Article # 131 – Vivre ! dans un monde imprévisible, Manuel de résilience pour surmonter les crises, Frédéric Lenoir, Éditions Fayard, Paris, 2020

J’ai lu pour vous

Sur cette page : un référencement du livre, des extraits de l’œuvre, une revue de presse, une présentation de l’auteur, des livres de l’auteur à télécharger gratuitement… Et MON RAPPORT DE LECTURE.

L'édition lue est celle du Le Livre de Poche dite « Édition mise à jour » publiée le 2 août 2021.
L’édition lue est celle du « Le Livre de Poche » dite « Édition mise à jour » publiée le 2 août 2021.

Frédéric Lenoir

Vivres ! dans un monde imprévisible

Manuel de résilience pour surmonter les crises

Éditions Fayard

Commander via le site de FAYARD

Commander via le site du Livre de Poche

Commander via le site Les Libraires (Canada)


Date de sortie : 02 août 2021

Langue : Français

Éditeur : LE LIVRE DE POCHE

Collections : Le Livre de poche. Documents

Catégories : Essais / Sciences sociales

Nombre de pages : 137 pages

Composition  Contient un seul article

Support : Livre imprimé à couverture souple

Format : Livre de poche

Mesure : 18.0 cm (Hauteur), 11 cm (Largeur), 92 gr (Poids)

Couverture : Hokus Pokus

ISBN : 97-8-221-371923-8

EAN : 9782253104643


Fayard, 17 juin 2020 – 144 pages – EAN : 9782213717609 – EAN (numérique) : 9782213719238

Le Livre de Poche, 2 juin 2021 – 144 pages – EAN : 9782253104643


QUATRIÈME DE COUVERTURE

Il a suffi d’un virus lointain pour que le cours de nos vies soit bouleversé. « Vivre, ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie », disaient les Anciens. Je suis convaincu que plus rien ne sera comme avant et qu’il nous faut apprendre à développer nos ressources intérieures pour vivre le mieux possible dans un monde imprévisible.
F. L.

Pour traverser ces temps difficiles, cet ouvrage optimiste nous invite à revenir à l’essentiel, à entretenir la joie et la sérénité malgré l’adversité. Frédéric Lenoir nous y montre comment les grands philosophes du passé, mais aussi les neurosciences et la psychologie des profondeurs, peuvent nous y aider, et pourquoi cette crise est une occasion de changer notre regard, nos comportements, de devenir davantage nous-mêmes, de mieux nous relier aux autres et au monde.

Frédéric Lenoir nous donne les clés du bonheur (presque) retrouvé.
Le Parisien Week-end.

Son livre invite à grandir.
Nice Matin.

Frédéric Lenoir est philosophe, sociologue et écrivain. Il est l’auteur de nombreux essais et romans vendus à plus de 7 millions d’exemplaires dans le monde.

Source : Éditions Fayard.


TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos

1. Se sentir en sécurité

2. Entrer en résilience

3. S’adapter

4. Cultiver le plaisir et les émotions positives

5. Ralentir et savourer l’instant

6. Resserrer les liens

7. Donner du sens

8. Devenir libres

9. Apprivoiser la mort

10. Agir et consentir

Notes


EXTRAIT DU LIVRE AUDIO

EXTRAIT DU TEXTE DU LIVRE

Avant-propos

Qui aurait pu imaginer au début de l’année 2020 que, deux mois plus tard, la moitié de la population mondiale serait confinée, qu’il n’y aurait plus d’avions dans le ciel, plus de touristes à Venise et qu’on vivrait une récession économique mondiale historique ? La pandémie du Covid-19, qui n’est pourtant pas la plus grave que l’humanité ait connue, révèle l’extrême vulnérabilité du monde globalisé. Lorsque la peste noire a décimé plus du tiers des Européens (soit environ 25 millions de personnes) au milieu du XIVe siècle, les Chinois ou les Indiens n’étaient pas concernés, et ils n’en étaient sans doute même pas informés. Pour le meilleur et pour le pire, nous sommes aujourd’hui tous connectés, et un simple virus, surgi dans n’importe quel coin du globe, peut mettre l’économie mondiale à terre et impacter la vie de près de 8 milliards d’individus. Car ce sont bien toutes les dimensions de notre existence qui sont bouleversées par cette pandémie : notre vie familiale et professionnelle, comme notre rapport au monde, à l’espace et au temps. Nous sommes touchés ou angoissés – pour nous-même et pour nos proches – par la maladie et par la mort. Mais aussi par l’insécurité matérielle, par la perte de notre liberté de circuler, par l’impossibilité de nous projeter dans l’avenir.

Face à de tels bouleversements, nous pouvons serrer les dents et espérer que tout redevienne comme avant le plus rapidement possible. Cela me semble illusoire. Non seulement parce qu’on ne peut sortir d’un tel chaos en quelques mois, mais surtout parce que les causes profondes qui ont conduit à cette situation vont perdurer après la fin de la pandémie du Covid-19. Comme je l’ai déjà longuement expliqué en 2012 dans mon ouvrage La Guérison du monde, la crise contemporaine est systémique : toutes les crises que nous vivons dans notre monde globalisé – économique, sanitaire, écologique, migratoire, sociale, etc. – sont reliées entre elles par une même logique consumériste et de maximisation des profits, dans le contexte d’une mondialisation dérégulée. La pression exercée sur la planète et sur les sociétés humaines est intenable à long terme. Si nous cherchons à repartir « comme avant », nous irons de crise économique en crise économique, de crise écologique en crise écologique, de crise sociale en crise sociale et de crise sanitaire en crise sanitaire. La vraie solution consiste à changer de logique, à sortir de la frénésie consumériste, à relocaliser des pans entiers des activités économiques, à réguler la finance, à passer du « toujours plus » au mieux-être, de la compétition à la collaboration.

Ces grandes questions, capitales pour l’avenir de l’humanité et de la planète, font l’objet d’un autre livre auquel je travaille depuis plus d’un an avec Nicolas Hulot (qui sera vraisemblablement publié au second semestre 2020). Pour l’instant, la question que je souhaite aborder dans ce petit ouvrage est tout autre : comment vivre le mieux possible en temps de crise ? En attendant l’hypothétique changement de paradigme auquel nous sommes de plus en plus nombreux à aspirer, quelle solution intérieure pouvons-nous trouver pour faire face à la crise sanitaire, aux bouleversements de nos modes de vie et aux angoisses qui en découlent ? Comment essayer de rester serein, voire heureux, dans un monde de plus en plus chaotique et imprévisible ? Ou, pour le dire encore autrement : en attendant que le monde change, comment nous changer nous-mêmes ou transformer notre regard pour nous adapter le plus positivement possible à un réel qui nous déstabilise ?

J’ai donc conçu ce livre comme un manuel de survie et de croissance intérieure, c’est-à-dire un manuel de résilience, en apportant aux lecteurs des conseils pour vivre mieux en cette période douloureuse et déstabilisante à bien des égards. Je me suis beaucoup inspiré de philosophes du passé – comme les stoïciens, Montaigne ou Spinoza – qui ont vécu et pensé pendant des périodes de crise profonde et qui nous apportent des réflexions essentielles pour traverser au mieux l’adversité. Mais je m’inspire aussi de considérations plus contemporaines, issues notamment des neurosciences et de la psychologie, qui nous offrent des clés précieuses pour faire face aux perturbations de nos besoins biologiques, psychiques et affectifs fondamentaux.

Puisse ce petit livre, écrit dans l’urgence du temps présent, apporter durablement lumière et réconfort à tous ceux qui le liront.

1 – SE SENTIR EN SÉCURITÉ

CHAPITRE 1

Au moment où je commençais l’écriture de ce livre, j’ai eu un échange téléphonique avec une amie canadienne très chère, maître en yoga et en qi gong : Nicole Bordeleau. Elle m’a demandé quel était, selon moi, notre besoin le plus fondamental : celui du lien ou celui de la sécurité ? Je lui ai répondu sans hésiter : celui de la sécurité. Le lien est capital, et même vital, parce que, justement, il nous apporte avant tout ce dont nous avons le plus besoin : la sécurité, tant intérieure (psychique) que matérielle et sociale.

Pour mieux le comprendre, évoquons deux grandes théories : celle du conatus, du philosophe néerlandais Baruch Spinoza, et celle de la pyramide des besoins, du psychologue Abraham Maslow. Au XVIIe siècle, dans son ouvrage majeur, L’Éthique, Spinoza affirme que « chaque chose, selon sa puissance d’être, s’efforce de persévérer dans son être ». Cet effort (conatus en latin) est une loi universelle de la vie, comme le confirme le célèbre neurologue portugais Antonio Damasio, fervent disciple de Spinoza : « L’organisme vivant est construit de telle sorte qu’il préserve la cohérence de ses structures et de ses fonctions contre les nombreux aléas de la vie1. » Spinoza constate ensuite que, de manière tout aussi naturelle, chaque organisme vivant essaye de progresser, de grandir, de parvenir à une plus grande perfection. Il observe enfin que, chaque fois qu’il y parvient, sa puissance vitale augmente, il est habité par un sentiment de joie, alors que chaque fois qu’il rencontre un obstacle, qu’il se sent menacé dans son être ou que sa puissance vitale diminue, il est envahi par un sentiment de tristesse. Toute l’éthique spinoziste consiste dès lors à organiser notre vie grâce à la raison, pour préserver l’intégrité de notre être et augmenter notre puissance d’agir et la joie qui l’accompagne. Spinoza met au jour deux mécanismes de la vie : se préserver et augmenter sa puissance vitale et d’action. Dit autrement, il nous explique que la sécurité et la croissance sont nos deux besoins les plus fondamentaux.

Entre 1943 et 1970, le psychologue américain Abraham Maslow a élaboré et affiné une théorie de la motivation qui s’incarne dans une hiérarchisation universelle des besoins humains, et qui n’est pas sans lien avec la théorie spinoziste. À la base de la pyramide, on trouve d’abord nos besoins physiologiques élémentaires : respirer, boire, se nourrir, dormir, éliminer… Surgissent ensuite les besoins de sécurité : être en bonne santé et vivre dans un environnement stable et prévisible. Puis viennent les besoins d’appartenance et d’amour. Apparaissent enfin les besoins d’estime et de reconnaissance et, tout en haut de la pyramide, le besoin d’accomplissement de soi. L’idée développée par Maslow, fort bien illustrée par la forme pyramidale, est qu’une nouvelle motivation survient lorsque qu’un besoin plus fondamental est satisfait : je ne chercherai à m’accomplir que lorsque tous mes autres besoins auront été pris en compte.

Autant la typologie des besoins élaborée par Maslow me semble pertinente, autant leur hiérarchisation peut prêter le flanc à la critique. De nombreux auteurs ont constaté que certains besoins, comme l’appartenance ou la reconnaissance, étaient tout aussi fondamentaux pour vivre que les besoins physiologiques ou de sécurité. On sait par exemple qu’un bébé qui ne reçoit pas d’amour sera incapable de se développer psychiquement de manière harmonieuse, voire de survivre. On peut constater aussi que certaines personnes mettent tout en œuvre pour satisfaire un besoin de reconnaissance, alors que leurs besoins primaires ne sont pas pleinement satisfaits : un ado d’une famille pauvre préférera parfois avoir le même smartphone ou les mêmes baskets hors de prix que ses copains plutôt que bien s’alimenter ou vivre sous un toit décent. De même, le besoin de s’accomplir, qui inclut la dimension spirituelle et la foi, peut s’exprimer chez ceux dont les autres besoins n’ont pas été pleinement satisfaits. J’ai rencontré aux quatre coins du monde des gens très pauvres habités par une foi intense qui les aidait justement à supporter leur condition misérable.

