Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

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Article # 84

La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie comme mode de vie

OBJET – OBJECTIF – MOYENS

Par Serge-André Guay, Observatoire francophone de la philothérapie


Introduction

Après deux ans d’observation et d’analyse de la philothérapie, j’ai lu 19 livres traitant directement du sujet, 23 livres traitant de la philosophie, 5 livres traitant de la philosophie et de notre société et 5 livres critiques du développement personnel. J’ai écouté des balados (podcasts) et des conférences et j’ai participé à des ateliers en ligne offerts par des philosophes praticiens.  J’ai l’impression d’avoir fait le tour de la philothérapie francophone, notamment française. Et voici mes observations et mes conclusions.


OBJET

Vous n’avez pas idée jusqu’à quel point les gens confondent objet, objectif et moyen. J’y été confronté avec les clients de la firme en recherche marketing créée avec mon épouse et associée. Je proposais une approche scientifique obligeant de distinguer très nettement l’objet, l’objectif et les moyens mis en œuvre. Je demandais à chaque client de bien vouloir me préciser chacun de ces trois points. Le désordre sautait aux yeux. Par exemple, les responsables du marketing affirmaient que l’objet de l’étude était les consommateurs, l’objectif de vendre leurs nouveaux produits et le moyen de réaliser l’étude. Les bonnes réponses étaient (et demeurent) :

  1. Objet : produit
  2. Objectif: déterminer si le produit aura tous les pouvoirs utiles pour motiver les consommateurs à l’achat
  3. Tests scientifiques (tester est un processus scientifique) mesurant les pouvoirs du produits sur les consommateurs ciblés.

Dans ce contexte, le consommateur n’est que le révélateur (allusion au révélateur en photographie) des pouvoirs du produit et non pas l’objet d’étude. Pourquoi ? Parce que la seule et unique chose sur laquelle l’entreprise a tout le loisir d’agir, c’est le produit lui-même. Malheureusement, encore de nos jours, les firmes de recherche marketing étudient les consommateurs, ce qui explique sans doute le taux d’échec de 80% des nouveaux produits mis en marché. Le consommateur conscient des questions qui lui sont adressées et de la perception qu’il donnera de lui-même par ses réponses, il dit une chose pour bien paraître aux yeux de l’intervieweur mais, en réalité, il fait autre chose. Une décision marketing fondée sur les opinions des consommateurs (groupes de discussion/focus group, sondages) n’assurent en rien le succès de la mise en marché du nouveau produit. (Voir mon livre numérique gratuit « Comment motiver les consommateurs à l’achat – Tout ce que vous n’apprendrez jamais à l’université.)

Cet exemple donné de la confusion entre objet, objectif et moyen, quant est-il en philosophie ? Voici ma proposition :

  1. Objet : l’Homme (Être) ?
  2. Objectif : Conversion à un mode de vie philosophique ?
    • Prise de conscience immédiate ?
    • Révélation ?
  3. Moyen(s) : discours, dialogues et textes (méthode) ?

Si vous pensez que je me trompe, écrivez-moi à : info@philoptherapie.ca


OBJECTIF

Conversions à un mode de vie philosophique

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

La conversion en philosophie est un acte personnel qui consiste en un profond changement de regard sur soi et sur le monde. La conversion philosophique se rapproche de la conversion religieuse mais ne se confond pas avec elle.

Source : Conversion (philosophie), Wikipédia, consulté le 27 février 2024.

Les intéressés par cette conversion en philosophie trouveront différentes définitions, notamment celle de l’écrivain et philosophe Gabriel Liiceanu :

« Non, la philosophie, étrange folie, présuppose un retournement, une périagogè, un chemin de Damas. Pour faire de la philosophie il ne suffit pas d’avoir des idées générales. La philosophie n’est pas le simple prolongement d’une science que l’on envisagerait alors d’un point de vue plus élevé. On ne fait pas de philosophie avec de la psychologie mais avec de la philosophie, c’est-à-dire en partant d’un aveuglement préalable avant que ne survienne l’illumination sur le chemin de Damas qui entraîne alors une conversion, une rupture, le saut dans un autre langage, langage défini par Hegel comme celui de la raison et qui diffère de celui de l’intellect. 

Gabriel Liiceanu, Le Journal de Paltinis. Récit d’une formation spirituelle et philosophique, lire la page en ligne [archive].

Source : Conversion (philosophie), Wikipédia, consulté le 27 février 2024.

Voir mon rapport de lecture de ce livre sur ce site web
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Le philosophe Pierre Hadot est celui qui a mis au jour la philosophie comme mode de vie dans l’Antiquité chez les grecs. Il associe la philosophie à des « exercices spirituels » :

Dans la mesure même où elle est pratique d’exercices spirituels, la vie philosophique est un arrachement à la vie quotidienne : elle est une conversion, un changement total de vision, de style de vie, de comportement.

P. HADOT, Exercices spirituels, op. cit., p. 50.

Cité par Jean Greisch (Philosophe, Directeur du 3ème cycle de la Faculté de philosophie Institut catholique de Paris) dans son texte La conversion philosophique et ses effets publié dans  La philosophie dans la Cité aux Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles en 1997 (Publication sur OpenEdition Books : 28 mai 2019).

La conversion philosophie est largement discutée en raison de son importance dans l’adoption du mode de vie qu’elle recherche comme un effet sur les gens qui prêtent l’oreille à ses discours et participent à ses dialogues. Voici un extrait des premières lignes du Mémoire de Maîtrise Le stoïcisme impérial et la conversion philosophique de Jonathan Naud :

Le stoïcisme impérial et la conversion philosophique

Introduction

1. Problématique

Dans la recherche actuelle en philosophie ancienne, le thème de la « conversion » philosophique(1) revient fréquemment. Dans sa 6e lettre à Lucilius, Sénèque remarque que, dans sa quête de sagesse, il ne se contente pas de se corriger, mais il fait l’expérience d’une transformation(2). Comme le note Paul Veyne(3,) cette métamorphose est le fruit de la pratique de la vie philosophique. Cette idée que la philosophie entraîne un changement majeur dans la vie de tous les jours, bien qu’elle soit relevée par plusieurs chercheurs, est surtout analysée avec attention dans l’œuvre de Pierre Hadot(4) et les derniers travaux de Michel Foucault(5). En effet, leur intérêt pour ce phénomène est sans pareil dans le cercle des chercheurs contemporains.

Toutefois, malgré la présence depuis quelques années de ce thème dans un grand nombre de travaux portant sur la philosophie ancienne, la conversion philosophique a rarement fait l’objet d’une étude approfondie. Dans la très grande majorité des cas, l’existence d’une conversion philosophique est notée au passage sans que le sens de cette expression soit défini clairement. Non seulement Hadot et Foucault s’y intéressent davantage que les autres, mais ils se distinguent aussi en faisant de la conversion philosophique un objet d’étude en lui-même. Sous cet angle, leurs travaux sont d’un intérêt particulier pour celui qui souhaite mieux comprendre ce phénomène dans les écoles philosophiques de l’Antiquité.

Pourtant, malgré des affinités apparentes entre les études de Hadot et de Foucault, une lecture plus approfondie nous révèle des divergences importantes. D’une part, Pierre Hadot caractérise la conversion philosophique à l’aide de deux pôles principaux : l’epistrophê (désignant un mouvement de retour à l’origine) et la metanoia (désignant un repentir qui provoque une transformation/renaissance). Loin d’être opposés, ces deux pôles représentent plutôt deux mouvements présents à différents degrés dans les écoles philosophiques anciennes (du platonisme jusqu’au néoplatonisme) et dans le christianisme naissant. La conversion est selon lui une transformation de soi. D’autre part, Michel Foucault croit qu’il existe un troisième pôle, le « soi », qui aurait joué un rôle prédominant dans la période couvrant les deux premiers siècles de notre ère. Ce pôle aurait marqué le phénomène de la conversion au point qu’on pourrait parler, pour cette époque, d’une conversion à soi. La conversion serait alors une constitution du soi.

(…)


NOTES

(1) Par exemple : Michel Foucault, Le souci de soi, Paris : Gallimard, 1984, pp. 89-92; L’herméneutique du sujet, Paris: Gallimard/Seuil, 2001, pp. 199-219; Pierre Grimai, « Anatomie d’une conversion», Augustinus 32 (1987) : pp. 73-78; Pierre Hadot, Exercices spirituels et philosophie antique, Paris : Albin Michel, 2002, pp. 223-235 et p. 290; Introduction aux « Pensées » de Marc Aurèle, Paris : LGF, 2005, p. 491; Paul Veyne, « Préface », dans Sénèque, Entretiens. Lettres à Lucilius, Paris : Robert Laffont, 1993, p. XI; André-Jean Voelke, L’idée de volonté dans le stoïcisme, Paris: PUF, 1973, p. 136.

(2) Lettres à Lucilius 6,1.

(3) « Préface », dans Sénèque, Entretiens. Lettres à Lucilius, op. cit., p. CX-CXI.

(4) Cf. « Conversion », dans Exercices spirituels et philosophie antique, op. cit., pp. 223-235; ibid., p. 290; Introduction aux « Pensées » de Marc Aurèle, op. cit., p. 491.

(5) Cf. L’herméneutique du sujet, op. cit., pp. 182-183.


NAUD, Jonathan, Le stoïcisme impérial et la conversion philosophique, Mémoire de Maîtrise, Département de philosophie et d’éthique appliquée, Faculté des Lettre et des Sciences Humaine, Université de Sherbrooke, 2010. Consulté en ligne le 27 février 2024.

Dans son mémoire , Louis Charles Fauteux se penche sur la conversion selon Plotin. Il donne cette citation tirée de l’essai de Pierre Hadot : « On entre, pour ainsi dire, en philosophie comme on entre en religion, par une conversion qui provoque un changement total d’existence. » (Hadot, P., Plotin ou la simplicité du regard, Paris, Gallimard, 1997, p. 129.)

Mais il faut sûrement tout d’abord se méfier du mot lui-même. Le mot français a un sens bien différent, une connotation religieuse évidente pour chacun, que le terme grec, du moins à l’origine, ne connaît guère.

En effet, dans le terme même de conversion se cache une certaine polysémie. À l’origine, le mot conversion, du latin conversio, signifie l’action de tourner; il désigne donc un mouvement circulaire, une révolution mais en un sens purement physique, voire astronomique. Son premier sens renvoie donc à ce mouvement qui s’apparente à la carrière des astres; il s’agit d’un mouvement régulier, naturel, périodique. Ce mot latin correspond à deux mots grecs, ἐπιστροφή, terme qui se rapproche le plus du sens premier de conversio, et μετάνοια, qui signifie changement de pensée, repentir, et implique l’idée d’une mutation et d’une renaissance. Le christianisme préférera le second ; la philosophie, le premier. On voit la polysémie du mot conversion. Il y aura toujours pour nous une tension entre ces deux pôles,

entre cette conversion qui est retour, fidélité, et nécessité et celle qui est renaissance, rupture et libération(4). Et si l’on admet que la conversion est un phénomène purement chrétien, c’est justement parce que le christianisme aura insisté particulièrement sur la conversion comprise comme μετάνοια, comme nouvelle naissance et de fait, c’est avec lui qu’apparaît un usage systématique du terme, la tradition philosophique lui préférant largement celui d’ἐπιστροφή.

Si, comme l’affirmait Bardy « l’idée d’une conversion, au sens que nous donnons aujourd’hui à ce mot, est restée pendant longtemps, peut-être jusqu’à l’avènement du christianisme, totalement étrangère à la mentalité gréco-romain (5) », cette notion d’ἐπιστροφή est tout de même largement développée par les philosophes, notamment chez les stoïciens et les platoniciens qui, dans la civilisation antique, bien plus que la religion traditionnelle, se préoccupait de la vie morale, de salut, de liberté et de bonheur, bref des questions qui à nos yeux relèvent davantage de la religion. Épictète concevait ainsi la philosophie : « C’est un cabinet médical, hommes, que l’école d’un philosophe : on ne doit pas, quand on sort, avoir joui, mais avoir souffert. Car vous n’y allez pas étant bien portants (6). » « On entre, pour ainsi dire, en philosophie comme on entre en religion, par une conversion qui provoque un changement total d’existence (7) », ajouterons-nous avec Pierre Hadot.

Et c’est au courant dit néoplatonicien que l’on doit la plus importante conceptualisation de la notion de conversion : « L’epistrophè néoplatonicienne résume toute une tradition qui, au-delà des Stoïciens, remonte à des intuitions plus primitives sur le rythme vital, notamment sur la respiration. Dans sa notion plus évoluée, l’epistrophè est la définition même de la vie spirituelle dans laquelle l’âme se replace dans le mouvement éternel de l’être : la perfection de l’être, c’est son retour vers sa propre source. En ce sens l’epistrophè est anamnèsis, réminiscence : elle mime l’unité originelle, antérieure à l’être (8). »


NOTES

(4) Tension qui s’apparente à celle que recèle l’ambiguïté d’un mot comme révolution.

(5) Bardy, G., La Conversion au christianisme durant les premiers siècles, Paris, éditions Montaigne, 1947, p. 9

(6) Épictète, Entretiens, III, 23, 30

(7) Hadot, P., Plotin ou la simplicité du regard, Paris, Gallimard, 1997, p. 129.

(8) Hadot, P., « Epistrophè et metanoia dans l’histoire de la philosophie » in Actes du XIème Congrès International de philosophie XII, Amsterdam, North-Holland Publishing Company ; Louvain, E. Nauwelaerts, 1953, p. 31-36


Fauteux, Louis Charles, La conversion chez Plotin, Mémoire de Maîtrise présenté à la Faculté des arts et des sciences en vue de l’obtention du grade de Maîtrise ès arts en sciences des religions, Université de Montréal, 2018.


« C’est une conversion qui bouleverse toute la vie, qui change l’être de celui qui l’accomplit. »

Pierre Hadot


La pratique philosophique et le souci de soi

Même si elle s’en démarque sur des points essentiels, la pratique philosophique telle que je propose de la mettre en place doit beaucoup aux philosophies de l’Antiquité et aux travaux de Pierre Hadot, qui sut montrer la spécificité de leur approche par rapport aux philosophies contemporaines.

Pierre Hadot a montré dans ses ouvrages, que dans l’Antiquité « l’acte philosophique ne se situe pas seulement dans l’ordre de la connaissance, mais dans l’ordre du soi et de l’être : c’est un progrès qui nous fait plus être, qui nous rend meilleurs. C’est une conversion qui bouleverse toute la vie, qui change l’être de celui qui l’accomplit. Elle le fait passer d’un état de vie inauthentique, obscurci par l’inconscience, rongé par le souci, à un état de vie authentique, dans lequel l’homme atteint la conscience de soi, la vision exacte du monde, la paix et la liberté intérieures ».

À l’instar de ce qui se passait dans l’Antiquité, celui qui s’adonne à la pratique philosophique ne se contente pas de théoriser par exemple sur les désirs naturels et les désirs vains chez Épicure, ou encore sur la joie ou la tristesse selon Spinoza, mais il examine à la lumière des concepts de ces philosophes ce qui se passe en lui.

Source : BOUCHET, Laurence (professeur de philosophie et philosophe praticienne, La pratique philosophique est-elle une thérapie ? Site web : https://www.laurencebouchet-pratiquephilosophique.com/ ), La pratique philosophique est-elle une thérapie ?, Diotime, n°70 (10/2016) .

Faire vivre la philosophie ! Rappeler que celle-ci était d’abord un exercice, une pratique de transformation de soi, c’est-à-dire un art de vivre. Dans cette synthèse unique, l’auteur retrouve les grandes écoles antiques et enrichit son analyse de plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de travaux érudits par Pierre Hadot et Michel Foucault. Sans équivalent dans la bibliothèque québécoise, ce livre sert désormais de référence sur le sujet. « La philosophie comme mode de vie est un ouvrage atypique qui se situe à mi-chemin entre un ouvrage grand public et un texte spécialisé. L’auteur s’y est donné l’ambitieux défi de produire un texte qui pourrait conduire le lecteur à un effort de transformation de soi. » Benoît D’Amours, Laval théologique et philosophique, 70-2, 2014.
La philosophie comme mode de vie – Faire vivre la philosophie ! Rappeler que celle-ci était d’abord un exercice, une pratique de transformation de soi, c’est-à-dire un art de vivre. Dans cette synthèse unique, l’auteur retrouve les grandes écoles antiques et enrichit son analyse de plusieurs thèmes qui ont fait l’objet de travaux érudits par Pierre Hadot et Michel Foucault. Sans équivalent dans la bibliothèque québécoise, ce livre sert désormais de référence sur le sujet. « La philosophie comme mode de vie est un ouvrage atypique qui se situe à mi-chemin entre un ouvrage grand public et un texte spécialisé. L’auteur s’y est donné l’ambitieux défi de produire un texte qui pourrait conduire le lecteur à un effort de transformation de soi. » Benoît D’Amours, Laval théologique et philosophique, 70-2, 2014.

Pour souligner la portée pratique du savoir philosophique, analysons un dernier extrait. Notre passage est tiré de la Lettre VII de Platon dont le contexte est le suivant. Platon fit trois voyages à Syracuse : un premier, lors duquel il se lia d’amitié à Dion et affronta le tyran Denys ; les deux autres, à la demande de Dion, pour former son fils, Denys II, à la philosophie. Le dernier voyage, toutefois, s’expliquait plutôt mal, car Platon était hostile au despotisme du tyran et la mission de conseiller politique était devenue périlleuse. D’où la nécessité de justifier son action. Comme dans le premier extrait, nous avons affaire ici à une justification de la vie philosophique. Mettant l’accent sur la tâche que se prescrit le philosophe, Foucault rappelle que Platon voulait se montrer capable de passer à l’action, prouvant ainsi que la philosophie n’est pas qu’un discours (24). La question est la suivante : à quelle condition Platon peut-il réussir à convertir Denys II à la philosophie ? Pour faire comprendre toute la difficulté à laquelle il s’attaquait, Platon a établi dans le passage qui suit une comparaison entre le conseil philosophique et celui du médecin :

Quand on donne des conseils à un homme malade et qui suit un mauvais régime, la première chose à faire pour le ramener à la santé est de changer son mode de vie. et si le malade accepte d’obéir, il faut dès lors lui faire d’autres recommandations. en revanche, s’il refuse, celui qui renoncerait à conseiller un tel malade, je le tiendrais pour un homme et pour un médecin ; mais celui qui se résignerait, je le tiendrais au contraire pour quelqu’un qui n’est ni un homme ni un médecin. et il en va bien de même pour une cité, qu’elle ait à sa tête un seul homme ou plusieurs. S’il s’agit de conseiller […] un régime politique qui suit comme il convient la bonne voie, donner ces conseils aux dirigeants d’une telle cité serait le fait d’un homme de bon sens. Mais s’il s’agit de conseiller des dirigeants qui s’écartent tout à fait d’un régime politique correct […] celui qui se résignerait à donner ce genre de conseils, je le tiendrais pour quelqu’un qui n’est pas un homme […] Voilà donc l’état d’esprit qui est le mien quand quelqu’un vient me demander conseil sur un des points les plus importants de sa vie […] (25)

Que retenir de ce passage ? Il en va en politique comme en médecine et en philosophie. Le politique, s’il veut être conseillé par le philosophe, devra changer son régime de vie, sinon, comme le fait le médecin, le vrai philosophe cessera de lui prodiguer ses conseils. La portée réelle ou l’utilité de la philosophie devrait conduire à un changement de vie. Platon a cherché à obtenir un tel effet sur Denys le Jeune ; il espérait une conversion, il s’attendait à ce que son discours soit écouté, mis en pratique puis intégré à l’existence(26). La conclusion qui s’impose est celle-ci : on ne peut réduire la connaissance philosophique à une stricte argumentation ni à un simple discours, car celle-ci vise à un effet pratique.

