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Étiquette : philosophie
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

DOSSIER
Philothérapie
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
Article # 19
S’aider soi-même
Une psychothérapie par la raison
Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme


Description du livre par l’éditeur
Une méthode efficace et des outils concrets pour cultiver le bien-être au quotidien.
L’anxiété, l’agacement, la tristesse et la colère sont des états intérieurs qui compromettent le bien-être. Souvent issues de pensées irrationnelles, ces émotions viennent brouiller votre vision du monde.
Pour pouvoir vous accepter tel que vous êtes et pour mieux comprendre les autres, ce livre propose des outils pour confronter vos idées irréalistes avec la réalité et les événements de la vie. Au moyen de la méthode émotivo-rationnelle, une approche structurée et efficace, vous apprendrez à poser un regard lucide sur vous-même et vous avancerez avec assurance.
© http://www.editions-homme.com/, Groupe Sogides inc, Une société de Québecor Média
Texte en quatrième de couverture
L’anxiété, l’agacement, la tristesse et la colère sont des états intérieurs qui compromettent le bien-être. Souvent issues de pensées irrationnelles, ces émotions viennent brouiller votre vision du monde. Pour pouvoir vous accepter tel que vous êtes et pour mieux comprendre les autres, ce livre propose des outils pour confronter vos idées irréalistes avec la réalité et les événements de la vie. Au moyen de la méthode émotivo-rationnelle, une approche structurée et efficace, vous apprendrez à poser un regard lucide sur vous-même et vous avancerez avec assurance.
Philosophe, psychologue et professeur, Lucien Auger fut également coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.). Auteur d’une dizaine d’ouvrages, il défend avec ferveur l’idée selon laquelle la raison peut nous aider à avoir une vie plus heureuse.
© http://www.editions-homme.com/, Groupe Sogides inc, Une société de Québecor Média
Résumé de carrière de l’auteur par l’éditeur

Psychologue et professeur, Lucien Auger fut également coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre Interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.). «De Communication et épanouissement personnel à S’aider soi-même et Le temps d’apprendre à vivre, vingt-quatre années, treize ouvrages, et une seule préoccupation: expliquer pourquoi nous souffrons, pourquoi nous aimons, pourquoi nous agissons comme nous le faisons et révéler au lecteur qu’il peut se servir de sa raison pour arriver à une vie plus heureuse.» Lucien Auger
© http://www.editions-homme.com/, Groupe Sogides inc, Une société de Québecor Média
Lucien Auger selon Wikipédia
Lucien Auger, né à Montréal en 1933 et mort le 27 février 2001, est un psychologue canadien.
Biographie
Le docteur Lucien Auger est né à Montréal en 1933. Il passe 25 ans de sa vie dans l’ordre des Pères Jésuites. Il obtient des licences universitaires en lettres, en pédagogie et en théologie à Montréal, Québec et Boston. Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie1.
Il était enseignant et coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre Interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.).
À la suite de son décès, la direction du Centre Interdisciplinaire de Montréal a été confiée à M. Pierre Bovo, thérapeute et formateur ÉR.
Il est principalement connu pour avoir traduit et adapté en français la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Lucien Auger a fait des études universitaires à Montréal, Québec et Boston et obtient des licences en lettres, en pédagogie et en théologie. Il détient deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie. Il a publié plusieurs ouvrages de même que de nombreux cahiers de thérapie qu’il intégra dans la collection des Microthérapies. Il fut au Québec un auteur francophone prolifique et un diffuseur de première ligne de la psychothérapie émotivo-rationnelle2.
Lucien Auger s’est efforcé de faire connaître la thérapie émotivo-rationnelle depuis 1972 à travers nombre de publications qui touchent différents aspects de l’existence humaine.
Bibliographie
- Communication et épanouissement personnel – la relation d’aide
- S’aider soi même – une psychothérapie par la raison (vendu à plus de 185 000 exemplaires)
- Vaincre ses peurs
- S’aider soi-même davantage
- L’amour: de l’exigence à la préférence
- Penser heureux
- Se guérir de la sottise
- Vivre avec sa tête ou avec son cœur
- Élever des enfants sans perdre la boule
- Prévenir et surmonter la déprime
- La démarche émotivo-rationnelle en relation d’aide – Théorie et pratique
- Comment aider mon enfant à ne pas décrocher
- Changer:une psychothérapie à la maison
- Enseigner en s’amusant
- Les émotions et la vie quotidienne
- La tête sur les épaules
- Vivre heureux à deux – Manuel pratique de survie et de croissance du couple
- Le temps d’apprendre à vivre
- Savoir vivre – Faire soi-même sa thérapie, éd. Un monde différent , 2001
- Entretiens, 120 enregistrements audio
Lien externe
Notices d’autorité
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- Bibliothèque nationale de Corée
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- Site officiel autorisé par la succession légale de Lucien Auger [archive
Notes et références
- « Site officiel de Lucien Auger autorisé par Micheline Côté-Auger » [archive], sur Site Officiel de LUCIEN AUGER (consulté le ).
- « Site officiel de Lucien Auger autorisé par Micheline Côté-Auger » [archive], sur Site Officiel de LUCIEN AUGER (consulté le ).
Table des matières

Extrait
Mon rapport de lecture
S’aider soi-même
Une psychothérapie par la raison
Par l’auteur Lucien Auger
Dans le cadre de notre dossier
« Consulter un philosopher – Quand la philosophie nous aide »
Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Thérapie rationnelle-émotive
La thérapie rationnelle-émotive est une pratique psychothérapeutique empirique et directive, à fondements philosophiques, qui vise à soulager les individus souffrant de difficultés psycho-logiques (émotion et comportement). C’est une des principales formes de psychothérapie cognitivo-comportementale. Elle a été développée par Albert Ellis à partir de 1956 sous le nom de « rational therapy »(1). En 1959 cette méthode prit le nom de « rational emotive therapy » et en 1992 celui de « Rational Emotive Behavior Therapy » (REBT).
Le psychologue québécois Lucien Auger s’est efforcé de faire connaître la thérapie rationnelle-émotive au monde francophone depuis 1972 à travers nombre de publications qui touchent différents aspects de l’existence humaine (2). Cofondateur et directeur du Centre Interdisciplinaire de Montréal, sa succession à titre de Directeur du CIM est maintenant assurée par M. Pierre Bovo, thérapeute, formateur et auteur d’orientation Émotivo-Rationnelle.
NOTES
(1) Ellis, A. (1957), « Rational psychotherapy and individual psychology », Journal of Individual Psychology, 13, 38-44.
(2) « Lucien Auger Ph.D. » [archive] (consulté le 14 novembre 2014)
J’aime bien vérifier les informations et, dans le cas d’un auteur décédé, il vaut mieux constater les faits par soi-même.
Ainsi, le Centre Interdisciplinaire de Montréal, dont Lucien Auger était « Cofondateur et directeur », n’existe plus. Il fut « Radiée d’office suite à une dissolution par l’effet de la loi » le 14 février 2016 selon le Registre des entreprises du Québec. Il s’agissait d’une entreprise privée : Société par actions ou compagnie.
Le site web de Lucien Auger – http://lucienauger.com/ – n’est plus en ligne. On en trouve une trace conservée par Internet Archive :

Source : https://web.archive.org/web/20190122124700/http://lucien-auger.org/index.html
Au sujet de M. Pierre Bovo, successeur de Lucien Auger au Centre interdisciplinaire de Montréal, nous le trouvons désormais comme chef d’entreprise à la tête du Centre de la pensée réaliste. L’entreprise est présente sur Facebook et Pierre Bovo s’affiche sur Linkendin .Il est dit : « Pierre Bovo poursuit le travail de Lucien Auger et partage ses occupations entre la formation, la consultation, l’intervention en milieu scolaire, l’animation d’ateliers, les conférences, l’écriture et aussi la musique. www.penseerealiste.com | http://www.approcherealiste.com » (ce dernier site web n’est plus en ligne).
Ces vérifications faites, nous pouvons dire que le Centre interdisciplinaire de Montréal dont Lucien Auger était cofondateur n’est plus, que le site web original et le site web autorisé par la succession ne sont plus en ligne. Pierre Bovo a fondé sa propre entreprise, le Centre de la pensée réaliste, toujours en activité.
Bref, ce qui est toujours là, présent aujourd’hui, c’est le livre « S’aider soi-même » de Lucien Auger chez Les Éditions de l’homme. La première édition remonte aux années 1970. L’édition que j’ai main date de 2004 et est préfacée par Isabelle Nazare-Aga, l’auteur du livre Les manipulateurs sont parmi nous. De toute évidence, ce livre, toujours en tablette près de 50 ans après sa première édition, doit être reconnu comme un des meilleurs vendeurs de sa catégorie.
L’idée de base exprimée par Lucien Auger est un lien de cause à l’effet entre les idées et les émotions. Il écrit :
En fin de compte, la pensée et l’émotion ne sont presque pas distinguables. Mais si je peux changer mes émotions, me débarrasser, par exemple, des émotions désagréables comme la tristesse, les sentiments dépressifs ou la colère, il vaudra mieux que je m’attache à changer les pensées qui les causent plutôt que de tenter de réprimer ou de contrôler mes émotions elles-mêmes. (…)
AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 20.
Il m’apparaît incongrue de dire que les émotions sont causées par les pensées, à moins de réduire ces dernières à des perceptions, ce qui n’est pas le cas en soit. Il y a dans l’approche psychologique un floue dans les définitions des concepts, un usage populaire des concepts qui dépasse l’entendement au sens strict, sans interprétation. Il n’est donc pas étonnant de lire « En fin de compte, la pensée et l’émotion ne sont presque pas distinguables. » C’est peut-être vrai en psychologie mais cela ne l’est certainement pas en philosophie. On ne peut pas confondre la cause et l’effet.
Lucien Auger va plus loin. Il écrit :
D’autre part, comme la source des émotions ne se trouve pas dans les événements ou les personnes extérieures, mais bien dans les idées que nous nous exprimons à propos de ces événements et de ces personnes, c’est à ces idées, formulées dans notre langage intérieur, qu’il conviendra de s’attaquer pour arriver à contrôler efficacement les émotions désagréables.
AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 21.
Lucien Auger affirme que les émotions se trouvent DANS les idées. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de formuler un tel jugement. Lucien Auger ne soutient plus que les idées causent des émotions mais que les émotion sont DANS les idées. Le lecteur peu familier avec la philosophie, notamment, l’épistémologie, ne relèvera pas les changements de logique dans la prose de Lucien Auger. C’est souvent le propre des livres de développement personnel qui donne davantage dans le poétique que le scientifique.
Dans la conclusion de son livre, Lucien Auger écrit :
Pour vous aider à prolonger dans le courant de votre vie les effets de la lecture de ce livre, j’ai ajouté en appendice quelques exercices simples qui pourraient vous permettre de vous entraîner à ce travail inlassable de confrontation.
AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Conclusion, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 170.
Monsieur Lucien Auger parle de « confrontation » parce qu’il propose de nous confronter à ce que l’on se dit à soi-même suivant une émotion négative ou, si vous préférez, suivant une interprétation intime d’un événement ou d’une interaction avec une autre personne. Il donne en exemple les réactions d’une femme amoureuse face à l’annulation d’une rendez-vous avec son prétendant de laquelle elle conclut que ce dernier ne l’aime pas et se met dans tous ses états sur le plan émotionnel. Monsieur Auger enseigne à cette femme que son interprétation de l’événement n’est pas nécessairement réaliste puisque l’annulation du rendez-vous, même s’il s’agit du deuxième événement du genre, ne signifie pas obligatoirement que son prétendant ne l’aime plus, qu’il la fuit. Cette thèse à l’effet de questionner ses réactions intimes émotionnelles face à des événements externes ou à des relations interpersonnelles m’apparaît utile.
Cependant, je suis fort sensible à l’aspect INLASSABLE du travail de confrontation proposé par Lucien Auger. Il y a en cela l’admission d’une limite de l’efficacité de thèse et de la méthode proposées par Lucien Auger puisqu’il faut confronter ses idées INLASSABLEMENT. Il y a en cela aussi l’admission d’une fatalité face aux réactions émotives négatives parce qu’elle ne cesseront jamais de revenir et ainsi de nous affecter. Je conclue que Lucien Auger ne corrige pas le problème à la source parce qu’il se maintiendra tout au long de notre vie.
Revenons en arrière, au chapitre « C’est la faute des autres… ». Il le conclut en ces mots :
Vous pouvez, en tout temps, demeurer le maître de votre destin émotif, et diriger votre propre barque émotive où bon vous semble. Rendez-vous compte qu’intérieurement vous êtes inatteignable, inviolable et que, si vous le voulez et si vous vous y exercer, rien d’extérieur ne saurait venir troubler votre sérénité.
AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Chapitre IX, « C’est la faute des autres… », Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 120.
Je peux opposer une croyance à une autre croyance : je ne crois pas en l’existence d’un destin émotif, pour autant qu’on s’en tienne aux définitions reconnues :
DESTIN
- Puissance qui, selon certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des évènements.
- Ensemble des évènements qui composent la vie d’un être humain (souvent considérés comme résultant de causes distinctes de sa volonté). ➙ destinée, sort. Elle a eu un destin tragique.
- Ce qu’il adviendra (de qqch.). ➙ avenir. Le destin d’une civilisation.
Source : Destin, Le Robert Dico en ligne.
La thèse nous invitant à nous rendre compte qu’intérieurement nous sommes inatteignables et inviolables ne tient pas la route dans le contexte, universellement reconnu, du moins en philosophie, que l’Autre est essentiel dans la construction de soi, ce qui implique que notre esprit doit demeurer atteignable et qu’il se fera violer à l’occasion. Le but ne consiste pas à se prémunir de tout ce qui de l’extérieur pourrait « troubler votre sérénité ».
Définition philosophique de la sérénité : La sérénité (du latin serenitas : « sérénité », « sécheresse ») est un état de calme mental ou encore de tranquillité intérieure. La sérénité s’oppose au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être.
Source : La sérénité : définition philosophique, JePense.org – A la recherche de la vérité…
SÉRÉNITÉ
État d’une personne qui, par sa sagesse et son expérience, reste insensible aux troubles, aux préoccupations de l’existence.
Source : Sérénité, Centre national de ressources textuelles et lexicales, Ortolang
2. État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral : La sérénité de l’esprit.
Source : Sérénité Le Larousse.
Je crois que nous avons pour devoir de confronter notre sérénité, surtout si cette dernière nous coupe du Monde et de l’Autre indispensables à notre évolution.
Si « La sérénité s’oppose au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être » en nous procurant un « État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral, soit La sérénité de l’esprit, elle ne saurait pas devenir un refuge, une tour d’ivoire, et encore moins fomenter une vie en retrait du monde. Demeurer calme, tranquille et confiant en toutes circosntances et en toutes occasions implique une certaine insensibilité aux troubles, aux préoccupations de l’existence. Or, la sensibilité de l’Homme lui assure une perméabilité au Monde et à l’Autre et lui procure ainsi tous les profits du vivre ensemble. Nous devons demeurer atteignable et même violable intérieurement par le Monde et par l’Autre pour garder notre esprit en éveil.
Évidemment, je ne peux pas m’opposer à l’idéal d’une vie sereine en opposition au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être. Mais je ne crois pas que la sérénité soit la solution au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être.
La solution au trouble n’est pas le calme.
La solution à la peur n’est pas le sang-froid.
La solution à l’anxiété n’est pas la quiétude.
La solution au mal-être n’est pas le bien-être.
Et pour opposer :
Le calme au trouble
Le sang-froid à la peur
La quiétude à l’anxiété
Le bien-être au mal-être
Il faut aller à la source pour régler le problème une fois pour toutes. Se battre à chaque fois, répéter inlassablement le même exrecice, relève de la psychologie. Seule la philosophie, dans le plus grand respect des émotions et des sentiments, dispose des outils pour creuser et dégager la source originale d’un problème au sein même de l’esprit et le régler une fois pour toutes. Notez qu’il existe une philosophie pour qui les émotions sont des ennemis jurés de la raison et, par conséquent, les briment plutôt que de les respecter, ce qui conduit à des graves erreurs.
Lucien Auger nous invite à prendre la resposabilité les opinions que nous forgeons à la suite d’une émotion. Ces opinions prennent la forme de ce qu’il nomme des « phrases intérieures » que nous nous répétons en réaction à une émotion face à un événement. En fait, il s’agit plutôt des jugements personnels par lesquels nous interprétons ce qui vient de se passer sous le coup de l’émotion.
L’auteur nous invite à « acquérir un certain contrôle sur ces phrases intérieures ». Il précise : « Il n’en est pas ainsi à propos du monde extérieur et des autres. J’ai très peu de contrôle sur le monde psysique et pas du tout sur les idées des autres. » (AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 22.)
Par exemple, si un être humain me signifie clairement qu’il me trouve stupide et qu’alors je me sente déprimé, il est fort heureux que mes sentiments dépressifs ne soient causés que par moi, par l’opinion que j’ai de l’importance de cet avis. Si, au contraire, mes sentiments dépressifs sont causés directement par l’opinion de l’autre, je suis contraint d’être malheureux tant que je n’ai pas réussi à le faire changer d’avis. Je me vois astreint à la rude besogne d’opérer ce changement en lui, et comme je ne possède pas de moyen de contrôle sur son opinion à mon égard et que, quoi que je fasse, il peut toujours me trouver stupide s’il le veut, ma situation est assez désespérante.
AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, pp. 22-23.
Le livre « S’aider soi-même» de Lucien Auger se fonde sur l’idée que nous sommes seuls responsables de nos émotions et de nos opinions, que nous sommes la cause du problème et, par conséquent, nous pouvons les contrôler. Mais si, au contraire, nous rejetons la faute sur l’autre, nous n’avons alors aucun contrôle. Lucien Auger ne reconnait aucune responsabilité à l’autre dans notre malheur quant aux conséquences de ses actes et/ou ses opinions sur nous. Je ne suis pas d’accord.
Il justifie cette responsabilisation de nos émotions et de l’état dans lequel elle nous place en soutenant que nous avons « très peu de contrôle sur le monde psysique et pas du tout sur les idées des autres. » Dans ce contexte, aussi bien agir sur soi que sur le monde et les autres face auxquels je n’ai aucun contrôle. Or, ce livre est en soi une démonstration de l’auteur sur le contrôle qu’il tente d’exercer sur les « idées des autres ». Par son acte d’écriture, il contredit ce qu’il écrit.
Nous avons, non pas très peu, mais beaucoup de contrôle sur le monde physique. Ce contrôle fut et demeure la base de toutes les civilisations.
Et nous sommes très loin de ne pas avoir du tout de contrôle sur les idées des autres. Toute l’histoire de l’Humanité, y compris de nos relations inter-personnelles, démontre le contraire.
Certes, je ne peux pas empêcher l’Autre de penser (d’avoir l’idée) que je suis stupide mais je peux le faire changer d’idée, pour autant que je lui accorde toute l’importance qu’il mérite. Et si je mets dans tous mes états parce que l’Autre demeure persuadé que je suis stupide, je dois me rappeler qu’une opinion, les miennes et celles des Autres, ne sont que des opinions, des préjugés ou des jugements, et non pas des vérités conforme à la réalité. Je ne peux pas prendre pour vrai ce que je pense uniquement parce que je le pense.
Le livre « S’aider soi-même » s’adresse aux personnes ballotées d’un bord et l’autre par leurs émotions et l’auteur les condamne à des exercices tout au long de leur vie, à un travail inlassable de confrontation., sans pour autant que cela soit suffisant :
Ne croyez pas cependant que ces seuls exrecices soient suffisants pour arriver à purger votre esprit de tout son bagage d’idées délétères. Ils sont destinés qu’à vous ouvrir une voie sur laquelle vous cheminerez ensuite par vous-même. Si, après des efforts loyaux et rigoureux, vous vous sentez encore habité par une anxiété ou une hostilité intenses et prolongées, n’hésitez pas à recourrir à une aide thérapeuthique.
AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Conclusion, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 170.
Lucien Auger explique bien la méthode émotivo-rationnelle dans son livre « S’aider soi -même – Une psychothérapie par la raison ». J’en reconnais l’utilité pour les gens dans l’urgence de leurs émotions. Mais, selon Lucien auger lui-même, les excercies proposés ne seront pas suffisants.
Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser

Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

DOSSIER
Philothérapie
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
Article # 18
La philosophie, c’est la vie
Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence
Lou Marinoff
À ceux qui osent poser des questions et tout spécialement les poser au philosophe
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Frédéric Faure
Titre original
The Big Questions, How philosophy can change your life,
Bloomsbury, New York and London
La table ronde, Paris, 2004, 420 pages
ISBN-10 : 2710326477
ISBN-13 : 978-2710326472
Cet article présente mon point de vue au sujet du livre « La philosophie, c’est la vie ».
Dans un premier temps, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.


Quatrième de couverture
« Lou Marinoff est un indispensable compagnon de voyage. Toujours enchanteur, toujours téméraire, c’est un éveilleur. »
Paulo Coelho.
« Grâce à Lou Marinoff, la philosophie vient à votre aide. Une thérapie et une cure d’intelligence pour tous ceux et celles qui vont bien ou mal mais veulent vivre mieux. »
Newsweek.
Comment puis-je connaître le bonheur? Vaincre le malaise? Être juste? Équilibrer la raison et la passion? Comment puis-je changer? Telles sont les questions qui agitent notre existence quotidienne. Telles sont aussi les questions auxquelles répondent les grands philosophes. Car la philosophie est avant tout une voie personnelle, une autre manière de vivre toutes nos expériences, les plus extraordinaires comme les plus banales. À travers des siècles de sagesse, avec Lou Marinoff, prenez Épicure, Descartes, Nietzsche, Freud et les autres comme conseillers. Grâce à des citations pertinentes, des commentaires éclairants, des cas concrets, des exercices pratiques, apprenez à vous redécouvrir, à vous reconstruire, à vous réaliser. Et à vous épanouir. Car, pour nous aussi, changer commence aujourd’hui.
Source : La table ronde.
Table des matières

L’auteur
Lou Marinoff

Professeur de philosophie au City College de New York, Lou Marinoff est aussi le président de la Fédération américaine de philosophie pratique.
CV de Lou Marinoff
Professor Lou Marinoff, Ph.D.
Curriculum Vitae
Department of Philosophy
The City College of New York

Lou Marinoff at Taplow Court, UK. Crédit photo : Ravi Juneja (Wikipédia) Academic Affiliations
1994-… Professor, Philosophy Department & Asian Studies, The City College of the City University of New York
1997-98 Instructor, Graduate Course in Philosophical Practice, Felician College, New Jersey
1993-94 Lecturer, Arts One Program (Great Books), University of British Columbia
1993-94 Lecturer, Department of Philosophy, Capilano College, North Vancouver
1992-94 Lecturer, Department of Philosophy, University of British Columbia, Vancouver
1992 Instructor, Coquitlam Continuing Education, Grade 11 Mathematics for mature students
1990-91 Supply Teacher, Bonaventure Polyvalent School, Bonaventure, Quebec
1988-89 Pre-Doctoral Fellow, Edelstein Centre, The Hebrew University of Jerusalem
1987-88 Lecturer & Research Fellow, Dept. of History & Philosophy of Science, University College London
1983-84 Research Assistant, Physics Department, Concordia University, Montreal
1982 Research Assistant, Chemistry Department, Concordia University, Montreal
Executive Education Affiliations
2015 – Faculty, Ducere, Melbourne/Canberra, Australia
2009 – Faculty, Festival of Thinkers, Abu Dhabi
2006 – Faculty, Horasis: Global Arabia, China, India, Russia, Business Meetings
2000 – Faculty, World Economic Forum, Geneva-Davos-New York-Delhi-Beijing-Singapore 2001-05 Faculty, Institute for Local Gov’t., SW Leadership & Governance Program, Univ. of Arizona 2004 Fellow, The Aspen Institute, Executive Seminar
2004 – Faculty, Omega Institute for Holistic Studies, Rhinebeck, NY 1999- Faculty, American Philosophical Practitioners Association
1991-94 – Executive Moderator, Canadian Business & Professional Ethics Network, Univ. of British Columbia
Leadership Roles
2011-14 Chair, Department of Philosophy, The City College of New York
2012-13 Dialogues with SGI Youth Leaders in Los Angeles, Miami, New York, Toronto, Vancouver, Washington
2009-10 Chair, Department of Philosophy, The City College of New York
2007-… Faculty, Global Leadership Fellows Programme, World Economic Forum
2005-… Founding Editor-in-Chief, Philosophical Practice: Journal of the APPA
2003 Program Leader, for Global Leaders of Tomorrow, World Economic Forum
1999 -… Founding President, American Philosophical Practitioners Association (APPA)
1998 Executive Director, American Society for Philosophy, Counseling & Psychotherapy (ASPCP)
1997 President, American Society for Philosophy, Counseling & Psychotherapy (ASPCP)
Academic Qualifications
1992 Ph.D., University College London, England, in Philosophy of Science
1984 B. Sc. (with Great Distinction), Concordia University, Montreal, in Theoretical Physics
1980 Diploma, Control Data Institute, Montreal, in Digital Computing Technology
1972 Diploma, Dawson College, Montreal, in pre-University Liberal Arts
1968 McGill Junior Certificate, Lower Canada College, Montreal, in secondary studies
Accredited Courses Taught
2007-… Macaulay Honors College: Applied Ethics Across the Disciplines, The Rational Animal, Ethics
1994-… The City College of New York: Asian Philosophy, Biomedical Ethics, Buddhism, Chinese Philosophy, Comparative Ethics, Computer Ethics, Critical Thinking, Decision Theory, Engineering Ethics, Environmental Ethics, Independent Study, Indian Philosophy, Introductory Philosophy, Philosophy of Artificial Intelligence, Philosophy of Science Fiction, Senior Seminar, Symbolic Logic, The Rational Animal, World Philosophies, Senior Engineering Project supervisor and co-sponsor
2004 Omega Institute (Rhinebeck): Continuing Education Units (CEUs) for mental health professionals
2002 European Association of Psychiatrists (Stockholm): CEUs for psychiatrists
2002 Australian Psychotherapy Congress (Melbourne): CEUs for psychotherapists
1998 Felician College, NJ: Philosophical Counseling (graduate course)
1992-94 Capilano College, BC: Business Ethics, Environmental Ethics, Ethics, Philosophy of Law
1991-94 University of British Columbia: Biomedical Ethics, Critical Thinking, Deductive Logic, Great Books, Philosophy of Science, Scientific Reasoning
1990-91 Bonaventure School, QC: Mathematics, Sciences, Moral Education, PC application software.
1987-88 University College London: Philosophy of Science (undergraduate & postgraduate sections)
Graduate Supervision
2016-17 Research supervisor for two Visiting Scholars from China; one from Guangxi University; the other, from Shandong University at Weihei.
2013-14 External supervisor of candidate for M.A. in Conflictology at the Open University of Catalonia, Spain
2012-… External supervisor of Ph.D. candidate in Philosophy at the University of Bucharest, Romania
2012 External supervisor of Ph.D. candidate in Philosophy at Shandong Normal University, China, and Visiting Scholar at CCNY
2012-19 External supervisor of Ph.D. candidate in Philosophy at the Universidad National Autonomo de Mexico (UNAM), Mexico City
2000 External Examiner on Ph.D. thesis in Education at the University of British Columbia
Books
2019: On Human Conflict: The Philosophical Foundations of War and Peace, Rowman & Littlefield, Lanham, MD
2018: Eloquent Sinking: A Gaspesian Tragicomedy, Waterside Press, Dan Diego
2015 : Fair New World, 20th Anniversary Edition, Argo-Navis (Perseus Books), Denver
2014 : The Power of Tao: Finding Serenity in Changing Times, Argo-Navis (Perseus Books), Denver 2013 : Therapy for the Sane, 10th Anniversary Edition, Argo Navis (Perseus Books), Denver
2012 : The Inner Philosopher: Conversations on Philosophy’s Transformative Power. A dialogue with Daisaku Ikeda. Cambridge, MA: Dialogue Path Press
2007 : The Middle Way: Finding Happiness in a World of Extremes, Sterling, New York & London. Translated into 5 languages.
2003: Therapy for the Sane: How Philosophy Can Change Your Life, Bloomsbury, New York & London. Translated into 13 languages.
2001 : Philosophical Practice, Academic Press, NY.
1999 : Plato Not Prozac: Applying Philosophy to Everyday Problems, HarperCollins, NY. Translated into 27 languages.
1994 : Fair New World, Backlash Books, Vancouver.
Edited Book
2018: Vice Versa: Collected & Neglected Poems (1931-2017) by Rosaline Tafler. Amazon Create Space. Compiled by Julian Marinoff. Note: Rosaline Tafler (born 1923) is the editor’s mother.
Contributed Book Chapters
2020: « Last Laughs and Dead Ends: How to Get Death’s Goat, or Let’s Put the ‘Yin’ Back in ‘Dying’, » Yearbook for the Philosophy of Humor, ed. Lydia Amir, De Gruyter, Berlin, forthcoming
2019: « Doing Good and Living Well, » in Proceedings of the 15th ICPP, edited by David Sumiacher, Novedades Educativas of Argentina, Buenos Aires, in the press
2018: « A Time to Waken the Wisdom of the Middle Way, » in Our World Today: Reflections from American Thinkers, edited by Masao Yokota, Ushio,Tokyo, 92-102
2017: « Dada as Philosophical Practice, Philosophical Practice as Dada, » in New Frontiers of Philosophical Practice, edited by Lydia Amir, Cambridge Scholars Press, Newcastle, 4-33
2017: « Interview, » in The Philosophy Clinic, edited by Stephen Costello, Cambridge Scholars Press, Newcastle, 119-144
2017: « Philosophical Practice as Political Activism, » in Socrate à l’agora. Que peut la parole philosophique? edited by Mieke de Moor, VRIN, Paris, 107-125
2016 : « All the Great Things in the World Start from the Small » in The Habit : Borrowing Life Strategies from the World’s Most Creative Leaders, edited by Douglas Huh, Yolimwon Publishing Group, Seoul, 102-109
2015 : « Critical Thinking, Ethics, and Philosophical Counseling, » in The Beacon of Mind, edited by Andrea Blackie and John Spencer, Param Media, Vancouver, 158-173.
2014 : »A Skeptical View of Sustainability, » in Design a Pattern of Sustainable Growth, edited by Daniele Schirilo, ASERS Publishing, Craiova, Romania, 14-30.
2013 : Extract from The Inner Philosopher, in Daisaku Ikeda — Sekai tono Taiwa (Daisaku Ikeda — Dialogue with World Figures), Daisan Bunmei Publishing Company, Tokyo, 196-199.
2013 : « Philosophical Challenges in Building a Culture of Peace, » in Voices for the Culture of Peace: Compendium of the SGI-USA Culture of Peace Distinguished Speaker Series, volume 2. Editor: Ian McIlraith. Publisher: Culture of Peace Press, Los Angeles, 149-180.
2013 : Chapter in Philosophical Practice: Five Questions, edited by Jeanette Bresson Ladegaard Knox. Automatic Press, Birkerod, Denmark, 183-202.
2010 : « Synchronicity, Serpents, and ‘Something-Elseness’, » in The Challenge of Dialogue, eds. Jens Peter Brune, Horst Gronke, Dieter Krohn, Münster/London: LIT, Volume 12, Series on Socratic Philosophizing.
2007 : “Ethics, Globalization and Hunger: An Ethicist’s Perspective,” in Ethics, Globalization and Hunger, eds. Per Pinstrup-Anderson and Peter Sandoe, Springer Netherlands, 29-49.
2006 : “The PC Tyranny”, in In The Agora, eds. Andrew Irvine & John Russell, The University of Toronto Press, Toronto, 456-461.
2006 : “Tres Desafios Para la Filosofia Practica”, in La Filosofia a las Puertas del Tercer Milenio, ed. & trans. Jose Barrientos Rastrojo, Fenix Editoria, Universidad de Sevilla, 135-146.
2005 : “The Matrix and Plato’s Cave: Why the Sequels Failed,” in More Matrix and Philosophy, ed. William Irwin, Open Court, Chicago, 3-11.
2004: “Thus Spake Settembrini,” in Philosophy and Psychiatry, eds. Thomas Schramme & Johannes Thome, De Gruyter, Berlin , 27-49.
2003 : “The Big Picture: What is Business Ethics? What are Its Prospects in Asia?,” in Asia’s New Crisis, eds. Pamela Mar & Frank-Jürgen Richter, John Wiley & Sons Asia, Singapore, 16-40.
2003 : “The Geometry of Defection” in Cheryl Hughes and James Wong, eds., Social Philosophy Today, Volume 17, Philosophy Documentation Center, Charlottesville, 69-90.
1998 : “The Failure of Success: How Exploiters are Exploited in the Prisoner’s Dilemma,” in Modeling Rational and Moral Agents, Peter Danielson, ed., Vancouver Cognitive Science Series, Oxford University Press, 161-185.
1997 : “The Quest for Meaning,” in Mind Versus Computer: Were Dreyfus and Winograd Right?, M. Gams & M. Paprzycki, X. Wu, eds., IOS Press, Amsterdam, 64-79.
1996 : “An Approach to Indian Philosophy: Hindu and Buddhist Doctrines of Karma,” in Reason, Knowledge and Value, CCNY Philosophy Dept., eds., McGraw-Hill, 214-248.
1995 : “On the Emergence of Ethical Counseling,” in Essays on Philosophical Counseling, Ran Lahav & Maria Tillmanns, eds., University Press of America, Lanham, 171-191.
Publications in Scholarly Journals
2019: « Humanities Therapy as a Remedy for the Detriments of Technosociety, » Keynote Address at the ICHTT at Nanjing University, Journal of Humanities Therapy, 10.2, 1-19.
2019: « Contemporary Philosophical Practice: Forces That Favor, and Hinder, Its Progress, » Revue Roumaine de Philosophie, 63.2 , 337-350.
2017: « Psychology is the Child of Philosophy, » Interview with Montse Rovira. EC Psychology and Psychiatry, 4.1, 6-14.
2016: « Playing with Ideas, » Interview with Scott Eberle. American Journal of Play, 9.1, 1-18
2016: « Introduction to Philosophical Practice, » Journal of the University of Anhui, 5, 27-35.
2016: « Atlas Shrugged, Akston Counseled: How Ayn Rand Re-Invented Philosophical Practice, » Journal of Humanities Therapy, 7.1, 1-24.
2015 : « Synchronicities, Serpents, and Something-Elseness, » Interdisciplinaire Vereniging voor Analytische Psychologie, 30, 38-63
2014 : « The Case Against a ‘Philosophical DSM’,” co-authored by Vaughana Feary, Journal of Humanities Therapy, 5, 47-70.
2014 : « Biological Roots of Conflict, and Its Resolution via Cultural Evolution, » The Journal of Conflictology, 5.2, 2-13.
2013 : « Editorial on the 12th ICPP, » Philosophical Practice, 8.3, 1238.
2012 : « Humanities Therapy: Restoring Well-Being in an Age of Culturally-Induced Illness. » Keynote address, in
Proceedings of the 11th International Conference on Philosophical Practice, Humanities Institute, Kangwon National University, 27-48.
2012 : « Editorial on the 11th ICCP, » Philosophical Practice, 7.3, 1011-14.
2011: « Theory and Practice of Philosophical Counseling », Journal of Humanities Therapy, 2, 1-17. 2011: « Commemorating Fifty Years of IOP », The Journal of Oriental Studies, Vol. 50, #2, 78.
2011 : « Transforming Poison into Medicine: The Role of Dualism in Psychiatry, » The World Journal of Biological Psychiatry, 12(S1), 66-69.
2010 : « Philosophy Nanosecond, » Editorial, Philosophical Practice, 5.3, 655-656.
2009 : « Theory and Practice of Philosophical Counseling, » Proceedings of the First International Conference on Humanities Therapy, Kangwon National University Humanities Institute, 17-24.
2007 : “Geometry of the Lotus: The Middle Way and Humanity’s Future,” Journal of the Institute for Oriental Studies.
2006 : “Leonard Cohen,” entry in the Encyclopedia of Erotic Literature, eds. Gaetan Brulotte & John Phillips, Routledge, London, 261-263.
2005 : “One Philosopher is Worth a Hundred ‘C-Words’,” editorial, Philosophical Practice, 1.1, 1-10.
2003 : “General Semantics and Philosophical Practice: Korzybski’s Contributions to the Global Village,” General Semantics Bulletin, 69, 13-26 (The Alfred Korzybski Memorial Lecture, 2001.)
2003: “Overcoming the Pain of Life,” Journal of the Institute for Oriental Studies, 13, 143-159. 2003: “The Book of Changes as a Counseling Tool,” Practical Philosophy, 6.1, 56-62.
2000 : “Inculcating Virtue in Philosophical Practice,” Journal of Philosophy in the Contemporary World, 7, 51-63.
2000 : “Employment Equity versus Equal Opportunity,” Sexuality and Culture, 4, Fall 2000, 23-44.
1999 : “The Tragedy of the Coffeehouse: Costly Riding, and How to Avert It,” Journal of Conflict Resolution, 43, 434-450.
1999 : “On Virtual Liberty: Offense, Harm and Censorship in Cyberspace,” Inquiry: Critical Thinking Across the Disciplines, 18, 64-76.
1998 : “What Philosophical Counseling Can’t Do,” Journal of Philosophy in the Contemporary World, 5:33-41.
1997 : “Philosophy Meets Pirandello: Six Professions in Search of a Schema,” Proceedings of the Second International Congress on Philosophical Practice, Wim v.d. Vlist, ed., Internationale School voor Wijsbegeerte, The Netherlands, 107-115.
1996 : “A Reply to Rapoport,” Theory and Decision, 41, 157-164.
1996 : “How Braess’ Paradox Solves Newcomb’s Problem: Not!,” International Studies in the Philosophy of Science, 10, 217-237.
1995: “Has Turing Slain the Jabberwock?,” Informatica, (Special Issue: Mind <> Computer), 19, 513-526. 1994: “A Resolution of Bertrand’s Paradox,” Philosophy of Science, 61, 1-24.
1994 : “Hobbes, Spinoza, Kant, Highway Robbery and Game Theory,” Australasian Journal of Philosophy, 72, 445-462.
1993 : “Three Pseudo- Paradoxes in ‘Quantum’ Decision Theory: Apparent Effects of Observation on Probability and Utility,” Theory and Decision, 35, 55-73.
1992 : “Maximizing Expected Utilities in the Prisoner’s Dilemma,” Journal of Conflict Resolution, 36, 183-216.
1990 : “The Inapplicability of Evolutionarily Stable Strategy to the Prisoner’s Dilemma,” The British Journal for the Philosophy of Science, 41, 461-472.
Journal Editorship
2005-… Philosophical Practice: Journal of the APPA, publishes 3 issues per year, wwwU.appa.edu/journal.htmU
Filmography
2010: Role in Changing Our Minds, directed by David Sousa. Living Life Films, premiered Los Angeles 2010. http://www.changingourmindsmovie.com/
2006 : Leading role in Way of the Puck, directed by Eric Anderson, Creative Ape Productions, premiered at Worldfest Houston International Film Festival . See http://wayofthepuckHTU.com/UTH
2004 : Leading role in Table Hockey: The Movie, directed by Thor Henrikson, Triad Film Productions, aired on CTV and the Independent Film Channel. http://wwwHTU.triadfilms.ns.ca/UT
Videography
2007-… Twenty-nine short videos on diverse topics, LuMar Productions, on Lou Marinoff’s YouTube Channel. More than 100,000 views to date. http://www.youtube.com/user/loumarinoff?feature=mhum
Discography
2015: Classical Journey. Selected recordings for unaccompanied guitar, 1976-2009. Works by Bach, Brouwer, Lauro, Sanz, Sor, Tarrega. http://www.cdbaby.com/cd/loumarinoff
2014: Digital re-mastering and re-release of Marinoff Ex Machina, an album of original songs (recorded 1973). http://www.cdbaby.com/cd/louismarinoff
Photography
2009-… Exhibiting more than 5,000 photos in galleries at http://loumarinoff.zenfolio.com/
Book and Film Reviews
2017: Review of Creatures of a Day, by Irivn Yalom, in Philosophical Practice, 12.1, 1905-09.
2012: Review of The Spinoza Problem, by Irvin Yalom, reprinted in Psychotherapy in Australia, May 2012.
2012: Review of The Spinoza Problem, by Irvin Yalom, in Philosophical Practice, 7.1, 945-50.
2010: Review of Nonsense on Stilts, by Massimo Pigliucci, in Times Higher Education, June 10, http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?storycode=411973
2010 : Review of Winning Habits, by B.P. Bam, in Philosophical Practice, 5.1, 600-602.
2005- … : Reviews of several dozen books under editorship of Philosophical Practice: Journal of the APPA
2003 : Review of Blinded by the Right, by David Brock, in Sexuality and Culture, 7, 84-87.
2002 : Review of Political Correctness: The Revolt of the Primitive, by Howard Schwartz, in Sexuality and Culture, 6:97-02.
2001 : Review of Quills, in Sexuality and Culture, 5, 11-17.
1997 : Review of Moral Panic, by John Fekete, in Sexuality and Culture, 1, 293-297.
1996 : Review of Personal Existence After Death, by Robert Geis, in Canadian Philosophical Reviews, 16,
396-7.
1995 : Review of Metaphysical Myths, Mathematical Practice, by Jody Azzouni, Canadian Philosophical Reviews, 5, 156-158.
1994: Review of The Language of First-Order Logic with Tarski’s World 4.0, by Jon Barwise and John Etchemendy, Canadian Philosophical Reviews, 14, 162-164.
Books Endorsed, by Invitation
2017: Rolf Dobelli, The Art of the Good Life, Hachette, NY
2017: Ashwani Kumar, Hope in a Challenged Democracy, The Wisdom Tree, New Delhi
2016: Aleksandar Fatic, Virtue as Identity, Rowman & Littlefield, London & New York
2014: Jason Ma, editor, Young Leaders 3.0, Young Leaders 3.0 Press, Palo Alto, CA
2014: Clark Strand, Waking the Buddha, Middleway Press, Santa Monica, CA
2013: Olivier Urbain, ed., Daisaku Ikeda and Dialogue for Peace, I.B. Tauris, London
2013: Aviezer Tucker, Plato for Everyone, Prometheus Press, NY
2012: Ivan Tselichtchev, China Versus the West, John Wiley & Sons Asia, Singapore.
2009: Ronald Bosco, Daisaku Ikeda, Joel Myerson, Creating Waldens, Dialogue Path Press, Boston
2007: Seamus Carey, The Faithful Parent, Rowman & Littlefield, Lanham, MD
2007: Brendan Burchard, Life’s Golden Ticket, HarperCollins, NY
2005 : Christina Hoff Summers & Sally Satel, One Nation Under Therapy, St. Martin’s Press, NY
2003: Daisaku Ikeda, René Simard, Guy Bourgeault, On Being Human: Where Ethics, Medicine and Spirituality Converge, Middleway Press, Santa Monica, CA
2002: William Irwin, ed., The Matrix and Philosophy, Open Court, Chicago, IL 2001: Phyllis Chesler, Woman’s Inhumanity to Woman, Nation Books, NY 2001: Paulo Coelho, Veronika Decides to Die, HarperCollins, NY
2000 : Oreste Saint-Drôme, Comment choisir son philosophe, La Découverte, Paris
Occasional Pieces
2016 : Interview with Fanfare Magazine, September/October issue
2013: Interview with Europe’s Journal of Philosophy: http://ejop.psychopen.eu/article/view/665/503 2010: « India’s Gifts to the Global Village, » in Report on the Global India Business meeting, Horasis.
2010 : Persistence Pays, or Why Cars Have Speedometers. Times Higher Education, April 1. http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=411033&c=1
2010 : « Wither Mother Russia? », in Report on the Global Russia Business Meeting, Horasis.
2009 : « Landmarks in Human Progress, » in Report on the Global China Business Meeting, Horasis
Membership in Professional Societies (past or current)
American Philosophical Association; American Philosophical Practitioners Association; American Society for Philosophy, Counseling and Psychotherapy; British Society for the Philosophy of Science; Canadian Philosophical Association; Lighthearted Philosophers Society, National Association of Scholars; Philosophy of Science Association.
Invited Lectures, Workshops and Services, 2010-14
2018
• Ho Chi Minh City, Vietnam, Horasis Asia Meeting, Panel Chair: Upholding Diversity & Inclusiveness
• Mexico City, Mexico, CECAPFI Seminar: Stoicism, Daoism & Buddhism in Philosophical Practice
• Mexico City, Mexico, 15th ICPP, Keynote Address: Awakening the Inner Philosopher
• Mexico City, Mexico, 15th ICPP: Panel Presentation: Perspectives on Philosophical Practice
• Mexico City. Mexico, Latin American Training, Public Lecture: Plato Not Prozac
• Puebla de Los Angeles, Mexico, Latin American Training, Public Lecture: The Power of Dao
• New York, NY, APPA Certification Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI NY Culture Center
• Malaga, Spain, Horasis, Global India Meeting, Panel Chair: Setting the Agenda–India’s Future of Work
• Cascais, Portugal, Horasis Global Meeting, Panel Chair: The Power of Love
• The City College of New York: In Memoriam , K.D. Irani
2017
• Kolkata, India, Horasis Asia Meeting, Panel Chair: Valuing Unity in Diversity
• Sheffield, UK, Horasis China Meeting, Panel Chair: Navigating China’s Geopolitics
• La Paz, Bolivia, Descubre y Emprende Tu Propósito, Gran Congreso Virtual: podcast interview
• New York, NY, APPA Certification Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI NY Culture Center
• Interlaken, Switzerland, Horasis India Meeting, Panel Chair: Imagining India’s Society
• Cascais, Portugal, Horasis Global Meeting, Panel Chair: Update on Values
• Estoril, Portugal, The Estoril Conference, Invited Speaker on European Immigration
• Cornelia Street Cafe, New York, Book Talk on The Power of Dao
• APA Pacific Division Meeting, Seattle, WA, invited panelist on Philosophy of Humor
• CCNY, Graduate Seminar in Philosophical Counseling for visiting students from Kyungpook National University, South Korea
• CCNY, Undergraduate Seminar in Philosophical Counseling for visiting students from Kyungpook National University, South Korea
• Hong Kong, APPA Certification Program for Philosophical Counselors, hosted by the Hong Kong Practical Philosophy Society
2016
• Bangkok, Thailand, Horasis Asia Meeting, Panel Chair: Faith & Values
• Mexico City, Mexico, SGI Culture Center presents, Un dialogo con Lou Marinoff Sobre su libro con Diasaku Ikeda
• Puebla de los Angeles, Mexico, Public lecture: Mas Platon y menos prozac, Organized by Hugo Pereyra & Horacio Lopez, Latin American Training
• Oaxtepec, Mexico, CECAPFI International Conference, Keynote lecture: Filosofica practica como
activismo politico
• Interlaken, Switzerland, Horasis China Meeting, Panel Chair: Fulfilling the Chinese Dream
• Zurich, Switzerland, Cafe-Philo with Lou Marinoff, Stoicism, Taoism, Buddhism
• New York, NY, APPA Certification Program for Philosophical Counselors, Hosted by SGI NY Culture Center
• Cascais, Portugal, Horasis India Meeting, Panel Chair: The New Urban Agenda
• Liverpool, UK, Horasis Global Meeting, Panel Chair: The Future of Thought
• Wonkwang University, Jeonju, Republic of Korea, Mind Over Mind: International Conference on Mindfulness, invited paper presentation
• Seminar in Philosophical Counseling, at The City College of New York, for visiting students from
Kyungpook National University, Republic of Korea
2015
• Panel Chair, Urbanization and Services Sector, Horasis Global China Meeting, Cascais, Portugal
• APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
• Plenary Interview of Sri Sri Ravi Shankar, Horasis Global India Meeting, Interlaken, Switzerland
• Faculty Appointment, Ducere Global Business School, Melbourne, Australia
• APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, invited by the Hong Kong Philosophical Practice Society, Hong Kong SAR
2014
- Invited Lecture, « Ancient Chinese Philosophy and Modern Urban Leadership, » Chinese Executive Leadership Academy Pudong (CELAP), Shanghai, China
- Invited Lecture, « Introduction to Philosophical Practice, » Department of Philosophy, Jiao Tong University, Shanghai, China
- Invited Lecture, « The Relation Between Academic Philosophy and Philosophical Practice, » Institute for Advanced Studies in the Humanities and Social Sciences, Nanjing University, Nanjing, China
- Invited Lecture, « Philosophical Practice in East Asia, » Nanjing University, Nanjing, China
- Seminar, Department of Philosophy, « Theories, Methodologies, and Case Studies in Philosophical Practice, » Nanjing University, Nanjing, China
- Invited Lecture, « Philosophical Practice: Past, Present, Future, » Nanjing University, Nanjing, China
- Public Lecture, « The Power of Tao, » The City College of New York
- Panel Chair , « The Chinese Dream, » Horasis Global China Business Meeting, Lake Como, Italy
- Invited Paper, « How to be Happy on Mondays, » Lighthearted Philosophers Society Conference, Galveston, TX
- Keynote Address, « Practicing at the Edge, » 13th International Conference on Philosophical Practice, University of Belgrade, Serbia
- APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
- Plenary Panel Chair, Globalizing Indian Firms, Horasis Global India Meeting, Liverpool, UK
- Panel Chair, « India, Karma, and Entrepreneurship, » Horasis Global India Business Meeting, Liverpool, UK
- Invited Lecture, « Buddhism, Taoism, and Stoicism in Philosophical Counseling, » Atheneum of Madrid, Spain
- Invited Lecture, « Values and Spirituality, » Atheneum of Madrid, Spain
- Panel Chair, « Spurring the Economics of Innovation, » Global Russia Business Meeting, Valencia, Spain
- Invited Lecture, « The Meaning of Life, » Sunday Assembly, New York
2013
- Invited Paper, « Philosophical Practice as Political Activism, » University of Aix-Marseille, Aix-en-Provence
- Panelist, Global China Business Meeting, The Hague, convened by Horasis
- Invited Paper, « Last Laughs and Dead Ends, » Lighthearted Philosopher’s Society Conference, Tampa
- Invited Lectures, « Values of Spirituality » and « Stoicism, Taoism & Buddhism, » Atheneum of Madrid
- Invited Lecture, « Biological Roots of Human Conflict, and their Cultural Resolution, » 6th International Congress on Conflictology and Peace, Open University of Catalonia, Barcelona
- Invited Lecture, « Philosophical Practice: a Retrospective, » 12th International Conference on Philosophical Practice, Municipality of Cholargos, Athens
- Invited Paper, « Philosophy As Remedy, » 23rd World Congress of Philosophy, University of Athens
- APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
- Workshop on Philosophical Counseling, Institute of Philosophical Practices, Paris
- Panelist and Plenary Speaker, Global India Business Meeting, Belfast, convened by Horasis
- Workshops on Philosophical Practice, Landsort, Sweden, convened Spinalis Foundation
- Workshops on Philosophy in Rehabilitation Medicine, Umea University, Sweden
- Moderator, « Is ADHD a Valid Diagnosis? », 6th World ADHD Congress, Milan
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, SGI-UK Culture Center, Taplow Court, Maidenhead
- Facilitator, Cafe-Philo, Hay-on-Wye Festival, UK
- Panelist, « The Evolution of Desire, » Hay-on-Wye Festival, UK
- Panelist, « The Tyranny of Freedom, » Hay-on-Wye Festival, UK
- Invited Lecture, « Plato Not Prozac, » Hay-on-Wye Festival, UK
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » Kansei Culture Center, Kobe, Japan
- Invited Lecture, « The Role of Philosophical Practice in Business, » University of Rikkyo, Japan
- Invited Lecture, « Introduction to Philosophical Practice, » University of Rikkyo, Japan
- Invited Lecture, « The Role of Philosophical Practice in Business, » University of Tokyo, Japan
- Invited Lecture, « Introduction to Philosophical Practice, » University of Tokyo, Japan
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Culture Center, San Francisco
- Invited Talk on « The Inner Philosopher, » Harvard Coop, Cambridge, MA
- Panel Organizer & Chair, « From Soma to Society: A Sample Spectrum of Philosophical Practice, » Public Philosophy Network Conference, Emory University, Atlanta
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Culture Center, Chicago
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Culture Center, Montreal
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Culture Center, Ottawa
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » Ikeda Peace Auditorium, Los Angeles
- Panel Chair, « Educating for Frugality, » Horasis Annual Meeting, Zurich
2012
- Panelist, Global Arab Business Meeting, Ras Al Kaimah, UAE
- Invited Talk on « The Inner Philosopher, » Banyen Bookstore, Vancouver
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » University of British Columbia, Vancouver
- Invited Lecture (via skype), « Four Phases of Humanism, » for CEDAFIN, Mexico
- Panel Chair, Global China Business Meeting,, Riga, Latvia
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI- Culture Center, Toronto
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » University of Guelph-Humber, Toronto
- Invited Talk on « The Inner Philosopher, Busboys & Poets bookstore, Washington, DC
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI- Culture Center, Washington, DC
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Florida Culture Center, Miami
- Paper presentation: « Of Coconuts and Beings, » Lighthearted Philosophers Society, Tampa
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » Ikeda Center, Cambridge, MA
- Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI- Culture Center, New York
- APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
- Keynote Lecture, « Restoring Well-Being in an Age of Culturally-Induced Illness, » 11th International Conference on
- Philosophical Practice, Kangwon National University, Republic of Korea
- Panelist, Global India Business, Antwerp, Belgium.
2011
- Keynote Lecture, « The Impact of Chinese Philosophy on the West », Global China Business Meeting, Valencia
- Keynote Lecture (in Spanish) on El Poder del Tao, Universidad Complutense de Madrid, Spain
- Keynote Lecture (in Spanish) on El Poder del Tao, Ateneo de Madrid, Spain
- Keynote Lecture, « Cultivating the Greater Self », Ikeda Center for Peace, Learning & Dialogue, Boston
- Keynote Lecture, « Transforming Poison into Medicine », Symposium on Molecular Psychiatry, Rostock
- APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
- Panelist on Education, Global India Business Meeting, Naples, Italy
- Panelist on Globalization, 10th East-West Philosophers Conference, University of Hawaii at Manoa
- Panelist on Risk Management, Global Russia Business Meeting, Limassol, Cyprus
- Invited Lecture, Plato Not Prozac, United Nations University for Peace, San Jose, Costa Rica
2010
- CUNY Book Talk, « The Middle Way, » Center for Worker Education, NY
- Panelist on Creating Russian Brands, Global Russia Business Meeting, Ljubljana, convened by Horasis
- Panelist on Entrepreneurship, Global India Business Meeting, Madrid, convened by Horasis
- APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
- Keynote Lecture, Closing Plenary, 10th International Conference on Philosophical Practice, Leusden
- Invited Public Lecture, « Plato Not Prozac, » SUNY Cortland, NY
- Panelist on Urbanization, Global China Business Meeting, Luxembourg, convened by Horasis
- Keynote Lecture, « Transforming Poison into Medicine, » Interfaith Month, Bergen Community College, NJ
Conference Organization
2019 International Conference on Humanities Therapy, Nanjing University, Organizing Committee
2012-… 11th, 12th, 13th, 15th International Conferences on Philosophical Practice, Advisory Committee
2016-… Horasis Global Visions Community, program consultant
2001-05 World Economic Forum, for Annual General Meeting in Davos, Program Consultant
1999-… Annual General Meeting, American Philosophical Practitioners Association
1997 The Third International Conference on Philosophical Practice, Organizer.
1994 The First International Conference on Philosophical Counseling, Co-Organizer.
1992 Area Research Institute for the Canadian Business and Professional Ethics Network, Co-Organizer.
Referee for Serial Publications
Foundations of Physics, Philosophy of Science, Journal of Philosophy in the Contemporary World, Australasian Journal of Philosophy, Sexuality and Culture, Journal of Conflict Resolution, Hypatia.
Recent Service to the Philosophy Department and The College
2015 Coach of CCNY’s first « Ethics Bowl » team, competed at regional APPE event.
2014 Proposed creation of Center for Applied Philosophy, awaiting final approval by CUNY Central 2010 Proposed M.A. Program in Applied Philosophy, in process with CUNY Central
2007-14 Chaired and/or coordinated numerous Search Committees, as Deputy Chair and Chair of Department.
Public Service
1997 Newspaper, magazine, radio, television and podcast interviews, world-wide, mostly concerning philosophical practice.
1997-03 Monthly “Philosopher’s Forum”, Barnes & Noble Bookstore (6th Avenue, Manhattan), facilitation of unscripted public discourse.
1995-00 Pro bono publico philosophical counseling at City College, on an IRB-approved research protocol.
Awards and Distinctions
2019 Visiting Professor, Nanjing University, China
2019 Provost’s Outstanding Teaching Award, The City College of New York
2019 Doctor Honoris Causa, from West University of Timisoara, Romania, for Philosophical Practice
2018 Key to the City of Puebla de los Angeles, Mexico, in Recognition of Philosophical Practice
2018 Lifetime Achievement Award, Who’s Who in America, Marquis Who’s Who Publications
2015 Humanities Enrichment Grant, The City College of New York 2011 Who’s Who in America, Marquis Who’s Who Publications
2007 Soka University’s Award of Highest Honor, for Philosophical Practice, Tokyo 2003 Scholarly Achievement Award, Institute for Oriental Studies, Tokyo
2000 Premios Cultura Book Prize, University Ramón Llull, for Mas Platon y Menos Prozac
1996 PSC-CUNY Research Award, for project on synthetic evolution of cooperative structures
1994 SSHRC Aid to Occasional Scholarly Conference Award, to organize The First International Conference on Philosophical Practice, hosted by UBC’s Centre for Applied Ethics.
1988-89 Research Fellowship, Edelstein Centre for the History and Philosophy of Science, Technology and Medicine, The Hebrew University of Jerusalem.
1985-88 Commonwealth Scholarship, jointly sponsored by the Association of Commonwealth Universities and the British Council, for Ph.D. studies at the University of London.
1984 The Walter Raudorf Medal for Physics, and Valedictorian, Concordia University
APPA Website www.appa.edu
Personal Website www.loumarinoff.com
Télécharger le cv de Lou Marinoff (PDF)
Revue de presse