Il ne faut donc pas faire un absolu de la hiérarchisation des besoins de Maslow. Néanmoins, on peut constater qu’en période de crise profonde, à l’instar de celle que nous vivons actuellement, elle semble retrouver une certaine pertinence. La survie est brutalement redevenue la principale motivation des humains. On l’a vu dès les premiers signes de la propagation du virus : les magasins d’alimentation ont été dévalisés. J’ai croisé au supermarché, en bas de chez moi, des personnes qui avaient un Caddy rempli à ras-bord de pâtes, d’eau minérale, de farine et de papier hygiénique, et qui se moquaient des sarcasmes ou des critiques d’autres clients. Le premier réflexe dans un contexte de survie, c’est de s’assurer que nos besoins physiologiques pourront être satisfaits, et peu importe qu’on apparaisse comme égoïste ou ridicule. En cas de crise majeure, les besoins primaires passent avant tout, et les besoins de sécurité viendront juste après : une fois le frigo plein, on se confine chez soi pour échapper à la contamination. Et ce n’est qu’une fois en sécurité qu’on pourra laisser s’exprimer notre besoin d’appartenance, en appelant nos proches et nos amis, en resserrant – dans une distance protectrice – nos liens affectifs et sociaux. Les besoins de reconnaissance et d’accomplissement viendront ensuite, lorsque tous les autres auront été satisfaits.

Dans le monde occidental relativement stable et opulent dans lequel nous vivons depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plupart d’entre nous avions échappé à la peur de ne plus pouvoir satisfaire nos besoins vitaux et de sécurité les plus fondamentaux. On pourrait d’ailleurs regrouper les trois premiers besoins et motivations (physiologique, sécurité, appartenance) dans une même catégorie : celle de la sécurité. Tandis que les deux suivants (reconnaissance, accomplissement) relèveraient d’un autre ordre : celui de notre croissance (dans la société, mais aussi spirituel). Les trois premiers sont indispensables à la survie. Les deux suivants permettent le déploiement de la vie, tant sur le plan social que personnel. Nous retrouvons dès lors les deux grands besoins démontrés par Spinoza : se préserver (sécurité) et croître. Et on peut globalement affirmer que lorsque nos besoins de sécurité sont satisfaits on peut davantage se concentrer sur nos besoins de croissance, lesquels nous apportent les joies les plus profondes : joie de l’amour qui s’épanouit, de nos réalisations professionnelles qui nous permettent de nous accomplir et d’être reconnus, joies créatives, intellectuelles et spirituelles de notre esprit qui progresse, etc. Mais lorsque nous ressentons un profond sentiment d’insécurité, le besoin de protection l’emporte sur le besoin de croissance, et la recherche de la sérénité, de l’apaisement émotionnel, sur celui de la joie.

Il existe cependant une interaction importante entre la base et le sommet de la pyramide, entre notre besoin de sécurité (à travers ses diverses dimensions) et notre dimension spirituelle : la force de notre esprit peut nous aider à renforcer notre sentiment de sécurité ou, plus précisément, à mieux vivre en temps d’insécurité. Je l’ai déjà évoqué à propos de la foi religieuse, qui aide de nombreuses personnes démunies à mieux vivre, voire à être joyeuses. Il en va de même aujourd’hui en Occident pour des personnes qui ont une foi profonde, mais aussi pour des personnes non croyantes qui ont développé leur potentiel humain ou une forme de spiritualité laïque. Ceux qui cultivent leur esprit en lisant des livres de philosophie ou de poésie, ceux qui pratiquent régulièrement le yoga ou la méditation, ceux qui ont une activité créatrice, ceux qui développent l’amour et la compassion en s’engageant dans la société, ceux qui cherchent à donner un sens à leur existence sont sans doute mieux armés pour traverser les périodes difficiles de la vie. En effet, ils déploient des qualités spirituelles qui viennent soutenir le corps et stabiliser les émotions (notamment la peur), améliorer la qualité des liens affectifs et sociaux, renforcer la confiance et l’amour de la vie. Autant de qualités précieuses qui favorisent, après un choc ou une déstabilisation profonde comme celle que nous venons de vivre, la possibilité d’un rebond, d’un travail sur soi, d’une entrée en résilience.

____________

NOTE

1 Antonio Damasio, Spinoza avait raison. Joie et tristesse. Le cerveau des émotions, Paris, Odile Jacob, 2013, p. 40.

Source : © 2020 Librairie Arthème Fayard, 2020.

Note : Cet extrait est disponible sur le site web LESLIBRAIRES.CA.


REVUE DE PRESSE

Vivre! dans un monde imprévisible : le manuel de survie de Frédéric Lenoir, Plus on est de fous, plus on lit! Radio-Canada, 17 août 2020,

Frédéric Lenoir : un manuel de (sur)vie pour surmonter la pandémie, Sylvain Sarrazin, La Presse, 24 août 2020

Le petit manuel de reconstruction intérieure du sociologue Frédéric Lenoir, Marie-France Bornais, Le Journal de Québec, 9 août 2020

Frédéric Lenoir et sa philosophie pour affronter la pandémie, Julie Mainville, Radio-Canada, 23 juillet 2020

Il faut voir la crise actuelle comme une occasion à saisir, selon le philosophe Frédéric Lenoir, Bien entendu, Radio-Canada, 22 décembre 2020


THÈSES

Gilbert, Nathanaël (2019). Arthur Schopenhauer et ses divergences avec Emmanuel Kant. Mémoire. Trois-Rivières, Université du Québec à Trois-Rivières, 119 p.

La théorie du génie selon Arthur Schopenhauer par Nathanaël Gilbert

La notion d’inconscient dans la philosophie d’Arthur Schopenhauer : pour une nouvelle interprétation du lien entre Schopenhauer et Freud par Jean-Charles Banvoy


AU SUJET DE L’AUTEUR

https://www.fredericlenoir.com/

Philosophe et sociologue. Docteur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS).

Ecrivain. Auteur d’une cinquantaine d’ouvrages (essais, romans, contes, encyclopédies), traduits dans une vingtaine de langues et vendus à dix millions d’exemplaires dans le monde, il écrit aussi pour le théâtre, la télévision (documentaires) et la bande dessinée.

En 2016, il crée l’association Ensemble pour les Animaux et en 2017, il cofonde la Fondation et l’association SEVE, Savoir Être et Vivre Ensemble (sous l’égide de la Fondation de France).

En novembre 2024, il fonde La Maison des sagesses afin de diffuser une connaissance philosophique au sens d’un art de vivre, tel que les Grecs l’entendaient.

Il partage sa vie entre sa résidence principale en Haute-Savoie, la Corse, Paris et le reste du monde où il fait de nombreux séminaires et conférences.

Menu du site web

BIOGRAPHIES — LIVRES — PODCASTS — VIDEOS — ENGAGEMENTS — CONTACT

SOURCE

Site web officiel de l’auteur

 * * *

 * * *

Page Facebook de l'auteur : https://www.facebook.com/FredericLenoirOfficiel
Page Facebook de l’auteur : https://www.facebook.com/FredericLenoirOfficiel

Page Instagram de l’auteur


DU MÊME AUTEUR

(Ouvrages disponibles)

ESSAIS ET DOCUMENTS

Méditer à cœur ouvert, Robert Laffont, 2018, Pocket, 2019.

La Sagesse expliquée à ceux qui la cherchent, Seuil, 2018.

Le Miracle Spinoza, Fayard, 2017, Le Livre de Poche, 2019.

Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment), Fayard, 2017.

Philosopher et méditer avec les enfants, Albin Michel, 2016.

La Puissance de la joie, Fayard, 2015.

François, le printemps de l’Évangile, Fayard, 2014, Le Livre de Poche, 2015.

Du Bonheur, un voyage philosophique, Fayard, 2013, Le Livre de Poche, 2015.

La Guérison du monde, Fayard, 2012, Le Livre de Poche, 2014.

Petit traité de vie intérieure, Plon, 2010 ; Pocket, 2012.

Comment Jésus est devenu Dieu, Fayard, 2010 ; Le Livre de Poche, 2012.

La Saga des francs-maçons, avec Marie-France Etchegoin, Robert Laffont, 2009 ; Points, 2010.

Socrate, Jésus, Bouddha, Fayard, 2009 ; Le Livre de Poche, 2011.

Petit traité d’histoire des religions, Plon, 2008 ; Points, 2011.

Tibet, 20 clés pour comprendre, Plon, 2008, Prix « Livres et droits de l’homme » de la ville de Nancy ; Points, 2010.

Le Christ philosophe, Plon, 2007 ; Points, 2009.

Code Da Vinci, l’enquête, avec Marie-France Etchegoin, Robert Laffont, 2004 ; Points, 2006.

Les Métamorphoses de Dieu, Plon, 2003, Prix européen des écrivains de langue française 2004 ; Plon, « L’Abeille » 2019.

L’Épopée des Tibétains, avec Laurent Deshayes, Fayard, 2002.

La Rencontre du bouddhisme et de l’Occident, Fayard, 1999 ; Albin Michel, « Spiritualités vivantes », 2001 et 2012.

Le Bouddhisme en France, Fayard, 1999.

FICTION

La Consolation de l’ange, roman, Albin Michel, 2019.

Cœur de cristal, conte, Robert Laffont, 2014 ; Pocket, 2016.

Nina, avec Simonetta Greggio, roman, Stock, 2013, Le Livre de Poche, 2014.

L’Âme du monde, conte de sagesse, NiL, 2012 ; version illustrée par Alexis Chabert, NiL, 2013, Pocket, 2014.

La Parole perdue, avec Violette Cabesos, roman, Albin Michel, 2011 ; Le Livre de Poche, 2012.

Bonté divine !, avec Louis-Michel Colla, théâtre, Albin Michel, 2009.

L’Oracle della Luna, roman, Albin Michel, 2006 ; Le Livre de Poche, 2008.

La Promesse de l’ange, avec Violette Cabesos, roman, Albin Michel, 2004, Prix des Maisons de la Presse 2004 ; Le Livre de Poche, 2006.

Le Secret, fable, Albin Michel, 2001 ; Le Livre de Poche, 2003.

ENTRETIENS

Oser l’émerveillement, avec Leili Anvar, Albin Michel, 2016.

Sagesse pour notre temps, avec Leili Anvar, Albin Michel, 2016.

Dieu, Entretiens avec Marie Drucker, Robert Laffont, 2011 ; Pocket, 2013.

Mon Dieu… Pourquoi ?, avec l’abbé Pierre, Plon, 2005.

Mal de Terre, avec Hubert Reeves, Seuil, 2003 ; Points, 2005.

Le Moine et le Lama, avec Dom Robert Le Gall et Lama Jigmé Rinpoché, Fayard, 2001 ; Le Livre de Poche, 2003.

Sommes-nous seuls dans l’univers ?, avec J. Heidmann, A. Vidal-Madjar, N. Prantzos et H. Reeves, Fayard, 2000 ; Le Livre de Poche, 2002.

Entretiens sur la fin des temps, avec Jean-Claude Carrière, Jean Delumeau, Umberto Eco, Stephen Jay Gould, Fayard, 1998 ; Pocket, 1999.

Le Temps de la responsabilité. Entretiens sur l’éthique, postface de Paul Ricœur, Fayard, 1991 ; nouvelle édition, Pluriel, 2013.

DIRECTION D’OUVRAGES ENCYCLOPÉDIQUES

La Mort et l’immortalité. Encyclopédie des croyances et des savoirs, avec Jean-Philippe de Tonnac, Bayard, 2004.

