Article # 142 – Le 5e accord toltèque, Don Miguel Ruiz et José Luis Ruiz, Les éditions Jouvence, 2029

J’ai lu pour vous

« Le cinquième accord toltèque » de Don Miguel Ruiz et José Luis Ruiz, paru en édition de poche en 2024 chez Les éditions Jouvence.

L’Observatoire de la philothérapie ne référence pas de tels livres de développement personnel, celui-ci fait donc exception.


Le cinquième accord toltèque : « Soyez sceptique, mais apprenez à écouter ».

Source : Le cinquième accord toltèque, chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Don Miguel Ruiz et José Luis Ruiz, Les éditions Jouvence, Genève, Suisse, 2024, p. 103.



Couvertures

Article # 142

Don Miguel Ruiz et José Luis Ruiz

Avec la collaboration de Janet Mills

Le 5e accord toltèques

La voie de la maîtrise de soi

Les Éditions Jouvence

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Données au catalogue

Titre : Le cinquième accord toltèque

Sous-titre : La voie de la maîtrise de soi

Auteurs : Don Miguel Ruiz et José Luis Ruiz

Collaboration : Janet Mills

Traduit de l’anglais par Olivier Clerc

Version d’origine : The Fifth Agreement © 2010,

Miguel Angel Ruiz, M.D., Jose Luis Ruiz, and Janet Mills.

Publié par Amber-Allen Publishing, Inc, San Rafael,

CA 94903, États-Unis.

© Éditions Jouvence pour la version poche française, 2020

© Édition numérique Jouvence, 2020

ISBN : 978-2-88953-373-2

Dessin et maquette de couverture : Charlotte Thomas

Mise en page intérieure : Virginie Cauchy

Format: 108 x 178

Nombre de pages: 216

Année d’édition: 2020

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Présentation

TEXTE EN QUATRIÈME DE COUVERTURE

Don Miguel Ruiz – RUIZ José Luis Ruiz

Avec la collaboration de Janet Mills

Le 5e Accord toltèque

La voie de la maîtrise de soi

« Comment allez-vous changer le monde ? En changeant votre monde. Le changement commence par vous. » Don Miguel Ruiz

Le succès des Quatre Accords toltèques, best-seller mondial, ne fait que grandir. Mais quoi de plus naturel quand on sait qu’il est en mesure de transformer votre vie en pulvérisant les milliers d’accords restrictifs que vous avez conclus avec vous-même, autrui et la vie elle-même ?

Il est temps maintenant de vous faire un autre cadeau : le Cinquième Accord toltèque.

Bien que composé de mots, sa signification et son intention dépassent largement sa formulation. Avec ce dernier accord, il s’agit de vous offrir le pouvoir du doute afin de voir toute votre réalité avec les yeux de la vérité, sans mots. Vous cheminerez alors vers l’acceptation complète de vous-même, tel que vous êtes, et l’acceptation totale des autres, tels qu’ils sont. Avec pour récompense votre bonheur éternel.

Don Miguel Ruiz est fils de guérisseuse du Mexique et petit-fils de nagual (chaman). Après des études de médecine, une rencontre avec la mort (NDE) et une expérience extracorporelle ont transformé sa vie. Depuis Don Miguel Ruiz se consacre à la maîtrise de la sagesse ancestrale des toltèques. Son enseignement rencontre un immense succès dans le monde. Il est notamment l’auteur des best-sellers Les Quatre Accords toltèques et La maîtrise de l’amour, parus aux Éditions Jouvence. Don José Ruiz a grandi dans un monde où tout était possible. Dès qu’il a su parler, il a été initié par son père, don Miguel Ruiz, et sa grand-mère, Mère Sarita, guérisseuse. Il est devenu, comme son père, héritier de la lignée toltèque..

Source : Les Éditions Jouvence.

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Sommaire

Les Toltèques

Introduction par don Miguel Ruiz

PREMIÈRE PARTIE

Le pouvoir des symboles

CHAPITRE 1 – Au commencement

Tout est dans le programme

CHAPITRE 2 – Symboles et accords

L’art des Humains

CHAPITRE 3 – Votre histoire

Le premier accord toltèque

Que votre parole soit impeccable

CHAPITRE 4 – Chaque esprit est un monde

Le deuxième accord toltèque

Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle

CHAPITRE 5 – Vérité ou fiction

Le troisième accord toltèque

Ne faites pas de suppositions

CHAPITRE 6 – Le pouvoir des croyances

Le symbole du Père Noël

CHAPITRE 7 – La pratique conduit à la maîtrise

Le quatrième accord toltèque

Faites toujours de votre mieux

DEUXIÈME PARTIE

Le pouvoir du doute

CHAPITRE 8 – Le pouvoir du doute

Le cinquième accord toltèque

Soyez sceptique, mais apprenez à écouter

CHAPITRE 9 – Le rêve de l’attention première

Les victimes

CHAPITRE 10 – Le rêve de l’attention seconde

Les guerriers

CHAPITRE 11 – Le rêve de l’attention tierce

Les maîtres

CHAPITRE 12 – Devenir voyant

Un nouveau point de vue

CHAPITRE 13 – Les trois langages

Quel genre de messager êtes-vous ?

Épilogue

Aidez-moi à changer le monde

À propos des auteurs

  • Don Miguel Ruiz
  • Don José Ruiz
  • Janet Mills

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Extraits

Ces extraits sont disponibles sur le site web Les Éditions Jouvence (PDF)

Ces extraits sont aussi disponibles sur le site web leslibraires.ca (ePub).


REMERCIEMENTS

Les auteurs souhaitent exprimer leur plus profonde gratitude aux personnes suivantes : Janet Mills, mère de ce livre ; Judy Segal, pour tout son amour et son soutien ; Ray Chambers, pour avoir éclairé le chemin ; Oprah Winfrey et Ellen DeGeneres, pour avoir partagé le message des Quatre Accords toltèques avec tant de gens ; Ed Rosenberg et le major général Riemer, pour leur reconnaissance des Quatre Accords toltèques sur l’insigne de la United States Air Force ; Gails Mills, Karen Kreiger et Nancy Carleton pour avoir généreusement fait don de leur temps et de leur talent pour réaliser ce livre ; et Joyce Mills, Miya Champa, Dave McCullough, Theresa Nelson et Shkiba Samimi-Amri pour leur dévouement et leur soutien constant aux enseignements des Toltèques.

LES TOLTÈQUES

Il y a des milliers d’années, à travers tout le Sud du Mexique, les Toltèques étaient connus comme des « hommes et femmes de connaissance ». Les anthropologues les ont décrits comme une nation ou une race, mais en réalité c’était des scientifiques et des artistes formant une société vouée à explorer et à préserver la connaissance spirituelle et les pratiques des anciens. Maîtres (naguals) et étudiants se réunissaient à Teotihuacan, l’ancienne cité des pyramides situées au-delà de Mexico City, connue comme le lieu où « l’homme devient Dieu ».

Au fil des millénaires, les naguals ont été contraints de dissimuler la sagesse ancestrale et de la préserver dans l’ombre. La conquête européenne, couplée à l’abus de pouvoir personnel de quelques apprentis, a rendu nécessaire de protéger la connaissance de ceux qui n’étaient pas préparés à l’utiliser avec discernement ou qui risquaient d’en user de manière abusive, à des fins personnelles.

Fort heureusement, la connaissance ésotérique des Toltèques s’est transmise et incarnée au fil des générations à travers diverses lignées de naguals. Bien qu’elle soit restée dans le secret durant des centaines d’années, les prophéties anciennes avaient annoncé la venue d’un âge au cours duquel il serait nécessaire de redonner la sagesse au peuple. Aujourd’hui, don Miguel Ruiz et don José Ruiz, naguals de la lignée des Chevaliers de l’Aigle, ont été instruits pour partager avec nous les puissants enseignements des Toltèques.

La connaissance toltèque émane de la même unité de vérité que les traditions ésotériques du monde entier. Bien qu’elle ne soit pas une religion, elle honore tous les maîtres spirituels qui ont enseigné sur Terre. Bien qu’elle comprenne une dimension spirituelle, elle est plus justement décrite comme étant un mode de vie qui se distingue par la facilité d’accès au bonheur et à l’amour qu’il procure.

INTRODUCTION

par don Miguel Ruiz

Les Quatre Accords toltèques ont été publiés il y a de nombreuses années. Si vous avez lu ce livre, vous savez déjà de quoi ces accords sont capables. Ils sont en mesure de transformer votre vie en pulvérisant les milliers d’accords restrictifs que vous avez conclus avec vous-même, avec autrui et avec la vie elle-même.

La première fois qu’on lit Les Quatre Accords toltèques, le livre opère sa magie. Il va bien au-delà des mots imprimés. Vous avez l’impression de connaître déjà chaque mot de cet ouvrage. Vous en ressentiez le contenu, mais sans doute ne l’aviez-vous jamais formulé auparavant. Quand vous lisez ce livre pour la première fois, il remet en question ce que vous croyez et vous entraîne jusqu’aux limites de votre compréhension. Vous parvenez alors à briser de nombreux accords restrictifs et à relever bien des défis, et vous en discernez bientôt d’autres.

Quand vous lisez cet ouvrage une seconde fois, vous avez l’impression de découvrir un texte complètement différent parce que les limites de votre compréhension se sont déjà élargies. Une fois encore, il développe en vous une conscience plus profonde de vous-même et vous atteignez la limite la plus distante dont vous soyez capable à ce moment-là.

Et quand vous le relisez une troisième fois, c’est comme si vous lisiez carrément un autre ouvrage.

Comme par magie, parce qu’ils sont magiques, Les Quatre Accords toltèques vous aident progressivement à recouvrer votre moi authentique. Avec de l’entraînement, ces quatre accords tout simples vous ramènent à ce que vous êtes vraiment, et non à ce que vous prétendez être. Or c’est exactement cela que vous voulez : être qui vous êtes vraiment.

Les principes des Quatre Accords toltèques s’adressent au cœur de chaque être humain, du plus jeune au plus vieux. Ils s’adressent aux peuples des différentes cultures du monde entier, des gens qui parlent des langues différentes, des gens dont les croyances religieuses et philosophiques divergent considérablement. Ils se sont instruits dans des établissements différents, de l’école primaire à l’université, en passant par le collège et le lycée. Si les principes des Quatre Accords Toltèques s’adressent à tout le monde, c’est parce qu’ils relèvent du bon sens.

Il est temps maintenant de vous faire un autre cadeau : le cinquième accord toltèque. Si je n’ai pas inclus ce cinquième accord dans mon premier livre, c’est parce que les quatre premiers représentaient déjà un défi suffisant à l’époque. Le cinquième accord est composé de mots, bien entendu, mais sa signification et son intention dépassent largement sa formulation. Avec le cinquième accord toltèque, il s’agit en fin de compte de voir toute votre réalité avec les yeux de la vérité, sans mots. La pratique de ce cinquième accord a pour résultat l’acceptation complète de vous-même, tel que vous êtes, et l’acceptation totale de tous les autres, tels qu’ils sont. Avec pour récompense, votre bonheur éternel.

Voici de nombreuses années, je me suis mis à enseigner certains des concepts présents dans ce livre à mes apprentis, puis j’ai arrêté, car il semblait que personne ne comprenait ce que j’essayais de dire. Bien que j’eusse partagé le cinquième accord toltèque avec mes apprentis, j’avais pris conscience que personne n’était prêt à apprendre les enseignements qui sous-tendent cet accord. Des années plus tard, mon fils, don José, a entrepris de partager les mêmes enseignements avec un groupe d’étudiants, et il a réussi là où j’avais échoué. Les raisons du succès de don José étaient peut-être sa foi totale dans la transmission de ce message. Sa seule présence exprimait la vérité et remettait en question les croyances des personnes qui suivaient ses cours. Il avait un impact immense sur leur existence.

Don José Ruiz est mon apprenti depuis qu’il est enfant, depuis le jour où il a appris à parler. Dans ce livre, j’ai l’honneur d’introduire mon fils et de présenter l’essence des enseignements que nous avons donnés ensemble au cours des sept dernières années.

Pour que notre message reste aussi personnel que possible, et pour conserver la première personne utilisée dans les précédents livres de sagesse toltèque, nous avons fait le choix de présenter également ce Cinquième Accord toltèque à la première personne. Dans ce livre, nous nous adressons donc aux lecteurs d’une seule voix et d’un seul cœur.

PREMIÈRE PARTIE

Le pouvoir des symboles

CHAPITRE 1

AU COMMENCEMENT

Tout est dans le programme

Dès l’instant où vous naissez, vous adressez un message au monde. Quel est ce message ? C’est vous-même, cet enfant. C’est la présence d’un ange, d’un messager venu de l’infini dans un corps humain. L’infini, le pouvoir total, crée un programme explicitement pour vous, et tout ce dont vous avez besoin pour être qui vous êtes s’y trouve déjà compris. Vous naissez, vous grandissez, vous vous mariez, vous vieillissez et, au final, vous retournez à l’infini. Chacune de vos cellules est un univers en soi. Chacune est intelligente, complète et programmée pour être ce qu’elle est.

Vous êtes programmé pour être vous, qui que vous soyez, et pour votre programme, peu importe ce que votre mental pense que vous êtes. Le programme n’est pas dans le mental. Il est dans le corps, dans ce que l’on appelle l’ADN, et au début de votre existence, vous en suivez instinctivement la sagesse. Quand vous êtes tout petit, vous savez ce que vous aimez, ce que vous n’aimez pas, quand ça vous plaît et quand cela ne vous plaît pas. Vous vous fiez à votre plaisir et vous essayez d’éviter ce qui ne vous convient pas. Vous suivez vos instincts qui vous indiquent comment être heureux, comment profiter de la vie, comment jouer, aimer et satisfaire vos besoins. Puis que se passe-t-il ?

Votre corps commence à se développer, votre mental mûrit et vous commencez à utiliser des symboles pour exprimer votre message. De même que les oiseaux comprennent d’autres oiseaux, et que les chats se comprennent entre chats, les humains se comprennent entre eux grâce à une symbologie. Si vous aviez été emmené sur une île et que vous y aviez vécu tout seul, peut-être vous aurait-il fallu dix ans, mais vous auriez fini par donner un nom à tout ce que vous voyez et vous utiliseriez ce langage pour communiquer un message, fût-ce simplement à vous-même. Pourquoi auriez-vous fait une telle chose ? Eh bien, c’est facile à comprendre, et ce n’est pas parce que les humains sont très intelligents. C’est parce que nous avons été programmés pour nous créer un langage, pour inventer tout une symbologie pour nous-mêmes.

Comme vous le savez, tout autour du globe les hommes parlent et écrivent dans des milliers de langues différentes. Les êtres humains ont inventé toute sorte de symboles, non seulement pour communiquer entre eux, mais également avec eux-mêmes. Ces symboles peuvent être des sons que nous prononçons, des gestes que nous faisons ou encore des lettres et des signes de nature graphique. Il existe des symboles pour des objets, pour des idées, pour la musique et les mathématiques, mais l’usage des sons est la toute première étape : elle signifie que nous apprenons à utiliser des symboles pour parler.

Les humains qui nous ont précédés avaient déjà des noms pour tout ce qui existe, aussi nous ont-ils enseigné la signification de ces sons. Ils appellent ceci une table, cela une chaise. Ils ont même des noms pour des choses qui n’existent que dans notre imagination, comme les sirènes et les licornes. Chaque mot que nous apprenons est le symbole de quelque chose de réel ou imaginaire, et il y a des milliers de mots à apprendre. Quand on observe des enfants de 1 à 4 ans, on voit les efforts qu’ils font pour acquérir toute une symbologie. C’est un effort considérable dont on ne se rappelle généralement pas, parce que notre esprit n’est pas encore mûr, mais à force de répétition et d’entraînement, on apprend finalement à parler.

Sitôt que nous savons parler, les humains qui s’occupent de nous nous enseignent ce qu’ils savent, ce qui veut dire qu’ils nous programment avec leurs connaissances. Ils ont en effet beaucoup de connaissances, lesquelles comprennent notamment toutes les règles sociales, religieuses et morales de leur culture. Ils captent notre attention, nous transmettent des informations et nous apprennent à devenir comme eux. On apprend ainsi à devenir un homme ou une femme, en fonction de la société dans laquelle on est né. On apprend comment « bien » se comporter dans la société, autrement dit comment être une « bonne » personne.

En vérité, on nous domestique, exactement comme un chien, un chat ou n’importe quel animal : en ayant recours à un système de punitions et de récompenses. On s’entend dire qu’on est un gentil garçon ou une gentille fille quand on fait ce que les adultes attendent de nous ; et qu’on est un méchant garçon ou une méchante fille dans le cas contraire. Parfois, on est puni sans avoir mal agi, d’autres fois, récompensé sans avoir fait quoi que ce soit de bien. De peur d’être puni ou de ne pas être récompensé, on essaie de faire plaisir à autrui. On s’efforce d’être bon, puisque les méchants ne reçoivent aucune récompense : on les punit.

Au cours de notre domestication humaine, toutes les règles et les valeurs de notre famille et de la société nous sont imposées. Nous n’avons pas l’occasion de choisir nos croyances ; on nous dit ce qu’il faut croire ou ne pas croire. Les personnes avec qui nous vivons nous donnent leur opinion : qu’est-ce qui est bien ou mal, qu’est-ce qui est juste ou faux, qu’est-ce qui est beau ou laid. Comme dans le cas d’un ordinateur, toutes ces informations se téléchargent dans notre tête. Enfant, on est innocent ; on croit tout ce que nos parents et les autres adultes nous disent ; on leur donne notre accord, et dès lors, cette information se stocke dans notre mémoire. C’est par notre accord que ce que nous apprenons se grave dans notre esprit, et c’est par notre accord aussi que cela y reste. Mais l’information doit tout d’abord passer par notre attention.

L’attention est quelque chose de très important chez les humains, puisque c’est la partie de notre esprit qui nous permet de nous concentrer sur un seul objet ou une seule pensée parmi tout un éventail de possibilités. C’est par l’attention que l’information extérieure accède à l’intérieur, et vice versa. L’attention est le canal que nous utilisons pour émettre et recevoir des messages entre êtres humains. On peut la comparer à un pont qui va d’un esprit à un autre ; nous ouvrons ce pont à l’aide de sons, de signes, de symboles ou de gestes, avec tout ce qui peut capter l’attention. Voilà comment nous instruisons les autres, et voilà comment nous apprenons nous-mêmes. On ne peut rien enseigner à autrui si l’on n’a pas tout d’abord capté son attention ; on ne peut rien apprendre non plus sans faire preuve d’attention.

En utilisant notre attention, les adultes nous apprennent à nous créer toute une réalité dans notre esprit, à l’aide de symboles. Après nous avoir transmis toute une symbologie au moyen de sons, les adultes la renforcent avec l’alphabet et nous apprenons le même langage, mais graphiquement cette fois. Notre imagination commence à se développer, notre curiosité se renforce et nous commençons à poser des questions. Nous ne cessons d’interroger, de questionner ; nous réunissons des informations de toutes parts. Et nous savons que nous avons finalement réussi à maîtriser une langue quand nous parvenons à utiliser des symboles pour nous parler à nous-mêmes, dans notre tête. C’est le moment où nous apprenons à penser. Avant cela, nous ne pensons pas ; nous imitons les sons des autres et nous utilisons des symboles pour communiquer, mais la vie reste simple aussi longtemps que nous n’attachons pas de signification ou d’émotions à ces symboles.

Sitôt qu’on attribue un sens aux symboles, on se met à les utiliser pour tenter de donner un sens à tout ce qui arrive dans notre vie. On les utilise aussi bien pour penser à des choses réelles qu’à d’autres qui ne le sont pas, mais que nous croyons pourtant telles, comme la beauté et la laideur, la minceur et la grosseur, l’intelligence et la stupidité. Et, vous l’avez sans doute remarqué, nous ne sommes capables de penser que dans une langue que nous maîtrisons. Durant de nombreuses années, je ne parlais que l’espagnol. Il m’a fallu de nombreuses autres années avant de maîtriser suffisamment les symboles de la langue anglaise pour penser dans cette langue. Maîtriser un langage n’est pas facile, mais vient un moment où l’on se surprend à penser avec les nouveaux symboles qu’on a appris.

Quand vient le moment d’entrer à l’école, vers l’âge de 5 ou 6 ans, nous comprenons la signification de concepts abstraits, comme juste ou faux, gagnant ou perdant, parfait ou imparfait. À l’école, nous apprenons à lire et à écrire les symboles que nous connaissons déjà, et le langage écrit nous permet d’accumuler davantage de connaissances. Nous continuons de donner un sens à un nombre toujours plus important de symboles, et non seulement la pensée se fait désormais sans effort, mais aussi d’une manière automatique.

À ce stade, les symboles que nous avons appris captent d’eux-mêmes notre attention. Ce sont les choses que nous avons apprises qui s’adressent à nous, et nous écoutons donc ce que nos connaissances nous disent. J’appelle cela la voix de la connaissance, puisque la connaissance s’adresse à nous dans notre tête. Il arrive souvent que nous entendions cette voix dans diverses tonalités ; nous entendons ainsi la voix de notre mère, de notre père, de nos frères et sœurs, et cette voix n’arrête jamais de parler. Elle n’est pourtant pas réelle ; c’est nous qui l’avons créée. Mais nous croyons qu’elle l’est, puisque nous lui donnons vie par la seule puissance de notre foi, avec pour conséquence que nous croyons ce que cette voix nous dit. C’est à ce stade que les opinions des humains qui nous entourent commencent à prendre le contrôle de notre esprit.

Chacun se fait une opinion de nous et de qui nous sommes. Quand nous sommes tout petits, nous ne savons pas qui nous sommes. Nous ne pouvons nous connaître que grâce à un miroir, et les autres font précisément office de miroir. Ma mère me dit qui je suis, et je la crois. C’est totalement différent de ce que me dit mon père, ou encore mes frères et mes sœurs, mais je suis également d’accord avec eux.

Les gens nous disent également de quoi nous avons l’air, surtout quand nous sommes encore tout petits. « Regarde, tu as les yeux de ta mère et le nez de ton grand-père. » Nous écoutons donc les opinions des membres de notre famille, de nos professeurs et des enfants plus grands que nous à l’école. Nous voyons notre image dans ce miroir, nous convenons que nous sommes cela et nous y donnons notre accord, de sorte que ces opinions s’intègrent bientôt à notre système de croyances. Peu à peu, toutes ces opinions modifient notre comportement et nous finissons par nous former mentalement une image de nous-mêmes qui correspond à ce que les autres disent de nous : « Je suis beau ; je ne suis pas si beau que ça. Je suis intelligente ; je ne suis pas très intelligente. Je suis un gagnant ; je suis un perdant. Je suis bonne dans ce domaine-ci ; je suis mauvaise dans celui-là. »

À un certain point, toutes les opinions de nos parents et de nos professeurs, de notre religion et de la société, nous font croire qu’il est nécessaire de nous comporter d’une certaine manière pour être accepté. On nous dit ce qu’il faut être, l’apparence qu’il nous faut voir et la façon dont il faut nous comporter. Nous devons être comme ceci et non comme cela. Et comme il n’est pas acceptable que nous soyons tels que nous sommes, nous commençons à faire semblant d’être quelqu’un d’autre. La peur d’être rejeté finit par devenir la peur de ne pas être à la hauteur, et nous nous mettons alors en quête de ce que nous appelons la perfection. Au cours de cette quête, nous nous formons une image de la perfection, de ce que nous souhaiterions être, mais nous savons que nous n’y correspondons pas, aussi nous mettons-nous à nous juger. Nous ne nous aimons pas et nous nous disons : « Regarde combien tu as l’air idiot, combien tu es moche. Regarde à quel point tu es grosse, petite, faible, stupide. » C’est là que le drame commence, car désormais, les symboles œuvrent contre nous. Nous ne remarquons même pas que nous avons appris à les utiliser pour nous rejeter.

Avant d’être domestiqués, nous nous fichons de savoir qui nous sommes et à quoi nous ressemblons. Notre tendance naturelle est d’explorer, d’exprimer notre créativité, de rechercher le plaisir et d’éviter la douleur. Quand nous sommes petits, nous sommes encore sauvages et libres ; nous courons tout nus sans avoir conscience de nous-mêmes et sans nous juger. Nous disons la vérité, puisque nous vivons dans la vérité. Notre attention est tout entière dans l’instant présent ; nous n’avons pas peur du futur, ni honte du passé. Après notre domestication, nous essayons d’être à la hauteur, aux yeux de tout le monde, mais nous ne le sommes plus à nos propres yeux, puisqu’il nous est impossible d’atteindre notre idéal de perfection.

Toutes nos tendances humaines normales se perdent au cours de ce processus de domestication, aussi nous mettons-nous en quête de ce que nous avons perdu. Nous cherchons la liberté, puisque nous ne sommes plus libres d’être qui nous sommes ; nous cherchons le bonheur, puisque nous ne sommes plus heureux ; nous recherchons la beauté, puisque nous ne croyons plus être beaux.

Nous continuons de grandir et, à l’adolescence, notre corps est programmé pour produire une substance qu’on nomme hormones. Notre corps n’est plus celui d’un enfant et le mode de vie que nous avions jusque-là ne nous convient plus. Nous n’avons plus envie que nos parents nous disent que faire ou non. Nous voulons notre liberté ; nous voulons être nous-mêmes, mais nous avons également peur de nous. Les gens nous disent, « Tu n’es plus un enfant », mais nous ne sommes pas adultes non plus, aussi cette période est-elle difficile pour la plupart des humains. Une fois parvenu à l’adolescence, on n’a plus besoin que les autres nous domestiquent ; on a appris à se juger, à se punir et à se récompenser en fonction du même système de croyances qui nous a été transmis, et en utilisant le même système de punitions et de récompenses. Il se peut que la domestication soit plus facile pour certaines personnes, dans certaines régions du monde, et plus difficile pour d’autres, ailleurs, mais en général aucun d’entre nous n’échappe à ce processus. Aucun.

Au bout du compte, le corps atteint sa maturité et tout change à nouveau. Notre quête recommence, mais désormais, ce que nous recherchons, c’est de plus en plus nous-mêmes. Nous recherchons l’amour, parce qu’on nous a appris à croire que l’amour existait quelque part en dehors de nous ; nous recherchons la justice, car il n’en existe aucune dans le système de croyances qu’on nous a inculqué ; nous recherchons la vérité, puisque nous croyons seulement les connaissances stockées dans notre tête. Et, bien entendu, nous continuons de chercher la perfection, puisque nous sommes désormais d’accord avec le reste de l’humanité : « Personne n’est parfait ».

Ces extraits sont disponibles sur le site web Les Éditions Jouvence (PDF)

Ces extraits sont aussi disponibles sur le site web leslibraires.ca (ePub).

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Au sujet de l’auteur

Don Miguel Ruiz

Date et lieu de naissance : 27 août 1952, Tijuana, Mexique.

Source : ©2025 don Miguel Ruiz. https://www.miguelruiz.com/don-miguel-ruiz/.
Source : ©2025 don Miguel Ruiz. https://www.miguelruiz.com/don-miguel-ruiz/.

Don Miguel Ruiz, bien que né et élevé au Mexique par une mère curandera (guérisseuse) et un grand-père nagual (chaman), choisit de faire des études de médecine et de devenir chirurgien. Une rencontre avec la mort (NDE), au début des années 1970, a changé sa vie. li s’est dès lors consacré à la maîtrise de la sagesse ancestrale. Il est maintenant devenu un nagual de la lignée des Chevaliers de I’Aigle, voué au partage de sa connaissance des enseignements des anciens Toltèques.

Site web de Don Miguel Ruiz

Miguel Ángel Ruiz (ou Don Miguel Ruiz) sur Wikipédia

Don Miguel Ruiz sur Instagram

Don Miguel Ruiz sur Facebook

Don Miguel Ruiz sur YouTube

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Du même auteur

Don Miguel Ruiz

  • Les Quatre Accords toltèques, Éditions Jouvence, traduit par Olivier Clerc, 1999 (réédition en 2012, et en Poche en 2005), paru également aux Éditions Guy Trédaniel en 2011[1],[3].
  • la Maîtrise de l’Amour, Éditions Jouvence, traduit par Olivier Clerc, 1999 (réédition en Poche en 2009), paru également aux Éditions Guy Trédaniel en 2011.
  • Vivre les quatre accords toltèques au quotidien, Éditions Jouvence, 2001 (réédition en 2018).
  • Pratique de la voie toltèque, Éditions Jouvence, traduit par Olivier Clerc, 2010 (épuisé).
  • S’ouvrir à l’amour et au bonheur Éditions Jouvence, traduit par Olivier Clerc, 2003 (réédition en 2018).
  • Au-delà de la peur, Éditions Jouvence, traduit par Olivier Clerc, 2004
  • Les croyances fondamentales des toltèques, Éditions Jouvence, 2004.
  • La voix de la connaissance, Éditions Guy Trédaniel, 2009.
  • Le Cinquième Accord Toltèque, Éditions Guy Trédaniel, traduit par Olivier Clerc, 2010.
  • Sagesse et magie de la Maîtrise de l’Amour, Éditions Jouvence, 2013.
  • Sagesse et magie des Quatre Accords Toltèques, Éditions Jouvence, 2014.
  • L’art de vivre et de mourir des toltèques, Éditions Guy Trédaniel, coécrit avec Barbara Emrys, 2015.
  • Les trois questions, Éditions Guy Trédaniel, 2018.
  • La sagesse des chamanes toltèques, Éditions Guy Trédaniel, 2019
  • Acteur de votre vie, Éditions Jouvence, 2021
  • Eros, Éditions Jouvence, 2022

Sources :


Revue de presse

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Mon rapport de lecture

Le 5e accord toltèque

La voie de la maîtrise de soi

Don Miguel Ruiz et José Luis Ruiz

Avec la collaboration de Janet Mills

Les Éditions Jouvence

J’ai lu « Le 5e accord toltèques » à la suite de « Les quatre accords toltèques » (voir mon rapport de lecture de ce dernier). Je les ai achetés ensemble, question d’avoir déjà en main la suite au cas où… Et ce, malgré que je suis très loin d’être un fan du développement personnel. « Le 5e accord toltèques » est une vraie farce, une attrape, un piège.

Ce rapport de lecture se base uniquement sur le « Chapitre 8 – Le pouvoir du doute » qui révèle le cinquième accord toltèque. Je le reproduis ci-dessous avec mes commentaires.


Le pouvoir du doute

Voici le Cinquième Accord Toltèque : Soyez sceptique, mais apprenez à écouter. Soyez sceptique, car la majeure partie de ce que vous entendez n’est pas vrai. Vous savez que les humains utilisent des symboles pour parler, or les symboles ne sont pas la vérité. Ils ne sont vrais que parce que nous nous sommes mis d’accord à leur sujet, et non parce qu’ils sont réellement la vérité. Mais la deuxième moitié de cet accord vous dit apprenez à écouter, et la raison en est simple : si vous apprenez à écouter, vous comprendrez la signification des symboles qu’utilisent les gens, vous comprendrez leur histoire et dès lors la communication s’améliorera beaucoup. Alors, il se pourrait qu’à la place de la confusion qui règne actuellement parmi les humains qui peuplent cette Terre, se manifeste un jour la clarté.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 103-104.


COMMENTAIRE

Écrire que la majeure partie de ce que nous entendons n’est pas vrai parce que nos langues se composent de symboles sur lesquels nous nous sommes mis d’accord quant à leur signification puis nous dirent que ces symboles ne sont pas réellement la vérité ne tient pas la route.

On notera un biais cognitif bien connu, celui de la généralisation à outrance, dans l’affirmation « la majeure partie de ce que vous entendez n’est pas vrai ». Les auteurs n’ont certainement pas écouté et analysé tout ce qui se dit sur Terre pour soutenir que la majeure partie de ce que nous entendons est faux.

 * * *

Voici une liste de dix biais cognitifs observés par le Dr. David D. Burns et rapportés dans son livre « Être bien dans sa peau ».

Être bien dans sa peau, David D. Burns, M.D.

  1. Le tout-ou-rien : votre pensée n’est pas nuancée. Vous classez les choses en deux seules catégories : les bonnes et les mauvaises. En conséquence, si votre performance laisse à désirer, vous considérez votre vie comme un échec total.
  2. La généralisation à outrance : un seul événement malheureux vous apparaît comme faisant partie d’un cycle sans fin d’échecs.
  3. Le filtre : vous choisissez un aspect négatif et vous vous attardez à un tel point à ce petit détail que toute votre vision de la réalité en est faussée, tout comme une goutte d’encre qui vient teinter un plein contenant d’eau.
  4. Le rejet du positif : pour toutes sortes de raisons, en affirmant qu’elles ne comptent pas, vous rejetez toutes vos expériences positives. De cette façon, vous préservez votre image négative des choses, même si elle entre en contradiction avec votre expérience de tous les jours.
  5. Les conclusions hâtives : vous arrivez à une conclusion négative, même si aucun fait précis ne peut confirmer votre interprétation.
    • L’interprétation indue. Vous décidez arbitrairement que quelqu’un a une attitude négative à votre égard, et vous ne prenez pas la peine de voir si c’est vrai.
    • L’erreur de prévision. Vous prévoyez le pire, et vous êtes convaincu que votre prédiction est déjà confirmée par les faits.
  6. L’exagération (la dramatisation) et la minimisation : vous amplifiez l’importance de certaines choses (comme vos bévues ou le succès de quelqu’un d’autre) et vous minimisez l’importance d’autres choses jusqu’à ce qu’elles vous semblent toutes petites (vos qualités ou les imperfections de votre voisin, par exemple). Cette distorsion s’appelle aussi « le phénomène de la lorgnette ».
  7. Les raisonnements émotifs : vous présumez que vos sentiments les plus sombres reflètent nécessairement la réalité des choses : « C’est ce que je ressens, cela doit donc correspondre à une réalité.
  8. Les « dois » et les « devrais » : vous essayez de vous motiver par des « je devrais… » ou des « je ne devrais pas… » comme si, pour vous convaincre de faire quelque chose, il fallait vous battre ou vous punir. Ou par des « je dois ». Et cela suscite chez vous un sentiment de culpabilité. Quand vous attribuez des « ils doivent » ou « ils devraient » aux autres, vous éveillez chez vous des sentiments de colère, de frustration et de ressentiment.
  9. L’étiquetage et les erreurs d’étiquetage : il s’agit là d’une forme extrême de généralisation à outrance. Au lieu de qualifier votre erreur, vous vous apposez une étiquette négative : « Je suis un perdant ». Et quand le comportement de quelqu’un d’autre vous déplaît, vous lui accolez une étiquette négative : « C’est un maudit pouilleux ». Les erreurs d’étiquetage consistent à décrire les choses à l’aide de mots très colorés et chargés d’émotion.
  10. La personnalisation : vous vous considérez responsable d’un événement fâcheux dont, en fait, vous n’êtes pas le principal responsable.

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Si vous concluez qu’il y a plus d’un biais cognitif dans l’affirmation « la majeure partie de ce que vous entendez n’est pas vrai », je m’accorde aisément avec vous.

Avancer l’idée que notre langage (et nos langues) se fondent sur des symboles en affirmant qu’ « Ils ne sont vrais que parce que nous nous sommes mis d’accord à leur sujet, et non parce qu’ils sont réellement la vérité », c’est croire que la réalité n’est pas accessible à l’Homme. En effet, la vérité est vérité si elle est conforme à la réalité. Or, nous devons passer obligatoirement par un langage construit de symboles pour penser et exprimer nos perceptions de la réalité. Ce n’est certainement pas la table qui nous dit « Je suis une table » mais notre accord commun sur la perception de cet objet à qui nous attribuons le nom « table », un nom qui en devient ainsi le symbole.

