Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

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Article # 86

J’AI LU POUR VOUS

Les consolations de la philosophie

Alain De Botton, 2000

Mercure de France, 2001, pour la traduction française

Éditeur : POCKET

Collection : POCKET

Date de parution : 15 avril 2003

Rayon : PHILOSOPHIE

Format : Poche

EAN13 / ISBN : 9782266111973

Nombre de pages : 302

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J’accorde 5 étoiles sur cinq au livre Les consolations de la philosophie de Alain De Botton et paru dans traduction française en 2021 chez Mercure de France. Il en mériterait même une sixième.

J’en recommande la lecture.

Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et de son auteur


Texte en quatrième de couverture

Au IVe siècle avant J.-C., Épicure disait que celui qui déclarait ne pas être prêt pour la philosophie était comme celui qui se prétendait trop jeune ou trop vieux pour le bonheur.

Conscient que les petits travers de l’existence provoquent les plus grands tourments, Alain de Botton a réuni les pensées de six philosophes qui se sont attachés à relativiser les affections ordinaires de l’âme humaine. Ainsi, là où Socrate reste le meilleur remède au sentiment d’impopularité, Épicure saura nous délivrer de l’angoisse de manquer d’argent ; là où Sénèque nous soulagera de nos frustrations, Montaigne nous aidera à nous accepter tels que nous sommes.

À découvrir les paroles apaisantes de ces philosophes, nous apprendrons tout simplement à être plus heureux, intelligemment plus heureux……


Alain de Botton a choisi six philosophes, divisé son livre en six chapitres, un pour chacun, et nous raconte comment nous consoler des peines inhérentes à toute vie humaine en faisant appel à ces grands hommes. À travers la biographie de chacun de ces maîtres, en même temps que des références extrêmement précises à leur œuvre, il manie l’humour, l’impertinence et une solide dose de bon sens.

Source : Les consolations de la philosophie, Google Book.


The Consolations of Philosophy

In Ancient Greece or Rome, philosophers were seen as natural authorities on the most pressing questions. However, since then, the idea of finding wisdom from philosophy has come to seem bizarre. Enter a university department today and ask to study wisdom, and you will politely but firmly be shown the door. The Consolations of Philosophy sets out to refute the notion that good philosophy must be irrelevant and gathers together six great philosophers who were convinced of the power of philosophical insight to work a practical effect on our lives.

Source : Site web de l’auteur Alain De Botton.

TRADUCTION

Les consolations de la philosophie

Dans la Grèce ou la Rome antiques, les philosophes étaient considérés comme des autorités naturelles sur les questions les plus pressantes. Cependant, depuis lors, l’idée de trouver la sagesse dans la philosophie a fini par sembler bizarre. Entrez aujourd’hui dans un département universitaire et demandez à étudier la sagesse, et l’on vous montrera poliment mais fermement la porte. Les Consolations de la philosophie vise à réfuter l’idée qu’une bonne philosophie doit être sans intérêt et rassemble six grands philosophes qui étaient convaincus du pouvoir de la réflexion philosophique d’avoir un effet pratique sur nos vies.

Source : TRADUCTION DeepL (Site web de l’auteur Alain De Botton).


TABLE DES MATIÈRES

Consolations en cas…

I. D’impopularité

II. De manque d’argent

III. De frustration

IV. De déficience personnelle

V. De peine de cœur

VI. De difficultés


EXTRAIT

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REVUE DE PRESSE

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Nous avons coutume de penser que la philosophie est une discipline théorique sans aucune portée pratique. Mais en réalité, la philosophie n’est pas un simple jeu rhétorique que des intellectuels pratiquent dans leur tour d’ivoire. Les philosophes sont pleinement conscients des dilemmes et des problèmes concrets de la vie. Dans ce livre, l’auteur interprète la pensée de six philosophes et nous expose de façon simple et plaisante comment la philosophie peut nous permettre de venir à bout de six souffrances psychologiques courantes.

Source : Les consolations de la philosophie, BooKey.

Résumé chez BooKet : Les consolations de la philosophie | Télécharger PDF gratuit

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Alain de Botton, Les Consolations de la philosophie

Ed. Mercure de France

Depuis ses débuts, Alain de Botton (né à Zürich en 1969, vit à Londres) écrit des fictions inclassables. Son Com- ment Proust peut changer votre vie (10/18) était une véritable réussite littéraire emplie d’humour. Portrait d’une jeune fille anglaise, son dernier roman, traitait un personnage, la fiancée du narrateur, avec les méthodes d’investigation de la biographie. Avec les Consolations de la philosophie, comme toujours, l’auteur mêle le récit à l’essai.

Inspiré par les «fragments» de Barthes, les moralistes français et bien sûr Laurence Sterne, l’auteur s’attache à mettre en scène six philosophes. Il montre comment Socrate vous aidera à résister au fait d’être impopulaire ; Epicure, qui a manqué d’argent, vous conduira vers le plaisir afin d’oublier la dureté des temps ; Sénèque vous consolera des frustrations et des épreuves de toutes sortes : «Je dois ma vie à la philosophie». Un dictionnaire sénéquien – s’appuyant sur des conflits divers – est livré pour atténuer l’impact le plus doux de nos désirs sur le mur inébranlable de la réalité. Montaigne, qui s’est réfugié dans son moi et les livres, nous allégera de la déficience personnelle, culturelle et corporelle, en explorant l’affectivité et les situations concrètes… Alain de Botton montre ainsi que les livres nous aident à vivre et à ne pas être seuls : ils nous éclairent sur nos interrogations, l’informulé. Schopenhauer nous fera comprendre nos chagrins d’amour ; Nietzsche, face à ses difficultés, nous donnera le moyen de surmonter l’anxiété, le désespoir, la colère, le mépris de soi… Abolir la souffrance, disait paradoxalement le philosophe… Ce livre est une sorte de manuel de sagesse, et Alain de Botton, son auteur qui écrit en anglais, l’un des écrivains les plus novateurs de sa génération.

Patrick Amine

Source : Alain de Botton, Les Consolations de la philosophie, ArtPress.

Les consolations de la philosophie de Alain de Botton

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La sagesse des grands maîtres à notre portée

Dans ce livre écrit avec verve et beaucoup d’humour, Alain de Botton nous montre qu’il ne faut pas se laisser intimider par les écrits des grands maîtres de la philosophie. Au contraire, il nous indique comment utiliser la sagesse des plus grands philosophes pour nous aider dans notre vie de tous les jours et plus spécialement en cas de difficulté.
Le livre est divisé en six chapitres, un pour chacun des philosophes retenus: chacun a sa spécialité: Socrate nous consolera en cas d’impopularité. Sénèque lorsqu’on se sent victime d’une injustice. En cas de chagrin d’amour, Schopenhauer. Pour les cas de difficultés financière, on se tournera vers Epicure, en cas de frustration personnelle vers Montaigne. Et finalement Nietzsche nous aide à surmonter les difficultés présentes en nous expliquant que toute élévation implique une souffrance préalable.

Lire la suite et Source : Les consolations de la philosophie de Alain de Botton, Critiques Libres.


Revue de presse de LES CONSOLATIONS DE LA PHILOSOPHIE sur le site web de l’auteur


AU SUJET DE L’AUTEUR

Der Schriftsteller, Bestseller-Autor und Philosoph, Alain de Botton, waehrend eines Interviews am 14.5.2013 im Hotel Greulich in Zuerich.
L’écrivain, auteur de best-sellers et philosophe, Alain de Botton, lors d’une interview le 14.5.2013 à l’hôtel Greulich à Zurich – Der Schriftsteller, Bestseller-Autor und Philosoph, Alain de Botton, waehrend eines Interviews am 14.5.2013 im Hotel Greulich in Zuerich. Photographs by Mathias Marx.

Alain De Botton

Alain de Botton est un auteur britannique extraordinairement talentueux dont les livres se sont vendus par milliers d’exemplaires partout dans le monde. Il a été élu membre de la Royal Society of Literature en 2011. De Botton a publié des romans, tels que Essais amoureux et Le mouvement romantique. Il a également écrit d’importants ouvrages, tels que Comment Proust peut changer votre vie et Les consolations de la philosophie.

Source : Les consolations de la philosophie, BooKey.


Biographie d’Alain de Botton Alain de Botton est né à Zurich en 1969. Installé à Londres depuis de nombreuses années, l’auteur de Petite Philosophie de l’amour, Comment Proust peut changer votre vie ou Splendeurs et misères du travail a également fondé The School of Life. Ses livres sont traduits dans plus de vingt langues.

Source : Les consolations de la philosophie, La Librairie Gallimard de Montréal.


Alain de Botton est né à Zurich, en Suisse, en 1969 et vit aujourd’hui à Londres. Il est l’auteur de livres d’essais qui ont été décrits comme une « philosophie de la vie quotidienne ». Il a écrit sur l’amour, les voyages, l’architecture et la littérature. Ses livres ont été des best-sellers dans 30 pays. Alain a également créé et aide à diriger une école à Londres, The School of Life, qui se consacre à une nouvelle vision de l’éducation. Le dernier livre d’Alain, publié en avril 2016, s’intitule The Course of Love.

Alain a commencé à écrire très jeune. Son premier livre, Essays in Love [intitulé On Love aux États-Unis], a été publié à l’âge de vingt-trois ans. Il y analysait minutieusement le processus de l’amour et du désamour, dans un style qui mêlait des éléments de roman à des réflexions et des analyses que l’on trouve normalement dans un ouvrage non romanesque. C’est un livre dont beaucoup de lecteurs sont encore très attachés et qui s’est vendu à deux millions d’exemplaires dans le monde.

C’est avec « Comment Proust peut changer votre vie » que le travail d’Alain a atteint un public véritablement mondial. Le livre a connu un succès particulier aux États-Unis, où le mélange d’une enveloppe ironique de « développement personnel » et d’une analyse de l’un des livres les plus vénérés mais les moins lus du canon occidental a touché une corde sensible. Il a été suivi par Les Consolations de la philosophie, qu’il accompagnait à bien des égards. Bien que parfois décrits comme des ouvrages de vulgarisation, ces deux livres étaient au fond des tentatives de développer des idées originales (sur, par exemple, l’amitié, l’art, l’envie, le désir et l’insuffisance) à l’aide des pensées d’autres penseurs – une approche qui aurait été familière à des écrivains comme Sénèque ou Montaigne et qui n’a disparu qu’avec la professionnalisation croissante de l’érudition au 19e siècle.

Alain est ensuite revenu à un style d’écriture plus lyrique et personnel. Dans L’art du voyage, il s’est penché sur des thèmes liés à la psychologie du voyage : comment nous imaginons les lieux avant de les avoir vus, comment nous nous souvenons des belles choses, ce qui nous arrive lorsque nous regardons des déserts, que nous séjournons dans des hôtels ou que nous allons à la campagne. Dans Status Anxiety, il s’est penché sur une anxiété presque universelle qui est rarement mentionnée directement : l’anxiété liée à ce que les autres pensent de nous, au fait que nous soyons jugés comme un succès ou un échec, un gagnant ou un perdant. Dans L’architecture du bonheur, Alain aborde les questions de la beauté et de la laideur en architecture. Une grande partie du livre a été écrite dans la maison de Botton à l’ouest de Londres, juste à côté du rond-point de Shepherd’s Bush, l’un des endroits les plus laids construits par l’homme, qui fournit néanmoins des exemples utiles pour montrer à quel point il est important d’avoir une architecture correcte.

Dans The Pleasures and Sorrows of Work, Alain a voyagé à travers le monde pendant deux ans, accompagné d’un photographe, pour observer les gens sur leur lieu de travail et réfléchir aux grands thèmes du travail : pourquoi le faisons-nous ? Comment le rendre plus supportable ? Qu’est-ce qu’une vie qui a du sens ? Le livre est à la fois lyrique et captivant, comme peut l’être un roman, mais aussi plein d’idées et d’analyses.

Au cours de l’été 2009, Alain a été nommé premier écrivain en résidence à Heathrow et a écrit un livre sur ses expériences, A Week at the Airport.

En 2011, Alain a écrit un livre sur son expérience, Une semaine à l’aéroport.

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

Source : Alain De Botton – Curriculum vitae (site web de l’auteur).


Site web de l’auteur : https://www.alaindebotton.com/philosophy/


https://www.youtube.com/watch?v=TDJHOKRXkjE


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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

Les consolations de la philosophie

Alain de Botton

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

I. Les consolation en cas d’impopularité

Parlant de Socrate, il écrit :

Mais sa caractéristique la plus curieuse était cette habitude qu’il avait d’aborder les Athéniens de tout âge et de toute condition pour leur demander sans façons, et sans se soucier de savoir s’ils le jugeraient excentrique ou exaspérant, d’expliquer précisément pourquoi ils croyaient telle ou telle chose relevant du sens commun, ou quel était selon eux le sens de la vie. Comme le racontait un général surpris :

(Chaque fois que quelqu’un) s’approche de lui pour discuter, il arrive immanquablement que, même s.il a voulu aborder un autre sujet, Socrate l’amène par ses arguments à répondre à des questions qui se rapporte autant à la façon dont il vit présentement qu’à celle dont il a vécu jusque-là. Et une fois qu’il l’a amené là, Socrate ne le laisse pas partir avant d’avoir examiné à fond toutes ces questions.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 24.

Les lecteurs de mes précédent rapport de lecture savent fort bien à quel point je critique le dialogue socratique lorsqu’il devient dogmatique dans sa pratique. Déjà, Socrate lui-même faisait l’objet de vives critiques : «Beaucoup trouvaient ses questions exaspérantes. Certains le raillaient d’autres l’auraient volontiers occis », écrit Alain De Boton. Il poursuit :

(…) Dans sa pièce Les Nuées, représentée pour la première fois dans le théâtre de Dionysos au printemps de l’an 423 avant notre ère, Aristophane offrit aux Athéniens une caricature du philosophe qui, parmi eux, refusait d’accepter le sens commun sans en examiner d’abord interminablement la logique. (…)

Aristophane exprimait là un reproche qui est souvent fait aux intellectuels, à savoir qu’avec toutes leurs questions il s’écartent davantage des opinions raisonnables que ceux qui ne se sont jamais risqués à analyser les choses de façon systématique. Ce qui séparait l’auteur comique du philosophe, c’était une divergence d’appréciation quant à la valeur des explications ordinaires. Alors que les gens sensés pouvaient, aux yeux d’Aristophane, se contenter de savoir que les puces sautent haut et loin par rapport à leur taille et que les moucherons font du bruit avec quelque choses, Socrate était accusé de suspicion maniaque envers le sens commun, et d’entretenir une passions perverse pour les solutions compliquées et ineptes.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 25-26.

À l’instar de plusieurs autres Athéniens du temps de Socrate, y compris d’Aristophane, je critique Socrate en raison de son approche des gens qu’il interpelle. Je me demande s’il était gentil avec ceux qui acceptaient de discuter avec lui. Au-delà de mes préoccupations, je reconnais toute de même que son enseignement, son message de fond, profitait à la société athénienne :

Socrate nous encourage à ne pas nous laisser troubler par l’assurance de ceux qui ne respectent pas cette complexité et formulent leurs idées sans au moins autant de rigueur qu’un potier. Ce qui est présenté comme évident et « naturel » l’est rarement. La reconnaissance de cette vérité devrait nous apprendre à penser que le monde est plus flexible qu’il n’a a l’air, car les idées établies sont souvent le résultat non d’un raisonnement sans faille, mais de siècles de confusion intellectuelle. Il y a peut-être par de bonnes raisons pour que les choses soient comme elles sont.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 33.

Voici « La méthode socratique de réflexion selon Alain De Botton :


La méthode socratique de réflexion

1. Relever une assertion présentée avec assurance comme étant « de bon sens ».

Le courage consiste à ne pas battre en retraite sur le champ de bataille.

Pour être vertueux, il faut de l’argent.

2. Imaginer un instant que, malgré l’assurance de la personne qui la propose, l’assertion est fausse. Chercher des situations ou des contextes dans lesquels elle ne serait pas vraie.

Ne peut-on pas être courageux et pourtant battre en retraite ?

Ne peut-on pas rester à son poste au combat et pourtant ne pas être courageux ?

Ne peut-on pas avoir de l’argent et ne pas être vertueux ?

Ne peut-on pas manquer d’argent et être vertueux ?

3. Si l’on trouve une exception, l’assertion est nécessairement fausse ou du moins imprécise.

Il est possible d’être courageux et de battre en retraite.

Il est possible de rester à son poste au combat et pourtant de ne pas être courageux.

Il est possible d’avoir de l’argent et d’être un escroc.

Il est possible d’être pauvre et vertueux.

4. L’assertion initiale doit être nuancée pour tenir compte de l’exception.

Le courage peut consister aussi bien à battre en retraite qu’à avancer au combat.

Les gens qui ont de l’argent ne peuvent être qualifiés de vertueux que s’ils l’ont acquis d’une façon vertueuse, et ceux qui n ‘en ont pas peuvent être vertueux, s’ils ont vécu dans des circonstances où il était impossible de gagner de l’argent en étant vertueux.

5. Si l’on trouve ensuite des exceptions aux assertions améliorées, le processus doit être répété. La vérité, dans la mesure où un être humain est capable d’atteindre une telle chose, réside dans une assertion qu’il semble impossible de réfuter. C’est en découvrant ce qu’une chose n’est pas qu’on peut le mieux comprendre ce qu’elle est.

6. Le produit de la réflexion est, quoi qu’insinuât Aristophane, supérieur au produit de l’intuition.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 35-36.


La méthode socratique de réflexion nous propose un moyen de nous forger des opinions dans lesquelles nous pourrons, même pris dans une tempête, avoir véritablement confiance.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 38.

Personnellement, j’observe notre monde et je constate que l’opinion règne en roi et maître, quelles soient de bons ou de mauvais jugements. Et c’est bien là le problème : l’opinion n’est rien d’autre qu’un jugement. Pire encore, elle sert de nos jours et avant tout à se donner raison, à avoir une confiance aveugle en ce que l’on pense PARCE QU’ON LE PENSE. Nous sommes si exercés à juger, comme des athlètes olympiques dans leurs disciplines, que nous jugeons avec une telle confiance en nous, en ce que l’on pense et dit, que le savoir et la connaissance nous échappent. Il se trouve même des gens dans notre monde qui croient que la seule chose que peut générer leur cerveau est une opinion. Tout est devenu qu’une simple opinion, qu’un simple jugement. On juge le savoir et la connaissance sans même les posséder.

Une idée défectueuse énoncée avec autorité, mais sans qu’on sache comment elle a été formée, peut, pendant un certain temps, avoir tout le poids d’une idée juste. Nous en venons à respecter à tort les autres quand nous nous concentrons uniquement sur leurs conclusions — et c’est pourquoi Socrate nous encourage à nous pencher sur la logique qu’ils ont utilisée pour y arriver. Même si nous ne pouvons échapper aux conséquences de leur opposition, au moins nous n’aurons pas le sentiment débilitant d’être dans l’erreur.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 44.

Personnellement, je n’accorde pas à mes opinions un statut d’exactitude. Je me fais une opinion mais je suis disposé à l’abonner en tout temps pour une autre qui m’apparaîtra meilleure, plus juste. Je ne fonde donc pas ma confiance en moi sur mes opinions. Et si l’une de mes opinions s’avère fausse, je n’ai aucun « sentiment débilitant ». Au contraire, j’éprouve un sentiment de fierté parce que la fausseté de l’une de mes opinions se présente comme une faille qui laisse entrer la lumière. Si je peux avancer une opinion avec une forte conviction, je laisse toujours une place à une faille. Tout comme la connaissance scientifique se bâtie sur la destruction du déjà-su, mes opinions s’érigent sur les ruines de mes opinions précédentes. Être dans l’erreur, c’est être dans la capacité d’apprendre.


II. Les consolations en cas de manque d’argent

On croit souvent que le bonheur repose sur l’accumulation de richesses matérielles et un grand train de vie font le bonheur. Alain De Botton nous parle d’Épicure et des essentiels du bonheur :

Ceux qui avaient entendu les rumeurs devraient être surpris en découvrant les goûts réels du philosophe du plaisir. Il n’avait pas de superbe demeure. Sa nourriture était simple, Épicure buvait de l’eau plutôt que du vin et se contentait pour ses repas de pain, de légumes et d’une poignée d’olives. « Envoie-moi un pot de fromage, pour que je puisse festoyer chaque fois que j’en ai envie », demanda-t-il à un ami. Tels étaient les goûts de l’homme qui affirmait que le plaisir était le souverain bien dans l’existence.

Il ne voulait tromper personne. Son amour du plaisir était bien plus grand que même ceux qui l’accusaient de débauche n’auraient pu l’imaginer. Mais après avoir examiné rationnellement la question, il était arrivé à quelques conclusions frappantes sur ce qui rendait la vie réellement agréable – et, heureusement pour eux qui ne disposait pas d’un gros revenu, il semblait bien que les ingrédient essentiels du bonheur, si difficile à appréhender qu’ils fussent, ne coûtassent pas très cher.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 75.

Alain De Botton souligne l’importance de l’amitié dans le bonheur en citant Épicure :

De toutes les choses que la sagesse vous procure pour nous aider à vivre heureux toute notre vie, la plus grande est de loin l’amitié.

ÉPICURE


Avant de manger ou de boire quoique ce soit, demande-toi avec qui tu vas manger et boire, plutôt que ce que tu vas manger et boire ; car se restaurer sans ami est le fait d’un lio ou d’un loup.

ÉPICURE

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 76.


Nos vrais amis ne nous jugent pas sur la mine, c’est ce que nous sommes réellement qui les intéresse ; comme celui de parents idéaux, leur amour pour nous n’est affecté par notre apparence ou notre rang social, et donc nous ne sommes gênés avec eux de porter de vieux vêtement ou d’avouer que nous n’avons pas gagné grand-chose cette année. Il ne faudrait peut-être pas toujours interpréter la soif de richesse comme un simple désir de confort et de luxe ; un motif plus important pourrait être le désir d’être apprécié et bien traité. Nous pouvons chercher fortune à seule fin de nous assurer le respect et l’attention de personnes que sans cela ne nous verraient même pas. Épicure, discernant notre besoin profond, conclut qu’une poignée de vrais amis peut nous apporter l’affection et le respect que même une fortune ne pourrait nous procurer.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 77.

Opposer ainsi la richesse matériel et le grand train de vie à la richesse de l’amitié, un bien plus grand, persiste jusqu’à aujourd’hui. Nous savons que l’argent ne fait pas le bonheur. Mais face à un manque d’argent pour l’essentiel, nous pouvons ajouter que si l’argent ne fait pas le bonheur, il aide. Mais sans amitié solidaire, le bonheur ne sera que complaisant avec nous-mêmes. J’ai souvent observé que les gens les plus généreux sont souvent les gens les moins fortunés car ils comprennent ce qu’un manque d’argent pour l’essentiel peut entraîner de malheur. J’ai aussi été témoin de jugements très négatifs mettant en cause la pauvreté jusqu’au dédain de la personne.

Rapport Bonheur/Argent

Si l'on exprime le rapport épicurien entre argent et bonheur sous forme graphique, on constate que la capacité de l'argent à engendrer le bonheur est déjà présente dans les petits salaires et n'augmentera pas avec de plus gros revenus. Nous ne cesserons pas d'être heureux pour autant, mais - insistait Épicure - nous ne dépasserons pas le niveau de bonheur auquel peuvent déjà prétendre ceux qui n'ont pas beaucoup d'argent.
Si l’on exprime le rapport épicurien entre argent et bonheur sous forme graphique, on constate que la capacité de l’argent à engendrer le bonheur est déjà présente dans les petits salaires et n’augmentera pas avec de plus gros revenus. Nous ne cesserons pas d’être heureux pour autant, mais – insistait Épicure – nous ne dépasserons pas le niveau de bonheur auquel peuvent déjà prétendre ceux qui n’ont pas beaucoup d’argent. BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 81.

« Rien ne satisfait celui qui ne se contente pas de peu. »

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, www.pocket.fr, p. 83.
BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 83.

III. Les consolations philosophiques en cas de frustration

Frustrés, nous nous mettons souvent en colère.


« Et pour Sénèque, la colère résulte d’idées dangereusement optimiste sur le monde et les autres. »

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 106.

La façon dont nous réagissons aux problèmes dépend essentiellement de l’idée que nous nous faisons de ce qui est normal ou non. Nous pouvons être ennuyés qu’il pleuve, mais nous en avons tellement l’habitude qu’il est peu probable que nous nous mettions en colère pour ça. Nos irritations sont tempérées parce que nous pouvons savoir attendre du monde, par notre expérience quant à ce qui est normal d’espérer. Nous ne sommes pas submergés par la colère chaque fois que nous ne pouvons obtenir ce que nous désirons, mais seulement quand nous estimons y avoir droit. Nos plus grandes fureurs sont provoquées par des événements qui bafouent ce que nous jugeons être les règles élémentaires de l’existence.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 106.

Voilà une excellente explication : « La façon dont nous réagissons aux problèmes dépend essentiellement de l’idée que nous nous faisons de ce qui est normal ou non ».

Un jour que j’étais en colère contre le responsable du service à la clientèle d’un magasin, ma sœur aînée me répondit que je ne devais pas m’attendre à ce que les autres, notamment ce responsable du service à la clientèle, soient comme moi, gentil et advenant en pareille situation. Il est vrai que je m’attendais que les autres soient comme moi. Je ne tenais pas compte de la personnalité propre, des différences de l’autre lors de certains événements que je souhaitais soumis à une règle universelle. Si la règle est universelle, son application diffère souvent d’un événement à l’autre.

De telles rages sont toujours explicables. Vedius Pollio (un ami de l’empereur Auguste) était en colère pour une raison identifiable : parce qu’il croyait en un monde où les verres ne sont pas brisés pendant les fêtes. Nous crions quand nous n’arrivons pas à trouver la télécommande parce que nous croyons implicitement en un monde où les télécommandes ne sont pas égarées. La colère est causée par la conviction, presque comique par ce qu’elle a d’optimiste (et si tragique qu’elle soit par ailleurs dans ses effets) que telle ou telle source de mécontentement n’a pas été incluse dans le contrat de vie.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 107-108.

P.S. : le lien et la première parenthèse sont de moi.

« Sénèque, ajoute Alain De Botton, a essayé de réduire nos attentes et nos espérances pour que nous ne braillions pas si fort quand elles sont frustrées ». Autrement dit, ce sont nos attentes et nos espérances frustrées qui fomentent nos colères. On m’a conseillé de vivre sans attente pour ne pas être frustré. Mais je ne crois toujours pas que nous pouvons vivre sans attente. Mais les réduire me semble plus sage, plus réalisable.

Je comprends aussi aujourd’hui, en ce moment même, que si nos attentes sont alignées sur une idéologie, nous seront insatisfaits en permanence. Le monde idéalisé n’existe que dans nos attentes. La recommandation de John Ralston Saul dans son livre La civilisation inconsciente à l’effet qu’il faut se méfier des idéologies prend maintenant un tout autre sens.

Si un jour vous et moi atteignons un équilibre stable, les membres moins heureux de ne notre entourage pourrons tirer deux conclusions. Ils diront : ou bien il est mort, ou bien il est entré dans un état d’illusion clinique. Et vivre dans l’illusion, c’est vivre dans le confort de l’idéologie

RALSTON SAUL, Saul, John, La civilisation inconsciente, Chapitre V – De l’idéologie vers l’équilibre, Payot et Rivages, Paris, 1997, p. 173.


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La civilisation inconsciente, John Ralston Saul, PAYOT ET RIVAGES, 1997. ISBN 2228891088.

LA CIVILISATION INCONSCIENTE

Publié en Italie, Allemagne, France, Australie, Canada, Espagne, Suède, Serbie, Grèce, Royaume Uni, Macédoine

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John Ralston Saul n’est pas seulement un grand voyageur mais surtout un baroudeur de l’esprit. Persuadé qu’il faut établir une relation judicieuse entre les idées et l’action, il a décidé de dresser une anatomie de la société moderne. Après Les bâtards de Voltaire (Payot, 1993), il récidive dans sa condamnation de la raison et surtout de l’esprit technocratique avec Le compagnon du doute (Payot, 1996), vade-mecum de la bêtise ordinaire. Dans La civilisation inconsciente, il affine sa thèse; le seul mode véritable de mise en cause des sociétés en crise a toujours été le langage. Il vaut revivifier les mots, mener une « guérilla linguistique » contre l’égoïsme et le conformisme. La raison n’est qu’un paravent derrière lequel les élites s’abritent pour gouverner le monde comme bon leur semble, parfois même dans la plus totale… irrationalité. Dans ce troisième volume, John Saul relie le langage à la réalité, clarifie les notions d’individualisme et de démocratie et fustige avec conviction le retour des corporatismes. John Saul est né en 1947, à Ottawa, au Canada. Après des études à Londres et à Paris, il fit carrière dans la finance et l’industrie, qu’il abandonna pour se consacrer à l’écriture. Il a écrit trois romans d’aventures, Baraka, Mort d’un général et Paradis Boues, et un recueil de nouvelles, De si bons Américains.


Nous cesserons d’être si mécontents quand nous cesserons de trop attendre des autres et du monde.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 109.

Sentiment d’être persécuté

Chez des gens d’ordinaire timides et effacés, le sentiment qu’on se paye leur tête peut provoquer soudain un accès de rage et des actes de cruauté allant jusqu’au meurtre.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 128.

IV. Les consolations philosophique en cas de déficience personnelle

Dans ce chapitre, Alain De Botton se réfère à Montaigne et la lecture de ce dernier m’a fait bien rire.

S’il avait eu le choix, Montaigne n’aurait peut-être pas, en fin de compte, opté pour une existence caprine — mais c’eût été tout juste. Cicéron avant présenté l’intellect sous un jour favorable. Seize siècles plus tard, il revint à Montaigne d’introduire l’idée contraire : D’apprendre qu’on a dit ou fait une sottise, ce n’est rien que cela. Il faut apprendre, qu’on n’est qu’un sot… — les plus grands sots de tous étant les philosophes comme Cicéron, qui n’ont jamais soupçonné qu’ils puissent l’être. Une confiance aveugle dans l’intellect est la source de l’idiotie – et, indirectement, de l’incompétence.

Sous ses travées peintes (de sa bibliothèque), Montaigne esquissa une nouvelle sorte de philosophie, qui reconnaissait que nous n’avons pas grand-chose à voir avec les créatures rationnelles et sereines que la plupart des penseurs de l’Antiquité imaginaient que nous étions. Nous sommes essentiellement des êtres grossiers et tourmentés, hystériques et insensés, à côté desquels les animaux sont à maints égards des modèles de santé et de vertu – une triste réalité que la philosophie se doit de refléter, mais reflète rarement :

Nostre vie est partie en folie, partie en prudence. Qui n’en escrit que reveremment et regulierement, il en laisse en arriere plus de la moitié

(Notre vie est partie en folie, partie en prudence. Qui n’en écrit que revéremment et régulièrement, il en laisse en arrière plus de la moitié.)

Et pourtant si nous acceptons nos faiblesses, et cessons de revendiquer une maîtrise intellectuelle et morale que nous n’avons pas, nous pouvons nous apercevoir — selon la philosophie généreuse et rédemptrice de Montaigne — que nous sommes malgré tout, en définitive, suffisamment capables à notre façon particulière, mi-sage, mi-sotte.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 152-153.

P.S.: Les parenthèses sont de moi.

Que dire de plus. Rien.


Il se peut que seul ce qui nous rend plus heureux vaille d’être compris.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 189.

De la déficience intellectuelle

Si l’on essaie de définir la philosophie de l’éducation qui caractérisait le collège de Guyenne ou, d’ailleurs, celle de la plupart des écoles et universités avant et après cette époque, on peut dire qu’elle reposait en gros sur l’idée que plus un élève apprend de choses sur le monde (histoire, science, littérature), mieux cela vaut. Mais Montaigne, après avoir consciencieusement suivi les cours du collège jusqu’à son examen, ajouta une condition importante :

“ Si l’homme estoit sage, il prendroit le vray prix de chasque chose, selon qu’elle seroit la plus utile et propre à sa vie ”

(Si l’homme était sage, il estimerait véritablement chaque chose selon qu’elle serait la plus utile et la plus approprié à sa vie. (L2, XII, p.592))

Il se peut que seul ce qui nous rend plus heureux vaille d’être compris.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 189.

P.S.: La parenthèse est de moi.

À la suite de mes études secondaire, je suis passé aux études de niveau collégial. Il m’est alors venu à l’idée que si l’on m’instruisait d’un répertoire de tous les savoirs disponibles, y compris les savoirs contradictoires ou en débat, et comment les trouver, je n’aurais pas besoin de plus en apprendre dans les détails. Je me disais qui le besoin se faisait sentir pour tel ou tel savoir au cours de ma vie, je saurais alors où et comment le trouver. Mais ce n’est jamais comme cela que ça se passe. Les professeurs choisissent les savoirs et les auteurs qu’ils vous enseignent et en laisse une pléthore de côté. Je me suis fait alors un malin plaisir de demander à mon père de me donner les moyens financiers d’acheter tous les livres de la liste de références fournie par mes professeurs. Il a dit oui. Je me suis ensuite référé au bibliothécaire du collège pour qu’il me trouve des livres contredisant ceux que je venais de me procurer. Il n’en fallait pas pour je passe finalement à l’action en classe en demandant à chaque professeur pourquoi il avait mis de côté tel et tel auteur disant le contraire de ceux qu’il avait choisi d’enseigner. Apprenti journaliste à l’hebdomadaire locaux et à un quotidien national, on m’avait appris de toujours vérifier les sources soutenant le contraire ou critiquant ma source principale. C’est donc ce que je faisais en classe au grand dam de mes professeurs.

L’affirmation de Alain De Botton à savoir qu’«Il se peut que seul ce qui nous rend plus heureux vaille d’être compris» me plaît beaucoup. Déjà lors de mes études de niveau secondaire, j’entendais parfois certains élèves dire : « Veux-tu bien dire à quoi cela va me servir dans la vie ? » en pointant du doigt tel ou tel matière au programme.

V. Les  consolations philosophiques en cas de peine de cœur

Pour les chagrins d’amour, c’est peut-être le plus indiqué de tous les philosophes :

1788 Arthur Schopenhauer — événement qu’il sera enclin à regretter plus tard : « Nous pouvons considérer notre vie comme une perturbation inutilement pénible dans le bienheureux repos du néant. » « L’existence humaine, précise-t-il, doit être une sorte d’erreur, on peut en dire :  »Elle est affreuse aujourd’hui et chaque jour elle sera pire, jusqu’au désastre final » » (…)

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 211.


1809-1811 Il (Arthur Schopenhauer) étudie à l’université de Göttingen et décide de devenir philosophe : « La vie est une triste affaire, j’ai résolu de passer la mienne à y réfléchir. »

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 214.


1888 Il (Arthur Schopenhauer) termine Le Monde comme volonté et comme représentation, qu’il sait être un chef-d’œuvre. Il explique ainsi son manque d’amis : « Une homme de génie ne peut guère être sociable, car, en vérité, quels dialogues pourraient être aussi intelligents et distrayants que ses propres monologues ? »

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp.215-216.


(…) Il prend l’habitude de dormir durant de longs moments dans la journée : « Si la vie était quelque chose d’agréable, chacun sombrerait à contrecœur dans l’inconscience du sommeil et en émergerait de nouveau avec joie. Mais c’est tout le contraire qui se produit, car chacun va volontiers se coucher, et se lève de mauvaise grâce. » Il justifie sa soif de sommeil en se comparant à deux de ses penseurs préférés : « Les êtres humains ont d’autant plus besoin de sommeil que leur cerveau est plus développé (…) et plus actif. Montaigne dit de lui-même qu’il a toujours été un gros dormeur, qu’il a passé une grande partie de sa vie à dormir et qu’à un âge avancé il dort encore de huit à neuf heures d’affilée. Descartes aussi, dit-on dormait beaucoup. »

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 221.


(…) « Est-ce qu’un grand esprit aurait jamais pu atteindre son but et créer une œuvre durable, s’il avait pris pour guide le feu follet fantasque de l’opinion publique, c’est-à-dire l’opinion des petits esprits ? » (…)

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 221.


« Je peux supporter l’idée que bientôt les vers rongeront mon corps, mais je frémis en imaginant ma philosophie rongée par des professeurs de philosophie. »

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 224.


Il ne voulait pas nous déprimer, mais plutôt nous délivrer des espoirs qui suscitent tôt ou tard de l’amertume. Il est consolant, quand l’amour nous a déçu, d’entendre dire que le bonheur n’a jamais fait partie du projet. Les penseur les plus pessimistes peuvent être, paradoxalement, les plus réconfortants :

Il n’y a qu’une erreur innée, et c’est l’idée que nous existons pour être heureux. (…) Tant que nous persistons dans cette erreur (…) le monde nous semble plein de contradiction. Car à chaque pas, dans les grandes choses comme dans les petites, nous sommes forcés de constater que le monde et la vie ne sont certainement pas propices à une existence heureuse (…) c’est pourquoi le visages de presque tous les gens âgée exprime ce qu’on appelle le désappointement.

Ils n’auraient jamais été aussi désappointés s’ils n’avaient attendu de l’amour que des choses raisonnables :

Ce qui trouble la jeunesse et la rend malheureuse (…), c’est cette recherche du bonheur fondée sur la conviction qu’il faut le trouver dans la vie. Il en résulte un espoir constamment déçu et don un profond mécontentement. Des images trompeuses de vague bonheur issues de nos rêves flottent dans notre esprit en des formes capricieuses, et nous cherchons en vain l’originale (…) Il y aurait beaucoup à gagner si l’on pouvait, grâce à un enseignement et des conseils opportuns, extirper de l’esprit des jeunes gens l’idée erronée que le monde a beaucoup à offrir.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 242-243.


Bon, c’est assez. Arthur Schopenhauer est un philosophe pessimiste, nous le constatons : Notre existence est une erreur. La vie est une triste affaire. Notre souffrance est normale en cas de rejet (amoureux). Le bonheur n’a jamais fait partie du projet. Il faut extirper de l’esprit des jeunes gens l’idée erronées que le monde a beaucoup à offrir… Wow ! C’est exaspérants mais vrai plus souvent qu’autrement.

La philosophe Laurence Devillars dans son livre Guérir la vie par la philosophie écrit : « Comme si la vie était un cadeau » :

Vivre, se sentir vivant, exister ici et maintenant, tel serait, à en croire certains, le secret du bonheur. Comme si la vie était un cadeau ; comme si le moment présent n’était que magie et poésie. Pour tous ceux qui vivent d’amour et d’eau fraîche, de vacances et de loisirs, dans le luxe, le calme et la volupté, il en va sans doute ainsi. Cependant, pour la majorité d’entre nous, vivre n’est pas un cadeau, mais une série de contraintes, de figures et d’horaires imposés.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, p. 17.

Lire mon rapport de lecture de ce livre

Je crois effectivement que la vie n’est pas un cadeau mais on nous dit le contraire très jeune. Puis nous passons d’un âge à un autre en espérant tout de ce cadeau pour finalement nous rendre à l’évidence que la vie suit son cours sans nous demander notre avis. Il ne s’agit pas pour autant de vivre la tête entre les deux jambes, pas plus que de vivre le nez en l’air, mais de vivre, vivre raisonnablement sans s’enchaîner à des attentes. Vivre, simplement vivre, est un objectif des plus nobles, dans la vallée tout comme au sommet de la montagne. C’est la vie elle-même, libérée de nos projections, qui a de valeur, qui est la valeur ultime et intrinsèque de l’existence humaine. Le bonheur de vivre, d’être en vie, d’avoir la vie, suffit.

VI. Les consolations philosophiques en cas  de difficultés

Peu de philosophes ont estimé que cela pouvait être une bonne chose de se sentir malheureux. On a traditionnellement associé la sagesse à une tentative pour réduire la souffrance : anxiété, désespoir, colère, mépris de soi, peines de cœur.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 251.


Le maître (Arthur Schopenhauer) changea la vie du jeune homme (Friedrich Nietzsche). L’essence de la sagesse philosophique, expliquait Schopenhauer, était exprimé par cette réflexion d’Aristote dans l’Éthique à Nicomaque :

L’homme prudent recherche l’absence de douleur, et non le plaisir. (Aristote)

La priorité, pour tous ceux qui cherchent le contentement, est de reconnaître l’impossibilité du bonheur et d’éviter ainsi les tourments et l’anxiété que nous rencontrons nécessairement en courant après :

(Nous devons) nous efforcer non de jouir de ce qui est plaisant et agréable dans la vie, mais d’éviter autant que faire se peut, ses innombrables maux. (…) Le sort le plus heureux est celui de l’homme qui a vécu sans aucune grande douleur, physique ou morale. (Friedrich Nietzsche)

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 253.

C’est simple : évitons d’être malheureux sans croire que cela nous rendra heureux ? Non, cette affirmation ne fait pas de bon sens. Disons plutôt : le bonheur est une illusion mais le malheur est bien réel et indispensable ? Cela n’a pas plus de sens. Écoutons Friedrich Nietzsche :

Et si le plaisir et le déplaisir étaient étroitement liés que quiconque veut avoir autant que possible de l’un doit aussi avoir autant que possible de l’autre ? (…) Tu as le choix : ou bien aussi peu de déplaisir possible, bref une absence de souffrance (…) ou bien autant de déplaisir que possible, pour le  prix d’une abondance de plaisirs subtils et de joies encore rarement éprouvées. Si tu optes pour la première solution et désires réduire la souffrance des hommes, tu dois aussi réduire leurs aptitude à la joie. (Friedrich Nietzsche)

Les projets humains les plus gratifiants semblent inséparables d’un certain degré de tourment, les sources de nos plus grandes joies étant fâcheusement proches de celle de nos plus grandes peines :

Examinez la vie des individus et des peuples les plus brillants et féconds et demandez-vous si un arbre qui est censé atteindre une noble hauteur peut se dispenser de mauvais et de tempêtes; si l’infortune et les obstacles extérieurs tel que la haire, la jalousie, l’obstination, la méfiance, la dureté, l’avarice ou la violence, ne font pas partie des conditions favorables sans lesquelles aucun grand épanouissement, y compris même de la vertu, n’est vraiment possible. (Friedrich Nietzsche)

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 262.