LIRE LA SUITE
Plus de Philo, Moins de Psycho? Psychomedia (PDF)
Au sujet de l’approche de Lou Marinoff en philosophie pratique
Faculte de Theologie, d’Ethique et de Philosophic
«LE COUNSELLING PHILOSOPHIQUE : UNE PRATIQUE EN QUETE D’IDENTITE ET DE NORMES»
par Philippe Leblanc
MEMOIRE PRESENTE
COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAlTRISE ES ARTS (PHILOSOPHIE)
UNIVERSITE DE SHERBROOKE
JUIN 2008
2.4.1) Méthode Lou Marinoff (113)
La méthode nommée PEACE de Lou Marinoff se divise en cinq volets : Problème, Émotion, Analyse, Contemplation et Équilibre. Voyons ces cinq étapes dans le détail.
2.4.1 .a) Description
Problème
D’abord, la première étape consiste à identifier et à clarifier le problème qui affecte le client. Toutefois, il peut arriver qu’un problème semble trop complexe pour le client, ou encore qu’il confonde la cause et les symptômes, «alors, cette étape exigera des efforts supplémentaires si les paramètres de la question […] sont flous. » (114)
Émotion
La deuxième étape sert à dresser l’inventaire des émotions que le problème clairement défini engendre. II est rare qu’un problème ne suscite qu’une seule émotion et encore, il arrive que certaines émotions se masquent sous d’autres étiquettes pour les rendre plus acceptables socialement. II est important de démasquer ici quelles sont les vraies émotions enjeu.
Analyse
En troisième lieu, le client doit énumérer et évaluer les options qui s’offrent a lui en vue de résoudre le problème. «La solution idéale résoudrait a la fois les questions extérieures (le problème) et intérieures (les émotions suscitées par le problème), mais une solution idéale n’existe pas toujours. (115) » Dans un tel cas de solution imparfaite, il s’agit alors de trouver la solution la plus pertinente et la plus satisfaisante pour le client.
Contemplation
Cette quatrième étape consiste à prendre du recul, à s’ouvrir à une nouvelle perspective et à contempler la situation dans son ensemble. Une fois que le client est en mesure d’envisager la forêt, et non la somme des arbres qui la compose, il est alors en état de considérer des réflexions, des systèmes ou des méthodes philosophiques en lien avec sa situation. Le but de cette étape est d’élaborer une position philosophique en accord avec la nature du client.
Équilibre
Finalement, une fois les quatre étapes précédentes franchies, le client est en mesure d’atteindre un équilibre en intégrant sa nouvelle position philosophique dans sa vie quotidienne. Le client se trouve alors en mesure de saisir l’essence de sa situation et est prêt à mettre en oeuvre une action appropriée et justifiée de façon rationnelle.
Selon l’experience de Marinoff, «certains [clients] traversent les cinq dimensions en une seule séance, tandis que d’autres mettent des semaines, voire des mois, à maîtriser PEACE (116)». II explique cette variation dans la durée de consultations de ses clients par la nature du problème qui pousse le client à consulter, ainsi que par le degré de préparation avant la première rencontre. «Nombreux sont ceux qui ont déjà traverse les trois premières étapes […] avant de se présenter chez un conseiller en philosophie. Le cas échéant, la démarche se poursuit à l’étape de la contemplation. (117) » C’est également a cette étape que la compétence spécifique du conseiller en philosophie est davantage mise en valeur.
2.4.1.b1 Évaluation
Marinoff intègre et combine diverses approches dans sa méthode. Dans le premier volet, on retrouve des éléments de dialogue maïeutique et d’approche orientée sur le problème. Dans le second, on retrouve des éléments d’interprétation descriptive et d’investigation critique appliquée aux sentiments. Le troisième volet est constitue d’éléments provenant de l’approche orientée sur le problème, d’autonomie du client et d’intervention du conseiller (si necessaire). Le quatrième volet est compose d’éléments provenant de l’approche par le dialogue au pair ou pédagogique, est oriente sur le client et il n’est pas exclu d’y intégrer l’approche orientée vers les textes si approprie. Le dernier volet est un bon exemple de quête d’équilibre complotée.
Le découpage auquel nous venons de procéder n’est pas exclusif, c’est-à-dire que ce n’est pas parce qu’une approche est située dans un volet donne qu’elle apparaît ex nihilo, pour ensuite disparaître. Prenons pour exemple la quête d’équilibre que nous avons situe dans le dernier volet. Nous l’avons situe a ce moment précis de la méthode car c’est a ce moment qu’elle apparaît dans toute sa raison d’être, mais elle est également la finalité vers laquelle tout l’enchaînement et la combinaison des approches tendaient. Elle était done déjà présente, en puissance, des le début du processus. De même pour les approches situées au premier volet. A elles seules, elles ne sont pas suffisantes pour qualifier la methode de counselling philosophique», mais elles pavent la voie au processus qui, graduellement, prendra tout son sens et son identité propre. II en va de la cohérence de la methode.
NOTES
113 Tel que presentee dans MARINOFF, Lou. Platon, pas Prozac! ; La philosophie comme
remede!, Op. Cit., p. 67-77
114 Ibid., p. 69
115 Ibid., p. 70
116 Ibid.,p.71
117 Ibid., p.71
Source : Le counselling philosophique : une pratique en quête d’identité et de normes, © 2008 Philippe Leblanc.
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
LES DIMENSIONS PHILOSOPHIQUES DE LA RELATION D’AIDE
MÉMOIRE
PRÉSENTÉ
COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN PHILOSOPHIE
PAR
CÉCILE RAYMOND
Avril 2007
Le modèle philosophique PEACE de Lou Marinoff entend offrir une assistance philosophique à court terme. L’acronyme PEACE formant les cinq parties de sa thérapie, est formé de la première lettre de certains mots : Problème, Émotion, Analyse, Contemplation et Équilibre. Pour Marinoff, le mot « psychothérapie » a le sens de soigner son âme et son caractère. Le conseiller philosophique devient alors un psychothérapeute. Pour Marinoff, « l’assistance philosophique relève davantage de l’art, que de la science et procède différemment selon les individus »82. Il y a autant de méthodes qu’il y a de praticiens pour l’assistance philosophique. Mais la démarche en 5 volets « PEACE » réussit en général. Cette démarche illustre ce qui distingue la démarche philosophique, des autres formes de thérapies verbales.
Lou Marinoff se situe dans la ligne de pensée humaniste. Pour cette école de pensée, l’empathie est plus importante que l’expertise. Le seul fait de dialoguer avec quelqu’un qui se soucie de son propre bien est aidant dans bon nombre de cas. Pour Marinoff, ce ne sont pas les compétences d’experts qui font la valeur d’un thérapeute. L’écoute, l’empathie et la compréhension importent plus « que de lui proposer de nouvelles perspectives, lui apporter des solutions ou de l’espoir »83.
C’est surtout le style du thérapeute qui produit les résultats. L’interaction peut être utile, peu importe ce que l’autre personne dit. Car selon Lou Marinoff, il n’existe pas de thérapie instantanée pour une « rage de dent émotionnelle»a 4. Ce qui compte c’est que la personnalité de l’aidé/e soit bien arrimée à celle de l’aidant. C est en raison de la personnalité du thérapeute que les thérapies verbales sont valables, davantage qu’en vertu de l’école de pensée du thérapeute, ou du type de thérapie.
Lou Marinoff s’oppose à la connotation médicale actuelle de la psychothérapie. Pour lui, la thérapie la plus efficace « est celle dont les idées vous séduisent et vous offrent un exemple signifiant » 85. Cette position se rapproche du modèle du gourou et de son disciple, dans lequel la présence et la qualité du regard sont de première importance, mais elle s’y oppose par l’importance accordée à la qualité des paroles échangées. Car ce qui compte dans ce modèle, c’est la qualité symbolique de l’échange. Le modèle du gourou ne vise pas à résoudre des problèmes quotidiens, mais à transmettre une sagesse et une discipline de vie fondée sur une théorie de l’esprit et de l’action. Tandis que, même s’il affirme faire passer la résolution des problèmes au second plan, Marinoff en fait son principal objectif. Pourtant, Marinoff s’oppose à une démarche strictement intellectuelle, dans le cas où on ne sait comment l’utiliser. Il considère que la propension à élever au rang de maladie mentale le moindre problème personnel s’avère quasiment une maladie mentale en soi. C’est à ce moment que, pour lui, la philosophie devient nécessaire.
NOTES
82 Laplace Op . cit., [p. 67].
83 Ibid. [p . 64].
Extrait – Les trois premières pages

Ma lecture de
La philosophie, c’est la vie
Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence
Lou Marinoff
La table ronde, 2004
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003. La présentation de ce titre original se lit comme suit, une fois traduite de l’anglais au français :

Le premier livre du professeur Lou Marinoff s’est inspiré de la sagesse des grands philosophes pour résoudre nos problèmes quotidiens, lançant un mouvement qui a restauré la philosophie à ce qu’elle était autrefois: utile dans tous les domaines de la vie. Maintenant, dans Les Grandes Questions,il porte le concept à un niveau supérieur, appliquant des siècles de philosophie et de grande littérature pour répondre aux questions centrales de l’existence moderne.
Nous exhortant à ne pas accepter la victimisation comme le sous-produit de la vie moderne, le professeur Marinoff utilise des études de cas spécifiques de sa pratique de conseil pour montrer comment la sagesse des grands penseurs peut nous aider à définir notre propre philosophie et ainsi récupérer notre sentiment de bien-être. Il pose et répond à des questions qui vont au cœur de la condition humaine : Comment savons-nous ce qui est juste ? Comment pouvons-nous faire face au changement? Pourquoi ne pouvons-nous pas tous nous entendre? Et, plus important encore, comment pouvons-nous utiliser les siècles de sagesse qui nous ont précédés pour nous aider à répondre à ces questions et à nous sentir à l’aise dans le monde ?
Accessible, divertissant et profondément utile, The Big Questions mélange la sagesse des grands penseurs avec des études de cas spécifiques pour éclairer comment un changement de perspective peut vraiment changer la vie.
Lou Marinoff est l’auteur du succès international Platon, Not Prozac!, qui a été publié en vingt langues. Professeur de philosophie au City College de New York, Marinoff est également le président fondateur de l’American Philosophical Practitioners Association.
Éloge de Platon, pas du Prozac:
« Qu’est-ce que la pratique philosophique exactement ? Marinoff l’appelle « thérapie pour les sains d’esprit ». En un mot, il utilise la tradition philosophique vieille de 2 500 ans pour résoudre des problèmes quotidiens, comme le travail, les relations et les problèmes familiaux. C’est un retour à ce que la philosophie était censée être – une ligne directrice pour un mode de vie. » -Salon.Com
Platon, pas prozac ! cherche à devenir la bible du mouvement du « conseil philosophique ». » -Philadelphia Inquirer Magazine
« La pensée ancienne »
Source : The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life, quatrième de couverture.
Traduction automatique : Microsoft Edge.
La présentation de l’édition française est la suivante :
Comment puis-je connaître le bonheur? Vaincre le malaise? Être juste? Équilibrer la raison et la passion? Comment puis-je changer? Telles sont les questions qui agitent notre existence quotidienne. Telles sont aussi les questions auxquelles répondent les grands philosophes. Car la philosophie est avant tout une voie personnelle, une autre manière de vivre toutes nos expériences, les plus extraordinaires comme les plus banales. À travers des siècles de sagesse, avec Lou Marinoff, prenez Épicure, Descartes, Nietzsche, Freud et les autres comme conseillers. Grâce à des citations pertinentes, des commentaires éclairants, des cas concrets, des exercices pratiques, apprenez à vous redécouvrir, à vous reconstruire, à vous réaliser. Et à vous épanouir. Car, pour nous aussi, changer commence aujourd’hui.
Source : La table ronde.
Dans la troisième des quatre parties du livre, intitulée « Construire sa maison philosophique », Lou Marinoff reconnaît à chacun une philosophie de vie :
Vous avez votre manière de vous comporter en vertu d’un ensemble complexe — qui vont des traits de la personnalité, biologiquement déterminés, aux habitudes acquises, en passant par les conditions imposées par le milieu et les émotions fortes. Mais voua agissez auddi selon votre raison, expérience, croyance, principes et devoirs — en d’autres termes, en accord avec votre philosophie de vie. Tout un chacun a une philosophie de la vie; même si, dans bien des cas, les idées directrices qui la soustendent son implicites. Tout le monde n’est pas capable de formuler avec précision sa philosophie. La question importante est de savoir si votre philosophie de vie marche pour vous, ou contre vous, ou pas du tout.
Socrate proclame que « la vie qui n’est pas examinée ne vaut pas la peine d’être vécue », il prescrit évidemment un examen philosophique. Tout comme un médecin examine votre corps. un psychologue votre psyché, un comptable vos comptes, un garagiste votre voiture, etc. — un philosophe peu examiner votre vie. Cet examen est non seulement possible mais également recommandé.
MARINOFF, Lou, Construire sa maison philosophique, La philosophie, c’est la vie, La table ronde, Paris, 2004, p. 337.
Dans ce livre, Lou marinoff nous aide à trouver des réponses à plusieurs questions :
- Maladie ou mal être ?
- Comment savoir ce qui est juste
- Êtes-vous guidé par la raison ou la passion ?
- Quand vous êtes offensé, avez-vous mal ?
- Devez-vous souffrir ?
- Qu’est-ce que l’amour ?
- Ne pouvons-nous pas simplement nous entendre ?
- Qui peut gagner « la guerre des sexes » ?
- Qui est responsable ici : nous ou les machines ?
- Êtes-vous un être spirituel ?
- Comment faire face au changement ?
La première question est essentielle : avez-vous besoin d’un philosophe ou d’une autre aide, médicale celle-là ?
Mais si vous avez juste besoin de parler à quelqu’un de votre situation, afin de lui trouver un sens, ou de distinguer les multiples significations qu’elle revêt — en terme de valeur et de but — le philosophe pourrait bien, dans ce cas, être la personne qu’il vous faut. Dans le mondes Anciens, et tout au long de l’histoire, les philosophes ont été ouverts au traitement des maladies de l’existence; pourtant, dans le monde actuel, ils se montrent incroyablement inaccessibles, et peu concernés par ces problèmes. Il manque aux gens le type de conseil que le philosophe peut prodiguer, la diversité des perspectives qu’il peu proposer. Les dic dernières années, on a vu ainsi la philosophie pratique accomplir un retrour impérieux. Des philosophes se sont affirmés en tant que consultant auprès de personnes privées, de groupes ou d’associations. Certains d’entre eux forment désormais des élèves à la philosophie pratique, en complément, du rôle de professeur qu’ils jouent à l’université ou au collège.
MARINOFF, Lou, Maladie ou mal être ?, La philosophie, c’est la vie, La table ronde, Paris, 2004, pp. 223.
Lou Marinoff propre une approche tout en douceur de la philosophie pratique. Il ne rejette pas le simple besoin de verbalisation de la personne, pour autant qu’elle soit ouverte à la dimension philosophique. Il y a ici un respect très horobale de la personne. Il ne s’agit pas de la pousser dans les cables jusqu’à ce qu’elle se contredise, contrairement à d’autres philosophes praticiens dont j’ai lu les ouvrages et fait rapport de ma lecture dans le cadre de ce dossier.
On acquiert toute une expérience de notre monde en devenant une figure mondiale dans un domaine ou un autre. C’est le cas de Lou Marinoff. Il en fait été dans son discours d’acceptation d’un diplôme Horonis causa à la West University of Timisoara en Roumainie le 23 avril 2019. Un texte à lire (en anglais) :
“Contemporary Philosophical Practice: Forces that Favor, and Hinder, its Progress”
Revue Roumanie de Philosophie, 63, 2, Bucureşti, 2019, 337-350
J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

DOSSIER
Philothérapie
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
Article # 17
Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?
Collectif
Sous la direction de Mieke de Moor
LES AUTEURS
Dries Boele, Laura Candiotto, Leon De Haas, Anne Herla, Gaëlle Jeanmart, Lou Marinoff, Mieke De Moor, Isabelle Pariente-Butterlin, Thomas Polednitschek, Livio Rossetti, Kristof Van Rossem.
CERTAINS TEXTES EN FRANÇAIS ET CERTAINS TEXTES EN ANGLAIS
ISBN : 978-2-7116-2764-6
Éditions VRIN, Paris, 2017, 180 pages
Cet article présente mon point de vue au sujet du livre « La philosophie, un art de vivre ».
Dans un premier temps, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.


Quatrième de couverture
Les années 80 ont vu émerger un art de philosopher, plus soucieux de pratique de vie que de construction spéculative. Ce regain d’intérêt pour la philosophie pratique, et notamment pour la discussion et la délibération philosophiques, renouant avec le dialegesthai socratique, conduit à une réflexion fondamentale sur la fonction de la parole philosophique, une parole qui est aujourd’hui amenée à se produire en des lieux nouveaux et sur des questions qui sont d’abord de nature éthique et politique.
Le présent collectif, issu d’un colloque qui s’est tenu à Aix-en-Provence, recueille diverses contributions qui toutes s’interrogent sur ce « renouveau » et s’efforcent d’en apprécier le sens et l’ambition, en le rapportant à la figure exemplaire de Socrate philosophant sur l’agora. Cette rencontre d’une philosophie de nature académique et d’une pratique philosophique ouverte à chacun contribue à une meilleure compréhension des « dialogues socratiques » et à une meilleure intelligence du temps présent.
Source : Éditions Vrin.
Table des matières

Les auteurs

Dries Boele
Dries BOELE was an art student and studied philosophy in Amsterdam and Paris. He has been involved in the Dutch movement of practical philosophy since 1983. In 1990 he opened his practice as a philosophical counselor and other forms of philosophical practice, such as Socratic dialogue and Dilemma training. Since 1995 he gives training workshops for facilitators of a Socratic dialogue. He works with civil servants, police officers, physicians, prisoners, coaches and managers, and offers seminars (also as a summer holiday in Holland, France and elsewhere) on the philosophy of the art of living. In Hotel de Filosoof (Amsterdam) he organizes a philosophical café and reading groups. He published numerous articles in the field of his main research, such as : The “Benefits” of a Socratic Dialogue, Or: Which Results Can We Promise? (Inquiry: Critical Thinking Across the Disciplines, Spring, 1997. Vol. XVII, No. 23.
Website : home.kpn.nl/boele097
Laura Candiotto
Laura CANDIOTTO, docteur en philosophie avec une thèse sur Platon et la rédaction des dialogues socratiques : stratégies, interlocuteurs et buts (Venise, 2011), est en séjour post-doctoral à l’université Ca’ Foscari de Venise où elle assistante de recherche en philosophie théorétique dans le Département de philosophie et patrimoine culturel. Sa recherche est principalement consacrée aux dialogues socratiques et à leur analyse littéraire et socio-politique. Outre Platon, ses intérêts se portent sur les questions d’éducation et de philosophie à destination des enfants. Récemment elle a orienté sa recherche en philosophie contemporaine dans le champ de la pratique philosophique dans des contextes d’éducation et a mis en œuvre plusieurs pratiques philosophiques reposant sur les dialogues socratiques. Elle coordonne depuis 2005 les activités de la CBO- Cooperativa Sociale Insieme. Elle a participé à de très nombreux séminaires et colloques et est l’éditeur (en collaboration avec L.V. Tarca) de Primum Philosophari. Verità di tutti i tempi per la vita di tutti i giorni (Milano-Udine, 2013). Parmi ses publications récentes, mentionnons : Le vie della confutazione. I dialoghi socratici di Platone (Milano-Udine, 2012) ; Essere in relazione. Verso un’unità di sensibile ed intellegibile, di teoria e pratica (Alpinia, Bormio (So) 2007. Curatele: 1) ; « Pratiche filosofiche integrali. La promozione della relazionalità in campo filosofico ed educativo », Amica Sofia, 2013-1.
Leon de Haas
Leon de HAAS is full-time philosopher and philosophical practitioner in the Netherlands and Germany (PlatoPraktijk.nl). He studied philosophy (Drs., 1977) and mass psychology & mass communication at the University of Amsterdam, The Netherlands. He worked as a philosophy teacher at the University of Amsterdam and the The Hague Academy for Social Work, and as a freelance philosophy researcher at the Erasmus University Rotterdam. Since 1976, he has been practicing philosophy in the context of community development, and, from 1990, as an organization consultant and leadership coach. He is the editor of ‘Philosophical Practices’ of the Dutch/Flemish Journal ‚Filosofie’ He is also member of the Board of the Berufsverband für Philosophische Praxis (BV-PP) / Professional Association for Philosophical Practice, Associate member of the Board of the Internationale Gesellschaft für Philosophische Praxis IGPP / International Society for Philosophical Praxis (portfolio international affairs). He was project manager of the 10th International Conference on Philosophical Praxis in The Netherlands (2010). Among his numerous publications, it is possible to mention : Situations & Experiences. Essays on Philosophical Practice, Roermond, 2013 ; « De filosofische praktijk gaat wereldwijd. 30 Jaar na Gerd Achenbach’s initiatief », Filosofie [Antwerpen], jrg. 23 nr. 3, 2013 and The Philosopher’s Workplace. An essay on philosophical craftsmanship and art. An abridged version has been published in: Manavayatan, The Humanosphere. Bilingual (English – Assamese) Multidisciplinary Research Journal on Humanities, Vol. II, Number I, July – December, 2012, p. 1-10, Assam, India: Centre for Studies in Humanities.
Website : http://www.platopraktijk.nl
Anne Herla
Anne HERLA, docteur en philosophie de l’université de Liège, est enseignante et chercheuse en philosophie dans cette même université. Elle est co-fondatrice de l’asbl PhiloCité. Ses domaines de recherche principaux sont la philosophie morale et politique, la philosophie de l’éducation et la didactique de la philosophie. Elle est également animatrice d’ateliers de philosophie avec des enfants, des adolescents et des adultes. Parmi ses travaux récents on peut mentionner : Hobbes ou le déclin du royaume des ténèbres. Politique et théologie dans le Léviathan, Paris, Kimé, 2006 ; « La discussion philosophique en classe : une pratique de l’émancipation ? », Tracés. Revue de sciences humaines, 25, 2013.
Gaëlle Jeanmart
Gaëlle JEANMART est docteur en philosophie de l’Université de Liège. Spécialisée en histoire de la philosophie ancienne et médiévale, particulièrement dans les domaines de l’éducation et de la morale, elle est l’auteur de Herméneutique et Subjectivité dans les Confessions d’Augustin (Turnhout 2006) ; Généalogie de la docilité dans l’Antiquité et le Haut Moyen Âge (Paris, 2007) ; Du courage. Une histoire philosophique (Paris, 2010) [en collaboration avec avec T. Berns et L. Blésin] et de Le mensonge et les vertus de la vérité. Une histoire (Turnhout, 2012). Elle est membre fondateur de PhiloCité, Université populaire de Liège, dont elle est actuellement la secrétaire générale.
Lou Marinoff
Lou MARINOFF is Professor and Chair of Philosophy at The City College of New York. He is also founding president of the American Philosophical Practitioners Association, and editor of its journal Philosophical Practice. Marinoff has authored internationally
bestselling books (including Plato Not Prozac!, translated into twenty-seven languages) that apply philosophy to the resolution of everyday problems. He has collaborated with global think tanks and leadership forums such as the Aspen Institute, BioVision (Lyon), Festival of Thinkers (Abu Dhabi), Horasis (Zurich), Soka Gakkai International (Tokyo), Strategic Foresight Group (Mumbai), and the
World Economic Forum (Davos).
Website : http://www.loumarinoff.com
Isabelle Pariente-Butterlin
Isabelle PARIENTE-BUTTERLIN, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, agrégée de philosophie, est Professeur à l’université d’Aix-Marseille, où elle dirige le département de philosophie. Elle consacre sa recherche à l’éthique et aux questions de méta-éthique entendue comme métaphysique de l’éthique. Mentionnons parmi ses publications : Le Droit, la norme et le réel (Paris, 2005) ; L’éthique kantienne résiste-t-elle à son explicitation ? (Besançon, 2014).
Thomas Polednitschek
Thomas POLEDNITSCHEK a étudié la philosophie, la théologie et la psychologie à Bonn, Münster et Munich. Depuis 1884, il exerce comme psychothérapeute en psychologie et depuis 2001 comme praticien philosophique en pratique active propre [eigener Praxis tätig ? qu’est-ce que ça veut dire : qu’il exerce comme praticien philosophique avec une pratique active qui lui est propre (qu’il a inventée ?)]. Depuis 2003 il est membre du Comité directeur de l’Internationalen Gesellschaft für Philosophische Praxis. Signalons parmi ses publications récentes : Der politische Sokrates
Was will Philosophische Praxis? (LIT –Verlag, Münster 2013.
Website : http://www.pppolednitschek.de
Kristof van Rossem
Kristof Van ROSSEM a un Master en Sciences des religions et en Philosophie (KULeuven et UUppsala). Il travaille comme philosophe indépendant. Pendant plus de dix années, il a travaillé pour de nombreuses entreprises, des écoles, des dentistes, des prisonniers, des juges, ainsi que pour l’Etat, en tant que « facilitateur de variations de dialogue philosophique », avec une spécialité dans le dialogue socratique. Il a publié sur la philosophie pratique et sur la didactique de la philosophie. Il travaille comme formateur d’enseignants de philosophie à la KULeuven et enseigne la philosophie et l’éthique à l’Ecole supérieure-Université de Bruxelles (HUB). Parmi ses publications, on peut signaler : « La Vie approfondie. A propos du dialogue socratique », in Diotime. Revue internationale de didactique de philosophie, nr. 39, maart 2009.
Website : http://www.socraticdialogue.be
Livio Rossetti
Livio ROSSETTI a été professeur de philosophie grecque à l’université de Pérouse pendant presque 30 ans. Professeur honoraire depuis 2009, c’est à son initiative que s’est tenu à Chieti en 1981 le Symposium Heracliteum, et que se tiennent les Symposia Platonica depuis qu’il a fondé l’International Plato Society à Pérouse en 1989. Fondateur des rencontres Eleatica en 2004 à Ascea-Elea (SA), des Socratica en 2005 à Senigallia (AN), et de l’association Amica Sofia en 2008 à Rome, il anime depuis ces dates ces rencontres régulières. Il a consacré une grande partie de sa recherche, outre à Platon et Xénophon, à Socrate, aux dialogues socratiques et à la littérature socratique en général, en portant une attention particulière aux questions de stratégie rhétorique, de théorie rhétorique, de logique informelle, de macro-rhetorique et de communication. Il s’est également occupé de l’articulation de la philosophie avec son appréhension aux divers âges de la vie et notamment dans l’enfance. Plus récemment son intérêt s’est focalisé sur les Présocratiques avec de nombreuses publications sur Héraclite, Parménide, Zénon, Empédocle, et sur les questions de législation en Grèce ancienne, dont il a étudié les thèmes d’Hippodamos à Théophraste. Parmi ses dernières publications, on peut mentionner : Le dialogue socratique (Paris, 2011), Filosofia 2 (Milan, 2013), et, en collaboration, Parmenide: suoni immagini esperienza (Sankt Augustin, 2013).
Website : http://www.socratica.eu
Présentation du colloque à l’origine de ce livre

Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?
RÉSUMÉ
Le but de ce colloque international est de déterminer le rôle et le statut de la parole philosophique dans la philosophie pratique antique et moderne en appréhendant de manière transversale certaines dimensions qui relèvent de la parole philosophique telle qu’elle prend forme dans certaines pratiques modernes qui se réclament d’elle. Le regain d’intérêt contemporain pour la philosophie pratique permet de considérer que le temps est venu de tenter de tirer au clair comment les philosophes et les professionnels modernes ont retrouvé le chemin de l’agora et d’entamer une réflexion sur les enjeux philosophiques, éthiques et politiques de la parole philosophique et des pratiques dans lesquelles cette parole prend forme et s’exerce.
Source : CALENDA.
PRÉSENTATION
L’Institut d’Histoire de la philosophie (E.A. 3276) organise en collaboration avec divers partenaires, un colloque international sur le thème « Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?» qui se tiendra à Aix-en-Provence les 7 et 8 décembre 2013.
Le but de ce colloque international est de déterminer le rôle et le statut de la parole philosophique dans la philosophie pratique antique et moderne en appréhendant de manière transversale certaines dimensions qui relèvent de la parole philosophique telle qu’elle prend forme dans certaines pratiques modernes qui se réclament d’elle.
Depuis les années 80 ont émergé, notamment dans les pays de l’Europe du nord, des pratiques philosophiques diverses. Celles-ci visent explicitement le domaine du conseil et de la délibération, aussi bien dans la vie quotidienne, que ce soit au sein de relations entre individus et groupes, ou au sein des organisations tant publiques que privées, ainsi des associations, des collectivités territoriales, des institutions, des entreprises, ou de toute autre forme d’organisation sociale.
La notion de « dialogue socratique » pour désigner certaines de ces pratiques a été forgée en 1922 par le philosophe allemand Leonard Nelson pour mettre en place une pratique qui s’appuie à la fois sur l’exemple des dialogues socratiques antique et sur l’idéal kantien de la philosophie critique. Cette pratique a donné naissance à la Philosophisch-Politische Akademie, académie qu’il a fondée et qui existe toujours. Son élève Gustave Heckmann a explicité les règles de ces « dialogues socratiques » et a introduit dans ces pratiques les principes d’un méta-dialogue qui seront mises en œuvre à une époque plus récente par d’autres philosophes. Gerd Achenbach, en 1980, par la mise en place de ce qu’il appelle la philosophische praxis, va donner ses lettres de noblesse à ces pratiques en mettant en place une activité professionnelle qu’il lie à la formation philosophique. Les différentes pratiques se réclament d’un premier sens de la philosophie ancienne conçue parfois, dans la lignée des travaux de Pierre Hadot, comme « art de vivre ». Ce n’est qu’en 1992 que Marc Sautet reprend en France ces idées et ouvre un cabinet orientée par elles, en reliant la notion de philosophie pratique à celle de Beratung, de conseil individuel relevant d’une direction de pensée philosophique.
Les différentes pratiques que nous venons de décrire sommairement ont trouvé dans un certain nombre de pays une légitimité reconnue et le conseil philosophique se trouve impliqué dans les instances délibératives et les organes décisionnaires, le plus souvent sous la forme de « conversations socratiques ».
L’idée de s’approprier certains concepts philosophiques en les mettant en œuvre dans des pratiques spécifiques de la société civile comme des instances de gouvernance, et notamment la notion de la philosophie comme « art de vivre », et du conseil et de la délibération comme des modalités du dialegesthai socratique, ne manquent pas d’interroger la philosophie, tant sur le plan de l’histoire de la philosophie ancienne que sur le plan de la philosophique pratique moderne.
Cette idée d’une appropriation des pratiques et des concepts antiques met en avant le rôle des acteurs et l’évaluation du poids relatif de l’individuel et du collectif dans les décisions, ainsi que les représentations que ces acteurs ont d’eux-mêmes et du monde, dans les processus de mises en pratique de ce qu’ils considèrent relever de la pensée philosophique. Ces pratiques singulières se donnent pour but la création d’un espace dit « libre » dans lequel peut être mis en œuvre un discours dit de second ordre, qui permet à ceux qui participent à ces « dialogues » ou à ces « conversations » socratiques d’élargir et de transformer la communication en argumentation philosophique. Dès lors, selon les théoriciens des « dialogues socratiques », les rapports interpersonnels s’améliorent dans la mesure où ce qui est visé, ce ne sont pas tant les personnes que les arguments et les valeurs qui y sont impliqués.
Globalement, on peut considérer que les pratiques philosophiques du conseil et de la délibération issues de cette orientation se divisent en deux approches. L’une observe ces pratiques telles qu’elles sont mises en œuvre par les différents praticiens pour en dégager le fond et le sens philosophique. Elle interroge les méthodes, les présupposés et les notions fondamentales de ces pratiques. L’autre porte sur les fondements théoriques et les supports institutionnels qui pourraient légitimer les pratiques, selon l’idée que le cadre de référence théorique du philosophe n’est pas indifférent au type de pratique effectué.
Reste que la référence à Socrate et au dialogue socratique n’est ni innocente ni indifférente. Le dialogue tel que le pratiquait Socrate a été un événement culturel important sinon essentiel. Livio Rossetti, l’un des rares chercheurs à avoir exploré ce sens du dialogue socratique en tant qu’événement culturel, parle même de l’invention d’« un genre littéraire tout à fait nouveau ». C’est de ce « genre » que se réclament ces pratiques philosophiques modernes qui ont donné lieu, surtout aux Pays-Bas et depuis les années quatre-vingt du siècle dernier, à un type spécifique de professionnels que l’on a appelé les « philosophes pratiquants ». L’exemple des Pays-Bas montre que la mise en oeuvre et la supervision de ce type de philosophie pratique nécessitent un ensemble de connaissances et de compétences spécifiques.
Le colloque « Socrate à l’agora. Que peut la parole philosophique ? » voudrait interroger le rôle et le statut du dialogue tel que le pratiquait Socrate au regard des pratiques contemporaines qui s’en réclament comme d’un idéal régulateur pour leurs activités présentées dans le cadre d’une parole philosophique publique. Il s’agira d’évaluer la manière dont ces « philosophes pratiquants » pratiquent ce qu’ils appellent leurs activités philosophiques et comment ils les pensent et il s’agira aussi d’examiner en quoi ces pratiques se distinguent du « genre » sur lequel elles prétendent se fonder.
Cette interrogation permettra de déboucher sur un examen théorique quant à la portée philosophique de ces pratiques, tant dans leur exercice ancien que dans leur exercice moderne, et d’examiner les liens que peuvent entretenir ces pratiques insérées dans la vie sociale contemporaine et se développant en quelque sorte à partir d’elles-mêmes avec la philosophie classique et moderne. Il s’agit donc d’un dialogue entre les « philosophes pratiquants » du « dialogue socratique » (Boele, van Rossem, etc.) et les spécialistes de la discipline philosophique qui s’intéressent au rôle critique de la philosophie dans le mode actuel. À quelles questions philosophiques ces pratiques répondent-elles ? Quelles sont les idées et les méthodes qui guident ces professionnels ? Sont-elles compatibles avec les exigences propres de la discipline philosophique sous sa forme académique ?
Le regain d’intérêt contemporain pour la philosophie pratique permet de considérer que le temps est venu de tenter de tirer au clair comment les philosophes et les professionnels modernes ont retrouvé le chemin de l’agora et d’entamer une réflexion sur les enjeux philosophiques, éthiques et politiques de la parole philosophique et des pratiques dans lesquelles cette parole prend forme et s’exerce.
Source et site web du colloque : http://www.socratealagora.com/
Ma lecture de
Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre :
Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.
Source : MOOR (DE), MIEKE, Avant-propos, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p.13.
Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Et mon bonheur se confirme dans le premier texte de cet ouvrage collectif, «Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé?» par Livio Rossetti.
Cet article prend pour point de départ un double paradoxe. D’une part, il s’ancre sur cette divergence, spectaculaire, existant entre l’habitude que nous avons de penser que Socrate a été le champion du dialogue d’égal à égal, habitude qui, pour nous, Italiens, est liée à l’enseignement de Guido Calogero, et les arguments avancés récemment par un spécialiste sud-américain, Walter Oman Kohan. Kohan suggère en effet presque le contraire de ce que dit Calogero. Il insiste sur le fait que, dans les dialogues aporétiques de Platon — en réalité, ce n’est pas seulement dans le cas de ce groupe de dialogues dits socratiques que cela se produit —, Socrate se révèle souvent incapable d’écouter son interlocuteur, déterminé comme il est à suivre son intuition et à s’opposer sans hésitation (ou presque) à son interlocuteur.
Source : LIVIO, Rossetti, Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé ?, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p.17.
Il me semblait bien qu’on n’est pas dans l’obligation d’être bête et méchant pour coincer à tout prix le client lors d’une consultation philosophique pour le mettre en contradiction avec lui-même et souligner son ignorance en se privant d’une écoute active. Après tout, il s’agit bien d’un dialogue d’égal à égal.
Pour le résumé brièvement, dans les soi-disant dialogues aporétiques de Platon notamment, mais pas exclusivement, on découvre un Socrate très amical, qui s’intéresse à ses interlocuteurs et à leurs idées, au point d’en arriver à établir avec eux une relation amicale et à les encourager à énoncer des affirmations hardies parfois, et parfois même compromettantes. Mais que se passe-t-il ensuite ? Il advient à un moment donné, qui se révèle être le bon moment, Socrate soulève une perplexité — le plus souvent à partit d’un contre-exemple —, puis une autre et encore une autre, et ce faisant il commence à suivre et à développer ses propres idées et à réclamer de son interlocuteur qu’il soit disposé à lui répondre correctement, ce à quoi celui-ci ne parvient pas toujours. En sorte que, peu à peu, la cordialité des débuts s’évanouit, que Socrate durcit davantage ses positions, que l’espace apparemment ouvert aux idées de son interlocuteur se réduit comme peau de chagrin, que celui-ci ne se situe pas sur la même longueur d’onde, bref que les questions soulevées par Socrate se révèle cacher des complexités insoupçonnées et que l’interlocuteur finit par se sentir perdu, ou en tout cas mal à l’aide, au point que souvent il recule et finit par «jeter l’éponge».
Une telle manières de conduire l’entretient (celle qui constitue la deuxième partie de l’échange) a quelque chose d’asphyxiant (Il s’agit bien de quelque chose d’asphyxiant, j’y insiste, et non d’anesthésiant comme on l’a dit parfois. Voir sur ce point mon ouvrage: L. Rossetti, dialogue socratique, «Encre marine», Paris, Les Belles Lettres, 2011, p.241.), ce qui revient à dire que le dialogue, ainsi conduit, n’est que fort peu dialogique, n’est plus authentiquement dialogique ou, tout le moins, que se dessine une différence de taille entre l’attitude amicale du début de l’échange et les modalités passablement agressives dont je viens de parler. Le maître admirable semble se transformer en un maître peu soucieux d’égalité dans l’échange, un maître qui certes n’enseigne pas, mais qui enferme son interlocuteur dans une ou des difficultés que ce dernier n’est pas en mesure de surmonter, du moins pas immédiatement. Kohan observe finalement qui se Socrate procédait bien ainsi et qu’il conduisait ses entretiens de la sorte, ne faut-il pas à tout le moins en conclure que ledit Socrate fut un Janus bifrons, aussi admirable qu’insupportable ?
Source : LIVIO, Rossetti, Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé ?, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, pp. 27-27.
P.S : Janus (mythologie) – Wikipédia — Janus, dieu romain aux deux visages.
Le texte «Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue (Émotion dans le dialogue – Une nouvelle proposition du dialogue socratique intégré) de Laura Candiotto m’a également ravi dès les premières lignes parce qu’il propose de tenir compte des émotions dans le dialogue avec le client en consultation philosophique.
Les citations ci-dessous furent traduites de l’anglais au français par https://www.onlinedoctranslator.com/fr/.
Aristote est connu pour sa théorie rhétorique et pour analyser la relation entre les émotions et la persuasion. On peut soutenir que Platon a été le premier à explorer et à acquérir des connaissances significatives sur cette relation. Par exemple, le Sophiste 230b-230e5 de Platon (le passage du « noble sophisme ») montre clairement le lien entre le niveau logique et le niveau émotionnel que l’on retrouve dans l’elenchus socratique (réfutation). Pour être complète, la purification a également besoin d’un accord psychologique, qui est le résultat de la collaboration avec les émotions, principalement la honte.
Surtout dans les premiers dialogues platoniques, Socrate n’aborde pas seulement la partie intellectuelle de l’âme des interlocuteurs, en audience ou en public, mais il utilise également le canal émotionnel. Ce processus a lieu pour diverses raisons : d’abord pour orienter le dialogue et transmettre un contenu spécifique au public, mais aussi pour accompagner l’interlocuteur à travers une véritable transformation de soi – une transformation ayant le pouvoir d’engendrer un nouveau style de vie.
En d’autres termes, Platon suscite la collaboration des sphères rationnelle et émotionnelle afin d’inciter les citoyens à poursuivre un style de vie philosophique, changeant ainsi leurs modes de vie, leurs valeurs et leurs modèles.
Ainsi, les émotions permettent la constitution de l’identité dans la dimension cognitive intersubjective parallèlement à une transformation de soi. Ceci est possible grâce à leur caractère médiateur : les émotions ne sont pas des aspects irrationnels mais des instances médiatrices entre l’irrationnel et le rationnel. En d’autres termes, ils sont cruciaux pour le bien-être harmonieux de l’individu – et de la polis – qui est à la recherche de la juste composition. Lorsqu’elles sont correctement orientées, les émotions – grâce à la collaboration avec la composante rationnelle – sont la force motrice qui conduit l’âme à la découverte de la vérité. Si toutefois les émotions sont corrompues et ne sont pas régies par la partie rationnelle de l’âme, elles conduisent l’âme à commettre les plus grands méfaits (dans cette perspective, l’analyse de l’âme du tyran menée dans la République est exemplaire).
Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, pp. 79-80.
P.S. : Polis – Wikipédia.: «En Grèce antique, la polis (en grec ancien πόλις / pólis ; « cité » dans l’étymologie latine « civitas » ; au pluriel poleis) n’est pas une cité-État, le mot État étant anachronique, mais une communauté de citoyens libres et autonomes(1), le corps social lui-même, l’expression de la conscience collective des Grecs(2).»
(1) Le mot grec polis a donné le mot politique (politics en langue anglaise) : dans la Grèce antique, les politai (citoyens) étaient les acteurs de la vie politique.
(2) Louis Gernet, Les débuts de l’hellénisme, Les Grecs sans miracle, Paris, 1983
Laura Candiotto nous lance sur la piste d’une adaptation contemporaine de l’ancien dialogue socratique.
Cette interprétation du rôle des émotions permet de penser la philosophie comme un mode de vie, comme une pratique visant à la transformation et à l’amélioration à la fois du philosophe et de son contexte de vie, grâce non seulement à des « outils pour penser » mais aussi à « outils pour ressentir ».
Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p. 80.
C’est pour ces raisons que j’expérimente depuis quelques années une forme spécifique de dialogue socratique, que je définis comme « intégrale ». Le dialogue socratique contemporain devrait assumer une vision intégrale de la pratique philosophique, selon laquelle les émotions ne sont pas seulement considérées comme l’antithèse de la rationalité mais comme des éléments constitutifs de l’être humain, travaillant constamment avec la raison dans les divers processus de recherche.
Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p. 82.
Selon Laura Candiotto, «une méthode philosophique incapable d’intégrer le niveau émotionnel risque de perdre en efficacité».
Lors d’une expérience de consultation philosophique, mes émotions furent durement réprimées. Je me suis prêté au jeu jusqu’à ce que je me bute à la rigidité du philosophe praticien. Dans ce contexte, l’arrivée d’une considération des émotions dans le cadre d’un dialogue en consultation philosophique me plaît beaucoup. Depuis ma lecture de «L’intelligence émotionnelle» de Daniel Goleman, au cours de laquelle j’ai pris connaissance des travaux du médecin, professeur de neurologie, neurosciences et psychologie Antonio Damassio à savoir que la raison pure ne peut grand chose ou que le raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions pour prendre une décision, ma perception du rôle des émotions a changé radicalement. En philosophie, je parle désormais de l’ÊTRE SENSIBLE et l’ÊTRE RAISONNÉ à prendre en considération comme étant complices.
J’accorde à ce livre 3½ étoiles sur 5
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

DOSSIER
Philothérapie
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
Article # 16
La philosophie, un art de vivre
Collectif
Sous la direction de Jean-François Buisson
LES AUTEURS
Laurence Bouchet, philosophe praticienne
Michel Maxime Egger, sociologue, écothéologien
Fernando Figares et Laura Winckler, spécialistes en philosophie comparée
Maël Goarzin, doctorant en philosophie antique
Jacqueline Kelen, écrivaine
Xavier Pavie, philosophe, écrivain
Fernand Schwarz, anthropologue, philosophe et écrivain
Bertrand Vergely, essayiste, agrégé de philosophie
ISBN : 978-2-88295-901-0
Éditions Cabédita, Suisse, 2021, 140 pages
Cet article présente mon point de vue au sujet du livre« La philosophie, un art de vivre».
Dans un premier, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.