FIN DU COMMENTAIRE


Une fois qu’on a compris que pratiquement rien de ce que l’on a appris au moyen de symboles n’est vrai, l’injonction Soyez sceptique prend une dimension autrement plus importante. C’est un outil magistral, puisqu’il fait appel au pouvoir du doute pour discerner la vérité. Chaque fois que vous écoutez un message, qu’il soit de vous-même ou de n’importe quel autre artiste, posez-vous simplement la question : Est-ce la vérité ou non ? S’agit-il de la réalité ou d’une réalité virtuelle ? Le doute vous conduit derrière les symboles et vous rend responsable de chaque message que vous délivrez ou recevez. Pourquoi investir sa foi dans un message qui n’est pas vrai ? En vous montrant sceptique, vous ne croyez pas systématiquement chaque message ; vous ne mettez plus votre foi dans des symboles, et puisqu’elle n’est plus captive des symboles, votre foi se trouve dès lors en vous-même.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 104.


COMMENTAIRE

Ce n’est que par les symboles sur lesquels l’Homme s’est mis d’accord qu’il peut reconnaître la vérité ou la conformité de ce qu’il pense et dit avec la réalité perçue. Défendre l’idée à savoir que n’est qu’« Une fois qu’on a compris que pratiquement rien de ce que l’on a appris au moyen de symboles n’est vrai », c’est renier la vérité et détrousser tous ceux et celles qui nous l’enseignent afin que nous puissions fonctionner dans la société.

Les auteurs, face à tous ces mensonges présumés, nous enjoignent d’être sceptiques : « C’est un outil magistral, puisqu’il fait appel au pouvoir du doute pour discerner la vérité  ». « Le doute, soulignent les auteurs, vous conduit derrière les symboles (…) ». Évidemment, ce n’est pas vrai puisque les symboles sont inévitables. Certes, un symbole peut certes en cacher un autre mais nous ne pouvons pas nous soustraire à la perception de la réalité et à l’interprétation de cette dernière avec des symboles.

Les auteurs se révèlent à leurs lecteurs avec un mot qui en dit long sur leur démarche, le mot « foi » : « Pourquoi investir sa foi dans un message qui n’est pas vrai ? » Croyance et vérité sont deux concepts distincts (les liens conduisent à L’Encyclopédie philosophique). Croire dans la vérité est une chose, admettre la vérité ou acquérir une connaissance conforme à la réalité en est une autre.

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Croyance et Vérité

« Croire c’est avoir foi en quelqu’un ou quelque chose sans justification rationnelle, avec certitude, c’est être convaincu d’avoir accès à une vérité – idée que l’on associe bien souvent à « la » Vérité, absolue et immuable. Impossible de prouver une croyance par des faits objectifs, la foi se ressent comme une illumination intérieure.

La Vérité, elle, est l’accord de la pensée avec le réel. Même si cette vérité fut critiquée tout au long de l’histoire de la philosophie[i], les sciences ont pu mettre en avant que la Vérité n’est en fait qu’un point vers l’horizon qui ne fait que s’éloigner au fur et à mesure que l’on avance vers elle, ne faisant d’elle qu’une suite de « provisoires » qui s’améliorent.

Il est possible de considérer que les savoirs que nous dispensent les professeurs, les scientifiques, les spécialistes, les reporters sont des « preuves » du réel, mais nous ne pouvons que les « croire » car nous n’avons pas été confrontés au « réel » qu’ils montrent ou dont ils parlent. Ainsi nous voyons dans cette première approche que vérités et croyances ne sont pas si éloignées l’une de l’autre.

C’est certainement au travers de ce hiatus infime que se façonne la création des principes de vérités cachées, de fake news distillées au cœur même de certaines informations distribuées sur les réseaux « sociaux » à propos de l’Histoire et de certains événements. La place de la vérité au sein de la société actuelle, a moins de chance d’être prise pour ce qu’elle est, alors que le mensonge s’inscrit durablement. Les nouveaux « croyants » ont foi en ces « vérités » qui n’en sont pas délaissant ainsi la raison, confondant le doute avec la défiance, la réflexion avec l’opinion. La vérité devient mensonge, le mensonge la vérité. »

Source : Croyance et Vérité, La pause philo.


Quel sera les bénéfice d’être sceptique ? Les auteurs répondent : « En vous montrant sceptique, vous ne croyez pas systématiquement chaque message ; vous ne mettez plus votre foi dans des symboles, et puisqu’elle n’est plus captive des symboles, votre foi se trouve dès lors en vous-même ». Un foi délivrée des symboles ? Il n’y a rien de plus symbolique que la foi !

Personnellement, je n’ai pas besoin de croire en la vérité pour l’admettre. Que je crois ou non que cet objet est une table ne change rien au fait que ce soit en vérité une table. Je n’éprouve pas le besoin de croire dans le savoir et la connaissance; je les admets. Car le savoir et la connaissance existent indépendamment de moi. La découverte des éléments du savoir et de la connaissance en ma conscience me donne à penser, non pas à croire.

Exemplaire numérique : GRATUIT (PDF)
Exemplaire numérique : GRATUIT (PDF)

Dans mon essai et témoignage de gouvernance personnelle, J’aime penser (accessible gratuitement), je dénonce le fait que plusieurs personnes prennent pour vrai ce qu’elles pensent uniquement parce qu’elles le pensent. Le sous-titre de mon ouvrage en rajoute une couche : « Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison ». Se donner raison c’est croire que l’on a raison. Pourquoi faut-il croire que l’on a raison ou non ? On ne peut fonder sa valeur dans le fait que l’on a raison ou son bonheur dans le fait qu’on détient la vérité. C’est donner à la raison et à la vérité un pouvoir dont elles n’ont nullement besoin.

FIN DU COMMENTAIRE


Donc, si avoir la foi c’est croire sans l’ombre d’un doute, et si douter signifie ne pas croire, soyez sceptique. Ne croyez pas. Et qu’allez-vous cesser de croire ? Vous cesserez de croire toutes les histoires que nous créons, nous autres artistes, grâce à nos connaissances. Vous savez que la majeure partie de nos connaissances n’est pas vraie – que toute symbologie n’est pas la vérité – alors, ne me croyez pas, ne vous croyez pas vous-même et ne croyez personne d’autre non plus. La vérité n’a pas besoin que vous y croyiez ; la vérité est, tout simplement, et elle survit, que vous y croyiez ou non. Les mensonges, en revanche, ont besoin que vous y croyiez. Si vous n’y croyez pas, ils ne survivent pas à votre scepticisme et disparaissent tout bonnement.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 104-105

COMMENTAIRE

Douter ne signifie pas ne pas croire mais plutôt remettre en question. Évidemment, si on construit sa vie sur ses croyances plutôt que le savoir et la connaissance, douter de ses croyances devient une question existentielle.

Les auteurs écrivent : « Donc, si avoir la foi c’est croire sans l’ombre d’un doute, et si douter signifie ne pas croire, soyez sceptique. Ne croyez pas. »

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Scepticisme antique (GP)

Être sceptique vis-à-vis d’un problème signifie suspendre son jugement à son propos, ne souscrire à aucune opinion positive, ni dans un sens ni dans l’autre, à son sujet. L’expression « scepticisme antique » (dont la racine grecque skepsis, « enquête », renvoie à la disposition à s’interroger sur le bien-fondé de ses jugements) désigne une tendance philosophique née en Grèce antique et consistant à généraliser cette attitude ordinaire : une philosophie sceptique recommande la suspension du jugement à propos d’une partie (ou même de la totalité) des enquêtes humaines. Le scepticisme philosophique a pris deux formes : la première, pyrrhonienne, doit son nom à son fondateur Pyrrhon d’Élis et compte parmi ses adeptes Timon de Phlionte, Énésidème, Agrippa et Sextus Empiricus. La seconde, le scepticisme académique, est liée à une certaine période de l’Académie de Platon. Arcésilas de Pitane, Carnéade de Cyrène et Philon de Larissa sont ses représentants majeurs.

Source : Scepticisme antique (GP), L’Encyclopédie philosophique.

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Les auteurs insistent : « Vous savez que la majeure partie de nos connaissances n’est pas vraie – que toute symbologie n’est pas la vérité – alors, ne me croyez pas, ne vous croyez pas vous-même et ne croyez personne d’autre non plus. » Il ne faut pas tomber dans la folie. Cette fois, c’est le mot « connaissance » qui est utilisé avec le mot « symbologie ».

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Connaissance (GP)

Résumé

« Tu crois savoir mais tu sais pas » (Hugo TSR)

Pensez à toutes les choses que vous savez, toutes les choses que vous connaissez, ou du moins que vous pensez savoir et connaître. Vous savez sûrement que vous êtes en train de lire une entrée sur la connaissance, qu’après l’hiver vient le printemps, que Tintin est un personnage fictif inventé par Hergé et que le lamantin est un mammifère aquatique. Vous savez sûrement aussi lire, parler, courir et compter – mais peut être ne savez vous pas piloter un hélicoptère ou faire du Kung Fu. Vous connaissez aussi sans doute au moins une ville ou une personne, un livre et les paroles d’une chanson. Tous ces exemples sont des exemples de connaissances : ce sont des exemples dans lesquels un sujet, une personne, sait ou connaît quelque chose. Cette entrée propose un aperçu de la manière dont les philosophes ont tenté d’expliquer et de définir la connaissance.

1. Introduction

Que savez-vous ? Vous savez que vous êtes en train de lire une entrée philosophique sur la connaissance, que deux et deux font quatre. La plupart d’entre nous connaissons notre prénom, notre nom et notre date de naissance, ainsi que celles de certains de nos proches. Nous savons en fait un grand nombre de choses : que ce soit à propos de notre vie, du monde, de la culture, de l’histoire. Mais que signifie savoir ? Qu’est-ce que tous ces exemples de connaissance ont en commun ? En d’autres termes : pourquoi ces exemples seraient-ils des exemples de connaissance plutôt que des exemples de croyances, ou d’opinions ? Qu’est-ce qui distingue la connaissance des autres états mentaux tels que la croyance ou l’imagination ? Cette question est celle de la nature de la connaissance, ce que cela signifie pour un individu, une personne, de savoir quelque chose. Comme nous le verrons, il est possible de distinguer plusieurs types de connaissance, qu’on peut aussi appeler connaissance théorique et connaissance pratique. Savoir que l’or est un métal précieux par exemple, est un type de connaissance différent que de savoir lire : le premier concerne une vérité ou un fait, alors que le second concerne un savoir faire.

Ces deux types de connaissance sont au moins aussi importants l’un que l’autre. La connaissance pratique nous permet d’effectuer des tâches essentielles à notre vie quotidienne, comme se déplacer ou communiquer. Mais la connaissance théorique est aussi essentielle, car elle aussi est intimement liée à nos pratiques, à nos actions et à nos habitudes conversationnelles. Il nous arrive de blâmer celui qui agit sur la base d’une croyance irrationnelle, plutôt que sur sa connaissance des faits. Ainsi, la connaissance théorique entretient elle aussi des liens étroits avec nos pratiques quotidiennes.

Il y a cependant une seconde question soulevée par le concept de connaissance : celle du scepticisme. Est-il possible, étant donné ce qu’est la connaissance, de savoir quoi que ce soit ? Comment pouvez vous être sûr, par exemple, que vous êtes en train de lire une entrée sur la connaissance, plutôt que d’être en train de rêver que vous lisez une entrée sur la connaissance ? Nous n’aborderons pas cette question ici, et présupposerons que nous savons réellement plein de choses, bien que parfois, il nous arrive de nous tromper à propos de ce que nous croyons savoir.

Source : Connaissance (GP), L’Encyclopédie philosophique.

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Je suis d’accord avec les auteurs lorsqu’ils écrivent « La vérité n’a pas besoin que vous y croyiez ; la vérité est, tout simplement, (…) ». Par contre, je ne suis pas tout d’accord avec les auteurs lorsqu’ils ajoutent, parlant de la vérité, qu’« elle survit, que vous y croyiez ou non. (…) ». La vérité ne « surgit » pas. Elle n’apparaît pas brusquement… à moins que l’on parle alors d’une révélation et, de ce fait, on parle plus souvent qu’autrement de croyances, à l’opposée d’une compréhension raisonnable.

Aussi, je ne comprends pas pourquoi les auteurs soutiennent, par opposition à la vérité, que « Les mensonges, en revanche, ont besoin que vous y croyiez. Si vous n’y croyez pas, ils ne survivent pas à votre scepticisme et disparaissent tout bonnement. ». Pouf ! Comme par magie, si vous ne croyez pas à un mensonge, il disparaît. Il ne suffit plus de démontrer raisonnablement que l’affirmation est un mensonge; il suffit plutôt de ne pas y croire. Mais encore faut-il le reconnaître comme tel et, pour ce faire, de le remettre en question. Ce n’est pas une question de croire ou de ne pas croire.

FIN DU COMMENTAIRE

Mais le scepticisme peut s’exprimer de deux manières. L’une d’elles consiste à se montrer sceptique parce qu’on s’estime trop intelligent pour être crédule. « Regardez combien je suis intelligent. Je ne crois en rien ! » Cette attitude-là n’est pas du scepticisme. Être sceptique, c’est ne pas croire tout ce que vous entendez, et vous n’y croyez pas parce que ce n’est pas la vérité, un point c’est tout. Être sceptique consiste simplement à être conscient que toute l’humanité croit à des mensonges. Vous savez que les humains déforment la vérité, puisque nous rêvons tous et que notre rêve n’est qu’un reflet de la vérité.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 105.

COMMENTAIRE

Ouf ! C’est essoufflant ! Comment peut-on arriver à conclure : « Être sceptique consiste simplement à être conscient que toute l’humanité croit à des mensonges  » ? En philosophie, cette définition du scepticisme ne tient pas la route. Être sceptique, c’est suspendre son jugement, non pas juger « que toute l’humanité croit à des mensonges ».

FIN DU COMMENTAIRE

Chaque artiste déforme la vérité, mais ce n’est pas une raison pour juger ce que dit autrui, ni pour le qualifier de menteur. Nous racontons tous des mensonges, d’une manière ou d’une autre, et pas parce que nous voulons mentir. Cela tient simplement à ce que nous croyons ; c’est dû aux symboles que nous avons appris et à la manière dont nous les utilisons. Une fois que vous avez conscience de cela, le Cinquième Accord Toltèque se révèle particulièrement significatif et peut changer beaucoup de choses dans votre vie.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 105.

COMMENTAIRE

Les auteurs jugent eux-mêmes à tour de bras.

FIN DU COMMENTAIRE

Des gens viendront vers vous et vous raconteront leur histoire personnelle. Ils vous communiqueront leur point de vue, ce qu’ils croient être la vérité. Mais vous ne jugerez pas si ce qu’ils disent est vrai ou non. Vous n’aurez aucun jugement, mais vous aurez du respect. Vous écouterez de quelle manière les autres expriment leurs symboles, sachant que ce qu’ils disent est déformé par leurs croyances. Vous saurez que ce qu’ils vous disent n’est qu’une histoire, parce que vous le sentirez. Vous le saurez, tout simplement. Mais vous saurez également quand leurs paroles sont vraies, et vous y parviendrez sans avoir besoin de mots : c’est cela qui compte.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 105-106.

COMMENTAIRE

Un point de vue, selon mon point de vue, n’est pas ce que je crois. Je ne prends pas mon point de vue, par définition, pour la vérité, ni même ma vérité, car la vérité se doit d’être universelle.

FIN DU COMMENTAIRE

Qu’elle soit vraie ou fictive, vous n’avez pas à croire l’histoire de quiconque. Vous n’avez pas besoin de vous forger une opinion quant à ce que dit autrui. Vous n’êtes pas non plus obligé d’exprimer votre opinion à vous. Pas besoin d’être d’accord ou de ne pas être d’accord. Il suffit d’écouter. Plus les propos d’un individu sont impeccables, plus son message est clair. Mais les propos qui émanent d’un autre artiste n’ont rien à voir avec vous. Vous savez qu’il n’y a rien de personnel dans ce qu’il dit. Vous écoutez et vous comprenez tous les mots, sauf que ceux-ci ne vous affectent plus, désormais. Vous ne jugez plus ce que disent les autres, parce que vous comprenez maintenant ce qu’ils font. Ils vous font simplement savoir ce qui se passe dans leur propre monde virtuel.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 106.

COMMENTAIRE

Écoutons et fermons-la. C’est comme cela que nous ferons avancer le savoir et la connaissance… l’humanité ! Tout le monde est dans son monde et ce monde est rien de plus que virtuel. Nous savons qu’il n’y a rien de personnel dans ce que dit l’homme devant vous qui exprime sa détresse. Tout n’est que mensonge et déformation de la vérité. Je ne comprends pas l’attitude des auteurs.

FIN DU COMMENTAIRE

Vous avez déjà conscience que tous les artistes vivent dans leur propre rêve, dans leur monde à eux. Dans ce monde-là, ce qu’ils perçoivent est vrai pour eux. Il se pourrait que ce soit absolument vrai pour les artistes qui expriment leur histoire, mais ce n’est pas la vérité pour vous. La seule vérité, pour vous, est ce que vous percevez dans votre monde. Une fois que vous avez conscience de cela, il n’y a plus rien à prouver à personne. Il n’est plus question d’avoir raison ou tort. Vous respectez ce que disent les autres, puisque ce sont d’autres artistes qui s’expriment. Le respect est très important. Quand vous apprenez à écouter, vous témoignez votre respect aux autres artistes, vous respectez leur art et leur création.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 106-107.

COMMENTAIRE

La vérité de l’autre (ses perceptions) n’est pas votre vérité (vos perceptions). Votre monde et le monde de l’autre. Bref, il n’y a pas de monde que soit le monde de tout le monde. Il n’y a que les mondes personnels. Adieu, le bien commun !

FIN DU COMMENTAIRE

Tous les artistes ont le droit de créer leurs œuvres comme ils veulent. Ils ont le droit de croire ce qu’ils veulent croire et de dire ce qu’ils ont à dire. Mais si vous n’apprenez pas à écouter, vous ne comprendrez jamais ce qu’ils disent. Écouter est très important, dans la communication. Si vous apprenez à écouter, vous saurez exactement ce que veulent les autres. Une fois que vous serez au courant de ce qu’ils veulent, ce que vous ferez de cette information-là ne dépendra que de vous. Vous pouvez y réagir ou non, vous pouvez être d’accord avec eux ou pas, tout dépendra de ce que vous voulez.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 107.

COMMENTAIRE

Les gens ne veulent pas toujours quelque chose lorsqu’ils s’expriment, si ce n’est d’être compris. Une bonne écoute n’implique pas à la fin ce que vous voulez, si ce n’est de comprendre l’autre dans le plus grand respect de sa différence, tout en tenant compte du biais de ma propre différence.

FIN DU COMMENTAIRE

Ce n’est pas parce que les autres veulent quelque chose que vous devez nécessairement le leur donner. Les gens essaient toujours de capter votre attention, puisque c’est par ce biais qu’ils peuvent télécharger n’importe quelle information. Il arrive souvent qu’une information ne vous intéresse pas. Vous l’écoutez, vous n’en voulez pas, vous l’ignorez et vous reportez votre attention ailleurs. En revanche, si cette information capte votre attention, alors vous avez vraiment envie d’écouter et de découvrir si ce qu’on vous dit est important à vos yeux. Ensuite, vous pouvez exprimer votre point de vue, si vous en avez envie, tout en sachant que ce n’est qu’un point de vue. C’est votre choix, mais la clé consiste avant tout à écouter.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 107.

Lorsque j’écoute je ne cherche pas à savoir s’il y a une information importante à mes yeux. J’écoute !

Si vous n’apprenez pas à écouter, vous ne comprendrez jamais ce que je suis en train de vous expliquer en ce moment même. Vous tirerez hâtivement des conclusions et vous réagirez comme s’il s’agissait de votre rêve, alors que ce n’est pas le cas. Quand d’autres artistes partagent leur rêve avec vous, ayez simplement conscience qu’il s’agit de leur rêve. Vous savez ce qu’est votre rêve, comme vous savez ce qu’il n’est pas.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 108.

Un monde de rêves… Désolé : des mondes de rêves. Chacun dans son monde de rêves. J’ai lu ce livre en sachant fort bien, à la simple lecture de la couverture chez le libraire, qu’il ne s’agissait pas de mon rêve. Je ne cherche pas mon rêve dans les rêves des autres.

En ce moment même, je partage avec vous la façon dont je perçois le monde, la manière dont je rêve. Mes histoires sont vraies pour moi, mais je sais que ce n’est pas la vérité réelle, alors, ne me croyez pas. Ce que je vous dis ne représente que mon point de vue. Bien sûr, de mon point de vue, j’ai l’impression de partager la vérité avec vous. Je fais de mon mieux pour avoir la parole la plus impeccable possible, afin que vous puissiez comprendre ce que je dis, mais même si je parvenais à vous transmettre une copie exacte de la vérité, je sais que vous déformerez mon message sitôt qu’il passera de mon esprit au vôtre. Vous l’entendrez et vous vous le répéterez d’une manière complètement différente, en fonction de votre point de vue.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 108.

COMMENTAIRE

Est-ce qu’il y a « La vérité réelle » et « la vérité irréelle » ? Les auteurs écrivent : « (…)  je sais que vous déformerez mon message sitôt qu’il passera de mon esprit au vôtre ». En communication, le transmetteur doit coder son message dans le code du récepteur afin d’éviter une interprétation indue.

FIN DU COMMENTAIRE

Maintenant, ce que je dis est peut-être la vérité, peut-être pas, mais il se peut que ce que vous croyez ne soit pas davantage vrai. Je ne représente qu’une moitié du message ; vous en êtes l’autre. Je suis responsable de ce que je dis, mais pas de ce que vous comprenez. Vous êtes responsable de ce que vous comprenez et de ce que vous faites de ce que vous entendez dans votre tête, car c’est vous qui attribuez un sens à chaque mot qui vous parvient.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 109.

Non, non, Non. Vous êtes responsable de la compréhension de votre message vis-à-vis de l’autre. Vous ne pouvez pas soutenir « Je suis responsable de ce que je dis, mais pas de ce que vous comprenez. » Si je comprends bien…

En cet instant même, vous interprétez ce que je dis à l’aune de vos connaissances personnelles. Vous réarrangez les symboles et vous les transformez d’une manière qui préserve l’équilibre de tout votre système de croyances. Une fois que vous aurez atteint cet équilibre, il se peut que vous acceptiez mon histoire comme étant la vérité …ou pas. Vous pouvez également faire la supposition que ce que vous vous dites correspond à ce que j’avais l’intention d’exprimer, ce qui ne veut pas dire que votre supposition soit vraie. Vous pouvez mal interpréter ce que je dis. Vous pouvez aussi utiliser ce que je dis pour me faire des reproches, pour en faire à quelqu’un d’autre, à vous-même, à votre religion ou à votre philosophie, pour être en colère contre tout le monde, et plus particulièrement contre vous-même. Vous pouvez également utiliser ce que vous entendez pour découvrir la vérité, pour vous trouver vous- même, pour faire la paix avec vous et, peut-être, pour modifier le message que vous vous adressez à vous-même.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 109.

COMMENTAIRE

Je n’accorde pas d’importance à mes croyances. Je m’en tiens au savoir et à la connaissance. Mon opinion n’a pas plus de valeur. Je ne comprends pas la logique des auteurs de ce cinquième accord toltèque.

FIN DU COMMENTAIRE

Quoi que vous fassiez de ce que je dis, cela ne dépend que de vous. C’est votre rêve et je le respecte. Vous n’êtes pas obligé de me croire, mais si vous apprenez à écouter, vous parviendrez à comprendre ce que je dis et si l’information que je vous offre vous parle, vous pourrez alors l’intégrer à votre rêve, si vous le désirez. Vous pouvez prendre ce qui marche pour vous et vous en servir pour modifier votre rêve ; quant à ce qui ne vous convient pas, ignorez-le tout simplement. Cela ne fera aucune différence pour moi, mais ça en fera une pour vous, car je suppose – tout en sachant que c’est une supposition – que vous souhaitez devenir un meilleur artiste, et que c’est la raison pour laquelle vous remettez en question vos propres croyances.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 110.

COMMENTAIRE

Ils écrivent réellement « Cela ne fera aucune différence pour moi ». Tout doit faire une différence pour moi lorsque je tente d’aider une personne. Tout, absolument tout ! Si j’écoute ! Or, il semble bien que les auteurs n’écoutent pas leurs lecteurs puisque cela ne fera aucune différence pour eux. Ils écrivent, ils écrivent, ils écrivent… Mais écoutent-ils ?

FIN DU COMMENTAIRE

Alors, soyez sceptique. Ne me croyez pas, ne croyez personne d’autre, mais, surtout, ne vous croyez pas vous-même. Quand je dis, ne vous croyez pas vous-même, mon Dieu, en voyez-vous les implications ?… Ne croyez pas tout ce que vous avez appris ! Ne pas se croire soi-même constitue un avantage immense, puisque la majeure partie de ce que vous avez appris n’est pas la vérité. Tout ce que vous savez, toute votre réalité, ce ne sont rien que des symboles. Mais vous n’êtes pas tout ce paquet de symboles qui s’expriment dans votre tête. Vous le savez, et c’est pour cela que vous vous montrez sceptique et que vous ne vous croyez pas.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 110.

COMMENTAIRE

Les auteurs nous disent « ne vous croyez pas vous-même », pas plus que les autres. Ils ajoutent : « Ne pas se croire soi-même constitue un avantage immense, puisque la majeure partie de ce que vous avez appris n’est pas la vérité. » Selon les auteurs, nous sommes dans le faux. Cependant, croire en soi est une chose et croire en ce que l’on pense en est une autre, tout comme se remettre en question et remettre en questions nos pensées sont également deux choses différentes. Le conseil « ne vous croyez pas vous-même » implique de ne pas se faire confiance, ce qui est souvent pour plusieurs une question de bien-être existentiel.

FIN DU COMMENTAIRE

Si vos croyances vous disent : « Je suis gros. Je suis laid. Je suis vieille. Je suis un perdant. Je ne suis pas assez gentille. Je ne suis pas assez fort. Je ne m’en sortirai jamais », ne vous croyez pas, parce que ce n’est pas vrai. Ces messages sont déformés. Ce ne sont rien que des mensonges. Sitôt que vous voyez que ce sont des mensonges, vous n’êtes plus obligé de les croire. Faites appel à la puissance du doute pour remettre en question tous les messages que vous vous adressez à vous- même. « Est-il vraiment vrai que je sois laid ? Est-il vraiment vrai que je ne sois pas à la hauteur ? » Ce message est-il réel ou virtuel ? De toute évidence, il est virtuel. Aucun de ces messages n’émane de la vérité, de la vie ; ils ne sont que le résultat des distorsions de nos connaissances. En vérité, il n’y a pas de gens laids. « Être à la hauteur » n’existe pas davantage. Il n’existe aucun livre de la loi universel où le moindre de ces jugements soit vrai. Ces jugements ne sont que des accords que les humains ont conclus.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 110-111.

COMMENTAIRE

Ne pas croire que je suis laid est une affaire personnelle. Croire qu’il n’y a pas de gens laid est un jugement universel sur la beauté. Or, la beauté est avant tout une affaire personnelle, jamais universelle. Tout jugement personnel sur ma personne ne sont automatiquement des mensonges. Je ne peux certainement pas nier mes défauts.

FIN DU COMMENTAIRE

Est-ce que vous voyez quelles conséquences entraîne le fait de se croire soi-même ? Vous croire est la pire des choses que vous puissiez faire, car vous vous êtes raconté des mensonges durant toute votre vie, et c’est parce que vous y croyez que votre rêve n’est pas agréable. Si vous croyez ce que vous vous dites, vous pouvez vous servir de tous les symboles que vous avez appris pour vous faire du mal. Votre rêve personnel peut devenir un vrai cauchemar, car c’est précisément en croyant des mensonges qu’on se forge son propre enfer. Si vous souffrez, ce n’est pas parce que quelqu’un d’autre vous fait souffrir ; c’est simplement parce que vous obéissez au tyran qui gouverne votre tête. Quand ce tyran vous obéira, il n’y aura plus ni juge, ni victime dans votre tête, et vous ne souffrirez plus.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 111-112.

COMMENTAIRE

Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation : « Si vous croyez ce que vous vous dites, vous pouvez vous servir de tous les symboles que vous avez appris pour vous faire du mal ». Si plus personne ne croit en ce qu’elle dit et si nous croyons ni nous-même ni personne d’autre, dans quel monde on se retrouve. Se rabattre sur un « tyran qui gouverne votre tête » rejoint l’idée du Malin génie de Descartes.


Méditations métaphysiques

René Descartes

« Je supposerai donc, non pas que Dieu, qui est très bon, et qui est la souveraine source de vérité, mais qu’un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant, a employé toute son industrie à me tromper ; je penserai que le ciel, l’air, la terre, les couleurs, les figures, les sons, et toutes les choses extérieures, ne sont rien que des illusions et rêveries dont il s’est servi pour tendre des pièges à ma crédulité ; je me considérerai moi-même comme n’ayant point de mains, point d’yeux, point de chair, point de sang ; comme n’ayant aucun sens, mais croyant faussement avoir toutes ces choses ; je demeurerai obstinément attaché à cette pensée ; et si, par ce moyen, il n’est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d’aucune vérité, à tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement… »

 * * *

« De sorte qu’après y avoir bien pensé, il faut conclure et tenir pour constant que cette proposition : je suis, j’existe est nécessairement vraie toutes les fois que la prononce ou que je la conçois en mon esprit. »

 * * *

« Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. »

— René Descartes,
Méditations métaphysiques.


Avancer « Quand ce tyran vous obéira, il n’y aura plus ni juge, ni victime dans votre tête, et vous ne souffrirez plus » nous donne comme objectif d’être neutre. Or, nous ne pouvons pas nier notre subjectivité.

FIN DU COMMENTAIRE

Votre tyran est sans pitié. Il vous maltraite sans cesse, en utilisant tous ces symboles contre vous. Il se nourrit du poison émotionnel qu’engendrent vos émotions négatives, et pour produire de telles émotions, il juge et émet des opinions. Personne ne vous juge davantage que vous-même. Bien sûr, vous essayez d’échapper à ces jugements, à cette culpabilité, à ce rejet et ces punitions. Mais comment peut-on échapper à ses propres pensées ? Si vous n’aimez pas quelqu’un, vous pouvez vous en aller. Mais si vous ne vous aimez pas, où que vous alliez, vous serez toujours là. Vous pouvez vous cacher de tout le monde, mais il vous est impossible d’échapper à vos propres jugements. Il semble qu’il n’y ait pas d’échappatoire.

Voilà pourquoi tant de gens mangent trop, prennent des drogues, boivent ou développent des dépendances à diverses substances et comportements. Ils font ce qu’ils peuvent pour éviter leur propre histoire, pour fuir leur propre création qui déforme tous les symboles qu’ils ont dans la tête. Certaines personnes ont de telles souffrances émotionnelles qu’elles en viennent à s’ôter la vie. Voilà ce que les mensonges peuvent faire. La voix de la connaissance peut se retrouver à ce point déformée et engendrer une telle quantité de haine contre soi qu’elle finit par détruire un être humain. Tout cela, parce que nous croyons toutes les opinions que nous avons apprises au fil des ans.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 112.

COMMENTAIRE

La question est posée par les auteurs : « Mais comment peut-on échapper à ses propres pensées ? » La réponse : « Il semble qu’il n’y ait pas d’échappatoire. » Nous sommes dans le chapitre « Le pouvoir du doute ». Le doute offre une porte de sortie; il contribue à la création d’une faille qui laissera entrer la lumière.

FIN DU COMMENTAIRE

Imaginez un instant que toutes vos opinions, plus toutes celles des personnes qui vous entourent, s’apparentent à un immense ouragan qui tourbillonne en vous. Imaginez que vous croyiez toutes ces opinions ! Eh bien, si vous êtes sceptique, si vous ne vous croyez pas vous-même, si vous ne croyez personne d’autre, aucune de ces opinions ne pourra vous troubler ni vous décentrer. Quand vous contrôlez votre propre symbologie, vous êtes toujours centré, toujours détendu et calme, parce que c’est votre moi réel qui prend les décisions dans votre vie, et non les symboles. Quand vous souhaitez communiquer quelque chose, vous arrangez les symboles comme vous voulez et c’est ainsi qu’ils sortent de votre bouche.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 113.

COMMENTAIRE

Le problème réel provient du mode de vie ayant pour objectif de croire ou non à tout ce qui se présente en nous et hors de nous. Or, la réalité n’appelle pas à croire ou à ne pas croire.

P.S.: Notez la référence à un « moi réel ». Or, il n’y a pas de « moi irréel ».

FIN DU COMMENTAIRE

C’est vous l’artiste et vous pouvez agencer les symboles comme vous voulez, de la façon qui vous plaît, car ils sont sous votre contrôle. Vous pouvez les utiliser pour demander que ce dont vous avez besoin, pour exprimer ce que vous voulez comme ce que vous ne voulez pas. Vous pouvez partager vos pensées, vos sentiments et vos rêves, en prose ou avec poésie. Mais ce n’est pas parce que vous employez un langage pour communiquer que vous y croyez. Quel besoin avez-vous de croire ce que vous savez déjà ? Quand vous êtes seul et que vous vous parlez à vous-même, c’est parfaitement futile. Que pouvez-vous vous dire que vous ne sachiez déjà ?

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, p. 113.

COMMENTAIRE

Grande réflexion : « Quand vous êtes seul et que vous vous parlez à vous-même, c’est parfaitement futile. Que pouvez-vous vous dire que vous ne sachiez déjà ? » L’écoute, si fortement recommander par les auteurs,  commence par l’écoute de soi-même. Et s’écouter implique de s’écouter parler à soi-même pour finalement prendre du recul, douter s’il y a lieu. À la question « Que pouvez-vous vous dire que vous ne sachiez déjà ? », je réponds par l’entrée en scène de notre imagination.

FIN DU COMMENTAIRE

Si vous comprenez le Cinquième Accord Toltèque, vous saisirez pourquoi vous n’avez nul besoin de croire ce que vous voyez, ce que vous savez déjà sans l’aide de mots. La vérité ne s’exprime pas avec des mots. La vérité est silencieuse. C’est simplement quelque chose que vous savez ; vous pouvez la ressentir sans aucun mot, et on appelle cela la connaissance silencieuse. La connaissance silencieuse, c’est ce que vous savez avant d’investir votre foi dans des symboles. Quand vous vous ouvrez à la vérité et que vous apprenez à écouter, tous les symboles perdent leur valeur et la seule chose qui reste, c’est la vérité. Il n’y a rien à savoir, rien à justifier.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 113-114.

COMMENTAIRE

Là, je commence à en avoir assez des propos délirants des auteurs.

  • « (…) ce que vous savez déjà sans l’aide de mots. »
  • « La vérité ne s’exprime pas avec des mots. »
  • « La vérité est silencieuse. »
  • « Il n’y a rien à savoir, rien à justifier. »
  • « (…) tous les symboles perdent leur valeur et la seule chose qui reste, c’est la vérité. »

La vérité ne se cache pas derrière des symboles. Elle est faite de symboles. Les symboles, c’est tout ce que nous avons pour penser.

Quant à la vérité silencieuse, elle est, selon le Pape François, une stratégie pour éviter les chicanes : PAPE FRANÇOIS – MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE, La vérité est silencieuse, Lundi 3 septembre 2018, (L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°036 du 6 septembre 2018).


