Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Article # 98

J’AI LU POUR VOUS

Bertrand Saint-Sernin

La raison

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Bertrand Sain-Sernon

La raison

 

Langue : Français

Éditeur : PUF (Presses universitaires de France)

Collection : Que sais-je ?

Catégories : Essais / Philosophie/ Métaphysique

Nombre de pages : 126 pages

Format : Poche

EAN : 9782130537762

ISBN : 978-2-13-053776-2


Texte en quatrième de couverture

La raison se présente sous un jour paradoxal référence à laquelle les hommes soumettent leurs projets, leurs interrogations, leurs hypothèses pour les confirmer ou les critiquer, elle est en même temps exposée aux pressions extérieures et aux troubles intérieurs. Emane-t-elle de Dieu, imprègne-t-elle le réel ou simplement la réflexion que celui-ci inspire à l’humanité ? Pourquoi est-il si difficile de penser ce qui fait de l’homme un «animal doué de raison» ? A partir d’une exploration historique de ce concept chez les philosophes anciens et modernes, cet ouvrage se propose de préciser la fonction de la raison dans les sciences, d’en discerner le rôle dans l’action, de voir comment, dans la connaissance et dans la pratique, cette faculté affronte la réalité du mal, de juger enfin si, au début du XXIième siècle, s’esquisse un nouveau visage de la raison.

* * *

Bertrand Saint-Sernin (1925-1985)

Membre de l’Institut, Bertrand Saint-Sernin est ancien recteur d’Académie et professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV).


TABLE DES MATIÈRES

Introduction

I — Histoire du concept : Platon — Aristote — Les stoïciens — Le christianisme — Le scepticisme — Descartes — Kant — Philosophie de la nature et dialectique — Cournot — Whitehead

II — La raison et les sciences : L’énigme des origines — Décrire — La raison et les théories sublimes

III — La raison et l’action : Les peintures de l’action — La raison et les jeux de stratégie — La raison et l’histoire — L’idée de « science de l’action »

IV — La raison et les fins : Raison et liberté — La haine de la raison — Les projets de la raison

V — Aspects nouveaux de la raison : Les trois états de la raison — Les deux formes du lien intersubjectif — Le nouveau gouvernement de la raison — Raison partagée, réseaux, stratégie

Conclusion

Bibliographie


AU SUJET DE L’AUTEUR

Bertrand Saint Sernin

Date/Lieu de naissance : 20 décembre 1931, Brest, France

Date de décès : 24 juin 2024, Plougonvelin, France

Source : Académie des Sciences morales et politiques.
Source : Académie des Sciences morales et politiques.

langfr-220px-Wikipedia-logo-v2-fr.svgBertrand Saint-Sernin, né le 20 décembre 1931 à Brest1 (Finistère) et mort à Plougonvelin (Finistère) le 24 juin 20242, est un professeur de philosophie et un spécialiste de l’histoire des sciences français, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, ancien recteur d’académie.

Biographie

Né en 1931 à Brest, Bertrand Saint-Sernin est agrégé de philosophie. Il a fait une carrière universitaire à Lille et à Paris, où il est professeur honoraire (université Paris-Sorbonne). Influencé par Simone Weil, Bergson et Malebranche, il est aussi spécialiste de la théorie des jeux et des philosophies de Cournot et Whitehead 3.

Après un passage dans le secondaire (1957-1963) aux lycées de Chambéry, Rouen puis au lycée Michelet de Vanves, il devient consultant à la direction des affaires scientifiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de 1963 à 1965, puis revient à l’enseignement comme maître assistant à l’université de Paris I jusqu’en 1972. Ayant obtenu sa thèse de doctorat d’État, sur Les mathématiques de la décision à la Sorbonne en 1971, sous la direction de René Poirier, il est nommé à l’université Charles De Gaulle (Lille III) où il demeure de 1972 à 1986, tout d’abord comme maître de conférences, puis comme professeur à partir de 1982.

Durant cette période, il est détaché comme recteur de l’académie de Dijon et chancelier de l’université de Bourgogne (1973-1976) puis comme recteur de l’université de Nancy-Metz et chancelier des universités de Nancy et de Metz (1976-1982). De 1986 à 1987, il est directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, après quoi il est nommé recteur de l’Académie de Créteil et chancelier des universités Paris VIII, Paris XII et Paris XIII (1987-1989).

En 1989, il est élu professeur à l’université Paris-Nanterre, où il reste jusqu’à sa retraite, en 1993.

Distinctions

  • Commandeur de la Légion d’honneur (2016).
  • Commandeur de l’ordre national du Mérite (2005).
  • Commandeur de l’ordre des Palmes académiques (2021).
  • Croix de la Valeur militaire.

Source : Bertrand Saint-Sernin, Wikipédia.


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Académie des Sciences morales et politiques : « Élu, le 27 mai 2002, dans la section Philosophie, au fauteuil laissé vacant par le décès de Raymond Polin. Fauteuil n°8 ».


BIBLIOGRAPHIE

Livres

Les mathématiques de la décision, Paris, PUF, 1973, 375 p.

Le décideur, Paris, Gallimard, 1979, préface de Raymond Aron, 222 p.

L’Action politique selon Simone Weil, Paris, Cerf, 1988, 196 p. (couronné par l’Académie des sciences morales et politiques), deuxième édition révisée en 2008 disponible en cliquant ici.

Genèse et unité de l’action, Paris, Vrin, 1989, 189 p.

Parcours de l’ombre. Les trois indécidables, Archives contemporaines, 1994, 207 p.

La Raison au XXe siècle, Le Seuil, 1995, 320 p.

Entretiens nocturnes sur la théorie des jeux, la poésie et le “nihilisme” chrétien, Le Cri, Bruxelles, 1997, 240 p.

Cournot, Vrin, 1998, 192 p.

Whitehead. Un univers en essai, Vrin, 2000, 208 p.

Philosophie des sciences (I) & (II), Daniel Andler, Anne Fagot-Largeault et Bertrand Saint-Sernin, Gallimard, coll. Folio, 1333 p., sept. 2002.

La raison, PUF, coll. « Que sais-je ? », juillet 2003.

Le rationalisme qui vient, Gallimard, coll. Tel, jv 2007.

Blondel, un univers chrétien, Paris, Vrin, 2009

Précis de l’action, Paris, Cerf, 2012

Ouvrages traduits

La raison au XXe siècle en portugais (Brésil)

La raison au XXe siècle en polonais, 2002.

Philosophie des sciences (I) & (II) de Daniel Andler, Anne Fagot-Largeault et Bertrand Saint-Sernin en portugais (Brésil), mai 2005.

La raison (Ho Logos), To Vèma Gnôsè, Athènes, 2007.

Ouvrages collectifs

Coordination du Numéro spécial sur Georges Canguilhem, Revue de Métaphysique et de Morale , jv. 1985 (voir contribution plus loin).

“L’idée du destin” in Lord Jim. Figures mythiques, Joseph Dobrinsky, Autrement, 1998.

“Complétude et incomplétude de l’action” in Les modèles de l’action, PUF, 1998, p. 165-188.

“The Categoreal Scheme” in Alfred North Whitehead, l’univers solidaire, Ali Benmakhlouf éd., Université Paris X-Nanterre, 1999, p. 11-37.

“Possibilité d’une philosophie de la Nature aujourd’hui”, Anne Fagot-Largeault, Daniel Andler, Bertrand Saint-Sernin, in Science et philosophie de la Nature. Un nouveau dialogue, Luciano Boi (éd), Peter Lang, 2000.

“Peut-on connaître la nature ?”, in Préparer l’agrégation de philosophie. La Nature, sous la direction de Laurent Cournaire et Pascal Dupond, ellipses, 2001, p. 20-41.

“L’École française de l’action”, in Jean-François Mattéi, éd. Philosopher en français. Essai, PUF, coll. Quadrige, 2001, p. 21-43.

“Qu’est-ce qu’une vérité scientifique ?” in Droit à la connaissance, respect des personnes et recherche clinique, Journées d’éthique médicale Maurice Rapin, Médecine-Sciences Flammarion, 2001, p. 1-13 (Conférence prononcée le 17 novembre 2000).

“La philosophie de la nature de Jean Largeault” in De la Science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault, L’Harmattan, 2001, sous la direction de Miguel Espinoza, p. 21-30.

« Le risque : appréhension subjective et réalité objective » in Probabilités subjectives et rationalité de l’action, CNRS éditions, Paris, 2003, p.101-117, 140 pages, (reçu le 13/12/03), p. 101-117.

“L’idée de conversion intellectuelle selon Alain, Brunchvicg et Blondel” in Le moment 1900 en philosophie, Septentrion, 2004, (417 pages), Études réunies sous la direction de Frédéric Worms, (p. 43-61).

Coordination du N° spécial de la Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, consacré à la “Philosophie de la nature” (voir contributions plus loin)

“La nature dans la philosophie de Husserl et de Whitehead” in Chromatiques whiteheadiennes (Volume 2) : François Beets • Michel Dupuis • Michel Weber, Alfred North Whitehead De l’algèbre universelle à la théologie naturelle, Ontos Verlag, Frankfurt • Lancaster, 2004, p. 171-192.

“Xavier Tilliette, un portrait” in La filosofia come santità della ragione. Scritti in onore di Xavier Tilliette, a cura di Antonio Russo e Jean-Louis Vieillard-Baron, Edizioni Università di Trieste, 2004, p. 17-34.

L’illettrisme, PUF, 2005 : “Attitudes françaises à l’égard de l’évaluation” et “Conclusions”.

“Relativité et interconnexité” in La science et le monde moderne d’Alfred North Whitehead, Alfred North Whitehead’s Science and the Modern World, Actes des Journées d’étude internationales tenues à l’Université catholique de Louvain, les 30-31 mai et 1 juin 2003, Ontos Verlag, 2006.

“Expérience et pensée chez Jean Brun” in Jean Brun, la Vérité et le Chemin, sous la direction de Maryvonne Perrot, Centre Gaston Bachelard de Recherches sur l’Imaginaire et la Rationalité, Université de Bourgogne, Dijon, 2006, p.41-52.

“Vers un nouvel état de la raison” in Science, Éthique et Droit, sous la direction de Nicole Le Douarin etr Catherine Puigelier, Odile Jacob, mai 2007, p. 343-348.

“L’interconnexité entre les êtres selon Les deux sources de la morale et de la religion” in Annales bergsoniennes III, Bergson et la science, édité et présenté par Frédéric Worms, PUF, 2007, mai, p. 295-312.

“Destiny in the Work of Joseph Conrad” in Conrad in France, Edited with an Introduction by Josiane Paccaud-Huguet, Conrad : Eastern and Western Perspectives, Editor Wieslaw Krajka, Vol. XV, Social Science Monographs, Boulder, Maria Curie-Sklodowska University, Lublin, Distributed by Columbia University Press, New York, 2006, p. 73-94.

“L’erreur en philosophie” in L’erreur, sous la direction de Jean Foyer, François Terré, Catherine Puigelier, PUF, Cahiers des sciences morales et politiques, 2007, p. 183-192.

“Blondel et l’école française de l’action” in Maurice Blondel et la philosophie française, Emmanuel Gabellieri et Pierre de Cointet (ed), Parole et Silence, 2007, p. 103-121.

“L’autorité à la lumière des Lois de Platon” in L’autorité, sous la direction de Jean Foyer, Gilles Lebreton, Catherine Puigelier, Cahier des sciences morales et politiques, PUF, 2008, 328 pages, p. 3-14.

“La rationalité scientifique au début du XXIe siècle” in Filosophie, Scienza et Bioetica nel dibattito contemporaneo. Studi internationali in onore di Evandro Agazzi a cura di Fabio Minazzi, Roma, Presidenza del Consiglio dei Ministri, Dipartimento per l’Informazione et l’Editoria, 2007, p. 771-779.

“L’identité changeante de l’individu vue par Bergson et par Whitehead” in L’identité changeante de l’individu. La constante construction du Soi, Edmardo D. Rarosella, Bertrand Saint-Sernin, Philippe Capelle, S.E. Marcelo Sanchez Sorondo, ed., L’Harmattan, 2008, p. 221-232.

“Autorité et décision » in De l’autorité, Colloque annuel du Collège de France sous la direction de Antoine Compagnon, Odile Jacob, 2008, p. 307-322.

“Simone Weil, critique de la société” (reprise d’un article d’Études, fév. 87) in Simone Weil Sagesse et grâce violente, sous la dir. de Florence de Lussy, Bayard, 2009, p. 249-271.

“Instruire selon Simone Weil” in Simone Weil, Chantal Delsol (éd.), Cerf, 2009, p. 153-168.

“Sur les morales de la vertu” in La vertu, sous la direction de Jean Foyer, Catherine Puigelier, François Terré, PUF, 2009, p. 115-129.

“Scientific Method and Philosophical Method” in The Humanities and Social Studies in the Far East, 5th Russian Philosophical Congress, special issue of “Methodology of Philosophical Knowledge” N°3 (23), 2009, p. 193-201.

“La rationalidad cientifica a principios del siglo XXI” in Filosofia y ciencias de la vida, Juliana Gonzalez V. Coordinadora, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, 2009, p. 94-107.

“La générosité : lumière de Jean Foyer” in Jean Foyer In Memoriam, textes rassemblés par Catherine Puigelier et François Terré, Litec, Paris, 2010, p. 407-414.

“La Reconnaissance à la lumière du Timée” in La reconnaissance. Recognition, sous la direction de Catherine Puigelier, Centre de recherches en théorie générale du Droit, Bruyland, Bruxelles, 2011, p. 67-80.

“Durkheim et les philosophes de son temps” in Durkheim fut-il durkheimien ?, Actes du Colloque organisé les 4 et 5 novembre 2008 par l’Académie des sciences morales et politiques, Armand Colin/Recherches, 2011, p. 187-204.

Direction d’ouvrage (avec Catherine Puigelier), Le droit à la lumière de Bergson : mémoire et évolution, Paris, Éditions Panthéon-Assas, 2013.

Direction d’ouvrage (avec Anne Fagot-Largeault), La philosophie et l’état du monde, entretiens de l’Institut international de philosophie, Paris, 15-18 septembre 2010, Paris, Vrin, 2013.

Éditions de texte

Écrits de Dina Dreyfus, Paris, Hermann, “Hermann Philosophie”, 2013, textes rassemblés et présentés par Christiane Menasseyre et Bertrand Saint-Sernin.

Traductions

Carl G. Hempel, Éléments d’épistémologie, Paris, Armand Colin, 1972.

W.V.O. Quine, Logique élémentaire, Paris, Armand Colin, 1972, avec Jean Largeault. 2e édition, Paris, Vrin, 2006.

Articles

La politique de la science, Études philosophiques, 1966.

Technique et technologie, Le Progrès scientifique, oct. 1967.

Programmes et programmation, Le Progrés scientifique, nov. 1967.

Explication géométrique, explication mécanique, explication statistique, Revue de l’enseignement philosophique, fév-mars 1974.

L’idée de révolution scientifique selon A.A. Cournot, Revue de l’enseignement philosophique, déc.1974-jan.1975.

Paradoxes technologiques des sociétés modernes, Les Études Philosophiques, 1976.

Pierre Oster Soussouev, entrée en poésie, La Voix des poètes, fév. 1978.

Le décideur et la santé, avec François Regnier, Prospective et Santé, 1980, N° 16.

Michel Alexandre, La Revue de Métaphysique et de Morale, janvier-mars1981, tome 44.

P. Oster Soussouev, Un lyrisme véridique, Critique, août-sept. 1981.

L’idée de décision collective: mythe ou réalité? Etudes, déc. 1982.

Finalité de l’éducation, Paradoxes, automne 1982.

Michel Serres, philosophe et gascon, Cahiers du Sud-Ouest, 1983.

Le souverain dans la Critique de la raison dialectique, Revue de Métaphysique et de Morale,1983.

L’âme ou le nom propre, Cahiers philosophiques, 1983, N° 15.

Essence et images de la liberté, Cahiers Philosophiques, 1983, N° 17.

Les figures politiques du mal chez Sartre, Études, déc. 1983.

Groupe et choix, La marge, 1983.

P. Oster Soussouev ou la fluidité dramatique, Don Quichotte, Lausanne, fév. 1984.

Michel Serres à mi-parcours, Etudes, mars 1984.

René Poirier, ou la métaphysique de l’image, Études philosophiques, 1984.

Raymond Aron, Études, juillet-août, 1984.

Éthique de la décision, Prospective et santé, automne 1984.

Coordination du Numéro spécial sur Georges Canguilhem, Revue de Métaphysique et de Morale, jv. 1985, et article sur “Georges Canguilhem à la Sorbonne”.

Georges Canguilhem, une philosophie du concept, Cahiers philosophiques, 1985, N° 23.