Quatrième de couverture
S’il est une discipline qui peut nous aider à vivre dans un monde désormais volatile, incertain, complexe et ambigu, mais aussi à construire l’avenir sur des bases plus sûres et plus stables, c’est bien la philosophie. Mais une philosophie qui aura retrouvé sa vocation première, celle d’être de nouveau un «mode de vie» étroitement lié à la réflexion philosophique, une façon plus sage d’être au monde, plus en lien avec les valeurs éthiques et spirituelles fondamentales, plus juste et respectueuse de l’environnement, plus favorable à l’épanouissement de l’individu et de la civilisation.
Ce livre est une contribution au renouveau de la philosophie comme art de vivre, mouvement lancé plus particulièrement par Pierre Hadot.
Nous avons réuni ici plusieurs auteurs, dont nous savons l’importance qu’ils accordent à une certaine manière de vivre dans leur propre existence, afin qu’ils partagent avec nous la richesse de leurs idées et de leurs expériences..
Source : Éditions Cabédita.
Table des matières
PRÉFACE
Jean-François Buisson
LA VOIE DE L’HOMME NOBLE
Jacqueline Kelen
La Force
La Prudence
La Tempérance
La Justice
PHILOSOPHIE ANTIQUE ET EXERCICES SPIRITUELS.
Fernand Figares et Laura Winckler
Rencontrer notre vie intérieure
Pourquoi des exercices spirituels dans les écoles de philosophie ?
Le but de la philosophie : une bonne entente
Les trois axes de la philosophie
La pratique de l’éthique : apprendre à vivre
La pratique de la logique : apprendre à dialoguer
La pratique de la physique : apprendre à mourir
Importance de la vie philosophique
DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE : VIVRE EN STOÏCIEN AUJOURD’HUI
Maël Goarzin
Le stoïcisme de l’Antiquité tardive à l’époque moderne
Le stoïcisme contemporain
Le stoïcisme comme manière de vivre
S’exercer quotidiennement
VIVRE NOTRE SPIRITUALITÉ AUJOURD’HUI
Fernand Schwarz
D’où vient cette difficulté à changer ?
Dépendre de l’extérieur ou découvrir notre profondeur
La vie intérieure se cultive
L’esprit : l’élévation de la vie
Les trois clés de la vie spirituelle : silence, vide, immobilité
Le silence
Le vide
L’immobilité
Transmuter nos fragilités par la pratique
DIALOGUE SOCRATIQUE EN PHILOMOBILE
Laurence Bouchet
Ateliers de pratique philosophique
Gagner contre soi-même, un certain rapport au langage
La Philomobile dans la cour de l’école
Philosopher ou rencontrer l’altérité
Travailler sa pensée
Socrate au XXIe siècle ?
L’IMAGINATION PEUT-ELLE ÊTRE UN EXERCICE SPIRITUEL CONTEMPORAIN ?
Xavier Pavie
Comprendre l’imagination
Trois formes d’imagination
Les enjeux d’une maîtrise de l’imagination
L’imagination comme exercice spirituel contemporain
L’imagination chez les Anciens
Les formes d’imagination comme exercice spirituel
L’imagination-mémoire
L’imagination-combinaison
L’imagination créatrice
L’imagination et les nouveaux exercices spirituels
LA SOBRIÉTÉ JOYEUSE POUR SORTIR DU CONSUMÉRISME
Michel Maxime Egger
Nécessaire changement de paradigme
Qui suis-je ?
Faux moi consommateur
De l’individu à la personne
Quel est mon désir ?
Promesses illusoires
Vers la sobriété joyeuse
De quoi ai-je peur ?
Angoisse du manque et de la mort
Vers une conscience d’abondance
Le dehors et le dedans
ÊTRE LA PHILOSOPHIE
Bertrand Vergely
Une question
Une responsabilité
Un combat
Un travail
Un engagement
Un rêve
Une communion
Une inspiration
Une aventure
Extrait
PRÉFACE
Il est temps de prendre conscience qu’une science privée de réflexion et qu’une philosophie purement spéculative sont insuffisantes.
Science avec Conscience, Edgar Morin, Éd. Seuil.
De nos jours, la philosophie reste considérée comme une discipline universitaire, abstraite, réservée à une élite intellectuelle. Pourtant, dans son berceau de la Grèce antique, elle était d’abord philosophia, amour de la sagesse. Et cette quête de sagesse se traduisait par une certaine manière de vivre en accord avec les principes issus de la réflexion philosophique.
Elle consistait en premier lieu à réfléchir, bien entendu, à connaître, mais cette connaissance n’était pas la finalité de l’exercice. En effet, à quoi peut bien servir une connaissance si elle ne nous est pas utile dans la vie quotidienne ?
« Les philosophes de l’Antiquité grecque et romaine, écrit Pierre Hadot (Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Pierre Hadot, Éd. Payot.), célèbre historien de la philosophie antique, n’étaient pas avant toute chose des faiseurs de livres. En écrivant, ils travail-laient en fait à changer leur regard sur le monde, sur eux-mêmes et sur leurs sentiments, afin de modifier leur propre existence (…). Même leurs spéculations les plus abstraites (en physique, en métaphysique, en astronomie) étaient destinées à comprendre pour mieux agir, et non pas à connaître pour connaître. »
La première finalité de la philosophie consiste à lever les voiles du mystère de la vie, à connaître et à comprendre les lois de l’uni-vers, et à se connaître soi-même. La seconde, à nous donner les clés pour vivre en accord avec le produit de la pensée, nous amenant à plus d’harmonie avec la nature et de respect de ses lois afin de réaliser notre destin d’être humain.
Les philosophes de l’Antiquité étudiaient en priorité l’univers, cherchant à en comprendre non seulement le fonctionnement, mais son sens, son origine et sa finalité. La question du « pour-quoi » primait sur celle du « comment ». Pourquoi vivre pour, ensuite, savoir comment vivre.
Ils partaient du principe que la raison de la partie était à trouver dans la raison du Tout. Le sens de l’existence humaine se dévoile dans la logique évolutive de la Nature elle-même. La philosophie était alors une école de la vie avec la sagesse comme horizon.
Et de quoi a-t-on le plus manqué dans ces derniers siècles si ce n’est d’un peu de sagesse !
PHILOSOPHER OU VIVRE AVEC PHILOSOPHIE
Ainsi s’agissait-il moins de philosopher que de vivre avec philosophie. Il n’y avait pas de philosophie sans vie philosophique. On reconnaissait un philosophe à sa façon de se conduire conformément à une éthique de l’existence. Comme le dit Plutarque, « c’est la pratique de vie quotidienne de Socrate qui est sa vraie philosophie ».
Que s’est-il passé pour que la philosophie, d’abord amour de la sagesse, se soit réduite à un pur exercice de pensée et de langage qui n’incite plus à vivre sagement, qui ne guide plus nos vies pour qu’elles soient meilleures ?
Pierre Hadot nous explique l’histoire de la rupture entre la vie philosophique et le discours philosophique.
« Avec le Moyen Âge, on assiste à une séparation radicale du mode de vie philosophique (qui fait partie désormais de la spiritualité chrétienne), et du discours philosophique, qui devient un simple outil théorique au service de la théologie (…). La philosophie se réfugie dans les universités où il ne s’agit plus, comme dans l’Antiquité, de former des hommes, mais des professeurs qui formeront à leur tour d’autres professeurs. »
Rupture entre langage et réalité
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.)
On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.
Par ailleurs, le mythe du Progrès pouvait-il s’embarrasser de valeurs morales et spirituelles ? Dans un monde dominé par les appétits et les intérêts, dont la finalité s’est réduite au confort matériel et à la satisfaction des plaisirs immédiats, quelle aurait été la place de la sagesse, des vertus et de la morale ?
Aujourd’hui, le paradigme moderne s’épuise avec l’effondre-ment de nos utopies et des idéologies dominantes. Nous entrons dans une nouvelle époque, qui appelle une vision renouvelée du monde. Si nous sommes passés d’un paradigme religieux à un paradigme scientifique, c’est peut-être à la philosophie de nous inspirer celui de demain.
Changer de paradigme
C’est notre vision du monde, la conception que nous avons de la nature mais aussi de l’être humain et de sa place dans l’univers qui déterminent nos actions, nos préoccupations, nos finalités existentielles. En effet, si la nature n’est qu’un objet de prédation, sans vie, sans âme, sans destin, nous ne sommes alors, nous-mêmes, que des consommateurs de biens matériels voués uniquement à rechercher un maximum de confort, à nous reproduire et à mourir à la fin sans que tout cela n’ait aucun sens transcendant.
Il est donc essentiel d’élargir la représentation que nous nous faisons du monde, de notre place ici et de notre destinée…
« Il convient d’aller aux racines des problèmes, qui sont de l’ordre de l’être et de la culture pour inventer un nouveau paradigme », nous dit Michel-Maxime Egger (page 104), de revenir sur les définitions de quelques notions essentielles : qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? L’existence a-t-elle une finalité ? À quoi sert-il de vivre ? L’évolution a-t-elle un sens ? Quel est le mystère de la vie ? Quelles devraient être nos véritables priorités ?
Là, la philosophie joue pleinement son rôle. Elle est une aide inestimable, à plusieurs titres.
Elle nous apprend à penser, nous pousse à réfléchir, à discerner, à accoucher les esprits (Laurence Bouchet, page 69). Elle nous ouvre l’accès à la vie intérieure et à vivre la spiritualité avec naturel (Fernand Schwarz, page 58). Elle nous fait découvrir les dimensions insoupçonnées de notre propre nature, la nécessité d’une vie morale et la puissance des vertus (Jacqueline Kelen, page 12).
Elle est une véritable école de vie qui nous exhorte à un perfectionnement de nous-mêmes à travers la pratique d’exercices quotidiens inspirés de ceux proposés par les stoïciens, par exemple (Fernand Figares et Laura Winckler, page 25, et Maël Goarzin, page 42), ou par l’exercice de l’imagination (Xavier Pavie, page 85), si nécessaire pour réinventer le monde et faire fructifier
la créativité. Au fond, « la philosophie peut être la vie-même » (Bertrand Vergely, page 122).
Repenser la philosophie
Comme le dit Roger-Pol Droit en parlant de Pierre Hadot : « Depuis une quarantaine d’années, il transforme en profondeur notre conception de la philosophie. »
Il n’est pas le seul à remettre en question la philosophie, mais il reste que réactualiser la philosophie comme mode de vie aujourd’hui n’est pas chose évidente.
Mais le mouvement est en marche et nous ne pouvons que nous réjouir des multiples initiatives qui fleurissent un peu par-tout avec un succès grandissant : philosophie pour enfants dans les écoles, consultations philosophiques, ateliers de dialogue philosophique, écoles de philosophie pratique à la manière classique…
Oui, la philosophie comme art de vivre est non seulement possible aujourd’hui, mais elle est devenue essentielle pour affronter les défis à venir et pour, simplement, nous aider à retrouver le chemin ascendant de notre évolution comme êtres humains en devenir. L’amour de la sagesse a perduré…
Jean-François Buisson
Philosophe humaniste
Formateur en philosophie appliquée
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Ma lecture de
La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Rupture entre langage et réalité
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.)
On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.
(Lévis, Québec, le 24 octobre 2021) Lors des mes études au sujet des motivations dans les années 1990, j’ai appris que la communication professionnelle prenait place et lieu de l’action, notamment dans les annonces (conférences presse) impliquant des politiciens et des hommes d’affaires. Annoncer la construction d’un bâtiment, ce n’est pas la construction du bâtiment. Or, politiciens et hommes d’affaires prennent pour acquis que l’annonce de la construction d’un bâtiment s’inscrit comme une étape concrète de l’action même de construire. Le bon peuple sait fort bien, par expérience, qu’une annonce ne demeure qu’une annonce et que même la pelletée de terre ne débouche pas toujours sur l’action annoncée. C’est dire : «Nous avons agit en annonçant». Ça ne tient pas la route. Pour retrouver cette information, on se référera à l’édition de 1981 de «Les Motivations» de la Collection Que sais-je aux Presses universitaires de France (PUF) sous le plume de Alex Mucchielli.
Le phénomène observé en philosophie où le discours devient une fin en soi s’apparente un peu à cette analyse des motivations. Dans sa préface de «La philosophie un art de vivre», Jean-François Buisson cite Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise: «Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même.» Évidemment, l’expression par le langage peut tout à fait être une partie de la vie elle-même, voire une partie importante, mais la vie ne saurait se limiter à l’expression par le langage. Si nous parlons tous beaucoup lorsque l’occasion nous est donnée de sortir de notre solitude, nous savons fort bien qu’il y a une grande différence entre «ce que je dis» et «ce que je fais», à un point tel que je prends pour vrai ce que je dis uniquement parce que je le pense. Mais j’ai déjà bondé en ce sens dans le tout premier article de ce dossier.
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Dans le livre «La philosophie, un art de vivre», quatre mots/expressions reviennent souvent : vertus, exercices spirituelles, Dieu et âme. Dans la culture québécoise où s’inscrit dans notre histoire la répression et la domination du peuple et des politiques par le religieux catholique, ces mots/expressions souffrent d’une très mauvaise réputation, du moins, chez les plus vieux. Et ces derniers se font un devoir de le rappeler aux jeunes afin qu’ils soient vigilants face à toutes religions et à tous les Dieux. Même nos manuels d’histoire du Québec en conserve la mémoire d’une édition à l’autre. Le Québec fut une véritable théocratie et les conséquences se font sentir tout aussi bien aujourd’hui qu’hier. Les médias d’information ne manquent pas de mettre en vedette toutes nouvelles dénonciations des conséquences qui nous rattrapent sans cesse depuis plus de 50 ans. On découvre encore aujourd’hui des cimetières près des pensionnats où des jeunes des Premières Nations furent enterrés en cachette. Alors, la référence à la religion et à Dieu dans les ouvrages de philosophie populaire me rebute d’entrée jeu, même si mon devoir serait de faire la part des choses. Pour l’instant et pour moi, la philosophie est athée ou n’est pas philosophie. Les religieux catholiques québécois ont même corrompus l’idée des vertus à force de chantage et de menace d’aller en enfer. Parlant de vertus, Jacqueline Kelen écrit :
Pour simplifier, je résumerai en disant que la Force réunit le courage et la volonté, la Prudence, la clarté de l’esprit et le discernement, la Tempérance, la modération et la paix de l’âme, et la Justice la rectitude et la Vérité.
KELEN, Jacqueline, Le voie de l’homme noble, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 17.
Je ne peux pas vraiment s’opposer à ces vertus, en mots et en actes, du moins délibérément et consciemment. Elles demeurent à mes yeux un idéal, une visée, à exprimer concrètement dans de la vie quotidienne du philosophe. Un seul mot me cause problème : «Vérité». Je ne l’accepte que par opposition à «Mensonges» et, encore là, que du bout des lèvres. Utiliser ce mot dans un livre de philosophie populaire s’en prendre garde aux références des lecteurs ne me semble pas prudent.
VÉRITÉ (nom commun)
1 – Caractère de ce qui est conforme à la réalité.
2 – Proposition, jugement ou croyance qui est vraie.
3 – Réalité profonde d’une chose, par opposition à ses manifestations superficielles.
EXEMPLES(S)
1 – La vérité d’une proposition scientifique est parfois difficile à établir.
2 – C’est une vérité bien admise que les poules ne poussent pas sur les arbres.
3 – La vérité du capitalisme, c’est l’exploitation.
TERME(S) ASSOCIÉ(S)
correspondance, faux
REMARQUE
La définition de “vérité” est controversée. Il n’y a d’accord ni sur la nature du concept, ni sur la façon de le penser. Même la définition précédente , pourtant très classique, ne fait pas consensus. Ceux qui tendent à l’accepter ne s’accordent pas sur sa formulation précise ou ses implications. “Qu’est ce que la vérité ?” reste une question ouverte. Difficultés philosophiques mises de coté, la “vérité” est une notion très courante. Son usage est peut-être inévitable, en dépit des incertitudes philosophiques.
Source : Dicophilo.
Selon moi, la vérité n’est pas un concept sûre en raison de son appropriation par tout un chacun. «À chacun sa vérité» finit-on par affirmer, comme «À chacun son opinion». Je crois que la vérité ne peut pas exister sans le doute qui doit l’accompagner. Il ne faut rien prendre pour acquis. En science, du moins en épistémologie des sciences, en parle rarement de la vérité mais plus souvent et généralement de connaissance et cette dernière se construit sur le «déjà su». La connaissance n’est vraie que le temps qu’arrive une autre connaissance qui l’anéantisse. À mes yeux, il n’y a pas de vérité immuable, universelle. Admettre une vérité va à l’encontre de l’ouverture d’esprit nécessaire autant en philosophie que dans la vie quotidienne de chacun.
Qui plus est, la vérité est associé par Jacqueline Kelen à la vertu de la Justice. L’usage des deux mots en association donne aux lecteurs à percevoir dans l’instant ce qu’il connaît de la justice, c’est-à-dire le système judiciaire dont nous sommes découragés pour son manque apparent de justice. Nous savons que le système judiciaire ne rend pas la vérité. Le référence première au pouvoir judiciaire impose la prudence aux philosophes. Bien sûr, il s’agit de la vertu de la Justice dans notre vie. Mais nous ne rendons pas la Vérité parce que nous pratiquons la justice.
La pratique des vertus, dont les quatre principales viennent d’être exposées, peut sembler austère voire rebutante à nombre de gens parce qu’elle est exigeante et demande le meilleur de chacun. Aussi, les Grecs, suivis par les Romain, ont-ils ajouté la vertu plus souriante de l’amitié qui est émulation vers le Souverain Bien, soutien et compagnonnage affectueux. Tous, de Socrate à Plotin en passant par Cicéron et Sénèque, témoignent de cette délicate et chaleureuse vertu, ce «soleil de l’amitié».
KELEN, Jacqueline, Le voie de l’homme noble, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 23.
Il ne faut pas que le philosophe en devenir se retrouve devant une montagne qu’il n’en finit plus de gravir et, une fois au sommet, se retrouve devant une autre montage à conquérir et ainsi de suite. Le travail sur soi ne doit pas être une montagne qui en cache une autre. Soutenir que « La pratique des vertus, (…), peut sembler austère voire rebutante à nombre de gens parce qu’elle est exigeante et demande le meilleur de chacun » témoigne certainement d’une certaine honnêteté mais on s’approche ici d’une approche qui s’apparente au développement personnel où le moi se dresse comme une montagne à escalader, souvent dans la souffrance.
Celui qui pratique la vertu de justice bannit tout ce qui relève du mensonge, de la fraude, de la corruption, de la dissimulation et de la trahison, il rejette le vol, l’imposture et la délation, la duplicité et le parjure. Vivre selon la Justice, c’est éviter toute compromission, tous les petits arrangements et aménagement de la conscience. Un homme juste s’avère droit, loyal, intègre en toutes circonstances, personne ne peut l’acheter ni le détourner de sa voie morale
KELEN, Jacqueline, Le voie de l’homme noble, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 22.
L’expression «exercice spirituelle» demeure assimilée à la religion au Québec.
En outre, le terme «spirituel» ne doit pas être compris dans le sens «religieux«», les exercice religieux n’étant qu’un type, particulier, d’exercice spirituel. Les «exercices spirituels» ne sont pas non plus des «exercices moraux», car ces derniers pourrait se limiter à un certain code de bonne conduite. Comme P. Hadot l’a clairement exprimé: «Le mot spirituel permet bien de faire entendre que ces exercices sont l’œuvre non seulement de la pensée, mais de tout le psychisme de l’individu.»
FIGARES, Fernando, WINCKLER, Laura, Philosophie antique et exercices spirituels, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 28.
Exercice spirituel
Pierre Hadot donne un sens philosophique et non religieux au terme : il s’agit pour lui d’« une pratique volontaire, personnelle, destinée à opérer une transformation de l’individu, une transformation de soi »(2). Il rapproche la notion de celle de « montage psychique » chez Raymond Ruyer(3). Pour Hadot, les pratiques stoïciennes de « préparation aux difficultés de la vie », que sont la maladie, la pauvreté, l’exil, sont des exercices spirituels. Un exemple d’exercice est de « se préparer par la pensée à leur éventualité », c’est-à-dire l’anticipation mentale de ces difficultés(2).
Hadot cite aussi les épicuriens avec leurs pratiques de « l’examen de conscience, […] l’aveu des fautes, la méditation, la limitation des désirs »(2). Pour Hadot, les exercices spirituels constituent la philosophie elle-même, et ne sont pas de simples ajouts au discours abstrait.
Il écrit en effet dans son volume sur Wittgenstein que la notion d’exercice spirituel « me servait à désigner […] une activité, presque toujours d’ordre discursif, qu’elle soit rationnelle ou imaginative, visant à modifier, en soi ou chez les autres, la manière de vivre et de voir le monde »4. Mais Hadot précise que le choix de cette expression « n’est peut-être pas heureu[x] »(4).
Source : Exercice spirituel, Wikipédia.
NOTES
(2) Hadot 2001, p. 145.
(3) Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Paris, Fayard, 1974, ch. 21-22.
(4) Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Paris, Fayard, 1974, ch. 21-22.
L’idée de travail sur soi va plus loin avec Laurence Bouchet qui parle ni plus ni moins de « gagner contre soi-même» :
Qu’est-ce que ça veut dire gagner contre soi-même ? Nous avons tous une tendance à protéger nos certitudes. Aussi, dès qu’elles sont questionnées, souvent nous réagissons très rapidement face à ce que nous percevons comme une attaque. Il y a là quelque chose d’instinctif, nous voulons nous défendre parce que nous nous sentons menacés.
Très souvent nous agissons sans réfléchir, poussé par une émotion, donc par une sorte de mécanisme déterminé, comme si nous n’avions pas d’autre choix que de faire ce que nous faisons. Or gagner contre soi-même, ces gagner contre ces mécanismes rigides en nous, c’est gagner en souplesse et donc en liberté.
BOUCHET, Laurence, Dialogue socratique en Philosophie, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 73.
Dans le domaine de l’étude du comportement, on parle de « mécanismes de défense » et de « réactions involontaires » depuis des décennies. Et on parle aussi de contourner les mécanismes de défense avec une « approche indirecte » afin de ne pas les éveiller. Je crois que les philosophes praticien auraient avantage à se mettre au parfum des études du comportement. Il n’est pas question ici des récentes découvertes en neurosciences qui confirment l’Erreur de Descartes mais des travaux ayant commencés dans les années 1930, notamment sur le rapport entre les motivations et le comportement. Ils pourraient ainsi éviter la confrontation avec la méthode dialectique.
La dialectique n’est pas le savoir, mais la méthode qui permet d’y parvenir. Socrate nous donne le courage d’affronter nos propres ignorances en jalonnant le chemin. Le savoir est au cœur du chemin. C’est le dialogue qui s’instaure qui fera apparaître la vérité. À travers la pratique dialectique, Socrate nous invite à participer à un véritable processus alchimique.
Comme l’œuvre alchimique, la dialectique connaît trois phases :
- l’examen de conscience : l’observation consciente de nos actes et pensées.
- la réfutation des préjugés (phase critique ou l’on passe en revue les actes et les pensées pour en vérifier leur validité).
- la maïeutique, l’art de s’accoucher soi-même. Lorsque les prises de consciences sont acquises, on meurt à une partie de nos mauvaise habitudes, il y a une renaissance, d’un moi plus authentique.
FIGARES, Fernando, WINCKLER, Laura, Philosophie antique et exercices spirituels, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, pp. 36-37.
Il se trouve des philosophes praticiens faisant de la dialectique un dogme. Ils recherchent l’affrontement avec leur client avec une certaine violence et un réel manque de respect de l’Être sensible à abattre, à réduire au silence. Une fois l’Être sensible au cimetière, ils espèrent que l’Être raisonné va tout simplement prendre le dessus. Or l’Être raisonné a besoin de l’Être sensible, d’un coup de pouce des émotions. Il faut donc composer avec les deux Êtres, le sensible et le raisonné, sans quoi tout ce dialogue socratique pur ne demeure qu’un simple jeu avec l’Intellect.
Travailler à concentrer sa pensée, c’est aussi apprendre à y ouvrir un vide qui sera pénétrable à ce que nous allons accueillir : une idée nouvelle, une question inattendue, une autre perspective. C’est apprendre à désapprendre, à ne pas nous laisser encombrer par ce que nous savons ou croyons savoir, à pratiquer l’ignorance comme nous y pousse Socrate par ses questions. Ces dernières crèvent les bulles d’opinions suffisantes dans lesquelles nous avons tendance à nous enfermer.
BOUCHET, Laurence, Dialogue socratique en Philosophie, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 80.
On vit dans un monde où l’opinion règne en roi et maître. Ce n’est pas en mettant à l’épreuve l’opinion elle-même, une opinion donnée, que la personne va nécessairement apprendre à désapprendre. Il faut remonter à la racine même du problème : le système de pensée qui fomente ou adopte les opinions d’une personne. Le sujet est donc la pensée elle-même, plutôt que l’opinion.
Laurence Bouchet écrit :
À la fois penser et penser ce que l’on pense, c’est le propre de la conscience humaine : prendre du recul avec elle-même.
BOUCHET, Laurence, Dialogue socratique en Philosophie, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 80.
Xavier Pavie demande : «L’imagination peut-elle être un exercice spirituel contemporains ?». À la lecture du texte de Xavier Pavie, je me suis souvenu du livre «Créativité : l’imagination constructive» de Alexander Faickney Osborn publié en 1978 chez Dunod.
Alex Osborn
Alex Faickney Osborn ( – ) est un publicitaire américain, fondateur en 1919, avec Bruce Fairchild Barton et Roy Sarles Durstine, de l’agence de publicité américaine BDO qui, en fusionnant avec la George Batten Company, devient BBDO en 1928. À la faveur de cette fusion, il assume la vice-présidence exécutive de BBDO jusqu’à sa retraite en 1960.
Il a conçu le brainstorming (remue-méninges en français), technique d’idéation de groupe qu’il a lancée en 1940 pour promouvoir, avec succès, son agence auprès de ses clients et de ses futurs clients éventuels1.
Il en dévoile la recette et les quatre règles de base en 1948 dans son livre Your Creative Power. How to Use Imagination to brighten life, to get ahead2, livre plutôt orienté vers la créativité humaniste de développement personnel. Il y donne l’origine du mot brainstorming : les participants appelaient ces réunions créatives des brainstorm sessions parce qu’on s’attaque à un problème.
Avec Sidney Parnes (en), Alex Osborn a fait évoluer la méthode du brainstorming vers une méthode plus complète et plus structurée, le Creative Problem Solving.
Xavier Périe présente l’imagination « comme un réflexe » qui nous déconnecte du réel.
Mais en tout état de cause, l’imagination réussit à nous écarter de ce à quoi nous avons à faire face. Cette déconnection du réel est effectuée comme un réflexe, ainsi que nous le disions précédemment, sans qu’elle soit nécessairement maîtrisée ou dirigée, en conséquence de quoi, à propos d’une même situation, notre imagination peut nous emmener où elle le souhaite en fonction de nos craintes et de nos peurs. Comme au contraire, elle peut nous emmener vers plus de sérénité et de contrôle de soi, y compris dans la formulation de solution. La proposition d’une imagination comme exercice spirituel pourrait prendre sens dans cette reprise en main de l’orientation de notre imaginaire.
PAVIE, Xavier, L’imagination peut-elle être un exercice spirituel contemporains ?, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 88.
Je ne crois pas que l’imagination agissent comme un réflexe. L’imagination est plutôt une faculté. À mon humble avis, monsieur Pavie se rapproche un peu trop de la «pensée positive» de la psychologie en souhaitant une «imagination positive». Mais cela peut convenir à certains.
L’Encyclopédie philosophique
1. Qu’est-ce que l’imagination?
(…)
Quoi qu’il en soit, on peut dire qu’aujourd’hui, il existe un certain consensus chez les chercheurs en philosophie de l’esprit pour définir l’imagination. L’imagination est une attitude mentale d’un type bien particulier. Elle ne consiste pas à croire ou à percevoir quelque chose, mais à entretenir une sorte de « pseudo-croyance » ou de « pseudo-perception ». Lorsque j’imagine un arbre, je ne le perçois pas avec mes cinq sens, mais je procède à une sorte de simulation « dans ma tête ». De même, lorsque j’imagine qu’un animal dangereux est caché derrière un rocher, je ne crois pas que c’est réellement le cas ; je suis plutôt en train faire comme si c’était le cas (et je n’ai pas forcément d’image mentale de l’animal dangereux). On pourrait donc définir l’imagination comme la faculté de simuler certains états mentaux tels que les perceptions ou les croyances.
(…)
2. À quoi sert l’imagination?
Pourquoi imaginons-nous? On peut bien sûr le faire pour le plaisir : c’est le cas avec l’immersion narrative, lorsqu’on se plonge dans un roman ou dans un film. Mais cet usage hédoniste n’est probablement pas celui qui explique l’origine de l’imagination comme faculté cognitive. Du point de vue évolutionnaire, quel avantage peut-il y avoir à imaginer? Karl Popper (2001, p. 146) remarquait que la pensée a ceci de supérieur à la sélection naturelle qu’elle permet « d’envoyer ses hypothèses mourir à sa place. » Or, comme capacité à simuler, l’imagination permet justement de se projeter hors de la réalité perçue et d’explorer des possibilités en toute sécurité. Dans la mesure où cela nous apporte des informations et enrichit notre connaissance (Gibert 2014), on peut dire que l’imagination possède alors une fonction « épistémique » (du grec « épistémè », qui signifie « connaissance »).
(…)
3. Peut-on faire confiance à l’imagination?
(…)
Le philosophe britannique Timothy Williamson (2010) remarque pour sa part que nous n’avons de toute façon guère le choix : même s’il ne faut pas s’y fier aveuglément, la simulation imaginative demeure indispensable lorsqu’il s’agit de s’émanciper du ici et du maintenant. Cela implique enfin, explique-t-il, que les expériences de pensée des philosophes peuvent être réellement utiles :
« Dès lors qu’on reconnaît l’imagination comme un moyen normal d’apprendre, l’utilisation par les philosophes contemporains d’une telle technique peut être vue comme une application tenace et extraordinairement systématique de notre appareil cognitif ordinaire. Il reste beaucoup à comprendre sur la fonction de l’imagination comme moyen de connaître – mais si elle n’avait pas fonctionné, nous ne serions pas là pour nous poser la question » (Williamson, 2010, nous traduisons).
Source : Gibert, Martin (2016), «Imagination (GP)», dans Maxime Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, consulté le 25 octobre 2021, https://encyclo-philo.fr/imagination-gp
Le texte «La sobriété joyeuse pour sortir du consumérisme» signé par Michel Maxime Egger est un bel exemple de la philosophie appliquée à vie de tous les jours en ce qu’il se prononce sur un sujet d’actualité. Ce type d’approche de la philosophie rejoindra un lectorat, un auditoire ou un client en consultation suivant un centre d’intérêt particulier. On s’attend à de telles interventions ciblées de la part des philosophes de la vie quotidienne. Le défi : susciter l’amour de la sagesse.
Le dernier texte de cet ouvrage collectif s’intitule «Être la philosophie» sous la plume de Bertrand Vergely.
La philosophie ne laisse rien passer. Ou c’est philosophique ou elle ne l’est pas. Kant explique qu’il existe une soif de la pensée qui attend d’être comblée. Cette soif, il l’appelle l’intérêt supérieur de la pensée. L’esprit attend de pouvoir moralement comprendre. Il réclame l’intelligence complète du monde, de l’homme et de la vie. Quand il n’est pas satisfait, il se sens frustré. Il a un sentiment d’ennui et de vide ou, à l’inverse, il a sentiment de colère. C’est l’esprit qui trépigne, Il réclame ses droits.
VERGELY, Bertrand, Être la philosophie, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 128.
Certains textes de ce livre sont formatés dans le style des livres de psychologie en développement personnel. Faites ceci, faites cela, le matin, le midi et le soir… Le tout parsemé de métaphores poétiques. Ce n’est pas mauvais en soi mais ces quelques textes ne me conviennent pas. Je suis tout de même content de ma lecture de ce livre.
J’accorde à ce livre 3½ étoiles sur 5
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

DOSSIER
Philothérapie
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
Article # 15
La philosophie comme manière de vivre
Pierre Habot
Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson
Le livre de poche – Biblio essais, 2004, 280 pages
ISBN :978-2-253-94348-8
Albin Michel, 2001, 280 pages
Cet article présente mon point de vue au sujet du livre« La philosophie comme manière de vivre».
Dans un premier temps, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.


Quatrième de couverture
Qu’il traitent de Marc Aurèle ou de Plotin, du stoïcisme ou de la mystique ; avec une érudition toujours limpide, ils montrent que, pour les Anciens, la philosophie n’est pas construction de système, mais choix de vie, expérience vécue visant à produire un « effet de formation », bref un exercice sur le chemin de la sagesse. Dans ces entretiens, nous découvrons un savant admirable, dont l’œuvre a nourri de très nombreux penseurs, mais aussi un homme secret, pudique, sobre dans ses jugements, parfois ironique, jamais sentencieux.
En suivant Pierre Hadot, nous comprenons comment lire et interpréter la sagesse antique, en quoi les philosophies des Anciens, et la pensée de Marc Aurèle en particulier, peuvent nous aider à mieux vivre. Et si « philosopher, c’est apprendre à mourir », il faut aussi apprendre à » vivre dans le moment présent, vivre comme si l’on voyait le monde pour la dernière fois, mais aussi pour la première fois.
Source : Éditions Albin Michel.

L’auteur – Pierre Hadot

Pierre Hadot (1922-2010), philosophe et historien de la philosophie antique, professeur au Collège de France, a été un spécialiste mondialement connu du néoplatonisme et du stoïcisme ancien.
Source : Éditions Albin Michel.
Pierre Hadot
Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101,2,3) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.
Biographie
Formation et carrière
Pierre Hadot passe son enfance à Reims dans une famille catholique pratiquante. Après des études de philosophie et de théologie, il est ordonné prêtre en 19444.
Il reviendra à l’université pour faire une thèse sur Marius Victorinus et Porphyre.
Parcours
Déçu par l’aspect conservateur de l’encyclique Humani generis en 1950, il quittera le sacerdoce en 19521, avant d’épouser en 1953 sa première femme4, dont il divorcera5.
Il poursuit des études de lettres, et commence une formation de bibliothécaire sans toutefois la finir.
De 1949 à 1964 il est stagiaire, puis attaché et enfin chargé de recherches au CNRS1,2. Il rencontre aussi à cette période l’historien Jean-Pierre Vernant et l’anthropologue Louis Dumont.
Il est ensuite, de 1964 à 1985 directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Ve section (Direction d’études : d’abord « Patristique latine » puis « Théologie et Mystiques de l’époque hellénistique et romaine ».
En 1966, il épouse à Berlin Ilsetraut Marten, devenue Ilsetraut Hadot, érudite allemande, philologue classique et historienne de la philosophie6.
En 1982, il est élu professeur au Collège de France sur une initiative de Michel Foucault. Il y enseigne jusqu’en 1990 et devient en 1991 professeur émérite.
Distinctions
- 1969 : Prix Saintour décerné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres pour sa thèse de doctorat Porphyre et Victorinus7.
- 1969 : Prix Desrousseaux décerné par l’Association pour l’encouragement des études grecques, pour sa thèse Porphyre et Victorinus7.
- 1972 : Membre correspondant de l’Académie des sciences et des lettres de Mayence7.
- Depuis 1979 : Membre des Commissions de philologie et de philosophie de cette académie7.
- 1979 : Médaille d’argent du Centre national de la recherche scientifique.
- 1985 : Docteur honoris causa de l’université de Neuchâtel8.
- 1990 : Prix Dagnan-Bouveret de l’Académie des sciences morales et politiques pour son ouvrage Exercices spirituels et philosophie antique7.
- 1992 : Prix de la fondation Le Métais-Larivière de l’Académie française pour sa traduction des traités 38 et 50 de Plotin9.
- 1999 : Grand prix de philosophie de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre10.
- 2000 : Membre correspondant de l’Académie bavaroise des sciences de Munich7.
- 2002 : Docteur honoris causa de l’Université Laval (Canada)11.
- 2008 : Prix de la fondation É. Bonnefous de l’Institut de France.
Dès son entrée à l’École pratique des hautes études, P. Hadot avait signé une renonciation volontaire aux diverses distinctions honorifiques attribuées par l’État français, telles que la Légion d’honneur, etc.
Sa philosophie
Spécialiste de Plotin et du stoïcisme, en particulier de Marc Aurèle, ainsi que du néoplatonisme oriental et latin, il est un de ceux qui ont insisté sur le fait que la philosophie antique12 était d’abord une manière de vivre13, un exercice spirituel, bref une pratique et pas une théorie, un pur champ universitaire comme elle l’est de nos jours. Il est également l’un des premiers à avoir introduit la pensée de Wittgenstein en France13. Il est influencé par Louis Lavelle14.
Il explique le problème récurrent de l’exégèse antique (à savoir les contradictions, les anomalies et les analogies dans les écrits des auteurs) en renouvelant la vision que nous avions de l’univers spirituel où évoluaient les hommes de l’Antiquité et celle de leur pratique, particulière, mais adaptée à leur quotidien, de la philosophie. Selon lui, les philosophes de l’Antiquité ne cherchaient pas un système de compréhension du monde, pas tant à informer leurs disciples, ni à développer des discours spéculatifs, conceptuels sans autres soucis, comme cela a pu être le cas dans la philosophie moderne. Car, pour Pierre Hadot, la philosophie antique était avant tout une pratique de l’existence, un exercice spirituel et une manière de vivre et de mourir. Ainsi, la transmission, qui se fit par l’oral davantage que par l’écrit , s’appuie sur les réponses aux problématiques spécifiques des disciples dans un contexte particulier plus que sur le développement d’une thèse. Elle vise la mise en œuvre plus que la théorie (sans jamais éliminer celle-ci, puisqu’il ne peut y avoir de pratique sans discours philosophique). Rendre cette pratique de l’existence spirituelle et transformatrice est ce qui explique les nombreuses contradictions qu’on peut trouver dans les écrits de l’Antiquité car ils répondent à des demandes et à des besoins particuliers, concrets et souvent pratiques.
Directeur à l’École pratique des hautes études de 1964 à 1986 et professeur au Collège de France depuis 1982, son influence est croissante dans la pensée contemporaine. Et parmi les penseurs qui lui sont redevables, on peut citer notamment Michel Foucault (influencé par son livre sur les exercices spirituels, qu’il a présenté au Collège de France, Michel Foucault développe dans les deux derniers volumes de son Histoire de la sexualité, surtout Le souci de soi, et dans l’Herméneutique du sujet, des thèmes proches de ceux de Pierre Hadot, même si celui-ci s’est expliqué plusieurs fois quant aux convergences et divergences avec lui), André Comte-Sponville (notamment dans son Esprit de l’athéisme – Introduction à une spiritualité sans Dieu), Michel Onfray (grand admirateur de l’œuvre de Hadot, on pourra notamment en voir la mention dans le premier tome de sa Contre Histoire de la philosophie : les sagesses antiques), Rémi Brague (La Sagesse du Monde), Luc Ferry (Qu’est ce qu’une vie réussie ?), Jacqueline Russ[réf. nécessaire].
Wayne J. Hankey, professeur à l’Université Dallhousie de Halifax, fait une tentative pour restituer les enjeux des recherches sur le néoplatonisme en France dans « Cent ans de néoplatonisme en France »15. Ce texte situe Pierre Hadot au sein des néoplatoniciens français, dans lesquels il rassemble des figures comme Émile Bréhier, André-Jean Festugière, Paul Henry, Jean Trouillard, Joseph Combès, Jean Pépin, Stanislas Breton, Maurice de Gandillac, Philippe Hoffmann.
Approches critiques
Parallèlement à l’établissement des textes et à leur édition (notamment la nouvelle édition en cours des Ennéades de Plotin, ou du texte du Manuel d’Épictète au travers de l’œuvre d’Arrien), cet ensemble de travaux conduisent à renouveler le débat sur le cursus éducatif des élites (les arts libéraux), comme le fait justement Ilsetraut Hadot16, ou à renouveler l’interrogation sur la manière dont les philosophes de la dernière Antiquité ont pu s’opposer au christianisme17. On se demandera, par exemple, pourquoi la réflexion néoplatonicienne ne produira pas de philosophie politique à la hauteur d’un Platon ou d’un Aristote18.
Éditions et traductions d’auteurs antiques
- Marius Victorinus, Traités théologiques sur la Trinité (2 tomes) ; Texte établi par Paul Henry. Introduction, traduction, notes et commentaires par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1960. (collection « Sources chrétiennes »). (ISBN 2-204-03880-6)
- Ambroise de Milan, Apologie de David ; intr., texte latin, notes et index par Pierre Hadot, traduction par Marius Cordier, Paris, Les éditions du Cerf, 1977. (Sources chrétiennes 239). (ISBN 2-204-01165-7).
- Plotin, Traité 38 – VI, 7 « Comment la multiplicité des idées s’est établie et sur le Bien » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1987. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-02781-2)
- Plotin, Traité 50 – III, 5 « L’amour – Éros – est-il un dieu ou un démon ou un état de l’âme ? » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1990. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-04135-1)
- Plotin, Traité 9 – VI, 9 « C’est par l’un que tous les êtres sont êtres » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1994. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-05013-X)
- Marc Aurèle, Écrits pour lui-même. Tome 1, Introduction générale. Livre I ; éd. et tr. Pierre Hadot, avec la collab. de Concetta Luna. Paris, Les Belles Lettres, 1998. (Collection des Universités de France). (ISBN 2-251-00472-6).
- Simplicius, Commentaire sur les Catégories d’Aristote. Chapitres 2-4 ; trad. P. Hoffmann, avec la collab. de Ilsetraut Hadot et Pierre Hadot, commentaire par Concetta Luna. Paris, Les Belles Lettres, 2001. (Anagogè ; 2). (ISBN 2-251-1-8001-X).
Commentaires, études critiques, essais
- Porphyre et Victorinus. Paris, Institut d’études augustiniennes, 1968. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 32-33).
- Marius Victorinus : recherches sur sa vie et ses œuvres. Paris, Institut d’études augustiniennes, 1971. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 44).
- Pierre Hadot, « Exercices spirituels », École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire, t. 84, 1974, p. 25-70 (lire en ligne [archive])
- Exercices spirituels et philosophie antique. Paris, Études augustiniennes, 1981. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 88). (ISBN 2-85121-039-4) ; nouvelle éd. Paris, Albin Michel, 2002. (Bibliothèque de l’évolution de l’humanité). (ISBN 2-226-13485-9).
- « Physique et Poésie dans le Timée de Platon », Revue de théologie et de philosophie, 115, 1983.
- La Citadelle intérieure. Introduction aux Pensées de Marc Aurèle. Paris, Fayard, 1992. (ISBN 2-213-02984-9).
- (fr) Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1995, 280 p. (ISBN 2-07-032760-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
- Plotin ou la simplicité du regard (1963), 4e éd. Paris, Gallimard, 1997. (Folio essais ; 302). (ISBN 2-07-032965-8).
- Études de philosophie ancienne. Paris, Les Belles Lettres, 1998. (L’âne d’or ; 8). (ISBN 2-251-42007-X). (recueil d’articles)
- Plotin. Porphyre. Études néoplatoniciennes. Paris, Les Belles Lettres, 1999. (L’âne d’or ; 10). (ISBN 2-251-42010-X). (recueil d’articles)
- Pierre Hadot, Xavier Pavie (dir.), Discours et mode de vie philosophique (recueil d’articles), Paris, Les Belles Lettres, 2014 (ISBN 2-251-20041-X).
- La Philosophie comme manière de vivre. Paris, Albin Michel, 2001. (Itinéraires du savoir). (ISBN 2-226-12261-3).
- Pierre Hadot, Sandra Laugier et Arnold Davidson (en), « Qu’est-ce que l’éthique ? », Cités, no 5, 2001, p. 129-138 (lire en ligne [archive], consulté le 11 janvier 2018).
- Le Voile d’Isis. Essai sur l’histoire de l’idée de nature. Paris, Gallimard, 2004. (NRF essais). (ISBN 2-07-073088-3).
- Wittgenstein et les limites du langage. Paris, J. Vrin, 2004. (Bibliothèque d’histoire de la philosophie). (ISBN 2-7116-1704-1).
- Apprendre à philosopher dans l’antiquité. L’enseignement du Manuel d’Epictète et son commentaire néoplatonicien (avec Ilsetraut Hadot). Paris, LGF, 2004. (Le livre de poche ; 603). (ISBN 2-253-10935-5).
- Éloge de Socrate, Paris, Allia, 1999.
- Éloge de la philosophie antique, Paris, Éditions Allia, 1998, 72 p. (ISBN 9782911188633).
- N’oublie pas de vivre. Goethe et la tradition des exercices spirituels, Albin Michel, 2008. (Bibliothèque Idées). (ISBN 978-2-226-17905-0).
- La philosophie comme éducation des adultes. Paris, J. Vrin, 2019. (Philosophie du Présent). (ISBN 2-7116-2869-8).
Notes et références
- BNF [archive]n
- Collège de France [archive]
- Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot », Le Monde, 28 avril 2010
- « Remembering Pierre Hadot – Part I » [archive], sur Harvard University Press Blog (consulté le 1er octobre 2020).
- Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot », Le Monde, 27 avril 2010 (lire en ligne [archive]).
- Roger-Pol Droit, « Traversée. Toujours du neuf chez les Anciens » [archive], sur Le Monde des Livres, Les Cahiers du CERIC, 9 avril 2015 (consulté le 17 avril 2017).
- « Pierre Hadot » [archive], sur college-de-france.fr (consulté le 3 avril 2021)
- « Université de Neuchatel – personnalités honorées » [archive], sur techno-science.net (consulté le 3 avril 2021)
- « Prix d’Académie | Académie française » [archive], sur http://www.academie-francaise.fr (consulté le 18 septembre 2021)
- « Grand Prix de Philosophie | Académie française » [archive], sur http://www.academie-francaise.fr (consulté le 18 septembre 2021)
- « Pierre Hadot » [archive], sur ulaval.ca (consulté le 3 avril 2021)
- Universalis [archive]
- « Pierre Hadot m’a fait voir la philo autrement »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Roger-Pol Droit, cles.com
- Jean-Louis Vieillard-Baron, Les 20 ans de l’Association Louis Lavelle [archive], p. 27.
- Jean-Marc Narbonne, Lévinas et l’héritage grec, accompagné de W. Hankey, « Cent ans de néoplatonisme en France. Une brève histoire philosophique » [archive], Paris et Québec, Librairie Vrin et Presses de l’Université Laval, coll. « Zêtêsis », 2004, 268 p.
- Ilsetraut Hadot, Arts libéraux et philosophie dans la pensée antique. Paris, Vrin, 2005, 578 p.
- Voir par exemple Philippe Hoffman, La foi chez les néoplatoniciens païens, in La Croyance religieuse (Colloque organisé par le Fonds INSEEC pour la Recherche, l’EPHE et l’Institut Européen en Sciences des Religions. Paris, 10 janvier 2004), textes réécrits et rassemblés par Christophe Cervellon, Paris-Bordeaux 2004, p. 9-25.
- Sur cette question du rapport des néoplatoniciens à la philosophie politique, on se reportera, entre autres, à Dominic J. O’Meara, Platonopolis. Oxford University Press, 2003. 249 pages et à Philippe Vallat, Farabi et l’École d’Alexandrie. Vrin, 2004. 431 pages.
Bibliographie
Antoni Bosch-Veciana, El moviment lector de Pierre Hadot. De l’antiguitat clàssica a la contemporaneïtat de la vida filosòfica, Prefaci d’Arnold I. Davidson. Barcelona 2013.
A. I. Davidson (en), Spiritual Exercices and Ancient Philosophy : An Introduction to Pierre Hadot, in Critical Inquiry, 16, (1990).
A. I. Davidson et F. Worms (dir.), Pierre Hadot, l’enseignement des antiques, l’enseignement des modernes, Paris, Rue d’Ulm, mars 2010, 120 p. (contient un entretien inédit avec Pierre Hadot).
Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot » [archive], sur http://www.lemonde.fr, 27 avril 2010 (consulté le 11 janvier 2018).
Thomas Flynn, Philosophy as a Way of Life: Foucault and Hadot, in Philosophy & Social Criticism, vol. 31, (2005).
Maël Goarzin et Konstantin Büchler, « Pierre Hadot et la philosophie antique – Entretien avec Philippe Hoffmann » [archive], 14 avril 2014.
Ilsetraut Hadot, « L’idéalisme allemand a-t-il, chez Pierre Hadot, perverti la compréhension de la philosophie antique ? », Revue des Études Grecques, t. 129, no 1, 2016, p. 195-210 (lire en ligne [archive])
Wayne J. Hankey, « Philosophy as Way of Life for Christians? », in Laval philosophique et théologique, vol. 59, 2 (juin 2003) : 193-224, [PDF] lire en ligne [archive].
Philippe Hoffmann, « Pierre Hadot (1922-2010) », Annuaire de l’École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 119 | 2012 [lire en ligne [archive]].
Véronique Le Ru, Pierre Hadot, Apprendre à lire et à vivre, Reims, Presses universitaires de Reims, 2014.
Michel Weber, L’Épreuve de la philosophie. Essai sur les fondements de la praxis philosophique, Louvain-la-Neuve, Les Éditions Chromatika, 2008.
SOURCE : PIERRE HADOT, WIKIPÉDIA.
Disparitions
Pierre Hadot
Professeur honoraire au Collège de France, l’historien de la philosophie antique Pierre Hadot est mort dans la nuit du 24 au 25 avril, à l’âge de 88 ans.
Par Roger-Pol Droit – 27 avril 2010
Professeur honoraire au Collège de France, l’historien de la philosophie antique Pierre Hadot est mort dans la nuit du 24 au 25 avril, à l’âge de 88 ans. Il a modifié pour longtemps la manière même d’envisager la philosophie – voilà ce qu’il convient de souligner avant tout. Qu’il ait été un savant à l’érudition étourdissante, un homme aux moeurs simples, un auteur à l’écriture exacte et limpide, un pédagogue de haut vol, un précurseur dans plusieurs domaines est évidemment important. Mais la principale répercussion de son oeuvre, dont les effets dépassent de très loin le cercle des érudits, consiste en une mutation profonde du regard.

SUR LES DEUX SCRUPULES DE PIERRE HADOT
(à la fin de sa vie)*
ANTONI BOSCH-VECIANA
Les œuvres de la culture humaine se sont construites lentement. Ce fut aussi le cas pour Pierre Hadot. Le langage de ses nombreuses publications possède les vertus de la rigueur, la clarté, la profondeur et la force de la poésie. Arriver à un tel résultat requiert du temps. Au prestige de son œuvre s’ajoute de plus sa bonhomie. Pierre Hadot appartenait à une institution universitaire et de recherche très prestigieuse. Mais cela n’a jamais été pour lui une raison pour laisser de côté sa bonté ni sa générosité. Bien au contraire : nous parlons d’un auteur et d’une œuvre tous deux indissociables et admirables.

Ithaque : Revue de philosophie de l’Université de Montréal
Philosophie comme manière de vivre et exercices spirituels
Angelos Georgiou
Étudier la philosophie antique exige une réflexion sur la conception même de la philosophie. Les travaux de Pierre Hadot montrent avec une lumière nouvelle la distance qui sépare la conception moderne de la philosophie de ses origines antiques. Sans prétendre saisir tous ses aspects et toutes ses implications philosophiques, ce qui est ici proposé est une initiation à la conception de la philosophie entendue comme manière de vivre, telle que développée par Hadot. Il s’agit d’explorer quelques principes et notions fondamentales de cette conception philosophique et de montrer que, tout comme la mystique et la spiritualité, la philosophie définie comme exercice spirituel relève essentiellement de l’expérience vécue. Parallèlement, cet article cherche à comprendre les dimensions herméneutiques de cette conception de la philosophie et à voir comment elle peut servir de clé interprétative pour la lecture des Anciens en vue de nos recherches futures.

Vivre philosophiquement aujourd’hui ?
Jean-François Balaudé
Dans Cahiers philosophiques 2009/4 (N° 120), pages 9 à 14
Quel sens revêt aujourd’hui l’appel à mener un mode de vie philosophique, quand les philosophies ne se conçoivent plus comme devant être vécues, quand les penseurs même qui soulignent l’importance de la pratique ne semblent plus voir dans la philosophie un possible art de vivre ? En réalité, l’invite à vivre philosophiquement, reprise par Pierre Hadot aux Anciens, découle de la reconnaissance du primat de la pratique, et de la considération sérieuse de ce que signifie philosopher : une vie accomplie aspire à la cohérence intérieure, elle est à la fois critique et ouverte, elle veut se grandir, dans ses actes et ses œuvres. La vérité nous échapperait-elle, que nous gagnerions toutefois la possibilité, par et dans l’activité philosophique, de forger par nous-mêmes notre vie, d’y trouver notre vérité.
Sélection de travaux universitaires au sujet de Pierre Hadot
Pierre Hadot et le sentiment océanique
par Dagmar Bonnault, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UFR Philosophie
Résumé : Les travaux de Pierre Hadot proposent une vision de la philosophie comme une manière de vivre, une pratique qui engage l’être et qui vise à le transformer. Dans plusieurs entretiens, il évoque ce qu’il considère comme sa première expérience philosophique : l’expérience du sentiment océanique, dont il dit qu’elle a dominé toute son existence. Appelée aussi « mystique sauvage », cette expérience se situe au croisement de différents thèmes qui parcourent l’œuvre d’Hadot et sont profondément liés à la transformation de soi : la philosophie comme mode de vie et comme conversion, le changement du regard, le sentiment de l’existence, et l’étrangeté qu’il y a à philosopher et à vivre.
Source : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01427038
Les protreptiques comme exercices spirituels
Pierre-Alexandre Morneau-Caron, Mémoire de maîtrise
Afin de comprendre le rôle précis des discours protreptiques, nous mettons en évidence dans ce mémoire différents aspects qui entravent la bonne compréhension de ce type de discours, autant philologiquement que philosophiquement. Par la suite, nous explorons quelques textes qui mentionnent l’importance du mode de vie dans la philosophie antique et son impact sur l’écriture, avec l’idée que cette approche permet de mieux comprendre la signification du discours protreptique. Ensuite, pour vérifier cette idée, nous regardons dans quelques protreptiques choisis la présence d’éléments constitutifs aux exercices spirituels. Nous constatons finalement que cette interprétation comporte quelques avantages substantiels dont celui de comprendre mieux la signification de ce type d’ouvrage.
Source : http://hdl.handle.net/20.500.11794/21948
Pierre Hadot: l’enseignement des antiques, l’enseignement des modernes
Arnold Ira Davidson, Frédéric Worms
Éditions Rue d’Ulm, 2010 – 116 pages
Pierre Hadot n’est pas seulement celui qui a réintroduit dans la philosophie contemporaine l’enseignement de la philosophie antique, de la philosophie comme » manière de vivre « , renouvelant, notamment chez Michel Foucault, le rapport de la philosophie à la vie. II est aussi – et les études ici réunies le montrent – celui qui a suivi la reprise de cet enseignement, de la philosophie antique à la philosophie contemporaine en passant par la philosophie moderne, chez les plus grands auteurs, inventant la » manière de lire » qui convient à cette » manière de vivre « , orientation dans l’existence et dans la culture. II est donc enfin, ou plutôt d’abord, le philosophe lui-même singulier que l’on peut lire et entendre ici, dans un entretien inédit avec Arnold I. Davidson. Ce volume, le premier consacré à son œuvre, est issu des rencontres tenues à l’Ecole normale supérieure en son honneur, et soutenu par le Collège de France où il fut professeur. Il introduira chacun à l’idée la plus simple et la plus profonde de la philosophie.

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L’encyclopédie de l’Agora
Philosophie comme mode de vie
Daniel Desroches – 13 septembre 2020
Je veux dire, donc, que le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont il est à la fois le moyen et l’expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de vivre, mais qui est étroitement liée au discours philosophique.
Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique? 19
On conçoit souvent la philosophie comme la discussion de textes savants, comme l’élaboration de systèmes ou de doctrines abstraites, bref comme une succession de conceptions théoriques. Pourtant, l’examen attentif des textes anciens par l’helléniste Pierre Hadot (1922-2010) a bien montré que la signification première de la philosophie antique réside dans un choix de vie formé d’exercices, c’est-à-dire dans la pratique d’un mode de vie propre. Si la redécouverte récente de la vie philosophique par Hadot a donné lieu à un nouveau regard sur la philosophie antique en France et à l’étranger, il est maintenant permis de penser qu’elle préfigure un mouvement philosophique plus profond – à condition toutefois d’être actualisée.
* Pour consulter ou citer l’article dans sa version intégrale [PDF], activez ce lien:
DESROCHES, Daniel (2011) La philosophie comme mode de vie chez Pierre Hadot.
Ce dossier* présente la philosophie comme mode de vie en considérant:
1) l’origine de cette expression dans les travaux de l’helléniste Hadot;
2) les trois dimensions d’une philosophie comme mode de vie;
3) la contribution éthique des cinq principales écoles antiques;
4) l’appropriation des exercices par le christianisme au début de notre ère;
5) le prolongement des exercices spirituels dans la vie philosophique moderne;
6) le défi d’actualiser la philosophie comme mode de vie après Hadot.
Table des matières – La philosophie comme manière de vivre


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Pierre Habot vidéo
Revue de presse

La philosophie comme manière de vivre
9 janvier 2021 – Le Devoir de philo/Histoire
Olivier Michaud, Professeur en fondements de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR)
Deux fois par mois, Le Devoir lance à des passionnés de philosophie et d’histoire des idées le défi de décrypter une question d’actualité à partir des thèses d’un penseur marquant.
Avec la nouvelle année viennent les résolutions. Peu importe lesquelles nous prendrons, elles ont toutes comme but d’améliorer notre qualité de vie. D’ailleurs, c’est pour cela que nous devrions inclure la pratique de la philosophie dans la liste de nos résolutions pour 2021, car, dès ses débuts, elle a toujours eu comme objectif de nous rendre meilleurs.

Puissances de l’âme
Dossier : Puissances de l’âme
5. L’âme, puissance pratique et politique
Socrate et la philosophie comme manière de vivre
John Cooper
Traduction de Olivier Renaut
p. 297-321
Il y a une dimension de la philosophie dans l’antiquité qui, probablement plus que toute autre, la distingue de la philosophie telle qu’on l’entend aujourd’hui, et même depuis la fin de l’antiquité : c’est l’idée de la philosophie comme manière de vivre. Cette conception ne prévalait pas, si tant est qu’elle existait, à toutes les époques ou chez tous les auteurs. Mais pour de nombreux philosophes de l’antiquité, et selon l’image qu’on en avait, la philosophie ne se réduisait pas à un simple domaine de recherche. La philosophie dans l’antiquité était bien, comme elle l’a toujours été depuis, un ensemble de problèmes défiant l’intelligence, de questions à approfondir, que ce soit à l’oral, par écrit ou les deux, des contradictions à résoudre, des conclusions à énoncer et à étayer par des arguments philosophiques qu’il faut à leur tour formuler et expliquer, des théories alternatives et concurrentes, propres à leur auteur, qu’on promeut et qu’on rejette pour des raisons qu’à nouveau on soumet, qu’on défend et qu’on transmet à d’autres. Mais dans l’antiquité en général, les philosophes n’étaient pas seulement des « spécialistes » de tel ou tel champ intellectuel, et leur activité ne se réduisait pas à professer des doctrines, des méthodes argumentatives, etc. Les philosophes de l’antiquité se distinguaient du reste des hommes précisément par leur manière de vivre, et se distinguaient même de ceux qui s’engageaient dans des carrières de professeurs ou d’autres professions intellectuelles, par exemple la médecine ou les mathématiques. Je ne songe pas ici aux images d’Épinal comme par exemple le fait de porter la barbe ou d’arpenter les lieux publics de la cité en haillons ; les philosophes vivaient leur philosophie – et pas seulement au sens où ils consacraient tout leur temps à la recherche en philosophie. Les médecins et les mathématiciens aussi se consacraient à la recherche dans leur domaine respectif, mais le philosophe, lui, faisait de la philosophie le fondement de sa vie tout entière. Être un philosophe en réalité, pour de nombreux philosophes de l’antiquité, consistait moins à rechercher, à discuter et à enseigner la philosophie qu’à vivre sa vie tout entière d’une certaine manière – philosophiquement – et à exhorter les autres à vivre eux aussi de la même manière.
https://doi.org/10.4000/etudesplatoniciennes.918
John Cooper, « Socrate et la philosophie comme manière de vivre », Études platoniciennes [En ligne], 4 | 2007, mis en ligne le 01 septembre 2016, consulté le 21 octobre 2021. URL : http://journals.openedition.org/etudesplatoniciennes/918 ; DOI : https://doi.org/10.4000/etudesplatoniciennes.918

La Philosophie comme manière de vivre, Pierre Hadot,
2001 (Sciences Humaines, janvier 2010)
Le clash des idées – 20 livres qui ont changé notre vision du monde .Sciences Humaines, Numéro spécial, n° 211 – janvier 2010) 2001 Rerre Hadot. La Philosophie comme manière de vivre
La philosophie n’est pas qu’une théorie, elle est aussi une pratique qui se vit et s’éprouve au quotidien. C’est ce que montre la lecture faite par Pierre Hadot de la philosophie antique.
« Vous avez changé ma vie », s’exclame un lecteur dans une lettre au philosophe Pierre Hadot. Beaucoup d’autres lui écrivent pour lui faire part du tournant qu’il a marqué dans leur existence.
Qu’a-t-il donc fait?
Vu de loin, il est l’auteur d’études sur la philosophie antique éclairant Marc Aurèle ou Plotin. Mais, ce faisant, il s’est attaché à montrer que la philosophie ne se réduisait guère à une pure théorie, mais était aussi «une manière de vivre». Pas un discours savant, mais une pratique qui s’éprouve au quotidien.
Quand paraît l’ouvrage de P. Hadot en 2001, la philosophie connaît depuis quelques années un grand engouement auprès d’un large public. Michel Onfray ou André Comte-Sponville rencontrent en librairie un succès phénoménal. La philosophie qu’ils proposent s’inspire du reste beaucoup des pensées antiques, comme Épicure ou les stoïciens…
Autre titre signé par Éric Suárez
La philosophie pour enfants de Lipman et l’éducation émotionnelle
Thèse de doctorat, Université Laval, 2019.
Résumé
En initiant une pratique philosophique destinée aux enfants dès la fin des années 60, axée sur l’apprentissage du dialogue philosophique et l’acquisition d’un esprit critique et auto critique, Matthew Lipman appréhenda la pensée de façon plurielle. Loin de la considérer comme un ensemble d’habiletés purement rationnelles, il l’aborda de façon holistique, accordant aux émotions une place essentielle à son bon fonctionnement. Dès lors, la philosophie pour enfants, en reconnaissant à la pensée cette nature double, rationnelle et émotionnelle, ne se limiterait pas à éduquer les élèves à bien penser, c’est-à-dire à manier les différentes habiletés intellectuelles susceptibles d’assurer le discernement, mais également à bien gérer leurs émotions. Si Lipman reconnait la possibilité d’une éducabilité émotionnelle que permettrait l’apprentissage du dialogue philosophique chez les enfants, il n’en identifie pourtant pas les ressorts. Ce travail de thèse s’évertuera alors à prolonger la pensée de Lipman en éclairant le lien entre sa méthode pédagogique et l’éducation des émotions qu’elle induirait. Pour ce faire, une étude pluridisciplinaire de l’intelligence et de l’émotion nous aidera à mieux comprendre ce lien. En nous plongeant dans ce que la philosophie, la psychologie et les neurosciences auront découvert de la nature et de la fonction de ces deux composantes de l’être humain, nous comprendrons à quel point elles sont liées et combien les carences de l’une peuvent endommager les qualités de l’autre. De ce rapport de dépendance entre l’intelligence et l’émotion, nous découvrirons la notion d’«intelligence émotionnelle» telle que présentée par le psychologue Daniel Goleman en 1995. En tant que capacité à gérer ses émotions en relation avec celles d’autrui dans un contexte toujours particulier, nous comparerons alors l’intelligence émotionnelle de Goleman à ce que Lipman entend par l’éducation des émotions afin d’en saisir la ressemblance. À la lumière de cette comparaison, nous rechercherons, de façon toujours interdisciplinaire, les moyens d’améliorer cette même intelligence émotionnelle. Puis, dans une dernière partie, nous pourrons alors identifier dans les outils pratiques de la philosophie pour enfants — les différentes étapes de la méthode lipmanienne (lecture partagée, cueillette des questions, vote de la question et dialogue) — ce qui permettrait d’éduquer les émotions par une sollicitation et un renforcement de l’intelligence émotionnelle.
Source : Université Laval.
Ma lecture de
La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
(Lévis, Québec, le 23 octobre 2021) Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot :
Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.
Source : Wikipédia.
Il s’agit d’entretiens avec Pierre Hadot menés par Jeannie Cartier et Arnold I Davidson. On y trouve donc une série de Questions/Réponses divisée en différents chapitres sous le grand thème de «La philosophie comme manière de vivre».
À prime abord, les premiers chapitres m’ont déçu. Il relate la vie de Pierre Hadot, de son enfance à l’âge adulte, une biographie aux multiples détails. C’est sans doute pour nous placer dans le contexte de l’évolution de la pensée philosophique de Pierre Hadot pour mieux saisir son cheminement. Pierre Hadot est âgé de 79 ans au moment de la parution de ce livre en 2001. Il a donc le recul utile pour nous faire part des leçons qu’il tire de ses études et de sa vie philosophiques.
Dès les premiers chapitres, on peut conclure qu’il s’agit d’un témoignage de l’auteur à la différence d’un essai purement théorique. Érudit à souhait et reconnu comme tel, Pierre Hadot ne nous offre pas un livre de philosophie populaire – accessible à tous – comme ceux inscrits à ma liste de lecture. Une connaissance de la philosophie et de son histoire s’avère nécessaire pour lire ce livre, ce dont je ne dispose pas. Il m’a donc fallut faire preuve d’une certaine volonté pour poursuivre ma lecture jusqu’au bout.
Pierre Hadot provient du milieu universitaire et ses propos s’apparentent à ceux de tous les professeurs et chercheurs en philosophie spécialisés, c’est-à-dire loin d’être à la portée de tous. Malgré tout, «La philosophie comme manière de vivre» connaît un grand succès. L’édition par Le Livre de Poche en 2003, deux ans après sa première édition chez Albin Michel, témoigne de ce succès. En septembre 2019 paraît la douzième édition de ce livre confirmant une fois de plus son succès. Ce livre est sûrement très utiles aux professeurs de philosophie et à leurs étudiants, tout comme aux initiés. Je ne crois que ce succès soit le fait de l’intérêt d’une majorité de lecteurs en quête d’une simple initiation à la philosophie «comme manière de vivre». Je trouve le titre trompeur pour le lecteur moyen.
La bibliographie de Pierre Hadot comprend une vingtaine de Commentaires, Études critiques, et Essais et sept Éditions et traductions d’auteurs antiques. Il a reçu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière. Dans ce contexte, il m’apparaît tout à fait normal que ses efforts de vulgarisation soient d’une portée limitée pour le commun des mortels.
Ceci dit, l’œuvre et l’intention de Pierre Hadot imposent le respect. Expliciter et promouvoir, preuves à l’appui, «la philosophie comme manière de vivre» méritent notre reconnaissance.
À en croire le web, le livre «Le philosophie comme manière de vivre» a suscité et suscite encore un grand intérêt dans les milieux universitaires. À titre de spécialiste des l’Antiquité et «connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin», Pierre Hadot apporte la preuve érudite que la philosophie se veut à la fois un discours formateur et une manière de vivre.
Personnellement, je percevais déjà la philosophie comme un discours formateur et une manière de vivre à l’instar de plusieurs autodidactes intéressés par la discipline. Pourquoi ? Parce que nous en avons l’expérience dans nos propres vies. Il semble que les milieux universitaires avaient un grand besoin de preuves, sans doute, je crois, parce qu’ainsi confinés dans leur tour d’ivoire théorique, on ne vit que l’aspect intellectuel de la philosophie. Dans ce contexte le discours se prononce pour le discours et on en tire peu ou pas l’aspect formateur sur soi. On a qu’une vague impression de la philosophie comme manière de vivre.
Citations et mes commentaires
Dans l’Antiquité, la philosophie est donc essentiellement dialogue, plutôt que relation vivante entre des personnes, que rapport abstrait à des idées. Elle vise à former, plutôt qu’à informer, pour reprendre l’excellente formule de Victor Goldschmidt, employée par lui à propos des dialogues de Platon. p. 97
Je crois aussi dans l’importance du dialogue pour autant qu’il soit formateur. Et, à mon humble avis, l’aspect formateur repose sur sa part initiatique pour s’assurer de la prise de recul utile à de nouvelles prises de conscience.
En un certains sens, on pourrait dire qu’il y a toujours eu deux conceptions opposées de la philosophie, l’une mettant l’accent sur le pôle du discours, l’autre sur le pôle du choix de vie. Dans l’Antiquité déjà sophistes et philosophes s’affrontaient. Les premiers cherchaient à briller par les subtilités de la dialectique ou la magie des mots, les seconds demandaient à leurs disciples un engagement concret dans un certain mode de vie. Cette situation s’est finalement perpétuée, parfois avec la prédominance à certaines époques de l’une ou l’autre tendance. Je crois que les philosophes n’arriveront jamais à se débarrasser de l’autosatisfaction qu’ils éprouvent dans le «plaisir de parler. Quoiqu’il en soit, pour rester fidèle à l’inspiration profonde – socratique, pourrait-on dire – de la philosophie, il faudrait proposer une nouvelle éthique du discours philosophique, grâce à laquelle il renoncerait à se prendre lui-même comme fin en soi, ou, pis encore, comme moyen de faire étalage de l’éloquence du philosophe, mais deviendrait un moyen de se dépasser soi-même et d’accéder au plan de la raison universelle et de l’ouverture aux autres. p.105
Évidemment, il m’apparaît très justifié de dénoncer le discours pour le discours, Qui plus est, il ne s’agit pas de s’écouter parler pour le plaisir de s’écouter parler. Mais, il est fort possible d’élever la pensée d’une personne ou de tout un auditoire avec un discours aux arguments transcendants l’Être sensible au profit de l’Être raisonné. En revanche, un discours philosophique se doit de parler à l’Être sensible, et ce, dans le plus grand des respect, en place et lieu d’une répression systématique des émotions. La raison a toujours besoin d’un petit coup de pouce des émotions et celles suscitées par le respect n’ont pas d’équivalent. La dialectique pure – celle de la confrontation en quête de contradictions – ressemble davantage à un contre-interrogatoire d’un accusé qu’à un dialogue formateur.
La manière de vivre philosophique, c’est tout simplement le comportement du philosophe dans la vie quotidienne. p. 159
C’est l’évidence même. On prêche par l’exemple. Cependant, il ne faut surtout pas idéaliser la vie quotidienne du philosophe, pas plus que de conclure en un modèle universel auquel se rallier. Le choix est aussi personnel que la vie quotidienne peut l’être.
C’est le problème du philosophe qui, théoriquement, devrait se séparer du monde, mais qui en fait doit y rentrer et mener la vie quotidienne des autres. Socrate est toujours resté le modèle dans ce domaine-là; je pense à un beau texte de Plutarque qui dit justement : Socrate était philosophe, non pas parce qu’il enseignait dans une chaire, mais parce qu’il bavardait avec ses amis, qu’il plaisantait avec eux; il allait aussi à l’agora, et, après tout cela, il a eu une mort exemplaire. Donc, c’est la pratique de la vie quotidienne de Socrate qui est sa vraie philosophie. p. 164
Je comprend que la vie quotidienne est la vraie philosophie, si et seulement si, elle s’inscrit dans la vie quotidienne des autres, une vie quotidienne en partage avec d’autres.
Un philosophe existentiel serait finalement un philosophe qui, par son existence, est philosophe, dont la philosophie est en grande partie confondue avec son existence, et un philosophe de l’existence est un philosophe qui fait des discours sur l’existence. J’accepterais volontiers cette position. J’ai toujours eu l’impression que les existentialistes ont bien conçu finalement la philosophie comme une décision, un choix de vie, mais ils s’en sont souvent tenus uniquement au discours sur l’existence. C’est un problème général, mais qui est probablement insoluble. On revient constamment à cette constatation : le philosophe a toujours une tendance à se contenter de son discours. p. 208
Plus jeune, dans les Scouts, on chantait ceci :
Le bonheur est dans le moment présent, tout d’abord pour la simple raison que nous ne vivons que le présent, ensuite parce que passé et avenir sont presque toujours sources de souffrances ; le passé nous chagrine, soit tout simplement parce qu’il est passé et nous échappe, soit parce qu’il nous donne l’impression d’une imperfection; le futur nous inquiète parce qu’il est incertain et inconnu. Mais chaque moment présent nous offre la possibilité du bonheur : si nous nous mettons dans la perspective stoïcienne, il nous donne l’occasion de faire notre devoir, de vivre selon la raison; si nous nous mettons dans la perspective épicurienne, il nous procure à chaque instant le plaisir d’exister, si bien décrit par Rousseau dans la Cinquième promenade des Rêveries du promeneur solitaires. p. 257
J’ai beaucoup de misère avec cette histoire invitant se concentrer uniquement sur le moment présent, à vivre pleinement le moment présent, sans passé ni avenir. J’ai consacré un grand nombre de moments présent à comprendre mon passé et à planifier l’avenir, avec le plus grand des bonheurs. Le moment présent n’est pas indépendant du passé et l’avenir n’est pas indépendant du moment présent. Je ne vis pas pour autant le moment présent dans mon passé et en attente de l’avenir. La paix intérieure face à mon passé et à mon avenir fut obtenue par le recul que procure la philosophie. Alors, mon passé ne me chagrine pas et mon futur ne m’inquiète pas. Je ne considère pas ma vie comme un enchaînement de moments présents, une seconde après l’autre. Je ne me demande pas si je vis le moment présent suffisamment consciemment; je vis.
En tout cas, l’exercice de concentration sur le moment présent ne consiste pas à savoir jouir, quand il se présente, d’un heureux moment, d’un de ces moments parfait dont parle Sartre dans La Nausée, mais il consiste à savoir reconnaître la valeur infinie de chaque moment. En fait, cela est très difficile, mais autant qu’on le peut, il est bon de reprendre conscience de cette richesse de l’instant présent. p. 259
Oh ! Là. La valeur infinie de chaque instant se révèle aussi dans les moments heureux. Pourquoi les opposer l’un à l’autre : savoir jouir d’un moment heureux par opposition à la conscience de la richesse de l’instant présent.
J’accorde à ce livre 2½ étoiles sur 5
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