Le Livre des sagesses, avec Ysé Tardan-Masquelier, Bayard, 2002 et 2005 (poche).

Encyclopédie des religions, avec Ysé Tardan-Masquelier, 2 volumes, Bayard, 1997 et 2000 (poche).


MON RAPPORT DE LECTURE

Frédéric Lenoir

Vivre ! dans un monde imprévisible


Fayard, 17 juin 2020 – 144 pages – EAN : 9782213717609 – EAN (numérique) : 9782213719238

Le Livre de Poche, 2 juin 2021 – 144 pages – EAN : 9782253104643


J’ai longtemps résisté à l’achat des livres de Frédéric Lenoir car je craignais de tomber dans le développement personnel avec tous ses travers largement dénoncés dans mes rapports de lecture. Sur un coup de tête, avec l’achat de plusieurs livres de philosophie, j’ai glissé dans ma pile un titre de Frédéric Lenoir : « Vivres ! dans un monde imprévisible (édition mise à jour – Le Livre de Poche, 2021). Ma lecture de ce livre confirme crainte : nous sommes bel et bien dans un manuel de développement personnel plutôt qu’un livre de philosophie. Dès qu’un auteur se dit philosophe et d’une autre profession, on peut être certain de la contamination de la première par cette dernière. De plus, Frédéric Lenoir se réfère non seulement aux « grands philosophes du passé, mais aussi les neurosciences et la psychologie des profondeurs (…) ». La mention de la psychologie par un philosophe éveille en moi de forts mécanismes de défense. Il faut lire ma « Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie » pour comprendre ma réticence. Quand aux neurosciences, je m’en méfie tout autant depuis ma lecture du livre « Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau » d’Albert Moukheiber, Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien, paru chez Allary Éditions en 2024 (voir mon rapport de lecture). Bref, j’ai lu ce livre les deux pieds sur les freins.

Pour traverser ces temps difficiles, cet ouvrage optimiste nous invite à revenir à l’essentiel, à entretenir la joie et la sérénité malgré l’adversité. Frédéric Lenoir nous y montre comment les grands philosophes du passé, mais aussi les neurosciences et la psychologie des profondeurs, peuvent nous y aider, et pourquoi cette crise est une occasion de changer notre regard, nos comportements, de devenir davantage nous-mêmes, de mieux nous relier aux autres et au monde.

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, Quatrième de couverture, Le Livre de Poche, 2 juin 2021.

Frédéric Lenoir accorde l’épigraphe de son livre à Carl Gustav Jung, psychanalyste et psychiatre, fondateur de la psychologie analytique, plutôt qu’à un philosophe.

« Les crises, les bouleversements, la maladie ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie. »

Carl Gustav Jung

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, Épigraphe, Le Livre de Poche, 2 juin 2021.

Personnellement et par défaut professionnel, je vérifie toujours les sources des citations mais celle-ci de Carl Gustav Jung n’est nulle part. En désespoir de cause, j’ai même demandé à l’intelligence artificielle Microsoft Copilot et Gemini Google :

Quelle est l’origine de la citation suivante : « Les crises, les bouleversements, la maladie ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie. » de Carl Gustav Jung

La citation que vous avez mentionnée est couramment attribuée à Carl Gustav Jung, le célèbre psychiatre suisse et fondateur de la psychologie analytique. Cependant, il semble qu’il n’existe pas de source écrite ou d’œuvre précise de Jung qui contienne cette citation exacte. Il est possible que cette phrase soit une interprétation ou une paraphrase des idées de Jung, qui accordait une grande importance à la signification des crises et des bouleversements dans le développement psychologique de l’individu. Si vous souhaitez en savoir plus sur la pensée de Jung, je vous recommande de lire ses œuvres, telles que « L’Homme à la découverte de son âme » et « Les Racines de la Conscience ».

Microsoft Copilot


Quelle est l’origine de la citation suivante : «Les crises, les bouleversements, la maladie ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie. » de Carl Gustav Jung

Il est important de noter que l’attribution exacte de certaines citations à Carl Gustav Jung peut parfois être sujette à interprétation. Cependant, l’idée générale exprimée dans la citation que vous avez fournie est tout à fait cohérente avec la pensée de Jung. Voici ce que nous pouvons dire à ce sujet :

La philosophie de Jung :Carl Gustav Jung, fondateur de la psychologie analytique, croyait profondément que les expériences de vie, y compris les crises et les maladies, avaient un sens et un but.

Il considérait que ces expériences pouvaient servir de catalyseurs pour la croissance personnelle et l’individuation, un processus de réalisation de soi.

Jung mettait l’accent sur l’importance de l’inconscient et de la recherche de sens dans la vie. Il pensait que les difficultés rencontrées pouvaient être des signaux de l’inconscient, nous invitant à explorer des aspects de nous-mêmes que nous avions négligés.

Les concepts clés de Jung :Le concept d’« individuation » est central dans la pensée de Jung. Il s’agit d’un processus de développement psychologique qui implique l’intégration des aspects conscients et inconscients de la personnalité.

Les crises et les bouleversements peuvent être vus comme des étapes nécessaires sur le chemin de l’individuation.

La maladie comme expérience précieuse. Jung a lui même expérimenté la maladie et en a tiré des expériences précieuses.

Il a notamment partagé des réflexions très profondes lors de sa maladie en 1944.

En résumé, bien que la formulation exacte de la citation puisse varier, l’idée qu’elle véhicule est profondément enracinée dans la psychologie jungienne.

Cela ne répond pas à ma question. Je cherche l’origine.

Vous avez raison de souligner que l’origine précise de cette citation est difficile à établir avec certitude. Bien qu’elle soit largement attribuée à Carl Gustav Jung, il est fréquent que des citations soient reformulées ou interprétées au fil du temps.

Voici ce que l’on peut dire à ce sujet :

La pensée jungienne comme source d’inspiration :Les concepts développés par Jung, notamment l’individuation, l’importance des symboles et la signification des expériences de vie, sont au cœur de cette citation.

Jung considérait que les crises et les maladies pouvaient être des manifestations de l’inconscient, nous invitant à prendre conscience de certains aspects de nous-mêmes.

Cette idée est très présente dans son œuvre, où il explore la relation entre le corps et l’esprit, ainsi que la dimension symbolique des maladies.

La diffusion de la citation :La citation a probablement été diffusée et popularisée à travers des ouvrages de vulgarisation de la psychologie jungienne, des conférences et des articles.

Il est possible qu’elle ait été reformulée ou adaptée au fil du temps, ce qui rend difficile son identification exacte dans les écrits originaux de Jung.

De nombreux site internet ou blog reprennent cette citation, mais sans indiquer sa source précise.

En résumé, bien que l’on puisse affirmer que l’esprit de cette citation est profondément jungien, il est difficile de retrouver sa formulation exacte dans ses écrits.

Gemini, Google


Citer Carl Gustav Jung sans en donner la source exacte aux lecteurs
atténue la crédibilité de l’auteur.


( Je poursuis mes recherches pour trouver l’origine de cette citation)


Bonjour,

Nous venons de publier un article Sur l’utilisation des citations de Carl Gustav Jung et nous déplorons comme vous que la plupart des citations ne sont pas sourcées. C’est un fléau sur internet, et si vous nous posez cette question c’est que vous n’avez pas trouvé l’information. Possiblement elle est tirée d’une phrase voisine, voire une paraphrase. En l’absence de source, prudence donc.

Sur l’utilisation des citations de Carl Gustav Jung


Bien à vous.

Jean-Pierre ROBERT

Espace Francophone Jungien cgjung.net

https://www.cgjung.net/


Bonjour,

Je suis désolé de ne pas pouvoir répondre à votre question. Peut-être que l’institut C.G. Jung pourra vous aider : https://junginstitut.ch/en/About-Us/Contact.

Meilleures salutations,

Oliver Ammann

ETH Zurich, Oliver Ammann, Rare Books, ETH Library, Rämistrasse 101, 8092 Zurich, Switzerland, Phone +41 44 632 49 05, oliver.ammann@library.ethz.ch,

www.library.ethz.ch/en/


Dear Mr. Guay

Thank you for your message and request, which we are unfortunately unable to answer. However, you are welcome to visit our library and carry out your research on site. The library is open on Friday between 9-12h and 13-16h.

May I mention at this point that in order to find a quotation, you would have to physically read through all of C.G. Jung’s works. Unfortunately, digital research is not possible. Thank you for your understanding.

With kind regards

Julia Budai

Library / Program & Event Organization
C.G. Jung-Institut Zürich, Küsnacht
Hornweg 28, CH-8700 Küsnacht
Tel.: +41 44 914 10 51, Fax: +41 44 914 10 50
budai@junginstitut.ch , www.junginstitut.ch


Dear Serge-André Guay,

I am sorry but it was not possible to find the German original of the quotation you are looking for. Frankly, I do not think it really is a sentence of Jung. It seems to have widely spread on French-speaking internet sites, but mostly in non-academic circles, often in the context of texts on the covid-pandemic or on sites by coaches/therapists. And there was not a single scientific reference (e.g. to Jungs Collected Works) to be found. I assume that someone attributed this sentence to Jung and then in spread in the French-speaking Internet.

I am very familiar with Jung, especially with his texts on healing. There is one quotation which comes a bit close to the one your are looking for – but at the same time it is very different.

« […] wir [müssen] zunächst den Weg der Krankheit gehen, den Irrweg, der die Konflikte noch verschärft und die Vereinsamung zur Unerträglichkeit steigert, in der Hoffnung, daß aus der Tiefe der Seele, aus der alle Zerstörung kommt, auch das Rettende wachse. » (GW 11, § 532)

« […] we [must] first take the path of illness, the wrong path that exacerbates the conflicts and increases the loneliness to the point of unbearability, in the hope that from the depths of the soul, from which all destruction comes, salvation will also grow. »

Wishing you all the best,

Christiane Neuen

(Board member of the C. G. Jung Society, Cologne)

TRADUCTION

Cher Serge-André Guay,

Je suis désolé mais il n’a pas été possible de trouver l’original allemand de la citation que vous recherchez. Franchement, je ne pense pas qu’il s’agisse vraiment d’une phrase de Jung. Elle semble s’être largement répandue sur les sites internet francophones, mais surtout dans des milieux non académiques, souvent dans le contexte de textes sur la covidopandémie ou sur des sites de coachs/thérapeutes. Et il n’y avait pas une seule référence scientifique (par exemple aux Collected Works de Jungs) à trouver. Je suppose que quelqu’un a attribué cette phrase à Jung et qu’elle s’est ensuite répandue sur l’internet francophone.

Je connais très bien Jung, en particulier ses textes sur la guérison. Il y a une citation qui se rapproche un peu de celle que vous recherchez – mais qui est en même temps très différente.

« […] wir [müssen] zunächst den Weg der Krankheit gehen, den Irrweg, der die Konflikte noch verschärft und die Vereinsamung zur Unerträglichkeit steigert, in der Hoffnung, daß aus der Tiefe der Seele, aus der alle Zerstörung kommt, auch das Rettende wachse. » (GW 11, § 532)

« […] nous [devons] d’abord prendre le chemin de la maladie, le mauvais chemin qui exacerbe les conflits et accroît la solitude jusqu’à l’insupportable, dans l’espoir que des profondeurs de l’âme, d’où vient toute destruction, grandira aussi le salut. »

Tous mes vœux de réussite,

Christiane Neuen

(membre du conseil d’administration de la Société C. G. Jung, Cologne)


Si vous la connaissez, écrivez-moi s’il-vous-plaît à : info@philotherapie.ca


Quel est notre besoin le plus fondamental ? Voici la réponse de Frédéric Lenoir :

Au moment où je commençais l’écriture de ce livre, j’ai eu un échange téléphonique avec une amie canadienne très chère, maître en yoga et en qi gong : Nicole Bordeleau. Elle m’a demandé quel était, selon moi, notre besoin le plus fondamental : celui du lien ou celui de la sécurité ? Je lui ai répondu sans hésiter : celui de la sécurité. Le lien est capital, et même vital, parce que, justement, il nous apporte avant tout ce dont nous avons le plus besoin : la sécurité, tant intérieure (psychique) que matérielle et sociale.