DESROCHES, Daniel, La philosophie comme mode de vie, Chapitre I – À la croisée des chemins, Presses de l’Université Laval, 2014, pp.21-22.

Mode de vie et conscience

Nous n’avons pas conscience de notre mode de vie par manque de recul face à notre vie. Quelques questions peuvent surgir sous la pression sociale et forcer la prise de conscience de quelques aspects de notre mode de vie. C’est notamment le cas de l’impact de notre mode de vie sur l’écologie, l’environnement, la Nature, la consommation… Mais rares sont les prise de conscience impromptues sur le rapport de notre mode de vie avec soi-même. À la fois lié en partie à nos réactions involontaires, en partie à notre conscience et en partie à notre inconscient, notre mode de vie s’inscrit dans un spectre très large, celui de notre civilisation et de sa culture.

Ainsi faut-il que la philosophie comme mode de vie soit aussi comme un mode de vie de la conscience, en à la conscience. Il ne s’agit pas de la vie intellectuelle mais du mode de penser de la conscience dans son mode de vie. Après la conversion à un mode de vie philosophique, nous ne penserons plus comme avant. Car être révélé à soi-même implique nécessairement une prise de recul immédiate qui change tout en sa conscience.

Un mode de vie philosophique subjectif

La philosophie n’est pas objective mais subjective. Elle nous appelle subjectivement et nous y réagissons subjectivement. Cette subjectivité incontournable modèle nos perceptions et nos réflexions au sujet de la philosophie. Autrement dit, le mode de vie philosophique est subjectif et permet ainsi une adaptation personnalisée.

La conversion n’est que le commencement du voyage vers SON mode de vie philosophique. La personne se retrouve sur le quai de la gare. Elle doit choisir une destination et choisir son train en fonction de l’itinéraire. Le voyage est soit personnel soit organisé (en groupe). Dans ce dernier cas, il s’agira d’une conversion à l’une ou l’autre des écoles de penser philosophiques, à un mode de vie prêt à porter. Elle rejoindra une communauté. Dans le cas d’un voyage personnel, seule en charge, la personne choisira non seulement une destination et son itinéraire mais aussi son moyen et sa vitesse de déplacement pour atteindre son but. Elle peut faire le tour des différentes écoles de penser et s’en inspirer ou non pour bâtir son propre mode de vie philosophique. Dans tous les cas la démarche demeure subjective.

L’honnêteté avec soi-même pour contrer le risque de dérapage

La conversion, pour qui en est témoin, comprend une sérieux risque de dérapage. On veut convertir tout le monde autours de soi voire le monde entier ! La conversion, toute conversion, peut s’accompagner d’un élan de folie. Et se buter au refus de ses proches peut entraîner une coupure radicale du lien avec ces derniers. Si entrer en philosophie, c’est comme entrer en religion, il faut éviter le sectarisme où cet élan de folie sera encouragé et maintenue à son plus haut et permettra ainsi la manipulation, la perte de la liberté.

Je ne vois qu’un seul moyen de réduire ce risque de dérapage à sa plus simple expression : faire preuve d’honnêteté envers soi-même pour rester maître de soi-même. Comment ? En prenant conscience de ses limites de la connaissance de soi, de ses croyances, de ses pensées et de ses valeurs et respecter ces limites. La conversion n’est pas une invitation à se lancer à corps perdu dans une croisade et, d’ailleurs nous n’en avons jamais les moyens dès le départ.

Changement de comportement

Cette conversion implique d’emblée un changement de comportement. On trouve plusieurs études au sujet du changement de comportement en différentes disciplines et de multiples contextes. Or, ces études n’offrent pas la clé du changement de comportement.

Le changement de comportement implique soit un long processus de travail sur soi, souvent sans fin ultime, soit un processus quasi instantané, sans effort particulier.

Il faut donc revenir à l’essentiel en se limitant à observer ce qui entraîne les changements de comportement chez un individu. Selon le chercheur américain en étude des motivations, Louis Cheskin, dont j’ai personnellement expérimenté la méthode pendant 5 ans auprès de différentes entreprises québécois, le changement de comportement intervienne à la suite :

    • d’une révélation;

ou

    • d’un traumatisme.

RÉVÉLATION

Phénomène par lequel une réalité cachée ou ignorée se manifeste, s’impose soudainement à la conscience ou à la connaissance; prise de conscience immédiate, découverte par voie d’intuition, d’inspiration, d’illumination. Cette espèce d’instinct, plus sûr que le raisonnement, qui, par une révélation intime, soudaine, profonde, donne à chacun comme la vive intuition de ce qui est au fond de toutes les âmes (Lamennaisds L’Avenir, 1831, p. 351).[Une impression] si particulière, si spontanée, qui n’avait été ni tracée par mon intelligence, ni atténuée par ma pusillanimité, mais que la mort elle-même, la brusque révélation de la mort, avait, comme la foudre, creusée en moi, selon un graphique surnaturel, inhumain, comme un double et mystérieux sillon (Proust,Sodome, 1922, p. 759).

Révélation – Ortolang – Outils et Ressources pour une Traitement Optimisé de la LANGue, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale (CNRTL), consulté le 28 février 2024.


TRAUMATISME

Quant au traumatisme, en terme médicale, il s’agit d’un « Ensemble de manifestations locales ou générales provoquées par une action violente sur l’organisme », et en terme psychologique, d’un « Violent choc émotionnel provoquant chez le sujet un ébranlement durable » (GDEL). Traumatisme affectif, psychologique, psychique. »

Traumatisme –  Ortolang – Outils et Ressources pour une Traitement Optimisé de la LANGue, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale (CNRTL), consulté le 28 février 2024.).


La révélation contenue dans un dialogue, un discours ou un texte engendrera une prise de conscience immédiate et suivra le chemin habituel dans le cerveau de l’individu le conduisant à un changement de comportement tout aussi immédiat. Au départ, les sens entrent en jeux, suivis par la perception qui résulte des sensations, acheminée ensuite au schéma de références de l’individu, puis une é-motion et une motion (comportement). Le comportement demeure un acte physique. Un mode de vie philosophique relève aussi de l’adoption d’un comportement physique, dans ce cas précis, facilité par la prise de conscience immédiate engendrée par la révélation ou le traumatisme. La cohérence entre le comportement de l’esprit et celui du corps émerge comme un allègement drastique des difficultés connus des changements de comportement volontaires et travaillés de longue haleine.

Le changement de comportement, dans le cas d’une révélation ou d’un traumatisme, est donc involontaire; il ne s’agit pas d’une décision volontaire même si on pourra le justifier comme tel pour expliquer après-coup son changement de comportement.


MOYENS

Discours, dialogues, textes

La philosophie dispose de trois moyens principaux pour parvenir à cette fin : le discours et le dialogue et les textes.

1- Discours

J’ai animé plus de 350 conférences en éducation aux médias de 1983 à 1987 devant plus 35,000 personnes, majoritairement des adolescents fréquentant les écoles secondaires québécoises. Je poursuivais deux objectifs, le premier très officiel présenté aux autorité scolaire, le second. plus subtile, visait un changement de comportement par une prise de conscience immédiate. L’objectif officiel était simple : développer le sens critique des jeunes face aux médias, y compris la musique qu’ils aiment, cette dernière étant classé parmi les médias. Le second objectif, plus subtil, non déclaré, ciblait le comportement même des jeunes face à eux-mêmes, leurs valeurs et leur vie en société.

La conférence la plus populaire s’intitulait « La musique Rock et la déformation de l’information ». Je commençais chaque conférence en donnant le choix aux jeunes entre une conférence laïque ou une conférence confessionnelle chrétienne. À cette époque, bon nombre de groupes Rock progressif et Heavy Metal parlait dans leurs chansons de l’enfer, du diable, du 666 de l’Apocalypse et autres sujets tirés de la bible. Je promettais aux jeunes d’expliquer ces références à la bible uniquement dans la conférence confessionnelle chrétienne. Il va sans dire que les jeunes préféraient cette approche dans l’espoir de comprendre toutes ces références bibliques.

Je devais prendre les jeunes et les amener du point A au point Z, non pas comme on le fait d’habitude en se limitant à une démarche du point A au point B. En me rendant jusqu’au Z, je m’assurais d’une démarche complète, c’est-à-dire avec une prise de conscience immédiate par RÉVÉLATION d’eux-mêmes sur eux-mêmes. Et j’ai eu la confirmation du changement de valeurs et de comportement de plusieurs jeunes à la lecture du courrier qu’il m’adressait, travail exigé par les écoles à la suite de mon passage.

Mais une telle intervention auprès des jeunes ne se fait en 45 minutes, temps généralement alloué à une période de cours. J’exigeais des écoles une dispense de 2½ heures de cours. Plusieurs directeurs d’école me disaient que leurs élèves ne tiendraient pas en place au cours d’une si longue conférence puisqu’ils s’agitaient déjà au bout de 20 minutes dans leur période de cours de 45 minutes. Une seule directrice d’école ne m’a pas accordé les 2½ heures nécessaires pour une conférence complète. Elle insistait sur une conférence de 45 minutes. Alors au bout de 45 minutes de conférences, j’ai demandé aux jeunes s’ils voulaient que je poursuive la conférence où que j’y mette fin. Tous les jeunes ont demandé la suite de la conférence jusqu’à la fin. La directrice de l’école a été forcé d’accepter.

Pour animer une conférence de 2½ heures, debout et en mouvement sur la scène de l’auditorium ou dans le gymnase de l’école, je me devais d’attirer l’attention, la retenir, et ceci fait, je pouvais communiquer avec les jeunes.

Pour y parvenir, la conférence devenait rapidement spectacle parce que j’actais mes propos, un atout de plus dans ma poche. Aussi, je projetais de nombreuses diapositives sur écran et je faisais entendre de nombreux extraits de la musique dont j’entretenais les jeunes.

La conférence tenait en deux volets, juxtaposés. Le premier concernait la déformation de l’information. Je prenais en exemple un article de presse, souvent sensationnel, et je remontais à la source en prenant les articles précédant jusqu’au journaliste à l’origine de la première publication de la nouvelle.

Plus de 9 mois de recherche et 5,000$ CAD avaient été nécessaires pour une solide démonstration de la déformation de l’information par les médias… suivant leurs lignes éditoriales et leurs valeurs.

Le second volet concernait les jeunes eux-mêmes à savoir si leurs valeurs dans le choix de leur musique étaient bel et bien alignées sur leurs comportement. Et c’est aux moments d’aborder la question des valeurs, avec beaucoup d’humour, que je parvenais à une prise de conscience immédiate, à une révélation d’eux-mêmes à eux-mêmes.

En 1983, j’étais âgé de 23 ans et ce fut la première expérience de ma vie avec un impact réel sur les comportements, en l’occurrence, celui des jeunes et de leurs parents. Car la conférence à l’école le jour était suivie d’une autre conférence, le soir, pour les parents. Et si les jeunes voulaient aussi assister à la conférence en soirée, ils devaient obligatoirement être accompagnés de leurs parents.

Les jeunes et leurs parents avaient droit au chapitre, sous mes ordres. Je pointais régulièrement des jeunes et des parents en particulier au cours de ma conférence afin de les questionner, de les confronter.

Je ne tolérais aucun échange entre leurs jeunes pendant la conférence, qui j’arrêtais volontiers pour ramener à l’ordre ceux qui ne respectaient pas la consigne. « Si vous parlez en même temps que moi, vous n’entendais pas ce que j’ai vous dire et vous allez peut-être raconter des conneries à mon sujet en sortant de la salle » disais-je. Je n’acceptais pas également qu’un jeune envisage de passer 2½ heures avec moi avec son manteau sur le dos, c’était souvent le cas de gars en veste de cuir : « Tu vas finir par avoir chaud. Tu vas te tortiller sur ta chaise pour enlever ton manteau. Tu sera en sueur et ce ne sera pas de bonne odeur pour tes voisins. Enlève-le donc maintenant avant que je commence ». Et les jeunes s’exécutaient avec un sourire aux lèvres face à mon comportement tout autant hautain qu’arrogant. Bref, je prenais l’auditoire à bras de corps.

Pourquoi je témoigne ici de cette période de ma vie de jeune adulte conférencier ? Pour souligner l’importance du discours et de sa structure, des émotions et des attitudes, nécessaires pour provoquer une prise de conscience immédiate. Je le constatais non seulement dans leurs écrits mais aussi à leurs commentaires et leurs questions à fin de la conférence alors que plusieurs se massaient devant la scène.

« Je ne te parle pas. Je parle à ton cerveau. Il me semble plus intelligent que toi » dis-je parfois à un jeune ou un parent dans la salle.

Communiquer en livrant son témoignage personnel et transmette des informations vérifiées et vérifiables ne suffisent pas pour tenir un discours philosophique.

Il n’y a pas de recette pour bâtir et tenir un discours philosophique initiatique d’une prise de conscience immédiate et engendrer une révélation si ce n’est de très bien connaître son auditoire et sa culture. J’oubliais, il faut aussi avoir vécu soi-même un telle prise de conscience immédiate et une telle révélation pour parcourir de le chemin du A à Z et animer à une grande force de conviction.

Le discours peut être tenu à une seule personne. Un jour, dans la vingtaine, je fais une nouvelle rencontre avec une personne qui deviendra un ami. Il me témoigne de sa quête d’un sens à sa vie, une quête sans queue ni tête, dans un désordre complet, sautant du Discours de la méthode de Descartes à L’imagination constructive : principes et processus de la pensée créative et du brainstorming de Alexander Faickney Osborn à La dianétique du fondateur de la Scientologie L. Ron. Hubbard à… Il s’entourait de livres de toutes sortes, pèle-mêle dans son chambre devenue un véritable salon de lecture. Un désordre tel y régnait que je ne pouvais que me l’expliquer par un désordre similaire en son esprit.

Nous voulions mieux nous connaître et un soir il me laissa la parole. Je lui ai tenu un discours qui racontait ma vie et l’histoire de mes idées et de mes prises de conscience dans un tel ordre qu’il fut épaté après seulement seulement une trentaine de minutes. Je lui ai alors proposé de nous trouver un endroit où je pourrais poursuive mon histoire. Il me proposa le chalet d’été de sa famille. Nous étions en plein hiver et pour atteindre ce chalet, sans isolation, il fallut traverser à pied un grand lac gelé, balayé par un vent de grand froid et des bourrasques de neige. Nous sommes arrivés au chalet complètement gelé. Seul un tout petit poêle à bois permettait d’envisager de nous réchauffer. Nous avons donc allumé un feu de bois qui s’avéra peu efficace. Nous nous sommes donc installés en plaçant nos chaises tout près de ce poêle à bois, emmitouflé de plusieurs couvertures qui ne nous empêchaient pas de temps en temps de grelotter. Je lui ai tenu un discours sur ma vie, son organisation, l’histoire et le classement de mes idées, suivant rigoureusement, par chaque chapitre, introduction-développement-conclusion. Mon discours a duré huit heures sans arrêt, si ce n’est des pauses pipi. Puis, nous sommes allés nous coucher. Au levée, il ne dit pas un mot sur mon discours. Il semblait estomaqué. Le seule échange fut pour orchestré notre retour en ville. Au cours de voyage, il ne dit toujours pas un mot et je me suis joint à lui dans son silence.

Lors de la rencontre subséquente, il me témoigna de son étonnement admiratif envers l’organisation de mes pensées et l’historique rigoureux de la vie de mes idées dont j’avais fait la démonstration dans mon discours. Il avait eu une révélation. Tout le monde n’était pas perdu dans ses pensées. Toute le monde ne menait pas une vie de l’esprit désorganisée. Il entreprit de faire le ménage dans sa vie, y compris dans son esprit. Bref, il changea de comportement.

Mais il rencontrait une énorme difficulté : il ne savait pas dire non, se dire non ! Le classement de ses idées et des informations dont il disposait de par ses lectures semblaient impossible, surtout sur le plan des valeurs.

Lorsqu’une personne ne sait pas se dire non, on ne peut pas être directif, c’est-à-dire lui dire à quoi dire, et on peut pas dire non à sa place. Jusque-là, j’avais 20 ans, le seul moyen dont je disposais pour apprendre à une personne à dire, c’était de me sacrifier, de m’offrir comme source d’un non décisif. Bref, j’amenais la personne à me dire non dans l’espoir qu’elle en tire une prise de conscience profonde et durable dans le temps, quitte à la perdre comme ami. Mon seul arme : lui dire la vérité sur elle-même ou sévir avec une critique telle que la personne me dira non. Et je n’y allais avec le dos de cuillère, avec des grenades ou des missiles, mais plutôt avec une bombe nucléaire. Bref, je violais l’esprit de la personne jusque dans ses valeurs et convictions les plus profondes, existentielles. Évidemment, la personne me servait un NON retentissant. Elle venait d’apprendre à dire non. Mais elle mettait fin sur-le-champ à notre amitié. Est-ce que cet apprentissage fut mis à profit par la suite ? Je ne sais. J’ai appris qu’il avait choisi un seule voie, celle de La dianétique du fondateur de la Scientologie L. Ron. Hubbard, ce qui impliquait d’avoir dit non à toutes les autres voies qu’ils exploraient. Je n’approuvais pas ce choix mais il n’en su rien. Je n’ai donc pas relevé le défi de lui apprendre comment faire des choix éclairés parce que je ne me sentais pas à la hauteur face à sa conversion religieuse (scientologie).