DOSSIER
Philothérapie
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
Article # 14
Comment choisir son philosophe ?
Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques
Oreste Saint-Drôme
Avec le renfort de Frédéric Pagès
Éditions La Découverte, 2000, 224 pages
ISBN :2-7071-3131-8


Quatrième de couverture
Cet ouvrage est destiné à ceux qui, largués au bord du chemin par les idéologies en déroute, recherchent un sens à leur vie. Un beau jour, ils se posent fatalement la question » Et pourquoi pas la bonne vieille philo ? » Oui mais, où, comment, sous quelle forme philosopher et surtout avec qui ? En effet, on ne philosophe pas avec la philosophie mais avec des philosophes. Mais comme ils sont pléthore, la difficulté consiste à le ou les choisir, sans errer lamentablement dans les manuels et les encyclopédies.
Etudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives.
L’autre accès consiste à choisir préalablement sa question et à trouver la réponse la plus adéquate dans l’œuvre du philosophe le plus approprié. L’auteur a facilité la tâche des lecteurs en poussant la sollicitude jusqu’à formuler les questions qui les agitent au quotidien. Leur effort consistera à en saisir la pertinence pour leur usage, exclusif, semi-exclusif ou collectif…
Source : Éditions La Découverte.
L’auteur – Oreste Saint-Drôme et Frédéric Pagès
Oreste Saint-Dôme est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Comment choisir son psychanalyste (Seuil, 1985). Frédéric Pagès, auteur de Descartes et le Cannabis (Mille et une nuits, 1996), est agrégé de philosophie et journaliste au Canard enchaîné.
Source : Éditions La Découverte.
Oreste Saint-Drôme, pseudonyme de Ali Magoudi

Ali Magoudi, né le 4 janvier 1948 à Paris, est un psychanalyste et écrivain français
Biographie
Ali Magoudi est né le 4 janvier 1948 à Paris. Son père, Abdelkader Magoudi, né en 1903 dans l’Oranais, est algérien, et sa mère, Eugenia, est polonaise : ils se rencontrent en Pologne. À la fin de l’année 1945 (après la Seconde guerre mondiale), le couple quitte la Pologne et s’installe à Paris1.
Prix
- Lauréat du « Prix Botul » (2005).
- En 2011, il reçoit pour son roman Un sujet français le prix Eve Delacroix 2012 de l’Académie française2.
- En 2011, il fait partie de la sélection 2011 du prix Goncourt2.
Bibliographie
- Approche psychanalytique des toxicomanes, avec Caroline Ferbos, PUF, 1986
- François Mitterrand. Portrait total, avec Pierre Jouve, Carrère, 1986
- Jacques Chirac. Portrait total, avec Pierre Jouve, Carrère, 1987
- Comment choisir son psychanalyste, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, Le Seuil, « Point-virgule » no 48, 1987
- Comment se débarrasser de son psychanalyste. 15 scénarios possibles, plus un, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, Le Seuil, « Point-virgule » no 59, 1988
- Les Dits et les non-dits de Jean-Marie Le Pen. Enquête et psychanalyse, avec Pierre Jouve, La Découverte, 1988
- Le Ronfleur apprivoisé. Petite encyclopédie pratique à l’usage des ronchopates et de leurs victimes, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, Le Seuil, 1989
- Comment cultiver son petit écolier, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, La Découverte, 1990, 2001 ; L.G.F., no 13827, 1995
- Quand l’homme civilise le temps, La Découverte, 1992
- Comment se débarrasser de ses parents… sans crime, ni châtiment, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, La Découverte, 1992
- Dictionnaire inespéré de 55 termes visités par Jacques Lacan, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, Le Seuil, 1989
- La Lettre fantôme, Minuit, 1996
- Comment choisir son philosophe, avec Frédéric Pagès, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, La Découverte, 2000
- Manifeste pour une Europe souveraine, avec Jérôme Monod, Odile Jacob, 1999
- Le Monde d’Ali. Comment fait-on une psychanalyse quand on est Polonais, chirurgien, arabe, élevé dans le Sentier, Albin Michel, 2004
- Les Rendez-vous. La psychanalyse de François Mitterrand, Maren Sell, 2005, rééd. 2011
- J’vais vous dire un truc… : Les plus belles déclarations de Nicolas Sarkozy, La Découverte, 2009
- Un sujet français, Albin Michel, 2011
Notes et références
- Philippe Delaroche, « Ali Magoudi rend hommage à un père trop secret » [archive], sur lexpress.fr, (consulté le )
- « Ali Magoudi » [archive], sur albin-michel.fr (consulté le )
Liens externes
- Sa fiche [archive] sur le site des Editions de Minuit
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat Id
- WorldCat
Source : Ali Magoudi, Wikipédias.
Sommaire
11 Envoi
17 DU PHILOSOPHE
19 C’est quoi un philosophe ?
23 Où trouver du philosophe ?
32 Comment est formé le philosophe ?
36 Ya-t-il des philosophes à l’état naturel ?
39 Notre méthode sans trop de discours
45 COMMENT CHOISIR SON PHILOSOPHE : GRANDES QUESTIONS ET AFFINITÉS ÉLECTIVES
47 Ai-je le niveau de connaissance philosophique requis pour utiliser cette méthode ?
55 Ne serais-je pas plus avisé de commencer par le commencement ?
59 Blaise
66 Est-il possible d’optimiser mes potentialités (1) ?
69 Est-il possible d’optimiser mes potentialités (2) ?
74 Ludwig Joseph Johan
82 Comment me livrer corps et âme à mes passions ?
90 Comment ne pas me livrer corps et âme à mes passions ?
94 Karl
102 Comment décoder les propos et les conduites énigmatiques de mes adolescents ?
107 Comment m’y prendre pour expliquer ce qu’est un vistamboire ?
110 Puis-je recourir aux injures dans une discussion courtoise ?
114 Puis-je être du Sud sans perdre le Nord ?
118 Arthur
124 Est-il normal d’être indifférent aux malheurs du monde ?
129 Quelle(s) action(s) acquérir pour un profit maximal ?
133 Puis-je tordre le cou à mes angoisses de mort ?
137 Augustinus Aurélius
142 Qui m’aidera à bouter la pensée unique hors de ma tête ?
147 Ai-je le droit de ne pas juger un homme politique sur ses frasques sexuelles ?152 Je préfère consulter un philosophe femme, est-ce possible ?
157 Quels arguments employer si je souhaite virer mon amant avec savoir-vivre ?
161 Puthagora
165 Est-ce que je peux vivre aux crochets de l’État sans être coupable ?
169 Est-il pensable d’évacuer mon marxisme-léninisme même s’il faut jeter Marx avec l’eau du bain ?
173 Jean-Jacques
181 En quoi l’expression « Si je n’ai pas de tête, il me faut des jambes » rejoint-elle les préoccupations du sage ?
185 Qu’est-ce qui m’autorise à me passer de la philosophie ?
189 1mmanuel
196 La Sécurité sociale acceptera-t-elle de me rembourser ce livre ?
199 Suis-je autorisé à dire en plein soleil ce que je pense de Platon dans le secret de ma caverne ?
207 Fritz
216 En guise de conclusion
217 Confessions d’un prof
Source : Éditions La Découverte.
Consulter un extrait
Extrait offert par l’éditeur
Autre extrait
Remerciements
Nos remerciements vont à ceux des éminents spécialistes, et néanmoins amis, qui ont accepté de corriger, pénible¬ment, à la chandelle, notre manuscrit pour en débusquer les à-peu-près, les erreurs patentes et les articulations luxées.
Jacques Gaillard,
Marc Giannésini,
Yan Maria Messian,
Yves Roucaute.
Malgré nos appréhensions, ils n’ont présenté ni décollement de la rétine, ni infarctus du myocarde ou tout autre symptôme provoqué par la rage et l’indignation.
Source : Saint-Drôme, Oreste, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p.6.
Ma lecture de
Comment choisir son philosophe ?
Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques
Oreste Saint-Drôme
Avec le renfort de Frédéric Pagès
La Découverte, 2000
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture :
Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives.
Source : Saint-Drôme, Oreste, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, quatrième de couverture.
De plus l’auteur s’adresse directement au lecteur tout au long de l’ouvrage à la manière des livres de San Antonio.
J’ai eu l’impression d’être complice de l’auteur, l’œil au trou de la serrure pour le regarder levée le voile sur la vie privée et professionnelle de bon nombre de philosophes admirés.
Ce qui ne signifie pas que nous vous présenterons les philosophes rangés comme sur les linéaires de Carrefour : Diderot, Rousseau, Nietzsche à hauteur des yeux, à droite en entrant. Hegel, tout en haut, en fond de magasin (appeler le chef de rayon et son tabouret) ; Kant et Spinoza, à ras du sol (se mettre à quatre pattes pour les agripper) ; Comte-Sponville et Pascal Obispo en tête de gondole ; BHL en présentoir aux caisses, entre Télé poche et les barres de Mars.
Source : Saint-Drôme, Oreste, Envoi, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p.15.
Comme si nous devions bien connaître la l’histoire de ces hommes philosophes pour choisir le nôtre en conséquence. Le titre de l’ouvrage «Comment choisir son philosophe» engage l’auteur dans une promesse. Un tel choix, s’il implique d’élever un philosophe au-dessus des autres, implique l’idée d’un modèle à suivre. Or, je crois que l’auteur souhaite que notre choix soit plus éclairé. L’auteur démontre que les philosophes auxquels il prête attention ne vivent pas nécessairement selon la philosophie qu’il avancent. L’auteur met en scène la vie de chaque philosophe comme une réalité interagissant avec sa philosophie personnelle et la philosophie pour laquelle il est reconnu.
Ce qui ne signifie pas que nous vous présenterons les philosophes rangés comme sur les linéaires de Carrefour : Diderot, Rousseau, Nietzsche à hauteur des yeux, à droite en entrant. Hegel, tout en haut, en fond de magasin (appeler le chef de rayon et son tabouret) ; Kant et Spinoza, à ras du sol (se mettre à quatre pattes pour les agripper) ; Comte-Sponville et Pascal Obispo en tête de gondole ; BHL en présentoir aux caisses, entre Télé poche et les barres de Mars.
Source : Saint-Drôme, Oreste, Envoi, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p.15.
Dans ce livre, j’ai trouvé la confirmation de ma récente conclusion à savoir que LA philosophie n’existe pas :
Or, nous avançons l’idée que, comme LA femme, LE bonheur, LA peinture, LA philosophie n’existe pas. En revanche, il existe des femmes, peut-être ; des tableaux à profusion, sûrement ; des moments moins calamiteux que d’autres, sans doute ; et pléthore de philosophes, c’est un fait. Par conséquent, nous ne philosopherons pas avec la philosophie mais avec des philosophes.
Source : Saint-Drôme, Oreste, Envoi, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p.15.
Aborder la philosophie, c’est aborder une pléthore de philosophies. J’aurais du m’en rendre compte à ma lecture de livres d’initiation à la philosophie où l’on passe d’un philosophe à l’autre. Mais, dans mon fort intérieur intellectuel, je croyais que tous ces philosophes partageaient une base commune à toutes les philosophies. On peut toujours se construire une théorie personnelle en identifiant et rassemblant des méthodes et des traits communs à l’ensemble des philosophes pour reconnaître une base partagée par tous. Ce sera notre base personnelle. Il faut se rappeler :
« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.
Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »
Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.
Le choix de son(ses) philosophe(s) demeure subjectif, comme tout autre choix, explique Louis Cheskin, pionnier des enquêtes de motivation d’achat des consommateurs, et ce, dès 1961. António Damásio , médecin, professeur de neurologie, neurosciences et psychologie, en fera la démontration scientifique et conclut que la raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions (réf.: L’Erreur de Descartes: La raison des émotion, Antonio R. Damasio).
Être rationnel, ce n’est pas se couper de ses émotions. Le cerveau qui pense, qui calcule, qui décide n’est pas autre chose que celui qui rit, qui pleure, qui aime, qui éprouve du plaisir et du déplaisir. Le cœur a ses raisons que la raison… est loin d’ignorer.
Contre le vieux dualisme cartésien et contre tous ceux qui voudraient réduire le fonctionnement de l’esprit humain à de froids calculs dignes d’un super ordinateur, c’est en tout cas ce que révèlent les acquis récents de la neurologie : l’absence d’émotions et de sentiments empêche d’être vraiment rationnel.
Antonio R. Damasio est professeur de psychologie, de neurosciences et de neurologie. Il est directeur de l’Institut pour l’étude neurologique de l’émotion, de la décision et de la créativité à l’Université de Californie du Sud. Il est également l’auteur de Spinoza avait raison et du Sentiment même de soi.
Revenons sur « la voie des affinités électives » du livre Comment choisir son philosophe de Oreste Saint-Dôme :
Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives.
Source : Saint-Drôme, Oreste, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, quatrième de couverture.
Orestre Saint-Drôme nous propose « la voie des affinités électives » pour « Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant ». Cette voie « passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe ». J’ai mentionné en introduction à cet article, trouver un philosophe ayant vécu ou vivant en harmonie avec sa philosophie s’avère difficile, du moins, selon les mini-biographies proposées par Oreste Saint-Drôme dans son livre. Je me suis donc rabattue sur la seconde voie :« L’autre accès consiste à choisir préalablement sa question et à trouver la réponse la plus adéquate dans l’œuvre du philosophe le plus approprié ». On trouve ce tableau dans à la fin du livre :
Dans l’Antiquité, vous auriez utilisé comme médicament une théorie plus ou moins diluée ou une combinaison de plusieurs doctrines. Aujourd’hui, le choix est encore plus vaste pour entreprendre une mono ou une plurithérapie. C’est cette pharmacopée – ancienne et moderne – que nous vous présentons dans le tableau suivant.
Source : Saint-Drôme, Oreste, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p. 197.

Somme toute, j’ai beaucoup aimé ce livre, le propros et l’humour de l’auteur. Je vous le recommande.
P.S.: L’auteur Oreste Saint-Drôme n’est pas philosophe mais plutôt psychanalyste.
J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

DOSSIER
Philothérapie
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
Article # 13
La philo-thérapie
Éric Suárez
Éditions Eyrolles, 2007, 230 pages
ISBN :78-2-212-53839-7

Résumé
Lorsque Socrate interrogeait ses interlocuteurs sur la nature de l’amour, il employait une méthode que sa mère, sage-femme, pratiquait pour accoucher les corps : la maïeutique. La philosophie, par le biais de la consultation, renoue avec ces premiers instants elle accouche les esprits en suscitant le questionnement.
Plus pragmatique que jamais car s’attaquant à des problèmes concrets, la philosophie offre, dans cet ouvrage, une alternative au discours psy en donnant la possibilité de prendre du recul sur notre propre existence et d’y apporter un sens nouveau.
En s’appuyant sur des consultations philosophiques menées depuis plusieurs années, l’auteur relate et interroge les maux de notre quotidien – vie amoureuse, image de soi, place du travail, relations familiales, rapport à la mort… – et les met en perspective via le dialogue philosophique. En rendant accessible à tous la pensée de quelques grands philosophes d’hier et d’aujourd’hui, fait jaillir des pistes de réflexion mais aussi des outils existentiels pour nous libérer de nos peurs et nous aider à mieux vivre.
Source : Éditions Eyrolles.
L’auteur – Eric Suarez
Professeur de philosophie pendant plusieurs années en terminale, Éric Suárez a découvert l’impact que le questionnement philosophique pouvait avoir sur les difficultés rencontrées par ses élèves. Il a ouvert un cabinet de consultations en philosophie à Aix-en-Provence et publie ici son premier ouvrage.
Source : Éditions Eyrolles.
Autre présentation
Eric Suarez
Philosophie pour enfants
Docteur en philosophie pour enfants de l’Université de Laval (sous la direction de Michel Sasseville), Eric a étudié la relation entre l’apprentissage du dialogue philosophique et la gestion émotionnelle chez les enfants. Il s’intéresse également à la consultation philosophique comme moyen de distanciation par rapport aux problèmes du quotidien. Il est l’auteur de l’ouvrage « La philo-thérapie » disponible aux Editions Eyrolles (2007) et aux Editions Octaedro (2014).
Sommaire
INTRODUCTION ─ 1
I. L’amour
Puis─je aimer la même personne toute une vie ? ─ 5
La jalousie peut─elle tuer mon couple ? ─ 15
L’infidélité est─elle pardonnable ? ─ 25
Moins de désir, est─ce moins aimer ? ─ 35
II. L’image de soi
La beauté est─elle la condition du désir ? ─ 47
La jeunesse est─elle la promesse du bonheur ? ─ 57
Suis─je ce que mon image est ? ─ 67
Suis─je frivole ? ─ 77
III. La famille
Doit─on s’aimer en famille ? ─ 87
Suis─je un bon parent ? ─ 97
Éduquer, est─ce avoir du pouvoir sur ses enfants ? ─ 105
Quelle importance a la fratrie ? ─ 115
IV. Le travail
Le travail est─il la seule reconnaissance sociale ? ─ 125
Harcèlement au travail : comment sortir
de la victimisation ? ─ 135
Jusqu’où puis─je aller dans mes responsabilités ? ─ 145
L’argent me représente─t─il ? ─ 153
V. Le deuil
Qui suis─je après la mort d’un proche ? ─ 165
Comment surmonter une rupture amoureuse ? ─ 175
Être parent, et après ? ─ 185
Doit─on faire le deuil de ses rêves ? ─ 193
CONCLUSION ─ 203
GLOSSAIRE ─ 205
QUELQUES MOTS SUR LES AUTEURS CITÉS ─ 207
BIBLIOGRAPHIE ─ 213
INDEX ─ 215
INDEX DES AUTEURS CITÉS ─ 221
TABLE DES MATIÈRES ─ 223
Source : Éditions Eyrolles.
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Extrait offert par l’éditeur
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Éric Suárez dans les médias
Pensées nocturnes, second volet : l’atelier philo, entrevue avec Eric Suarez
Comment aborder la philosophie avec les enfants de 6 ans et plus, en classe ou à la maison ? Cette chronique propose une réponse en deux volets autour d’un livre : Pensées nocturnes de Jonas Taul, une merveille de littérature de jeunesse, tout en subtilités. Retrouvez ici le second volet de cette incursion dans le monde des idées, qui cherche à offrir des conseils pratiques pour la mise en place d’un atelier de philosophie, en prenant comme base le livre de J. Taul.
Ce second volet se présente sous la forme d’une entrevue avec Eric Suarez, animateur d’ateliers philosophiques auprès de publics jeunes et moins jeunes, tant en entreprise que dans les classes. Fort de ses études doctorales en philosophie à l’Université Laval (Québec) sous la direction de Michel Sasseville, portant plus spécifiquement sur la relation entre l’apprentissage du dialogue philosophique et la gestion des émotions chez les enfants. Il est l’auteur de l’ouvrage La philo-thérapie, disponible aux Editions Eyrolles (2007) et aux Editions Octaedro (2014).
La philosophie pour enfants et l’éducation des émotions
En cette journée très triste pour l’humanité (Nouvelle-Zélande), une bonne nouvelle: nous avons un nouveau docteur en philosophie, et plus spécifiquement en philosophie pour enfants: Éric Suarez. Toutes nos félicitations, docteur!!!
Je souhaite de tout coeur que ta thèse, qui n’est pas sans rapport avec la prévention de la montée de la radicalisation sur notre petite planète, puisse conduire à plus d’humanité, de compréhension, d’écoute, d’entraide, de collaboration entre tous les humains!
Avec sa permission, pour ceux et celles qui souhaitent rejoindre Éric pour en savoir plus concernant sa thèse, voici son adresse: eric.suarez13@gmail.com
Bonne route Éric et que le vent te soit favorable en Suisse!!!
Eric Suarez de Cocoonin fait des cafés philo dans des centres de personnes âgées et EMS.
Site web de Éric Suárez

Site web de Éric Suárez, Docteur en philosophie, Lausanne, Suisse.
Faites un voeu, il sera exhaussé
Cocoon-In se donne pour mission d’offrir des prestations et des animations de qualité, à domicile ou en extérieur. A l’écoute de vos besoins, nous accordons nos services avec habileté afin que vous puissiez en bénéficier dans votre nid douillet. Que vous soyez une entreprise ou un particulier, nous venons à vous pour partager un instant de bienêtre et échanger sur des thèmes passionnants.
Cocoon-In symbolise la douceur et le confort d’un foyer. Quoi de plus naturel que de profiter, dans un environnement familier, d’une prestation unique et personnalisée. « Tisser un pont entre l’intérieur et l’extérieur, entre la maison et le monde » nous inspire et saura vous surprendre. Alors, rencontrons-nous !
Source : Site web de Éric Suárez, Docteur en philosophie, Lausanne, Suisse.
Autre titre signé par Éric Suárez
La philosophie pour enfants de Lipman et l’éducation émotionnelle
Thèse de doctorat, Université Laval, 2019.
Résumé
En initiant une pratique philosophique destinée aux enfants dès la fin des années 60, axée sur l’apprentissage du dialogue philosophique et l’acquisition d’un esprit critique et auto critique, Matthew Lipman appréhenda la pensée de façon plurielle. Loin de la considérer comme un ensemble d’habiletés purement rationnelles, il l’aborda de façon holistique, accordant aux émotions une place essentielle à son bon fonctionnement. Dès lors, la philosophie pour enfants, en reconnaissant à la pensée cette nature double, rationnelle et émotionnelle, ne se limiterait pas à éduquer les élèves à bien penser, c’est-à-dire à manier les différentes habiletés intellectuelles susceptibles d’assurer le discernement, mais également à bien gérer leurs émotions. Si Lipman reconnait la possibilité d’une éducabilité émotionnelle que permettrait l’apprentissage du dialogue philosophique chez les enfants, il n’en identifie pourtant pas les ressorts. Ce travail de thèse s’évertuera alors à prolonger la pensée de Lipman en éclairant le lien entre sa méthode pédagogique et l’éducation des émotions qu’elle induirait. Pour ce faire, une étude pluridisciplinaire de l’intelligence et de l’émotion nous aidera à mieux comprendre ce lien. En nous plongeant dans ce que la philosophie, la psychologie et les neurosciences auront découvert de la nature et de la fonction de ces deux composantes de l’être humain, nous comprendrons à quel point elles sont liées et combien les carences de l’une peuvent endommager les qualités de l’autre. De ce rapport de dépendance entre l’intelligence et l’émotion, nous découvrirons la notion d’«intelligence émotionnelle» telle que présentée par le psychologue Daniel Goleman en 1995. En tant que capacité à gérer ses émotions en relation avec celles d’autrui dans un contexte toujours particulier, nous comparerons alors l’intelligence émotionnelle de Goleman à ce que Lipman entend par l’éducation des émotions afin d’en saisir la ressemblance. À la lumière de cette comparaison, nous rechercherons, de façon toujours interdisciplinaire, les moyens d’améliorer cette même intelligence émotionnelle. Puis, dans une dernière partie, nous pourrons alors identifier dans les outils pratiques de la philosophie pour enfants — les différentes étapes de la méthode lipmanienne (lecture partagée, cueillette des questions, vote de la question et dialogue) — ce qui permettrait d’éduquer les émotions par une sollicitation et un renforcement de l’intelligence émotionnelle.
Source : Université Laval.
Ma lecture de
La philo-thérapie par Éric Suárez
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles.
Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
La lecture de ce livre est douce en raison de l’humanité de son contenu. Nous sommes loin de la bataille entre la raison et les émotions ou du rejet de ces dernières comme ennemies du philosopher. L’auteur n’étouffe pas les émotions que peuvent ressentir ceux et celles qui le consultent.
La mise en contexte du sujet de chaque consultation rapportée par l’auteur créée un atmosphère propice à l’ouverture d’esprit du lecteur et le recul dont il a besoin pour philosopher. Voici celle du premier chapitre, Puis-je aimer la même personne toute une vie ? :
Lorsque Antoine, 35 ans, entre dans mon cabinet, je me rends bien compte qu’il a déjà une idée bien déterminée de ce qui l’a poussé à s’adresser à un consultant en philosophie. Son problème est clair, d’autant plus qu’il est partagé par de très nombreuses personnes de sa tranche d’âge, oscillant entre la volonté de construire un couple avec tout ce qu’il comprend et l’incertitude qu’il puisse perdurer dans le temps. Vivant avec la même compagne depuis onze ans, il s’interroge sur la capacité humaine à aimer la même personne durant toute sa vie. Je remarque immédiatement une véritable angoisse face à ce questionnement, une peur peut-être de « perdre son temps » en compromis sans savoir s’ils serviront réellement à quelque chose.
Si nous trouvons tous un intérêt à vivre en couple – à le rechercher sans relâche, à y rêver et à faire notre possible pour le conserver lorsque nous y avons accès –, l’intérêt n’a pas toujours été le même selon l’époque et selon le lieu. Qui n’a jamais entendu une grand-mère légitimer le fait qu’une fille choisisse un garçon sur le seul critère que celui-ci soit travailleur ? Les couples fondant leur existence sur une sécurité matérielle établissent d’emblée un contrat selon lequel chacun des protagonistes est gagnant et apporte à l’autre ce dont il manque. Les échanges sont clairs et confortent l’union dans un rapport de sécurité au sein d’un monde plein de dangers concernant l’intégrité physique de l’individu. Aujourd’hui, et dans nos pays riches, les besoins ne sont plus les mêmes. Les femmes comme les hommes ont gagné en indépendance et peuvent vivre en célibataires tout en subvenant à leurs besoins les plus primaires. Dans ce nouveau cadre, nous attendons tous de l’amour autre chose qu’une aisance matérielle. L’individualisme, c’est-à-dire cette propension qu’a l’homme moderne à pouvoir et à vouloir exprimer ce qu’il est au plus profond de lui, semble plus difficilement compatible aujourd’hui qu’hier avec une vie de couple entendue pour la vie.
Source : Suárez, Éric, La philo-thérapie, Éditions Eyrolles, 2007, pp. 5-6.
Cet exemple de mise en contexte de la question permet une prise de recul efficace (et douce). Il n’y a là aucune confrontation et contradiction qui pourraient éveiller les mécanismes de défense du lecteur (ou du client).
Il en va de même avec les Épilogues à la fin de chaque consultation relatée par Éric Suárez. Voici celle de la consultation Moins de désir, est-ce moins aimer ? :
Avoir une vision trop simpliste de la relation amoureuse, c’est-à-dire l’appréhender comme quelque chose par quoi on se laisse porter, c’est courir à sa perte. Confondre désir et amour, attirance physique et échange harmonieux entre deux personnes, est égale-ment un moyen de refuser la curiosité que nécessite la relation amoureuse. Curiosité, car découvrir les changements évolutifs de la personne avec qui nous partageons notre vie la rend par là même désirable puisque différente de ce qu’elle était. Ce n’est pas ici une plaidoirie de la fidélité, car chaque personne est libre d’entreprendre sa vie comme elle l’entend, mais c’est en tout cas le seul moyen pour qu’au sein du couple l’ennui ne vienne pas trop s’immiscer. Il faut garder à l’esprit que le monde change et qu’à ce titre, les vivants qui en font partie changent également. Par l’acceptation de cet état de fait, la découverte du conjoint est sans cesse renouvelée et l’amour entre deux personnes renforcé.
Source : Suárez, Éric, La philo-thérapie, Éditions Eyrolles, 2007, pp. 42-43
Éric Suárez fait preuve d’un raisonnement éclairé et de bienveillance envers son client et ses lecteurs. En effet, il me semble que la maïeutique qu’il pratique par le dialogue philosophique engendre un accouchement naturel de l’esprit plutôt qu’une violente césarienne.
Lorsque Socrate interrogeait ses interlocuteurs sur la nature de l’amour, il employait une méthode que sa mère, sage-femme, pratiquait pour accoucher les corps : la maïeutique. La philosophie, par le biais de la consultation, renoue avec ces premiers instants elle accouche les esprits en suscitant le questionnement.
Source : Suárez, Éric, La philo-thérapie, Éditions Eyrolles, 2007, quatrième de couverture.
On dit que «La maïeutique consiste à faire accoucher les esprits de leurs connaissances. Elle est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi.» D’emblée, cette idée d’un savoir caché en soi ne me plaît pas parce qu’un peu trop ésotérique à mon goût.
En revanche, j’aime bien l’idée que «Le terme de maïeutique, laïcisé, englobe généralement les techniques de questionnement visant à permettre à une personne une mise en mots de ce qu’elle a du mal à exprimer, ressentir, ou ce dont elle a du mal à prendre conscience (émotions, désirs, envies, motivation…).»
Mon idée préférée entre toutes est celle liant la maïeutique à l’empathie car elle m’apparaît essentielle à tout dialogue, philosophique ou non. Dans son livre La philo-thérapie, Éric Suárez se montre empathique envers ses clients et ses lecteurs par une bienveillance apaisante. Il faut dire que j’en avais grandement besoin à la suite de mon expérience récente de dialectique d’opposition et de confrontation.
J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5
Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR
Article # 12 – Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

DOSSIER
Consulter un philosophe
Quand la philosophie nous aide
ARTICLE # 12
FIN DU CHAPITRE
Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Bonjour monsieur Brenifier,
J’éprouve un grand bonheur à la lecture de vos livres et textes. Dans le livre «La consultation philosophiques», on parle de documents que vous faites parvenir à un client avant une consultation. Puis-je recevoir ces documents s’il-vous-plaît ?
Je publie un DOSSIER : Pourquoi consulter un philosophe ? Quand la philosophie nous aide :
P.S.: J’envisage suivre l’une de vos formations.
Sa réponse ne tenait pas compte de ma demande. Il m’a proposé un rendez-vous vidéo en ligne.
Bonjour Serge-André Guay
Enchanté de vous connaître.
Je vous propose un RV Jeudi 9 Septembre, à 11 h, heure de Montréal.
Cela vous convient-il?
Cordialement
Oscar Brenifier
J’ai répondu :
Bonjour monsieur Brenifier,
Merci pour votre réponse. Oui, un rendez-vous le jeudi 9 septembre à 11h00, heure de Montréal, me convient. Je suis sur Skype sous le nom « Guay Serge-André » avec « contact@manuscritdepot.com ». Est-ce que cela vous convient?
Cependant, je ne m’attendais pas à un rendez-vous dès maintenant. Je profiterai de l’occasion pour faire une entrevue avec vous dans le but de la publier dans notre magazine en ligne.
Je ne suis pas encore prêt pour une consultation philosophique pour moi-même. J’étudie encore. À mon programme de lecture (LU) :
• Comment choisir son philosophe, Oreste Daint-Drôme, 2000
• La philosophie comme manière de vivre, Pierre Hadot, 2001
• La philosophie c’est la vie, Lou Marinoff, 2003
• La philothérapie, Éric Suárez, 2007
• La consultation philosophique, Eugénie Vegleris, 2010
• Sur le divan d’un philosophe, Jean-Eudes Arnous, 2013
• La pratique philosophique, Jérome Lecoq, 2014
• Philosopher pour se retrouver, Laurence Bouchet, 2015
• Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, 2017
• Socrate à l’agora, Collectif, 2017
• Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, 2019
• L’art de la pratique philosophique, Oscar Brenifier, 2019
• La consultation philosophique, Oscar Brenifier, 2020
• La philosophie, un art de vivre, Collectif, 2021Avez-vous consulté mon dossier :
Monsieur Brenifier a répondu sans aucune allusion à ma demande d’entrevue:
Bonjour Serge-André
Personnellement, comme Socrate, le dialogue me parait toujours préférable pour aller à l’encontre d’autrui.
/ »Je ne suis pas encore prêt pour une consultation philosophique pour moi-même »./
Personne n’est jamais « prêt » à cet exercice, ni non plus « pas prêt ».
Je le fais avec tout un chacun, y compris des enfants de 5 ans.
C’est un simple dialogue, sur des questions importantes. En évitant le double écueil des banalités d’usage, et celui du formalisme.
Mais votre travail doxographique, que j’ai consulté attentivement, tout en étant utile et intéressant, constitue en effet un écueil intellectuel et psychologique, tout à fait habituel dans la profession.
D’ailleurs, si je devais vous envoyer un texte, ce serait celui sur « la corruption académique ».
Mais je préfère vous l’envoyer après notre rencontre.
Ainsi, tout naturellement, je répondrai à vos questions et vous répondrez aux miennes.
Cela se nomme un dialogue philosophique, qui devrait être plaisant et enrichissant pour tous deux.
A demain
O. B.
Je suis embêté par l’affirmation de monsieur Brenifier à savoir que «Personne n’est jamais « prêt » à cet exercice, ni non plus « pas prêt ».» Je décide tout de même de le croire et j’ai l’impression que je vais me lancer dans le vide; je ne suis pas prêt. J’ai répondu :
Bonjour,
Merci pour votre réponse. Je suis déçu que mon travail «/constitue en effet un écueil intellectuel et psychologique/». Vous me direz sans doute pourquoi.
Je vous écrivais ne pas être prêt pour une consultation philosophique en raison de mes finances. Pour l’instant, je me concentre sur la lecture dans le cadre de ma cueillette d’information qui mobilise mes énergies et mes dépenses.
- Comment choisir son philosophe, Oreste Daint-Drôme, 2000
- La philosophie comme manière de vivre, Pierre Hadot, 2001
- La philosophie c’est la vie, Lou Marinoff, 2003
- La philothérapie, Éric Suárez, 2007
- La consultation philosophique, Eugénie Vegleris, 2010
- Sur le divan d’un philosophe, Jean-Eudes Arnous, 2013
- La pratique philosophique, Jérome Lecoq, 2014
- Philosopher pour se retrouver, Laurence Bouchet, 2015
- Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, 2017
- Socrate à l’agora, Collectif, 2017
- Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, 2019
- L’art de la pratique philosophique, Oscar Brenifier, 2019
- La consultation philosophique, Oscar Brenifier, 2020
- La philosophie, un art de vivre, Collectif, 2021
J’ai hâte de vous parler et de répondre à vos questions.
Monsieur Brenifier n’a pas répondu à ce courriel où j’exprime mon souci face au coût de l’exercice. Il a préféré me parler de notre première session :
Bonjour André
Pour lundi, nous allons travailler exclusivement le questionnement.
Pour vous préparer, rédigez une question initiale, puis tentez de produire 10-20 questions permettant de travailler la question initiale.
A lundi
Oscar
Me voilà donc plonger bien malgré moi dans une consultation philosophique formelle. Monsieur Brenifier me place en face d’un devoir à faire avant notre rencontre. Je voulais uniquement le document qu’il adresse à ses clients potentiels. Il me propose un rendez-vous. Je l’informe que je souhaite profiter de ce rendez-vous pour réaliser une entrevue pour les fins d’un article dans ce magazine. Il me fait parvenir un devoir à faire en prévision de notre premier rendez-vous. Je plie l’échine avec appréhension et stress. Et ceux et celles qui me connaissent savent fort bien je ne suis pas du genre à agir de la sorte. Normalement, j’aurais insisté auprès de monsieur Brenifier sur le fait qu’il ne répond pas à mes demandes formulées dans mes courriels. C’est un principe de communication très simple à respecter et auquel je tiens mordicus. Surprise: j’ai laissé tombé ce principe sous le poids de l’autorité que j’ai consentie à monsieur Brenifier, une rare exception dans mon comportement. Bref, je suis intimidé par la notoriété de monsieur Brenifier.
J’ai participé à la première session puis à la deuxième a une semaine d’intervalle. Nous planifions la troisième session pour la semaine suivante. Mon agenda me force à prioriser ma famille. Je demande à monsieur Brenifier de reporter la troisième session en m’ouvrant à lui sur les événements familiaux en cause. Je lui propose le 29 ou lieu du 27 septembre. Il me répond :
Oui, c’est possible le 29. Néanmoins, nous encourageons toujours nos interlocuteurs à faire l’impossible pour garder les engagement de la pratique comme priorité, indépendamment des circonstances de la vie. Voyez aussi si ce n’est pas possible.
Témoin de la scène, mon épouse me propose de faire la session vidéo de l’endroit où je serai le 27 septembre puisque je dois effectuer un voyage d’urgence. Je transmets la proposition à monsieur Brenifier :
Je peux respecter notre cours de lundi le 27 septembre si je le fais en ligne chez (…) où je me trouverai lundi. Une proposition de mon épouse.
Il accepte. Je me retrouve dans une situation familiale impliquant deux événements distincts à plus de 200 kilomètres de chez moi et, de là, je devrai encaisser le stress de mon devoir et celui de ma session vidéo avec monsieur Brenifier. Je suis sous la contrainte, ce qui ne me plaît pas du tout. Je suis mécontent. Tout aurait été si simple de reporter la troisième session une semaine plus tard, le temps que je gère ma situation familiale au mieux.
La veille de cette session, le stress est toujours à son comble et je me dois d’en éliminer ne serait-ce qu’une source : la session du lendemain avec monsieur Brenifier. Je communique mon mécontentement à monsieur Brenifier dans l’espoir qu’il se rende à ma demande de report de la session. Je lui parle de son intransigeance et de sa rigidité.
Il me répond :
Bonjour André
Visiblement, je me suis trompé d’histoire.
Je vous envoie donc une autre proposition de conte, tiré de l’ouvrage sur le Zen, ci-joint.
Histoire 11 – Ah bon!
Je vous invite à lire l’histoire et l’analyse, comme pour l’autre.
Et de répondre aux questions de compréhension avec trois hypothèses, et un concept.
Comme c’est un peut tard, faites ce que vous pouvez, ou rien du tout si vous n’avez pas le temps.
Nous ferons le travail durant la séance.
A demain
O. B.
Je répond :
Bonjour quand même,
C’est la fin. Une référence à un autre conte en réponse à mon message via Messenger. Quel toupet. C’est la fin. Je ne veux plus suivre vos cours.
Il répond :
C’est dommage que vous laissiez vos émotions, surtout votre colère, prendre le dessus. Surtout que vous savez que cela vous ronge.
Je répond :
Il est dommage que vous ne sachiez pas comment prendre vos responsabilités.
Il répond :
Cela, il faudra me l’expliquer. Mais je vous suggère d’attendre quelques jours, afin d’être plus posé. Je note que vous ne serez pas là demain, et si vous revenez à la raison, vous pourrez toujours me recontacter. Lisez néanmoins le conte que je vous ai envoyé, plutôt que le prendre pour une insulte.
Émotions, colère, insulte ne sont que des interprétations de la part de monsieur Brenifier. À mes yeux, je m’explique et ma seule motivation est d’être l’objet d’un peu d’empathie de la part de mon professeur afin qu’il accepte de reporter la session du lendemain. Et tous ceux qui se sont frottés à moi savent fort bien que j’aime aller au fond du problème, dans les moindres détails, pour défendre ma cause. Je ne vais donc pas en rester là.
Je lui adresse ce message avec «Penser, c’est juger» en guise d’objet :
Monsieur Brenifier,
Je ne suis pas animé par la colère face à vous et vos propos. Je suis mécontent de vos réponses à mes messages. Lorsque je me donne la peine de m’expliquer sur un sujet ou un autre, ma motivation est d’éclaircir, non pas d’exprimer une colère quelconque. Lorsque je suis en colère, je ne réponds pas et je quitte en silence. Toute explication de ma part est une perche tendue pour tenter de mieux me faire comprendre. Mais cela ne fonctionne pas avec vous.
Voici un exemple :
J’écris : «C’est la fin. Une référence à un autre conte en réponse à mon message via Messenger. Quel toupet. C’est la fin. Je ne veux plus suivre vos cours.»
Vous répondez : «C’est dommage que vous laissiez vos émotions, surtout votre colère, prendre le dessus. Surtout que vous savez que cela vous ronge.»
Votre réponse ne respecte pas les règles élémentaires de la communication relationnelle. Dans un premier temps, on ne suppose pas quoi que se soit mais on fait état si l’on comprend ou non le message reçu. Dans un deuxième temps, il faut codifier son message en fonction du receveur afin que ce dernier puisse comprendre selon son propre schéma de référence. Votre réponse n’est qu’un jugement.
Qui plus est, elle ne répond pas à mon message. Je vous parle de la «référence à un autre conte», vous ne dites rien à ce sujet dans votre jugement. Je vous dis que vous avez du toupet, vous ne dites rien à ce sujet. Il ne vous vient pas à l’esprit de répondre au contenu de mon message. Vous sautez tout de suite au jugement. Vous ne me demandez pas si je suis submergé par mes émotions ou en colère, vous le supposez d’emblée.
Voici un autre exemple :
J’écris : «Il est dommage que vous ne sachiez pas comment prendre vos responsabilités.»
Vous répondez : «Cela, il faudra me l’expliquer. (…)».
Vous admettez que vous ne comprenez pas, c’est bien. Mais c’est aussi un indicateur sérieux de votre ignorance au sujet du rôle d’un consultant en général et du même coup du rôle spécifique du consultant en philosophie. Je suis bouche bée car il ne me revient pas de former le professeur. Et même si nous sommes dans un dialogue et sur le même pied l’un et l’autre, il faut tout de même que les échanges soient fructueux, c’est-à-dire que les réponses tiennent compte du contenu du message, ce que vous ne faites pas. Vous sautez par-dessus le message pour juger et vous prenez pour acquis que votre jugement est adéquat. C’est étrange de la part d’un communicateur.
Je ne vous expliquerai pas les responsabilités d’un consultant en philosophie ou en d’autres domaines. Vous devez approfondir vous-même cette question des responsabilités et, pour y parvenir, effectuer votre propre recherche.
Je peux tout de même vous communiquer mon impression. Je pense que vous avez érigé votre propre tour d’ivoire à l’instar de ces philosophes universitaires que vous dénoncez. Vous êtes pris dans une interprétation très personnelle du travail de Socrate et cela limite la compréhension de vos responsabilités à titre de consultant et de communicateur.
De plus, je peux aussi vous communiquez mon opinion à savoir pourquoi vos livres «La consultation philosophique» et «L’art de la consultation philosophique» sont très denses. Suite à nos derniers messages échangés, il m’apparut comme une évidence que cette densité témoignait, non seulement de votre connaissance et de votre système de pensée, mais aussi le fait de l’absence de la légèreté qu’apporte la vie à l’être humain. Voici l’image que j’ai en tête : lorsque la vie cesse dans le corps humain, ce dernier devient très lourd et du même coup très dense.
Votre philosophie ne tient pas compte de l’Être humain sensible. Et votre propos au sujet de l’Être humain raisonné se limite à une dissection Et toute dissection implique un corps mort. Vos propos s’apparentent aux planches de biologie exceptionnelles dessinées par Léonard de Vinci. Il n’y a de vie.
En fin de compte, votre philosophie ne tient compte que de la philosophie. Voilà pourquoi vous ne savez pas répondre à mes questions et mes messages, pourquoi vous ne pouvez pas prendre vos responsabilités de consultant et de professeur.
Et si jamais il vous vient à l’esprit de répondre que je me trompe et que vous tenez bel et bien compte de l’Être humain sensible, vous semblez en méprisez les émotions et le voir comme un ennemi de la philosophie.
Vous écrivez : «(…),et si vous revenez à la raison, (…)».
Vous croyez que j’ai perdu la raison parce que vous supposez que mes messages ne sont que l’expression d’émotions et de colère, parce que je demeure un Être humain sensible et que je me dois de condamner ce dernier à la potence, du moins le dominer en dictateur philosophique.
La raison a toujours et en toutes circonstances besoin des émotions. Et si jamais un coup émotif se produit, c’est toujours un indice précieux pour la raison. Ainsi, on peut être en même temps émotif et raisonné malgré les apparences et… les jugements d’autrui. Évidemment, on peut prendre la tête mais dans ce cas très précis le philosophe consultant à des responsabilités spécifiques à prendre face à l’Être humain sensible. Et n’allez pas me dire que l’Être humain sensible relève de la psycho alors que la philosophie se concentre sur l’Être humain raisonné. On ne peut pas en toute connaissance de cause les séparer l’un de l’autre. Dans l’expression «amour de la sagesse», il y a de l’émotion dans l’air.
Ce qui me stress, c’est lorsque la communication n’est pas effective comme dans le cas des derniers messages que nous avons échangés. Sans une communication effective, le moment présent est une impasse. Pour lutter contre le stress, on conseille d’éliminer la source du stress. Ce que j’ai fait en mettant fin à nos sessions.
Et vous savez ce que je pense de votre philosophie du moment présent. J’ai écris : «J’ai horreur de cette philosophie du moment présent où je me trouve amputé de mon passé, de toute justification historique, et de tout futur, y compris de mes attentes et de mes objectifs. Vivre un bon «moment présent» et s’y limiter, est une chose, ne pas avoir conscience qu’il répond à une attente dans le futur et formulée dans le passé en est une autre.»
Très souvent, la justification historique est un indice, non pas de ce que pense notre interlocuteur, mais de comment il pense et comment il commet certaines erreurs de pensées. La référence au passé est confortable et laisse entrevoir l’Être raisonné sans filtre.
Bref, je crois que vous êtes devenu une victime de votre philosophie parce que vous la pratiquer en jugeant, d’où votre idée que «Penser, c’est juger». Pour penser juste, il faut dépasser le stade du jugement.
Il me répond :
Bonjour André
Je vous remercie pour vos critiques, que j’ai trouvé fort éclairantes.
En particulier le concept de « tour d’ivoire », qui a en effet une certaine réalité dans la pratique philosophique, bien que sa nature ne soit pas identique à la « Tour d’ivoire » de la philosophie académique, qui porte plutôt sur la connaissance et l’érudition. Cela me fait penser à « la citadelle de l’âme » de Maitre Eckhart, ou au repli dans l’âme Marc-Aurèle: Tu peux, à l’heure que tu veux, te retirer en toi-même. Nulle retraite n’est plus tranquille ni moins troublée pour l’homme que celle qu’il trouve en son âme.Néanmoins, ces critiques portent principalement sur mon attitude psychologique, existentielle ou relationnelle, sur mon « éthos », et sur mes écrits théoriques.
Mais elles n’abordent pas mon travail effectif en tant que praticien philosophe, c’est-à-dire ce que j’accomplis durant les séances.
Vous en avez eu l’expérience à deux reprises, et aussi, comme je vous l’ai conseillé dans le passé, vous pouvez observer des vidéos sur YouTube afin de mieux connaître ce que je fais concrètement au cours des séances de dialogue.
N’oubliez pas que vous pouvez télécharger nos discussions sur Skype si vous souhaitez les revoir pour les analyser.
Cela m’intéresse d’autant plus qu’après des années de travail et de séances avec de très nombreuses personnes au quatre coins du monde, je tente parfois de faire un bilan et je me demande parfois ce que ces personnes ont pu trouver ou apprendre durant ces séances. Avec bien entendu des réactions variées, bien que rarement neutres.
Cordialement
Oscar Brenifier
Je lui répond avec en objet «Mon bilan est fait et ma conclusion est claire» :
Bonjour monsieur Brenifier,
VOUS ÉCRIVEZ : «MAIS ELLES N’ABORDENT PAS MON TRAVAIL EFFECTIF EN TANT QUE PRATICIEN PHILOSOPHE, C’EST-À-DIRE CE QUE J’ACCOMPLIS DURANT LES SÉANCES.» C’EST UN FAIT, JE NE CRITIQUE PAS VOTRE TRAVAIL EFFECTIF. JE CROIS QUE SEUL UN AUTRE PRATICIEN PHILOSOPHE PEUT CRITIQUER LE TRAVAIL DE L’UN DE SES CONFRÈRES.
Quant à la critique d’un nouvel élève amateur face à son maître praticien philosophe, elle portera moins sur le contenu au profit du contenant. Ce sont des professeurs dont les nouveaux élèves parlent entre eux en début d’année scolaire. Il en fut de même lors de nos deux premières sessions. Le nouvel élève sait fort bien qu’il pourra revenir plus tard sur le contenu. Au départ, l’élève se soumet à l’idée que le médium est le message, que le professeur (éthos) est le premier message à déchiffrer.
Ce que je comprends de nos sessions et de nos échanges, c’est que le philosophe praticien choisit, construit, adapte et adopte une philosophie spécifique. Or, votre approche et votre philosophie ne répondent pas à mes besoins. Il y a autant de philosophies qu’il y a de philosophes. Je ne cherche pas à épouser une philosophie spécifique mise de l’avant pas tel ou tel philosophe. Qui plus est, toutes ces philosophies spécifiques ne sont pas de pures inventions; elles amalgament des essences de plusieurs philosophies.
Je recherche les bases de LA philosophie, les éléments communs à tous les philosophes consultants, d’où mes efforts consacrés à la lecture de plus d’un vingtaine de livres signés par des philosophes consultants. Évidemment, je n’échapperai pas à l’histoire des idées et l’histoire de la philosophie puisque LA philosophie ne s’abreuve pas à une seule et même source. Il n’en demeure pas moins que mes lectures me permettent d’avoir une vue en perspective de la consultation philosophique.
J’ai compris avec vous que je pouvais développer ma propre philosophie pour fonder ma propre pratique de consultation. Et je n’échapperai pas à l’idée d’un amalgame d’essences de plusieurs philosophies pour fonder la mienne en propre, façonnée par ma personnalité et par mes expériences personnelles et professionnelles. C’est l’une de conclusions que je tire de nos sessions et des messages échangés en marge de ces sessions.
VOUS ÉCRIVEZ : «NÉANMOINS, CES CRITIQUES PORTENT PRINCIPALEMENT SUR MON ATTITUDE PSYCHOLOGIQUE, EXISTENTIELLE OU RELATIONNELLE, SUR MON « ÉTHOS », ET SUR MES ÉCRITS THÉORIQUES.»
Votre observation confirme l’importance première du contenant, la première impression que donne à son client le philosophe consultant en tant que personne, capitale pour la suite. Vous m’avez semblé sympathique jusqu’à ce que vos jugements me blessent. Dans ce cas, il me vaut mieux tout admettre que de risquer d’autres jugements. Et j’ai tenu le coup pendant les deux sessions avec ouverture d’esprit. Je vous ai donné une chance mais je ne pouvais pas adhérer à vos jugements sur parole. Je refoulais parce que vous ne vouliez pas que je me justifie. Souvenez-vous de votre référence à Freud lorsque j.ai tenter de me justifier par la responsabilisation à outrance dans mon passé. Souvenez-vous de votre jugement de mon «C’est vous qui le dites», un jugement gros comme le bras.
Vous le savez, j’ai décroché lorsque vous avez refusé d’emblée par intransigeance et rigidité de reporter la troisième séance.
Quant à vos écrits théoriques, sachez qu’on en voit l’application pratique que vous en faites lors de vos sessions. L’Être sensible est absent sinon réprimé autant dans vos écrits théoriques que dans vos sessions. Vos jugements de l’Être sensible sont généralement négatifs.
Quant je vous ai demandé de me faire parvenir les documents que vous envoyez au client avant la première consultation, document dont vous parler dans votre livre /La consultation philosophique/, vous n’avez pas répondu à ma demande (impression négative). Vous avez préféré me proposer un premier rendez-vous. Je vous ai dit que je n’étais pas prêt. Vous m’avez répondu qu’on n’est jamais prêt. Je vous ai laissé le bénéfice du doute. Ce fut une erreur de ma part. J’aurais dû être intransigeant et rigide. Notez que je n’ai jamais reçu ces documents (impression négative).
Vous déclarez :
«Pour certains, le travail est décapant. « Renversant » pour Jacqueline. Déroutant pour Camille, qui n’a pas été capable de retourner travailler après sa consultation. « J’ai dû aller faire une grande promenade », se souvient-elle. Gildas, lui, n’a pas été surpris par « ce qui est sorti », mais il admet un « résultat instantanée hallucinant, une sorte de clairvoyance. Ça fait mal sur le coup, mais c’est pour la bonne cause ». La consultation philosophique n’est pas faite pour tout le monde. Pour le philosophe Oscar Brenifier, elle s’adresse aux personnes qui ont accès à la « rationalité ». « Il y a des gens que je renvoie vers une thérapie au bout de dix minutes, car il y a trop de douleur. Il y a aussi ceux qui veulent se raconter, or ce n’est pas le principe de la consultation philosophique », explique-t-il, en précisant qu’il ne « soigne pas une pathologie », contrairement aux médecins. « Quand vous vous demandez quel est le sens de votre vie, vous n’êtes pas malade », tempête-t-il.» (La consultation philosophique, une alternative au rendez-vous chez le psy ? Tatiana Chadenat, 03 juillet 2015, Madame / Figaro.
Ce n’est pas parce qu’«il y a trop de douleur» que cette dernière s’explique nécessairement et obligatoirement par une pathologie. Ce n’est pas parce qu’un client «veut se raconter» que le client est nécessairement et obligatoirement victime d’une pathologie. Il se peut que ce soit parce qu’il y a un problème de rationalité, parce que le client ne parvient pas à rationaliser. Le philosophe consultant peut relever les erreurs de pensée, de logique et/ou de perception et aider son client à en prendre conscience. Juger les clients qui souffrent trop et ceux qui veulent se raconter comme victime d’une pathologie et les rejeter ne respecte pas l’esprit même de la philosophie comme mode de vie.
Évidemment, je comprends qu’il s’agit là de votre philosophie puisqu’elle tient l’Être sensible comme un obstacle au philosopher.
VOUS ÉCRIVEZ : «EN PARTICULIER LE CONCEPT DE « TOUR D’IVOIRE », QUI A EN EFFET UNE CERTAINE RÉALITÉ DANS LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE, BIEN QUE SA NATURE NE SOIT PAS IDENTIQUE à LA « TOUR D’IVOIRE » DE LA PHILOSOPHIE ACADÉMIQUE, QUI PORTE PLUTÔT SUR LA CONNAISSANCE ET L’ÉRUDITION. CELA ME FAIT PENSER à « LA CITADELLE DE L’ÂME » DE MAITRE ECKHART, OU AU REPLI DANS L’ÂME MARC-AURÈLE: TU PEUX, à L’HEURE QUE TU VEUX, TE RETIRER EN TOI-MÊME. NULLE RETRAITE N’EST PLUS TRANQUILLE NI MOINS TROUBLÉE POUR L’HOMME QUE CELLE QU’IL TROUVE EN SON ÂME.»
Encore faut-il que cette âme soit une citadelle par opposition à la caverne de Platon. Et encore faut-il que le repli dans l’âme ne soit pas une fuite. Vous faites vous-même preuve de connaissance et d’érudition pour justifier «une certaine réalité dans la pratique philosophique».
VOUS ÉCRIVEZ :« CELA M’INTÉRESSE D’AUTANT PLUS QU’APRÈS DES ANNÉES DE TRAVAIL ET DE SÉANCES AVEC DE TRÈS NOMBREUSES PERSONNES AU QUATRE COINS DU MONDE, JE TENTE PARFOIS DE FAIRE UN BILAN ET JE ME DEMANDE PARFOIS CE QUE CES PERSONNES ONT PU TROUVER OU APPRENDRE DURANT CES SÉANCES. AVEC BIEN ENTENDU DES RÉACTIONS VARIÉES, BIEN QUE RAREMENT NEUTRES.»
Neutre ! Vous ne savez pas l’être. «Penser, c’est juger» dites-vous. N’allez pas me dire que vous croyez que vos jugements sont neutres voire objectifs.
/« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement./
/Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »/
/Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82./
Nous sommes ici dans ce qu’il est convenu de nommer «L’erreur de Descartes » à l’initiative d’António Damásio (L’Erreur de Descartes : la raison des émotions, Paris, Odile Jacob, 1995). La raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions. Il faut tenir compte dans la consultation philosophique. Le client est motivé subjectivement et cela exige respect et une humilité de la part du philosophe consultant.
Et que faire quand le client désire ce dont il n’a pas besoin ? La question se pose souvent dans le domaine des affaires. Voici une autre citation tirée d’ouvrage du chercheur américain Louis Cheskin :
/“One remains in business by giving the customer what he wants and needs. If you give him only what he wants, you may be in serious trouble. If you give him only what he needs, he may refuse it./
/(…)/
/To be successful in any business, you must give the client both what he wants and needs. If you offer him only what he needs, he may not want it; you have, therefore, to convert his need into a want./
/Giving businessmen what they need and want is a basic requirement for success. They need to solve business problems and they want evidence that their marketing decisions are right.”/
/Louis Cheskin, Secrets of marketing Success, pp. 140-141/
On ne peut pas soutenir que vous êtes au fait de pareilles situations, du moins à la lumière de nos deux sessions. Je désirais discuter de la théorie exposée dans votre livre «La consultation philosophique» mais vous l’avez reportée. Pour vous, j’avais besoin d’une consultation philosophique. Pour moi, la théorie vient toujours avant la pratique. Et ce n’est qu’à la fin de la deuxième session que vous m’avez informé que l’on ne parlerait pas de moi dans la troisième session. Je ne savais même pas que les deux premières sessions devaient porter sur moi. Toute mon attention était concentrée sur votre façon de faire. De temps en temps, à ma grande surprise, vous me jugiez en affirmant, par exemple, que je n’avais pas assez confiance en moi et que mes émotions me submergeaient. Je ne me donnais pas d’autre choix que d’accepter votre jugement et j’ai dis pourquoi ci-dessus.
Blessé par vos jugements, je n’ai rien en mémoire du contenu même de nos sessions si ce n’est vos jugements sans considération de leur accueil par ma personne. Une chance que j’ai tout gardé et je pourrai y revenir si le cœur m’en dit.
Vous m’avez demandé d’être rationnel sans jamais me dire comment si ce n’est que de dominer mes émotions. Je ne crois pas que le rationnel émerge automatiquement sous la répression ou le simple contrôle des émotions.
Mon bilan est fait et ma conclusion est claire : je n’adopterai pas votre pratique de la consultation philosophique.
Voici ce qu’écrit monsieur Brenifier dans son livre La consultation philosophique :
Initialement, la frustration s’exprime souvent comme une pure émotion, comme un reproche, comme un ressentiment, toutefois, en se verbalisant, elle permet de devenir un objet pour elle-même ; elle permet au sujet qui l’exprime de prendre conscience de lui-même comme un personnage extérieur. À partir de ce constat, il devient capable de réfléchir, d’analyser son être au travers de la mise à l’épreuve, de mieux comprendre son fonctionnement intellectuel, et il peut alors intervenir sur lui-même, tant sur son être que sur sa pensée. Certes le passage par certains moments à tonalité psychologique est difficilement évitable, sans toutefois s’appesantir, car il s’agit de passer rapidement à l’étape cognitive subséquente, au moyen de la perspective critique, en tentant de définir une problématique et des enjeux.
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 28.
En m’offrant des jugements sur ma personne et mes propos, avec intransigeance et rigidité dans le propos, monsieur Brenifier ne fait pas l’effort «de passer rapidement à l’étape cognitive subséquente, au moyen de la perspective critique, en tentant de définir une problématique et des enjeux».
Il poursuit :
Notre hypothèse de travail consiste précisément à identifier certains éléments de la subjectivité, bribes que l’on pourrait nommer opinions, opinions intellectuelles et opinions émotionnelles, afin d’en prendre le contrepied et de faire l’expérience d’une pensée « autre ». Sans cela, comment apprendre à sortir volontairement et consciemment du conditionnement et de la prédétermination ? Comment émerger du pathologique et du pur ressenti ? D’ailleurs il peut arriver que le sujet n’ait pas en lui la capacité d’accomplir ce travail ou même la possibilité de l’envisager, par manque de distanciation, par manque d’autonomie, par insécurité ou à cause d’une forte angoisse quelconque, auquel cas nous ne pourrons peut-être pas travailler avec lui. Tout comme la pratique d’un sport exige des dispositions physiques minimales, la pratique philosophique, avec ses difficultés et ses exigences, nécessite des dispositions psychologiques minimales, en deçà desquelles nous ne pourrons pas travailler.
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 28.
Je ne crois pas, dans mon cas, que monsieur Brenifier a mis à profit ses propres «dispositions psychologiques minimales».
Il écrit :
En guise de conclusion sur les difficultés de la consultation philosophique, disons que la principale épreuve réside en l’acceptation de l’idée de pathologie, prise au sens philosophique, voire d’établir un diagnostic cognitif et émotionnel, d’examiner le fonctionnement et les obstacles de la rationalité.
Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 32.
Je ne crois pas que monsieur Brenifier tirer du savoir nécessaire à la connaissance requise pour établir un diagnostic émotionnel. Il juge et tout jugement est subjectif. Il ne suffit pas de dire «Vous êtes trop émotif» ou «Vous êtes en colère» pour «examiner le fonctionnement et les obstacles de la rationalité». Examiner implique de «Considérer avec attention, avec réflexion», de «Regarder très attentivement». Un jugement confondu avec un diagnostic ne fait pas le travail. Si on veut que le client soit rationnel, il ne faut certainement pas piquer ses émotions. Il faut plutôt les mettre dans une perspective philosophique.
Le débat entre la raison et les émotions chez les philosophes fait rage depuis longtemps avec le mot d’ordre : «Les émotions nuisent à la raison ». Il faut nous libérer de nos émotions, à tout le moins, les dominer pour permettre à la raison de triompher. Autrement, il est impossible de philosopher. À mon avis, on peut pas philosopher sans avoir le plus grand des respects et une empathie exemplaire pour les émotions du client. Je crois davantage dans l’approche du philosophe consultant norvégien Morten Fastvold. Voici un extrait de ses «Réflexions sur les sessions conduites par Oscar Brenifier» reproduite par Oscar Brenifier en annexe de son livre La consultation philosophique :
Pratiquer des jeux comme exercices intellectuels n’est pas au centre de l’intérêt des philosophes norvégiens qui désirent s’engager dans l’art nouveau et mal défini du « conseil philosophique ». Au lieu de cela, nous nous préoccupons surtout des demandes que nos clients expriment en fonction de leurs problèmes existentiels et émotionnels ; nous abordons ainsi une large gamme de sujets en commun avec les psychothérapeutes. Refusant seulement les personnes présentant des problèmes mentaux sérieux et évidents, nous admettons que nos clients puissent tout aussi bien consulter un psychothérapeute, mais que pour quelque mystérieuse raison, plus ou moins consciente, ils choisissent plutôt de consulter un philosophe. Nous sommes supposés, dans une très large mesure, procéder avec nos clients de la même façon qu’un psychothérapeute : une écoute attentive de ce que le client nous dit de sa vie et de ses problèmes, et cela dans une approche empathique et pleine de sympathie, avec le vif désir de le mettre à l’aise et le rassurer, de façon à créer une atmosphère de confiance. C’est le client, et non le philosophe, qui est supposé maitriser la thérapie, ce qui lui permet de changer de sujet ou de sujet de conversation comme bon lui semble, sans que l’on risque plus qu’un timide « Vous êtes conscient que vous venez de changer de sujet et de mettre fin à notre échange ? », suivi d’un « Allez-y ! ”» consentant, quand il ne change pas d’idée et veut poursuivre dans cette nouvelle direction. En permanence, surtout lors de la première consultation, il nous faut identifier « l’urgence » du client en l’écoutant avec soin et en posant avec doigté les questions qui peuvent révéler son problème réel. Ainsi, avec cette « urgence » plus ou moins clairement exprimée et le consentement du client, nous pourrons, avec de la chance, lui proposer quelques clés philosophiques ou quelques pensées opportunes qui lui exposeront son problème sous un nouvel éclairage, en le libérant de la manière étroite dont il percevait le problème, entrevoyant quelques solutions possibles. Le plus souvent, nous considérons ceci comme une expérience de bien-être pour les deux acteurs, même si quelquefois nous rencontrons une expression émotionnelle inattendue, à laquelle il nous faut faire face. Ces incidents, cependant, sont supposés se produire rarement, et certainement pas causés par une quelconque provocation du philosophe. Cette image du philosophe comme « M. Gentil » est peut-être un tant soit peu exagérée, mais je ne crois pas qu’elle s’éloigne beaucoup de la vérité.
(…)
Apparaît alors Oscar Brenifier sur la scène. Il propose des jeux, au lieu de la « philosophie » comme nous – ou en tout cas moi – pensions devoir l’utiliser. Déclarant que « Je ne suis pas intéressé aux raisons pour lesquelles le client vient me consulter », il rejette d’entrée un des piliers supposés de notre pratique : l’identification de la requête du client, et continue en demandant avec insistance que le client produise une idée qu’il considère importante, sans se soucier si elle est vraie ou fausse, raisonnable ou pas d’un point de vue philosophique. Si cette hypothèse n’est pas trop difficile à accepter, on est choqué, une fois de plus, quand Brenifier ne permet pas au client d’expliquer pourquoi il a choisi l’idée avancée et certainement pas de l’habiller d’explications personnelles. « Que diable ce Frenchman est-il en train de faire ? » se demande M. Gentil — il s’agit de moi. Comment se permet-il de violer l’autonomie de son client quand il ne souhaite guère d’explication du contexte, refusant tout éclaircissement complémentaire ? Jouer simplement d’une idée hors contexte, sans chercher si elle est vraie ou fausse, peut paraître ne pas du tout relever de la consultation philosophique. Pire même, cela semble violer les exigences de considérer et prendre le client comme une personne unique, ce que fait tout psychothérapeute au courant des dernières techniques. Comme les consultants philosophiques, je suppose. Car, qui rêverait seulement de ne pas respecter les concepts d’Empathie, d’Ethique, et d’Autonomie ? Sûrement pas les aspirants au métier de consultant philosophique de Norvège. Revenant aux sessions conduites par Brenifier, M. Gentil commence vraiment à se faire du souci quand il se permet d’interrompre son client à plusieurs reprises, forçant ce malheureux à entrer dans le jeu du philosophe, ce qui augmente sa frustration. J’ai même l’impression que Brenifier, en plein milieu de la pression de retenue et confusion qu’il crée, mène le client à l’aventure en déformant ses arguments et en argumentant lui-même, ce qui conclut la confusion engendrée par quelques conclusions bizarres – ou plutôt quelques conclusions préliminaires – qui ne rendent pas le client très heureux. On est loin de l’atmosphère de bien-être à laquelle je m’attendais, où l’on espérait voir le client partir souriant. Ici, il se sent manipulé et insuffisamment respecté. En fait, il part plus frustré qu’il n’était venu. Et il me faut demander : « Cette sorte de jeu intellectuel plutôt brutal l’a-t-il aidé en quoi que ce soit ? » À ce point, ma réponse est : « Probablement pas. »
Source : JEUX SÉRIEUX – LA POSSIBILITÉ DE REDÉFINIR UN PARADIGME PHILOSOPHIQUE – Réflexions sur les sessions conduites par Oscar Brenifier – Par Morten Fastvold – Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Annexe 2, Éditions Alcofribas, 2020, p. 162.
Il faut se rendre jusqu’à la fin des réflexions de monsieur Morten Fastvold pour apprendre que ce dernier se dit «à présent sûrement prêt à adopter cette alternative-là» en référence à la méthode d’Oscar Brenifier. Autrement, je crois que monsieur Brenifier n’aurait pas ajouté le texte de Morten Fastvold en annexe à son livre.
Il n’en demeure pas moins que je préfère et de loin à la brutalité de la méthode Brenifier «une écoute attentive de ce que le client nous dit de sa vie et de ses problèmes, et cela dans une approche empathique et pleine de sympathie, avec le vif désir de le mettre à l’aise et le rassurer, de façon à créer une atmosphère de confiance » (Morten Fastvold).
C’est par les failles que la lumière entre, qu’elle éclaire autant le système de pensée que les pensées elles-mêmes de la personne. Et s’il faut que le philosophe consultant crée cette faille pour permettre au client de voir plus clair dans propre son système de pensée, il n’est pas obligé d’user de brutalité, pas même de confrontation et encore moins de juger. Une simple hypothèse suffit et conservera l’atmosphère de confiance.
On ne laisse pas entrer en son esprit et sa raison n’importe qui, n’importe quoi et n’importe comment. Se présenter à la porte avec la seule faculté de juger comme acte de la pensée ne relève pas de la philosophie, de l’amour de la sagesse. Défoncer la porte avec des jugements gros comme le bras éveillera tous les mécanismes de défense, conscients, inconscients et involontaires.
Le philosophe consultant ne peut pas prétendre s’adresser à une raison qu’il a forcé à se barricader face à ses attaques. Brandir les contradictions du client ou le forcer à se contredire pour lui montrer la faillibilité de sa logique ne servira qu’à l’aveugler.
Une lumière soudaine dans l’esprit d’un client dans le noir ne lui procurera que de la douleur d’un éblouissement qui peut s’avérer fatal. De plus, la contradiction n’est pas une lumière en soit, pas plus que les jugements à l’emporte pièce. Ce sont armes de guerre. Et c’est sans compter que le philosophe consultant n’est pas ou ne doit pas se prendre lui-même pour la lumière dont le client a besoin.
Il est de pratique courante que le client, comme nous tous d’ailleurs, cherche à colmater les failles qui laisse entrer en son esprit une lumière aveuglante par habitude de la noirceur. Le philosophe consultant violer l’esprit de son client avec des grenades voire des bombes pour créer les failles utiles à la prise de recul et à la prise de conscience. Un simple doute suffit à la tâche pour autant qu’il soit enseigné à en tirer le bénéfice. Nous sommes ici très loin du philosophe consultant qui afflige son client de tous les maux de sa raison et de ses émotions.
Le philosophe consultant ne se laissera berner par la lumière artificielle en l’esprit de son client, lumière qu’il génère en se donnant raison. Il y a des personnes pour qui le doute affecte l’équilibre durement acquis. Il faut donc tenir par la main le client en aversion face au doute, qui craint que le doute le plonge dans l’abime.
Le philosophe consultant, nous dit-on, se pose en égal de son client et non pas en autorité. Il s’agit, nous dit-on, d’un dialogue et non pas d’un monologue. Le temps de parole joue alors un rôle essentiel. La philosophe consultant ne peut pas se permettre de museler son client comme je l’ai vécu avec Oscar Brenifier. Il m’imposait de taire toutes justifications et, du même coup, il renvoyait mon passé à Freud. Il m’imposait de taire mes attentes, car cela se réfère au futur. Il me fallait être dans le moment présent, sans émotion et boire ses jugements de ciguë. Ce ne fut pas possible. J’ai ri nerveusement et à répétition. Mais il n’y avait rien de drôle. À un point tel que je n’étais plus moi-même, que je ne me reconnaissais pas. Stressé comme un enfant au premier jour d’école.
Le consultant philosophe se doit de décrypter l’état d’âme de son client. Se le tenir pour dit et en tout respect. Il ne s’agit pas faire entrer le client dans un moule mais de le rejoindre là où il est dans l’état qu’il est.
J’ai adoré le livre La consultation philosophique de monsieur Oscar Brenifier mais je n’ai pas aimé ses sessions vidéo avec moi. Ce n’est pas le fait d’un écart entre la théorie et la pratique. Monsieur Brenifier s’en tient avec rigueur à la pratique de sa théorie. Et ce n’est qu’ainsi qu’on se rend à l’évidence de sa rigidité et de son intransigeance face à la personne, notamment face à l’Être sensible.
Enfin, j’ai souligné à de nombreuses dans ce dossier ma peur de voir la philosophie être contaminée par la psychologie. Aujourd’hui, je dois reconnaître que la philo sans un peu de psycho ne peut pas répondre aux besoins du client en consultation.
J’avais entrepris la lecture d’un deuxième livre de monsieur Brenifier, L’art de la pratique philosophique, mais je préfère mettre fin à ce chapitre et aller au prochain titre de ma liste.
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
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Les ouvrages philosophiques à destination du grand public : pour quelle philosophie ? par Léa MAUBON