“Quand la vérité est remplacée par le silence, le silence est un mensonge”

― Yevgeny YEVTUSHENKO


FIN DU COMMENTAIRE

Ce que je partage avec vous n’est pas facile à comprendre et, en même temps, c’est si simple que cela paraît évident. Au final, vous réaliserez que les langues sont des symboles qui ne sont vrais que parce que vous pensez qu’ils le sont. Mais si vous les mettez de côté, que reste-t-il ? La vérité. Alors, vous verrez une chaise et vous ne saurez pas comment la nommer, mais vous pourrez vous asseoir dessus et la vérité sera là. La matière est la vérité. La vie est la vérité. La lumière est la vérité. L’amour est la vérité. Le rêve humain n’est pas la vérité, mais cela n’implique pas pour autant qu’il soit mauvais. Être mauvais, voilà encore un autre concept qui n’est pas non plus vrai.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 113-114.

COMMENTAIRE

Oh ! La, la : « Au final, vous réaliserez que les langues sont des symboles qui ne sont vrais que parce que vous pensez qu’ils le sont. Mais si vous les mettez de côté, que reste-t-il ? La vérité. Alors, vous verrez une chaise et vous ne saurez pas comment la nommer, mais vous pourrez vous asseoir dessus et la vérité sera là. » Les symboles ne sont pas vrais parce que je pense qu’ils sont vrais. Un symbole, dans le contexte de ce livre, c’est c’est sur quoi les hommes se sont entendus (le noms et les définitions) pour être capable de communiquer entre eux.

FIN DU COMMENTAIRE

Quand vous aurez compris que vous créez toute cette symbologie pour communiquer avec vos semblables, vous découvrirez du même coup que les symboles ne sont en réalité ni bons ou mauvais, ni justes ou faux. C’est vous, avec vos croyances, qui décidez qu’ils sont justes ou faux. Telle est la puissance de vos croyances, mais la vérité est au-delà de la croyance. Quand vous dépassez les symboles, vous découvrez un monde de perfection où chaque être et chaque chose sont parfaits. Même l’investissement de votre foi dans chacun de vos mots est parfait. Même votre colère, vos drames et vos mensonges sont parfaits. Même l’enfer qu’il vous arrive de vivre est parfait, car seule existe la perfection. Imaginez un instant que vous viviez toute votre vie sans jamais apprendre tous les mensonges que sont vos connaissances, sans souffrir d’avoir investi votre foi dans ces mensonges, dans ces superstitions et ces opinions. Vous vivriez alors comme tous les autres animaux, ce qui veut dire que vous conserveriez votre innocence durant toute votre vie.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 114-115.

COMMENTAIRE

Une croyance ne permet de décider si les symboles sont justes ou faux. Croire ne fait pas la vérité.

La perfection se trouve au-delà des symboles : « Quand vous dépassez les symboles, vous découvrez un monde de perfection où chaque être et chaque chose sont parfaits. » Je ne sais s’il faut rire ou pleurer. La perfection n’est pas de ce monde. La sagesse est d’apprendre à vivre avec les imperfections de notre monde.

Et que dire de cette autre affirmation qui nous dit que nous vivrons comme les autres animaux : « Vous vivriez alors comme tous les autres animaux, ce qui veut dire que vous conserveriez votre innocence durant toute votre vie » ? Vivre comme une personne qui ignore le mal, ce n’est pas l’apanage de l’Homme, de nos sociétés et de nos civilisations. Ignorez le mal et il gagnera en puissance !

FIN DU COMMENTAIRE

Au cours du processus de domestication, vous perdez votre innocence et, ce faisant, vous vous mettez à chercher ce que vous avez perdu, ce qui vous conduit à développer la conscience. Une fois que vous avez recouvré conscience, vous devenez pleinement responsable de votre propre évolution, de chacun de vos choix dans la vie.

Tant que vous êtes éduqué par le rêve de la planète, vous n’avez aucun choix ; vous apprenez tellement de mensonges. Mais peut-être est-il temps de désapprendre tous ces mensonges et de réapprendre à suivre la vérité, en vous fiant à votre propre cœur. Désapprendre, ou ce que j’appelle encore la dédomestication, est un processus très lent, mais puissant. Comme je l’ai dit auparavant, chaque fois que vous retirez votre foi à un symbole, son pouvoir vous est restitué, jusqu’à ce que votre symbologie tout entière n’ait plus aucun pouvoir sur vous.

Quand vous soustrayez tout pouvoir aux symboles pour le reprendre en vous, votre rêve se retrouve impuissant. Et une fois que tout ce pouvoir vous est revenu, vous êtes invincible. Plus rien ne peut vous vaincre. Ou peut-être devrais-je plutôt dire que vous ne pouvez plus vous vaincre vous-même, puisque c’est exactement la même chose.

Quand vous aurez récupéré tout le pouvoir que vous avez investi dans les symboles, vous ne croirez plus la moindre pensée qui se présentera à votre esprit ; vous ne croirez plus votre propre histoire. Par contre, vous l’écouterez, et comme vous la respecterez, vous l’apprécierez. Quand vous allez au cinéma ou que vous lisez un roman, vous n’y croyez pas, mais vous y prenez plaisir, n’est-ce pas ? Une fois que vous êtes capable de faire la différence entre la réalité vraie et la réalité virtuelle, vous savez que vous pouvez faire confiance à la première, mais que vous n’êtes pas obligé d’avoir confiance en la seconde, tout en étant capable de les apprécier toutes les deux. Vous pouvez à la fois apprécier ce qui est et ce que vous créez.

Même si vous savez que votre histoire n’est pas vraie, vous pouvez néanmoins élaborer le plus beau récit possible et diriger votre vie en fonction de lui. Vous pouvez créer votre paradis personnel et le vivre. Et si vous parvenez à comprendre l’histoire des autres et qu’ils parviennent à comprendre la vôtre, alors, ensemble, vous pouvez créer le plus beau de tous les rêves. Mais, pour commencer, vous avez beaucoup à désapprendre, et le Cinquième Accord Toltèque est l’outil idéal pour le faire.

Où que vous alliez dans le monde, les gens vous communiqueront toutes sortes d’opinions et d’histoires. Vous rencontrerez de merveilleux baratineurs qui voudront vous dire que faire de votre vie : « Tu devrais faire ceci, tu devrais faire cela, tu ne devrais pas faire ceci, etc. » Ne les croyez pas. Soyez sceptique, mais apprenez à écouter, puis faites votre choix. Assumez la responsabilité de chacun des choix que vous faites dans la vie. C’est votre vie ; ce n’est la vie de personne d’autre, et vous finirez par découvrir que ce que vous en faites ne regarde que vous.

Depuis des siècles, des gens ont prétendu savoir quelle était la volonté de Dieu. Ils ont parcouru le monde en prêchant la bonté et la vertu, et en condamnant tout le monde. Depuis des siècles, des prophètes ont prédit de grandes catastrophes planétaires. Il n’y a pas si longtemps, des gens ont annoncé qu’au début de l’an 2000, tous les ordinateurs tomberaient en panne et que la société, telle que nous la connaissons, allait disparaître. Certaines personnes ont même pensé que nous allions revenir à l’âge des cavernes. Le 1erb janvier 2000 est arrivé, nous avons fêté cette nouvelle année, ce nouveau siècle et ce nouveau millénaire, et qu’est-il arrivé ? Rien du tout.

Voici des milliers d’années, tout comme aujourd’hui, certains prophètes attendaient la fin du monde. À cette époque, un grand maître a dit : « Il y aura de nombreux faux prophètes qui prétendront parler au nom de Dieu. Ne les croyez pas. » Vous voyez, le Cinquième Accord Toltèque n’est pas vraiment nouveau. Soyez sceptique, mais apprenez à écouter.

Source : RUIZ, Don Miguel et RUIZ, José Luis, Le 5e accord toltèque, Chapitre 8 – Le pouvoir du doute, Les Éditions Jouvence, 2024, pp. 115-118.

COMMENTAIRE

C’est trop pour moi. Je n’arrive plus à commenter. Il me faudrait des années de travail pour démêler les propres des auteurs. J’abandonne.

FIN DU COMMENTAIRE



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Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article «L’art de couper les cheveux en quatre» d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Quand un proche me dit :

« Je ne suis pas heureux quand je n’ai pas raison. »

Je suis forcé de conclure que son éducation exige une sérieuse réorientation.

Serge-André Guay, Observatoire de la philothérapie

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Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Toutes les observations et les théories concernant l’Homme qui se donne raison retient mon attention depuis mon adolescence dans les années 70-80.

À cette époque, je ne pouvais pas placer un mot durant les repas en famille et lorsque j’y parvenais tout de même je n’avais pas raison. La force de conviction avec laquelle les adultes se donnaient raison m’impressionnait. J’eus même l’impression qu’être adulte, c’était obtenir le pouvoir d’avoir raison. Adolescent, on n’est trop jeune, sans l’expérience utile de la vie, pour avoir raison, du moins du point de vue des adultes.

Le contexte se distinguait assurément de celui de mes connaissances. Je grandissais dans une famille fortement politisée puisque l’un des mes oncle était député à la Chambre des Communes du parlement canadien. En politique, se donner raison, prendre pour vrai ce que l’on dit est essentiel. Mais cela vous donne une vision trouble du monde si vous ne suivez pas la parade. Le bénéfice de se donner raison me paraissait très faible comparé à la liberté de parole.

Enfin, les opinions exprimées avec une telle force de conviction me semblaient davantage des croyances aveugles, des prisons, que des vérités de faits.

Tout cela s’ajoutait à ma déception grandissante face au monde loin d’être tel que l’on me l’avait inculqué durant mon enfance et depuis mon adolescence.

À la maison, je préférais la solitude à tous ces échanges où tout un chacun se donnait raison, heureusement, la plupart du temps, dans la même direction. J’écrivais de la poésie dans le plus grand secret et plongé dans le silence du grand salon à l’usage réservé aux grandes occasions dans la maison familiale.

Cette solitude, épousée et chérie avec le plus grand soin, a fait de moi un solitaire. J’avais donc peu d’amis, dans mon quartier et à l’école.

Moi, tout ce que j’avais, c’était des idées et un amour fou de la métaphores à la base de ma poésie. Mes idées se présentaient comme des solutions aux problèmes que j’observais au sein de notre société.

Mais, du premier au cinquième secondaire (de la 5ème à Première en France), tout a progressivement changé. Je suis devenu, bien inconsciemment, comme un fonceur pur à l’image des adultes de ma famille, de bon nombre de mes professeurs, de mes nouveaux amis, de mes camarades… Il semble que le seul modèle disponible était celui du fonceur, obligatoire pour réussir dans la vie.

Le fonceur ne se demande pas s’il a ou non raison. Cette question lui est étrangère. Il est la raison en soi. Ainsi, il se donne toujours raison.

J’avais un trait distinctif : j’étais un fonceur solitaire et créatif, avec pour seuls outils, des idées et ma capacité à en faire des projets.

Je fus et je demeure un « gars de cause ». À cette âge, ayant vécu des problèmes de communication avec ces adultes, je croyais que tous les problèmes impliquaient un problème de communication. Il ne s’agissait pas d’établir ou de réorienter la communication ou, si vous préférez, de communiquer pour communiquer en misant sur la bonne volonté. Je cherchais une communication qui provoquerait une nouvelle prise de conscience, une révélation. Bref, je communiquais mes idées sous la forme de projet qui forçait une nouvelle approche du problème ciblé.

J’ai donc vendu mes idées pendant ma carrière pour brusquement prendre un virage à 180 degrés à trente-cinq ans. Un chercheur en marketing provoqua en moi une grande révélation : il valait mieux offrir de tester les idées plutôt que d’en fournir de nouvelles à l’infini. Et « tester » relève d’un processus scientifique. De là, je me suis intéressé à la pensée scientifique et son développement. J’ai vite compris que la pensée scientifique ne cherche pas à avoir raison, que ce n’est pas parce que le chercheur se donne raison que la science progresse. « La connaissance scientifique se bâtie sur la destruction du déjà-su. » Il ne faut donc rien tenir pour acquis définitivement. On peut tout remettre en question… sur des bases scientifiques. La suite de ma carrière en communication consista à tester les idées proposée par d’autres idéateurs et créateurs aux entrepreneurs.

Ma vie personnelle et familiale changea drastiquement. Désormais, avoir raison n’avait plus aucune importance. Je m’efforçais d’intégrer une pensée scientifique dans ma vie de tous les jours et dans l’éducation de mes enfants. « Notre valeur n’est pas liée au fait d’avoir ou non raison. » « La confiance en soi ne doit pas reposer sur le fait d’avoir raison ». « Le doute est notre meilleur allié pour avancer librement dans la vie. » « Il ne faut pas prendre pour vrai ce que l’on pense uniquement parce qu’on le pense. »

Et ainsi de suite jusqu’au jour un l’un de mes proches me déclara : « Je ne suis pas heureux lorsque je n’ai pas raison ». Une telle déclaration au sein de mon entourage me déstabilisa. Je croyais avoir inculqué à mon entourage les principes énoncés ci-dessus. J’ai tout repris à zéro avec cette personne au meilleur de mes capacité. Si l’objectif d’avoir raison s’est maintenu, l’idée de liée le bonheur au fait d’avoir ou non raison s’est éteinte.

La question en titre du dossier de Philosophie magazine de juin 2024, « Comment savoir quand on a raison ? », présuppose que l’on peut avoir raison ou non. Personnellement, je me demande plutôt s’il est nécessaire et important d’avoir raison ? Le but dans la vie n’est pas d’avoir raison. Avoir raison ne se pose pas comme une condition pour vivre, pour vivre bien en amoureux et praticien de la Sagesse.

Dans l’introduction de son article «  L’art de couper les cheveux en quatre », Alexandre Lacroix explique qu’avoir raison peut s’entendre de deux manières différentes. Voici la première :


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« Cela peut signifier que ce que j’affirme est justifié, est vrai. »

SOURCE : LACROIX, Alexandre, L’art de couper les cheveux en quatre, Dossier : Comment savoir quand on a raison ? Philosophie Magazine, No 180, Juin 2024, p. 44.

SUR LE WEB : https://www.philomag.com/articles/lart-de-couper-les-cheveux-en-quatre


La notion du vrai, de la vérité, s’impose parce que nous vivons dans un monde où tout un chacun se donne raison. Et plus souvent qu’autrement, on se donne raison sur l’autre. La question « Qui dit vrai ? » ou « Qui a raison ? » devient essentielle dans un tel monde. Tous s’accordent sur l’importance de savoir qui dit vrai et qui dit faux. Mais ne serait-ce pas là un engrenage dont notre monde est victime ? Je me demande si la quête d’avoir raison ne produit par une vision du monde étriquée, réductrice de la réalité qui, objectivement, ne cherche pas à avoir raison.

Voici la deuxième manière dont peut s’entendre « Avoir raison » :


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« Mais cela peut aussi vouloir dire que j’ai de bonnes raisons de croire ce que je crois ou de penser ce que je pense, indépendamment du fait que ce soit vrai ou non. »

SOURCE : LACROIX, Alexandre, L’art de couper les cheveux en quatre, Dossier : Comment savoir quand on a raison ? Philosophie Magazine, No 180, Juin 2024, p. 44.

SUR LE WEB : https://www.philomag.com/articles/lart-de-couper-les-cheveux-en-quatre


Lier « Avoir raison » et « Croire » n’a pas de sens parce que la première demande des preuves et la seconde n’en demande aucune. Ainsi, dès que je crois avoir raison, je suis dans la croyance en ce que je pense. Et de là il n’y a qu’un pas à franchir pour prendre pour vrai ce que je pense uniquement parce que je le pense.

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Centre national d'enseignement à distance (CNED), France
Centre national d’enseignement à distance (CNED), France.

Peut-on être sûr d’avoir raison ?

par F. Burbage

Introduction

On a raison lorsque ce qu’on dit est vrai, ou lorsque ce qu’on fait est juste. La vérité a souvent été définie comme l’adéquation de ce qu’on pense et de ce qui est. On serait sûr d’avoir raison s’il n’y avait en nous aucun doute à propos de cette adéquation.

Il importe de bien prendre la mesure de la question posée : on ne demande pas si l’on peut avoir raison, et quels sont les moyens dont on dispose pour cela, mais si l’on peut être sûr d’avoir raison. La question ne porte pas seulement sur le fait – donnée objective – qu’on ait ou non raison, mais aussi sur ses modalités subjectives : peut-on ou non en être assuré ?

Ce dont on peut d’abord s’étonner, c’est qu’une telle question soit simplement posée. Il ne fait aucun doute en effet qu’il nous arrive d’être sûr d’avoir raison. Le fanatisme en témoigne, d’une manière tellement paroxystique qu’on pourrait voir dans cette assurance un fait extraordinaire. Mais il est assez banal d’être comme on dit, « sûr et certain » du bien-fondé de ce qu’on fait, ou de ce qu’on dit. La difficulté qu’on éprouve à détromper ceux qui sont dans l’erreur l’indique immédiatement.

Si question il y a, c’est donc sous une certaine hypothèse : que l’assurance d’avoir raison ait été ébranlée, qu’on la soupçonne de n’être pas aussi bien fondée qu’on croyait. Qui pose cette question ? C’est un homme inquiet : y a-t-il une assurance véritable et durable d’avoir raison, et pas seulement une assurance hâtive, destinée à disparaître au moindre examen sérieux ? L’inquiétude, ce serait que l’assurance puisse se dérober, et qu’on s’aperçoive qu’elle est, en réalité, chose impossible ou illusoire. Pourquoi serait-on conduit à une telle situation ? Quel est ici le problème ?

On en prend une première mesure en considérant l’oscillation suivante :

  • la vérité est tellement difficile à établir qu’elle semble parfois échapper : les tribunaux les plus intègres commettent des erreurs, les savants les plus scrupuleux se trompent. Les progrès de la science supposent qu’on identifie les erreurs des prédécesseurs, qu’on travaille patiemment à les rectifier… jusqu’au jour où l’on sera soi-même critiqué et peut-être réfuté. Qui pourrait dans ces conditions être « sûr » d’avoir raison ? Ne serait-ce pas surestimer les capacités humaines à connaître, et prendre, naïvement, le simplement probable pour le vrai ?
  • mais il est difficile de nier qu’il y a des vérités : il est vrai que « 3 + 3 = 6 », et j’ai raison lorsque j’adhère à un tel énoncé. Celui qui en douterait passerait pour bien farfelu, d’autant plus que des preuves existent, et qu’un tel énoncé est tout sauf arbitraire. On peut faire et refaire les opérations, croiser les résultats, retourner aux règles fondamentales de l’arithmétique… Les cahiers des jeunes écoliers sont remplis de ces vérités « élémentaires », et ils vont à l’école justement pour en prendre connaissance, pour pouvoir ensuite faire fond sur elles, dans des analyses plus sophistiquées et plus délicates. Comment de telles vérités pour- raient-elles ne pas donner lieu à certitude ? Ne serait-il pas déraisonnable de douter qu’on ait alors raison ?

Qu’est-ce qui est ici indiqué : que certains objets sont plus difficiles à connaître que d’autres ? Que certaines méthodes sont moins performantes que d’autres ? Le problème serait alors celui de la délimitation des lieux et des moyens de la vérité.

Mais, et peut-être plus profondément, la difficulté est ailleurs : qu’advient-il à la vérité, dès lors qu’on l’inscrit dans l’ordre de la raison, et non plus simplement dans l’ordre de la révélation ou de l’autorité ? On a le souci de montrer que ce qui est donné comme vrai peut aussi être déduit, ou retrouvé par expérience : il s’agit de vérifier, d’apporter la preuve – la raison d’être – de ce qu’on avance, en considérant que la vérité consiste moins dans la conformité d’un énoncé à la réalité des choses (qui pourrait être due au hasard) que dans le mouvement de pensée qui permet de l’établir. Aurait-on raison sans ce travail du raisonnement, de l’observation, souvent associés ? L’efficacité de ce travail, c’est d’arracher la vérité au dogmatisme : au lieu qu’elle soit ce qui précède la pensée et qui la commande, elle en sera le produit. N’est-ce pas ce travail de la vérification qui est incompatible avec l’assurance d’avoir raison ? En a-t-on jamais fini avec le travail d’identification des faits, de détermination des valeurs ?

N’y a-t-il d’assurance que dogmatique ? Y a-t-il, et à quelles conditions, une assurance instruite, compatible avec les réquisits1 d’une détermination rationnelle du vrai et du faux ?

(…)

________________

1. note du CNED : réquisits ou exigences.

Source : Burdage, Frank, Introduction, Peut-on être sûr d’avoir raison ? Séquence 4, Leçon 30, Terminale – Philosophie (PDF en ligne), Centre national d’enseignement à distance (CNED), France, consulté le 17 août 2024.


Toute croyance relève du dogmatisme. Par conséquent, « Croire » que j’ai raison donne à ce que je pense le statut de dogme, une vérité fondamentale, incontestable. Je ne doute pas.

Or, sans le doute, rien ne peut venir éclairer ce que je pense et ce que je crois. Je ne peux pas savoir si j’ai raison ou si j’ai tort, pas plus que les hommes dans la Caverne de Platon.

Un jour, un proche à qui je demandais inlassablement des preuves de chacune de ses affirmations a fini par répondre : « C’est moi la preuve. » À force de réfléchir à cette réponse étonnante, j’ai conclu que les affirmations en question étaient, non pas des faits démontrés, mais de simples croyances, ce qui ne demande aucune preuve formelle.

Bon nombre de discussions se limite à des échanges de ce que les gens pensent d’un fait. Dans ce contexte, le fait lui-même n’a plus autant d’importance qu’il devrait. L’opinion ou le jugement du fait prime sur le fait lui-même. Finalement, c’est l’opinion ou le jugement du fait qu’on l’on prend pour la vérité et que l’on intègre automatiquement à ses croyances.

Personnellement, j’ai l’impression qu’en ce monde la vérité pour être « vérité » doit atteindre le statut de croyance, de dogme, pour plusieurs personnes.


c.myriam-tevault-d-allonnes-1a-1024L’irruption de la notion de « post-vérité », désignée comme mot de l’année 2016 par le dictionnaire d’Oxford, a suscité beaucoup de commentaires journalistiques, notamment sur le phénomène des fake news, mais peu de réflexions de fond. Or, cette notion ne concerne pas seulement les liens entre politique et vérité, elle brouille la distinction essentielle du vrai et du faux, portant atteinte à notre capacité à vivre ensemble dans un monde commun.

En questionnant les rapports conflictuels entre politique et vérité, Myriam Revault d’Allonnes déconstruit nombre d’approximations et de confusions. Elle montre que le problème majeur de la politique n’est pas celui de sa conformité à la vérité mais qu’il est lié à la constitution de l’opinion publique et à l’exercice du jugement. L’exploration du « régime de vérité » de la politique éclaire ce qui distingue fondamentalement les systèmes démocratiques, exposés en permanence à la dissolution des repères de la certitude, à la tentation du relativisme et à la transformation des « vérités de fait » en opinions, des systèmes totalitaires, où la toute-puissance de l’idéologie fabrique un monde entièrement fictif.

Loin d’enrichir le monde, la « post-vérité » appauvrit l’imaginaire social et met en cause les jugements et les expériences sensibles que nous pouvons partager. Il est urgent de prendre conscience de la nature et de la portée du phénomène si nous voulons en conjurer les effets éthiques et politiques.

Myriam Revault d’Allonnes est professeur à l’École pratique des hautes études. Elle a publié de nombreux essais au Seuil, et notamment La Crise sans fin. Essai sur l’expérience moderne du temps (2012).

Source : REVAULT D’ALLONNES, Myriam, La faiblesse du vrai – Ce que la post-vérité fait à notre monde commun, coll. La Couleur des idées, Éditions du Seuil,2018, quatrième de couverture.


Aujourd’hui, on s’approprie un fait pour s’en faire une opinion en le jugeant et ainsi se donner raison. Il y a une grande différence entre « Avoir raison » et « Se donner raison ». « Avoir raison » exige un degré élevée de concordance avec le réel, la réalité, en dehors de tout jugement. « Se donner raison » relève plutôt de la liberté que l’on se donne face au réel, une liberté débridée.


c.myriam-tevault-d-allonnes-1a-1024Apparemment, l’idée selon laquelle nous nous situerions à un moment, voire à une époque, d’« après » la vérité constitue une rupture signifiante au regard d’une notion fondamentale de la métaphysique occidentale et sur laquelle repose également, pour le sens commun, l’évidence du réel : une proposition est dite « vraie » lorsqu’elle est garantie par sa conformité à ce qui est. Le souci de la vérité a pu s’énoncer de multiples façons, antagonistes, plus ou moins savantes, dans des domaines divers, mais la pluralité des approche n’a jamais conduit à remettre en question le caractère « vital » de la référence au vrai.

(…)

Il n’en va pas de même avec la « post-vérité » selon laquelle — à suivre le dictionnaire d’Oxford — les faits objectifs ont moins d’importance que leur appréhension subjective. La capacité du discours politique à modeler l’opinion publique en faisant appel aux émotions prime sur la réalité des faits. Peu importe que ces derniers informent ou non les opinions : l’essentiel, c’est l’impact du propos. Le partage du vrai et du faux devient donc insignifiant au regarde de l’efficacité du « faire-croire ». L’ère de la post-vérité est aussi celle du post-factuel.

Source : REVAULT D’ALLONNES, Myriam, La faiblesse du vrai – Ce que la post-vérité fait à notre monde commun, Introduction, coll. La Couleur des idées, Éditions du Seuil,2018, pp. 10-11.


Bref, la liberté de se donner raison se traduit par « À chacun sa vérité », peu importe les faits, le réel. « C’est ce que je crois être vrai qui est vrai… pour moi. »

La mise en exergue des défauts de la perception et des biais cognitifs au cours des décennies a discrédité l’universel au profit de l’individuel. « C’est ma perception du réel qui compte. » Le doute demeure absent avec toutes les conséquences néfastes du manque de recul. Le réel est une affaire devenue personnelle sans l’obligation consciente des conventions universelles, si ce n’est civilisationnelle, y compris culturelle.

Dans ce contexte personnel, un lien malsain est né, celui entre « Avoir raison » et la confiance en soi et, par extension, avec le bonheur.

Quand un proche me dit :

« Je ne suis pas heureux quand je n’ai pas raison. »

Je suis forcé de conclure que son éducation exige une sérieuse réorientation

Serge-André Guay, Observatoire de la philothérapie

La confiance en soi repose sur notre valeur intrinsèque, c’est-à-dire la vie en elle-même, celle qui nous fait Être. La confiance en soi vacille si elle se fonde sur l’idée d’avoir raison car l’expérience démontre que nous avons souvent tort. Il en va de même avec l’idée de lier notre bonheur avec l’idée d’avoir raison. Il suffit amplement d’être heureux d’Être, d’Être en vie. Quand nous soutenons être insatisfait de notre vie, ce n’est jamais la vie elle-même qui en cause. La vie ne se compare pas à baromètre de la température. Elle garde sa valeur intrinsèque peu importe ce que nous visons dans l’exercice de nos facultés, peu importe nos pensées et nos expériences, peu importe les contraintes et les opportunités. La valeur de l’Être et de l’existence demeure inaltérable et le fondement le plus sûr de la confiance en soi. Accuser la vie de « sa vie » relève de la confusion dans la quête d’une excuse mal ficelée d’avance.

Mais prenons garde car la vie n’est pas l’ivresse de la vie. L’ébriété, cet « état d’exaltation, d’euphorie sous l’effet d’une passion forte » installe la confusion et, à terme, la dépendance aveugle. Il ne s’agit pas d’être ivre de la vie mais plutôt de la reconnaître comme la valeur ultime de soi et des autres. Il s’agit de vivre pleinement sa vie et non pas de s’en enivrer. Pour ce faire, il faut vivre en harmonie avec ses émotions et nous éviter la perte contrôle.

Évidemment, la démarche demande beaucoup de créativité. Or, « Avoir raison » ou « Donner raison » tue la créativité car cette dernière exige le doute, le doute systématique, que nous assure de toujours prendre le recul nécessaire pour une vision libérée des acquis et du conditionnement. Être créatif, c’est être capable de tout remettre en question, condition essentielle pour la naissance d’idées nouvelles.

« Si vous avez une meilleure idée que la mienne, je vous prie de bien vouloir me la transmettre rapidement que je ne perde pas mon temps » ai-je souvent répété au cours de ma vie. Une telle disposition permet de maintenir l’ouverture d’esprit à son meilleur et alimente ainsi la créativité. Je n’accorde jamais à mes idées le statut de vérité et encore moins de croyance. Vous m’entendrez dire « J’ai une idée » beaucoup plus souvent que « Je crois ». Dans le monde des idées, avoir raison importe peu.

Il en va autrement dans le monde de l’opinion et du jugement où avoir raison est le motif principal de la prise de recul. Or, on ne prend pas du recul pour juger ou se faire une opinion mais pour comprendre. Et toute compréhension doit elle-même être sujette au doute. Dans cet optique, le savoir et la connaissance (expérience du savoir) ne seront jamais acquises définitivement.

Personnellement, ma créativité trouve sa motivation dans les problèmes à résoudre, qu’ils soient personnels, interpersonnels, sociaux, culturels, économiques…

problem-directed-men-louis-cheskin-001J’adhère à l’idée que ce dont notre société a le plus besoin, ce sont des hommes et des femmes orientés vers les problèmes.[1]

« Se donner raison » demeure un grave problème en notre monde. Il referme chaque individu sur lui-même ou, si vous préférez, il l’enferme dans la Caverne de Platon.

Exprimer sa compréhension d’un problème sous la forme d’une opinion ou d’un jugement ou confondre sa compréhension d’un problème avec son opinion ou son jugement est en soi un problème. Car comprendre n’est pas juger. Comprendre, c’est d’abord acquérir un savoir et une connaissance de l’objet et du problème s’y rattachant, une connaissance qui permet ensuite d’expliquer le problème, non pas de juger.

La compréhension se définit comme la « Faculté de comprendre, de percevoir par l’esprit, par le raisonnement. La compréhension du problème. ➙ intelligence ; familier comprenette. » (Dictionnaires Le Robert). En philosophie, l’explication de la compréhension s’avère beaucoup plus complexe.


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3 – L’unité de l’acte de compréhension

1° – Comprendre, c’est dénombrer

Comprendre la table, c’est saisir l’unité de la table ; c’est comprendre qu’il s’agit d’un objet. Quoi que je pense, il faut que je pense « un ». Mais penser la table et la comprendre revient à penser et comprendre l’unité d’une pluralité. En effet, la table a quatre pieds. L’unité et la pluralité sont deux limites : on ne pense jamais l’unité pure et la pluralité pure puisque l’unité pure ne peut être saisie que comme la négation de la pluralité. Aussi ce qui m’est donné à comprendre est-il ce qui fait la synthèse de l’unité et de la pluralité, à savoir la totalité. C’est pourquoi comprendre revient à dénombrer.

2° – Comprendre, c’est comparer

Il faut bien reconnaître que nous ne saisissons rien en soi mais toujours par comparaison. Supposons que le monde soit vert, nous ne le saurions pas puisque le vert n’est que par comparaison à d’autres couleurs. Il n’y a donc pas de couleur en soi : si le tableau est, c’est par rapport à la blancheur de la craie. Il y a d’abord une existence qualitative qui s’impose à partir d’une intuition : par exemple, le jaune de la table se donne immédiatement au niveau de la perception. Mais le jaune est une détermination qui exclut tout le reste. Enfin, si je conçois que cette chose est mais qu’elle n’est pas plus que cela, on cerne la couleur jaune par élimination successive. Ainsi paraît la limitation : je saisis les choses comme étant et, par comparaison, n’étant pas plus que ce qu’elles sont.

3° – Comprendre, c’est relier

Comprendre, c’est comprendre selon des rapports et les choses relativement les unes par rapport aux autres. Or, la chose se présente à moi comme devenir. Aussi, pour comprendre l’objet, faut-il voir que tout se tient sous les diverses apparences du devenir. Ce qui se tient, c’est la substance : l’arbre change mais c’est le même arbre. Ainsi pensé-je que le devenir est supporté par une identité à savoir la substance. Mais, à son tour, le changement reste identique à lui-même. Les choses changent toujours de la même façon. Malgré les apparences, les mêmes causes entraînent les mêmes effets. Nous trouvons donc la permanence à l’intérieur du changement. Dans la nature, tout se tient ; les causes ne sont pas isolées, elles s’entrecroisent. Ainsi le vase clos est-il relié à l’univers par sa clôture.

4° – Comprendre, c’est donner plus ou moins de valeur à son jugement

Comprendre consiste à savoir limiter la valeur de son jugement, c’est-à-dire le nuancer : par exemple, si l’on me pose la question de savoir combien il y a de tables dans une salle et que je suis à l’extérieur, je ferai un calcul qui me permettra de dire qu’il est possible que la salle contienne tant de tables. Le jugement que j’émettrai est problématique. Alors que si je suis dans la salle même, ma perception me met en rapport avec les tables réelles et le jugement que je vais émettre va être un jugement assertorique.

La catégorie du nécessaire apparaît au niveau des rapports conceptuels : j’émets alors un jugement apodictique (par exemple, lorsque j’affirme que la sphère est nécessairement obtenue par un demi cercle tracé autour du diamètre).

Références

Scholz, Oliver R. « Compréhension, interprétation et herméneutique ». Sens et interprétation, édité par Christian Berner et Denis Thouard, traduit par Christian Berner, Presses universitaires du Septentrion, 2008, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.75173.

ARON Raymond, « Compréhension et signification », dans : Introduction à la philosophie de l’histoire sous la direction de ARON Raymond. Paris, Gallimard, « Tel », 1991, p. 57-60. URL : https://www.cairn.info/introduction-a-la-philosophie-de-l-histoire–9782070723539-page-57.htm

Source : Philosophie : « Qu’entend-on par comprendre ?», LIBRE SAVOIR.


À cette étape, le doute prend toute son importance et se soustraire à l’objectif d’avoir raison. Sans le doute, l’individu vit dans un système sans faille. Or, c’est par les failles que la lumière entre. Évidemment, plus l’individu vit dans le noir depuis une longue période, la lumière l’aveuglera. Il sera alors porté à colmater la faille qui laisse entrer cette lumière pour retrouver son confort… dans le noir. Se donner raison, c’est vivre dans le noir.


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Bref éloge du doute

Quand des convictions intimes deviennent certitudes absolues, la folie guette, la barbarie aussi. C’est pourquoi, tout en défendant ses choix, il faut cultiver le doute philosophique.

Par Roger-Pol Droit, Les Échos, 5 juillet 2019

« Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou. » Le diagnostic – établi par Nietzsche en 1888, dans « Ecce Homo » – paraît plus actuel et plus utile que jamais. Car notre époque voit proliférer et se durcir des kyrielles de pseudocertitudes affolantes. Elles engendrent des flots de discours, mais aussi des actions marquées par le délire et la déraison.

Complotistes, islamistes et djihadistes, collapsologues fanatiques de décroissance, néonazis, suprématistes blancs – par exemple… – rivalisent ainsi de certitudes qui les font délirer. Il n’est pas question de les mettre dans le même sac : des différences colossales et insurmontables les séparent. Malgré tout, ils ont en commun avec bon nombre d’autres contemporains d’être habités de convictions arrogantes, de se croire certains de détenir des vérités, de se considérer par là même justifiés à les mettre en œuvre quoi qu’il en coûte.

Contre cette montée des dogmatismes, il faut rappeler combien le noyau dur de l’attitude philosophique est au contraire constitué, depuis Socrate, par une forme spécifique de prise de distance envers les certitudes – même les mieux assurées, même les plus répandues. Il faut préciser que ce n’est évidemment pas toute certitude, quelle qu’elle soit, qui fait déraisonner. Que deux et deux fassent quatre, nul n’en doute. Mais cela ne suscite aucune fantasmagorie. La dérive commence seulement quand une croyance est confondue avec un savoir, quand une conviction forte est prise pour une vérité absolue.

Lire la suite : Les Echos.


Éprouver un malaise face au doute signale une confrontation avec ses certitudes, ses vérités, devenues des croyances, elles-mêmes devenues des dogmes. Il nous faut apprendre à vivre dans le doute et comment en tirer le bénéfice.

