros contrat à réaliser sur une période de neuf mois.

Un jour, quelques années avant mon cours d’entrepreneur, en bon fonceur que je suis, je décide de bousculer les membres du conseil d’administration en attaquant leur président afin qu’un dossier débloque. Je sais fort bien que cela ne se fait pas, mais je tente le tout pour le tout, car je risquais la rupture de mon contrat. Le conseil d’administration se réunit d’urgence pour se pencher sur ma façon de faire et sur le dossier en question. Conclusion : 1. je conserve mon contrat; 2. le conseil d’administration avancera sur le dossier; 3. le président me convoque à une rencontre privée avec lui.

Il me confiera un état de fait qui restera à jamais marqué dans mon esprit : « Tu atteins toujours tes objectifs, mais il faut construire un cimetière après ton passage tellement tu as bousculé des personnes au cours de ta mission ». C’est vrai, je dois l’admettre. Mon client vient de me rendre un grand service.

Lors de la série de cours « Connaissance de soi », cet événement à la fondation prendra encore plus d’importance. En fait, je ne sais pas trop ce qui se passe en moi. J’hésite à foncer à la suite de la perte de mon contrat au profit d’un compétiteur. Je n’ai plus la même assurance et je ne réponds plus aux questions avec la rapidité typique du fonceur qui a toujours une réponse à tout.

L’animatrice consacre l’un de ses cours pour déterminer le style interpersonnel de chacun des participants. Nous sommes tous assis autour d’une grande table de conférence. À tour de rôle, chaque participant doit répondre aux questions de tous les autres participants. Le but : amener chaque participant à prendre son rythme normal d’expression sous la pression des questions des autres participants. Devant mes collègues de classe, je trouve difficilement les réponses aux questions qu’ils m’adressent d’où un long silence de ma part avant chaque réponse. Bref, j’hésite et je ne me comprends plus. Puis, l’exercice se poursuit avec les autres collègues de classe.

L’animatrice prend des notes. À la fin de l’exercice, elle attribue à chacun le style interpersonnel qu’elle a reconnu. Elle me classe parmi les « analytiques ». Surprise totale. Je me connaissais comme fonceur et je suis soudainement devenu « analytique ».

Le cours se termine et je vais à la rencontre de l’animatrice pour lui demander s’il est possible que l’on puisse changer de style. « Oui, me répond-elle, le changement de style interpersonnel se produit parfois à la suite d’un traumatisme. » Elle me demande si j’ai subi un traumatisme récemment. « Oui, la perte d’un contrat. C’est la première fois de ma vie que je perds un contrat aux mains d’un compétiteur. Et c’est d’ailleurs pour éviter qu’une telle situation se répète que je suis ce cours ». Elle conclut : « Ce traumatisme explique votre changement de style ».

Lors de nos réponses aux questions de nos collègues autour de la table, chaque participant note le rythme d’élocution et le niveau d’émotion dans le langage de celui ou celle qui répond. Et voici la grille de référence des styles interpersonnels proposée par le formateur américain en management, Larry Wilson :

Référence : Ce tableau provient des Notes du cours remises en 1992 par la professeure Lise Jobin aux participants du cours Tirer votre épingle du jeu pour la création ou l'expansion de votre entreprise, Centre de création et d'expansion d'entreprises (C.C.E.E.), Collège de Limoilou, juin 1992. Cependant, on trouve un tableau similaire en 2004 dans le livre The social styles handbook : find your comfort zone and make people feel comfortable with you préfacé par Larry Wilson et proposé par sa firme Wilson Learning. Il y a une incohérence dans les années puisque l'une est datée de 1992 et l'autre de 2004, soit 12 ans d'écart. À force de chercher, j'ai trouvé la source originelle de ces styles interpersonnels : le livre Personal styles and effective performance make your style work for you par David W. Merrill et Roger H Reid paru chez Tracom Corporation en 1981. Si on fouille encore plus loin, la recherche initiale au sujet de styles interpersonnels remonte jusqu'aux travaux de Dr. James W. Taylor au début des années 1960. Aujourd'hui, on trouve des tableaux similaires des styles interpersonnels avec différentes variables chez plusieurs firmes de management.
Référence : Ce tableau provient des Notes du cours remises en 1992 par la professeure Lise Jobin aux participants du cours Tirer votre épingle du jeu pour la création ou l’expansion de votre entreprise, Centre de création et d’expansion d’entreprises (C.C.E.E.), Collège de Limoilou, juin 1992. Cependant, on trouve un tableau similaire en 2004 dans le livre The social styles handbook : find your comfort zone and make people feel comfortable with you préfacé par Larry Wilson et proposé par sa firme Wilson Learning. Il y a une incohérence dans les années puisque l’une est datée de 1992 et l’autre de 2004, soit 12 ans d’écart. À force de chercher, j’ai trouvé la source originelle de ces styles interpersonnels : le livre Personal styles and effective performance make your style work for you par David W. Merrill et Roger H Reid paru chez Tracom Corporation en 1981. Si on fouille encore plus loin, la recherche initiale au sujet de styles interpersonnels remonte jusqu’aux travaux de Dr. James W. Taylor au début des années 1960. Aujourd’hui, on trouve des tableaux similaires des styles interpersonnels avec différentes variables chez plusieurs firmes de management.