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Nous reproduisons ci-dessous le mémoire d’étude de madame Léa Maubon intitulé Les ouvrages philosophiques à destination du grand public : pour quelle philosophie ? Ce mémoire traite de certains des livres dont je fais rapport de lecture dans notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide». La travail de madame Léa Maubon nous éclaire sur «la production de plus en plus importante d’ouvrages de philosophie à destination du grand public».

Les ouvrages philosophiques à destination du grand public : pour quelle philosophie ?
Master 2 Livre et Savoirs
Léa MAUBON
Sous la direction de Gérard Wormser
Professeur agrégé de philosophie – ENS-LSH

École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib)
L’Enssib est membre associé de l’Université de Lyon
MAUBON Léa | Master LS | Mémoire d’étude | Janvier 2010 – 75 –
Droits d’auteur réservés.
Reproduit avec l’aimable auroisation de Léa MAUBON
Source : École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques.
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Description : Mémoire de recherche du master « Livre et Savoirs », spécialité Bibliothèques, portant sur le paysage éditorial de philosophie contemporain en tant qu’objet.
Collection : Mémoires Master « Livre et savoir » / « Edition scientifique et bibliothèque »
Thèmes : Science de l’information , Edition
Indexation sujet Rameau : Edition–France–20e siècle
Indexation sujet Rameau : Edition–Philosophie–France
Licence de diffusion : Tous droits réservés
Format : Fichier Adobe PDF
Étendue : 1.94 Mo
Étendue : 76 p.
Date de publication : janvier 2010
Langue : fr
Éditeur ou organisme : École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques [enssib]
Éditeur ou organisme : Ecole normale supérieure Lettres et Sciences Humaines
Couverture spatiale : France
Couverture temporelle : XXe siècle
Type de ressource : text
Diplôme : Master ESB « Édition scientifique et bibiothèque », spécialité Bibliothèque
Résumé
Français
Cette étude porte sur un phénomène du paysage éditorial français actuel: la production de plus en plus importante d’ouvrages de philosophie à destination du grand public. Il s’agit de réfléchir, à partir d’une description de cette tendance, sur ses enjeux éditoriaux mais également philosophiques. La démocratisation de la philosophie est un projet ancien, aujourd’hui soumis à l’expérience, qui interroge le devenir de la philosophie en France.
Anglais
This study deals with a tendency of the french contemporary editorial landscape : the increasing production of philosophical books intended for general public. From a description of this tendency, the aim is to consider its editorial stakes, but also philosophical stakes. The democratization of philosophy, that has been contemplated for a long time in the history of philosophy, since the Enlightenment, is today experienced, and questions the evolution of philosophy in France.
Descripteurs : Edition — Philosophie — France
Droits d’auteurs
Droits d’auteur réservés.
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier vivement M. Wormser, qui a accepté de diriger mes recherches, et dont l’attention et les conseils avisés m’ont été d’une grande aide.
Je remercie par ailleurs M. Puech, Mme Vanin-Verna et M. Pierron, philosophes et auteurs d’ouvrages de philosophie destinés au grand public, qui ont bien voulu m’accorder du temps pour répondre à mes questions et m’apporter des précisions importantes dans le cadre de mon travail. Merci pour votre sympathie et votre disponibilité.
Table des matièeres
INTRODUCTION page 7
I – CONTEXTUALISATION ET DESCRIPTION DU PHENOMENE EDITORIAL page 10
1 POPULARISER, VULGARISER, RENDRE ACCESSIBLE : UN PROJET ANCIEN AUJOURD’HUI RENDU POSSIBLE page 10
a Une conception « populaire » de la philosophie opposée à une conception « ésotérique » page 10
b Les “nouveaux philosophes” ou la philosophie sortie de l’université page 12
c Le contexte actuel de démocratisation de la philosophie : engouement et phénomène de société page 13
d Que revendiquent les auteurs d’aujourd’hui ? Diffusion et accessibilité page 15
2 L’EXPERIMENTATION AUJOURD’HUI DU PROJET DE DEMOCRATISATION DANS L’EDITION page 18
a Les ouvrages et les auteurs à l’origine du phénomène éditorial page 18
b Une typologie des ouvrages pour le grand public page 20
c De l’ouvrage isolé à la collection : différents niveaux d’exigence, différentes approches page 23
3 PUBLIER DE LA PHILOSOPHIE POUR LE GRAND PUBLIC DANS LE CONTEXTE MEDIATIQUE ACTUEL : ENJEUX ET PROBLEMATIQUES DE LA TRANSMISSION PAR LE LIVRE page 26
a L’arrivée du marketing en philosophie et ses enjeux pour la création philosophique page 26
b Les relations problématiques entre le livre de philosophie et les médias page 28
II – TRANSMISSION ET COMMUNICABILITE DE LA PHILOSOPHIE : COMMENT S’ADRESSER AUX NON-SPECIALISTES ? page 31
1 LA QUESTION DES PUBLICS ET DE LA DEMANDE DE PHILOSOPHIE page 31
a Les publics : à qui s’adresse-t-on et qui lit ? page 31
b La notion de “grand public” à relativiser page 33
c La demande philosophique aujourd’hui : entre besoins réels, consommation culturelle et fantasmes page 35
d Susciter la demande autour du livre page 37
2 COMMENT INCITER, COMMENT RENDRE LA PHILOSOPHIE ATTRAYANTE : STRATEGIES EDITORIALES ET AUCTORALES page 39
a L’objet-livre page 39
b Le titre et les promesses de la quatrième de couverture page 41
c Le pacte de lecture dans les ouvrages d’initiation page 42
d Faire de la philosophie avec tous les matériaux possibles, inventer des voies d’accès différentes pour « entrer en philosophie » page 44
3. LA PROBLEMATIQUE DE L’ECRITURE : COMMUNICABILITE ET TRANSMISSION page 45
a Vulgariser, rendre accessible la philosophie : un exercice problématique page 46
b Le passage d’une écriture universitaire à une écriture pédagogique page 47
c Style léger, humour et désacralisation : vers une philosophie « décomplexée » ? page 49
III – LE DEVENIR DE LA PHILOSOPHIE AU TRAVERS DE CE PHENOMENE EDITORIAL page 51
1 UNE CONCEPTION PRATIQUE VOIRE UTILITARISTE DE LA PHILOSOPHIE page 51
a Une volonté de revenir aux fondements de la philosophie et à l’attitude de la sagesse page 51
b Le retour d’une philosophie morale et surtout pratique page 53
c Une pensée centrée sur l’individu et la quête du bien-être : conception utilitariste de la philosophie page 55
2 UN PHENOMENE QUI MET EN JEU LA SANTE DE LA PHILOSOPHIE page 56
a La popularisation de la philosophie dans notre société : une exigence démocratique ?page 56
b Le fossé s’accroît-il entre philosophie universitaire et philosophie grand public ? Méfiance et rejet réciproques page 58
c Vedettariat et présence médiatique comme indice de santé de la philosophie ? 60
3 QUE DONNE-T-ON A PENSER ? page 62
a Quelle valeur accorder à l’initiation ? page 62
b Philosophie et divertissement page 64
c Entre prêt-à-penser et initiatives intéressantes de certains auteurs : le problème du discernement page 65
CONCLUSION page 67
BIBLIOGRAPHIE THEMATIQUE page 69
Introduction
Depuis un certain temps déjà, la philosophie semble avoir quitté le strict milieu universitaire et étudiant pour atteindre un public plus large mais aussi pour infiltrer des domaines qui lui étaient auparavant étrangers. Elle s’est étendue à des activités situées en dehors de ses cadres institués. L’entreprise par exemple, se réclame aujourd’hui d’une « philosophie » pour justifier ses politiques, et embauche même des consultants en philosophie pour « humaniser » le management. Le journalisme et les médias en sont eux-mêmes imprégnés. On trouve la philosophie dans les cafés, où des débats autour de thèmes divers sont organisés pour un public dont les origines sociales ou le bagage culturel peuvent être très variés. Aussi parle-t-on d’une démocratisation ou d’une popularisation de la philosophie, ces termes étant eux-mêmes déjà philosophiquement problématiques. La philosophie semble de plus en plus présente à tous les niveaux du débat public et se manifeste sous forme de nouvelles pratiques.
Un véritable engouement pour un certain type de philosophie est apparu, ces dernières années, ainsi qu’en témoignent les succès de librairie de certains ouvrages, la forte présence médiatique de la discipline, et l’existence de véritables philosophes-vedettes. Plus généralement, le domaine éditorial des sciences humaines s’adresse à un public élargi, lui-même de plus en plus demandeur de débats et d’outils de pensée pour comprendre le monde actuel. Dans ce contexte, pourtant marqué par une certaine fragilité de l’édition en sciences humaines, les ouvrages de philosophie à destination du grand public se multiplient. Ils occupent une place importante dans les ventes et le chiffre d’affaire des maisons d’édition pour le secteur. On peut citer comme symbole de cet engouement le Monde de Sophie, de Jostein Gaarder, paru en Norvège en 1991, traduit en 54 langues (en français en 1995), et vendu à des millions d’exemplaires dans le monde. Le succès de ce livre semble avoir relancé un mouvement dont l’origine est sans aucun doute à situer à la fin des années 1970 avec l’apparition des « nouveaux philosophes ». La tendance actuelle est certainement très différente de ce qu’était la démocratisation de la philosophie il y a trente ans. Cependant, en évoquant les « nouveaux philosophes », nous mettons d’emblée le doigt sur une problématique fondamentale et permanente du phénomène, à savoir la présence de la philosophie dans les médias, et partant, de la compatibilité des contraintes médiatiques avec l’exigence philosophique.
Il s’agira donc, à travers un état des lieux du paysage éditorial français, de s’intéresser à une expérience originale dans l’histoire de la philosophie : la popularisation de la discipline par des ouvrages ouvertement destinés au « grand public » – encore faudra-t-il s’interroger sur la composition de ce lectorat – et la construction d’une réputation qui puisse s’inscrire en faux contre les traditionnelles accusations d’élitisme et d’hermétisme faites à la philosophie. On pourra, bien sûr, considérer le phénomène comme un simple effet de mode, et rester dans une conception pessimiste de la démarche vulgarisatrice. Mais ce serait manquer des enjeux qui interrogent les fondements même de la philosophie, notamment sa fonction au sein d’une société, son aptitude à la clarté pour participer au débat public, pour ne pas dire son utilité. Que peut-on attendre de la philosophie aujourd’hui, en particulier dans une société démocratique ? De plus, la question de l’accessibilité de la philosophie à un public autre que celui des « spécialistes » se pose depuis longtemps dans l’histoire de la philosophie, oscillant entre les deux conceptions extrêmes d’une philosophie « populaire » et d’une philosophie « ésotérique ». À l’heure de la démocratisation de tous les savoirs et de l’accessibilité quasi-totale de la culture, les ouvrages à destination d’un public non-spécialiste se présentent comme une forme possible de concrétisation d’un projet, certes flou, de popularisation de la discipline. Le contexte politique, social, et culturel permet aujourd’hui que soit expérimentée dans les faits une question qui tourmente la philosophie : est -ce un avilissement, une compromission pour elle que de s’adresser aux non-spécialistes et aux masses ; ou bien est-ce au contraire une exigence démocratique, une démarche que l’on est en droit d’attendre de la philosophie à l’égard d’un public en quête de sens et de réponses sur notre monde ?
Il faudra ainsi s’interroger sur de multiples aspects de ce phénomène éditorial. Comment la philosophie a-t-elle su se rendre attrayante (se rendre « populaire ») aux yeux d’un public qui pouvait se montrer méfiant pour la discipline, dans une société capitaliste voire utilitariste qui a tendance à affirmer – pour reprendre une expression très souvent entendue – que « la philo, ça ne sert à rien » ? Justement, on montrera que la philosophie promet aujourd’hui de se rendre utile, en épousant les préoccupations concrètes des lecteurs, allant même jusqu’à se présenter comme une thérapie. Que nous proposent donc les auteurs d’ouvrages à destination du grand public, que nous promettent-ils et par quelles stratégies nous incitent- ils à les lire ? On s’interrogera en outre sur la problématique de l’écriture comme vecteur de transmission d’une philosophie accessible et claire, propice à initier, à faire « entrer en philosophie ». Il est nécessaire de s’intéresser aux méthodes aussi bien qu’aux contenus.
Il semble que ce phénomène éditorial doive également être observé comme une réponse à une certaine demande de la part du public. Ce qui vient en premier à l’esprit est cette notion de « quête de sens », souvent employée pour désigner la situation de l’homme contemporain cherchant à reconstruire ses repères et ses valeurs, aux prises avec une société matérialiste qui nivelle tout et qui ne produit plus de représentations du monde. Mais il serait bon de compléter cette explication, notamment par le fait que la philosophie peut être l’objet de fantasmes sur ce qu’elle peut apporter à l’homme d’aujourd’hui, et pour reprendre une formule de Jacques Bouveresse, sur « ce que l’on est en droit d’attendre d’elle ».
Par ailleurs, comme il en a été question plus haut, le livre est l’objet d’un marché, et il est soumis aux contraintes de la visibilité médiatique. C’est d’autant plus le cas pour les ouvrages qui nous concernent qu’ils s’adressent au grand public. Ce contexte peut donc poser des difficultés quant à la portée réelle de ces ouvrages, si les contenus qui y sont véhiculés sont conditionnés ou dictés par les lois du marché et des médias.
Tous ces enjeux conduisent ainsi à des interrogations plus larges et peut-être plus problématiques encore sur ce que devient la philosophie au travers de ce phénomène. Quelle forme, quelle tournure prend aujourd’hui la philosophie dans les livres de philosophie destinés au grand public ? Peut-on circonscrire un type de pensée ou des thèmes qui domineraient dans ces ouvrages ? Que nous donne-t- on véritablement à penser ? Tenter d’apporter des réponses à ces questions supposera d’avoir auparavant dressé un tableau et une typologie des ouvrages concernés.
La question de savoir ce que l’on transmet vraiment, et comment on le transmet, est ici essentielle : on pourrait se risquer à demander si l’apparition du marketing dans le livre de philosophie n’aurait pas fait évoluer cette dernière en une forme parmi d’autres de « communication », et y voir l’absorption progressive de la philosophie dans une forme d’anti-philosophie. Cependant, l’on peut parallèlement étudier ce phénomène éditorial comme une manifestation des nouvelles pratiques philosophiques nées ces dernières décennies, et ainsi tenter de montrer en quoi la philosophie, au lieu de mourir de sa démocratisation, poursuit son devenir dans des formes inattendues.
I – Contextualisation et description du phénomène éditorial.
Il convient de replacer le phénomène éditorial que nous pouvons observer actuellement dans son contexte et dans les conditions historiques qui lui ont donné naissance. Nous ne pouvons l’aborder sans nous intéresser au préalable à ce qui, dans l’histoire de la pensée, permet de rendre compte d’un projet ou d’une demande déjà anciens. En effet, il ne faudrait pas restreindre le champ d’analyse en imaginant que cette demande de popularisation et de prise de distance par rapport à la philosophie universitaire serait née ces dernières décennies, parallèlement à l’apparition de l’accessibilité pour tous de tous les savoirs et de la culture.
1. POPULARISER, VULGARISER, RENDREACCESSIBLE : UN PROJET ANCIEN AUJOURD’HUI RENDU POSSIBLE.
a. Une conception « populaire » de la philosophie opposée à une conception « ésotérique ».
Il s’agit ici de replacer le projet dans son historicité, afin de comprendre ses enjeux. Le divorce entre d’une part la philosophie que l’on peut qualifier de « savante », celle qui est instituée, et d’autre part une philosophie « vivante », plus populaire voire spontanée, ne date pas d’aujourd’hui. Depuis l’Antiquité, la demande est faite à la philosophie de ne pas s’abstraire des préoccupations concrètes et des grandes questions qui se posent à tous les hommes, tout en conservant un langage accessible. On a de tout temps reproché aux philosophes « professionnels » le jargon, la technicité de leur discours, et le caractère abscons de leurs analyses, en y opposant l’idéal de la clarté, de l’idée claire, du « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». Le problème du discours, du langage employé par les philosophes, est donc un enjeu majeur pour notre problématique. Il faut remarquer que la philosophie est la seule discipline qui puisse être traitée aussi bien à l’aide d’un discours très technique qu’avec un langage des plus accessibles. Ce n’est pratiquement pas le cas pour les disciplines scientifiques et celles des sciences humaines, auxquelles on ne reproche jamais leur caractère technique et difficile d’accès. Comme nous l’explique Yvon Belaval dans Les philosophes et leur langage1, c’est sans doute parce que l’on considère généralement que l’objet de la philosophie n’est justement pas un objet technique et spécial, mais qu’elle traite d’une réalité commune à tous, de questions qui concernent tout le monde. Le grand public est déstabilisé par le discours difficile des philosophes : il lui semble que la philosophie aurait, en quelques sortes, des comptes à lui rendre étant donné qu’elle traite d’objets omniprésents dans la vie ordinaire : le langage, la mort par exemple. Le problème de la communicabilité de la vérité, par le biais de l’écriture, est donc un problème central.
Ce sont aussi deux conceptions de la philosophie elle-même qui s’opposent : d’un côté, une conception qui se voudrait populaire, avec un idéal de compréhension par le plus grand nombre, et à l’extrême inverse une conception ésotérique telle que revendiquée par exemple par Hegel affirmant : « Il est de fait que la philosophie doit reconnaître la possibilité pour le peuple de se hausser jusqu’à elle, mais elle ne doit pas s’abaisser au niveau du peuple. Mais en notre temps de liberté et d’égalité où s’est formé un si vaste public qui n’entend être exclu de rien, qui prétend qu’il est bon pour tout, et que tout lui est bon, les choses les plus belles et les meilleures n’ont pu échapper au destin de voir la foule, qui est incapable de se hausser à ce qu’elle voit planer au dessus d’elle, tenter d’y parvenir en le manipulant assez pour le rendre vulgaire (…) ; et la vulgarisation s’est rapidement élevée au rang d’une tâche reconnue et méritoire. »2. Le caractère ésotérique de la philosophie serait la garantie de sa qualité. Il s’agit donc d’un véritable problème philosophique, un questionnement à la fois sur la communicabilité du vrai mais aussi sur le rapport de la philosophie à un public, à tous ceux qui ne sont pas des spécialistes mais des profanes souhaitant s’intéresser aux questions philosophiques.
Le problème de l’accessibilité de la philosophie aux non-spécialistes se pose de manière explicite à l’époque des Lumières avec l’apparition de la notion de philosophie populaire », qui a pour finalité de nouer le lien le plus étroit possible entre évidence et philosophie. Dans la préface de l’ouvrage collectif Popularité de la philosophie3, Philippe Beck écrit que la philosophie populaire est effectivement une forme de réponse possible à la demande ancienne de clarté. Le mot d’ordre de Diderot « Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire ! », tiré du paragraphe XL des Pensées sur l’interprétation de la nature4, renvoie à toute une conception du savoir qui s’est développée pendant cette période. Notons que dans l’expression de Diderot, la notion de philosophie désigne à la fois la discipline philosophique au sens strict, mais aussi plus largement le savoir en général. L’objectif de Diderot, ainsi que nous l’explique Véronique Le Ru dans Popularité de la philosophie5, était de dénoncer « l’affectation des grands maîtres qui se plaisent à tirer un voile entre le peuple et la nature », et de démontrer que c’est en la rendant accessible que les philosophes font avancer leur pensée. Il y a là une volonté de répandre la bonne nouvelle de la liberté, mais aussi de rendre possible cette liberté par la progression de la raison et de l’esprit critique. Toujours selon Diderot, il y aurait deux objectifs à atteindre pour populariser la philosophie. D’une part, réformer le langage, en imposant un modèle d’expression simple et rationnel, en évitant les tics de langage, le jargon, en adoptant un art de la définition. D’autre part, il s’agirait de montrer au « vulgaire » l’utilité de la philosophie, la proximité de celle-ci avec ses préoccupations quotidiennes, afin de ne jamais se trouver dans la situation de devoir dire que la philosophie ne sert à rien. Ainsi, la question de savoir ce que la philosophie apporte réellement à l’homme, et à tous les hommes, devient inévitable. La pensée doit se rapporter directement à l’action et aux
questions qui touchent la société. Cependant, il faut nuancer cet idéal de popularisation chez les Lumières. Pas de pensée égalitariste, ni même l’idée de « rendre la philosophie au peuple ». Rendre la philosophie « populaire » signifierait plutôt ici, rendre la philosophie attrayante, désirable, bien plus que la vulgariser et l’abaisser au niveau du peuple.
Il semble donc qu’une bonne part de l’origine du phénomène éditorial actuel soit à chercher dans ce projet formulé par les Lumières. Si les conditions politiques, culturelles, sociales, sont aujourd’hui extrêmement différentes, il n’en reste pas moins que depuis Diderot s’est fortement développée l’idée d’une popularisation de la philosophie, expérimentée aujourd’hui sous des formes très concrètes.
b. Les “nouveaux philosophes” ou la philosophie sortie de l’université.
En France, depuis une vingtaine d’années environ, des pratiques philosophiques sont apparues en dehors des universités, s’installant dans de multiples strates de la société. On constate un engouement important des français pour cette discipline qui semblait jadis l’apanage d’une élite intellectuelle mais qui, depuis que les « nouveaux philosophes » ont fait entrer la philosophie sur la scène médiatique dans les années 1980, s’est vue comme démocratisée et exposée au grand public.
Le début d’une forme de popularisation de la philosophie concorde avec l’apparition de la télévision dans les années 1950 où déjà, des philosophes comme Bachelard, Foucault ou Sartre étaient reçus dans des émissions telles que Lecture pour tous. Des débats y sont régulièrement diffusés. Les philosophes apparaissent aux yeux du grand public et deviennent, en quelques sortes, des figures plus accessibles, d’autant plus que les débats philosophiques à la télévision sont souvent moins « pointus » que les livres de leurs auteurs. Le rythme de cette médiatisation s’accélère dans les années 1980, époque de l’apparition des « nouveaux philosophes », en particulier grâce à l’émission Apostrophes, bénéficiant d’une très grande audience. Les représentants de cette « nouvelle philosophie » (autoproclamée) parviennent à construire un dispositif médiatique très différent de ce qu’on avait connu jusqu’alors, consistant en une forte présence médiatique (plateaux de télévision, presse, radio) et une influence importante dans les maisons d’édition (direction de collection, construction d’un réseau etc.) Bernard-Henri Lévy, André Glucksmann, Maurice Clavel et beaucoup d’autres, portent la philosophie sur la scène médiatique (avec toutes les critiques et les problématiques que cela a pu engendrer), aux yeux d’un grand public pour qui désormais cette discipline paraît moins ésotérique, moins enfermée dans l’Université, mais restant toujours lointaine, faisant encore partie d’une culture légitime peu accessible pour qui n’aurait pas eu la formation exigée. En effet on ne peut pas encore parler d’un véritable phénomène de vulgarisation ou même de popularisation : des auteurs comme Bernard-Henri Lévy sont loin de revendiquer l’idée d’une philosophie accessible à tous, comme il l’explique dans un Hors Série du Magazine Littéraire en 1996, à propos des cafés-philo : « La philosophie ne sera jamais à la portée de tous : elle suppose un infracassable noyau dont seule la démagogie ambiante peut faire l’économie. »6 Ainsi, même si l’on ne peut pas comparer le phénomène des « nouveaux philosophes » à celui que l’on observe aujourd’hui, on peut y voir l’origine de la forte médiatisation de la philosophie, qui a contribué à rapprocher la discipline du plus grand public, jusqu’à engendrer en lui ce « besoin » ou cette demande de philosophie dont on parle aujourd’hui.
c. Le contexte actuel de démocratisation de la philosophie : engouement et phénomène de société.
En 1992 naissait au Café des Phares, place de la Bataille à Paris, le premier « café-philo », organisé par Marc Sautet, docteur en philosophie ayant ouvert également un cabinet de consultations philosophiques. Réunissant entre 10 et 100 personnes, ces rencontres consistent en un exposé fait par le philosophe, puis en un débat auquel tout le monde peut participer, dans une ambiance relativement conviviale. Pas de pré-requis pour participer : ni formation philosophique, ni lectures particulières. L’accent est mis sur la pratique du dialogue, de l’échange. Comme le montre l’ouvrage de Jacques Diament, Les Cafés de philosophie7 , ce phénomène a suscité à la fois l’enthousiasme, la condescendance, et les critiques les plus cinglantes. La question se posait surtout quant à la nature véritablement philosophique de ces débats. Pour certains, en particulier quelques journalistes virulents, on transformait la pratique philosophique en une forme de consommation parmi d’autres (d’autant plus qu’elle s’exerçait dans des cafés), un étalage anarchique d’opinions sans même l’ébauche d’une pensée ; bref l’expression « philosophie de comptoir » tendait à reprendre tout son sens. D’autres, au contraire, ont vu dans le café-philo une forme de socialisation des individus autour d’une activité intellectuelle valorisante, qui ressuscitait d’une certaine manière le dialogue socratique : il ne fallait donc pas surestimer la prétention philosophique de ces débats, ceux-ci étant à analyser comme une forme de pratique intellectuelle sociabilisante, plutôt que comme un véritable apprentissage de la philosophie. Surtout, ce phénomène était interprété comme le symptôme d’une société en crise, submergée par le flot d’informations et angoissée par la perte des repères et des valeurs. Marc Sautet – pourtant souvent taxé de sophiste par les journalistes – se revendiquait d’ailleurs de la figure de Socrate, qu’il fallait selon lui imiter dans une démocratie menacée par le capitalisme et l’individualisme. Le concept des cafés -philo s’est depuis largement répandu en France et s’est exporté (Japon, Etats-Unis). La philosophie devient donc l’objet d’une véritable demande, voire d’un besoin, qui se manifestent dans les années 1990 dans l’apparition de pratiques de diverses formes, et auxquels tente de répondre le phénomène éditorial que nous constatons aujourd’hui.
De manière concomitante on observe le renouveau des universités populaires. Si le concept n’est pas d’aujourd’hui – des universités populaires sont apparues au moment de l’affaire Dreyfus dans le but de combattre l’antisémitisme par la propagation d’idées humanistes – il y a eu en revanche un engouement nouveau et beaucoup plus massif depuis une dizaine d’années. La plus célèbre est celle créée par Michel Onfray à Caen en 2002, qui a initié un développement massif de ces universités partout en France. L’objectif est de démocratiser gratuitement le savoir, en particulier envers ceux dont la situation ne permet pas ou plus l’accès aux études supérieures (femmes au foyer, retraités, etc.). Dans ces universités, la philosophie tient en général une assez large place. Sur le site Internet de l’Université Populaire de Caen, le principe de fonctionnement est défini en ces termes : « L’Université Populaire retient de l’Université traditionnelle la qualité des informations transmises, le principe du cycle qui permet d’envisager une progression personnelle, la nécessité d’un contenu transmis en amont de tout débat. Elle garde du café philosophique l’ouverture à tous les publics, l’usage critique des savoirs, l’interactivité et la pratique du dialogue comme moyen d’accéder au contenu. »8. Il y a le souhait d’une pratique philosophique moderne répondant à la demande populaire de philosophie mais désireuse de conserver l’exigence et la rigueur propres à la discipline. C’est en effet l’enjeu des nouvelles pratiques philosophiques : éviter la dégradation de la philosophie et de ses exigences spécifiques, tout en instaurant des formes originales d’exposition et de construction de la pensée, et en intégrant à ce processus les non-spécialistes.
La philosophie s’est évidemment invitée sur Internet, comme en témoignent les nombreux blogs et forums de discussion consacrés de près ou de loin à la discipline. Mais là encore se pose la question du contenu véritablement philosophique de ces sites. On observe souvent une confusion entre philosophie, spiritualité, religion, développement personnel, etc. Les frontières traditionnelles de la philosophie deviennent très floues sur la toile. Comme c’est le cas pour beaucoup d’autres disciplines et objets de pensée sur Internet, les non- spécialistes ont tendance à s’emparer d’un objet pour se l’approprier individuellement et le transformer en des hybrides difficiles à identifier. Les concepts philosophiques échappent à leur cadre académique formel, devenant des objets dont tous peuvent se saisir et user à leur guise.
Pour citer d’autres exemples de ces nouvelles pratiques philosophiques constituant le contexte général du phénomène éditorial qui nous intéresse, nous pouvons citer le développement des cabinets de consultation philosophique. En se présentant comme une alternative à la psychothérapie, leur visée est d’utiliser les méthodes du dialogue philosophique (maïeutique et dialectique) afin de faire émerger dans le discours « patient » des contradictions, des confusions, et finalement de créer un nouveau sens à sa demande. Les consultations philosophiques existent dans certains pays d’Europe (Hollande, Allemagne) mais aussi aux Etats-Unis par exemple. En France, leur représentant principal est Oscar Brenifier, qui participe par ailleurs à de nombreuses études sur la pédagogie en philosophie (il travaille notamment sur la pratique de la philosophie avec les enfants.) De plus, il a collaboré au rapport de l’Unesco sur la pratique de la philosophie dans le monde9.
Un dernier exemple de la pénétration de la philosophie dans toutes les strates de notre société : la pratique de la philosophie en entreprise, en particulier dans les méthodes de management. Plusieurs ouvrages sur la question sont parus : Manager avec la philo, d’Eugénie Vegleris10 ou encore Le Philosophe et le manager de Rodolphe de Borchgrave11. Le but est d’introduire dans le management les méthodes de réflexion philosophique afin d’aider le manager à mieux comprendre l’entreprise, à développer sa créativité, etc. L’enjeu affiché étant, bien sûr, d’ « humaniser » des pratiques managériales qui montrent de plus en plus leurs limites.
On peut donc observer aujourd’hui l’extension de pratiques dites « philosophiques » hors des cadres établis de la discipline. La philosophie s’est installée au cœur de la culture populaire. Comme l’affirme Rosi Braidotti dans La philosophie…là où on ne l’attend pas12, « la philosophie perce, s’insinue, contamine tous ceux avec qui elle entre en contact ». La philosophie se répand en effet par tous les moyens possibles : médias, gestion d’entreprise, droits de l’homme. La discipline est aujourd’hui en train d’expérimenter, bon gré mal gré, l’exploration de formes de pensée inédites. Quant à la question de la qualité philosophique de ces pratiques, qui plus est sur la scène médiatique, elle reste en suspens. Il convient donc de les interroger, de les analyser, en évitant toute forme de jugement hâtif ou de condescendance, car elles sont de toute manière à interpréter comme un symptôme, comme une caractéristique propre de la société actuelle.
d. Que revendiquent les auteurs d’aujourd’hui ? Diffusion et accessibilité.
Dans ce contexte dont nous avons tenté de peindre les grandes lignes, les auteurs des ouvrages de philosophie pour le grand public inscrivent tous leur démarche dans une conception spécifique de la philosophie, et l’on pourrait dire qu’ils revendiquent l’existence non seulement de droits pour le public à pouvoir accéder à la philosophie, mais également de devoirs que la discipline serait tenue de respecter.
Il faut tout d’abord noter que cette tentative de démocratisation de la pratique philosophique s’inscrit dans le contexte de démocratisation de la culture, instituée d’ailleurs par les politiques culturelles mises en œuvre depuis 1959 avec Malraux et son Ministère des Affaires culturelles. On peut donc considérer que, comme toute autre domaine de la culture, la philosophie doit légitimement être rendue accessible au plus grand nombre. Ce phénomène s’inscrit également, de manière plus récente, dans une volonté internationale d’étendre les pratiques philosophiques à un public beaucoup plus large, en particulier avec les actions engagées par l’Unesco.
Ainsi, l’on peut se référer au rapport de l’Unesco publié en 200713 sur la diffusion de la philosophie dans le monde, par l’enseignement mais aussi par toutes les autres formes de pratiques qu’elle s’invente. Selon ce rapport, qui présente la philosophie comme une « école de la liberté », diffuser cette discipline et rendre accessible ses méthodes, ses modes de réflexion au plus grand nombre serait une nécessité non seulement individuelle (réponse à des besoins existentiels, spirituels, intellectuels…) mais surtout collective, et par là, démocratique. Il s’agit de « développer l’esprit critique, rempart par excellence contre toute forme de passion doctrinaire ». La philosophie rendrait possible « une lecture intelligible du monde, afin de mieux faire face aux défis qui se posent à lui ». Le rapport prend acte de l’engouement pour la philosophie qui s’est manifesté ces dernières années, ainsi que des pratiques nouvelles qui en sont nées, et il interroge notamment les enjeux de la découverte de la philosophie autrement que par le biais de l’Université ou de l’enseignement traditionnel. C’est donc une conception large de la philosophie qui semble s’imposer au sein de cette institution, une conception qui ne restreint pas la discipline au champ universitaire, mais qui, au contraire, voit dans les pratiques nouvelles une opportunité à saisir si l’on souhaite que la raison critique et l’apprentissage du philosopher soient possibles pour chaque individu dans un contexte démocratique.
Il semble que les auteurs des ouvrages qui nous intéressent s’inscrivent, chacun à leur niveau et à leur manière, dans cette démarche de promotion de la philosophie jusque chez les non-spécialistes, afin de les aider à s’engager dans le dialogue et la réflexion critique. Le point commun à ces démarches est sans nul doute la volonté de donner de la philosophie une image nouvelle, et surtout une image accessible, non pas transcendante comme elle pouvait l’être dans l’Université, mais plus immanente : bref montrer que la philosophie nous « concerne » tous, qu’elle peut se mettre à notre portée pour nous aider à réfléchir sur le monde qui nous entoure. Ainsi Fabrice Gerschel, directeur de Philosophie Magazine créé en mars 2006, a-t-il déclaré lors d’un entretien au magazine Médias : « Nous avons essayé de dire à un grand public cultivé : c’est pour vous, c’est accessible ».14 La visée du magazine était de montrer l’actualité aujourd’hui de la philosophie, justement en traitant l’actualité et les enjeux contemporains avec une « boîte à outils » philosophique. Il s’agissait également de présenter de manière pédagogique les notions essentielles de la philosophie ou de grands auteurs. Philosophie Magazine est aujourd’hui le seul en France à être destiné à un large public.
De même, Vincent Cespedes, directeur de la collection “Philosopher“ chez Larousse, explique dans une vidéo sur le site internet dédié à la collection15 que son but est de montrer que la pensée n’est pas réservée à une élite » : « il faut revenir à l’idée que la philosophie c’est la création, la création en commun, la création d’intelligence ». Toujours selon lui, l’accès à la philosophie pour tous est absolument nécessaire, car celle-ci est « vitale » : « on passe à côté de la vie si on passe à côté de la philosophie », agir sans savoir ce qu’on fait, c’est ne pas vivre à propos ». La philosophie serait, de plus, intimement liée à la démocratie où elle tient un rôle éminent: « (…) on est tous potentiellement philosophes, sinon la démocratie n’existe plus ». L’opposition au système universitaire et à son caractère élitiste est très nette : « Depuis les années soixante, on a une philosophie universitaire qui se sclérose, qui se coupe de la vie ». Vincent Cespedes a lui-même, comme il dit, « joué le jeu des colloques, fait des études très pointues », mais il est revenu de ce système, au nom de la sauvegarde la dimension créatrice de la philosophie, et surtout de la nécessité de l’ouvrir à tous.
Dans l’avant-propos de ses Présentations de la philosophie16, A. Comte-Sponville souligne lui aussi l’importance fondamentale de la philosophie pour chaque individu. La philosophie serait une dimension constitutive de l’existence : mieux la penser, ce serait donc mieux vivre. La critique de certains travers de l’Université est toujours présente mais un peu plus modérée: il a pour souci d’écrire « pour l’humanité », et pas uniquement « pour ses pairs », ainsi qu’il le revendique dans le chapitre qui lui est dédié au sein de l’ouvrage Comment je suis devenu philosophe ?17. A l’occasion d’un entretien avec S. Charles publié dans La Philosophie française en questions18, il avoue aimer écrire à la fois pour un public universitaire et pour le grand public, car les deux types d’écriture s’enrichissent mutuellement. Les deux sont compatibles dans une vie de philosophe. Cependant, selon lui, l’Université finirait parfois par s’enfermer dans des problèmes dont les enjeux philosophiques seraient très réduits. Il ne se présente pas comme un « vulgarisateur », mais comme quelqu’un qui cherche à produire une véritable œuvre philosophique et qui s’adresse à un grand public cultivé, en construisant ce qu’il appelle « une sagesse pour aujourd’hui ».
Dans le dernier chapitre de Penser sa vie19, intitulé “La vie sans pourquoi”, Fernando Savater déplore lui aussi les maux de l’enseignement de la philosophie aujourd’hui : « la sacralisation de notre jargon de spécialistes et le refus de discuter avec quelqu’un qui ne le maîtrise pas ». De plus, les philosophes aujourd’hui ne peuvent plus « se fermer dédaigneusement aux questions que pose le profane intelligent. (…) Les philosophes doivent tenter de répondre aux questions et aux inquiétudes des humains, et non s’enfermer pour des discussions pointilleuses de terminologie avec leurs seuls pairs »20.
Les partisans de la pratique philosophique dès l’enfance ont quant à eux une position très argumentée, théorisée dans de nombreux ouvrages sur la question : La philosophie pour enfants : Le modèle de Matthew Lipman en discussion21, dirigé par Claudine Leleux, ou encore La pratique de la philosophie avec les enfants22, de Michel Sasseville.
Matthew Lipman, philosophe et pédagogue américain, fut le premier théoricien de cette pratique. Lui et les chercheurs qui poursuivent ses travaux considèrent la pratique de la philosophie comme un enjeu tout d’abord pédagogique : dans un monde où les connaissances circulent avec rapidité et où elles sont pourtant vouées à l’obsolescence, on ne peut plus se contenter de donner priorité à la transmission du savoir. Il s’agit plutôt de former le raisonnement, le jugement, de développer le sens de l’investigation et de la critique. L’enjeu est également politique : la pratique philosophique serait fondamentale dans l’apprentissage du dialogue, des échanges entre les hommes, et serait donc une nécessité démocratique. Les livres de philosophie pour enfants constitueraient donc des supports précieux pour cet apprentissage.
Comme on peut le constater, la plupart des auteurs d’ouvrages d’initiation à la philosophie revendiquent clairement leur opposition à l’université et à l’académisme. Ils défendent les nouvelles pratiques philosophiques pour leur vivacité par rapport à un certain immobilisme de l’université. Il s’agira, plus tard dans notre réflexion, de réfléchir sur ce fossé et cette incompréhension mutuelle qui semblent séparer le monde de l’université de ces nouvelles pratiques philosophiques. En tout cas, le droit à la philosophie pour tous est explicitement revendiqué par les auteurs. Ce serait même un devoir pour la philosophie et le philosophe que de s’ouvrir à tous ceux qui le désirent. Il est souvent fait référence à une époque – l’Antiquité – où la philosophie se pratiquait partout, avec l’exemple de Socrate. C’est bien à ce type de philosophie qu’il est fait référence : une pratique plus spontanée, qui reviendrait aux sources de la discipline elle-même. En revanche, il est assez peu question de « vulgarisation ». Nos auteurs s’en défendent, ce terme étant semble-t-il lui-même devenu vulgaire (pourtant leur manière de rendre accessible la pensée des grands auteurs s’apparente bien à de la vulgarisation). Ils prétendent plutôt réactualiser les pensées des auteurs traditionnels afin de les adapter au monde d’aujourd’hui et d’en montrer la portée pratique. Il s’agit donc de désacraliser la philosophie, et tenter de revenir à des “fondamentaux”. L’idée est que chaque individu, y compris et surtout l’enfant, possèderait naturellement les capacités d’étonnement et de questionnement qui sont à l’origine de la philosophie. Chacun serait alors capable, sans conditions particulières de culture ou d’érudition, de construire lui-même son propre rapport à la philosophie.
2. L’EXPERIMENTATION AUJOURD’HUI DU PROJET DE DEMOCRATISATION DANS L’EDITION.
Il convient de réfléchir à présent sur les formes prises par ces nouvelles pratiques philosophiques dans l’édition française. On constate en effet une production importante et de nombreux best-sellers qui inscrivent de plus en plus la philosophie dans la culture populaire. Il s’agira donc de s’intéresser avant tout au livre et à la presse.
a. Les ouvrages et les auteurs à l’origine du phénomène éditorial.
Il convient de distinguer, au sein de ces pratiques, d’une part celles qui relèvent d’une pratique active et participante, où l’individu est invité à penser par lui-même et à exprimer ses idées devant un public (cafés-philo et débats au sein des universités populaires, ou encore les blogs et forums sur internet) et d’autre part les pratiques solitaires, personnelles, relevant plutôt de la réception d’un contenu intellectuel, culturel et philosophique, comme c’est le cas pour la lecture. Ces deux formes d’expériences sont évidemment liées, et souvent pratiquées de manière concomitante chez les non-spécialistes cherchant à s’initier à la philosophie. Le phénomène éditorial qui nous intéresse concerne donc le deuxième type d’expérience. Il s’agit d’en dresser les grandes lignes et surtout de chercher les auteurs et les ouvrages qui en sont à l’origine.
On peut considérer le début des années 1990 (voire la toute fin des années 1980) comme le point de départ du phénomène éditorial qui nous intéresse sous la forme qu’il connaît encore actuellement. Il coïncide donc en quelque sorte avec la création des cafés-philo. Ces deux faits semblent manifester une demande et un engouement nouveau en France pour la philosophie. Le Monde de Sophie, de J. Gaarder, paru en France en 1995, en constitue le symbole. Traduit en 53 langues et vendus à 25 millions d’exemplaires dans le monde, il est encore aujourd’hui le best-seller incontournable en matière d’initiation à la philosophie. On y retrouve l’idée que chaque individu peut découvrir en lui cette faculté de questionnement qui le poussera à explorer l’histoire des idées pour tenter d’y trouver des réponses. L’ouvrage prend la forme d’un récit initiatique, sorte de roman d’apprentissage dont la principale aventure est le cheminement progressif dans la philosophie. Mais si cet ouvrage constitue un symbole de cette nouvelle passion française pour les livres de philosophie, il n’en est pas pour autant à l’origine. Dès la fin des années 1980, des auteurs comme André Comte-Sponville et Luc Ferry commencent à publier des ouvrages pour le grand public. Ces deux auteurs appartiennent à la même génération ; ils aspirent tous deux à une forme de sagesse moderne inspirée des grands auteurs d’autrefois et marquée par l’athéisme. Ils souhaitent revenir à des questions fondamentales qui semblent avoir été occultées par la philosophie contemporaine: « qu’est-ce que l’homme ? », « comment être libre ? », « comment être heureux ? », « comment bien vivre ? » etc. – questions propices à intéresser même un lecteur profane et à reprendre les concepts fondamentaux de la philosophie dans une visée d’initiation. Ces ouvrages rencontrent un franc succès auprès du public, ils reçoivent parfois des prix – prix Médicis pour Le Nouvel ordre écologique23 de L. Ferry en 1992 par exemple, ou prix Ernest-Thorel de l’Académie des sciences morales et politiques en 1998 pour La Sagesse des modernes24 de L. Ferry et A. Comte-Sponville – et sont souvent réédités en poche. Ces auteurs écrivent également dans la presse. Il semble qu’ils soient – entre autres – à l’origine de cette tendance, qui se généralisera ensuite, vers un retour à la philosophie traditionnelle pour interpréter le monde d’aujourd’hui ; on peut aussi y observer un attrait important pour les notions de sagesse, de bien-vivre, d’épanouissement grâce à la philosophie et de quête de sens, qui sont encore des thèmes très présents dans les ouvrages publiés pour le grand public.
Plus prolifique encore est le philosophe Michel Onfray, auteur depuis les années 1990 d’une cinquantaine d’ouvrages et fondateur de l’Université Populaire de Caen. Ses livres rencontrent également un grand succès auprès des lecteurs non-spécialistes mais ne situent pas dans la même veine que les deux auteurs que nous venons de citer. Il y a plutôt chez M. Onfray la volonté d’aller à l’encontre de l’image académique de la philosophie et des auteurs traditionnels. Outre son adhésion aux courants matérialistes et athées, c’est une pensée qui se propose de réhabiliter des auteurs oubliés ou méprisés par l’histoire de la philosophie et par l’enseignement actuel. On citera par exemple sa Contre-histoire de la philosophie, en six tomes, dont le premier est paru en 200725, ou encore cet Antimanuel de philosophie26, à l’usage des bacheliers. Il propose également d’aborder des thèmes oubliés : gastronomie, sens délaissés (Le Ventre des philosophes. Critique de la raison diététique27 ou La Raison gourmande : Philosophie du goût28).
Cette forme d’impertinence, voire d’insolence habilement maniée par Onfray est en grande partie cause de son succès envers tous ceux qui se sentent déçus par l’académisme et réclamant une approche différente mais toujours accessible de la philosophie. Il semble ainsi que M. Onfray soit le représentant d’une tendance à traiter la philosophie traditionnelle avec ironie et irrévérence, contribuant aussi à la désacraliser, à la faire descendre de son piédestal, à en montrer les faiblesses. Il critique assez radicalement le système universitaire et son conformisme, son féodalisme, la désignant par l’expression « chambre stérile ». « On ne devient pas philosophe à l’université », déclare-t-il dans un entretien publié dans La Philosophie française en questions29. En contrepartie, il reste également très critique sur le phénomène médiatique qui touche la philosophie actuellement, et auquel, paradoxalement, il participe. Il revendique, pour ce qui le concerne, une démarche rigoureuse, opposée à celle des « sophistes » d’aujourd’hui, et aspire à la popularisation d’une philosophie de qualité.
Ces figures de philosophes contemporains, citées ici à titre d’exemples car il en existe bien d’autres, ont participé à la généralisation de la philosophie “grand public” dans le monde éditorial. Depuis, la philosophie a en effet investi une grande part de la production éditoriale, avec des best -sellers côtoyant des ouvrages à plus faible vente. Elle investit également les médias et en particulier la presse, qui semble elle aussi profiter de cet engouement massif. De nombreux magazines littéraires (Lire, le Magazine littéraire…) font régulièrement des dossiers ou des hors-série consacrés la philosophie : dossiers sur Althusser en 1992 ou sur Marx en 1994, hors-série sur Nietzsche en 2001 ou sur Socrate en juin 2009 pour ce qui est du Magazine littéraire par exemple. Mais les magazines plus généralistes consacrent également des hors-série à la philosophie : Le Point, par exemple, a publié des hors-série sur la pensée antique (juillet- août 2005), sur la philosophie moderne de Kant, Hegel, Spinoza etc. (septembre-octobre 2006), sur les trois philosophes Nietzsche, Schopenhauer, Kierkegaard (septembre-octobre 2007) etc. Ces numéros, auxquels collaborent des auteurs comme L. Ferry, Roger-Pol Droit, M. Onfray, mais aussi des universitaires ou normaliens comme Pierre-François Moreau, Jean-Michel Besnier, proposent généralement une découverte des grands textes de la philosophie (page de gauche, un extrait d’œuvre) et leur commentaire (page de droite). Cette approche donne donc un accès direct (bien que très fragmentaire) aux textes, tout en proposant une explication souvent rigoureuse mais accessible qui permet une compréhension relativement aisée de leurs enjeux fondamentaux. Le succès de ce type de magazines nous permet d’évaluer l’enthousiasme généré par la démarche de démocratisation de la philosophie. C’est d’ailleurs sans doute ce succès qui a motivé la création du premier magazine grand public entièrement consacré à la philosophie : Philosophie Magazine . Fondé en 2006 par l’ex- financier Fabrice Gerschel, ce périodique a connu un chiffre de vente inespéré dans les kiosques dès le premier numéro (plus de 50 000 ventes, ce qui semblait énorme pour un magazine dédié à une discipline considérée comme hermétique). Visiblement, il correspondait parfaitement à la demande des français en matière d’accès à la philosophie : traitement philosophique de l’actualité, questions et enjeux contemporains, découverte des grands penseurs de notre civilisation… Enfin, pour terminer le tour d’horizon non exhaustif de ce phénomène éditorial, citons ce Cahier de vacance philo édité en 2008 par le CNRS, qui propose une exploration rapide, ludique et humoristique de l’histoire de la philosophie, avec des exercices pour vérifier ses connaissances. Une forme de philosophie semble avoir trouvé sa voie dans un style et un traitement journalistiques.
b. Une typologie des ouvrages pour le grand public.
Afin d’affiner notre analyse du paysage éditorial en matière de philosophie destinée au grand public, il convient d’ébaucher une typologie des ouvrages qui nous intéressent. Il n’est pas forcément évident au premier coup d’œil d’opérer un tri entre ce qui relèverait soit d’une philosophie savante soit d’une philosophie grand public. Certains ouvrages ou auteurs « à la mode » ne s’adressent pas nécessairement à un grand public : ainsi le philosophe Slavoj Žižek, star actuelle de la philosophie, n’est assurément pas un philosophe accessible ; de même un ouvrage sur la trilogie Matrix (Matrix : Machine philosophique30 paru en 2003), traitant pourtant d’un film très populaire, est loin d’être lisible par tous les publics. Seule une véritable lecture de l’ouvrage nous permet d’apprécier leur accessibilité. On peut également se fier à la mise en rayon, dans les librairies ou les bibliothèques, qui ont parfois un rayon dédié intitulé « Initiation » (bibliothèque municipale de la Part Dieu) ou « Penseurs d’aujourd’hui » (Librairie Decitre à Lyon, place Bellecour). On se réfèrera enfin au classement par Livres Hebdo qui distingue les niveaux de publics ciblés : “niveau universitaire”, “public motivé”, et “tout public”. Il ne sera pas question ici des ouvrages scolaires sauf si ceux-ci débordent un usage strictement scolaire (comme l’Antimanuel de philosophie31 de M. Onfray, à l’origine destiné aux bacheliers mais qui a atteint un public beaucoup plus large). Après examen d’un grand nombre de ces ouvrages, il est possible de mettre en valeur des catégories, qui peuvent parfois se recouper ou se cumuler pour un même ouvrage.
– Les ouvrages d’initiation retraçant les grandes lignes de l’histoire de la philosophie : ils peuvent se présenter sous forme de manuels grand format, avec images (comme La Philosophie pour les nuls32), ou d’ouvrages plus traditionnels en format poche comme L’étonnement philosophique33 de Jeanne Hersch. Ce dernier montre d’ailleurs qu’il est possible d’aborder l’histoire de la philosophie de manière très accessible tout en adoptant une approche à la fois rigoureuse et originale, ici par le prisme de l’expérience de l’étonnement en philosophie. Cet ouvrage reste d’ailleurs une référence en matière d’initiation à la philosophie aussi bien auprès d’un public non-spécialiste que des étudiants en philosophie.
– Les ouvrages portant sur un problème ou une notion philosophiques classiques, dans le but d’en exposer les principaux enjeux et les réponses données par la philosophie traditionnelle : les grands problèmes philosophiques, comme l’expérience esthétique, la morale, sont alors traités comme des “nœuds” autour desquels convergent différentes réponses données par l’histoire de la philosophie. On citera par exemple les ouvrages de la collection Chemins philosophiques chez Vrin (Qu’est-ce que l’imagination ?34 Qu’est-ce qu’une personne ?35 ). Certains ouvrages proposent de traiter plusieurs de ces problèmes. C’est le cas pour certains ouvrages qui se présentent sous la forme de manuels destinés aux bacheliers (et qui reprennent donc les grandes notions au programme) mais qui, comme nous l’avons dit, excèdent ce strict usage, comme La Philosophie sans complexe36.
– Les ouvrages présentant une ou plusieurs figures philosophiques remarquables : un ou plusieurs grands auteurs sont présentés, les grandes lignes de leur pensée exposées. On constate une forte présence d’éléments biographiques et anecdotiques dont la visée est de dresser un portrait éloquent de l’auteur en question. Les auteurs peuvent aussi y être abordés par le biais d’un instrument de pensée qui leur est propre, par exemple un animal comme dans Un Animal, un philosophe37, ou Zénon et la tortue38. Il y a souvent mise en relation de la vie et de la pensée, selon l’idée que pour comprendre la pensée d’un homme il faut connaître l’homme lui-même. Les Philosophes vus autrement39, de Laurence Vanin-Verna, illustre bien cette démarche. On peut mettre également dans cette catégorie des ouvrages qui présentent le parcours de philosophes contemporains, comme Comment je suis devenu philosophe40 ou La vocation philosophique41.