La critique sociale selon Simone Weil, Études, 1986.

Images de la matière et matérialisme, Études, 1986.

Dina Dreyfus ou la raison enseignante, Les Temps modernes, 1989, N° 516.

Philosophie et fiction dans l’oeuvre de Sartre, Les Temps modernes, 1990, N° 531-533.

Dimensions de l’éthique, Études, déc. 1990.

La philosophie de la nature de Jean Largeault, étude critique, Revue de Métaphysique et de Morale, 1990.

Conrad, peintre de l’action, L’Époque conradienne, Bulletin de la société conradienne de France, édité par la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Limoges ,1990.

Georg Simmel : Métaphysique du laconisme, Germanica, 8/1990, Université Charles de Gaulle, Lille.

L’attention selon Simone Weil, Sud, 1991.

Les Causes de la mort d’Anne Fagot Largeault, étude critique, Revue de Métaphysique et de Morale, 1991.

Munier le Lorrain, NRF, 1991, N° 460.

Les représentations de l’action, Bulletin Société française de Philosophie, 1991 N°2 : 61-78.

La ligne d’ombre : un traité du destin, dans le dossier Joseph Conrad, Magazine littéraire, mars 1992, N°297.

La chambre de veille de Joseph Conrad, Les Temps modernes,1992, N° 555.

Les messagers du destin, L’Epoque conradienne, Bulletin de la société conradienne de France, édité par la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Limoges, 1992.

La beauté pas à pas dans Une machine à indiquer l’univers de Pierre Oster, Obsidiane, 1992.

Blessure de la raison à l’aube du XXe siècle, Études, sept. 1992.

Les états du structuralisme, Études, avril 1993.

La science de l’action, Études, juillet-août 1994.

Le doute au XXe siècle, Études, déc. 1995.

“Les ordres de la nature”, in Dioti 5. Sciences et Philosophie, CRDP Midi-Pyrénées, 1999, p. 87-125.

“L’idée de décision”, in Sciences et Avenir, Hors-Série, N° 121, décembre 1999-janvier 2000, p. 52-57.

L’action à l’aube du XXIe siècle, Études, fév. 1999.

“Sur le contrôle étatique du clonage”, in Cités, 2/2000, p. 181-185

“Y a-t-il place, aujourd’hui, pour une philosophie de la nature ?” Société française de philosophie, séance du 21 novembre 1998, in Bulletin de la Société française de philosophie, 93e Année, N° 1, Janvier-Mars 1999.

“La voie vers l’univers est politique”, Poésie 2000 (décembre 2000) (sur P. Oster).

“Le jeu stratégique” in Sciences et Avenir, Hors-Série, N° 128, octobre-novembre 2001, p. 48-53.

“Morphogenèse mathématique du monde matériel” in Les Études philosophiques, octobre-décembre 2002, numéro spécial Whitehead, p. 427-440.

”Légitimité et existence de la philosophie de la nature” in Philosophie de la nature, Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, p. 331-342.

“Entretien avec Jean-Marie Lehn sur les possibles naturels en chimie” in Philosophie de la nature, Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, p. 371-380.

“La critique du coup d’État dans la pensée biologique de Cournot” in Bulletin d’Histoire et d’Épistémologie des sciences de la vie, volume 10, N°2, 2003, publié en 2004, p. 131-155.

“Actualité de la philosophie de la nature de Cournot” in Actualité de Cournot, Thierry Martin (éd), Vrin, 2005, p. 31-50.

“ Portrait de Whitehead ”, Études, avril 2003.

“Les états du structuralisme”, Études, 1993.

“La science et l’action au XXe siècle”, Études, 1994.

“Le doute au XXe siècle”, Études, 1995.

“Les carnets de la drôle de guerre – Cahiers pour une morale de Jean-Paul Sartre, NL, Études, 1983.

“L’art du commencement” in NUNC N°13, juin 2007.

“Rationalité scientifique et communion des saints” in NUNC N° 16, sept. 2008

“Y a-t-il de l’universel dans l’action ?” in Revue de Métaphysique et de Morale, 1, janvier 2009, p. 49-60.

“Raison et cosmos : un entretien avec Bertrand Saint-Sernin”, NUNC N° 21, juin 2010, p. 13-20.

Articles d’Encyclopédies ou de Dictionnaires

Dans le Dictionnaire philosophique des PUF, l’article : La décision.

Dans l’Encyclopaedia Universalis, les articles :

Causalité. Contingence. Erreur. Hasard. Induction. Tactique et stratégie.

Les notices de Georges Canguilhem et René Poirier.

Dans le Symposium de l’Encyclopaedia Universalis, deux essais :

Le Décideur.

L’Indécidable.

Dans le Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, PUF, 1996, les articles :

Simone Weil

Nihilisme.

Dans le Dictionnaire de la pensée médicale, sous la direction de Dominique Lecourt, PUF, 2004, l’article :

Dignité de la personne (pp. 338-341).

Conférences publiées

Probabilités et préférences, Dossiers pédagogiques de la radio scolaire, mai 1973.

Théorie mathématique de l’agrégation des préférences, idem, juin 1973.

Programmation et stratégie, idem, juin 1973.

De l’idéalité de l’espace au choix d’une géométrie physique, Dossiers pédagogiques de la radio et de la télévision scolaires, 1975-1976.

La mesure du temps et les paradoxes de l’extension et du mouvement, idem, 1975-1976.

L’idée d’univers : physique ou métaphysique ? idem, 1975-1976.

Frontières et limites des mathématiques dans l’art de la décision, dans Les Frontières de la Science, Colloque du 29 Avril 1977, Nancy.

L’indétermination de la traduction chez Quine, dans La Traduction, un art, une technique, Actes du 11e Congrés des Germanistes de l’Enseignement supérieur 1978.

Imagination scientifique et imagination poétique chez Bachelard, Gaston Bachelard. L’homme du poème et du théorème, Colloque du centenaire, Dijon, 1984, publié en 1986.

Suturer les paradigmes, Médecine et Humanisme, revue de l’Association Economie et santé, 1991.

Mesurer la vie, intégrer la mort, Colloque international de Clinimétrie, Paris, 1991, Actes, 1992.

Forces et faiblesses des démocraties dans la gestion des crises (1991), La Défense, revue Administration, janvier-mars 1992.

L’atelier de Pierre Oster, Colloque de Pau, mai 1992, Pierre Oster : Poétique et poésie, Presses universitaires de Pau, 1994.

Crises et révolutions scientifiques selon A. A. Cournot”, Revue de métaphysique et de morale, N° 3/1993, p. 331-346.

“Principe et origine”, Recherches de Science religieuse, Tome 814 (1993), p. 559-580.

“Fait et forme selon Whitehead”, in Dioti 4, Ellipses CRDP Midi-Pyrénées, 1998, p. 191-222.

“L’idée de patrie et l’universel chez Simone Weil”, “Simone Weil spirituelle ou politique?”, Journée d’étude, Sorbonne, 29 mai 1999, in Cahiers Simone Weil, Tome XXII-N° 4, décembre 1999, p. 355-365.

“Vérité et autorité dans un univers marqué par les sciences et les techniques”, Recherches de Science religieuse, Janvier-Mars 2000, Tome 88/1, p. 17-37.

“Expérience et culture chez Jean Brun”, Actes du Colloque international d’Agen (20-21-22 mars 1996), in Recueil des travaux de la société académique d’Agen, 3e série – Tome VIII, mai 2000, p. 9-18.

“Y a-t-il place, aujourd’hui, pour une philosophie de la nature ?” Société française de philosophie, séance du 21 novembre 1998, in Bulletin de la Société française de philosophie, 93e Année, N° 1, Janvier-Mars 1999.

“La voie vers l’univers est politique”, Poésie 2000 (décembre 2000) (sur P. Oster).

« La philosophie de la nature de Pierre Oster », NUNC, revue spirituelle 3, mai 2003.

« L’âme et la raison dans L’enracinement », Cahiers Simone Weil, « L’Enracinement » I Démocratie, obligation, raison, TOME XXVI – N° 3, septembre 2003.

« Problèmes ouverts », Bulletin de la Société française de Philosophie, séance du centenaire, 15 décembre 2001, publié en mai ou juin 2003.

Compte rendu de « Penser avec Whitehead » d’Isabelle Stengers, Archives de philosophie, 65-4, octobre-décembre 2002.

« “Le divin dans le monde” selon Whitehead et Blondel », Nice, déc. 2006, in NOESIS. Quine, Whitehead et leurs contemporains, N° 13, Nice, 2008, p. 195-215.


Bertrand Saint-Sernin sur Canal Académies.
Bertrand Saint-Sernin sur Canal Académies.
Bernard Saint-Sernin sur Radio France
Bernard Saint-Sernin sur Radio France.


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Mon rapport de lecture

Bertrand Saint-Sernin

LA RAISON

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

La raison se manifeste par la puissance de sentir (en grec, l’intellect, noûs, veut d’abord dire : « le flair »), de juger, de décider, d’agir en observant la justice, quel que soit le prix à payer. Elle peut aussi se laisser séduire et agir par calcul, en vue de fins injustes. Elle ne constitue pas à elle seule l’âme ou l’esprit (animus) de l’individu ni non plus son intelligence ou son psychisme (mens) : elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état de trouble. Cette capacité ne nous est connue que logée dans des individus exposés à la peur, au désir — bref, aux « perturbations de l’âme » (perturbationes animi).

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Introduction, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 3.

P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.

En fait, on nous a inculqués que la raison souffrait de nos passions, de nos émotions et de nos sentiments dans l’exercice de son fonctionnement. Passions, émotions et sentiments qui ont le pouvoir de désarçonner la raison, il est vrai, « en situation de risque ou dans un état de trouble ». Mais, attention, il faut prendre en considération notre instinct et nos réactions involontaires acquises de nos expériences, lorsqu’en situation de crise, d’urgence, nous n’aurions pas le temps de raisonner tant l’action est requise sur le champ.

Si vous marchez dans la rue plutôt que sur le trottoir, et que vous entendez le crissement de ses pneus d’une automobile, il n’est pas question de vous retourner vers la source du bruit pour la voir et en confirmer l’identification, évaluer la vitesse de l’automobile et sa distance de votre position, etc. Le bruit à lui seul vous pousse à monter sur le trottoir sans pensée consciente si ce n’est l’appréhension du risque d’un accident sur votre personne. En pareil cas, la raison n’a pas le temps de bien fonctionner.

Il en va de même lors de le temps est venu de décider si vous achetez cette maison-ci ou celle-là suivant les options disponibles. Une analyse raisonnée peut alors prendre des mois et vous paralyser. Vous ne parvenez pas à prendre une décision, vous êtes donc indécis malgré le bon fonctionnement de votre raison. Les récentes études en neurosciences démontrent que la raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions pour passer à l’action, c’est-à-dire, prendre une décision. La raison, à elle seule, ne suffit que rarement.

(…) Dans l’ordre théorique, la raison n’est pas seulement d’ordre individuelle ; elle ne fonctionne bien que grâce à l’interaction entre les hommes. John Herschel (1792-1871), astronome et philosophe anglais, remarquait en 1830 : « Il n’y a pas de corps de connaissances qui soit assez complet pour ne pas recevoir un accroissement ou assez exempt d’erreurs pour ne pas recevoir des corrections, quand il passe par des millions d’esprits » (A Preliminary Discourse on the Stydy of Natural philosophy [1830], reprint The University of Chicago Press, 1987, p. 60).

Pour qu’un tel échange intersubjectif soit efficace, il faut supposer que la raison opère de la même manière chez tous les individus, ce qui est une hypothèse forte. De fait, elle est énoncée très tôt par les penseurs grecs. Héraclite, nous dit Sextus Empiricus, « affirme que la raison est le critère de la vérité : non pas cependant n’importe quelle raison, mais la raison commune et divine » (Contre les Mathématiciens, VII, § 127). Et, selon Démocrite : « De l’exercice de la raison procèdent ces trois qualités : bien délibérer, parler sans se tromper et agir comme il se doit » (Démocrite, B II).

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Introduction, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 4-5.

P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.

Cette citation m’inspire une question : Possédons tous la même faculté de raisonner ( « il faut supposer que la raison opère de la même manière chez tous les individus ») ? La culture et, plus spécifiquement, la langue et le langage de chaque nation (peuple), joue un rôle de premier plan dans notre manière de penser.

Ici, au Canada, nous comptons deux grands peuples : les Canadiens anglais et les Québécois (anciennement les canadiens français), chacun ayant sa culture, sa langue et son langage propre. Je suis Québécois. Le peuple québécois traite souvent les Canadiens anglais de « têtes carrées ». Ces deux peuples ne s’entendent pas très bien.

Tête carrée – Se dit de quelqu’un de buté et de têtu. – D’origine québécoise, cette expression date des débuts de la colonisation du Canada. En effet, les Français, déjà installés, voient des Anglais arriver. Ceux-ci construisent des maisons carrées et dont le toit adopte la même forme. Les relations n’étant pas toujours au beau fixe entre français et anglais, les Français décrivent les Anglais comme étant des têtes carrées en rapport avec leurs maisons et pour qualifier leur entêtement. Source : Tête carrée, lintern@ute.

Non seulement il s’agit d’une insulte utilisée pour dénoncer les opinions des Canadiens anglais mais aussi et surtout pour souligner qu’ils ne pensent pas comme nous en raison de leur culture.

Si chaque homme est doté de raison, elle est modelé, dans son exercice, par sa culture. La raison ne peut donc pas opérer, dans ses résultats, de la même manière chez tous les hommes à moins de se limiter aux sciences exactes. L’addition 2 + 2 = 4 est une opération à laquelle tous les hommes parviennent. Bref, avec des concepts abstraits parfaitement définis, tels que les nombres, tout va pour le mieux pour tous les hommes. Ils partagent tous la même compréhension de l’exactitude du résultat de cette opération, évident et universel. Dans ce cas précis, peut-on parler pour autant d’un « échange intersubjectif » nécessaire au bon fonctionnement de la raison ?

Lorsque Bertrand Saint-Sernin écrit « Dans l’ordre théorique, la raison n’est pas seulement d’ordre individuelle ; elle ne fonctionne bien que grâce à l’interaction entre les hommes », ou il traite des sciences dont l’accréditation du savoir exige désormais l’accord des pairs, ou il fait allusion au savoir lui-même qui, d’un individu à l’autre, d’une génération à l’autre, d’une époque à l’autre, évolue par interaction. Dans cette situation où le seul fait que le savoir peut être partagé, reçu, comprise, par la raison des millions d’autres hommes, on note une particularité de son fonctionnement.

Ainsi alors que la philosophie antique recommande que l’âme soit tenue à distance du corps, la pensée chrétienne, inspirée par le dogme de l’Incarnation, préconise une autre façon de résoudre le problème posée par la stoïciens. Elle fait un pari audacieux : l’usage plein de la raison, que les stoïciens réservent au sage, elle l’attribue par principe à tous les hommes. C’est sur cette foi en une raison en laquelle ont part tous les hommes que le concept moderne de la raison humaine repose. Toutefois, le pari chrétien en faveur de l’universalité de la raison humaine ne lève pas les obstacles à son exercice.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, IV. – Le christianisme, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 22.

À mon humble avis, parmi ces obstacles, se trouvent encore la langue et le langage, et plus généralement la culture de l’individu, comme étant des influenceurs de l’exercice de la raison, de la manière de penser.

Et que dire de cet autre influenceur : la religion. Et est-ce que « pari chrétien » tenait davantage de l’universalité de leurs doctrines que de l’universalité de la raison humaine ?

Parlant de l’étude « Apologie de Raymond Sebond » de Montaigne (Essais, livre II, chapitre 12), Bertrand Saint-Sernin écrit :

Le scepticisme est là pour mettre à l’épreuve ce qu’aurait de naïf une excessive confiance en la raison. Montaigne dans les Essais, se livre à une expérimentation : se prenant comme laboratoire et tentant sur lui-même les arguments des septiques, il consigne les résultats de son enquête dans une étude intitulé « Apologie de Raymond Sebond » (Essais, II, 12). Il ne s’agit pas de rapporter en historien les thèses des septiques au sujet de la raison, mais bien, tout restant exact dans l’exposé des doctrines, d’en vivre le sens de l’intérieur, d’une façon qu’on appellera plus tard « existentielle ». (…)

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, V. – Le scepticisme, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 23.

J’aime beaucoup ce passage : « (…) vivre le sens de l’intérieur, d’une façon qu’on appellera plus tard “existentielle” ». Un élément de plus à ma compréhension du concept « existentiel ».