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 1. Se sentir en sécurité, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, p.17.

Frédéric Lenoir répond sans hésiter à la question du besoin le plus fondamental en pointant du doigt « celui de la sécurité ». Mais, il précise que la sécurité provient d’un autre besoin à combler, celui du lien. Sans lien, pas de sécurité. En vérité, le besoin le plus fondamentale est le lien qui débouche sur la sécurité. Il y a souvent confusion entre l’objet (le sujet), l’objectif fixé au sujet de l’objet et le moyen d’atteindre cet objectif.

La question était simple : Quel est notre besoin le plus fondamentale entre le lien et la sécurité. Frédéric Lenoir fait du lien un moyen pour combler le besoin de sécurité. Or, la question faisait du lien et de la sécurité deux besoins, non pas un besoin et un moyen. Le philosophe et sociologue affirme que « Le lien est capital, et même vital, parce que, justement, il nous apporte avant tout ce dont nous avons le plus besoin : la sécurité (…) ». Le moyen ne vient jamais avant l’objet et l’objectif. Si l’objectif demeure d’être sécurité, le moyen est le lien. mais là n’était pas la question.

Objet : Sécurité ou lien à titre de besoins fondamentaux

Objectif : déterminer lequel est le plus fondamental (avant tout).

Moyen : le lien (capital, et même vital).

Résultat : Sécurité.

La réponse adéquate était donc : le besoin le plus fondamental est le lien parce qu’une fois comblé il procurera la sécurité. À la base, un besoin ne comble pas un autre besoin. Ce ne sera que la réponse à un besoin dont on pourra déduire qu’il comblera un autre besoin. Il y a une logique à respecter, un ordre des choses. Il ne s’agit pas de jouer avec les mots.

Frédéric Lenoir enchaîne avec Baruch Spinoza, Abraham Maslow et Antonio Damasio :

Pour mieux le comprendre, évoquons deux grandes théories : celle du conatus, du philosophe néerlandais Baruch Spinoza, et celle de la pyramide des besoins, du psychologue Abraham Maslow. Au XVIIe siècle, dans son ouvrage majeur, L’Éthique, Spinoza affirme que « chaque chose, selon sa puissance d’être, s’efforce de persévérer dans son être ». Cet effort (conatus en latin) est une loi universelle de la vie, comme le confirme le célèbre neurologue portugais Antonio Damasio, fervent disciple de Spinoza : « L’organisme vivant est construit de telle sorte qu’il préserve la cohérence de ses structures et de ses fonctions contre les nombreux aléas de la vie1. » Pour mieux le comprendre, évoquons deux grandes théories : celle du conatus, du philosophe néerlandais Baruch Spinoza, et celle de la pyramide des besoins, du psychologue Abraham Maslow. Au XVIIe siècle, dans son ouvrage majeur, L’Éthique, Spinoza affirme que « chaque chose, selon sa puissance d’être, s’efforce de persévérer dans son être ». Cet effort (conatus en latin) est une loi universelle de la vie, comme le confirme le célèbre neurologue portugais Antonio Damasio, fervent disciple de Spinoza : « L’organisme vivant est construit de telle sorte qu’il préserve la cohérence de ses structures et de ses fonctions contre les nombreux aléas de la vie1. » Spinoza constate ensuite que, de manière tout aussi naturelle, chaque organisme vivant essaye de progresser, de grandir, de parvenir à une plus grande perfection. Il observe enfin que, chaque fois qu’il y parvient, sa puissance vitale augmente, il est habité par un sentiment de joie, alors que chaque fois qu’il rencontre un obstacle, qu’il se sent menacé dans son être ou que sa puissance vitale diminue, il est envahi par un sentiment de tristesse. Toute l’éthique spinoziste consiste dès lors à organiser notre vie grâce à la raison, pour préserver l’intégrité de notre être et augmenter notre puissance d’agir et la joie qui l’accompagne. Spinoza met au jour deux mécanismes de la vie : se préserver et augmenter sa puissance vitale et d’action. Dit autrement, il nous explique que la sécurité et la croissance sont nos deux besoins les plus fondamentaux.

____________

NOTE

1 Antonio Damasio, Spinoza avait raison. Joie et tristesse. Le cerveau des émotions, Paris, Odile Jacob, 2013, p. 40.

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 1. Se sentir en sécurité, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, pp.17-18.

Bon, Spinoza ne semble pas d’accord avec Frédéric Lenoir. Pour Spinoza, « la sécurité et la croissance sont nos deux besoins les plus fondamentaux ». Le besoin du lien n’est plus dans le décor, à moins qu’il faille le déterminer comme un moyen et non pas comme un besoin.

Je comprends ces différences dans le fait que Frédéric Lenoir fait le tour de la question avec différents points de vue.

J’aime bien quand Frédéric Lenoir nuance : « Il ne faut donc pas faire un absolu de la hiérarchisation des besoins de Maslow. » Personnellement, je ne vois pas en quoi il fut utile de parler de la pyramide des besoins de Maslow s’il faut s’en méfier. En abordant le sujet, j’aurais tout de suite prévenu le lecteur des critiques à venir.

Le livre « Vivre ! dans un monde imprévisible » de Frédéric Lenoir s’inscrit dans le temps ordonnée par la crise mondiale du COVID-19. Il nous guide afin de surmonter le ou les traumatismes créés par l’épidémie. Après le chapitre 1, « Se sentir en sécurité », il consacre le deuxième à la résilience.

Dans ce deuxième chapitre, « Entrer en résilience », on trouve cette définition :

(…) La résilience désigne dès lors le processus psychique qui permet à un individu affecté par un traumatisme profond de se reconstruire, de trouver en lui, sans rien nier de ce choc, les ressources nécessaires pour avancer dans la vie. (…)

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 2. Entrer en résilience, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, p. 30.

Selon les dictionnaires Le Robert – Dico en ligne, la résilience est une « capacité » : « Capacité à surmonter les chocs traumatiques ». La Confédération des associations de proches en santé mentale du Québec va dans le même sens : « La résilience est la capacité, de chacun, à reprendre un nouveau développement psychologique, après avoir vécu une épreuve significative. Les individus résilients vont avoir la capacité de s’adapter de manière flexible et ingénieuse aux situations qu’ils ne peuvent pas contrôler. En effet, ils vont puiser dans leurs qualités personnelles afin de modifier leurs comportements étant donné les nouveaux contextes auxquels ils font face. »

Pour le dictionnaire Larousse, la résilience est une « aptitude » : « Aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques ». Le dictionnaire USITO de l’Université de Sherbrooke (Québec, Canada) parle aussi d’une « aptitude » : « Aptitude à faire face avec succès à une situation représentant un stress intense ainsi qu’à se ressaisir, à s’adapter et à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de ces circonstances défavorables. »

« Processus » ou « Aptitude », la résilience implique nécessairement des « Attitudes », notamment mais pas exclusivement, celle engendrée par le traumatisme et qui vient d’en détrôner une autre désormais désuète. S’il faut parler de processus psychique, ce dernier doit conduire non seulement à un réajustement de ses perceptions et de ses valeurs mais aussi et surtout de son comportement face à l’adversité. Or, les changements de comportement surviennent généralement à la suite d’un traumatisme en raison de la nouvelle attitude qu’il a entraîné. On peut aussi associer les changements de comportement à des révélations soudaines de vérité permettant de se rendre à l’évidence d’une nouvelle compréhension de soi et/ou du monde.

Le processus de résilience fait l’objet de nombreuses recherches et théorie, mais on peut schématiquement évoquer trois étapes principales après le traumatisme : la résistance, l’adaptation et la croissance. Lorsqu’on est déstabilisé et en souffrance, on commence par résister, par se protéger pour éviter ce qui nous affecte. Cette première étape peut être salutaire, car il est souvent nécessaire de lutter contre l’angoisse et les effets destructeurs du traumatisme. Mais elle peut conduire à des mécanismes de défense extrêmes (déni, clivage, refuge dans une bulle psychique protectrice…) qui n’aideront pas la personne à guérir. Pour avancer, il est nécessaire de regarder la réalité en face et de tenter de nous adapter au mieux de la situation. Cette étape est cruciale, dans le processus de résilience, car elle signifie que nous ne sommes pas dans le déni, dans le refus du réel, dans une attitude passive. Nous agissons en prenant acte du caractère inéluctable de l’épreuve que nous traversons, de notre douleur physique ou psychique, et nous cherchons le meilleur moyen de nous adapter à cette situation difficile. La croissance nous conduit plus loin encore : il ne s’agit plus seulement de moins souffrir, mais de s’appuyer sur ce traumatisme pour grandir, évoluer, aller plus loin. La fameuse formule de Nietzsche dans Le Crépuscule des idoles l’exprime très bien : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ».

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 2. Entrer en résilience, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, pp. 31-32.

La résistance « car il est souvent nécessaire de lutter contre l’angoisse et les effets destructeurs du traumatisme » ? Résister demande une somme considérable d’énergie à la personne qui, déjà, épuisée par la souffrance voire un mal-être profond, en dispose très peu. Je doute donc de l’efficacité de cette étape au profit d’une bonne hygiène de vie en prescription d’une baisse du stress post-traumatique.

À la suite de la résistance en première étape, voici la deuxième étape : « Pour avancer, il est nécessaire de regarder la réalité en face et de tenter de nous adapter au mieux de la situation. Cette étape est cruciale, dans le processus de résilience, car elle signifie que nous ne sommes pas dans le déni, dans le refus du réel, dans une attitude passive. » Traumatisé et conscient de l’être, on ne peut certainement pas être dans le déni de la cause et de son état. C’est la compréhension qui fait défaut. Nous avons le nez collé sur la réalité et dans l’incapacité de la regarder avec le recul nécessaire. Ainsi, la deuxième étape est de prendre du recul face au traumatisme et notre réaction face à ce dernier.

Pour prendre ce recul face à la réalité, Henri Laborit, médecin chirurgien, neurobiologiste, éthologue, eutonologue et philosophe, propose la fuite dans son livre « Éloge de la fuite » (voir aussi le livre en ligne en accès libres en format PDF). Il faut s’éloigner de la réalité et ainsi prendre du recul face à elle. Aussi bien fuir la vallée pour les sommets.

Henri Laborit - Éloge de la fuite - «Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté… Il ne reste plus que la fuite.» Henri Laborit pose, à la lumière des découvertes biologiques, la question de notre libre arbitre, de notre personnalité même. La politique, la société, tout prend dès lors une autre dimension.
Henri Laborit – Éloge de la fuite – «Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté… Il ne reste plus que la fuite.» Henri Laborit pose, à la lumière des découvertes biologiques, la question de notre libre arbitre, de notre personnalité même. La politique, la société, tout prend dès lors une autre dimension.

AVANT-PROPOS

Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière, avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu’ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime.

Vous connaissez sans doute un voilier nommé «Désir ».