2- Le dialogue un à un

Parler à la fois de « dialogue » et de « philosophie » nous conduit dans l’ornière du dialogue socratique fondé sur le questionnement de l’Autre jusqu’à ce qu’il se contredise et admettre enfin qu’il ne sait pas vraiment de quoi il parle, qu’il est ignorant de ce dont il parle, point de départ pour que l’Autre se mette enfin à la recherche de ce qu’il ignore sachant maintenant qu’il a conscience de qu’il ignore.

Je ne suis pas un adepte de cette pratique du dialogue socratique, du moins ce qu’elle est devenue aujourd’hui, une technique rigide voire dogmatique. Je l’ai expérimentée à trois reprises avec différents philosophes praticiens et je n’ai pas aimé le traitement qui me fut réservé.

Le recours à des questions fermées avec deux choix de réponses (oui ou non), la répression de mon être émotionnel, l’interdiction de se justifier au-delà d’une seule phrase et de se référer à l’historique de son idée, à son passé, font de cette pratique contemporaine du dialogue socratique qu’il perd sa nature même de dialogue. 

Cabinet du Dialogue Socratique

COMMENT ÇA MARCHE :

Actualisée, la maïeutique antique de Socrate prend aujourd’hui la forme d’une technique visant à poser de BONNES questions au BON moment et à analyser mot par mot / élément par élément les réponses reçues en retour dans le but de relever les contradictions, identifier le fond du problème et prendre conscience des moyens de sa résolution. Il s’agit du processus de prise de conscience où votre réflexion se libère de la piège émotionnelle devenant ainsi lucide et rationnelle. La solution de votre problème vient ainsi à vous comme une évidence. Ce n’est pas votre inconscient qui m’intéresse, c’est votre pleine conscience. La technique socratique n’a rien à voir avec la psychanalyse, ni avec la programmation neurolinguistique type PNL, ni avec les pratiques énergétiques ou spirituelles, cela relève uniquement du domaine de la psycho-linguistique et de la philosophie pratique veillant sur la lucidité, la logique et la cohérence entre les pensées et les mots utilisées.

Source : Cabinet du dialogue socratique, Anna Gichkina, je suis psycho-linguiste et philothérapeute spécialisée en maïeutique et en philosophie du langage, diplômée (PhD) de l’Université Sorbonne ainsi que de l’Université Pomorsky d’Arkhangelsk et de l’Institut des Pratiques Philosophiques de Bourgogne. Aujourd’hui, mes compétences professionnelles sont régulièrement remises à niveau en collaboration avec l’Université VolGu de Volgograd et l’Institut des Pratiques Philosophiques

Le dialogue implique explicitement un échange libre et respectueux de votre Être tout entier, votre Être raisonné et votre Être émotionnel. Ce ne fut pas le cas. Je n’ai pas joui d’un échange libre et respectueux. Être questionné ne me dérange pas, au contraire, j’aime bien chercher les fondements de mes pensées, des réponses à des questions existentielles, constater que je fais des erreurs de pensée, que je me trompe… Mais je déteste la répression agressive par limitations de ma liberté de parole lors d’une discussion car, dans ce cas, il n’y a pas un véritable dialogue

2. Les caractéristiques du dialogue philosophique

Le mode d’énonciation du dialogue philosophique s’apparente à celui du théâtre. Il appartient au discours. La forme du dialogue philosophique est cependant plus libre, moins soumise au découpage strict des scènes et des actes.

Le dialogue constitue l’essence même de la démarche philosophique. En effet, ne disposant d’aucune certitude absolue, la philosophie se déploie comme un jeu de questions et de réponses constituant des thèses perpétuellement ré-examinées et re-questionnées.

Il y a plusieurs types de dialogues philosophiques.

a. Le dialogue dialectique

Dans le dialogue dialectique, les interlocuteurs sont égaux. Leurs arguments se complètent au fil du discours et ils parviennent, à la fin, à faire émerger la vérité.

b. Le dialogue polémique

Dans le dialogue polémique, deux points de vue diamétralement opposés s’affrontent.

La recherche de la vérité n’est pas l’objet de ce type de dialogue. Il est plutôt question de l’emporter sur l’autre.

c. Le dialogue didactique

Le dialogue didactique ressemble au dialectique, mais les deux interlocuteurs ne sont pas égaux : l’un en sait plus que l’autre et lui transmet son savoir par le biais du dialogue.

Source : Le dialogue philosophique, myMAXIVOURS, Les éditions Bordas, consulté le 29 février 2024.

Dans sa pratique contemporaine du dialogue socratique, le philosophe praticien ne se donne pas la peine de repérer la style interpersonnel de son client. Il lance un dialogue indifférencié ou inadapté à son client. Je soupçonne qu’ils ne savent pas comment le faire. On n’aborde pas une personne dans son cabinet de consultation philosophique en le renvoyant d’emblée dans les cordes.

J’ai travaillé dans les médias d’information à titre de chroniqueur, journaliste et rédacteur en chef invités à plusieurs occasions tout au long de ma vie professionnelle. Je connais bien les techniques d’interrogation journalistique, notamment, celle voulant qu’on ne prépare qu’une seule question, les autres s’attachant à la réponse de l’interviewé. Or, il ne me serait jamais venu à l’idée d’apostropher mon hôte, de réprimer ses émotions, de limiter sa liberté de parole, de l’empêcher de me répondre à sa guise, bref, de se révéler à moi.

Et c’est bien là tout le problème du dialogue socratique : il se tient sans que le philosophe praticien permette à son client de se révéler dans son mode de pensée. L’objectif du philosophe praticien est de vous pousser à la contradiction dans l’espoir d’une prise de conscience de votre ignorance sur la base de cette contradiction.

Est-ce encore pertinent de nos jours de diagnostiquer la contradiction comme une ignorance dans une relation d’aide ? Apprendre que je me contredits ne m’aide pas réellement. Me voilà avec un problème de plus : je suis ignorant. Comment puis-je trouver la motivation nécessaire dans cette prise de conscience qui ne révèle qu’un fait objectif me concernant pour me mettre à recherche de la réponse à ma question existentielle ? Je me trompe et puis après. Dois-je comprendre de mon erreur que je suis ignorant pour autant ? Tout le monde se trompe et se contredit, souvent sans le savoir. Or, si le dialogue socratique n’a pour but que de me faire prendre conscience que je me trompe, je le sais déjà, et que je suis ignorant, c’est admissible aisément et en toute logique sur tout ce que je ne connais pas.

Je suis ignorant à l’instar du philosophe praticien devant moi.

« Je sais que je ne sais rien. » – Socrate

Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien (en grec ancien : ἕν οἶδα ὅτι οὐδὲν οἶδα hén oȋda hóti oudèn oȋda, et en latin « scio me nihil scire ») est une maxime attribuée par Platon au philosophe grec Socrate. Elle se trouve dans l’Apologie de Socrate (21d), dans le Ménon (80d 1-3) et dans Hippias mineur (372b-372d).

Elle est également connue sous la citation « Le premier savoir est le savoir de mon ignorance : c’est le début de l’intelligence » et sous sa traduction littérale du grec ancien : « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » ou « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ».

Source : Je sais que je ne sais rien, Wikipédia, consulté le 29 février 2024.

Dans sa pratique du dialogue socratique, le philosophe praticien présuppose que son client prend pour vrai ce qu’il pense, qu’il croit en ce qu’il sait, et s’avance ainsi dans sa vie… dans l’ignorance dont il n’a pas conscience. Croire dans ce que je pense parce que je le pense et/ou croire en ce que je sais, ne relève pas de l’ignorance mais d’erreurs de pensée, de biais cognitifs et, surtout de l’absence de tout doute et de son bénéfice.


Commettez-vous des erreurs de pensée ?

Les dix distorsions cognitives selon David D. Burns, M.D., Être bien dans sa peau

  1. Le tout-ou-rien : votre pensée n’est pas nuancée. Vous classez les choses en deux seules catégories : les bonnes et les mauvaises. En conséquence, si votre performance laisse à désirer, vous considérez votre vie comme un échec total.
  2. La généralisation à outrance : un seul événement malheureux vous apparaît comme faisant partie d’un cycle sans fin d’échecs.
  3. Le filtre : vous choisissez un aspect négatif et vous vous attardez à un tel point à ce petit détail que toute votre vision de la réalité en est faussée, tout comme une goutte d’encre qui vient teinter un plein contenant d’eau.
  4. Le rejet du positif : pour toutes sortes de raisons, en affirmant qu’elles ne comptent pas, vous rejetez toutes vos expériences positives. De cette façon, vous préservez votre image négative des choses, même si elle entre en contradiction avec votre expérience de tous les jours.
  5. Les conclusions hâtives : vous arrivez à une conclusion négative, même si aucun fait précis ne peut confirmer votre interprétation.
    1. L’interprétation indue. Vous décidez arbitrairement que quelqu’un a une attitude négative à votre égard, et vous ne prenez pas la peine de voir si c’est vrai.
    2. L’erreur de prévision. Vous prévoyez le pire, et vous êtes convaincu que votre prédiction est déjà confirmée par les faits.
  6. L’exagération (la dramatisation) et la minimisation : vous amplifiez l’importance de certaines choses (comme vos bévues ou le succès de quelqu’un d’autre) et vous minimisez l’importance d’autres choses jusqu’à ce qu’elles vous semblent toutes petites (vos qualités ou les imperfections de votre voisin, par exemple). Cette distorsion s’appelle aussi « le phénomène de la lorgnette ».
  7. Les raisonnements émotifs : vous présumez que vos sentiments les plus sombres reflètent nécessairement la réalité des choses : « C’est ce que je ressens, cela doit donc correspondre à une réalité.
  8. Les « dois » et les « devrais » : vous essayez de vous motiver par des « je devrais… » ou des « je ne devrais pas… » comme si, pour vous convaincre de faire quelque chose, il fallait vous battre ou vous punir. Ou par des « je dois ». Et cela suscite chez vous un sentiment de culpabilité. Quand vous attribuez des « ils doivent » ou « ils devraient » aux autres, vous éveillez chez vous des sentiments de colère, de frustration et de ressentiment.
  9. L’étiquetage et les erreurs d’étiquetage : il s’agit là d’une forme extrême de généralisation à outrance. Au lieu de qualifier votre erreur, vous vous apposez une étiquette négative : « Je suis un perdant ». Et quand le comportement de quelqu’un d’autre vous déplaît, vous lui accolez une étiquette négative : « C’est un maudit pouilleux ». Les erreurs d’étiquetage consistent à décrire les choses à l’aide de mots très colorés et chargés d’émotion.
  10. La personnalisation : vous vous considérez responsable d’un événement fâcheux dont, en fait, vous n’êtes pas le principal responsable.

Bien sûr, apprendre que je me contredits peut soulever un doute sur ce que je crois savoir. Mais ce n’est pas par ignorance mais plutôt par manque de cohérence, de logique. Et entre en jeu la confiance en moi, en « mon » savoir. Le dialogue socratique revient à dire à la personne qu’elle ne peut pas ou plus se faire confiance et faire confiance en son savoir.

Le dialogue socratique dirige une lumière directement dans les yeux de la personne interpelée alors qu’elle vit dans le noir. Le seul effet est de l’aveugler, de la blesser, et d’éveiller ses mécanismes de défenses involontaires et inconscients. Cet aveuglement ne réveille pas l’intelligence afin qu’elle se mette à recherche de la vérité.

Avant d’être un mode de vie, la philosophie est d’abord et avant un mode, une manière de penser. C’est cette manière de penser qui cause problème au départ et qui doit avant attirer et retenir l’attention du philosophe praticien. Il ne doit pas non plus de concentrer sur sa technique de questionnement mais plutôt sur la personne avec laquelle il veut lancer un dialogue.

Personnellement, je questionne l’intelligence émotionnelle des philosophes praticiens dans la pratique du dialogue socratique, une pratique dogmatique.

Je le répète depuis l’âge de 15 ans : « La lumière entre par les failles ». Créer un faille dans la manière de pensée s’accompagne d’une très grande responsabilité dans le soin de la personne ainsi éclairée, aveuglée. On ne déstalise pas une personne en son esprit sans lui tenir fermement la main pour lui éviter une chute subitte en elle-même.

La FAILLE dont je parle, c’est le DOUTE et il suffit à la tâche. Également lié à la confiance en soi, le doute peut la renforcer. « Je peux avoir confiance en moi car je doute. » « Je ne peux pas avoir confiance en moi car je suis ignorant. » « Si je doute, je peux alors en tirer le bénéfice. » Les philosophes praticiens connaissent-ils le bénéfice du doute ? La réponse se trouve chez tous ceux et celles qui ont érigé le doute en principe nécessaire, obligatoire, à toute connaissance. Le bénéfice du doute, c’est la certitude d’une connaissance jusqu’à cette dernière soit détrônée par une connaissance en plus certaine. Ainsi avance la science. « La connaissance se construit sur la destruction du déjà-su, ce qui implique un doute systématique de toute connaissance, opinion, croyance.

C’est la révélation par l’adhésion au doute, plutôt que par prise de conscience de mon ignorance.

Il ne faut pas oublier que Socrate croyait que le savoir se cachait en soi et que faire accoucher les esprits visait à retrouver ce savoir en soi.

La maïeutique est au cœur de la philosophie socratique. En effet, elle se définit comme l’accouchement des esprits. Par le biais de questionnements, l’esprit du questionné parvient à trouver en lui-même les vérités.

La maïeutique est donc l’art d’accoucher les esprits, de leur faire enfanter la vérité. Socrate en philosophe affirme que chacun porte en lui le savoir, sans en avoir conscience. Le questionnement vise à se faire ressouvenir, c’est la fameuse théorie de la réminiscence. Ceci est bien sûr fondé sur la thèse de l’immortalité de l’âme. Puisque l’âme est immortelle, elle détient déjà tous les savoirs.

Source : La maïeutique selon Socrate, La-Philo, consulté le 29 février 2024.

C’est une hypothèse dont on doit douter en l’absence de preuve. Personnellement, j’ai acquis trop de connaissance et de savoir de l’Autre pour m’en reconnaître la source. Je ne crois pas que je porte en moi le savoir sans en avoir conscience. Je ne crois plus à la théorie de la réminiscence et que théorie Le questionnement vise à se faire ressouvenir. Je n’adhère pas à la thèse de l’immortalité de l’âme. L’idée que l’immortalité de l’âme lui confère déjà tous les savoirs ne me séduit pas davantage.


Différence entre savoir et connaître

Sur le plan sémantique, connaître, c’est avoir la connaissance de l’existence d’une chose, c’est l’identifier, la tenir pour réelle; tandis que savoir, c’est avoir une connaissance approfondie d’une chose qui résulte d’un apprentissage, c’est avoir dans l’esprit un ensemble d’idées et d’images constituant des connaissances à propos de cet objet de pensée.

Généralement, savoir implique une connaissance plus approfondie et plus rationnelle que connaître.

Source : Différence entre savoir et connaître, Banque de dépannage linguistique, Office québécois de la langue française, consulté le 29 février 2024.


Le doute témoigne de l’honnêteté de l’homme envers lui-même. Ainsi, je doute des bénéfices réels de la maïeutique par honnêteté envers moi-même. » Je rejette dont l’idée à que tout le savoir ne se retrouve pas en mon âme. Socrate se croyait investi de dieu, ce n’est pas mon cas. Dans mon univers intérieur, je crois que tous les dieux sont des inventions de l’homme.

Revenons au dialogue un à un comme moyen de conversion au mode de vie philosophique. Dois-je douter de moi lorsque je me contredis ? Est-ce que ma valeur d’homme s’en trouve diminué ? On saura vite me répondre qu’il s’agit, non pas de douter de soi, mais plutôt de douter de notre savoir. En théorie, certainement, en pratique, rien n’est moins certain. Je ne suis pas convaincu que la prise de conscience de mes contradictions lors d’un dialogue socratique soit purement objective et, par conséquent, traitée raisonnablement, sans influence subjective. Toute prise de conscience a sa part d’affect.

« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objecti­vement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous appa­raissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »

Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.

Toute perception est subjective même si je la considère objective. Le dialogue de un à un implique un échange subjectif. C’est pourquoi le philosophe doit absolument tenir compte de la subjectivité de son client et de sa propre subjectivité. Une demande de consultation philosophique trouve sa motivation dans la subjectivité du client, dans la compréhension subjective de son besoin. Et c’est à ce besoin qu’il faut d’abord répondre.

Les styles interpersonnels

Permettez-moi de revenir sur mon affirmation : « Dans sa pratique contemporaine du dialogue socratique, le philosophe praticien ne se donne pas la peine de repérer la style interpersonnel de son client. Il lance un dialogue indifférencié ou inadapté à son client. Je soupçonne qu’ils ne savent pas comment le faire. »

En 1992, à l’âge de 34 ans, mon statut de travaileur autonome ne suffisait plus à tâche pour livrer concurrence; il me fallait fonder une compagnie. Ne sachant pas comment procéder, je me suis incrit à un cours – concours d’entrepremeurship. Je fus surpris par le titre du premier cours « Connaissance de soi ». Je m’attendais à un cursus strictement administratif et légal couvrant aussi les études de marché, les études de mise en marché (marketing et publicité)… mais jamais sur la « Connaissance de soi ». Après tout, ne faut-il pas savoir, dès le départ, quel type d’entrepreneur je suis pour aller plus loin.

J’arrivais dans ce cours traumatisé par une expérience inédite depuis mes premiers pas à titre de travailleur autonome depuis quinze ans. Une compagnie venait de me voler un contrat haut la main. J’avais l’impression d’avoir été frappé par un train et de ne plus être moi-même, dissais-je à la professeur du cours « Connaissance de soi ». Elle me répondit que je venais sans doute de changer de style interpersonnel en raison de ce traumatisme.