Dans l’enseignement de la pensée scientifique, je trouve la réponse à la question « Quel est le bénéfice du doute ? » « Il faut apprendre à tirer le bénéfice du doute » nous dit-on mais sans jamais nous préciser quel est ce fameux bénéfice. « Le bénéfice du doute », c’est la certitude ». Ce n’est qu’une fois que l’on a douté (remis en question) une connaissance, une expérience et ses résultats, ce que nous pensons, comment nous l’avons pensé… que l’on sera certain, jusqu’au prochain doute. Ainsi va la connaissance scientifique. Elle n’est certaine que le temps qu’un nouveau doute la remette en question, soutenu par une connaissance nouvelle ou complémentaire.

« La connaissance (scientifique) se bâtit sur la destruction du déjà-su ». Une nouvelle connaissance scientifique vient en détruire une plus ancienne pour prendre sa place. Ce processus n’est possible que si on accepte de douter de toutes les connaissances scientifiques, de rien prendre pour acquis pour l’éternité. Le scientifique n’a jamais raison. Son opinion n’a aucune valeur. Il dispose uniquement des preuves fournies par ses expériences, reprises par ses collègues pour les confirmer. Bref, pas de doute, pas de connaissance scientifique.

Et pourquoi n’en serait-il pas ainsi dans nos vies ? Si oui, ce n’est plus la connaissance (expérience su savoir) qui mobilise l’attention mais plutôt le processus et plus particulièrement le doute. C’est ma capacité de douter qui donne à mon esprit toute sa valeur. Je peux avoir confiance en moi que si je doute.

C’est la démonstration de mes doutes que met de l’avant ma force de conviction, non pas à titre de vérité ou de croyance, mais d’une simple idée à débattre.

Toute ma vie professionnelle fut bâtie sur mes idées, mes idées de solutions à des problèmes. Je ne me suis pas avancé en soutenant avoir raison mais avec des idées originales et contextualisées.

J’ai mené la plus grande partie de ma carrière à titre de travailleur indépendant (autonome) plutôt que d’employé. Ainsi, je me suis soustrait à l’influence du système de l’entreprise cliente de mes idées. J’ai aussi échappé à l’obligation d’une vision de l’intérieur de l’entreprise au profit d’une vision de l’extérieur permettant la prise de recul nécessaire pour cerner et comprendre le problème à l’étude.

Jamais au grand jamais je me suis présenté en affirmant « J’ai raison » et je vous démontrerai que « Vous avez raison » de retenir mes services. Ma devise : « Je propose, vous disposez. »

J’exposais mes idées sous la forme de projets développés sur papier. Autrement dit, peu importe le démarchage, je déposais toujours un projet écrit original pour chaque client avec un résultat de 80/20[2] pour la signature d’un contrat. J’ai donc gagné ma vie en écrivant.

Je ne demandais pas au client de me donner raison mais d’expérimenter avec moi la réalisation d’un projet avec une définition claires de l’objet, de l’objectif et des moyens. Je me suis imposé ces définitions après avoir observé une certaine confusion chez les décideurs en entreprise.

Tous mes projets/écrits visaient un seul objectif : démontrer que je comprenais le problème avoué ou non par le décideur. En effet, souvent le décideur désire ce dont il n’a pas besoin. Mais mission : l’amener à désirer ce dont il a réellement besoin.

Les décideurs me demandaient souvent mon opinion, ce à quoi je me refusais en affirmant « Mes opinions ne comptent pas. Je me trompe souvent mais ce n’est pas le cas de mes recherches. » Je soutenais ma position en insistant sur le processus scientifique auquel je soumettais mes recherches. « Il nous faut entretenir le doute sur la décision à prendre jusqu’à ce que les résultats de mes recherches soient connus. »

À cette époque je ne vendais plus mes idées mais je testais celles des autres proposées aux décideurs. Mes projets se présentaient alors comme des « projets de recherche » consistant en une série de tests, chacun soumis à un processus scientifique. Le défi du décideur est d’accepter ces résultats.

À son habitude, le décideur fonde ses décisions sur des études, des rapports statistiques notamment des sondages, les résultats de groupes de discussion et le fruit de ses échanges avec d’autres personnes, compris des conseillers externes. À vrai dire, en bout de ligne, c’est son opinion au sujet de ces études, de ces rapports… qui compte le plus dans la balance ou, si vous préférez, sa subjectivé.


images_books_101107« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »

We like to believe that we are objective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it. We say we judge objectively, but actually we react subjectively.

We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »

Source : CHESKIN, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.


« Avoir raison » ou « Se donner raison » se fonde toujours sur la subjectivité de l’individu. Aucune opinion, aucun jugement, ne peut se targuer d’être un tant soit peu objectif. Pour être honnête, il nous faudrait toujours déclarer « Voici ce qui a attiré mon attention ». Et les plus humbles d’entre nous ajouteront : « Et ce n’est peut-être pas l’essentiel ».

Dans ce contexte, la subjectivité fournit des indices sur la sensibilité, la culture et l’expérience de l’individu. Il est donc impossible de la bannir de la réflexion pour autant que l’on puisse la cerner.


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Dans son rapport au savoir, et plus largement au réel, la bêtise est celle de la doxa, dont le règne mérite d’être qualifié de dictature idéologique tant son influence est contraignante. Il y a un dogme de la doxa que l’on pourrait décomposer selon trois traits distinctifs, et qui relèvent tous d’une survalorisation des fonctions intellectuelles : narcissique, angoissée, et fataliste. Le narcissisme de l’opinion se caractérise par une surdétermination des atouts psychologiques, qui se répand en discours dérisoires de rationalisation, de dénégation de l’ignorance, employant au service de la certitude les arguments les plus inconsistants — l’évidence sensible (c’est vrai parce que je l’ai vu), l’autorité (c’est vrai parce qu’un tel l’a dit) et le consensus (c’est vrai parce que tout le monde le dit) —. L’opinion a toujours raison.

L’ignorant justifie sa propre ignorance en en faisant porter la responsabilité par quelqu’un ou quelque chose d’autre que lui ; s’il ignore, ça n’est pas de son propre chef, ça n’est pas qu’il est bête, c’est qu’il a été empêché de savoir — la proximité du narcissisme et de la paranoïa est ici flagrante —. L’exaltation de soi est d’autant plus forte que le sujet n’est pas dupe de ce qui s’oppose au libre exercice de son intelligence feinte. Elle atteint son paroxysme lorsqu’il se flatte de ce qu’on lui cache, car pourquoi faudrait-il tenir un impuissant dans l’ignorance ? La plupart du temps, l’homo loquax se moque bien de toute justification à son discours (laquelle se satisfait de l’obscurité de l’implicite), puisque l’enjeu est tout autre : la justification de soi par le discours. La manière est commode. « C’est parce que je l’affirme vrai que ça l’est » assure-t-il, en lieu et place de « c’est parce que c’est vrai que je l’affirme ». Ce qui est affirmé dans le discours, c’est l’image d’un soi-même désirée mais non réalisée, par répugnance pour ce long et patient travail d’ascèse qu’impose tout désir authentique de connaissance. Ce qui est affirmé, c’est l’impuissance de la raison, drapée du voile de la certitude. Le besoin de certitude cache l’angoisse, le deuxième trait distinctif de l’opinion évoqué plus haut. Le besoin irréfléchi de positivités conduit à ce comportement intellectuel trouble qui voit tout discours, pour aussi inepte qu’il fût, confirmé par n’importe quoi de persuasif ou de rassurant. L’« idiot » pense sur le mode de la fascination, la fascination du vraisemblable, et son manque d’imagination à créer un sens du monde le conduit le plus souvent à se rendre au consensus amiotique de la culture. Le sentiment de déréliction, qui ne manque d’envahir toute conscience affrontant la question du sens du monde, est traité par l’homme de l’opinion par la distraction. La pensée d’opinion est une conduite de fuite à l’égard du réel qui ne cesse de manifester sa cruauté, sa résistance à l’égard de notre désir de vérité et de bien-être. La maladie, la douleur, la vieillesse, la mort font l’objet d’une crainte incontrôlée ou d’une indifférence feinte. Et que dire des désordres de l’âme (passions, désirs refoulés, espoirs déçus…), des aléas et du chaos de l’histoire (les violences absurdes du totalitarisme, de la pauvreté, de l’injustice sociale…), des incertitudes de la science (caractère provisoire des théories, problèmes irrésolus) ? Le fatalisme, troisième trait distinctif de l’opinion, traduit l’inefficacité des stratégies communes à résoudre une crainte irréductible et des désirs irrépressibles. Victime de lui-même, acculé au constat d’impuissance, le misologue choisit l’extrême refuge de l’indigence en quoi consiste d’ériger des faits en commandements. Comme le troupeau de brebis, qui prend la fuite soudaine d’une des leurs pour un ordre, il fait sien, parce qu’il ne le comprend pas, tout ce qui s’affirme et le persuade. Impuissant à jouir du réel — il n’en connaît que les postiches de positivités — il se contente des miettes du banquet et, à la manière du chameau de Nietzsche, se charge du poids des valeurs esclaves. Et si pour jouir il adopte les distractions, ça n’est pas pour être heureux mais pour oublier qu’il ne l’est pas.

Source : GO Nicolas, « La sagesse du philosophe », Le Philosophoire, 2003/2 (n° 20), p. 67-81. DOI : 10.3917/phoir.020.0067. URL : https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2003-2-page-67.htm.


Dans ce contexte, revenons à la question posée en tête de l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » dans le numéro de juin 2024 de Philosophie magazine : « Quand peut-on se fier à son jugement ? ».

L’auteur de cet article, Alexandre Lacroix enchaine en soutenant que « Selon les circonstances, il existe plusieurs manières de répondre à cette question ». En fait, il en propose quatre.[3]


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  1. « Je sais que j’ai raison, parce que beaucoup de gens pensent ou font comme moi. »

Alexandre Lacroix qualifie cette approche de « conformiste ». Lorsque je pense ou que je fais comme « beaucoup de gens », je me questionne à savoir si nous ne sommes pas tous dans l’erreur. Je double mon doute de ma créativité. Ma sensibilité attire tout particulièrement mon attention sur les problèmes persistant d’une génération à l’autre. J’avoue préférer vivre en marge, ce qui me permet des prises de recul originales ou non conformistes.

  1. « Je sais que j’ai raison parce que, lorsque je mets mes idées en pratique, ça marche, j’obtiens de bon résultat. »

« Cette approche relève du pragmatisme » écrit Alexandre Lacroix. Si une idée mise en pratique fonctionne et donne de bon résultat, pourquoi dois-je ajouter « J’ai raison » ? Juger une idée ne sert pas la crédibilité du fondement de son utilité.

  1. « Je sais que j’ai raison, parce que je peux avancer des arguments solides en faveur de ma position et répondre aux objections.»

« L’une des méthodes couramment utilisées pour savoir si l’on a raison consiste à soumettre son avis ou son projet aux autres. On s’en remet alors à la dynamique de la délibération » écrit Alexandre Lacroix. Est-ce là attendre des autres qu’ils nous donnent raison ? Faut-il que les autres me donnent raison pour combler mon désir d’avoir raison ? Et si c’est le cas, est-ce réellement mon désir d’avoir raison pour me conforter dans ma position ou mon désir d’avoir raison sur les autres ? Est-ce nécessaire ?

  1. « Je sais que j’ai raison, parce que je dis la vérité et que je peux le prouver !»

SUR LE WEB : https://www.philomag.com/articles/lart-de-couper-les-cheveux-en-quatre


« La vérité la vérité la vérité est une poignée de sable fin. La vérité la vérité la vérité qui glisse entre mes doigts » chante de philosophe et artiste Raôul Duguay dans Le voyage :

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« La vérité est une invention de l’Homme.

L’Homme est imparfait.

Donc la vérité est imparfaite. »

Serge-André Guay, Observatoire de la philothérapie


Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ». La philosophe Myriam Revault d’Allonnes va encore plus loin en parlant d’une « ère post-factuel » dans son livre « La faiblesse du vrai » :


c.myriam-tevault-d-allonnes-1a-1024Il n’en va pas de même avec la « post-vérité » selon laquelle — à suivre le dictionnaire d’Oxford — les faits objectifs ont moins d’importance que leur appréhension subjective. La capacité du discours politique à modeler l’opinion publique en faisant appel aux émotions prime sur la réalité des faits. Peu importe que ces derniers informent ou non les opinions : l’essentiel, c’est l’impact du propos. Le partage du vrai et du faux devient donc insignifiant au regarde de l’efficacité du « faire-croire ». L’ère de la post-vérité est aussi celle du post-factuel.

Source : Revault d’Allonnes, Myriam, La faiblesse du vrai, Introduction, p. 11.


L’erreur serait pourtant de penser que la post-vérité et la fabrication de « faits alternatifs » dans des sociétés démocratiques relèvent des mêmes mécanismes que l’idéologie totalitaire. Certes, dans les deux cas on propose un substitut à la réalité, un réarrangement de toute la texture factuelle en sorte qu’un monde fictif vient en lieu et place du monde des expériences et des relations que nous avons en partage et qui est le « sol » sur lequel nous nous tenons.

Dans les systèmes totalitaires, une idéologie « fantasmatiquement fictive » suscite un monde à la fois mensonger et cohérent que l’expérience est impuissante à contrarier. Le penser idéologique s’affranchit de l’existence de la réalité plus « vraie » que celle que nous appréhendons et percevons. Il ordonne les faits selon une procédure entièrement logique : en partant d’une prémisse tenue pour un axiome et dont tout le reste est déduit, on parvient à une cohérence jamais rencontrée dans le réel.

Source : Revault d’Allonnes, Myriam, La faiblesse du vrai, Introduction, p. 14.[4]


La vérité se fait bardasser par tout un chacun en ces temps qui courent. Elle est victime d’érosion comme les berges soumis aux ondes de tempête provoquées par les changements climatiques.[5]

Soutenir que l’on a raison parce qu’on dit la vérité, preuves à l’appui, est d’abord et avant tout une affaire de croyance. Et dans ce cas, les preuves ne sont que des croyances si elles ne sont pas scientifiques. « Avoir raison », c’est croire que ce que l’on pense est vrai ou prendre pour vrai ce que l’on pense. « Dire la vérité », c’est croire que l’on dit la vérité. Peu importe la nature des preuves à l’appui, il faut en douter, être toujours prêt à les remettre en question. Ce qui est vrai un jour ne le sera peut-être pas un jour suivant.


« La vérité la vérité la vérité est une poignée de sable fin.
La vérité la vérité la vérité qui glisse entre mes doigts.
 »

DUGUAY, Raôul, Le voyage, Disque 2, Monter en amour, 1993.


À la vérité, je préfère et de loin la connaissance, cette expérience personnelle ou professionnelle du Savoir, pour autant que l’on sache distinguer Savoir, Connaissance, Opinion et Croyance.

Guillaume Lecointre[6] s’attarde à la différence entre Savoir, Croyance et Opinion dans son Guide de l’enseignement « Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Édition Belin / Humensis, 2018. » Ce livre est référencé dans le manuel scolaire « Esprit critique et scientifique, Enseignement scientifique Terminale,  » dont voici un court extrait :


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Savoir – Un savoir s’appuie sur des données et des faits objectifs, concrets et rationnels qui peuvent être justifiés, prouvés et qui sont validés collectivement. Au point de départ d’un savoir, on trouve un questionnement ; chaque savoir peut être continuellement questionné, voire potentiellement réfuté.

Croyance – Une croyance est une certitude individuelle et subjective qui peut reposer sur l’autorité ou sur la confiance, mais qui n’a pas été validée de façon objective. Une croyance n’est pas justifiée rationnellement et elle ne peut donc pas être réfutée.

Opinion – Une opinion repose sur de multiples fondements, plus ou moins objectifs et rationnels : des savoirs, des croyances, des informations de sources diverses, des vécus individuels ou collectifs, ou encore des données culturelles et sociales. / Une opinion est personnelle, mais elle peut être débattue, exposée, confrontée, ce qui lui permet souvent d’évoluer.

L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.

― Aristote

Source : Différencier savoir, opinion et croyance, Esprit critique et scientifique, Enseignement scientifique Terminale, lelivrescolaire.fr, p. 271.


Il nous faut aussi tenir compte de la distinction entre Savoir et Connaissance.


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Le savoir est un construit formalisé pour être transmis. Il est décrit dans des ouvrages, des programmes d’études, des documents. Le savoir est admis et partagé par une communauté, qui le place justement au rang de « savoir » ; il peut dès lors être transmis (par exemple, enseigné), acquis et valorisé. La transmission du savoir se fait par apprentissage ; en d’autres mots, pour devenir connaissance, le savoir doit être appris. Cela suppose un acte volontaire, « une démarche mentale active au cours de laquelle chaque apprenant confronte toute information nouvelle avec ses connaissances antérieures avant de l’incorporer dans sa base de connaissances » (12). Pour intérioriser un savoir, il faut le comprendre et se l’approprier.

L’intériorisation, l’incorporation de savoirs et d’expériences par une personne produisent la connaissance. Ainsi, la connaissance recouvre une dimension individuelle, alors que le savoir est plus général et « impersonnel » au sens qu’il n’est pas lié à une personne. La connaissance ne se transmet pas mais peut être transposée d’une situation à une autre par le même individu. La connaissance permet d’appréhender une réalité, de se faire une idée de la situation.

(…)

Il est possible de dire aussi que la connaissance est un processus dynamique permanent, alors que le savoir est « figé » à un moment donné en sachant que, par ailleurs, il est évolutif et formalisé par périodes. Selon Juignet, « Il est cependant intéressant de distinguer le processus actif de production, que nous nommerons la “connaissance”, de son résultat, que nous appellerons le “savoir”. Il s’agit de faire jouer la différence entre l’action et son résultat, ce qui revient à dire que la mise en acte d’une connaissance produit du savoir » (13).

_____________

  1. Nendaz M, Charlin B, Leblanc V, Bordage G. Le raisonnement clinique : données issues de la recherche et implications pour l’enseignement. Pédagogie médicale. 2005 Nov;6(4):235-54.
  1. Juignet P. Philosophie, science et société : connaissance – savoir (définitions) [En ligne sur Internet Archive].

Source : Dallaire C, Jovic L. Distinguer savoir et connaissances. Rech Soins Infirm. 2021 Mar;(144):7-9.


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Différence entre savoir et connaître

Sur le plan sémantique, connaître, c’est avoir la connaissance de l’existence d’une chose, c’est l’identifier, la tenir pour réelle; tandis que savoir, c’est avoir une connaissance approfondie d’une chose qui résulte d’un apprentissage, c’est avoir dans l’esprit un ensemble d’idées et d’images constituant des connaissances à propos de cet objet de pensée.

Généralement, savoir implique une connaissance plus approfondie et plus rationnelle que connaître.

Source : Différence entre savoir et connaître, Banque de dépannage linguistique, Office québécois de la langue française, consulté le 25 août 2024.


Il ne s’agit donc pas d’avoir ou de se donner raison lorsqu’on parle de la connaissance et du savoir. Il s’agit de comprendre.


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« Connaître » c’est rassembler le maximum d’information, « savoir » c’est intégrer cette connaissance dans son esprit, « comprendre » c’est relier ce savoir à tout ce qu’on sait déjà et l’utiliser pour aller plus loin dans la conscience de soi-même et du monde.

Source : BRISSON, Pierre, Connaître, Savoir, Comprendre! Exploration spatiale | Le blog de Pierre Brisson, 16 mai 2020.


« J’ai compris » ne signifie pas « J’ai raison ». Autrement dit, le but de l’exercice de compréhension ne s’inscrit pas dans une démarche pour avoir raison. Car, lorsque je comprends, je ne juge pas. Je me rends à une évidence en mon intelligence ou, si vous préférez, une évidence m’est révélée en ma conscience. Bref, comprendre ne me donne pas raison. Je peux ainsi m’expliquer ou expliquer ma compréhension, y réfléchir et, si besoin est, l’exposer aux autres. Et cet exposé ne sert pas davantage à me donner raison sur les autres mais plutôt constitue un simple partage de connaissance et de savoir qui demeure discutable par le fait même que l’on puisse en douter.

Je ne m’oppose pas à la raison, cette « faculté qui permet à l’être humain de connaître, juger et agir conformément à des principes ( compréhension, entendement, esprit, intelligence), et spécialement de bien juger et d’appliquer ce jugement à l’action ( discernement, jugement, bon sens) » (définition de raison, Le Robert – Dico en ligne).

Cette définition généraliste de la raison implique de « juger », de « bien juger ». Or, « le jugement fou le camp[7] », par manque d’attention, de formation, d’expérience, de connaissance, de savoir, de rigueur, de logique… Aussi, le jugement est devenu affaire d’opinion davantage que de raison.


fernand-buisson-002Juger, dit Aristote, c’est affirmer une chose d’une autre chose. Le jugement est essentiellement l’opération de l’esprit qui consiste à affirmer un attribut d’un sujet. « Le feu est chaud, la terre est ronde, l’homme est un animal raisonnable, Dieu est bon », sont des jugements.

Exprimé par le langage, le jugement s’appelle proposition. Toute proposition a en effet trois termes : le sujet et l’attribut, mis en rapport par le verbe.

Source : BUISSON, Ferdinand, Nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, sous la direction de Ferdinand BUISSON, 1911. Édition électronique de l’institut français de l’éducation consultée le 28 août 2024.


Aujourd’hui, le jugement n’est pas une simple « proposition ». On croit en son jugement. On se donne implicitement raison en jugeant.

On a le jugement facile et industriel, comme des produits fabriqués à la chaîne par des robots qui ne pensent pas. On va même jusqu’à se donner de la valeur sur la base de ses jugements, une valeur toute subjective.

Notons aussi la dictature des jugements de valeur sur les jugements de la réalité ou d’existence, sur l’expression des faits. L’Office québécois de la langue française offre cette définition du jugement de valeur : « Opinion formulant une appréciation, des préférences, par laquelle un être projette sur un objet, une personne ou une activité ses desiderata. Note : S’oppose au jugement de réalité qui, lui, repose sur des faits, des critères objectifs.[8] »


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Kant: Synthetic A Priori Judgments

Traduction en français après le texte en anglais

Varieties of Judgment

In the Prolegomena to any Future Metaphysic (1783) Kant presented the central themes of the first Critique in a somewhat different manner, starting from instances in which we do appear to have achieved knowledge and asking under what conditions each case becomes possible. So he began by carefully drawing a pair of crucial distinctions among the judgments we do actually make.

The first distinction separates a priori from a posteriori judgments by reference to the origin of our knowledge of them. A priori judgments are based upon reason alone, independently of all sensory experience, and therefore apply with strict universality. A posteriori judgments, on the other hand, must be grounded upon experience and are consequently limited and uncertain in their application to specific cases. Thus, this distinction also marks the difference traditionally noted in logic between necessary and contingent truths.

But Kant also made a less familiar distinction between analytic and synthetic judgments, according to the information conveyed as their content. Analytic judgments are those whose predicates are wholly contained in their subjects; since they add nothing to our concept of the subject, such judgments are purely explicative and can be deduced from the principle of non-contradiction. Synthetic judgments, on the other hand, are those whose predicates are wholly distinct from their subjects, to which they must be shown to relate because of some real connection external to the concepts themselves. Hence, synthetic judgments are genuinely informative but require justification by reference to some outside principle.

Kant supposed that previous philosophers had failed to differentiate properly between these two distinctions. Both Leibniz and Hume had made just one distinction, between matters of fact based on sensory experience and the uninformative truths of pure reason. In fact, Kant held, the two distinctions are not entirely coextensive; we need at least to consider all four of their logically possible combinations:

  • Analytic a posteriori judgments cannot arise, since there is never any need to appeal to experience in support of a purely explicative assertion.
  • Synthetic a posteriori judgments are the relatively uncontroversial matters of fact we come to know by means of our sensory experience (though Wolff had tried to derive even these from the principle of contradiction).
  • Analytic a priori judgments, everyone agrees, include all merely logical truths and straightforward matters of definition; they are necessarily true.
  • Synthetic a priori judgments are the crucial case, since only they could provide new information that is necessarily true. But neither Leibniz nor Hume considered the possibility of any such case.

Unlike his predecessors, Kant maintained that synthetic a priori judgments not only are possible but actually provide the basis for significant portions of human knowledge. In fact, he supposed (pace Hume) that arithmetic and geometry comprise such judgments and that natural science depends on them for its power to explain and predict events. What is more, metaphysics—if it turns out to be possible at all—must rest upon synthetic a priori judgments, since anything else would be either uninformative or unjustifiable. But how are synthetic a priori judgments possible at all? This is the central question Kant sought to answer.


TRADUCTION

Variétés de jugement

Dans les Prolégomènes à une métaphysique future (1783), Kant a présenté les thèmes centraux de la première Critique d’une manière quelque peu différente, en partant de cas dans lesquels nous semblons avoir atteint la connaissance et en se demandant dans quelles conditions chaque cas devient possible. Il a donc commencé par établir soigneusement une paire de distinctions cruciales entre les jugements que nous portons effectivement.

La première distinction distingue les jugements a priori des jugements a posteriori en fonction de l’origine de la connaissance que nous en avons. Les jugements a priori sont fondés sur la seule raison, indépendamment de toute expérience sensorielle, et s’appliquent donc avec une stricte universalité. Les jugements a posteriori, en revanche, doivent être fondés sur l’expérience et sont par conséquent limités et incertains dans leur application à des cas spécifiques. Ainsi, cette distinction marque également la différence traditionnellement observée en logique entre les vérités nécessaires et les vérités contingentes.

Mais Kant fait également une distinction moins connue entre les jugements analytiques et les jugements synthétiques, en fonction de l’information qu’ils véhiculent en tant que contenu. Les jugements analytiques sont ceux dont les prédicats sont entièrement contenus dans leurs sujets ; comme ils n’ajoutent rien à notre concept du sujet, ces jugements sont purement explicatifs et peuvent être déduits du principe de non-contradiction. Les jugements synthétiques, en revanche, sont ceux dont les prédicats sont entièrement distincts de leurs sujets, auxquels il faut montrer qu’ils se rapportent en raison d’un lien réel extérieur aux concepts eux-mêmes. Par conséquent, les jugements synthétiques sont véritablement informatifs mais doivent être justifiés par référence à un principe extérieur.

Kant supposait que les philosophes précédents n’avaient pas réussi à faire correctement la différence entre ces deux distinctions. Leibniz et Hume n’avaient fait qu’une seule distinction, entre les faits fondés sur l’expérience sensorielle et les vérités non informatives de la raison pure. En fait, selon Kant, les deux distinctions ne sont pas entièrement coextensibles ; nous devons au moins considérer les quatre combinaisons logiquement possibles :

  • Les jugements analytiques a posteriori ne peuvent pas apparaître, puisqu’il n’est jamais nécessaire de faire appel à l’expérience pour soutenir une affirmation purement explicative.
  • Les jugements synthétiques a posteriori sont les questions de fait relativement peu controversées que nous connaissons grâce à notre expérience sensorielle (bien que Wolff ait essayé de les dériver du principe de contradiction).
  • Les jugements a priori analytiques, tout le monde en convient, comprennent toutes les vérités purement logiques et les questions de définition simples ; ils sont nécessairement vrais.
  • Les jugements synthétiques a priori constituent le cas crucial, puisqu’ils sont les seuls à pouvoir fournir de nouvelles informations nécessairement vraies. Mais ni Leibniz ni Hume n’ont envisagé la possibilité d’un tel cas.

Contrairement à ses prédécesseurs, Kant soutenait que les jugements synthétiques a priori sont non seulement possibles, mais qu’ils constituent en fait la base d’une grande partie de la connaissance humaine. En fait, il suppose (comme Hume) que l’arithmétique et la géométrie comprennent de tels jugements et que la science naturelle dépend d’eux pour son pouvoir d’expliquer et de prédire les événements. De plus, la métaphysique – si elle s’avère possible – doit reposer sur des jugements synthétiques a priori, car toute autre approche serait soit non informative, soit injustifiable. Mais comment les jugements synthétiques a priori sont-ils possibles ? Telle est la question centrale à laquelle Kant a cherché à répondre.

Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Source : The Philosophy Pages by Garth Kemerling .


Je dénonce le détournement de la raison au profit de la confiance en soi et son glissement aveugle dans le monde des croyances. « Aussitôt dit, aussitôt cru. » L’obligation volontaire et/ou inconsciente de croire ce que l’on dit dénature la raison.

Du fait que l’on croit ce que l’on dit, on croit aussi que l’autre dit ce qu’il croit. Ainsi, nous demeurons dans le monde des croyances même lorsqu’il s’agit d’une simple opinion (d’un simple jugement). L’opinion n’est plus qu’une croyance.

Or, il manque une étape importante tenant à la nature même de la raison : le raisonnement. L’effort de raisonner par soi-même ne peut s’enclencher sans une formation et un entraînement rigoureux de notre esprit.


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Définition de raisonnement – nom masculin

  1. Activité de la raison (I), manière dont elle s’exerce.

Opinion fondée sur le raisonnement ou sur l’expérience.

  1. Fait de raisonner en vue de parvenir à une conclusion. Les prémisses, la conclusion d’un raisonnement. Un raisonnement juste ; faux.

Source : Raisonnement, Le Robert, dico en ligne. Consulté le 31 août 2024.


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Raisonnement – nom masculin


  1. Activité, exercice de la raison, de la pensée : Comprendre les choses par intuition plutôt qu’en faisant appel au raisonnement.

Contraires : instinct – intuition

  1. Suite d’arguments, de propositions liés les uns aux autres, en particulier selon des principes logiques, et organisés de manière à aboutir à une conclusion : Suivez bien mon raisonnement.

Synonymes : argument – déduction – démonstration – preuve – raison

Source : Raisonnement, Larousse. Consulté le 31 août 2024.


Dans notre société, les conclusions des raisonnements circulent davantage que la « suite d’argument, de propositions liés les uns aux autres, en particulier selon des principes logiques ».

Ainsi, nous adoptons des conclusions sans en connaître le raisonnement. Notre seule préoccupation consiste à croire ou non en cette conclusion en référence à nos autres croyances. « J’ai raison de croire » ou « J’ai raison de rejeter » cette conclusion. Il faut maintenir l’équilibre de la confiance en soi en ne mettant pas en cause ce que je crois déjà.

Le raisonnement, en cas de demande d’explication, viendra à posteriori. On justifiera ce l’on croit, souvent sans lien avec le raisonnement d’origine puisqu’on ne le connaît pas.

Toute conclusion éveille d’emblée nos mécanismes de défense, lesquels protègent alors notre confiance en soi et l’image que nous donnerons aux autres en l’adoptant ou en la rejetant. À la limite, il s’agit d’une réaction involontaire qui échappe à notre conscience.

Dans notre société submergée de conclusions, nous n’avons pas le temps de remonter au raisonnement à la source de chaque conclusion. Nous trouverons bien une raison pour expliquer notre croyance si jamais une demande d’explications se pointe.

Au-delà de nos mécanismes de défense, se trouve notre inconscient et ce dernier est informé par nos sens de ce qui se passe et des options qui s’offrent à nous (croire ou ne pas croire) bien avant notre conscience

Car il ne faut pas oublier notre subjectivité et sa gestion par notre inconscient a priori de tout travail de la conscience. Lorsque nos sens transmettent des sensations au cerveau, l’inconscient est le tout premier à en être informé. L’objet de la sensation devient une perception et elle sera appréciée suivant notre schéma de références, lui-même acquis inconsciemment au fil de nos expériences auprès des membres de notre famille, de nos amis et de nos ennemis, de nos professeurs, etc. Cette référence d’appréciation de l’objet perçu dicte alors l’attitude à adopter (favorable, défavorable ou indifférence) face à l’objet de la perception. Et cette attitude dictera la position à adopter ou le geste concret à poser. Tout ce processus demeure inconscient et a priori du processus conscient. Ce processus inconscient est particulièrement bien expliqué par le chercheur américains Louis Cheskin (1907-1981), pionnier de l’étude des motivations d’achat et de la recherche prédictive en marketing.[9]

Dans notre contexte, le stimuli d’origine capté par nos sens peut être aussi bien un texte lu ou une parole entendue exprimant une opinion (un jugement) ou une croyance. Lorsque le confiance en soi repose sur l’absence de doute, la certitude de détenir la vérité (sa vérité), une opinion soulevant un doute engendrera une attitude défavorable et nos mécanismes de défense la rejetteront, question de survie, de protection de la confiance en soi. Il faut avoir raison de penser ce que l’on pense sur toute la ligne. Le doute, ennemi no 1 de la confiance en soi, doit mourir dans l’œuf. Il est plus pressant de sauter aux conclusions plutôt que de s’enquérir du raisonnement en amont et réfléchir à son tour.

Il n’y a donc pas de prise de recul. On est en accord ou en désaccord avec l’opinion ou la croyance, sans réfléchir davantage.

Un monde où tout un chacun se donne raison vit dans un bocal étanche à tout raisonnement. De l’extérieur, nous pouvons nous demander si la raison n’a pas perdu la raison. C’est la dictature du « J’ai raison » sur la conscience et l’esprit. La raison, pour autant que cela soit logiquement envisageable, est en voie de déshumanisation, réduite à des réactions involontaires et inconscientes.

Quand l’opinion que l’on a des faits prime sur les faits eux-mêmes, on doit faire le deuil du raisonnement, de cette « Suite d’arguments, de propositions liés les uns aux autres, en particulier selon des principes logiques, et organisés de manière à aboutir à une conclusion ». Ainsi, le raisonnement ne s’exprime plus dans opinion. Seule la conclusion compte.

Revenons au texte de Philosophie Magazine. Dans son article, Alexandre Lacroix, pose cette question : « Quand peut-on se fier à son jugement ? » et il explique qu’il y a plusieurs manières d’y répondre selon les circonstances. Nous avons déjà vu les trois premières. Voici la quatrième :


« Je sais que j’ai raison, parce que je dis la vérité et que je peux le prouver ! »

SOURCE : LACROIX, Alexandre, L’art de couper les cheveux en quatre, Dossier : Comment savoir quand on a raison ? Philosophie Magazine, No 180, Juin 2024, p. 44.

SUR LE WEB : https://www.philomag.com/articles/lart-de-couper-les-cheveux-en-quatre


D’emblée Alexandre Lacroix précise que « La notion de preuve n’a pas le même sens dans tous les domaines (…) ». Il donne en exemple les preuves de la culpabilité d’un suspect (identification ADN, traces archéologiques, écrites ou photographiques) déposées au tribunal. Il enchaîne avec la preuve mathématique : « elle repose sur une démonstration contraignante qui progresse, à partir de ses prémisses, en respectant les règles formelles de la logique ».

« Malheureusement, écrit Alexandre Lacroix, il existe aussi de nombreux domaines où il n’est passible d’avancer aucune preuve! » Monsieur Lacroix ajoute : « C’est ce qu’affirme le philosophe autrichien Ludwig Wittgenstein dans son Tractatus logico-philosophicus (1921) : « en dehors des tautologies et des contradictions, qui sont toujours vraies ou fausses, seules les “propositions de la science naturelle” sont susceptibles de se révéler, après une confrontation avec l’expérience, exactes ou inexactes. (…) D’où cette règle que se propose de suivre Wittgenstein : “Ne rien dire que ce qui se laisse dire, à savoir les propositions de la science de la nature – quelque chose qui, par conséquent, n’a rien à voir avec la philosophie –, puis, quand quelqu’un voudrait dire quelque chose de métaphysique, lui démontrer toujours qu’il a omis de donner, dans ses propositions, une signification à certains signes. ” »

Alexandre Lacroix conclut son texte en ces mots : « En dehors du conformisme, du pragmatisme ou de la délibération, nous n’avons pas grand-chose pour nous conforter dans nos avis personnels : même quand les autres nous approuvent et que la chance nous sourit, dans l’absolu, il reste possible que nous ayons tort ! »

Et cette possibilité implique ce que je mets de l’avant dans ce texte : le doute. Il est le fondement de ma liberté de penser, de mon indépendance de penser. Je suis un libre penseur que si je doute. Je doute donc je suis libre ! Autrement, je suis comme cette luciole enfermé dans un bocal; ma raison devient prison. Je suis coupable d’abus et de détournement de raison. Bref, un appel à la raison est un appel au doute.