Fichte a été le premier, s’accorde-t-on à dire, à former l’idée d’intersubjectivité transcendantale. Il a vue que le cogito, le « je pense », ne désignait pas la démarche solitaire d’esprits isolés, mais que la pensée impliquait un lien entre les esprits. Hegel reprend cette perspective, l’approfondit et la transforme. Il donne à ce processus qui concerne à la fois la nature et l’esprit le nom de « dialectique ». Celle-ci est indissolublement pensée critique, puisqu’elle cherche à dissoudre les vues illusoires que nous nous faisons de notre être ; et action, dans la mesure où la réalité n’est jamais passivement reçue. (…)

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, VIII. – Philosophie de la nature et dialectique, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 30-31.

Personne s’oppose à l’importance de la « pensée critique », pas plus qu’au fait amplement démontré aujourd’hui que « la réalité n’est jamais passivement reçue ». Nous sommes des êtres à la fois raisonnables et subjectifs. Mais de là à admettre que « que le cogito, le « je pense », ne désignait pas la démarche solitaire d’esprits isolés, mais que la pensée impliquait un lien entre les esprits », il y a toute une marge. La raison elle-même est avant tout individuelle, sans autre attache que sa langue, son langage et tout les autres composantes cadre de la culture dans et par laquelle elle se développe. Que les savoirs auxquels l’individu pense, repense, remodèle, change… proviennent d’autres esprits, cela va de soi. Et que la subjectivité de chacun soit en cause, cela va aussi de soi. Que la prise de connaissance d’autres savoirs puisse impliquer des prises de consciences transcendantales, cela va de soi. Mais je ne peux soutenir que la pensée impliquait en elle-même un lien entre les esprits, à moins d’admettre que l’esprit, qui demeure le propre de chaque individu, s’incarne dans le savoir produit par cet individu pour survive dans la transmission de ce savoir.

Cette « idée d’intersubjectivité transcendantale » m’apparaît relever du spiritisme.

Il est paradoxal, à première vue, de s’appuyer sur les sciences pour observer la raison. En effet, celles-là sont des institutions récentes, alors que, si l’on définit l’homme comme « un animal doué de raison », celle-ci est aussi ancienne que l’humanité.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 35.

À mon avis, ce n’est pas une question de définition mais de réalité historique, que dis-je, préhistorique. La migration des hommes préhistoriques selon le climat et les ressources répondait déjà de la raison qu’ils exerçaient, non pas de l’instinct animal. Il en va de même de sédentarisation de l’homme à la période néolithique où il s’adonnera à l’agriculture à l’élevage, en partagera les fruits et les produits et conservera ces derniers pour les saisons creuses. Ces comportements, j’insiste, ne relèvent pas du simple instinct de l’homme mais de sa capacité à raisonner. Cet homme préhistorique invente et s’adonne à l’art rupestre et de l’art pariétal avec raison. Il créera les premiers villages et cités. Il comprend et raisonne ses expérience avec raison.

Weimar ( Thuringia ). Museum for Prehistory in Thuringia: Model of the neolithic settlement ( 7300 BC ) of Catal Höyük ( Turkey ). Photographie prise le 12 août 2016, Source : Wolfgang Sauber (Wikipédia)
Weimar ( Thuringia ). Museum for Prehistory in Thuringia: Model of the neolithic settlement ( 7300 BC ) of Catal Höyük ( Turkey ). Photographie prise le 12 août 2016, Source : Wolfgang Sauber (Wikipédia).
« Il y a environ 9 000 ans, alors que l’art, l’agriculture et l’architecture en étaient à leurs balbutiements, l’une des premières villes de chasseurs-cueilleurs de notre histoire, Çatal Hüyük, a émergé au cœur de l’Anatolie centrale, dans l’actuelle Turquie actuelle. Façonnée à la fin du 8e millénaire av. J.-C., cette agglomération a atteint son apogée au début du 6e millénaire av. J.-C., s’étendant sur près de 13 hectares. Près de 8 000 habitants y étaient répartis au sein de 2 000 foyers. » Source : Arnaud Sacleux, Çatal Hüyük, la première ville du monde, était égalitaire, National Geographic Society.

Le philosophe Bertrand Saint-Sernin attribue aux Grecs que « le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable » et, tout cela, en deux ou trois générations :

Les historiens tentent de démêler en quoi consista le « miracle grec » : ils notent qu’il ne s’agit pas d’une création ex nihilo ; Les Grecs ont dit eux-mêmes qu’ils étaient les héritiers de l’Égypte et de la Mésopotamie. Reste un fait troublant : en deux ou trois génération, un lien se noue entre l’intuition et la méthode (Whitehead), de telle sorte que le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable. Cet événement a suscité des interrogations : Les hommes s’étaient-ils mis à percevoir les idées même de Dieu ? Les lois de la nature étaient-elles écrites en caractères géométriques et numériques ? Comment se faisait-ils que les hommes, si prompt à la discorde, furent capables de parvenir aux mêmes démonstrations ? Une grande partie de la philosophie est issue de ces interrogations.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 36.

Un lien se noue entre l’intuition et la méthode bien avant les Grecs comme nous venons de le voir ci-dessus avec l’homme au cours de la préhistoire, notamment le néolithique. On adopte pas un modèle de subsistance fondé sur l’agriculture et l’élevage, pas plus qu’on se lance dans des innovations techniques et « la généralisation de l’outillage en pierre polie, la poterie, le tissage, ainsi que le développement de l’architecture (Wikipédia) »,sans un lien fort entre l’intuition et la méthode.

Et ce n’est certainement pas non plus aux Grecs que l’on doit que « le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable ». C’est une aberration historique. L’homme du néolithique savait fort bien ce qu’il faisait avec ses pairs. D’expérience en expérience, ils développaient « un processus cumulatif, transmissible, enseignable » bien avant les premiers philosophes et les hommes de science de la Grèce Antique, période qui va environ de 1,200 à 31 ans avant Jésus-Christ. N’oublions pas que l’arrivée de l’agriculture en Grèce remonte au VIIe millénaire av. J.-C. et que cette dernière impliquait, je me répète, « un processus cumulatif, transmissible, enseignable » collectif.

Évidemment, je ne renie en rien l’importance de la naissance de la philosophie dans la Grèce Antique et son énorme contribution à la philosophie occidentale.

La physique classique des XVIIe et XVIIIe siècles a réalisé une partie du programme de Timée en élaborant une science du ciel et de la Terre. On pourrait dire, de même, que la cosmologie scientifique du XXe siècle, en articulant l’étude de l’univers pris comme un tout et celle de ses éléments ultimes, poursuit la réalisation du programme de Platon. La première synthèse des sciences physiques à laquelle participèrent Copernic, Galilée, Descartes, Kepler et quelques autres, mais qui reçut de Newton sa qualité d’œuvre singulière, est, comme tous les travaux de l’esprit, individuée et impersonnelle : on y décèle la signature de chacun de ses fondateurs, mais l’œuvre n’est pas close ; elle laisse de la place pour d’autres auteurs. C’est là le trait distinctif, insistons-y, du travail de la raison : il est individué, comme l’est toute action libre ; mais il est impersonnel, dans la mesure où tout agent qui pense peut poursuivre le travail là où il a été laissé.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, III. – La raison et les théories sublimes, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 45.

Les travaux de l’esprit de tous ces hommes et quelques autres se fondent d’abord et avant tout sur leur sagacité propre. Il nous faut donc admettre que « les travaux de l’esprit » sont « individués ». Sont-ils pour autant impersonnels, à l’instar de la première synthèse des sciences physiques, comme le propose le philosophe Bertrand Saint-Sernin ? Est-ce là le plus pertinent des adjectifs pour signifier qu’une œuvre n’est pas close à d’autres contributions ? Certainement pas. Les synonymes d’impersonnel laisse perplexe : « banal, commun, fade, incolore, inconsistant, inodore et sans saveur, monotone, ordinaire, pâle, plat, quelconque, terne, uniforme » (Larousse). Un travail ne devient pas « impersonnel, dans la mesure où tout agent qui pense peut poursuivre le travail là où il a été laissé ». Ce n’est pas là un trait distinctif du travail de la raison. Rien n’est impersonnel dans le travail de la raison, même dans le partage et sa continuité par d’autres. La contribution personnelle demeure, même dans l’universel.

Dans le chapitre suivant, III – L’action et la raison, Bertrand Saint-Sernin revient sur le questionnement à savoir si la raison est ou non présente en chaque individu.

Y a-t-il en chaque être une puissance de calcul, de jugement, de décision ? Ou bien la raison ne désigne-t-elle que des pratiques (dites « logique ») de penseurs isolés, non une faculté présente en chaque être humain. Ce qui soulève cette interrogation, c’est l’action : certes, chacun trouve dans sa propre expérience des moments où il sent, où il doute, où il juge, où il prend parti. Mais aucun de nous ne voit clairement comment imputer ces expériences à une faculté appelée raison, que serait logé en chacun de nous.

Se servir de l’action comme d’un laboratoire pour scruter la raison est donc un choix légitime : « C’est dans l’action, notre Maurice Blondel, qu’il va falloir transporter le centre de la philosophie, parce que là se trouve aussi le centre de la vie » (L’action [1893], p. XXIII). Mais c’est un pari. En effet, les expériences particulières à l’aide desquels nous nous connaissons ne nous donnent pas une vue systématique de nous-même (Malebranche). Nous prendrons l’action comme révélateur des opérations de la raison, tout en sachant que nous sommes dans l’incapacité de constituer une psychologie rationnelle, c’est-à-dire une science des opérations de l’âme.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre III – La raison et les sciences, III. – La raison et l’action, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 51.

P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.

Il me semblait que ce questionnement avait déjà trouvé sa réponse dans une citation précédente ci-dessus (reprise ci-dessous) :

Il est paradoxal, à première vue, de s’appuyer sur les sciences pour observer la raison. En effet, celles-là sont des institutions récentes, alors que, si l’on définit l’homme comme « un animal doué de raison », celle-ci est aussi ancienne que l’humanité.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 35.

Aussi, il m’apparaît tout à fait normal que « les expériences particulières à l’aide desquels nous nous connaissons ne nous donnent pas une vue systématique de nous-même » puisque ce n’est pas le but de ces expériences « particulières ». Une expérience particulière demeure particulière et, par conséquent, ne nous donne jamais une « vue systématique de nous-même ».

Le philosophe Bertrand Saint-Sernin souligne « que nous sommes dans l’incapacité de constituer une psychologie rationnelle » ou, selon les dictionnaires Larousse, « qui est conforme à la raison, repose sur une bonne méthode (…) ». La psychologie demeure une science inexacte et j’ai déjà amplement souligné dans mes précédents rapports de lecture « La séduction psychologique — L’échec de la psychologie moderne ».

Se laisser conduire par la raison n’est pas à la portée de tous les hommes, nous l’avons vu (chap. 1), à moins qu’ils ne soient aidés ou entraînés. D’où, dans la plupart des sociétés, des rites d’initiation destinés à éprouver les individus avant de leur confier des charges. Platon, dans La République, décrit par le menu comment trier et former les futurs défenseurs de la cité. Comparant avec humour les défenseurs des lois à des moutons, il recommande de les choisir vigoureux, d’en laver la laine, avant de les tremper (baptiser) « dans la teinture des lois » (IV, 430 a).

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre III – La raison et les sciences, III. – La raison et l’action, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 63.

P.S.: Le mot souligné remplace le mot en italique dans le texte original du livre.

Tous les hommes sont dotés de raison mais il ne lui semble pas naturelle de se laisser conduire par elle ; de l’aide et de l’entraînement sont nécessaires. Mais prenons garde à l’endoctrinement, au conditionnement malsain, autant dans les pays totalitaires que démocratiques, ces derniers souffrant de multiples mises à l’épreuve. Dans ce contexte, la mission première de l’aide et de l’entraînement de la raison est d’assurer la liberté de chaque homme, une liberté raisonnable.

La haine de la raison naît de ce que l’activité rationnelle par excellence, la science, devient étroitement liée à la puissance économique et militaire, dans ses buts, mais aussi dans son organisation. Cet état de chose provoque un sentiment d’incompréhension et d’injustice : nous ne sommes pas plus bêtes que les Occidentaux, pensent les exclus, et pourtant ce sont eux qui ont la science, la technologie, la richesse, la puissance ! Il y a là de quoi provoquer la colère et le ressentiment, dans la mesure où la raison est identifiée à la possession des biens rares et convoités. Pour désarmer un tel ressentiment, il faut l’entendre : faire apparaître que, par essence, la connaissance est un bien commun qui se développe mieux dans les régimes démocratiques que dans les dictatures ; qu’il y a donc là une tâche essentielle.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre IV – La raison et les fin, II. – La haine de la raison, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 80-81.

Dans les dictatures, la science sert la dictature et non pas le bien commun. On notera la violation des droits d’auteur occidentaux par les dictatures.

En effet, il y a quelque chose de risqué dans l’acte de regarder en face et d’accueillir en soi la vie et l’histoire. La difficulté est que, même si l’homme est défini comme « un animal pourvu de raison, animal rationale », il ne lui est pas aisé de se comporter selon la raison. Celui vient de ce qu’il ne se réduit pas à un faisceau de propriétés. Il doit devenir ce qu’il est : être, pour lui, est une destination plutôt qu’un état. La raison représente une fonction à assumer. Certes, elle est en chacun de nous, prête à se mobiliser ; encore faut-il que nous décidions de l’écouter. Elle ne se découvre que si nous faisons attention à elle. Faute de quoi, elle organise silencieusement l’univers et prend à nos yeux le visage étranger de la nécessité et du hasard.

SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Conclusion, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 117-118.

P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.

Cette citation tirée de la Conclusion du livre de Bertrand Saint-Sernin, La raison, plusieurs affirmations malaisantes.

Le philosophe écrit, parlant de l’homme, qu’ « il ne lui est pas aisé de se comporter selon la raison ». Selon le réel ? Selon la morale ? La raison demeure un mode de penser à acquérir. Elle ne dicte pas la conduite.

Il ajoute, parlant de l’homme qu’ « Il doit devenir ce qu’il est : être, pour lui, est une destination plutôt qu’un état. ». Cette affirmation tire un peu trop à mon goût vers le discours tenu par les tenants du développement personnel. Être est, selon moi, bel et bien un état plutôt qu’une destination s’oppose à la permanence de l’Être. 


cahiers-philo-strasbourg

« Deviens ce que tu es »

Nicolas Quérini

Les Cahiers philosophiques de Strasbourg

Demander ou commander à quelqu’un de « devenir ce qu’il est », c’est immédiatement se confronter au problème de l’identité personnelle en supposant d’emblée une certaine dualité du soi. Il y aurait le soi que l’on est présentement, banal et peu intéressant sans doute, et un soi que l’on doit devenir, un soi profond, un soi authentique qu’il s’agirait de retrouver, de découvrir en soi. Le soi actuel serait un point de départ, le second un but. Dire : « Deviens ce que tu es », c’est immédiatement énoncer un impératif éthique, puisque c’est dire que tout homme qui ne deviendrait pas ce qu’il est destiné à devenir mènerait une existence ratée. Cet impératif qui nous commande de devenir nous-mêmes semble supposer toutefois une certaine connaissance de soi. « Deviens qui tu es » serait ainsi quasiment synonyme de « prends conscience de toi-même », ou serait en tout cas conditionné par une telle connaissance de soi. Cela signifierait alors que l’on aurait une nature réelle, authentique, dont il faudrait prendre conscience pour devenir celui que l’on est véritablement. Nous voudrions ici interroger la relation de priorité et la relation d’implication qui gouvernent ces deux impératifs : prendre conscience de soi et devenir soi. Nous le ferons à partir de trois auteurs chez qui cette articulation entre connaissance de soi et devenir soi nous semble capitale, et dont les interprétations de ces impératifs nous paraissent intéressantes à confronter : Platon, Pindare et Nietzsche. Nous ne respecterons pas un ordre chronologique puisque Nietzsche se revendique en l’occurrence davantage de Pindare que de Platon, et qu’il nous a donc semblé plus pertinent de les lire ensemble.

⇒ Lire la suite

Nicolas Quérini, « Deviens ce que tu es », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg [En ligne], 40 | 2016, mis en ligne le 03 décembre 2018, consulté le 21 septembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/cps/354 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cps.354.


Le philosophe Bertrand Saint-Sernin affirme, parlant de la raison  : « Certes, elle est en chacun de nous, prête à se mobiliser ; encore faut-il que nous décidions de l’écouter. ». La raison ne doit pas être confondu avec le concept de la voix intérieure d’autant plus que cette dernière est souvent revendiquée par la spiritualité. La raison ne nous parle pas par elle-même.