LABORIT, Henri, Éloge de la fuite, Collection Folio essais – no7, Éditions Gallimard, 2025 (Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 1976) , Paris, p. 4.

Vue de loin, la réalité nous semblera plus abordable. Il sera plus aisé de s’y adapter.

Cela nous ramène à l’angoisse. Comment donner une « idée de l’Homme » sans parler d’elle? Je pense que l’on n’a pas suffisamment insisté jusqu’ici sur cette idée simple que le système nerveux avait comme fonction fondamentale de nous permettre d’agir. Le phénomène de conscience chez l’homme, que l’on a évidemment rattaché au fonctionnement du système nerveux central, a pris une telle importance, que ce qu’il est convenu d’appeler « la pensée » a fait oublier ses causes premières, et qu’à côté des sensations il y a l’action. Or, nous le répétons, celle-ci nous parait tellement essentielle que lorsqu’elle n’est pas possible, c’est l’ensemble de l’équilibre d’un organisme vivant qui va en souffrir, quelquefois jusqu’à entraîner la mort. Et ce fait s’observe aussi bien chez le rat que chez l’homme, plus souvent chez le rat que chez l’homme, car le rat n’a pas la chance de pouvoir fuir dans l’imaginaire consolateur ou la psychose. Pour nous, la cause primordiale de l’angoisse c’est donc l’impossibilité de réaliser l’action gratifiante, en précisant qu’échapper à une souffrance par la fuite ou par la lutte est une façon aussi de se gratifier, donc d’échapper à l’angoisse.

LABORIT, Henri, Éloge de la fuite, Une idée de l’Homme, Collection Folio essais – no7, Éditions Gallimard, 2025 (Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 1976) , Paris, p. 21.

Personnellement, la première étape de ma fuite consiste et refermé la porte derrière moi, à ne plus permettre à la source du traumatisme de m’atteindre. Je coupe donc tous les liens avec le passé pour me concentrer sur le moment présent. Et je me permets avec un malin plaisir d’en informer cette source. Évidemment, cela fonctionne beaucoup mieux si je ne suis pas moi-même la cause de mon traumatisme. Car, dans ce cas, je ferme la porte à une part de moi-même, ce qui peut s’avérer périlleux.

Envisagée sous cet aspect, la création est bien une fuite de la vie quotidienne, une fuite des réalités sociales, des échelles hiérarchiques, une fuite dans l’imaginaire.

LABORIT, Henri, Éloge de la fuite, Une idée de l’Homme, Collection Folio essais – no7, Éditions Gallimard, 2025 (Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 1976) , Paris, p. 23.

C’est donc dans mon imaginaire que je cherche le meilleur moyen de m’adapter à cette situation difficile.Mais le verbe d’action « adapter » ne me plaît pas réellement puisque je viens de fuit cette situation difficile pour me réfugier dans mon imaginaire créatif. Par ma fuite, j’abandonne cette situation difficile à elle-même et je me concentre sur le nouveau présent réservant mon énergie à la création d’un nouvel avenir.

La troisième étape proposée par Frédéric Lenoir se lit comme suit : « La croissance nous conduit plus loin encore : il ne s’agit plus seulement de moins souffrir, mais de s’appuyer sur ce traumatisme pour grandir, évoluer, aller plus loin. » Personnellement, je ne reconnais aucune source de créativité au traumatisme, donc de m’y appuyer « pour grandir, évoluer, aller plus loin. » Je ne pas de ceux qui cherchent à retourner une situation négative en situation positive. Au diable ! La situation négative. Je la fuis comme la peste.

Mais une étape s’impose avant la fuite : me relever, regarder en arrière pour voir si la situation difficile dans laquelle je me trouve est la conséquence d’une erreur de ma part. Il n’est pas question de vite me relever pour foncer tête baissée vers l’avant. Je ne souhaite pas répéter la même erreur à l’avenir. À elle seule, cette étape me valorise.

Je ne comprends pas l’usage du terme « croissance » dans cette troisième étape. La directive qu’il faille « grandir, évoluer, aller plus loin » et ainsi croître me pèserait sur les épaules comme une injonction. Or, en situation difficile suite à un traumatisme, j’ai besoin de toute ma liberté pour fuir, créer et décider de mon nouvel avenir. Je ne cherche pas nécessairement à être meilleur et, pour ce faire à aller plus loin.

La psychologie prescrit de chercher à être meilleur tout au long de notre vie, un travail sans fin jusqu’à la mort. Un fois au sommet de la montagne, on découvre une autre montagne à gravir plus haute que la première et ainsi de suite. La vie n’est pas une suite d’escalades de montagnes plus hautes les unes que les autres.

Enfin, je n’adhère à l’idée de Nietzsche dans le Crépuscule des idoles à l’effet que « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Je n’ai pas constaté cela au cours de ma vie.  Je ne suis pas plus fort que la vie elle-même. Je ne trouve rien qui puisse me rendre plus fort dans les traumatismes que j’ai vécu difficilement à chaque fois, pas plus que quoique ce soit qui me rende plus fort dans le mon moi traumatisé. On peut toujours croire l’affirmation de Nietzsche mais est-ce une vérité universelle ? Certainement pas.

Une des qualité qui peut le mieux nous aider à nous adapter à une situation douloureuse subie, c’est l’humour. L’humour, on le sait depuis Aristote, et notamment l’autodérision (se moquer de soi), permet de mettre le tragique à distance. Puisqu’on ne peut rien changer à la situation pénible ou absurde, mieux vaut en rire ! (…)

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 3. S’adapter, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, p. 44.

L’humour, le rire, l’ironie sont au cœur d’un courant philosophique dont je me sens très proche : le taoïsme. Apparu en Chine vers le VIe siècle avant notre ère, le taoïsme valorise l’humour comme facteur de détachement. Le rire nous permet de nous détacher d’une situation douloureuse, absurde, inconfortable, par la force de l’esprit. De prendre du recul et donc de faire preuve d’adaptabilité. (…)

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 3. S’adapter, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, p. 46.


Au Québec l’humour est une industrie culturelle très importante.


Le titre du quatrième chapitre trahit toute philosophie au profit de la psychologie positive et du développement personnel : « Cultiver le plaisir et les émotions positives ».

Lorsque nous sommes fragilisés, angoissés, déstabilisés, il n’y a sans doute pas de meilleur remède que de rechercher ce qui nous procure du plaisir ou de la joie : savourer des mets qu’on aime, faire du sport, cultiver son jardin, s’adonner à une activité créatrice, se promener dans la nature, téléphoner à un ami cher, écouter un morceau de musique qui nous apaise, faire du yoga, méditer, regarder un film qui nous met de bonne humeur, lire des poèmes, savourer un bon verre de vin… Cela m’évoque aussi ce qu’affirme Spinoza dans son livre IV de l’Éthique : « Un affect ne peut être supprimé ou contrarié que par un affect plus fort que l’affect à contrarier3. » Tout est dit : on ne peut quitter une émotion ou un sentiment de peur, de tristesse, de colère, une dépression, qu’en mobilisant une autre émotion ou sentiment positif : du plaisir, de la gratitude, de l’amour, de la joie. De manière générale, mais davantage encore en période de crise, recherchons toute expérience qui nous procure des émotions positives, de la satisfaction de vivre.

____________

NOTE

3 Spinoza, Éthique, IV, proposition 7.

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 4. Cultiver le plaisir et les émotions positives, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, pp 57-58.

Il n’y a rien qui me tombe plus sur les nerfs, et cela depuis mon adolescence, que la pensée positive.

La pensée positive désigne un mouvement pseudo-scientifique créé en 1952 par le pasteur Norman Vincent Peale et véhiculé dans les années 2010 par différents acteurs œuvrant dans le secteur économique du développement personnel.

Qui a inventé la pensée positive ?

Histoire. La psychologie positive a officiellement commencé aux États-Unis, en 1998, par le discours de Martin Seligman, nommé président de l'Association américaine de psychologie (APA) lors du congrès annuel de cette association.

Pensée positive, Wikipédia.
En fait, le terme « psychologie positive » a été inventé par Maslow dans son livre « Motivation et personnalité » (Maslow, 1954). Maslow détestait la préoccupation de la psychologie pour le désordre et le dysfonctionnement, affirmant qu'elle manquait d'une compréhension précise du potentiel humain.

Positive Psychology, 3 Dec 2024, The 5 Founding Fathers and A History of Positive Psychology, 12 Feb 2015 by Jo Nash, Ph.D., Scientifically reviewed by Tiffany Sauber Millacci, Ph.D.

« Sois positif ! » NON ! Je préfère et de loin être réaliste. Quand un malheur traumatisant m’accable, je ne mange pas mes émotions pour me vautrer dans les plaisirs de la table. Franchement, il tel conseil de la part d’un philosophe ! Et je ne vais pas « Ralentir et savourer l’instant » (chapitre 5)… Quel instant ! Celui de ma souffrance ! Celui de la dégustation d’un bon plat ? Ne suis-je pas immobiliser par l’angoisse ? Dans mon cas, j’ai déjà fui.

Puis, Frédéric Lenoir nous invite à « Resserrer les liens » dans le sixième chapitre de ce livre. Il nous laisse croire à une approche philosophique avec la première phrase de ce chapitre : « “L’Homme est un animal social” affirmait Aristote. Il est dans sa nature de vivre en relation étroite avec ses semblables, comme d’ailleurs la plupart des animaux. » Mais la philosophie prend vite le bord au profit de la psychanalyse en remontant à l’enfance, pour ne pas dire, au fœtus.

Le « développeur » personnel propose ensuite de « Donner du sens » dans son septième chapitre.

Après les étapes de résistance et d’adaptation, le processus de résilience – de reconstruction et de croissance intérieure – s’approfondit avec le resserrement de nos liens affectifs et sociaux, mais aussi par notre capacité à donner du sens à notre vie. Je dis bien « donner du sens à notre vie » et non « chercher le sens de la vie ». En effet, il ne s’agit pas tant qu’un questionnement métaphysique sur le sens de la vie humaine, si important soit-il, que de chercher à donner du sens à sa propre existence. Peut-être existe-t-il autant de sens que d’individus, peu importe. Ce qui compte, pour mieux vivre, mais aussi pour se reconstruire après un traumatisme, c’est que chaque individu puisse donner une signification à son existence.

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 7. Donner du sens, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, p. 87.

Quel philosophe recommande d’éviter « (…) un questionnement métaphysique sur le sens de la vie humaine (…) » lorsque vient le temps de donner du sens à sa vie ? Si je m’accorde aisément avec l’affirmation « Je dis bien “donner du sens à notre vie” et non “chercher le sens de la vie”. » Je crois que la vie n’a pas de sens en elle-même, qu’il faut lui en donner un. Mais, prudence, seul un sens partagé me satisfait par souci de mon humanité et non pas limité à mon existence personnelle. Je suis un Homme avant d’être un individu. Quant à resserrer les liens, aussi bien embrasser l’humanité. Après tout, c’est dans ma nature.

Face à un obstacle ou à une épreuve, nous demeurons libre de faire « contre mauvaise fortune bon cœur », comme le dit si bien l’expression populaire, ou bien de nous « ronger les sangs ». Nous demeurons libres de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein, de cherche à nous adapter au mieux, ou pas, à une situation déstabilisante. Et notre plus bel acte de liberté intérieure sera même de savoir utiliser une blessure, une contrainte, une maladie, un échec, un traumatisme de vie pour mobiliser nos ressources intérieures et grandir. C’est le sommet de la résilience, et les personnes qui ont fait ce chemin sont souvent les plus belles et les plus humaines qui soient.

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 8. Devenir libre, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, p. 103.