Pour celui ou celle qui cherche constamment à se donner raison, le doute éveille une sensibilité déstabilisante en laissant libre court aux émotions les plus inconfortables. Dans ce cas, le doute n’est pas une affaire raisonnable mais strictement émotive.

Dans cette relation émotionnelle avec le doute nous ne pouvons plus parler d’un « doute raisonnable ». Pour plusieurs, « douter de ce que l’on pense » revient à « douter de soi » et ainsi à remettre en cause la « confiance en soi ». Ce lien est fallacieux et insidieux car il rejette tout doute.

Pourquoi ? Parce que « Détenir la vérité » est devenu un besoin existentiel. On en trouve la démonstration dans la conclusion malheureuse de plusieurs débats interpersonnels : « À chacun sa vérité », « À chacun son opinion ». Ainsi, la personne s’enferme dans « sa » vérité et elle emprisonne l’autre dans la sienne. Tout doute est écarté ou, si vous préférez, la possibilité que nous ayons tort est réduite à néant. À la limite, on ne doutera plus de l’opinion de l’autre puisque la vérité est une affaire personnelle. Il est admis que chacun possède la vérité, « sa » vérité.

Ce besoin existentiel de vérité expulse le vrai et le faux universels au profit du particulier : « Pour autant que j’y crois ». Devenue individuelle, la vérité n’a plus besoin de s’accorder avec le réel, si ce n’est « ma » perception du réel et « mon intuition personnelle comme preuves de véracité de ce que je pense et de ce que je dis ». Bref, « Si je crois que c’est vrai, cela me suffit amplement. »

La question d’avoir « confiance en soi » est remplacée par celle d’avoir « foi en soi », d’avoir « Foi en ce que je crois ». C’est la religion de soi, le dogme de soi.

J’ai interrogé avec insistance une personne sur les preuves de ses affirmations interprétatives au sujet de l’actualité. Exaspérée, la personne finira par me répondre : « C’est moi la preuve ». J’ai cogité cette réponse plusieurs mois pour admettre que les affirmations de cette personne devaient être avant tout des croyances (vraies) plutôt que des vérités de faits. Ma demande répétée de preuves avait donc tout pour agacer cette personne puisque les croyances n’ont pas besoin de preuves formelles. Croire suffit.

Dans le cas précis de l’actualité diffusée par les médias d’information, le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur n’ont ni les compétences ni le temps de vérifier l’information. Pour adopter ou croire en une actualité, ils doivent donc s’en remettre aux médias d’information.

Paradoxalement, le doute reprend sérieusement du service dans le cas des médias d’information comme le démontre le Digital news reports Canada et l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme. La confiance envers les médias d’information connaît une baisse constante.


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3.1 La confiance dans les nouvelles : La confiance envers la plupart des nouvelles la plupart du temps continue à fléchir au pays : seulement 39 % (-1 pp par rapport à 2023) des Canadiens partagent cette confiance (figure 34). Il s’agit du plus bas score obtenu par le Canada dans l’enquête jusqu’ici. Avec cette légère baisse depuis l’an dernier, ce score se retrouve tout juste en dessous du score international, qui reste stable (40 %), mais il demeure bien au-dessus des résultats des États-Unis (32 %) ou de la France (30 %)10. Depuis 2016, première participation du pays à l’enquête, la part de personnes en confiance est passée de 55 % à 39 % (-16 pp), et l’écart entre les Canadiens qui estiment pouvoir faire confiance à la plupart des informations la plupart du temps (39 %) et ceux qui réfutent cette idée (30 %) n’a jamais été aussi faible.

DIGITAL NEWS REPORT CANADA, SYNTHÈSE DES DONNÉES 2024, 3. CONFIANCE ET INTÉRÊT POUR LES NOUVELLES, 3.1 La confiance dans les nouvelles, Centre d’études sur les médias, p.44 (PDF).

3.4 L’évitement des nouvelles : Paradoxalement, l’augmentation de l’intérêt des Canadiens pour les nouvelles (voir section 3.2) concorde avec une hausse de la part de répondants les évitant (figure 37). Ils sont 69 % (+6 pp) à essayer au moins occasionnellement d’éviter les nouvelles, et 40 % des répondants (+7 pp) indiquent le faire parfois ou souvent. Dans les deux cas, ces proportions se rapprochent de celles de 2022 (respectivement 42 % et 71 %).

DIGITAL NEWS REPORT CANADA, SYNTHÈSE DES DONNÉES 2024, 3. CONFIANCE ET INTÉRÊT POUR LES NOUVELLES, 3.4 L’évitement des nouvelles, Centre d’études sur les médias, p.50 (PDF).

3.5 La fatigue informationnelle : Le sentiment de découragement face à la quantité d’informations suit le même mouvement que l’évitement des nouvelles (figure 38). La part de Canadiens s’estimant « découragé(e) par la quantité d’informations qui circule aujourd’hui » est passée de 28 % en 2019, dernière année où nous avions posé cette question, à 41 % en 2024 (+13 pp). Contrairement à ce qui était observé en 2019, les répondants anglophones sont plus portés à être découragés par la quantité d’informations qui circule (41 %, une hausse de 14 pp) que les francophones (38 %, une hausse de 6 pp).

DIGITAL NEWS REPORT CANADA, SYNTHÈSE DES DONNÉES 2024, 3. CONFIANCE ET INTÉRÊT POUR LES NOUVELLES, 3.5 La fatigue informationnelle, Centre d’études sur les médias, p.51 (PDF).


Statista nous offre un texte de Valentine Fourreau accompagné d’un graphique sous le titre « La confiance envers les médias à travers le monde » (24 oct. 2023) :

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Source web

https://fr.statista.com/infographie/25174/niveau-de-confiance-dans-les-medias-par-pays/


Le doute remettant en cause le degré de confiance envers les médias concerne, selon moi, plus spécifiquement les prises de position par les commentateurs-chroniqueurs (qui se donnent raison) et auxquels les rédactions accordent de plus en plus de place. La prise de connaissance de ces prises de position a le pouvoir de confronter les lecteurs, les auditeurs et les téléspectateurs. Qui plus est, et ce n’est pas de moindre importance, « les nouvelles ne sont pas bonnes », ce qui finit par ébranler le sentiment de sécurité des « consommateurs de médias », d’où l’évitement tire probablement une part de son explication. Le doute envers les médias…


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Si l’homme était forcé de se prouver à lui-même toutes les vérités dont il se sert chaque jour, il n’en finirait point ; il s’épuiserait en démonstrations préliminaires sans avancer ; comme il n’a pas le temps, à cause du court espace de la vie, ni la faculté, à cause des bornes de son esprit, d’en agir ainsi, il en est réduit à tenir pour assurés une foule de faits et d’opinions qu’il n’a eu ni le loisir ni le pouvoir d’examiner et de vérifier par lui-même, mais que de plus habiles ont trouvés ou que la foule adopte. C’est sur ce premier fondement qu’il élève lui-même l’édifice de ses propres pensées. Ce n’est pas sa volonté qui l’amène à procéder de cette manière ; la loi inflexible de sa condition l’y contraint.

Il n’y a pas de si grand philosophe dans le monde qui ne croie un million de choses sur la foi d’autrui, et qui ne suppose beaucoup plus de vérités qu’il n’en établit.

Ceci est non seulement nécessaire, mais désirable. Un homme qui entreprendrait d’examiner tout par lui-même ne pourrait accorder que peu de temps et d’attention à chaque chose ; ce travail tiendrait son esprit dans une agitation perpétuelle qui l’empêcherait de pénétrer profondément dans aucune vérité et de se fixer avec solidité dans aucune certitude. Son intelligence serait tout à la fois indépendante et débile. Il faut donc que, parmi les divers objets des opinions humaines, il fasse un choix et qu’il adopte beaucoup de croyances sans les discuter, afin d’en mieux approfondir un petit nombre dont il s’est réservé l’examen.

Il est vrai que tout homme qui reçoit une opinion sur la parole d’autrui met son esprit en esclavage ; mais c’est une servitude salutaire qui permet de faire un bon usage de la liberté.

Source : TOCQUEVILLE (de), Alexis, De la démocratie en Amérique, Tome III — Première partie — Influence de la Démocratie sur le Mouvement intellectuel aux États-Unis, Chapitre II — De la source principale des croyances chez les peuples démocratiques, Pagnerre, 1848, pp. 12-13 (Wikisource).


MA CONCLUSION

L’article «  L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix de le numéro de juin 2024 de PHILOSOPHIE MAGAZINE est excellent en ce qu’il nous fait réfléchir sérieusement à la question « Quand peut-on se fier à son jugement ? » Ma recherche personnelle à la suite de la lecture de cet article me conduit à conclure que vivre dans un monde où tout chacun se donne raison, pour tout et pour rien, par habitude défensive de la confiance en soi, ne nous permet pas de vivre raisonnablement, c’est-à-dire en tirant le bénéfice du doute. La force de la raison se définit par la force du doute qu’elle entretient en plaçant la confiance en soi dans celui-ci. Ce n’est que si je doute que je peux, si je le désire, avoir raison, mais, dans le temps, cela se limite au prochain doute.

J’ai aussi pris davantage conscience que la philosophie est un monde d’idées plutôt que de certitudes. Pour philosopher, il m’apparaît essentiel de mettre sa raison au service des idées et de soumettre ces idées au doute pour réfléchir encore et encore. Je peux me fier à mon jugement que si j’en doute.

Aussi, la confiance en soi ne repose donc pas sur des certitudes mais sur mes facultés que me procure la simple fait d’Être, d’avoir une existence pour en prendre conscience et les développer. C’est là à la fois ma valeur ultime et mon devoir. Et avoir ou se donner raison ne sera jamais un outil utile pour accomplir ce devoir.

Enfin, avant de rejeter ou de se détourner d’une idée que l’on ne comprend pas, il faut se demander « Pourquoi je ne comprends pas ? ». Et si je comprends, je dois m’interroger à savoir pourquoi tel ou tel autre soutient le contraire, pour autant que je me donne la peine de ne pas épouser la première idée venue, de faire vraiment le tour du sujet. Dans ce contexte l’école devrait avoir comme première mission de nous apprendre à chercher, à trouver ce dont nous aurons besoin de savoir au cours de notre vie. Un professeur qui se donne raison ne sert à rien, sinon à enseigner que le bonheur, c’est d’avoir raison.


NOTES

[1]  Problem-directed men – Our greatest need in business and government, Louis Cheskin, The Bobbs-Merrill Company Inc., New York, 320 pages, 1964.

[2] Le taux de succès de mes démarches auprès de clients potentiels s’élevait 80%. Habituellement, le taux de succès est de 20% (20/80).

[3] SOURCE : LACROIX, Alexandre, L’art de couper les cheveux en quatre, Dossier : Comment savoir quand on a raison ? Philosophie Magazine, No 180, Juin 2024, pp. 44-49.

SUR LE WEB : https://www.philomag.com/articles/lart-de-couper-les-cheveux-en-quatre

[4] Voir aussi mon résumé de lecture sur le site web de l’Observatoire de la philothérapie : Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil.

[5] Voir aussi : « J’ai un problème avec la vérité », Observatoire de la philothérapie.

[6] « Guillaume Lecointre est l’auteur de plusieurs livres à succès aux éditions Belin, notamment la Classification phylogénétique du vivant et le Guide critique de l’évolution. Il intervient fréquemment dans les écoles, collèges et lycées. »

[7] GRAND’MAISON, Jacques (1931-2016), Quand le jugement fou le camp. Essai sur la déculturation, Les Éditions Fides, 1999, 230 page. (Gratuit sur le site web Les Classiques des Sciences sociales – Université du Québec à Chicoutimi.)

[8] Jugement de valeur, Grand dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française, Auteur de la définition : Académie des sciences commerciales, 1979.

[9] Voir le site web : Comment motiver les consommateurs à l’achat avec Louis Cheskin. Lien vers le site web : http://louis-cheskin.blogspot.com/


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DOSSIER

QUAND LA PHILOSOPHIE NOUS AIDE

 Page d’accueil du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.


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Aussi, j’ai ajouté au mon livre « J’aime penser ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison» offert gratuitement en format numérique (PDF) ou à lire en ligne sur un site web dédié.

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Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

Article # 92

J’AI LU POUR VOUS

Introduction à la philosophie

Karl Jaspers

(1883-1969)

Traduit par Jeanne Hersch

Collection 10-18

Date de parution : 3 décembre 2001

Format : 108 x 177 mm

Façonnage normé : POCHE

ISBN : 978-2-264-03444-1

Nombre de pages : 192

(Date de publication originale : 1936)

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J’accorde 4 étoiles sur cinq au livre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS.

J’en recommande la lecture.

Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et de son auteur


Texte en quatrième de couverture

Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien. Partant de la constatation primordiale de l’existence, le philosophe, échappant au réalisme matérialiste, doit rechercher les conditions du salut de l’homme, c’est-à-dire l’accomplissement de sa liberté. Cet accomplissement, Jaspers le situe en Dieu. Récusant donc la primauté de la science sur la métaphysique et la foi, Jaspers montre comment on peut, depuis Platon, déduire et construire un humanisme philosophique de la liberté.


TABLE DES MATIÈRES

I. Qu’est-ce que la philosophie ?

II. Origines de la philosophie

III. L’Englobant

IV. L’idée de Dieu

V. L’exigence absolue

VI. L’Homme

VII. Le Monde

VIII. La Foi et les Lumières

IX. L’histoire de l’humanité

X. L’indépendance philosophique

XI. Le sens philosophique de la vie

XII. Histoire de la philosophie

Appendice (5)

I. — Remarques. Sur l’étude de la philosophie.

II. — Remarques. Sur les lectures philosophiques.

III. — Exposés. De l’histoire de la philosophie.

IV. — Textes.

V. — Les grandes œuvres.


EXTRAIT

(Offert en ligne par les Éditions La République des lettres)

I. Qu’est-ce que la philosophie ?

On n’est d’accord ni sur ce qu’est la philosophie, ni sur ce qu’elle vaut. On attend d’elle des révélations extraordinaires, ou bien, la considérant comme une réflexion sans objet, on la laisse de côté avec indifférence. On vénère en elle l’effort lourd de signification accompli par des hommes exceptionnels, ou bien on la méprise, n’y voyant que l’introspection obstinée et superflue de quelques rêveurs. On estime qu’elle concerne chacun et doit être simple et facile à comprendre, ou bien on la croit si difficile que l’étudier apparaît comme une entreprise désespérée. Et en fait, le domaine compris sous ce nom de « philosophie » est assez vaste pour expliquer des estimations aussi contradictoires.

Pour quiconque croit à la science, le pire est que la philosophie ne fournit pas de résultats apodictiques, un savoir qu’on puisse posséder. Les sciences ont conquis des connaissances certaines, qui s’imposent à tous ; la philosophie, elle, malgré l’effort des millénaires, n’y a pas réussi. On ne saurait le contester : en philosophie il n’y a pas d’unanimité établissant un savoir définitif. Dès qu’une connaissance s’impose à chacun pour des raisons apodictiques, elle devient aussitôt scientifique, elle cesse d’être philosophie et appartient à un domaine particulier du connaissable.

A l’opposé des sciences, la pensée philosophique ne paraît pas non plus progresser. Nous en savons plus, certes, qu’Hippocrate, mais nous ne pouvons guère prétendre avoir dépassé Platon. C’est seulement son bagage scientifique qui est inférieur au nôtre. Pour ce qui est chez lui à proprement parler recherche philosophique, à peine l’avons-nous peut-être rattrapé.

Que, contrairement aux sciences, la philosophie sous toutes ses formes doive se passer du consensus unanime, voilà qui doit résider dans sa nature même. Ce que l’on cherche à conquérir en elle, ce n’est pas une certitude scientifique, la même pour tout entendement ; il s’agit d’un examen critique au succès duquel l’homme participe de tout son être. Les connaissances scientifiques concernent des objets particuliers et ne sont nullement nécessaires à chacun. En philosophie, il y va de la totalité de l’être, qui importe à l’homme comme tel ; il y va d’une vérité qui, là où elle brille, atteint l’homme plus profondément que n’importe quel savoir scientifique.

L’élaboration d’une philosophie reste cependant liée aux sciences ; elle présuppose tout le progrès scientifique contemporain. Mais le sens de la philosophie a une autre origine : il surgit, avant toute science, là où des hommes s’éveillent.

Cette philosophie sans science présente quelques caractères remarquables :

1° Dans le domaine philosophique, presque chacun s’estime compétent. En science, on reconnaît que l’étude, l’entraînement, la méthode sont des conditions nécessaires à la compréhension ; en philosophie, au contraire, on a la prétention de s’y connaître et de pouvoir participer au débat, sans autre préparation. On appartient à la condition humaine, on a son destin propre, une expérience à soi, cela suffit, pense-t-on.

Il faut reconnaître le bien-fondé de cette exigence selon laquelle la philosophie doit être accessible à chacun. Ses voies les plus compliquées, celles que suivent les philosophes professionnels, n’ont de sens en effet que si elles finissent par rejoindre la condition d’homme ; et celle-ci se détermine d’après la manière dont on s’assure de l’être et de soi-même en lui.

2° La réflexion philosophique doit en tout temps jaillir de la source originelle du moi et tout homme doit s’y livrer lui-même.

Un signe admirable du fait que l’être humain trouve en soi la source de sa réflexion philosophique, ce sont les questions des enfants. On entend souvent, de leur bouche, des paroles dont le sens plonge directement dans les profondeurs philosophiques. En voici quelques exemples :

L’un dit avec étonnement : « J’essaie toujours de penser que je suis un autre, et je suis quand même toujours moi. » Il touche ainsi à ce qui constitue l’origine de toute certitude, la conscience de l’être dans la connaissance de soi. Il reste saisi devant l’énigme du moi, cette énigme que rien ne permet de résoudre. Il se tient là, devant cette limite, il interroge.

Un autre, qui écoutait l’histoire de la Genèse : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre … » demanda aussitôt : « Qu’y avait-il donc avant le commencement ? » Il découvrait ainsi que les questions s’engendrent à l’infini, que l’entendement ne connaît pas de borne à ses investigations et que, pour lui, il n’est pas de réponse vraiment concluante.

Une petite fille fait une promenade ; à l’entrée d’une clairière, on lui raconte des histoires d’elfes qui y dansent la nuit. « Mais pourtant, ils n’existent pas … » On lui parle alors des choses réelles, on lui fait observer le mouvement du soleil, on discute la question de savoir si c’est le soleil qui se meut ou la terre qui tourne, on produit les raisons de croire à la forme sphérique de la terre et à son mouvement de rotation … « Mais ce n’est pas vrai, dit la fillette en frappant du pied le sol, la terre ne bouge pas. Je ne crois que ce que je vois. » On lui réplique : « Alors tu ne crois pas au bon Dieu, tu ne le vois pas non plus. » La petite semble interloquée, puis déclare résolument : « S’il n’existait pas, nous ne serions pas là. » Elle avait été saisie d’étonnement devant la réalité du monde : il n’existe pas par lui-même. Et elle comprenait la différence qu’il y a entre un objet faisant partie du monde et une question concernant l’être et notre situation dans le tout.

Une autre enfant va faire une visite et monte un escalier. Elle prend conscience du fait que tout change sans cesse, que les choses s’écoulent et passent comme si elles n’avaient pas existé. « Mais il doit pourtant bien y avoir quelque chose de solide. Je monte maintenant, ici, un escalier pour aller chez ma tante, ça je veux le garder. » Sa surprise et sa frayeur devant l’écoulement universel et l’évanescence de tout lui faisaient chercher à tout prix une issue.

En collectionnant des remarques de ce genre, on pourrait constituer toute une philosophie enfantine. On alléguera peut-être que les enfants répètent ce qu’ils entendent de la bouche de leurs parents et des autres adultes ; cette objection est sans valeur lorsqu’il s’agit de pensées aussi sérieuses. On dira encore que ces enfants ne poussent pas plus loin la réflexion philosophique et que, par conséquent, il ne peut y avoir là chez eux que l’effet d’un hasard. On négligerait alors un fait : ils possèdent souvent une génialité qui se perd lorsqu’ils deviennent adultes. Tout se passe comme si, avec les années, nous entrions dans la prison des conventions et des opinions courantes, des dissimulations et des préjugés, perdant du même coup la spontanéité de l’enfant, réceptif à tout ce que lui apporte la vie qui se renouvelle pour lui à tout instant ; il sent, il voit, il interroge, puis tout cela lui échappe bientôt. Il laisse tomber dans l’oubli ce qui s’était un instant révélé à lui, et plus tard il sera surpris quand on lui racontera ce qu’il avait dit et demandé.

3° Une recherche philosophique jaillie de l’origine ne se manifeste pas seulement chez les petits, mais aussi chez les malades mentaux. Il semble parfois — rarement — que chez eux le bâillon de la dissimulation générale s’est relâché, et nous entendons alors parler la vérité. Au stade où des troubles mentaux commencent à se manifester, il arrive que se produisent des révélations métaphysiques saisissantes. Leur forme et leur langage, il est vrai, ne sont pas tels que, publiées, elles puissent prendre une signification objective, à moins de cas exceptionnels comme celui du poète Hölderlin ou du peintre Van Gogh. Mais lorsqu’on assiste à ce processus, on a malgré soi l’impression qu’un voile se déchire, celui sous lequel nous continuons, nous, notre vie ordinaire. Beaucoup de gens bien portants ont fait aussi l’expérience suivante : ils s’éveillent avec le sentiment d’avoir aperçu dans leur sommeil le sens de choses étrangement profondes, et celles-ci se dérobent au moment où ils sont parfaitement éveillés, en laissant seulement derrière elles une sensation d’impénétrabilité. Le dicton selon lequel « la vérité sort de la bouche des enfants et des fous » recèle un sens profond. Pourtant ce n’est pas là que réside l’originalité créatrice à laquelle nous devons les grandes pensées philosophiques ; elle est le fait d’un petit nombre de grands esprits, d’une fraîcheur et d’une indépendance exceptionnelles, surgis au cours des millénaires.

4° L’homme ne peut se passer de philosophie. Aussi est-elle présente, partout et toujours, sous une forme publique, dans les proverbes traditionnels, dans les formules de la sagesse courante, dans les opinions admises, comme par exemple dans le langage des encyclopédistes, dans les conceptions politiques, et surtout, dès le début de l’histoire, dans les mythes. On n’échappe pas à la philosophie. La seule question qui se pose est de savoir si elle, est consciente ou non, bonne ou mauvaise, confuse ou claire. Quiconque la rejette affirme par là-même une philosophie, sans en avoir conscience. »

Qu’est-ce que cette philosophie, si universelle et qui se manifeste sous des formes si étranges ?

Le mot grec « philosophe » (philosophos) est formé par opposition à sophos. Il désigne celui qui aime le savoir, par différence avec celui qui, possédant le savoir, se nomme savant. Ce sens persiste encore aujourd’hui : l’essence de la philosophie, c’est la recherche de la vérité, non sa possession, même si elle se trahit elle-même, comme il arrive souvent, jusqu’à dégénérer en dogmatisme, en un savoir mis en formules, définitif, complet, transmissible par l’enseignement. Faire de la philosophie, c’est être en route. Les questions, en philosophie, sont plus essentielles que les réponses, et chaque réponse devient une nouvelle question.

Pourtant, cette façon d’être en marche — le sort de l’homme dans le temps — n’exclut pas la possibilité d’un profond apaisement, et même, à certains instants suprêmes, d’une sorte d’achèvement. Celui-ci n’est jamais enfermé dans un savoir formulable, dans des énoncés ou des professions de foi ; il est dans la façon dont s’accomplit, au sein de l’histoire, la condition d’un être humain auquel se révèle l’être même. Conquérir cette réalité dans la situation donnée, toujours particulière, où l’on se trouve placé, tel est le sens de l’effort philosophique.

Être en route et chercher, ou bien trouver la paix et l’achèvement d’un instant privilégié, ce ne sont pas là des définitions de la philosophie. La philosophie ne se situe ni au-dessus, ni à côté d’autre chose. Elle ne peut pas être dérivée. Toute philosophie se définit elle-même par sa réalisation. Ce qu’elle est, on ne peut le savoir que par l’expérience ; alors on voit qu’elle est à la fois l’accomplissement de la pensée vivante et la réflexion sur cette pensée, ou l’action et le commentaire de l’action. Seule l’expérience personnelle permet de percevoir ce qu’on peut trouver de philosophie dans le monde.

Nous pouvons recourir à d’autres formules pour exprimer la signification de la philosophie. Aucune n’épuise cette signification et aucune ne s’avère la seule. Dans l’antiquité, définissant la philosophie d’après son objet, on a dit qu’elle était connaissance des choses divines et humaines, ou de l’être en tant qu’être ; la définissant d’après son but, on a dit qu’elle était apprendre à mourir, ou qu’elle était la conquête, par la pensée, du bonheur, ou de la ressemblance divine ; la définissant enfin par ce qu’elle embrasse, on a dit qu’elle était le savoir de tout savoir, l’art de tous les arts, la science en général, qui ne se limite plus à tel ou tel domaine particulier.

Aujourd’hui, si l’on essaie de parler du sens de la philosophie, on pourrait peut-être recourir aux formules suivantes : elle tend à apercevoir la réalité originelle ; à saisir la réalité par la manière dont je me comporte envers moi-même quand je pense, par mon comportement intérieur ; à ouvrir notre être aux profondeurs de l’englobant (1) ; à assumer le risque de la communication d’homme à homme, par une vérité quelle qu’elle soit, en un combat fraternel ; à garder sa raison patiemment et inlassablement en éveil, même devant l’être le plus étranger, qui se ferme et se refuse.

La philosophie est ce qui ramène au centre où l’homme devient lui-même en s’insérant dans la réalité.

La philosophie, nous l’avons vu, peut atteindre tout homme, et même un enfant, sous la forme de quelques pensées simples et efficaces. Cependant, son élaboration est une tâche sans fin et sans cesse recommencée qui s’accomplit toujours sous la forme d’un tout actualisé. C’est ainsi qu’elle apparaît dans les œuvres des grands philosophes, et, sous forme d’écho, dans celles des philosophes mineurs. Aussi longtemps que les hommes seront des hommes, la conscience de cette tâche, sous quelque forme que ce soit, ne s’éteindra pas.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que la philosophie se trouve en butte à des attaques radicales ; on l’a rejetée en bloc comme superflue et nuisible. A quoi sert-elle ? Elle ne résiste pas devant l’angoisse.

La pensée autoritaire de l’Église a rejeté la philosophie en alléguant qu’elle éloigne de Dieu, qu’elle séduit l’âme et l’attache au siècle, qu’elle la corrompt en l’occupant de futilités ; la pensée politique totalitaire a reproché aux philosophes de s’être bornés à interpréter diversement le monde alors qu’il s’agit de le transformer. Toutes deux estiment la philosophie dangereuse : elle sape l’ordre, elle stimule l’esprit d’indépendance, et par là d’indignation et de révolte, elle trompe et détourne l’homme de sa tâche réelle. Force d’attraction d’un au-delà illuminé par le Dieu révélé, ou puissance d’un ici-bas sans Dieu, exigeant tout pour lui, toutes deux voudraient éteindre la philosophie.

A cela s’ajoute, imposée par la vie quotidienne et le bon sens, la simple norme de l’utilité, devant laquelle la philosophie se trouve impuissante. Thalès déjà, qui passe pour le plus ancien des philosophes grecs, a été moqué par sa servante qui l’avait vu tomber dans un puits alors qu’il observait le ciel étoilé. Pourquoi cherchait-il ce qui est si loin, lui si maladroit dans l’immédiat ?

La philosophie devrait donc se justifier. Et, précisément, c’est impossible. Elle ne peut citer pour sa justification aucune espèce d’utilité qui lui donnerait un droit à l’existence. Elle ne peut que se réclamer des forces qui poussent tout homme à philosopher. Elle sait qu’elle plaide une cause désintéressée, soustraite à tout calcul de profits et pertes dans le monde, qu’elle ne concerne que l’homme comme tel, et aussi qu’elle se poursuivra aussi longtemps qu’il y aura des hommes. Ses ennemis mêmes ne peuvent s’empêcher de donner une signification aux forces qu’ils lui opposent et de produire ainsi des systèmes intellectuels liés à une fin, des succédanés de philosophie, déterminés toutefois par le résultat qu’ils visent, tels le marxisme, le fascisme. Ces systèmes intellectuels, eux aussi, témoignent encore du caractère inéluctable de la philosophie. Elle est toujours là.

Elle ne peut pas combattre, elle ne peut pas se démontrer, mais seulement se communiquer. Elle ne résiste pas quand on la rejette, elle ne triomphe pas si on l’écoute. Elle vit dans la région unanime qui, dans les profondeurs de l’humanité, peut lier chacun avec tous.

Une philosophie de grand style et présentant une cohérence systématique existe depuis deux millénaires et demi en Occident, en Chine et aux Indes. C’est une grande tradition qui s’adresse à nous. La diversité des efforts philosophiques, les contradictions, les prétentions, réciproquement exclusives, à la vérité, ne sauraient empêcher qu’au fond il y ait quelque chose d’unique, que nul ne possède et autour de quoi tournent en tout temps toutes les recherches sérieuses : la philosophie une et éternelle, la philosophia perennis. C’est à ce fondement historique de notre pensée que nous sommes ramenés quand nous voulons que notre réflexion soit aussi claire que possible et qu’elle atteigne l’essentiel.

(Offert en ligne par les Éditions La République des lettres)


REVUE DE PRESSE

Introduction à la philosophie – Karl Jaspers – PhiloLog

Jean-François Robinet, « Jaspers et son temps », Germanica [En ligne], 8 | 1990, mis en ligne le 27 novembre 2014, consulté le 12 mai 2024. URL : http://journals.openedition.org/germanica/2434 ; DOI : https://doi.org/10.4000/germanica.2434

The Theme of Existence in the Philosophy of Karl Jaspers.

Karl Jaspers, la faute et la responsabilité par Alain Brossat, Cahiers critiques de philosophie 2014/1 (n°13)2014/1 (n°13), pages 7 à 23

La tradition selon Karl Jaspers répond-elle aux besoins de notre temps ? – Jeanne Hersch

«La philosophie n’est pas tout à fait innocente», Hannah Arendt – Karl Jaspers


AU SUJET DE L’AUTEUR

Cette image provient d'une collection de la bibliothèque de l'École polytechnique fédérale de Zurich et a été publiée sur Wikimedia Commons dans le cadre d'une coopération avec Wikimedia CH. Corrections et informations complémentaires sont les bienvenues.
Cette image provient d’une collection de la bibliothèque de l’École polytechnique fédérale de Zurich et a été publiée sur Wikimedia Commons dans le cadre d’une coopération avec Wikimedia CH. Corrections et informations complémentaires sont les bienvenues.

Karl Jaspers

(1883-1969)

Karl Jaspers, né le 23 février 1883 à Oldenbourg et mort le 26 février 1969 à Bâle, est un psychiatre et philosophe germano-suisse représentatif de l’existentialisme. Ses travaux ont eu une grande influence sur la théologie, la psychologie, la psychiatrie et la philosophie. Il obtient la nationalité suisse en 1967. Wikipédia


Date/Lieu de naissance : 23 février 1883, Oldenbourg, Allemagne

Date de décès : 26 février 1969, Bâle, Suisse

Influences : Martin Heidegger, Hannah Arendt, Paul Ricœur, PLUS

Influencé(e) par : Emmanuel Kant, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, PLUS

Épouse : Gertrud Jaspers (m. 1910–1969)

Enseignement : Université de Heidelberg


Apports à la philosophie et la théologie

Karl Jaspers est le plus souvent associé au mouvement existentialiste, en partie en raison de ses idées issues des jalons posés par Friedrich Nietzsche et Søren Kierkegaard et en partie parce que le thème de la liberté individuelle occupe une large part de son travail. Dans Philosophie (1932), Jaspers donne son point de vue sur l’histoire de la philosophie et présente ses thèmes principaux. Commençant avec la science moderne et l’empirisme, il fait remarquer que pendant que l’on interroge la réalité, nous affrontons les limites de ce qu’une méthode scientifique ou empirique ne peut transcender. À cet instant, l’individu doit faire face à un choix : ou bien sombrer dans le désespoir et la résignation ou bien faire un pas vers ce que Jaspers nomme la Transcendance. En faisant ce pas, l’individu se confronte par induction à la limitation de sa propre liberté, qu’il appelle « Existenz », afin de pouvoir enfin ressentir une véritable existence. Wikipédia

Jaspers-Jahr 2008

Jaspers Society of Japan

Karl Jaspers Stiftung, Switzerland

Polskie Towarzystwo Karla Jaspera / Polish Karl Jaspers Society

Karl Jaspers Gesellschaft, Oldenburg

Österreichische Karl-Jaspers-Gesellschaft / Austrian Karl Jaspers Society

Società Italiana Karl Jaspers / Italian Karl Jaspers Society

Hrvatsko Društvo « Karl Jaspers » / Croatian Karl Jaspers Society

Karl Jaspers Society of North America

Karl Jaspers sur Philosophie Magazine

Karl Jaspers sur Wikipédia

Karl Jaspers sur L’Agora – une agora, une encyclopédie


Mon rapport de lecture

Introduction à la philosophie

Karl Jaspers

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins.

Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.


D’entrée de jeu, Karl Jaspers distingue la philosophie de la science.

I. Qu’est-ce que la philosophie ?

On n’est d’accord ni sur ce qu’est la philosophie, ni sur ce qu’elle vaut. On attend d’elle des révélations extraordinaires, ou bien, la considérant comme une réflexion sans objet, on la laisse de côté avec indifférence. On vénère en elle l’effort lourd de signification accompli par des hommes exceptionnels, ou bien on la méprise, n’y voyant que l’introspection obstinée et superflue de quelques rêveurs. On estime qu’elle concerne chacun et doit être simple et facile à comprendre, ou bien on la croit si difficile que l’étudier apparaît comme une entreprise désespérée. Et en fait, le domaine compris sous ce nom de « philosophie » est assez vaste pour expliquer des estimations aussi contradictoires.

Pour quiconque croit à la science, le pire est que la philosophie ne fournit pas de résultats apodictiques, un savoir qu’on puisse posséder. Les sciences ont conquis des connaissances certaines, qui s’imposent à tous ; la philosophie, elle, malgré l’effort des millénaires, n’y a pas réussi. On ne saurait le contester : en philosophie il n’y a pas d’unanimité établissant un savoir définitif. Dès qu’une connaissance s’impose à chacun pour des raisons apodictiques, elle devient aussitôt scientifique, elle cesse d’être philosophie et appartient à un domaine particulier du connaissable.

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, I. Qu’est-ce que la philosophie ?, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, pp. 5-6.

P.S.: Définition « Apodictique : Se dit d’un jugement ou d’une démonstration caractérisés par la nécessité logique et l’universalité. (Par opposition à assertorique.) Larousse.

Le simple fait historique se rapportant au développement de la philosophie en différentes écoles avec différents points de vue justifie le propos de Karl Jaspers à l’effet que : « On ne saurait le contester : en philosophie il n’y a pas d’unanimité établissant un savoir définitif ». Il n’y a donc pas une philosophie qui supplante toutes les autres. On peut introduire l’idée de la liberté subjective d’adhésion à une ou des philosophies plus qu’une ou plusieurs autres.