J’ai aimé le livre LA RAISON dans la Collection Que-Sais-je des PUF et signé par le philosophe BERTRAND SAINT-SERNIN quoiqu’il n’est pas répondu à toutes mes attentes. Il est parfois difficile à comprendre et il revient trop souvent sur les mêmes idées sans pour autant en élargir l’étendue. L’association de la raison au-delà de la faculté qu’elle est avec différentes manières de penser ayant pour finalité de bien juger et de bien agir ne me plaît pas. Si l’histoire des idées m’intéresse et me captive, je n’en tire pas une explication de la raison dans son fonctionnement.


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J’accorde 3 étoiles sur 5 au livre LA RAISON du philosophe BERTRAND SAINT-SERNIN.

Je vous en recommande tout de même la lecture !


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

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Article # 86

J’AI LU POUR VOUS

Les consolations de la philosophie

Alain De Botton, 2000

Mercure de France, 2001, pour la traduction française

Éditeur : POCKET

Collection : POCKET

Date de parution : 15 avril 2003

Rayon : PHILOSOPHIE

Format : Poche

EAN13 / ISBN : 9782266111973

Nombre de pages : 302

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J’accorde 5 étoiles sur cinq au livre Les consolations de la philosophie de Alain De Botton et paru dans traduction française en 2021 chez Mercure de France. Il en mériterait même une sixième.

J’en recommande la lecture.

Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et de son auteur


Texte en quatrième de couverture

Au IVe siècle avant J.-C., Épicure disait que celui qui déclarait ne pas être prêt pour la philosophie était comme celui qui se prétendait trop jeune ou trop vieux pour le bonheur.

Conscient que les petits travers de l’existence provoquent les plus grands tourments, Alain de Botton a réuni les pensées de six philosophes qui se sont attachés à relativiser les affections ordinaires de l’âme humaine. Ainsi, là où Socrate reste le meilleur remède au sentiment d’impopularité, Épicure saura nous délivrer de l’angoisse de manquer d’argent ; là où Sénèque nous soulagera de nos frustrations, Montaigne nous aidera à nous accepter tels que nous sommes.

À découvrir les paroles apaisantes de ces philosophes, nous apprendrons tout simplement à être plus heureux, intelligemment plus heureux……


Alain de Botton a choisi six philosophes, divisé son livre en six chapitres, un pour chacun, et nous raconte comment nous consoler des peines inhérentes à toute vie humaine en faisant appel à ces grands hommes. À travers la biographie de chacun de ces maîtres, en même temps que des références extrêmement précises à leur œuvre, il manie l’humour, l’impertinence et une solide dose de bon sens.

Source : Les consolations de la philosophie, Google Book.


The Consolations of Philosophy

In Ancient Greece or Rome, philosophers were seen as natural authorities on the most pressing questions. However, since then, the idea of finding wisdom from philosophy has come to seem bizarre. Enter a university department today and ask to study wisdom, and you will politely but firmly be shown the door. The Consolations of Philosophy sets out to refute the notion that good philosophy must be irrelevant and gathers together six great philosophers who were convinced of the power of philosophical insight to work a practical effect on our lives.

Source : Site web de l’auteur Alain De Botton.

TRADUCTION

Les consolations de la philosophie

Dans la Grèce ou la Rome antiques, les philosophes étaient considérés comme des autorités naturelles sur les questions les plus pressantes. Cependant, depuis lors, l’idée de trouver la sagesse dans la philosophie a fini par sembler bizarre. Entrez aujourd’hui dans un département universitaire et demandez à étudier la sagesse, et l’on vous montrera poliment mais fermement la porte. Les Consolations de la philosophie vise à réfuter l’idée qu’une bonne philosophie doit être sans intérêt et rassemble six grands philosophes qui étaient convaincus du pouvoir de la réflexion philosophique d’avoir un effet pratique sur nos vies.

Source : TRADUCTION DeepL (Site web de l’auteur Alain De Botton).


TABLE DES MATIÈRES

Consolations en cas…

I. D’impopularité

II. De manque d’argent

III. De frustration

IV. De déficience personnelle

V. De peine de cœur

VI. De difficultés


EXTRAIT

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REVUE DE PRESSE

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Nous avons coutume de penser que la philosophie est une discipline théorique sans aucune portée pratique. Mais en réalité, la philosophie n’est pas un simple jeu rhétorique que des intellectuels pratiquent dans leur tour d’ivoire. Les philosophes sont pleinement conscients des dilemmes et des problèmes concrets de la vie. Dans ce livre, l’auteur interprète la pensée de six philosophes et nous expose de façon simple et plaisante comment la philosophie peut nous permettre de venir à bout de six souffrances psychologiques courantes.

Source : Les consolations de la philosophie, BooKey.

Résumé chez BooKet : Les consolations de la philosophie | Télécharger PDF gratuit

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Alain de Botton, Les Consolations de la philosophie

Ed. Mercure de France

Depuis ses débuts, Alain de Botton (né à Zürich en 1969, vit à Londres) écrit des fictions inclassables. Son Com- ment Proust peut changer votre vie (10/18) était une véritable réussite littéraire emplie d’humour. Portrait d’une jeune fille anglaise, son dernier roman, traitait un personnage, la fiancée du narrateur, avec les méthodes d’investigation de la biographie. Avec les Consolations de la philosophie, comme toujours, l’auteur mêle le récit à l’essai.

Inspiré par les «fragments» de Barthes, les moralistes français et bien sûr Laurence Sterne, l’auteur s’attache à mettre en scène six philosophes. Il montre comment Socrate vous aidera à résister au fait d’être impopulaire ; Epicure, qui a manqué d’argent, vous conduira vers le plaisir afin d’oublier la dureté des temps ; Sénèque vous consolera des frustrations et des épreuves de toutes sortes : «Je dois ma vie à la philosophie». Un dictionnaire sénéquien – s’appuyant sur des conflits divers – est livré pour atténuer l’impact le plus doux de nos désirs sur le mur inébranlable de la réalité. Montaigne, qui s’est réfugié dans son moi et les livres, nous allégera de la déficience personnelle, culturelle et corporelle, en explorant l’affectivité et les situations concrètes… Alain de Botton montre ainsi que les livres nous aident à vivre et à ne pas être seuls : ils nous éclairent sur nos interrogations, l’informulé. Schopenhauer nous fera comprendre nos chagrins d’amour ; Nietzsche, face à ses difficultés, nous donnera le moyen de surmonter l’anxiété, le désespoir, la colère, le mépris de soi… Abolir la souffrance, disait paradoxalement le philosophe… Ce livre est une sorte de manuel de sagesse, et Alain de Botton, son auteur qui écrit en anglais, l’un des écrivains les plus novateurs de sa génération.

Patrick Amine

Source : Alain de Botton, Les Consolations de la philosophie, ArtPress.

Les consolations de la philosophie de Alain de Botton

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La sagesse des grands maîtres à notre portée

Dans ce livre écrit avec verve et beaucoup d’humour, Alain de Botton nous montre qu’il ne faut pas se laisser intimider par les écrits des grands maîtres de la philosophie. Au contraire, il nous indique comment utiliser la sagesse des plus grands philosophes pour nous aider dans notre vie de tous les jours et plus spécialement en cas de difficulté.
Le livre est divisé en six chapitres, un pour chacun des philosophes retenus: chacun a sa spécialité: Socrate nous consolera en cas d’impopularité. Sénèque lorsqu’on se sent victime d’une injustice. En cas de chagrin d’amour, Schopenhauer. Pour les cas de difficultés financière, on se tournera vers Epicure, en cas de frustration personnelle vers Montaigne. Et finalement Nietzsche nous aide à surmonter les difficultés présentes en nous expliquant que toute élévation implique une souffrance préalable.

Lire la suite et Source : Les consolations de la philosophie de Alain de Botton, Critiques Libres.


Revue de presse de LES CONSOLATIONS DE LA PHILOSOPHIE sur le site web de l’auteur


AU SUJET DE L’AUTEUR

Der Schriftsteller, Bestseller-Autor und Philosoph, Alain de Botton, waehrend eines Interviews am 14.5.2013 im Hotel Greulich in Zuerich.
L’écrivain, auteur de best-sellers et philosophe, Alain de Botton, lors d’une interview le 14.5.2013 à l’hôtel Greulich à Zurich – Der Schriftsteller, Bestseller-Autor und Philosoph, Alain de Botton, waehrend eines Interviews am 14.5.2013 im Hotel Greulich in Zuerich. Photographs by Mathias Marx.

Alain De Botton

Alain de Botton est un auteur britannique extraordinairement talentueux dont les livres se sont vendus par milliers d’exemplaires partout dans le monde. Il a été élu membre de la Royal Society of Literature en 2011. De Botton a publié des romans, tels que Essais amoureux et Le mouvement romantique. Il a également écrit d’importants ouvrages, tels que Comment Proust peut changer votre vie et Les consolations de la philosophie.

Source : Les consolations de la philosophie, BooKey.


Biographie d’Alain de Botton Alain de Botton est né à Zurich en 1969. Installé à Londres depuis de nombreuses années, l’auteur de Petite Philosophie de l’amour, Comment Proust peut changer votre vie ou Splendeurs et misères du travail a également fondé The School of Life. Ses livres sont traduits dans plus de vingt langues.

Source : Les consolations de la philosophie, La Librairie Gallimard de Montréal.


Alain de Botton est né à Zurich, en Suisse, en 1969 et vit aujourd’hui à Londres. Il est l’auteur de livres d’essais qui ont été décrits comme une « philosophie de la vie quotidienne ». Il a écrit sur l’amour, les voyages, l’architecture et la littérature. Ses livres ont été des best-sellers dans 30 pays. Alain a également créé et aide à diriger une école à Londres, The School of Life, qui se consacre à une nouvelle vision de l’éducation. Le dernier livre d’Alain, publié en avril 2016, s’intitule The Course of Love.

Alain a commencé à écrire très jeune. Son premier livre, Essays in Love [intitulé On Love aux États-Unis], a été publié à l’âge de vingt-trois ans. Il y analysait minutieusement le processus de l’amour et du désamour, dans un style qui mêlait des éléments de roman à des réflexions et des analyses que l’on trouve normalement dans un ouvrage non romanesque. C’est un livre dont beaucoup de lecteurs sont encore très attachés et qui s’est vendu à deux millions d’exemplaires dans le monde.

C’est avec « Comment Proust peut changer votre vie » que le travail d’Alain a atteint un public véritablement mondial. Le livre a connu un succès particulier aux États-Unis, où le mélange d’une enveloppe ironique de « développement personnel » et d’une analyse de l’un des livres les plus vénérés mais les moins lus du canon occidental a touché une corde sensible. Il a été suivi par Les Consolations de la philosophie, qu’il accompagnait à bien des égards. Bien que parfois décrits comme des ouvrages de vulgarisation, ces deux livres étaient au fond des tentatives de développer des idées originales (sur, par exemple, l’amitié, l’art, l’envie, le désir et l’insuffisance) à l’aide des pensées d’autres penseurs – une approche qui aurait été familière à des écrivains comme Sénèque ou Montaigne et qui n’a disparu qu’avec la professionnalisation croissante de l’érudition au 19e siècle.

Alain est ensuite revenu à un style d’écriture plus lyrique et personnel. Dans L’art du voyage, il s’est penché sur des thèmes liés à la psychologie du voyage : comment nous imaginons les lieux avant de les avoir vus, comment nous nous souvenons des belles choses, ce qui nous arrive lorsque nous regardons des déserts, que nous séjournons dans des hôtels ou que nous allons à la campagne. Dans Status Anxiety, il s’est penché sur une anxiété presque universelle qui est rarement mentionnée directement : l’anxiété liée à ce que les autres pensent de nous, au fait que nous soyons jugés comme un succès ou un échec, un gagnant ou un perdant. Dans L’architecture du bonheur, Alain aborde les questions de la beauté et de la laideur en architecture. Une grande partie du livre a été écrite dans la maison de Botton à l’ouest de Londres, juste à côté du rond-point de Shepherd’s Bush, l’un des endroits les plus laids construits par l’homme, qui fournit néanmoins des exemples utiles pour montrer à quel point il est important d’avoir une architecture correcte.

Dans The Pleasures and Sorrows of Work, Alain a voyagé à travers le monde pendant deux ans, accompagné d’un photographe, pour observer les gens sur leur lieu de travail et réfléchir aux grands thèmes du travail : pourquoi le faisons-nous ? Comment le rendre plus supportable ? Qu’est-ce qu’une vie qui a du sens ? Le livre est à la fois lyrique et captivant, comme peut l’être un roman, mais aussi plein d’idées et d’analyses.

Au cours de l’été 2009, Alain a été nommé premier écrivain en résidence à Heathrow et a écrit un livre sur ses expériences, A Week at the Airport.

En 2011, Alain a écrit un livre sur son expérience, Une semaine à l’aéroport.

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

Source : Alain De Botton – Curriculum vitae (site web de l’auteur).


Site web de l’auteur : https://www.alaindebotton.com/philosophy/


https://www.youtube.com/watch?v=TDJHOKRXkjE


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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

Les consolations de la philosophie

Alain de Botton

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

I. Les consolation en cas d’impopularité

Parlant de Socrate, il écrit :

Mais sa caractéristique la plus curieuse était cette habitude qu’il avait d’aborder les Athéniens de tout âge et de toute condition pour leur demander sans façons, et sans se soucier de savoir s’ils le jugeraient excentrique ou exaspérant, d’expliquer précisément pourquoi ils croyaient telle ou telle chose relevant du sens commun, ou quel était selon eux le sens de la vie. Comme le racontait un général surpris :

(Chaque fois que quelqu’un) s’approche de lui pour discuter, il arrive immanquablement que, même s.il a voulu aborder un autre sujet, Socrate l’amène par ses arguments à répondre à des questions qui se rapporte autant à la façon dont il vit présentement qu’à celle dont il a vécu jusque-là. Et une fois qu’il l’a amené là, Socrate ne le laisse pas partir avant d’avoir examiné à fond toutes ces questions.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 24.

Les lecteurs de mes précédent rapport de lecture savent fort bien à quel point je critique le dialogue socratique lorsqu’il devient dogmatique dans sa pratique. Déjà, Socrate lui-même faisait l’objet de vives critiques : «Beaucoup trouvaient ses questions exaspérantes. Certains le raillaient d’autres l’auraient volontiers occis », écrit Alain De Boton. Il poursuit :

(…) Dans sa pièce Les Nuées, représentée pour la première fois dans le théâtre de Dionysos au printemps de l’an 423 avant notre ère, Aristophane offrit aux Athéniens une caricature du philosophe qui, parmi eux, refusait d’accepter le sens commun sans en examiner d’abord interminablement la logique. (…)

Aristophane exprimait là un reproche qui est souvent fait aux intellectuels, à savoir qu’avec toutes leurs questions il s’écartent davantage des opinions raisonnables que ceux qui ne se sont jamais risqués à analyser les choses de façon systématique. Ce qui séparait l’auteur comique du philosophe, c’était une divergence d’appréciation quant à la valeur des explications ordinaires. Alors que les gens sensés pouvaient, aux yeux d’Aristophane, se contenter de savoir que les puces sautent haut et loin par rapport à leur taille et que les moucherons font du bruit avec quelque choses, Socrate était accusé de suspicion maniaque envers le sens commun, et d’entretenir une passions perverse pour les solutions compliquées et ineptes.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 25-26.

À l’instar de plusieurs autres Athéniens du temps de Socrate, y compris d’Aristophane, je critique Socrate en raison de son approche des gens qu’il interpelle. Je me demande s’il était gentil avec ceux qui acceptaient de discuter avec lui. Au-delà de mes préoccupations, je reconnais toute de même que son enseignement, son message de fond, profitait à la société athénienne :

Socrate nous encourage à ne pas nous laisser troubler par l’assurance de ceux qui ne respectent pas cette complexité et formulent leurs idées sans au moins autant de rigueur qu’un potier. Ce qui est présenté comme évident et « naturel » l’est rarement. La reconnaissance de cette vérité devrait nous apprendre à penser que le monde est plus flexible qu’il n’a a l’air, car les idées établies sont souvent le résultat non d’un raisonnement sans faille, mais de siècles de confusion intellectuelle. Il y a peut-être par de bonnes raisons pour que les choses soient comme elles sont.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 33.

Voici « La méthode socratique de réflexion selon Alain De Botton :


La méthode socratique de réflexion

1. Relever une assertion présentée avec assurance comme étant « de bon sens ».

Le courage consiste à ne pas battre en retraite sur le champ de bataille.

Pour être vertueux, il faut de l’argent.

2. Imaginer un instant que, malgré l’assurance de la personne qui la propose, l’assertion est fausse. Chercher des situations ou des contextes dans lesquels elle ne serait pas vraie.

Ne peut-on pas être courageux et pourtant battre en retraite ?

Ne peut-on pas rester à son poste au combat et pourtant ne pas être courageux ?

Ne peut-on pas avoir de l’argent et ne pas être vertueux ?