Comment un le plus bel acte de liberté intérieure peut être de savoir ? Frédéric Lenoir est-il en train de me dire que je suis libre de savoir ? Savoir « utiliser une blessure, une contrainte, une maladie, un échec, un traumatisme de vie pour mobiliser nos ressources intérieures et grandir ». Utiliser pour mobiliser ? Il me faut mobiliser avant d’utiliser.

Et je dois savoir utiliser ma blessure, ma contrainte, ma maladie, mon échec, mon traumatisme de vie pour grandir. Il vaut mieux faire table rase plutôt que de tourner le fer dans la plaie.

Il fallait bien un chapitre sur la mort et c’est le neuvième : « Apprivoiser la mort ».

Agissons donc avec raison et apprenons à apprivoiser la mort, c’est-à-dire à vivre avec l’idée que nous mourrons tous un jour et qu’elle fait partie intégrante de la vie… ne serait-ce que parce que si la mort n,existait pas, la vie sur Terre serait impossible ! (…)

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 9. Apprivoiser la mort, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, p. 114.

(…) Si le sage n’a pas peur de la mort, c’est qu’il est dans une profonde acceptation de la vie et de ses lois : la naissance, la croissance, le déclin, la mort. (…)

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 9. Apprivoiser la mort, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, p. 115.

Chapitre 10, « Agir et consentir » :

(…) Mais nous ne pouvons pas aller jusqu’au bout du processus de guérison intérieure qui si nous apprenons aussi à aimer la vie de manière inconditionnelle. Nous découvrirons alors que le bonheur et la joie sont en nous et non dans les conditions extérieures. Qu’ils résident dans notre capacité d’agir et de réagir, dans le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde. Comme le dit encore Épictète dans son Manuel : « Ce qui tourmente les Hommes, ce n’est pas la réalité, mais les jugements qu’ils portent sur elle. » Formule saisissante qui fait écho à celle de Tilopa, un moine bouddhiste du IXe siècle : « Ce ne sont pas les choses qui te lient, mais ton attachement aux choses. » Autrement dit, le bonheur, la sérénité ou la satisfaction de notre existence ne dépendent pas tant des événements toujours aléatoires du monde extérieur (santé, richesse, honneurs, etc.) que de l’harmonie de notre monde intérieur.

LENOIR, Frédéric, Vivre ! dans un monde imprévisible – Manuel de résilience pour surmonter les crises, chapitre 10. Agir et consentir, Le Livre de Poche, 2 juin 2021, pp. 129-130.

L’idée que le bonheur et la joie sont en moi, déjà en moi, ne me plaît du tout. À ce compte, le malheur est aussi en moi, et non pas dans les conditions extérieures. Ça ne tient pas la route. Qui plus est, je ne cherche pas le bonheur et la joie. Je les construis. Mon bonheur, s’il doit loger quelque part, est en l’Autre, dans l’Autre.


Si vous êtes un amateur de développement personnel légèrement épicé de philosophie, le livre Vivres ! dans un monde imprévisible de Frédéric Lenoir est pour vous. Votre bonheur durera le temps de la lecture de ce livre. C’est mieux que rien.

J’accorde à ce livre deux étoiles sur cinq.


Voir tous nos articles


Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

Article # 94

J’AI LU POUR VOUS

L’étonnement philosophique

Une histoire de la philosophie

Jeanne Hersch

c1-etonnement-philosophique

L’étonnement philosophique

Une histoire de la philosophie

Jeanne Hersch

Gallimard, Collection Folio Essais (n° 216)

Première édition française

Date de parution : 25 juin 1993

Réimpression : juin 2023

Langue  : ‎Français

Poche ‏ :‎ 464 pages

ISBN-10 ‏ : ‎2070327841

ISBN-13 ‏ : ‎978-2-07-032784-3

Poids de l’article ‏ : ‎242 g

Dimensions ‏ : ‎11 x 1.9 x 18 cm


Publié pour la première fois en 1981 :

(Das philosophische Staunen (l’Etonnement philosophique), Zürich, Benziger; Munich, Piper, 1981, 354 p.)


c2-etonnement-philosophique


5-etoiles

J’accorde 5 étoiles sur cinq au livre L’étonnement philosophique :
Une histoire de la philosophie de Jeanne Hersch paru chez Gallimard, Collection Folio Essais (n° 216) en 1993.

J’en recommande la lecture.

Lire mon rapport de lecture à la suite la présentation du livre et de son auteur


Texte en quatrième de couverture

L’originalité de cet ouvrage, très vite devenu une référence, est de réorganiser le développement de la philosophie en Occident à partir, non plus de ses principales thèses, mais de sa nature même, de son objet premier : l’étonnement.

L’étonnement est cette capacité qu’il y a à s’interroger sur une évidence aveuglante. La première des évidences est qu’il y a de l’être, qu’il existe matière et monde. De cette question apparemment toute simple est née voilà des siècles en Grèce un type de réflexion qui depuis lors n’a cessé de relancer la pensée : la philosophie.

L’histoire de cet étonnement, toujours repris, sans cesse à vif, continûment reformulé, Jeanne Hersch nous la raconte à partir de quelques philosophes occidentaux : les présocratiques, Socrate, Platon, Aristote, les épicuriens, les stoïciens, saint Augustin, Thomas d’Aquin, Descartes, Spinoza, Leibniz, Locke, Kant, Hegel, Comte, Marx, Freud, Bergson, Kierkegaard, Nietzsche, Husserl, Heidegger, Jaspers. Aussi cette histoire de la philosophie nous dit-elle, en réalité, comment la philosophie fut en tout temps, actuelle.


Jeanne Hersch (juillet 1910 – juin 2000 à Genève) fut pendant vingt ans professeur de philosophie à l’université de Genève. Elle dirigea la division de philosophie à l’Unesco et publia, entres autres ouvrages, L’illusion philosophique, L’être et la forme, Idéologie et réalité, Le droit d’être un homme, Éclairer l’obscur. Elle a traduit Philosophie de Karl Jaspers.


TABLE DES MATIÈRES

Avertissement

L’École de Milet : Thalès (environ 600 av. J.-C.)

Ecole ionienne et Ecole éléate : Héraclite (env. – 550-480 av. J.-C.) et Parménide (env. 500 av. J.-C.)

Zénon (env. 490 – 430 av. J.-C.)

Socrate (470-430 av. J.-C.)

Platon (427-347 av. J.-C.)

Aristote (384 -322 av. J.-C.)

Les Épicuriens (IVème et IIIème siècles av. J.-C.)

Les Stoïciens (IIIème siècle av. J.-C.)

Saint Augustin (354 – 430 ap. J.-C.)

La philosophie médiévale

Thomas d’Aquin (1225 – 1274)

La Renaissance (XVème et XVIème siècles)

René Descartes (1576-1650)

Spinoza (1632-1650)

Leibniz (1646-1716)

L’empirisme anglais

John Locke (1632-1704)

George Berkeley (1685-1753)

David Hume (1711-1776)

Emmanuel Kant (1724-1804)

De Kant à l’idéalisme allemand

Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831)

Auguste Comte (1789-1857)

Karl Marx (1818-1883)

Sigmund Freud (1873-1939)

Henri Bergson (1859-1941)

Sören Kierkegaard (1813-1900)

Friedrich Nietzsche

Après Kierkegaard et Nietzsche

Edmund Husserl (1859-1938)

Martin Heidegger (1889-1976)

Karl Jaspers (1883-1969)

La philosophie aujourd’hui


EXTRAIT

AVERTISSEMENT

Le présent ouvrage n’est pas une histoire traditionnelle de la philosophie. Je vais seulement tenter de montrer, à propos de quelques exemples choisis dans plus de deux mille ans de pensée occidentale, comment et à propos de quoi certains hommes ont été saisis d’étonnement, de cet étonnement dont la philosophie est née.

Quelle a été la nature, quelle a été l’occasion de cet étonnement ? Comment s’est-il exprimé ?

Il ne m’est pas possible ici de le suivre à la trace de façon continue, d’établir un exposé relativement complet. Je ferai délibérément un choix pour m’attacher à quelques points de repère, quelques tournants de la pensée, quelques moments privilégiés où un regard plus neuf ou plus naïf a fait surgir les quelques questions essentielles qui, désormais, ne cessent de se poser pour peu qu’on renonce à les dissimuler par le bavardage ou la banalité.

Savoir s’étonner, c’est le propre de l’homme. Il s’agit ici de susciter à nouveau cet étonnement. Le lecteur, je l’espère, retrouvera sa capacité d’étonnement dans l’étonnement d’autrui. Il saura le reconnaître. Il dira : « Oui, c’est bien ça. Comment se fait-il que je ne me sois pas encore étonné à ce sujet ? »

Tel est chez l’homme le processus créateur, capable d’amener le lecteur à philosopher lui-même.

J’espère aussi, chemin faisant, lui transmettre un minimum de moyens qui lui permettront d’exprimer son étonnement, ou du moins de lire les textes de ceux qui se sont « étonnés » avant lui.

Mais l’homme du XXe siècle peut-il encore « s’étonner » ou même s’émerveiller ? Nous vivons à l’âge de la science. Nous croyons presque tout savoir, ou du moins pouvoir tout savoir. Et pourtant, il y a toujours et il y aura toujours des êtres humains pour s’étonner. L’étonnement est essentiel à la condition d’homme. Il ne suffit pas d’être le contemporain de grands hommes de science pour échapper déjà à l’ignorance. Et parmi les physiciens eux-mêmes, il y en a qui continuent à s’étonner — non les « demis » ou les « quarts » de

physiciens, mais les plus grands. Leurs œuvres sont pleines d’un étonnement métaphysique et philosophique, semblable à celui des enfants. «… Comme des enfants…», dit la Bible, c’est ce que nous devons devenir pour comprendre de quoi il s’agit. Il nous faut dépouiller l’arrogance adulte, qui considère tout le passé avec condescendance, du haut de la magnificence de la science moderne.

Nous traiterons d’abord de l’étonnement des hommes qui vécurent au début de la période antique grecque, et qui « s’étonnèrent » autour du VIe siècle avant J.-C., en Grande-Grèce, en Asie Mineure, en Sicile. Nous ne nous hâterons pas de juger : « Quelles sottes questions ils ont posées, et quelles sottes réponses ils ont trouvées ! Tout cela n’a plus aucun intérêt pour nous aujourd’hui. »

Nous ne parlerons pas de la philosophie en général, mais nous nous attacherons à tel ou tel philosophe pour apprendre à connaître sa manière de s’étonner et surmonter ainsi l’étrangeté supposée de la philosophie. Chacun d’entre nous possède en vérité une certaine expérience philosophique qui lui est propre : chaque fois que nous nous trouvons devant une véritable décision à prendre, nous nous interrogeons nous-mêmes, sans le savoir, philosophiquement. Les enfants, autour de leur cinquième année, posent des questions philosophiques ; les jeunes de quinze ou seize ans aussi.

Nous nous garderons donc de toute condescendance face aux penseurs du passé, fût-ce les plus anciens. En vérité leur étonnement philosophique radical, qui en leur temps était tout neuf, témoigne de la force créatrice et de la capacité d’invention de l’homme. C’est ce qui leur a permis de poser leurs étranges questions. Ils étaient de très grands esprits. Ne l’oublions pas. Dès le début, nous avons affaire à des philosophes capables d’étonnement, capables de dépasser ce qui, dans la vie quotidienne, va sans dire pour poser des questions fondamentales.


REVUE DE PRESSE

Jeanne Hersch, L’étonnement philosophique par Robin Guilloux, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, Graduate Student, professeur de Lettres et de Philosophie à la retraite de l’Education nationale.