Parlant de la philosophie sans science, il en relève « quelques caractères remarquable » dont celle-ci :

4. L’homme ne peut se passer de philosophie. Aussi est-elle présente, partout et toujours, sous une forme publique, dans les proverbes traditionnels, dans les formules de la sagesse courante, dans les opinions admises, comme par exemple dans le langage des encyclopédistes, dans les conceptions politiques, et surtout, dès le début de l’histoire, dans les mythes. On n’échappe pas à la philosophie. La seule question qui se pose est de savoir si elle, est consciente ou non, bonne ou mauvaise, confuse ou claire. Quiconque la rejette affirme par là-même une philosophie, sans en avoir conscience. »

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, I. Qu’est-ce que la philosophie ?, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 10.


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Charles Robin, le Précepteur, fait écho à cette présence de la philosophie dans nos vies dans son livre « TOUS PHILOSOPHES ? L’inconscient philosophique de nos phrases de tous les jours » (offert gratuitement en format PDF).

Saviez-vous qu’un enfant qui dit « Je n’ai pas fait exprès » manifestait en fait son adhésion à la morale déontologiste de Kant ? Saviez-vous que le fait de dire « Je fais ce que je veux » traduisait un net penchant pour l’existentialisme de Sartre et son rejet du déterminisme ?Saviez-vous enfin que quelqu’un qui vous disait « Je t’aime » était en réalité victime d’un stratagème de la nature ? Aimer, pour Schopenhauer, c’est d’abord vouloir… reproduire l’espèce !
Saviez-vous qu’un enfant qui dit « Je n’ai pas fait exprès » manifestait en fait son adhésion à la morale déontologiste de Kant ? Saviez-vous que le fait de dire « Je fais ce que je veux » traduisait un net penchant pour l’existentialisme de Sartre et son rejet du déterminisme ?Saviez-vous enfin que quelqu’un qui vous disait « Je t’aime » était en réalité victime d’un stratagème de la nature ? Aimer, pour Schopenhauer, c’est d’abord vouloir… reproduire l’espèce !

Avant-propos

Honnie par les foules et combattue par les hommes de pouvoir, la philosophie est parfois obligée de trouver refuge dans les interstices du langage quotidien pour continuer à survivre. C’est de manière invisible (et imprévisible) qu’elle s’immisce dans nos paroles les plus triviales, au point, bien souvent, de nous laisser perplexes quant à la profondeur que certains esprits fantaisistes voudraient leur prêter.

Que notre lecteur soit prévenu : nous faisons partie de ces esprits-là !

ROBIN, Charles, Tous philosophes ?


Karl Jasper traite aussi de la dégénération de la philosophie en dogmatisme, un sujet qui me préoccupe grandement.

Qu’est-ce que cette philosophie, si universelle et qui se manifeste sous des formes si étranges ?

Le mot grec « philosophe » (philosophos) est formé par opposition à sophos. Il désigne celui qui aime le savoir, par différence avec celui qui, possédant le savoir, se nomme savant. Ce sens persiste encore aujourd’hui : l’essence de la philosophie, c’est la recherche de la vérité, non sa possession, même si elle se trahit elle-même, comme il arrive souvent, jusqu’à dégénérer en dogmatisme, en un savoir mis en formules, définitif, complet, transmissible par l’enseignement. Faire de la philosophie, c’est être en route. Les questions, en philosophie, sont plus essentielles que les réponses, et chaque réponse devient une nouvelle question.

« Faire de la philosophie, c’est être en route. »

Pourtant, cette façon d’être en marche — le sort de l’homme dans le temps — n’exclut pas la possibilité d’un profond apaisement, et même, à certains instants suprêmes, d’une sorte d’achèvement. Celui-ci n’est jamais enfermé dans un savoir formulable, dans des énoncés ou des professions de foi ; il est dans la façon dont s’accomplit, au sein de l’histoire, la condition d’un être humain auquel se révèle l’être même. Conquérir cette réalité dans la situation donnée, toujours particulière, où l’on se trouve placé, tel est le sens de l’effort philosophique.

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, I. Qu’est-ce que la philosophie ?, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, pp. 10-11.

Karl Jaspers écrit : « (…) l’essence de la philosophie, c’est la recherche de la vérité, non sa possession (…) ».

Je dévoile ma position face à la vérité dans mon article J’ai un problème avec la vérité :

« La vérité est une invention de l’Homme.
L’Homme est imparfait.
Donc la vérité est imparfaite. »

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

GUAY, Serge-André, J’ai un problème avec la vérité, Observatoire de la philothérapie, 6 février 2023.


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Vérité (nom commun)

  • Caractère de ce qui est conforme à la réalité.
  • Proposition, jugement ou croyance qui est vraie.
  • Réalité profonde d’une chose, par opposition à ses manifestations superficielles.

« Concept majeur de la philosophie, mais dont la définition est controversée. Il n’y a d’accord unanime ni sur la nature du concept, ni la façon de le penser. La définition classique de la vérité ne fait pas consensus, et même ceux qui pourraient l’admettre ne s’accordent pas sur sa formulation précise ou ses implications. Globalement, la question « Qu’est ce que la vérité ? » reste ouverte, avant même de s’intéresser à toute question liée (valeur de la vérité, propos sur le futur, &c.). Ces difficultés philosophiques mises à part, la notion est très courante et son usage peut-être inévitable. »

Source : Vérité, Dico Philo. Fiche personnel : Vérité (PDF).


Karl Jaspers distingue nettement le commencement de l’origine de la philosophie. Si nous nous référons au commencement de la philosophie, nous nous situons dans le contexte historique avec toutes les obligation qui s’impose en tel cas. Si nous nous référons à l’origine de la philosophie, nous plongeons dans l’homme lui-même, à la source de son « impulsion à philosopher » :

L’histoire de la philosophie a commencé sous la forme d’un effort de pensée méthodique il y a deux mille cinq cents ans; sous la forme d’une pensée mythique, beaucoup plus tôt.

Mais un commencement, c’est autre chose qu’une origine : le commencement est historique et procure aux successeurs une quantité croissante de données fournies par le travail intellectuel déjà accompli. Tandis que l’origine, c’est la source d’où jaillit constamment l’impulsion à philosopher. C’est par elle seulement qu’une philosophie contemporaine devient quelque chose d’essentiel, par elle que l’on comprendra la philosophie du passé.

Cet élément originel est multiple. L’étonnement engendre l’interrogation et la connaissance; le doute au sujet de ce que l’on croit connaître engendre l’examen et la claire certitude ; le bouleversement de l’homme et le sentiment qu’il a d’être perdu l’amènent à s’interroger sur lui-même. (…)

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, II. Origines de la philosophie, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 15.

Karl Jasper souligne l’importance du doute « de ce que l’on croit connaître » et ça me plaît car le doute est le rempart contre le dogmatisme. Si vérité il y a, il faut en douter. La valeur de la vérité repose dans le doute.

Le doute devenu méthodique entraîne un examen critique de toute connaissance. D’où il découle que, sans doute radical, il n’est pas de philosophie véritable. Mais ce qui est décisif, c’est de voir comment et où le doute lui-même permet de conquérir le fondement d’une certitude.

« D’où il découle que, sans doute radical, il n’est pas de philosophie véritable. »

Quand je suis absorbé par la connaissance des objets dans le monde, par déploiement du doute qui doit me conduire à la certitude, je m’occupe des choses, je ne pense pas à moi, à mes fins, je suis content de m’oublier moi-même en acquérant ces nouvelles connaissances.

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, II. Origines de la philosophie, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 17.

Vous connaissez peut-être cette question : « Quel est le bénéfice du doute ? » C’est la certitude, jusqu’au prochain doute. Rien n’est jamais acquis définitivement, en science comme en philosophie. Quant à la connaissance scientifique, elle s’érige sur la destruction du déjà-su, un exemple pour notre vie de tous les jours.

Puis vient le quatrième chapitre : « L’idée de dieu ». Notez qu’il est question que d’une « idée »., une idée sans preuve.

Les philosophes contemporains paraissent étudier volontiers le problème de l’existence de Dieu. Ils n’affirment pas sa réalité, ils ne la nient pas non plus. Mais quiconque fait de la philosophie doit en parler. Quand Dieu est mis en doute, le philosophe doit donner réponse : ou alors c’est qu’il ne sort pas de la philosophie sceptique dans laquelle on ne peut jamais faire aucune déclaration, rien n’affirmer ni rien nier. Ou bien encore c’est qu’il s’en tient à un savoir concernant des objets définis et qu’il cesse de philosopher en disant : « Il ne faut pas parler de ce qu’on ne peut savoir. »

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, IV. L’idée de dieu, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 41.

Ces propos au sujet des philosophes doutant de l’idée de Dieu m’apparaissent quelque peu réducteur. Il n’y a pas que les « ou alors » et les « ou bien ». La diversité des argumentations autours de l’existence de dieu va bien au-delà des deux attitudes mentionnées par Karl Jaspers dans son texte.


Secticisme

Courant de pensée qui estime que la vérité est inaccessible et qu’il faut donc adopter une attitude critique à l’égard de toutes les opinions dogmatiques en les « examinant » (skeptikos signifiant « celui qui examine » en grec).

Source : Philosophie Magazine.


Karl Jaspers exprime-t-il une opinion dogmatique ? Toute foi m’apparaît comme une source de dogmatisme.

(…) alors vient le principe inverse : la réfutation de toutes les preuves de l’existence de Dieu signifie qu’il n’y a pas de Dieu.

Cette déduction est fausse. En effet, si on ne peut pas prouver l’existence de Dieu, on ne peut pas davantage prouver son inexistence. Les preuves et leurs réfutations ne montrent que ceci : un Dieu prouvé n’est pas Dieu; il ne serait qu’une chose dans le monde.

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, IV. L’idée de dieu, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 42.

Wow ! Il y a impossibilité de prouver Dieu. Peut-on prouver une idée ?

Mais d’où vient cette foi ? Elle ne vient pas originellement des limites extrêmes de l’expérience dans le monde, mais de la liberté de l’homme. L’homme qui prend vraiment conscience de sa liberté acquiert en même temps la certitude de Dieu. La liberté et Dieu sont inséparables.

Je suis certain d’une chose : en tant qu’être libre, je n’existe pas par moi-même, mais je suis donné à moi-même en présent. En effet, je peux me manquer à moi-même,et je ne peux pas conquérir ma liberté par force. Lorsque je suis vraiment moi-même, je suis certain de ne pas l’être par moi-même. La liberté suprême, libre de toute emprise de la part du monde, se serait en même temps liée de la façon la plus profonde à la transcendance.

La liberté de l’homme, nous l’appelons aussi son existence. Je suis sûr que Dieu est, par la décision même qui me fait exister. Cette certitude ne permet pas d’enfermer Dieu dans une formule, mais de lui une présence pour l’existence.

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, IV. L’idée de dieu, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 45.

La seule liberté que je vois dans tout cela, c’est la liberté de croire ou non en l’existence de Dieu. Ce n’est pas parce que je suis libre que Dieu existe. La liberté de l’homme ne vient pas de Dieu. D’ailleurs, à ce que je sache, Dieu n’est pas tellement friand de la liberté de ses sujets. Il encadre et ordonne. La foi ne trouve certainement pas sa source dans la liberté elle-même, si ce n’est, comme je le précisais, dans la liberté de croire ou non.

Et lorsque Karl Jaspers écrit « La liberté de l’homme, nous l’appelons aussi son existence », c’est encore discutable, discutable sans fin. Je n’ai pas choisi d’exister et ma liberté n’a rien d’absolu.

Il n’est pas besoin de fendre les cheveux en quatre pour comprendre que toute croyance n’a pas besoin de preuve. La croyance existe bel et bien mais ce à quoi l’on croit peut ou non exister; ce n’est que spéculation ou simple foi. Nous sommes dans l’imaginaire. C’est en cet imaginaire que je crois, que j’ai la foi.

Une autonomie absolue n’est pas possible. Quand nous pensons, nous sommes obligés de recourir à des intuitions qui doivent nous être données; sur le plan pratique, nous avons besoin des autres, d’un échange de services avec eux, qui rende possible notre vie. En tant qu’être libre, nous avons besoin d’autres êtres libres avec lesquels puisse s’établir la communication, qui seule nous permet, aux uns et aux autres, de devenir nous-mêmes. Il n’y a pas de liberté isolée. Là où la liberté existe, elle est aux prises avec la contrainte; et si celle-ci était complètement vaincue, si tous les obstacles tombaient, la liberté elle-même s’évanouirait.

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, X. L’indépendance philosophique, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 123.

Je comprends que la liberté existe par ce qui la limite, les contraintes. Or, je me dois de répliquer aux propos de Karl Jaspers en ces mots : « Dieu est lui-même une idée contraignante ». Est-ce là la liberté dont il parlait dans son INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE ? La liberté, pour le Dieu unique de la Bible me semble correspondre à l’absence de la connaissance du bien et du mal. Mais est-ce parce qu’on n’a pas conscience du bien et du mal que nous en sommes exemptés ? Pour être libre du bien et du mal, il faut être contraint d’une manière ou d’une autre puisque la liberté n’existe pas sans contrainte.

Pour créer un « Arbre de la connaissance du bien et du mal », dieu doit connaître lui-même le bien et le mal. Il ordonne de ne pas manger les fruits de cet arbre. C’est une contrainte qui donne lieu à la liberté d’obéir ou non. La philosophie chrétienne de Karl Jaspers ne me semble pas adéquate.

Philosopher, c’est prendre la décision de faire jaillir à nouveau en soi la source vive, de retrouver le chemin de son for intérieur, de s’aider soi-même par une action intime, dans toute la mesure de ses forces.

Certes, ce qui prime dans la vie, sur le plan des réalités tangibles, ce sont les tâches objectives, c’est de répondre aux exigences de chaque jour. Mais l’homme qui veut avoir une conduite philosophique refuse de se contenter de ces obligations immédiates. Il s’aperçoit même que travailler sans plus, se laisser absorber par des buts définis, c’est déjà être sur le voie de la démission, et par là de la carence et de la culpabilité. Il prend au sérieux les échanges humains, l’expérience du bonheur et de la peine, de la réussite et de l’échec, de l’obscurité et du tourment. Refuser l’oubli pour assimiler profondément la vie, refuser le divertissement pour élaborer intérieurement l’expérience, ne pas considérer le passé comme résolu, mais au contraire l’éclairer toujours davantage, c’est la`une conduite philosophique.

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, XI. Le sens philosophique de la vie, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 131.

Cette affirmation manque de respect : « Il s’aperçoit même que travailler sans plus, se laisser absorber par des buts définis, c’est déjà être sur le voie de la démission, et par là de la carence et de la culpabilité ». Travailler, se donner des buts définis, ce n’est pas être sur la voie de la démission. C’est être responsable et être responsable, c’est déjà une vie philosophique. Il n’y aucune culpabilité à avoir à mener un telle vie. La philosophie ne dort pas en notre for intérieur, c’est un mode de vie et le travail en est un. On peut s’adonner à ses activités quotidiennes avec philosophie (et ce sera déjà mieux que bien des philosophes de référence dans leur propre vie).

Emprunter une philosophie au passé est aussi impossible que de produire à nouveau un chef-d’œuvre ancien. On ne peut que l’imiter jusqu’à faire illusion. Nous n’avons pas, comme les croyants, de textes où nous puissions trouver la vérité absolue. C’est pourquoi nous aimons les textes anciens comme nous aimons les anciennes œuvres d’art. Nous nous plongeons dans la vérité des uns comme dans celle des autres, nous tendons la main vers eux. Mais il reste une distance, quelque chose d’inaccessible, et quelque chose d’inépuisable qui nous accompagne pourtant le long de notre vie; et il y a enfin quelque chose qui nous permet de faire le saut et de philosopher nous-mêmes face au présent.

« Emprunter une philosophie au passé est aussi impossible que de produire à nouveau un chef-d’œuvre ancien. »

En effet, la philosophie trouve son sens dans la présence. Nous n’avons qu’une seule réalité, ici et maintenant. Tout ce que nous esquivons par lâcheté ne se présentera plus; mais si nous nous prodiguons à la légère, nous perdrons l’être aussi. Chaque jour est précieux : un instant peut décider de tout.

JASPERS, Karl, Introduction à la philosophie, XII. Histoire de la philosophie, Plon, coll. 10/18, Paris, 2001, p. 155.

Je crois qu’on ne peut pas faire comme Socrate aujourd’hui compte tenu du temps présent, de notre époque, bien différente de celle dans laquelle évoluait Socrate. Il nous faut prendre en considération les différents contextes historiques et bien comprendre notre époque, notre culture et nos traditions pour offrir des consultations philosophiques ici et maintenant. Personne ne vous condamnera à mort et vous forcera a boire la ciguë. Vous devez être des êtres responsables du temps présent.

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J’accorde 4 étoiles sur cinq au livre « INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE » de KARL JASPERS, et paru en 2001 chez Plon, coll. 10/18.

J’en recommande la lecture.


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

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Article # 90

J’AI LU POUR VOUS

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Êtes-vous sûr d’avoir raison ?

Gilles Vervisch

Éditions Flammarion

Date de parution : 28 septembre 2022

136 x 210 mm, Broché

EAN : 9782080265715

ISBN : 9782080265715

Nombre de pages : 224

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J’accorde 5 étoiles sur cinq au livre Êtes-vous sûr d’avoir raison ? de Gilles Vervisch et paru chez Flammarion en 2022.

J’en recommande la lecture.

Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et de son auteur


Texte en quatrième de couverture

Tout le monde pense avoir raison. Et s’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, on peut faire confiance à la mauvaise foi de chacun pour défendre ses opinions lors des débats en famille ou sur les réseaux sociaux : vaccin, pass sanitaire, #MeToo, complotisme, climat, wokisme, politique, religion, etc.

J’y mettrais ma main au feu, ma tête à couper. Mais comment puis-je être sûr de ne pas me tromper ? D’où nous viennent nos opinions et nos certitudes ? Pourquoi y sommes-nous tant attaché(e)s ? Et dans le fond, faut-il avoir raison ?

 * * *

Gilles Vervisch est agrégé de philosophie. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages qui tentent de rendre la philosophie accessible et ludique : Comment ai-je pu croire au Père Noël ? (Max Milo, 2009), Star Wars, la philo contre attaque (Le Passeur, 2015), Comment échapper à l’ennui du dimanche après-midi (Flammarion, 2020). En 2022, il s’est lancé dans le stand-up philosophique avec les spectacle Êtes-vous sûr d’avoir raison ? car, comme ne disait pas du tout Montaigne, philosopher, c’est apprendre à mieux rire.


TABLE DES MATIÈRES

Avertissement

Introduction

« Y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! »

Chapitre 1 – Le mouvement #MeToo n’est-il pas allé (un peu) trop loin ?

La femme est-elle l’avenir de l’homme

Chapitre 2 – Le wokisme est-il une spécialité asiatique ?

« On ne peut plus rien dire ? »

Chapitre 3 – Le nazisme n’est-il qu’une affaire de goût ?

Les valeurs morales sont-elles relatives ?

Chapitre 4 – Les vaccinés ne sont-ils que des moutons ?

Suffit-il de ne pas penser comme tout le monde pour penser par soi-même ?

Chapitre 5 – Les con-platistes sont-ils vraiment des sceptiques ?

Le complotisme est-il un scepticisme ?

Remerciements


EXTRAIT

« Rares sont les hommes capables de penser, mais tous sont désireux d’avoir une opinion. »

Arthur Schopenhauer

Avertissement

Cet essai est l’adaptation du spectacle Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, un stand-up philosophique (ou one-man-show philo) écrit par Gilles Vervisch et joué pour la première fois le 16 mars 2022 au Théâtre de Dix Heures, à Paris.

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INTRODUCTION

« Y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! »

Tout le monde pense avoir raison ! Vous, moi… Même si moi, c’est vrai : j’ai raison ! Alors que vous… c’est moins sûr.

Mes goûts et mes couleurs sont les meilleurs ; mes valeurs morales, mes croyances, mes convictions politiques sont les bonnes.

Tout le monde pense avoir raison, c’est naturel. C’est scientifique, même : ce sont les lois de la physique : ce que je ne supporte pas en voiture, par exemple, ce sont les chauffards qui roulent trop vite et qui me collent en faisant des appels de phares pour me faire signe de me rabattre ; comme si leur temps était plus précieux que le mien, genre « moi, je travaille ! ». Eh bien moi aussi, je travaille : je pars au lycée. On devrait leur retirer le permis de conduire ! Ils méritent la peine de mort, même. Mais que fait la police ?

Mais ce que je supporte encore moins, c’est le type qui se traîne – sur la file de gauche, en plus. Alors moi, forcément, je le colle un peu, et je lui fais des appels de phares pour qu’il se rabatte. Il n’a qu’à pas prendre l’autoroute s’il est trop lent ! Vous le voyez : quelle est la bonne vitesse ? Vous me direz : c’est la vitesse maximale autorisée. Mais non, ce serait trop simple ! Vous êtes-vous déjà retrouvé(e) derrière une voiture qui respecte scrupuleusement les limitations de vitesse, sur une route nationale ? Qui roule à 90 kilomètres à l’heure ou pire, à 80 kilomètres à l’heure ? C’est vraiment très lent ! Et comme ça ne suffit pas, elle décélère encore à 70 kilomètres à l’heure parce qu’il y a un panneau, avant de rouler à 50 kilomètres à l’heure en traversant un village ! Rien n’est plus énervant. Donc, la bonne vitesse, ni trop rapide ni trop lente, c’est plutôt la mienne ! En voiture comme ailleurs, j’ai toujours raison, et les autres ont tort : celui qui ne met pas son clignotant avant de tourner devant moi mérite quasiment la peine de mort, alors que moi, s’il m’arrive, bien malgré moi, une fois dans ma vie, de ne pas mettre mon clignotant, ce n’est pas si grave ! Et si je passe au feu rouge, j’ai mes raisons : « Il était orange très mûr. » Et si je grille un stop, j’ai bien regardé avant. Je me conduis exactement comme tous les chauffards, mais moi, j’ai raison. Parce que c’est moi.

Tout le monde pense avoir raison, c’est une question de référentiel : si je suis assis dans le TGV, mon voisin ne bouge pas ; nous sommes assis tous les deux, immobiles. En revanche, pour celui ou celle qui regarde passer le train, nous sommes en mouvement, très rapide, même, à plus de 300 kilomètres à l’heure. Qui a raison, qui a tort ? Impossible à dire. Pourquoi ce serait mieux d’être sur le quai que dans le train ? Comme il est tout aussi impossible de faire changer son point de vue à chacun : pour celui qui attend sur le quai, le TGV passe réellement à 300 kilomètres à l’heure devant lui, tandis que le passager assis dans le train est réellement assis, et ne bouge pas d’un pouce. Il dort, même.

Bien sûr que vous êtes sûr d’avoir raison. Tout le monde est sûr. Pensons à tous ces débats enflammés qui ont lieu – aujourd’hui, plus qu’hier, même – y compris et surtout sur les réseaux sociaux : en politique, à l’occasion des élections, entre les « macronistes » et les « mélenchonistes », les « lepénistes » et les « européistes » ; avec la crise du Covid, entre les anti-vax et les pro-vaccin, les pro et les anti-pass sanitaire ; les uns traitant les autres d’irresponsables ou d’égoïstes ; et ceux-ci traitant les premiers de liberticides ou de moutons. Sans parler des questions « sociétales » : féminisme, écologie, écoféminisme, #MeToo, wokisme, islamo-gauchisme, etc. D’Abad à Zemmour, tout est bon pour avoir raison.

Tout le monde pense avoir raison, et c’est tout juste si l’on tolère que les autres pensent différemment. Ce n’est donc pas la question : « Êtes-vous sûr d’avoir raison ? » Non, la question, dans le fond, c’est : « Est-ce que vous avez raison d’être sûr d’avoir raison ? » Ou, ce qui revient au même : « Est-ce que vous être sûr d’être sûr d’avoir raison ? » D’où vient votre certitude, en fait ? D’où viennent, en général, nos certitudes ?

Tout le monde pense avoir raison. Et en même temps, tout le monde peut se tromper. Vous savez quand on dit : « Je te parie un million d’euros que j’ai raison ! » D’ailleurs, plus on est prêt à parier… moins on en est sûr. Parce que personne ne vous réclamera un million d’euros. C’est trop. Alors qu’en pariant un restaurant, on risque bien de devoir le payer. Des fois, on est prêt à parier encore plus, à littéralement donner son corps à la science : « J’en mettrais ma main au feu » ou « ma tête à couper », et « mon œil »…

Manifestement, les convictions favorisent le don d’organes. Allez savoir pourquoi !

Il n’empêche que si j’avais vraiment perdu ma main, mon œil ou même ma tête à chaque fois que je m’étais trompé, il ne me resterait pas grand-chose. Il ne resterait plus au médecin légiste qu’à constater la somme de toutes mes erreurs au cours d’une autopsie : « Un corps sans mains, ni tête : voilà quelqu’un qui a passé sa vie à se tromper. »

Mais comment puis-je être sûr de ne pas me tromper ? C’est ça la question. Pour y répondre, à l’occasion de ses Méditations métaphysiques, Descartes imagine qu’un « mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant, a employé toute son industrie à le tromper1 ». Autrement dit : imaginez qu’un genre de Dieu qui n’a rien d’autre à faire de ses journées, passe son temps à me manipuler l’esprit, ou à me retourner le cerveau pour me faire entrer des choses fausses dans la tête : « 2 + 2 = 4 », « le ciel est bleu », « Marine Le Pen ne sera jamais élue présidente de la République », etc. Et si tout ce que je crois « dur comme fer » était faux ? Voilà bien un truc de philosophe, bien débile. D’ailleurs, on a appelé ça le doute « hyperbolique », parce qu’il exagère ! En même temps, il y a des choses que j’ai crues avec tellement de certitude que je n’imaginais même pas qu’il puisse en être autrement. Et pourtant, je me trompais. C’est ça le « malin génie » : la métaphore des fausses évidences, trompeuses, dont nous avons tous été victimes, un jour.

L’art d’avoir toujours raison

Dans un drôle d’article publié en décembre 2021, le journal Le Monde proposait : « Quatorze sujets de dispute pour animer votre réveillon2 ». On y retrouvait effectivement les classiques de notre époque : vaccin, pass sanitaire, écriture inclusive, #MeToo, réunions non mixtes, nucléaire, etc. Typiquement, les sujets « sensibles », pour ne pas dire tabous qu’il vaut mieux éviter d’aborder. Ou pas : le même article promet « de quoi mettre tout le monde en désaccord autour d’un bon repas ».

C’est vrai : pourquoi on discute ? À quoi servent les débats (d’opinion(s)), que ce soit en famille ou sur les réseaux sociaux ? Au mieux, le but est tout bonnement d’affirmer mon point de vue pour me faire entendre (et montrer que j’existe). Au pire, c’est de convaincre les autres – ou de les « persuader » – que j’ai raison pour les faire changer d’avis. Mais si chacun cherche à convertir les autres en partant du principe qu’il a raison, ça s’annule, et à la fin, tout le monde repart avec le petit avis qu’il avait apporté. Comme on le voit sur les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, un débat ne fait jamais changer d’avis, il fait changer d’amis : « Il n’est pas d’accord avec moi ? Je l’éjecte ! » Un de moins qui ne pense pas comme moi. Et à la fin, on se retrouve avec une liste d’amis bien propre, où tout le monde pense exactement la même chose, et s’envoie des fleurs et des articles qui confortent ses amis dans l’idée que décidément, on a bien raison de tous penser la même chose ; une certaine manière de se mettre d’accord, en éliminant tous ceux qui ne le sont pas. Enfin, ça, c’est sur Facebook. Sur Twitter, la tendance est plutôt aux haters, où le but, c’est bien de se disputer !

C’est ce qu’on ne comprend pas quand on cherche à mettre les gens d’accord. Ça les amuse ! Le but de la discussion n’est pas de s’entendre et de cheminer ensemble vers la contemplation de la vérité. On ferait quoi à la fin ? On s’ennuierait ! Non, le but, c’est de disputer. Comme l’écrit le philosophe Thomas Hobbes : « L’homme est un loup pour l’homme3. » Il aime la guerre. Il y en a même qui en font leur métier : « polémiste » ; du grec polemos, la « guerre ». (Suivez mon regard, je ne vise personne : son nom il le signe à la pointe du stylo, d’un Z qui ne veut pas dire « Zorro ».)

— Tu fais quoi dans la vie, toi ?

— Moi, je suis polémiste : je fous la merde. Sur n’importe quel sujet.

À cette fin, Le Monde offrait « les arguments des tenants du “pour” et du “contre”, avec une pincée de simplisme et une bonne rasade de mauvaise foi ». Un écho, sans doute, au fameux petit manuel d’Arthur Schopenhauer, L’Art d’avoir toujours raison. « Toujours », y compris et surtout quand on a tort : une liste de trente-huit « stratagèmes » (vocabulaire guerrier) pour l’emporter dans les joutes oratoires. « Avoir raison », non pas parce qu’on détient la vérité, mais parce qu’on met l’autre au tapis, par n’importe quel moyen, jusqu’à l’ultime stratagème : « Si on constate que l’adversaire nous est supérieur, et qu’on ne pourra pas avoir raison, on s’en prendra à sa personne par des attaques grossières et blessantes4. » C’est bien connu, quand on n’a plus d’argument, on s’insulte. Et Schopenhauer lui-même de citer à son tour Hobbes dans Le Citoyen : « Toute volupté de l’esprit, toute bonne humeur provient de ce qu’on a des gens en comparaison desquels on puisse avoir une haute estime de soi-même. »

C’est bien ça le truc ou disons, la raison – psychologique – qui explique qu’on est sûr d’avoir raison : l’orgueil ou la vanité. Ce qu’on a l’habitude d’appeler le « biais cognitif » dans le vocabulaire à la mode : les psychologues voient des biais partout – ce qui est, en soi, un biais cognitif. Une expression savante pour dire qu’on peut toujours se tromper. Dans « biais cognitif », il y a « biais », comme dans « biaisé » ; ce qui signifie qu’on pense de travers, non pas parce qu’on commet des erreurs ou qu’on se précipite, mais parce que c’est le fonctionnement normal de la pensée. Un biais cognitif, c’est une déformation, non pas professionnelle, mais naturelle de la pensée, si bien qu’il est difficile, voire impossible d’y échapper ; c’est une loi de la pensée. Et naturellement, il est un peu humiliant de s’entendre dire qu’on a tort, et il est valorisant d’avoir raison. Et c’est forcément contre quelqu’un qu’on a raison, et c’est d’autant plus valorisant que l’autre a tort. C’est peut-être aussi ça, le truc : on pourrait croire que je suis sûr d’avoir raison, d’où je conclus que les autres ont tort. Mais c’est peut-être l’inverse : je voudrais tellement que les autres aient tort – pour les humilier – que je veux avoir absolument raison. D’où le recours éhonté à la mauvaise foi.

Soyons honnêtes : ça fait tellement de bien de penser et surtout, de dire du mal des gens ! « Ce sont là les véritables délices de la société » pour Hobbes. Et moi, je pense qu’on a plus de plaisir à dire du mal des gens qu’on n’aime pas, qu’à dire du bien des gens qu’on aime ; la « bienveillance », c’est chiant ! Pourquoi ? Parce que les gens « bien » qu’on admire, on se sent forcément inférieur à eux ; alors, on en parle cinq minutes, c’est bien ; on fait sa BA – bonne action – et, enfin ! On peut passer aux choses sérieuses :

— T’as vu ?! L’abbé Pierre ! C’est vraiment une belle personne ! C’est formidable, c’est admirable !

— Oh oui ! Mais tu veux pas qu’on parle de Zemmour, plutôt ?!

— Pourquoi ?

— Parce que je l’aime pas.

— T’as raison ! Rho, oui ! T’as vu ce qu’il a déclaré l’autre jour ?

Et là on s’amuse ! Et quand on a fini de tailler son costard à une personne, on passe à une autre : « Bon, on va dire du mal de qui, maintenant ? » D’où le conseil avisé de Hobbes « qui se retirait toujours le dernier d’une compagnie » : parce que si vous ne partez pas le dernier, et laissez un groupe sans vous, il y a fort à parier qu’on dira du mal de vous dès que vous aurez le dos tourné.

Notre intelligence a-t-elle ses instincts ?

Bien sûr, je peux toujours trouver des arguments pour défendre mon opinion : qu’il s’agisse de mes opinions politiques, de « gauche », de « droite » ; de mes valeurs morales – ou « sociétales » : pour ou contre le droit à l’avortement, la peine de mort, l’euthanasie, le féminisme, le wokisme, le vaccin, le pass sanitaire, etc. ; mes croyances religieuses, même – et surtout. Mais non ! Ce n’est pas après avoir pesé le pour et le contre, écouté les différentes parties et examiné les preuves que je me fais ma propre opinion ! On ne pense pas après avoir fait son enquête comme un juge d’instruction, ou alors, un juge qui enquêterait uniquement à charge : en fait, on a déjà son opinion, et ensuite, on cherche tous les arguments qui la confortent, en rejetant tous ceux qui la remettent en question. Henri Bergson le dit un peu autrement, dans un passage que je donne souvent aux élèves en début d’année, extrait de son Essai sur les données immédiates de la conscience : « Qu’il nous suffise de dire que l’ardeur irréfléchie avec laquelle nous prenons parti dans certaines questions prouve assez que notre intelligence a ses instincts : et comment nous représenter ces instincts, sinon par un élan commun à toutes nos idées, c’est-à-dire par leur pénétration mutuelle ? Les opinions auxquelles nous tenons le plus sont celles dont nous pourrions le plus malaisément rendre compte, et les raisons mêmes par lesquelles nous les justifions sont rarement celles qui nous ont déterminés à les adopter5. »

Si on me demande pourquoi je suis contre la peine de mort, par exemple, je peux bien trouver des arguments pour défendre ma conviction face aux autres. Mais, là encore, soyons honnêtes : ce ne sont pas ces arguments qui m’ont moi-même convaincu – à quelques exceptions près. D’ailleurs, en général, ces fameux arguments, je les invente ou du moins, je les improvise sur le moment, et je m’y accroche, un peu comme on peut se rattraper aux branches. Mais, dans le fond, je n’y avais jamais vraiment réfléchi, avant qu’on me demande mon avis ; ce qui ne m’empêche pas d’en avoir un, et même, d’en être certain. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été contre – ou pour. Alors d’où viennent, d’une part, mon opinion et d’autre part, ma conviction, puisque Bergson lui-même parle des « opinions auxquelles nous tenons le plus ». Mais on n’est pas d’autant plus sûr d’avoir raison qu’on y a réfléchi. Ce serait même plutôt le contraire ! Ce qu’on appelle l’effet Dunning-Kruger, du nom de deux psychologues qui ont montré qu’on était d’autant plus sûr d’avoir raison qu’on n’y connaissait rien. C’est naturel ; le propre de l’ignorance, c’est de s’ignorer elle-même. C’est un peu l’allégorie de la caverne de Platon, que vous connaissez peut-être : des hommes sont prisonniers dans une caverne dont ils ne sont jamais sortis. Du coup, ils ignorent qu’ils sont dans une caverne, et qu’il existe une « vraie » réalité à l’extérieur. De la même manière, celui qui n’est jamais entré dans une bibliothèque ignore qu’il y a une infinité de livres qu’il n’a jamais lus ; comme celui qui n’a pas Netflix ignore qu’il y a une infinité de séries qu’il n’a jamais vues, et s’il s’agit de Stranger Things, c’est bien dommage ! Quoique, il en a sûrement entendu parler, vu que la bande-son a remis au goût du jour la chanson Running up that Hill de Kate Bush qui date de 1986, et qui s’est retrouvée en tête des charts en juin 2022, mais je m’éloigne… L’effet Dunning-Kruger, autrement dit, consiste à remarquer que plus on est ignorant, plus on est sûr d’avoir raison, et inversement : quand on s’y connaît, ne serait-ce qu’un peu, dans un domaine, on mesure le puits sans fond de connaissances qu’il reste à acquérir. Un biais « cognitif » que le philosophe (et scientifique) Étienne Klein rapproche de l’ultracrépidarianisme ou l’art de parler de ce qu’on ne connaît pas, dans son excellent petit livre, Le Goût du vrai6. Ça, on en a entendu beaucoup pendant le Covid, « experts » et « citoyens », dire : « Je ne suis pas médecin, mais… j’aimerais bien quand même donner mon avis. » Un biais déjà pointé par Schopenhauer, d’ailleurs, qui remarque : « Rares sont les hommes capables de penser, mais tous sont désireux d’avoir une opinion7. »

D’où nous viennent alors nos opinions ? Là encore, soyons honnêtes : Platon, Descartes et même Bergson le disent, de notre éducation ; « pour ce que nous avons été enfants avant que d’être hommes8 », dit Descartes. On a tendance à adopter les convictions politiques de ses parents, ou sinon, de son milieu social. Et si vous étiez né(e) dans une famille qui pratiquait une – autre – religion, vous l’auriez sans doute adoptée. Et sinon, nos « opinions » nous viennent de notre « expérience » comme on dit, tout aussi peu fiable ; ce qu’on a vu ou vécu ou entendu, là encore, sans trop se poser de questions. Comme le dit Bergson : « Notre intelligence a ses instincts. » Remarquez qu’il est moins sévère qu’Étienne Klein ou même Descartes : nos opinions ne sont pas de simples idées reçues, des « on-dit » que j’ai crus bêtement. Sans réfléchir, oui, mais pas « sans raison ». Après tout, il y a des gens qui se construisent plutôt en « réaction » à leurs parents ou à leur milieu. Alors, pourquoi adhérer à une opinion plutôt qu’à une autre ?