L’une des séances de ce cours traitait justement des styles interpersonnels selon Larry Wilson. Il nous fallait découvrir le style interpersonnel de chacun des participants au cours, des entrepreneurs en herbe. Un graphique devait nous y aider, le voici :

Référence : Ce tableau provient des Notes du cours remises en 1992 par la professeure Lise Jobin aux participants du cours Tirer votre épingle du jeu pour la création ou l'expansion de votre entreprise, Centre de création et d'expansion d'entreprises (C.C.E.E.), Collège de Limoilou, juin 1992. Cependant, on trouve un tableau similaire en 2004 dans le livre The social styles handbook : find your comfort zone and make people feel comfortable with you préfacé par Larry Wilson et proposé par sa firme Wilson Learning. Il y a une incohérence dans les années puisque l'une est datée de 1992 et l'autre de 2004, soit 12 ans d'écart. À force de chercher, j'ai trouvé la source originelle de ces styles interpersonnels : le livre Personal styles and effective performance make your style work for you par David W. Merrill et Roger H Reid paru chez Tracom Corporation en 1981. Si on fouille encore plus loin, la recherche initiale au sujet de styles interpersonnels remonte jusqu'aux travaux de Dr. James W. Taylor au début des années 1960. Aujourd'hui, on trouve des tableaux similaires des styles interpersonnels avec différentes variables chez plusieurs firmes de management.
Référence : Ce tableau provient des Notes du cours remises en 1992 par la professeure Lise Jobin aux participants du cours Tirer votre épingle du jeu pour la création ou l’expansion de votre entreprise du Centre de création et d’expansion d’entreprises (C.C.E.E.) du Collège de Limoilou en juin 1992. Cependant, on trouve un tableau similaire en 2004 dans le livre The social styles handbook : find your comfort zone and make people feel comfortable with you préfacé par Larry Wilson et proposé par sa firme Wilson Learning. Il y a une incohérence dans les années puisque l’une est datée de 1992 et l’autre de 2004, soit 12 ans d’écart. À force de chercher, j’ai trouvé la source originelle de ces styles interpersonnels : le livre Personal styles and effective performance make your style work for you par David W. Merrill et Roger H Reid paru chez Tracom Corporation en 1981. Si on fouille encore plus loin, la recherche initiale au sujet de styles interpersonnels remonte jusqu’aux travaux de Dr. James W. Taylor au début des années 1960. Aujourd’hui, on trouve des tableaux similaires des styles interpersonnels avec différentes variables chez plusieurs firmes de management.

L’exercice consistait à presser de questions chaque participant afin qu’il atteigne son rythme régulier d’élocution. Nous n’avions qu’une minute par participant pour déceler son style interpersonnel.

Un rythme d’élocution lent, nous laissait le choix entre Analytique ou Aimable tandis qu’un rythme d’élocution rapide nous laissait le choix entre Fonceur ou Expressif. Pour effectuer ce choix, nous devions déceler si le niveau d’émotion dans le langage du participant. Un niveau d’émotion bas nous laissait le choix entre Analytique ou Fonceur tandis qu’un niveau d’émotion élevé nous laissait le choix entre Aimable ou Expressif. Au final, nous devions déterminer si le participant, dans ses réponses, donnait la Priorité à la tâche ou Priorité à la Personne.


Pour trouver le style d’un interlocuteur, il s’agit d’identifier, dans un premier temps, le débit de son élocution sur une échelle de 4 niveaux :

Débit lent (1, 2) : Styles « Aimable » et « Analytique »,

Débit rapide (3, 4) : Styles « Expressif » et « Fonceur ».

Dans un deuxième temps, on observe le mode de fonctionnement spontané de l’individu qui consiste à prioriser soit la « tâche » ou la « personne ».

Les styles « Aimable » et « Expressif » priorisent la PERSONNE.

Les styles « Analytique » et « Fonceur » priorisent la TÂCHE.


Mon tour venu, moi qui avait réponse (opinion) à tout, je prenais bien involontairement un temps de réflexion de quelques seconde avant de répondre. Ce n’était pas le moi que je connaissais. Par contre, on m’attribua « Priorité à la tâche », et je m’y reconnaissais. Et les participants dire de moi que j’étais Analytique. J’étais étonné parce que je ne connaissais qu’un style personnel en affaires : le Fonceur. Moi, je foncais et cela m’avait réussi jusqu’à ce qu’une compagnie me soustire un contrat. Je croyais qu’il me suffirait de fonder une compagnie pour être d’égal à égal avec la concurrence. Je me trompais.

Catégorisé parmi les Analytiques, à la fin du cours, je demandai à la professeur, consultante en ressources humaines de son métier, pourquoi je passais, selon moi, de Fonceur à Analytique. Je ne me reconnaisas plus. C’est là qu’elle profita de l’occasion pour m’explique que mon expérience tramatique des mois précédents m’avait sans doute permutée de Fonceur à Analytique. Non seulement, je venais de découvrir qu’il y avait d’autres styles mais je n’avais celui que je croyais avoir eu toute ma vie jusque-là.

Il nous fallait déceler le style interpersonnel de chacun des participants en une minute pour agir de même et dans le même temps avec nos futurs clients et leur donner ce qui correspondait à leur style.


Voici les caractéristiques de chacun de ces styles « purs », leurs forces et limites respectives.

STYLE AIMABLE

Caractéristiques

  • Vitesse d’élocution : lente.
  • Non-verbal : air doux, sourire (même fâché), semble bonasse.
  • Tendance à l’acquiescement (oui facile).

Forces

  • Très bonne capacité d’écoute;
  • S’exprime avec douceur;
  • Favorise des relations chaleureuses;
  • Sensible aux sentiments des autres;
  • S’efforce d’établir de bonnes relations et s’assure de l’existence d’un climat positif avant d’entreprendre une tâche;
  • Favorise un rythme de travail très pondéré;
  • Se préoccupe de répondre aux besoins des autres et leur accorde une attention personnelle;
  • Réagit bien au leadership des autres;
  • À l’aise avec des personnes qui s’expriment clairement.

Limites

  • Action lente;
  • Manque d’affirmation et d’assurance;
  • Évite les conflits;
  • Peur de prendre des risques;
  • Personne très émotive.

Style Analytique

Caractéristiques

  • Vitesse d’élocution : lente.
  • Non-verbal : air suspicieux, œil sceptique, semble juger les autres.
  • Tendance à l’évitement (fuite).

Forces

  • Très bonne capacité de réflexion;
  • Approche orientée sur l’étude des faits, rassemble des données;
  • Fonctionnement prudent, actions non précipitées;
  • Personne calme et possédant des réponses aux situations ennuyeuses;
  • Objectivité et précision dans ses interventions;
  • Exige des réponses logiques et claires;
  • Aptitudes pour régler des problèmes;
  • N’impose pas ses idées sans certitude;
  • Aime aider les autres à prendre des décisions.

Limites

  • Prise de décision personnelle très difficile;
  • Personne ne pouvant être stimulée pour agir rapidement;
  • Comportement peu affirmatif et peu émotif;
  • Recueille des informations nécessaires et n’écoute plus par la suite.

Style Expressif

Caractéristiques

  • Vitesse d’élocution : rapide.
  • Non-verbal : air énervé, gestes en rond, semble sans mesure.
  • Tendance à l’attaque (explosion).

Forces

  • Très bonne capacité de décision;
  • Amène l’humour et l’enthousiasme dans les situations;
  • S’engage rapidement;
  • A besoin de peu d’indications précises; Personne stimulante et persuasive;
  • Capacité de prendre des décisions sans encadrement;
  • Pense à ce qui plaît aux autres;
  • Habile dans les techniques orientées vers les gens;
  • Compréhension intuitive des situations.

Limites

  • Réflexion très difficile;
  • Change fréquemment d’idées;
  • Néglige de vérifier sa compréhension avant d’agir;
  • Personne susceptible et impulsive;
  • Besoin constant d’activités stimulantes et de rétroaction.

Style Fonceur

Caractéristiques

  • Vitesse d’élocution : rapide.
  • Non-verbal : air sévère, gestes saccadés, semble rigide.
  • Tendance à l’autocratie (ordre).

Forces

  • Très bonne capacité d’action;
  • Rythme rapide, efficacité et orientation vers des buts précis;
  • Disposition à prendre des responsabilités pour aller de l’avant et prendre des décisions;
  • Personne habile à traiter des situations difficiles sans être contrariée par la critique et le rejet;
  • Capacité à déterminer les faits et ensuite passer à l’action;
  • Aptitude pour présenter un point de vue d’une façon confiante et énergique.

Limites

  • Écoute très difficile;
  • Tendance à l’impatience;
  • Peu susceptible de demander des informations supplémentaires pour clarifier un sujet;
  • S’arrête peu à la compréhension des attitudes et des émotions des autres.

En résume, face à Analytique, on donne beaucoup d’information mais on prend soin qu’il ne soit pas paralyser par son analyse. Face à un Fonceur, on se limite à donner deux choix d’action, dans la même direction; trois choix l’embêtera. Face à un Aimable, on s’enquiert avant tout de sa personne, sa santé, ses enfants… avant de parler affaire mais il faut prendre soin de ne pas de faire dire un « oui » complaisant qui ne donnera aucune occasion d’affaires. Face à un expressif, il ne faut absolument éviter la réflexion, cette personne est heureuse dans une pluie d’idées.

« Tout cela est bien beau en théorie », me disais-je « mais quant est-il sur le terrain ? » Je doutais.

À mon plus grand étonnement, l’approche préconisée par ces quatre styles interpersonnels fonctionnait à merveille au point où je me demandais s’il ne s’agissait pas de manipulations.

Mon démarchage donnait des résultats exceptionnels avec un taux de réponses positives à 80% alors que c’était plutôt le contraire habituellement (20% de réponses positive et 80% d’absence de réponse). Ma compagnie d’études des motivations (d’achat) a rencontré un tel succès qu’il me fallut réduire le démarchage pour soutenir un service qualité et embauché des dizaines de contractuels.


Pour vous permetttre de découvrir toute l’histoire de notre Compagnie d’enquête de motivation, j’offre gratuitement en format numérique (PDF) mon livre « Comment motiver les consommateurs à l’achat – Tout ce que vous n’apprendrez jamais à l’université ».


Qu’est ce que les styles interpersonnels viennent donc faire dans ce texte ? Souvenez-vous que je reproche aux philosophes praticiens de ne pas adapter leurs interventions à chacun de leurs clients parce qu’ils ne savent pas le faire. Le dialogue socratique est devenu dogmatique entre leurs mains. Il n’y a pas ou peu de prise en compte du style interpersonnel du client. Le dialogue socratique, du moins, avec les philosophes praticiens que j’ai consulté, est rigide.

La verbalisation

Pour déterminer le style interpersonnel dans le dialogue socratique, le philosophe praticien doit connaître son propre style interpersonnel et celui de son client pour obtenir l’effet recherché, un prise de conscience immédiate. Or, lors de mes expériences de la consultation et de l’atelier philosophiques, la verbalisation est réprimée, les réponses aux questions posées par le philosophe praticien réduites à des « oui » et des « non », et les justifications par le client à une phrase. Cette approche est justifiée par le fait qu’il ne s’agit pas d’une psychanalyse ou d’une psychothérapie (« On n’est pas là pour raconter sa vie »). Dans ce contexte, le philosophe praticien ne se donne pas toutes les moyens utiles à une prise de conscience immédiate ET PERSONNELLE par son client. Car c’est bien le caractère PERSONNELLE  de la prise de conscience immédiate par le client qui agira sur SON choix d’un mode de vie philosophique, adapté à ses propres besoins et à son environnement.

Le philosophe praticien n’est pas aux temps de Socrate dans la Grèce Antique. Il ne se tient pas au coin de la rue interpellant des piétons pour les questionner. Il n’est pas vêtu d’un vieux manteau doublé et pieds nus, bref, il n’a rien d’un itinérant ou d’un SDF plus pauvre que pauvre. Aujourd’hui, le philosophe praticien se présente bien, comme vous et moi. Car avant de devenir philosophe praticien, il était déjà intégré à notre société, il en respectait autant que faire se peut les codes de conduite sociale. Désormais, par son travail, il est un homme ou une femme d’affaires, il vend ses consultations. Il tient un cabinet. Les gens qui le consultent ne sont pas des lambdas dans la Cité, du moins il ne se considère pas comme tel. Ils sont respectables et leur situation leur permet de se payer une consultation philosophique. Ils n’évoluent pas dans le même contexte personnel et social que celui des gens interpellés par Socrate. Il faut donc adapter le dialogue socratique non plus le dogmatiser.

Cette adaptation passe par l’introduction de la verbalisation dans le dialogue socratique parce qu’elle permet au philosophe consultant de déceler le style interpersonnel du client et de répondre à ses besoins dans les paramètres de ces derniers.

3- Les textes

Plusieurs philosophes praticiens accompagnent leur vie professionnel de la publication d’un ouvrage traitant de leur pratique en philothérapie. Je me suis imposé la lecture de toutes les publications que j’ai trouvées. Bref, j’ai lu plusieurs livres au sujet de la philothérapie, la consultation philosophique, la philosophie et le développement personnel dont voici la liste ci-dessous:

PHILOTHÉRAPIE

  1. Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, 2019
  2. Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre, 2013
  3. Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout, 2015
  4. La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris, 2010
  5. Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
  6. La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
  7. La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
  8. La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
  9. La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
  10. Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
  11. La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
  12. Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
  13. Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
  14. La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
  15. Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
  16. Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)
  17. Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023
  18. 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022
  19. À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023
  20. Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Pour tout vous dire et sans prétention aucune, j’ai fait le tour de la littérature livresque de langue française traitant de la philothérapie. Dans la majorité de ces livres, la présentation et les explications théoriques sont quasi parfaites. Souvent, des exemples d’interaction avec des clients aident à très bien comprendre la démarche du philosophe praticien. Si révélation il y a à la suite de la lecture de l’un ou de plusieurs de ces livres, elle concerne plus spécifiquement l’étonnement face à la nouveauté de la consultation philosophique et la découverte des bienfaits de la philosophie ainsi pratiquée. Le texte comme moyen de conversion à un monde de vie philosophique ne figure pas au programme de ces livres traitant de la philothérapie et de la consultation philosophique.

PHILOSOPHIE

J’ai lu aussi plusieurs ouvrages traitant de la philosophie :

  1. Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
  2. S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
  3. Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
  4. Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
  5. La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
  6. Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
  7. L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
  8. Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
  9. Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
  10. Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
  11. Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
  12. Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
  13. Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
  14. La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
  15. Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018
  16. À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023
  17. Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019
  18. Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997
  19. Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000
  20. Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021
  21. Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005
  22. Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989
  23. À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

PHILOSOPHIE ET SOCIÉTÉ

J’ai lu aussi des essais proposés par des philosophes mettant à profit notre esprit critique face à ce que nous sommes face la société :

  1. Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021
  2. La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
  3. Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
  4. La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023
  5. Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

Et à ces essais, j’ai ajouté des livres questionnant le développement personnel :

  1. L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006
  2. Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019
  3. Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021
  4. Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France, 2014
  5. Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

Cliquez ici pour retrouver tous mes rapports de lecture de ces livres


Le texte comme moyen de conversion à un mode de vie philosophique

Le texte comme moyen de conversion à un mode de vie philosophique ne figure pas au programme des livres ci-dessus. Ils sont avant tout théoriques et leur lecture procure bon nombre de prises de consciences très influentent sur notre intérêt envers la philosophie.

Un texte philosophique initiatique à un mode de vie philosophique implique d’« instruire et engagée la pensée dans une aventure personnelle ».

Qu’est-ce que l’initiation à la philosophie ?

Mais une Initiation philosophique est autre chose : il lui faut à la fois instruire des débutants et engager la pensée dans une aventure personnelle, inviter, si l’on peut dire à philosopher, amener le lecteur, averti ou novice, à une pratique effective de la réflexion tout en lui en fournissant la matière.

LACROIX, Jean, Initiation philosophique, Le Monde, août 1948, consulté le 3 mars 2024.

Le conte philosophique figure sans doute au sommet des genres littéraires les plus efficaces pour fournir aux lecteurs l’occasion d’une révélation impliquant une conversions à la philosophie.

La communication en spirale conique inversée

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Auteur : Ag2gaeh (Wikipédia)

« Un  oiseau avait fait son nid dans le fourneau d’une pipe oubliée sous une armoire abandonnée dans une maison sans plus aucune porte dans un village déserté. Lorsqu’une histoire commence ainsi, on peut s’inventer quelques craquements de bois au deuxième étage et laissant à penser qu’il est hanté. (…) »

« (…) Pendant ce temps, dans la forêt, un homme parcourait la forêt avec un porte sur le dos. Il recherchait, de village en village, une maison où l’entrée laissée sans porte correspondrait aux dimensions de sa porte. Fatigué, l’homme posant sa porte au sol contre un arbre au pied du duquel il s’assied pour se reposer. Il s’endormit. Lorsqu’il se réveilla, il regarda sa montre, les aiguilles avaient rouillées. Lorsqu’il se leva, il s’enfargea dans sa barbe. Il se demanda combien de temps il avait bien pu dormir. (…) »

Ce conte dont le souvenir me fait défaut aujourd’hui dure 45 minutes et je l’ai entendu dans la Tente des Créateurs lors de la Chant’août à l’été 1975 à Québec. Il fut pour moi l’exemple parfait de la communication en spirale inversée. L’auteur commence par un détail et il élargit progressivement le sujet et tire son lecteur vers le haut… jusqu’à une prise de conscience révélatrice.

Écrire un texte en spirale conique inversé dans le but, plus ou moins secret, d’étonner le lecteur par une prise de conscience immédiate facilitant la conversion à un mode de vie philosophique relève de l’exploit.


CONCLUSION

La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion à un mode de vie philosophique

Philosopher pour philosopher, questionner pour questionner, dialoguer pour dialoguer, penser pour penser… ne relève pas de la philosophie puisque ces actions n’offrent en soi aucune opportunité de conversion à un mode de vie philosophique.

La philosophie peut engendrer une évolution intellectuelle mais elle n’est pas un jeu intellectuel.

La philosophie n’est pas davantage une méthode (dialogue socratique / maïeutique), c’est l’un des moyens dont elle dispose, pour autant que cette méthode ne soit pas dogmatique.

Lorsque j’écris que « La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion à un mode de vie philosophique », c’est bien beau, en théorie. Mais qu’en est-il en pratique ? La philosophie passe par le philosophe et « est philosophe celui qui produit durablement des pensées philosophiques et, s’il est cohérent, les constitue en règle de vie » :

La philosophie des philosophes et celle des autres – en quoi consiste la seconde et comment l’historien de la philosophie doit la prendre en charge

Définitions : philosophie, pensée philosophique, philosophe

Commençons par distinguer philosophie et pensée philosophique. La philosophie est une modalité spécifique de la vie des idées apparue dans l’histoire à certaines périodes et en certains lieux ; c’est une discipline singulière qui prend place dans l’évolution intellectuelle et l’évolution des modes de vie – discipline au double sens de corps doctrinal organisé et d’existence régulée (étant entendu qu’un mode de vie est philosophique dans la mesure où il se rattache à un mode de pensée qui l’est aussi). La pensée philosophique, de son côté, n’est pas une discipline, mais le produit particulier d’une conceptualisation individuelle. Le point de vue n’est pas le même : pour définir la philosophie, il faut penser la structuration globale du champ intellectuel et y repérer une façon originale de penser, pratiquée à grande échelle ; tandis que pour définir la pensée philosophique, il suffit que la production d’un individu quelconque réponde à certains critères à préciser. On dira de la même façon que la définition du Droit n’est pas celle d’un raisonnement juridique, ou la définition de la Science celle d’une réflexion savante particulière. Pour le dire d’une façon imagée une discipline est aux pensées qui s’y rattachent ce que le tas de sable est aux grains de sable ou le tout à la partie. Comme le tout n’est pas dans les parties, on n’exigera pas d’une pensée qu’elle réponde à la définition de la philosophie pour être qualifiée de philosophique : ce serait trop exiger, comme de vouloir que chaque grain de sable contînt en quelque façon le tas. Ainsi, l’application existentielle d’une pensée philosophique n’entre pas dans sa définition, alors qu’on amputerait grandement la philosophie si on ne la définissait que par l’activité pensante, abstraction faite de la vie du penseur.