Ok, je dois l’avouer : c’est dans mes plus grands revers engendrant mes plus grands malheurs débouchant sur de profondes dépressions, que ma créativité fut la plus féconde et que je me suis épanoui à nouveau. Je ne cours pas pour autant après les grands malheurs pour stimuler ma créativité mais je les sais inévitable; un jour ou l’autre un grand malheur reviendra me visiter. Le fait n’alimente pas en moi de l’anxiété et encore moins de l’appréhension maladive. Je ne vis pas une corde raide. C’est par trop de confiance en notre monde que mes grands malheurs se développent et viennent me dire que mes attentes étaient illusoires.


Le dialogue platonicien cette sorte de dialectique affreusement autosatisfaite et puérile, ne peut avoir un effet stimulant que si l’on n’a jamais lu aucun bon auteur français (…) Platon est assommant.

Friedrich Nietzsche

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 255.


5-etoiles

J’accorde 5 étoiles sur cinq au livre Les consolations de la philosophie de Alain De Botton et paru dans traduction française en 2021 chez Mercure de France. Il en mériterait même une sixième.

J’en recommande la lecture.


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

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Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

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Article # 85

J’AI LU POUR VOUS

La philosophie comme mode de vie

Deuxième édition revue et corrigée

Daniel Desroches

Les Presses de l’Université Laval

ISBN : 978-2-7637-4119-2

Date de parution : 29 mars 2019

Collection : À propos

Nombre de pages : 484

Faire vivre la philosophie ! Rappeler que celle-ci était d’abord un exercice, une pratique de transformation de soi, c’est-à-dire un art de vivre. Dans cette synthèse unique, l’auteur retrouve les grandes écoles antiques et enrichit son analyse de plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de travaux érudits par Pierre Hadot et Michel Foucault. Sans équivalent dans la bibliothèque québécoise, ce livre sert désormais de référence sur le sujet. « La philosophie comme mode de vie est un ouvrage atypique qui se situe à mi-chemin entre un ouvrage grand public et un texte spécialisé. L’auteur s’y est donné l’ambitieux défi de produire un texte qui pourrait conduire le lecteur à un effort de transformation de soi. » Benoît D’Amours, Laval théologique et philosophique, 70-2, 2014.


5-etoiles

J’accorde au livre La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée) de Daniel Desroches et paru en 2019 chez Les Presses de l’Université Laval 5 étoiles sur cinq.

J’en recommande la lecture.

Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et son auteur


Texte en quatrième de couverture

Faire vivre la philosophie ! Rappeler que celle-ci était d’abord un exercice, une pratique de transformation de soi, c’est-à-dire un art de vivre. Dans cette synthèse unique, l’auteur retrouve les grandes écoles antiques et enrichit son analyse de plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de travaux érudits par Pierre Hadot et Michel Foucault. Sans équivalent dans la bibliothèque québécoise, ce livre sert désormais de référence sur le sujet.

« La philosophie comme mode de vie est un ouvrage atypique qui se situe à mi-chemin entre un ouvrage grand public et un texte spécialisé. L’auteur s’y est donné l’ambitieux défi de produire un texte qui pourrait conduire le lecteur à un effort de transformation de soi. »

Benoît D’Amours, Laval théologique et philosophique, 70-2, 2014.

Daniel Desroches est professeur de philosophie et conférencier invité aux Belles soirées de l’Université de Montréal. Dans le cadre d’une étude sur l’Anthropocène, il s’intéresse aux pratiques qui s’inscrivent dans une éthique de cohabitation. Également chercheur en éthique de l’environnement, l’auteur est spécialiste de l’écologie profonde.
 

TABLE DES MATIÈRES

Table des sigles

Présentation des notes

Avant-propos

Prendre la philosophie au sérieux

Première partie

VERS LA PHILOSOPHIE

Chapitre I – À la croisée des chemins

En guise d’exhortation

Premières questions

Une évidence paradoxale

La redécouverte de la philosophie comme manière de vivre

Un premier aperçu de la vie philosophique

Les trois dimensions de la vie philosophique

Qu’est-ce que la philosophie comme mode de vie ?

Pourquoi procéder à une telle étude aujourd’hui ?

Comment faire l’étude de la vie philosophique ?

Notes

Notice – Pierre Hadot

Chapitre II – Aux origines de la philosophie

De la question de la vérité à l’emploi du mot philosophe

Mise en contexte de la philosophie antique

Les points de repère historiques et géographiques

Les sphères de l’existence antique

Pratiques de transformation de soi chez les présocratiques

Philosophie et spiritualité : la question de l’accès à la vérité

Le mystérieux voyage de Parménide

Les pouvoirs prodigieux d’Empédocle

Le modèle de l’homme divin et la purification de l’âme

La naissance de la philosophie chez Pythagore et Platon

La philosophie est un genre de vie

Premiers emplois des mots « philosophe » et « philosophie »

La fonction du philosophe et la contemplation chez Pythagore

La philosophie comme amour de la sagesse chez Platon

Notes

Notice

Exercices spirituels

Deuxième partie

LES MODES DE VIES PHILOSOPHIQUE

Chapitre III – La figure remarquable de Socrate

La justification de la vie philosophique

Les différents discours sur Socrate

Qui était Socrate ?

Socrate, un être inclassable

Socrate et l’oracle de Delphes : la mission philosophique

La défense de Socrate lors de son procès

Une conduite qui expose Socrate à la mort

La justification de la vie philosophique

Le choix de vie socratique

Les maximes socratiques

« Il vaut mieux subir l’injustice que la commettre »

« Nul ne fait le mal par choix conscient »

La maxime delphique « Connais-toi toi-même »

La justification de l’éthique par des énoncés éthopoétiques

Le dialogue socratique comme exercice spirituel

L’exhortation : de l’insouciance à la reconnaissance de l’ignorance

La dialectique : de la probatoire à la maïeutique

La postérité étonnante de Socrate

Notes

Notice

Vie philosophique

Chapitre IV – Exploits à Cynosargès : Diogène et les cyniques

La vraie vie selon les cyniques

Mise en contexte de l’école cynique

Vie et doxographie de Diogène de Sinope

Le rattachement de Diogène au mouvement socratique

Le choix de vie cynique comme quête de liberté

La panoplie du cynique

La suffisance à soi : l’autarcie conduit à l’apathie

Les principales pratiques cyniques

La réduction du discours au minimum

Vivre en accord avec la nature

La parrèsia et la résistance politique : Alexandre et Diogène

Dénoncer les vices par l’observation des citoyens

La vie cynique comme entraînement et épreuve de vérité

Le courage de la vérité et la vraie vie

Notes

Notice

Michel Foucault

Chapitre V – La médecine de Pyrrhon et des sceptiques

De la question de la vérité à celle de la santé de l’âme

Mise en contexte de l’école sceptique

Retour sur la période hellénistique

L’école sceptique : précurseurs, fondateurs et héritiers

Pyrrhon d’Élis parmi ses contemporains

Convergences et divergences par rapport à Socrate

Le pyrrhonisme d’après Timon

Ce que sont les choses

De la disposition à adopter à l’égard des choses

Les conséquences attendues de cette disposition

De la question de la vérité à celle de la santé de l’âme

Le scepticisme selon Sextus Empiricus

L’école, la désignation et la définition du scepticisme

Le choix de vie : la visée de l’ataraxie

Les formes de la réfutation du dogmatisme

La thérapeutique sceptique

De l’indifférence au silence : les exercices du sceptique

La supériorité de la vie suspensive

Notes

Chapitre VI – La recherche du plaisir au Jardin d’Épicure

L’art de vivre épicurien et le discours thérapeutique

Considérations introductives

Mise en contexte de l’école épicurienne

Épicure, un héritier des petits socratiques

Les influences doctrinales et l’autodidaxie

Œuvre d’Épicure et parties de la philosophie

Le choix de vie au Jardin d’Épicure

Les sources du malheur : souffrance et craintes injustifiées

La solution épicurienne : la réjouissance au présent

L’étude épicurienne des désirs et des plaisirs

La tripartition des désirs

Les deux grandes formes du plaisir

Du plaisir de vivre au bien vivre : l’éthique est une thérapeutique

La fonction thérapeutique du discours vrai

Le discours vide et les troubles de l’âme

Le traitement selon la médecine épicurienne

Les exercices de l’art de vivre épicurien

La méditation et l’appropriation des vérités épicuriennes

Les pratiques de la direction spirituelle

L’ascèse des désirs et le dosage des plaisirs

Notes

Notice

André-Jean Voelke

Chapitre VII – Affronter les événements à l’école du Portique

Des stoïciens grecs à ceux de la période impériale

La plus haute forme de réconciliation

Mise en contexte de l’école du Portique

Deux illustres précurseurs : Héraclès et Héraclite

L’école stoïcienne : découpage historique et grandes figures

Les trois parties du discours philosophique

Le choix de vie des stoïques

La source des malheurs humains : l’inaccessible et l’inévitable

Un fondement proprement socratique

Vers la citadelle intérieure : apathie et accord avec soi

Étude sommaire des exercices spirituels

Les écrits pour soi-même et leur fonction pragmatique

Les trois disciplines d’Épictète dans les Pensées de Marc Aurèle

Le véritable progrès philosophique

La conception cosmique de Marc Aurèle

L’exercice de la mort quotidienne

Notes

Notice

L’appropriation des exercices par le christianisme

Chapitre VIII – La vie contemplative : Platon et Aristote

De la conversion de l’âme à la vie de l’esprit

Introduction à la vie philosophique à l’Académie

La philosophie comme activité de l’âme

La conversion à la vie contemplative

Vers la contemplation : la nécessité des formes intelligibles

L’allégorie de la caverne comme illustration

Les exercices spirituels à l’école de Platon

Vertu éthique et vie contemplative au Lycée d’Aristote

Le bonheur : une activité de l’âme conforme à la vertu

Le mode de vie théorétique : la vie selon l’esprit

Notes

Notice

La tâche politique et le réel de la philosophie

Notice

L’exercice de reprise

Troisième partie

LA VIE PHILOSOPHIQUE AUJOURD’HUI

Chapitre IX – La vie examinée

Sur le mode de l’entretien

Notes

Notice

Actualiser la philosophie comme mode de vie

Notice

L’éthique aujourd’hui

Annexes

Bibliographie sélective


EXTRAIT

Avant-propos

« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux », écrivait Albert Camus dans le Mythe de Sisyphe, c’est celui qui traite du sens de sa propre vie. « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, ajoutait-il, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. » Si Camus a raison, montrer qu’une vie examinée vaut la peine d’être vécue répondrait, par le fait même, à toute question d’ordre philosophique. Qu’est-ce qu’une vie examinée ? Voilà en une seule phrase le problème que cet ouvrage, consacré en majeure partie à la philosophie gréco-romaine, pose au lecteur contemporain.

Ce livre débute par une évidence devenue paradoxale. Si nous choisissons presque tous les objets qui nous entourent, si la plupart des gens choisissent leurs amis et leur conjoint, leur domaine d’étude et leur emploi, il n’est pas évident pour autant que nous choisissions notre vie, je veux dire notre mode de vie. Sommes-nous conscients de l’importance que revêt le choix d’une existence propre ? en quoi différons-nous d’Euthydème, incapable de répondre aux questions que lui posait Socrate ? Comme chez les Grecs, ce qu’il importe le plus de savoir, ce qu’il faut chercher avant toutes choses, passe toujours inaperçu. Mais quelle voie emprunter pour examiner sa vie ? Dans quelle direction nous tourner pour oser cette navigation ? Quels écueils faut-il éviter pour ne pas nous égarer en cours de route ?

Choisir sa vie, sa manière de vivre, cela peut-il être l’objet d’une décision philosophique, d’une décision éclairée et conséquente, d’un acte posé en toute connaissance de cause ? Après Socrate, Épicure et Marc Aurèle, nous ferons le pari que oui, à la seule condition que la philosophie puisse à nouveau se présenter sous son meilleur jour, retrouver son sens premier et redevenir un choix de vie. C ’est à cette fin que ce livre propose une étude des six principales « écoles » antiques, autant de manières d’aborder la vie philosophique que d’examiner sa propre existence. et pour nous servir d’image, nous verrons au tout premier chapitre dans quel sens l’allégorie du choix d’Héraklès illustre à la fois la gravité de la décision qui nous occupe et ce que signifie ici prendre la philosophie au sérieux.

Le lieu de la philosophie

Contrairement à l’impression qu’elle nous laisse parfois, la philosophie ne se trouve pas dans les livres ! Pour comprendre cela, il faut prendre congé des conventions habituelles. en effet, la philosophie change quelque chose : elle peut nous aider à transformer notre vie. Depuis une dizaine d’années, justement, je m’intéresse à ce qui, en philosophie, change la personne, la transforme, l’incite à rendre compte de sa propre existence. Je m’intéresse, autrement dit, à la possibilité pour la philosophie d’agir sur nous, de produire un effet. Le lecteur me répondra peut-être : mais vous avez trouvé cela dans les livres, pourquoi faire comme s’il fallait les jeter aux orties ? Certes je suis un lecteur, je conçois la lecture comme un exercice spirituel, mais je ne crois pas que le livre soit le lieu propre de la philosophie. À ce propos, j’aimerais citer un passage de la vingtième des Lettres à Lucilius de Sénèque qui nous ramène à l’essentiel au moment d’aborder l’expérience philosophique :

Or il est une chose, cher Lucilius, dont je te prie, à quoi je t’exhorte : fais descendre au fond de ton cœur la philosophie ; fonde l’expérience de ton progrès non sur la chose dite ou écrite, mais sur la fermeté de l’âme et la réduction des désirs. Vérifie les paroles par les actes […] La philosophie enseigne à agir, non à parler.

Je crois pouvoir affirmer que je comprends pourquoi la philosophie académique se réduit parfois à une histoire de systèmes, de doctrines et de problèmes, bref à un travail de haute voltige sur des concepts abstraits. Je crois savoir aussi qu’il existe, presque à l’opposé, une philosophie qui se présente plutôt comme une littérature en multipliant les essais à l’infini. À distance de Charybde et de Scylla, j’aimerais montrer dans ce livre que la philosophie peut être une expérience englobante, non seulement un choix d’existence singulier, mais surtout une manière de retrouver une cohérence perdue : cohérence entre soi et soi-même, accord entre soi et les autres et, enfin, cohérence entre soi-même et la nature à laquelle nous appartenons. Pour cela, il nous faudra naviguer jusqu’à Delphes, car cette décision ne doit pas demeurer lettre morte… C’est une exigence de cohérence qui se tient derrière l’énoncé selon lequel il nous faut prendre la philosophie au sérieux. C’est cette exigence, en somme, qui justifie l’odyssée philosophique que je proposerai dans ces pages.

À propos de la navigation

Ce voyage comportera trois étapes. Pour prendre la direction de la philosophie et entamer une première navigation, comme dirait Platon, la section introductive sera constituée d’une exhortation à la vie examinée et d’une étude des origines lointaines de la philosophie. En guise d’invitation, je rappellerai l’importance que revêt la décision initiale. C’est dans cette partie que nous trouverons une introduction à la philosophie antique par une étude du « philosophe archaïque ». La deuxième étape, celle qui forme le cœur de ce livre, présentera six grandes écoles ou approches philosophiques de l’Antiquité : le socratisme, le cynisme, le scepticisme, l’épicurisme, le stoïcisme et la vie contemplative. Formée de six chapitres, cette seconde navigation sera la plus longue, car elle exige une mise en contexte de chacune des écoles, une clarification du mode de vie choisi, un survol des exercices spirituels ainsi qu’une illustration du discours philosophique. Enfin, pour retrouver notre époque, je propose dans une troisième partie une réflexion brève sur la vie examinée et l’éthique aujourd’hui. Formé d’un seul chapitre et de deux notices, cette dernière partie prendra la forme d’un entretien avec l’auteur qui permettra de répondre à quelques questions laissées en suspens au cours de la recherche. La plus importante de ces questions est de savoir en quel sens la philosophie comme mode de vie peut être actualisée aujourd’hui

Le lecteur remarquera que des notices ont été insérées entre les chapitres qui ponctuent ce parcours. On trouvera des notices d’auteurs et des notices thématiques. De quoi s’agit-il au juste ? Si les chapitres sont des textes longs, les notices sont des textes brefs et spécialisés qui permettent soit de compléter soit de faire un retour sur ce qui a été présenté. On trouvera, par exemple, une notice portant sur la contribution de l’helléniste Pierre Hadot et une autre sur la tâche politique du philosophe : ces notices complètent les chapitres qui les précèdent et proposent des approfondissements sur des questions particulières. On trouvera également une notice thématique sur la vie philosophique et une autre intitulée l’exercice de reprise : ces notices ont plutôt comme objectif de permettre au lecteur de s’approprier des éléments déjà abordés. Enfin, les notices les plus exigeantes, comme celle qui est consacrée à Foucault, celle qui aborde l’actualisation de la philosophie comme mode de vie ou celle qui s’intitule l’éthique aujourd’hui, se liront davantage comme des contributions à la discussion actuelle.

À distance de Charybde et Scylla

Cet ouvrage aborde les écoles à la manière d’attitudes possibles, c’est-à-dire comme des choix de vie autonomes et distincts. Étant donné le primat toujours consenti à la diversité et à la nécessité de laisser le lecteur philosopher par lui-même et s’approprier à sa guise les pratiques, il y a deux choses que l’on ne trouvera pas dans ce livre. On ne trouvera pas une critique des autres approches antique. Cela mérite une explication. D’abord, bien que la matière abordée puisse s’y prêter parfois, on ne trouvera pas une critique de la philosophie telle qu’elle est enseignée dans nos institutions. En effet, dans l’enseignement, nous n’insistons pas sur la manière de vivre mais sur ce qui est transférable, à savoir la connaissance philosophique. En revanche, on ne trouvera pas non plus une justification de la philosophie académique. Si nous évitons la discussion technique et érudite des doctrines et des concepts, c’est pour faire prévaloir la vie philosophique et les pratiques que l’on peut soi-même actualiser.

Ensuite, bien qu’une école philosophique pose toujours une question qui s’inscrit dans un contexte particulier et y réponde par une conception qui se voudrait une solution globale, nous ne trouverons pas dans les pages qu’on va lire une solution unique aux problèmes humains. J’ignore si une telle panacée existe et, si elle le pouvait, je doute qu’elle puisse guérir qui que ce soit. C’est pourquoi je ne disqualifierai aucune approche qui nous conviendrait moins, considérant, par exemple, que le spiritualisme est dépassé ou que le matérialisme répond mieux à notre époque. Dans ce livre, on ne choisit pas à la place de notre lecteur ; on se propose plutôt de présenter les écoles antiques sous leur meilleur jour afin de susciter une libre discussion sur leur pertinence et leur actualité. Cela dit, nous ne trouverons pas davantage le préjugé contraire selon lequel toutes les manières de vivre sont équivalentes et que tous les êtres humains sont, d’une manière ou d’une autre, un peu « philosophes ». Non, car l’élaboration d’une vie philosophique est une option exigeante qui, si elle ne peut convenir à tous, a pourtant le mérite d’être, par sa portée existentielle, matière à discussion par tous. Afin d’encourager le lecteur à élaborer son propre mode de vie, selon le bien qui lui semblera le plus digne d’être recherché, je l’inviterai surtout à se soucier de lui-même plutôt que de souscrire aux pistes d’actualisation proposées ici

La destination et le destinataire

Qu’est-ce qu’une vie examinée ? Peut-on en donner ici une première idée ? À côté de la vie ordinaire, de la routine quotidienne et des multiples contradictions de l’existence, il y aurait place pour un savoir-vivre fondamental, pour un souci de soi qui conduit à la prise de conscience de ce qui forme l’essentiel des préoccupations humaines. La vie examinée annonce une réconciliation avec soi- même, la possibilité de se pacifier afin de cohabiter avec les autres ainsi qu’avec la nature. C’est peut-être la raison profonde pour laquelle les philosophes grecs accordaient plus de valeur à la vie de l’âme qu’à la vie du corps, plus de soin à la vertu morale qu’à la réussite matérielle, bref plus d’intérêt à devenir eux-mêmes meilleurs qu’à chercher les avantages éphémères que procure la réussite sociale.

À qui s’adresse cet ouvrage ? Il s’agirait d’offrir à toute personne curieuse et intéressée par la philosophie des pistes de réflexion pour examiner sa vie. Il s’agirait de présenter, à qui veut vivre autrement, une introduction à la vie philosophique. enfin, la personne formée à la philosophie trouvera ici l’occasion d’approfondir plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de recherches érudites par Hadot, Foucault et Voelke. « Si la fortune lui est favorable », ce livre tombera entre les mains de personnes qui y trouveront un profit durable.

Encore un mot

Les réflexions que je présente au lecteur sont le fruit de différents cycles d’enseignement et de conférences publiques qui s’échelonnent sur une dizaine d’années. Je me propose de retracer brièvement ces étapes pour éclairer la démarche qui a été la mienne. Le matériau initial à la source de l’ouvrage, soit l’étude des écoles philosophiques, a été présenté pour une première fois lors de plusieurs cours offerts à la formation continue de l’Université Laval de l’automne 2002 à l’hiver 2006. Il a été approfondi et révisé à l’occasion de deux cours donnés aux étudiants de premier cycle à la Faculté de philosophie de l’Université Laval en 2006 et en 2007. Enfin, la troisième version de ce matériau fut l’objet de huit conférences publiques présentées aux Belles Soirées de l’Université de Montréal en 2013. Quant à mon travail sur Foucault, il a fait l’objet de conférences et de publications distinctes.

En terminant, j’aimerais exprimer ma profonde gratitude aux quelques personnes qui ont rendu ce livre possible ou qui en ont fait la première lecture. D’emblée, je suis redevable à Denise Leahy, ma conjointe, d’avoir suggéré qu’un premier texte soit établi à partir de conférences prononcées à Québec à l’automne 2011. Sans ses suggestions précieuses et son soutien indéfectible, cet ouvrage n’aurait probablement jamais vu le jour. Dans la même veine, j’aimerais remercier également Pierre-Alexandre Morneau-Caron qui a préparé, à partir d’enregistrements et de notes, la première version du texte qu’on va lire. Formé à la philosophie antique et ayant lui-même approfondi le rôle de l’exhortation dans le discours philosophique, je lui dois sans conteste l’intuition à la source du premier chapitre.

Si le milieu de l’enseignement favorise les rencontres, le destin de certaines d’entre elles se montre parfois favorable. C’est pourquoi il me faut remercier deux collègues qui ont bien voulu lire mon manuscrit afin de me faire parvenir des suggestions et des questions. En premier lieu, je dois au professeur de physique robert Bernier une lecture intégrale. Autodidacte et pragmatique, surtout soucieux de ne jamais laisser le discours se nourrir de croyances et d’illusions, bref mieux à même de comprendre mon projet que je l’aurais imaginé, robert Bernier m’a grandement aidé à améliorer la lisibilité de mon texte. Mais comme les ressources qui permettaient de confirmer mes hypothèses se trouvaient parfois à la porte voisine plutôt qu’à la bibliothèque, je tiens à remercier Alexandre Simard pour les échanges enrichissants que nous avons eus au cours de la dernière année. Professeur de philosophie, féru de culture antique, je lui dois de nombreuses références ainsi que d’innombrables hésitations. Quant à l’expression liminaire de l’éthique de la cohabitation que je propose ici, je la dois en partie aux discussions stimulantes que j’ai eues aux cours des dernières années avec le professeur Antoine Corriveau-Dussault.

Enfin, l’éditeur des Presses de l’Université Laval, André Baril, trouvera ici l’expression de ma reconnaissance pour son intérêt et sa collaboration. Partenaire enjoué de ce projet, premier lecteur du manuscrit et ami de la sagesse, je remercie André Baril d’avoir rendu ce livre possible, et ce même si la philosophie ne se trouve pas dans les livres !

© Les Presses de l’Université Laval 2019

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Avant-propos, Les Presses de l’Université Laval, 2019, pp. XI-XVIII. Cet extrait est disponible sur le site web Presses de l’Université Laval.


REVUE DE PRESSE

Daniel Desroches, La philosophie comme mode de vie. Québec, Presses de l’Université Laval, 2014, 405 p.

La philosophie comme mode de vie : Une approche qui replace les philosophes au cœur de la cité

Philosophie comme mode de vie – L’Agora une agora, une encyclopédie, 13 septembre 2020

La philosophie comme manière de vivre – Olivier Michaud, Professeur en fondements de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), Le Devoir, 9 janvier 2021

Quand Socrate et Voltaire se ramènent, Louis Cornellier, Le Devoir, 21 juin 2014

La vie en pandémie, un défi pour l’éthique personnelle, Radio Canada, 5 février 2021

La philosophie vivante, Ferland, Guy, Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC)

Questions de sens aujourd’hui par Daniel Desroches – Spiritualitésanté – Hôpital du Saint-Sacrement1er décembre 2016


AU SUJET DE L’AUTEUR

DANIEL DESROCHES

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Source : Daniel Desroches sur le site web du CÉGEP de Lévis.

Environnementaliste, conférencier et auteur, Daniel Desroches est titulaire d’un doctorat en philosophie. Comme conférencier, il a fait connaître la philosophie comme mode de vie avec un essai paru aux Presses de l’Université Laval. Comme environnementaliste de terrain, il a obtenu la conservation de deux boisés à Laval. Avec les Amis du Boisé Neilson, à Québec, la victoire citoyenne s’est traduite par l’intention de la Ville de faire du boisé un «parc nature». Source : Cégep de Lévis.


Recherche

Ma recherche prolonge des études en philosophie française contemporaine. En conclusion d’une thèse sur les limites du concept moderne de sujet, je retiens que la subjectivation chez Foucault prenait appui sur la description des pratiques philosophiques décrites par Hadot. Si l’analyse des pratiques conduit bien à une philosophie comme mode de vie, celle-ci doit, à l’heure de l’Anthropocène, répondre aux enjeux que pose la crise environnementale. Inspiré par Rachel Carson et l’écologie profonde de Naess, j’élabore une éthique de la cohabitation. Source : Cégep de Lévis.


Site web personnel de Daniel Desroches

Site web d’entreprise de Daniel Desroches (Les amis du boisé Neilson)

Page de Daniel Desroches sur LinkedIn


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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

La philosophie comme mode de vie

Deuxième édition revue et corrigée

Daniel Desroches

Les Presses de l’Université Laval

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

(…) Loin de moi l’idée que les Grecs valaient mieux que nous ou que les progrès accomplis au cours de la modernité n’ont rien de positif, mais il me semble qu’une question essentielle ait peu à peu disparu de notre champ d’interrogation. Cette question est celle de l’art de vivre, celle de la juste manière de vivre, celle d’un mode d’être qui réaliserait un accord entre ce qui est et ce que nous sommes. Ce que les premiers philosophes illustraient par leur vie, c’est que l’élaboration d’un art de vivre est possible, et qu’un choix cohérent d’existence, loin d’être une option éthique parmi d’autres, demeure ce qui est le plus nécessaire au point de vue moral.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 1 – À la croisée des chemins, Les Presses de l’Université Laval, 2019, p. 4.

La modernité a écarté la question de l’art de vivre ou, plutôt, elle l’a détournée au profit du progrès et de la croissance matérialismes. Aujourd’hui, on vit comme on vit, sans plus de questionnement. On juge toute prise de conscience comme source potentiel de déstabilisation. Seule compte la confiance en soi et peu importe les justifications invoquées. Aujourd’hui le mode de vie se soumet au règne de l’opinion ou du jugement. Il suffit de se donner raison ou de croire en nos opinions pour stabiliser la confiance en soi. Mais, depuis, peu on parle à tort et à travers de l’authenticité en témoignage d’un certain art de vivre.

L’idéal d’authenticité personnelle, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, est devenu l’un des piliers de nos sociétés libérales et démocratiques contemporaines, occidentales et non occidentales, comme en témoignent de nombreux phénomènes : le développement des « identités numériques » (Facebook, Twitter), le succès du « développement personnel » et du coaching sous toutes ses formes, l’importation en Occident de spiritualités orientales souvent mal comprises, car subordonnées à l’épanouissement individuel et au culte de la performance[1], la libération sexuelle, l’affirmation du droit à la différence, l’éclatement des structures traditionnelles du couple et de la famille, et peut-être même, plus près de nous, l’étiolement des structures politiques de l’État-nation — phénomènes très divers, assurément, mais qui ont en commun de placer au centre l’épanouissement de l’individu et la « réalisation de soi ». J’ai essayé de montrer dans Être soi-même[2] que ce qu’on peut appeler « les pensées de l’authenticité » (de Rousseau à Larmore en passant par Kierkegaard, Heidegger, Sartre, Taylor) ne représentent, sur le plan historique, que la partie émergée de l’iceberg des pensées de la vérité envers soi-même et d’une vérité qu’il s’agit de faire non en paroles mais « dans sa vie elle-même », comme l’écrit Aristote dans l’Éthique à Nicomaque[3]. Cette dernière question remonte en fait aux origines de la philosophie. C’est donc dans la longue durée que je me suis efforcé de réinscrire ces questions en retraçant les prémices de cet idéal typiquement moderne et les différentes formes qu’il a pu prendre, depuis la magnanimité antique, les théories rhétoriques et stylistiques du naturel, jusqu’à l’époque de l’authenticité qui s’ouvre avec Rousseau et le romantisme, et à laquelle nous appartenons encore.

NOTES

[1] Sur les usages occidentaux du bouddhisme, voir Marion Dapsance, Qu’ont-ils fait du bouddhisme ? Une analyse sans concessions du bouddhisme à l’occidentale, Paris, Gallimard, « Folio essais », 2019.

[2] Cl. Romano, Être soi-même. Une autre histoire de la philosophie, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 2018.

[3] Aristote, Éthique à Nicomaque, IV, 13, 1127 a 23-26.

Romano, Claude. « L’authenticité : une esquisse de définition. » Philosophiques, volume 47, numéro 1, printemps 2020, p. 35–55. https://doi.org/10.7202/1070249ar

C’est l’art de vivre en personne dite authentique, non pas l’art de vivre authentique. « Elle est authentique, elle dit vrai » mentionnait un philosophe praticien à l’une des participantes à son atelier en ligne. Est-ce qu’être authentique (ou croire l’être) et dire vrai constitue un mode de vie philosophique ? Je ne crois pas. IL nous faut revenir à l’idée antique de la philosophie. Daniel Desroches écrit :

Pourquoi cette exhortation à la vie philosophique ? Peut-être parce que l’idéal antique a presque disparu de la signification du mot philosophie que nous employons aujourd’hui. en effet, la philosophie s’enseigne et s’apprend presque exclusivement dans les collèges et les universités, des institutions qui ont transformé la signification de la philosophie en mettant surtout l’accent sur sa dimension intellectuelle. Quoi qu’il en soit, la philosophie qui m’occupe depuis plusieurs années ne trouve pas sa source dans un discours savant, érudit ou spécialisé, mais plutôt dans des attitudes existentielles, des pratiques de vie et des genres d’existence. C’est ainsi que sous l’appellation de « philosophie comme mode de vie », que j’emprunterai d’abord au professeur Pierre Hadot, je proposerai d’approfondir les attitudes fondamentales expérimentées par les premiers philosophes face à l’existence. J’examinerai les options existentielles qui ont donné lieu aux six « écoles » suivantes : le socratisme, le cynisme, le scepticisme, l’épicurisme, le stoïcisme et la vie contemplative[7] . Conscient de la différence qui sépare notre programme des exigences propres au genre théorique, nous partirons de l’expérience elle-même pour étudier la philosophie, car, s’il faut le dire tout de suite, c’est à leur genre de vie que se sont reconnus les premiers qui, au VIe siècle avant notre ère, se sont appelés « philosophes ». Comme notre programme ne va pas sans questions, il est temps de préciser davantage notre route.

NOTE

[7] À strictement voir les choses, Socrate n’a pas fait école : il a exercé une influence considérable sur les socratiques qui sont à la source des principales écoles philosophiques. Par commodité, la vie contemplative chez Platon et Aristote, qui n’est pas une « école » mais un certain genre de vie partagé par les philosophes de l’Académie et du Lycée fera l’objet d’un seul chapitre.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 1 – À la croisée des chemins, Les Presses de l’Université Laval, 2019, pp. 7-8.


(…) La philosophie antique était une conversion du regard qui visait à produire un changement radical dans la manière d’être et de percevoir le monde.

HADOT, Pierre

Cité par DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 2 – Aux origines de la philosophie, Notice – Exercices spirituels, Les Presses de l’Université Laval, 2019, p. 84.


La maxime delphique « Connais-toi toi-même»

Résumons d’abord ce que nous avons appris de Hadot et de Arendt. Hadot a montré que le choix de vie socratique est orienté par l’amour du bien, par la valeur qu’il faut préférer et non par le simple savoir. Quant à Arendt, qui a analysé la duplicité de la conscience via le modèle dialogique, elle précise que l’exigence morale consiste à demeurer en accord avec soi afin de pouvoir cohabiter avec soi-même. Or si certains font le mal, « nul ne le fait volontairement », : car le mal est issu d’un conflit de valeurs qui dissimule toujours une certaine ignorance. Or de quelle ignorance s’agit-il ? Il s’agirait ici de l’ignorance la plus insondable : l’ignorance de soi. En effet, c’est elle qui nous place en contradiction malgré nos bonnes intentions, c’est elle qui se manifeste chez celui qui n’a pas examiné sa vie. Considérant les conséquences d’une telle insouciance, c’est ainsi que Socrate pouvait affirmer que seule une vie examinée vaut d’être vécue.

Cette ignorance de soi, nous l’appelons depuis un moment insouciance morale pour bien marquer le fait qu’elle vient d’une absence de soin, d’un refus du souci. Il faut se méfier de cette tendance, une attitude négligente que Socrate a reconnue chez les citoyens qu’il a interrogés. Car, il s’agit non seulement d’une ignorance méconnue, mais surtout d’une insouciance à l’égard du bien. C’est pourquoi il faudrait chercher à se connaître soi-même et prendre les moyens appropriés pour en savoir plus sur soi, c’est-à-dire clarifier ses valeurs avant qu’il ne soit trop tard. A chaque fois que Socrate discute des valeurs, veut trouver le « meilleur », sa recherche passe par la discussion des raisons, par l’examen rationnel des opinions, comme l’atteste le Criton[70]. Tout cela, afin de ne pas se trouver en désaccord avec soi-même en se contredisant. C’est ainsi que, pour Socrate, il n’y a qu’un seul mal véritable, c’est la faute morale qui relève de l’insouciance ou, le plus souvent, de l’indifférence à l’égard de soi. En somme, il faut plutôt examiner sa manière de vivre et s’assurer qu elle soit inspirée par la volonté de faire le bien[71].

[70] Platon, Criton, 46b.

[71] Hadot, QP, 65.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 3 – La figure remarquable de Socrate, Les Presses de l’Université Laval, 2019, pp. 115-116.

Je suis d’accord avec Daniel Desroches au sujet de ses propos en référence à Hadot et à Arendt. J’adhère à l’affirmation de Socrate à l’effet que « seule une vie examinée vaut d’être vécue ».

Mais cette quête de la contradiction comme preuve du « désaccord avec soi-même »  doit, à mon humble avis, être actualisée. Dans le monde occidental, notre société n’en est pas à une contradiction près au point où cela nous paraît normal, acceptable. Nous relevons et dénonçons aisément les contradictions des Autres, notamment des personnalités politiques. On s’indigne, sans plus. Nous nous y sommes habitués. Alors, que nous nous contredisions nous-mêmes ne nous dérangent pas davantage qu’une promesse non tenue.

Que l’on souligne notre ignorance, nous répondrons que l’on ne peut pas tout savoir, que personne ne détient une connaissance parfaite de tout et de soi. Nous nous savons dans une ère de post-vérité (voir l’Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil, 2018 et l’Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité). Nous ne savons même plus où se trouve la vérité dans la mer de la désinformation.

Aujourd’hui, tout relève de la confiance en soi. Le doute n’est pas admissible. Nos opinions demeurent personnelles. Et « À chacun son opinion » dira-t-on.

Est-ce de l’insouciance, y compris une insouciance à l’égard du bien ? Est-ce de l’indifférence à l’égard de soi ? Peut-être mais ce n’est pas une catastrophe tant et aussi longtemps que les bases de la confiance en soi demeurent intactes. La confiance en soi n’est plus une affaire de logique mais plutôt une affaire d’émotivité, de perceptions positives de soi. Il faut maintenir le sentiment d’être bien avec soi sans forcément se pousser à examiner sa vie. Le sentiment d’être bien suffit à la tâche.

La population ne dispose pas des outils pour examiner sa vie, pour comprendre que seule une vie examinée vaut d’être vécue.

Pour discuter avec une personne des raisons de ses opinions et l’entraîner dans un examen rationnel de ces dernières, il ne faut pas la prendre de front, autrement tous ses mécanismes de défense conscients et inconscients entreront en action avec une grande virulence. Toutes ses réponses seront calculées pour donner à l’interlocuteur la meilleure image de soi. Et personne n’aime de faire repousser dans ses derniers retranchements sous la pression indue de questions dans un soit-disant dialogue, ce dialogue auquel la personne participe qu’en répondant à des questions, bref un dialogue socratique dogmatique.

Aujourd’hui, une actualisation de la démarche s’impose dans le contexte particulier de chaque culture au sein de chaque société où l’opinion, le jugement personnel, règne en roi et maître. À mon humble avis, il sera plus facile d’amener une personne à réfléchir sur la manière dont elle pense, sur son mode de penser, sur son système de penser, pour aller à la source même des opinions plutôt que de questionner une opinion donnée et la prendre en exemple jusqu’à la contradiction.

La discussion rationnelle était une pratique de la conversion à soi de l’âme, c’est-à-dire une prise de conscience de la réalité que constitue, pour elle-même, l’âme. La recherche de la vérité devra convertir l’âme de l’attrait du multiple vers l’unité. L’étude rationnelle devait permettre une conversion du regard pour voir, grâce à l’intelligence, ce qui ne change pas, ce qui est universel ou éternel. Cela dit, la conversion serait le passage d’une vie sensible, préoccupée par le multiple, par ce qui change, à une vie spirituelle qui consiste à élever l’âme jusqu’à la réalité véritable, l’intelligible, le savoir de l’universel dont l’origine est divine[25]. Gardons à l’esprit que la conversion est un retournement et un changement de direction[26].

[25] Platon, Phédon, 80a-b.

[26] Hadot, « Conversion », ES, 223-235, particulièrement 223 et 224-225.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 8 – La vie contemplative : Platon et Aristote, Les Presses de l’Université Laval, 2019, p. 313.

La marche vers l’universel ne saurait pas être entreprise par l’examen d’une opinion particulière, individuelle. Quant à parler d’universel, partons de l’universel, de ce qu’il y a en moi d’universel.

Quant au « passage d’une vie sensible » à « une vie spirituelle » pour « élever l’âme jusqu’à la réalité véritable, l’intelligible, le savoir de l’universel », concentrons-nous dès le départ sur ce que je partage avec l’ensemble de l’humanité, plutôt que de me pousser à la contradiction.


L’ouvrage « La philosophie comme mode de vie » de Daniel Desroches chez Les Presses de l’Université Laval (deuxième édition revenue et corrigée) paru en 2019 se propose aux lecteurs comme une histoire de la philosophie et un outil de conversion à un mode de vie philosophique.

Daniel Déroches, titulaire d’un doctorat (Ph.D.) en Philosophie (Université Laval), professeur de philosophie au Collège d’Enseignement Général et Professionnel de Lévis (Cégep) (Québec), nous offre un ouvrage monumental unique.

5-etoiles

J’accorde au livre La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée) de Daniel Desroches et paru en 2019 chez Les Presses de l’Université Laval 5 étoiles sur cinq. Il en mériterait même une sixième.

J’en recommande la lecture.


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

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Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

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Article # 84

La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie comme mode de vie

OBJET – OBJECTIF – MOYENS

Par Serge-André Guay, Observatoire francophone de la philothérapie


Introduction

Après deux ans d’observation et d’analyse de la philothérapie, j’ai lu 19 livres traitant directement du sujet, 23 livres traitant de la philosophie, 5 livres traitant de la philosophie et de notre société et 5 livres critiques du développement personnel. J’ai écouté des balados (podcasts) et des conférences et j’ai participé à des ateliers en ligne offerts par des philosophes praticiens.  J’ai l’impression d’avoir fait le tour de la philothérapie francophone, notamment française. Et voici mes observations et mes conclusions.


OBJET

Vous n’avez pas idée jusqu’à quel point les gens confondent objet, objectif et moyen. J’y été confronté avec les clients de la firme en recherche marketing créée avec mon épouse et associée. Je proposais une approche scientifique obligeant de distinguer très nettement l’objet, l’objectif et les moyens mis en œuvre. Je demandais à chaque client de bien vouloir me préciser chacun de ces trois points. Le désordre sautait aux yeux. Par exemple, les responsables du marketing affirmaient que l’objet de l’étude était les consommateurs, l’objectif de vendre leurs nouveaux produits et le moyen de réaliser l’étude. Les bonnes réponses étaient (et demeurent) :

  1. Objet : produit
  2. Objectif: déterminer si le produit aura tous les pouvoirs utiles pour motiver les consommateurs à l’achat
  3. Tests scientifiques (tester est un processus scientifique) mesurant les pouvoirs du produits sur les consommateurs ciblés.