– Les ouvrages proposant de traiter des problèmes contemporains et d’en exposer les enjeux à un grand public : ces ouvrages s’intéressent à des enjeux très actuels comme la bioéthique, le développement durable, la démocratie…Ces sujets parfois pointus sont exposés de manière très claire et très adaptée à un public non-spécialiste. Ils sont la plupart du temps rédigés par des spécialistes de la question qui estiment nécessaire de permettre l’appropriation des grands thèmes contemporains par le grand public, tout aussi concerné par ces problèmes que les spécialistes eux-mêmes. On citera par exemple le livre Ethique animale, de Jean-Baptiste Jeangene-Vilmer42.
– Les ouvrages proposant des réponses à des questions existentielles ou métaphysiques, et les ouvrages se posant comme remède à un problème existentiel : dans ces ouvrages la philosophie est présentée le plus souvent comme un instrument qui peut nous permettre de trouver la sagesse ou la sérénité, d’accéder au bonheur : Qu’est-ce qu’une vie réussie43, ou Vaincre les peurs : La philosophie comme amour de la sagesse44, de L. Ferry ; La construction de soi : Un usage de la philosophie d’Alexandre Jollien45 ; Penser sa vie46, de Fernando Savater etc.
La philosophie est également proposée comme une forme de consolation, de remède, voire d’alternative à la psychanalyse : La philosophie comme remède au chômage47, de Jean-Louis Cianni ; Les Consolations de la philosophie48 d’Alain de Botton etc.
C’est donc une pensée qui se veut proche de l’existence dans ses aspects les plus concrets et pratiques. La plupart de ces ouvrages s’inscrivent dans la niche éditoriale de ce qu’on appelle « développement personnel », mais ne s’en réclament pas explicitement car ils semblent placer la philosophie sur un terrain plus noble, plus élevé. D’où l’on peut esquisser l’idée que l’estampillage « philosophie » peut conférer une forme de légitimité particulière à certains ouvrages.
– Les ouvrages proposant des exercices spirituels, des expériences de pensées, voire des jeux : ces ouvrages invitent le lecteur à faire des expériences de pensée nouvelles, à déplacer et modifier son regard habituel sur le monde, afin de renouveler notre étonnement et de contredire ce que nous prenons pour des évidences. Ils se présentent sous forme de dialogues (39 Petites histoires philosophiques d’une redoutable simplicité49), ou d’exercices spirituels parfois ludiques (101 expériences de philosophie quotidienne50 ou Ceci n’est pas un livre : Leçons de philosophie et jeux d’esprit51).
– Les ouvrages proposant d’entrer en philosophie par des voies originales ou moins traditionnelles : ces ouvrages traitent de sujets qui ne sont a priori pas des objets philosophiques en montrant qu’ils peuvent le devenir au même titre que d’autres plus traditionnels. On a ici l’idée que tout ce qui existe peut être pensé philosophiquement, qu’il n’y a pas d’objet qui puisse échapper à un traitement philosophique. Ces ouvrages s’intéressent donc au cinéma ou à la télévision (Cinéphilo52, ou La philosophie sur grand écran : Manuel de cinéphilosophie53, ou Philosophie en séries54), à la vie quotidienne (Philosophie matin, midi et soir55 ; Petite philosophie du rugby56 ; Petite philosophie du shopping57), mais aussi par exemple aux histoires drôles (Platon et son ornithorynque entrent dans un bar… : La philosophie expliquée par les blagues58).
– Les ouvrages qui se veulent à l’encontre d’une approche traditionnelle de la philosophie : ce sont des antimanuels (Antimanuel de philosophie59), des contre-dictionnaires (Contre-dico philosophique60), ou des contre-histoires comme celle, déjà citée, de M. Onfray.
– Les ouvrages de philosophie pour enfants : ces ouvrages s’adressent aux enfants depuis le plus jeune âge (maternelle) jusqu’à l’adolescence. Ils proposent surtout d’initier l’enfant au questionnement philosophique, à la pensée réflexive, et de l’inviter à s’interroger un peu plus méthodiquement sur les grandes questions qu’il est spontanément porté à se poser : ainsi les collections Philozenfants et Philozidées chez Nathan, ou les Goûters Philo chez Milan.
– Les ouvrages dérivés d’émissions de télévision ou de radio, et de chroniques dans la presse : certaines émissions de philosophie ou certaines chroniques journalistiques qui ont rencontré le succès peuvent faire l’objet d’un livre. C’est le cas pour Pas si vite !61 et Petits dialogues entre amis62, tous deux issus de l’émission Pas si vite ! diffusée sur Canal+ pendant deux ans à la fin des années 1990. On peut également citer une fois de plus Un animal, un philosophe63, composé à partir d’une série de chroniques écrites par Robert Maggiori dans Libération au cours de l’été 2004.
c. De l’ouvrage isolé à la collection : différents niveaux d’exigence, différentes approches.
Certains ouvrages de philosophie pour le grand public ne font pas partie d’une collection spécifique dédiée à cette discipline. C’est souvent le cas lorsque l’auteur possède déjà une certaine renommée. Mais quelques éditeurs choisissent de créer une collection, afin de mettre en valeur leurs ouvrages dans un ensemble harmonisé qui donnera une cohérence à leur démarche. Ces livres sont alors souvent l’objet de commandes. Mais il arrive aussi qu’un ou deux auteurs seulement soient les rédacteurs de tous les ouvrages d’une collection, comme c’est le cas pour “La philo ouverte à tous” chez Milan, dirigée et entièrement rédigée par L. Vanin-Verna. Il est intéressant de décrire ces collections car elles peuvent donner à voir différentes approches, différentes conceptions de la manière dont on peut rendre accessible la philosophie, ainsi que différents niveaux d’exigence.
Le plus souvent, les directeurs de ces collections sont eux-mêmes professeurs de philosophie au lycée ou à l’université, docteurs en philosophie : Martine Laffont (“Boîte à outils philo” chez Milan), est doctorante en philosophie ; L. Vanin-Verna est docteur en philosophie politique et épistémologie, professeur à l’université du Sud Toulon- Var ; Myriam Revault d’Allones, (collection “Chouette ! Penser”), est professeur des universités à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes etc. On constate donc dans ces collections une adéquation entre la démarche philosophique et les compétences des personnes qui y participent. Les exigences imposées aux collections ne sont pas le fait de personnes qui seraient extérieures au processus de l’écriture philosophique et à la pédagogie.
Un certain nombre de collections mettent l’accent sur la dimension concrète et quotidienne que peut contenir la philosophie. L’idée est de montrer l’utilité et la pertinence de la philosophie dans tous les domaines de la vie, afin notamment de donner l’image d’une discipline moins abstraite que ce que l’on pense ordinairement. Ainsi, Vincent Cespedes choisit ses auteurs en fonction de cette exigence : une philosophie qui nous parlerait depuis le monde, depuis la vie, et non depuis des « refuges de mandarins qui parlent des hauteurs ». La collection aborde ainsi des thèmes tels que la vieillesse64, le charme65, Mai 6866, la France67 … C’est le cas également pour la collection “Pause philo” chez Milan qui propose des thèmes inhabituels voire surprenants mais toujours ancrés dans la vie quotidienne : Petite philosophie du voyage 68, et Petite philosophie de l’amateur de vin69, de Thierry Tahon ; Petite philosophie du shopping70, de Frédérique Pernin etc.
Certaines collections affichent la volonté de concilier la démarche de démocratisation et le maintien d’un certain niveau d’exigence philosophique, tentant ainsi de montrer que les deux ne sont pas incompatibles. Ainsi V. Cespedes déclare-t-il à propos de la collection “Philosopher” : « Cette collection doit en même temps satisfaire les philosophes, parce qu’elle apporte du nouveau dans la pensée. (…) Je veux que mes auteurs aient des thèses à défendre ». Dans la plupart des collections de philosophie pour le grand public, on est finalement assez loin d’une simple démarche de vulgarisation. Il y a plutôt volonté de création, recherche d’innovation aussi bien dans les thèmes abordés que dans la manière de les traiter. Le public est donc invité à entrer en philosophie par des portes nouvelles, à explorer des chemins un peu moins habituels et porteurs de sens pour aujourd’hui, mais sur lesquels il pourra de toute manière rencontrer les incontournables auteurs classiques. Car il ne s’agit pas non plus, à l’inverse, de s’extraire de toute l’histoire de la philosophie : de nombreuses références sont faites aux philosophes de la tradition. En somme leur pensée est certes vulgarisée mais là n’est pas la fin en soi de ces ouvrages.
Pour les personnes qui souhaiteraient en revanche rester sur des problématiques plus traditionnelles, sur des notions qui ont traversé l’histoire des idées, il existe des collections dont la ligne éditoriale consiste justement à reprendre les grands thèmes philosophiques tels que l’art, le temps, autrui, l’illusion, le devoir, le désir… Ainsi, la collection “Philosopher”71 aux éditions Quintette propose une quarantaine de petits ouvrages très courts qui traitent ces questions sous forme de petits essais très structurés, ne dépassant jamais les 80 pages.
Certaines collections se présentent un peu comme des hybrides et traitent à la fois de questions traditionnelles et de thèmes plus contemporains, comme la collection “Chemins philosophiques” chez Vrin. Elle se caractérise par ses titres toujours formés sur la base « Qu’est-ce que … » et nous invite à réfléchir sur des thèmes aussi variés que la laïcité, l’œuvre d’art, la fiction, la ville, l’imagination, l’Internet etc. Il est à noter que là encore le niveau d’exigence est assez élevé, du point de vue de l’écriture philosophique. Il sera donc question plus tard de nuancer la notion de “grand public”.
En ce qui concerne les collections destinées aux enfants, les démarches sont très différentes de celles que l’on vient de voir. En effet, toute l’attention est portée sur la capacité des enfants à s’interroger et sur l’idée qu’il faut développer en eux la réflexivité et la faculté critique. Ainsi, il n’est pas question de vulgariser des auteurs ou d’expliquer des thèses philosophiques. On voit ici radicalisée l’idée kantienne selon laquelle il faudrait non pas apprendre “la philosophie” mais apprendre “à philosopher”. Dans la collection “Philozenfants” chez Nathan (pour les enfants à partir de 7 ans), les questions abordées sont très courantes : la vie, les sentiments, le savoir, le bonheur, la liberté…Sur chaque double page on trouve une question, une réponse spontanée, puis plusieurs petites questions introduites par « oui, mais… », qui viennent mettre en doute cette première réponse spontanée. Aucune réponse n’est donnée, mais seulement des pistes de réflexion. La volonté des auteurs est de poser les bases d’un dialogue avec les parents (ou avec l’instituteur ou autre intervenant au sein d’un groupe de travail). C’est la pratique qui est mise en avant, bien plus que la transmission d’un contenu. Dans la célèbre collection “Les goûters philo” chez Milan (pour les enfants à partir de 8-9 ans), il y a plus de place pour le texte. Une situation de la vie courante est mise en relation avec une réflexion, avec un peu plus d’affirmations et moins d’interrogations que pour la collection précédemment citée. Dans ces ouvrages, la démarche narrative du premier moment du texte vient justifier et rendre plus concrète la partie réflexive qui suit. La réflexion s’ancre beaucoup plus dans l’univers de l’enfant. C’est sans doute ce qui a fait le succès de cette collection.
A l’image de la collection “Boîte à outils philo” chez Milan, certaines collections se présentent comme des propositions d’outils conceptuels ou bibliographiques pour aider à la compréhension du monde contemporain. La démarche pédagogique est toujours très claire, que ce soit au niveau stylistique ou dans l’organisation visuelle de l’ouvrage. L’idée est de permettre à tous ceux qui le souhaitent de se réapproprier des instruments de pensée pour conquérir une forme d’indépendance intellectuelle, par le biais de la philosophie. Il ne s’agit pas de donner des réponses toutes faites, ou de considérer la lecture de ces ouvrages comme une fin en soi. Au contraire ces derniers invitent le lecteur à aller plus loin que cette simple lecture. Il sera question plus tard de s’interroger sur la portée réelle de ces ouvrages chez les lecteurs non-spécialistes.
Il convient de remarquer que très généralement, les ouvrages et les auteurs de ces collections sont peu médiatisés, et n’entrent pas dans le système du vedettariat. Il semble, que ces ouvrages moins exposés médiatiquement conservent justement une certaine indépendance rendant possible le maintien d’une plus grande rigueur philosophique.
3. PUBLIER DE LA PHILOSOPHIE POUR LE GRAND PUBLIC DANS LE CONTEXTE MEDIATIQUE ACTUEL : ENJEUX ET PROBLEMATIQUES DE LA TRANSMISSION PAR LE LIVRE.
a. L’arrivée du marketing en philosophie et ses enjeux pour la création philosophique.
L’arrivée du marketing dans le monde de l’édition a très probablement découlé des phénomènes de concentration économique que l’on a pu observer ces dernières décennies et qui ont entrainé des exigences plus fortes de rentabilité. Même si l’on essaie toujours aujourd’hui de “dédiaboliser” le marketing du livre en montrant qu’il n’est pas incompatible avec la création, force est de constater que des stratégies économiques, des études de marché, sont mises en œuvre pour répondre à des impératifs beaucoup plus triviaux, ceux de la rentabilité. Le livre a toujours été, comme le démontrait Bourdieu72, un objet à la fois économique et symbolique, marchandise et signification. Mais aujourd’hui le marketing présente des caractéristiques qui peuvent mettre en péril l’indépendance de la création, en particulier s’il s’agit d’un marketing qui intervient sur la conception du livre et non plus seulement sur l’offre (mise sur le marché, publicité, promotion…).
Il convient donc ici de s’interroger sur les enjeux de l’arrivée du marketing dans le domaine de la philosophie. Notons qu’il s’agit là d’un phénomène récent, puisque les ouvrages de philosophie ont très longtemps circulé dans une sphère restreinte, celle de l’université et des étudiants. Il n’était pas besoin de développer des stratégies spécifiques pour augmenter les ventes auprès d’un public d’ores et déjà acquis. La philosophie n’avait pas vraiment de public potentiel mais bien un public réel et limité. Cela tenait en partie aux contenus des livres eux-mêmes, réservés aux initiés et aux spécialistes. Mais dès lors qu’il a été question de “populariser” la philosophie, alors il a fallu repenser les stratégies de conception et de vente de ces objets nouveaux qu’étaient les livres de philosophie pour le grand public, en trouvant les moyens de convaincre de nouveaux publics.
Déjà, avec les “nouveaux philosophes”, une certaine forme de marketing s’était imposée. Elle a été analysée et critiquée par Deleuze notamment à l’occasion d’un entretien publié en supplément de la revue Minuit73 en 1977 : il s’agissait, entre autre, de faire dire au livre plus qu’il n’en dit en profitant d’une forte présence médiatique (presse, radio, télévision) et faire parler du livre par tous ceux dont le travail est de relayer l’information. Cette manière de “créer l’événement” autour d’un livre et de monopoliser la scène médiatique est une composante importante du marketing éditorial, qui a bien sûr évolué aujourd’hui, mais qui est toujours observable en ce qui concerne les auteurs-vedettes de la philosophie. Il est évident que la moindre présence médiatique joue un rôle non négligeable dans les chiffres de vente.
Mais ce qui différencie la situation actuelle de celle des “nouveaux philosophes”, c’est qu’il y a aujourd’hui une large production de livres de philosophie pour le grand public, qui n’existait pas il y a trente ans, et qui reste très peu médiatisée. C’est le cas en particulier pour la majeure partie des livres composant les collections que nous avons décrites un peu plus haut. Les meilleures ventes de livres de philosophie se concentrent sur un petit nombre d’auteurs médiatisés, et font ignorer la partie immergée de l’iceberg que constitue cette importante production observable principalement sous forme de collections. Le marketing qui est à l’œuvre pour la diffusion de ces ouvrages ne mise alors pratiquement pas sur la médiatisation. Il consiste à créer une image de marque, une garantie de qualité, comme on a pu le voir pour certaines collections qui promettaient de concilier accessibilité avec exigence de rigueur et de créativité. La fidélisation des lecteurs sur une même collection joue donc ici un rôle fondamental. Les ventes sont alors assurées par la publicité (dans la presse littéraire et sciences humaines notamment) et la fidélisation des lecteurs. On se situe finalement à mi-chemin entre le long-seller et le fast- seller. Une étude d’Olivier Godechot sur le marché du livre philosophique publiée en 1999 dans la revue Actes de la Recherches en sciences humaines74, fait en effet une distinction entre d’une part le long-seller, dont le succès économique se fait sur une longue durée et découle du succès symbolique au sein d’un grand public cultivé, et d’autre part le fast-seller dont le succès, rapide, repose essentiellement sur la visibilité médiatique et suppose d’imposer à l’auteur des contraintes d’écriture et de promotion – ce qui pose par ailleurs la question de la qualité philosophique intrinsèque des ouvrages. Le phénomène de développement des collections que l’on a pu analyser précédemment pourrait être un compromis entre ces deux tendances.
Cependant, et pour tous les ouvrages de philosophie pour le grand public sans distinction, on peut toujours légitimement s’interroger quant au rôle de l’estampillage « philosophie populaire » dans la vente de ces ouvrages. Proposer de s’adresser au plus grand nombre, se déclarer accessible et lisible, voilà un argument de vente qui promet des ventes faciles. Du même coup, on qualifiera ce qui se vend bien de “populaire”, renforçant ainsi l’argument selon lequel la philosophie peut facilement se rendre accessible et que de ce fait, elle le doit. Le succès du phénomène éditorial actuel repose donc en partie sur ce consensus, qui veut que tout ce qui porte aujourd’hui le nom de philosophie et qui affiche une volonté de démocratisation serait bon à prendre. Le terme de “philosophie” est toujours entouré d’une certaine aura et confère aux ouvrages qui s’en réclament une légitimité certaine : ainsi, dès lors qu’on lui associe le terme de “populaire”, c’est comme si l’on brisait enfin une contradiction qui avait trop longtemps vécu, engendrant nécessairement l’enthousiasme chez le grand public. Celui-ci ne peut d’ailleurs manquer de se sentir valorisé par les démarches de ces auteurs qui le considèrent tout à fait capable d’accéder à la philosophie. Ainsi, il semble que le marketing éditorial ait repris à son compte la volonté déjà ancienne de la philosophie – et donc ses arguments – de s’ouvrir à un plus grand nombre de lecteurs. On est alors tenté de parler d’une forme de démagogie à l’œuvre dans ces stratégies.
Il faut également noter un aspect important de l’édition philosophique : certains éditeurs publiant des ouvrages philosophiques d’érudition à public restreint se voient aujourd’hui contraints de diversifier leur production vers des ouvrages à diffusion beaucoup plus large et de vente plus facile, précisément pour pouvoir maintenir leur équilibre économique et préserver la production d’ouvrages spécialisés à vente restreinte. L’absence d’un public suffisant pour les livres d’une haute exigence intellectuelle peut engendrer chez les éditeurs le besoin de commander des ouvrages qui toucheront un public plus large. Mais ce n’est pas le cas pour tous les éditeurs, par exemple pour Milan qui est toujours restée fidèle à la même démarche, celle de la vulgarisation et de la démocratisation de la philosophie. Chez Milan, la production d’ouvrages de philosophie relève d’une volonté positive et non d’une stratégie par défaut pour sauvegarder un secteur plus difficile.
Dans ce contexte éditorial, la création en philosophie pose problème, en particulier si le marketing intervient en amont, c’est- à-dire dans le processus de conception, et non plus seulement en aval, pour la diffusion et la vente. Des contraintes d’écriture, de style, de volume de texte, de thématiques également, peuvent alors s’imposer à l’auteur. Mais comme le montre un article de Paul Dirkx intitulé “Les obstacles à la recherche sur les stratégies éditoriales”75, il est assez difficile – et donc problématique pour la recherche – d’accéder à des données complètes et claires sur les stratégies éditoriales des maisons d’édition. Le milieu éditorial semblerait vouloir se protéger contre toute tentative d’objectivation de son fonctionnement. On sait donc peu de choses sur la manière dont les éditeurs analysent le marché en fonction de la demande, sur les études qui sont réalisées pour cibler un lectorat. On ne sait pas dans quelle mesure les ouvrages grand public sont conçus pour correspondre aux attentes et aux goûts de certains segments de marché, ni quelle place est laissée aux choix et à la créativité de l’auteur.
b. Les relations problématiques entre le livre de philosophie et les médias.
Le marketing appliqué à l’industrie du livre implique généralement la nécessité d’une visibilité médiatique de l’auteur. On a vu à quel point cela avait pu être important à travers le phénomène des “nouveaux philosophes” : ceux-ci ont fait de leur omniprésence médiatique l’instrument principal d’une stratégie de promotion – et d’autopromotion – tout à fait nouvelle, en tout cas dans le monde de la philosophie. La philosophie est alors entrée elle aussi dans la société du spectacle, spectacle que François Aubral et Xavier Delcourt qualifiaient de « tapageur et grossier » dans leur essai Contre la nouvelle philosophie 76 publié en 1977. Leur analyse dénonçait une double imposture : d’une part celle du contenu même des ouvrages (doctrines à la mode mais philosophiquement vides, mystification, renonciation à la rigueur philosophique) ; d’autre part celle des méthodes promotionnelles et de la soumission de la création philosophique aux exigences médiatiques et journalistiques.
Aujourd’hui les “nouveaux philosophes” sont moins présents sur les plateaux de télévision et dans la presse, hormis A. Glucksmann et B-H. Lévy qui ont toujours une forte influence. Ce courant est désormais passé de mode, et on n’a finalement retenu des nouveaux philosophes que leurs méthodes de promotion. Mais de nombreux autres philosophes occupent une place notable dans la sphère médiatique, comme L. Ferry, A. Finkielkraut, R. Enthoven, R-P. Droit etc. Les philosophes sont en même temps des journalistes, prolifiques dans la presse, et interviennent régulièrement sur les plateaux de télévision pour des débats, souvent à l’occasion de la parution de leurs livres. Par ailleurs, les livres de philosophie eux-mêmes sont passés au crible très normatif des médias: ainsi, non seulement le jugement sur la philosophie se fait par des journalistes et non plus par les pairs, mais le livre de philosophie, s’il veut bénéficier d’un public assez large, doit se conformer aux normes imposées par cette sphère médiatique, normes qui semblent entrer en contradiction avec les exigences propres de la philosophie.
Cette publicité de la discipline pose de nombreux problèmes et notamment celui du statut du livre de philosophie dans cette relation étroite avec les médias. Publier un livre de philosophie semble parfois constituer un simple prétexte à la présence médiatique. Pierre Bourdieu aborde ce phénomène dans son essai Sur la télévision77 : « Être, disait Berkeley, c’est être perçu. Pour certains de nos philosophes, être, c’est être perçu à la télévision (…) et il est vrai que ne pouvant guère compter sur leur œuvre pour exister dans la continuité, ils n’ont pas d’autre recours que d’apparaître aussi fréquemment que possible à l’écran, donc d’écrire à intervalles réguliers, et aussi brefs que possible, des ouvrages qui ont pour fonction de leur assurer des invitations à la télévision »78. La présence médiatique et tout ce qui s’engendre autour du livre importent bien plus que le livre et son contenu. Bourdieu souligne également l’influence considérable du journalisme, lui-même soumis aux exigences du marché, sur les différents champs de la production culturelle, et notamment la philosophie (voir l’essai publié dans l’ouvrage cité précédemment, intitulé L’emprise du journalisme). Le journalisme, en situation de dépendance vis-à-vis des verdicts du marché et de l’audimat, se fait extrêmement prescriptif vis-à-vis des productions philosophiques se voulant accessibles à un large public.
Si le journalisme impose ses normes au livre de philosophie, il n’est pas rare également que ce dernier soit lui-même engendré directement par les productions médiatiques. Le livre est alors en quelque sorte un sous-produit de l’activité médiatique, un épiphénomène. C’est le cas particulièrement lorsque le livre ou même la collection est issue d’une émission de radio ou de télévision sur la philosophie : on citera la collection “Les nouveaux chemins de la connaissance” tirée de l’émission du même nom sur France Culture présentée par R. Enthoven ; également Pas si vite !79 et Petits dialogues entre amis 80, deux livres publiés à la suite de l’émission “Pas si vite !” diffusée sur Canal+ à la fin des années 1990 et présentée par Jackie Berroyer ; enfin, un autre exemple avec Un animal, un philosophe 81, de Robert Maggiori, composé à partir de chroniques publiées dans Libération. Le livre de philosophie n’est parfois que prétexte à relayer ce qui se fait dans les médias. Le livre de philosophie se fait alors le véhicule des débats à la mode, d’idées très consensuelles : il est une manière comme une autre de diffuser, de relayer “ce qui se dit”, c’est-à-dire de faire – uniquement – de la communication. Et même lorsque ces livres se veulent irrévérencieux, allant à contre-courant des idées dominantes, ce n’est que pour mieux nourrir l’impertinence et la polémique, méthodes spectaculaires désormais inévitables du marketing télévisuel.
L’écriture philosophique qui veut sortir du strict cadre universitaire doit donc souvent se plier à la temporalité journalistique, à la rapidité d’apparition et de disparition des sujets à la mode, et il est très rare que ces productions retiennent l’attention plus de quelques semaines et soient considérées peu à peu comme des références en philosophie. Le statut du livre de philosophie, dans ce contexte, apparaît désacralisé, au sens où il n’y a plus forcément d’équation entre présence d’un livre et présence d’une pensée véritablement philosophique. Une grande partie de la littérature philosophique aujourd’hui a perdu son autonomie interne, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la pensée et la création philosophique.
Il est donc difficile de comprendre Rosi Braidotti quand elle affirme, dans un ouvrage intitulé La philosophie…là où on ne l’attend pas82, que « le monde des médias et de l’édition se révèle un allié essentiel » des nouvelles expérimentations de la pensée philosophique. Dans les faits, la philosophie ne semble pas tirer bénéfice de la médiatisation d’une petite partie de la production philosophique. L’image actuelle de la discipline (accessible, facile, peu exigeante), véhiculée dans les médias, pourrait même entrainer de la part du public des réactions de plus en plus négatives, et des accusations d’hermétisme envers toutes les productions philosophiques qui refuseraient d’adhérer à ce modèle.
II – Transmission et communicabilité de la philosophie : comment s’adresser aux non-spécialistes ?
La problématique de la transmission de la philosophie à des non-spécialistes est présente à tous les niveaux d’un ouvrage de philosophie : elle implique d’identifier le ou les publics auxquels on s’adresse, mais aussi de mettre en place des stratégies éditoriales visant à rendre la philosophie attrayante et à briser l’image hermétique qu’elle a auprès du grand public, que ce soit dans l’aspect matériel des ouvrages ou dans leur contenu philosophique. Enfin, la question de l’écriture est fondamentale, si on veut s’interroger sur les conditions des nécessaires médiations et de la communicabilité de la philosophie. La manière dont on s’adresse au grand public est spécifique et mérite d’être prise en compte si l’on veut comprendre ce phénomène éditorial.
1. LA QUESTION DES PUBLICS ET DE LA DEMANDE DE PHILOSOPHIE.
Avant d’aborder la question de la médiation à mettre en place pour atteindre un public plus large, il est indispensable de s’intéresser à ce public lui-même, dont nous verrons qu’il constitue une notion déjà problématique. De plus, on ne cesse de parler aujourd’hui d’une “demande de philosophie” de la part de ce public : il s’agit donc de comprendre dans quelle mesure le grand public français formulerait une telle demande.
a. Les publics : à qui s’adresse-t-on et qui lit ?
La philosophie tente de conquérir de nouveaux publics, mais on parle d’un “grand public” sans vraiment savoir de quoi il est composé. S’il est assez simple de savoir à qui les philosophes souhaitent s’adresser, il est en revanche plus difficile de savoir qui lit vraiment ces ouvrages, d’autant plus qu’il y a souvent une différence entre les publics visés et les publics réels.
Les philosophes ou les éditeurs tentent de définir le lectorat qu’ils visent, soit sur la quatrième de couverture, soit dans une préface ou un avertissement au début du livre. En ce qui concerne les tranches d’âge, il est fréquent que les auteurs s’adressent en premier lieu aux élèves de terminale, pour qui l’initiation à la philosophie est un comme un rite de passage. Ils auraient donc besoin de guides, d’ouvrages auxquels se référer mais qui ne soient pas simplement des manuels scolaires et rébarbatifs. Bien souvent, ces ouvrages atteignent d’autres types de publics. Beaucoup d’adultes en effet sont également intéressés par la philosophie et se dirigent assez spontanément vers ces publications : ils ne prennent pas le risque de se sentir illégitimes en les lisant étant donné qu’ils sont censés posséder un bagage culturel à peu près équivalent à celui d’un lycéen. Ces ouvrages peuvent également être utilisés par les professeurs de terminale eux-mêmes pour leurs cours. Ainsi l’Antimanuel de philosophie83 de M. Onfray, originellement conçu comme guide pour le bac, a-t -il conquis des publics adultes et des professeurs. Les auteurs sont d’ailleurs conscients de cela, comme F. Savater qui, dans l’avertissement de Penser sa vie84, invite à la lecture les élèves de terminale, « mais aussi les profanes désireux de connaître cette vénérable tradition intellectuelle qui a vu le jour en Grèce ».
Les lycéens et les adolescents en général sont souvent sollicités, d’une part du fait de cette période de la vie propice au questionnement, et d’autre part parce qu’ils constituent une nouvelle génération, potentiellement capable de donner à la philosophie la place que, selon ces auteurs, elle mérite dans notre société. L. Ferry par exemple considère ce public comme un lectorat privilégié, notamment dans son livre Apprendre à vivre : traité de philosophie à l’usage des jeunes générations85, dans lequel il s’adresse à un adolescent potentiel en le tutoyant. Dans l’avant-propos de ses Présentations de la philosophie86, A. Comte-Sponville souhaite s’adresser particulièrement aux adolescents, qui ont « plus besoin que les autres d’être accompagnés ». Encore une fois, ce type d’ouvrage vise implicitement des publics plus larges, notamment des adultes néophytes que ces questions intéressent et qui verraient là une manière de s’initier à la philosophie. Paradoxalement, on remarque que les publics jeunes, s’ils sont très sollicités, sont aussi les plus difficiles à atteindre, d’après de nombreux auteurs. Vincent Cespedes par exemple, déclare sur osezphilosopher.fr que les jeunes lisent très peu d’ouvrages philosophiques car ils sont plus spontanément attirés par les romans, et qu’il faut trouver d’autres voies pour les atteindre. On constate donc que très peu d’ouvrages s’adressent à un public précis et ciblé : les jeunes constituent souvent un public idéalement réceptif à la philosophie, mais dont les auteurs savent qu’il sera finalement peu atteint, et préfèrent s’adresser aux non-spécialistes en général.
En ce qui concerne la philosophie pour enfants, en revanche, on a un public très ciblé, et les tranches d’âge sont définies : les “Goûters philo”, chez Milan, s’adressent aux enfants à partir de 8-9 ans, les ouvrages de la collection “Philozenfants“ chez Nathan, aux enfants à partir de 7 ans, et la collection “Chouette ! Penser”, aux enfants de plus de 11 ans. En effet chaque contenu est adapté au niveau de lecture et de compréhension de chaque âge, avec plus ou de moins d’illustrations et de place laissée au texte. Mais là encore, ces petits livres pour enfants ont peut -être pour premier public les parents eux-mêmes, déjà parce qu’ils les choisissent, et ensuite parce qu’ils s’y intéressent eux-mêmes. Comme le note M. Puech dans l’intervention déjà citée, « nos livres sont aussi lus par des adultes, ce sont peut-être mêmes de faux livres pour enfants : ce serait une ruse pour décomplexer des adultes qui ont été tellement humiliés par la culture… ». Cette remarque pose dès lors la question du profil socio-culturel des lecteurs des ouvrages grand public.
b. La notion de “grand public” à relativiser.
Les ouvrages estampillés “grand public” ne s’adressent assurément pas à “tout le monde”. Il faut nuancer la notion de “grand public” en ce qui concerne la philosophie, car même vulgarisée, cette discipline n’est pas “grand public” comme le serait un jeu télévisé ou même un roman de Marc Lévy. Les partisans d’une philosophie “ouverte à tous” sont généralement bien conscients qu’ils ne s’adressent en vérité qu’à un public d’un certain niveau socio-culturel, ce qui invite à se poser la question des limites de la démocratisation de la philosophie si l’éducation ne contrebalance pas suffisamment les inégalités dues aux déterminations socio-économiques. L’acte même de lecture, qui plus est la lecture d’essais, n’est pas une pratique universellement répandue dans notre société. Elle suppose un bagage culturel et intellectuel que tout le monde ne possède pas. De plus, la lecture d’ouvrages de philosophie serait peut- être moins populaire que la pratique des cafés-philo par exemple. Dès lors, on rencontre assez souvent l’expression de “grand public cultivé”, dans les paroles de L. Ferry ou d’A. Comte-Sponville par exemple. Elle est également utilisée lorsqu’il s’agit d’associer à des publics étudiants un lectorat plus large qui souhaiterait s’intéresser à la philosophie. C’est le cas, par exemple dans la description, sur la quatrième de couverture, de la collection “Chemins philosophiques” chez Vrin : « Ce livre s’adresse aux étudiants des universités et des classes préparatoires, mais aussi au grand public cultivé attendant un traitement direct et clair d’une question de philosophie générale ». Mais l’appellation “grand public cultivé” est peu commentée. On lui préfère parfois celle de “grand public éclairé”, expression qui permet peut-être d’exclure l’idée d’une détermination par le capital culturel que peut contenir le terme “cultivé”.
On peut trouver une description de ce lectorat dans l’article paru dans le magazine Médias sur le fondateur de la revue Philosophie Magazine, F. Gerschel87, qui parle lui aussi d’un grand public cultivé. Certes, le lectorat d’un magazine de philosophie ne correspond pas forcément à celui de livres de philosophie, mais on peut supposer qu’il s’en rapproche beaucoup. F. Gerschel décrit donc le public de Philosophie Magazine comme un lectorat extrêmement urbain, très éduqué et généralement grand consommateur de livres. D’après les études de marché, la moyenne d’âge de ce lectorat serait de 45 ans, et les lycées et étudiants n’en représenteraient que 25 %. Ce serait un profil similaire à celui des lecteurs du Monde. Toujours selon le fondateur de ce magazine, il serait encore possible d’élargir ce lectorat, car une partie du public serait encore réticente à l’idée de découvrir la philosophie, à cause d’une véritable “barrière psychologique”.
Si l’on se réfère à l’enquête Pratiques Culturelles des Français à l’ère numérique88 de 2008, la lecture des ouvrages de philosophie (et encore moins les ouvrages grand public) ne fait pas l’objet d’une étude détaillée. Elle fait partie d’une catégorie intitulée “Essais politiques, philosophiques, religieux” dans la question 64A : « Genre de livre lus le plus souvent »89. Seulement 16% des personnes interrogées ont lu au moins un livre de ce type au cours des 12 derniers mois, dont une majorité d’hommes et une majorité âgée de plus de 45 ans. Ce lectorat est généralement diplômé (bac +3 et plus) et les lecteurs se retrouvent principalement dans les catégories socio-professionnelles du type “cadres et professions intellectuelles supérieures” (34%), “anciens cadres” (37%), “anciens indépendants” (27%), ou “anciens professions intermédiaires” (20%). Le lectorat est par ailleurs très urbain (44 % à Paris intra muros). L’observation de ces résultats nous indique que la philosophie est encore loin d’être véritablement populaire, du moins en ce qui concerne la lecture effective d’ouvrages philosophiques. Il nous a paru difficile de comparer les résultats des enquêtes précédentes (1973/81 et 1997) car les types de question (genres de livre lus le plus souvent sur un an ou en général ? Genre de livres lus ou possédés ?) et les catégories de livres varient. Cependant, si l’on essaie de comparer la dernière enquête avec celle réalisée entre 1973 et 198190, avec le même type de question (genre de livres lus le plus souvent) et une catégorie à peu près équivalente (essais politiques, philosophiques, religieux, ouvrages de psychologie etc.), on remarque tout de même une évolution : en 1973 la lecture de ce type d’ouvrage concernait 11.8 % des personnes interrogées et 12.9 % en 1981. Aujourd’hui ils sont 16% à lire des ouvrages de cette catégorie. Ainsi, même si la sociologie de la culture et notamment les études sur les publics de la culture tendent à démontrer qu’il n’y aurait pas vraiment de démocratisation de la culture et que les déterminations économiques, sociales et culturelles auraient toujours le même rôle dans les inégalités des pratiques culturelles, c’est peut-être un peu différent en ce qui concerne la philosophie. Et c’est sans doute à cause de ce phénomène éditorial récent. Mais la tendance ne connaît pas une évolution massive et la lecture de ce type d’ouvrages reste généralement réservée à certaines catégories de la population. Finalement, même si aujourd’hui des ouvrages philosophiques deviennent des best-sellers, ce n’est pas parce qu’ils touchent des catégories plus populaires de la société, mais bien parce qu’ils conquièrent un lectorat déjà habitué à la lecture d’essais intellectuels. La culture reste aux mains des gens cultivés. Les démarches de popularisation de la philosophie n’ont finalement brisé que la barrière psychologique qui retenait des lecteurs déjà cultivés de s’initier à la philosophie, mais elles n’ont pas vraiment franchi les barrières culturelles et sociales qui empêchent des catégories moins privilégiées de s’intéresser à cette discipline. De plus, il semble ici important de distinguer d’une part les nouvelles pratiques philosophiques que sont les cafés-philo ou même les universités populaires, qui sont effectivement assez populaires, et d’autre part l’acte de lecture d’ouvrages philosophiques, qui implique toujours un bagage culturel plus important. Cela peut également être compris du point de vue de la discipline philosophique elle-même : celle-ci serait par nature très difficile à vulgariser absolument, et il y aurait possibilité pour les lecteurs de s’élever jusqu’à elle, mais impossibilité pour la philosophie de se rendre totalement accessible à n’importe quel type de lecteur. Elle supposerait un travail, l’acquisition d’une culture philosophique et d’un minimum de rigueur intellectuelle dont on ne pourrait faire l’économie. Il existe donc assurément un fantasme autour d’un lectorat “populaire”, voire d’une sorte de “vrai peuple” laissé de côté par la culture légitime et qui aurait dorénavant la possibilité de s’élever à cette culture. Les véritables lecteurs de ce type d’ouvrage sont déjà engagés dans des pratiques culturelles légitimes.
c. La demande philosophique aujourd’hui : entre besoins réels, consommation culturelle et fantasmes.
Depuis les années 1990, la philosophie ferait l’objet d’une demande spécifique qui émanerait d’un public nouveau. Comme nous venons de le voir, il faut se montrer prudent avec la notion de grand public. Il y a un réel fantasme sur la notion de “philosophie populaire”. Il est pourtant coutume de parler d’une “demande” de philosophie ; les auteurs et éditeurs s’en réclament, à tort ou à raison, pour justifier la publication de leurs livres.
On peut dès lors s’interroger sur les raisons de cette demande, sur ce qui est en jeu derrière tout cela. Tout d’abord, est-elle née spontanément ou a-t-elle été engendrée par l’industrie culturelle ? Il est possible en effet que le marketing éditorial ait essayé d’explorer une nouvelle tendance éditoriale et que celle-ci se soit révélée une véritable manne. Cependant il semble plutôt que l’édition ait profité d’un phénomène préexistant et de démarches spontanées d’auteurs souhaitant écrire la philosophie différemment.
Un certain nombre d’auteurs de philosophie pour le grand public interprètent de manière similaire la demande actuelle de philosophie. Marc Sautet, créateur des cafés-philo, affirmait que notre société se trouve dans une situation de crise de la démocratie, semblable à celle de l’époque de Socrate et de la naissance de la philosophie occidentale. Pratiquer la philosophie serait alors une manière pour les citoyens de réactiver le débat démocratique. Beaucoup de libraires, selon un article de Livres Hebdo sur les sciences humaines91, ressentiraient en effet « l’envie des gens de comprendre le monde », avec une « boulimie impressionnante pour les débats », et donc de s’approprier les outils pour y participer. C’est également la position partagée par L. Ferry et Comte-Sponville, ainsi que V. Cespedes. On rencontre souvent l’idée que la philosophie doit, comme elle le faisait dans l’Antiquité, se mêler des affaires de la cité.
La demande de philosophie aurait également pour origine une crise du sens. Les milieux du journalisme et de l’édition interprètent cette demande comme émanant d’une société en manque de repères et de valeurs, perdue dans un monde capitaliste et déshumanisé. J. Gaarder, auteur du Monde de Sophie, affirme dans un entretien accordé à l’Express.fr (16-07-1998)92, que la société serait devenue plus cynique, plus égoïste, et que serait donc né le désir de renouer avec des valeurs plus communes, d’où l’importance de rendre la philosophie accessible à tous. Jackie Berroyer, dans Pas si vite ! 93, interprète l’engouement nouveau pour la philosophie comme une manière de créer un contrepoids spiritualiste face au matérialisme de notre société. Il formule même une utopie dans laquelle la philosophie deviendrait nécessaire à l’existence et à l’humanité, se référant à une formule de Malraux (qu’il n’a sans doute jamais prononcée) : « Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas ». Oreste Saint-Drôme évoque, dans Comment choisir son philosophe ?94 la panne des systèmes de pensée, la difficulté des foules déboussolées à suivre des idéologies agonisantes, qui expliqueraient le recours à “dame Philo”. Quant à O. Brenifier, dans sa contribution au rapport de l’Unesco sur la diffusion de la philosophie, il affirme que l’origine la plus flagrante de ce besoin de philosophie est à trouver dans la chute des grands schémas politiques, idéologiques, moraux ou religieux traditionnels : dès lors, chacun essaie de faire « sa propre cuisine », tentant de formuler des valeurs tant collectives qu’individuelles. La transformation des fonctionnements socio-économiques traditionnels, due à l’accélération des échanges, à la déstabilisation des structures identitaires établies, obligerait à une recherche d’ancrages et de valeurs nouvelles.
L’engouement actuel pour la philosophie est aussi souvent associé au besoin individuel de donner un sens à sa propre existence, voire de résoudre des problèmes personnels. Peut-être la psychanalyse a-t-elle montré ses limites, c’est pourquoi le public se tournerait vers la philosophie. Le souci de soi est en effet très présent dans notre civilisation, et certains aspects de la philosophie pourraient contribuer à y répondre.
L’engouement que nous constatons peut donc venir de demandes très diverses, et il est difficile d’en cibler une en particulier. Sur ce point, le rapport de l’Unesco sur la diffusion de la philosophie s’avère intéressant : O. Brenifier y distingue en effet plusieurs types de demande. Il y aurait une demande culturelle, celle qui consiste en une quête de connaissances ; une demande existentielle, lié à la question du sens et au besoin de comprendre la finitude, la mort etc. ; une demande spirituelle, de l’ordre de la métaphysique, apparentée par O. Brenifier à un succédané de la religion ; une demande thérapeutique, qui exacerberait les problèmes personnels déjà présents dans la demande existentielle, liée à une douleur de l’existence, avec une dimension pathologique qu’il s’agirait de guérir ; une demande politique, due à l’idée que la philosophie n’aurait de sens que si elle débouche sur l’action et le débat ; une demande relationnelle, qui voudrait qu’une des motivations de l’activité philosophique serait d’entrer en relation avec ses semblables, de faire des rencontres ; et enfin une demande intellectuelle, liée au besoin spécifique d’apprendre à penser, au plaisir de penser. Selon Brenifier, c’est cette dernière demande surtout qu’il serait indispensable de mettre en avant dans le cadre du développement d’un esprit critique nécessaire à la bonne marche d’une démocratie.
Par ailleurs, il est important de se demander si l’achat et la lecture de livres de philosophie ne font pas partie d’une démarche de consommation culturelle valorisante pour l’individu. Lire de la philosophie, discipline de la culture légitime par excellence, serait devenu un passage obligé pour acquérir un certain statut et se sentir valorisé aux yeux d’autrui. La philosophie deviendrait même mondaine. En témoignent certains ouvrages – certes traités sur le mode de l’humour, mais néanmoins très révélateurs – tels que Juste assez de philosophie pour briller en société de Ben Dupré95.
Il y aurait également, dans le fait aujourd’hui d’acheter un livre de philosophie, l’idée d’un acte d’achat relevant du “bien-consommer”, dont on peut se demander s’il est associé à un désir de “bien-vivre”, c’est-à-dire de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons et de participer réellement au vivre-ensemble. Il semble en effet que l’acte d’achat nous dédouane d’une véritable militance. Il favoriserait une certaine passivité, une bonne conscience, une militance à vide mais pas vraiment une participation active au débat public et démocratique.
Enfin, la position de J. Bouveresse sur la demande philosophique mérite d’être mentionnée. Il tente en effet de relativiser le besoin réel de philosophie aujourd’hui. Il s’agirait d’un malentendu, comme il l’explique dans un article de Télérama du 3 février 1999 : « Quand les gens demandent de la philosophie ils veulent surtout du sens, des valeurs, des croyances »96. Il y aurait derrière le besoin de philosophie, non un besoin de penser par soi-même et d’élaborer ses propres jugements, mais le besoin d’obtenir directement les résultats de cette pensée : valeurs toutes faites, croyances… Les philosophes d’aujourd’hui profiteraient donc de ce besoin pour nous faire croire que c’est de philosophie dont nous avons manquons. Mais J. Bouveresse fait remarquer, dans Le Philosophe et le réel97 que ce droit à la philosophie pour tous, inventé et proclamé par nos philosophes, ferait totalement oublier les devoirs que nous avons, également, à l’égard de la philosophie. On demande aujourd’hui au philosophe de se montrer accessible, extrêmement clair, mais on en oublie combien cela peut, dans les excès occasionnés, nuire à la philosophie elle-même. Ce droit à la philosophie pour tous, qui implique qu’on ne respecte plus cette discipline, serait créé de toutes pièces et proviendrait d’une mauvaise évaluation de la demande de philosophie aujourd’hui. Bouveresse affirme que le grand public, en vérité, ne serait pas si demandeur qu’on le pense de philosophie “grand public”: « Par exemple les reproches qu’on adresse constamment à la philosophie de n’être pas suffisamment proche des préoccupations des gens ordinaires, de ne pas s’attaquer aux vraies questions (…), on ne les entend pas tellement de la bouche des intéressés eux-mêmes, ce ne sont pas tellement les gens du peuple qui disent cela. Ils comprennent assez bien que, même pour traiter de grandes questions qui intéressent tout le monde, il se peut qu’on ait besoin d’instruments conceptuels relativement sophistiqués, dont le maniement doive s’apprendre. (…)Le peuple, dans tout cela, n’a pas droit au chapitre, et il l’a d’autant moins que ce sont essentiellement les médias qui sélectionnent, selon leurs critères, les philosophes qui sont censés lui convenir »98. De plus, il serait faux de penser, comme la plupart de nos philosophes, qu’une existence sans philosophie ne serait pas authentique. Selon Bouveresse, ce serait faire preuve de mépris envers les gens qui n’ont pas de relation explicite avec la philosophie. Il y aurait donc, en France, une peur de la “barbarie non-philosophique”, plus ou moins fondée, mais en tout cas fortement récupérée par les auteurs et les médias pour nous présenter la philosophie comme indispensable.
d. Susciter la demande autour du livre.
La demande d’ouvrages philosophique peut être suscitée par des stratégies mises en places autour du livre. Le secteur des sciences humaines, d’après les nombreux rapports produits sur celui-ci, présente actuellement une santé économique inquiétante due à la diminution des ventes. Le Livre Hebdo de juin 2009 nous expose les grandes lignes de cette crise, en expliquant que le lectorat en général, et les universitaires tout particulièrement, délaissent le livre pour l’Internet. Malgré la représentation de plus en plus importante de certaines sciences humaines (philosophie, sociologie, psychologie) dans la société et dans les médias, les fonds s’appauvrissent et les ventes baissent. Les éditeurs ont donc tout intérêt à mettre en place des stratégies pour reconquérir ce public universitaire, mais aussi capter le « “petit” grand public éclairé », selon l’expression de Monique Labrune, directrice du département sciences humaines du Seuil. Le modèle économique de l’avenir consisterait d’ailleurs en une synergie entre universitaires et grand public.
Comme il a été dit un peu plus haut, la solution de certains éditeurs pour sauvegarder la production d’ouvrages érudits et spécialisés, serait d’opter en parallèle pour une production plus grand public. Afin d’attirer ce grand public, diverses opérations peuvent être mises en place : les éditeurs emploient en effet beaucoup d’énergie à rendre désirables les livres qu’ils publient.
Une première stratégie consiste à mettre l’accent sur l’événement autour du livre : organisation de rencontres, de débats sur le thème du livre dans les librairies, comme c’est le cas avec les “forum Fnac”, ou encore les “rencontres Decitre” dans la région Rhône-Alpes. Ces forums ou rencontres associent souvent une petite conférence, un débat, puis une séance de dédicaces. Ils ont l’avantage d’attirer non seulement les lecteurs qui connaissent déjà l’auteur et viennent spécialement le rencontrer, mais aussi les personnes qui passaient dans la librairie pour tout autre chose. Des débats ou conférences peuvent aussi être organisés à l’extérieur des librairies : salons ou journées du livre dans certaines villes. Par exemple, Laurence Vanin-Verna, directrice et auteure de la collection “La philo ouverte à tous”, participe très régulièrement aux forums Fnac, aux rencontres Decitre, à des conférences organisées par d’autres librairies, ou encore, par exemple, aux journées du livre de Felletin en août. Comme elle nous l’a confié, cette forte activité est nécessaire pour combler son manque de notoriété dans le milieu médiatique, du fait qu’elle n’a pas un “nom” qui parlerait de lui-même. Mais on peut imaginer que ces multiples opérations de promotion sont beaucoup plus enrichissantes pour elle (et pour le public) que des passages à la télévision : l’échange avec le public y est sans doute beaucoup plus instructif et fructueux sur le plan de l’initiation à la philosophie.
Une autre stratégie, moins fréquente, peut consister à mettre en place un site internet autour d’une collection. On parle alors d’un “site compagnon”, complément de la collection. Ce site peut avoir une rédaction dédiée, spécifique au site et n’est donc pas, dans ce cas, un simple double de la version papier. Ainsi le site de la collection “Philosopher” chez Larousse (osezphilosopher.fr99) propose-t-il des compléments à la collection dans divers onglets, comme une sélection de références bibliographiques pour pousser plus loin la lecture, un dictionnaire de notions philosophiques, une page présentant tous les ouvrages de la collection avec des extraits en ligne, des interviews-vidéos de V. Cespedes s’exprimant sur l’utilité de la philosophie aujourd’hui, sur ses rapports avec la démocratie etc. Selon lui, Internet permettrait d’attirer surtout les jeunes, qui ont plus tendance à délaisser le livre. Le site propose également un blog, tenu par le directeur de collection, mais il est pour l’instant un peu délaissé (pas de mise à jour depuis octobre 2008). Selon V. Cespedes, le site avait pour vocation d’être une sorte d’agora philosophique, avec un forum où auteurs et lecteurs pourraient débattre librement. Or, à ce jour, il n’en est rien, preuve peut-être qu’allier deux médias est difficile. C’est en tout cas l’avis de F. Gerschel, fondateur de la revue Philosophie Magazine, qui ne croit pas au modèle du bi- média, car il serait difficile de faire coexister une offre payante et une offre gratuite. Le site philomag.com est donc un site compagnon mais sans rédaction dédiée, car le public serait beaucoup plus attaché au papier. Une exception au moment du bac où une opération spéciale est organisée sur le site : le corrigé en direct des sujets de philo, qui attirent près de 50 000 visiteurs en une journée.
2. COMMENT INCITER, COMMENT RENDRE LA PHILOSOPHIE ATTRAYANTE : STRATEGIES EDITORIALES ET AUCTORALES.
L’enjeu, pour les éditeurs et pour les auteurs, est d’inviter des lecteurs non-spécialistes à lire des ouvrages consacrés à une discipline qui possède encore une certaine sacralité, ou qui inspire en tout cas des réticences et des craintes (notamment celle de ne pas se sentir un lecteur légitime). La philosophie doit donc plus que jamais se montrer incitative, attrayante, et se donner une image en rupture avec celle qu’on lui donnerait à l’université. Depuis le livre pris comme objet attrayant, jusqu’aux thèmes abordés, en passant par les promesses faites au lecteur sur les quatrièmes de couverture et dans les préfaces, les voies sont multiples et il s’agit de les conjuguer.
a. L’objet-livre.