En tant que modalité de la vie intellectuelle et mode de vie, la philosophie doit se définir par rapports aux autres modes de pensée et aux pratiques qui lui sont comparables dans l’histoire. Précisons : aux modes de pensée qui nourrissent une ambition théorique, qui veulent expliquer le réel, qui proposent une vision du monde, qui prétendent énoncer des vérités et pas seulement promouvoir des valeurs ou orienter l’action. Cela restreint énormément le champ de la comparaison. Dans la mesure où la science apparaît après la philosophie (et devra justement se situer par rapport à elle), la religion seule fournit le repère historique à partir duquel peut se définir la philosophie. Cette dernière en est une transformation : elle est une religion sécularisée. L’une et l’autre ont une triple dimension cognitive-éthique-pratique, c’est-à-dire se présentent comme une ontologie, une axiologie et une praxis(1). La philosophie comme la religion énoncent ce qui est, ce qui doit être, comment se comporter, et elles appliquent leurs préceptes. En un mot et en considérant l’importance des guillemets, elles sont la combinaison d’une « science » (par leurs prétentions cognitives), d’une « morale » (par leurs injonctions normatives) et d’un « art » (une technique d’application à l’existence concrète des idées théoriques). La seule différence est que la philosophie le fait dans une langue plus rationnelle et plus argumentée que la religion, ce qui implique une individualisation plus poussée et une dimension collective retreinte. Quand la coordination d’un savoir, d’une morale et d’un guide de comportement se présente sous une forme relativement individualisée, on lui donne le nom de sagesse(2) ; la philosophie est une recherche de sagesse – l’étymologie n’est pas trompeuse. Dans la mesure où elle est une discipline plus individuelle que collective, la philosophie n’est pas un fait social ni un ciment social au même degré que la religion. La croyance se renforce par la socialisation, et plus l’on a de liens sociaux forts, plus l’on est porté à croire avec ardeur. Inversement, la pensée de groupe est une gageure : on pense d’autant plus et d’autant mieux que l’on pense en toute indépendance (ce qui n’implique évidemment pas de se couper des autres penseurs). C’est d’ailleurs l’un des problèmes que connaît la philosophie quand elle se pratique en secte, en école, en filiation maître-disciple, en corporation ou même dans le cadre d’une profession, où l’on a tendance à penser comme son groupe social, c’est-à-dire à concéder trop à la croyance. La professionnalisation de la philosophie, avantageuse sous certains aspects, a ceci de négatif qu’elle donne aux philosophes une sorte de préjugé commun qui tient à cette forme particulière de socialisation – nous y reviendrons.

(…)

Certes, il ne suffit pas de philosopher cinq minutes pour être philosophe. Qu’est-ce donc qu’un philosophe ? On pourrait dire, sur le modèle de nos définitions de la philosophie et de la pensée philosophique, que c’est un religieux laïcisé (un clerc hors religion) à condition de mettre l’accent sur le second terme. Là encore, c’est une question de degré (donc de discernement pour l’historien), car bien des philosophes sont aussi croyants, passablement dogmatiques et plus ou moins placés sous des tutelles intellectuelles. En tout cas il importe de distinguer le producteur ponctuel de pensées philosophiques du philosophe stricto sensu, de même que tout croyant n’est pas un homme d’Église. Il faut, pour être philosophe, que sa production d’idées philosophiques soit abondante et régulière. L’identité d’une personne, nous semble-t-il, doit être définie par la nature et l’intensité de son engagement, certainement pas par la qualité supposée de sa production. On est lanceur de javelot si l’on lance des javelots régulièrement, pas si on les lance loin ; on est philosophe si l’on philosophe, pas si l’on pense loin. L’erreur serait de réserver le titre de « philosophe » à ceux que l’on estime tout particulièrement, comme s’il s’agissait d’une dignité, et de le refuser aux autres. Ce serait aussi absurde que de nier qu’un prêtre soit un religieux sous prétexte qu’il n’est pas adepte de la bonne religion. « Philosophe » n’est pas un honneur, mais la désignation d’une réalité individuelle et sociale. Il faut aborder la question le plus froidement possible : est philosophe celui qui produit durablement des pensées philosophiques et, s’il est cohérent, les constitue en règle de vie, comme est religieux celui qui produit avec constance des idées religieuses et les met en pratique.

____________

1. Nous précisons cette définition de la philosophie dans Citot, 2017b, III. La « théorie de la connaissance » étant une réflexion sur notre mode d’accès à l’être, elle relève de l’ontologie – laquelle regroupe l’ensemble des questions « cognitives ».

2. Que l’on distinguera de la morale, de la « spiritualité » ou de la sotériologie, qui ne s’occupent guère de questions cognitives. Inversement, la science se borne à celles-ci.

CITOT Vincent, « La philosophie des philosophes et celle des autres – en quoi consiste la seconde et comment l’historien de la philosophie doit la prendre en charge », Le Philosophoire, 2019/2 (n° 52), p. 141-168. DOI : 10.3917/phoir.052.0141. URL : https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2019-2-page-141.htm, pp. 144-145

Seul le philosophe qui a adopté un mode de vie philosophique avec suffisamment de recul peut prendre conscience de son propre cheminement vers la prise de conscience immédiate initiale qui fut pour lui une révélation ayant entraîner sa conversion à un mode de vie philosophique.


On ne donne pas ce que l’on n’a pas.


Je veux dire, donc, que le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont il est à la fois le moyen et l’expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de vivre, mais qui est étroitement liée au discours philosophique.

Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique? 19

Philosophie comme mode de vie

On conçoit souvent la philosophie comme la discussion de textes savants, comme l’élaboration de systèmes ou de doctrines abstraites, bref comme une succession de conceptions théoriques. Pourtant, l’examen attentif des textes anciens par l’helléniste Pierre Hadot (1922-2010) a bien montré que la signification première de la philosophie antique réside dans un choix de vie formé d’exercices, c’est-à-dire dans la pratique d’un mode de vie propre. Si la redécouverte récente de la vie philosophique par Hadot a donné lieu à un nouveau regard sur la philosophie antique en France et à l’étranger, il est maintenant permis de penser qu’elle préfigure un mouvement philosophique plus profond – à condition toutefois d’être actualisée.

* * *

Au premier abord, et parce qu’elle est issue de problèmes posés par l’interprétation des textes grecs, la philosophie comme mode de vie est une ligne d’interprétation de la pensée antique, un cadre général pour lire, traduire et interpréter les écrits anciens, bref c’est une perspective qui permet d’aborder de manière cohérente la philosophie gréco-romaine. Reconnaître cette perspective de recherche, l’approfondir ou la faire valoir, c’est travailler en philosophie comme mode de vie.

D’autre part, la philosophie comme mode de vie est aussi une approche qui accorde la primauté à la vie philosophique ou à l’exercice de la philosophie par rapport à tous les autres aspects souvent associés à la philosophie (l’étude des oeuvres, la création de concepts, la discussion critique des problèmes), bref c’est une approche qui accorde la primauté à la vie philosophique par rapport au discours philosophique, au discours sur la philosophie et surtout à la littérature philosophique.

La philosophie comme mode de vie se reconnaît enfin à l’exigence d’actualiser pour soi-même, avec les autres et dans le respect de la nature une discipline de vie issue d’une autre période historique que la nôtre. Si l’exigence est respectée, la philosophie comme mode de vie restera vivante même si nous ne vivons pas comme les Grecs. En conclusion, la philosophie comme mode de vie pourra donc être abordée comme une perspective de recherche, une approche philosophique ou une discipline de vie, c’est-à-dire comme «un mode de vivre accordé à la philosophie» (J.-F. Balaudé).

DESROCHES, Daniel, Philosophie comme mode de vie (Dossier), L’Agora – Une agora, une encyclopédie, Dimanche le 13 septembre 2020, consulté le 4 mars 2024.

Dans cet article, je questionne le dialogue socratique qui, devenu dogmatique, stérilise les interventions du philosophe praticien et, de ce fait, ne conduit pas à la conversion de leurs clients à un mode de vie philosophie.

Aussi, je remets en question les sévères limites à la verbalisation imposées par les philosophes praticiens à leurs clients, ce qui les empêchent d’identifier et de composer avec le style interpersonnel de chacun de leurs clients, bref, de connaître même sommairement leurs clients pour le succès maximum de leurs interventions.

De plus, je m’interroge sur le lien entre le questionnement socratique (souvent dogmatique) et un dialogue. Est-ce qu’un échange Questions/Réponses est véritablement un dialogue ? Est-ce que l’on peut dialoguer avec des questions fermées ? Est-ce qu’on peut dialoguer en excluant la justification des réponses par le client ? Est-ce qu’on peut dialoguer en réprimant les émotions du client ? Bref, est-ce que le dialogue socratique (maïeutique) convertit le client à un mode de vie philosophique ? À toutes ces questions, je répond « Non ».

J’ai souligné le fait que prendre conscience que nous nous contredisons et que nous sommes, de ce fait, ignorants, ne conduit pas automatiquement à la discipline du doute face à chaque pensée, opinion ou croyance. Vivre dans le doute ou ne pas prendre d’emblée pour vrai ce que l’on pense ne débouche pas sur une conversion à un mode de vie philosophique. Si notre ignorance peut conduire à une quête de connaissance, il faut en évaluer le pouvoir de motivation. Et peu importe l’étendue de notre ignorance, nous ne sommes jamais ignorant de tout. L’ignorance, ainsi prise en concience, peut tout aussi bien susciter l’indifférence ou être simplement tolérée. En pareils cas, le dialogue philosophique ne force à la démarche d’une vie examinée mais plutôt et plus souvent qu’autrement à un examen limité de mes pensées, opinions et croyances.

Et cet examen, je le mentionnais aussi, sera subjectif. Je répondrai à ce qui m’interpelle subjectivement parmi toutes les connaissances. Je choisirai subjectivement en croyant avoir fait un choix objectif. Le philosophe praticien ne me semble pas bien au fait des motivations profondes du comportement de son client, de ses réactions involontaires et inconscientes. Le philosophe lui-même a-t-il conscience de sa subjectivité ?

Enfin, je rappelle avoir l’impression d’avoir fait le tour de la philothérapie. Je relève d’un livre à l’autre traitant de la philothérapie les mêmes forces et faiblesse. Forces dans la théorie, faiblesse dans la pratique. Heureusement, il y a des exceptions mais elles se font rares.


P.S.: Le développement personnel et professionnel ne conduit pas à un mode de vie philosophique.

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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

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Article # 80

J’AI LU POUR VOUS

Le changement personnel

Histoire Mythes Réalités

Sous la direction de Nicolas Marquis

Sciences humaines Éditions

Auxerre, France

Langue ‏ : ‎ Français

Livre broché ‏ : ‎ 272 pages

ISBN-10 ‏ : ‎ 2361063166

ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2361063160

Poids de l’article ‏ : ‎ 364 g

Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.2 x 22 cm

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« Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction. »


J’accorde au livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS 4½ étoiles sur cinq.

J’en recommande fortement la lecture.

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Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et son auteur.


RÉSUMÉ

(Texte de la quatrième de couverture)

«  Deviens ce que tu es !  » : la formule – attribuée au poète grec Pindare et reprise par de nombreux auteurs – condense la vulgate du changement personnel. Entre souci d’épanouissement personnel et culte de la performance, cette mouvance recouvre tout à la fois un nouveau style d’existence socialement valorisé, un marché colossal qui possède ses experts, et une norme. L’esprit du temps nous invite à ne jamais être pleinement satisfait de ce que nous sommes, de ce que nous vivons : «  choisir sa vie  », «  changer sa vie  » sont des expressions qui sonnent comme des promesses mais aussi des injonctions. Mais qu’est-ce qu’une «  vie bonne  » ? Qu’est-ce que «  bien vivre  » et ­comment y parvenir ?

Entre histoire, mythes et réalités, ce livre permet de mieux saisir les tenants et aboutissants de ce phénomène massif. Après avoir exploré les différentes acceptions du «  changement  » et/ou du «  développement  » personnel à travers le temps et l’espace – de la sagesse des Anciens aux philosophies contemporaines –, le livre présente les différentes formes du changement personnel à travers les étapes de la vie, les épreuves (maladie, séparation…) mais aussi dans tous les domaines de notre existence, en particulier le travail. Puis l’ouvrage donne la parole aux différents acteurs du changement personnel : en premier lieu à ceux qui en ont fait une profession, ensuite à ceux qui utilisent ces techniques pour eux-mêmes, et enfin aux analystes critiques de ce phénomène de société.

Source : Sciences Humaines Éditions.


TABLE DES MATIÈRES

Avant-Propos

L’énigme du changement personnel (N. Marquis)

I – LE CHANGEMENT PERSONNEL : D’AUTRES TEMPS, D’AUTRES LIEUX

L’art de vivre dans l’Antiquité (A. Collognat)

Les sages en Grèce et à Rome (J. Canonne)

Les trois piliers de la sagesse chinoise (C. J-D Javary)

Confucianisme, taoïsme, bouddhisme…

La répartition des tâches (encadré)

Conduire son existence

Philosophie et développement personnel (N. Marquis)

Le mythe de l’intériorité (encadré)

Une brève histoire du développement personnel (C. André)

L’aventure prométhéenne du développement personnel (M. Lacroix)

France-États-Unis : deux conceptions de l’autonomie – Rencontre avec Alain Ehrenberg

Les racines philosophiques du « self-help » aux États-Unis (encadré)

II – FORMES ET RÉALITÉS DU CHANGEMENT PERSONNEL AUJOURD’HUI

I – ÉTAPES ET ÉPREUVES DE LA VIE CONTEMPORAINE

Les tempêtes de l’adolescence (V. Bedin et N. Catheline)

Une crise de l’âge adulte ? (É. Deschavanne et P.-H. Tavoillot)

Séparation : le parcours du combattant (F. Yacine)

La maladie, un voyage au bout de soi (H. Lhérété)

Face à l’âge (P.-H. Tavoillot)

Rajeunir en étant grand-parent (encadré)

II – CHANGER AU TRAVAIL ; CHANGER DE TRAVAIL

Choisir un métier, construire sa vie (F. Danvers)

L’orientation comme life designing (encadré)

Changer de métier : du fantasme au projet (H. Lhérété)

Affronter le stress au travail (L. Côté)

L’épreuve du licenciement (D. Demazière)

Franchir le cap de la retraite (V. Caradec)

III – REPRENDRE SA VIE EN MAIN

Combattre, fuir, subir (J.-F. Dortier)

Comment se protéger contre l’adversité ? (encadré)

Addictions : perdre le contrôle… et le reprendre (P. Graziani)

Les étapes de la reprise de contrôle sur soi (encadré)

De l’individu au collectif : les logiques de l’empowerment (X. Molénat)

Maigrir, une entreprise collective (M. Darmon)

La tentation du sac à dos (A.-L. Pommery)

III – REGARDS CROISES SUR LE CHANGEMENT PERSONNEL

I – LE POINT DE VUE DES PRATICIENS

Peut-on vraiment se réaliser ? – Rencontre avec Michel Lacroix

L’estime de soi au quotidien (C. André)

Changer tout en restant soi-même

Psychothérapie et changement (J. Cottraux)

Facteurs communs des psychothérapies efficaces (encadré)

Résilience, un anti-destin (B. Cyrulnik)

Résilience neuronale/résilience culturelle (encadré)

« La psycho positive, ce n’est pas positiver ! » Rencontre avec Charles Martin-Krumm

Qu’est-ce que méditer ? (C. Petitmengin)

Lâcher prise pour s’ouvrir au monde (encadré)

Les usages de la méditation (encadré)

II – LE POINT DE VUE DES USAGERS : TÉMOIGNAGES

III. LES CRITIQUES DU CHANGEMENT PERSONNEL

Développement personnel, un royaume en éclats (J.-F. Marmion)

Coaches : que font-ils vraiment ? (F. Trécourt)

Le bon et le mauvais coach (encadré)

L’inconscient du changement personnel – Quatre questions à Michèle Declerck

Changer sa vie : une question sociologique (M. H. Soulet)

Annexes

Bibliographie

Lexique

Index des noms propres

Index des notions

Liste des contributeurs


EXTRAIT

AVANT-PROPOS

L’ÉNIGME DU CHANGEMENT PERSONNEL

Qui n’a jamais rêvé de changer sa vie, voire de changer de vie ? Qui ne s’est jamais entendu dire « si tu n’es pas heureux dans ton travail, tu n’as qu’à en changer ! » ? Qui ne s’est jamais dit qu’il pourrait améliorer la communication avec ses proches, la maîtrise de ses émotions, ses résultats scolaires ou professionnels ? Qui ne s’est jamais demandé s’il pouvait être plus heureux, s’il pouvait aller mieux ou simplement moins mal ? Qui n’a jamais comparé sa situation au bien-être ou au mal-être des autres ? Qui ne s’est jamais dit qu’il devrait (re)prendre sa vie en main, tout en ressentant en même temps une forme d’oppression à cette perspective ? Qui n’a jamais entendu parler du travail sur soi, de l’une ou l’autre sorte de thérapie, de la littérature et des stages de développement personnel ? Qui ne s’est jamais posé des questions sur les raisons ou les conséquences du succès de cette mouvance devenue tellement présente aujourd’hui ?

Se changer : entre désir et contrainte

Le changement personnel possède quelque chose de sacré et qui crée en nous une certaine ambivalence. Il s’agit de quelque chose qui nous attire, et en même temps d’un processus que nous craignons. Il s’agit peut-être aussi d’un mode de vie que nous avons adopté sans nous en rendre compte. Depuis notre plus tendre enfance et jusqu’au crépuscule de notre existence, nous sommes invités à être le plus autonome possible. Aujourd’hui, le changement personnel est à la fois une norme sociale qui nous intime d’être aux commandes de notre existence (et peut de ce fait parfois produire fatigue, stress et souffrance chez les individus), et une valeur sociale, qui permet de conduire sa vie dans un monde mouvant et de donner du sens aux diverses épreuves que nous rencontrons. C’est à la fois une injonction (que certains qualifieront de paradoxale) qui nous vient de l’extérieur, mais aussi quelque chose que nous avons appris à aimer, à désirer pour nous-mêmes – une possibilité de vie à laquelle nous ne renoncerions pour rien au monde.