Ne peut-on pas manquer d’argent et être vertueux ?

3. Si l’on trouve une exception, l’assertion est nécessairement fausse ou du moins imprécise.

Il est possible d’être courageux et de battre en retraite.

Il est possible de rester à son poste au combat et pourtant de ne pas être courageux.

Il est possible d’avoir de l’argent et d’être un escroc.

Il est possible d’être pauvre et vertueux.

4. L’assertion initiale doit être nuancée pour tenir compte de l’exception.

Le courage peut consister aussi bien à battre en retraite qu’à avancer au combat.

Les gens qui ont de l’argent ne peuvent être qualifiés de vertueux que s’ils l’ont acquis d’une façon vertueuse, et ceux qui n ‘en ont pas peuvent être vertueux, s’ils ont vécu dans des circonstances où il était impossible de gagner de l’argent en étant vertueux.

5. Si l’on trouve ensuite des exceptions aux assertions améliorées, le processus doit être répété. La vérité, dans la mesure où un être humain est capable d’atteindre une telle chose, réside dans une assertion qu’il semble impossible de réfuter. C’est en découvrant ce qu’une chose n’est pas qu’on peut le mieux comprendre ce qu’elle est.

6. Le produit de la réflexion est, quoi qu’insinuât Aristophane, supérieur au produit de l’intuition.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 35-36.


La méthode socratique de réflexion nous propose un moyen de nous forger des opinions dans lesquelles nous pourrons, même pris dans une tempête, avoir véritablement confiance.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 38.

Personnellement, j’observe notre monde et je constate que l’opinion règne en roi et maître, quelles soient de bons ou de mauvais jugements. Et c’est bien là le problème : l’opinion n’est rien d’autre qu’un jugement. Pire encore, elle sert de nos jours et avant tout à se donner raison, à avoir une confiance aveugle en ce que l’on pense PARCE QU’ON LE PENSE. Nous sommes si exercés à juger, comme des athlètes olympiques dans leurs disciplines, que nous jugeons avec une telle confiance en nous, en ce que l’on pense et dit, que le savoir et la connaissance nous échappent. Il se trouve même des gens dans notre monde qui croient que la seule chose que peut générer leur cerveau est une opinion. Tout est devenu qu’une simple opinion, qu’un simple jugement. On juge le savoir et la connaissance sans même les posséder.

Une idée défectueuse énoncée avec autorité, mais sans qu’on sache comment elle a été formée, peut, pendant un certain temps, avoir tout le poids d’une idée juste. Nous en venons à respecter à tort les autres quand nous nous concentrons uniquement sur leurs conclusions — et c’est pourquoi Socrate nous encourage à nous pencher sur la logique qu’ils ont utilisée pour y arriver. Même si nous ne pouvons échapper aux conséquences de leur opposition, au moins nous n’aurons pas le sentiment débilitant d’être dans l’erreur.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 44.

Personnellement, je n’accorde pas à mes opinions un statut d’exactitude. Je me fais une opinion mais je suis disposé à l’abonner en tout temps pour une autre qui m’apparaîtra meilleure, plus juste. Je ne fonde donc pas ma confiance en moi sur mes opinions. Et si l’une de mes opinions s’avère fausse, je n’ai aucun « sentiment débilitant ». Au contraire, j’éprouve un sentiment de fierté parce que la fausseté de l’une de mes opinions se présente comme une faille qui laisse entrer la lumière. Si je peux avancer une opinion avec une forte conviction, je laisse toujours une place à une faille. Tout comme la connaissance scientifique se bâtie sur la destruction du déjà-su, mes opinions s’érigent sur les ruines de mes opinions précédentes. Être dans l’erreur, c’est être dans la capacité d’apprendre.


II. Les consolations en cas de manque d’argent

On croit souvent que le bonheur repose sur l’accumulation de richesses matérielles et un grand train de vie font le bonheur. Alain De Botton nous parle d’Épicure et des essentiels du bonheur :

Ceux qui avaient entendu les rumeurs devraient être surpris en découvrant les goûts réels du philosophe du plaisir. Il n’avait pas de superbe demeure. Sa nourriture était simple, Épicure buvait de l’eau plutôt que du vin et se contentait pour ses repas de pain, de légumes et d’une poignée d’olives. « Envoie-moi un pot de fromage, pour que je puisse festoyer chaque fois que j’en ai envie », demanda-t-il à un ami. Tels étaient les goûts de l’homme qui affirmait que le plaisir était le souverain bien dans l’existence.

Il ne voulait tromper personne. Son amour du plaisir était bien plus grand que même ceux qui l’accusaient de débauche n’auraient pu l’imaginer. Mais après avoir examiné rationnellement la question, il était arrivé à quelques conclusions frappantes sur ce qui rendait la vie réellement agréable – et, heureusement pour eux qui ne disposait pas d’un gros revenu, il semblait bien que les ingrédient essentiels du bonheur, si difficile à appréhender qu’ils fussent, ne coûtassent pas très cher.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 75.

Alain De Botton souligne l’importance de l’amitié dans le bonheur en citant Épicure :

De toutes les choses que la sagesse vous procure pour nous aider à vivre heureux toute notre vie, la plus grande est de loin l’amitié.

ÉPICURE


Avant de manger ou de boire quoique ce soit, demande-toi avec qui tu vas manger et boire, plutôt que ce que tu vas manger et boire ; car se restaurer sans ami est le fait d’un lio ou d’un loup.

ÉPICURE

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 76.


Nos vrais amis ne nous jugent pas sur la mine, c’est ce que nous sommes réellement qui les intéresse ; comme celui de parents idéaux, leur amour pour nous n’est affecté par notre apparence ou notre rang social, et donc nous ne sommes gênés avec eux de porter de vieux vêtement ou d’avouer que nous n’avons pas gagné grand-chose cette année. Il ne faudrait peut-être pas toujours interpréter la soif de richesse comme un simple désir de confort et de luxe ; un motif plus important pourrait être le désir d’être apprécié et bien traité. Nous pouvons chercher fortune à seule fin de nous assurer le respect et l’attention de personnes que sans cela ne nous verraient même pas. Épicure, discernant notre besoin profond, conclut qu’une poignée de vrais amis peut nous apporter l’affection et le respect que même une fortune ne pourrait nous procurer.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 77.

Opposer ainsi la richesse matériel et le grand train de vie à la richesse de l’amitié, un bien plus grand, persiste jusqu’à aujourd’hui. Nous savons que l’argent ne fait pas le bonheur. Mais face à un manque d’argent pour l’essentiel, nous pouvons ajouter que si l’argent ne fait pas le bonheur, il aide. Mais sans amitié solidaire, le bonheur ne sera que complaisant avec nous-mêmes. J’ai souvent observé que les gens les plus généreux sont souvent les gens les moins fortunés car ils comprennent ce qu’un manque d’argent pour l’essentiel peut entraîner de malheur. J’ai aussi été témoin de jugements très négatifs mettant en cause la pauvreté jusqu’au dédain de la personne.

Rapport Bonheur/Argent

Si l'on exprime le rapport épicurien entre argent et bonheur sous forme graphique, on constate que la capacité de l'argent à engendrer le bonheur est déjà présente dans les petits salaires et n'augmentera pas avec de plus gros revenus. Nous ne cesserons pas d'être heureux pour autant, mais - insistait Épicure - nous ne dépasserons pas le niveau de bonheur auquel peuvent déjà prétendre ceux qui n'ont pas beaucoup d'argent.
Si l’on exprime le rapport épicurien entre argent et bonheur sous forme graphique, on constate que la capacité de l’argent à engendrer le bonheur est déjà présente dans les petits salaires et n’augmentera pas avec de plus gros revenus. Nous ne cesserons pas d’être heureux pour autant, mais – insistait Épicure – nous ne dépasserons pas le niveau de bonheur auquel peuvent déjà prétendre ceux qui n’ont pas beaucoup d’argent. BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 81.

« Rien ne satisfait celui qui ne se contente pas de peu. »

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, www.pocket.fr, p. 83.
BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 83.

III. Les consolations philosophiques en cas de frustration

Frustrés, nous nous mettons souvent en colère.


« Et pour Sénèque, la colère résulte d’idées dangereusement optimiste sur le monde et les autres. »

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 106.

La façon dont nous réagissons aux problèmes dépend essentiellement de l’idée que nous nous faisons de ce qui est normal ou non. Nous pouvons être ennuyés qu’il pleuve, mais nous en avons tellement l’habitude qu’il est peu probable que nous nous mettions en colère pour ça. Nos irritations sont tempérées parce que nous pouvons savoir attendre du monde, par notre expérience quant à ce qui est normal d’espérer. Nous ne sommes pas submergés par la colère chaque fois que nous ne pouvons obtenir ce que nous désirons, mais seulement quand nous estimons y avoir droit. Nos plus grandes fureurs sont provoquées par des événements qui bafouent ce que nous jugeons être les règles élémentaires de l’existence.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 106.

Voilà une excellente explication : « La façon dont nous réagissons aux problèmes dépend essentiellement de l’idée que nous nous faisons de ce qui est normal ou non ».

Un jour que j’étais en colère contre le responsable du service à la clientèle d’un magasin, ma sœur aînée me répondit que je ne devais pas m’attendre à ce que les autres, notamment ce responsable du service à la clientèle, soient comme moi, gentil et advenant en pareille situation. Il est vrai que je m’attendais que les autres soient comme moi. Je ne tenais pas compte de la personnalité propre, des différences de l’autre lors de certains événements que je souhaitais soumis à une règle universelle. Si la règle est universelle, son application diffère souvent d’un événement à l’autre.

De telles rages sont toujours explicables. Vedius Pollio (un ami de l’empereur Auguste) était en colère pour une raison identifiable : parce qu’il croyait en un monde où les verres ne sont pas brisés pendant les fêtes. Nous crions quand nous n’arrivons pas à trouver la télécommande parce que nous croyons implicitement en un monde où les télécommandes ne sont pas égarées. La colère est causée par la conviction, presque comique par ce qu’elle a d’optimiste (et si tragique qu’elle soit par ailleurs dans ses effets) que telle ou telle source de mécontentement n’a pas été incluse dans le contrat de vie.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 107-108.

P.S. : le lien et la première parenthèse sont de moi.

« Sénèque, ajoute Alain De Botton, a essayé de réduire nos attentes et nos espérances pour que nous ne braillions pas si fort quand elles sont frustrées ». Autrement dit, ce sont nos attentes et nos espérances frustrées qui fomentent nos colères. On m’a conseillé de vivre sans attente pour ne pas être frustré. Mais je ne crois toujours pas que nous pouvons vivre sans attente. Mais les réduire me semble plus sage, plus réalisable.

Je comprends aussi aujourd’hui, en ce moment même, que si nos attentes sont alignées sur une idéologie, nous seront insatisfaits en permanence. Le monde idéalisé n’existe que dans nos attentes. La recommandation de John Ralston Saul dans son livre La civilisation inconsciente à l’effet qu’il faut se méfier des idéologies prend maintenant un tout autre sens.

Si un jour vous et moi atteignons un équilibre stable, les membres moins heureux de ne notre entourage pourrons tirer deux conclusions. Ils diront : ou bien il est mort, ou bien il est entré dans un état d’illusion clinique. Et vivre dans l’illusion, c’est vivre dans le confort de l’idéologie

RALSTON SAUL, Saul, John, La civilisation inconsciente, Chapitre V – De l’idéologie vers l’équilibre, Payot et Rivages, Paris, 1997, p. 173.


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La civilisation inconsciente, John Ralston Saul, PAYOT ET RIVAGES, 1997. ISBN 2228891088.

LA CIVILISATION INCONSCIENTE

Publié en Italie, Allemagne, France, Australie, Canada, Espagne, Suède, Serbie, Grèce, Royaume Uni, Macédoine

DESCRIPTION

John Ralston Saul n’est pas seulement un grand voyageur mais surtout un baroudeur de l’esprit. Persuadé qu’il faut établir une relation judicieuse entre les idées et l’action, il a décidé de dresser une anatomie de la société moderne. Après Les bâtards de Voltaire (Payot, 1993), il récidive dans sa condamnation de la raison et surtout de l’esprit technocratique avec Le compagnon du doute (Payot, 1996), vade-mecum de la bêtise ordinaire. Dans La civilisation inconsciente, il affine sa thèse; le seul mode véritable de mise en cause des sociétés en crise a toujours été le langage. Il vaut revivifier les mots, mener une « guérilla linguistique » contre l’égoïsme et le conformisme. La raison n’est qu’un paravent derrière lequel les élites s’abritent pour gouverner le monde comme bon leur semble, parfois même dans la plus totale… irrationalité. Dans ce troisième volume, John Saul relie le langage à la réalité, clarifie les notions d’individualisme et de démocratie et fustige avec conviction le retour des corporatismes. John Saul est né en 1947, à Ottawa, au Canada. Après des études à Londres et à Paris, il fit carrière dans la finance et l’industrie, qu’il abandonna pour se consacrer à l’écriture. Il a écrit trois romans d’aventures, Baraka, Mort d’un général et Paradis Boues, et un recueil de nouvelles, De si bons Américains.


Nous cesserons d’être si mécontents quand nous cesserons de trop attendre des autres et du monde.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 109.

Sentiment d’être persécuté

Chez des gens d’ordinaire timides et effacés, le sentiment qu’on se paye leur tête peut provoquer soudain un accès de rage et des actes de cruauté allant jusqu’au meurtre.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 128.

IV. Les consolations philosophique en cas de déficience personnelle

Dans ce chapitre, Alain De Botton se réfère à Montaigne et la lecture de ce dernier m’a fait bien rire.

S’il avait eu le choix, Montaigne n’aurait peut-être pas, en fin de compte, opté pour une existence caprine — mais c’eût été tout juste. Cicéron avant présenté l’intellect sous un jour favorable. Seize siècles plus tard, il revint à Montaigne d’introduire l’idée contraire : D’apprendre qu’on a dit ou fait une sottise, ce n’est rien que cela. Il faut apprendre, qu’on n’est qu’un sot… — les plus grands sots de tous étant les philosophes comme Cicéron, qui n’ont jamais soupçonné qu’ils puissent l’être. Une confiance aveugle dans l’intellect est la source de l’idiotie – et, indirectement, de l’incompétence.

Sous ses travées peintes (de sa bibliothèque), Montaigne esquissa une nouvelle sorte de philosophie, qui reconnaissait que nous n’avons pas grand-chose à voir avec les créatures rationnelles et sereines que la plupart des penseurs de l’Antiquité imaginaient que nous étions. Nous sommes essentiellement des êtres grossiers et tourmentés, hystériques et insensés, à côté desquels les animaux sont à maints égards des modèles de santé et de vertu – une triste réalité que la philosophie se doit de refléter, mais reflète rarement :

Nostre vie est partie en folie, partie en prudence. Qui n’en escrit que reveremment et regulierement, il en laisse en arriere plus de la moitié

(Notre vie est partie en folie, partie en prudence. Qui n’en écrit que revéremment et régulièrement, il en laisse en arrière plus de la moitié.)

Et pourtant si nous acceptons nos faiblesses, et cessons de revendiquer une maîtrise intellectuelle et morale que nous n’avons pas, nous pouvons nous apercevoir — selon la philosophie généreuse et rédemptrice de Montaigne — que nous sommes malgré tout, en définitive, suffisamment capables à notre façon particulière, mi-sage, mi-sotte.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 152-153.

P.S.: Les parenthèses sont de moi.

Que dire de plus. Rien.


Il se peut que seul ce qui nous rend plus heureux vaille d’être compris.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 189.

De la déficience intellectuelle

Si l’on essaie de définir la philosophie de l’éducation qui caractérisait le collège de Guyenne ou, d’ailleurs, celle de la plupart des écoles et universités avant et après cette époque, on peut dire qu’elle reposait en gros sur l’idée que plus un élève apprend de choses sur le monde (histoire, science, littérature), mieux cela vaut. Mais Montaigne, après avoir consciencieusement suivi les cours du collège jusqu’à son examen, ajouta une condition importante :

“ Si l’homme estoit sage, il prendroit le vray prix de chasque chose, selon qu’elle seroit la plus utile et propre à sa vie ”

(Si l’homme était sage, il estimerait véritablement chaque chose selon qu’elle serait la plus utile et la plus approprié à sa vie. (L2, XII, p.592))

Il se peut que seul ce qui nous rend plus heureux vaille d’être compris.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 189.

P.S.: La parenthèse est de moi.