Un de mes copains m’a donné un jour la réponse. Un copain de gauche – oui, j’ai des amis parmi ces gens-là. J’ai même des copains de droite, donc je ne suis pas sectaire. Ce copain de gauche – ancien militant de feu le PS – m’a dit : « Hier soir, je me suis retrouvé dans une soirée avec des gens de droite. On a un peu débattu, discuté. Et j’ai compris ! En fait, ce n’est pas une question d’idées, c’est eux : on n’avait rien en commun. » Et c’est à peu près ce que dit Bergson : si nous adhérons à une opinion plutôt qu’à une autre, c’est « par un élan commun à toutes nos idées, c’est-à-dire par leur pénétration mutuelle ». Il dit autrement « que leur nuance répond à la coloration commune de toutes nos autres idées ». Image ou métaphore des couleurs que l’on retrouve bien dans les courants ou sensibilités politiques, souvent désignés en termes de « rouges », de « verts », de « bleus » ou de « noirs ». Un peu plus loin dans le livre, Bergson ajoute : « Que nous y avons vu, dès l’abord, quelque chose de nous9. » Si je suis sûr d’avoir raison, sans même avoir réfléchi, sans avoir discuté, c’est parce que l’idée correspond à ma personnalité ; parce que c’est moi ; et si je suis capable de répondre, de but en blanc, à une question sur la peine de mort, l’avortement ou le vaccin, c’est parce que l’ensemble de mes idées forme un système cohérent. Et c’est de ma personnalité qu’il est question, comme il en va de la question même : « Qui suis-je ? » On comprend que j’aie du mal à penser autrement, sinon à changer moi-même. C’est pour ça qu’il est si difficile de changer d’avis ; parce que c’est mon identité même qui est en jeu, là-dedans.

Pourtant, y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis : d’abord, parce que si je n’avais jamais changé d’avis, j’aurais toujours les mêmes idées qu’à trois ans – et je croirais encore au père Noël. Ensuite, si j’ai effectivement tort, il serait temps que je m’en rende compte, et que je sorte de la caverne.

Je préfère être en vie qu’avoir raison

Moi, je ne suis pas du tout philosophe ! Vraiment : je m’énerve tout le temps, surtout en voiture ; je suis la plupart de mes désirs sans aucun discernement ; j’ai des opinions un peu à la con. En plus, je ne comprends rien à la plupart des livres de philosophie que je lis, traînant un genre de syndrome de l’imposteur depuis toujours. J’ai en permanence l’impression que les autres sont plus forts en philosophie que moi.

Je ne suis pas du tout philosophe, sauf sur un truc ! Je ne m’attache pas du tout à mes idées. Je veux dire, je n’y tiens pas. Je veux dire : je ne tiens pas à avoir raison. De toute façon, à quoi ça sert ?

J’ai vu une dame, un jour, qui a manqué de se faire écraser sur un passage « protégé ». Elle a crié à la voiture : « Hey ! Le piéton est prioritaire ! » Ouais, et donc ? Donc, le passage « protégé » protège seulement mon droit : si je me fais écraser, j’avais le droit de passer. Donc, si je meurs, j’avais raison ! Si je suis mort, ça me fera une belle jambe – c’est le cas de le dire. Moi, je préfère être en vie qu’avoir raison.

Je ne tiens pas spécialement à avoir raison, et si quelqu’un me montre que j’ai tort, je lui dirai merci. Parce qu’effectivement, j’ai plus le souci de dire ou de penser la vérité que d’avoir raison. C’est ça, d’ailleurs, un vrai dialogue. C’est ainsi que Schopenhauer conclut son Art d’avoir toujours raison, avec une sorte de morale : les gens refusent bien souvent de discuter, ou sinon, ils font preuve de mauvaise foi ; en tout cas, il est bien difficile de remettre leurs certitudes en question ; de les faire « sortir de la caverne », comme je dis. Moralité : « Ne pas débattre avec le premier venu, mais uniquement avec des gens que l’on connaît, et dont on sait : qu’ils ont assez d’entendement pour ne pas débiter d’âneries et se voir infliger une défaite cuisante10. » Derrière les moqueries, on devine un genre d’éthique de la discussion, invitant chacun à faire preuve d’ouverture d’esprit, pour que le dialogue ne serve pas à rien.

Tout le monde peut se tromper. Et j’imagine que je ne suis pas le seul. C’est déjà bien de l’admettre ; alors, je vous propose un voyage introductif, pour ne pas dire initiatique, au cœur de la philosophie, en traitant, bien sûr, de sujets bien « polémiques », bien « sensibles », bien « abrasifs ». L’utilité première, si tant est qu’il y en ait une, c’est de remettre ses certitudes en question. Et si ça ne marche pas, on aura bien rigolé !

Et comme c’est d’abord dans le cadre d’une discussion ou d’un débat que l’on peut, ou non, « avoir raison », je me suis proposé d’illustrer toutes ces idées par des « dialogues ».

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REVUE DE PRESSE


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Entrevue sur Radio France


AU SUJET DE L’AUTEUR

Gilles Vervisch

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Source de la photographie : AdGENCY EXPERTS

Présentation de Gilles Vervisch par l’éditeur

Né en 1974, à Rouen, Gilles Vervisch est agrégé de philosophie et enseigne dans un lycée de la région parisienne. Il essaie de rendre la philosophie à la fois ludique et accessible, dans des ouvrages comme Star Wars, la philo contre-attaque (Le Passeur, 2015), Peut-on réussir sans effort ni aucun talent ? (Le Passeur, 2018) ou encore Êtes-vous sûr d’avoir raison ? (Flammarion, 2022).

Source : Éditions Flammarion.


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Mon rapport de lecture

Êtes-vous sûr d’avoir raison ?

Gilles Vervisch, 2022

Éditions Flammarion

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Le lecteur de mes textes se souviendra de mon livre J’AIME PENSER et du sous-titre que je l’ai donné : « Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison. »

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Le sujet me passionne depuis mon adolescence. Né d’un père impliqué en politique et ayant lui-même un frère député à la Chambre des Communes du gouvernement du Canada, j’ai vite constaté que chacun se donnait raison et qu’ils étaient les seuls à avoir raison. Autrement dit, impossible de placer un mot, d’avancer une autre opinion et encore moins de critiquer. J’ai même eu l’impression qu’être adulte procurait le pouvoir de se donner raison envers contre tous.

Puis, un jour, à la radio, l’animateur de mon émission préférée, déclara :

La lumière entre par les failles.

LANGUIRAND, Jacques, Par 4 chemins, Radio-Canada.

Je devais avoir 15 ans lorsque cette affirmation est venue à mes oreilles. L’animateur parlait des gens qui se donnent constamment raison. Il soutenaient que ces gens vivaient alors dans un système sans faille ne laissant entrer aucune lumière. Et si jamais une faille apparaissait, ils se dépêchaient à la colmater, même aveuglés par la lumière. Car lorsqu’on vit dans un système sans faille, on vit dans le noir et nos yeux perdent l’habitude de la lumière. Je vivais donc dans un monde où les gens, se donnant constamment raison, vivaient, sans le savoir, dans un système sans faille.

J’observais aussi que les gens ne se limitaient pas à se donner raison mais qu’il leur fallait aussi avancer leurs opinions avec une telle force de conviction qu’il fallait obligatoirement les croire, du moins ne pas les remettre en question.

À partir de cette prise de conscience, je me suis lancé en avant avec l’ouverture d’esprit nécessaire à l’évolution de mes idées : « Si vous avez une meilleure idée que la mienne, donnez-la moi vitre que je ne perde pas mon temps ». À l’adolescence, je n’avais pas pris l’habitude des opinions car j’avais tort avant d’ouvrir la bouche ; aussi bien me taire. En revanche, j’avais des idées à profusion sur lesquelles je développais et réalisais des projets. Pour le reste de l’histoire, il faut consulter mon curriculum vitae. En bref, j’ai passé une bonne partie de ma vie à vendre et à réaliser mes idées, puis à tester celles autres et enfin à diffuser les idées des auteurs de ma maison d’édition.


Ceci dit, vous comprenez toute l’attention que j’accorde à un livre dont le titre demande « ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? »

Gilles Vervisch donne le ton à son livre par cette épigraphe :

Rares sont les hommes capable de penser, mais tous son désireux d’avoir une opinion.

Arthur Schopenhauer

Introduction

« Y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! »

Tout le monde pense avoir raison, et c’est tout juste si l’on tolère que les autres pensent différemment. Ce n’est donc pas la question : « Êtes-vous sûr d’avoir raison ? » Non, la question, dans le fond, c’est : « Est-ce que vous avez raison d’être sûr d’avoir raison ? » Ou, ce qui revient au même : « Est-ce que vous être sûr d’être sûr d’avoir raison ? » D’où vient votre certitude, en fait ? D’où viennent, en général, nos certitudes ?

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Introduction, Flammarion, Paris, 2022, p. 14.

Tout le monde pense avoir raison et tout le monde pense qu’il faut avoir raison. Je dirais même plus, comme les détectives Dupond et Dupont dans Tintin, pour avoir raison, il faut être certain. Mais, sans rire, je crois qu’avoir raison est désormais une question de confiance en soi. Plus on se donne raison, plus on a confiance en soi.

C’est bien ça le truc ou disons, la raison – psychologique – qui explique qu’on est sûr d’avoir raison : l’orgueil ou la vanité. Ce qu’on a l’habitude d’appeler le « biais cognitif » dans le vocabulaire à la mode : les psychologues voient des biais partout – ce qui est, en soi, un biais cognitif. (…)

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Introduction, Flammarion, Paris, 2022, p. 18.

L’orgueil ou la vanité ? Je n’y avais pas pensé. Est-ce que les gens qui se donnent raison font preuve d’orgueil : « Opinion très avantageuse qu’une personne a de sa propre valeur aux dépens de la considération due à autrui » (Dictionnaires Le Robert) ? Si oui, nous sommes dans le trouble jusqu’aux yeux. On n’y verra bientôt plus rien.

(…) Un biais cognitif, c’est une déformation, non pas professionnelle, mais naturelle de la pensée, si bien qu’il est difficile, voire impossible d’y échapper ; c’est une loi de la pensée. Et naturellement, il est un peu humiliant de s’entendre dire qu’on a tort, et il est valorisant d’avoir raison. Et c’est forcément contre quelqu’un qu’on a raison, et c’est d’autant plus valorisant que l’autre a tort. C’est peut-être aussi ça, le truc : on pourrait croire que je suis sûr d’avoir raison, d’où je conclus que les autres ont tort. Mais c’est peut-être l’inverse : je voudrais tellement que les autres aient tort – pour les humilier – que je veux avoir absolument raison. D’où le recours éhonté à la mauvaise foi.

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Introduction, Flammarion, Paris, 2022, p. 19.

C’est vrai : se donner raison implique que l’autre a tort. Mais je ne suis pas certain car en ce bas monde tout le monde peut avoir raison et se foutre complètement des autres.

Chapitre 1 – Le mouvement #MeToo n’est-il pas allé (un peu) trop loin ?

La femme est-elle l’avenir de l’homme

« Êtes-vous sûr d’avoir raison ? » La question se pose d’abord dans le couple ! À commencer par les (nombreuses) disputes que l’on peut avoir avec son conjoint : « Et ta mère ! Oui, mais toi ! C’est çui qui dit qui y est ! » Tant et si bien qu’au bout d’un moment, se pose LA question : est-ce que je l’aime ? Est-ce que c’est la bonne — personne ? Jusqu’à se poser la question de son modèle de relation amoureuse : seule ou en couple ? ou à trois ? ou à plus ? En binôme non binaire ? ou trio LGBTTQIA+(1) ? Il en en va de son choix de vie, ce qui n’est pas rien ! Donc, on a raison de se demander si on est sûr d’avoir raison.

(1) Pour ceux et celles qui, comme moi, s’interrogent sur le sens si sigle LGBTTQIA+, il signifie : Lesbian, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe, Asexuel… et Plus si affinité ou plutôt « et toutes les catégories de personnes qui voudront revendiquer leur identité sexuelle qu’on ne connaît pas encore, car on ne sait de quoi demain sera fait, donc, il ne faut pas insulter l’avenir, vu qu’on en découvre tous les jours ». C’est ça qu’il veut dire le +.

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 1, Flammarion, Paris, 2022, p. 32.

Ah ! Les disputes dans dans le couple : « Tu veux toujours avoir raison ! » « Non, c’est toi qui veut toujours avoir raison ! » « Bon, t’as raison ! On n’en parle plus. » Et je réplique finalement que « le but dans la vie n’est pas d’avoir raison » mais ça ne règle rien. Dire ce que l’on pense est une chose, avoir raison en est une autre.

Chapitre 2 – Le wokisme est-il une spécialité asiatique ?

« On ne peut plus rien dire ? »

(…) Bref, quand on dénonce le wokisme, on revendique le droit à discriminer en toute tranquillité : « On ne peut plus siffler une femme dans la rue sans se faire traiter de violeur ! On ne peut même plus dire que les Arabes sont tous des voleurs sans se faire traiter de raciste ! On ne peut plus dire que les homos, c’est tous des pédés ! Pis c’est quoi ces écritures inclusives ! Ces gens qu’on pas de genre ! On ne peut plus rien dire ! »

En même temps, c’est vrai qu’on ne peut plus rien dire…

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 2, Flammarion, Paris, 2022, p. 74.

Si on ne peut plus rien dire, rien n’empêche qu’on peut tout penser : « Penses ce tu voudras mais garde-le pour toi ». Vivre dans sa tête et son cœur sans ne rien dire. Et quand à dire des niaiseries, ne dis rien ! Les gens sont devenus hypersensibles à défaut d’intelligents, de raisonnables. On parle même de l’intelligence émotionnelle ! Mais l’autre intelligence, on s’en souci ?


EN MARGE

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DEMAIN, TOUS CRÉTINS ?

Un documentaire de Sylvie Gilman et Thierry De Lestrade

Baisse du QI, multiplication du nombre d’enfants atteints d’hyperactivité ou souffrant de troubles de l’apprentissage : les tests les plus sérieux révèlent ce qui paraissait inimaginable il y a 20 ans : le déclin des capacités intellectuelles humaines. Serions nous entrés dans une sorte « d’évolution à l’envers » ? La question est posée par d’éminents chercheurs. Au banc des accusés, les perturbateurs endocriniens qui ont envahi notre quotidien et menacent les cerveaux des bébés. Révélations sur un phénomène inquiétant. (Et conseils pour protéger les générations futures !).

À lire

Demain, tous crétins ? : 3 choses à savoir sur la baisse de QI

QI mondial en baisse : réalité ou panique morale ?

Le QI baisse chez les générations nées après 1975

QI : le quotient intellectuel de la population baisse-t-il de génération en génération ?

Demain, tous crétins ?: le spectre de l’idiocratie


Chapitre 3 – Le nazisme n’est-il qu’une affaire de goût ?

Les valeurs morales sont-elles relatives ?

(…) C’est ça, le truc, quand on demande : « Êtes-vous sûr d’avoir raison ? » La vérité, c’est vaut mieux ne jamais être sûr d’avoir raison. On a l’habitude de dire « Le diable se cache dans les détails », mais c’est plutôt que le diable se cache dans les certitudes. (…)

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 3, Flammarion, Paris, 2022, p. 74.

La connaissance scientifique se bâtit sur les ruines du déjà-su. C’est donc dire que la connaissance scientifique, pour être scientifique, ne doit jamais être prise définitivement pour vrai. Une connaissance scientifique, c’est une connaissance ouverte à la remise en question jusqu’à sa destruction par une autre connaissance dont la vérité prévaut sur l’ancienne jusqu’à ce qu’une autre connaissance vienne à tour la remette en cause et ainsi de suite se bâtit la connaissance scientifique. Sans cette approche qui autorise le doute de toute certitude, la science n’aurait accumulée aucune connaissance. Pourquoi n’en irait-il pas ainsi dans notre propre vie ? Le doute, c’est la faille par laquelle la lumière entre et nous éclaire. Je peux avoir confiance en moi, une confiance pleine et entière, QUE SI JE DOUTE ! Sans le doute, pas d’intelligence ! Le doute est la valeur ultime et fondamentale de mon intelligence. Le bénéfice du doute, c’est la certitude dont je doute !


C’est ce qui me fait dire que les deux critères essentiels de l’intelligence, c’est le doute et le sens de l’humour. Enfin, il a y toujours des débats, mais disons que ça rend un peu moins con, et que si vous avez au moins un des deux, ça vous sauve un peu ; ça permet déjà de discuter. La doute, ça consiste à pouvoir se remettre en question ; ne jamais être sûr d’avoir raison. L’humour, rire de soi, surtout, ne pas se prendre trop au sérieux, c’est un peu pareil ; le doute et l’humour, c’est la capacité à pouvoir prendre un peu de recul, de distance par rapport à ce qu’on pense. Ça tombe bien, c’est à la mode : « On n’a pas assez de recul ! » Et à quoi ressemble quelqu’un qui n’a ni doute ni sens de l’humour ? Quelqu’un qui est sûr d’avoir raison et en plus, que ne veut surtout qu’on rigole ? À un fanatique religieux. À un intégriste.

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 3, Flammarion, Paris, 2022, p. 126.

Chapitre 4 – Les vaccinés ne sont-ils que des moutons ?

Suffit-il de ne pas penser comme tout le monde pour penser par soi-même ?

(…) On distingue ainsi opinion, croyance et certitude : l’opinion, c’est ce que je pense sans en être moi-même tout à fait sût ; « je crois que… », mais « y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, etc. ». La certitude, de type scientifique, c’est quand on est sûr parce qu’on a des preuves. Entre les deux, il y a la croyance, c’est quand on est sûr : « croire à… », en particulier, en matière de religion, mais on ne peut pas le prouver. Le drame, c’est que la plupart de nos conviction se réduisent à des croyances qui cumulent les vices : on est sûr, et en même temps, on n’a aucune preuve, ce qui, de l’aveu de Russell, est quand même le plus courts chemin vers l’intolérance. (…)

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 4, Flammarion, Paris, 2022, p. 152.

(…) D’ailleurs, à en croire Russell : « Les opinions auxquelles se mêle la passion sont celles qui ne peuvent jamais être soutenues par des bonnes raison ; le degré de passion mesure le manque de conviction rationnelle » (…)

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 4, Flammarion, Paris, 2022, p. 153.

(…) Plus nous sommes concernés par un sujet, plus nous sommes sûrs d’avoir raison, forcément ; et en même temps, moins notre certitude est justifiée. Un genre de biais cognitif dont il faudrait trouver le nom : plus nous sommes sûrs d’avoir raison, et plus nous risquons d’avoir tort, finalement. (…)

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 4, Flammarion, Paris, 2022, pp. 153-154.

J’ai une affirmation simple que je ne me lasse pas de répéter : « Il ne faut pas prendre pour vrai ce que nous pensons uniquement parce que nous le pensons ».

On retrouve une explication philosophique à notre subjectivité au cœur d’un livre sur le marketing:


Traduction libre

« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »

Texte original

« We like to believe that we are objective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it.

We say we judge objectively, but actually we react subjectively. We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »

Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.


C’est clair : « En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas ». Ce qui attire et retient notre attention est un indice de notre subjectivité.


Chapitre 5 – Les con-platistes sont-ils vraiment des sceptiques ?

Le complotisme est-il un scepticisme ?

(…) En bref, le propre de la démarche scientifique, c’est de ne jamais être sûr d’avoir raison, tout en faisant l’effort de montrer et démontrer ce qu’on affirme. (…)

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 5, Flammarion, Paris, 2022, p. 207.

Je le soulignais ci-dessus : il nous faut intégrer la démarche scientifique dans notre vie de tous les jours. Les opinions se fondent plus souvent qu’autrement au contact de l’information de surface. Nous ne prenons pas le temps de faire nos propres recherches. D’ailleurs, comme le souligne Gilles Vervisch nous n’avons pas le temps pour faire de telles recherches. Paradoxalement, sans recherche aucune, une majorité de gens sont opiniâtres (Tenace dans ses idées, ses résolutions. — Qui ne cède pas, que rien n’arrête. Opposition opiniâtre. Dictionnaires Le Robert).

L’opinion, dans la vie, n’est pas nécessaire. On ne meurt pas par absence d’opinion. Parce contre, on peut mourir par absence de savoir et de connaissance. J’appelle à l’acquisition et à l’expression de la connaissance, c’est-à-dire de l’expérience personnelle ou professionnelle du savoir.

Si le complotisme est une théorie, c’est aussi une idéologie. Une idéologie, c’est quoi ? C’est un peu l’inverse d’une théorie. Les deux sont censés expliquer la réalité. Saut que la théorie part de ce qu’on observe pour tenter d’en tirer une explication, faite d’un ensemble de lois qui fonctionnent les unes avec les autres ; comme la théorie de l’évolution ou la théorie de la relativité. À noter le caractère prudent ou hypothétique d’une théorie qui se veut vraie jusqu’à preuve du contraire. Je demande à vois. Je crois ce que je vois. L’idéologie, c’est l’inverse : je vois ce que je crois. On part de l’idée qu’on a — préjugé — pour essayer de la faire corresponde avec tout. Tout doit rentrer dedans, comme on voudrait faire entrer un carré dans un rond. Dans Les Origines du totalitarisme, Hannah Arendt définit l’idéologie comme « la logique des idées ». Dans ce sens, « la pensée idéologique s’affranchit de toute expérience » et « s’émancipe de la réalité que nous percevons au moyen de nos cinq sens, et affirme l’existence d’une réalité plus vraie qui se dissimule dernière les choses sensible » (1). Comme chez Platon ; comme dans Matrix. Ici, il faut reconnaître qu’il n’y a rien de rationnel dans l’idéologie (ou le complotisme). Elle se contente de projeter sa grille de lecture, sa théorie, sur tout.

« La propagande du mouvement totalitaire sert aussi à émanciper la pensée de l’expérience et de la réalité ; elle s’efforce toujours d’injecter une signification secrète à tout événement public et tangible, et de faire soupçonner une intention secrète derrière tout acte politique public… Le concept d’hostilité est remplacé par celui de conspirations.(2) Il faut comprendre à quel point le complotiste qui se prétend septique — « moi je ne fais que poser des questions ; je demande à voir » — est fermé à la discussion. Non seulement il refuse les preuve qu’on lui montre, mais il refuse tellement la contradiction et les avis divergents qu’il y voir une intention maligne. L’adversaire ou le contradicteur devient un ennemi, qui ne peut pas penser autrement, sinon par des mauvaises intentions. (…)

(1) Arendt, Les Origines du totalitarisme, le système totalitaire, chapitre IV, trad. J.-L. Bourget, R. Davrieu et P. Lévy, Seuil, « Points essais », p. 298-299.

(2) Ibid., p.299.

VERVISCH, Gilles, Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Chapitre 5, Flammarion, Paris, 2022, pp. 216-217.

Bien dit : « La propagande du mouvement totalitaire sert aussi à émanciper la pensée de l’expérience et de la réalité (…) ». Par curiosité et simple divertissement, j’écoute parfois une des émissions de la série télévisée « Nos Ancêtres les extraterrestres » (« Ancient Aliens ») :

Cette série évoquant le passage d’extraterrestres sur la Terre ne laisse personne indifférent! On y analyse des preuves afin d’expliquer des phénomènes mystérieux, qu’ils se soient produits à l’ère des dinosaures ou de nos jours.

D’extraordinaires structures, de mystérieux artefacts, des observations d’étranges créatures; les indices d’une présence extraterrestre sur Terre – passée ou actuelle – continuent de faire surface! En Irlande, les légendes des fées font état d’êtres puissants et brillants descendus du ciel. Ces contes auraient-ils pu être inspirés par d’anciennes visites extraterrestres? Puis, un passage intrigant d’un texte ancien qui décrit des royaumes cachés sous la surface de la Terre dévoile-t-il que nous ne sommes pas seuls sur notre propre planète?

Source : Historia.

Cette série tient de l’hypothèse des « anciens astronautes » mise de l’avant dans les années 1960 par l’auteur à succès Erich von Daniken. » Il s’agit de pseudo-science complotiste ! Et je ne m’y fais pas. La série est rendu à sa vingtième saison ! C’est aberrant !


À LIRE

Mais comment peut-on croire une chose pareille ? LAURENT TESTOT, Sciences Humaines N° 149 – Mai 2004


L’une de mes connaissance est complotiste. Je l’écoute poliment. Je ne commente pas. Je garde silence. Je ne le confronte pas. Puis, j’introduis un sujet terre-à-terre pour détourner son attention du complot dont elle me parle. Je ne sais pas que faire d’autre. Il faut dire que « chat échaudé craint l’eau froide ». Un jour, un de mes proches, à qui je ne cessais de demander des preuves à chaque complot qu’il avançait a coupé subitement la conversation téléphonique. Dans un texto, il a ajouté « C’est moi la preuve ». J’ai compris, après des mois de cogitation, que ce « C’est moi la preuve » était alors une réponse intelligente. Car cette personnes n’avançait pas des faits mais des croyances et que les croyances n’ont pas besoin de preuve, si ce n’est la crédibilité de celui ou celle qui y adhère.



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J’accorde 5 étoiles sur cinq au livre « Êtes-vous sûr d’avoir raison ? » de Gilles Vervisch, et paru chez Flammarion en 2022.

J’en recommande la lecture.


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Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

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Article # 76

J’AI LU POUR VOUS

Croyance, connaissance, justification

Textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel

et traduits par

E. Bourgognon, A. Brunet, N, Cominotti, J. Dutant, P. Egré, P. Engel, E. Glon, F. Roudaut

Collection Texte Clés de philosophie de la connaissance

Libraire philosophique J. Vrin

2005

464 pages – 11 × 18 × 2,8 cm

ISBN 978-2-7116-1666-4 – avril 2005

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Croyance, connaissance, justification

Textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel

et traduits par

E. Bourgognon, A. Brunet, N, Cominotti, J. Dutant, P. Egré, P. Engel, E. Glon, F. Roudaut

Collection Texte Clés de philosophie de la connaissance

Libraire philosophique J. Vrin

2005

464 pages – 11 × 18 × 2,8 cm

ISBN 978-2-7116-1666-4 – avril 2005


Présentation

La philosophie de la connaissance – l’enquête classique qui consiste à chercher à définir la notion de connaissance et à établir ses sources et ses limites – connaît, depuis une trentaine d’années, un essor important, principalement dans la tradition anglophone de philosophie analytique. En reprenant l’entreprise du Théétète, et en réponse au défi du sceptique cartésien, les philosophes contemporains ont formulé des théories rivales de la connaissance, tantôt “internalistes”, tantôt “externalistes”, alors que les tentatives de réponse au trilemme d’Agrippa ont donné naissance au débat entre les théories “fondationnalistes” et “cohérentistes” de la justification des croyances. Des formes renouvelées de scepticisme ont vu le jour, en même temps que des réponses fondées sur le sens commun, dans la tradition de Reid et de Moore. A travers la subtilité des arguments, l’inventivité des exemples et la complexité des définitions qui les distinguent, ces théories renouvellent radicalement les interrogations classiques et en éclairent les présupposés. Ce recueil a été conçu pour permettre l’accès du lecteur français à un ensemble de textes contemporains représentatifs de ce domaine.

Avec des textes de : L. BonJour, R. Chisholm, E. Gettier, A. Goldman, K. Lehrer, G.E. Moore, R. Nozick, E. Sosa, B. Stroud, T. Williamson et L. Zagzebski.

Source : J. Vrin Éditeur.


Table des matières

Introduction générale

Définition de la connaissance

  • E. Gettier, La connaissance est-elle la croyance vraie justifiée? (1963)
  • R. Nozick, Les conditions de la connaissance (1981)

Fondationnalisme et cohérentisme

  • R. Chisholm, Une version du fondationnalisme (1982)
  • K. Lehrer, La théorie cohérentiste de la connaissance (1986)
  • E. Sosa, Le radeau et la pyramide (1980)

Internalisme et Externalisme

  • A. Goldman, Qu’est-ce qu’une croyance justifiée? (1979)
  • L. BonJour, Les théories externalistes de la connaissance empirique (1980)
  • T. Williamson, La connaissance est-elle un état de l’esprit? (2000)

Scepticisme

  • B. Stroud, Comprendre la connaissance humaine en général (1989)
  • G.E. Moore, Preuve qu’il y a un monde extérieur (1952)
  • D. Lewis, Insaisissable connaissance (1996)

Epistémologie de la vertu

  • L. Zagzebski, La connaissance comme vertu intellectuelle (1995)

Extrait

INTRODUCTION GÉNÉRALE

en hommage à Keith Lehrer

Ce que recouvre l’expression « philosophie de la connaissance » est assez divers. Cette appellation désigne au moins cinq choses : (a) une enquête philosophique générale sur la nature, les sources, et les limites de la connaissance, (b) un ensemble de doctrines relevant de cette enquête chez un philosophe particulier, (c) un type de philosophie qui met l’accent sur la connaissance (plutôt que sur l’être, ou sur l’action, par exemple), (d) l’étude des méthodes de la science en général ou (e) à partir de l’histoire des sciences. La difficulté est que les termes désignant ces divers types d’enquête n’ont pas le même sens d’une langue philosophique à une autre. Erkenntnistheorie désigne à la fois la « théorie de la connaissance » au sens général (a) et un certain type de doctrines néo-kantiennes sur la connaissance au sens (c), dans la mesure où le kantisme est supposé être une philosophie qui fait de la philosophie de la connaissance la philosophie première (par opposition à l’ontologie). On emploie plus rarement « gnoséologie » pour désigner aussi bien (a) que (b) (la gnoséologie de Thomas d’Aquin, celle des stoïciens) [1] (d) correspond tantôt à ce que l’on appelle en allemand Wissen- schoftslehre – la doctrine de la science -, tantôt à ce que l’on appelle «logique» au sens large (la Logic de Mill par exemple couvre l’ensemble des méthodes des sciences déductives et inductives [2]), tantôt à ce que l’on appelle « méthodologie ».

Épistémologie est le mot qui a subi les destins les plus divers. En anglais epistemology désigne la théorie de la connaissance en général au sens (a), mais en français il désigne plus couramment une enquête sur les sciences de type (d) (épistémologie générale des sciences) ou (e) (épistémologies régionales). En fait le sens (e) où l’épistémologie est la philosophie historique des sciences, est le sens qui a tendu à prédominer en français depuis les années 1930. Des auteurs comme Meyerson ou Goblot désignaient encore par «épistémologie» la théorie générale de la connaissance[3]. La tradition française, depuis Comte et Cournot au moins, n’avait jamais séparé l’histoire des sciences de ce que ce dernier appelait la « critique philosophique ». Mais au xxe siècle, sous l’influence notamment de Brunschvicg, Bachelard et Canguilhem, le terme «épistémologie» a fini par désigner une étude historique des sciences, quelquefois l’histoire des sciences elle-même, conçue en opposition à l’idée d’une théorie générale de la connaissance, soupçonnée de proposer une épistémologie normative ignorante des réalités historiques et de souscrire implicitement à un programme d’unification des sciences comparable à celui du positivisme logique. Selon la version la plus radicale de cette conception, il y a sans doute des épistémologies régionales, mais il n’y a pas d’épistémologie générale.

L’ÉPISTEMOLOGIE

Nous suivons ici l’usage de Meyerson et celui de l’anglais, et désignons par épistémologie ou philosophie de la connaissance une enquête générale sur la connaissance, ses sources et ses limites. Ce choix n’est évidemment pas neutre. Il résulte d’une prise de position philosophique, qui est en général celui de la tradition «analytique»: il est possible de mener une enquête autonome sur la nature de la connaissance en général, sa portée et ses limites. Cette enquête porte, pour reprendre les termes de Barry Stroud, sur «la connaissance humaine en général» (1989, texte repris dans ce volume) et sa possibilité, au sens même où le sceptique la met en doute, et au sens où la philosophie entend lui répondre. Le théoricien de la connaissance partage en effet avec le sceptique une aspiration à la généralité. Cette généralité n’est pas celle à laquelle aspiraient les positivistes dans leur programme d’unification méthodologique des sciences, auquel l’épistémologie, au sens où nous l’entendons ici, n’a pas à souscrire. Le programme d’unité de la science concernait la notion d’explication aussi bien que l’ontologie de la science et supposait qu’on puisse ramener l’une et l’autre sous un même type. Ce dont il est question ici est autre : il s’agit de la définition même de la connaissance, de ses liens conceptuels à la croyance, à la vérité et à la justification, ainsi que de sa possibilité.

Une analogie aidera. On a coutume de désigner sous le nom de « méta-éthique » les questions qui concernent le statut des jugements moraux et des propriétés morales, la question de leur justification, et de leur liens avec la motivation éthique, et on distingue cette enquête de l’éthique dite «normative» qui concerne le choix des éthiques particulières (utilitarisme, kantisme, perfectionnisme, etc.). L’épistémologie générale se situe au même plan de généralité que la méta-éthique, et les positions particulières (fondationnalisme, cohérentisme, etc.) sont, mutatis mutandis, des épistémologies normatives. Ces questions relèvent tout autant de ce que l’on peut appeler, dans une perspective kantienne, une critique, ou plus rarement la « métaphysique de la connaissance » [4]. Mais l’épistémologie générale n’est tenue ni de souscrire aux présupposés de la première ni aux thèses de la seconde, bien qu’elle rencontre souvent des questions réputées métaphysiques, comme celles de la nature du possible et du nécessaire, de la causalité et des relations de la pensée et de la réalité. Ses méthodes sont celles que la philosophie analytique nous a léguées : l’analyse, la logique, l’exemple, l’expérience de pensée, et l’argumentation conceptuelle.