Dans ce contexte, le consommateur n’est que le révélateur (allusion au révélateur en photographie) des pouvoirs du produit et non pas l’objet d’étude. Pourquoi ? Parce que la seule et unique chose sur laquelle l’entreprise a tout le loisir d’agir, c’est le produit lui-même. Malheureusement, encore de nos jours, les firmes de recherche marketing étudient les consommateurs, ce qui explique sans doute le taux d’échec de 80% des nouveaux produits mis en marché. Le consommateur conscient des questions qui lui sont adressées et de la perception qu’il donnera de lui-même par ses réponses, il dit une chose pour bien paraître aux yeux de l’intervieweur mais, en réalité, il fait autre chose. Une décision marketing fondée sur les opinions des consommateurs (groupes de discussion/focus group, sondages) n’assurent en rien le succès de la mise en marché du nouveau produit. (Voir mon livre numérique gratuit « Comment motiver les consommateurs à l’achat – Tout ce que vous n’apprendrez jamais à l’université.)

Cet exemple donné de la confusion entre objet, objectif et moyen, quant est-il en philosophie ? Voici ma proposition :

  1. Objet : l’Homme (Être) ?
  2. Objectif : Conversion à un mode de vie philosophique ?
    • Prise de conscience immédiate ?
    • Révélation ?
  3. Moyen(s) : discours, dialogues et textes (méthode) ?

Si vous pensez que je me trompe, écrivez-moi à : info@philoptherapie.ca


OBJECTIF

Conversions à un mode de vie philosophique

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

La conversion en philosophie est un acte personnel qui consiste en un profond changement de regard sur soi et sur le monde. La conversion philosophique se rapproche de la conversion religieuse mais ne se confond pas avec elle.

Source : Conversion (philosophie), Wikipédia, consulté le 27 février 2024.

Les intéressés par cette conversion en philosophie trouveront différentes définitions, notamment celle de l’écrivain et philosophe Gabriel Liiceanu :

« Non, la philosophie, étrange folie, présuppose un retournement, une périagogè, un chemin de Damas. Pour faire de la philosophie il ne suffit pas d’avoir des idées générales. La philosophie n’est pas le simple prolongement d’une science que l’on envisagerait alors d’un point de vue plus élevé. On ne fait pas de philosophie avec de la psychologie mais avec de la philosophie, c’est-à-dire en partant d’un aveuglement préalable avant que ne survienne l’illumination sur le chemin de Damas qui entraîne alors une conversion, une rupture, le saut dans un autre langage, langage défini par Hegel comme celui de la raison et qui diffère de celui de l’intellect. 

Gabriel Liiceanu, Le Journal de Paltinis. Récit d’une formation spirituelle et philosophique, lire la page en ligne [archive].

Source : Conversion (philosophie), Wikipédia, consulté le 27 février 2024.

Voir mon rapport de lecture de ce livre sur ce site web
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Le philosophe Pierre Hadot est celui qui a mis au jour la philosophie comme mode de vie dans l’Antiquité chez les grecs. Il associe la philosophie à des « exercices spirituels » :

Dans la mesure même où elle est pratique d’exercices spirituels, la vie philosophique est un arrachement à la vie quotidienne : elle est une conversion, un changement total de vision, de style de vie, de comportement.

P. HADOT, Exercices spirituels, op. cit., p. 50.

Cité par Jean Greisch (Philosophe, Directeur du 3ème cycle de la Faculté de philosophie Institut catholique de Paris) dans son texte La conversion philosophique et ses effets publié dans  La philosophie dans la Cité aux Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles en 1997 (Publication sur OpenEdition Books : 28 mai 2019).

La conversion philosophie est largement discutée en raison de son importance dans l’adoption du mode de vie qu’elle recherche comme un effet sur les gens qui prêtent l’oreille à ses discours et participent à ses dialogues. Voici un extrait des premières lignes du Mémoire de Maîtrise Le stoïcisme impérial et la conversion philosophique de Jonathan Naud :

Le stoïcisme impérial et la conversion philosophique

Introduction

1. Problématique

Dans la recherche actuelle en philosophie ancienne, le thème de la « conversion » philosophique(1) revient fréquemment. Dans sa 6e lettre à Lucilius, Sénèque remarque que, dans sa quête de sagesse, il ne se contente pas de se corriger, mais il fait l’expérience d’une transformation(2). Comme le note Paul Veyne(3,) cette métamorphose est le fruit de la pratique de la vie philosophique. Cette idée que la philosophie entraîne un changement majeur dans la vie de tous les jours, bien qu’elle soit relevée par plusieurs chercheurs, est surtout analysée avec attention dans l’œuvre de Pierre Hadot(4) et les derniers travaux de Michel Foucault(5). En effet, leur intérêt pour ce phénomène est sans pareil dans le cercle des chercheurs contemporains.

Toutefois, malgré la présence depuis quelques années de ce thème dans un grand nombre de travaux portant sur la philosophie ancienne, la conversion philosophique a rarement fait l’objet d’une étude approfondie. Dans la très grande majorité des cas, l’existence d’une conversion philosophique est notée au passage sans que le sens de cette expression soit défini clairement. Non seulement Hadot et Foucault s’y intéressent davantage que les autres, mais ils se distinguent aussi en faisant de la conversion philosophique un objet d’étude en lui-même. Sous cet angle, leurs travaux sont d’un intérêt particulier pour celui qui souhaite mieux comprendre ce phénomène dans les écoles philosophiques de l’Antiquité.

Pourtant, malgré des affinités apparentes entre les études de Hadot et de Foucault, une lecture plus approfondie nous révèle des divergences importantes. D’une part, Pierre Hadot caractérise la conversion philosophique à l’aide de deux pôles principaux : l’epistrophê (désignant un mouvement de retour à l’origine) et la metanoia (désignant un repentir qui provoque une transformation/renaissance). Loin d’être opposés, ces deux pôles représentent plutôt deux mouvements présents à différents degrés dans les écoles philosophiques anciennes (du platonisme jusqu’au néoplatonisme) et dans le christianisme naissant. La conversion est selon lui une transformation de soi. D’autre part, Michel Foucault croit qu’il existe un troisième pôle, le « soi », qui aurait joué un rôle prédominant dans la période couvrant les deux premiers siècles de notre ère. Ce pôle aurait marqué le phénomène de la conversion au point qu’on pourrait parler, pour cette époque, d’une conversion à soi. La conversion serait alors une constitution du soi.

(…)


NOTES

(1) Par exemple : Michel Foucault, Le souci de soi, Paris : Gallimard, 1984, pp. 89-92; L’herméneutique du sujet, Paris: Gallimard/Seuil, 2001, pp. 199-219; Pierre Grimai, « Anatomie d’une conversion», Augustinus 32 (1987) : pp. 73-78; Pierre Hadot, Exercices spirituels et philosophie antique, Paris : Albin Michel, 2002, pp. 223-235 et p. 290; Introduction aux « Pensées » de Marc Aurèle, Paris : LGF, 2005, p. 491; Paul Veyne, « Préface », dans Sénèque, Entretiens. Lettres à Lucilius, Paris : Robert Laffont, 1993, p. XI; André-Jean Voelke, L’idée de volonté dans le stoïcisme, Paris: PUF, 1973, p. 136.

(2) Lettres à Lucilius 6,1.

(3) « Préface », dans Sénèque, Entretiens. Lettres à Lucilius, op. cit., p. CX-CXI.

(4) Cf. « Conversion », dans Exercices spirituels et philosophie antique, op. cit., pp. 223-235; ibid., p. 290; Introduction aux « Pensées » de Marc Aurèle, op. cit., p. 491.

(5) Cf. L’herméneutique du sujet, op. cit., pp. 182-183.


NAUD, Jonathan, Le stoïcisme impérial et la conversion philosophique, Mémoire de Maîtrise, Département de philosophie et d’éthique appliquée, Faculté des Lettre et des Sciences Humaine, Université de Sherbrooke, 2010. Consulté en ligne le 27 février 2024.

Dans son mémoire , Louis Charles Fauteux se penche sur la conversion selon Plotin. Il donne cette citation tirée de l’essai de Pierre Hadot : « On entre, pour ainsi dire, en philosophie comme on entre en religion, par une conversion qui provoque un changement total d’existence. » (Hadot, P., Plotin ou la simplicité du regard, Paris, Gallimard, 1997, p. 129.)

Mais il faut sûrement tout d’abord se méfier du mot lui-même. Le mot français a un sens bien différent, une connotation religieuse évidente pour chacun, que le terme grec, du moins à l’origine, ne connaît guère.

En effet, dans le terme même de conversion se cache une certaine polysémie. À l’origine, le mot conversion, du latin conversio, signifie l’action de tourner; il désigne donc un mouvement circulaire, une révolution mais en un sens purement physique, voire astronomique. Son premier sens renvoie donc à ce mouvement qui s’apparente à la carrière des astres; il s’agit d’un mouvement régulier, naturel, périodique. Ce mot latin correspond à deux mots grecs, ἐπιστροφή, terme qui se rapproche le plus du sens premier de conversio, et μετάνοια, qui signifie changement de pensée, repentir, et implique l’idée d’une mutation et d’une renaissance. Le christianisme préférera le second ; la philosophie, le premier. On voit la polysémie du mot conversion. Il y aura toujours pour nous une tension entre ces deux pôles,

entre cette conversion qui est retour, fidélité, et nécessité et celle qui est renaissance, rupture et libération(4). Et si l’on admet que la conversion est un phénomène purement chrétien, c’est justement parce que le christianisme aura insisté particulièrement sur la conversion comprise comme μετάνοια, comme nouvelle naissance et de fait, c’est avec lui qu’apparaît un usage systématique du terme, la tradition philosophique lui préférant largement celui d’ἐπιστροφή.

Si, comme l’affirmait Bardy « l’idée d’une conversion, au sens que nous donnons aujourd’hui à ce mot, est restée pendant longtemps, peut-être jusqu’à l’avènement du christianisme, totalement étrangère à la mentalité gréco-romain (5) », cette notion d’ἐπιστροφή est tout de même largement développée par les philosophes, notamment chez les stoïciens et les platoniciens qui, dans la civilisation antique, bien plus que la religion traditionnelle, se préoccupait de la vie morale, de salut, de liberté et de bonheur, bref des questions qui à nos yeux relèvent davantage de la religion. Épictète concevait ainsi la philosophie : « C’est un cabinet médical, hommes, que l’école d’un philosophe : on ne doit pas, quand on sort, avoir joui, mais avoir souffert. Car vous n’y allez pas étant bien portants (6). » « On entre, pour ainsi dire, en philosophie comme on entre en religion, par une conversion qui provoque un changement total d’existence (7) », ajouterons-nous avec Pierre Hadot.

Et c’est au courant dit néoplatonicien que l’on doit la plus importante conceptualisation de la notion de conversion : « L’epistrophè néoplatonicienne résume toute une tradition qui, au-delà des Stoïciens, remonte à des intuitions plus primitives sur le rythme vital, notamment sur la respiration. Dans sa notion plus évoluée, l’epistrophè est la définition même de la vie spirituelle dans laquelle l’âme se replace dans le mouvement éternel de l’être : la perfection de l’être, c’est son retour vers sa propre source. En ce sens l’epistrophè est anamnèsis, réminiscence : elle mime l’unité originelle, antérieure à l’être (8). »


NOTES

(4) Tension qui s’apparente à celle que recèle l’ambiguïté d’un mot comme révolution.

(5) Bardy, G., La Conversion au christianisme durant les premiers siècles, Paris, éditions Montaigne, 1947, p. 9

(6) Épictète, Entretiens, III, 23, 30

(7) Hadot, P., Plotin ou la simplicité du regard, Paris, Gallimard, 1997, p. 129.

(8) Hadot, P., « Epistrophè et metanoia dans l’histoire de la philosophie » in Actes du XIème Congrès International de philosophie XII, Amsterdam, North-Holland Publishing Company ; Louvain, E. Nauwelaerts, 1953, p. 31-36


Fauteux, Louis Charles, La conversion chez Plotin, Mémoire de Maîtrise présenté à la Faculté des arts et des sciences en vue de l’obtention du grade de Maîtrise ès arts en sciences des religions, Université de Montréal, 2018.


« C’est une conversion qui bouleverse toute la vie, qui change l’être de celui qui l’accomplit. »

Pierre Hadot


La pratique philosophique et le souci de soi

Même si elle s’en démarque sur des points essentiels, la pratique philosophique telle que je propose de la mettre en place doit beaucoup aux philosophies de l’Antiquité et aux travaux de Pierre Hadot, qui sut montrer la spécificité de leur approche par rapport aux philosophies contemporaines.

Pierre Hadot a montré dans ses ouvrages, que dans l’Antiquité « l’acte philosophique ne se situe pas seulement dans l’ordre de la connaissance, mais dans l’ordre du soi et de l’être : c’est un progrès qui nous fait plus être, qui nous rend meilleurs. C’est une conversion qui bouleverse toute la vie, qui change l’être de celui qui l’accomplit. Elle le fait passer d’un état de vie inauthentique, obscurci par l’inconscience, rongé par le souci, à un état de vie authentique, dans lequel l’homme atteint la conscience de soi, la vision exacte du monde, la paix et la liberté intérieures ».

À l’instar de ce qui se passait dans l’Antiquité, celui qui s’adonne à la pratique philosophique ne se contente pas de théoriser par exemple sur les désirs naturels et les désirs vains chez Épicure, ou encore sur la joie ou la tristesse selon Spinoza, mais il examine à la lumière des concepts de ces philosophes ce qui se passe en lui.

Source : BOUCHET, Laurence (professeur de philosophie et philosophe praticienne, La pratique philosophique est-elle une thérapie ? Site web : https://www.laurencebouchet-pratiquephilosophique.com/ ), La pratique philosophique est-elle une thérapie ?, Diotime, n°70 (10/2016) .

Faire vivre la philosophie ! Rappeler que celle-ci était d’abord un exercice, une pratique de transformation de soi, c’est-à-dire un art de vivre. Dans cette synthèse unique, l’auteur retrouve les grandes écoles antiques et enrichit son analyse de plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de travaux érudits par Pierre Hadot et Michel Foucault. Sans équivalent dans la bibliothèque québécoise, ce livre sert désormais de référence sur le sujet. « La philosophie comme mode de vie est un ouvrage atypique qui se situe à mi-chemin entre un ouvrage grand public et un texte spécialisé. L’auteur s’y est donné l’ambitieux défi de produire un texte qui pourrait conduire le lecteur à un effort de transformation de soi. » Benoît D’Amours, Laval théologique et philosophique, 70-2, 2014.
La philosophie comme mode de vie – Faire vivre la philosophie ! Rappeler que celle-ci était d’abord un exercice, une pratique de transformation de soi, c’est-à-dire un art de vivre. Dans cette synthèse unique, l’auteur retrouve les grandes écoles antiques et enrichit son analyse de plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de travaux érudits par Pierre Hadot et Michel Foucault. Sans équivalent dans la bibliothèque québécoise, ce livre sert désormais de référence sur le sujet. « La philosophie comme mode de vie est un ouvrage atypique qui se situe à mi-chemin entre un ouvrage grand public et un texte spécialisé. L’auteur s’y est donné l’ambitieux défi de produire un texte qui pourrait conduire le lecteur à un effort de transformation de soi. » Benoît D’Amours, Laval théologique et philosophique, 70-2, 2014.

Pour souligner la portée pratique du savoir philosophique, analysons un dernier extrait. Notre passage est tiré de la Lettre VII de Platon dont le contexte est le suivant. Platon fit trois voyages à Syracuse : un premier, lors duquel il se lia d’amitié à Dion et affronta le tyran Denys ; les deux autres, à la demande de Dion, pour former son fils, Denys II, à la philosophie. Le dernier voyage, toutefois, s’expliquait plutôt mal, car Platon était hostile au despotisme du tyran et la mission de conseiller politique était devenue périlleuse. D’où la nécessité de justifier son action. Comme dans le premier extrait, nous avons affaire ici à une justification de la vie philosophique. Mettant l’accent sur la tâche que se prescrit le philosophe, Foucault rappelle que Platon voulait se montrer capable de passer à l’action, prouvant ainsi que la philosophie n’est pas qu’un discours (24). La question est la suivante : à quelle condition Platon peut-il réussir à convertir Denys II à la philosophie ? Pour faire comprendre toute la difficulté à laquelle il s’attaquait, Platon a établi dans le passage qui suit une comparaison entre le conseil philosophique et celui du médecin :

Quand on donne des conseils à un homme malade et qui suit un mauvais régime, la première chose à faire pour le ramener à la santé est de changer son mode de vie. et si le malade accepte d’obéir, il faut dès lors lui faire d’autres recommandations. en revanche, s’il refuse, celui qui renoncerait à conseiller un tel malade, je le tiendrais pour un homme et pour un médecin ; mais celui qui se résignerait, je le tiendrais au contraire pour quelqu’un qui n’est ni un homme ni un médecin. et il en va bien de même pour une cité, qu’elle ait à sa tête un seul homme ou plusieurs. S’il s’agit de conseiller […] un régime politique qui suit comme il convient la bonne voie, donner ces conseils aux dirigeants d’une telle cité serait le fait d’un homme de bon sens. Mais s’il s’agit de conseiller des dirigeants qui s’écartent tout à fait d’un régime politique correct […] celui qui se résignerait à donner ce genre de conseils, je le tiendrais pour quelqu’un qui n’est pas un homme […] Voilà donc l’état d’esprit qui est le mien quand quelqu’un vient me demander conseil sur un des points les plus importants de sa vie […] (25)

Que retenir de ce passage ? Il en va en politique comme en médecine et en philosophie. Le politique, s’il veut être conseillé par le philosophe, devra changer son régime de vie, sinon, comme le fait le médecin, le vrai philosophe cessera de lui prodiguer ses conseils. La portée réelle ou l’utilité de la philosophie devrait conduire à un changement de vie. Platon a cherché à obtenir un tel effet sur Denys le Jeune ; il espérait une conversion, il s’attendait à ce que son discours soit écouté, mis en pratique puis intégré à l’existence(26). La conclusion qui s’impose est celle-ci : on ne peut réduire la connaissance philosophique à une stricte argumentation ni à un simple discours, car celle-ci vise à un effet pratique.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie, Chapitre I – À la croisée des chemins, Presses de l’Université Laval, 2014, pp.21-22.

Mode de vie et conscience

Nous n’avons pas conscience de notre mode de vie par manque de recul face à notre vie. Quelques questions peuvent surgir sous la pression sociale et forcer la prise de conscience de quelques aspects de notre mode de vie. C’est notamment le cas de l’impact de notre mode de vie sur l’écologie, l’environnement, la Nature, la consommation… Mais rares sont les prise de conscience impromptues sur le rapport de notre mode de vie avec soi-même. À la fois lié en partie à nos réactions involontaires, en partie à notre conscience et en partie à notre inconscient, notre mode de vie s’inscrit dans un spectre très large, celui de notre civilisation et de sa culture.

Ainsi faut-il que la philosophie comme mode de vie soit aussi comme un mode de vie de la conscience, en à la conscience. Il ne s’agit pas de la vie intellectuelle mais du mode de penser de la conscience dans son mode de vie. Après la conversion à un mode de vie philosophique, nous ne penserons plus comme avant. Car être révélé à soi-même implique nécessairement une prise de recul immédiate qui change tout en sa conscience.

Un mode de vie philosophique subjectif

La philosophie n’est pas objective mais subjective. Elle nous appelle subjectivement et nous y réagissons subjectivement. Cette subjectivité incontournable modèle nos perceptions et nos réflexions au sujet de la philosophie. Autrement dit, le mode de vie philosophique est subjectif et permet ainsi une adaptation personnalisée.

La conversion n’est que le commencement du voyage vers SON mode de vie philosophique. La personne se retrouve sur le quai de la gare. Elle doit choisir une destination et choisir son train en fonction de l’itinéraire. Le voyage est soit personnel soit organisé (en groupe). Dans ce dernier cas, il s’agira d’une conversion à l’une ou l’autre des écoles de penser philosophiques, à un mode de vie prêt à porter. Elle rejoindra une communauté. Dans le cas d’un voyage personnel, seule en charge, la personne choisira non seulement une destination et son itinéraire mais aussi son moyen et sa vitesse de déplacement pour atteindre son but. Elle peut faire le tour des différentes écoles de penser et s’en inspirer ou non pour bâtir son propre mode de vie philosophique. Dans tous les cas la démarche demeure subjective.

L’honnêteté avec soi-même pour contrer le risque de dérapage

La conversion, pour qui en est témoin, comprend une sérieux risque de dérapage. On veut convertir tout le monde autours de soi voire le monde entier ! La conversion, toute conversion, peut s’accompagner d’un élan de folie. Et se buter au refus de ses proches peut entraîner une coupure radicale du lien avec ces derniers. Si entrer en philosophie, c’est comme entrer en religion, il faut éviter le sectarisme où cet élan de folie sera encouragé et maintenue à son plus haut et permettra ainsi la manipulation, la perte de la liberté.

Je ne vois qu’un seul moyen de réduire ce risque de dérapage à sa plus simple expression : faire preuve d’honnêteté envers soi-même pour rester maître de soi-même. Comment ? En prenant conscience de ses limites de la connaissance de soi, de ses croyances, de ses pensées et de ses valeurs et respecter ces limites. La conversion n’est pas une invitation à se lancer à corps perdu dans une croisade et, d’ailleurs nous n’en avons jamais les moyens dès le départ.

Changement de comportement

Cette conversion implique d’emblée un changement de comportement. On trouve plusieurs études au sujet du changement de comportement en différentes disciplines et de multiples contextes. Or, ces études n’offrent pas la clé du changement de comportement.

Le changement de comportement implique soit un long processus de travail sur soi, souvent sans fin ultime, soit un processus quasi instantané, sans effort particulier.

Il faut donc revenir à l’essentiel en se limitant à observer ce qui entraîne les changements de comportement chez un individu. Selon le chercheur américain en étude des motivations, Louis Cheskin, dont j’ai personnellement expérimenté la méthode pendant 5 ans auprès de différentes entreprises québécois, le changement de comportement intervienne à la suite :

    • d’une révélation;

ou

    • d’un traumatisme.

RÉVÉLATION

Phénomène par lequel une réalité cachée ou ignorée se manifeste, s’impose soudainement à la conscience ou à la connaissance; prise de conscience immédiate, découverte par voie d’intuition, d’inspiration, d’illumination. Cette espèce d’instinct, plus sûr que le raisonnement, qui, par une révélation intime, soudaine, profonde, donne à chacun comme la vive intuition de ce qui est au fond de toutes les âmes (Lamennaisds L’Avenir, 1831, p. 351).[Une impression] si particulière, si spontanée, qui n’avait été ni tracée par mon intelligence, ni atténuée par ma pusillanimité, mais que la mort elle-même, la brusque révélation de la mort, avait, comme la foudre, creusée en moi, selon un graphique surnaturel, inhumain, comme un double et mystérieux sillon (Proust,Sodome, 1922, p. 759).

Révélation – Ortolang – Outils et Ressources pour une Traitement Optimisé de la LANGue, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale (CNRTL), consulté le 28 février 2024.


TRAUMATISME

Quant au traumatisme, en terme médicale, il s’agit d’un « Ensemble de manifestations locales ou générales provoquées par une action violente sur l’organisme », et en terme psychologique, d’un « Violent choc émotionnel provoquant chez le sujet un ébranlement durable » (GDEL). Traumatisme affectif, psychologique, psychique. »

Traumatisme –  Ortolang – Outils et Ressources pour une Traitement Optimisé de la LANGue, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale (CNRTL), consulté le 28 février 2024.).


La révélation contenue dans un dialogue, un discours ou un texte engendrera une prise de conscience immédiate et suivra le chemin habituel dans le cerveau de l’individu le conduisant à un changement de comportement tout aussi immédiat. Au départ, les sens entrent en jeux, suivis par la perception qui résulte des sensations, acheminée ensuite au schéma de références de l’individu, puis une é-motion et une motion (comportement). Le comportement demeure un acte physique. Un mode de vie philosophique relève aussi de l’adoption d’un comportement physique, dans ce cas précis, facilité par la prise de conscience immédiate engendrée par la révélation ou le traumatisme. La cohérence entre le comportement de l’esprit et celui du corps émerge comme un allègement drastique des difficultés connus des changements de comportement volontaires et travaillés de longue haleine.

Le changement de comportement, dans le cas d’une révélation ou d’un traumatisme, est donc involontaire; il ne s’agit pas d’une décision volontaire même si on pourra le justifier comme tel pour expliquer après-coup son changement de comportement.


MOYENS

Discours, dialogues, textes

La philosophie dispose de trois moyens principaux pour parvenir à cette fin : le discours et le dialogue et les textes.

1- Discours

J’ai animé plus de 350 conférences en éducation aux médias de 1983 à 1987 devant plus 35,000 personnes, majoritairement des adolescents fréquentant les écoles secondaires québécoises. Je poursuivais deux objectifs, le premier très officiel présenté aux autorité scolaire, le second. plus subtile, visait un changement de comportement par une prise de conscience immédiate. L’objectif officiel était simple : développer le sens critique des jeunes face aux médias, y compris la musique qu’ils aiment, cette dernière étant classé parmi les médias. Le second objectif, plus subtil, non déclaré, ciblait le comportement même des jeunes face à eux-mêmes, leurs valeurs et leur vie en société.

La conférence la plus populaire s’intitulait « La musique Rock et la déformation de l’information ». Je commençais chaque conférence en donnant le choix aux jeunes entre une conférence laïque ou une conférence confessionnelle chrétienne. À cette époque, bon nombre de groupes Rock progressif et Heavy Metal parlait dans leurs chansons de l’enfer, du diable, du 666 de l’Apocalypse et autres sujets tirés de la bible. Je promettais aux jeunes d’expliquer ces références à la bible uniquement dans la conférence confessionnelle chrétienne. Il va sans dire que les jeunes préféraient cette approche dans l’espoir de comprendre toutes ces références bibliques.

Je devais prendre les jeunes et les amener du point A au point Z, non pas comme on le fait d’habitude en se limitant à une démarche du point A au point B. En me rendant jusqu’au Z, je m’assurais d’une démarche complète, c’est-à-dire avec une prise de conscience immédiate par RÉVÉLATION d’eux-mêmes sur eux-mêmes. Et j’ai eu la confirmation du changement de valeurs et de comportement de plusieurs jeunes à la lecture du courrier qu’il m’adressait, travail exigé par les écoles à la suite de mon passage.

Mais une telle intervention auprès des jeunes ne se fait en 45 minutes, temps généralement alloué à une période de cours. J’exigeais des écoles une dispense de 2½ heures de cours. Plusieurs directeurs d’école me disaient que leurs élèves ne tiendraient pas en place au cours d’une si longue conférence puisqu’ils s’agitaient déjà au bout de 20 minutes dans leur période de cours de 45 minutes. Une seule directrice d’école ne m’a pas accordé les 2½ heures nécessaires pour une conférence complète. Elle insistait sur une conférence de 45 minutes. Alors au bout de 45 minutes de conférences, j’ai demandé aux jeunes s’ils voulaient que je poursuive la conférence où que j’y mette fin. Tous les jeunes ont demandé la suite de la conférence jusqu’à la fin. La directrice de l’école a été forcé d’accepter.

Pour animer une conférence de 2½ heures, debout et en mouvement sur la scène de l’auditorium ou dans le gymnase de l’école, je me devais d’attirer l’attention, la retenir, et ceci fait, je pouvais communiquer avec les jeunes.

Pour y parvenir, la conférence devenait rapidement spectacle parce que j’actais mes propos, un atout de plus dans ma poche. Aussi, je projetais de nombreuses diapositives sur écran et je faisais entendre de nombreux extraits de la musique dont j’entretenais les jeunes.

La conférence tenait en deux volets, juxtaposés. Le premier concernait la déformation de l’information. Je prenais en exemple un article de presse, souvent sensationnel, et je remontais à la source en prenant les articles précédant jusqu’au journaliste à l’origine de la première publication de la nouvelle.

Plus de 9 mois de recherche et 5,000$ CAD avaient été nécessaires pour une solide démonstration de la déformation de l’information par les médias… suivant leurs lignes éditoriales et leurs valeurs.

Le second volet concernait les jeunes eux-mêmes à savoir si leurs valeurs dans le choix de leur musique étaient bel et bien alignées sur leurs comportement. Et c’est aux moments d’aborder la question des valeurs, avec beaucoup d’humour, que je parvenais à une prise de conscience immédiate, à une révélation d’eux-mêmes à eux-mêmes.

En 1983, j’étais âgé de 23 ans et ce fut la première expérience de ma vie avec un impact réel sur les comportements, en l’occurrence, celui des jeunes et de leurs parents. Car la conférence à l’école le jour était suivie d’une autre conférence, le soir, pour les parents. Et si les jeunes voulaient aussi assister à la conférence en soirée, ils devaient obligatoirement être accompagnés de leurs parents.

Les jeunes et leurs parents avaient droit au chapitre, sous mes ordres. Je pointais régulièrement des jeunes et des parents en particulier au cours de ma conférence afin de les questionner, de les confronter.

Je ne tolérais aucun échange entre leurs jeunes pendant la conférence, qui j’arrêtais volontiers pour ramener à l’ordre ceux qui ne respectaient pas la consigne. « Si vous parlez en même temps que moi, vous n’entendais pas ce que j’ai vous dire et vous allez peut-être raconter des conneries à mon sujet en sortant de la salle » disais-je. Je n’acceptais pas également qu’un jeune envisage de passer 2½ heures avec moi avec son manteau sur le dos, c’était souvent le cas de gars en veste de cuir : « Tu vas finir par avoir chaud. Tu vas te tortiller sur ta chaise pour enlever ton manteau. Tu sera en sueur et ce ne sera pas de bonne odeur pour tes voisins. Enlève-le donc maintenant avant que je commence ». Et les jeunes s’exécutaient avec un sourire aux lèvres face à mon comportement tout autant hautain qu’arrogant. Bref, je prenais l’auditoire à bras de corps.

Pourquoi je témoigne ici de cette période de ma vie de jeune adulte conférencier ? Pour souligner l’importance du discours et de sa structure, des émotions et des attitudes, nécessaires pour provoquer une prise de conscience immédiate. Je le constatais non seulement dans leurs écrits mais aussi à leurs commentaires et leurs questions à fin de la conférence alors que plusieurs se massaient devant la scène.

« Je ne te parle pas. Je parle à ton cerveau. Il me semble plus intelligent que toi » dis-je parfois à un jeune ou un parent dans la salle.

Communiquer en livrant son témoignage personnel et transmette des informations vérifiées et vérifiables ne suffisent pas pour tenir un discours philosophique.

Il n’y a pas de recette pour bâtir et tenir un discours philosophique initiatique d’une prise de conscience immédiate et engendrer une révélation si ce n’est de très bien connaître son auditoire et sa culture. J’oubliais, il faut aussi avoir vécu soi-même un telle prise de conscience immédiate et une telle révélation pour parcourir de le chemin du A à Z et animer à une grande force de conviction.

Le discours peut être tenu à une seule personne. Un jour, dans la vingtaine, je fais une nouvelle rencontre avec une personne qui deviendra un ami. Il me témoigne de sa quête d’un sens à sa vie, une quête sans queue ni tête, dans un désordre complet, sautant du Discours de la méthode de Descartes à L’imagination constructive : principes et processus de la pensée créative et du brainstorming de Alexander Faickney Osborn à La dianétique du fondateur de la Scientologie L. Ron. Hubbard à… Il s’entourait de livres de toutes sortes, pèle-mêle dans son chambre devenue un véritable salon de lecture. Un désordre tel y régnait que je ne pouvais que me l’expliquer par un désordre similaire en son esprit.

Nous voulions mieux nous connaître et un soir il me laissa la parole. Je lui ai tenu un discours qui racontait ma vie et l’histoire de mes idées et de mes prises de conscience dans un tel ordre qu’il fut épaté après seulement seulement une trentaine de minutes. Je lui ai alors proposé de nous trouver un endroit où je pourrais poursuive mon histoire. Il me proposa le chalet d’été de sa famille. Nous étions en plein hiver et pour atteindre ce chalet, sans isolation, il fallut traverser à pied un grand lac gelé, balayé par un vent de grand froid et des bourrasques de neige. Nous sommes arrivés au chalet complètement gelé. Seul un tout petit poêle à bois permettait d’envisager de nous réchauffer. Nous avons donc allumé un feu de bois qui s’avéra peu efficace. Nous nous sommes donc installés en plaçant nos chaises tout près de ce poêle à bois, emmitouflé de plusieurs couvertures qui ne nous empêchaient pas de temps en temps de grelotter. Je lui ai tenu un discours sur ma vie, son organisation, l’histoire et le classement de mes idées, suivant rigoureusement, par chaque chapitre, introduction-développement-conclusion. Mon discours a duré huit heures sans arrêt, si ce n’est des pauses pipi. Puis, nous sommes allés nous coucher. Au levée, il ne dit pas un mot sur mon discours. Il semblait estomaqué. Le seule échange fut pour orchestré notre retour en ville. Au cours de voyage, il ne dit toujours pas un mot et je me suis joint à lui dans son silence.

Lors de la rencontre subséquente, il me témoigna de son étonnement admiratif envers l’organisation de mes pensées et l’historique rigoureux de la vie de mes idées dont j’avais fait la démonstration dans mon discours. Il avait eu une révélation. Tout le monde n’était pas perdu dans ses pensées. Toute le monde ne menait pas une vie de l’esprit désorganisée. Il entreprit de faire le ménage dans sa vie, y compris dans son esprit. Bref, il changea de comportement.

Mais il rencontrait une énorme difficulté : il ne savait pas dire non, se dire non ! Le classement de ses idées et des informations dont il disposait de par ses lectures semblaient impossible, surtout sur le plan des valeurs.

Lorsqu’une personne ne sait pas se dire non, on ne peut pas être directif, c’est-à-dire lui dire à quoi dire, et on peut pas dire non à sa place. Jusque-là, j’avais 20 ans, le seul moyen dont je disposais pour apprendre à une personne à dire, c’était de me sacrifier, de m’offrir comme source d’un non décisif. Bref, j’amenais la personne à me dire non dans l’espoir qu’elle en tire une prise de conscience profonde et durable dans le temps, quitte à la perdre comme ami. Mon seul arme : lui dire la vérité sur elle-même ou sévir avec une critique telle que la personne me dira non. Et je n’y allais avec le dos de cuillère, avec des grenades ou des missiles, mais plutôt avec une bombe nucléaire. Bref, je violais l’esprit de la personne jusque dans ses valeurs et convictions les plus profondes, existentielles. Évidemment, la personne me servait un NON retentissant. Elle venait d’apprendre à dire non. Mais elle mettait fin sur-le-champ à notre amitié. Est-ce que cet apprentissage fut mis à profit par la suite ? Je ne sais. J’ai appris qu’il avait choisi un seule voie, celle de La dianétique du fondateur de la Scientologie L. Ron. Hubbard, ce qui impliquait d’avoir dit non à toutes les autres voies qu’ils exploraient. Je n’approuvais pas ce choix mais il n’en su rien. Je n’ai donc pas relevé le défi de lui apprendre comment faire des choix éclairés parce que je ne me sentais pas à la hauteur face à sa conversion religieuse (scientologie).

2- Le dialogue un à un

Parler à la fois de « dialogue » et de « philosophie » nous conduit dans l’ornière du dialogue socratique fondé sur le questionnement de l’Autre jusqu’à ce qu’il se contredise et admettre enfin qu’il ne sait pas vraiment de quoi il parle, qu’il est ignorant de ce dont il parle, point de départ pour que l’Autre se mette enfin à la recherche de ce qu’il ignore sachant maintenant qu’il a conscience de qu’il ignore.

Je ne suis pas un adepte de cette pratique du dialogue socratique, du moins ce qu’elle est devenue aujourd’hui, une technique rigide voire dogmatique. Je l’ai expérimentée à trois reprises avec différents philosophes praticiens et je n’ai pas aimé le traitement qui me fut réservé.

Le recours à des questions fermées avec deux choix de réponses (oui ou non), la répression de mon être émotionnel, l’interdiction de se justifier au-delà d’une seule phrase et de se référer à l’historique de son idée, à son passé, font de cette pratique contemporaine du dialogue socratique qu’il perd sa nature même de dialogue. 

Cabinet du Dialogue Socratique

COMMENT ÇA MARCHE :

Actualisée, la maïeutique antique de Socrate prend aujourd’hui la forme d’une technique visant à poser de BONNES questions au BON moment et à analyser mot par mot / élément par élément les réponses reçues en retour dans le but de relever les contradictions, identifier le fond du problème et prendre conscience des moyens de sa résolution. Il s’agit du processus de prise de conscience où votre réflexion se libère de la piège émotionnelle devenant ainsi lucide et rationnelle. La solution de votre problème vient ainsi à vous comme une évidence. Ce n’est pas votre inconscient qui m’intéresse, c’est votre pleine conscience. La technique socratique n’a rien à voir avec la psychanalyse, ni avec la programmation neurolinguistique type PNL, ni avec les pratiques énergétiques ou spirituelles, cela relève uniquement du domaine de la psycho-linguistique et de la philosophie pratique veillant sur la lucidité, la logique et la cohérence entre les pensées et les mots utilisées.

Source : Cabinet du dialogue socratique, Anna Gichkina, je suis psycho-linguiste et philothérapeute spécialisée en maïeutique et en philosophie du langage, diplômée (PhD) de l’Université Sorbonne ainsi que de l’Université Pomorsky d’Arkhangelsk et de l’Institut des Pratiques Philosophiques de Bourgogne. Aujourd’hui, mes compétences professionnelles sont régulièrement remises à niveau en collaboration avec l’Université VolGu de Volgograd et l’Institut des Pratiques Philosophiques

Le dialogue implique explicitement un échange libre et respectueux de votre Être tout entier, votre Être raisonné et votre Être émotionnel. Ce ne fut pas le cas. Je n’ai pas joui d’un échange libre et respectueux. Être questionné ne me dérange pas, au contraire, j’aime bien chercher les fondements de mes pensées, des réponses à des questions existentielles, constater que je fais des erreurs de pensée, que je me trompe… Mais je déteste la répression agressive par limitations de ma liberté de parole lors d’une discussion car, dans ce cas, il n’y a pas un véritable dialogue

2. Les caractéristiques du dialogue philosophique

Le mode d’énonciation du dialogue philosophique s’apparente à celui du théâtre. Il appartient au discours. La forme du dialogue philosophique est cependant plus libre, moins soumise au découpage strict des scènes et des actes.

Le dialogue constitue l’essence même de la démarche philosophique. En effet, ne disposant d’aucune certitude absolue, la philosophie se déploie comme un jeu de questions et de réponses constituant des thèses perpétuellement ré-examinées et re-questionnées.

Il y a plusieurs types de dialogues philosophiques.

a. Le dialogue dialectique

Dans le dialogue dialectique, les interlocuteurs sont égaux. Leurs arguments se complètent au fil du discours et ils parviennent, à la fin, à faire émerger la vérité.

b. Le dialogue polémique

Dans le dialogue polémique, deux points de vue diamétralement opposés s’affrontent.

La recherche de la vérité n’est pas l’objet de ce type de dialogue. Il est plutôt question de l’emporter sur l’autre.

c. Le dialogue didactique

Le dialogue didactique ressemble au dialectique, mais les deux interlocuteurs ne sont pas égaux : l’un en sait plus que l’autre et lui transmet son savoir par le biais du dialogue.

Source : Le dialogue philosophique, myMAXIVOURS, Les éditions Bordas, consulté le 29 février 2024.

Dans sa pratique contemporaine du dialogue socratique, le philosophe praticien ne se donne pas la peine de repérer la style interpersonnel de son client. Il lance un dialogue indifférencié ou inadapté à son client. Je soupçonne qu’ils ne savent pas comment le faire. On n’aborde pas une personne dans son cabinet de consultation philosophique en le renvoyant d’emblée dans les cordes.

J’ai travaillé dans les médias d’information à titre de chroniqueur, journaliste et rédacteur en chef invités à plusieurs occasions tout au long de ma vie professionnelle. Je connais bien les techniques d’interrogation journalistique, notamment, celle voulant qu’on ne prépare qu’une seule question, les autres s’attachant à la réponse de l’interviewé. Or, il ne me serait jamais venu à l’idée d’apostropher mon hôte, de réprimer ses émotions, de limiter sa liberté de parole, de l’empêcher de me répondre à sa guise, bref, de se révéler à moi.

Et c’est bien là tout le problème du dialogue socratique : il se tient sans que le philosophe praticien permette à son client de se révéler dans son mode de pensée. L’objectif du philosophe praticien est de vous pousser à la contradiction dans l’espoir d’une prise de conscience de votre ignorance sur la base de cette contradiction.

Est-ce encore pertinent de nos jours de diagnostiquer la contradiction comme une ignorance dans une relation d’aide ? Apprendre que je me contredits ne m’aide pas réellement. Me voilà avec un problème de plus : je suis ignorant. Comment puis-je trouver la motivation nécessaire dans cette prise de conscience qui ne révèle qu’un fait objectif me concernant pour me mettre à recherche de la réponse à ma question existentielle ? Je me trompe et puis après. Dois-je comprendre de mon erreur que je suis ignorant pour autant ? Tout le monde se trompe et se contredit, souvent sans le savoir. Or, si le dialogue socratique n’a pour but que de me faire prendre conscience que je me trompe, je le sais déjà, et que je suis ignorant, c’est admissible aisément et en toute logique sur tout ce que je ne connais pas.

Je suis ignorant à l’instar du philosophe praticien devant moi.

« Je sais que je ne sais rien. » – Socrate

Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien (en grec ancien : ἕν οἶδα ὅτι οὐδὲν οἶδα hén oȋda hóti oudèn oȋda, et en latin « scio me nihil scire ») est une maxime attribuée par Platon au philosophe grec Socrate. Elle se trouve dans l’Apologie de Socrate (21d), dans le Ménon (80d 1-3) et dans Hippias mineur (372b-372d).

Elle est également connue sous la citation « Le premier savoir est le savoir de mon ignorance : c’est le début de l’intelligence » et sous sa traduction littérale du grec ancien : « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » ou « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ».