À la suite de mes études secondaire, je suis passé aux études de niveau collégial. Il m’est alors venu à l’idée que si l’on m’instruisait d’un répertoire de tous les savoirs disponibles, y compris les savoirs contradictoires ou en débat, et comment les trouver, je n’aurais pas besoin de plus en apprendre dans les détails. Je me disais qui le besoin se faisait sentir pour tel ou tel savoir au cours de ma vie, je saurais alors où et comment le trouver. Mais ce n’est jamais comme cela que ça se passe. Les professeurs choisissent les savoirs et les auteurs qu’ils vous enseignent et en laisse une pléthore de côté. Je me suis fait alors un malin plaisir de demander à mon père de me donner les moyens financiers d’acheter tous les livres de la liste de références fournie par mes professeurs. Il a dit oui. Je me suis ensuite référé au bibliothécaire du collège pour qu’il me trouve des livres contredisant ceux que je venais de me procurer. Il n’en fallait pas pour je passe finalement à l’action en classe en demandant à chaque professeur pourquoi il avait mis de côté tel et tel auteur disant le contraire de ceux qu’il avait choisi d’enseigner. Apprenti journaliste à l’hebdomadaire locaux et à un quotidien national, on m’avait appris de toujours vérifier les sources soutenant le contraire ou critiquant ma source principale. C’est donc ce que je faisais en classe au grand dam de mes professeurs.

L’affirmation de Alain De Botton à savoir qu’«Il se peut que seul ce qui nous rend plus heureux vaille d’être compris» me plaît beaucoup. Déjà lors de mes études de niveau secondaire, j’entendais parfois certains élèves dire : « Veux-tu bien dire à quoi cela va me servir dans la vie ? » en pointant du doigt tel ou tel matière au programme.

V. Les  consolations philosophiques en cas de peine de cœur

Pour les chagrins d’amour, c’est peut-être le plus indiqué de tous les philosophes :

1788 Arthur Schopenhauer — événement qu’il sera enclin à regretter plus tard : « Nous pouvons considérer notre vie comme une perturbation inutilement pénible dans le bienheureux repos du néant. » « L’existence humaine, précise-t-il, doit être une sorte d’erreur, on peut en dire :  »Elle est affreuse aujourd’hui et chaque jour elle sera pire, jusqu’au désastre final » » (…)

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 211.


1809-1811 Il (Arthur Schopenhauer) étudie à l’université de Göttingen et décide de devenir philosophe : « La vie est une triste affaire, j’ai résolu de passer la mienne à y réfléchir. »

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 214.


1888 Il (Arthur Schopenhauer) termine Le Monde comme volonté et comme représentation, qu’il sait être un chef-d’œuvre. Il explique ainsi son manque d’amis : « Une homme de génie ne peut guère être sociable, car, en vérité, quels dialogues pourraient être aussi intelligents et distrayants que ses propres monologues ? »

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp.215-216.


(…) Il prend l’habitude de dormir durant de longs moments dans la journée : « Si la vie était quelque chose d’agréable, chacun sombrerait à contrecœur dans l’inconscience du sommeil et en émergerait de nouveau avec joie. Mais c’est tout le contraire qui se produit, car chacun va volontiers se coucher, et se lève de mauvaise grâce. » Il justifie sa soif de sommeil en se comparant à deux de ses penseurs préférés : « Les êtres humains ont d’autant plus besoin de sommeil que leur cerveau est plus développé (…) et plus actif. Montaigne dit de lui-même qu’il a toujours été un gros dormeur, qu’il a passé une grande partie de sa vie à dormir et qu’à un âge avancé il dort encore de huit à neuf heures d’affilée. Descartes aussi, dit-on dormait beaucoup. »

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 221.


(…) « Est-ce qu’un grand esprit aurait jamais pu atteindre son but et créer une œuvre durable, s’il avait pris pour guide le feu follet fantasque de l’opinion publique, c’est-à-dire l’opinion des petits esprits ? » (…)

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 221.


« Je peux supporter l’idée que bientôt les vers rongeront mon corps, mais je frémis en imaginant ma philosophie rongée par des professeurs de philosophie. »

Arthur Schopenhauer

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 224.


Il ne voulait pas nous déprimer, mais plutôt nous délivrer des espoirs qui suscitent tôt ou tard de l’amertume. Il est consolant, quand l’amour nous a déçu, d’entendre dire que le bonheur n’a jamais fait partie du projet. Les penseur les plus pessimistes peuvent être, paradoxalement, les plus réconfortants :

Il n’y a qu’une erreur innée, et c’est l’idée que nous existons pour être heureux. (…) Tant que nous persistons dans cette erreur (…) le monde nous semble plein de contradiction. Car à chaque pas, dans les grandes choses comme dans les petites, nous sommes forcés de constater que le monde et la vie ne sont certainement pas propices à une existence heureuse (…) c’est pourquoi le visages de presque tous les gens âgée exprime ce qu’on appelle le désappointement.

Ils n’auraient jamais été aussi désappointés s’ils n’avaient attendu de l’amour que des choses raisonnables :

Ce qui trouble la jeunesse et la rend malheureuse (…), c’est cette recherche du bonheur fondée sur la conviction qu’il faut le trouver dans la vie. Il en résulte un espoir constamment déçu et don un profond mécontentement. Des images trompeuses de vague bonheur issues de nos rêves flottent dans notre esprit en des formes capricieuses, et nous cherchons en vain l’originale (…) Il y aurait beaucoup à gagner si l’on pouvait, grâce à un enseignement et des conseils opportuns, extirper de l’esprit des jeunes gens l’idée erronée que le monde a beaucoup à offrir.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, pp. 242-243.


Bon, c’est assez. Arthur Schopenhauer est un philosophe pessimiste, nous le constatons : Notre existence est une erreur. La vie est une triste affaire. Notre souffrance est normale en cas de rejet (amoureux). Le bonheur n’a jamais fait partie du projet. Il faut extirper de l’esprit des jeunes gens l’idée erronées que le monde a beaucoup à offrir… Wow ! C’est exaspérants mais vrai plus souvent qu’autrement.

La philosophe Laurence Devillars dans son livre Guérir la vie par la philosophie écrit : « Comme si la vie était un cadeau » :

Vivre, se sentir vivant, exister ici et maintenant, tel serait, à en croire certains, le secret du bonheur. Comme si la vie était un cadeau ; comme si le moment présent n’était que magie et poésie. Pour tous ceux qui vivent d’amour et d’eau fraîche, de vacances et de loisirs, dans le luxe, le calme et la volupté, il en va sans doute ainsi. Cependant, pour la majorité d’entre nous, vivre n’est pas un cadeau, mais une série de contraintes, de figures et d’horaires imposés.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, p. 17.

Lire mon rapport de lecture de ce livre

Je crois effectivement que la vie n’est pas un cadeau mais on nous dit le contraire très jeune. Puis nous passons d’un âge à un autre en espérant tout de ce cadeau pour finalement nous rendre à l’évidence que la vie suit son cours sans nous demander notre avis. Il ne s’agit pas pour autant de vivre la tête entre les deux jambes, pas plus que de vivre le nez en l’air, mais de vivre, vivre raisonnablement sans s’enchaîner à des attentes. Vivre, simplement vivre, est un objectif des plus nobles, dans la vallée tout comme au sommet de la montagne. C’est la vie elle-même, libérée de nos projections, qui a de valeur, qui est la valeur ultime et intrinsèque de l’existence humaine. Le bonheur de vivre, d’être en vie, d’avoir la vie, suffit.

VI. Les consolations philosophiques en cas  de difficultés

Peu de philosophes ont estimé que cela pouvait être une bonne chose de se sentir malheureux. On a traditionnellement associé la sagesse à une tentative pour réduire la souffrance : anxiété, désespoir, colère, mépris de soi, peines de cœur.

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 251.


Le maître (Arthur Schopenhauer) changea la vie du jeune homme (Friedrich Nietzsche). L’essence de la sagesse philosophique, expliquait Schopenhauer, était exprimé par cette réflexion d’Aristote dans l’Éthique à Nicomaque :

L’homme prudent recherche l’absence de douleur, et non le plaisir. (Aristote)

La priorité, pour tous ceux qui cherchent le contentement, est de reconnaître l’impossibilité du bonheur et d’éviter ainsi les tourments et l’anxiété que nous rencontrons nécessairement en courant après :

(Nous devons) nous efforcer non de jouir de ce qui est plaisant et agréable dans la vie, mais d’éviter autant que faire se peut, ses innombrables maux. (…) Le sort le plus heureux est celui de l’homme qui a vécu sans aucune grande douleur, physique ou morale. (Friedrich Nietzsche)

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 253.

C’est simple : évitons d’être malheureux sans croire que cela nous rendra heureux ? Non, cette affirmation ne fait pas de bon sens. Disons plutôt : le bonheur est une illusion mais le malheur est bien réel et indispensable ? Cela n’a pas plus de sens. Écoutons Friedrich Nietzsche :

Et si le plaisir et le déplaisir étaient étroitement liés que quiconque veut avoir autant que possible de l’un doit aussi avoir autant que possible de l’autre ? (…) Tu as le choix : ou bien aussi peu de déplaisir possible, bref une absence de souffrance (…) ou bien autant de déplaisir que possible, pour le  prix d’une abondance de plaisirs subtils et de joies encore rarement éprouvées. Si tu optes pour la première solution et désires réduire la souffrance des hommes, tu dois aussi réduire leurs aptitude à la joie. (Friedrich Nietzsche)

Les projets humains les plus gratifiants semblent inséparables d’un certain degré de tourment, les sources de nos plus grandes joies étant fâcheusement proches de celle de nos plus grandes peines :

Examinez la vie des individus et des peuples les plus brillants et féconds et demandez-vous si un arbre qui est censé atteindre une noble hauteur peut se dispenser de mauvais et de tempêtes; si l’infortune et les obstacles extérieurs tel que la haire, la jalousie, l’obstination, la méfiance, la dureté, l’avarice ou la violence, ne font pas partie des conditions favorables sans lesquelles aucun grand épanouissement, y compris même de la vertu, n’est vraiment possible. (Friedrich Nietzsche)

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 262.

Ok, je dois l’avouer : c’est dans mes plus grands revers engendrant mes plus grands malheurs débouchant sur de profondes dépressions, que ma créativité fut la plus féconde et que je me suis épanoui à nouveau. Je ne cours pas pour autant après les grands malheurs pour stimuler ma créativité mais je les sais inévitable; un jour ou l’autre un grand malheur reviendra me visiter. Le fait n’alimente pas en moi de l’anxiété et encore moins de l’appréhension maladive. Je ne vis pas une corde raide. C’est par trop de confiance en notre monde que mes grands malheurs se développent et viennent me dire que mes attentes étaient illusoires.


Le dialogue platonicien cette sorte de dialectique affreusement autosatisfaite et puérile, ne peut avoir un effet stimulant que si l’on n’a jamais lu aucun bon auteur français (…) Platon est assommant.

Friedrich Nietzsche

BOTTON (DE), Alain, Les consolations de la philosophie, Mercure de France, 2001, pour la traduction française, Paris, http://www.pocket.fr, p. 255.


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J’accorde 5 étoiles sur cinq au livre Les consolations de la philosophie de Alain De Botton et paru dans traduction française en 2021 chez Mercure de France. Il en mériterait même une sixième.

J’en recommande la lecture.


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

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Article # 85

J’AI LU POUR VOUS

La philosophie comme mode de vie

Deuxième édition revue et corrigée

Daniel Desroches

Les Presses de l’Université Laval

ISBN : 978-2-7637-4119-2

Date de parution : 29 mars 2019

Collection : À propos

Nombre de pages : 484

Faire vivre la philosophie ! Rappeler que celle-ci était d’abord un exercice, une pratique de transformation de soi, c’est-à-dire un art de vivre. Dans cette synthèse unique, l’auteur retrouve les grandes écoles antiques et enrichit son analyse de plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de travaux érudits par Pierre Hadot et Michel Foucault. Sans équivalent dans la bibliothèque québécoise, ce livre sert désormais de référence sur le sujet. « La philosophie comme mode de vie est un ouvrage atypique qui se situe à mi-chemin entre un ouvrage grand public et un texte spécialisé. L’auteur s’y est donné l’ambitieux défi de produire un texte qui pourrait conduire le lecteur à un effort de transformation de soi. » Benoît D’Amours, Laval théologique et philosophique, 70-2, 2014.


5-etoiles

J’accorde au livre La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée) de Daniel Desroches et paru en 2019 chez Les Presses de l’Université Laval 5 étoiles sur cinq.

J’en recommande la lecture.

Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et son auteur


Texte en quatrième de couverture

Faire vivre la philosophie ! Rappeler que celle-ci était d’abord un exercice, une pratique de transformation de soi, c’est-à-dire un art de vivre. Dans cette synthèse unique, l’auteur retrouve les grandes écoles antiques et enrichit son analyse de plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de travaux érudits par Pierre Hadot et Michel Foucault. Sans équivalent dans la bibliothèque québécoise, ce livre sert désormais de référence sur le sujet.

« La philosophie comme mode de vie est un ouvrage atypique qui se situe à mi-chemin entre un ouvrage grand public et un texte spécialisé. L’auteur s’y est donné l’ambitieux défi de produire un texte qui pourrait conduire le lecteur à un effort de transformation de soi. »

Benoît D’Amours, Laval théologique et philosophique, 70-2, 2014.

Daniel Desroches est professeur de philosophie et conférencier invité aux Belles soirées de l’Université de Montréal. Dans le cadre d’une étude sur l’Anthropocène, il s’intéresse aux pratiques qui s’inscrivent dans une éthique de cohabitation. Également chercheur en éthique de l’environnement, l’auteur est spécialiste de l’écologie profonde.
 

TABLE DES MATIÈRES

Table des sigles

Présentation des notes

Avant-propos

Prendre la philosophie au sérieux

Première partie

VERS LA PHILOSOPHIE

Chapitre I – À la croisée des chemins

En guise d’exhortation

Premières questions

Une évidence paradoxale

La redécouverte de la philosophie comme manière de vivre

Un premier aperçu de la vie philosophique

Les trois dimensions de la vie philosophique

Qu’est-ce que la philosophie comme mode de vie ?

Pourquoi procéder à une telle étude aujourd’hui ?

Comment faire l’étude de la vie philosophique ?

Notes

Notice – Pierre Hadot

Chapitre II – Aux origines de la philosophie

De la question de la vérité à l’emploi du mot philosophe

Mise en contexte de la philosophie antique

Les points de repère historiques et géographiques

Les sphères de l’existence antique

Pratiques de transformation de soi chez les présocratiques

Philosophie et spiritualité : la question de l’accès à la vérité

Le mystérieux voyage de Parménide

Les pouvoirs prodigieux d’Empédocle

Le modèle de l’homme divin et la purification de l’âme

La naissance de la philosophie chez Pythagore et Platon

La philosophie est un genre de vie

Premiers emplois des mots « philosophe » et « philosophie »

La fonction du philosophe et la contemplation chez Pythagore

La philosophie comme amour de la sagesse chez Platon

Notes

Notice

Exercices spirituels

Deuxième partie

LES MODES DE VIES PHILOSOPHIQUE

Chapitre III – La figure remarquable de Socrate

La justification de la vie philosophique

Les différents discours sur Socrate

Qui était Socrate ?