Premier reflet d’un ouvrage, l’apparence du livre en tant qu’objet doit attirer l’œil du lecteur potentiel et l’inciter à le découvrir.
Le format, tout d’abord, peut jouer un rôle dans cette attractivité. Certains éditeurs préfèreront une taille très réduite avec un petit nombre de pages, comme les collections “Boîte à outils philo” de Milan (carré de 12×12) ou “Philosopher” chez Quintette (12×16), pour plaire à des lecteurs qui ne sont pas habitués à lire ou pour montrer qu’on est capable de relever le défi de concilier concision et clarté. Ces petits formats, auxquels il faut ajouter les formats poche un peu plus grands, sont également facilement transportables, à mettre dans une poche ou un sac à main pour lire dans le métro par exemple. La maniabilité peut en effet être un argument de vente non négligeable. Les très petits formats et les poche ont aussi l’avantage de proposer des prix attractifs (entre 4 et 10 euros), enjeu important de la démocratisation de la philosophie et de la culture en général. Les livres plus épais, plus grands, viseront des lecteurs déjà aguerris pour qui le nombre de pages et l’effort de lecture ne constituent pas un obstacle psychologique pour découvrir la philosophie. Ainsi les ouvrages de L. Ferry, Comte-Sponville ou Onfray dans leurs premières éditions (souvent rééditées en poches du fait de leur succès). Une taille plus grande et une maquette plus travaillée que celle d’un poche confèrera au livre un certain prestige auprès des lecteurs habitués et sensibles aux ouvrages de meilleure facture. Ils sont néanmoins plus chers, autour de 20 euros.
Partant du principe que ce type de livre, pour rendre attrayante la philosophie, doit donner une image non rébarbative de la discipline, la couverture occupe une place de choix pour la dimension visuelle. Il s’agit, encore une fois, de faire rupture avec la représentation qu’on se fait de la philosophie universitaire, donc de proposer des couvertures plus originales et d’autant plus séduisantes qu’on s’adresse à un public potentiellement jeune. On pourra alors jouer sur la typographie de la page de titre (jeux sur la forme, la taille, la disposition des caractères). Par ailleurs, le jeu sur les couleurs est presque omniprésent : on fera le choix de couleurs gaies ou lumineuses, surtout pour les ouvrages s’adressant à des publics jeunes ou centrés spécifiquement sur l’initiation à la philosophie. On rencontre fréquemment des illustrations sur la couverture : dessins humoristiques, parodiques, ou dessins représentants des traits d’esprit. Ainsi, les ouvrages de la collection “pause philo” chez Milan présentent souvent des dessins ou photos-montages amusants : une carte bleue anthropomorphe chargée de sacs de courses sur la couverture de Petite philosophie du shopping100 ; un ballon de rugby placé entre la main de Dieu et celle d’Adam dans une parodie d’un détail de la création de Michel-Ange, sur la couverture de Petite philosophie du rugby101. On trouvera aussi des photos ou dessins assez spirituels sur les couvertures de 39 petites histoires philosophiques d’une redoutable simplicité102, de 101 expériences de philosophie quotidienne103. Les éditeurs et auteurs peuvent aussi faire le choix d’intégrer des illustrations à l’intérieur de l’ouvrage. C’est souvent le cas pour des ouvrages de taille moyenne à grande. Le texte sera alors plus aéré, et la lecture plus ludique. La place de ces illustrations est importante dans les ouvrages de type manuels ou guides : l’Antimanuel de philosophie, ou encore le Guide de l’apprenti philosophe104 auquel a collaboré l’artiste et auteur de bandes dessinées Benoît Jacques. Dans Les consolations de la philosophie105 Alain de Botton a choisi d’illustrer de manière exhaustive tous ses propos : reproductions d’œuvres d’art, images extraites de films, paysages, mais aussi photo d’un avion puis d’un carcasse d’avion lorsqu’il est question d’un crash d’avion, photos de noix de Saint Jacques lorsqu’il est question de ces coquillages etc.
D’autres auteurs ou éditeurs font le choix de plus de sobriété dans la maquette de leurs livres. Un Luc Ferry, un Comte-Sponville, un Finkielkraut, ou même les ouvrages de la collection “Philosopher” chez Larousse, accordent au texte la plus grande place et proposent une maquette beaucoup plus traditionnelle. Finalement, on remarque qu’en règle générale les livres en tant qu’objets auront une apparence différente selon qu’ils s’adressent à un public vraiment très large (couvertures colorées, bariolées, illustrations…) ou à ce fameux “grand public cultivé” (maquettes plus traditionnelles, et, si illustration il y a, celles-ci seront plus “sérieuses”, moins humoristiques).
Dans la presse, mis à part les hors-séries et dossiers spéciaux de certains magazines, il n’existe qu’un mensuel dédié à la philosophie. Philosophie magazine a beaucoup misé sur sa présentation, son aspect visuel, comme nous l’explique son fondateur Fabrice Gerschel106. Les techniques sont classiques : choix du papier glacé très brillant pour la couverture, maquette aérée, nombreuses photos, rubriques diversifiées. Mais le résultat est souvent original. Les couvertures, en particulier, sont toujours des montages de photos surprenants qui attirent l’œil et invitent déjà à s’étonner, à réfléchir sur la question posée par le dossier central. Ces stratégies contribuent, selon le fondateur de la revue, à “dépoussiérer” l’image de la philosophie.
L’aspect visuel des livres de philosophie pour enfants fait bien entendu l’objet d’une attention encore plus importante. Plus les publics visés sont jeunes, plus il y aura d’illustrations et moins il y aura de texte. Par exemple, la collection “Philozidées” chez Nathan propose seulement une réflexion par double-page. Tout l’espace de cette double-page est occupé par les images virtuelles conçues par Jacques Després.
b. Le titre et les promesses de la quatrième de couverture.
Pour viser un public non-initié, le titre d’un ouvrage doit être d’emblée très évocateur, pour ne pas dire “accrocheur”. Il doit être représentatif du contenu de l’ouvrage, ne pas être trop abscons, et susciter un désir de lecture soit en répondant éventuellement en quelques mots aux attentes du public, soit en proposant un titre surprenant, intrigant.
Une partie des titres rencontrés évoquent des préoccupations quotidiennes ou existentielles que peut avoir le public et présentent l’ouvrage comme une réponse à ces préoccupations : Les consolations de la philosophie107, d’A. de Botton ; La philosophie comme remède au chômage108, de J-L. Cianni ; ou Vaincre les peurs109 et Apprendre à vivre110, de L. Ferry. Ce type de titre met l’accent sur la dimension pratique et l’utilité de la philosophie. D’autres titres peuvent évoquer des activités ou des problèmes quotidiens, mais avec un traitement plus léger : avec Petite philosophie du shopping ou Petite philosophie du bricolage etc., la collection “Pause philo” chez Milan propose de traiter des questions très concrètes et a donc opté, dans la plupart de ses ouvrages, pour un titre commençant par Petite philosophie de… Le mot « petite » permet d’annoncer à la fois un sujet philosophique modeste, un traitement sans prétention de la question, mais aussi une compréhension facilitée, sans grands mots, sans grands concepts. Cette cohérence dans les titres est d’ailleurs un repère important pour les lecteurs.
Mis à part le cas des ouvrages proposant de traiter des notions philosophiques traditionnelles, les titres des ouvrages de philosophie pour le grand public contiennent rarement des concepts. Ils se veulent souvent au plus proche de la “vie”, et au plus loin du type de titre que l’on peut rencontrer dans les productions universitaires. Ils doivent marquer les esprits, proposer des thèmes porteurs.
Certains titres sont des questions. Ils rappellent ainsi des sujets de dissertations, invitant dès la couverture à s’interroger et à aller voir à l’intérieur de l’ouvrage comment il est possible de répondre à la question. Les petits ouvrages de la collection “Boîte à outils philo” chez Milan en font partie : Faut-il tolérer toutes les idées ?111, Faut-il donner un sens à la vie ?112 etc. Certains ouvrages pour enfants ont aussi un titre en forme de question, stimulante et propice à éveiller les réponses du petit lecteur, comme la collection “Philozenfants” qui demande « c’est quoi ? », un peu à la manière des enfants (Les sentiments, c’est quoi ?, Moi, c’est quoi ?, La liberté, c’est quoi ? etc.).
D’autres collections pour enfants préfèrent des titres opposant deux notions, comme “les goûters philo” : Le succès et l’échec, Le respect et le mépris. A noter que cette collection a fait le choix d’évoquer parfois, dès le titre, des notions plus abstraites et difficiles : L’être et l’apparence, Le bien et le mal, Les dieux et Dieu, Normal et pas normal etc.
Il peut arriver, plus rarement, que les auteurs et les éditeurs misent sur un titre surprenant, intrigant, jouant ainsi sur la puissance d’attraction que peut engendrer l’étonnement chez le lecteur. Des titres comme Platon et son ornithorynque entrent dans un bar113 ou Zénon et la tortue114 ne peuvent manquer de susciter la curiosité.
Quant à la quatrième de couverture, elle va s’avérer déterminante dans le choix ou non du livre. Elle répond bien sûr à une logique beaucoup plus commerciale que pour des livres de philosophie à public plus restreint. Elle doit évidemment s’accorder au titre et exposer le projet de l’ouvrage ainsi que la problématique philosophique abordée. Elle doit retenir définitivement l’attention du lecteur déjà sollicitée par le titre. Parfois, c’est un extrait du livre qui est reproduit, visant ainsi à prouver que le contenu est accessible, à donner un aperçu du style adopté. La quatrième de couverture doit également vanter les mérites du livre et les qualités de l’auteur. Sur celle de l’Antimanuel de philosophie de M. Onfray, on peut lire : « On peut philosopher en charentaises, tranquille; sans mettre en jeu le monde comme il va ; on peut, aussi user de la philosophie comme de la dynamite – en nietzschéen. C’est ce que propose Michel Onfray dans cet Antimanuel qui interroge philosophiquement le monde réel à partir de questions très contemporaines (…). Ce Livre transfigure les contraintes du programme scolaire des élèves de terminale en une série de Leçons socratiques et alternatives dans lesquelles la jubilation n’empêche pas la pensée – puisqu’au contraire elle la rend possible ». Sur celle des Consolations de la philosophie, on lit : « Et donc, si l’on en croit Alain de Botton, Socrate nous consolera d’être impopulaire, Épicure de manquer d’argent, Sénèque de se sentir perpétuellement frustré, Montaigne de ne jamais se sentir à la hauteur, Nietzsche de devoir sans cesse affronter de nouvelles difficultés et, sans doute plus surprenant encore, Schopenhauer d’avoir des chagrins d’amour. En six chapitres pleins de verve et d’érudition, sans oublier une solide dose de bon sens, nous allons apprendre à mieux vivre ».
Le plus souvent, donc, les quatrièmes de couverture des ouvrages grand public présentent essentiellement des arguments de vente et répondent à une logique commerciale, utilisant des formules très accrocheuses et présentant la philosophie comme une sorte de promesse de bonheur. Encore une fois, c’est d’autant plus le cas que l’ouvrage se veut “très grand public”. Des livres grand public mais un peu moins accessibles usent de plus de sobriété dans leurs arguments : ainsi par exemple, les quatrièmes de couvertures de la collection “Philosopher” chez Quintette nous disent « Cette collection est une invitation à l’effort de chacun pour penser par soi-même ». On peut également privilégier sur la quatrième de couverture les principales problématiques du livre, sans avoir à louer de façon excessive l’auteur ou l’ouvrage.
c. Le pacte de lecture dans les ouvrages d’initiation.
Les ouvrages d’initiation destinés au grand public visent à rendre la philosophie plus accessible : ils doivent répondre aux attentes potentielles ou avérées du public tout en restant fidèle à une forme d’écriture qui reste – quoi qu’en en pense après jugement – philosophique, une écriture qui résiste nécessairement plus ou moins à la lecture pour un public non-initié. Cet obstacle peut d’ailleurs s’avérer uniquement psychologique et non fondé sur une difficulté réelle de compréhension. L’auteur est donc souvent forcé de passer avec le lecteur une sorte de “pacte de lecture”, où il expose son projet, avec ses ambitions et parfois ses difficultés, tout en invitant le lecteur à le suivre et à lui faire confiance. Il peut également inciter le lecteur à aller plus loin que cette seule lecture. Ce pacte de lecture est le plus souvent formulé dans l’introduction, l’avertissement, l’avant-propos, ou la préface.
Ainsi, bien que l’objectif affiché soit de rendre la philosophie accessible à tous, beaucoup d’auteurs restent, en quelque sorte, honnêtes en annonçant que cette discipline est un chemin long, relativement difficile, et qui demandera un minimum d’effort de la part du lecteur. Il est important de remarquer toutefois que cette honnêteté, qui consiste à prévenir des difficultés de la philosophie, constitue la justification même de l’existence de tels ouvrages. Car si la philosophie était vraiment facile, les livres d’initiation à la philosophie n’auraient pas lieu d’être et l’on pourrait philosopher à partir de rien.
Dans l’avant-propos des Présentations de la philosophie115, A. Comte-Sponville commence par décrire la philosophie comme un travail, qui exige efforts, patience et lectures nécessaires. Il se présente comme une simple introduction, une porte parmi d’autres pour “entrer en philosophie”, et laisse au lecteur le soin d’aller ensuite, par lui-même, faire ses propres lectures, de partir à la découverte des œuvres. L’auteur se réclame ici de Kant, pour qui il est important non pas d’apprendre la philosophie mais d’apprendre à philosopher, à penser par soi-même mais avec les autres. Le pacte de lecture est ici assez clair et l’auteur semble conscient des faiblesses d’une simple introduction à la philosophie. En même temps, il nous dissuade d’interrompre là notre lecture en affirmant que l’homme « ne peut renoncer à la philosophie qu’en renonçant à une part de son humanité ». Dire cela, c’est forcer un peu l’acceptation du pacte de lecture. Voilà donc le lecteur averti : ce sera relativement difficile pour lui, mais maintenant qu’il a commencé, il ne peut s’arrêter là. D’autres ouvrages également invitent le lecteur à un travail et des lectures personnelles, comme le Guide de l’apprenti philosophe116 de Christian Roche et Jean-Jacques Barrère : dans l’introduction, les auteurs justifient la nécessité d’un guide pour explorer la philosophie, pour savoir où commencer. Ils présentent le livre comme à la fois instructif et distrayant, tout en invitant les lecteurs à ne pas s’en arrêter à cette lecture, à réfléchir par eux-mêmes : « Et enfin, vous adonner à la réflexion, à la comparaison et même – pourquoi pas ? – à la méditation. (…) Le seul espoir que nous ayons : que vous finissiez, après l’avoir acheté, par abandonner ce livre sur quelque étagère de votre bibliothèque (…) et qu’alors, vous alliez en voyage, seul, le nez au vent… ». La collection “Philosopher” des éditions Quintette se place, elle, sous l’autorité d’Alain : « La fonction de penser ne se délègue point, disait Alain. C’est tout le sens de la réflexion philosophique. Si philosopher c’est s’interroger sur le sens des mots et des choses, cette collection est une invitation à l’effort de chacun pour penser par soi-même ». Fernando Savater, auteur de Penser sa vie, invite le lecteur à « penser avec lui, voire contre lui ». Il dit ne proposer qu’un itinéraire, pour des tâtonnements, et pas un « guide définitif de pensées valables ». Il insiste sur la nécessité de l’investigation. Ces ouvrages semblent donc rester assez lucides sur la nature de la philosophie. Si l’on peut discuter de la valeur intrinsèque de ces ouvrages, il faut tout de même leur concéder qu’ils gardent envers la philosophie un certain respect et n’affichent pas des prétentions excessives, ce qui n’est pas toujours le cas.
Dans Comment choisir son philosophe ?117, O. Saint-Drôme (qui n’est pas lui-même philosophe) se fait l’apôtre d’une simplification nécessaire de la philosophie, en évoquant la collaboration du philosophe Frédéric Pagès : « Nous l’avons (…) irrité avec notre volonté de simplifier ; indisposé avec notre refus de retracer l’historique des concepts ; horripilé avec notre tendance à surfer sur la crête des idées ». Mais il finit par reconnaître : « La philo, ça commence par un effort, ça continue para des efforts et ça se termine par des efforts » (cette formule plutôt complaisante semble d’ailleurs signifier que la pratique de la philosophie se “termine” un jour, ce qui parait contradictoire avec la nature même de la philosophie). On remarque ainsi que parfois, le fait de concéder à la philosophie qu’elle est exigeante et difficile n’est peut- être qu’une manière de se donner bonne conscience tout en s’autorisant par ailleurs à ne plus vraiment respecter ses “devoirs” à l’égard de la philosophie. Beaucoup d’ouvrages cependant ne s’embarrassent pas de ces précautions et ne semblent pas s’interroger sur leurs limites ni sur les limites en général d’un livre d’initiation ou de vulgarisation. Ils promettent au public une lecture facile, sans jargon, sans technicité, avec une grande complaisance à l’égard des attentes supposées du grand public.
d. Faire de la philosophie avec tous les matériaux possibles, inventer des voies d’accès différentes pour « entrer en philosophie ».
Pour rendre la philosophie plus attrayante, les auteurs et éditeurs peuvent faire le pari d’inventer des voies d’accès nouvelles vers la philosophie. Les ouvrages grands public publiés ces dernières années essaient de montrer que l’on peut philosopher à partir de tout, même des choses les plus banales ou qui semblent les plus étrangères à la philosophie. Ils font donc le choix de plus d’originalité en abordant des thèmes non traditionnels ou non académiques. Pour reprendre le titre de l’ouvrage de Rosi Braidotti, la philosophie interviendrait désormais « là où on ne l’attend pas ».
Comme nous l’avons observé plus haut, beaucoup d’ouvrages abordent des questions de la vie quotidienne, des activités courantes comme le sport, le bricolage, le shopping. Les préoccupations et activités du quotidien concernent tout le monde et peuvent donc, si l’on prend la peine réfléchir dessus, constituer une porte d’entrée accessible pour les non-spécialistes. Par exemple Pierre Riffard, dans Philosophie matin, midi et soir118, choisit même de construire une réflexion à la fois littéraire et philosophique selon la trame d’une journée, depuis le réveil matinal jusqu’à l’endormissement le soir, en passant par la douche, les trajets en bus, le travail etc.
On peut aussi choisir d’inviter à la philosophie par le biais d’autres domaines culturels ou artistiques, par exemple le cinéma (Cinéphilo119, La philosophie sur grand écran120…). Désormais la philosophie s’occupe également de télévision, avec l’ouvrage Philosophie en séries121 publié en 2009.
Il faut enfin mentionner ces auteurs américains Thomas Cathcart et Daniel Klein, qui dans Platon et son ornithorynque entrent dans un bar…122, proposent de philosopher à partir des histoires drôles. Selon eux, les concepts et théories philosophiques pourraient s’éclairer « à la lumière de bonnes blagues », celles-ci regorgeant de contenus philosophiques. Les histoires drôles auraient en commun avec la philosophie la même envie de « confondre nos préjugés, de tournebouler notre univers et de surprendre au gîte où elles se cachent les vérités sur la vie, le plus souvent dérangeantes ». On pourrait ainsi montrer qu’une blague sur l’adultère peut être le support d’un concept empiriste britannique, ou encore qu’il existe des blagues pour illustrer le telos aristotélicien. Cet ouvrage, certes surprenant et relativement bien écrit, a cependant tendance à se présenter comme un précurseur en la matière alors que d’autres ont été écrits dans la même veine quelques années plus tôt : par exemple en 2007 Petite philosophie des histoires drôles de Luc de Brabandere123.
Cette manière de “dépoussiérer” la philosophie en s’intéressant à des domaines qui lui sont a priori extérieurs semble avoir pour visée, entre autres, de faire rupture avec une tendance de la philosophie universitaire ou érudite que l’on pourrait qualifier de tendance autoréférentielle : philosopher sur la pensée d’un philosophe ou sur un concept purement philosophique. Désormais les auteurs veulent montrer que l’on peut philosopher même à partir de ce qui n’est pas d’emblée philosophique, et qu’il est possible de tout penser grâce à la philosophie. Cet argument est sans doute très vendeur, et un lecteur non-initié sera probablement plus attiré par un livre de philosophie sur le rugby ou le cinéma que par un ouvrage traitant du sujet transcendantal chez Husserl, même si celui-ci relève de la vulgarisation. Ces livres de philosophie, pour être lus, doivent s’adapter aussi aux centres d’intérêt du grand public. Mais au delà de cet aspect promotionnel, il s’agira plus tard de s’interroger sur cette tendance actuelle de la philosophie à vouloir tout penser, non pas dans le but de penser le tout mais d’explorer dans leurs moindres détails tous les domaines du réel.
3. LA PROBLEMATIQUE DE L’ECRITURE : COMMUNICABILITE ET TRANSMISSION.
La problématique de l’écriture philosophique est centrale si l’on veut étudier ces ouvrages pour le grand public. L’enjeu est la communicabilité d’un langage qui doit rester, même en étant plus simple, philosophique. Ce langage doit rendre possible la transmission d’un savoir, d’une culture philosophique, mais aussi, idéalement, la transmission du désir de penser par soi-même. Il convient donc de s’interroger sur les notions de vulgarisation et de pédagogie ainsi que sur les différentes manières d’écrire choisies par les auteurs de ces ouvrages destinés au grand public.
a. Vulgariser, rendre accessible la philosophie : un exercice problématique.
Il existe dans l’histoire de la philosophie des ouvrages très abscons et techniques côtoyant des ouvrages qui au contraire, sans pour autant traiter des questions moins importantes ou moins sérieuses, utilisaient un langage plus proche de l’exigence de clarté. Les Méditations Métaphysiques de Descartes par exemple, ou de nombreux ouvrages d’Alain, sont écrits dans une langue extrêmement commune et avec le moins de jargon possible. A l’inverse, un Kant ou un Husserl s’avèrent très difficiles à lire pour le non-philosophe. Ainsi semblent cohabiter dans l’histoire de la pensée deux conceptions, deux traitements différents du langage philosophique. La manière d’exposer sa pensée, de la partager, dépend entièrement du langage utilisé. Ainsi, comme l’écrit P. Thouard dans l’introduction de son ouvrage Le Partage des idées124, « des apophtegmes les plus abscons à la translucidité de l’essai pédagogique, du mime savant au mime poétique, l’éventail des possibilités formelles qui s’offrent [au philosophe] est vaste. Il relève d’un enjeu qui excède la simple stratégie de séduction ou de dissimulation, puisqu’il engage (…) le sort de sa pensée comme pensée partagée. »125. A une écriture simple, diaphane, tentant de réduire « l’écart entre la voix qui parle et l’oreille qui écoute », s’opposeraient une forme de séduction pour le mystère, l’obscurité, et une stratégie du retrait visant parfois à susciter la curiosité et à aiguiser l’intelligence du lecteur. Le problème de la communicabilité de la vérité a donc toujours été au cœur de l’histoire de la discipline.
Mais comme nous l’explique Y. Belaval dans Les philosophes et leur langage126, il ne faut pas confondre la clarté du langage avec celle de la pensée. Il y a une différence entre pouvoir lire et pouvoir comprendre et interpréter. Ainsi, le langage de Nietzsche peut sembler simple – c’est surtout dû à sa dimension poétique – mais la pensée, elle, l’est beaucoup moins. C’est là le piège de la facilité de lecture, à laquelle s’ajoute la facilité d’écriture : écrire de manière simple ce n’est pas pour autant être clair dans l’exposé de sa pensée. Et c’est prendre le risque de trop simplifier les problèmes voire de sacrifier l’exigence de rigueur propre à la philosophie. De plus, on reproche au langage technique et abstrait de s’écarter de l’évidence et de la clarté pour se perdre dans du « bavardage » ; pourtant « la raison d’être du vocabulaire technique ne réside -t-elle pas dans l’exigence de la clarté ? ». Ainsi Husserl fait-il de l’évidence la garantie de l’élucidation alors qu’il s’exprime lui-même dans un langage plutôt ésotérique. L’écriture philosophique est donc d’emblée problématique, et cela ne facilite pas l’élaboration d’ouvrages pour le grand public, ce qui explique peut -être que ce type d’exercice soit si difficile et si rarement réussi. Toujours est-il que l’utilisation d’un langage commun, partagé, n’a jamais interdit l’accès à des problèmes complexes ni empêché de les traiter avec profondeur. C’est cette particularité du langage philosophique qui doit sous-tendre la rédaction des ouvrages pour le grand public.
Il convient de faire remarquer que la notion de vulgarisation, appliquée à la philosophie, s’avère problématique. Elle signifie le fait de rendre accessible un savoir à un public profane. Or, ce qui pose ici problème n’est pas l’idée d’accessibilité, mais bien celle de “savoir”. Car la philosophie est certes un savoir (les concepts, l’histoire de la philosophie, tout cela s’apprend) mais elle ne peut en aucun cas se réduire à cela. Elle est aussi – et surtout – une réflexion, l’élaboration d’une pensée dans le temps. Dès lors, on voit mal comment vulgariser une réflexion sans la dénaturer, sans mutiler ses étapes et ses rebonds. Et il semble difficile de séparer le savoir philosophique de son élaboration historique et temporelle, d’autant plus que la philosophie consiste en une réflexion sur les savoirs. Il ne s’agit pas d’un simple exposé de connaissances. En somme, le savoir philosophique a ceci de spécifique qu’il est toujours déjà réflexion. Et ce qui permet de dire qu’un ouvrage est réellement philosophique, c’est précisément qu’il construit une réflexion propre, inédite, voire innovante.
L’écriture de philosophie pour le grand public est donc un exercice problématique car il ne s’agit pas uniquement de transmettre un savoir : ce qu’il faut aussi transmettre c’est la teneur et l’évolution d’une réflexion, c’est la pensée en train de se faire et non simplement le résultat. Enfin, idéalement, il faut transmettre un certain type de rapport à la philosophie, qui ne relève pas uniquement de l’observation et de la réception, mais qui suscite une réflexivité, un désir d’imiter non pas le contenu de la pensée mais l’acte de penser lui-même.
b. Le passage d’une écriture universitaire à une écriture pédagogique.
Il se trouve que très rares sont les auteurs de philosophie pour le grand public qui s’expriment et s’expliquent dans leurs ouvrages sur leur manière d’écrire. La plupart d’entre eux sont des professeurs ou d’anciens professeurs d’université. Il serait donc intéressant d’apprendre comment il est possible de passer d’une écriture universitaire (destinée aux spécialistes voire aux étudiants) à une écriture très pédagogique, accessible aux non-spécialistes. Mis à part le rejet du jargon et de la technicité, on en sait peu sur leur travail d’écriture. La manière de traiter ce qui relève du concept, par exemple, est peu commentée.
Ce qui ressort dans les ouvrages grand public de qualité, ce sont des démarches qui ne relèvent pas de la réduction ou de la renonciation (au concept, à l’abstraction, à l’analyse…) mais plutôt de la reformulation ou du “dépliage” des idées. On ne cherche pas un langage qui épouse le concept pur : il faut au contraire déplier (selon l’étymologie même d’ “expliquer”), retracer les étapes d’une réflexion. C’est là une forme de “vulgarisation” valable pour la philosophie. A l’inverse, certains ouvrages ne s’embarrassent pas de cette rigueur et contiennent ainsi de nombreux raccourcis (c’est-à-dire le fait de ne pas retracer le lien entre les idées) et des approximations. L’honnêteté intellectuelle, valeur indispensable en philosophie, doit donc sans cesse sous-tendre l’écriture. L’impact pédagogique de cela est aisé à comprendre : en effet, ne donner que les résultats d’une réflexion ou faire des liens peu justifiés entre les idées ne constitue pas un modèle de pensée à imiter pour les lecteurs. Le lecteur, pour comprendre et s’approprier l’essence de la réflexion philosophique (et non pas uniquement ses résultats), doit trouver en face de lui une pensée en train de se faire, une pensée qui s’explique et se justifie elle-même.
Jean-Philippe Pierron, professeur à l’Université Lyon III et auteur de Faut-il donner un sens à la vie ? dans la collection “Boîte à outils philo” chez Milan, a aimablement accepté d’expliquer la manière dont a été composé ce petit ouvrage. Tout d’abord ce dernier a fait l’objet d’une commande de la part de l’éditrice, Martine Laffont, elle-même docteur en philosophie – ce qui a permis une collaboration fructueuse. Le fait qu’il s’agisse d’une commande posait d’emblée des contraintes d’écriture, difficiles mais stimulantes : sujet et titre (sous forme de question) étaient imposés, un peu comme l’exercice de la dissertation. L’auteur et l’éditrice se sont mis d’accord sur la nécessité d’écrire des phrases courtes, de bannir le vocabulaire technique. Un autre point important a été l’interdiction des notes en bas de pages, ce qui obligeait à la clarté au tout premier degré de l’écriture. Cette contrainte a été mise en place au niveau de la collection car celle-ci vise des publics jeunes et peu habitués à la lecture de philosophie. Enfin, l’ouvrage devait proposer, à la fin, une “boîte à outils” : quelques concepts expliqués et des références pour pousser plus loin les lectures. J-P. Pierron nous a par ailleurs expliqué que cette écriture était le fruit d’une collaboration et d’échanges successifs entre lui et l’éditrice. Plusieurs relectures ont été faites par l’éditrice, qui proposait ensuite de retravailler certaines formulations, de raccourcir certaines phrases. Du fait de la formation philosophique de Martine Laffont, ce travail a été très efficace et pertinent. Ensuite, l’ouvrage a été soumis à des lectures-tests : l’auteur a fait lire certains passages du livre à des adolescents de son entourage (deux lycéens et un élève de 15 ans). Ceux-ci ont émis des questions, beaucoup plus sur le fond que sur la forme, ils ont réagi au contenu philosophique lui-même, prouvant que l’écriture adoptée ne constituait pas un obstacle à la compréhension. Une autre lecture-test a été faite avec un journaliste de l’Equipe , afin d’essayer de s’adapter à plusieurs types de publics. Celle-ci également s’est avérée positive. On constate donc que l’écriture, loin de se réduire à une activité solitaire, est parfois le fruit d’échanges multiples et se fait par adaptations successives. Elle est mise à l’épreuve bien avant la publication et retravaillée dans les détails afin de coller le plus possibles aux caractéristiques du lectorat. M. Pierron a beaucoup insisté sur la démarche pédagogique mise en œuvre dans son écriture, la communicabilité de la philosophie passant selon lui par la nécessité de trouver des médiations efficaces. Trouver ces médiations est un exercice très difficile qui demande tout autant de rigueur qu’une écriture philosophique plus érudite et technique. La pédagogie, la clarté, sont un type de travail différent mais tout aussi exigeant. Selon M. Pierron, le fait d’être enseignant lui a été d’un grand secours, car il a pris l’habitude – et c’est même un principe fondamental dans tous ses cours – de toujours trouver des médiations, des manières de reformuler habilement les idées sans jamais les dénaturer. Pour cela, il dit privilégier “l’ordre de l’exposition” à “l’ordre des raisons”. Il est convaincu qu’il existe des manières intelligentes de rendre la philosophie accessible sans opérer une dégradation.
Cet exemple ne fait pas office de règle d’écriture pour tous les ouvrages de philosophie grand public. Beaucoup ne bénéficient pas de ce type de collaboration entre éditeur et auteur, et l’écriture ne relève pas nécessairement des mêmes exigences.
L’expérience de Michel Puech, co-auteur de la plupart des livres de la collection “Les goûters philo” chez Milan, est tout aussi instructive : son rôle était d’opérer un cadrage, une mise en forme philosophique, avant et après l’écriture du texte par Brigitte Labbé (celle-ci n’étant pas philosophe de formation) . Il nous a expliqué ne pas travailler en termes de renoncement mais plutôt en termes de ressources : « on peut s’appuyer sur toutes les ressources de la vie et des connaissances et sensibilités d’un enfant à partir de 10 ans, et c’est très riche ». Selon lui, toute pédagogie (en particulier envers les enfants) consiste à se mettre à la place de celui à qui l’on parle. Surtout, un point important est de ne pas faire ressentir à son lecteur ses lacunes en références philosophiques, son éloignement par rapport au concept.
c. Style léger, humour et désacralisation : vers une philosophie « décomplexée » ?
Il s’agit ici de s’arrêter sur une caractéristique d’écriture rencontrée assez fréquemment dans les ouvrages de philosophie pour le grand public. C’est la pratique de certaines formes d’humour, de légèreté dans le ton, contribuant à désacraliser la philosophie, à la traiter de manière moins solennelle, à la fois pour la rendre plus proche des lecteurs, plus accessible, plus désirable, mais aussi pour s’inscrire en faut contre la philosophie universitaire et sa réputation grave et hermétique.
L’écriture, libérée des exigences universitaires, se fait souvent moqueuse envers la philosophie des spécialistes. Ainsi P. Riffard commence-t-il son livre Philosophie matin, midi et soir par cette remarque : « La philosophie est comme un casse-noix : certaines personnes ne réussissent qu’à se pincer les doigts avec, les professionnels le retournent dans tous les sens, et puis – quand même – il se trouve des gens qui s’en servent pour ouvrir ces merveilleuses noix qu’on appelle les pensées »127. Cette manière d’opposer la philosophie des spécialistes obnubilés par la technicité et coupés du monde à une philosophie utile, proche de la vie relève, il faut bien le dire, du stéréotype. Ce genre d’idée traverse pourtant bon nombre d’ouvrages de philosophie pour le grand public, contribuant à accentuer l’image négative que le public peut se faire de la philosophie universitaire.
Le ton humoristique peut être adopté tout au long d’un ouvrage. Par exemple, dans Comment choisir son philosophe ?, O. Saint-Drome choisit de traiter la philosophie comme une thérapie pour laquelle il faudrait bien choisir son remède (le sous-titre est : Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques). Le titre lui-même renvoie à ces dossiers “consommation” publiés dans certains magazines (comment choisir son écran plat ou sa voiture), et chaque chapitre porte des titres humoristiques : “C’est quoi un philosophe ?”, “Où trouver du philosophe ?”, “Quelles actions acquérir pour un profit maximal ?”, ou encore “La Sécurité Sociale acceptera -t-elle de me rembourser ce livre ?”. Ce livre se moque bien sûr de la tendance à considérer la philosophie comme une thérapie, mais il est assez difficile de savoir dans quelle mesure il adhère lui-même à ce type de représentation, où s’arrête l’humour et où commence le sérieux. Et on se demande si l’auteur tente de ridiculiser les excès de la philosophie grand public actuelle, ou s’il se moque de la philosophie elle-même. En tout cas, la philosophie dans ce livre est traitée de manière superficielle, avec de nombreuses approximations et un manque certain de rigueur. Il y a beaucoup de biographies d’auteurs, traitées sur le mode de l’humour également. Certains auteurs semblent avoir pris à la lettre le trait de Pascal (« Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher »), en oubliant qu’on ne se moque bien d’une chose que lorsqu’on la connaît et qu’on la traite profondément. D’autres ouvrages au ton humoristique peuvent s’avérer pourtant un peu plus rigoureux, comme Platon et son ornithorynque… qui se sert des histoires drôles pour illustrer des thèses philosophiques, et dont l’aspect pédagogique est réellement intéressant. Ce registre humoristique est donc très présent dans beaucoup des livres étudiés, contribuant à désacraliser la philosophie pour la rendre plus accessible mais aussi, et c’est peut-être plus regrettable, à la tourner en dérision sans vraiment proposer de réflexion alternative.
La tendance est aussi à la désacralisation des philosophes eux-mêmes. On tente de les faire descendre du piédestal où la philosophie académique les aurait placés. Ces figures intouchables de l’histoire de la pensée sont souvent raillées pour leurs manies, leurs petits défauts, ou toutes sortes de choses relevant de la biographie, mais aussi sur des traits souvent caricaturés de leur philosophie. Kant en particulier fait l’objet de pointes, chez Onfray notamment (« les conditions de possibilité, les limites – obsessions kantiennes (…) »128, qui se fait le porte-parole de philosophes mis à l’écarts en démystifiant certains philosophes qui n’ont peut -être pas la place qu’ils méritent dans l’histoire des idées (comme certains philosophes des Lumières, Voltaire et Diderot par exemple). On trouve aussi cette tendance à la désacralisation chez le philosophe Jean-Baptiste Botul (supercherie philosophique créée par Frédéric Pagès) dans La vie sexuelle d’Emmanuel Kant 129. Pagès a également fait paraître sous ce pseudonyme Nietzsche et le démon de midi130, dans la même veine. Souvent, on fait appel à ce qui est de l’ordre de la biographie et de l’anecdote pour rendre les philosophes moins impressionnants pour les lecteurs, pour leur donner un caractère plus humain. Dans Les philosophes vus autrement, par exemple, Laurence Vanin-Verna propose des anecdotes sur les grands penseurs, à partir desquelles elle expose les grands traits de leur philosophie.
Le langage employé dans ces ouvrages, enfin, contient parfois des expressions relâchées, un style familier, s’inscrivant en rupture avec le style très soutenu des ouvrages plus érudits.
La philosophie fait ainsi l’objet de tentatives de désacralisation plus ou moins pertinentes et plus ou moins justifiées, qui laissent penser qu’elle devient “décomplexée”, selon une expression en vogue. Le problème n’est pas que l’humour ou la légèreté soient incompatibles avec cette discipline, bien au contraire. La philosophie ne souffre pas d’un peu de fantaisie, de gaieté, voire de légèreté, à partir du moment où ces registres la servent au lieu de lui nuire. L’humour, la critique ironique, se doivent d’être constructives, et c’était sans doute tout le sens de la phrase de Pascal.
III – Le devenir de la philosophie au travers de ce phénomène éditorial.
Ce phénomène éditorial qui touche aujourd’hui la philosophie, avec les caractéristiques propres que nous venons d’étudier, met en question le devenir de cette discipline. Car au-delà de l’effet de mode, de l’influence du marketing et des médias, il s’agit de s’interroger sur la nature et la forme de la philosophie qui nous est proposée. Même s’il semble que le véritable devenir de la philosophie et les avancées de la pensée se jouent davantage dans la sphère universitaire ou des formes de recherches plus savantes, il n’en reste pas moins que ce qui prend aujourd’hui le nom de philosophie, destinée au grand public, influe de façon non négligeable sur l’évolution de la discipline, ou du moins sur la représentation que l’on s’en fait. Il convient donc de s’interroger sur ce que devient la philosophie, sur ce que l’on nous donne véritablement à penser lorsqu’on nous propose de nous initier ou d’aborder philosophiquement des questions qui nous concernent tous. Que met-on aujourd’hui derrière le terme de philosophie ?
1. UNE CONCEPTION PRATIQUE VOIRE UTILITARISTE DE LA PHILOSOPHIE.
Cette tendance à promouvoir une conception pratique voire utilitariste de la philosophie, souvent inspirée par les sagesses antiques, ne concerne pas tous les ouvrages destinés au grand public. Pourtant elle en sous-tend un nombre important, si bien qu’il semble nécessaire ici de s’y arrêter, afin d’en étudier les différents aspects.
a. Une volonté de revenir aux fondements de la philosophie et à l’attitude de la sagesse.
Il s’agit tout d’abord de faire remarquer une tendance qui sous-tend beaucoup d’ouvrages de philosophie destinés au grand public, à savoir une volonté de retourner aux fondements de la philosophie, à ses principes originels. Cela révèle une fois de plus une opposition au monde universitaire qui ferait de la philosophie une discipline technique et érudite alors que le véritable devoir de celle-ci serait de répondre aux interrogations les plus fondamentales des hommes. Nous avons vu combien étaient critiqués ces soi-disant excès de la philosophie enfermée dans l’académisme, s’abstrayant des préoccupations importantes des individus. Les philosophes spécialistes en auraient oublié leur curiosité d’origine, selon Jostein Gaarder131, auteur du Monde de Sophie. C’est cette curiosité, cet étonnement qu’il s’agirait de remettre à l’honneur dans toute démarche qui se voudrait philosophique. On considère en effet la philosophie comme naturelle à tout individu, devant être stimulée par l’étonnement. En somme, les débuts de la philosophie occidentale, sorte d’ “âge d’or” de la philosophie, seraient le modèle à imiter à l’échelle de chaque individu qui voudrait entrer en philosophie : l’étonnement originel, puis le questionnement, le dialogue, la réflexion, l’analyse, etc.
Il faudrait donc prendre pour archétype la démarche originelle des premiers philosophes de notre civilisation. Et en particulier Socrate, qui constitue une figure de proue, la référence la plus récurrente, symbole à lui tout seul de la philosophie. Jostein Gaarder, dans la source citée précédemment, pose l’attitude socratique comme un modèle (Socrate apprenant par la bouche de l’oracle de Delphes qu’il est l’homme le plus sage d’Athènes alors qu’il croit qu’il ne sait rien). Marc Sautet, inventeur du café-philo, se réclamait lui aussi de Socrate, et la presse l’a souvent comparé à ce personnage. Il en va ainsi de la référence socratique dans bon nombre d’ouvrages pour le grand public. Socrate représente l’autodidaxie et la spontanéité de la pratique philosophique, spontanéité qu’il faudrait justement réinstaurer, car tous les individus possèderaient en eux les germes d’une pensée ne demandant qu’à être sollicitée. La figure de Socrate et sa destinée originale constituent donc un mythe, avec ses valeurs, ses anecdotes qu’on n’en finit par de raconter comme symboles de son attitude philosophique totale. Il a d’ailleurs fait l’objet dernièrement de deux dossiers spéciaux (très similaires) dans le Magazine Littéraire de juin 2009132 et dans Lire d’octobre 2009133. Il est également courant que des livres de philosophie pour le grand public adoptent plus ou moins la forme de dialogues socratiques, comme La philosophie expliquée à ma fille134, de Roger-Pol Droit, Eloge de la faiblesse, d’Alexandre Jollien, mais aussi Le Monde de Sophie de J. Gaarder. A. Comte-Sponville, lui, affirme « philosopher à l’ancienne, mais pour aujourd’hui »135.
Par ailleurs, les philosophies antiques (l’épicurisme, le stoïcisme, ou l’hédonisme et les cyniques grecs pour Onfray par exemple) jouissent actuellement d’une notoriété importante. Des auteurs comme A. Jollien, M. Onfray, A. Comte-Sponville, se réfèrent fréquemment à ces sagesses qui réinstaurent la quête du bonheur et du bien-vivre au cœur de la démarche philosophique. Ces sagesses grecques, nées de réactions aux philosophies platonicienne et aristotélicienne qui dévalorisaient la recherche du bonheur, sont considérées aujourd’hui comme des passages obligés pour l’initiation à la philosophie mais aussi comme des garde-fous contre les pressions que nos sociétés capitalistes et individualistes peuvent faire subir aux individus.
Remettre les philosophies antiques à l’honneur, c’est aussi réhabiliter des démarches philosophiques et des modes de pensées que la philosophie moderne avait évincés. Ainsi, la notion de sagesse revient au centre des préoccupations de beaucoup d’auteurs. Il s’agit de considérer la philosophie non plus comme une forme d’érudition ou comme une volonté d’interpréter du monde – et encore moins de le transformer – mais bien comme une manière de devenir sage, d’adopter une attitude sensée face au monde, et même, si l’on en croit certains auteurs, de redonner un sens à notre existence. On en appelle à l’étymologie même du mot “philosophie”, habituellement traduit par amour de la sagesse, pour rappeler qu’on s’est peut être trop éloignés des fondements de la discipline, et que la rendre accessible au plus grand nombre nécessite peut- être de retourner à ces origines. Des ouvrages comme ceux de Comte-Sponville ou A. Jollien par exemple, sont sous-tendus par l’idée que la valeur de la philosophie consiste essentiellement dans sa capacité à nous rendre heureux et sages. Pour Comte-Sponville, qui souhaite penser une « sagesse pour notre temps » les malheurs de l’homme viendraient de l’espoir, cause de souffrance car l’homme ne peut que faire le constat d’une absence de progrès de l’humanité, d’un échec à vouloir penser les grandes valeurs comme la vérité ou Dieu. Il propose donc une attitude du désespoir, vertu qui serait source de sérénité et de béatitude. Il a été l’un des premiers à remettre à l’honneur cette forme d’éthique en France. Roger-Pol Droit nous invite à réfléchir sur les sagesses autres que grecques, comme les sagesses chinoises, tibétaines, indiennes, dans les deux tomes de Philosophies d’ailleurs136. Quant à A. Jollien (Le métier d’homme137, La construction de soi138 etc.), il préconise une sagesse basée sur la joie et la libération du regard d’autrui pour parvenir à vivre avec le handicap et mieux s’enrichir de ce que la vie offre à chacun. Et dans Qu’est-ce qu’une vie réussie, L. Ferry s’interroge sur ce que les anciens peuvent nous apporter afin de comprendre ce qu’est une “vie bonne”.
Ces exemples symbolisent la tendance actuelle de bon nombre d’ouvrages pour le grand public, à savoir proposer une sagesse inspirée des philosophies antiques ou plus récentes (Montaigne, Pascal, Nietzsche sont également des figures assez récurrentes). Il convient de s’interroger sur cet engouement pour la “sagesse” et plus largement pour la philosophie pratique.
b. Le retour d’une philosophie morale et surtout pratique.
A travers cette notion de sagesse, c’est la volonté de revenir à une philosophie morale et pratique qui prévaut. De nombreux ouvrages de philosophie pour le grand public ont une visée essentiellement éthique, centrée sur le désir de mieux vivre, d’ordonner son existence selon des préceptes et des valeurs plus solides que celles que nous offre le monde actuel.
Pour nous attarder un peu sur la notion de sagesse, il va sans dire qu’elle possède un pouvoir d’attraction important vis-à-vis des lecteurs. Elle constitue un argument de vente solide, surtout lorsque l’on nous propose de « apprendre à vivre », de « vaincre les peurs », de « se construire ». Ces propositions sont désirables pour un grand nombre d’individus en quête de développement personnel. De plus, l’appel aux philosophies antiques confère à ces ouvrages une aura et une légitimité toutes trouvées. La référence aux racines, aux fondements de la philosophie, justifie d’elle-même ces ouvrages : Socrate, Platon, deviennent des marques qui en garantissent le bien-fondé, car la confiance à l’égard de ces nobles origines ne peut être remise en question.
De plus, l’attrait pour ces philosophies peut se justifier par leur apparente simplicité et facilité d’accès. Les dialogues des œuvres de Platon, les Essais de Montaigne, les Pensées de Pascal, peuvent sembler à la portée de tous, soit du fait de leur clarté et de leur fluidité, soit du fait de leur dimension littéraire. On aurait l’idée d’une philosophie plus pure, plus spontanée, plus originelle, qui n’aurait pas été “pervertie” par les élucubrations de la philosophie universitaire et académique. Ce fantasme d’un âge d’or, selon lequel cette philosophie-là serait plus vraie, plus authentique, est bien sûr très discutable.
D’un point de vue philosophique, la sagesse s’oppose en quelque sorte à la philosophie elle- même : la philosophie serait le mouvement, l’inassouvissement, la soif de toujours plus de vérité par l’analyse et la déconstruction des concepts, ou encore, selon la théorie hégélienne, le moteur du progrès intellectuel de notre civilisation et selon Marx, le moteur de la transformation du monde ; la sagesse au contraire représente une certaine forme d’immobilité de la pensée et de l’âme, du fait de la recherche exclusive de la sérénité, de l’ataraxie. Cet “amour de la sagesse” peut donc être interprété de deux manières : soit en se plaçant du côté de la sagesse et donc de la tranquillité de l’âme, soit en se plaçant du côté de l’amour, qui place la philosophie sous le signe d’Eros, du désir jamais complètement assouvi de vérité. Ce que contiennent ces sagesses auxquelles nous invitent les philosophes d’aujourd’hui, c’est une forme d’intemporalité, dont on peut se demander si elle n’est pas en même temps abstraction vis-à-vis des réalités auxquelles nous sommes confrontées : on a du mal à comprendre comment ces sagesses antiques pourraient répondre aux enjeux de la société de l’information ou du développement durable, à moins de leur faire dire ce qu’elles ne disent pas. De plus, la notion de sagesse peut promouvoir une vie désabusée, une renonciation au progrès voire à la dimension révolutionnaire de la philosophie. Enfin, ces sagesses telles qu’on nous les présente possèdent à la limite une valeur esthétique et peuvent également apporter, de temps à autres, des solutions pour certains embarras de l’existence. Ainsi, du fait de leur nature même et de la manière dont elles nous sont servies (c’est-à -dire un peu toujours de la même façon et à la sauce d’aujourd’hui), on pourrait dire que ces sagesses ont sans doute une utilité existentielle mais qu’elles sont nulles d’un point de vue philosophique.
Plus largement – car cela va bien au-delà de la simple notion de sagesse – l’heure est donc à un regain d’attention pour la dimension essentiellement pratique de la philosophie. Sa dimension spéculative est largement mise de côté. Il s’agit bien évidemment, comme nous l’avons vu, de rendre la philosophie attrayante et désirable pour le lecteur non-spécialiste qui, sans cette dimension pratique, ne trouverait pas d’autre intérêt à la philosophie qu’un simple aspect ludique. Dès lors, nous sommes invités dans bon nombre de ces ouvrages à relire les textes de la philosophie traditionnelle afin de comprendre en quoi ils peuvent nous aider, aujourd’hui, à mieux vivre et à adopter une attitude raisonnée vis-à-vis de ce qui nous entoure. Ainsi A. de Botton nous propose-t-il de nous « consoler », grâce à quelques philosophes, de certains malheurs qui peuvent s’abattre sur nous, comme nous le résume la quatrième de couverture : « Et donc, si l’on en croit Alain de Botton, Socrate nous consolera d’être impopulaire, Épicure de manquer d’argent, Sénèque de se sentir perpétuellement frustré, Montaigne de ne jamais se sentir à la hauteur, Nietzsche de devoir sans cesse affronter de nouvelles difficultés et, sans doute plus surprenant encore, Schopenhauer d’avoir des chagrins d’amour »139. On ne cesse de vouloir nous prouver que la philosophie peut être utile en toutes circonstances, comme J- L. Cianni dans La philosophie comme remède au chômage140, et qu’elle peut changer notre existence. Selon Comte-Sponville dans Présentations de la philosophie, les questions kantiennes correspondant aux trois critiques peuvent être réunies en une seule : « Comment vivre ? ». Et pour mieux vivre, il faut donc mieux penser. La réforme de notre manière de réfléchir et de considérer le monde doit nous permettre de mener une existence plus authentique. Il est également souvent fait référence à la notion d’humanisme, notamment chez L. Ferry.
L’éthique, la dimension pratique de la philosophie, sont à comprendre comme une réponse à la demande de sens des individus de la société contemporaine. La quête de valeurs se fait alors par bricolages plus ou moins légitimes : épicurisme, kantisme, nietzschéisme, stoïcisme, scepticisme, ou hédonisme selon les situations. Les auteurs eux-mêmes défendent cette démarche en sollicitant de nombreux philosophes pour répondre à une seule et même question. Chacun est alors amené à faire sa propre cuisine parmi ces références. On peut dès lors se demander une fois de plus avec Jacques Bouveresse si la demande philosophique actuelle ne correspondrait pas plutôt à une demande de valeurs et de croyance et non à un légitime besoin de penser par soi-même et de construire ses propres valeurs. C’est tout le problème de la valeur que l’on peut accorder à l’initiation à la philosophie par ce genre d’ouvrages.
De plus, cette demande d’éthique, à laquelle répondent ces sagesses et ces formes d’humanisme réactualisées, relèverait toujours selon Bouveresse d’une certaine hypocrisie de notre société : à mesure que le cynisme se répand, on attendrait de plus en plus du philosophe qu’il renforce la bonne conscience générale en prêchant une éthique et des valeurs universelles141. Cette tendance ne serait d’ailleurs pas nouvelle, et il cite Musil dans L’Homme sans qualités : « Aujourd’hui, si tout le monde est autorisé à agir en commerçant, une vieille tradition exige que l’on parle en idéaliste ».
c. Une pensée centrée sur l’individu et la quête du bien-être : conception utilitariste de la philosophie.
On a vu que les auteurs cherchaient surtout à montrer l’utilité de la philosophie, sa pertinence dans nos préoccupations quotidiennes. Du coup, une partie de ces ouvrages axés sur la sagesse et la portée pratique de la philosophie s’adressent bien souvent au lecteur en tant qu’individu, et leur visée est avant tout celle du bien-être. De plus, on peut être amené à parler d’une conception utilitariste de la philosophie, qui pencherait vers une visée thérapeutique.
Il faut tout d’abord remarquer la tendance à s’adresser uniquement au lecteur comme individu et à son univers personnel. Certains livres, comme la plupart des ouvrages de la collection “Pause philo” chez Milan, se concentrent sur le quotidien, sur l’univers immédiat du lecteur : le voyage, le bricolage, le shopping, la naissance d’un enfant, la cuisine etc. On pourrait considérer cela comme une tendance “cocooning” de la philosophie (le cocooning étant une attitude à la mode qui consiste à valoriser le confort de la maison, le plaisir d’être chez soi). La philosophie que l’on rencontre dans ce type d’ouvrage a un aspect très casanier, elle reste cantonnée au petit monde du lecteur, sans le dépayser, sans l’inviter à explorer des thèmes plus étrangers ou plus étranges. On reste dans le quotidien, le loisir, le divertissement, c’est-à-dire dans la sphère du privé, avec toutes les implications que cela peut avoir sur la dimension politique – au sens large – de la philosophie. On ne prend pas le risque de brusquer l’individu, de le troubler dans sa quiétude ou de nuire à son identité.