Sous tension, nous utilisons pour convaincre un style dominant qui nous est particulier lequel peut être nuancé par un autre style sous-dominant.

Pour trouver le style d’un interlocuteur, il s’agit d’identifier, dans un premier temps, le débit de son élocution sur une échelle de 4 niveaux :

Débit lent (1, 2) : Styles « Aimable » et « Analytique »;

Débit rapide (3, 4) : Styles « Expressif » et « Fonceur ».

Dans un deuxième temps, on observe le mode de fonctionnement spontané de l’individu qui consiste à prioriser soit la « tâche » ou la « personne ».

Les styles « Aimable » et « Expressif » priorisent la PERSONNE.

Les styles « Analytique » et « Fonceur » priorisent la TÂCHE.

Par ailleurs, d’autres observations sont utiles pour cerner le style de notre interlocuteur. Les gens orientés prioritairement sur la « personne » révèlent, entre autres, rapidement leurs émotions présentes dans une discussion. Ils utilisent naturellement le « Je ». Ils parlent d’abord des choses personnelles pour établir un contact avec l’autre et, par la suite, ils traitent de l’objet de la rencontre. Pour ce qui est des personnes orientées prioritairement sur la « tâche », le niveau d’émotivité est peu présent dans leurs propos. Elles abordent directement le sujet de la rencontre et sont préoccupées par la rentabilité de l’échange. La relation avec l’autre s’établit par le biais de la tâche et de la personne.

Par exemple, à la sortie d’une salle de cinéma, l’aimable et l’expressif diront «J’ai trouvé le film très bon» tandis que l’analytique et le fonceur diront «Le film était très bon».

Voici les caractéristiques de chacun de ces styles « purs », leurs forces et limites respectives.

STYLE AIMABLE

Caractéristiques

Vitesse d’élocution : lente.
Non-verbal : air doux, sourire (même fâché), semble bonasse.
Tendance à l’acquiescement (oui facile).

Forces

Très bonne capacité d’écoute;
S’exprime avec douceur;
Favorise des relations chaleureuses;
Sensible aux sentiments des autres;
S’efforce d’établir de bonnes relations et s’assure de l’existence d’un climat positif avant d’entreprendre une tâche;
Favorise un rythme de travail très pondéré;
Se préoccupe de répondre aux besoins des autres et leur accorde une attention personnelle;
Réagit bien au leadership des autres;
À l’aise avec des personnes qui s’expriment clairement.

Limites

Action lente;
Manque d’affirmation et d’assurance;
Évite les conflits;
Peur de prendre des risques;
Personne très émotive.

Style Analytique

Caractéristiques

Vitesse d’élocution : lente.
Non-verbal : air suspicieux, œil sceptique, semble juger les autres.
Tendance à l’évitement (fuite).

Forces

Très bonne capacité de réflexion;
Approche orientée sur l’étude des faits, rassemble des données;
Fonctionnement prudent, actions non précipitées;
Personne calme et possédant des réponses aux situations ennuyeuses;
Objectivité et précision dans ses interventions;
Exige des réponses logiques et claires;
Aptitudes pour régler des problèmes;
N’impose pas ses idées sans certitude;
Aime aider les autres à prendre des décisions.

Limites

Prise de décision personnelle très difficile;
Personne ne pouvant être stimulée pour agir rapidement;
Comportement peu affirmatif et peu émotif;
Recueille des informations nécessaires et n’écoute plus par la suite.

Style Expressif

Caractéristiques

Vitesse d’élocution : rapide.
Non-verbal : air énervé, gestes en rond, semble sans mesure.
Tendance à l’attaque (explosion).