L’idée qu’une telle enquête soit simplement possible rencontre non seulement l’opposition de nombre de sociologues et d’historiens des sciences qui considèrent que la notion abstraite de connaissance n’a pas de sens, mais aussi celle de certains philosophes au sein même de la tradition analytique. Ainsi Quine ne croit pas que l’épistémologie soit possible, sauf à être «naturalisée», c’est-à-dire absorbée dans une étude scientifique des capacités naturelles des espèces (humaine et animales). Elle cesse ainsi d’avoir un statut autonome et surtout d’avoir un statut normatif[5]. Il répudie toute question du type de celle que posait Descartes (Comment échapper au scepticisme et fonder la connaissance sur des bases sûres?) en soutenant, dans une veine proche de celle du pragmatisme, que les seuls doutes sceptiques sérieux sont des doutes scientifiques. Il est suivi en cela par nombre d’auteurs «néo-pragmatistes» ou relativistes, tels que Rorty (1979) ou Stich (1990) qui nient que l’entreprise «analytique » en épistémologie ait un sens quelconque. Contre ce type d’éliminativisme, les auteurs représentés dans ce recueil acceptent l’idée d’une épistémologie générale comme sujet autonome, et ils prennent le sceptique au sérieux, même quand ils sont naturalistes[6]. Si ceux qui ne sont prêts à parler d’épistémologie que pour en faire la nécrologie avaient raison, on comprendrait mal pourquoi ce domaine est si actif dans la philosophie contemporaine[7].

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[1] On peut aussi utiliser «gnoséologie» en un sens encore plus large: une récente Philosophie des sciences (D. Andler, A. Fagot-Largeault, B. Saint Sernin, Paris. Gallimard, 2002) place sous ce terme des sujets tels que la philosophie de la nature, la construction intersubjective de l’objectivité scientifique, et l’étude des processus cognitifs.).

[2] Un célèbre historien de la pensée allemande vint un jour chez P. Engel et, désignant ses étagères de livres d’épistémologie, déclara : «Tout cela, c’est de la logique anglaise!».

[3] C/. Meyerson, Identité et réalité, Paris, Alcan, 1912; 2e éd. Paris, Vrin, 1951. Le Traité de la Connaissance, de Louis Rougier, modelé sur l’Allgeineine Erkenntnistheorie de Schlick, est peut-être le dernier ouvrage de ce style paru en France. Cf. aussi Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, P31’5, É’U.F., 1968, p.294. Lalande lui-même (Ibid.) déplore l’usage d épistémologie en ce sens, déclarant: «en français il ne devrait se dire correctement que de la philosophie des sciences ». On ne voit pas pourquoi.

[5] L’expression est utilisée par J. Vuillemin dans ses Leçons sur la première philosophie de Russell, Paris, A. Colin, 1968, p. 5.

[5] Quine soutient qu’elle est comme l’ingénierie, ce qui revient au même que de lui conférer un statut descriptif.

[6] Voir par exemple la critique de Quine par Kim (1988).

[7] Les anthologies et manuels parus récemment, comme Kim et Sosa 2000, Berneker et Drestke 2000. Williams 2001 ou Moser2002 en témoignent.

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P.S. : Dans cet extrait, j’ai volontairement changé le numéros des Notes en bas de chaque page dans le livre papier afin qu’elles concordent avec une numérotation continue pour un positionnement en fin de texte.


Au sujet des auteurs


JULIAN DUTANT

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Source : Page Facebook de Julian Dutant.
Senior Lecturer chez King’s College London.

« Je suis un philosophe spécialisé en épistémologie (au sense de philosophie de la connaissance), épistémologie formelle, philosophie du langage, et théorie de la rationalité (en éthique et théorie de la décision). Je m’intéresse aussi à l’histoire de l’épistémologie.

Je suis lecturer (maître de conférences) à King’s College London. Avant de rejoindre King’s j’ai été affilié à l’Université de Genève, en particulier au groupe Episteme de Pascal Engel. J’ai aussi été visiteur aux universités d’Oxford (2000-01, 2009-10, 2012, 2013-14), de Berkeley (2011) et du Michigan (2014-15).

La plupart de mes publications sont accessible sur PhilPapers.

Voici mon CV complet (ou CV en anglais). »

Source : site web de Julian Dutant

Page de Julian Dutant sur le King’s College London

Page de Juilan Dutant sur PhilPapers

Page de Julian Dutant sur Facebook

Page de Julian Dutant sur acamedia.edu


PASCAL ENGEL

Pascal Engel, 2000, auteur : Pommeret35 (Wikipédia).
Pascal Engel, 2000, auteur : Pommeret35 (Wikipédia).

Directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales

Professeur honoraire, Université de Genève

Membre du Centre de recherches sur les arts et le langage ( CRAL, CNRS, EHESS)

Pascal Engel, ancien élève de l’ENS rue d’Ulm, a fait un doctorat à l’Université de Paris I  et un doctorat d’Etat à Aix en Provence . Il a enseigné aux universités de Paris XII, Grenoble, Caen, Paris-Sorbonne et Genève. Il a été professeur invité notamment à Montréal, Hong Kong, Tunis, Athènes, Aarrhus, Canberra, Oslo, Leuven, Lund, Pékin, Taiwan, Saint Louis, special professor à Nottingham. Il a été membre de l’Institut universitaire de France,  de Rationalités contemporaines à Paris IV, du CREA à l’Ecole polytechnique, de l’Institut Jean Nicod, et du groupe Epistémè à Genève. Il est secrétaire général de l‘Institut international de philosophie, membre de l’Academia Europaea et de l’Association internationale de philosophie des sciences . Ses travaux ont porté sur la philosophie de la logique et du langage, en particulier sur Davidson, et sur la philosophie de l’esprit et de la connaissance. Ses intérêts actuels portent sur la vérité, les normes épistémiques, la nature de la croyance, et la théorie des raisons. Il est l’auteur notamment de La norme du vrai (1989), Davidson et la philosophie du langage (1994), Introduction à la philosophie de l’esprit (1994) Philosophie et psychologie (1996), La dispute (1997), Truth (2002), Ramsey , Truth and Success (with Jérôme Dokic, 2002) , A quoi bon la vérité ? (with R. Rorty, 2005), Va savoir! (2007) , Les lois de l ‘esprit (2012) , Les vices du savoir (2019), Manuel rationaliste de survie (2020), et comme éditeur Inquiries into Meaning and Truth (1991, with N. Cooper), Précis de philosophie analytique (2000), and Believing and accepting (2000). Il a été éditeur de dialectica de 2005 à 2011. Depuis 2023 il est directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et membre du CRAL.

Page de Pascal Engel sur academia.edu

Site web de Pascal Engel

Page de Pascal Engel sur Wikipédia

Page de Pascal Engel sur Centre de recherches sur les arts et le langage

Toutes publications de Pascal Engel


Mon rapport de lecture du livre

Croyance, connaissance, justification

Textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel

Vrin Éditeur

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.


X sait que Pssi

(i) O est vrai

(ii) X croit que P

(iii) Si P était faux, X ne croirait pas que P

(iv) Si P était vrai, X croirait que P

J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Introduction générale, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 16.


Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Plus tard, je comprendrai que les nombres sont des concepts abstrait qui ne laissent place à aucune interprétation. 2+2=4. On ne rencontre pas le nombre 2 au coin de la rue. À l’opposé, les mots laissent une place importante à l’interprétation. Dans ce contexte, je relevais avec succès le contrôle de l’interpréation de mes écrits par mon interlocuteur en les codant avec précision dans le langage de cet interlocuteur.

L’épitémologie

Nous suivons ici l’usage de Meyerson et celui de l’anglais, et désignons par épitémologie ou philosophie de la connaissance une enquête générale sur la connaissance, ses sources et ses limites. Ce choix n’est évidemment pas neutre. Il résulte d’une prise de position philosophique, qui est en général celui de la tradition « analytique » : il est possible de mener une enquête autonome sur la nature de la connaissance en général, sa portée et ses limites. (…)

J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Introduction générale, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 9.

Cette enquête générale est avant tout une histoire des différentes théories de la connaissance, des problèmes qu’elles posent et de leur évolution.

Le problème de Gettier

Le point de départ des développement contemporais en philosophie analytique de la connaissance est précisément la démonstration par E. Gettier (1963, article repris dans ce volume) des difficultés de cette définition. Gettier présente deux contre-exemples où un sujet possède une croyance vraie justifiée mais qui n’est pas de la connaissance. Voici un exemple du même type : supposez qu’un policier vous demande si vous avez votre passeport sur vous, Elle est également vraie L le passeport est bien là. Maism à votre insu, un pickpocket très habile vous l’a dérobé, et, n’y trouvant l’argent qui l’intéressit, à trouvé le moyen de la remettre dans votre poche. Savez-vous que vous avez votre passeport ? Il semble que non. Votre croyance a beau être justifiée, elle n’est vraie que par hasard : le portefeuille aurait bien pu être absent, vous ne l’auriez pas remarqué. Pendant plus d’une trentaine d’années au moins, nombre de philosophes anglophones se livrèrent à l’exercice consistant à répondre à cet article, en formulant des définitions de la connaissance suceptibles de passer le test de Grettier, puis des objections à ces définitions, et d’autres contre-exemples (pour avoir une idée partielle de cette littérature, connue sous le nom de « Giettierologie » voir Shope 1983). La première partie de ce recueil en présente les enjeux.

Il est assez difficile, rétrospectivement, de comprendre comment un article aussi court et apparemment anodin que celui de Gettier a pu provoquer une si vaste littérature. New reproduit-il pas tout simplement une vielle objection de Socrate selon laquelle une opinion vraie obtenue par hasard n’est pas une connaissance (Théétète, 201 a-c; 207 a-208 a) ? (…)

J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Introduction générale, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 14.

J’apprends qu’il y a plusieurs définitions (purement) théoriques de la connaissance, ce qui me pose un problème. Mais je me dois d’admettre que différentes réflexions par différents philosophes peut bel et bien conduire à des définition fort différentes.

Je rencontre aussi un problème avec l’association entre la connaissance et la vérité (connaissances vraies). À mon (très) humble avis, une connaissance n’est ce qu’elle est que si elle est objective, que si elle est conforme à la réalité. Introduire la notions de vérité, suppose que l’on peut remettre en question la véracité de la connaissance, ce qui n’a pas lieu d’être. La connaissance n’a pas besoin d’être reconnue comme vraie; il faut simplement l’accepter comme une information objective. Lorsque je vois neigé, je ne me demande pas si c’est vrai. Il neige, c’est tout. Lorsque j’additionne 2 et 2 et que le résultat est 4, je ne me demande pas si c’est vraie. 2+2=4, c’est tout. Toujours à mon (très) humble avis, une connaissance sujette à la vérité devient instantanément subjective, à l’opposé de son caractère objectif. Alors, je parle d’une interprétation de la connaissance et non pas de la connaissance elle-même.

(…) Cette analyse suppose que la connaissance est un composé d’un facteur interne mental, la croyance, et d’un facteur externe, le monde qui rend vraie ou fausses les croyances on croit que p que p soit vrai ou faux, mais si on sait que p, alors p est nécessairement vrai). (…)

J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Introduction générale, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 25.

L’idée que la connaissance a besoin d’être crue ne me plaît pas non plus. À ma connaissance, la croyance n’a pas besoin de preuve. Ce n’est certainement pas parce que je crois que c’est vrai que c’est vrai. J’ai l’impression que ce livre au sujet de connaissance et de la connaissance est fort loin des obligations de l’esprit scientifique, de la pensée scientifique et de la connaissance scientifique.

En titre d’un chapitre de ce livre, on trouve cette question : « Une croyance vraie et justifiée est-elle une connaissance ? (Edmund L. Gettier). Mais réponse est un « NON » retentissant. Une croyance demeure une croyance et, du fait qu’elle n’a pas besoin de preuve, sa justification est à la fois spéculative et subjective.

Keith Lehrer

La théorie conhérentiste de la connaissance

Mon programme de recherche a consité à formuler une théorie conhérentiste de la connaissance. L’analyse de la connaissance que cette théorie contient est traditionnelle dans sa forme, mais elle ne l’est pas dans son contenu. Elle s’inscrit dans la tradition des analyses de la connaissance comme croyance vraie, justifiée et non défaite (undefeated). (…)

J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Fondamentalisme et cohérentisme, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 111.

Croire dans la connaissance ne m’apparait toujours pas comme étant logique. Dans L’ENCYCLOPIE PHILOSOPHIQUE en ligne et en accès libre, on peut lire ceci à l’entrée « Croyance » :

(…)

La notion de croyance n’est pas seulement centrale dans notre psychologie et dans nos discours quotidiens. Elle joue également un rôle crucial dans de nombreux domaines de la philosophie. L’une des questions les plus débattues en épistémologie concerne les conditions dans lesquelles une croyance compte comme rationnelle et justifiée. Dans les analyses classiques de la connaissance, la croyance est une condition indispensable du savoir. En philosophie de l’esprit, la croyance est considérée comme l’une des attitudes mentales les plus fondamentales. (…)

Fassio, David (2022), «Croyance (GP)», dans Maxime Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, consulté le 26 janvier 2024, https://encyclo-philo.fr/

Croyance, Encyclopédie philosophique : https://encyclo-philo.fr/item/1705.


Revenons à ce passage « Dans les analyses classiques de la connaissance, la croyance est une condition indispensable du savoir. » Pour savoir, je dois croire ? Que je crois ou non que le fleuve près de chez-moi est pollué ou non, ça ne change rien au fait qu’il est pollué. Nous pouvons bien croire tout ce que nous voulons et c’est exactement pourquoi la croyance n’est pas « une condition indispensable du savoir ».

Je classe mes croyances comme étant au dernier rang de ma liste des choses que je considère importantes. En tête de ce palmares personnel, le savoir et mes connaissances, (comme étant mes expériences du savoir). Au milieu, se trouve mes opinions.


Je recommande le livre Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification uniquement aux érudits familiés avec l’étude approfondie de l’épistémologie. À titre d’amateur, Je ne peux donc pas me permettre d’accorder une note à cet ouvrage.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

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Article # 6 – Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 6

Une danse dangereuse avec Patrick Sorrel, philothérapeute

Par Serge-André Guay, président éditeur et auteur,
Fondation littéraire Fleur de Lys

AVERTISSEMENT

Cet article est le premier de deux.

À lire aussi : Une philothérapie libre avec Patrick Sorrel.


Qui est Patrick Sorrel ? Voici ce que j’ai trouvé sur l’une des pages de l’annonce de l’un de ses livres sur le site d’autoédition lulu.com et sur son site web.


Patrick Sorrel est professeur agrégé de philosophie depuis 2005. Il poursuit en parallèle ses recherches et sa pratique sur les techniques psychocorporelles de libération des blocages inconscients : hypnose humaniste, respiration holotropique, danse biodynamique, etc. Il fait aussi partie du comité scientifique de l’IANDS-France, qui étudie les expériences de mort imminente. Actuellement, il participe, avec l’association « L’atelier des Possibles », à la création d’une école démocratique en Isère. Ces livres sont le fruit d’une auto-publication, le but étant de s’affranchir le plus possible des réseaux traditionnels d’édition et d’impression. Si vous voulez participer à leur évolution, n’hésitez pas à vous rendre sur la page Facebook : « L’expérience de la liberté intérieure ». Source : lulu.com.


QUI SUIS-JE ?

De l’enseignement à l’accompagnement…

En premier lieu, je suis enseignant, agrégé de philosophie, depuis 2005. Après 8 ans de sédantarisation dans des lycées de la région dauphinoise, je ne tiens plus en place et décide de devenir remplaçant pour parcourir les nombreux lycées grenoblois. Chaque lycée est un nouvel univers à découvrir ! Avec ses propres règles, plus ou moins légitimes, mais jamais co-construites avec les enfants qui en sont les sujets.

En second lieu, je suis à la recherche d’une autre pédagogie, d’une autre relation à l’apprenti sage. Je décide de rejoindre en 2016 l’Atelier des Possibles et de co-constuire avec cette joyeuse bande un école démocratique, où chacun est libre d’apprendre selon son rythme et ses aspirations, et de participer à l’élaboration des règles communes.. C’est là que je découvre l’influence des parents et des adultes dans les blessures que portent nos jeunes élèves.

En troisième lieu, je suis passionné par les nombreuses méandres de notre conscience, ses différents états, son élasticité, ses possibilités, ses blessures. Je rejoins en 2013 l’IANDS-France qui étudie scientifiquement les expériences de mort imminente et accompagne les expérienceurs dans les aléas du quotidien. Mon rôle est d’analyser les conséquences pragmatiques de ce bouleversement existentiel. Sur les croyances, sur la philosophie, sur la vie… J’essaie de créer des ponts avec la recherche sur les états modifiés de conscience et notamment les états de transe provoquées par la danse, le chant, certaines substances psychoactives, ou spontanément.

En quatrième lieu, je suis l’auteur de cinq ouvrages sur « L’expérience de la liberté intérieure ». Cela a été ma manière d’accoucher, entre 2015 et 2018, de ce que j’ai accumulé d’expériences et d’apprentissages durant ces années de recherches. Et c’est aussi, aujourd’hui encore, un plaisir immense de me laisser guider dans l’écriture par ce qui me dépasse bien souvent.

Enfin, je suis un corps.

Un corps-image, obsédé par le tour de son ventre, et (inconsciemment ?) persuadé que des épaules carrées lui permettront de rester maître de lui en toute circonstance.

Un corps-outil aussi, obsédé par la performance, disciple fidèle d’une volonté intransigeante. Passionné de construction (maçonnerie, charpenterie,…) puis de sport aquatique (après la natation, la compétition en hockey subaquatique me permettra de défouler une énergie débordante des années durant), je vais souvent jusqu’à l’épuisement, avant-même de m’en rendre compte.

Un corps-propre enfin, qui se découvre sur le tard, cherche à s’apprivoiser dans la danse biodynamique, dans la respiration holotropique, dans les expériences de jeûne, de cécité, de tantra, ou dans le chant thérapeutique. Timide mais si délicieux qu’il devient urgent de transmettre et de partager !

Source : …philothérapie… (site de web de Patrick Sorrel).

Articles signés par Patrick Sorrel à titre de philothérapeute

Philothérapie : Redonner à la philosophie sa vocation thérapeutique. Les Philosophes.fr

Philothérapie : la philosophie au service du soin à la personne. Energie-Santé, 25 Janvier 2020


Le livre De la fuite à la danse de Patrick Sorrel

Présentation par l’auteur

Dans ce premier tome, il convient d’opérer un « petit débroussaillage philosophique », salutaire pour restaurer un espace de choix authentique, à l’intérieur du temple de notre propre conscience. En effet, nous prenons trop souvent, trop systématiquement la Fuite. Dans la revendication d’une liberté conçue comme absence de contraintes, en premier lieu. Dans la tentation de contrôle et de maîtrise de sa propre vie, et par extension de la Vie, en second lieu. Et tout cela pour quoi, au final ? N’est-ce pas pour éviter de s’incarner pleinement dans son corps, d’accueillir et de VIVRE, entièrement, les douleurs comme les joies qui nous assaillent ? Car c’est de cela seul qu’il s’agit, au final, quand on parle de liberté : il s’agit de reprendre sur nous la totale responsabilité de notre existence, et de se porter joyeusement au devant de ce qui vient. C’est précisément cela que j’appelle : Danser la Vie.

Source : lulu.com.


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Mon commentaire

Par Serge-André Guay, président éditeur et auteur,
Fondation littéraire Fleur de Lys

Cette invitation à danser la vie lancée par le philothérapeute Patrick Sorrel m’étourdit lorsque je la met en perspective de certaines de ses affirmations relevées sur son site web, dans ses articles et la présentation de ses livres.

Commençons par celle citée ci-dessus :

Dans ce premier tome, il convient d’opérer un « petit débroussaillage philosophique », salutaire pour restaurer un espace de choix authentique, à l’intérieur du temple de notre propre conscience. En effet, nous prenons trop souvent, trop systématiquement la Fuite.

À la suite de ma lecture du livre ÉLOGE DE LA FUITE de Henri Laborit il y a plusieurs années, je comprends la fuite, non pas comme une tare, un comportement mental à corriger, mais comme une source d’avancement.

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“Pour échapper à ces structures suffocantes tissées par notre éducation et à la sclérose des ordres établis, il nous faut d’abord apprendre à connaître les mécanismes qui engendrent ces structures, à décrypter les pulsions inconscientes qui nous poussent dans la course à la domination, à mettre au clair les discours par lesquels nous tentons de maquiller et de légitimer tous ces processus inconscients enclenchés par notre système nerveux. […] Source : Éloge de la fuite. Henri Laborit.

La fuite dont parle Laborit ne relève pas du sauve-qui-peut impuissant. Elle n’est pas un retour en arrière, mais une marche continuelle vers l’avant, une remise en cause permanente des situations établies, une fuite loin des pouvoirs en place, y compris et surtout ceux que nous avons nous-mêmes contribué à installer. Car sitôt installé, un pouvoir se corrompt immanquablement. Fuir, c’est « choisir un but et corriger la trajectoire de l’action à chaque seconde ». Le but à atteindre est évolutif dans le temps et dans l’espace, jamais figé dans des certitudes idéologiques sectaires et rigides. Source : Éloge de la suite autour de Henri Laborit.

Pour moi, la fuite est source de salut face au mammouth qui me fonce dessus. Ce n’est qu’après mettre mis en sécurité que je pourrai réfléchir.

Dans son article « Philothérapie : la philosophie au service du soin à la personne », Patrick Sorrel écrit au sous-titre « Analyser notre système de croyances » :

J’aime me représenter l’être humain, du point de vue de son énergie mentale, comme un Univers (uni-vers) : c’est-à-dire une constellation plurielle et complexe (de planètes, de satellites, de météorites parfois), ayant un but et une direction communs. On pourrait aussi se représenter cette image de la pluralité au service d’un but commun comme un tissu, un réseau, une toile, un patchwork, qui possède une fonction globale (revêtir une personne par exemple ?) mais des parties très différentes les unes des autres.

Et ce qui constitue cette constellation ou ce tissu mental, ce sont nos croyances. Je n’aime pas faire cette distinction (pourtant traditionnelle en philosophie) entre croyance et connaissance : car cette distinction est elle-même appuyée sur une croyance indémontrable : à savoir qu’il puisse exister une manière de prouver de manière indubitable quelque chose, et que cette preuve résiste absolument au doute, à l’évolution de nos conceptions, à l’épreuve du temps. Ceci est d’un dogmatisme fou, et dangereux de surcroît. Car nos connaissances évoluent perpétuellement, et sont donc elles-mêmes des croyances, empruntées pour un temps, mais préférant cacher leur aspect provisoire derrière un rideau de fumée rationnelle.

Je ne suis pas d’accord. Il n’y a aucune connaissance digne de ce nom qui résiste au doute. C’est le principe même de la pensée scientifique de Gaston Bachelard, philosophe des sciences, qui introduit le « doute systématique » dans son  livre La Formation de l’esprit scientifique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective, Paris, Vrin, 1938.

Selon le professeur et sociologue des sciences Olivier Clain, non seulement le premier geste de la démarche critique est une mise en doute des connaissances acquises, mais la connaissance elle-même apparaît dès lors comme une réflexion critique, c’est-à-dire, comme « une démarche qui rend possible une avancée continuelle du savoir par destruction du déjà su, des évidences déjà accumulées ». Source : Clain, Olivier, cours Science, Éthique et Société, programme de formation Télé-Universitaire du département de sociologie de l’Université Laval.

Le professeur Nicolle formule en ces mots la démarche : « La connaissance est une lutte à la fois contre la nature et contre soi-même. On connaît contre une connaissance antérieure. La connaissance n’est pas une simple acquisition; elle est une remise en question de ce que l’on croyait savoir et qu’on savait mal ».Source : Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, p.107. Les caractères ont été mis en italique par l’auteur. Le professeur Nicole traite ici de l’enseignement de Gaston Bachelard.

N’y a-t-il pas là un nouvel élément ? Qu’est-ce que vous inspire : « par destruction du déjà su » et « contre une connaissance antérieure » ? La réponse doit préciser qu’est-ce qui peut détruire le déjà su. Seul un doute au sujet d’une connaissance déjà établie (pour vrai) peut détrôner cette dernière. Si je ne doute pas de la connaissance établie, il n’est aucune raison de croire que je sais mal. Si je doute d’une connaissance établie, mon doute détruit cette connaissance et c’est sur ces ruines que s’installera une nouvelle connaissance, plus certaine, jusqu’à ce qu’un doute vienne la détruire à son tour, pour une connaissance encore plus certaine. Lorsque je crois en une connaissance, j’accepte l’éventualité de devoir l’abandonner si un doute survient. Le bénéfice du doute, c’est la certitude… jusqu’au prochain doute !

Patrick Sorrel soutient qu’il n’aime pas la différence entre la « connaissance » et la « croyance ». À l’évidence, il confond l’une et l’autre, ce qui est impardonnable à mes yeux pour un philothérapeute.

Il faut de soutenir : « Car nos connaissances évoluent perpétuellement, et sont donc elles-mêmes des croyances, empruntées pour un temps, mais préférant cacher leur aspect provisoire derrière un rideau de fumée rationnelle. » Selon Patrick Sorrel, seules les croyances ont le pouvoir d’évoluer et, si la connaissance évolue, c’est qu’elle est devenue ainsi une croyance. Ça ne tient pas la route de la logique si nécessaire en philothérapie. Ce n’est pas parce qu’un connaissance évolue qu’elle devient une croyance.

Patrick Sorrel écrit : « Mon système de croyances est donc toujours un choix, une manière d’entrer en contact avec la Réalité, un système me permettant d’agir sur la Réalité. » J’ai déjà longuement insister sur le FAIT que nous ne pouvons pas considérer pour vraie une chose uniquement parce que nous la pensons. Voir mon livre (numérique gratuit) J’AIME PENSER ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison.

J’ai la nette impression que Patrick Sorrel confond également « croyance » et « opinion », une opinion prise, non pas pour ce qu’elle est, mais considérée comme la/sa vérité par celui ou celle qui l’exprime. «À chacun son opinion » pour fuir un débat un peu trop ardu.

« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous appa¬raissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »

« We like to believe that we are objective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it. We say we judge objectively, but actually we react subjectively.

We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »

Source : Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.

Lorsque Patrick Sorrel affirme que toute croyance est intéressée par opposition à désintéresser (« N’allons tout de même pas croire que l’on puisse si facilement changer de croyance, comme on change d’habit. Ce serait le cas si nos croyances étaient désintéressées, c’est-à-dire si elles ne servaient à rien, au final, dans la relation que nous entretenons avec notre environnement. »), il a raison. Mais parle-t-il vraiment des croyances ou des opinions ? Ou croit-il que toute opinion est l’expression d’une croyance ?

Les enjeux de la philothérapie selon Patrick Sorrel

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Partons d’un postulat, certes difficile à démontrer ici, mais évident pour moi : la perte de sens (au sens de signification, de raison d’être) ne provient que trop souvent d’une perte de contact avec nos propres sensations, par conséquent avec notre corps-propre. Retrouver le plaisir de la sensation, de l’émotion, et enfin du sentiment : telle est pour moi l’enjeu premier de la philothérapie. Source : SORREL, Patrick Philothérapie : Redonner à la philosophie sa vocation thérapeutique, Les Philosophes.fr.

Je ne crois pas que l’on puisse fonder une philothérapie sur le plaisir retrouvé des sensations, des émotions et des sentiments puisque ces derniers faussent la catharsis intellectuelle et même émotionnelle nécessaire pour prendre du recul face à soi-même et ses pensées. Le bien vivre avec ses émotions relève davantage de la psychologie et, plus spécifiquement, de l’intelligence émotionnelle.

Gaston Bachelard nous propose ces quatre exercices disciplinaires pour conduire notre intelligence avec rigueur13 :

1. La catharsis intellectuelle : toute culture scientifique doit commencer (…) par une catharsis intellectuelle et affective, c’est-à-dire par une véritable purification des préjugés, des idées toutes faites, des opinions admises. C’est une condition préalable pour qui veut vraiment entreprendre une recherche intellectuelle. Bachelard reprend ici la tradition philosophique, qui, depuis Socrate en passant par Descartes, exige la rupture avec la doxa (l’opinion) pour penser librement par soi-même.

Tel que rapporté par : Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, pp. 115-116.

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Chercher le sens de cette distance prise avec la sensation : tel est pour moi l’enjeu second de la philothérapie : et il s’agira de construire à deux une sorte de généalogie du sens, dans ses deux sens : significations et sensations. Comment avons-nous construit les croyances qui nous habitent aujourd’hui ? Comment avons-nous vécu tel ou tel événement, quelle perception en avons-nous eu, quel sens lui avons-nous donné, et quel impact sur notre sensibilité présente, sur notre perception du monde et de notre propre personne ? Source : SORREL, Patrick, Philothérapie : Redonner à la philosophie sa vocation thérapeutique, Les Philosophes.fr.

Nous sommes toujours dans le cadre d’une psychothérapie plutôt que d’une philothérapie. la question « Comment avons-nous construit les croyances qui nous habitent aujourd’hui ? » s’attarde à nous replonger dans le passé, comme la psychologie a pris l’habitude dans sa pratique.

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Enfin, il y a fort à parier que la perte de sens occasionne des difficultés à avancer sereinement et résolument dans la vie, à créer, à prendre des risques, à jouer. Difficulté à prendre une direction. Hésitation, indécision, paralysie du choix, sentiment de perte de liberté. Ou au contraire dépendance, crédulité, abandon à une direction toute faite, déjà déterminée : perte d’autonomie. Construire ses propres solutions, petit pas par petit pas ; et retrouver l’élan et le désir d’avancer, qui sont toujours présents dans le corps vivant : tel est l’enjeu tertiaire de la philothérapie, telle que je la conçois. Source : SORREL, Patrick, Philothérapie : Redonner à la philosophie sa vocation thérapeutique, Les Philosophes.fr.

En philosophie, on ne parle du sens que dans le « sens de la vie ». Si la « perte du sens » paraît d’actualité, il vaut mieux parler de la « perte de repères » ou de la « perte de valeurs ».

Et parlant du « corps vivant », Patrick Sorrel Écrit :

Ma croyance personnelle est que rien n’est vain ni inutile dans cette vie : nous ne nous sommes pas incarnés pour devoir ensuite espérer quitter au plus vite ce corps. La philothérapie, telle que je la conçois, interrogera aussi la croyance immatérialiste chère à Socrate : elle questionnera ses origines, son intention, enfin le besoin qu’elle cherche (peut-être maladroitement) à servir. En attendant, une thérapie ne peut pas être complète si elle délaisse le corps, si elle est trop intellectuelle. Car si changer sa croyance a un impact non négligeable sur la vie « réelle », dans le concret de la matière et des corps, la contrepartie est vraie : c’est par le travail sur son propre corps que les évolutions psychologiques et spirituelles les plus efficaces auront lieu. Source : SORREL, Patrick, Philothérapie : Redonner à la philosophie sa vocation thérapeutique, Les Philosophes.fr.

Là, je décroche. : « (…) une thérapie ne peut pas être complète si elle délaisse le corps, si elle est trop intellectuelle ». Et je décroche une fois pour toute : « Je suis pragmatique : je veux pouvoir incarner dans mon corps tout ce que j’apprends et découvre spirituellement.» (Source) Nous sommes ici dans l’art thérapie qui relève de la psychologie avec ses séances de danse, de méditation, de respiration… On ne peut se soustraire à ma critique en se référant à une « Approche philo-corporelle ». Je reconnais le corps comme un objet philosophique et, par conséquent, la « philosophie du corps ».

La philosophie du corps, depuis Merleau Ponty, décrit dans l’expérience vécue les relations écologiques du soi avec les autres, par l’étude des interactions entre le corps, le cerveau-esprit, les cultures et le monde. Le renouvellement des travaux de la phénoménologie du corps par les neurosciences permet de fonder une nouvelle ontologie humanisant le corps dès sa constitution.

Les textes du présent recueil abordent l’expérience corporelle sous les thèmes liés de l’identité corporelle, de l’image du corps et du schéma corporel. La philosophie du corps ainsi conçue fournit une méthodologie interdisciplinaire et une ontologie de l’immersion aux débats contemporains sur la bioéthique, le care et le genre.

Source : Présentation du livre « Textes clés de philosophie du corps – Expérience, interactions et écologie corporelle » sous la direction de Bernard Andrieu chez Vrin éditeur.

Au sujet de Bernard Andrieu

Philosophe du corps, il publie des travaux d’histoire des pratiques corporelles (comme le bronzage, le toucher, le vivant, les prématurés, le plein air, l’immersion, le vertige circassien, l’hybridation ou les cultes du corps) et établit une écologie corporelle. Il développe une émersiologie (1) du corps vivant dans la conscience du corps vécu.

(…)

Bernard Andrieu a fait, à plusieurs reprises, l’objet d’accusations de plagiat, que ce soit pour son livre Toucher (11). Se soigner par le corps11 ou pour un article sur la thérapie corporelle en eau froide paru en 2008 (12).

Source : Bernard Andrieu, Wikipédia.

À lire : La communication directe du corps vivant. Une émersiologie en première personne, Bernard Andrieu, Nicolas Burel
Dans Hermès, La Revue 2014/1 (n° 68), pages 46 à 52. Résumé : « L’émersiologie est une science réflexive née de l’émersion des sensibles vivants dans la conscience du corps vécu. L’émersion est le mouvement involontaire dans notre corps des réseaux, humeurs et images dont notre conscience ne connaît que la partie émergée. Le pas supplémentaire du vivant en première personne – qui est en train de s’accomplir avec les neurosciences in vivo – est l’immersion dans le corps vivant pour démontrer les conditions de son émersion, c’est-à-dire son émergence depuis son immersion cognitive dans la conscience du corps vécu. » Source et lecture de l’article : Mis en ligne sur Cairn.info le 24/04/2014.

À lire aussi : L’émersiologie, une philosophie du corps, ICiMa – Chaire d’Innovation Cirque et Marionnette.

Je me dois de reconnaître la « philosophie du corps » en raison de mon adhésion au proverbe latin : « Un esprit sain dans un corps sain » (mens sana in corpore sano).

« mens sana in corpore sano »

Que l’on traduit généralement par « un esprit sain dans un corps sain ». Cette citation est extraite de la Dixième des seize Satires de Juvénal (90 – 127) et prend place dans un ensemble plus large qui permet d’en fixer le sens plus précisément : « Alors faut-il que les hommes ne fassent jamais de voeux ? … Ce qu’il faut alors implorer, c’est un esprit sain dans un corps sain. » (Juvénal, Satires, 10, 346-366, trad. Henri Clouard). Ce que voulait dire Juvénal, c’est qu’il faut cesser d’implorer vainement les Dieux, qui n’écoutent pas les hommes. La seule chose à leur demander, c’est la santé physique et mentale. On voit ainsi quel fut le déplacement du sens antique au sens contemporain. Désormais, ce n’est plus un voeux que l’on demande aux Dieux de bien vouloir réaliser, mais au contraire une maxime que nous, hommes, devons appliquer. La santé était jadis pendue au fil d’une puissance transcendante – d’où son lien avec la « sainteté » ; les hommes en sont maintenant pleinement responsables. Nous sommes désormais maîtres du destin de notre santé, d’où maintenant le fait que cette maxime ne soit maintenant plus qu’une injonction à entretenir notre corps tout autant que notre esprit. La marque d’équipements sportifs Asics s’est ainsi baptisée du sceau de cette référence antique à l’aide de l’acronyme correspondant : Anima Sana In Corpore Sano – anima (âme) prenant place de mens (esprit) pour rendre le nom davantage prononçable.

Source : Morbleu.

J’admets donc l’utilité de la « philosophie du corps » mais je maintiens qu’elle demeure accessible que par une philosophie de l’esprit.

Enfin, je reconnais au philothérapeute Patrick Sorrel la liberté de construire sa propre doctrine philosophique mais la danse à laquelle il me convie m’apparaît dangereuse en raison de son approche centrée sur les croyances, parce qu’il n’aime pas faire la différence entre la « connaissance » et la « croyance », une différence essentielle en philosophie à mon humble avis. Il m’apparaît très risqué de fonder une philosophie sur des croyances.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

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