Nous sommes ainsi pour nous-mêmes des ouvrages à remettre constamment sur le métier, des œuvres d’art à perpétuellement ciseler. L’esprit de l’époque nous invite à ne jamais être pleinement satisfait de ce que nous sommes, de qui nous sommes, de ce que nous vivons car, nous disent ces messages qui sourdent de partout, même si on est bien, il est toujours possible de vivre mieux. Ce changement prend souvent la forme d’un « développement personnel », mot-valise utilisé pour désigner la nébuleuse des techniques qui permettent à l’individu de vivre au maximum de ses possibilités, de vivre une vie qui se déplie et se déploie dans ses potentialités, qui explore tous les possibles latéraux. La place qu’a prise le changement personnel dans notre société témoigne de la façon dont nous considérons aujourd’hui ce qu’est une vie réussie, une vie qui vaut la peine d’être vécue – bref ce que les philosophes appellent la « vie bonne ». Mais qu’est-ce qu’aller mieux? Comment y parvenir ? Qu’est-ce que « bien vivre », selon la logique du changement personnel ?

Deux motifs du changement: l’épanouissement et la performance

À la lecture des différents articles qui composent cet ouvrage, on pourra retirer l’impression que les définitions du changement personnel « réussi » sont extrêmement variées, voire incompatibles entre elles. De même, les messages que colportent les experts du changement personnel semblent receler bien des contradictions : il s’agit à la fois d’être autre et d’être soi, de contrôler ses pensées tout en se laissant aller à écouter ses émotions, d’appliquer une série de techniques mais de prendre le temps de profiter de l’instant présent sans trop réfléchir, de se donner au maximum dans ses activités tout en restant attentif pour ne laisser passer aucune des opportunités qui s’offrent à nous, etc.

Cependant, au-delà de cette multiplicité apparente, deux thèmes reviennent très fréquemment. D’abord, celui de l’épanouissement personnel. S’il possédait encore une réelle fraîcheur pour les philosophes romantiques du XVIIIe siècle (Johann Herder) ou pour les transcendantalistes américains du XIXe siècle (Ralph Waldo Emerson), ce thème est aujourd’hui accommodé à toutes les sauces, en particulier dans un nombre impressionnant de thérapies qui prétendent permettre de révéler notre « vrai moi », notre « authentique potentiel », nos « capacités insoupçonnées » etc.

Il est intéressant d’observer que ces processus thérapeutiques sous- entendent que le changement personnel est un processus (au moins partiellement) maîtrisable, voire même qu’il est éventuellement « technicisable », ce qui signifie qu’en appliquant un certain nombre de pensées ou de comportements précisément définis, on pourra arriver de façon prévisible à certains résultats sur nous-mêmes ou sur autrui. Le domaine de la communication interpersonnelle en constitue un parfait exemple: du process communication à la communication non violente, du couple aux rapports professionnels, de Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus de John Gray à Cessez d’être gentil, soyez vrai! de Thomas d’Ansembourg, on retrouve l’idée selon laquelle notre façon de communiquer avec autrui peut être grandement améliorée en usant de certaines techniques (par exemple, parler en « je », éviter le « tu qui tue », pour reprendre la formule à succès de Jacques Salomé). C’est également ce que David Servan-Schreiber exprimait très clairement dans Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicament ni psychanalyse, lorsqu’il proposait à ses lecteurs désireux de mieux communiquer « un algorithme, une sorte de recette par étapes » qui consiste en une carte à six points à suivre « que ce soit chez vous, au bureau, avec la police et même avec votre garagiste » (2003).

Ensuite, le second thème extrêmement présent dans la mouvance du changement personnel est celui de la performance, de l’exploitation d’un maximum de nos possibilités de vie. Comme le montreront des articles de la seconde partie de l’ouvrage, cette thématique a trouvé un terrain d’élection particulièrement propice dans le domaine du travail et des relations professionnelles. Non seulement notre travail est devenu aujourd’hui un facteur extrêmement important de notre existence, mais les carrières professionnelles impliquent désormais un nombre bien plus important de modifications, de bifurcations voire de ruptures, lors desquelles il est de plus en plus attendu que l’individu se prenne en main, selon une expression bien connue et de fréquemment utilisée.

Il est intéressant d’observer la façon dont la mouvance du change- ment personnel valorise aujourd’hui l’action, c’est-à-dire le fait d’agir, de faire des choses, de ne pas se laisser abattre, parfois au détriment de ce que certains psychanalystes appellent nos « capacités négatives » (s’ennuyer, se perdre, se laisser aller, etc.) qu’ils jugent tout aussi importantes dans nos vies que les capacités positives. En mettant en avant l’épanouissement de soi et la performance individuelle, le dépassement de nos limites et l’exploration de soi, la productivité et l’authenticité, non seulement dans le monde du travail mais plus largement dans tous les domaines de notre existence, la logique du changement personnel constitue une façon de réagir à ce qui nous arrive de positif ou de négatif dans notre existence. Elle met l’accent sur l’action (le fait de se battre, de chercher les solutions, d’en vouloir toujours plus) et non sur la passion (le fait de se laisser aller, de se plaindre, de ruminer son mécontentement ou de ne pas provoquer le destin). L’antithèse du changement personnel est constituée par le personnage de la victime (comme lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il se « victimise »), qui attend que les modifications viennent de l’extérieur, sans chercher à se prendre en charge lui-même. Le changement personnel montre que nous tenons en très haute estime le fait d’agir de soi-même, de conduire sa propre vie à sa façon, sans se laisser dicter nos façons d’être et de faire.

Changement subi, changement désiré

La généralisation du changement personnel comme style de vie ne doit pas cependant nous empêcher de voir que nous sommes loin d’être égaux face aux défis et aux opportunités que cette perspective représente. Pour le dire de façon schématique, le changement personnel peut intervenir dans deux types de situations: il peut être choisi et désiré par certaines personnes, alors que, pour d’autres, il sera vécu comme contraint et subi. Bien sûr, la réalité se trouve souvent quelque part entre ces deux situations extrêmes. Il y a fort à parier que le migrant qui quitte son pays pour fuir la misère et la faim, et l’étudiant qui s’éloigne du cocon familial pour réaliser un échange d’étude type Erasmus ou un « trip » initiatique à la recherche de soi, bien que tous les deux confrontés à des formes de changement personnel, ne vivent pas les mêmes expériences de transformation de soi. De même, qu’y a-t-il de commun entre le manager qui décide de saisir une nouvelle opportunité professionnelle et la personne en fin de carrière, victime d’un licenciement collectif et que les services sociaux veulent « activer » afin de la pousser à retrouver un emploi d’autre part ?

Cependant, la plupart des techniques et des pistes de changement personnel, de la méditation à la psychologie positive, de la résilience au développement personnel visent justement à brouiller cette distinction entre le changement personnel choisi et le changement personnel subi en portant haut et fort le message selon lequel il nous est toujours possible de faire quelque chose de ce qui nous arrive et à ce qui nous arrive. Cette perspective optimiste (humaniste, diront les uns, naïve, diront les autres) nous invite à considérer que la marge de manœuvre individuelle n’est jamais réduite à néant, qu’il est toujours possible de faire reculer les frontières de l’inné ou du déterminé pour augmenter le territoire de l’acquis, comme en témoigne l’idée à succès selon laquelle nous pouvons éduquer notre cerveau, à la positivité, par exemple.

La mouvance du changement personnel déploie ainsi une vision de la vie qui peut tenir dans un espace triangulaire dont les sommets sont formés par ces trois proverbes ou aphorismes du sens commun: « rien ne sert de pleurer sur le lait renversé », « faire contre mauvaise fortune bon cœur », et « tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Regarder vers l’avenir plutôt que vers le passé, agir sur ce qui est à notre portée sans chercher à maîtriser ce qui ne l’est pas, et profiter de toutes nos expériences de vie, même les pires, pour se tirer vers le haut: voilà l’espace moral du changement personnel.

Choisir sa vie

Au final, la mouvance actuelle autour du changement personnel permet à nos contemporains de traiter un ensemble de questions que se posent tous les êtres humains, quelles que soient leur origine et leur époque : pourquoi m’arrive-t-il ce qui m’arrive ? Quelle est ma responsabilité là-dedans ? L’ai-je mérité ou non ? Comment vais-je m’en sortir ? Que puis-je espérer dans ma vie ? Etc. Ces questions rejouent la distinction qui nous taraude tous, thématisée notamment par Machiavel dans ses conseils au Prince, entre ce qui est de l’ordre de la fortune (ce qui n’est pas sous mon contrôle) et de l’ordre de la vertu (ce que je peux maîtriser, seul ou avec de l’aide).

Si ces questions sont peut-être communes à toute l’humanité, chaque culture fournit aux individus qui la composent des façons particulières d’y répondre. La peuplade des Azandé, située au Soudan du Sud, étudiée par l’anthropologue Edward Evans-Pritchard invoquait la magie et la sorcellerie. Le personnage de Job, dans l’Ancien Testament, demandait à Dieu des comptes pour expliquer pourquoi il avait tout perdu. La culture contemporaine du changement personnel, quant à elle, insiste sur les ressources intérieures à chaque individu: « nous avons en nous plus que ce que nous croyons », tel est son leitmotiv. C’est ainsi, par exemple, le message que délivre la psychologie positive, en soulignant le pouvoir de notre pensée et notre capacité à entraîner notre mental. Nous ne sommes souvent pas responsables de ce qui nous arrive, mais nous avons la capacité de travailler sur nous-mêmes pour toujours progresser, dans nos réussites comme dans nos échecs, en évitant surtout de se reposer sur ses lauriers. En bref, face aux épreuves heureuses et malheureuses de la vie, la mouvance du changement personnel invite chacun d’entre nous à « s’en prendre à lui-même », c’est-à-dire à se considérer comme responsable de la vie qu’il mène.

Qu’est-ce alors qu’une vie bonne, lorsqu’on évolue dans cette culture du changement personnel? C’est une vie que l’on a choisie et que l’on ne s’est pas laissé imposer par l’extérieur. Comment devons- nous vivre? Bien heureusement, toutes les techniques de changements personnel, aussi nombreuses soient-elles, ne suffisent pas à épuiser l’univers des réponses possibles à cette question qui nous taraude tous.

En valorisant le changement personnel, parfois pour lui-même, elles possèdent d’ailleurs leur point aveugle. Sont-elles aujourd’hui nombreuses à oser opposer à cette injonction à se changer soi-même ces autres questions: « et si nous arrêtions de vouloir conduire nos vies? Et si nous nous laissions aller ? Et si nous acceptions de considérer que nous ne maîtrisons pas grand-chose de notre destin? Et si nous nous contentions de ce que nous étions? Etc. ». C’est peu de dire qu’actuellement, cet autre son de cloche semble inaudible. L’idée de se prendre comme perpétuel objet d’amélioration semble, aux yeux de beaucoup d’entre nous, indépassable.

Donner du sens à son existence

Quelle attitude faut-il adopter face à ce mouvement sans précédent du changement personnel ? Que faut-il en penser ? En tant que citoyen, il est probable que ce phénomène ne laissera personne indifférent. Certains se réjouiront que l’on souligne enfin le pouvoir que chacun peut exercer sur lui-même, tandis que d’autres s’interrogeront tantôt sur le fantasme d’être un individu qui se tient tout seul, tantôt sur les conséquences sociales et politiques de cette culture. Pour les sciences humaines, la mouvance du changement personnel représente un défi très excitant. Il y a, dans ce succès, quelque chose à comprendre, un sens des choses à reconstituer.

Entre histoire, mythes et réalités du changement personnel, ce livre offre des pistes pour mieux saisir les tenants et aboutissants de ce phénomène massif. Dans une première partie, il nous plonge dans le passé et dans d’autres cultures pour mieux cerner les spécificités du change- ment personnel à l’heure actuelle. Dans une seconde partie, il investigue les formes et les réalités du changement personnel aujourd’hui, d’abord dans les épreuves que les âges de la vie nous amènent à rencontrer, ensuite spécifiquement dans le domaine du travail, et enfin dans nos oscillations entre les moments où nous lâchons prise, et les moments où nous nous reprenons en main. La troisième partie donne la parole aux différents acteurs de la mouvance du changement personnel: en premier lieu à ceux qui en ont fait une profession et ont développé des techniques pour mieux se changer, dans un deuxième temps à ceux qui, comme les lecteurs d’ouvrages de développement personnel, appliquent sur eux-mêmes ces techniques, et dans un troisième temps aux analystes et aux critiques de ce phénomène de société.

Sans céder à l’irénisme qui ne verrait que du beau et du bon dans ce phénomène, qui fantasmerait sur les libertés individuelles, mais sans non plus tomber dans le travers inverse qui consisterait à vilipender de façon aveugle les conséquences négatives du succès contemporain du changement personnel, l’ensemble constitué par les différents articles invite plutôt à comprendre pourquoi, aujourd’hui et dans nos sociétés, l’idée de travailler sur soi-même est devenue un impératif social et culturel qui permet à de très nombreux individus de donner du sens à leur existence.

Nicolas Marquis

MARQUIS, Nicolas (Sous la direction de), LE CHANGEMENT PERSONNEL, Histoire Mythes Réalités, Avant-Propos, Sciences Humaines Éditions, Auxerre, France, 2015, pp. 5-12.

Source : Feuilleter un extrait, Sciences Humaines Éditions

Autres extraits (premières lignes des chapitres) sur le site web de Cairn.info


Comptes rendus de lecture par Daniel Lalande Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)

Présentation du livre sur le site web du magazine Sciences Humaines

Que peut-on vraiment attendre du développement personnel ? France Inter

Objectif bonheur : l’incroyable succès du développement personnel – RTBF

Le coaching, ses rites et ses impacts sous la loupe du Pr Marquis – Daily Science

Grand résumé de l’ouvrage Du Bien-être au marché du malaise. La société du développement personnel, Paris, Presses universitaires de France, 2014 – Suivi d’une discussion par Luca Pattaroni et Luc Van Campenhoudt

Agir quand tout semble hors de portée – Développement personnel et monde en crise Nicolas Marquis – Dans La Revue Nouvelle 2017/1 (N° 1), pages 69 à 76


AU SUJET DE L’AUTEUR

Nicolas Marquis

Nicolas Marquis est chargé de cours à l’université Saint-Louis de Bruxelles et Marie Curie fellow au Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société (CERMES3) de l’université Paris-Descartes. Il est l’auteur de Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel (Puf, 2014).


Nicolas Marquis sur Google Scholar

Nicolas Marquis sur Academia.edu

Nicolas Marquis sur le site web de l’Université Saint-Louis – Bruxelles

Nicolas Marquis sur Engage — Research Center for Publicness in Contemporary Communication, Université Saint-Louis – Bruxelles


Au sujet des contributeurs

Christophe André

Médecin psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Méditer, jour après jour, 25 leçons de pleine conscience (L’Iconoclaste, 2011), Et n’oublie pas d’être heureux – Abécédaire de psychologie positive (Odile Jacob, 2014).

Véronique Bedin

Directrice des éditions Sciences Humaines.

Justine Canonne

Journaliste.

Vincent Caradec

Professeur de sociologie à l’université Lille-III, il a notamment publié Sociologie de la vieillesse et du vieillissement (Armand Colin, 2015).

Nicole Catheline

Psychiatre, praticien hospitalier au sein de l’accueil thérapeutique de jour pour adolescents Mosaïque du centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers.

Annie Collognat

Ancienne élève de l’École normale supérieure, Agrégée de Lettres classiques. Elle a notamment publié le Manuel de la sagesse antique (Omnibus, 2010), et dirigé le Dictionnaire de mythologie gréco-romaine (Omnibus, 2012).

Lucie Côté

Psychologue spécialiste de la santé mentale au travail. Directrice du module des Relations industrielles de l’université du Québec en Outaouais.

Jean Cottraux

Psychiatre honoraire des Hôpitaux, membre fondateur de (‘Académie de thérapie cognitive (Philadelphie) et directeur scientifique de l’Institut francophone de formation et de recherche en thérapie comportementale et cognitive (Ifforthecc).

Boris Cyrulnik

Neuropsychiatre, directeur d’enseignement à l’université de Toulon. Il est l’auteur de nombreux ouvrages Un merveilleux malheur, Odile Jacob, 1999 ; Les Vilains Petits Canards, Odile Jacob, 2001, rééd. 2004 ; De chair et d’âme, Odile Jacob, 2006. Dernier ouvrage : Les Âmes blessées, Odile Jacob, 2014.

Francis Danvers

Professeur émérite des universités, Vice- président de l’Université populaire de Lille, auteur notamment de S’orienter dans la vie: une valeur suprême! Essai d’anthropologie de la formation, Presses universitaires du Septentrion, 2009.

Muriel Darmon

Sociologue, directrice de recherche au CNRS (CESSP), elle a notamment publié Devenir anorexique (La Découverte, 2003), « Surveiller et maigrir. Sociologie des modes de contraintes dans un groupe commercial d’amaigrissement », Review of Agricultural and Environmental Studies, 91(2), 2010.

Michèle Declerck

Psychologue clinicienne, analyste, sophrologue, elle est l’auteur de Le Principe de précaution ou comment rater sa vie en essayant de la sauver, L’Harmattan, 2014.

Didier Demazière

Sociologue, chercheur au CNRS. Directeur de la revue Sociologie du Travail et président de l’Association Française de Sociologie. Il est l’auteur notamment de : Être chômeur à Paris, Sâo Paulo, Tokyo. Une méthode de comparaison internationale. Presses de Sciences Po, 2013. Avec N.Guimarâes, H. Hirata, K. Sugita), Sociologie des chômeurs, La Découverte (200b).

Jean-François Dortier

Fondateur et directeur du magazine Sciences Humaines.

Alain Ehrenberg

Sociologue, directeur de recherche au CNRS. Il est l’auteur, notamment de La Fatigue d’être soi (Odile Jacob. et de La Société du malaise (Odile Jacob, 2010).

Pierluigi Graziani

Professeur des universités en psychologie clinique et psychopathologie (université de Nîmes), il est l’auteur notamment de Soigner les addictions par les TCC (avec L. Romo, Elsevier Masson, 2013) et de Comment arrêter l’alcool ? (avec D. Eraldi Gackière, Odile Jacob, 2003).