Source : Je sais que je ne sais rien, Wikipédia, consulté le 29 février 2024.

Dans sa pratique du dialogue socratique, le philosophe praticien présuppose que son client prend pour vrai ce qu’il pense, qu’il croit en ce qu’il sait, et s’avance ainsi dans sa vie… dans l’ignorance dont il n’a pas conscience. Croire dans ce que je pense parce que je le pense et/ou croire en ce que je sais, ne relève pas de l’ignorance mais d’erreurs de pensée, de biais cognitifs et, surtout de l’absence de tout doute et de son bénéfice.


Commettez-vous des erreurs de pensée ?

Les dix distorsions cognitives selon David D. Burns, M.D., Être bien dans sa peau

  1. Le tout-ou-rien : votre pensée n’est pas nuancée. Vous classez les choses en deux seules catégories : les bonnes et les mauvaises. En conséquence, si votre performance laisse à désirer, vous considérez votre vie comme un échec total.
  2. La généralisation à outrance : un seul événement malheureux vous apparaît comme faisant partie d’un cycle sans fin d’échecs.
  3. Le filtre : vous choisissez un aspect négatif et vous vous attardez à un tel point à ce petit détail que toute votre vision de la réalité en est faussée, tout comme une goutte d’encre qui vient teinter un plein contenant d’eau.
  4. Le rejet du positif : pour toutes sortes de raisons, en affirmant qu’elles ne comptent pas, vous rejetez toutes vos expériences positives. De cette façon, vous préservez votre image négative des choses, même si elle entre en contradiction avec votre expérience de tous les jours.
  5. Les conclusions hâtives : vous arrivez à une conclusion négative, même si aucun fait précis ne peut confirmer votre interprétation.
    1. L’interprétation indue. Vous décidez arbitrairement que quelqu’un a une attitude négative à votre égard, et vous ne prenez pas la peine de voir si c’est vrai.
    2. L’erreur de prévision. Vous prévoyez le pire, et vous êtes convaincu que votre prédiction est déjà confirmée par les faits.
  6. L’exagération (la dramatisation) et la minimisation : vous amplifiez l’importance de certaines choses (comme vos bévues ou le succès de quelqu’un d’autre) et vous minimisez l’importance d’autres choses jusqu’à ce qu’elles vous semblent toutes petites (vos qualités ou les imperfections de votre voisin, par exemple). Cette distorsion s’appelle aussi « le phénomène de la lorgnette ».
  7. Les raisonnements émotifs : vous présumez que vos sentiments les plus sombres reflètent nécessairement la réalité des choses : « C’est ce que je ressens, cela doit donc correspondre à une réalité.
  8. Les « dois » et les « devrais » : vous essayez de vous motiver par des « je devrais… » ou des « je ne devrais pas… » comme si, pour vous convaincre de faire quelque chose, il fallait vous battre ou vous punir. Ou par des « je dois ». Et cela suscite chez vous un sentiment de culpabilité. Quand vous attribuez des « ils doivent » ou « ils devraient » aux autres, vous éveillez chez vous des sentiments de colère, de frustration et de ressentiment.
  9. L’étiquetage et les erreurs d’étiquetage : il s’agit là d’une forme extrême de généralisation à outrance. Au lieu de qualifier votre erreur, vous vous apposez une étiquette négative : « Je suis un perdant ». Et quand le comportement de quelqu’un d’autre vous déplaît, vous lui accolez une étiquette négative : « C’est un maudit pouilleux ». Les erreurs d’étiquetage consistent à décrire les choses à l’aide de mots très colorés et chargés d’émotion.
  10. La personnalisation : vous vous considérez responsable d’un événement fâcheux dont, en fait, vous n’êtes pas le principal responsable.

Bien sûr, apprendre que je me contredits peut soulever un doute sur ce que je crois savoir. Mais ce n’est pas par ignorance mais plutôt par manque de cohérence, de logique. Et entre en jeu la confiance en moi, en « mon » savoir. Le dialogue socratique revient à dire à la personne qu’elle ne peut pas ou plus se faire confiance et faire confiance en son savoir.

Le dialogue socratique dirige une lumière directement dans les yeux de la personne interpelée alors qu’elle vit dans le noir. Le seul effet est de l’aveugler, de la blesser, et d’éveiller ses mécanismes de défenses involontaires et inconscients. Cet aveuglement ne réveille pas l’intelligence afin qu’elle se mette à recherche de la vérité.

Avant d’être un mode de vie, la philosophie est d’abord et avant un mode, une manière de penser. C’est cette manière de penser qui cause problème au départ et qui doit avant attirer et retenir l’attention du philosophe praticien. Il ne doit pas non plus de concentrer sur sa technique de questionnement mais plutôt sur la personne avec laquelle il veut lancer un dialogue.

Personnellement, je questionne l’intelligence émotionnelle des philosophes praticiens dans la pratique du dialogue socratique, une pratique dogmatique.

Je le répète depuis l’âge de 15 ans : « La lumière entre par les failles ». Créer un faille dans la manière de pensée s’accompagne d’une très grande responsabilité dans le soin de la personne ainsi éclairée, aveuglée. On ne déstalise pas une personne en son esprit sans lui tenir fermement la main pour lui éviter une chute subitte en elle-même.

La FAILLE dont je parle, c’est le DOUTE et il suffit à la tâche. Également lié à la confiance en soi, le doute peut la renforcer. « Je peux avoir confiance en moi car je doute. » « Je ne peux pas avoir confiance en moi car je suis ignorant. » « Si je doute, je peux alors en tirer le bénéfice. » Les philosophes praticiens connaissent-ils le bénéfice du doute ? La réponse se trouve chez tous ceux et celles qui ont érigé le doute en principe nécessaire, obligatoire, à toute connaissance. Le bénéfice du doute, c’est la certitude d’une connaissance jusqu’à cette dernière soit détrônée par une connaissance en plus certaine. Ainsi avance la science. « La connaissance se construit sur la destruction du déjà-su, ce qui implique un doute systématique de toute connaissance, opinion, croyance.

C’est la révélation par l’adhésion au doute, plutôt que par prise de conscience de mon ignorance.

Il ne faut pas oublier que Socrate croyait que le savoir se cachait en soi et que faire accoucher les esprits visait à retrouver ce savoir en soi.

La maïeutique est au cœur de la philosophie socratique. En effet, elle se définit comme l’accouchement des esprits. Par le biais de questionnements, l’esprit du questionné parvient à trouver en lui-même les vérités.

La maïeutique est donc l’art d’accoucher les esprits, de leur faire enfanter la vérité. Socrate en philosophe affirme que chacun porte en lui le savoir, sans en avoir conscience. Le questionnement vise à se faire ressouvenir, c’est la fameuse théorie de la réminiscence. Ceci est bien sûr fondé sur la thèse de l’immortalité de l’âme. Puisque l’âme est immortelle, elle détient déjà tous les savoirs.

Source : La maïeutique selon Socrate, La-Philo, consulté le 29 février 2024.

C’est une hypothèse dont on doit douter en l’absence de preuve. Personnellement, j’ai acquis trop de connaissance et de savoir de l’Autre pour m’en reconnaître la source. Je ne crois pas que je porte en moi le savoir sans en avoir conscience. Je ne crois plus à la théorie de la réminiscence et que théorie Le questionnement vise à se faire ressouvenir. Je n’adhère pas à la thèse de l’immortalité de l’âme. L’idée que l’immortalité de l’âme lui confère déjà tous les savoirs ne me séduit pas davantage.


Différence entre savoir et connaître

Sur le plan sémantique, connaître, c’est avoir la connaissance de l’existence d’une chose, c’est l’identifier, la tenir pour réelle; tandis que savoir, c’est avoir une connaissance approfondie d’une chose qui résulte d’un apprentissage, c’est avoir dans l’esprit un ensemble d’idées et d’images constituant des connaissances à propos de cet objet de pensée.

Généralement, savoir implique une connaissance plus approfondie et plus rationnelle que connaître.

Source : Différence entre savoir et connaître, Banque de dépannage linguistique, Office québécois de la langue française, consulté le 29 février 2024.


Le doute témoigne de l’honnêteté de l’homme envers lui-même. Ainsi, je doute des bénéfices réels de la maïeutique par honnêteté envers moi-même. » Je rejette dont l’idée à que tout le savoir ne se retrouve pas en mon âme. Socrate se croyait investi de dieu, ce n’est pas mon cas. Dans mon univers intérieur, je crois que tous les dieux sont des inventions de l’homme.

Revenons au dialogue un à un comme moyen de conversion au mode de vie philosophique. Dois-je douter de moi lorsque je me contredis ? Est-ce que ma valeur d’homme s’en trouve diminué ? On saura vite me répondre qu’il s’agit, non pas de douter de soi, mais plutôt de douter de notre savoir. En théorie, certainement, en pratique, rien n’est moins certain. Je ne suis pas convaincu que la prise de conscience de mes contradictions lors d’un dialogue socratique soit purement objective et, par conséquent, traitée raisonnablement, sans influence subjective. Toute prise de conscience a sa part d’affect.

« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objecti­vement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous appa­raissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »

Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.

Toute perception est subjective même si je la considère objective. Le dialogue de un à un implique un échange subjectif. C’est pourquoi le philosophe doit absolument tenir compte de la subjectivité de son client et de sa propre subjectivité. Une demande de consultation philosophique trouve sa motivation dans la subjectivité du client, dans la compréhension subjective de son besoin. Et c’est à ce besoin qu’il faut d’abord répondre.

Les styles interpersonnels

Permettez-moi de revenir sur mon affirmation : « Dans sa pratique contemporaine du dialogue socratique, le philosophe praticien ne se donne pas la peine de repérer la style interpersonnel de son client. Il lance un dialogue indifférencié ou inadapté à son client. Je soupçonne qu’ils ne savent pas comment le faire. »

En 1992, à l’âge de 34 ans, mon statut de travaileur autonome ne suffisait plus à tâche pour livrer concurrence; il me fallait fonder une compagnie. Ne sachant pas comment procéder, je me suis incrit à un cours – concours d’entrepremeurship. Je fus surpris par le titre du premier cours « Connaissance de soi ». Je m’attendais à un cursus strictement administratif et légal couvrant aussi les études de marché, les études de mise en marché (marketing et publicité)… mais jamais sur la « Connaissance de soi ». Après tout, ne faut-il pas savoir, dès le départ, quel type d’entrepreneur je suis pour aller plus loin.

J’arrivais dans ce cours traumatisé par une expérience inédite depuis mes premiers pas à titre de travailleur autonome depuis quinze ans. Une compagnie venait de me voler un contrat haut la main. J’avais l’impression d’avoir été frappé par un train et de ne plus être moi-même, dissais-je à la professeur du cours « Connaissance de soi ». Elle me répondit que je venais sans doute de changer de style interpersonnel en raison de ce traumatisme.

L’une des séances de ce cours traitait justement des styles interpersonnels selon Larry Wilson. Il nous fallait découvrir le style interpersonnel de chacun des participants au cours, des entrepreneurs en herbe. Un graphique devait nous y aider, le voici :

Référence : Ce tableau provient des Notes du cours remises en 1992 par la professeure Lise Jobin aux participants du cours Tirer votre épingle du jeu pour la création ou l'expansion de votre entreprise, Centre de création et d'expansion d'entreprises (C.C.E.E.), Collège de Limoilou, juin 1992. Cependant, on trouve un tableau similaire en 2004 dans le livre The social styles handbook : find your comfort zone and make people feel comfortable with you préfacé par Larry Wilson et proposé par sa firme Wilson Learning. Il y a une incohérence dans les années puisque l'une est datée de 1992 et l'autre de 2004, soit 12 ans d'écart. À force de chercher, j'ai trouvé la source originelle de ces styles interpersonnels : le livre Personal styles and effective performance make your style work for you par David W. Merrill et Roger H Reid paru chez Tracom Corporation en 1981. Si on fouille encore plus loin, la recherche initiale au sujet de styles interpersonnels remonte jusqu'aux travaux de Dr. James W. Taylor au début des années 1960. Aujourd'hui, on trouve des tableaux similaires des styles interpersonnels avec différentes variables chez plusieurs firmes de management.
Référence : Ce tableau provient des Notes du cours remises en 1992 par la professeure Lise Jobin aux participants du cours Tirer votre épingle du jeu pour la création ou l’expansion de votre entreprise du Centre de création et d’expansion d’entreprises (C.C.E.E.) du Collège de Limoilou en juin 1992. Cependant, on trouve un tableau similaire en 2004 dans le livre The social styles handbook : find your comfort zone and make people feel comfortable with you préfacé par Larry Wilson et proposé par sa firme Wilson Learning. Il y a une incohérence dans les années puisque l’une est datée de 1992 et l’autre de 2004, soit 12 ans d’écart. À force de chercher, j’ai trouvé la source originelle de ces styles interpersonnels : le livre Personal styles and effective performance make your style work for you par David W. Merrill et Roger H Reid paru chez Tracom Corporation en 1981. Si on fouille encore plus loin, la recherche initiale au sujet de styles interpersonnels remonte jusqu’aux travaux de Dr. James W. Taylor au début des années 1960. Aujourd’hui, on trouve des tableaux similaires des styles interpersonnels avec différentes variables chez plusieurs firmes de management.

L’exercice consistait à presser de questions chaque participant afin qu’il atteigne son rythme régulier d’élocution. Nous n’avions qu’une minute par participant pour déceler son style interpersonnel.

Un rythme d’élocution lent, nous laissait le choix entre Analytique ou Aimable tandis qu’un rythme d’élocution rapide nous laissait le choix entre Fonceur ou Expressif. Pour effectuer ce choix, nous devions déceler si le niveau d’émotion dans le langage du participant. Un niveau d’émotion bas nous laissait le choix entre Analytique ou Fonceur tandis qu’un niveau d’émotion élevé nous laissait le choix entre Aimable ou Expressif. Au final, nous devions déterminer si le participant, dans ses réponses, donnait la Priorité à la tâche ou Priorité à la Personne.


Pour trouver le style d’un interlocuteur, il s’agit d’identifier, dans un premier temps, le débit de son élocution sur une échelle de 4 niveaux :

Débit lent (1, 2) : Styles « Aimable » et « Analytique »,

Débit rapide (3, 4) : Styles « Expressif » et « Fonceur ».

Dans un deuxième temps, on observe le mode de fonctionnement spontané de l’individu qui consiste à prioriser soit la « tâche » ou la « personne ».

Les styles « Aimable » et « Expressif » priorisent la PERSONNE.

Les styles « Analytique » et « Fonceur » priorisent la TÂCHE.


Mon tour venu, moi qui avait réponse (opinion) à tout, je prenais bien involontairement un temps de réflexion de quelques seconde avant de répondre. Ce n’était pas le moi que je connaissais. Par contre, on m’attribua « Priorité à la tâche », et je m’y reconnaissais. Et les participants dire de moi que j’étais Analytique. J’étais étonné parce que je ne connaissais qu’un style personnel en affaires : le Fonceur. Moi, je foncais et cela m’avait réussi jusqu’à ce qu’une compagnie me soustire un contrat. Je croyais qu’il me suffirait de fonder une compagnie pour être d’égal à égal avec la concurrence. Je me trompais.

Catégorisé parmi les Analytiques, à la fin du cours, je demandai à la professeur, consultante en ressources humaines de son métier, pourquoi je passais, selon moi, de Fonceur à Analytique. Je ne me reconnaisas plus. C’est là qu’elle profita de l’occasion pour m’explique que mon expérience tramatique des mois précédents m’avait sans doute permutée de Fonceur à Analytique. Non seulement, je venais de découvrir qu’il y avait d’autres styles mais je n’avais celui que je croyais avoir eu toute ma vie jusque-là.

Il nous fallait déceler le style interpersonnel de chacun des participants en une minute pour agir de même et dans le même temps avec nos futurs clients et leur donner ce qui correspondait à leur style.


Voici les caractéristiques de chacun de ces styles « purs », leurs forces et limites respectives.

STYLE AIMABLE

Caractéristiques

  • Vitesse d’élocution : lente.
  • Non-verbal : air doux, sourire (même fâché), semble bonasse.
  • Tendance à l’acquiescement (oui facile).

Forces

  • Très bonne capacité d’écoute;
  • S’exprime avec douceur;
  • Favorise des relations chaleureuses;
  • Sensible aux sentiments des autres;
  • S’efforce d’établir de bonnes relations et s’assure de l’existence d’un climat positif avant d’entreprendre une tâche;
  • Favorise un rythme de travail très pondéré;
  • Se préoccupe de répondre aux besoins des autres et leur accorde une attention personnelle;
  • Réagit bien au leadership des autres;
  • À l’aise avec des personnes qui s’expriment clairement.

Limites

  • Action lente;
  • Manque d’affirmation et d’assurance;
  • Évite les conflits;
  • Peur de prendre des risques;
  • Personne très émotive.

Style Analytique

Caractéristiques

  • Vitesse d’élocution : lente.
  • Non-verbal : air suspicieux, œil sceptique, semble juger les autres.
  • Tendance à l’évitement (fuite).

Forces

  • Très bonne capacité de réflexion;
  • Approche orientée sur l’étude des faits, rassemble des données;
  • Fonctionnement prudent, actions non précipitées;
  • Personne calme et possédant des réponses aux situations ennuyeuses;
  • Objectivité et précision dans ses interventions;
  • Exige des réponses logiques et claires;
  • Aptitudes pour régler des problèmes;
  • N’impose pas ses idées sans certitude;
  • Aime aider les autres à prendre des décisions.

Limites

  • Prise de décision personnelle très difficile;
  • Personne ne pouvant être stimulée pour agir rapidement;
  • Comportement peu affirmatif et peu émotif;
  • Recueille des informations nécessaires et n’écoute plus par la suite.

Style Expressif

Caractéristiques

  • Vitesse d’élocution : rapide.
  • Non-verbal : air énervé, gestes en rond, semble sans mesure.
  • Tendance à l’attaque (explosion).

Forces

  • Très bonne capacité de décision;
  • Amène l’humour et l’enthousiasme dans les situations;
  • S’engage rapidement;
  • A besoin de peu d’indications précises; Personne stimulante et persuasive;
  • Capacité de prendre des décisions sans encadrement;
  • Pense à ce qui plaît aux autres;
  • Habile dans les techniques orientées vers les gens;
  • Compréhension intuitive des situations.

Limites

  • Réflexion très difficile;
  • Change fréquemment d’idées;
  • Néglige de vérifier sa compréhension avant d’agir;
  • Personne susceptible et impulsive;
  • Besoin constant d’activités stimulantes et de rétroaction.

Style Fonceur

Caractéristiques

  • Vitesse d’élocution : rapide.
  • Non-verbal : air sévère, gestes saccadés, semble rigide.
  • Tendance à l’autocratie (ordre).

Forces

  • Très bonne capacité d’action;
  • Rythme rapide, efficacité et orientation vers des buts précis;
  • Disposition à prendre des responsabilités pour aller de l’avant et prendre des décisions;
  • Personne habile à traiter des situations difficiles sans être contrariée par la critique et le rejet;
  • Capacité à déterminer les faits et ensuite passer à l’action;
  • Aptitude pour présenter un point de vue d’une façon confiante et énergique.

Limites

  • Écoute très difficile;
  • Tendance à l’impatience;
  • Peu susceptible de demander des informations supplémentaires pour clarifier un sujet;
  • S’arrête peu à la compréhension des attitudes et des émotions des autres.

En résume, face à Analytique, on donne beaucoup d’information mais on prend soin qu’il ne soit pas paralyser par son analyse. Face à un Fonceur, on se limite à donner deux choix d’action, dans la même direction; trois choix l’embêtera. Face à un Aimable, on s’enquiert avant tout de sa personne, sa santé, ses enfants… avant de parler affaire mais il faut prendre soin de ne pas de faire dire un « oui » complaisant qui ne donnera aucune occasion d’affaires. Face à un expressif, il ne faut absolument éviter la réflexion, cette personne est heureuse dans une pluie d’idées.

« Tout cela est bien beau en théorie », me disais-je « mais quant est-il sur le terrain ? » Je doutais.

À mon plus grand étonnement, l’approche préconisée par ces quatre styles interpersonnels fonctionnait à merveille au point où je me demandais s’il ne s’agissait pas de manipulations.

Mon démarchage donnait des résultats exceptionnels avec un taux de réponses positives à 80% alors que c’était plutôt le contraire habituellement (20% de réponses positive et 80% d’absence de réponse). Ma compagnie d’études des motivations (d’achat) a rencontré un tel succès qu’il me fallut réduire le démarchage pour soutenir un service qualité et embauché des dizaines de contractuels.


Pour vous permetttre de découvrir toute l’histoire de notre Compagnie d’enquête de motivation, j’offre gratuitement en format numérique (PDF) mon livre « Comment motiver les consommateurs à l’achat – Tout ce que vous n’apprendrez jamais à l’université ».


Qu’est ce que les styles interpersonnels viennent donc faire dans ce texte ? Souvenez-vous que je reproche aux philosophes praticiens de ne pas adapter leurs interventions à chacun de leurs clients parce qu’ils ne savent pas le faire. Le dialogue socratique est devenu dogmatique entre leurs mains. Il n’y a pas ou peu de prise en compte du style interpersonnel du client. Le dialogue socratique, du moins, avec les philosophes praticiens que j’ai consulté, est rigide.

La verbalisation

Pour déterminer le style interpersonnel dans le dialogue socratique, le philosophe praticien doit connaître son propre style interpersonnel et celui de son client pour obtenir l’effet recherché, un prise de conscience immédiate. Or, lors de mes expériences de la consultation et de l’atelier philosophiques, la verbalisation est réprimée, les réponses aux questions posées par le philosophe praticien réduites à des « oui » et des « non », et les justifications par le client à une phrase. Cette approche est justifiée par le fait qu’il ne s’agit pas d’une psychanalyse ou d’une psychothérapie (« On n’est pas là pour raconter sa vie »). Dans ce contexte, le philosophe praticien ne se donne pas toutes les moyens utiles à une prise de conscience immédiate ET PERSONNELLE par son client. Car c’est bien le caractère PERSONNELLE  de la prise de conscience immédiate par le client qui agira sur SON choix d’un mode de vie philosophique, adapté à ses propres besoins et à son environnement.

Le philosophe praticien n’est pas aux temps de Socrate dans la Grèce Antique. Il ne se tient pas au coin de la rue interpellant des piétons pour les questionner. Il n’est pas vêtu d’un vieux manteau doublé et pieds nus, bref, il n’a rien d’un itinérant ou d’un SDF plus pauvre que pauvre. Aujourd’hui, le philosophe praticien se présente bien, comme vous et moi. Car avant de devenir philosophe praticien, il était déjà intégré à notre société, il en respectait autant que faire se peut les codes de conduite sociale. Désormais, par son travail, il est un homme ou une femme d’affaires, il vend ses consultations. Il tient un cabinet. Les gens qui le consultent ne sont pas des lambdas dans la Cité, du moins il ne se considère pas comme tel. Ils sont respectables et leur situation leur permet de se payer une consultation philosophique. Ils n’évoluent pas dans le même contexte personnel et social que celui des gens interpellés par Socrate. Il faut donc adapter le dialogue socratique non plus le dogmatiser.

Cette adaptation passe par l’introduction de la verbalisation dans le dialogue socratique parce qu’elle permet au philosophe consultant de déceler le style interpersonnel du client et de répondre à ses besoins dans les paramètres de ces derniers.

3- Les textes

Plusieurs philosophes praticiens accompagnent leur vie professionnel de la publication d’un ouvrage traitant de leur pratique en philothérapie. Je me suis imposé la lecture de toutes les publications que j’ai trouvées. Bref, j’ai lu plusieurs livres au sujet de la philothérapie, la consultation philosophique, la philosophie et le développement personnel dont voici la liste ci-dessous:

PHILOTHÉRAPIE

  1. Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, 2019
  2. Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre, 2013
  3. Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout, 2015
  4. La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris, 2010
  5. Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
  6. La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
  7. La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
  8. La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
  9. La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
  10. Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
  11. La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
  12. Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
  13. Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
  14. La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
  15. Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
  16. Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)
  17. Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023
  18. 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022
  19. À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023
  20. Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Pour tout vous dire et sans prétention aucune, j’ai fait le tour de la littérature livresque de langue française traitant de la philothérapie. Dans la majorité de ces livres, la présentation et les explications théoriques sont quasi parfaites. Souvent, des exemples d’interaction avec des clients aident à très bien comprendre la démarche du philosophe praticien. Si révélation il y a à la suite de la lecture de l’un ou de plusieurs de ces livres, elle concerne plus spécifiquement l’étonnement face à la nouveauté de la consultation philosophique et la découverte des bienfaits de la philosophie ainsi pratiquée. Le texte comme moyen de conversion à un monde de vie philosophique ne figure pas au programme de ces livres traitant de la philothérapie et de la consultation philosophique.

PHILOSOPHIE

J’ai lu aussi plusieurs ouvrages traitant de la philosophie :

  1. Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
  2. S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
  3. Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
  4. Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
  5. La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
  6. Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
  7. L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
  8. Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
  9. Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
  10. Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
  11. Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
  12. Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
  13. Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
  14. La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
  15. Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018
  16. À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023
  17. Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019
  18. Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997
  19. Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000
  20. Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021
  21. Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005
  22. Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989
  23. À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

PHILOSOPHIE ET SOCIÉTÉ

J’ai lu aussi des essais proposés par des philosophes mettant à profit notre esprit critique face à ce que nous sommes face la société :

  1. Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021
  2. La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
  3. Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
  4. La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023
  5. Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

Et à ces essais, j’ai ajouté des livres questionnant le développement personnel :

  1. L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006
  2. Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019
  3. Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021
  4. Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France, 2014
  5. Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

Cliquez ici pour retrouver tous mes rapports de lecture de ces livres


Le texte comme moyen de conversion à un mode de vie philosophique

Le texte comme moyen de conversion à un mode de vie philosophique ne figure pas au programme des livres ci-dessus. Ils sont avant tout théoriques et leur lecture procure bon nombre de prises de consciences très influentent sur notre intérêt envers la philosophie.

Un texte philosophique initiatique à un mode de vie philosophique implique d’« instruire et engagée la pensée dans une aventure personnelle ».

Qu’est-ce que l’initiation à la philosophie ?

Mais une Initiation philosophique est autre chose : il lui faut à la fois instruire des débutants et engager la pensée dans une aventure personnelle, inviter, si l’on peut dire à philosopher, amener le lecteur, averti ou novice, à une pratique effective de la réflexion tout en lui en fournissant la matière.

LACROIX, Jean, Initiation philosophique, Le Monde, août 1948, consulté le 3 mars 2024.

Le conte philosophique figure sans doute au sommet des genres littéraires les plus efficaces pour fournir aux lecteurs l’occasion d’une révélation impliquant une conversions à la philosophie.

La communication en spirale conique inversée

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Auteur : Ag2gaeh (Wikipédia)

« Un  oiseau avait fait son nid dans le fourneau d’une pipe oubliée sous une armoire abandonnée dans une maison sans plus aucune porte dans un village déserté. Lorsqu’une histoire commence ainsi, on peut s’inventer quelques craquements de bois au deuxième étage et laissant à penser qu’il est hanté. (…) »

« (…) Pendant ce temps, dans la forêt, un homme parcourait la forêt avec un porte sur le dos. Il recherchait, de village en village, une maison où l’entrée laissée sans porte correspondrait aux dimensions de sa porte. Fatigué, l’homme posant sa porte au sol contre un arbre au pied du duquel il s’assied pour se reposer. Il s’endormit. Lorsqu’il se réveilla, il regarda sa montre, les aiguilles avaient rouillées. Lorsqu’il se leva, il s’enfargea dans sa barbe. Il se demanda combien de temps il avait bien pu dormir. (…) »

Ce conte dont le souvenir me fait défaut aujourd’hui dure 45 minutes et je l’ai entendu dans la Tente des Créateurs lors de la Chant’août à l’été 1975 à Québec. Il fut pour moi l’exemple parfait de la communication en spirale inversée. L’auteur commence par un détail et il élargit progressivement le sujet et tire son lecteur vers le haut… jusqu’à une prise de conscience révélatrice.

Écrire un texte en spirale conique inversé dans le but, plus ou moins secret, d’étonner le lecteur par une prise de conscience immédiate facilitant la conversion à un mode de vie philosophique relève de l’exploit.


CONCLUSION

La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion à un mode de vie philosophique

Philosopher pour philosopher, questionner pour questionner, dialoguer pour dialoguer, penser pour penser… ne relève pas de la philosophie puisque ces actions n’offrent en soi aucune opportunité de conversion à un mode de vie philosophique.

La philosophie peut engendrer une évolution intellectuelle mais elle n’est pas un jeu intellectuel.

La philosophie n’est pas davantage une méthode (dialogue socratique / maïeutique), c’est l’un des moyens dont elle dispose, pour autant que cette méthode ne soit pas dogmatique.

Lorsque j’écris que « La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion à un mode de vie philosophique », c’est bien beau, en théorie. Mais qu’en est-il en pratique ? La philosophie passe par le philosophe et « est philosophe celui qui produit durablement des pensées philosophiques et, s’il est cohérent, les constitue en règle de vie » :

La philosophie des philosophes et celle des autres – en quoi consiste la seconde et comment l’historien de la philosophie doit la prendre en charge

Définitions : philosophie, pensée philosophique, philosophe

Commençons par distinguer philosophie et pensée philosophique. La philosophie est une modalité spécifique de la vie des idées apparue dans l’histoire à certaines périodes et en certains lieux ; c’est une discipline singulière qui prend place dans l’évolution intellectuelle et l’évolution des modes de vie – discipline au double sens de corps doctrinal organisé et d’existence régulée (étant entendu qu’un mode de vie est philosophique dans la mesure où il se rattache à un mode de pensée qui l’est aussi). La pensée philosophique, de son côté, n’est pas une discipline, mais le produit particulier d’une conceptualisation individuelle. Le point de vue n’est pas le même : pour définir la philosophie, il faut penser la structuration globale du champ intellectuel et y repérer une façon originale de penser, pratiquée à grande échelle ; tandis que pour définir la pensée philosophique, il suffit que la production d’un individu quelconque réponde à certains critères à préciser. On dira de la même façon que la définition du Droit n’est pas celle d’un raisonnement juridique, ou la définition de la Science celle d’une réflexion savante particulière. Pour le dire d’une façon imagée une discipline est aux pensées qui s’y rattachent ce que le tas de sable est aux grains de sable ou le tout à la partie. Comme le tout n’est pas dans les parties, on n’exigera pas d’une pensée qu’elle réponde à la définition de la philosophie pour être qualifiée de philosophique : ce serait trop exiger, comme de vouloir que chaque grain de sable contînt en quelque façon le tas. Ainsi, l’application existentielle d’une pensée philosophique n’entre pas dans sa définition, alors qu’on amputerait grandement la philosophie si on ne la définissait que par l’activité pensante, abstraction faite de la vie du penseur.

En tant que modalité de la vie intellectuelle et mode de vie, la philosophie doit se définir par rapports aux autres modes de pensée et aux pratiques qui lui sont comparables dans l’histoire. Précisons : aux modes de pensée qui nourrissent une ambition théorique, qui veulent expliquer le réel, qui proposent une vision du monde, qui prétendent énoncer des vérités et pas seulement promouvoir des valeurs ou orienter l’action. Cela restreint énormément le champ de la comparaison. Dans la mesure où la science apparaît après la philosophie (et devra justement se situer par rapport à elle), la religion seule fournit le repère historique à partir duquel peut se définir la philosophie. Cette dernière en est une transformation : elle est une religion sécularisée. L’une et l’autre ont une triple dimension cognitive-éthique-pratique, c’est-à-dire se présentent comme une ontologie, une axiologie et une praxis(1). La philosophie comme la religion énoncent ce qui est, ce qui doit être, comment se comporter, et elles appliquent leurs préceptes. En un mot et en considérant l’importance des guillemets, elles sont la combinaison d’une « science » (par leurs prétentions cognitives), d’une « morale » (par leurs injonctions normatives) et d’un « art » (une technique d’application à l’existence concrète des idées théoriques). La seule différence est que la philosophie le fait dans une langue plus rationnelle et plus argumentée que la religion, ce qui implique une individualisation plus poussée et une dimension collective retreinte. Quand la coordination d’un savoir, d’une morale et d’un guide de comportement se présente sous une forme relativement individualisée, on lui donne le nom de sagesse(2) ; la philosophie est une recherche de sagesse – l’étymologie n’est pas trompeuse. Dans la mesure où elle est une discipline plus individuelle que collective, la philosophie n’est pas un fait social ni un ciment social au même degré que la religion. La croyance se renforce par la socialisation, et plus l’on a de liens sociaux forts, plus l’on est porté à croire avec ardeur. Inversement, la pensée de groupe est une gageure : on pense d’autant plus et d’autant mieux que l’on pense en toute indépendance (ce qui n’implique évidemment pas de se couper des autres penseurs). C’est d’ailleurs l’un des problèmes que connaît la philosophie quand elle se pratique en secte, en école, en filiation maître-disciple, en corporation ou même dans le cadre d’une profession, où l’on a tendance à penser comme son groupe social, c’est-à-dire à concéder trop à la croyance. La professionnalisation de la philosophie, avantageuse sous certains aspects, a ceci de négatif qu’elle donne aux philosophes une sorte de préjugé commun qui tient à cette forme particulière de socialisation – nous y reviendrons.

(…)

Certes, il ne suffit pas de philosopher cinq minutes pour être philosophe. Qu’est-ce donc qu’un philosophe ? On pourrait dire, sur le modèle de nos définitions de la philosophie et de la pensée philosophique, que c’est un religieux laïcisé (un clerc hors religion) à condition de mettre l’accent sur le second terme. Là encore, c’est une question de degré (donc de discernement pour l’historien), car bien des philosophes sont aussi croyants, passablement dogmatiques et plus ou moins placés sous des tutelles intellectuelles. En tout cas il importe de distinguer le producteur ponctuel de pensées philosophiques du philosophe stricto sensu, de même que tout croyant n’est pas un homme d’Église. Il faut, pour être philosophe, que sa production d’idées philosophiques soit abondante et régulière. L’identité d’une personne, nous semble-t-il, doit être définie par la nature et l’intensité de son engagement, certainement pas par la qualité supposée de sa production. On est lanceur de javelot si l’on lance des javelots régulièrement, pas si on les lance loin ; on est philosophe si l’on philosophe, pas si l’on pense loin. L’erreur serait de réserver le titre de « philosophe » à ceux que l’on estime tout particulièrement, comme s’il s’agissait d’une dignité, et de le refuser aux autres. Ce serait aussi absurde que de nier qu’un prêtre soit un religieux sous prétexte qu’il n’est pas adepte de la bonne religion. « Philosophe » n’est pas un honneur, mais la désignation d’une réalité individuelle et sociale. Il faut aborder la question le plus froidement possible : est philosophe celui qui produit durablement des pensées philosophiques et, s’il est cohérent, les constitue en règle de vie, comme est religieux celui qui produit avec constance des idées religieuses et les met en pratique.

____________

1. Nous précisons cette définition de la philosophie dans Citot, 2017b, III. La « théorie de la connaissance » étant une réflexion sur notre mode d’accès à l’être, elle relève de l’ontologie – laquelle regroupe l’ensemble des questions « cognitives ».

2. Que l’on distinguera de la morale, de la « spiritualité » ou de la sotériologie, qui ne s’occupent guère de questions cognitives. Inversement, la science se borne à celles-ci.

CITOT Vincent, « La philosophie des philosophes et celle des autres – en quoi consiste la seconde et comment l’historien de la philosophie doit la prendre en charge », Le Philosophoire, 2019/2 (n° 52), p. 141-168. DOI : 10.3917/phoir.052.0141. URL : https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2019-2-page-141.htm, pp. 144-145

Seul le philosophe qui a adopté un mode de vie philosophique avec suffisamment de recul peut prendre conscience de son propre cheminement vers la prise de conscience immédiate initiale qui fut pour lui une révélation ayant entraîner sa conversion à un mode de vie philosophique.


On ne donne pas ce que l’on n’a pas.


Je veux dire, donc, que le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont il est à la fois le moyen et l’expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de vivre, mais qui est étroitement liée au discours philosophique.

Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique? 19

Philosophie comme mode de vie

On conçoit souvent la philosophie comme la discussion de textes savants, comme l’élaboration de systèmes ou de doctrines abstraites, bref comme une succession de conceptions théoriques. Pourtant, l’examen attentif des textes anciens par l’helléniste Pierre Hadot (1922-2010) a bien montré que la signification première de la philosophie antique réside dans un choix de vie formé d’exercices, c’est-à-dire dans la pratique d’un mode de vie propre. Si la redécouverte récente de la vie philosophique par Hadot a donné lieu à un nouveau regard sur la philosophie antique en France et à l’étranger, il est maintenant permis de penser qu’elle préfigure un mouvement philosophique plus profond – à condition toutefois d’être actualisée.

* * *

Au premier abord, et parce qu’elle est issue de problèmes posés par l’interprétation des textes grecs, la philosophie comme mode de vie est une ligne d’interprétation de la pensée antique, un cadre général pour lire, traduire et interpréter les écrits anciens, bref c’est une perspective qui permet d’aborder de manière cohérente la philosophie gréco-romaine. Reconnaître cette perspective de recherche, l’approfondir ou la faire valoir, c’est travailler en philosophie comme mode de vie.

D’autre part, la philosophie comme mode de vie est aussi une approche qui accorde la primauté à la vie philosophique ou à l’exercice de la philosophie par rapport à tous les autres aspects souvent associés à la philosophie (l’étude des oeuvres, la création de concepts, la discussion critique des problèmes), bref c’est une approche qui accorde la primauté à la vie philosophique par rapport au discours philosophique, au discours sur la philosophie et surtout à la littérature philosophique.

La philosophie comme mode de vie se reconnaît enfin à l’exigence d’actualiser pour soi-même, avec les autres et dans le respect de la nature une discipline de vie issue d’une autre période historique que la nôtre. Si l’exigence est respectée, la philosophie comme mode de vie restera vivante même si nous ne vivons pas comme les Grecs. En conclusion, la philosophie comme mode de vie pourra donc être abordée comme une perspective de recherche, une approche philosophique ou une discipline de vie, c’est-à-dire comme «un mode de vivre accordé à la philosophie» (J.-F. Balaudé).

DESROCHES, Daniel, Philosophie comme mode de vie (Dossier), L’Agora – Une agora, une encyclopédie, Dimanche le 13 septembre 2020, consulté le 4 mars 2024.

Dans cet article, je questionne le dialogue socratique qui, devenu dogmatique, stérilise les interventions du philosophe praticien et, de ce fait, ne conduit pas à la conversion de leurs clients à un mode de vie philosophie.

Aussi, je remets en question les sévères limites à la verbalisation imposées par les philosophes praticiens à leurs clients, ce qui les empêchent d’identifier et de composer avec le style interpersonnel de chacun de leurs clients, bref, de connaître même sommairement leurs clients pour le succès maximum de leurs interventions.

De plus, je m’interroge sur le lien entre le questionnement socratique (souvent dogmatique) et un dialogue. Est-ce qu’un échange Questions/Réponses est véritablement un dialogue ? Est-ce que l’on peut dialoguer avec des questions fermées ? Est-ce qu’on peut dialoguer en excluant la justification des réponses par le client ? Est-ce qu’on peut dialoguer en réprimant les émotions du client ? Bref, est-ce que le dialogue socratique (maïeutique) convertit le client à un mode de vie philosophique ? À toutes ces questions, je répond « Non ».

J’ai souligné le fait que prendre conscience que nous nous contredisons et que nous sommes, de ce fait, ignorants, ne conduit pas automatiquement à la discipline du doute face à chaque pensée, opinion ou croyance. Vivre dans le doute ou ne pas prendre d’emblée pour vrai ce que l’on pense ne débouche pas sur une conversion à un mode de vie philosophique. Si notre ignorance peut conduire à une quête de connaissance, il faut en évaluer le pouvoir de motivation. Et peu importe l’étendue de notre ignorance, nous ne sommes jamais ignorant de tout. L’ignorance, ainsi prise en concience, peut tout aussi bien susciter l’indifférence ou être simplement tolérée. En pareils cas, le dialogue philosophique ne force à la démarche d’une vie examinée mais plutôt et plus souvent qu’autrement à un examen limité de mes pensées, opinions et croyances.

Et cet examen, je le mentionnais aussi, sera subjectif. Je répondrai à ce qui m’interpelle subjectivement parmi toutes les connaissances. Je choisirai subjectivement en croyant avoir fait un choix objectif. Le philosophe praticien ne me semble pas bien au fait des motivations profondes du comportement de son client, de ses réactions involontaires et inconscientes. Le philosophe lui-même a-t-il conscience de sa subjectivité ?

Enfin, je rappelle avoir l’impression d’avoir fait le tour de la philothérapie. Je relève d’un livre à l’autre traitant de la philothérapie les mêmes forces et faiblesse. Forces dans la théorie, faiblesse dans la pratique. Heureusement, il y a des exceptions mais elles se font rares.


P.S.: Le développement personnel et professionnel ne conduit pas à un mode de vie philosophique.

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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Références – J’ai lu pour vous

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L’Observatoire francophone de la philothérapie vous offre un inventaire des livres de langue française traitant de la consultation philosophique signé par des philothérapeutes, des philosophes consultants et des philosophes praticiens. Nous proposons aussi quelques livres utiles à la compréhension de la philosophie dans le monde actuel et à la contextualisation de pratique philosophique.


Chacun des livres est accompagné d’un rapport de lecture incluant des citations et les commentaires de l’Observatoire francophone de la philothérapie.


  1. Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
  2. Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
  3. Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
  4. La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
  5. Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
  6. Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
  7. Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
  8. La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
  9. La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
  10. Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
  11. La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
  12. La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
  13. Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
  14. La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
  15. S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
  16. Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale (1/2)
  17. Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale (2/2)
  18. Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
  19. La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
  20. Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
  21. La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
  22. La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
  23. L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
  24. Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
  25. Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
  26. Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
  27. Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
  28. Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
  29. Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
  30. La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
  31. Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021
  32. Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021
  33. Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019
  34. Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018
  35. À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023
  36. Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023
  37. Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
  38. 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l'article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/


PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ

Comment dialoguer de manière constructive ?

Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Un cheminement théorique

Durant mes études, j’ai été amené à réfléchir sur l’épistémologie, la cognition (comment fonctionne la connaissance humaine, avec ses biais), et en particulier sur la notion « d’esprit critique ». A l’époque, deux notions m’ont marqué. Avec Hegel, notamment, l’idée de dialectique, que j’ai vulgarisée dans La pensée s’enrichit de la critique. Dans mon mémoire, en 2009, j’ai tâché de stimuler la métacognition de jeunes élèves, c’est-à-dire leurs facultés à observer leurs propres manières de réfléchir. Ces deux concepts (dialectique et métacognition) font référence à une forme de « mise à distance » de ses propres représentations et processus de pensée.

En 2012, dans Les polémistes sont-ils responsables des interprétations de leurs propos ?, je m’attelais à montrer qu’il y a un problème à s’attacher uniquement à la dimension sémantique de la conversation (les mots utilisés), et qu’il fallait prendre en compte la dimension pragmatique également (ce que les usagers des mots y attribuent comme signification, ce qu’ils « mettent derrière »).

En 2013, dans Pour une éthique de la discussion, je tâchais de formaliser en quelque sorte des « règles du jeu » à respecter pour qu’une discussion soit constructive, c’est-à-dire qu’elle fasse progresser la connaissance dans une forme de respect mutuel des personnes et des idées. Dans cet article théorique, je liste notamment un ensemble de présupposés philosophiques « incontournables » (constructivisme réaliste, perspectivisme non relativiste, pragmatisme…) qui lient la question de la connaissance à notre condition d’être humain, et qui invitent à une forme d’accord tacite si l’on prétend discuter autour d’une réalité partagée. En découle entre autres un engagement dans les directions suivantes : humilité, coopération, pluralisme… C’est tout un programme, sachant que les métaphores conceptuelles pour parler de la discussion nous suggèrent de la considérer davantage d’un point de vue compétitif (La discussion, c’est la guerre).

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En 2014, dans un article sur la place de la réflexivité (la capacité à s’interroger sur ses propres processus de pensée) en éducation aux médias, j’identifiais ensuite combien une mise à distance avec nos propres représentations – et notre rapport à ces représentations – était constitutif d’une forme de « pensée critique ». Dans mon cours Médias, philosophie et citoyenneté, j’ai précisé par la suite la place du dialogue dans la pratique philosophique et le développement de cette pensée critique.

En 2015, dans La logique face aux mauvais arguments, j’écrivais la phrase « tout est vrai, dans une certaine mesure », que j’illustrais par la phrase « dans la tête du fou, les poules ont des dents ». Dans son monde, cela est vrai. Le fait est que ce n’est vraisemblablement vrai que dans son monde, que d’un certain point de vue. L’usage de la logique pour contrer les arguments fallacieux invite aussi, à mon avis, à tâcher de comprendre « le monde de l’autre » : « dans quelle mesure ce que l’autre me dit, y compris ce qu’il me dit de faux, donne-t-il à voir du vrai » ?

En 2016, je reprenais cette thèse dans deux articles de mon dossier pour contrer les discours faux et haineux. J’y défends un engagement pour le fait de faire la part des choses, qui passe par une forme de compréhension – qui n’implique pas de partager les idées de l’autre, et pour la nuance. A mon sens, ce qui constitue une posture dogmatique est non pas le contenu du dogme, mais l’indiscutabilité qui y est liée.

En 2017, dans Développer la capacité à changer de point de vue : les enjeux de la décentration, j’identifiais la capacité à se mettre à la place d’autrui (au niveau cognitif, mais pas uniquement) comme une composante fondamentale contre les biais cognitifs et dans l’apprentissage de manière générale.

En 2018, j’expliquais enfin à un jeune garçon ce qu’est un questionnement philosophique et j’intervenais dans le colloque « Faire société dans un monde médiatisé », avec le titre suivant : Information, émotions et désaccords sur le web – Comment développer des attitudes critiques et respectueuses ?

Si ces ancrages théoriques me semblent fondamentaux et contiennent en tant que tels des pistes d’application pratique, il me semble également intéressant de développer davantage comment tout ceci peut être mis en pratique. Comment fait-on, concrètement, pour appliquer tout cela ?

Mise à jour 2022/08 : mon livre Nuance ! La puissance du dialogue (2022) s’inscrit dans le sillon de toutes ces réflexions.

Comment dialoguer – ou penser – de manière constructive, en pratique ?

Je ne vais pas ici proposer une recette universelle pour bien dialoguer, mais plutôt parcourir avec vous un ensemble de manières de faire que j’essaie de mettre en pratique lorsque je débats ou tâche d’envisager de nouvelles idées.

Pratiquer le questionnement

Le dialogue, dès Socrate : la maïeutique

Dans les Dialogues de Platon, Socrate voyait sa pratique comme maïeutique, c’est-à-dire « l’art d’accoucher les esprits ». Il posait des questions à ses interlocuteurs de type « que signifie ce que tu dis ? », « qu’est-ce qui te fait croire ce que tu crois ? ».

Selon les commentateurs des textes de Platon, Socrate se voit attribuer différentes intentions. Parfois, il est vu comme celui qui veut vraiment approfondir les idées et parvenir à une forme de nuance très profonde. Parfois, il est vu comme un emmerdeur qui n’a rien à envier aux sophistes qu’il affronte : il veut juste les amener à dire qu’ils ont tort ou se trompent.

Nous invitons à considérer la première image de Socrate, à savoir celle de l’homme humble qui cherche à comprendre les fondements de ce que l’autre affirme.

Nous en retenons les questions évoquées ci-dessus, notamment des questions de définition (« qu’est-ce que cela veut dire ? »), des questions sur les arguments ou les preuves (« qu’est-ce qui te fait affirmer cela ? »). Comme je l’ai évoqué ci-dessus, j’invite à ne pas se limiter à l’aspect sémantique des définitions. Ainsi, il s’agit d’amener l’interlocuteur à expliquer sa définition, sa perspective : qu’est-ce que cela veut dire, pour toi ? Comment comprends-tu cela ? Il s’agit de faire la clarté également sur ses référentiels, ses présupposés, ses postulats.

Une variante que je propose est « dans quelle mesure ce que tu me dis a-t-il du sens ? », « dans quelle mesure ce que tu affirmes est-il vrai ? ».

Redécouvrir l’étonnement de l’enfant

Une autre manière de présenter les choses se situe dans la faculté d’étonnement. Il s’agit d’une posture naïve et humble, au fondement du questionnement philosophique. En effet, le questionnement philosophique, c’est se demander « à quoi ça sert ? » (finalité ou raison d’être), « qu’est-ce que ça veut dire ? » (signification). Quand un enfant demande « pourquoi ? » ou « c’est quoi ? » à chaque chose qu’il découvre, il fait de la philo, en quelque sorte. Il s’étonne et s’émerveille, les choses ne sont pas « acquises »…

Peut-on éviter le questionnement philosophique ?

Le modèle de Tozzi : problématiser – conceptualiser – argumenter, et dégager les présupposés

Michel Tozzi est un philosophe français qui défend une forme de la philosophie ancrée dans la pratique. On peut en effet voir la philosophie comme une sorte de discipline avec des objets bien spécifiques (le bien, le vrai, le beau, l’être…), mais aussi et surtout comme une démarche de questionnement et de pensée.

Dans Penser ensemble ? Est-ce souhaitable et possible ?, il approfondit en quelque sorte la pratique du dialogue socratique en lui donnant trois directions :

  • Problématiser, c’est-à-dire mettre en question ses affirmations, considérer ses thèses comme des hypothèses, remonter au problème dont elles se prétendent les solutions, interroger la question elle-même, dans ses présupposés et conséquences.
  • Conceptualiser, c’est-à-dire tenter de définir les notions convoquées pour penser, identifier et élaborer des distinctions conceptuelles, pour préciser ce dont on parle.
  • Argumenter, c’est-à-dire déconstruire des affirmations, répondre à des objections, fonder rationnellement son discours, pour savoir si ce qu’on dit est vrai.

A noter qu’il commence son article en envisageant que l’on peut « être ensemble en solitaire ». Je rejoins cette conception philosophique selon laquelle « on ne pense jamais seul » (thèse également développée par Pierre Lévy). Quand on lit un livre, quand on réfléchit, quand on apprend avec ou à l’encontre de nos préjugés, c’est comme si on effectuait une sorte de dialogue intérieur.

Dans Penser par soi-même, il invite à dégager les présupposés derrière les affirmations. Pour lui, « un présupposé est une affirmation impliquée par une proposition, et sans laquelle elle ne pourrait être valide. Il faut l’expliciter, car il est généralement contenu implicitement dans la proposition ». Il donne l’exemple du concept de réincarnation :

Si par exemple je crois à la réincarnation, cela présuppose :

– qu’un être humain n’est pas seulement une réalité matérielle, mais l’union d’une âme et d’un corps ;

– que la mort physiologique d’un individu ne détruit pas son âme ;

– que cette âme peut se joindre à un nouveau corps […]

Un seul des trois premiers présupposés manque, et l’idée de réincarnation perd son sens. Ces présupposés sont bien implicites dans l’idée, et il faut faire un effort pour la déplier, lui faire exprimer, « avouer » ses implications. Ils sont bien par ailleurs des affirmations qui répondent chacune à une question essentielle :

– Qu’est-ce que l’homme, quelle est sa réalité ?

– La vie d’un individu s’arrête-t-elle à sa mort ?

– Qu’advenons-nous dans l’au-delà ?

Dans cet ouvrage, il distingue également ce qu’est une question philosophique. Pour Tozzi, il convient de faire un effort pour interroger les présupposés d’une affirmation.

Écoute de l’autre et « questiologie »

Une fois n’est pas coutume, je vous propose ci-dessous de découvrir une conférence TEDx de Frédéric Falisse à propos de la « questiologie ». Cette vidéo me semble intéressante – en dépit de son format, dans la mesure où poser des questions n’est pas une pratique si anodine que cela.

Il existe plusieurs types de questions, ouvertes ou fermées, centrées sur les cognitions ou les émotions, etc. Pour ma part, je trouve par exemple que des questionnements ouverts (que l’on retrouve entre autres dans des ouvrages de méthodologie d’entretien en sciences humaines et sociales) sont assez précieux : « Pouvez-vous m’expliquer ceci ? », « Qu’est-ce que cela vous fait quand… ? », « Racontez-moi comment ça se passe… », « En quoi est-ce important pour vous ? », « Qu’est-ce que ça signifie pour vous ? », etc.

En outre, cela me semble utile d’être conscients que notre interlocuteur ne communique pas nécessairement sur le même registre que nous. Par exemple, si quelqu’un me dit qu’il considère que tous les chômeurs sont des fainéants, je peux m’évertuer à le contredire ou à tâcher de comprendre les « faits » qui lui font dire ça, et l’entretien va peut-être tourner en rond tant que je n’aurai pas entendu la révolte et le sentiment d’injustice qui se cachent derrière cette affirmation.

Dans mes articles relatifs aux liens étroits entre émotion et cognition, j’explicite qu’à mon avis, c’est contreproductif de nier la composante émotionnelle ou sociale d’une situation. C’est aussi en substance ce que je dis quand j’insiste sur l’importance de la prise en compte de la dimension pragmatique de la communication.

Les maximes conversationnelles de Grice

En lien avec cette dimension pragmatique de la communication, dans Logique de la conversation, Grice avance l’idée que la communication est régie par un « principe de coopération » et des « maximes conversationnelles ».

« Que votre contribution à la conversation soit, au moment où elle intervient, telle que le requiert l’objectif ou la direction acceptée de l’échange verbal dans lequel vous êtes engagé. (Grice 1979, p.93. Traduction française de Wilson et Sperber) ».

Ainsi, cela signifie que dans une situation de communication, lorsque le destinataire tente de détecter une intention communicative, il peut s’attendre à ce que le locuteur suive ce principe et donc agisse de manière coopérative.

Grice (1979) développe ce principe de coopération en neuf maximes, qu’il classe en quatre catégories :

  • Maximes de quantité
    • Que votre contribution soit aussi informative que nécessaire.
    • Que votre contribution ne soit pas plus informative que nécessaire.
  • Maximes de qualité
    • Ne dites pas ce que vous croyez être faux.
    • Ne dites pas ce que vous n’avez pas de raisons suffisantes de considérer comme vrai.
  • Maxime de relation
    • Soyez pertinents.
  • Maximes de manière
    • Évitez de vous exprimer de manière obscure.
    • Évitez l’ambiguïté.
    • Soyez bref.
    • Soyez ordonné.

> En savoir plus sur la théorie des implicatures de Grice

Principe de charité et reformulation

Il s’agit d’envoyer le message que vous tâchez réellement de comprendre et de faire droit à la vérité de votre interlocuteur.

Dans son blog de philosophie des sciences, Quentin Ruyant écrit :

« Je ferai appel à un principe qui correspond, je pense, avec la clarté que nous évoquions précédemment, à l’une des qualités les plus importantes chez un philosophe (et qui manque cruellement à la plupart des politiciens) : le principe de charité. Il s’agit, comme l’exprime Daniel Dennett, d’être capable d’exprimer une position adverse de manière si fidèle que même notre opposant pourra nous remercier d’avoir exprimé sa position avec tant de justesse. La connaissance doit être issue d’un travail collaboratif, ce qui est impossible si l’on ne sait pas faire justice aux positions auxquelles on s’oppose pour leur opposer des arguments sérieux ».

> Lire aussi : How to Criticize with Kindness: Philosopher Daniel Dennett on the Four Steps to Arguing Intelligently (BrainPickings, 2014)

Il est donc question ici de pouvoir reformuler l’essentiel de ce que l’autre affirme, et ce dans la « meilleure version possible » de ladite affirmation. Autrement dit, il s’agit de faire pleinement droit à la vérité de l’interlocuteur. Nous rappelons à ce titre que l’essentiel de la vérité de l’interlocuteur ne se situe pas toujours dans ce qu’il dit, mais dans ce qu’il vit autour de ce qu’il dit.

Lorsque je dialogue avec quelqu’un, j’essaie de ponctuer certaines séquences de l’échange par des phrases telles que « si je comprends bien… », « si tu me permets de reformuler… », « donc, ce que tu penses, c’est que… », « pour toi, ce qui est important, c’est… » ou encore « ton point de vue, c’est que… ». Lorsqu’une personne me parle de valeurs ou d’émotions, qu’elle répète un même message en boucle, je tâche d’acter que j’entends bien tout cela.

Une question de posture

Le fait de poser des questions tel que décrit ci-dessus est lié à une posture, à des attitudes dans la discussion.

« Violence épistémique » et « entretien épistémique »

Dans son article sur la « violence épistémique », Thomas C. Durand introduit ses propos de la sorte :

Avoir raison ne donne pas tous les droits. Les sceptiques qui abordent leurs contemporains dans l’espoir de les détromper de leurs croyances, de leurs convictions erronées, voire de leurs idéologies discutables sont bien intentionnés et voudraient que tout le monde pense un peu mieux. Ce faisant nous oublions (oui, l’auteur se compte dans le lot des arpenteurs de terrain épistémiquement perturbé) parfois un peu vite que les autres aussi sont bien intentionnés, en tout cas en moyenne.

Il explique ensuite que le fait d’aller à l’encontre de croyances, même lorsque celles-ci sont fausses, peut comporter intrinsèquement une forme de violence. Lorsqu’une personne croit quelque chose, dans certains cas, elle base également une partie de son existence sur cette croyance. Si l’on me montre un corbeau albinos, je n’aurai probablement pas de mal à reconnaître que tous les corbeaux ne sont pas noirs. Par contre, si l’on vient contredire une croyance pour laquelle je m’engage au quotidien, voire je fais des sacrifices, cela va peut-être me faire souffrir et être coûteux pour moi d’abandonner cette croyance.

J’ajouterais qu’il existe par ailleurs de « bonnes » raisons non rationnelles de croire ce que l’on croit. Chaque personne a de bonnes raisons de croire ce qu’elle croit, de son point de vue en tout cas. En conséquence, l’auteur formule la recommandation suivante :

Il me semble utile de se donner les moyens de faire régulièrement l’exercice mental suivant : se mettre à la place de notre interlocuteur, s’imaginer comment nous encaisserions les propos d’un sceptique.

Il ajoute :

Les véritables débats d’idées, ceux dont le but n’est pas de faire le spectacle ou de vendre un livre, une idéologie ou un programme politique, doivent être abordés avec un certain nombre de précautions. Parmi elles, le principe d’humanité propose de toujours considérer que les paroles de notre interlocuteur ont du sens pour lui, et que nous tiendrions les mêmes si nous étions dans sa position, avec les informations dont il dispose. En somme : autrui est un être humain aussi complexe que nous.

Dans l’article sur l’entretien épistémique et la vidéo qui y est relative (ci-dessous), il explicite encore davantage sa posture :

Cela consiste à discuter avec l’autre : discuter, sans débattre, sans chercher à rien prouver. Je ne vous cache pas que ça demande quelques efforts. Vous devez restez concentré sur votre tâche : aider votre interlocuteur à exprimer clairement la manière dont il arrive à sa vision des choses. Si vous le coupez tout le temps, il ne peut pas développer son point de vue et en réalité vous n’avez pas connaissance de ce sur quoi reposent ses convictions. Mais pire : votre interlocuteur lui-même n’a peut-être pas cette information, et sans elle il ne peut pas aisément douter de ce qu’il croit car il ne peut pas savoir quel type d’information est susceptible de lui prouver qu’il pourrait avoir tort.

Il établit enfin lui-même le lien avec la méthode de questionnement socratique :

Déjà la maïeutique de Socrate consistait en cela : amener votre interlocuteur devant ses propres contradictions, devant les limites [j’ajouterais : et les zones de pertinence, ndlr] de ses connaissances actuelles. En constatant lui-même les anomalies de sa méthode, il vous verra moins comme un adversaire que comme un partenaire dans l’examen des raisons pour lesquels il croit ce qu’il croit. Si vous réussissez à maintenir le dialogue, vous ne faites qu’accompagner l’autre vers l’apprivoisement de ses doutes.

Décentration et empathie

Nous avons lourdement insisté sur cette dimension dans nos propos précédents : comprendre l’autre, c’est entendre non seulement ce qu’il dit, mais aussi et parfois surtout comment il le vit. Il s’agit de l’empathie. Attention, nous mettons en garde face à une forme d’empathie exacerbée. Il ne s’agit pas de céder à une forme de réactivité émotionnelle « brute », qui supplanterait toute forme de réflexion. Au contraire, il s’agit de prendre en compte l’émotion dans la réflexion.

Pour l’éthologue Frans de Waal, l’empathie est l’une des composantes de la moralité.

Pour pas mal de penseurs de l’éducation, l’imitation est une des composantes de l’apprentissage. Sur base de délimitations en psychologie cognitive et comportementale, j’établirais la subdivision suivante :

  • Imitation : se mettre à la place de l’autre au niveau comportemental (les actes, les gestes…)
  • Empathie : se mettre à la place de l’autre au niveau émotionnel (les ressentis, les souffrances…)
  • Décentration cognitive : se mettre à la place de l’autre au niveau cognitif (les pensées, les jugements, les croyances…)

A mon sens, ces trois composantes de ce que j’appelle la décentration sont centrales dans la cognition, l’apprentissage et la compréhension. Comment en effet intégrer de « nouvelles connaissances » si je suis incapable de me décentrer de mes perspectives antérieures ? Il s’agit de pouvoir intégrer la nouvelle perspective, soit l’altérité.

Cette aptitude n’est pas un donné à la naissance : cela se pratique. Je crois qu’il est précieux d’acter qu’il existe différentes manières de percevoir, vivre et agir au monde, et que celles-ci ont toutes des raisons d’être, dans une certaine mesure.

A ce titre, la pratique du débat, de la rencontre et de la discussion est en tant que telle une expérience qui peut permettre de développer ces facultés. Je pense que le fait d’essayer de comprendre authentiquement l’autre s’entraine. Au niveau de l’apprentissage, je crois que cela peut passer par des activités formelles : « comment croyez-vous que la personne qui dit cela se sent ? », « comment vous sentiriez-vous à la place de… ? », « qu’est-ce qui lui fait dire cela, à votre avis ? », « qu’auriez-vous envie de faire, à sa place ? », « que pensez-vous qu’elle pourrait faire, dans cette situation ? », « que pensez-vous que cette personne pense que vous pensez ? », etc.

Dialectique et pluralisme : prendre la mesure du vrai

La décentration est une attitude que l’on peut exercer vis-à-vis de l’altérité (d’autres idées, d’autres émotions, d’autres comportements), mais qui en même temps nous positionne par rapport à nous-mêmes, à nos pensées, notre vécu, nos comportements.

J’imagine mal un échange dans lequel il y aurait un interlocuteur qui ne ferait que poser des questions et l’autre qui ne ferait que donner des réponses. Cela existe, mais je veux dire que ce n’est pas comme cela que j’envisage un dialogue constructif (tout en ne niant pas que cela puisse être une phase nécessaire audit dialogue), et ce même si j’ai consacré un long pan de cet article à l’importance de comprendre l’altérité.

L’intérêt du dialogue, à mon avis, c’est de parcourir la thèse et son antithèse, afin de cibler la « zone de pertinence » de chaque affirmation – et donc en ce comprises les nôtres. Quand un individu affirme quelque chose, en général, on peut acter que c’est vrai pour lui, de son point de vue. Son interlocuteur peut alors se demander si cette affirmation est vraie de son point de vue également, dans quelle mesure ça l’est (ou non) pour lui et pour l’autre. Enfin, ils peuvent s’accorder sur une mesure commune.

Cela rejoint le modèle dialectique, vulgarisé dans le schéma « thèse – antithèse – synthèse » : en prenant en compte l’antithèse, nous en apprenons davantage sur la thèse, quitte à parfois l’abandonner.

La synthèse, à mon avis, n’est pas à percevoir comme un « entre-deux » non engagé, mais comme un moment où l’on transcende la thèse et l’antithèse. Je relie cela à mes écrits sur la validité en sciences sociales et la logique : la question qui m’anime, c’est de savoir « dans quelle mesure » – ou dans quel « monde possible » – une chose est vraie.

C’est le pari du pluralisme : s’il existe effectivement plusieurs perceptions de la réalité, alors la connaissance est d’autant plus riche qu’elle prend compte différentes perspectives.

Cela suppose de sérieux positionnements épistémologiques, voire métaphysiques, que nous ne développons pas ici (pour cela, cf. articles sur l’épistémologie), mais que nous résumons selon la phrase suivante : il est possible de dire des choses plus vraies que d’autres sur la réalité. Dès lors, nous pouvons que considérer que « tout est vrai », mais que certaines choses sont plus vraies que d’autres. En l’occurrence, 2+2=4 est une vérité arithmétique largement partagée qui correspond à un état de fait dans le monde formalisé dans un langage donné à l’aide de conventions. Mais dans 1984 de Orwell, dans un monde d’illusions, dans la tête d’un fou ou dans un sketch, 2+2=5 est vrai aussi. 2+2=4 et 2+2=5 n’ont pas pour autant la même valeur de vérité. Ils ont une « zone » de vérité qui n’est pas équivalente. Idem si je dis que « tous les êtres humains ont des ailes ». Le « monde possible » de cet énoncé se situera dans des œuvres de fiction, par exemple, tandis que la phrase « les humains n’ont pas d’ailes » peut se justifier par un rapport de correspondance (ou adéquation) avec une certaine réalité (dans un postulat réaliste) et de consensus (entre sujets pensants).

Je ne suis pas un « pro » du dialogue : une vision existentialiste

Le dialogue n’est pas toujours possible, et la pensée critique est quelque chose qui se joue en actes, qui s’exerce et s’entretient. Ce n’est pas un acquis une fois pour toutes (cf. existentialisme)*.

A propos du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, qu’elle qualifie de « médiocre » qui a « perdu ses capacités à penser », la philosophe Hannah Arendt parle d’habitude à exercer son jugement. Nous ne pratiquons pas cette faculté automatiquement, de manière innée. Nous pouvons par contre en développer l’habitude, nous y « entrainer », ainsi qu’agir sur les contextes qui inhibent l’exercice de celle-ci.

Récemment, j’ai notamment débattu sur le thème de l’immigration sur Twitter. Je n’ai certainement pas appliqué tous ces principes évoqués ci-dessus avec tous mes interlocuteurs et à tout moment (je vous laisse en juger), et j’en suis conscient. Parce que dans un dialogue, il convient d’être deux parties prenantes. Dans les articles théoriques sur l’éthique de la discussion, j’évoque un certain nombre de limites et impasses de celle-ci. Par ailleurs, parce que je m’autorise à être faillible : je peux me tromper. Et si cette dernière phrase faisait partie de la posture à adopter ?

* Ne viens donc pas me reprocher de pas appliquer tous les principes que j’énonce ici, manant.


Reproduction de l'article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/


Livres de Julien Lecomte

Nuance ! La puissance du dialogue, Paris, Les Pérégrines, 2022.
Nuance ! La puissance du dialogue, Paris, Les Pérégrines, 2022.

Peut-on faire preuve de nuance sans être tiède ?

Dans notre société où le débat public semble de plus en plus binaire et manichéen, chacun doit choisir son camp, «pour» ou «contre», à la moindre polémique. En appeler à plus de nuance peut alors être accueilli comme une prise de hauteur bienvenue… ou être perçu comme une mollesse idéologique. Pour Julien Lecomte, la nuance ne consiste pas à dissoudre la révolte dans une posture réflexive qui finirait par paralyser l’action : elle est au contraire une arme indispensable au dialogue constructif et à l’action collective.

Entre réflexion philosophique, analyse concrète de controverses actuelles et introspection critique du propre rapport de l’auteur à la nuance, cet essai pragmatique redonne toute sa force politique à cette notion. Un appel humble et intelligent au débat pour vraiment changer les choses.

Le livre peut être commandé dans toutes les librairies de proximité, dans toute la francophonie. Dans certains cas, il est disponible en rayon, mais c’est relativement rare. Vous pouvez aussi le trouver dans de grosses enseignes de distribution ou sur Internet… N’hésitez pas à en parler à votre bibliothécaire également !

Plan du livre

  1. Pourquoi nous avons besoin de nuance
  2. Comment être nuancé ?
  3. De la pertinence de la nuance

Source : https://www.philomedia.be/nuance-la-puissance-du-dialogue/


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Médias & informations : 40 activités pédagogiques pour le secondaire


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Liste des articles par ordre de publication

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

Image par Pixaline de Pixabay
Image par Pixaline de Pixabay

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.


Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

Article # 12 – Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien


La méthode socratique

La méthode inventée par Socrate est la dialectique : l’art de faire dialoguer deux discours apparemment contradictoires pour accéder à une vérité supérieure. Grâce à un jeu progressif de questions, Socrate fait tomber les fausses connaissances de l’interlocuteur.»

SCHWARZ, Fernand, philosophe et anthropologue, président-fondateur de Nouvelle Acropole en France, La méthode socratique, Sagesse Marseille.

On parle aussi de la méthode de Socrate comme étant l’art d’accoucher les esprits, la maïeutique :

La maïeutique, en philosophie, désigne par analogie l’interrogation sur les connaissances ; Socrate — dont la mère, Phénarète, était sage-femme — parlait de « l’art de faire accoucher les esprits ». De manière concrète, il posait des questions faussement naïves, écoutait et s’arrangeait pour que l’interlocuteur se rende compte de ses manques de précision et de ses contradictions dans ses raisonnements. Les personnes se rendaient ainsi compte que, alors qu’elles croyaient savoir, elles ne savaient pas. Inversement, il amenait également ses interlocuteurs à se rendre compte qu’ils possédaient des connaissances en les guidant à travers leur réflexion.

Maïeutique, Wikipédia

Pour tout dire de mon expérience, la méthode de Socrate se résume en un questionnement serré de l’individu, le plus rationnel possible ou laissant peu sinon aucune place aux émotions et à des interventions de l’individu forcer à livrer des réponses courtes, claires et précises sans jamais les justifier. Le dialogue socratique s’avère violant et souvent cruel plus on avance dans la discussion, dans l’accouchement de l’esprit. L’individu est cerné de toute part. En réalité, le questionnement, qualifié de d’art de dialoguer, prend la forme d’un interrogatoire de police de l’esprit où vous êtes coupable d’avance.

Il faut parler ici de philosophes praticiens devenus dogmatiques du dialogue socratique.

DOGME

Point de doctrine établi ou regardé comme une vérité fondamentale, incontestable (dans une religion, une école philosophique).

Dictionnaires Le Robert

DOGMATIQUE

Qui exprime ses opinions d’une manière péremptoire.

Dictionnaires Le Robert

Socrate appliquait sa méthode dans la rue auprès de gens interpelé au hasard ou selon les compétences ou le savoir que la société leurs reconnaissait. Ces gens-là ne demandaient rien. La méthode devait à la fois en surprendre et en choqué plusieurs. Finalement, tout cela dérangeait passablement la société athénienne et les autorités finir par condamner à mort Socrate.

Aujourd’hui, les philosophes praticiens ne se promènent pas dans les rues pour aborder des inconnus et des experts. Ils demandent à être payé pour dialoguer avec vous dans leur cabinet. L’individu devient un client et non plus un simple citoyen circulant en ville. Le contexte de la pratique du dialogue socratique n’a plus rien à voir aujourd’hui avec le contexte dans lequel Socrate exerçait sa méthode il y a plus de 2000 ans.

Personnellement, l’expérience des individus en tant que client s’acquiert rapidement au sein de nos sociétés de consommation. Des règles établies ou sous-entendus, devenu de véritables codes d’éthique, au fil du temps, quant aux services à la clientèle s’appliquent désormais partout ou presque. Lorsqu’un individu demande une consultation philosophique, il demeure en phase avec cette expérience de de son statut de client.

Or, je considère la répression des émotions du client comme un manque flagrant de respect de l’éthique.

Plus encore, il fut clairement établi par les neurosciences que la raison a TOUJOURS besoin d’un coup de pouce des émotions pour prendre une décision, peu importe l’importance de cette dernière dans le fil des événements et la réflexion.

Les philosophes praticiens dogmatiques de la méthode socratique manquent de considération pour l’Être sensible en adressant uniquement l’Être raisonné.

La philosophie définit l’émotion comme un « trouble ».


L’émotion est un trouble de durée variable, une rupture d’équilibre.

L’émotion en philosophie, Qu’est-ce qu’une émotion ? Définitions philosophiques, La-Philosophie.com.

L’émotion est trouble de la conscience, (…)

FRÈRE, Jean, Philosophie des émotions – Les sages nous aident à en faire bon usage, Eyrolles, 2019


Selon mon expérience, un trouble n’est jamais une bonne chose. Mais la philosophie contourne le problème. Voici les citations originales :


En philosophie l’émotion peut se définir basiquement comme une manifestation de la vie affective, généralement accompagnée d’un état de conscience agréable ou pénible. L’émotion est un trouble de durée variable, une rupture d’équilibre.

L’émotion en philosophie, Qu’est-ce qu’une émotion ? Définitions philosophiques, La-Philosophie.com.

L’émotion est trouble de la conscience, tantôt positif et tantôt négatif. Il s’agit d’un trouble brusque et plus ou moins momentané accompagné de manifestations physiques. Ainsi nous pâlissons de peur et nous rougissons de honte, nous sommes surexcités de joie…

FRÈRE, Jean, Philosophie des émotions – Les sages nous aident à en faire bon usage, Eyrolles, 2019


J’ai de la difficulté avec l’idée qu’un trouble puisse être positif. À mes yeux un trouble demeure toujours négatif. Peut-on encore dire que l’émotion trouble la conscience alors que les neurosciences nous informent plutôt quelle viennent en aide à la conscience dans la prise de décision ? L’opposition entre la raison et les émotions ne tient plus la route.

Emotions (GP)

2. Les émotions et la raison

a. Un présupposé classique

Il est classique d’opposer, en philosophie, les émotions et la raison. L’idée d’arrière-plan qui semble guider ce rejet des émotions au profit de la raison est que les émotions biaiseraient systématiquement nos jugements, et que nos jugements seraient plus rationnels s’ils n’étaient pas influencés par nos émotions. Les stoïciens considèrent par exemple souvent que la tristesse, la fierté, ou l’orgueil, sont des émotions qui entravent notre accès au bonheur. Mais le bonheur nécessite apparemment que nous éprouvions néanmoins certaines émotions comme de la joie. En outre, certains évènements semblent être objectivement affligeants, comme la perte de nos proches. On peut se demander s’il n’est pas justement irrationnel de ne pas éprouver de tristesse dans de tels cas, puisqu’ils appellent précisément cette émotion. Ce point rejoint la thèse abordée dans la section 1.5., selon laquelle les émotions possèdent une fonction cognitive, consistant à nous informer sur la valeur des objets qui nous entourent.

Il est ainsi possible de soutenir, plus modérément, que nos émotions biaisent notre jugement seulement lorsqu’elles sont incorrectes, ou inappropriées à leurs objets. Et il est possible qu’elles soient inappropriées soient parce qu’elles fournissent une évaluation de leur objet qui est inexacte (si l’on s’attriste de la perte de quelqu’un alors qu’il n’a pas disparu par exemple), soit parce que leur intensité est inadéquate. Etre ému aux larmes simplement parce que notre conjoint a pensé à acheter du Nutella pour nous faire plaisir semble par exemple inapproprié en termes d’intensité. Dans ce cas, il est clair que nos émotions peuvent biaiser nos jugements et les rendre irrationnels, mais il est clair que rien de tout cela ne suffit à affirmer que les émotions s’opposent nécessairement à la raison. Au contraire, la thèse selon laquelle les émotions peuvent être correctes ou incorrectes pointe vers une forme de rationalité des émotions.

Lepine, Samuel (2017), «Emotions (GP)», dans Maxime Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, consulté le 24 juin 2022, https://encyclo-philo.fr/emotions-gp

Nous relevons tout de même une certaine approche des émotions dans la philosophie antique en ce qu’elles puissent nuire au bonheur recherché. On donne en exemple la colère comme étant une émotion qui nous éloigne du bonheur. Il faut, nous dit-on, enseigner un certain contrôle des émotions en accord avec le but recherché dans la vie, ultimement le bien-être par la sagesse.

Mais la quête d’un raisonnement 100% rationnel, il faut abattre les émotions. Quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse, le raisonnement 100% rationnel n’existe pas puisque nous ne pouvons pas nous soustraire à notre subjectivité, plus souvent qu’autrement induite par l’émotion.

Traduction libre

« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »

Texte original

« We like to believe that we are ob-jective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it.

We say we judge objectively, but actually we react subjectively. We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »

Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.

Aujourd’hui, la philosophie tente de prendre ses distances face à l’opposition raison-émotions. Certaines études en philosophie parlent de « rationalité des émotions ».

Dans sa thèse de doctorat en philosophie, Jean Proulx porte ce regard sur ses travaux :

À cet égard, j’ai essayé de démontrer dans cette thèse que la discussion sur les conditions de rationalité des émotions pouvait se faire davantage éclairante si l’on porte notre attention sur ce qui se produit dans l’expérience émotionnelle plutôt que sur ce qu’est l’émotion.

PROULX, Jean, De la rationalité des émotions, Université du Québec, thèse présentés à l’Université du Québec à Trois-Rivières comme exigence partielle du doctorat en philosophie, novembre 2001, p. 520.

La philosophie accorde désormais une « attention sur ce qui se produit dans l’expérience émotionnelle plutôt que sur ce qu’est l’émotion ». Ce faisant, elle se penche sur « les conditions de rationalité des émotions ».

Jean Proulx conclut sa thèse en ces mots :

Ma contribution a voulu emprunter cette direction. En montrant que la question n’est pas de déterminer si l’émotion est rationnelle ou non, mais plutôt d’identifier où et comment, dans le dynamisme du processus émotionnel, on peut retrouver des marques de rationalité ou d’irrationalité en fonction de standards ou de modèles prévalant en cette matière, j’ai voulu rompre avec la prétendue  »insondabilité » des cœurs que Pascal a traduite dans sa formule célèbre:  »Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ». À la réflexion, Pascal ne se sera trompé que d’une négation!

PROULX, Jean,  De la rationalité des émotions, Université du Québec, thèse présentés à l’Université du Québec à Trois-Rivières comme exigence partielle du doctorat en philosophie, novembre 2001, p. 540.

La définition de la raison et des émotions opposent l’une à l’autre et vice versa. C’est que je remarque sur le terrain avec les philosophes praticiens dogmatiques du dialogue socratique. De fait, ils ne s’arrêtent pas aux « conditions de rationalité des émotions » ou, si vous préférez, au rôle des émotions dans l’exercice de la raison.

C’est d’abord en considérant l’émotion comme un processus dynamique qu’on parvient le mieux à voir où et comment dans ce processus émotionnel, il peut y avoir place à la fois pour la rationalité et pour l’irrationalité.

PROULX, Jean, , De la rationalité des émotions, Université du Québec, thèse présentés à l’Université du Québec à Trois-Rivières comme exigence partielle du doctorat en philosophie, novembre 2001, p. 540.



On compte désormais des « philosophes de l’émotion ». Et on redécouvre, entre autres, que la justification d’une émotion peut être rationnelle (ou irrationnelle). On parle même d’émotions rationnelles.

Finalement, il est utile de relever que les normes de correction, de justification et de rationalité des émotions fonctionnent de manière indépendante l’une de l’autre. Par exemple, un état émotionnel peut être correct et irrationnel [13]. Un état émotionnel peut également être injustifié tout en étant rationnel. Voyons cela. Supposons qu’au moment de prendre l’ascenseur avec mon voisin, j’aie peur de son chien et qu’à la question « Pour quelle raison as-tu peur ? », chère aux philosophes des émotions, ma réponse soit : « (Ma raison est que) je l’aperçois en train de grogner et prêt à se jeter sur moi. » La raison de mon émotion consiste en une expérience perceptuelle qui porte sur certaines propriétés naturelles du chien de mon voisin [14]. Supposons, par ailleurs, que je n’aie aucune raison particulière de croire que le chien est de fait inoffensif (cela différencie cet exemple de celui dans lequel j’ai irrationnellement peur de l’avion). Compte tenu de ce que je perçois, il est rationnel d’avoir peur. Mais l’expérience visuelle du chien en train de grogner et de tirer sur sa laisse ne constitue pas forcément une raison justificatrice. Autrement dit, ma peur, bien qu’elle soit rationnelle, n’est pas forcément justifiée.

___________

NOTES

13. Supposez que je m’apprête à prendre un avion kirghiz —ce qui est apparemment dangereux — mais que j’ignore que l’appareil dans lequel j’embarque appartient à une compagnie du Kirghizstan. Je suis comme à l’accoutumée paralysée par la peur tout en croyant qu’il n’y a de fait rien de dangereux à voyager dans cet avion. Mon état émotionnel est correct — voyager à bord de cet avion est dangereux — mais, néanmoins, irrationnel. Compte tenu de ma situation doxastique — d’une part, j’ignore que l’appareil en question est kirghize, d’autre part, je crois qu’il n’y a rien de dangereux à prendre place dans cet avion — ma peur est irrationnelle.

14. Les philosophes qui (comme Christine Tappolet) pensent que les jugements évaluatifs du type « ce chien est effrayant ou dangereux » sont justifiés par les émotions, par exemple, la peur du chien, ne peuvent évidemment pas suggérer que l’état mental qui justifie la peur porte sur la propriété axiologique du chien, c’est-à-dire, sur son caractère effrayant ou dangereux.

Meylan, A. (2018). Justification et rationalité des émotions. Philosophiques, 45(2), 477–487. https://doi.org/10.7202/1055274ar.

En 2011, Laure Rivory, étudiante au doctorat, écrit ceci dans sa thèse :

Récemment, les philosophes ont ainsi développé une idée assez semblable à celle de Simon, mais le cadre de la réflexion est cependant différent. En philosophie, il concerne plutôt la conception de l’architecture cognitive et le problème de l’explosion combinatorielle. Ainsi, dans son livre classique sur les émotions, De Sousa soutient que sans les émotions, la raison ne réussirait pas à prendre de décision, paralysée qu’elle serait par la considération de toutes les informations dont elle dispose. Ainsi, il souligne que « la fonction de l’émotion est de combler les vides laissés par [la simple volonté ajoutée à] la raison pure dans la détermination des émotions» (De Sousa, 1987, p.137) Le fait que nous possédons trop de connaissances emmagasinées pourrait rendre impossible le tri parmi ces informations (sur les conséquences anticipées par exemple) qui sont nécessaires pour faire des choix. Or nous faisons des choix, qui la plupart du temps fonctionnent. Comment ce tri des informations pertinentes est-il réalisé? De Sousa voit dans les émotions un candidat de choix pour ce tri :

« Le rôle de l’émotion est de suppléer aux insuffisances de la raison en imitant l’encapsulation des modes perceptuels. Pour un temps variable mais toujours limité, une émotion limite la somme d’informations que l’organisme prendra en compte, les inférences réalisées parmi d’infinies possibilités, et l’ensemble des options de vie parmi lesquelles il va choisir». (De Sousa, 1987, p 193).

La place est ainsi faite, dans la recherche actuelle, pour une prise en compte des émotions dans les raisonnements et prises de décision. Tous ces théoriciens, qu’ils soient économistes, psychologues, philosophes, s’entendent pour souligner la nécessité d’intégrer les émotions au processus de décision.

RIVORY, Laure, Approche épistémologique et conceptuelle du rôle des émotions au sein de la rationalité, Thèse en cotutelle présentée comme exigence partielle du doctorat en philosophie, Université du Québec à Montréal et Université de Provence – Aix Marseille 1, Ecole Doctorale Cognition, Langage, Education (ED 356), avril 2011.