AU SUJET DE L’AUTEUR

Jeanne Hersch

(1910-2000)
"Licence: CC BY-SA 4.0. You must give appropriate credit (Library Am Guisanplatz, Collection Rutishauser), provide a link to the license, and indicate if changes were made." Quote from [2]
« Licence: CC BY-SA 4.0. You must give appropriate credit (Library Am Guisanplatz, Collection Rutishauser), provide a link to the license, and indicate if changes were made. » Quote from [2]

100px-Wikipedia-logo-v2-fr.svg

Jeanne Hersch (née le 13 juillet 1910 à Genève et morte le 5 juin 2000 dans la même ville) est une philosophe suisse, reconnue internationalement, dont l’œuvre a pour centre la notion de liberté et les concepts qui s’y rattachent. Elle a été professeure de philosophie à l’université de Genève, directrice de la division philosophique de l’UNESCO, et représentante de la Suisse au conseil exécutif de cette même organisation. Wikipédia

Œuvres

Jeanne Hersch est l’autrice d’une quinzaine d’ouvrages. Malgré sa retraite en 1977, elle a continué à écrire ; c’est même de cette période que datent certains de ces ouvrages les plus importants, notamment Éclairer l’Obscur. Ce titre résume sa démarche telle qu’elle l’a expliquée à la fin du long entretien accordé à la Télévision romande en 1972 : la clarté de la parole est le meilleur moyen de révéler la profondeur et la complexité d’un concept, comme une torche qui éclaire le fond d’un puits, dit-elle (En Direct avec, 21 février 1972, entretien avec Gaston Nicole et Roland Bahy, archives RTS). En 1993 paraît L’Étonnement philosophique, dans lequel elle refait l’histoire de la philosophie à partir de l’étonnement, compris comme capacité fondamentale d’interroger et de mettre en doute les évidences.

1936 : L’Illusion philosophique, Plon, 1964 [1936].
1940 : Temps alternés, Metropolis, 1990, (ISBN 2-88340-009-1).
1946 : L’être et la forme, La Baconnière, 1946.
1956 : Idéologies et réalité. Essai d’orientation politique, Plon, 1956
1956 : Traduction du polonais en français de Sur les bords de l’Issa, de Czesław Miłosz
1968 : Le droit d’être un homme, UNESCO, Payot, 1956.
1978 : Karl Jaspers, Éd. L’Âge d’Homme, poche, 2007 [1978], (ISBN 2-8251-1727-7)
1981 : L’étonnement philosophique (De l’école Milet à Karl Jaspers, Poche, Gallimard, 1999 [1981], (ISBN 2-07-032784-1))
1981 : L’ennemi c’est le nihilisme, Genève, Georg, 1981.
1985 : Textes, Fribourg, Le feu de nuict (sic), 1985
1986 : Éclairer l’obscur, Lausanne, l’Âge d’Homme, 1986
1986 : Traduction en français de Philosophie, de Karl Jaspers
1986 : Temps et musique, Fribourg, Le feu de nuict ( [sic]), 1986
1991 : La Suisse, État de droit : le retrait d’Elisabeth Kopp, (J. Hersch, Dir.) Lausanne, L’Âge d’Homme, 1991 (ISBN 2-8251-0186-9).
2008 : L’exigence absolue de la liberté : textes sur les droits humains (1973-1995), MētisPresses, coll. « Voltiges », 2008 (ISBN 2-940406-06-5).

Wikipédia


Site web de la Société Jeanne Hersch

CapturePage

Site web de la Société Jeanne Hersch


Ressources relatives à la recherche :

Cairn

Isidore

Persée

Scopus


Ressource relative à la vie publique

 Documents diplomatiques suisses 1848-1975


Jeanne Hersch, l’exigence de la liberté

TOLERANCE ENTRE LIBERTE ET VERITE – Jeanne Hersch, Philosophica 65 (2000, 1) pp. 71-78 (PDF)

Le point de vue philosophique de Jeanne Hersch sur les droits de l’homme par Giacomoa Costa (PDF)

Hommage à Jeanne Hersch par François-Xavier PUTALLAZ*, Sion (PDF)

Le droit d’être un homme – Recueil de textes – Préparé par Jeanne Hersch (PDF)

LE POIDS DU POUVOIR ET LA LIBERTE par Jeanne Hersch – Philosophica 52 (1993, 2) pp. 45-48 (PDF)




dossier-philotherapie-bandeau-750

 

Mon rapport de lecture

L’étonnement philosophique

Une histoire de la philosophie

Jeanne Hersch

Gallimard, Collection Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

À la lecture de ce livre, j’ai situe beaucoup mieux la philosophie dans le monde des idées, des idées qui innovent, des idées qui se complètent, des idées qui se contredisent, des idées qui questionnent, des idées qui critiquent d’autres idées… Dans ce contexte, les hypothèses développées par les philosophes au cours des siècles demeurent subjectives, sous l’influence de la subjectivité des philosophes. Par conséquent, chacun de nous peut exercer sa liberté d’adhésion aux différentes hypothèses. Je comprends mieux le profit de notre liberté dans ma propre compréhension des différentes philosophies, des différents mouvements philosophiques, et de ma propre subjectivité. Ce qui retient mon attention me livre de sérieux indices sur ma subjectivité.

Cette liberté fut mon étonnement philosophique au cours de cette lecture. Je n’ai plus à m’imposer une adhésion obligatoire parce que je comprends l’objectivité de l’hypothèse avancée par l’un et l’autre des philosophes. Je m’illusionnais. Jeanne Hersch m’a libéré et je suis désormais fort aise de comprendre ou non la logique de chaque philosophe pour m’attarder librement aux idées suggérées par les philosophes.

C’est sans doute le recul exercé par Jeanne Hersch qui me donne cette nouvelle liberté. Elle ne propose pas l’histoire de la philosophie mais bel et bien «Une histoire de la philosophie». On relève dans ce sous titre de son ouvrage une certaine distance face à sa propre compréhension de l’histoire de philosophie. D’ailleurs, Jeanne Hersch ne se gêne pas pour commenter personnellement ici et là certaines idées historiques de la philosophie.


L’École de Milet : Thalès (environ 600 av. J.-C.)

Dans ces temps anciens, la profession de « philosophe » n’existait pas. Les philosophes étaient en même temps des savants, des mathématicien, des géomètres, des astronomes. Ils s’intéressaient aux éclipses du soleil et de la lune, aux nombres et aux calculs, aux figures de la géométrie et à leurs propriétés. Ainsi l’école philosophique la plus ancienne, la célèbre École de Milet, en Asie Mineure, a été fondée par Thalès, l’inventeur du théorème faisant du cercle le lieu géométrique des angles droits construits sur un segment de droite.

Il s’agit donc de puissants esprits, qui étaient, par rapport au savoir de leur temps, des esprits universels. Ce qui suscita avant tout leur étonnement, ce fut le changement. Nous visons dans un monde où tout ne cesse de changer. (…)

La première question se pose à peu près ainsi : « Qu’y a-t-il donc qui persiste à travers tout le changement ? » La première réponse philosophique donnée à cette question fut la suivante : c’est la substance qui persiste dans tout ce qui change et ne cesse de passer. Il doit bien y avoir quelque chose qui se maintient dans l’être ; sinon, il n’y aurait depuis longtemps plus rien.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, l’École de Milet, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 11-12.

Ecole ionienne et Ecole éléate : Héraclite (env. – 550-480 av. J.-C.) et Parménide (env. 500 av. J.-C.)

En ces temps anciens, on s’est encore posé d’autres problèmes, par exemple celui du temps qui passe. On ne le pose pas encore directement, mais en liaisons avec les cycles de l’univers — une idée d’origine orientale, que d’anciens philosophes lièrent à celle de l’éternel retour. Ils supposèrent un vaste cycle universel, englobant la totalité des changements, et comme ils admettaient rien ne se perd, ils admirent un perpétuel recommencement, un « éternel retour ».

Nous allons maintenant considérer deux écoles, contemporaines et contrastées, l’École ionienne, dont le grand philosophe fut Héraclite, et l’École éléate, dont le grand philosophe fut Parménide.

(…)

Héraclite reprend la question posée à Milet : Qu’est-ce qui persiste à travers le changement ? Sa réponse : le changement lui-même.

Le changement, c’est l’être des choses. (…)

(…)

Retenons donc ceci : Héraclite met l’accent sur le multiple, sur les contraires, sur le changement, sur le combat, sur l’écoulement. La seule substance, c’est pour lui le changement lui-même. Mais il y a un principe régulateur, le logos.

Parménide était contemporain  d’Héraclite et son grand adversaire. Il fonda l’École éléate.

La pensée d’Héraclite se développe à partir du monde qu’il a sous les yeux, du changement, des données sensibles, de l’univers naturel. La pensée de Parménide se fonde sur les exigences de la logique. Il affirme avec une puissance exceptionnelle les principe d’identité et il l’installe dans l’être même. Ainsi les impossibilités logiques so9nt du même coup des impossibilité ontologiques (au niveau de l’être). Il dit : Je peux dire « L’être est », mais je ne peux pas dire « les non-être est ». Pourquoi ? Parce que ce serait une contradiction, ce serait me contredire.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Héraclite et Parménide, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 14-18.

Zénon (env. 490 – 430 av. J.-C.)

Zénon d’Élée fut un disciple de Parménide. Il inventa des sophismes et des paradoxes. En grec, sophos signifie « sage » ; les sophismes sont des raisonnements qui ont l’air vrais et qui sont pourtant manifestement faux. Il y a eu recours pour venir en aide à son maître.

Quand Parménide disait : seul l’être existe, il n’y a pas de non-être, le devenir et l’éphémère n’appartiennent qu’au domaine de l’opinion, non de la vérité. ses paroles heurtaient par trop l’expérience quotidienne des hommes. Zénon, pour combattre cette évidence empirique trop puissante, entreprend de montrer que si le mouvement et le changement règnent en effet sur notre expérience de la réalité, nous sommes pourtant incapables de les penser.. Toute une série de sophisme lui serviront à la prouver. En voir un exemple, particulièrement simple et beau : un archer tend son arc et fait partir une flèche. Cette flèche trace une trajectoire dans l’espace. Zénon, fait observer ceci : vous voyez cette flèche. À un certain instant, elle se trouve en un lieu A de sa trajectoire. Un peu plus tard, elle occupe le lieu B. Entre les deux, elle a occupé un lieu A, et entre le lieu A et le lieu A, elle a occupé un lieu A ». A tout instant, la flèche a occupé un lieu déterminé.

(…)

Zénon touche ainsi, avec une simplicité qui émerveille, la problématique du mouvement en son centre.

(…)

Zénon d’Élée nous montre que, tout bien considéré. nous ne pensons pas le mouvement. Certes, nous voyons voler la flèche, mais nous ne pouvons pas penser son mouvement parce que notre esprit est fait pour l’immuable, l’identique, l’éternel. Et pourtant, nous voici vivant et peinant dans ce monde où tout est éphémère et changeant.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Zénon, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 23-24.

Socrate (470-430 av. J.-C.)

Socrate était d’origine modeste. On a souvent fait de lui un portrait contrasté avec celui de son disciple, Platon. Platon, aristocrate, beau comme un dieu, Socrate, lourd et laid. Il n’était pas un grand orateur, selon le goût antique. Seul de toute la tradition philosophique européenne, il n’a pas écrit une ligne. Et pourtant, c’est ce philosophe qui a exercé la plus forte influence au cours des siècles.