Cyrille J-D Javary

Traducteur du Yi Jing, le Classique des Changements (Albin Michel, 2002), conférencier et consultant en entreprise, il a publié notamment Les Trois Sagesses chinoises : Taoïsme, Confucianisme, Bouddhisme (Albin Michel, 2010 ; éd. poche, 2012) ; La Souplesse du dragon. Fondamentaux de la culture chinoise (Albin Michel, 2014) ; Confucius, vieux sage ou maître actuel ? coffret 3 CD audio (éd. Frémeaux, 2015).

Michel Lacroix

Philosophe, maître de conférences des Universités. Auteur notamment de Le Développement personnel (Flammarion, 2000), Le Culte de l’émotion, Flammarion, 2001, Ma philosophie de l’homme (Robert Laffont, 2015).

Héloïse Lhérété

Rédactrice en chef du magazine Sciences Humaines.

Jean-François Marmion

Rédacteur en chef du magazine Le Cercle psy.

Charles Martin-Krumm

Maître de conférences à l’IUFM de Rennes, président de l’Association française et francophone de psychologie positive. Il a dirigé avec Cyril Tarquinio le Traité de psychologie positive, paru en 2011 aux éditions De Boeck.

Nicolas Marquis

Chargé de cours à l’université Saint-Louis de Bruxelles et Marie Curie fellow au Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société (CERMES3) de l’université Paris-Descartes. Il est l’auteur de Du bien-être au marché du malaise, La société du développement personnel (Puf, 2014).

Xavier Molénat

Journaliste.

Claire Petitmengin

Professeure et chercheuse en philosophie et sciences cognitives à l’institut Mines-Télécom (TEM), auteure notamment de L’expérience intuitive (L’Harmattan, 2001) et Le Chemin du milieu. Introduction à la vacuité dans la pensée bouddhiste indienne, (Dervy, 2007).

Anne-Laure Pommery

Journaliste.

François de Singly

Professeur de sociologie à l’université Paris-V, il a publié, entre autres, Sociologie de la famille contemporaine (5e éd., Armand Colin, 2014).

Marc-Henry Soulet

Professeur de sociologie. Titulaire de la Chaire de Travail social et politiques sociales, Université de Fribourg (Suisse). Il a dirigé Changer de vie. Un problème social, Academie Press Fribourg, 2011 et publié « Changer de vie, devenir autre : essai de formalisation des processus engagés » in Bifurcations. Les sciences sociales face aux ruptures et à l’événement, La Découverte, 2010.

Pierre-Henri Tavoillot

Maître de conférences à l’université Paris-IV, président du Collège de philosophie, il est notamment l’auteur de Philosophie des âges de la vie (Grasset, 2007, avec É. Desenavanne), L’Abeille et le Philosophe. Étonnant voyage dans la ruche des sages (Odile Jacob, 2015), Faire ou ne pas faire son âge (éd. de l’Aube, 2014).

Anne-Claire Hiérizols

Journaliste.

Fabien Trécourt

Journaliste.

Flora Yacine

Journaliste.

MARQUIS, Nicolas (Sous la direction de), LE CHANGEMENT PERSONNEL, Histoire Mythes Réalités, Annexes – Liste des contributeurs, Sciences Humaines Éditions, Auxerre, France, 2015, pp. 267-268.


https://auvio.rtbf.be/media/tendances-premiere-tendances-premiere-le-dossier-2388096


dossier-consulter-un-philosophe.01

Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

Le changement personnel

Histoire Mythes Réalités

Sous la direction de Nicolas Marquis

Sciences humaines Éditions

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

La première partie du livre m’a comblé parce qu’elle traite intelligemment de la philosophie, ici présentée, comme la source historique du changement personnel.


PARTIE I – LE CHANGEMENT PERSONNEL : D’AUTRES TEMPS, D’AUTRES LIEUX

  • L’art de vivre dans l’Antiquité (A. Collognat)
  • Les sages en Grèce et à Rome (J. Canonne)
  • Les trois piliers de la sagesse chinoise (C. J-D Javary)
  • Confucianisme, taoïsme, bouddhisme…
  • La répartition des tâches (encadré)
  • Conduire son existence
  • Philosophie et développement personnel (N. Marquis)
  • Le mythe de l’intériorité (encadré)
  • Une brève histoire du développement personnel (C. André)
  • L’aventure prométhéenne du développement personnel (M. Lacroix)
  • France-États-Unis : deux conceptions de l’autonomie – Rencontre avec Alain Ehrenberg
  • Les racines philosophiques du « self-help » aux États-Unis (encadré)

Poursuivant ma lecture, je restais dans l’expectative de voir un sujet important à aborder sous le thème du changement personnel : la philothérapie (consultation philosophique). Mais cette Nouvelle Pratique de la Philosophie (NPP – UNESCO) ne fut pas traitée.

L’ouvrage LE CHANGEMENT PERSONNEL fut édité en 2015. Or, le premier cabinet de consultation philosophique est initiée dès les années 1980 par le philosophe allemand Gerd B. Achenbach dont il fera un premier bilan dans son livre Philosophische Praxis (1984) (voir aussi).

En 1981, le philosophe allemand Dr. Gerd B. Achenbach a été le premier à ouvrir une pratique philosophique. Dans son bureau, Achenbach a commencé à recevoir ceux qui cherchaient un certain type de conseils. Certains de ses clients avaient déjà essayé tout ce que la société d’aujourd’hui offre pour soulager les angoisses, les souffrances et les questions existentielles. Après le psychanalyste, le gourou, l’astrologue et l’atelier New Age, ils sont venus chercher de l’aide à la praxis d’un sceptique à l’écoute sympathique. L’objectif d’Achenbach est d’offrir au public une alternative à la psychothérapie, mais pas une thérapie alternative. Il déclare explicitement que la pratique philosophique n’est pas du tout une thérapie. Les diagnostics cliniques et le traitement, à l’instar du paradigme médical de la thérapie, sont absents de l’approche d’Achenbach ; même ainsi, le conseil philosophique peut également avoir des résultats thérapeutiques.

Source : GUAY, Serge-Amdré, Observatoire francophone de la philosthérapie, Notes de la conférence, « La philothérapie ou quand la philosophie nous aide ».

Je ne m’explique pas pourquoi un livre aussi complet au sujet du changement personnel ne relève pas la contribution des philosophes consultants ou praticiens. Pourtant, le lecteur se voit informé que cet ouvrage réunis des articles tirés du magazine Sciences Humaines, qui furent revus et actualisés. On ne peut donc pas justifiée l’absence des philosophes consultants dans cet ouvrage par l’absence d’articles sur le sujet dans les éditions du magazine SCIENCES HUMAINES précédant 2015, année de publication de l’ouvrage. Il s’agissait tout simplement d’intégrer la consultation philosophique dans la révision et l’actualisation de ces articles. Le lecteur est aussi avisé que l’ouvrage comprend des contributions inédites mais aucune ne traite de la consultation philosophique. Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?

Il me m’apparaît pas logique de se référer aux racines historiques de l’arbre du changement personnel sans, par la suite, parler de la branche de la consultation philosophique en lien direct avec ces racines. Je ne comprends pas.

Le directeur de la publication LE CHANGEMENT PERSONNEL, Nicolas Marquis est docteur en sociologie (voir aussi). Dois-je comprendre que la sociologie se réfère aisément à la philosophie mais qu’elle ne voit aucune phénomène social digne de mention dans la naissance et le développement de la consultation philosophique ? On compte déjà une activité importante dans le secteur de la consultation philosophique dès l’entrée dans les années.

En France, l’Institut de pratiques philosophique voit le jour en 2003 à l’initiative de Oscar Brenifier, docteur en philosophie (voir aussi sur Wikipédia), et devient rapidement un pôle majeur de la consultation philosophique et de la formation à la consultation philosophique.

Aux États-Unis d’Amérique (USA), le philosophe Lou Marinoff (Ph.D., University College London, England, in Philosophy of Science), fonde en 1999 l’American Philosophical Practitioners Association (APPA), comme quoi le développement du secteur compte déjà suffisamment de consultants en philosophie pratique pour les regrouper.

À elles seules, la création de l’American Philosophical Practitioners Association (APPA) en 1999 et de l’Institut de pratiques philosophique en 2003 témoignent suffisamment de l’ampleur du phénomène social de la consultation philosophique pour être prise en compte par la sociologie. Comment un docteur en sociologie peut-il passer à côté de ce phénomène social en traitant du changement personnel ?

Pourtant, Nicolas Marquis consacre la troisième partie de l’ouvrage qu’il dirige aux points de vue des praticiens.


Parti III – Regards croisés sur le changement personnel

I – LE POINT DE VUE DES PRATICIENS

  • Peut-on vraiment se réaliser ?
  • Rencontre avec Michel Lacroix
  • L’estime de soi au quotidien (C. André)
  • Changer tout en restant soi-même
  • Psychothérapie et changement (J. Cottraux)
  • Facteurs communs des psychothérapies efficaces (encadré)
  • Résilience, un anti-destin (B. Cyrulnik)
  • Résilience neuronale/résilience culturelle (encadré)
  • « La psycho positive, ce n’est pas positiver ! » Rencontre avec Charles Martin-Krumm
  • Qu’est-ce que méditer ? (C. Petitmengin)
  • Lâcher prise pour s’ouvrir au monde (encadré)
  • Les usages de la méditation (encadré)

Le premier texte, PEUT-ON VRAIMENT SE RÉALISER ?, est issu d’une RENCONTRE AVEC MICHEL LACROIX. Mes propres recherches indique que Michel Lacroix n’est pas un philosophe praticien mais plutôt un universitaire : « Normalien, agrégé de philosophie, Michel Lacroix est maître de conférences à l’université de Cergy-Pontoise » selon son éditeur Robert Laffont. Monsieur Lacroix n’opère pas un cabinet de consultation philosophique même s’il a écrit « Philosophie de la réalisation personnelle  ».

Bref, les textes de cette partie sont signés par

  • un normalien, agrégé de philosophie, maître de conférences;
  • un philosophe maître de conférence dans les Universités;
  • un médecin psychiatre à l’hôpital;
  • un neuropsychiatre;
  • un professeur d’Université à l’École de Psychologues Praticiens, coach et conférencier;
  • une professeure et chercheuse en philosophie et sciences cognitives.

Somme toute, on ne trouve pas au bas des pâquerettes, sur le terrain. Je serai étonné d’apprendre que tous les témoignages qui suivent (II – LE POINT DE VUE DES USAGERS : TÉMOIGNAGES) proviennent de consultation avec les praticiens de la section précédente (I – LE POINT DE VUE DES PRATICIENS).

La troisième et dernière partie, LES CRITIQUES DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL, proviennent du milieu même du développement personnel, à l’exception du texte proposé par un journaliste et un autre texte signé par un sociologue. Le texte « Le bon et le mauvais coach » est signé « E.T. » que je ne parviens pas à identifier.


III. LES CRITIQUES DU CHANGEMENT PERSONNEL

Développement personnel, un royaume en éclats (Jean-François Marmion, Rédacteur en chef du magazine Le Cercle psy).

Coaches : que font-ils vraiment ? (Fabien Trécourt, Journaliste.)

Le bon et le mauvais coach (Nicolas Marquis – Chargé de cours à l’université Saint-Louis de Bruxelles et Marie Curie fellow au Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société (CERMES3) de l’université Paris-Descartes. Il est l’auteur de Du bien-être au marché du malaise, La société du développement personnel (Puf, 2014)).

L’inconscient du changement personnel – Quatre questions à Michèle Declerck (Michèle Declerck, Psychologue clinicienne, analyste, sophrologue, elle est l’auteur de Le Principe de précaution ou comment rater sa vie en essayant de la sauver, L’Harmattan, 2014.)

Changer sa vie : une question sociologique (Marc-Henry Soulet, Professeur de sociologie. Titulaire de la Chaire de Travail social et politiques sociales, Université de Fribourg (Suisse). Il a dirigé Changer de vie. Un problème social, Academie Press Fribourg, 2011 et publié « Changer de vie, devenir autre : essai de formalisation des processus engagés » in Bifurcations. Les sciences sociales face aux ruptures et à l’événement, La Découverte, 2010.)


Habituellement, dans mon livre à moi, les meilleures critiques proviennent, non pas de l’intérieur, mais de l’extérieur. Les critiques de l’intérieur par l’intérieur demeurent biaisées et très souvent partial, malgré les efforts d’objectivité déployés.

Le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL n’a que deux défauts : 1. exclusions des philosophes consultants ou praticiens; 2. subjectivité du regard critique.

Les trois sous-titres en couverture, HISTOIRE – MYTHES – RÉALITÉ, annoncent adéquatement le contenu du livre LE CHANGEMENT PERSONNEL.

Cependant, je reste sur la crainte que l’HISTOIRE procure encore davantage de raisons au coaching en développement personnel et professionnel pour se crédibiliser. Mais voilà que Nicolas Marquis nous demande si le Développement personnel ne serait en train de devenir « un nouveau créneau pour philosophes reconvertis ? »

N’importe quel observateur de l’achalandage des rayons des grandes librairies conviendra aisément qu’entre le rayon du « développement personnel » (DP) et celui de la « philosophie », on a plutôt affaire à un métissage progressif qu’à une rupture nette et franche. On peut sans peine imaginer l’embarras du libraire qui se demande comment classer des titres d’auteurs qui, qu’on les aime ou non, ont plutôt habitué leurs lecteurs à des travaux proprement philosophiques. Mais voilà maintenant que Peter Sloterdijk écrit Tu dois changer ta vie ! Alain Badiou produit La Métaphysique du bonheur réel, Jacques Attali sort un Devenir soi : prenez le pouvoir sur votre vie. Le DP, un nouveau créneau pour philosophes reconvertis ?

La vie bonne : une préoccupation commune

Certains se réjouiront du fait que le savoir des philosophes contemporains, souvent perçu comme sclérosé, mêle enfin son sang à celui moins noble des productions populaires disponibles dans les supermarchés. D’autres se désoleront au contraire de voir des auteurs pourtant si respectables céder apparemment aux sirènes du marketing. Quelle que soit notre humeur à cet égard, il serait fâcheux d’oublier que la philosophie est d’abord une discipline qui vise à la compréhension, voire à la transformation de nos vies, sur les plans individuel comme collectif.

MARQUIS, Nicolas (Sous la direction de), Le changement personnel, Conduire son existence. Philosophie et développement personnel, Sciences Humaines Éditions, Auxerre, France, 2015, p. 34. (Voir CAIRN.INFO)

En réalité, cette reconversion se limite aux papiers. Aucun des philosophes cités dans cet extrait ne tient de cabinet de consultation philosophique ouvert à tous; ce ne sont pas des philosophes consultants ou praticiens. Ils nous offrent que de la littérature, exercice solitaire s’il en est un. Or, le changement personnel implique l’interpersonnel, un contact avec l’autre et même idéalement un conseil avisé de cet autre.

III. Regards croisés sur le changement personnel

Présentation

Par Nicolas Marquis

En devenant un phénomène de société, le changement personnel a impliqué un nombre de plus en plus important d’acteurs. Il n’est plus un procédé artisanal que l’on pratique secrètement à l’abri du regard d’autrui, dans son garage ou dans son for intérieur. La mouvance du changement personnel a donné naissance à de nombreux dispositifs qui ont aujourd’hui pignon sur rue : des thérapies comportementales et cognitives aux pratiques orientales de méditation, du coaching en entreprise à la psychologie positive, des groupes d’entraides aux ouvrages du développement personnel, etc. Le nombre d’outils à notre disposition pour travailler sur nous-mêmes n’a sans doute jamais été aussi important. Le changement personnel est devenu à la fois un marché, qui brasse de considérables sommes d’argent, un domaine d’expertise dans lequel se forment de nombreux praticiens en tentant de se différencier des charlatans, une nébuleuse qui reprend des éléments de discours épars, de la psychologie à l’ésotérisme en passant par les sagesses orientales ou les motivational speakers américains, un champ de lutte où se confrontent différentes visions de ce qu’est une vie réussie, et un objet d’étude pour une série de disciplines de sciences humaines.

MARQUIS, Nicolas (Sous la direction de), Le changement personnel, Présentation, III. Regards croisés sur le changement personnel, Sciences Humaines Éditions, Auxerre, France, 2015, p. 165. (Voir CAIRN.INFO)

Le simple fait que le Développement personnel (DP) soit devenu un marché au sens capitalisme du terme indique que le travail sur soi est désormais une entreprise, tant pour le coach que pour le coaché. Nicolas Marquis nous parle d’«un champ de lutte où se confrontent différentes visions de ce qu’est une vie réussie». Et c’est là une grande partie du problème des coachs car ils sont eux-mêmes le produit de la société capitaliste dans laquelle ils veulent inscrire, individu par individu, une matrice quasi industrielle du changement personnel. La lutte n’est pas tant sur les fondements d’une vie réussie, peu importe la vision de l’individu, ils s’en remettent à cette dernière, s’y soumettront, pour autant qu’il devienne un client. Finalement, la lutte s’avère davantage orientée vers la survie économique de l’entreprise de coaching. Le coach doit parvenir à vivre économiquement de son entreprise.

Les coachs s’inscrivent dans cette mouvance entrepreneuriale qui, depuis les années 1980, incite les jeunes et moins jeunes chômeurs à se lancer en affaires, à créer leur propre entreprise, à devenir travailleurs autonomes dont on retiendraient les services sous contrat, sans avoir ainsi à assumer les charges d’un employé. Et voilà maintenant qu’on dit à ces jeunes-vieux qu’ils doivent eux-mêmes devenir une entreprise, une entreprise de soi, et être ainsi équipé pour faire face aux changements inhérents à toute vie, pour exploiter leurs ambitions personnelles et professionnelles.

III. Regards croisés sur le changement personnel

II. Le point de vue des usagers : témoignages

Coaches : que font-ils vraiment ?

par Fabien Trécourt

C’est une première : plus d’un Européen sur deux déclare désormais avoir entendu parler du coaching professionnel d’entreprise, selon une étude internationale d’ICF/PwC, publiée fin mai 2014 (« 2014 ICF Global consumer awareness study »). Si vous faites partie de ceux qui assimilent spontanément coaching et entraînement sportif, sachez que le terme désigne aussi une prestation de service à destination des cadres et des dirigeants, en pleine expansion depuis les années 1980 – huit « coachés » sur dix jugent aujourd’hui l’expérience satisfaisante, contre 76 % en 2010. Selon la Société française de coaching (SFCoach), l’une des principales de ce secteur en France, cette démarche consiste en un « accompagnement de personnes ou d’équipes pour le développement de leurs potentiels et de leurs savoir-faire dans le cadre d’objectifs professionnels ». Étymologiquement, précise la coach Nathalie Ducrot, le mot renvoie à la profession de cocher : « Celui qui vous emmène là où vous voulez aller en toute sécurité, après avoir pris le temps de baliser le terrain, mais sans être un guide ou un mentor pour autant. » Autrement dit, un praticien part du principe que chaque manager est le meilleur expert de sa situation et possède en lui-même des solutions qu’il s’agit simplement de faire émerger. « C’est un facilitateur et un accompagnateur », conclut-elle.