P.S.: Le lien « De sousa » est de moi.

Si la philothérapie se veut une sortie des arcanes universitaires de la discipline, on peut demander si les philosophes praticiens, PARTICULIÈREMENT CEUX QUI RÉPRIMENT LES ÉMOTIONS, sont toujours en phase avec les recherches universitaires et les découvertes en neurosciences et autres disciplines scientifiques, bref, en phase avec le rôle et la réalité de nos émotions dans nos vies.

J’ai écrit cet article dans le cadre de ma recherche d’un fondement respectueux des émotions en philothérapie. En fait, je cherche à assimiler la mauvaise expérience de répression de mes émotions vécue avec un philosophe praticien dogmatique du dialogue socratique. Je suis en quête d’une liberté de penser la philothérapie. Et comme à mon habitude, je lis tout ce que je trouve sur un sujet avant de me faire une idée personnelle et créatrice.


EN COMPLÉMENT

La-Philo – L’émotion en philosophie

https://la-philosophie.com/emotion-philosophie

Le concept d’émotion, approche philosophique – Par Samuel Lepine, Université de Lyon

https://encyclo-philo.fr/emotions-gp

Émotions et identité : le rôle des émotions dans la formation de l’identité narrative

https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/5367

Que faire de nos émotions ?

https://www.philomag.com/dossiers/que-faire-de-nos-emotions

Le caractère personnel des émotions

https://www.cairn.info/revue-philosophique-2016-2-page-197.htm

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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 19

S’aider soi-même

Une psychothérapie par la raison

Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

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Description du livre par l’éditeur

Une méthode efficace et des outils concrets pour cultiver le bien-être au quotidien.

L’anxiété, l’agacement, la tristesse et la colère sont des états intérieurs qui compromettent le bien-être. Souvent issues de pensées irrationnelles, ces émotions viennent brouiller votre vision du monde.

Pour pouvoir vous accepter tel que vous êtes et pour mieux comprendre les autres, ce livre propose des outils pour con­fronter vos idées irréalistes avec la réalité et les événements de la vie. Au moyen de la méthode émotivo-rationnelle, une approche structurée et efficace, vous apprendrez à poser un regard lucide sur vous-même et vous avancerez avec assurance.

© http://www.editions-homme.com/, Groupe Sogides inc, Une société de Québecor Média


Texte en quatrième de couverture

L’anxiété, l’agacement, la tristesse et la colère sont des états intérieurs qui compromettent le bien-être. Souvent issues de pensées irrationnelles, ces émotions viennent brouiller votre vision du monde. Pour pouvoir vous accepter tel que vous êtes et pour mieux comprendre les autres, ce livre propose des outils pour confronter vos idées irréalistes avec la réalité et les événements de la vie. Au moyen de la méthode émotivo-rationnelle, une approche structurée et efficace, vous apprendrez à poser un regard lucide sur vous-même et vous avancerez avec assurance.

Philosophe, psychologue et professeur, Lucien Auger fut également coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.). Auteur d’une dizaine d’ouvrages, il défend avec ferveur l’idée selon laquelle la raison peut nous aider à avoir une vie plus heureuse.

© http://www.editions-homme.com/, Groupe Sogides inc, Une société de Québecor Média


Résumé de carrière de l’auteur par l’éditeur

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Psychologue et professeur, Lucien Auger fut également coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre Interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.). «De Communication et épanouissement personnel à S’aider soi-même et Le temps d’apprendre à vivre, vingt-quatre années, treize ouvrages, et une seule préoccupation: expliquer pourquoi nous souffrons, pourquoi nous aimons, pourquoi nous agissons comme nous le faisons et révéler au lecteur qu’il peut se servir de sa raison pour arriver à une vie plus heureuse.» Lucien Auger

© http://www.editions-homme.com/, Groupe Sogides inc, Une société de Québecor Média


Lucien Auger selon Wikipédia

Lucien Auger, né à Montréal en 1933 et mort le 27 février 2001, est un psychologue canadien.

Biographie

Le docteur Lucien Auger est né à Montréal en 1933. Il passe 25 ans de sa vie dans l’ordre des Pères Jésuites. Il obtient des licences universitaires en lettres, en pédagogie et en théologie à Montréal, Québec et Boston. Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie1.

Il était enseignant et coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre Interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.).

À la suite de son décès, la direction du Centre Interdisciplinaire de Montréal a été confiée à M. Pierre Bovo, thérapeute et formateur ÉR.

Il est principalement connu pour avoir traduit et adapté en français la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Lucien Auger a fait des études universitaires à Montréal, Québec et Boston et obtient des licences en lettres, en pédagogie et en théologie. Il détient deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie. Il a publié plusieurs ouvrages de même que de nombreux cahiers de thérapie qu’il intégra dans la collection des Microthérapies. Il fut au Québec un auteur francophone prolifique et un diffuseur de première ligne de la psychothérapie émotivo-rationnelle2.

Lucien Auger s’est efforcé de faire connaître la thérapie émotivo-rationnelle depuis 1972 à travers nombre de publications qui touchent différents aspects de l’existence humaine.

Bibliographie

  • Communication et épanouissement personnel – la relation d’aide
  • S’aider soi même – une psychothérapie par la raison (vendu à plus de 185 000 exemplaires)
  • Vaincre ses peurs
  • S’aider soi-même davantage
  • L’amour: de l’exigence à la préférence
  • Penser heureux
  • Se guérir de la sottise
  • Vivre avec sa tête ou avec son cœur
  • Élever des enfants sans perdre la boule
  • Prévenir et surmonter la déprime
  • La démarche émotivo-rationnelle en relation d’aide – Théorie et pratique
  • Comment aider mon enfant à ne pas décrocher
  • Changer:une psychothérapie à la maison
  • Enseigner en s’amusant
  • Les émotions et la vie quotidienne
  • La tête sur les épaules
  • Vivre heureux à deux – Manuel pratique de survie et de croissance du couple
  • Le temps d’apprendre à vivre
  • Savoir vivre – Faire soi-même sa thérapie, éd. Un monde différent , 2001
  • Entretiens, 120 enregistrements audio

Lien externe

Notices d’autorité

Notes et références

  1. « Site officiel de Lucien Auger autorisé par Micheline Côté-Auger » [archive], sur Site Officiel de LUCIEN AUGER (consulté le ).
  2. « Site officiel de Lucien Auger autorisé par Micheline Côté-Auger » [archive], sur Site Officiel de LUCIEN AUGER (consulté le ).

Table des matières

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Extrait

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Mon rapport de lecture

S’aider soi-même

Une psychothérapie par la raison

Par l’auteur Lucien Auger

Dans le cadre de notre dossier

« Consulter un philosopher – Quand la philosophie nous aide »

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Thérapie rationnelle-émotive

La thérapie rationnelle-émotive est une pratique psychothérapeutique empirique et directive, à fondements philosophiques, qui vise à soulager les individus souffrant de difficultés psycho-logiques (émotion et comportement). C’est une des principales formes de psychothérapie cognitivo-comportementale. Elle a été développée par Albert Ellis à partir de 1956 sous le nom de « rational therapy »(1). En 1959 cette méthode prit le nom de « rational emotive therapy » et en 1992 celui de « Rational Emotive Behavior Therapy » (REBT).

Le psychologue québécois Lucien Auger s’est efforcé de faire connaître la thérapie rationnelle-émotive au monde francophone depuis 1972 à travers nombre de publications qui touchent différents aspects de l’existence humaine (2). Cofondateur et directeur du Centre Interdisciplinaire de Montréal, sa succession à titre de Directeur du CIM est maintenant assurée par M. Pierre Bovo, thérapeute, formateur et auteur d’orientation Émotivo-Rationnelle.

NOTES

(1) Ellis, A. (1957), « Rational psychotherapy and individual psychology », Journal of Individual Psychology, 13, 38-44.

(2) « Lucien Auger Ph.D. » [archive] (consulté le 14 novembre 2014)

Source : Thérapie rationnelle-émotive, Wikipédia.


J’aime bien vérifier les informations et, dans le cas d’un auteur décédé, il vaut mieux constater les faits par soi-même.

Ainsi, le Centre Interdisciplinaire de Montréal, dont Lucien Auger était « Cofondateur et directeur », n’existe plus. Il fut « Radiée d’office suite à une dissolution par l’effet de la loi » le 14 février 2016 selon le Registre des entreprises du Québec. Il s’agissait d’une entreprise privée : Société par actions ou compagnie.

Le site web de Lucien Auger – http://lucienauger.com/ – n’est plus en ligne. On en trouve une trace conservée par Internet Archive :

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Source : https://web.archive.org/web/20190122124700/http://lucien-auger.org/index.html


Au sujet de M. Pierre Bovo, successeur de Lucien Auger au Centre interdisciplinaire de Montréal, nous le trouvons désormais comme chef d’entreprise à la tête du Centre de la pensée réaliste. L’entreprise est présente sur Facebook et Pierre Bovo s’affiche sur Linkendin .Il est dit : « Pierre Bovo poursuit le travail de Lucien Auger et partage ses occupations entre la formation, la consultation, l’intervention en milieu scolaire, l’animation d’ateliers, les conférences, l’écriture et aussi la musique. www.penseerealiste.com | http://www.approcherealiste.com » (ce dernier site web n’est plus en ligne).

Ces vérifications faites, nous pouvons dire que le Centre interdisciplinaire de Montréal dont Lucien Auger était cofondateur n’est plus, que le site web original et le site web autorisé par la succession ne sont plus en ligne. Pierre Bovo a fondé sa propre entreprise, le Centre de la pensée réaliste, toujours en activité.


Bref, ce qui est toujours là, présent aujourd’hui, c’est le livre « S’aider soi-même » de Lucien Auger chez Les Éditions de l’homme. La première édition remonte aux années 1970. L’édition que j’ai main date de 2004 et est préfacée par Isabelle Nazare-Aga, l’auteur du livre Les manipulateurs sont parmi nous. De toute évidence, ce livre, toujours en tablette près de 50 ans après sa première édition, doit être reconnu comme un des meilleurs vendeurs de sa catégorie.


L’idée de base exprimée par Lucien Auger est un lien de cause à l’effet entre les idées et les émotions. Il écrit :

En fin de compte, la pensée et l’émotion ne sont presque pas distinguables. Mais si je peux changer mes émotions, me débarrasser, par exemple, des émotions désagréables comme la tristesse, les sentiments dépressifs ou la colère, il vaudra mieux que je m’attache à changer les pensées qui les causent plutôt que de tenter de réprimer ou de contrôler mes émotions elles-mêmes. (…)

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 20.

Il m’apparaît incongrue de dire que les émotions sont causées par les pensées, à moins de réduire ces dernières à des perceptions, ce qui n’est pas le cas en soit. Il y a dans l’approche psychologique un floue dans les définitions des concepts, un usage populaire des concepts qui dépasse l’entendement au sens strict, sans interprétation. Il n’est donc pas étonnant de lire « En fin de compte, la pensée et l’émotion ne sont presque pas distinguables. » C’est peut-être vrai en psychologie mais cela ne l’est certainement pas en philosophie. On ne peut pas confondre la cause et l’effet.

Lucien Auger va plus loin. Il écrit :

D’autre part, comme la source des émotions ne se trouve pas dans les événements ou les personnes extérieures, mais bien dans les idées que nous nous exprimons à propos de ces événements et de ces personnes, c’est à ces idées, formulées dans notre langage intérieur, qu’il conviendra de s’attaquer pour arriver à contrôler efficacement les émotions désagréables.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 21.

Lucien Auger affirme que les émotions se trouvent DANS les idées. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de formuler un tel jugement. Lucien Auger ne soutient plus que les idées causent des émotions mais que les émotion sont DANS les idées. Le lecteur peu familier avec la philosophie, notamment, l’épistémologie, ne relèvera pas les changements de logique dans la prose de Lucien Auger. C’est souvent le propre des livres de développement personnel qui donne davantage dans le poétique que le scientifique.

Dans la conclusion de son livre, Lucien Auger écrit :

Pour vous aider à prolonger dans le courant de votre vie les effets de la lecture de ce livre, j’ai ajouté en appendice quelques exercices simples qui pourraient vous permettre de vous entraîner à ce travail inlassable de confrontation.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Conclusion, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 170.

Monsieur Lucien Auger parle de « confrontation » parce qu’il propose de nous confronter à ce que l’on se dit à soi-même suivant une émotion négative ou, si vous préférez, suivant une interprétation intime d’un événement ou d’une interaction avec une autre personne. Il donne en exemple les réactions d’une femme amoureuse face à l’annulation d’une rendez-vous avec son prétendant de laquelle elle conclut que ce dernier ne l’aime pas et se met dans tous ses états sur le plan émotionnel. Monsieur Auger enseigne à cette femme que son interprétation de l’événement n’est pas nécessairement réaliste puisque l’annulation du rendez-vous, même s’il s’agit du deuxième événement du genre, ne signifie pas obligatoirement que son prétendant ne l’aime plus, qu’il la fuit. Cette thèse à l’effet de questionner ses réactions intimes émotionnelles face à des événements externes ou à des relations interpersonnelles m’apparaît utile.

Cependant, je suis fort sensible à l’aspect INLASSABLE du travail de confrontation proposé par Lucien Auger. Il y a en cela l’admission d’une limite de l’efficacité de thèse et de la méthode proposées par Lucien Auger puisqu’il faut confronter ses idées INLASSABLEMENT. Il y a en cela aussi l’admission d’une fatalité face aux réactions émotives négatives parce qu’elle ne cesseront jamais de revenir et ainsi de nous affecter. Je conclue que Lucien Auger ne corrige pas le problème à la source parce qu’il se maintiendra tout au long de notre vie.

Revenons en arrière, au chapitre « C’est la faute des autres… ». Il le conclut en ces mots :

Vous pouvez, en tout temps, demeurer le maître de votre destin émotif, et diriger votre propre barque émotive où bon vous semble. Rendez-vous compte qu’intérieurement vous êtes inatteignable, inviolable et que, si vous le voulez et si vous vous y exercer, rien d’extérieur ne saurait venir troubler votre sérénité.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Chapitre IX, « C’est la faute des autres… », Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 120.

Je peux opposer une croyance à une autre croyance : je ne crois pas en l’existence d’un destin émotif, pour autant qu’on s’en tienne aux définitions reconnues :

DESTIN

  1. Puissance qui, selon certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des évènements.
  2. Ensemble des évènements qui composent la vie d’un être humain (souvent considérés comme résultant de causes distinctes de sa volonté). ➙ destinée, sort. Elle a eu un destin tragique.
  3. Ce qu’il adviendra (de qqch.). ➙ avenir. Le destin d’une civilisation.

Source : Destin, Le Robert Dico en ligne.

La thèse nous invitant à nous rendre compte qu’intérieurement nous sommes inatteignables et inviolables ne tient pas la route dans le contexte, universellement reconnu, du moins en philosophie, que l’Autre est essentiel dans la construction de soi, ce qui implique que notre esprit doit demeurer atteignable et qu’il se fera violer à l’occasion. Le but ne consiste pas à se prémunir de tout ce qui de l’extérieur pourrait « troubler votre sérénité ».

Définition philosophique de la sérénité : La sérénité (du latin serenitas : « sérénité », « sécheresse ») est un état de calme mental ou encore de tranquillité intérieure. La sérénité s’oppose au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être.

Source : La sérénité : définition philosophique, JePense.org – A la recherche de la vérité…

SÉRÉNITÉ

État d’une personne qui, par sa sagesse et son expérience, reste insensible aux troubles, aux préoccupations de l’existence.

Source : Sérénité, Centre national de ressources textuelles et lexicales, Ortolang

2. État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral : La sérénité de l’esprit.

Source : Sérénité Le Larousse.

Je crois que nous avons pour devoir de confronter notre sérénité, surtout si cette dernière nous coupe du Monde et de l’Autre indispensables à notre évolution.

Si « La sérénité s’oppose au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être » en nous procurant un « État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral, soit La sérénité de l’esprit, elle ne saurait pas devenir un refuge, une tour d’ivoire, et encore moins fomenter une vie en retrait du monde. Demeurer calme, tranquille et confiant en toutes circosntances et en toutes occasions implique une certaine insensibilité aux troubles, aux préoccupations de l’existence. Or, la sensibilité de l’Homme lui assure une perméabilité au Monde et à l’Autre et lui procure ainsi tous les profits du vivre ensemble. Nous devons demeurer atteignable et même violable intérieurement par le Monde et par l’Autre pour garder notre esprit en éveil.

Évidemment, je ne peux pas m’opposer à l’idéal d’une vie sereine en opposition au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être. Mais je ne crois pas que la sérénité soit la solution au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être.

La solution au trouble n’est pas le calme.

La solution à la peur n’est pas le sang-froid.

La solution à l’anxiété n’est pas la quiétude.

La solution au mal-être n’est pas le bien-être.

Et pour opposer :

Le calme au trouble

Le sang-froid à la peur

La quiétude à l’anxiété

Le bien-être au mal-être

Il faut aller à la source pour régler le problème une fois pour toutes. Se battre à chaque fois, répéter inlassablement le même exrecice, relève de la psychologie. Seule la philosophie, dans le plus grand respect des émotions et des sentiments, dispose des outils pour creuser et dégager la source originale d’un problème au sein même de l’esprit et le régler une fois pour toutes. Notez qu’il existe une philosophie pour qui les émotions sont des ennemis jurés de la raison et, par conséquent, les briment plutôt que de les respecter, ce qui conduit à des graves erreurs.

Lucien Auger nous invite à prendre la resposabilité les opinions que nous forgeons à la suite d’une émotion. Ces opinions prennent la forme de ce qu’il nomme des « phrases intérieures » que nous nous répétons en réaction à une émotion face à un événement. En fait, il s’agit plutôt des jugements personnels par lesquels nous interprétons ce qui vient de se passer sous le coup de l’émotion.

L’auteur nous invite à « acquérir un certain contrôle sur ces phrases intérieures ». Il précise : « Il n’en est pas ainsi à propos du monde extérieur et des autres. J’ai très peu de contrôle sur le monde psysique et pas du tout sur les idées des autres. » (AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 22.)

Par exemple, si un être humain me signifie clairement qu’il me trouve stupide et qu’alors je me sente déprimé, il est fort heureux que mes sentiments dépressifs ne soient causés que par moi, par l’opinion que j’ai de l’importance de cet avis. Si, au contraire, mes sentiments dépressifs sont causés directement par l’opinion de l’autre, je suis contraint d’être malheureux tant que je n’ai pas réussi à le faire changer d’avis. Je me vois astreint à la rude besogne d’opérer ce changement en lui, et comme je ne possède pas de moyen de contrôle sur son opinion à mon égard et que, quoi que je fasse, il peut toujours me trouver stupide s’il le veut, ma situation est assez désespérante.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, pp. 22-23.

Le livre « S’aider soi-même» de Lucien Auger se fonde sur l’idée que nous sommes seuls responsables de nos émotions et de nos opinions, que nous sommes la cause du problème et, par conséquent, nous pouvons les contrôler. Mais si, au contraire, nous rejetons la faute sur l’autre, nous n’avons alors aucun contrôle. Lucien Auger ne reconnait aucune responsabilité à l’autre dans notre malheur quant aux conséquences de ses actes et/ou ses opinions sur nous. Je ne suis pas d’accord.

Il justifie cette responsabilisation de nos émotions et de l’état dans lequel elle nous place en soutenant que nous avons « très peu de contrôle sur le monde psysique et pas du tout sur les idées des autres. » Dans ce contexte, aussi bien agir sur soi que sur le monde et les autres face auxquels je n’ai aucun contrôle. Or, ce livre est en soi une démonstration de l’auteur sur le contrôle qu’il tente d’exercer sur les « idées des autres ». Par son acte d’écriture, il contredit ce qu’il écrit.

Nous avons, non pas très peu, mais beaucoup de contrôle sur le monde physique. Ce contrôle fut et demeure la base de toutes les civilisations.

Et nous sommes très loin de ne pas avoir du tout de contrôle sur les idées des autres. Toute l’histoire de l’Humanité, y compris de nos relations inter-personnelles, démontre le contraire.

Certes, je ne peux pas empêcher l’Autre de penser (d’avoir l’idée) que je suis stupide mais je peux le faire changer d’idée, pour autant que je lui accorde toute l’importance qu’il mérite. Et si je mets dans tous mes états parce que l’Autre demeure persuadé que je suis stupide, je dois me rappeler qu’une opinion, les miennes et celles des Autres, ne sont que des opinions, des préjugés ou des jugements, et non pas des vérités conforme à la réalité. Je ne peux pas prendre pour vrai ce que je pense uniquement parce que je le pense.

Le livre « S’aider soi-même » s’adresse aux personnes ballotées d’un bord et l’autre par leurs émotions et l’auteur les condamne à des exercices tout au long de leur vie, à un travail inlassable de confrontation., sans pour autant que cela soit suffisant :

Ne croyez pas cependant que ces seuls exrecices soient suffisants pour arriver à purger votre esprit de tout son bagage d’idées délétères. Ils sont destinés qu’à vous ouvrir une voie sur laquelle vous cheminerez ensuite par vous-même. Si, après des efforts loyaux et rigoureux, vous vous sentez encore habité par une anxiété ou une hostilité intenses et prolongées, n’hésitez pas à recourrir à une aide thérapeuthique.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Conclusion, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 170.

Lucien Auger explique bien la méthode émotivo-rationnelle dans son livre « S’aider soi -même – Une psychothérapie par la raison ». J’en reconnais l’utilité pour les gens dans l’urgence de leurs émotions. Mais, selon Lucien auger lui-même, les excercies proposés ne seront pas suffisants.

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 17

Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?

Collectif

Sous la direction de Mieke de Moor

LES AUTEURS

Dries Boele, Laura Candiotto, Leon De Haas, Anne Herla, Gaëlle Jeanmart, Lou Marinoff, Mieke De Moor, Isabelle Pariente-Butterlin, Thomas Polednitschek, Livio Rossetti, Kristof Van Rossem.

CERTAINS TEXTES EN FRANÇAIS ET CERTAINS TEXTES EN ANGLAIS

ISBN : 978-2-7116-2764-6

Éditions VRIN, Paris, 2017, 180 pages


Cet article présente mon point de vue au sujet du livre « La philosophie, un art de vivre ».

Dans un premier temps, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.

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Quatrième de couverture

Les années 80 ont vu émerger un art de philosopher, plus soucieux de pratique de vie que de construction spéculative. Ce regain d’intérêt pour la philosophie pratique, et notamment pour la discussion et la délibération philosophiques, renouant avec le dialegesthai socratique, conduit à une réflexion fondamentale sur la fonction de la parole philosophique, une parole qui est aujourd’hui amenée à se produire en des lieux nouveaux et sur des questions qui sont d’abord de nature éthique et politique.

Le présent collectif, issu d’un colloque qui s’est tenu à Aix-en-Provence, recueille diverses contributions qui toutes s’interrogent sur ce « renouveau » et s’efforcent d’en apprécier le sens et l’ambition, en le rapportant à la figure exemplaire de Socrate philosophant sur l’agora. Cette rencontre d’une philosophie de nature académique et d’une pratique philosophique ouverte à chacun contribue à une meilleure compréhension des « dialogues socratiques » et à une meilleure intelligence du temps présent.

Source : Éditions Vrin.


Table des matières

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Les auteurs

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Dries Boele

Dries BOELE was an art student and studied philosophy in Amsterdam and Paris. He has been involved in the Dutch movement of practical philosophy since 1983. In 1990 he opened his practice as a philosophical counselor and other forms of philosophical practice, such as Socratic dialogue and Dilemma training. Since 1995 he gives training workshops for facilitators of a Socratic dialogue. He works with civil servants, police officers, physicians, prisoners, coaches and managers, and offers seminars (also as a summer holiday in Holland, France and elsewhere) on the philosophy of the art of living. In Hotel de Filosoof (Amsterdam) he organizes a philosophical café and reading groups. He published numerous articles in the field of his main research, such as : The “Benefits” of a Socratic Dialogue, Or: Which Results Can We Promise? (Inquiry: Critical Thinking Across the Disciplines, Spring, 1997. Vol. XVII, No. 23.

Website : home.kpn.nl/boele097

Laura Candiotto

Laura CANDIOTTO, docteur en philosophie avec une thèse sur Platon et la rédaction des dialogues socratiques : stratégies, interlocuteurs et buts (Venise, 2011), est en séjour post-doctoral à l’université Ca’ Foscari de Venise où elle assistante de recherche en philosophie théorétique dans le Département de philosophie et patrimoine culturel. Sa recherche est principalement consacrée aux dialogues socratiques et à leur analyse littéraire et socio-politique. Outre Platon, ses intérêts se portent sur les questions d’éducation et de philosophie à destination des enfants. Récemment elle a orienté sa recherche en philosophie contemporaine dans le champ de la pratique philosophique dans des contextes d’éducation et a mis en œuvre plusieurs pratiques philosophiques reposant sur les dialogues socratiques. Elle coordonne depuis 2005 les activités de la CBO- Cooperativa Sociale Insieme. Elle a participé à de très nombreux séminaires et colloques et est l’éditeur (en collaboration avec L.V. Tarca) de Primum Philosophari. Verità di tutti i tempi per la vita di tutti i giorni (Milano-Udine, 2013). Parmi ses publications récentes, mentionnons : Le vie della confutazione. I dialoghi socratici di Platone (Milano-Udine, 2012) ; Essere in relazione. Verso un’unità di sensibile ed intellegibile, di teoria e pratica (Alpinia, Bormio (So) 2007. Curatele: 1) ; « Pratiche filosofiche integrali. La promozione della relazionalità in campo filosofico ed educativo », Amica Sofia, 2013-1.

Leon de Haas

Leon de HAAS is full-time philosopher and philosophical practitioner in the Netherlands and Germany (PlatoPraktijk.nl). He studied philosophy (Drs., 1977) and mass psychology & mass communication at the University of Amsterdam, The Netherlands. He worked as a philosophy teacher at the University of Amsterdam and the The Hague Academy for Social Work, and as a freelance philosophy researcher at the Erasmus University Rotterdam. Since 1976, he has been practicing philosophy in the context of community development, and, from 1990, as an organization consultant and leadership coach. He is the editor of ‘Philosophical Practices’ of the Dutch/Flemish Journal ‚Filosofie’ He is also member of the Board of the Berufsverband für Philosophische Praxis (BV-PP) / Professional Association for Philosophical Practice, Associate member of the Board of the Internationale Gesellschaft für Philosophische Praxis IGPP / International Society for Philosophical Praxis (portfolio international affairs). He was project manager of the 10th International Conference on Philosophical Praxis in The Netherlands (2010). Among his numerous publications, it is possible to mention : Situations & Experiences. Essays on Philosophical Practice, Roermond, 2013 ; « De filosofische praktijk gaat wereldwijd. 30 Jaar na Gerd Achenbach’s initiatief », Filosofie [Antwerpen], jrg. 23 nr. 3, 2013 and The Philosopher’s Workplace. An essay on philosophical craftsmanship and art. An abridged version has been published in: Manavayatan, The Humanosphere. Bilingual (English – Assamese) Multidisciplinary Research Journal on Humanities, Vol. II, Number I, July – December, 2012, p. 1-10, Assam, India: Centre for Studies in Humanities.

Website : http://www.platopraktijk.nl

Anne Herla

Anne HERLA, docteur en philosophie de l’université de Liège, est enseignante et chercheuse en philosophie dans cette même université. Elle est co-fondatrice de l’asbl PhiloCité. Ses domaines de recherche principaux sont la philosophie morale et politique, la philosophie de l’éducation et la didactique de la philosophie. Elle est également animatrice d’ateliers de philosophie avec des enfants, des adolescents et des adultes. Parmi ses travaux récents on peut mentionner : Hobbes ou le déclin du royaume des ténèbres. Politique et théologie dans le Léviathan, Paris, Kimé, 2006 ; « La discussion philosophique en classe : une pratique de l’émancipation ? », Tracés. Revue de sciences humaines, 25, 2013.

Gaëlle Jeanmart

Gaëlle JEANMART est docteur en philosophie de l’Université de Liège. Spécialisée en histoire de la philosophie ancienne et médiévale, particulièrement dans les domaines de l’éducation et de la morale, elle est l’auteur de Herméneutique et Subjectivité dans les Confessions d’Augustin (Turnhout 2006) ; Généalogie de la docilité dans l’Antiquité et le Haut Moyen Âge (Paris, 2007) ; Du courage. Une histoire philosophique (Paris, 2010) [en collaboration avec avec T. Berns et L. Blésin] et de Le mensonge et les vertus de la vérité. Une histoire (Turnhout, 2012). Elle est membre fondateur de PhiloCité, Université populaire de Liège, dont elle est actuellement la secrétaire générale.

Lou Marinoff

Lou MARINOFF is Professor and Chair of Philosophy at The City College of New York. He is also founding president of the American Philosophical Practitioners Association, and editor of its journal Philosophical Practice. Marinoff has authored internationally
bestselling books (including Plato Not Prozac!, translated into twenty-seven languages) that apply philosophy to the resolution of everyday problems. He has collaborated with global think tanks and leadership forums such as the Aspen Institute, BioVision (Lyon), Festival of Thinkers (Abu Dhabi), Horasis (Zurich), Soka Gakkai International (Tokyo), Strategic Foresight Group (Mumbai), and the
World Economic Forum (Davos).

Website : http://www.loumarinoff.com

Isabelle Pariente-Butterlin

Isabelle PARIENTE-BUTTERLIN, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, agrégée de philosophie, est Professeur à l’université d’Aix-Marseille, où elle dirige le département de philosophie. Elle consacre sa recherche à l’éthique et aux questions de méta-éthique entendue comme métaphysique de l’éthique. Mentionnons parmi ses publications : Le Droit, la norme et le réel (Paris, 2005) ; L’éthique kantienne résiste-t-elle à son explicitation ? (Besançon, 2014).

Thomas Polednitschek

Thomas POLEDNITSCHEK a étudié la philosophie, la théologie et la psychologie à Bonn, Münster et Munich. Depuis 1884, il exerce comme psychothérapeute en psychologie et depuis 2001 comme praticien philosophique en pratique active propre [eigener Praxis tätig ? qu’est-ce que ça veut dire : qu’il exerce comme praticien philosophique avec une pratique active qui lui est propre (qu’il a inventée ?)]. Depuis 2003 il est membre du Comité directeur de l’Internationalen Gesellschaft für Philosophische Praxis. Signalons parmi ses publications récentes : Der politische Sokrates
Was will Philosophische Praxis? (LIT –Verlag, Münster 2013.

Website : http://www.pppolednitschek.de

Kristof van Rossem

Kristof Van ROSSEM a un Master en Sciences des religions et en Philosophie (KULeuven et UUppsala). Il travaille comme philosophe indépendant. Pendant plus de dix années, il a travaillé pour de nombreuses entreprises, des écoles, des dentistes, des prisonniers, des juges, ainsi que pour l’Etat, en tant que « facilitateur de variations de dialogue philosophique », avec une spécialité dans le dialogue socratique. Il a publié sur la philosophie pratique et sur la didactique de la philosophie. Il travaille comme formateur d’enseignants de philosophie à la KULeuven et enseigne la philosophie et l’éthique à l’Ecole supérieure-Université de Bruxelles (HUB). Parmi ses publications, on peut signaler : « La Vie approfondie. A propos du dialogue socratique », in Diotime. Revue internationale de didactique de philosophie, nr. 39, maart 2009.

Website : http://www.socraticdialogue.be

Livio Rossetti

Livio ROSSETTI a été professeur de philosophie grecque à l’université de Pérouse pendant presque 30 ans. Professeur honoraire depuis 2009, c’est à son initiative que s’est tenu à Chieti en 1981 le Symposium Heracliteum, et que se tiennent les Symposia Platonica depuis qu’il a fondé l’International Plato Society à Pérouse en 1989. Fondateur des rencontres Eleatica en 2004 à Ascea-Elea (SA), des Socratica en 2005 à Senigallia (AN), et de l’association Amica Sofia en 2008 à Rome, il anime depuis ces dates ces rencontres régulières. Il a consacré une grande partie de sa recherche, outre à Platon et Xénophon, à Socrate, aux dialogues socratiques et à la littérature socratique en général, en portant une attention particulière aux questions de stratégie rhétorique, de théorie rhétorique, de logique informelle, de macro-rhetorique et de communication. Il s’est également occupé de l’articulation de la philosophie avec son appréhension aux divers âges de la vie et notamment dans l’enfance. Plus récemment son intérêt s’est focalisé sur les Présocratiques avec de nombreuses publications sur Héraclite, Parménide, Zénon, Empédocle, et sur les questions de législation en Grèce ancienne, dont il a étudié les thèmes d’Hippodamos à Théophraste. Parmi ses dernières publications, on peut mentionner : Le dialogue socratique (Paris, 2011), Filosofia 2 (Milan, 2013), et, en collaboration, Parmenide: suoni immagini esperienza (Sankt Augustin, 2013).

Website : http://www.socratica.eu


Présentation du colloque à l’origine de ce livre

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Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?

RÉSUMÉ

Le but de ce colloque international est de déterminer le rôle et le statut de la parole philosophique dans la philosophie pratique antique et moderne en appréhendant de manière transversale certaines dimensions qui relèvent de la parole philosophique telle qu’elle prend forme dans certaines pratiques modernes qui se réclament d’elle. Le regain d’intérêt contemporain pour la philosophie pratique permet de considérer que le temps est venu de tenter de tirer au clair comment les philosophes et les professionnels modernes ont retrouvé le chemin de l’agora et d’entamer une réflexion sur les enjeux philosophiques, éthiques et politiques de la parole philosophique et des pratiques dans lesquelles cette parole prend forme et s’exerce.

Source : CALENDA.

PRÉSENTATION

L’Institut d’Histoire de la philosophie (E.A. 3276) organise en collaboration avec divers partenaires, un colloque international sur le thème « Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?» qui se tiendra à Aix-en-Provence les 7 et 8 décembre 2013.

Le but de ce colloque international est de déterminer le rôle et le statut de la parole philosophique dans la philosophie pratique antique et moderne en appréhendant de manière transversale certaines dimensions qui relèvent de la parole philosophique telle qu’elle prend forme dans certaines pratiques modernes qui se réclament d’elle.

Depuis les années 80 ont émergé, notamment dans les pays de l’Europe du nord, des pratiques philosophiques diverses. Celles-ci visent explicitement le domaine du conseil et de la délibération, aussi bien dans la vie quotidienne, que ce soit au sein de relations entre individus et groupes, ou au sein des organisations tant publiques que privées, ainsi des associations, des collectivités territoriales, des institutions, des entreprises, ou de toute autre forme d’organisation sociale.

La notion de « dialogue socratique » pour désigner certaines de ces pratiques a été forgée en 1922 par le philosophe allemand Leonard Nelson pour mettre en place une pratique qui s’appuie à la fois sur l’exemple des dialogues socratiques antique et sur l’idéal kantien de la philosophie critique. Cette pratique a donné naissance à la Philosophisch-Politische Akademie, académie qu’il a fondée et qui existe toujours. Son élève Gustave Heckmann a explicité les règles de ces « dialogues socratiques » et a introduit dans ces pratiques les principes d’un méta-dialogue qui seront mises en œuvre à une époque plus récente par d’autres philosophes. Gerd Achenbach, en 1980, par la mise en place de ce qu’il appelle la philosophische praxis, va donner ses lettres de noblesse à ces pratiques en mettant en place une activité professionnelle qu’il lie à la formation philosophique. Les différentes pratiques se réclament d’un premier sens de la philosophie ancienne conçue parfois, dans la lignée des travaux de Pierre Hadot, comme « art de vivre ». Ce n’est qu’en 1992 que Marc Sautet reprend en France ces idées et ouvre un cabinet orientée par elles, en reliant la notion de philosophie pratique à celle de Beratung, de conseil individuel relevant d’une direction de pensée philosophique.

Les différentes pratiques que nous venons de décrire sommairement ont trouvé dans un certain nombre de pays une légitimité reconnue et le conseil philosophique se trouve impliqué dans les instances délibératives et les organes décisionnaires, le plus souvent sous la forme de « conversations socratiques ».

L’idée de s’approprier certains concepts philosophiques en les mettant en œuvre dans des pratiques spécifiques de la société civile comme des instances de gouvernance, et notamment la notion de la philosophie comme « art de vivre », et du conseil et de la délibération comme des modalités du dialegesthai socratique, ne manquent pas d’interroger la philosophie, tant sur le plan de l’histoire de la philosophie ancienne que sur le plan de la philosophique pratique moderne.

Cette idée d’une appropriation des pratiques et des concepts antiques met en avant le rôle des acteurs et l’évaluation du poids relatif de l’individuel et du collectif dans les décisions, ainsi que les représentations que ces acteurs ont d’eux-mêmes et du monde, dans les processus de mises en pratique de ce qu’ils considèrent relever de la pensée philosophique. Ces pratiques singulières se donnent pour but la création d’un espace dit « libre » dans lequel peut être mis en œuvre un discours dit de second ordre, qui permet à ceux qui participent à ces « dialogues » ou à ces « conversations » socratiques d’élargir et de transformer la communication en argumentation philosophique. Dès lors, selon les théoriciens des « dialogues socratiques », les rapports interpersonnels s’améliorent dans la mesure où ce qui est visé, ce ne sont pas tant les personnes que les arguments et les valeurs qui y sont impliqués.

Globalement, on peut considérer que les pratiques philosophiques du conseil et de la délibération issues de cette orientation se divisent en deux approches. L’une observe ces pratiques telles qu’elles sont mises en œuvre par les différents praticiens pour en dégager le fond et le sens philosophique. Elle interroge les méthodes, les présupposés et les notions fondamentales de ces pratiques. L’autre porte sur les fondements théoriques et les supports institutionnels qui pourraient légitimer les pratiques, selon l’idée que le cadre de référence théorique du philosophe n’est pas indifférent au type de pratique effectué.

Reste que la référence à Socrate et au dialogue socratique n’est ni innocente ni indifférente. Le dialogue tel que le pratiquait Socrate a été un événement culturel important sinon essentiel. Livio Rossetti, l’un des rares chercheurs à avoir exploré ce sens du dialogue socratique en tant qu’événement culturel, parle même de l’invention d’« un genre littéraire tout à fait nouveau ». C’est de ce « genre » que se réclament ces pratiques philosophiques modernes qui ont donné lieu, surtout aux Pays-Bas et depuis les années quatre-vingt du siècle dernier, à un type spécifique de professionnels que l’on a appelé les « philosophes pratiquants ». L’exemple des Pays-Bas montre que la mise en oeuvre et la supervision de ce type de philosophie pratique nécessitent un ensemble de connaissances et de compétences spécifiques.

Le colloque « Socrate à l’agora. Que peut la parole philosophique ? » voudrait interroger le rôle et le statut du dialogue tel que le pratiquait Socrate au regard des pratiques contemporaines qui s’en réclament comme d’un idéal régulateur pour leurs activités présentées dans le cadre d’une parole philosophique publique. Il s’agira d’évaluer la manière dont ces « philosophes pratiquants » pratiquent ce qu’ils appellent leurs activités philosophiques et comment ils les pensent et il s’agira aussi d’examiner en quoi ces pratiques se distinguent du « genre » sur lequel elles prétendent se fonder.

Cette interrogation permettra de déboucher sur un examen théorique quant à la portée philosophique de ces pratiques, tant dans leur exercice ancien que dans leur exercice moderne, et d’examiner les liens que peuvent entretenir ces pratiques insérées dans la vie sociale contemporaine et se développant en quelque sorte à partir d’elles-mêmes avec la philosophie classique et moderne. Il s’agit donc d’un dialogue entre les « philosophes pratiquants » du « dialogue socratique » (Boele, van Rossem, etc.) et les spécialistes de la discipline philosophique qui s’intéressent au rôle critique de la philosophie dans le mode actuel. À quelles questions philosophiques ces pratiques répondent-elles ? Quelles sont les idées et les méthodes qui guident ces professionnels ? Sont-elles compatibles avec les exigences propres de la discipline philosophique sous sa forme académique ?

Le regain d’intérêt contemporain pour la philosophie pratique permet de considérer que le temps est venu de tenter de tirer au clair comment les philosophes et les professionnels modernes ont retrouvé le chemin de l’agora et d’entamer une réflexion sur les enjeux philosophiques, éthiques et politiques de la parole philosophique et des pratiques dans lesquelles cette parole prend forme et s’exerce.

Source et site web du colloque : http://www.socratealagora.com/


Ma lecture de

Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre :

Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.

Source : MOOR (DE), MIEKE, Avant-propos, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p.13.

Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.


Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.


Et mon bonheur se confirme dans le premier texte de cet ouvrage collectif, «Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé?» par Livio Rossetti.

Cet article prend pour point de départ un double paradoxe. D’une part, il s’ancre sur cette divergence, spectaculaire, existant entre l’habitude que nous avons de penser que Socrate a été le champion du dialogue d’égal à égal, habitude qui, pour nous, Italiens, est liée à l’enseignement de Guido Calogero, et les arguments avancés récemment par un spécialiste sud-américain, Walter Oman Kohan. Kohan suggère en effet presque le contraire de ce que dit Calogero. Il insiste sur le fait que, dans les dialogues aporétiques de Platon — en réalité, ce n’est pas seulement dans le cas de ce groupe de dialogues dits socratiques que cela se produit —, Socrate se révèle souvent incapable d’écouter son interlocuteur, déterminé comme il est à suivre son intuition et à s’opposer sans hésitation (ou presque) à son interlocuteur.

Source : LIVIO, Rossetti, Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé ?, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p.17.

Il me semblait bien qu’on n’est pas dans l’obligation d’être bête et méchant pour coincer à tout prix le client lors d’une consultation philosophique pour le mettre en contradiction avec lui-même et souligner son ignorance en se privant d’une écoute active. Après tout, il s’agit bien d’un dialogue d’égal à égal.