Socrate, un être inclassable

Socrate et l’oracle de Delphes : la mission philosophique

La défense de Socrate lors de son procès

Une conduite qui expose Socrate à la mort

La justification de la vie philosophique

Le choix de vie socratique

Les maximes socratiques

« Il vaut mieux subir l’injustice que la commettre »

« Nul ne fait le mal par choix conscient »

La maxime delphique « Connais-toi toi-même »

La justification de l’éthique par des énoncés éthopoétiques

Le dialogue socratique comme exercice spirituel

L’exhortation : de l’insouciance à la reconnaissance de l’ignorance

La dialectique : de la probatoire à la maïeutique

La postérité étonnante de Socrate

Notes

Notice

Vie philosophique

Chapitre IV – Exploits à Cynosargès : Diogène et les cyniques

La vraie vie selon les cyniques

Mise en contexte de l’école cynique

Vie et doxographie de Diogène de Sinope

Le rattachement de Diogène au mouvement socratique

Le choix de vie cynique comme quête de liberté

La panoplie du cynique

La suffisance à soi : l’autarcie conduit à l’apathie

Les principales pratiques cyniques

La réduction du discours au minimum

Vivre en accord avec la nature

La parrèsia et la résistance politique : Alexandre et Diogène

Dénoncer les vices par l’observation des citoyens

La vie cynique comme entraînement et épreuve de vérité

Le courage de la vérité et la vraie vie

Notes

Notice

Michel Foucault

Chapitre V – La médecine de Pyrrhon et des sceptiques

De la question de la vérité à celle de la santé de l’âme

Mise en contexte de l’école sceptique

Retour sur la période hellénistique

L’école sceptique : précurseurs, fondateurs et héritiers

Pyrrhon d’Élis parmi ses contemporains

Convergences et divergences par rapport à Socrate

Le pyrrhonisme d’après Timon

Ce que sont les choses

De la disposition à adopter à l’égard des choses

Les conséquences attendues de cette disposition

De la question de la vérité à celle de la santé de l’âme

Le scepticisme selon Sextus Empiricus

L’école, la désignation et la définition du scepticisme

Le choix de vie : la visée de l’ataraxie

Les formes de la réfutation du dogmatisme

La thérapeutique sceptique

De l’indifférence au silence : les exercices du sceptique

La supériorité de la vie suspensive

Notes

Chapitre VI – La recherche du plaisir au Jardin d’Épicure

L’art de vivre épicurien et le discours thérapeutique

Considérations introductives

Mise en contexte de l’école épicurienne

Épicure, un héritier des petits socratiques

Les influences doctrinales et l’autodidaxie

Œuvre d’Épicure et parties de la philosophie

Le choix de vie au Jardin d’Épicure

Les sources du malheur : souffrance et craintes injustifiées

La solution épicurienne : la réjouissance au présent

L’étude épicurienne des désirs et des plaisirs

La tripartition des désirs

Les deux grandes formes du plaisir

Du plaisir de vivre au bien vivre : l’éthique est une thérapeutique

La fonction thérapeutique du discours vrai

Le discours vide et les troubles de l’âme

Le traitement selon la médecine épicurienne

Les exercices de l’art de vivre épicurien

La méditation et l’appropriation des vérités épicuriennes

Les pratiques de la direction spirituelle

L’ascèse des désirs et le dosage des plaisirs

Notes

Notice

André-Jean Voelke

Chapitre VII – Affronter les événements à l’école du Portique

Des stoïciens grecs à ceux de la période impériale

La plus haute forme de réconciliation

Mise en contexte de l’école du Portique

Deux illustres précurseurs : Héraclès et Héraclite

L’école stoïcienne : découpage historique et grandes figures

Les trois parties du discours philosophique

Le choix de vie des stoïques

La source des malheurs humains : l’inaccessible et l’inévitable

Un fondement proprement socratique

Vers la citadelle intérieure : apathie et accord avec soi

Étude sommaire des exercices spirituels

Les écrits pour soi-même et leur fonction pragmatique

Les trois disciplines d’Épictète dans les Pensées de Marc Aurèle

Le véritable progrès philosophique

La conception cosmique de Marc Aurèle

L’exercice de la mort quotidienne

Notes

Notice

L’appropriation des exercices par le christianisme

Chapitre VIII – La vie contemplative : Platon et Aristote

De la conversion de l’âme à la vie de l’esprit

Introduction à la vie philosophique à l’Académie

La philosophie comme activité de l’âme

La conversion à la vie contemplative

Vers la contemplation : la nécessité des formes intelligibles

L’allégorie de la caverne comme illustration

Les exercices spirituels à l’école de Platon

Vertu éthique et vie contemplative au Lycée d’Aristote

Le bonheur : une activité de l’âme conforme à la vertu

Le mode de vie théorétique : la vie selon l’esprit

Notes

Notice

La tâche politique et le réel de la philosophie

Notice

L’exercice de reprise

Troisième partie

LA VIE PHILOSOPHIQUE AUJOURD’HUI

Chapitre IX – La vie examinée

Sur le mode de l’entretien

Notes

Notice

Actualiser la philosophie comme mode de vie

Notice

L’éthique aujourd’hui

Annexes

Bibliographie sélective


EXTRAIT

Avant-propos

« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux », écrivait Albert Camus dans le Mythe de Sisyphe, c’est celui qui traite du sens de sa propre vie. « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, ajoutait-il, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. » Si Camus a raison, montrer qu’une vie examinée vaut la peine d’être vécue répondrait, par le fait même, à toute question d’ordre philosophique. Qu’est-ce qu’une vie examinée ? Voilà en une seule phrase le problème que cet ouvrage, consacré en majeure partie à la philosophie gréco-romaine, pose au lecteur contemporain.

Ce livre débute par une évidence devenue paradoxale. Si nous choisissons presque tous les objets qui nous entourent, si la plupart des gens choisissent leurs amis et leur conjoint, leur domaine d’étude et leur emploi, il n’est pas évident pour autant que nous choisissions notre vie, je veux dire notre mode de vie. Sommes-nous conscients de l’importance que revêt le choix d’une existence propre ? en quoi différons-nous d’Euthydème, incapable de répondre aux questions que lui posait Socrate ? Comme chez les Grecs, ce qu’il importe le plus de savoir, ce qu’il faut chercher avant toutes choses, passe toujours inaperçu. Mais quelle voie emprunter pour examiner sa vie ? Dans quelle direction nous tourner pour oser cette navigation ? Quels écueils faut-il éviter pour ne pas nous égarer en cours de route ?

Choisir sa vie, sa manière de vivre, cela peut-il être l’objet d’une décision philosophique, d’une décision éclairée et conséquente, d’un acte posé en toute connaissance de cause ? Après Socrate, Épicure et Marc Aurèle, nous ferons le pari que oui, à la seule condition que la philosophie puisse à nouveau se présenter sous son meilleur jour, retrouver son sens premier et redevenir un choix de vie. C ’est à cette fin que ce livre propose une étude des six principales « écoles » antiques, autant de manières d’aborder la vie philosophique que d’examiner sa propre existence. et pour nous servir d’image, nous verrons au tout premier chapitre dans quel sens l’allégorie du choix d’Héraklès illustre à la fois la gravité de la décision qui nous occupe et ce que signifie ici prendre la philosophie au sérieux.

Le lieu de la philosophie

Contrairement à l’impression qu’elle nous laisse parfois, la philosophie ne se trouve pas dans les livres ! Pour comprendre cela, il faut prendre congé des conventions habituelles. en effet, la philosophie change quelque chose : elle peut nous aider à transformer notre vie. Depuis une dizaine d’années, justement, je m’intéresse à ce qui, en philosophie, change la personne, la transforme, l’incite à rendre compte de sa propre existence. Je m’intéresse, autrement dit, à la possibilité pour la philosophie d’agir sur nous, de produire un effet. Le lecteur me répondra peut-être : mais vous avez trouvé cela dans les livres, pourquoi faire comme s’il fallait les jeter aux orties ? Certes je suis un lecteur, je conçois la lecture comme un exercice spirituel, mais je ne crois pas que le livre soit le lieu propre de la philosophie. À ce propos, j’aimerais citer un passage de la vingtième des Lettres à Lucilius de Sénèque qui nous ramène à l’essentiel au moment d’aborder l’expérience philosophique :

Or il est une chose, cher Lucilius, dont je te prie, à quoi je t’exhorte : fais descendre au fond de ton cœur la philosophie ; fonde l’expérience de ton progrès non sur la chose dite ou écrite, mais sur la fermeté de l’âme et la réduction des désirs. Vérifie les paroles par les actes […] La philosophie enseigne à agir, non à parler.

Je crois pouvoir affirmer que je comprends pourquoi la philosophie académique se réduit parfois à une histoire de systèmes, de doctrines et de problèmes, bref à un travail de haute voltige sur des concepts abstraits. Je crois savoir aussi qu’il existe, presque à l’opposé, une philosophie qui se présente plutôt comme une littérature en multipliant les essais à l’infini. À distance de Charybde et de Scylla, j’aimerais montrer dans ce livre que la philosophie peut être une expérience englobante, non seulement un choix d’existence singulier, mais surtout une manière de retrouver une cohérence perdue : cohérence entre soi et soi-même, accord entre soi et les autres et, enfin, cohérence entre soi-même et la nature à laquelle nous appartenons. Pour cela, il nous faudra naviguer jusqu’à Delphes, car cette décision ne doit pas demeurer lettre morte… C’est une exigence de cohérence qui se tient derrière l’énoncé selon lequel il nous faut prendre la philosophie au sérieux. C’est cette exigence, en somme, qui justifie l’odyssée philosophique que je proposerai dans ces pages.

À propos de la navigation

Ce voyage comportera trois étapes. Pour prendre la direction de la philosophie et entamer une première navigation, comme dirait Platon, la section introductive sera constituée d’une exhortation à la vie examinée et d’une étude des origines lointaines de la philosophie. En guise d’invitation, je rappellerai l’importance que revêt la décision initiale. C’est dans cette partie que nous trouverons une introduction à la philosophie antique par une étude du « philosophe archaïque ». La deuxième étape, celle qui forme le cœur de ce livre, présentera six grandes écoles ou approches philosophiques de l’Antiquité : le socratisme, le cynisme, le scepticisme, l’épicurisme, le stoïcisme et la vie contemplative. Formée de six chapitres, cette seconde navigation sera la plus longue, car elle exige une mise en contexte de chacune des écoles, une clarification du mode de vie choisi, un survol des exercices spirituels ainsi qu’une illustration du discours philosophique. Enfin, pour retrouver notre époque, je propose dans une troisième partie une réflexion brève sur la vie examinée et l’éthique aujourd’hui. Formé d’un seul chapitre et de deux notices, cette dernière partie prendra la forme d’un entretien avec l’auteur qui permettra de répondre à quelques questions laissées en suspens au cours de la recherche. La plus importante de ces questions est de savoir en quel sens la philosophie comme mode de vie peut être actualisée aujourd’hui

Le lecteur remarquera que des notices ont été insérées entre les chapitres qui ponctuent ce parcours. On trouvera des notices d’auteurs et des notices thématiques. De quoi s’agit-il au juste ? Si les chapitres sont des textes longs, les notices sont des textes brefs et spécialisés qui permettent soit de compléter soit de faire un retour sur ce qui a été présenté. On trouvera, par exemple, une notice portant sur la contribution de l’helléniste Pierre Hadot et une autre sur la tâche politique du philosophe : ces notices complètent les chapitres qui les précèdent et proposent des approfondissements sur des questions particulières. On trouvera également une notice thématique sur la vie philosophique et une autre intitulée l’exercice de reprise : ces notices ont plutôt comme objectif de permettre au lecteur de s’approprier des éléments déjà abordés. Enfin, les notices les plus exigeantes, comme celle qui est consacrée à Foucault, celle qui aborde l’actualisation de la philosophie comme mode de vie ou celle qui s’intitule l’éthique aujourd’hui, se liront davantage comme des contributions à la discussion actuelle.

À distance de Charybde et Scylla

Cet ouvrage aborde les écoles à la manière d’attitudes possibles, c’est-à-dire comme des choix de vie autonomes et distincts. Étant donné le primat toujours consenti à la diversité et à la nécessité de laisser le lecteur philosopher par lui-même et s’approprier à sa guise les pratiques, il y a deux choses que l’on ne trouvera pas dans ce livre. On ne trouvera pas une critique des autres approches antique. Cela mérite une explication. D’abord, bien que la matière abordée puisse s’y prêter parfois, on ne trouvera pas une critique de la philosophie telle qu’elle est enseignée dans nos institutions. En effet, dans l’enseignement, nous n’insistons pas sur la manière de vivre mais sur ce qui est transférable, à savoir la connaissance philosophique. En revanche, on ne trouvera pas non plus une justification de la philosophie académique. Si nous évitons la discussion technique et érudite des doctrines et des concepts, c’est pour faire prévaloir la vie philosophique et les pratiques que l’on peut soi-même actualiser.

Ensuite, bien qu’une école philosophique pose toujours une question qui s’inscrit dans un contexte particulier et y réponde par une conception qui se voudrait une solution globale, nous ne trouverons pas dans les pages qu’on va lire une solution unique aux problèmes humains. J’ignore si une telle panacée existe et, si elle le pouvait, je doute qu’elle puisse guérir qui que ce soit. C’est pourquoi je ne disqualifierai aucune approche qui nous conviendrait moins, considérant, par exemple, que le spiritualisme est dépassé ou que le matérialisme répond mieux à notre époque. Dans ce livre, on ne choisit pas à la place de notre lecteur ; on se propose plutôt de présenter les écoles antiques sous leur meilleur jour afin de susciter une libre discussion sur leur pertinence et leur actualité. Cela dit, nous ne trouverons pas davantage le préjugé contraire selon lequel toutes les manières de vivre sont équivalentes et que tous les êtres humains sont, d’une manière ou d’une autre, un peu « philosophes ». Non, car l’élaboration d’une vie philosophique est une option exigeante qui, si elle ne peut convenir à tous, a pourtant le mérite d’être, par sa portée existentielle, matière à discussion par tous. Afin d’encourager le lecteur à élaborer son propre mode de vie, selon le bien qui lui semblera le plus digne d’être recherché, je l’inviterai surtout à se soucier de lui-même plutôt que de souscrire aux pistes d’actualisation proposées ici

La destination et le destinataire

Qu’est-ce qu’une vie examinée ? Peut-on en donner ici une première idée ? À côté de la vie ordinaire, de la routine quotidienne et des multiples contradictions de l’existence, il y aurait place pour un savoir-vivre fondamental, pour un souci de soi qui conduit à la prise de conscience de ce qui forme l’essentiel des préoccupations humaines. La vie examinée annonce une réconciliation avec soi- même, la possibilité de se pacifier afin de cohabiter avec les autres ainsi qu’avec la nature. C’est peut-être la raison profonde pour laquelle les philosophes grecs accordaient plus de valeur à la vie de l’âme qu’à la vie du corps, plus de soin à la vertu morale qu’à la réussite matérielle, bref plus d’intérêt à devenir eux-mêmes meilleurs qu’à chercher les avantages éphémères que procure la réussite sociale.

À qui s’adresse cet ouvrage ? Il s’agirait d’offrir à toute personne curieuse et intéressée par la philosophie des pistes de réflexion pour examiner sa vie. Il s’agirait de présenter, à qui veut vivre autrement, une introduction à la vie philosophique. enfin, la personne formée à la philosophie trouvera ici l’occasion d’approfondir plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de recherches érudites par Hadot, Foucault et Voelke. « Si la fortune lui est favorable », ce livre tombera entre les mains de personnes qui y trouveront un profit durable.

Encore un mot

Les réflexions que je présente au lecteur sont le fruit de différents cycles d’enseignement et de conférences publiques qui s’échelonnent sur une dizaine d’années. Je me propose de retracer brièvement ces étapes pour éclairer la démarche qui a été la mienne. Le matériau initial à la source de l’ouvrage, soit l’étude des écoles philosophiques, a été présenté pour une première fois lors de plusieurs cours offerts à la formation continue de l’Université Laval de l’automne 2002 à l’hiver 2006. Il a été approfondi et révisé à l’occasion de deux cours donnés aux étudiants de premier cycle à la Faculté de philosophie de l’Université Laval en 2006 et en 2007. Enfin, la troisième version de ce matériau fut l’objet de huit conférences publiques présentées aux Belles Soirées de l’Université de Montréal en 2013. Quant à mon travail sur Foucault, il a fait l’objet de conférences et de publications distinctes.

En terminant, j’aimerais exprimer ma profonde gratitude aux quelques personnes qui ont rendu ce livre possible ou qui en ont fait la première lecture. D’emblée, je suis redevable à Denise Leahy, ma conjointe, d’avoir suggéré qu’un premier texte soit établi à partir de conférences prononcées à Québec à l’automne 2011. Sans ses suggestions précieuses et son soutien indéfectible, cet ouvrage n’aurait probablement jamais vu le jour. Dans la même veine, j’aimerais remercier également Pierre-Alexandre Morneau-Caron qui a préparé, à partir d’enregistrements et de notes, la première version du texte qu’on va lire. Formé à la philosophie antique et ayant lui-même approfondi le rôle de l’exhortation dans le discours philosophique, je lui dois sans conteste l’intuition à la source du premier chapitre.

Si le milieu de l’enseignement favorise les rencontres, le destin de certaines d’entre elles se montre parfois favorable. C’est pourquoi il me faut remercier deux collègues qui ont bien voulu lire mon manuscrit afin de me faire parvenir des suggestions et des questions. En premier lieu, je dois au professeur de physique robert Bernier une lecture intégrale. Autodidacte et pragmatique, surtout soucieux de ne jamais laisser le discours se nourrir de croyances et d’illusions, bref mieux à même de comprendre mon projet que je l’aurais imaginé, robert Bernier m’a grandement aidé à améliorer la lisibilité de mon texte. Mais comme les ressources qui permettaient de confirmer mes hypothèses se trouvaient parfois à la porte voisine plutôt qu’à la bibliothèque, je tiens à remercier Alexandre Simard pour les échanges enrichissants que nous avons eus au cours de la dernière année. Professeur de philosophie, féru de culture antique, je lui dois de nombreuses références ainsi que d’innombrables hésitations. Quant à l’expression liminaire de l’éthique de la cohabitation que je propose ici, je la dois en partie aux discussions stimulantes que j’ai eues aux cours des dernières années avec le professeur Antoine Corriveau-Dussault.