MARQUIS, Nicolas (Sous la direction de), Le changement personnel, Coaches : que font-ils vraiment ? (Fabien Trécourt), II. Le point de vue des usagers : témoignages – III. Regards croisés sur le changement personnel, Sciences Humaines Éditions, Auxerre, France, 2015, p. 238. (Voir CAIRN.INFO)

Quelle astuce ! Tout est déjà en vous ! Je ne suis qu’« un facilitateur et un accompagnateur ». Socrate serait fier, lui, l’accoucheur d’esprit. « Et comment exploiter mon potentiel ? » « Suivez mes instructions »  dira le coach. Cette approche prescriptive du coaching s’inscrit dans un modèle sociaux-éconimique à épouser et ainsi s’y formater. Un modèle pour un autre, tout aussi contraignant l’un que l’autre, société oblige.

III. Les critiques du changement personnel

Changer sa vie : une question sociologique

par Marc-Henry Soulet

On a tous rêvé d’une autre vie. Non pas tant de devenir milliardaire ou rock star à qui millions et groupies sont promis. Mais plus fondamentalement d’une autre vie pour soi, à soi. Pouvoir battre à nouveau les cartes et refaire la donne. Faire machine arrière et éviter ce dans quoi l’on s’est enfermé. Avoir une deuxième chance, en quelque sorte. Recommencer sa vie tout bonnement. Mais si changer sa vie est un travail sur soi, c’est aussi un travail permis, soutenu, produit socialement. On ne change pas sa vie tout seul parce que, tout simplement, on ne change pas de vie comme cela. Les sociologues ont toujours rappelé qui la force des déterminismes sociaux (la socialisation primaire, l’habitus…), qui les coûts de la mobilité sociale (la névrose de classe, le poids du statut de transfuge…), qui la pesanteur des actions passées (les paris adjacents contraignant à poursuivre malgré soi dans la voie engagée).

MARQUIS, Nicolas (Sous la direction de), Le changement personnel, Changer sa vie : une question sociologique (Marc-Henry Soulet) – III. Regards croisés sur le changement personnel – III. Les critiques du changement personnel, Sciences Humaines Éditions, Auxerre, France, 2015, p. 250. (Voir CAIRN.INFO)

Une autre vie ? Une autre vie dans la vie ? « Mais plus fondamentalement d’une autre vie pour soi, à soi. » Mais peut-on parler d’une « autre vie » ? Ne sagit-il pas de la même vie mais orientée différemment ? Tout depend de ce que nous entendons par « vie ». Le développement personnel ne ressusite pas les morts, même au sens figuré.

Dans son livre SÉDUCTION PSYCHOLOGIQUE – ÉCHEC DE LA PSYVHOLOGIE MODERNE (1985) (voir aussi), William Kirk Kilpatrick, alors professeur associé de psychologie éducative au Boston College et licencié des université Harvard et Purdue, explique que les gens ne veulent pas travailler sur eux, sur leur MOI, ils veulent un nouveau MOI. Ils veulent leur chemin de Damas, une révélation pour une conversion instantanée et par la seule force de l’âme et de l’esprit. Être un nouvel Être du jour au lendemain, doté d’un tout nouveau MOI. Ils ne veulent pas défiler chacune des lettres de l’alphabet; il veulent passer du A directement à Z. Est-ce possible ? Oui. Mais c’est une autre histoire.


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J’accorde à l’ouvrage LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS 4 ½ étoiles. Je vous en recommande fortement la lecture.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

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Article # 79

J’AI LU POUR VOUS

A la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne

Dr Chuck Chakrapani

Traduction française de Michel Rayot et Maël Goarzin

Éditions Stoa Gallica

(Kindle Edition)
Commune de Maisonsgoutte, Vallée de Villé, France, 2023
 ASIN ‏ : ‎ B0CQTV65T
ISBN : 9798871955840
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 128
Format : 5.5 x 0.29 x 8.5 pouces

J’accorde au livre LA DICTATURE DES RESSENTIS de EUGÉNIE BASTIER cinq étoiles sur cinq. J’en recommande fortement la lecture.

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Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et son auteure.


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Sans titre

 

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RÉSUMÉ

(Texte de la quatrième de couverture)

Partez à la découverte du stoïcisme, qui s’est développé dans l’Antiquité parce qu’il offrait la tranquillité d’esprit dans un monde en crise. Il ne promettait pas la félicité dans l’au-delà mais une sérénité imperturbable dans la vie de tous les jours.

Venez découvrir l’histoire improbable du stoïcisme : sa fondation à Athènes par Zénon, et son développement par Sénèque, le conseiller de l’empereur Néron, ou encore par l’esclave Épictète et jusqu’à l’empereur Marc Aurèle. Comment un groupe de personnages aussi différents ont-ils nourri le stoïcisme, philosophie applicable par tous, des plus humbles aux plus puissants ?

Découvrez également le Manuel d’Épictète, ouvrage incontournable que l’on garde toujours à disposition. Cette version actualisée vous fera apprécier et vivre le stoïcisme en toute simplicité.

Enfin, découvrez comment, aujourd’hui encore, le stoïcisme permet de mener une vie sereine et harmonieuse en toutes circonstances, même dans les situations les plus exigeantes ; comment, dans ce monde chaotique et imprévisible, la philosophie stoïcienne nous conduit vers un mode de vie plus conscient, plus cohérent et plus juste.

Source : Éditions Stoa Gallica.


TABLE DES MATIÈRES

Préface : À la découverte de la sagesse stoïcienne

L’histoire improbable du stoïcisme

Introduction

Chapitre 1 : L’histoire d’un naufrage

Chapitre 2 : L’histoire des sept scholarques

Chapitre 3 : L’histoire d’un esclave et d’un empereur (et de deux autres)

Chapitre 4 : L’histoire des textes stoïciens qui ont traversé le temps

Conclusion : Comment ai-je été amené à écrire ce livre ?

Le Manuel de la vie bonne

Préambule

Le Manuel

Notes sur l’auteur

Notes sur les traducteurs

Présentation de Stoa Gallica


EXTRAIT

PRÉFACE

À LA DECOUVERTE DE LA SAGESSE STOÏCIENNE

L’histoire improbable du stoïcisme, suivie du Manuel de la vie bonne

Ce double livre vous permet de découvrir le stoïcisme et de commencer sa pratique afin de mener une vie sereine et harmonieuse, y compris lorsque vous êtes confronté à des situations exigeantes sur le plan personnel ou professionnel.

En effet, dans ce monde chaotique et imprévisible, la philosophie stoïcienne nous donne les clés pour atteindre la tranquillité d’esprit et nous amène vers un mode de vie plus conscient et cohérent.

Dans l’Antiquité, le stoïcisme s’est développé parce qu’il offrait la tranquillité d’esprit dans un monde en crise. Il ne promettait pas la félicité dans l’au-delà mais la sérénité imperturbable dans la vie de tous les jours. Les bouleversements du monde n’ont pas d’emprise sur notre « citadelle intérieure » : nous pouvons faire le choix de l’excellence et de la liberté. Liberté vis-à-vis de nos émotions, qui ne doivent pas nous gouverner, et liberté vis-à-vis de nos choix, pour ce qui dépend de nous. Le stoïcisme ne nous enseigne pas l’insensibilité mais la maitrise de soi, dans le but de mener une vie sereine, en harmonie avec l’humanité tout entière et le Cosmos.

Le stoïcisme comme manière de vivre connaît actuellement un réel regain d’intérêt dans le monde anglophone, comme le montrent les activités de l’association Modem Stoicism, groupe de recherche qui défend non seulement la dimension thérapeutique du stoïcisme, mais sa pertinence en tant que philosophie de vie. Les nombreuses publications sur le stoïcisme comme art de vivre et le succès de Ryan Holiday, auteur de plusieurs bestsellers traduits dans plusieurs langues, dont le français, est également révélateur de cet intérêt du plus grand nombre pour la philosophie stoïcienne.

Dans le monde francophone, l’Association Stoa Gallica favorise les échanges entre les personnes intéressées par l’étude et la pratique du stoïcisme. Cet objectif passe par l’animation d’un groupe Facebook, qui rassemble à ce jour plus de 5 000 personnes et génère des discussions quotidiennes sur la philosophie stoïcienne et sa mise en œuvre dans la vie de tous les jours. Cela passe également par la publication hebdomadaire d’articles de blog sur le site internet de l’association, mais aussi par l’organisation de rencontres stoïciennes (Stoicon-X et cafés- philo) qui ont déjà rassemblé près d’un millier de personnes en France et en Suisse.

L’histoire improbable du stoïcisme

Dans la première partie de ce livre, découvrez comment le stoïcisme s’est développé dans l’Antiquité et comment cette philosophie a traversé l’histoire pour connaître ce renouveau actuel.

C’est une histoire très singulière, de sa fondation à Athènes à la suite d’un naufrage par Zénon, un riche négociant, en passant par Cléanthe, un boxeur professionnel miséreux, Chrysippe, un coureur de longue distance, et jusqu’à l’empereur Marc Aurèle, Epictète, l’esclave devenu professeur de philosophie, ou encore Sénèque, conseiller de l’empereur Néron. Difficile d’imaginer un groupe de personnages aussi différents et exceptionnels ; ce sont eux qui ont fondé et nourri le stoïcisme, montrant par leur exemple que cette philosophie est applicable par tout un chacun, quelle que soit leur origine, leur statut social, leur degré de richesse ou de pauvreté.

Vous connaîtrez également les principes de base du stoïcisme et saurez quels sont les principaux textes stoïciens qui sont parvenus jusqu’à nous. Ainsi vous disposerez d’une bonne introduction à l’histoire et à la philosophie du Portique. Cet ouvrage à forte dimension narrative vous apportera un enrichissement culturel important.

Le Manuel de la vie bonne

Le Manuel d’Epictète est un ouvrage fondamental du stoïcisme, un abrégé de l’enseignement du philosophe stoïcien Epictète rédigé par son élève Arrien vers l’an 125. Pour les stoïciens de l’Antiquité comme aujourd’hui, le Manuel est un ouvrage que l’on garde à disposition pour s’y référer sans cesse. Il donne accès aux idées principales du stoïcisme sans obliger à une étude théorique approfondie. Il constitue de ce fait la deuxième partie idéale de ce livre d’introduction à la sagesse stoïcienne.

Cette version du Manuel d’Epictète le rend accessible et agréable à lire. L’actualisation des exemples pris par Epictète permet de saisir rapidement l’idée principale de chaque chapitre. Cette version actualisée du Manuel propose une reformulation moderne du texte original, lecture incontournable pour qui veut découvrir le stoïcisme et commencer sa pratique.

Maël Goarzin et Michel Rayot

© 2023 Chuck Chakrapani


Lire un autre extrait sur le site web d’Amazon


AU SUJET DE L’AUTEUR

Chuck Chakrapani

Chuck Chakrapani est Président de Léger Analytics et Professeur émérite invité de l’université Ryerson, à Toronto (Canada). Il a suivi des études de psychologie, travaille comme spécialiste de données. C’est un auteur prolifique qui a publié plus de 30 ouvrages et 500 articles sur différents sujets, depuis la stratégie d’investissement, la recherche marketing, la psychologie et les analyses statistiques, jusqu’au stoïcisme, philosophie qu’il affectionne particulièrement.

Chuck Chakrapani est éditeur du magazine THE STOIC et auteur de plusieurs ouvrages sur le stoïcisme, dont L’histoire improbable du stoïcisme. Il a également conçu le Manuel de la vie bonne, une version contemporaine du Manuel d’Epictète, ouvrage composé originellement par Arrien.

Son site personnel : ChuckChakrapani.com

Pour de la documentation complémentaire : TheStoicGym.com

Source : CHAKRAPANI (Dr), Chuck, À la découverte de la sagesse stoïcienne, Éditions Stoa Gallica, France, 2023, p. 120.


AU SUJET DES TRADUCTEURS

NOTES SUR LES TRADUCTEURS

Michel Rayot

Après une carrière bien remplie de chef d’entreprise dans le domaine de l’outdoor, Michel Rayot a été président de l’Office de Tourisme du Lac d’Annecy pendant six ans, avant de se consacrer à la philosophie. Traducteur d’auteurs stoïciens anglophones, il a traduit plusieurs ouvrages de Chuck Chakrapani en collaboration avec Maël Goarzin. Chaque mois, Michel Rayot et Maël Goarzin publient la traduction d’un article du magazine The Stoic sur le blog de Stoa Gallica.

Maël Goarzin

Docteur en philosophie de l’Université de Lausanne (L’NIL) et de l’École Pratique des Hautes Études (EPHE-PSL), les recherches de Maël Goarzin portent sur la philosophie comme manière de vivre, de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Membre fondateur et secrétaire de l’association Stoa Gallica, il promeut également l’étude et la pratique de la philosophie stoïcienne et défend la pertinence d’un stoïcisme contemporain. Actuel éditeur et contributeur régulier pour le blog de Stoa Gallica, Maël Goarzin présente régulièrement le résultat de ses recherches sur son blog personnel : https://biospraktikos.hypotheses.org/.

Source : CHAKRAPANI (Dr), Chuck, À la découverte de la sagesse stoïcienne, Éditions Stoa Gallica, France, 2023, p. 121.


Page de Chuck Chakrapani sur Wikipédia

Site web de Chuck Chakrapani

stoic-gym-web-sie-001

Association & Magazine de Chuck Chakrapani – The Stoic Gym


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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

A la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne

Dr Chuck Chakrapani

Traduction française de Michel Rayot et Maël Goarzin

Éditions Stoa Gallica, France, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Au sujet de la lisibilité, le lecteur se voit confronté à une police de caractères trop petite pour une lecture aisée et agréable.

Au sujet du ISBN de À LA DÉCOUVERTE DE LA SAGESSE STOÏNCIENNE (9798871955840), il provient de United States ISBN Agency, ce qui implique une publication non répertoriée dans le répertoire francophone mais plutôt anglophone. Les Éditions Stoa Gallica avait le devoir de se procurer le ISBN de sa publication auprès de l’agence dans le pays d’origine de la maison d’édition, soit, en France, auprès de Agence Francophone pour la Numérotation Internationale du Livre.

Il n’est mentionné aucun dépôt légal dans cette publication, ce qui contrevient à la loi.

Dans l’Achevé d’imprimé, on note l’absence de la date. Ce dernier indique que la publication a été imprimé au Canada (Bolton, ONTARIO).

Aussi, tout laisse croire que les « ÉDITIONS GALLICA » n’est pas une entreprise légalement et dûment enregistrée auprès du gouvernement de la France; je n’ai trouvé aucun numéro de Siret à ce nom. La société STOA GALLICA à l’origine des ÉDITIONS STOA GALLICA est bel et bel enregistré auprès du gouvernement de la France.


Si STOA GALLICA veut réellement se lancer dans l’édition a proprement parlé, la société devra changer de cap pour offrir aux lecteurs un produit professionnel suivant les standards de l’édition française et en tout respect des lois applicables en vigueurs.


J’aime bien la sagesse stoïcienne, lorsqu’elle est bien présentée. Ce n’est pas le cas dans cette publication. J’ai relevé de nombreuses répétitions dans le texte, notamment dans l’histoire du stoïcisme. Cette dernière occupe presque la moitié de cette publication.

L’histoire de ces scholarques n’est pas de nature historique, mais fondée sur des données empiriques. Ce livre ne constitue pas un manuel d’histoire, mais une reconstruction libre, fondée sur des renseignements de deuxième ou de troisième main et des récits non prouvés. Les sources sont indiquées dans la section « Notes ». Lorsque je me suis trouvé confronté à des thèses contradictoires concernant le même événement, j’ai tenté d’opter pour la plus plausible ou la plus intéressante. Quand les détails ne revêtent pas une grande importance, j’ai fait travailler mon imagination pour retrouver le fil de l’histoire. Je présume que les principaux événements sont véridiques, même si on peut remettre en question les détails.

Source : CHAKRAPANI (Dr), Chuck, À la découverte de la sagesse stoïcienne – Introduction – L’histoire improbable du stoïcisme, Éditions Stoa Gallica, France, 2023, p. 10.

Le journaliste en moi se décourage à la lecture de « reconstruction libre », « récits non prouvés », « j’ai tenté d’opter pour la plus plausible ou la plus intéressante », « j’ai fait travailler mon imagination pour retrouver le fil de l’histoire » et « Je présume que les principaux événements sont véridiques ». Il y a là de quoi douter des propos de l’auteur dans les pages suivantes.

Ma motivation pour cette version est de produire une version moderne qui suive de très près la structure et le contenu de l’original, de telle façon que le lecteur puisse se référer aisément à d’autres sources. J’espère que cette objectif sera atteint.

Source : CHAKRAPANI (Dr), Chuck, À la découverte de la sagesse stoïcienne – Le manuel de la vie bonne – Préambule, Éditions Stoa Gallica, France, 2023, p. 60.

C’est pénible : « de telle façon que le lecteur puisse se référer aisément à d’autres sources ». L’auteur invite ses lecteurs à se référer à d’autres sources. Aussi bien le faire maintenant, avant d’aller plus loin, quoique je me suis farcie ce Manuel de la vie bonne jusqu’à la fin.

(…) On connaît peu de choses sur leurs quatre successeurs, doit voici l’histoire.

Source : CHAKRAPANI (Dr), Chuck, À la découverte de la sagesse stoïcienne – Le manuel de la vie bonne – L’histoire des sept scholarques, Éditions Stoa Gallica, France, 2023, p. 30.

Comment peut-on écrire l’histoire de personnes dont « On connaît peu de choses » ?

1-etoile

J’accorde à ce livre, une seule étoile sur cinq. Il y a des livres plus intéressants au sujet de la sagesse stoïcienne.


ALLER VOIR AILLEURS SUR LE WEB

Les bases du stoïcisme – Livre numérique gratuit

Site web et chaîne YouTube de Sagesse stoïcienne

Chaîne YouTube – Stoïquant

Chaîne YouTube –  Stoïcisme – Photon Culture

Épictète sur Wikisouce – Manuel et autres écrits

Marc Aurèle sur Wikisource

Le Manuel d’Épictète en version audio gratuite [archive] (55 min environ)

L’intégrale des Entretiens d’Épictète en version audio gratuite [archive] (12 h 23 min environ)

Manuel et Entretiens [archive] sur http://remacle.org [archive]


https://www.youtube.com/watch?v=J527LzEmNZg

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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

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