Pour le résumé brièvement, dans les soi-disant dialogues aporétiques de Platon notamment, mais pas exclusivement, on découvre un Socrate très amical, qui s’intéresse à ses interlocuteurs et à leurs idées, au point d’en arriver à établir avec eux une relation amicale et à les encourager à énoncer des affirmations hardies parfois, et parfois même compromettantes. Mais que se passe-t-il ensuite ? Il advient à un moment donné, qui se révèle être le bon moment, Socrate soulève une perplexité — le plus souvent à partit d’un contre-exemple —, puis une autre et encore une autre, et ce faisant il commence à suivre et à développer ses propres idées et à réclamer de son interlocuteur qu’il soit disposé à lui répondre correctement, ce à quoi celui-ci ne parvient pas toujours. En sorte que, peu à peu, la cordialité des débuts s’évanouit, que Socrate durcit davantage ses positions, que l’espace apparemment ouvert aux idées de son interlocuteur se réduit comme peau de chagrin, que celui-ci ne se situe pas sur la même longueur d’onde, bref que les questions soulevées par Socrate se révèle cacher des complexités insoupçonnées et que l’interlocuteur finit par se sentir perdu, ou en tout cas mal à l’aide, au point que souvent il recule et finit par «jeter l’éponge».

Une telle manières de conduire l’entretient (celle qui constitue la deuxième partie de l’échange) a quelque chose d’asphyxiant (Il s’agit bien de quelque chose d’asphyxiant, j’y insiste, et non d’anesthésiant comme on l’a dit parfois. Voir sur ce point mon ouvrage: L. Rossetti, dialogue socratique, «Encre marine», Paris, Les Belles Lettres, 2011, p.241.), ce qui revient à dire que le dialogue, ainsi conduit, n’est que fort peu dialogique, n’est plus authentiquement dialogique ou, tout le moins, que se dessine une différence de taille entre l’attitude amicale du début de l’échange et les modalités passablement agressives dont je viens de parler. Le maître admirable semble se transformer en un maître peu soucieux d’égalité dans l’échange, un maître qui certes n’enseigne pas, mais qui enferme son interlocuteur dans une ou des difficultés que ce dernier n’est pas en mesure de surmonter, du moins pas immédiatement. Kohan observe finalement qui se Socrate procédait bien ainsi et qu’il conduisait ses entretiens de la sorte, ne faut-il pas à tout le moins en conclure que ledit Socrate fut un Janus bifrons, aussi admirable qu’insupportable ?

Source : LIVIO, Rossetti, Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé ?, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, pp. 27-27.

P.S : Janus (mythologie) – Wikipédia — Janus, dieu romain aux deux visages.

Le texte «Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue (Émotion dans le dialogue – Une nouvelle proposition du dialogue socratique intégré) de Laura Candiotto m’a également ravi dès les premières lignes parce qu’il propose de tenir compte des émotions dans le dialogue avec le client en consultation philosophique.

Les citations ci-dessous furent traduites de l’anglais au français par https://www.onlinedoctranslator.com/fr/.

Aristote est connu pour sa théorie rhétorique et pour analyser la relation entre les émotions et la persuasion. On peut soutenir que Platon a été le premier à explorer et à acquérir des connaissances significatives sur cette relation. Par exemple, le Sophiste 230b-230e5 de Platon (le passage du « noble sophisme ») montre clairement le lien entre le niveau logique et le niveau émotionnel que l’on retrouve dans l’elenchus socratique (réfutation). Pour être complète, la purification a également besoin d’un accord psychologique, qui est le résultat de la collaboration avec les émotions, principalement la honte.

Surtout dans les premiers dialogues platoniques, Socrate n’aborde pas seulement la partie intellectuelle de l’âme des interlocuteurs, en audience ou en public, mais il utilise également le canal émotionnel. Ce processus a lieu pour diverses raisons : d’abord pour orienter le dialogue et transmettre un contenu spécifique au public, mais aussi pour accompagner l’interlocuteur à travers une véritable transformation de soi – une transformation ayant le pouvoir d’engendrer un nouveau style de vie.

En d’autres termes, Platon suscite la collaboration des sphères rationnelle et émotionnelle afin d’inciter les citoyens à poursuivre un style de vie philosophique, changeant ainsi leurs modes de vie, leurs valeurs et leurs modèles.

Ainsi, les émotions permettent la constitution de l’identité dans la dimension cognitive intersubjective parallèlement à une transformation de soi. Ceci est possible grâce à leur caractère médiateur : les émotions ne sont pas des aspects irrationnels mais des instances médiatrices entre l’irrationnel et le rationnel. En d’autres termes, ils sont cruciaux pour le bien-être harmonieux de l’individu – et de la polis – qui est à la recherche de la juste composition. Lorsqu’elles sont correctement orientées, les émotions – grâce à la collaboration avec la composante rationnelle – sont la force motrice qui conduit l’âme à la découverte de la vérité. Si toutefois les émotions sont corrompues et ne sont pas régies par la partie rationnelle de l’âme, elles conduisent l’âme à commettre les plus grands méfaits (dans cette perspective, l’analyse de l’âme du tyran menée dans la République est exemplaire).

Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, pp. 79-80.

P.S. : Polis – Wikipédia.: «En Grèce antique, la polis (en grec ancien πόλις / pólis ; « cité » dans l’étymologie latine « civitas » ; au pluriel poleis) n’est pas une cité-État, le mot État étant anachronique, mais une communauté de citoyens libres et autonomes(1), le corps social lui-même, l’expression de la conscience collective des Grecs(2).»

(1) Le mot grec polis a donné le mot politique (politics en langue anglaise) : dans la Grèce antique, les politai (citoyens) étaient les acteurs de la vie politique.

(2) Louis Gernet, Les débuts de l’hellénisme, Les Grecs sans miracle, Paris, 1983

Laura Candiotto nous lance sur la piste d’une adaptation contemporaine de l’ancien dialogue socratique.

Cette interprétation du rôle des émotions permet de penser la philosophie comme un mode de vie, comme une pratique visant à la transformation et à l’amélioration à la fois du philosophe et de son contexte de vie, grâce non seulement à des « outils pour penser » mais aussi à « outils pour ressentir ».

Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p. 80.

C’est pour ces raisons que j’expérimente depuis quelques années une forme spécifique de dialogue socratique, que je définis comme « intégrale ». Le dialogue socratique contemporain devrait assumer une vision intégrale de la pratique philosophique, selon laquelle les émotions ne sont pas seulement considérées comme l’antithèse de la rationalité mais comme des éléments constitutifs de l’être humain, travaillant constamment avec la raison dans les divers processus de recherche.

Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p. 82.

Selon Laura Candiotto, «une méthode philosophique incapable d’intégrer le niveau émotionnel risque de perdre en efficacité».

Lors d’une expérience de consultation philosophique, mes émotions furent durement réprimées. Je me suis prêté au jeu jusqu’à ce que je me bute à la rigidité du philosophe praticien. Dans ce contexte, l’arrivée d’une considération des émotions dans le cadre d’un dialogue en consultation philosophique me plaît beaucoup. Depuis ma lecture de «L’intelligence émotionnelle» de Daniel Goleman, au cours de laquelle j’ai pris connaissance des travaux du médecin, professeur de neurologie, neurosciences et psychologie Antonio Damassio à savoir que la raison pure ne peut grand chose ou que le raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions pour prendre une décision, ma perception du rôle des émotions a changé radicalement. En philosophie, je parle désormais de l’ÊTRE SENSIBLE et l’ÊTRE RAISONNÉ à prendre en considération comme étant complices.


J’accorde à ce livre 3½ étoiles sur 5


Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 16

La philosophie, un art de vivre

Collectif

Sous la direction de Jean-François Buisson

LES AUTEURS

Laurence Bouchet, philosophe praticienne

Michel Maxime Egger, sociologue, écothéologien

Fernando Figares et Laura Winckler, spécialistes en philosophie comparée

Maël Goarzin, doctorant en philosophie antique

Jacqueline Kelen, écrivaine

Xavier Pavie, philosophe, écrivain

Fernand Schwarz, anthropologue, philosophe et écrivain

Bertrand Vergely, essayiste, agrégé de philosophie

ISBN : 978-2-88295-901-0

Éditions Cabédita, Suisse, 2021, 140 pages


Cet article présente mon point de vue au sujet du livre« La philosophie, un art de vivre».

Dans un premier, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.

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Quatrième de couverture

S’il est une discipline qui peut nous aider à vivre dans un monde désormais volatile, incertain, complexe et ambigu, mais aussi à construire l’avenir sur des bases plus sûres et plus stables, c’est bien la philosophie. Mais une philosophie qui aura retrouvé sa vocation première, celle d’être de nouveau un «mode de vie» étroitement lié à la réflexion philosophique, une façon plus sage d’être au monde, plus en lien avec les valeurs éthiques et spirituelles fondamentales, plus juste et respectueuse de l’environnement, plus favorable à l’épanouissement de l’individu et de la civilisation.

Ce livre est une contribution au renouveau de la philosophie comme art de vivre, mouvement lancé plus particulièrement par Pierre Hadot.

Nous avons réuni ici plusieurs auteurs, dont nous savons l’importance qu’ils accordent à une certaine manière de vivre dans leur propre existence, afin qu’ils partagent avec nous la richesse de leurs idées et de leurs expériences..

Source : Éditions Cabédita.


Table des matières

PRÉFACE
Jean-François Buisson
LA VOIE DE L’HOMME NOBLE
Jacqueline Kelen

La Force
La Prudence
La Tempérance
La Justice

PHILOSOPHIE ANTIQUE ET EXERCICES SPIRITUELS.
Fernand Figares et Laura Winckler

Rencontrer notre vie intérieure
Pourquoi des exercices spirituels dans les écoles de philosophie ?
Le but de la philosophie : une bonne entente
Les trois axes de la philosophie
La pratique de l’éthique : apprendre à vivre
La pratique de la logique : apprendre à dialoguer
La pratique de la physique : apprendre à mourir
Importance de la vie philosophique

DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE : VIVRE EN STOÏCIEN AUJOURD’HUI
Maël Goarzin

Le stoïcisme de l’Antiquité tardive à l’époque moderne
Le stoïcisme contemporain
Le stoïcisme comme manière de vivre
S’exercer quotidiennement

VIVRE NOTRE SPIRITUALITÉ AUJOURD’HUI
Fernand Schwarz

D’où vient cette difficulté à changer ?
Dépendre de l’extérieur ou découvrir notre profondeur
La vie intérieure se cultive
L’esprit : l’élévation de la vie
Les trois clés de la vie spirituelle : silence, vide, immobilité
Le silence
Le vide
L’immobilité
Transmuter nos fragilités par la pratique

DIALOGUE SOCRATIQUE EN PHILOMOBILE
Laurence Bouchet

Ateliers de pratique philosophique
Gagner contre soi-même, un certain rapport au langage
La Philomobile dans la cour de l’école
Philosopher ou rencontrer l’altérité
Travailler sa pensée
Socrate au XXIe siècle ?

L’IMAGINATION PEUT-ELLE ÊTRE UN EXERCICE SPIRITUEL CONTEMPORAIN ?
Xavier Pavie

Comprendre l’imagination
Trois formes d’imagination
Les enjeux d’une maîtrise de l’imagination
L’imagination comme exercice spirituel contemporain
L’imagination chez les Anciens
Les formes d’imagination comme exercice spirituel
L’imagination-mémoire
L’imagination-combinaison
L’imagination créatrice
L’imagination et les nouveaux exercices spirituels

LA SOBRIÉTÉ JOYEUSE POUR SORTIR DU CONSUMÉRISME
Michel Maxime Egger

Nécessaire changement de paradigme
Qui suis-je ?
Faux moi consommateur
De l’individu à la personne
Quel est mon désir ?
Promesses illusoires
Vers la sobriété joyeuse
De quoi ai-je peur ?
Angoisse du manque et de la mort
Vers une conscience d’abondance
Le dehors et le dedans

ÊTRE LA PHILOSOPHIE
Bertrand Vergely

Une question
Une responsabilité
Un combat
Un travail
Un engagement
Un rêve
Une communion
Une inspiration
Une aventure


Extrait

PRÉFACE

Il est temps de prendre conscience qu’une science privée de réflexion et qu’une philosophie purement spéculative sont insuffisantes.

Science avec Conscience, Edgar Morin, Éd. Seuil.

De nos jours, la philosophie reste considérée comme une discipline universitaire, abstraite, réservée à une élite intellectuelle. Pourtant, dans son berceau de la Grèce antique, elle était d’abord philosophia, amour de la sagesse. Et cette quête de sagesse se traduisait par une certaine manière de vivre en accord avec les principes issus de la réflexion philosophique.

Elle consistait en premier lieu à réfléchir, bien entendu, à connaître, mais cette connaissance n’était pas la finalité de l’exercice. En effet, à quoi peut bien servir une connaissance si elle ne nous est pas utile dans la vie quotidienne ?

« Les philosophes de l’Antiquité grecque et romaine, écrit Pierre Hadot (Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Pierre Hadot, Éd. Payot.), célèbre historien de la philosophie antique, n’étaient pas avant toute chose des faiseurs de livres. En écrivant, ils travail-laient en fait à changer leur regard sur le monde, sur eux-mêmes et sur leurs sentiments, afin de modifier leur propre existence (…). Même leurs spéculations les plus abstraites (en physique, en métaphysique, en astronomie) étaient destinées à comprendre pour mieux agir, et non pas à connaître pour connaître. »

La première finalité de la philosophie consiste à lever les voiles du mystère de la vie, à connaître et à comprendre les lois de l’uni-vers, et à se connaître soi-même. La seconde, à nous donner les clés pour vivre en accord avec le produit de la pensée, nous amenant à plus d’harmonie avec la nature et de respect de ses lois afin de réaliser notre destin d’être humain.

Les philosophes de l’Antiquité étudiaient en priorité l’univers, cherchant à en comprendre non seulement le fonctionnement, mais son sens, son origine et sa finalité. La question du « pour-quoi » primait sur celle du « comment ». Pourquoi vivre pour, ensuite, savoir comment vivre.

Ils partaient du principe que la raison de la partie était à trouver dans la raison du Tout. Le sens de l’existence humaine se dévoile dans la logique évolutive de la Nature elle-même. La philosophie était alors une école de la vie avec la sagesse comme horizon.

Et de quoi a-t-on le plus manqué dans ces derniers siècles si ce n’est d’un peu de sagesse !

PHILOSOPHER OU VIVRE AVEC PHILOSOPHIE

Ainsi s’agissait-il moins de philosopher que de vivre avec philosophie. Il n’y avait pas de philosophie sans vie philosophique. On reconnaissait un philosophe à sa façon de se conduire conformément à une éthique de l’existence. Comme le dit Plutarque, « c’est la pratique de vie quotidienne de Socrate qui est sa vraie philosophie ».

Que s’est-il passé pour que la philosophie, d’abord amour de la sagesse, se soit réduite à un pur exercice de pensée et de langage qui n’incite plus à vivre sagement, qui ne guide plus nos vies pour qu’elles soient meilleures ?

Pierre Hadot nous explique l’histoire de la rupture entre la vie philosophique et le discours philosophique.

« Avec le Moyen Âge, on assiste à une séparation radicale du mode de vie philosophique (qui fait partie désormais de la spiritualité chrétienne), et du discours philosophique, qui devient un simple outil théorique au service de la théologie (…). La philosophie se réfugie dans les universités où il ne s’agit plus, comme dans l’Antiquité, de former des hommes, mais des professeurs qui formeront à leur tour d’autres professeurs. »

Rupture entre langage et réalité

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.)

On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.

Par ailleurs, le mythe du Progrès pouvait-il s’embarrasser de valeurs morales et spirituelles ? Dans un monde dominé par les appétits et les intérêts, dont la finalité s’est réduite au confort matériel et à la satisfaction des plaisirs immédiats, quelle aurait été la place de la sagesse, des vertus et de la morale ?

Aujourd’hui, le paradigme moderne s’épuise avec l’effondre-ment de nos utopies et des idéologies dominantes. Nous entrons dans une nouvelle époque, qui appelle une vision renouvelée du monde. Si nous sommes passés d’un paradigme religieux à un paradigme scientifique, c’est peut-être à la philosophie de nous inspirer celui de demain.

Changer de paradigme

C’est notre vision du monde, la conception que nous avons de la nature mais aussi de l’être humain et de sa place dans l’univers qui déterminent nos actions, nos préoccupations, nos finalités existentielles. En effet, si la nature n’est qu’un objet de prédation, sans vie, sans âme, sans destin, nous ne sommes alors, nous-mêmes, que des consommateurs de biens matériels voués uniquement à rechercher un maximum de confort, à nous reproduire et à mourir à la fin sans que tout cela n’ait aucun sens transcendant.

Il est donc essentiel d’élargir la représentation que nous nous faisons du monde, de notre place ici et de notre destinée…

« Il convient d’aller aux racines des problèmes, qui sont de l’ordre de l’être et de la culture pour inventer un nouveau paradigme », nous dit Michel-Maxime Egger (page 104), de revenir sur les définitions de quelques notions essentielles : qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? L’existence a-t-elle une finalité ? À quoi sert-il de vivre ? L’évolution a-t-elle un sens ? Quel est le mystère de la vie ? Quelles devraient être nos véritables priorités ?

Là, la philosophie joue pleinement son rôle. Elle est une aide inestimable, à plusieurs titres.
Elle nous apprend à penser, nous pousse à réfléchir, à discerner, à accoucher les esprits (Laurence Bouchet, page 69). Elle nous ouvre l’accès à la vie intérieure et à vivre la spiritualité avec naturel (Fernand Schwarz, page 58). Elle nous fait découvrir les dimensions insoupçonnées de notre propre nature, la nécessité d’une vie morale et la puissance des vertus (Jacqueline Kelen, page 12).

Elle est une véritable école de vie qui nous exhorte à un perfectionnement de nous-mêmes à travers la pratique d’exercices quotidiens inspirés de ceux proposés par les stoïciens, par exemple (Fernand Figares et Laura Winckler, page 25, et Maël Goarzin, page 42), ou par l’exercice de l’imagination (Xavier Pavie, page 85), si nécessaire pour réinventer le monde et faire fructifier

la créativité. Au fond, « la philosophie peut être la vie-même » (Bertrand Vergely, page 122).

Repenser la philosophie

Comme le dit Roger-Pol Droit en parlant de Pierre Hadot : « Depuis une quarantaine d’années, il transforme en profondeur notre conception de la philosophie. »

Il n’est pas le seul à remettre en question la philosophie, mais il reste que réactualiser la philosophie comme mode de vie aujourd’hui n’est pas chose évidente.

Mais le mouvement est en marche et nous ne pouvons que nous réjouir des multiples initiatives qui fleurissent un peu par-tout avec un succès grandissant : philosophie pour enfants dans les écoles, consultations philosophiques, ateliers de dialogue philosophique, écoles de philosophie pratique à la manière classique…

Oui, la philosophie comme art de vivre est non seulement possible aujourd’hui, mais elle est devenue essentielle pour affronter les défis à venir et pour, simplement, nous aider à retrouver le chemin ascendant de notre évolution comme êtres humains en devenir. L’amour de la sagesse a perduré…

Jean-François Buisson
Philosophe humaniste
Formateur en philosophie appliquée

Télécharger cet extrait sur le site web des Éditions Cabédita (PDF)


Vidéo Nouvelle acropole


Ma lecture de

La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

Rupture entre langage et réalité

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.)

On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.

Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

(Lévis, Québec, le 24 octobre 2021) Lors des mes études au sujet des motivations dans les années 1990, j’ai appris que la communication professionnelle prenait place et lieu de l’action, notamment dans les annonces (conférences presse) impliquant des politiciens et des hommes d’affaires. Annoncer la construction d’un bâtiment, ce n’est pas la construction du bâtiment. Or, politiciens et hommes d’affaires prennent pour acquis que l’annonce de la construction d’un bâtiment s’inscrit comme une étape concrète de l’action même de construire. Le bon peuple sait fort bien, par expérience, qu’une annonce ne demeure qu’une annonce et que même la pelletée de terre ne débouche pas toujours sur l’action annoncée. C’est dire : «Nous avons agit en annonçant». Ça ne tient pas la route. Pour retrouver cette information, on se référera à l’édition de 1981 de «Les Motivations» de la Collection Que sais-je aux Presses universitaires de France (PUF) sous le plume de Alex Mucchielli.

Le phénomène observé en philosophie où le discours devient une fin en soi s’apparente un peu à cette analyse des motivations. Dans sa préface de «La philosophie un art de vivre», Jean-François Buisson cite Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise: «Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même.» Évidemment, l’expression par le langage peut tout à fait être une partie de la vie elle-même, voire une partie importante, mais la vie ne saurait se limiter à l’expression par le langage. Si nous parlons tous beaucoup lorsque l’occasion nous est donnée de sortir de notre solitude, nous savons fort bien qu’il y a une grande différence entre «ce que je dis» et «ce que je fais», à un point tel que je prends pour vrai ce que je dis uniquement parce que je le pense. Mais j’ai déjà bondé en ce sens dans le tout premier article de ce dossier.


Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».


Dans le livre «La philosophie, un art de vivre», quatre mots/expressions reviennent souvent : vertus, exercices spirituelles, Dieu et âme. Dans la culture québécoise où s’inscrit dans notre histoire la répression et la domination du peuple et des politiques par le religieux catholique, ces mots/expressions souffrent d’une très mauvaise réputation, du moins, chez les plus vieux. Et ces derniers se font un devoir de le rappeler aux jeunes afin qu’ils soient vigilants face à toutes religions et à tous les Dieux. Même nos manuels d’histoire du Québec en conserve la mémoire d’une édition à l’autre. Le Québec fut une véritable théocratie et les conséquences se font sentir tout aussi bien aujourd’hui qu’hier. Les médias d’information ne manquent pas de mettre en vedette toutes nouvelles dénonciations des conséquences qui nous rattrapent sans cesse depuis plus de 50 ans. On découvre encore aujourd’hui des cimetières près des pensionnats où des jeunes des Premières Nations furent enterrés en cachette. Alors, la référence à la religion et à Dieu dans les ouvrages de philosophie populaire me rebute d’entrée jeu, même si mon devoir serait de faire la part des choses. Pour l’instant et pour moi, la philosophie est athée ou n’est pas philosophie. Les religieux catholiques québécois ont même corrompus l’idée des vertus à force de chantage et de menace d’aller en enfer. Parlant de vertus, Jacqueline Kelen écrit :

Pour simplifier, je résumerai en disant que la Force réunit le courage et la volonté, la Prudence, la clarté de l’esprit et le discernement, la Tempérance, la modération et la paix de l’âme, et la Justice la rectitude et la Vérité.

KELEN, Jacqueline, Le voie de l’homme noble, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 17.

Je ne peux pas vraiment s’opposer à ces vertus, en mots et en actes, du moins délibérément et consciemment. Elles demeurent à mes yeux un idéal, une visée, à exprimer concrètement dans de la vie quotidienne du philosophe. Un seul mot me cause problème : «Vérité». Je ne l’accepte que par opposition à «Mensonges» et, encore là, que du bout des lèvres. Utiliser ce mot dans un livre de philosophie populaire s’en prendre garde aux références des lecteurs ne me semble pas prudent.

VÉRITÉ (nom commun)

1 – Caractère de ce qui est conforme à la réalité.
2 – Proposition, jugement ou croyance qui est vraie.
3 – Réalité profonde d’une chose, par opposition à ses manifestations superficielles.

EXEMPLES(S)

1 – La vérité d’une proposition scientifique est parfois difficile à établir.
2 – C’est une vérité bien admise que les poules ne poussent pas sur les arbres.
3 – La vérité du capitalisme, c’est l’exploitation.

TERME(S) ASSOCIÉ(S)

correspondance, faux

REMARQUE

La définition de “vérité” est controversée. Il n’y a d’accord ni sur la nature du concept, ni sur la façon de le penser. Même la définition précédente , pourtant très classique, ne fait pas consensus. Ceux qui tendent à l’accepter ne s’accordent pas sur sa formulation précise ou ses implications. “Qu’est ce que la vérité ?” reste une question ouverte. Difficultés philosophiques mises de coté, la “vérité” est une notion très courante. Son usage est peut-être inévitable, en dépit des incertitudes philosophiques.

Source : Dicophilo.

Selon moi, la vérité n’est pas un concept sûre en raison de son appropriation par tout un chacun. «À chacun sa vérité» finit-on par affirmer, comme «À chacun son opinion». Je crois que la vérité ne peut pas exister sans le doute qui doit l’accompagner. Il ne faut rien prendre pour acquis. En science, du moins en épistémologie des sciences, en parle rarement de la vérité mais plus souvent et généralement de connaissance et cette dernière se construit sur le «déjà su». La connaissance n’est vraie que le temps qu’arrive une autre connaissance qui l’anéantisse. À mes yeux, il n’y a pas de vérité immuable, universelle. Admettre une vérité va à l’encontre de l’ouverture d’esprit nécessaire autant en philosophie que dans la vie quotidienne de chacun.

Qui plus est, la vérité est associé par Jacqueline Kelen à la vertu de la Justice. L’usage des deux mots en association donne aux lecteurs à percevoir dans l’instant ce qu’il connaît de la justice, c’est-à-dire le système judiciaire dont nous sommes découragés pour son manque apparent de justice. Nous savons que le système judiciaire ne rend pas la vérité. Le référence première au pouvoir judiciaire impose la prudence aux philosophes. Bien sûr, il s’agit de la vertu de la Justice dans notre vie. Mais nous ne rendons pas la Vérité parce que nous pratiquons la justice.

La pratique des vertus, dont les quatre principales viennent d’être exposées, peut sembler austère voire rebutante à nombre de gens parce qu’elle est exigeante et demande le meilleur de chacun. Aussi, les Grecs, suivis par les Romain, ont-ils ajouté la vertu plus souriante de l’amitié qui est émulation vers le Souverain Bien, soutien et compagnonnage affectueux. Tous, de Socrate à Plotin en passant par Cicéron et Sénèque, témoignent de cette délicate et chaleureuse vertu, ce «soleil de l’amitié».

KELEN, Jacqueline, Le voie de l’homme noble, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 23.

Il ne faut pas que le philosophe en devenir se retrouve devant une montagne qu’il n’en finit plus de gravir et, une fois au sommet, se retrouve devant une autre montage à conquérir et ainsi de suite. Le travail sur soi ne doit pas être une montagne qui en cache une autre. Soutenir que « La pratique des vertus, (…), peut sembler austère voire rebutante à nombre de gens parce qu’elle est exigeante et demande le meilleur de chacun » témoigne certainement d’une certaine honnêteté mais on s’approche ici d’une approche qui s’apparente au développement personnel où le moi se dresse comme une montagne à escalader, souvent dans la souffrance.


Celui qui pratique la vertu de justice bannit tout ce qui relève du mensonge, de la fraude, de la corruption, de la dissimulation et de la trahison, il rejette le vol, l’imposture et la délation, la duplicité et le parjure. Vivre selon la Justice, c’est éviter toute compromission, tous les petits arrangements et aménagement de la conscience. Un homme juste s’avère droit, loyal, intègre en toutes circonstances, personne ne peut l’acheter ni le détourner de sa voie morale

KELEN, Jacqueline, Le voie de l’homme noble, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 22.

L’expression «exercice spirituelle» demeure assimilée à la religion au Québec.

En outre, le terme «spirituel» ne doit pas être compris dans le sens «religieux«», les exercice religieux n’étant qu’un type, particulier, d’exercice spirituel. Les «exercices spirituels» ne sont pas non plus des «exercices moraux», car ces derniers pourrait se limiter à un certain code de bonne conduite. Comme P. Hadot l’a clairement exprimé: «Le mot spirituel permet bien de faire entendre que ces exercices sont l’œuvre non seulement de la pensée, mais de tout le psychisme de l’individu.»

FIGARES, Fernando, WINCKLER, Laura, Philosophie antique et exercices spirituels, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 28.


1200px-wikipedia-logo-v2-fr.svg_Exercice spirituel

Pierre Hadot donne un sens philosophique et non religieux au terme : il s’agit pour lui d’« une pratique volontaire, personnelle, destinée à opérer une transformation de l’individu, une transformation de soi »(2). Il rapproche la notion de celle de « montage psychique » chez Raymond Ruyer(3). Pour Hadot, les pratiques stoïciennes de « préparation aux difficultés de la vie », que sont la maladie, la pauvreté, l’exil, sont des exercices spirituels. Un exemple d’exercice est de « se préparer par la pensée à leur éventualité », c’est-à-dire l’anticipation mentale de ces difficultés(2).

Hadot cite aussi les épicuriens avec leurs pratiques de « l’examen de conscience, […] l’aveu des fautes, la méditation, la limitation des désirs »(2). Pour Hadot, les exercices spirituels constituent la philosophie elle-même, et ne sont pas de simples ajouts au discours abstrait.

Il écrit en effet dans son volume sur Wittgenstein que la notion d’exercice spirituel « me servait à désigner […] une activité, presque toujours d’ordre discursif, qu’elle soit rationnelle ou imaginative, visant à modifier, en soi ou chez les autres, la manière de vivre et de voir le monde »4. Mais Hadot précise que le choix de cette expression « n’est peut-être pas heureu[x] »(4).

Source : Exercice spirituel, Wikipédia.

NOTES

(2) Hadot 2001, p. 145.

(3) Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Paris, Fayard, 1974, ch. 21-22.

(4) Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Paris, Fayard, 1974, ch. 21-22.


L’idée de travail sur soi va plus loin avec Laurence Bouchet qui parle ni plus ni moins de « gagner contre soi-même» :

Qu’est-ce que ça veut dire gagner contre soi-même ? Nous avons tous une tendance à protéger nos certitudes. Aussi, dès qu’elles sont questionnées, souvent nous réagissons très rapidement face à ce que nous percevons comme une attaque. Il y a là quelque chose d’instinctif, nous voulons nous défendre parce que nous nous sentons menacés.

Très souvent nous agissons sans réfléchir, poussé par une émotion, donc par une sorte de mécanisme déterminé, comme si nous n’avions pas d’autre choix que de faire ce que nous faisons. Or gagner contre soi-même, ces gagner contre ces mécanismes rigides en nous, c’est gagner en souplesse et donc en liberté.

BOUCHET, Laurence, Dialogue socratique en Philosophie, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 73.

Dans le domaine de l’étude du comportement, on parle de « mécanismes de défense » et de « réactions involontaires » depuis des décennies. Et on parle aussi de contourner les mécanismes de défense avec une « approche indirecte » afin de ne pas les éveiller.  Je crois que les philosophes praticien auraient avantage à se mettre au parfum des études du comportement. Il n’est pas question ici des récentes découvertes en neurosciences qui confirment l’Erreur de Descartes mais des travaux ayant commencés dans les années 1930, notamment sur le rapport entre les motivations et le comportement. Ils pourraient ainsi éviter la confrontation avec la méthode dialectique.

La dialectique n’est pas le savoir, mais la méthode qui permet d’y parvenir. Socrate nous donne le courage d’affronter nos propres ignorances en jalonnant le chemin. Le savoir est au cœur du chemin. C’est le dialogue qui s’instaure qui fera apparaître la vérité. À travers la pratique dialectique, Socrate nous invite à participer à un véritable processus alchimique.

Comme l’œuvre alchimique, la dialectique connaît trois phases :

  • l’examen de conscience : l’observation consciente de nos actes et pensées.
  • la réfutation des préjugés (phase critique ou l’on passe en revue les actes et les pensées pour en vérifier leur validité).
  • la maïeutique, l’art de s’accoucher soi-même. Lorsque les prises de consciences sont acquises, on meurt à une partie de nos mauvaise habitudes, il y a une renaissance, d’un moi plus authentique.

FIGARES, Fernando, WINCKLER, Laura, Philosophie antique et exercices spirituels, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, pp. 36-37.

Il se trouve des philosophes praticiens faisant de la dialectique un dogme. Ils recherchent l’affrontement avec leur client avec une certaine violence et un réel manque de respect de l’Être sensible à abattre, à réduire au silence. Une fois l’Être sensible au cimetière, ils espèrent que l’Être raisonné va tout simplement prendre le dessus. Or l’Être raisonné a besoin de l’Être sensible, d’un coup de pouce des émotions. Il faut donc composer avec les deux Êtres, le sensible et le raisonné, sans quoi tout ce dialogue socratique pur ne demeure qu’un simple jeu avec l’Intellect.

Travailler à concentrer sa pensée, c’est aussi apprendre à y ouvrir un vide qui sera pénétrable à ce que nous allons accueillir : une idée nouvelle, une question inattendue, une autre perspective. C’est apprendre à désapprendre, à ne pas nous laisser encombrer par ce que nous savons ou croyons savoir, à pratiquer l’ignorance comme nous y pousse Socrate par ses questions. Ces dernières crèvent les bulles d’opinions suffisantes dans lesquelles nous avons tendance à nous enfermer.

BOUCHET, Laurence, Dialogue socratique en Philosophie, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 80.

On vit dans un monde où l’opinion règne en roi et maître. Ce n’est pas en mettant à l’épreuve l’opinion elle-même, une opinion donnée, que la personne va nécessairement apprendre à désapprendre. Il faut remonter à la racine même du problème : le système de pensée qui fomente ou adopte les opinions d’une personne. Le sujet est donc la pensée elle-même, plutôt que l’opinion.

Laurence Bouchet écrit :

À la fois penser et penser ce que l’on pense, c’est le propre de la conscience humaine : prendre du recul avec elle-même.

BOUCHET, Laurence, Dialogue socratique en Philosophie, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 80.

Xavier Pavie demande : «L’imagination peut-elle être un exercice spirituel contemporains ?». À la lecture du texte de Xavier Pavie, je me suis souvenu du livre «Créativité : l’imagination constructive» de Alexander Faickney Osborn publié en 1978 chez Dunod.


1200px-wikipedia-logo-v2-fr.svg_Alex Osborn

Alex Faickney Osborn () est un publicitaire américain, fondateur en 1919, avec Bruce Fairchild Barton et Roy Sarles Durstine, de l’agence de publicité américaine BDO qui, en fusionnant avec la George Batten Company, devient BBDO en 1928. À la faveur de cette fusion, il assume la vice-présidence exécutive de BBDO jusqu’à sa retraite en 1960.

Il a conçu le brainstorming (remue-méninges en français), technique d’idéation de groupe qu’il a lancée en 1940 pour promouvoir, avec succès, son agence auprès de ses clients et de ses futurs clients éventuels1.

Il en dévoile la recette et les quatre règles de base en 1948 dans son livre Your Creative Power. How to Use Imagination to brighten life, to get ahead2, livre plutôt orienté vers la créativité humaniste de développement personnel. Il y donne l’origine du mot brainstorming : les participants appelaient ces réunions créatives des brainstorm sessions parce qu’on s’attaque à un problème.

Avec Sidney Parnes (en), Alex Osborn a fait évoluer la méthode du brainstorming vers une méthode plus complète et plus structurée, le Creative Problem Solving.


Xavier Périe présente l’imagination « comme un réflexe » qui nous déconnecte du réel.

Mais en tout état de cause, l’imagination réussit à nous écarter de ce à quoi nous avons à faire face. Cette déconnection du réel est effectuée comme un réflexe, ainsi que nous le disions précédemment, sans qu’elle soit nécessairement maîtrisée ou dirigée, en conséquence de quoi, à propos d’une même situation, notre imagination peut nous emmener où elle le souhaite en fonction de nos craintes et de nos peurs. Comme au contraire, elle peut nous emmener vers plus de sérénité et de contrôle de soi, y compris dans la formulation de solution. La proposition d’une imagination comme exercice spirituel pourrait prendre sens dans cette reprise en main de l’orientation de notre imaginaire.

PAVIE, Xavier, L’imagination peut-elle être un exercice spirituel contemporains ?, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 88.

Je ne crois pas que l’imagination agissent comme un réflexe. L’imagination est plutôt une faculté. À mon humble avis, monsieur Pavie se rapproche un peu trop de la «pensée positive» de la psychologie en souhaitant une «imagination positive». Mais cela peut convenir à certains.


L’Encyclopédie philosophique

1. Qu’est-ce que l’imagination?

(…)

Quoi qu’il en soit, on peut dire qu’aujourd’hui, il existe un certain consensus chez les chercheurs en philosophie de l’esprit pour définir l’imagination. L’imagination est une attitude mentale d’un type bien particulier. Elle ne consiste pas à croire ou à percevoir quelque chose, mais à entretenir une sorte de « pseudo-croyance » ou de « pseudo-perception ». Lorsque j’imagine un arbre, je ne le perçois pas avec mes cinq sens, mais je procède à une sorte de simulation « dans ma tête ». De même, lorsque j’imagine qu’un animal dangereux est caché derrière un rocher, je ne crois pas que c’est réellement le cas ; je suis plutôt en train faire comme si c’était le cas (et je n’ai pas forcément d’image mentale de l’animal dangereux). On pourrait donc définir l’imagination comme la faculté de simuler certains états mentaux tels que les perceptions ou les croyances.

(…)

2. À quoi sert l’imagination?

Pourquoi imaginons-nous? On peut bien sûr le faire pour le plaisir : c’est le cas avec l’immersion narrative, lorsqu’on se plonge dans un roman ou dans un film. Mais cet usage hédoniste n’est probablement pas celui qui explique l’origine de l’imagination comme faculté cognitive. Du point de vue évolutionnaire, quel avantage peut-il y avoir à imaginer? Karl Popper (2001, p. 146) remarquait que la pensée a ceci de supérieur à la sélection naturelle qu’elle permet « d’envoyer ses hypothèses mourir à sa place. » Or, comme capacité à simuler, l’imagination permet justement de se projeter hors de la réalité perçue et d’explorer des possibilités en toute sécurité. Dans la mesure où cela nous apporte des informations et enrichit notre connaissance (Gibert 2014), on peut dire que l’imagination possède alors une fonction « épistémique » (du grec « épistémè », qui signifie « connaissance »).

(…)

3. Peut-on faire confiance à l’imagination?

(…)

Le philosophe britannique Timothy Williamson (2010) remarque pour sa part que nous n’avons de toute façon guère le choix : même s’il ne faut pas s’y fier aveuglément, la simulation imaginative demeure indispensable lorsqu’il s’agit de s’émanciper du ici et du maintenant. Cela implique enfin, explique-t-il, que les expériences de pensée des philosophes peuvent être réellement utiles :

« Dès lors qu’on reconnaît l’imagination comme un moyen normal d’apprendre, l’utilisation par les philosophes contemporains d’une telle technique peut être vue comme une application tenace et extraordinairement systématique de notre appareil cognitif ordinaire. Il reste beaucoup à comprendre sur la fonction de l’imagination comme moyen de connaître – mais si elle n’avait pas fonctionné, nous ne serions pas là pour nous poser la question » (Williamson, 2010, nous traduisons).

Source : Gibert, Martin (2016), «Imagination (GP)», dans Maxime Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, consulté le 25 octobre 2021, https://encyclo-philo.fr/imagination-gp


Le texte «La sobriété joyeuse pour sortir du consumérisme» signé par Michel Maxime Egger est un bel exemple de la philosophie appliquée à vie de tous les jours en ce qu’il se prononce sur un sujet d’actualité. Ce type d’approche de la philosophie rejoindra un lectorat, un auditoire ou un client en consultation suivant un centre d’intérêt particulier. On s’attend à de telles interventions ciblées de la part des philosophes de la vie quotidienne. Le défi : susciter l’amour de la sagesse.

Le dernier texte de cet ouvrage collectif s’intitule «Être la philosophie» sous la plume de Bertrand Vergely.

La philosophie ne laisse rien passer. Ou c’est philosophique ou elle ne l’est pas. Kant explique qu’il existe une soif de la pensée qui attend d’être comblée. Cette soif, il l’appelle l’intérêt supérieur de la pensée. L’esprit attend de pouvoir moralement comprendre. Il réclame l’intelligence complète du monde, de l’homme et de la vie. Quand il n’est pas satisfait, il se sens frustré. Il a un sentiment d’ennui et de vide ou, à l’inverse, il a sentiment de colère. C’est l’esprit qui trépigne, Il réclame ses droits.

VERGELY, Bertrand, Être la philosophie, La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, p. 128.

Certains textes de ce livre sont formatés dans le style des livres de psychologie en développement personnel. Faites ceci, faites cela, le matin, le midi et le soir… Le tout parsemé de métaphores poétiques. Ce n’est pas mauvais en soi mais ces quelques textes ne me conviennent pas. Je suis tout de même content de ma lecture de ce livre.


J’accorde à ce livre 3½ étoiles sur 5


Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 15

La philosophie comme manière de vivre

Pierre Habot

Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson

Le livre de poche – Biblio essais, 2004, 280 pages

ISBN :978-2-253-94348-8

Albin Michel, 2001, 280 pages


Cet article présente mon point de vue au sujet du livre« La philosophie comme manière de vivre».

Dans un premier temps, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.


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Quatrième de couverture

Qu’il traitent de Marc Aurèle ou de Plotin, du stoïcisme ou de la mystique ; avec une érudition toujours limpide, ils montrent que, pour les Anciens, la philosophie n’est pas construction de système, mais choix de vie, expérience vécue visant à produire un « effet de formation », bref un exercice sur le chemin de la sagesse. Dans ces entretiens, nous découvrons un savant admirable, dont l’œuvre a nourri de très nombreux penseurs, mais aussi un homme secret, pudique, sobre dans ses jugements, parfois ironique, jamais sentencieux.

En suivant Pierre Hadot, nous comprenons comment lire et interpréter la sagesse antique, en quoi les philosophies des Anciens, et la pensée de Marc Aurèle en particulier, peuvent nous aider à mieux vivre. Et si « philosopher, c’est apprendre à mourir », il faut aussi apprendre à  » vivre dans le moment présent, vivre comme si l’on voyait le monde pour la dernière fois, mais aussi pour la première fois.

Source : Éditions Albin Michel.

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L’auteur – Pierre Hadot

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Pierre Hadot (1922-2010), philosophe et historien de la philosophie antique, professeur au Collège de France, a été un spécialiste mondialement connu du néoplatonisme et du stoïcisme ancien.