Enfin, l’éditeur des Presses de l’Université Laval, André Baril, trouvera ici l’expression de ma reconnaissance pour son intérêt et sa collaboration. Partenaire enjoué de ce projet, premier lecteur du manuscrit et ami de la sagesse, je remercie André Baril d’avoir rendu ce livre possible, et ce même si la philosophie ne se trouve pas dans les livres !

© Les Presses de l’Université Laval 2019

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Avant-propos, Les Presses de l’Université Laval, 2019, pp. XI-XVIII. Cet extrait est disponible sur le site web Presses de l’Université Laval.


REVUE DE PRESSE

Daniel Desroches, La philosophie comme mode de vie. Québec, Presses de l’Université Laval, 2014, 405 p.

La philosophie comme mode de vie : Une approche qui replace les philosophes au cœur de la cité

Philosophie comme mode de vie – L’Agora une agora, une encyclopédie, 13 septembre 2020

La philosophie comme manière de vivre – Olivier Michaud, Professeur en fondements de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), Le Devoir, 9 janvier 2021

Quand Socrate et Voltaire se ramènent, Louis Cornellier, Le Devoir, 21 juin 2014

La vie en pandémie, un défi pour l’éthique personnelle, Radio Canada, 5 février 2021

La philosophie vivante, Ferland, Guy, Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC)

Questions de sens aujourd’hui par Daniel Desroches – Spiritualitésanté – Hôpital du Saint-Sacrement1er décembre 2016


AU SUJET DE L’AUTEUR

DANIEL DESROCHES

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Source : Daniel Desroches sur le site web du CÉGEP de Lévis.

Environnementaliste, conférencier et auteur, Daniel Desroches est titulaire d’un doctorat en philosophie. Comme conférencier, il a fait connaître la philosophie comme mode de vie avec un essai paru aux Presses de l’Université Laval. Comme environnementaliste de terrain, il a obtenu la conservation de deux boisés à Laval. Avec les Amis du Boisé Neilson, à Québec, la victoire citoyenne s’est traduite par l’intention de la Ville de faire du boisé un «parc nature». Source : Cégep de Lévis.


Recherche

Ma recherche prolonge des études en philosophie française contemporaine. En conclusion d’une thèse sur les limites du concept moderne de sujet, je retiens que la subjectivation chez Foucault prenait appui sur la description des pratiques philosophiques décrites par Hadot. Si l’analyse des pratiques conduit bien à une philosophie comme mode de vie, celle-ci doit, à l’heure de l’Anthropocène, répondre aux enjeux que pose la crise environnementale. Inspiré par Rachel Carson et l’écologie profonde de Naess, j’élabore une éthique de la cohabitation. Source : Cégep de Lévis.


Site web personnel de Daniel Desroches

Site web d’entreprise de Daniel Desroches (Les amis du boisé Neilson)

Page de Daniel Desroches sur LinkedIn


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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

La philosophie comme mode de vie

Deuxième édition revue et corrigée

Daniel Desroches

Les Presses de l’Université Laval

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

(…) Loin de moi l’idée que les Grecs valaient mieux que nous ou que les progrès accomplis au cours de la modernité n’ont rien de positif, mais il me semble qu’une question essentielle ait peu à peu disparu de notre champ d’interrogation. Cette question est celle de l’art de vivre, celle de la juste manière de vivre, celle d’un mode d’être qui réaliserait un accord entre ce qui est et ce que nous sommes. Ce que les premiers philosophes illustraient par leur vie, c’est que l’élaboration d’un art de vivre est possible, et qu’un choix cohérent d’existence, loin d’être une option éthique parmi d’autres, demeure ce qui est le plus nécessaire au point de vue moral.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 1 – À la croisée des chemins, Les Presses de l’Université Laval, 2019, p. 4.

La modernité a écarté la question de l’art de vivre ou, plutôt, elle l’a détournée au profit du progrès et de la croissance matérialismes. Aujourd’hui, on vit comme on vit, sans plus de questionnement. On juge toute prise de conscience comme source potentiel de déstabilisation. Seule compte la confiance en soi et peu importe les justifications invoquées. Aujourd’hui le mode de vie se soumet au règne de l’opinion ou du jugement. Il suffit de se donner raison ou de croire en nos opinions pour stabiliser la confiance en soi. Mais, depuis, peu on parle à tort et à travers de l’authenticité en témoignage d’un certain art de vivre.

L’idéal d’authenticité personnelle, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, est devenu l’un des piliers de nos sociétés libérales et démocratiques contemporaines, occidentales et non occidentales, comme en témoignent de nombreux phénomènes : le développement des « identités numériques » (Facebook, Twitter), le succès du « développement personnel » et du coaching sous toutes ses formes, l’importation en Occident de spiritualités orientales souvent mal comprises, car subordonnées à l’épanouissement individuel et au culte de la performance[1], la libération sexuelle, l’affirmation du droit à la différence, l’éclatement des structures traditionnelles du couple et de la famille, et peut-être même, plus près de nous, l’étiolement des structures politiques de l’État-nation — phénomènes très divers, assurément, mais qui ont en commun de placer au centre l’épanouissement de l’individu et la « réalisation de soi ». J’ai essayé de montrer dans Être soi-même[2] que ce qu’on peut appeler « les pensées de l’authenticité » (de Rousseau à Larmore en passant par Kierkegaard, Heidegger, Sartre, Taylor) ne représentent, sur le plan historique, que la partie émergée de l’iceberg des pensées de la vérité envers soi-même et d’une vérité qu’il s’agit de faire non en paroles mais « dans sa vie elle-même », comme l’écrit Aristote dans l’Éthique à Nicomaque[3]. Cette dernière question remonte en fait aux origines de la philosophie. C’est donc dans la longue durée que je me suis efforcé de réinscrire ces questions en retraçant les prémices de cet idéal typiquement moderne et les différentes formes qu’il a pu prendre, depuis la magnanimité antique, les théories rhétoriques et stylistiques du naturel, jusqu’à l’époque de l’authenticité qui s’ouvre avec Rousseau et le romantisme, et à laquelle nous appartenons encore.

NOTES

[1] Sur les usages occidentaux du bouddhisme, voir Marion Dapsance, Qu’ont-ils fait du bouddhisme ? Une analyse sans concessions du bouddhisme à l’occidentale, Paris, Gallimard, « Folio essais », 2019.

[2] Cl. Romano, Être soi-même. Une autre histoire de la philosophie, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 2018.

[3] Aristote, Éthique à Nicomaque, IV, 13, 1127 a 23-26.

Romano, Claude. « L’authenticité : une esquisse de définition. » Philosophiques, volume 47, numéro 1, printemps 2020, p. 35–55. https://doi.org/10.7202/1070249ar

C’est l’art de vivre en personne dite authentique, non pas l’art de vivre authentique. « Elle est authentique, elle dit vrai » mentionnait un philosophe praticien à l’une des participantes à son atelier en ligne. Est-ce qu’être authentique (ou croire l’être) et dire vrai constitue un mode de vie philosophique ? Je ne crois pas. IL nous faut revenir à l’idée antique de la philosophie. Daniel Desroches écrit :

Pourquoi cette exhortation à la vie philosophique ? Peut-être parce que l’idéal antique a presque disparu de la signification du mot philosophie que nous employons aujourd’hui. en effet, la philosophie s’enseigne et s’apprend presque exclusivement dans les collèges et les universités, des institutions qui ont transformé la signification de la philosophie en mettant surtout l’accent sur sa dimension intellectuelle. Quoi qu’il en soit, la philosophie qui m’occupe depuis plusieurs années ne trouve pas sa source dans un discours savant, érudit ou spécialisé, mais plutôt dans des attitudes existentielles, des pratiques de vie et des genres d’existence. C’est ainsi que sous l’appellation de « philosophie comme mode de vie », que j’emprunterai d’abord au professeur Pierre Hadot, je proposerai d’approfondir les attitudes fondamentales expérimentées par les premiers philosophes face à l’existence. J’examinerai les options existentielles qui ont donné lieu aux six « écoles » suivantes : le socratisme, le cynisme, le scepticisme, l’épicurisme, le stoïcisme et la vie contemplative[7] . Conscient de la différence qui sépare notre programme des exigences propres au genre théorique, nous partirons de l’expérience elle-même pour étudier la philosophie, car, s’il faut le dire tout de suite, c’est à leur genre de vie que se sont reconnus les premiers qui, au VIe siècle avant notre ère, se sont appelés « philosophes ». Comme notre programme ne va pas sans questions, il est temps de préciser davantage notre route.

NOTE

[7] À strictement voir les choses, Socrate n’a pas fait école : il a exercé une influence considérable sur les socratiques qui sont à la source des principales écoles philosophiques. Par commodité, la vie contemplative chez Platon et Aristote, qui n’est pas une « école » mais un certain genre de vie partagé par les philosophes de l’Académie et du Lycée fera l’objet d’un seul chapitre.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 1 – À la croisée des chemins, Les Presses de l’Université Laval, 2019, pp. 7-8.


(…) La philosophie antique était une conversion du regard qui visait à produire un changement radical dans la manière d’être et de percevoir le monde.

HADOT, Pierre

Cité par DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 2 – Aux origines de la philosophie, Notice – Exercices spirituels, Les Presses de l’Université Laval, 2019, p. 84.


La maxime delphique « Connais-toi toi-même»

Résumons d’abord ce que nous avons appris de Hadot et de Arendt. Hadot a montré que le choix de vie socratique est orienté par l’amour du bien, par la valeur qu’il faut préférer et non par le simple savoir. Quant à Arendt, qui a analysé la duplicité de la conscience via le modèle dialogique, elle précise que l’exigence morale consiste à demeurer en accord avec soi afin de pouvoir cohabiter avec soi-même. Or si certains font le mal, « nul ne le fait volontairement », : car le mal est issu d’un conflit de valeurs qui dissimule toujours une certaine ignorance. Or de quelle ignorance s’agit-il ? Il s’agirait ici de l’ignorance la plus insondable : l’ignorance de soi. En effet, c’est elle qui nous place en contradiction malgré nos bonnes intentions, c’est elle qui se manifeste chez celui qui n’a pas examiné sa vie. Considérant les conséquences d’une telle insouciance, c’est ainsi que Socrate pouvait affirmer que seule une vie examinée vaut d’être vécue.

Cette ignorance de soi, nous l’appelons depuis un moment insouciance morale pour bien marquer le fait qu’elle vient d’une absence de soin, d’un refus du souci. Il faut se méfier de cette tendance, une attitude négligente que Socrate a reconnue chez les citoyens qu’il a interrogés. Car, il s’agit non seulement d’une ignorance méconnue, mais surtout d’une insouciance à l’égard du bien. C’est pourquoi il faudrait chercher à se connaître soi-même et prendre les moyens appropriés pour en savoir plus sur soi, c’est-à-dire clarifier ses valeurs avant qu’il ne soit trop tard. A chaque fois que Socrate discute des valeurs, veut trouver le « meilleur », sa recherche passe par la discussion des raisons, par l’examen rationnel des opinions, comme l’atteste le Criton[70]. Tout cela, afin de ne pas se trouver en désaccord avec soi-même en se contredisant. C’est ainsi que, pour Socrate, il n’y a qu’un seul mal véritable, c’est la faute morale qui relève de l’insouciance ou, le plus souvent, de l’indifférence à l’égard de soi. En somme, il faut plutôt examiner sa manière de vivre et s’assurer qu elle soit inspirée par la volonté de faire le bien[71].

[70] Platon, Criton, 46b.

[71] Hadot, QP, 65.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 3 – La figure remarquable de Socrate, Les Presses de l’Université Laval, 2019, pp. 115-116.

Je suis d’accord avec Daniel Desroches au sujet de ses propos en référence à Hadot et à Arendt. J’adhère à l’affirmation de Socrate à l’effet que « seule une vie examinée vaut d’être vécue ».

Mais cette quête de la contradiction comme preuve du « désaccord avec soi-même »  doit, à mon humble avis, être actualisée. Dans le monde occidental, notre société n’en est pas à une contradiction près au point où cela nous paraît normal, acceptable. Nous relevons et dénonçons aisément les contradictions des Autres, notamment des personnalités politiques. On s’indigne, sans plus. Nous nous y sommes habitués. Alors, que nous nous contredisions nous-mêmes ne nous dérangent pas davantage qu’une promesse non tenue.

Que l’on souligne notre ignorance, nous répondrons que l’on ne peut pas tout savoir, que personne ne détient une connaissance parfaite de tout et de soi. Nous nous savons dans une ère de post-vérité (voir l’Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil, 2018 et l’Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité). Nous ne savons même plus où se trouve la vérité dans la mer de la désinformation.

Aujourd’hui, tout relève de la confiance en soi. Le doute n’est pas admissible. Nos opinions demeurent personnelles. Et « À chacun son opinion » dira-t-on.

Est-ce de l’insouciance, y compris une insouciance à l’égard du bien ? Est-ce de l’indifférence à l’égard de soi ? Peut-être mais ce n’est pas une catastrophe tant et aussi longtemps que les bases de la confiance en soi demeurent intactes. La confiance en soi n’est plus une affaire de logique mais plutôt une affaire d’émotivité, de perceptions positives de soi. Il faut maintenir le sentiment d’être bien avec soi sans forcément se pousser à examiner sa vie. Le sentiment d’être bien suffit à la tâche.

La population ne dispose pas des outils pour examiner sa vie, pour comprendre que seule une vie examinée vaut d’être vécue.

Pour discuter avec une personne des raisons de ses opinions et l’entraîner dans un examen rationnel de ces dernières, il ne faut pas la prendre de front, autrement tous ses mécanismes de défense conscients et inconscients entreront en action avec une grande virulence. Toutes ses réponses seront calculées pour donner à l’interlocuteur la meilleure image de soi. Et personne n’aime de faire repousser dans ses derniers retranchements sous la pression indue de questions dans un soit-disant dialogue, ce dialogue auquel la personne participe qu’en répondant à des questions, bref un dialogue socratique dogmatique.

Aujourd’hui, une actualisation de la démarche s’impose dans le contexte particulier de chaque culture au sein de chaque société où l’opinion, le jugement personnel, règne en roi et maître. À mon humble avis, il sera plus facile d’amener une personne à réfléchir sur la manière dont elle pense, sur son mode de penser, sur son système de penser, pour aller à la source même des opinions plutôt que de questionner une opinion donnée et la prendre en exemple jusqu’à la contradiction.

La discussion rationnelle était une pratique de la conversion à soi de l’âme, c’est-à-dire une prise de conscience de la réalité que constitue, pour elle-même, l’âme. La recherche de la vérité devra convertir l’âme de l’attrait du multiple vers l’unité. L’étude rationnelle devait permettre une conversion du regard pour voir, grâce à l’intelligence, ce qui ne change pas, ce qui est universel ou éternel. Cela dit, la conversion serait le passage d’une vie sensible, préoccupée par le multiple, par ce qui change, à une vie spirituelle qui consiste à élever l’âme jusqu’à la réalité véritable, l’intelligible, le savoir de l’universel dont l’origine est divine[25]. Gardons à l’esprit que la conversion est un retournement et un changement de direction[26].

[25] Platon, Phédon, 80a-b.

[26] Hadot, « Conversion », ES, 223-235, particulièrement 223 et 224-225.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée), Première partie – Vers la philosophie, Chapitre 8 – La vie contemplative : Platon et Aristote, Les Presses de l’Université Laval, 2019, p. 313.

La marche vers l’universel ne saurait pas être entreprise par l’examen d’une opinion particulière, individuelle. Quant à parler d’universel, partons de l’universel, de ce qu’il y a en moi d’universel.

Quant au « passage d’une vie sensible » à « une vie spirituelle » pour « élever l’âme jusqu’à la réalité véritable, l’intelligible, le savoir de l’universel », concentrons-nous dès le départ sur ce que je partage avec l’ensemble de l’humanité, plutôt que de me pousser à la contradiction.


L’ouvrage « La philosophie comme mode de vie » de Daniel Desroches chez Les Presses de l’Université Laval (deuxième édition revenue et corrigée) paru en 2019 se propose aux lecteurs comme une histoire de la philosophie et un outil de conversion à un mode de vie philosophique.

Daniel Déroches, titulaire d’un doctorat (Ph.D.) en Philosophie (Université Laval), professeur de philosophie au Collège d’Enseignement Général et Professionnel de Lévis (Cégep) (Québec), nous offre un ouvrage monumental unique.

5-etoiles

J’accorde au livre La philosophie comme mode de vie (Deuxième édition revue et corrigée) de Daniel Desroches et paru en 2019 chez Les Presses de l’Université Laval 5 étoiles sur cinq. Il en mériterait même une sixième.

J’en recommande la lecture.


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

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