La quête du bien-être, de l’épanouissement par la philosophie est également très valorisée, avec l’idée que cette discipline peut participer à la construction de soi dans l’harmonie et la plénitude. La philosophie se confond alors avec la mode du “développement personnel”. Le développement personnel est une tendance actuelle qui concerne essentiellement la psychologie, et qui vise à l’amélioration de la qualité de l’existence par une meilleure connaissance de soi, une valorisation des talents et de son propre potentiel, et à la concrétisation des aspirations. On fait appel à cette notion dans le cadre de l’existence individuelle mais aussi dans le cadre professionnel (être mieux au travail, améliorer ses relations avec ses collègues etc.) De là découle le phénomène très en vogue du “coaching”, dont le but est d’améliorer ses performances professionnelles et personnelles grâce à un suivi personnalisé. Il arrive donc qu’une partie de ce qui porte aujourd’hui le nom de philosophie participe de ce phénomène- ci, à savoir prendre les idées philosophiques comme des instruments de coaching ou de “management de soi”.
D’une mode à l’autre, la philosophie remplacerait alors la psychologie et la tendance New age. On rejoint ici le phénomène de la “philothérapie”, qui considère la philosophie comme une alternative à la psychologie pour répondre aux problèmes existentiels, aux angoisses, aux cas de conscience etc. Ainsi des ouvrages tels que Les consolations de la philosophie ou La philosophie comme remède au chômage, ou encore le best-seller Plus de Platon, moins de Prozac !142 de Lou Marinoff (figure de proue de la philothérapie aux Etats-Unis) correspondent exactement à ce type de conception de la philosophie. En plus de détourner les idées philosophiques, voire de les déformer aux seules fins du bien-être de l’individu, ces pratiques enferment la discipline dans une forme de complaisance et de consensualisme qui semble contradictoire avec la mission et la nature même de la philosophie. Le souci de soi, qui avait prévalu dans les sagesses antiques notamment, est aujourd’hui l’objet d’une récupération qui transforme la philosophie en une discipline foncièrement utilitariste tournée vers l’individu.
2. UN PHENOMENE QUI MET EN JEU LA SANTE DE LA PHILOSOPHIE.
a. La popularisation de la philosophie dans notre société : une exigence démocratique ?
Une grande partie des auteurs justifient la démarche de popularisation de la philosophie en la présentant comme une exigence démocratique. Certains ouvrages permettraient de s’approprier des outils de réflexion nécessaires à la participation au débat public. De plus, il est vrai que dans un régime démocratique, la souveraineté du peuple suppose que celui-ci soit éduqué et qu’il contribue aux décisions politiques dans l’exercice de son libre arbitre. Dans ce cadre là, et comme le promeut d’ailleurs le rapport de l’Unesco sur la pratique de la philosophie dans le monde, la démocratisation de la philosophie peut à juste titre être considérée comme une nécessité pour former des citoyens éclairés et permettre un fonctionnement sain de la démocratie. La philosophie peut en effet fournir des instruments critiques et des méthodes de réflexion très salutaires. Les enjeux que le monde d’aujourd’hui pose à nos sociétés sont, de surcroit, des problématiques qui impliquent la réflexion et l’action de chaque citoyen à son échelle, comme c’est le cas avec les enjeux environnementaux. D’autres phénomènes comme Internet, la société de l’information, la bioéthique, sont l’affaire de chaque individu et il semble nécessaire que chacun ait non seulement accès à la réflexion produite sur ces sujets mais aussi la possibilité de participer soi-même à des discussions, des débats, voire à des formes de militance. Il existe ainsi des livres, parmi ceux que nous avons étudiés, qui proposent, avec un contenu accessible, de traiter ces enjeux :
L’Ethique animale143 de Jean-Baptiste Jeangene-Vilmer, Humain, Post-Humain144 de Dominique Lecourt en sont de bons exemples. Ils s’adressent à un grand public cultivé et offrent un traitement accessible, limpide et éclairant de ces questions.
On rencontre ainsi de temps en temps dans le paysage éditorial actuel des ouvrages de ce type qui créent un véritable réseau de sens pour la société d’aujourd’hui. Mais la lecture d’un livre, vecteur de transmission d’un savoir et d’une réflexion, a un impact personnel au premier abord, et ne peut à elle seule constituer un engagement dans le débat public. De la lecture au débat ou à l’acte politique, il y a souvent un écart, d’autant plus que la possibilité de participer au débat public pour l’ensemble des citoyens semble aujourd’hui assez limitée.
J. Bouveresse fait souvent remarquer145 que dans la démocratie française actuelle, on a beaucoup plus tendance à s’adresser au citoyen par la voie de la séduction que par celle de l’argumentation. Le type d’ouvrage que nous avons cité plus haut, en plus d’être assez rare, serait donc moins susceptible d’être apprécié par un grand nombre de lecteurs, ceux-ci développant une résistance à l’égard des règles de l’argumentation, ressenties comme une violence. Les mécanismes de la sphère médiatique et journalistique auraient donc pour effet une forme de violence douce, celle de la séduction. Leur influence s’étendrait jusque dans les attentes et des exigences du public, désormais plus habitué aux formes journalistiques qu’à des formes d’argumentation rigoureuses. Du coup, il suffirait de bien écrire pour penser. Plutôt que de forcer la philosophie à se conformer à ces attentes, Bouveresse « considère l’argumentation, même si elle demande au destinataire un effort plus grand, comme plus démocratique que la simple tentative de séduction »146. Il invite à manifester beaucoup plus d’égards pour la raison d’autrui que l’on en manifeste pour ses émotions et sentiments : c’est à ce prix seulement que l’on pourrait aujourd’hui se réclamer d’une doctrine comme celle de Kant. Le problème, c’est que proclamer aujourd’hui cette exigence, c’est risquer d’être soupçonné de mépris envers les désirs, les sentiments, et l’individualité de ses contemporains. Ainsi, l’idéal d’une démocratie où l’on s’adresserait à la capacité de chacun à se servir de son entendement, et où la philosophie serait le meilleur moyen de développer cette capacité, apparaît plutôt comme une fiction. Dans ce contexte, l’idéal de démocratisation de la philosophie ne peut se faire que par des formes dégradées de philosophie, et il serait plus judicieux de vouloir donner une idée exacte de la philosophie à un nombre de lecteurs éventuellement plus restreint que d’en proposer au plus grand nombre possible une idée totalement inexacte147. Bouveresse ajoute également que la pratique de la philosophie n’est pas nécessairement une condition sine qua non pour l’exercice du libre-arbitre. Un citoyen éclairé pourrait donc très bien se passer de philosophie, malgré, encore une fois, la peur de la “barbarie non-philosophique” qui règne en France.
On attendrait donc aujourd’hui de la philosophie qu’elle éclaire le plus grand nombre de citoyens, et cet idéal est celui promu par beaucoup d’auteurs. On voudrait, selon Bouveresse, faire jouer à la philosophie un rôle beaucoup trop grand pour elle, un rôle héroïque. Il semble au contraire qu’il faille recentrer la discipline sur une visée plus modeste, et attendre d’elle uniquement ce qu’elle est en mesure de nous apporter. Même si, dans la forme que prend la démocratie actuellement la philosophie peut difficilement être démocratisée pour un très grand nombre sans s’adapter aux attentes des lecteurs – et donc, sans se manifester dans des formes dégradées – il n’en reste pas moins qu’un combat doive être mené pour que subsiste la rigueur intellectuelle, quitte à s’adresser à un nombre de lecteurs plus réduit.
b. Le fossé s’accroît-il entre philosophie universitaire et philosophie grand public ? Méfiance et rejet réciproques.
Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, il existe actuellement une incompréhension réciproque entre une philosophie adressée au grand public et une philosophie universitaire spécialisée. Cette dernière est en effet considérée comme un monde fermé, coupé de « la vie » et des préoccupations des citoyens. Il y aurait donc d’un côté une philosophie cantonnée à son univers abstrait et technique, et de l’autre une philosophie « spontanée », « naturelle », plus créative, plus proche de la vie et des enjeux fondamentaux du monde contemporain. C’est également une opposition entre d’un côté le savoir, l’érudition, la technicité, et de l’autre la sagesse. Mais on peut par ailleurs observer que ces positions, si attrayantes qu’elles puissent sembler au premier abord, sont assez peu étayées par de véritables arguments. On se pose par exemple assez peu la question de l’éducabilité philosophique des individus dans le contexte culturel actuel. On considère cette demande de philosophie de la part du public comme acquise, sans prendre la peine de l’interroger, en particulier eu égard au contexte médiatique relativement coercitif que nous connaissons aujourd’hui. Ces questions sont étrangement balayées d’un revers de la main. La critique d’une élite intellectuelle est donc bel et bien à l’œuvre en même temps qu’une attitude plus ou moins anti-intellectuelle envers tout ce qui relève du concept, de l’abstraction, au nom du vécu et des enjeux plus concrets. Selon ces conceptions, la créativité ne serait plus possible au sein de l’Université.
De plus, ces positions semblent finalement enfermer l’université dans un poncif qui ne date pas d’aujourd’hui, et dont la propagation conduirait à ignorer complètement la vitalité de la production philosophique universitaire en ce qui concerne, justement, des enjeux très contemporains : société de l’information, écologie, éthique biomédicale etc.
D’ailleurs, la grande majorité des ouvrages traitant de ces sujets sont écrits par des universitaires pour le grand public, preuve que l’université n’est pas si fermée sur elle-même qu’on le prétend, et qu’elle semble s’occuper d’enjeux finalement tout aussi concrets et fondamentaux (nanotechnologies, écologie par exemple) que ceux qui concernent l’existence individuelle.
Mais à l’inverse, les universitaires ne sont pas les derniers à favoriser cette incompréhension. Généralement, toute démarche qui vise à rendre accessible la philosophie à un public plus large est méprisée, jugée avec condescendance comme un manque de sérieux. M. Pierron et Mme Vanin-Verna, professeurs d’université et auteurs d’ouvrages pour le grand public, nous ont fait part du dédain dont ils ont été l’objet de la part de leurs collègues à l’occasion de la parution de leurs ouvrages. Cette perte d’estime leur semble assez pesante professionnellement parlant, d’autant plus que la plupart de ces professeurs ne font pas de différence entre des ouvrages de vulgarisation bien écrits et rigoureux, et des ouvrages beaucoup moins sérieux et manifestant une forme dégradée de philosophie. Ils tiennent eux aussi au vieux poncif selon lequel la philosophie ne peut et ne doit s’abaisser jusqu’au grand public. Ils ne semblent pas accepter – et à juste titre dans une certaine mesure – l’intervention du marketing en philosophie, qu’ils jugent immorale.
Ce fossé entre deux conceptions de la philosophie est sans nul doute nuisible pour la “santé” de la philosophie : d’une part, les tenants d’une philosophie populaire qui critiquent vertement l’hermétisme de l’université profitent de la division pour imposer au grand public une image faussée de la discipline et une pensée pauvre ; d’autre part la plupart des universitaires, rejetant en bloc la philosophie grand public, ne laissent aucune place à la possibilité pour celle -ci de proposer des ouvrages de qualité. Mais n’est-il pas de la responsabilité de ceux qui détiennent le savoir de prendre en compte voire d’épauler des démarches balbutiantes dont certaines sont véritablement pertinentes ? La responsabilité de l’université est ici interrogée, car il ne faudrait pas croire que les productions philosophiques pour le grand public sont inoffensives et n’ont aucune influence sur la santé de la philosophie. Au contraire, la philosophie universitaire aurait tout intérêt à chaperonner, à accompagner des productions plus grand public afin de leur assurer une meilleure qualité et de réduire la séparation entre ces deux conceptions de la philosophie. Ainsi M. Pierron estime nécessaire de trouver un équilibre entre les publications universitaires et les publications destinées au grand public. Il croit en la possibilité d’exporter dans le marché grand public certaines normes et exigences propres à la philosophie universitaire.
Il semble que le fossé dont il est question ici tende pourtant à se réduire quelque peu, notamment avec l’exemple de la revue Philosophie magazine, à laquelle contribuent chaque mois de très nombreux philosophes universitaires. Selon son fondateur Fabrice Gerschel, un certain nombre de ces professeurs verraient dans cette initiative « un sérieux allié pour redorer l’image de la philosophie et empêcher la fermeture des facultés de philosophie faute d’étudiants ». Il semble également que de plus en plus d’universitaires fassent le choix d’écrire pour un plus large public et fassent ainsi bouger les représentations qui circulent dans l’université.
c. Vedettariat et présence médiatique comme indice de santé de la philosophie ?
Quand il n’est pas méprisé, le phénomène éditorial qui nous intéresse est très souvent interprété par les journalistes et par les auteurs eux-mêmes comme un regain ou un réveil de la philosophie. Celle -ci retrouverait sa vitalité, sa créativité, perdues depuis longtemps dans les ténèbres de l’université.
Mais dans le contexte de médiatisation accrue de la philosophie, une large part du public a de la discipline une image univoque : l’antinomie insoluble entre une philosophie facile et peu exigeante telle qu’elle se pratique dans les médias, et une philosophie universitaire ésotérique et inaccessible, abstraite, sclérosée. Dans l’optique d’une démocratisation de la philosophie, et au nom de la qualité de la production philosophique, cet état des choses ne semble pas acceptable. D’une part, cette représentation de la philosophie universitaire est erronée, et l’enfermer dans ces accusations revient à ignorer sa portée réelle et sa contribution essentielle à des problèmes concernant pourtant toute la société. D’autre part, l’aura des vedettes de la philosophie et des best-sellers occulte tout un pan de production philosophique très vivante, se voulant à la fois accessible et rigoureuse : on a d’un côté une surmédiatisation, de l’autre une quasi-invisibilité – du moins pour un public moins cultivé et moins informé qui n’a accès qu’à ce qu’on lui propose dans les médias, c’est-à-dire la majeure partie du public.
Tous les ans, la même chose se produit : deux ou trois best-sellers dans les 300 000 ventes ; loin derrière, des ouvrages qui plafonnent à 3000 ventes ; et entre ces deux extrêmes, rien. Cette invisibilité de la plupart des ouvrages philosophiques pour le grand public se traduit dans les médias mais également dans toute la chaine de diffusion. Interrogée à ce sujet, Mme Vanin-Verna, directrice de la collection “La philo ouverte à tous” nous a fait part des difficultés à trouver des distributeurs quand on n’a pas un “nom”, des difficultés également dans les grandes librairies, où les libraires hésitent à déballer les cartons réceptionnés et à mettre les ouvrages en rayon. Un réseau très fermé d’auteurs et d’éditeurs (Ferry, Comte-Sponville, Onfray, ou encore Raphaël Enthoven dont le père est éditeur) semble s’être constitué, détenant le monopole sur la diffusion de leurs ouvrages. Et le vedettariat en philosophie, selon Bouveresse, transformerait la recherche de la vérité en « une entreprise tout aussi digne d’intérêt que la recherche du succès, de la célébrité, de l’argent ».
Il semble donc difficile, pour le grand public, de se faire une idée de l’état de santé et de vitalité réel de la philosophie. On a tendance à assimiler le nombre de ventes à la qualité. La mode est en effet considérée par les médias comme ce qui est nouveau, créatif. Mais il semble qu’il ne puisse guère y avoir de “mode” pour une discipline dont l’objet est la recherche de la vérité. J. Bouveresse, dans ses Essais II148, souligne que ce qui fait la valeur et la force d’une philosophie, « c’est aussi de savoir résister aux modes et aux séductions de causes qui font trop facilement l’unanimité ». D’ailleurs, les modes que l’on observe aujourd’hui en philosophie sont loin d’être si innovantes qu’on le croit : il s’agit souvent de “faire du neuf avec du vieux”, de réactualiser des philosophies traditionnelles, de remettre à l’honneur les sagesses anciennes, des formes d’humanisme quelque peu anachroniques. Par des rapprochements douteux, on en arrive à présenter les auteurs populaires et très médiatisés comme des philosophes qui renouent avec une philosophie originelle, une philosophie “purifiée” des excès qu’elle aurait connu à l’université. Comme le dit avec ironie Bouveresse dans La Demande philosophique, « les véritables héritiers de Socrate, à ce qu’on dit, ne sont pas ceux qui enseignent la philosophie dans les Universités, mais ceux qui la font à la télévision ou dans les cafés »149. Ainsi, selon les journalistes et les tenants de cette philosophie populaire qui investit les médias, il semblerait que la discipline retrouve vitalité et santé, qu’elle renoue le dialogue avec le présent, qu’elle soit donc désormais “bien avec son temps”. Il y aurait donc là un progrès de la philosophie. Ce progrès se mesurerait en terme d’accessibilité croissante de la philosophie du fait de sa médiatisation. Mais ce jugement est probablement biaisé par les mécanismes du système médiatique en lui-même, où les critères de qualité sont bien plus l’éloquence que la valeur intrinsèque d’un propos. Bouveresse fait d’ailleurs remarquer qu’il est beaucoup plus difficile de juger de la valeur d’un homme ou d’une idée, tandis qu’il est très aisé de mesurer le succès, surtout quand celui-ci est quantifiable (best-sellers, présence médiatique etc.).
La philosophie telle qu’elle est pratiquée dans les médias et pour une grande partie du public, n’est pas du tout représentative du véritable état de la philosophie, surtout celle de la recherche actuelle. Mises à part quelques émissions de télévisions diffusées la nuit, comme “Ce soir ou jamais” sur France 3, présentée par Frédéric Taddéi, qui invite régulièrement des philosophes universitaires (Jean-Pierre Dupuy, Alain Badiou, Bernard Stiegler etc.), et des émissions sur France Culture, la recherche philosophique est très peu mise à l’honneur. On ne peut donc pas valider la prétention des médias à démocratiser la philosophie, car les ouvrages et les auteurs médiatisés véhiculent bien souvent une forme “dégradée” de philosophie, pour reprendre le mot de Bouveresse.
Quand l’univers médiatique et le marketing éditorial imposent à la philosophie leurs exigences en termes de rapidité d’écriture, de volume de texte, de sujets à traiter, c’est malheureusement toute la production philosophique qui en souffre et pas seulement les ouvrages médiatisés, ainsi que le fait remarquer Bouveresse dans ses Essais IV150. Pour pouvoir se vendre, des auteurs de philosophie souhaitant sortir de la sphère universitaire sans pour autant verser dans la médiatisation se voient peu à peu forcés de conformer eux aussi aux contraintes formelles et thématiques imposées désormais par les ouvrages qui se vendent le mieux. Les exigences de rigueur et d’exactitude de la philosophie sont alors menacées de dégradation. Le fast-thinking et le fast-reading semblent s’imposer de plus en plus dans la littérature philosophique. Cette « intrusion du pouvoir journalistique à l’intérieur du champ philosophique », selon les mots de Bouveresse, écarte totalement la possibilité d’un jugement sur la valeur intrinsèque des œuvres, d’abord parce que l’on privilégie ce qui se passe autour de l’œuvre (le personnage de l’auteur, la promotion, la publicité, les “débats”, les polémiques), imposant du même coup une forme de censure, et ensuite parce que les critères de jugements sont de plus en plus dictés par des formes de malhonnêteté intellectuelle du fait, toujours selon Bouveresse, des conflits d’intérêt, des rapports de pouvoir, de la domination de l’audimat, et de l’opportunisme à l’œuvre dans l’univers du journalisme. Certains auteurs, pourtant, se défendent de dégrader la philosophie, en affirmant que s’inscrire dans la sphère médiatique, c’est participer activement au débat public : ainsi, A. Comte-Sponville déclare-t-il assumer « ses responsabilités d’intellectuel-citoyen ». Il ajoute qu’être médiatisé, ce n’est pas nécessairement avoir un problème d’égo et il s’inscrit en faux contre Pierre Bourdieu « qui prétend dans son livre sur la télévision (…) que les intellectuels médiatiques (les fast -thinkers comme il dit – et apparemment je fais partie du lot même si au fond il parle peu de moi) n’écrivent des livres que pour passer à la télévision »151. Certes, les affirmations de Bourdieu peuvent sembler excessives eu égard à la part certaine de bonne volonté et de sincérité dans les démarches de ces auteurs. Mais on ne peut ignorer que les mécanismes à l’œuvre dans les médias (temps de parole limité, conditions de communication imposées…) empêchent le développement d’une pensée rigoureuse et proprement philosophique. Les exigences de la philosophie semblent bien peu compatibles avec celles du journalisme.
Un aspect plus positif peut être envisagé avec les ouvrages de philosophie pour enfants, qui échappent pour le moment à la sphère médiatique et connaissent malgré cela un franc succès. Comme l’indique Michel Puech – directeur avec Brigitte Labbé de la collection “les Goûters philo” – dans une intervention à un colloque qui s’est tenu à Paris sur la transmission culturelle152, le vecteur de la littérature jeunesse semble moins « abîmé » que les autres vecteurs culturels, car il repose beaucoup plus sur le bouche à oreille, sur des micro-actions d’achat ou d’emprunt de livres qui ont encore un sens.
Ainsi, la santé de la philosophie actuelle semble souffrir de représentations biaisées par la division qui règne entre deux conceptions opposées de la philosophie – opposées mais pas nécessairement incompatibles, comme nous l’avons vu.
3. QUE DONNE-T-ON A PENSER ?
a. Quelle valeur accorder à l’initiation ?
Parmi la diversité et les différents degrés de qualité de la production philosophique pour le grand public, il est difficile de savoir quelle valeur accorder à l’initiation à la philosophie. Le livre en tant que vecteur de transmission d’un contenu intellectuel, culturel, mais surtout d’un désir de penser, semble affaibli par certaines productions : certaines sont trop conditionnées par la sphère médiatique, d’autres sont médiocres philosophiquement, d’autres encore détournent la philosophie à des fins très discutables. A propos des nouvelles pratiques philosophiques en général, le rapport de l’Unesco lui-même reste très critique : bien qu’approuvant les qualités philosophiques de certaines démarches ambitieuses, qui doivent être considérées comme « idéaux régulateurs », il analyse bien les problèmes voire les pathologies de ces pratiques philosophiques, notamment des problèmes de subjectivisme, de facilité, de complaisance dans les débats, de certains aspects anti-culturels ou anti-intellectuels, etc. Quand l’initiation se veut trop démagogique, elle peut tomber dans des excès de ce genre et ainsi proposer une forme dégradée de philosophie. Le rapport interroge donc la capacité de la philosophie elle-même à lutter contre ces dérives, la responsabilité des institutions à parvenir à une compréhension de ces nouvelles pratiques pour promouvoir une philosophie d’une haute qualité, c’est-à -dire pas nécessairement rattachée à l’académisme, mais ne se risquant pas à l’ignorer.
Au niveau des livres de philosophie plus particulièrement, l’enjeu de l’initiation étant de donner véritablement matière à penser, on peut s’interroger sur l’impact effectif de certains ouvrages où tout est déjà pensé à la place du lecteur, où tout est mâché et digéré pour lui. On démocratise bien un contenu (dont la qualité elle-même est encore à discuter) mais démocratise-t-on vraiment la philosophie en tant que processus de pensée ? La question qui se pose ici, et peut-être celle qui interroge le plus profondément l’initiation à la philosophie, c’est s’il est possible de se passer d’un maître pour commencer à philosopher, si la simple lecture de textes est suffisante pour parvenir à une autonomie de pensée : c’est-à-dire la possibilité ou non d’être un autodidacte en philosophie. La relation avec un professeur, avec un magister qui nous enseigne la maîtrise, pourrait bien apparaître indispensable, non seulement par la dimension dialectique qu’elle offre mais aussi parce que, pour imiter le désir de philosopher, il faudrait imiter quelqu’un philosophant. Le phénomène de démocratisation de la philosophie par le support du livre pose donc le problème des limites de l’initiation par la simple lecture et des limites de l’autodidaxie.
Il semble, de plus, qu’on ne puisse pas renoncer au travail et à l’effort de pensée personnel, de même qu’on ne peut pas se passer d’une culture philosophique minimale et d’une maîtrise des concepts. Car une chose est de comprendre un livre d’initiation, une autre est de s’attaquer directement aux textes originaux et de pouvoir soi-même en tirer quelque chose. Les livres d’initiation sont souvent simples à comprendre, soit parce qu’ils sont effectivement très bien écrits, soit – et c’est plus problématique – parce qu’ils adoptent un style littéraire séduisant et fluide, sans obstacle à la lecture, qui cache un contenu peu rigoureux. Il faut donc valoriser les ouvrages qui invitent à se confronter aux textes eux-mêmes, les ouvrages qui ne se posent pas comme des directeurs de conscience mais plutôt comme des premiers pas sur un très long chemin. Certains ouvrages font preuve de modestie et ne profitent pas de l’estampillage “philosophie populaire” pour proposer une philosophie condescendante, qui s’abaisserait dans un acte généreux jusqu’au grand public.
Par ailleurs, les problèmes que peuvent poser certains ouvrages, dans leur dimension démagogique, c’est qu’en voulant plaire au grand public et en s’adaptant au consensus ambiant sur l’hermétisme de la philosophie universitaire, ils véhiculent des représentations négatives de la discipline. Or, on ne peut sensément promouvoir l’initiation à la philosophie sur fond de division, de dénigrement, de dénonciation d’un “camp adverse”. Cette méthode, qui s’apparente à la maxime « diviser pour mieux régner », permet en effet aux auteurs qui s’en réclament de proclamer leur légitimité, contre l’élitisme de la philosophie des spécialistes. Il s’agit là d’arguments extrêmement consensuels et anti-intellectuels qui, tout en flattant le lecteur et en l’invitant à s’initier, font beaucoup de tort à la philosophie en général. A ce prix-là, avec ces méthodes, on ne peut espérer initier authentiquement quelqu’un à la philosophie.
Il faut donc nuancer la portée initiatique de la plupart des ouvrages pour le grand public. On est souvent confronté à du prêt-à-penser, à du fast-thinking et du fast-reading, et les ouvrages concernés par cela occultent malheureusement une autre partie de la production philosophique qui, bien que tournée vers le grand public, essaie de résister à la tendance en proposant des livres de qualité.
b. Philosophie et divertissement.
Quelle représentation de la philosophie les lecteurs se font-ils lorsqu’ils accèdent à cette discipline pour la première fois avec des ouvrages qui la leur présentent comme facile ? On peut imaginer que certains ouvrages de philosophie ont le même impact sur le lecteur que n’importe quel roman en vogue. La philosophie penche en effet du côté du divertissement (on va même jusqu’à éditer des cahiers de vacances philo) et de la mondanité. Il est plus difficile en revanche d’éveiller les consciences. Le lecteur est ainsi souvent enfermé dans un monde à son image, un monde qui lui ressemble tellement qu’il n’est peut -être même plus la peine de s’en interroger. Non seulement on ne lui donne à penser que ce qu’il a sous les yeux, mais en plus on lui permet parfois une certaine complaisance à l’égard de lui-même. Par exemple, dans Petite philosophie du shopping de Frédérique Pernin, qui est pourtant un ouvrage bien écrit et par certains côtés intéressant, l’objet est finalement de réhabiliter la pratique du shopping comme « acceptation sereine, voire ludique, de l’existence », au nom de la « liberté de nos désirs » et de la « constitution de l’identité par la possession ». Certes, cet ouvrage présente une interprétation originale de ce phénomène de société, et il est salutaire d’entendre des idées alternatives sur quelque chose qui a tant été critiqué. Mais quelle est la portée philosophie d’un ouvrage si au bout du compte, le lecteur se voit absolument conforté dans sa position de consommateur et donc dans son univers familier ? Le rôle de la philosophie n’est-il pas de nous arracher à ce qui nous est familier, à prendre le recul nécessaire à la critique, et surtout à déplacer notre regard vers les choses que nous ne voulons pas voir ? Au contraire, et c’est aussi tout le problème de la culture de masse, le caractère essentiellement marchand de ces productions qui se veulent philosophiques se répercute sur l’ordre du discours et il n’y a plus de place pour une extériorité critique. Le consensus peut donc continuer à prévaloir.
Ces productions philosophiques tendent de plus en plus vers la revendication du quotidien, du singulier, du détail et de l’anecdote. L’universel n’est plus vraiment l’objet d’une pensée constructive : paradoxalement, on veut tout penser, dans les moindres détails de la vie quotidienne, mais on n’est plus capable de penser le tout. La philosophie voudrait s’attaquer à tout, montrer une forme de toute-puissance et surtout valoriser avant tout le plaisir qu’elle peut procurer. Le goût pour l’anecdote et la dimension spectaculaire de la philosophie sont très souvent utilisés pour rendre attrayante la discipline. Mais comme le fait remarquer Jacques Bouveresse, « la pire forme de mépris du grand public est celle qui consiste à essayer de satisfaire jusque sur le terrain de la philosophie son besoin de sensationnel »153.
C’est là le symptôme le plus préoccupant d’une part de la production philosophique destinée au grand public : l’entrée de la philosophie (ou de ce qui en porte le nom) dans la société du divertissement, et du coup, la perte de son caractère contestataire, subversif, ou simplement critique.
c. Entre prêt-à-penser et initiatives intéressantes de certains auteurs : le problème du discernement.
Il convient donc de distinguer d’un côté des ouvrages qui relèvent davantage du prêt-à-penser, souvent conditionnés par les exigences propres à la sphère médiatique, et de l’autre côté des initiatives vraiment intéressantes, innovantes, qui nous procurent matière à penser et qui donnent du sens à la démarche de démocratisation de la philosophie. Il semble qu’il faille ébaucher les conditions minimales dans lesquelles l’initiation et la démocratisation de la philosophie seraient possibles, en discernant ce qui relève d’une démarche véritablement philosophique et ce qui n’en est qu’un ersatz. Le problème principal qui se pose est l’incapacité d’un lecteur non-spécialiste à juger de la qualité philosophique des livres qui se présentent à lui. Comment lui est-il possible de se repérer et de faire un choix parmi cette diversité, hormis (au pire) le critère des “meilleures ventes” sur Amazon.fr ou (au mieux) les conseils avisés d’un libraire aguerri, d’un ami plus connaisseur en la matière ? En somme, on se demande comment s’orienter dans la pensée. Etant donné que les ouvrages d’initiation s’adressent tout particulièrement à des lecteurs qui n’ont pas nécessairement de relations étroites avec un milieu intellectuel prescripteur, la bouche-à-oreille, le conseil, semblent encore être les moyens les plus fiables pour espérer faire une lecture intéressante. Mais on peut se demander à ce propos si certains auteurs ne profitent pas de la situation d’ignorance et de manque de discernement dans laquelle se trouvent les lecteurs non-initiés pour leur faire acheter des ouvrages finalement bien peu porteurs de sens. On ne saurait mieux conseiller aux lecteurs qu’un devoir de méfiance envers les ouvrages qui manquent de modestie et font leur autopromotion, envers ceux qui se présentent comme la panacée, la solution à un problème, et ceux qui font de l’opposition à la philosophie universitaire la principale légitimation de leur démarche.
Tout d’abord, il est préférable de distinguer les attentes des lecteurs en matière de philosophie pour le grand public. Il peut s’agir de s’initier en voulant découvrir l’histoire de la philosophie, ses figures marquantes, l’évolution des concepts. Cela relève plutôt d’une demande culturelle et intellectuelle, qui pourra s’accompagner par la suite d’une découverte des textes eux-mêmes et de lecture d’ouvrages un peu plus pointus et spécialisés sur des questions qui auront éveillé la curiosité du lecteur. Les bons ouvrages de vulgarisation seraient alors ceux qui se présentent avant tout comme des ponts vers les textes d’origine, comme des portes d’entrée et non comme des fins en soi. Il n’est pas nécessairement demandé à ces ouvrages qu’ils offrent une innovation ou une créativité en termes conceptuels, mais peut-être qu’ils proposent un angle d’approche original de l’histoire de la pensée, de manière à ce que celle-ci n’ait pas un aspect trop encyclopédique et rébarbatif. L’ouvrage de Jeanne Hersch (L’étonnement philosophique154), qui invite à visiter l’histoire de la philosophie par le prisme de l’étonnement, en est un bon exemple. La pédagogie et la vulgarisation peuvent donc se faire de manière inédite tout en restant rigoureuse. Mais le problème est que la qualité pédagogique d’un texte et sa propension à nous porter à lire d’autres ouvrages ne peuvent faire l’objet d’un jugement qu’à la fin de la lecture.
L’autre type d’attente que l’on pourrait identifier serait celle d’un lecteur non-spécialiste mais plus aguerri, plus habitué à la lecture d’essais philosophiques, qui rechercherait des ouvrages traitant des enjeux plus contemporains de manière philosophique et des pistes pour penser le monde d’aujourd’hui. Ainsi, à l’inverse de ces ouvrages qui nous proposent une sagesse hors-temps, voire un recyclage des pensées de la tradition adaptées pour l’individu d’aujourd’hui, une démarche plus pertinente consisterait à prendre pour point de départ un questionnement de la réalité. Il ne s’agit pas de faire un simple constat catastrophiste (le monde est amoral, cynique), mais plutôt une analyse en profondeur de la situation pour, enfin, en tirer les conséquences éthiques nécessaires. Si l’on tient à la notion de sagesse, celle- ci ne peut se cantonner à la sphère privée et individuelle, aux problèmes existentiels de chacun, ou alors il faut parler de développement personnel et non de philosophie. Car la philosophie ne peut se confondre avec une thérapie ni se réduire à un utilitarisme centré sur le souci de soi. Ce serait là une conception fermée de la philosophie, le renoncement à la production d’un sens pour aujourd’hui. De plus, c’est la contraindre à l’immobilisme et au recyclage continuel.
Précisément, il s’agirait d’initier le lecteur en conciliant la transmission d’une culture philosophique (une batterie de concepts et un repérage dans l’histoire de la pensée) avec la production de sens à partir de phénomènes observés : la philosophie doit nous parler depuis aujourd’hui pour nous aider à entrer dans le monde de demain. Lire de la philosophie devient alors une manière d’appréhender des enjeux qui dépassent la simple sphère privée tout en se dotant soi-même d’outils d’analyse pour acquérir une autonomie de pensée. Un ouvrage d’initiation proprement philosophique permettrait donc au lecteur d’expérimenter ce qui pourrait se penser autrement, une pensée féconde tournée vers l’extériorité.
Il semble en effet que la philosophie pour le grand public, à l’inverse de ces sagesses rassurantes, lénifiantes et de cet humanisme mou qui sont véhiculés dans bon nombre d’ouvrages, se doive de déplacer le regard du lecteur, de bousculer ses idées établies. On serait ici probablement plus proche du projet de Diderot qui appelait à populariser la philosophie, dans cet esprit contestataire qui faisait du philosopher une condition de la liberté. De plus, cette démarche serait fidèle à celle qui a marqué la philosophie depuis ses origines, à savoir : le paradoxe, le fait d’aller contre la doxa. Il y aurait là le moyen, pour rejoindre Jacques Bouveresse, de respecter les devoirs que les philosophes ont envers la philosophie.
Conclusion
Le caractère hétéroclite de la production philosophique destinée aux non-spécialistes, notamment en termes de diversité des démarches et des degrés de qualité, impose de réviser deux opinions antagonistes selon lesquelles la philosophie pour le grand public serait en tous points méprisable ou bien, au contraire, absolument approuvable et désirable dans la société contemporaine. Ces positions a priori ignorent toutes deux la complexité du phénomène éditorial que nous pouvons observer depuis les années 1990. Médiatisation n’est pas synonyme de qualité, mais ne signifie pas non plus nécessairement dégradation de la philosophie : il se pourrait que de temps à autres, certains livres médiatisés soient de bons livres. De même, l’apparente clarté du langage n’est pas forcément un gage de clarté des idées et de pédagogie. L’existence d’un livre n’est plus la garantie de la présence d’une pensée. Enfin, l’humour et la légèreté n’empêchent pas un certain sérieux de la réflexion. Les critères de jugement doivent donc être élaborés avec prudence. En tout cas, il apparaît très difficile pour le lecteur néophyte de trouver ses repères dans cette production hétérogène. L’absence d’une autorité prescriptive autre que celle des médias rend problématique l’idée d’une véritable initiation à l’exigence et à la rigueur philosophiques. Elle pose aussi le problème des publics et de la démocratisation de la philosophie, qui est peut-être une illusion eu égard aux capacités et aux désirs réels des classes les plus populaires à accéder à cette forme de pensée, mais surtout eu égard à la nature même de la philosophie qui consisterait en une irréductibilité de ses exigences propres.
Il semble donc, et c’est là sans doute le point le plus problématique, que ce phénomène éditorial fonde ses principes sur un certain nombre de fantasmes, à commencer par celui de la démocratisation généralisée de la philosophie, d’une philosophie “populaire” voire d’un peuple philosophant. Nous avons vu combien nombreux en étaient les obstacles (culturels, sociologiques, psychologiques) et combien la notion de “grand public” était à nuancer. Mais la question la plus importante est de savoir s’il est vraiment souhaitable de populariser la philosophie, et ce sous divers points de vue : problèmes posés par la médiatisation, préservation de la qualité de la production philosophique, “besoins philosophiques” réels du public qui seraient beaucoup moins importants que ce qu’on pense, etc. Il y a ici deux autres formes de chimères qui entourent le phénomène éditorial : celle qui concerne la demande de philosophie de la part du grand public français, et celle qui affirme la nécessité de démocratiser la philosophie, sans doute engendrée par la peur de la “barbarie non-philosophique” selon l’expression de Bouveresse et qui fait de ce phénomène une spécificité française. Cela nous amène à une problématique centrale qui a été formulée par Bouveresse, à savoir ce que l’on peut légitimement et raisonnablement attendre de la philosophie aujourd’hui. Là aussi, un fantasme sous-tend la plupart des ouvrages étudiés : celui d’une omnipotence ou d’une toute-puissance de la philosophie qui pourrait tout penser, tout s’approprier, et qui constituerait aussi une promesse inégalable de bonheur et de bien-être. La philosophie apparaît comme la panacée pour restaurer la capacité des individus et de la société à fabriquer du sens et des valeurs. Paradoxalement, cette tendance à absolutiser les bienfaits de la philosophie conduit à la malmener et à ne plus respecter les contraintes qu’elle impose à la pensée. C’est aussi probablement surestimer ou mal interpréter les besoins réels du public. Cette tendance va même jusqu’à imposer la pratique philosophique comme indispensable à une existence humaine authentique, manière à la fois de créer des besoins au départ inexistants, mais aussi d’exercer une forme de violence symbolique et de mépris envers ceux qui n’ont pas accès (ou pas envie d’avoir accès) à cette pratique – ceci contribuant de surcroit à former dans l’esprit du grand public des réactions négatives envers la discipline.
La production philosophique souffre des excès que connaissent toutes les disciplines de la pensée dès lors qu’elles sont soumises aux contraintes médiatiques, mercantiles, et mercatiques ; mais ce qui lui est spécifique, c’est cette tendance à la division, au cloisonnement de part et d’autre. En voulant critiquer la philosophie universitaire qui se sclérose et s’isole, la philosophie grand public a tendance à elle-même se scléroser de son côté, chacun restant sur ses positions. Au travers de ce phénomène éditorial, mais aussi des nombreuses autres pratiques qui se sont créées de manière concomitantes, la philosophie fait l’objet de représentations nouvelles, principalement marquées par un antagonisme entre deux conceptions de la philosophie, alors qu’il existe sans aucun doute une troisième voie à explorer (que d’ailleurs certains ouvrages très intéressants ont commencé à esquisser).
L’accessibilité de la philosophie à un public plus large, et par là, le changement de statut de la discipline dans les représentations collectives sont à considérer comme un phénomène inévitable et même souhaitable pour la philosophie elle-même, qui peut dès lors faire l’expérience de risques, de limites, mais aussi de potentialités nouvelles qu’elle n’aurait probablement pas pu voir sans cela. Ainsi, plutôt que de traiter avec condescendance ce phénomène comme une simple mode, il conviendrait d’en tirer les enseignements, à condition qu’il fasse l’objet d’une réflexivité – ce que ce travail avait pour visée d’ébaucher.
L’idée d’une ouverture de la philosophie aux non-spécialistes, dans les limites des réductions que l’on peut faire subir à ses exigences propres, est en soi quelque chose de tout à fait souhaitable et contre laquelle on ne peut lutter qu’en enfermant la philosophie dans une tour d’ivoire. Car tout le problème vient sans doute de ce phénomène de claustration propre à la fois à l’université qui tend à vouloir garder ses prérogatives, mais aussi à la philosophie grand public qui encourage la division, la désolidarisation. Au contraire, il semble que la philosophie doive rester le domaine par excellence de l’ouverture et non de la fermeture, mais d’une ouverture raisonnée, canalisée depuis le haut par ceux qui sont sensés détenir le savoir. D’où l’importante responsabilité de l’université qui, plutôt qu’une attitude de rejet ou de condescendance, doive peut-être se placer dans une optique de régulation, pour trouver les moyens d’empêcher le monopole des ouvrages ultra-médiatisés véhiculant des formes dégradées de philosophie. Il est évident qu’on pourra difficilement stopper ce type de productions dans le contexte actuel d’hégémonie des médias (et l’on peut même espérer que lorsque la mode sera passée, ne subsisteront que les ouvrages de qualité qui deviendront des références). L’enjeu serait donc, en déconstruisant les fantasmes sur lesquels est fondé ce phénomène éditorial, de permettre une production alternative de qualité sous-tendue non plus par l’idéal de démocratisation ou de popularisation, mais par l’idée régulatrice, plus rationnelle, d’ouverture de la philosophie vers un public qui en formule expressément la demande.
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– Articles :
DELEUZE, Gilles. Les « nouveaux philosophes ». Minuit. Paris : mai 1977, n° 24. Disponible sur http://www.generation-online.org/p/fpdeleuze9.htm (consulté le 28-11-2009).
Autour de l’édition :
– Articles
ANDREUCCI, Catherine, CHARONNAT, Cécile. Sciences humaines, l’éditeur multidimensionnel. Livres Hebdo, 12 juin 2009, n° 781, p. 80-87.
BOURDIEU, Pierre. Une révolution conservatrice dans l’édition. Actes de la Recherche en sciences sociales. Paris : Seuil, 1999, n° 126-27. 127 p.
DIRKX, Paul. Les obstacles à la recherche sur les stratégies éditoriales. Actes de la Recherche en sciences sociales. Paris : 1999, n° 126-127, pp. 70-74. Disponible sur http://www.persee.fr/ (consulté le 28-11-2009).
GODECHOT, Olivier. Le marché du livre philosophique. Actes de la Recherche en sciences humaines. Paris : 1999, n° 130, pp. 11-28. Disponible sur http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1999_num_130_1_3309.
Sur la notion de philosophie populaire et le langage de la philosophie :
BECK, Philippe, et THOUARD, Denis (dir.) Popularité de la philosophie. Paris: Ecole Normale Supérieure de Fontenay St Cloud, 2002.
BELAVAL, Yvon. Les philosophes et leur langage. Paris : Gallimard, 1990, 218 p. Collection Tel.
DIDEROT, Denis. Pensées sur l’interprétation de la nature. Paris : Flammarion, 2005, 244 p. Première édition 1753.
HEGEL, G. W. F. L’essence de la critique philosophique. Paris : Vrin, 1986.
THOUARD, Denis. Le partage des idées: études sur la forme de la philosophie. Paris : CNRS Editions, 231 p.
Sociologie de la culture :
– Monographies :
BOURDIEU, Pierre. Sur la télévision, suivi de L’emprise du journalisme. Paris : Liber, 1996, 95 p.
DONNAT, Olivier. Pratiques culturelles des Français à l’ère numérique. Enquête 2008. Paris : La Découverte, 2009, 282 p.
Webographie :
Site web de la collection “Philosopher” chez Larousse : http://www.osezphilosopher.fr (consulté le 02-12-09)
Autres :
GOUCHA, Moufida (dir.) La philosophie, une école de la Liberté. Rapport de l’UNESCO, ONU, 2007. Disponible sur http://http://www.unesco.org/shs/fr/philosophy (consulté le 17-11-2009)
NOTES
- BELAVAL, Yvon. Les philosophes et leur langage. Paris : Gallimard, 1990, 218 p. Collection Tel.
- HEGEL, G. W. F. L’essence de la critique philosophique. Paris : Vrin, 1986.
- BECK, Philippe, et THOUARD, Denis (dir.) Popularité de la philosophie. Paris: Ecole Normale Supérieure de Fontenay St Cloud, 2002.
- DIDEROT, Denis. Pensées sur l’interprétation de la nature. Paris : Flammarion, 2005, 244 p. Première édition 1753.
- Op. Cit.
- Cité par Jacques Diament in Les « cafés de philosophie”. Paris : L’Harmattan, 2001, 175 p
- DIAMENT, Jacques. Les « cafés de philosophie”. Paris : L’Harmattan, 2001, 175 p.
- Site internet d’Oscar Brenifier : http://pagesperso-orange.fr/michel.onfray/UPcaen.htm . Consulté le 17-11-2009.
- GOUCHA, Moufida (dir.) La philosophie, une école de la Liberté. Rapport de l’UNESCO, ONU, 2007. Disponible sur http://www.unesco.org/shs/fr/philosophy (consulté le 17-11-2009).
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- BORCHGRAVE, Rodolphe de. Le Philosophe et le manager. Penser autrement le management. Bruxelles : De Boeck, 2006, 228 p.
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- GOUCHA, Moufida (dir.) La philosophie, une école de la Liberté. Rapport de l’UNESCO, ONU, 2007. Disponible sur http://www.unesco.org/shs/fr/philosophy (consulté le 17-11-2009).
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- Ibid., p. 264.
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- FERRY, Luc. Le Nouvel Ordre écologique. Paris : Grasset, 1992, 274 p.
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- ONFRAY, Michel. Op. cit.
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- JOLLIEN, Alexandre. La construction de soi : Un usage de la philosophie. Paris : Seuil, 2006, 182 p.
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- CATHCART, Thomas, et KLEIN, Daniel. Platon et son ornithorynque entrent dans un bar… : La philosophie expliquée par les blagues. Paris : Seuil, 2008, 253 p.
- ONFRAY, Michel. Antimanuel de philosophie. Paris : Bréal, 2001, 334 p.
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- BERROYER, Jackie, et SCALA, André. Pas si vite ! Paris : Canal+ Editions, 2000, 214 p.
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- CESPEDES, Vincent. Mai 68 : La philosophie est dans la rue ! Paris : Larousse, 2008, 289 p. Collection Philosopher.
- BOUAMAMA Saïd. La France : Autopsie d’un mythe national. Paris : Larousse, 2008, 222 p. Collection Philosopher.
- TAHON, Thierry. Petite philosophie du voyage. Toulouse : Milan, 2006, 123 p. Collection Pause philo.
- TAHON, Thierry. Petite philosophie de l’amateur de vin. Toulouse : Milan, 2005, 120 p. Collection Pause philo.
- PERNIN, Frédérique. Petite philosophie du shopping. Toulouse : Milan, 2006, 149 p. Collection Pause philo.
- Il est surprenant que les éditions Larousse aient créé plus récemment une collection du même nom. Cela s’explique sans doute par le fait que la collection des éditions Quintette a été arrêtée.
- BOURDIEU, Pierre. Une révolution conservatrice dans l’édition. Actes de la Recherche en sciences sociales. N° 126-27. Paris : Seuil, 1999, 127 p.
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- BOURDIEU, Pierre. Sur la télévision, suivi de L’emprise du journalisme. Paris : Liber, 1996, 95 p.
- Ibid. p. 11.
- BERROYER, Jackie, et SCALA, André. Pas si vite ! Paris : Canal+ Editions, 2000, 214 p.
- FIELD, Michel, et SCALA, André. Petits dialogues entre amis. Paris : Albin Michel et Canal+ Editions, 1997, 286 p.
- Op. Cit.
- BRAIDOTTI, Rosi. La philosophie …là où on ne l’attend pas. Paris : Larousse, 2009, 286 p. Collection Philosopher.
- Op. Cit.
- Op. Cit.
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- DUPRE, Ben. Juste assez de philosophie pour briller en société. Paris : Dunod, 2009, 208 p.
- Cité dans : DIAMENT, Jacques. Les cafés de philosophie. Paris : l’Harmattan, 2001, 175 p. Collection Questions contemporaines.
- BOUVERESSE, Jacques. Le Philosophe et le réel. Entretiens avec Jean-Jacques Rosat. Paris : Hachette Littératures, 1998, 262 p.
- Ibid. p. 61-62.
- http://www.osezphilosopher.fr . Consulté le 09-12-09.
- PERNIN, Frédérique. Petite philosophie du shopping. Toulouse : Milan, 2006, 149 p. Collection Pause Philo.
- TAHON, Thierry. Petite philosophie du rugby. Toulouse : Milan, 2005, 199 p. Collection Pause Philo.
- CASATI, Roberto, et C. VARZI, Achille. 39 Petites histoires philosophiques d’une redoutable simplicité. Paris : LGF, 2008, 213 p.
- DROIT, Roger-Pol. 101 expériences de philosophie quotidienne. Paris : Odile Jacob, 2002, 259 p.
- ROCHE, Christian, JACQUES, Benoît. Guide de l’apprenti-philosophe. Paris : Seuil, 2002, 223 p.
- BOTTON, Alain de. Les Consolations de la philosophie. Paris : Mercure de France, 2001, 254 p.
- BARNABEL, Alain, CONSTANTIN, Daniel, et LAVERGNE Hervé. La philosophie peut questionner n’importe quelle actualité. Médias, Automne 2009, n° 22, p. 62-68.
- 107 Op. Cit.
- CIANNI, Jean-Louis. La philosophie comme remède au chômage. Paris : Albin Michel, 2007, 217p.
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- FERRY, Luc. Apprendre à vivre : traité de philosophie à l’égard des jeunes générations. Paris : Plon, 2006, 202 p.
- GRUILLOT, Etienne. Faut-il tolérer toutes les idées ? Toulouse : Milan, 2009, 91 p. Collection Boîte à outils philo.
- PIERRON, Jean-Philippe. Faut-il donner un sens à la vie ? Toulouse : Milan, 2009, 91 p. Collection Boîte à outils philo.
- CATHCART, Thomas, et KLEIN, Daniel. Platon et son ornithorynque entrent dans un bar… : La philosophie expliquée par les blagues. Paris : Seuil, 2008, 253 p.
- FEARN, Nicholas. Zénon et la tortue: Apprendre à penser comme un philosophe. Paris : Bréal, 2003, 223 p.
- COMTE-SPONVILLE, André. Présentations de la philosophie. Paris : LGF, 2002, 186 p. Collection Le Livre de Poche.
- ROCHE, Christian, BARRERE, Jean-Jacques, JACQUES, Benoît. Guide de l’apprenti-philosophe. Paris : Seuil, 2002, 223 p.
- SAINT-DROME, Oreste. Comment choisir son philosophe. Paris : La Découverte, 2000, 223 p.
- RIFFARD, Pierre. Philosophie matin, midi et soir. Paris : Presses Universitaires de France, 2006, 185 p. Collection Perspectives Critiques.
- POURRIOL, Ollivier. Cinéphilo. Paris : Hachette, 2008, 405 p. Collection Haute tension.
- DECKENS, Olivier. La philosophie sur grand écran. Manuel de cinéphilosophie. Paris : Ellipses, 2007, 208 p. Collection Philo.
- SAINT-MAURICE, Thibaut de. Philosophie en séries. Paris : Ellipses, 2009, 176 p.
- CATHCART, Thomas, et KLEIN, Daniel. Platon et son ornithorynque entrent dans un bar… : La philosophie expliquée par les blagues. Paris : Seuil, 2008, 253 p.
- BRABANDERE, Luc de. Petite philosophie des histoires drôles. Paris : Eyrolles, 2007, 93 p.
- THOUARD, Denis. Le partage des idées: études sur la forme de la philosophie. Paris : CNRS Editions, 231 p.
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- BOTUL, Jean-Baptiste. La vie sexuelle d’Emmanuel Kant. Paris : Mille et une nuits, 1999, 93 p.
- BOTUL, Jean-Baptiste. Nietzsche et le démon de midi. Paris : Mille et une nuits, 2004, 127 p.
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- Socrate, enquête sur l’inventeur de la philosophie. Lire, octobre 2009, n° 380.
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- ARC, Stéphanie (dir.). Comment je suis devenu philosophe. Paris: Le Cavalier Bleu, 2008.
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- JOLLIEN, Alexandre. Le métier d’homme. Paris : Seuil, 2002, 90 p.
- JOLLIEN, Alexandre. La construction de soi. Paris : Seuil, 2006, 182 p.
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- BOUVERESSE, Jacques. Le Philosophe et le réel. Entretiens avec Jean-Jacques Rosat. Paris : Hachette Littératures, 1998, p. 10.
- MARINOFF, Lou. Plus de Platon, moins de Prozac ! Paris : Michel Lafon, 2002, 390 p.
- JEANGENE-VILMER, Jean-Baptiste. Ethique animale. Paris : PUF, 2008, 304 p. Collection Ethique et philosophie morale.
- LECOURT, Dominique. Humain, Post-humain. PUF : paris, 2003, 192 p.
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- Ibid. p. 12.
- BOUVERESSE, Jacques. Essais IV. Pourquoi pas des philosophes ? Marseille : Agone, 2004, 292 p. Collection Banc d’essais.
- BOUVERESSE, Jacques. Essais II. L’époque, la mode, la morale, la satire. Marseille : Agone, 2001, 234 p. Collection Bans d’essais.
- BOUVERESSE, Jacques. La Demande philosophique : Que veut la philosophie et que peut-on vouloir d’elle ? 2nde éd. Paris : Editions de l’Eclat, 1997, p. 19.
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- PUECH, Michel. La transmission culturelle. Intervention au CMPP Paris, colloque « De la culture à la pensée », 24 novembre 2004. Disponible sur http://michel.puech.free.fr. Consulté le 02-12-09.
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- Op. Cit.
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Prendre connaissance de notre dossier
Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide
Liste de tous les articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
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