Forces

Très bonne capacité de décision;
Amène l’humour et l’enthousiasme dans les situations;
S’engage rapidement;
A besoin de peu d’indications précises;
Personne stimulante et persuasive;
Capacité de prendre des décisions sans encadrement;
Pense à ce qui plaît aux autres;
Habile dans les techniques orientées vers les gens;
Compréhension intuitive des situations.

Limites

Réflexion très difficile;
Change fréquemment d’idées;
Néglige de vérifier sa compréhension avant d’agir;
Personne susceptible et impulsive;
Besoin constant d’activités stimulantes et de rétroaction.

Style Fonceur

Caractéristiques

Vitesse d’élocution : rapide.
Non-verbal : air sévère, gestes saccadés, semble rigide.
Tendance à l’autocratie (ordre).

Forces

Très bonne capacité d’action;
Rythme rapide, efficacité et orientation vers des buts précis;
Disposition à prendre des responsabilités pour aller de l’avant et prendre des décisions;
Personne habile à traiter des situations difficiles sans être contrariée par la critique et le rejet;
Capacité à déterminer les faits et ensuite passer à l’action;
Aptitude pour présenter un point de vue d’une façon confiante et énergique.

Limites

Écoute très difficile;
Tendance à l’impatience;
Peu susceptible de demander des informations supplémentaires pour clarifier un sujet;
S’arrête peu à la compréhension des attitudes et des émotions des autres.

J’ai mis en pratique cette approche de la communication suivant le style interpersonnel de chacun, leurs caractéristiques et leurs forces et leurs limites, avec beaucoup de succès.


AU SUJET DE L’AUTEUR

Marié et père de quatre enfants, Serge-André Guay est né à Lévis (Québec, Canada) en 1957. De formation autodidacte et travailleur autonome depuis près de 50 ans, il a tout d’abord été animateur, commentateur, chroniqueur, journaliste, recherchiste et rédacteur en chef au service de différents médias québécois et ontariens.

Puis, son expérience des médias et un stage de formation en Europe font de lui un éducateur aux médias dont les interventions sont recherchées par le milieu scolaire. Ensuite, à titre de consultant, l’utilité de ses plans d’action en communication et en marketing est vite appréciée.

Depuis 1990, il développe une expertise hautement spécialisée en recherche marketing, soit l’étude des motivations d’achat des consommateurs, axée sur l’évaluation prédictive du potentiel commercial des produits et des services, nouveaux et améliorés.

Pour ce faire, il retient la méthode et l’approche indirecte proposées par le chercheur américain Louis Cheskin, à qui il accorde le titre de premier scientifique du marketing.

Depuis, il a étudié les réactions sensorielles involontaires et les réactions inconscientes de plus de 25,000 consommateurs dans le cadre de plus d’une centaine d’études des motivations d’achat pour différents manufacturiers et distributeurs canadiens.

Il a signé de nombreux articles et donné plusieurs conférences percutantes. Il a aussi publié une série de vingt-quatre études traitant du caractère scientifique du marketing sous le titre “Science & Marketing ”, Prédire le potentiel commercial des biens et des services”. À ses yeux, le marketing doit renouveler son efficacité sur des bases scientifiques rigoureuses.

Il n’hésite pas à questionner les idées reçues. Animé par une profonde réflexion sur la conscience et la condition humaine, il est un « libre-penseur-entrepreneur », plutôt analytique.
En 2000, il écrit un essai de gouvernance personnel sous le titre J’aime penser – Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison.

En juin 2003, il met sur pied la Fondation littéraire Fleur de Lys, premier éditeur libraire francophone sans but lucratif en ligne sur Internet (http://www.manuscritdepot.com/).

En février 2022, il lance l’Observatoire québécois de la philothérapie (https://philotherapie.ca/).


DU MÊME AUTEUR

J’aime penser
Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison
PDF gratuit
http://manuscritdepot.com/livres-gratuits/pdf-livres/n.serge-andre-guay.1.pdf

Comment motiver les consommateurs à l’achat
Tout ce que vous n’apprendrez pas à l’université
PDF gratuit
https://manuscritdepot.com/livres-gratuits/pdf-livres/n.serge-andre-guay.2.pdf

Comment motiver les québécois à voter pour ou contre l’indépendance du Québec
Analyse et point de vue apolitiques, strictement marketing
PDF gratuit
https://manuscritdepot.com/livres-gratuits/pdf-livres/n.serge-andre-guay.3.pdf


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