Source : Éditions Albin Michel.


1200px-wikipedia-logo-v2-fr.svg_ Pierre Hadot

Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101,2,3) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.

Biographie

Formation et carrière

Pierre Hadot passe son enfance à Reims dans une famille catholique pratiquante. Après des études de philosophie et de théologie, il est ordonné prêtre en 19444.

Il reviendra à l’université pour faire une thèse sur Marius Victorinus et Porphyre.

Parcours

Déçu par l’aspect conservateur de l’encyclique Humani generis en 1950, il quittera le sacerdoce en 19521, avant d’épouser en 1953 sa première femme4, dont il divorcera5.

Il poursuit des études de lettres, et commence une formation de bibliothécaire sans toutefois la finir.

De 1949 à 1964 il est stagiaire, puis attaché et enfin chargé de recherches au CNRS1,2. Il rencontre aussi à cette période l’historien Jean-Pierre Vernant et l’anthropologue Louis Dumont.

Il est ensuite, de 1964 à 1985 directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Ve section (Direction d’études : d’abord « Patristique latine » puis « Théologie et Mystiques de l’époque hellénistique et romaine ».

En 1966, il épouse à Berlin Ilsetraut Marten, devenue Ilsetraut Hadot, érudite allemande, philologue classique et historienne de la philosophie6.

En 1982, il est élu professeur au Collège de France sur une initiative de Michel Foucault. Il y enseigne jusqu’en 1990 et devient en 1991 professeur émérite.

Distinctions

  • 1969 : Prix Saintour décerné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres pour sa thèse de doctorat Porphyre et Victorinus7.
  • 1969 : Prix Desrousseaux décerné par l’Association pour l’encouragement des études grecques, pour sa thèse Porphyre et Victorinus7.
  • 1972 : Membre correspondant de l’Académie des sciences et des lettres de Mayence7.
  • Depuis 1979 : Membre des Commissions de philologie et de philosophie de cette académie7.
  • 1979 : Médaille d’argent du Centre national de la recherche scientifique.
  • 1985 : Docteur honoris causa de l’université de Neuchâtel8.
  • 1990 : Prix Dagnan-Bouveret de l’Académie des sciences morales et politiques pour son ouvrage Exercices spirituels et philosophie antique7.
  • 1992 : Prix de la fondation Le Métais-Larivière de l’Académie française pour sa traduction des traités 38 et 50 de Plotin9.
  • 1999 : Grand prix de philosophie de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre10.
  • 2000 : Membre correspondant de l’Académie bavaroise des sciences de Munich7.
  • 2002 : Docteur honoris causa de l’Université Laval (Canada)11.
  • 2008 : Prix de la fondation É. Bonnefous de l’Institut de France.

Dès son entrée à l’École pratique des hautes études, P. Hadot avait signé une renonciation volontaire aux diverses distinctions honorifiques attribuées par l’État français, telles que la Légion d’honneur, etc.

Sa philosophie

Spécialiste de Plotin et du stoïcisme, en particulier de Marc Aurèle, ainsi que du néoplatonisme oriental et latin, il est un de ceux qui ont insisté sur le fait que la philosophie antique12 était d’abord une manière de vivre13, un exercice spirituel, bref une pratique et pas une théorie, un pur champ universitaire comme elle l’est de nos jours. Il est également l’un des premiers à avoir introduit la pensée de Wittgenstein en France13. Il est influencé par Louis Lavelle14.

Il explique le problème récurrent de l’exégèse antique (à savoir les contradictions, les anomalies et les analogies dans les écrits des auteurs) en renouvelant la vision que nous avions de l’univers spirituel où évoluaient les hommes de l’Antiquité et celle de leur pratique, particulière, mais adaptée à leur quotidien, de la philosophie. Selon lui, les philosophes de l’Antiquité ne cherchaient pas un système de compréhension du monde, pas tant à informer leurs disciples, ni à développer des discours spéculatifs, conceptuels sans autres soucis, comme cela a pu être le cas dans la philosophie moderne. Car, pour Pierre Hadot, la philosophie antique était avant tout une pratique de l’existence, un exercice spirituel et une manière de vivre et de mourir. Ainsi, la transmission, qui se fit par l’oral davantage que par l’écrit , s’appuie sur les réponses aux problématiques spécifiques des disciples dans un contexte particulier plus que sur le développement d’une thèse. Elle vise la mise en œuvre plus que la théorie (sans jamais éliminer celle-ci, puisqu’il ne peut y avoir de pratique sans discours philosophique). Rendre cette pratique de l’existence spirituelle et transformatrice est ce qui explique les nombreuses contradictions qu’on peut trouver dans les écrits de l’Antiquité car ils répondent à des demandes et à des besoins particuliers, concrets et souvent pratiques.

Directeur à l’École pratique des hautes études de 1964 à 1986 et professeur au Collège de France depuis 1982, son influence est croissante dans la pensée contemporaine. Et parmi les penseurs qui lui sont redevables, on peut citer notamment Michel Foucault (influencé par son livre sur les exercices spirituels, qu’il a présenté au Collège de France, Michel Foucault développe dans les deux derniers volumes de son Histoire de la sexualité, surtout Le souci de soi, et dans l’Herméneutique du sujet, des thèmes proches de ceux de Pierre Hadot, même si celui-ci s’est expliqué plusieurs fois quant aux convergences et divergences avec lui), André Comte-Sponville (notamment dans son Esprit de l’athéisme – Introduction à une spiritualité sans Dieu), Michel Onfray (grand admirateur de l’œuvre de Hadot, on pourra notamment en voir la mention dans le premier tome de sa Contre Histoire de la philosophie : les sagesses antiques), Rémi Brague (La Sagesse du Monde), Luc Ferry (Qu’est ce qu’une vie réussie ?), Jacqueline Russ[réf. nécessaire].

Wayne J. Hankey, professeur à l’Université Dallhousie de Halifax, fait une tentative pour restituer les enjeux des recherches sur le néoplatonisme en France dans « Cent ans de néoplatonisme en France »15. Ce texte situe Pierre Hadot au sein des néoplatoniciens français, dans lesquels il rassemble des figures comme Émile Bréhier, André-Jean Festugière, Paul Henry, Jean Trouillard, Joseph Combès, Jean Pépin, Stanislas Breton, Maurice de Gandillac, Philippe Hoffmann.

Approches critiques

Parallèlement à l’établissement des textes et à leur édition (notamment la nouvelle édition en cours des Ennéades de Plotin, ou du texte du Manuel d’Épictète au travers de l’œuvre d’Arrien), cet ensemble de travaux conduisent à renouveler le débat sur le cursus éducatif des élites (les arts libéraux), comme le fait justement Ilsetraut Hadot16, ou à renouveler l’interrogation sur la manière dont les philosophes de la dernière Antiquité ont pu s’opposer au christianisme17. On se demandera, par exemple, pourquoi la réflexion néoplatonicienne ne produira pas de philosophie politique à la hauteur d’un Platon ou d’un Aristote18.

Éditions et traductions d’auteurs antiques

  • Marius Victorinus, Traités théologiques sur la Trinité (2 tomes) ; Texte établi par Paul Henry. Introduction, traduction, notes et commentaires par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1960. (collection « Sources chrétiennes »). (ISBN 2-204-03880-6)
  • Ambroise de Milan, Apologie de David ; intr., texte latin, notes et index par Pierre Hadot, traduction par Marius Cordier, Paris, Les éditions du Cerf, 1977. (Sources chrétiennes 239). (ISBN 2-204-01165-7).
  • Plotin, Traité 38 – VI, 7 « Comment la multiplicité des idées s’est établie et sur le Bien » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1987. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-02781-2)
  • Plotin, Traité 50 – III, 5 « L’amour – Éros – est-il un dieu ou un démon ou un état de l’âme ? » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1990. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-04135-1)
  • Plotin, Traité 9 – VI, 9 « C’est par l’un que tous les êtres sont êtres » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1994. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-05013-X)
  • Marc Aurèle, Écrits pour lui-même. Tome 1, Introduction générale. Livre I ; éd. et tr. Pierre Hadot, avec la collab. de Concetta Luna. Paris, Les Belles Lettres, 1998. (Collection des Universités de France). (ISBN 2-251-00472-6).
  • Simplicius, Commentaire sur les Catégories d’Aristote. Chapitres 2-4 ; trad. P. Hoffmann, avec la collab. de Ilsetraut Hadot et Pierre Hadot, commentaire par Concetta Luna. Paris, Les Belles Lettres, 2001. (Anagogè ; 2). (ISBN 2-251-1-8001-X).

Commentaires, études critiques, essais

  • Porphyre et Victorinus. Paris, Institut d’études augustiniennes, 1968. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 32-33).
  • Marius Victorinus : recherches sur sa vie et ses œuvres. Paris, Institut d’études augustiniennes, 1971. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 44).
  • Pierre Hadot, « Exercices spirituels », École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire, t. 84,‎ 1974, p. 25-70 (lire en ligne [archive])
  • Exercices spirituels et philosophie antique. Paris, Études augustiniennes, 1981. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 88). (ISBN 2-85121-039-4) ; nouvelle éd. Paris, Albin Michel, 2002. (Bibliothèque de l’évolution de l’humanité). (ISBN 2-226-13485-9).
  • « Physique et Poésie dans le Timée de Platon », Revue de théologie et de philosophie, 115, 1983.
  • La Citadelle intérieure. Introduction aux Pensées de Marc Aurèle. Paris, Fayard, 1992. (ISBN 2-213-02984-9).
  • (fr) Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1995, 280 p. (ISBN 2-07-032760-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
  • Plotin ou la simplicité du regard (1963), 4e éd. Paris, Gallimard, 1997. (Folio essais ; 302). (ISBN 2-07-032965-8).
  • Études de philosophie ancienne. Paris, Les Belles Lettres, 1998. (L’âne d’or ; 8). (ISBN 2-251-42007-X). (recueil d’articles)
  • Plotin. Porphyre. Études néoplatoniciennes. Paris, Les Belles Lettres, 1999. (L’âne d’or ; 10). (ISBN 2-251-42010-X). (recueil d’articles)
  • Pierre Hadot, Xavier Pavie (dir.), Discours et mode de vie philosophique (recueil d’articles), Paris, Les Belles Lettres, 2014 (ISBN 2-251-20041-X).
  • La Philosophie comme manière de vivre. Paris, Albin Michel, 2001. (Itinéraires du savoir). (ISBN 2-226-12261-3).
  • Pierre Hadot, Sandra Laugier et Arnold Davidson (en), « Qu’est-ce que l’éthique ? », Cités, no 5,‎ 2001, p. 129-138 (lire en ligne [archive], consulté le 11 janvier 2018).
  • Le Voile d’Isis. Essai sur l’histoire de l’idée de nature. Paris, Gallimard, 2004. (NRF essais). (ISBN 2-07-073088-3).
  • Wittgenstein et les limites du langage. Paris, J. Vrin, 2004. (Bibliothèque d’histoire de la philosophie). (ISBN 2-7116-1704-1).
  • Apprendre à philosopher dans l’antiquité. L’enseignement du Manuel d’Epictète et son commentaire néoplatonicien (avec Ilsetraut Hadot). Paris, LGF, 2004. (Le livre de poche ; 603). (ISBN 2-253-10935-5).
  • Éloge de Socrate, Paris, Allia, 1999.
  • Éloge de la philosophie antique, Paris, Éditions Allia, 1998, 72 p. (ISBN 9782911188633).
  • N’oublie pas de vivre. Goethe et la tradition des exercices spirituels, Albin Michel, 2008. (Bibliothèque Idées). (ISBN 978-2-226-17905-0).
  • La philosophie comme éducation des adultes. Paris, J. Vrin, 2019. (Philosophie du Présent). (ISBN 2-7116-2869-8).

Notes et références

  1. BNF [archive]n
  2. Collège de France [archive]
  3. Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot », Le Monde, 28 avril 2010
  4. « Remembering Pierre Hadot – Part I » [archive], sur Harvard University Press Blog (consulté le 1er octobre 2020).
  5. Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot », Le Monde,‎ 27 avril 2010 (lire en ligne [archive]).
  6. Roger-Pol Droit, « Traversée. Toujours du neuf chez les Anciens » [archive], sur Le Monde des Livres, Les Cahiers du CERIC, 9 avril 2015 (consulté le 17 avril 2017).
  7. « Pierre Hadot » [archive], sur college-de-france.fr (consulté le 3 avril 2021)
  8. « Université de Neuchatel – personnalités honorées » [archive], sur techno-science.net (consulté le 3 avril 2021)
  9. « Prix d’Académie | Académie française » [archive], sur http://www.academie-francaise.fr (consulté le 18 septembre 2021)
  10. « Grand Prix de Philosophie | Académie française » [archive], sur http://www.academie-francaise.fr (consulté le 18 septembre 2021)
  11. « Pierre Hadot » [archive], sur ulaval.ca (consulté le 3 avril 2021)
  12. Universalis [archive]
  13. « Pierre Hadot m’a fait voir la philo autrement »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Roger-Pol Droit, cles.com
  14. Jean-Louis Vieillard-Baron, Les 20 ans de l’Association Louis Lavelle [archive], p. 27.
  15. Jean-Marc Narbonne, Lévinas et l’héritage grec, accompagné de W. Hankey, « Cent ans de néoplatonisme en France. Une brève histoire philosophique » [archive], Paris et Québec, Librairie Vrin et Presses de l’Université Laval, coll. « Zêtêsis », 2004, 268 p.
  16. Ilsetraut Hadot, Arts libéraux et philosophie dans la pensée antique. Paris, Vrin, 2005, 578 p.
  17. Voir par exemple Philippe Hoffman, La foi chez les néoplatoniciens païens, in La Croyance religieuse (Colloque organisé par le Fonds INSEEC pour la Recherche, l’EPHE et l’Institut Européen en Sciences des Religions. Paris, 10 janvier 2004), textes réécrits et rassemblés par Christophe Cervellon, Paris-Bordeaux 2004, p. 9-25.
  18. Sur cette question du rapport des néoplatoniciens à la philosophie politique, on se reportera, entre autres, à Dominic J. O’Meara, Platonopolis. Oxford University Press, 2003. 249 pages et à Philippe Vallat, Farabi et l’École d’Alexandrie. Vrin, 2004. 431 pages.

Bibliographie

Antoni Bosch-Veciana, El moviment lector de Pierre Hadot. De l’antiguitat clàssica a la contemporaneïtat de la vida filosòfica, Prefaci d’Arnold I. Davidson. Barcelona 2013.
A. I. Davidson (en), Spiritual Exercices and Ancient Philosophy : An Introduction to Pierre Hadot, in Critical Inquiry, 16, (1990).
A. I. Davidson et F. Worms (dir.), Pierre Hadot, l’enseignement des antiques, l’enseignement des modernes, Paris, Rue d’Ulm, mars 2010, 120 p. (contient un entretien inédit avec Pierre Hadot).
Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot » [archive], sur http://www.lemonde.fr, 27 avril 2010 (consulté le 11 janvier 2018).
Thomas Flynn, Philosophy as a Way of Life: Foucault and Hadot, in Philosophy & Social Criticism, vol. 31, (2005).
Maël Goarzin et Konstantin Büchler, « Pierre Hadot et la philosophie antique – Entretien avec Philippe Hoffmann » [archive], 14 avril 2014.
Ilsetraut Hadot, « L’idéalisme allemand a-t-il, chez Pierre Hadot, perverti la compréhension de la philosophie antique ? », Revue des Études Grecques, t. 129, no 1,‎ 2016, p. 195-210 (lire en ligne [archive])
Wayne J. Hankey, « Philosophy as Way of Life for Christians? », in Laval philosophique et théologique, vol. 59, 2 (juin 2003) : 193-224, [PDF] lire en ligne [archive].
Philippe Hoffmann, « Pierre Hadot (1922-2010) », Annuaire de l’École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 119 | 2012 [lire en ligne [archive]].
Véronique Le Ru, Pierre Hadot, Apprendre à lire et à vivre, Reims, Presses universitaires de Reims, 2014.
Michel Weber, L’Épreuve de la philosophie. Essai sur les fondements de la praxis philosophique, Louvain-la-Neuve, Les Éditions Chromatika, 2008.

SOURCE : PIERRE HADOT, WIKIPÉDIA.


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Disparitions

Pierre Hadot

Professeur honoraire au Collège de France, l’historien de la philosophie antique Pierre Hadot est mort dans la nuit du 24 au 25 avril, à l’âge de 88 ans.

Par Roger-Pol Droit – 27 avril 2010

Professeur honoraire au Collège de France, l’historien de la philosophie antique Pierre Hadot est mort dans la nuit du 24 au 25 avril, à l’âge de 88 ans. Il a modifié pour longtemps la manière même d’envisager la philosophie – voilà ce qu’il convient de souligner avant tout. Qu’il ait été un savant à l’érudition étourdissante, un homme aux moeurs simples, un auteur à l’écriture exacte et limpide, un pédagogue de haut vol, un précurseur dans plusieurs domaines est évidemment important. Mais la principale répercussion de son oeuvre, dont les effets dépassent de très loin le cercle des érudits, consiste en une mutation profonde du regard.

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SUR LES DEUX SCRUPULES DE PIERRE HADOT
(à la fin de sa vie)*

ANTONI BOSCH-VECIANA

Les œuvres de la culture humaine se sont construites lentement. Ce fut aussi le cas pour Pierre Hadot. Le langage de ses nombreuses publications possède les vertus de la rigueur, la clarté, la profondeur et la force de la poésie. Arriver à un tel résultat requiert du temps. Au prestige de son œuvre s’ajoute de plus sa bonhomie. Pierre Hadot appartenait à une institution universitaire et de recherche très prestigieuse. Mais cela n’a jamais été pour lui une raison pour laisser de côté sa bonté ni sa générosité. Bien au contraire : nous parlons d’un auteur et d’une œuvre tous deux indissociables et admirables.

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Ithaque : Revue de philosophie de l’Université de Montréal

Philosophie comme manière de vivre et exercices spirituels

Angelos Georgiou

Étudier la philosophie antique exige une réflexion sur la conception même de la philosophie. Les travaux de Pierre Hadot montrent avec une lumière nouvelle la distance qui sépare la conception moderne de la philosophie de ses origines antiques. Sans prétendre saisir tous ses aspects et toutes ses implications philosophiques, ce qui est ici proposé est une initiation à la conception de la philosophie entendue comme manière de vivre, telle que développée par Hadot. Il s’agit d’explorer quelques principes et notions fondamentales de cette conception philosophique et de montrer que, tout comme la mystique et la spiritualité, la philosophie définie comme exercice spirituel relève essentiellement de l’expérience vécue. Parallèlement, cet article cherche à comprendre les dimensions herméneutiques de cette conception de la philosophie et à voir comment elle peut servir de clé interprétative pour la lecture des Anciens en vue de nos recherches futures.

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Vivre philosophiquement aujourd’hui ?

Jean-François Balaudé

Dans Cahiers philosophiques 2009/4 (N° 120), pages 9 à 14

Quel sens revêt aujourd’hui l’appel à mener un mode de vie philosophique, quand les philosophies ne se conçoivent plus comme devant être vécues, quand les penseurs même qui soulignent l’importance de la pratique ne semblent plus voir dans la philosophie un possible art de vivre ? En réalité, l’invite à vivre philosophiquement, reprise par Pierre Hadot aux Anciens, découle de la reconnaissance du primat de la pratique, et de la considération sérieuse de ce que signifie philosopher : une vie accomplie aspire à la cohérence intérieure, elle est à la fois critique et ouverte, elle veut se grandir, dans ses actes et ses œuvres. La vérité nous échapperait-elle, que nous gagnerions toutefois la possibilité, par et dans l’activité philosophique, de forger par nous-mêmes notre vie, d’y trouver notre vérité.

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Sélection de travaux universitaires au sujet de Pierre Hadot

Pierre Hadot et le sentiment océanique

par Dagmar Bonnault, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UFR Philosophie

Résumé : Les travaux de Pierre Hadot proposent une vision de la philosophie comme une manière de vivre, une pratique qui engage l’être et qui vise à le transformer. Dans plusieurs entretiens, il évoque ce qu’il considère comme sa première expérience philosophique : l’expérience du sentiment océanique, dont il dit qu’elle a dominé toute son existence. Appelée aussi « mystique sauvage », cette expérience se situe au croisement de différents thèmes qui parcourent l’œuvre d’Hadot et sont profondément liés à la transformation de soi : la philosophie comme mode de vie et comme conversion, le changement du regard, le sentiment de l’existence, et l’étrangeté qu’il y a à philosopher et à vivre.

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Source : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01427038

Les protreptiques comme exercices spirituels

Pierre-Alexandre Morneau-Caron, Mémoire de maîtrise

Afin de comprendre le rôle précis des discours protreptiques, nous mettons en évidence dans ce mémoire différents aspects qui entravent la bonne compréhension de ce type de discours, autant philologiquement que philosophiquement. Par la suite, nous explorons quelques textes qui mentionnent l’importance du mode de vie dans la philosophie antique et son impact sur l’écriture, avec l’idée que cette approche permet de mieux comprendre la signification du discours protreptique. Ensuite, pour vérifier cette idée, nous regardons dans quelques protreptiques choisis la présence d’éléments constitutifs aux exercices spirituels. Nous constatons finalement que cette interprétation comporte quelques avantages substantiels dont celui de comprendre mieux la signification de ce type d’ouvrage.

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Source : http://hdl.handle.net/20.500.11794/21948

Pierre Hadot: l’enseignement des antiques, l’enseignement des modernes

Arnold Ira Davidson, Frédéric Worms
Éditions Rue d’Ulm, 2010 – 116 pages

Pierre Hadot n’est pas seulement celui qui a réintroduit dans la philosophie contemporaine l’enseignement de la philosophie antique, de la philosophie comme  » manière de vivre « , renouvelant, notamment chez Michel Foucault, le rapport de la philosophie à la vie. II est aussi – et les études ici réunies le montrent – celui qui a suivi la reprise de cet enseignement, de la philosophie antique à la philosophie contemporaine en passant par la philosophie moderne, chez les plus grands auteurs, inventant la  » manière de lire  » qui convient à cette  » manière de vivre « , orientation dans l’existence et dans la culture. II est donc enfin, ou plutôt d’abord, le philosophe lui-même singulier que l’on peut lire et entendre ici, dans un entretien inédit avec Arnold I. Davidson. Ce volume, le premier consacré à son œuvre, est issu des rencontres tenues à l’Ecole normale supérieure en son honneur, et soutenu par le Collège de France où il fut professeur. Il introduira chacun à l’idée la plus simple et la plus profonde de la philosophie.

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Page dédiée au livre sur le site web de l’éditeur

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L’encyclopédie de l’Agora

Philosophie comme mode de vie

Daniel Desroches – 13 septembre 2020

Je veux dire, donc, que le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont il est à la fois le moyen et l’expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de vivre, mais qui est étroitement liée au discours philosophique.

Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique? 19

On conçoit souvent la philosophie comme la discussion de textes savants, comme l’élaboration de systèmes ou de doctrines abstraites, bref comme une succession de conceptions théoriques. Pourtant, l’examen attentif des textes anciens par l’helléniste Pierre Hadot (1922-2010) a bien montré que la signification première de la philosophie antique réside dans un choix de vie formé d’exercices, c’est-à-dire dans la pratique d’un mode de vie propre. Si la redécouverte récente de la vie philosophique par Hadot a donné lieu à un nouveau regard sur la philosophie antique en France et à l’étranger, il est maintenant permis de penser qu’elle préfigure un mouvement philosophique plus profond – à condition toutefois d’être actualisée.

* Pour consulter ou citer l’article dans sa version intégrale [PDF], activez ce lien:
DESROCHES, Daniel (2011) La philosophie comme mode de vie chez Pierre Hadot.

Ce dossier* présente la philosophie comme mode de vie en considérant:

1) l’origine de cette expression dans les travaux de l’helléniste Hadot;

2) les trois dimensions d’une philosophie comme mode de vie;

3) la contribution éthique des cinq principales écoles antiques;

4) l’appropriation des exercices par le christianisme au début de notre ère;

5) le prolongement des exercices spirituels  dans la vie philosophique moderne;

6) le défi d’actualiser la philosophie comme mode de vie après Hadot.


Table des matières – La philosophie comme manière de vivre

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Extrait offert par Numilog – PDF


Page du livre sur le site web de Numilog


Pierre Habot vidéo


Revue de presse

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La philosophie comme manière de vivre

9 janvier 2021 – Le Devoir de philo/Histoire

Olivier Michaud, Professeur en fondements de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR)

Deux fois par mois, Le Devoir lance à des passionnés de philosophie et d’histoire des idées le défi de décrypter une question d’actualité à partir des thèses d’un penseur marquant.

Avec la nouvelle année viennent les résolutions. Peu importe lesquelles nous prendrons, elles ont toutes comme but d’améliorer notre qualité de vie. D’ailleurs, c’est pour cela que nous devrions inclure la pratique de la philosophie dans la liste de nos résolutions pour 2021, car, dès ses débuts, elle a toujours eu comme objectif de nous rendre meilleurs.

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Puissances de l’âme

Dossier : Puissances de l’âme

5. L’âme, puissance pratique et politique

Socrate et la philosophie comme manière de vivre

John Cooper

Traduction de Olivier Renaut

p. 297-321

Il y a une dimension de la philosophie dans l’antiquité qui, probablement plus que toute autre, la distingue de la philosophie telle qu’on l’entend aujourd’hui, et même depuis la fin de l’antiquité  : c’est l’idée de la philosophie comme manière de vivre. Cette conception ne prévalait pas, si tant est qu’elle existait, à toutes les époques ou chez tous les auteurs. Mais pour de nombreux philosophes de l’antiquité, et selon l’image qu’on en avait, la philosophie ne se réduisait pas à un simple domaine de recherche. La philosophie dans l’antiquité était bien, comme elle l’a toujours été depuis, un ensemble de problèmes défiant l’intelligence, de questions à approfondir, que ce soit à l’oral, par écrit ou les deux, des contradictions à résoudre, des conclusions à énoncer et à étayer par des arguments philosophiques qu’il faut à leur tour formuler et expliquer, des théories alternatives et concurrentes, propres à leur auteur, qu’on promeut et qu’on rejette pour des raisons qu’à nouveau on soumet, qu’on défend et qu’on transmet à d’autres. Mais dans l’antiquité en général, les philosophes n’étaient pas seulement des «  spécialistes » de tel ou tel champ intellectuel, et leur activité ne se réduisait pas à professer des doctrines, des méthodes argumentatives, etc. Les philosophes de l’antiquité se distinguaient du reste des hommes précisément par leur manière de vivre, et se distinguaient même de ceux qui s’engageaient dans des carrières de professeurs ou d’autres professions intellectuelles, par exemple la médecine ou les mathématiques. Je ne songe pas ici aux images d’Épinal comme par exemple le fait de porter la barbe ou d’arpenter les lieux publics de la cité en haillons  ; les philosophes vivaient leur philosophie – et pas seulement au sens où ils consacraient tout leur temps à la recherche en philosophie. Les médecins et les mathématiciens aussi se consacraient à la recherche dans leur domaine respectif, mais le philosophe, lui, faisait de la philosophie le fondement de sa vie tout entière. Être un philosophe en réalité, pour de nombreux philosophes de l’antiquité, consistait moins à rechercher, à discuter et à enseigner la philosophie qu’à vivre sa vie tout entière d’une certaine manière – philosophiquement – et à exhorter les autres à vivre eux aussi de la même manière.

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https://doi.org/10.4000/etudesplatoniciennes.918

John Cooper, « Socrate et la philosophie comme manière de vivre », Études platoniciennes [En ligne], 4 | 2007, mis en ligne le 01 septembre 2016, consulté le 21 octobre 2021. URL : http://journals.openedition.org/etudesplatoniciennes/918 ; DOI : https://doi.org/10.4000/etudesplatoniciennes.918

sciences-humaines

La Philosophie comme manière de vivre, Pierre Hadot,

2001 (Sciences Humaines, janvier 2010)

Le clash des idées – 20 livres qui ont changé notre vision du monde .Sciences Humaines, Numéro spécial, n° 211 – janvier 2010) 2001 Rerre Hadot. La Philosophie comme manière de vivre

La philosophie n’est pas qu’une théorie, elle est aussi une pratique qui se vit et s’éprouve au quotidien. C’est ce que montre la lecture faite par Pierre Hadot de la philosophie antique.

« Vous avez changé ma vie », s’exclame un lecteur dans une lettre au philosophe Pierre Hadot. Beaucoup d’autres lui écrivent pour lui faire part du tournant qu’il a marqué dans leur existence.

Qu’a-t-il donc fait?

Vu de loin, il est l’auteur d’études sur la philosophie antique éclairant Marc Aurèle ou Plotin. Mais, ce faisant, il s’est attaché à montrer que la philosophie ne se réduisait guère à une pure théorie, mais était aussi «une manière de vivre». Pas un discours savant, mais une pratique qui s’éprouve au quotidien.

Quand paraît l’ouvrage de P. Hadot en 2001, la philosophie connaît depuis quelques années un grand engouement auprès d’un large public. Michel Onfray ou André Comte-Sponville rencontrent en librairie un succès phénoménal. La philosophie qu’ils proposent s’inspire du reste beaucoup des pensées antiques, comme Épicure ou les stoïciens…

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Autre titre signé par Éric Suárez

La philosophie pour enfants de Lipman et l’éducation émotionnelle

Thèse de doctorat, Université Laval, 2019.

Résumé

En initiant une pratique philosophique destinée aux enfants dès la fin des années 60, axée sur l’apprentissage du dialogue philosophique et l’acquisition d’un esprit critique et auto critique, Matthew Lipman appréhenda la pensée de façon plurielle. Loin de la considérer comme un ensemble d’habiletés purement rationnelles, il l’aborda de façon holistique, accordant aux émotions une place essentielle à son bon fonctionnement. Dès lors, la philosophie pour enfants, en reconnaissant à la pensée cette nature double, rationnelle et émotionnelle, ne se limiterait pas à éduquer les élèves à bien penser, c’est-à-dire à manier les différentes habiletés intellectuelles susceptibles d’assurer le discernement, mais également à bien gérer leurs émotions. Si Lipman reconnait la possibilité d’une éducabilité émotionnelle que permettrait l’apprentissage du dialogue philosophique chez les enfants, il n’en identifie pourtant pas les ressorts. Ce travail de thèse s’évertuera alors à prolonger la pensée de Lipman en éclairant le lien entre sa méthode pédagogique et l’éducation des émotions qu’elle induirait. Pour ce faire, une étude pluridisciplinaire de l’intelligence et de l’émotion nous aidera à mieux comprendre ce lien. En nous plongeant dans ce que la philosophie, la psychologie et les neurosciences auront découvert de la nature et de la fonction de ces deux composantes de l’être humain, nous comprendrons à quel point elles sont liées et combien les carences de l’une peuvent endommager les qualités de l’autre. De ce rapport de dépendance entre l’intelligence et l’émotion, nous découvrirons la notion d’«intelligence émotionnelle» telle que présentée par le psychologue Daniel Goleman en 1995. En tant que capacité à gérer ses émotions en relation avec celles d’autrui dans un contexte toujours particulier, nous comparerons alors l’intelligence émotionnelle de Goleman à ce que Lipman entend par l’éducation des émotions afin d’en saisir la ressemblance. À la lumière de cette comparaison, nous rechercherons, de façon toujours interdisciplinaire, les moyens d’améliorer cette même intelligence émotionnelle. Puis, dans une dernière partie, nous pourrons alors identifier dans les outils pratiques de la philosophie pour enfants — les différentes étapes de la méthode lipmanienne (lecture partagée, cueillette des questions, vote de la question et dialogue) — ce qui permettrait d’éduquer les émotions par une sollicitation et un renforcement de l’intelligence émotionnelle.

Source : Université Laval.

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Ma lecture de

La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

(Lévis, Québec, le 23 octobre 2021) Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot :

Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.

Source : Wikipédia.

Il s’agit d’entretiens avec Pierre Hadot menés par Jeannie Cartier et Arnold I Davidson. On y trouve donc une série de Questions/Réponses divisée en différents chapitres sous le grand thème de «La philosophie comme manière de vivre».

À prime abord, les premiers chapitres m’ont déçu. Il relate la vie de Pierre Hadot, de son enfance à l’âge adulte, une biographie aux multiples détails. C’est sans doute pour nous placer dans le contexte de l’évolution de la pensée philosophique de Pierre Hadot pour mieux saisir son cheminement. Pierre Hadot est âgé de 79 ans au moment de la parution de ce livre en 2001. Il a donc le recul utile pour nous faire part des leçons qu’il tire de ses études et de sa vie philosophiques.

Dès les premiers chapitres, on peut conclure qu’il s’agit d’un témoignage de l’auteur à la différence d’un essai purement théorique. Érudit à souhait et reconnu comme tel, Pierre Hadot ne nous offre pas un livre de philosophie populaire – accessible à tous – comme ceux inscrits à ma liste de lecture. Une connaissance de la philosophie et de son histoire s’avère nécessaire pour lire ce livre, ce dont je ne dispose pas. Il m’a donc fallut faire preuve d’une certaine volonté pour poursuivre ma lecture jusqu’au bout.

Pierre Hadot provient du milieu universitaire et ses propos s’apparentent à ceux de tous les professeurs et chercheurs en philosophie spécialisés, c’est-à-dire loin d’être à la portée de tous. Malgré tout, «La philosophie comme manière de vivre» connaît un grand succès. L’édition par Le Livre de Poche en 2003, deux ans après sa première édition chez Albin Michel, témoigne de ce succès. En septembre 2019 paraît la douzième édition de ce livre confirmant une fois de plus son succès. Ce livre est sûrement très utiles aux professeurs de philosophie et à leurs étudiants, tout comme aux initiés. Je ne crois que ce succès soit le fait de l’intérêt d’une majorité de lecteurs en quête d’une simple initiation à la philosophie «comme manière de vivre». Je trouve le titre trompeur pour le lecteur moyen.

La bibliographie de Pierre Hadot comprend une vingtaine de Commentaires, Études critiques, et Essais et sept Éditions et traductions d’auteurs antiques. Il a reçu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière. Dans ce contexte, il m’apparaît tout à fait normal que ses efforts de vulgarisation soient d’une portée limitée pour le commun des mortels.

Ceci dit, l’œuvre et l’intention de Pierre Hadot imposent le respect. Expliciter et promouvoir, preuves à l’appui, «la philosophie comme manière de vivre» méritent notre reconnaissance.

À en croire le web, le livre «Le philosophie comme manière de vivre» a suscité et suscite encore un grand intérêt dans les milieux universitaires. À titre de spécialiste des l’Antiquité et «connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin», Pierre Hadot apporte la preuve érudite que la philosophie se veut à la fois un discours formateur et une manière de vivre.

Personnellement, je percevais déjà la philosophie comme un discours formateur et une manière de vivre à l’instar de plusieurs autodidactes intéressés par la discipline. Pourquoi ? Parce que nous en avons l’expérience dans nos propres vies. Il semble que les milieux universitaires avaient un grand besoin de preuves, sans doute, je crois, parce qu’ainsi confinés dans leur tour d’ivoire théorique, on ne vit que l’aspect intellectuel de la philosophie. Dans ce contexte le discours se prononce pour le discours et on en tire peu ou pas l’aspect formateur sur soi. On a qu’une vague impression de la philosophie comme manière de vivre.

Citations et mes commentaires

Dans l’Antiquité, la philosophie est donc essentiellement dialogue, plutôt que relation vivante entre des personnes, que rapport abstrait à des idées. Elle vise à former, plutôt qu’à informer, pour reprendre l’excellente formule de Victor Goldschmidt, employée par lui à propos des dialogues de Platon. p. 97

Je crois aussi dans l’importance du dialogue pour autant qu’il soit formateur. Et, à mon humble avis, l’aspect formateur repose sur sa part initiatique pour s’assurer de la prise de recul utile à de nouvelles prises de conscience.

En un certains sens, on pourrait dire qu’il y a toujours eu deux conceptions opposées de la philosophie, l’une mettant l’accent sur le pôle du discours, l’autre sur le pôle du choix de vie. Dans l’Antiquité déjà sophistes et philosophes s’affrontaient. Les premiers cherchaient à briller par les subtilités de la dialectique ou la magie des mots, les seconds demandaient à leurs disciples un engagement concret dans un certain mode de vie. Cette situation s’est finalement perpétuée, parfois avec la prédominance à certaines époques de l’une ou l’autre tendance. Je crois que les philosophes n’arriveront jamais à se débarrasser de l’autosatisfaction qu’ils éprouvent dans le «plaisir de parler. Quoiqu’il en soit, pour rester fidèle à l’inspiration profonde – socratique, pourrait-on dire – de la philosophie, il faudrait proposer une nouvelle éthique du discours philosophique, grâce à laquelle il renoncerait à se prendre lui-même comme fin en soi, ou, pis encore, comme moyen de faire étalage de l’éloquence du philosophe, mais deviendrait un moyen de se dépasser soi-même et d’accéder au plan de la raison universelle et de l’ouverture aux autres. p.105

Évidemment, il m’apparaît très justifié de dénoncer le discours pour le discours, Qui plus est, il ne s’agit pas de s’écouter parler pour le plaisir de s’écouter parler. Mais, il est fort possible d’élever la pensée d’une personne ou de tout un auditoire avec un discours aux arguments transcendants l’Être sensible au profit de l’Être raisonné. En revanche, un discours philosophique se doit de parler à l’Être sensible, et ce, dans le plus grand des respect, en place et lieu d’une répression systématique des émotions. La raison a toujours besoin d’un petit coup de pouce des émotions et celles suscitées par le respect n’ont pas d’équivalent. La dialectique pure – celle de la confrontation en quête de contradictions – ressemble davantage à un contre-interrogatoire d’un accusé qu’à un dialogue formateur.

La manière de vivre philosophique, c’est tout simplement le comportement du philosophe dans la vie quotidienne. p. 159

C’est l’évidence même. On prêche par l’exemple. Cependant, il ne faut surtout pas idéaliser la vie quotidienne du philosophe, pas plus que de conclure en un modèle universel auquel se rallier. Le choix est aussi personnel que la vie quotidienne peut l’être.

C’est le problème du philosophe qui, théoriquement, devrait se séparer du monde, mais qui en fait doit y rentrer et mener la vie quotidienne des autres. Socrate est toujours resté le modèle dans ce domaine-là; je pense à un beau texte de Plutarque qui dit justement : Socrate était philosophe, non pas parce qu’il enseignait dans une chaire, mais parce qu’il bavardait avec ses amis, qu’il plaisantait avec eux; il allait aussi à l’agora, et, après tout cela, il a eu une mort exemplaire. Donc, c’est la pratique de la vie quotidienne de Socrate qui est sa vraie philosophie. p. 164

Je comprend que la vie quotidienne est la vraie philosophie, si et seulement si, elle s’inscrit dans la vie quotidienne des autres, une vie quotidienne en partage avec d’autres.

Un philosophe existentiel serait finalement un philosophe qui, par son existence, est philosophe, dont la philosophie est en grande partie confondue avec son existence, et un philosophe de l’existence est un philosophe qui fait des discours sur l’existence. J’accepterais volontiers cette position. J’ai toujours eu l’impression que les existentialistes ont bien conçu finalement la philosophie comme une décision, un choix de vie, mais ils s’en sont souvent tenus uniquement au discours sur l’existence. C’est un problème général, mais qui est probablement insoluble. On revient constamment à cette constatation : le philosophe a toujours une tendance à se contenter de son discours. p. 208

Plus jeune, dans les Scouts, on chantait ceci :

Le bonheur est dans le moment présent, tout d’abord pour la simple raison que nous ne vivons que le présent, ensuite parce que passé et avenir sont presque toujours sources de souffrances ; le passé nous chagrine, soit tout simplement parce qu’il est passé et nous échappe, soit parce qu’il nous donne l’impression d’une imperfection; le futur nous inquiète parce qu’il est incertain et inconnu. Mais chaque moment présent nous offre la possibilité du bonheur : si nous nous mettons dans la perspective stoïcienne, il nous donne l’occasion de faire notre devoir, de vivre selon la raison; si nous nous mettons dans la perspective épicurienne, il nous procure à chaque instant le plaisir d’exister, si bien décrit par Rousseau dans la Cinquième promenade des Rêveries du promeneur solitaires. p. 257

J’ai beaucoup de misère avec cette histoire invitant se concentrer uniquement sur le moment présent, à vivre pleinement le moment présent, sans passé ni avenir. J’ai consacré un grand nombre de moments présent à comprendre mon passé et à planifier l’avenir, avec le plus grand des bonheurs. Le moment présent n’est pas indépendant du passé et l’avenir n’est pas indépendant du moment présent. Je ne vis pas pour autant le moment présent dans mon passé et en attente de l’avenir. La paix intérieure face à mon passé et à mon avenir fut obtenue par le recul que procure la philosophie. Alors, mon passé ne me chagrine pas et mon futur ne m’inquiète pas. Je ne considère pas ma vie comme un enchaînement de moments présents, une seconde après l’autre. Je ne me demande pas si je vis le moment présent suffisamment consciemment; je vis.

En tout cas, l’exercice de concentration sur le moment présent ne consiste pas à savoir jouir, quand il se présente, d’un heureux moment, d’un de ces moments parfait dont parle Sartre dans La Nausée, mais il consiste à savoir reconnaître la valeur infinie de chaque moment. En fait, cela est très difficile, mais autant qu’on le peut, il est bon de reprendre conscience de cette richesse de l’instant présent. p. 259

Oh ! Là. La valeur infinie de chaque instant se révèle aussi dans les moments heureux. Pourquoi les opposer l’un à l’autre : savoir jouir d’un moment heureux par opposition à la conscience de la richesse de l’instant présent.

J’accorde à ce livre 2½ étoiles sur 5


Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

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