Pourquoi n’a-t-il rien écrit ? On peut supposer que ce fut parce qu’il ne croyait pas à une vérité séparable de celui qui l’énonce et de l’instant où elle est énoncée.

Pour lui, les « vérité » ne sont pas comme des choses, elles sont philosophiques. Qu’est-ce donc un vérité philosophique ?

Une vérité philosophique n’est pas simplement un énoncé se rapportant de façon adéquate à un état de fait objectif, indépendamment de celui qui parle ou qui écrit. C’est un énoncé par lequel un être humain responsable, libre, assume une vérité, la fait sienne, la fait « vérité » par la manière dont il s’engage envers elle. C’est dire que pour Socrate, une vérité dite théorique est toujours en même temps une vérité pratique, qui dépend de celui qui la saisit — de l’action qu’elle exerce sur lui, de ce qu’elle fait de lui. On l’appellerait aujourd’hui vérité existentielle.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Socrate, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 27.


La question principale posée par Socrate fut : comment faut-il vivre pour vivre selon le bien ? Nous le voyons : sa préoccupation centrale est bien différente de celle des penseurs précédents. Il est le premier à s’être étonné de cette obligation qu’a l’être humain de diriger sa vie, d’orienter ses actes vers le bien, selon des voies qu’il lui faut trouver lui-même.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Socrate, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 29.


Selon Socrate, donc, nous ne faisons le mal que par ignorance. Par conséquent, si nous voulons connaître le vrai et développer en nous notre exigence du vrai, il nous faut co9mmencer par travailler sur nous-mêmes. D’où la célèbre maxime de Socrate : « Connais-toi toi-même ». Connais-toi toi-même, la formule n’a rien à voir avec des interprétations psychanalytiques, avec l’introspection, avec la contemplation intérieure.

Nous connaître nous-même, cela signifie : découvrir en nous la racine la plus profonde de notre sens pour le vrai, mais aussi les faiblesses et les manques de cette racine ; découvrir également notre non-savoir ; nos tendances à l’illusion ; notre penchant à nous tromper nous-mêmes. Tout cela est contenu dans le « Connais-toi toi-même ».

Il ne s’agit pas d’un simple regard dans le miroir de la réflexion, d’une façon de se voir et de se décrire. Il s’agit d’une action. Ici encore, au cœur de l’influence socratique s’unissent théorie et pratique.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Socrate, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 31-32.

Platon (427-347 av. J.-C.)

Les Idées

Toute prétention à une connaissance, toute possession d’un savoir doit être en quelque sorte traversée et dépassée afin que soit aiguisé par là le sens que nous avons du vrai, du bien. Telle est l’intention centrale de la pensée platonicienne. Au coeur de cet enseignement, nous trouvons la théorie des idées. Platon est le philosophe des Idées.

On peut dire que Platon a repris l’ancien problème posé par l’école de Milet : qu’est-ce qui persiste à travers le devenir éphémère ? Tout passe, tout ce que nous percevons à travers nos sens finit par dépérir et disparaître. Qu’y a-t-il donc de permanent ? Réponse de Platon : ce sont les Idées. Que sont-elles, ces Idées ? Elles sont la vraie vérité, celle dont dérive l’être des choses dans le monde.

Les Idées ne sont pas « réelles » dans le même sens que les choses. Elles sont, en un, être et valeur. Elles sont source de l’être des choses, et, en même temps, source du bien. L’être est en même temps valeur. L’être est valeur. Être, c’est valoir.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Platon, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 37-38.


Au niveau des choses sensibles, nous ne pouvons, selon Platon, avoir que des opinions, plus ou moins probables, puisque le réalité empirique elle-même appartient au domaine de l’approximation. La connaissance vraie n’existe qu’au niveau des Idées. L’homme se tient dans l’entre-deux, entre le monde sensible et les Idées. Il ne peut pas renoncer aux idées car – qu’il veuille ou non – elles lui sont essentielles; il ne peut pas davantage négliger les choses sensibles car – qu’il le veuille ou non – c’est à travers elles qu’il doit cherche à se ressouvenir.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Platon, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 41.

Aristote (384 -322 av. J.-C.)

Le système d’Aristote représente un sommet, mais un sommet d’une sorte différente de l’œuvre de Platon. Celle-ci domine la pensée philosophique par son intensité et sa profondeur. La réflexion qu’elle exige fait mûrir l’esprit dans toutes les directions.

Chez Aristote, nous trouvons l’une des trois grandes synthèses réalisées par la pensée philosophique au cours de son histoire. Dans l’Antiquité, au Moyen-Âge, à l’époque moderne, il y eut chaque fois un philosophe pour tenter d’unifier en un système tout le savoir de son temps : Aristote, Thomas d’Aquin, Hegel. Leurs œuvres constituent les trois plus grands système de la pensée européenne.

Systèmes

Il ne faudrait pas s’y tromper : aucun des ces synthèses ne représente un simple somme de savoir, ni même une simple mise en ordre du savoir à l’intérieur du système, qui serait comme une armoire bien rangée. Un système, c’est autre chose, c’est un concept, en philosophie, assez difficile à cerner.

Certains philosophes ont horreur de tout système, nécessairement mensonger par nature à leur yeux : l’image qu’ils donnent d’un savoir unitaire se refermant sur lui-même est contraire dans son essence à une pensée vraiment philosophique. (…)

D’autres penseurs, à l’inverse, comme par exemple Aristote, refusent, au nom de l’exigence philosophique elle-même, de s’en tenir à des problèmes partiels ou ponctuels, et leur réflexion a besoin de s’achever dans un tout. Ils considèrent que toute démarche philosophique a pour tâche de donner forme à une totalité.

Aujourd’hui, on abuse souvent du concept de totalité, mais bien employé il remplit en philosophie une fonction légitime et nécessaire. L’esprit philosophique naît de l’unité d’une personne. Il témoigne de l’unité d’un processus de pensée. La signe extérieur de l’unité d’un sujet spirituel, c’est justement la forme unitaire qu’il donne à ce que sa pensée produit. Cette unité qu’il nous présente, c’est justement son système. Un système, c’est l’invention, la création d’une forme. Pour un penseur systématique, tout le savoir de son temps, qu’il organise en un système, est comme le matériau dont se sert un artiste. Il donne forme par le système, qui est du même coup son interprétation du matériau. Mais il y a plus : la forme systématique imprègne de son sens, en profondeur, toute la matière qu’elle contient.

Rien de plus révélateur que d’approfondir la nature de l’élément systématique des grandes œuvres qui constituent des systèmes. C’est là qu’on peut découvrir, plus encore que dans les énoncés particuliers, la figure essentielle, le « geste » fondamental qui, du point de vue philosophique, caractérise chacune d’elles.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Aristote, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 51-53.


La philosophie, exige Aristote, doit s’interroger sur l’être en tant qu’être.

Nous saisissons ici l’extrême tension de cette pensée entre son intérêt passionné pour réalités concrètes singulières et son exigence philosophique : il faut connaître la cause première, l’être en tant qu’être.

L’être en tant qu’être, nous nous sommes déjà interrogés à son sujet, et au sujet de son rapport avec les réalités éphémères du monde sensible : c’était chez Parménide. La doctrine de l’être, c’est l’ontologie. Poser la question « qu’est-ce que l’être ? », c’est poser une question ontologique.

Aristote appelle l’être en soi, ou l’être en tant qu’être, substance. L’École de Milet se servait de cette notion, Parménide également. Mais Aristote pose la question avec une netteté nouvelle. La substance, l’être en tant qu’être, qui fait que quelque chose est, sera considérée en elle-même. La philosophie devient tentative de connaissance de la substance, donc essentiellement ontologie.

La science a pour objet d’étude ce qui est en mouvement, ce qui passe, ce qui est perceptible par les sens. La philosophie en revanche, en tant qu’ontologie, en tant que métaphysique – ici on peut à peu près employer ces deux mots l’un pour l’autre – vise l’être, qui est immuable. Non pas immuable au sens où il exclurait tout devenir et tout dépérissement, mais au sens où il reste l’être à travers tous les changements. Ceux-ci n’atteignent pas l’être. L’être « porte » les changements, il fait que les choses qui changent sont, mais il est lui-même immuable en tant qu’il est l’être, et rien d’autre.

Il me faut prévenir un malentendu possible. La cause première dans parle Aristote ne doit pas être comprise comme « commencement » du monde. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de la cause première fondamentale, qui porte dans l’être tout le reste.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Aristote, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 56-57.


Revenons au concept de cause, si central dans la pensée d’Aristote. Au sens moderne, le terme « cause » s’applique dans une série cohérente dont chaque terme est un effet du terme précédent et cause du terme suivant. Chez Aristote, le sens du mot est différent. Ce qu’il appelle cause de quelque chose, c’est en somme une des conditions de réalité de cette chose. Toutes les conditions de la réalité d’une chose s’appellent des causes.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Aristote, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 59.

Les Épicuriens (IVème et IIIème siècles av. J.-C.)

Épicure vécut à la fin du IVème et IIIème siècle. Le poète Lucrèce, qui vécut à Rome au 1er siècle avant J.-C., a développé dans doctrine dans un long et célèbre poème intitulé De rerum natura (De la nature).

La doctrine épicurienne se divise en trois parties.

La première, c’est la canonique ou logique, qui contient l’ensemble des normes et des règles nécessaires à la recherche de la vérité. La seconde, c’est la physique, c’est-à-dire la théorie de la nature, où les normes et les règles de la première partie sont mises en œuvre. La troisième, la plus importante et la raison d’être des deux autres, c’est la morale, qui détermine les buts à poursuivre dans la vie et qui nous donne les moyens de les atteindre.

Selon les épicuriens, le but de la philosophie – de la morale éclairée par la canonique et la physique -, c’est d’aider les hommes à trouver le bonheur. Mais ce qu’ils appelait bonheur, c’était avant tout la sérénité de l’âme. Il s’agit de réaliser un état intérieur de paix, de calme, que les épicuriens appelaient ataraxie. Cette ataraxie, c’était le contraire d’une indifférence, ou d’un laisser-aller. Elle avait pour fondement une radicale indépendance intérieure à l’égard de toute menace qui pourrait survenir, comme aussi à l’égard de toutes les sources de plaisir. Le point central, c’est le refus de s’asservir à quelque chose que ce soit. Devenir dépendant à l’égard d’un plaisir – pas seulement d’une drogue -, c’est devenir vulnérable au-dehors, c’est exposer sa paix intérieure, et donc son bonheur à une menace de privation ; car tout ce qui est extérieur, et à quoi nous sommes tentés de nous soumettre, peut nous être pris.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Les épicuriens, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 73-74.


Le sage est heureux et sûr de son bonheur, car il ne craint aucune perte. Il ne redoute ni la fin du monde, ni la mort, ni les dieux.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Les épicuriens, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 79.

Les Stoïciens (IIIème siècle av. J.-C.)

La structure de la doctrine stoïcienne est semblable à celle de la doctrine épicurienne. Elle aussi comporte trois parties, dont la troisième est la plus importante. Elle a le même but : enseigner comment il convient de vivre. Tout ce qui, en elle, n’est pas d’ordre moral sert en vérité à préparer la morale, C’est la morale (l’éthique) qui est ici l’essentiel, Ici encore on trouve une logique (ou théorie de la connaissance), un physique (ou théorie de la nature), dont on finit par tirer des conclusions quant à un juste comportement des hommes.

La logique stoïcienne est complexe. Nous n’en retiendrons ici qu’un seul élément : ce qu’elle appela l’aperception compréhensive. Ce terme désigne une impression claire, évidente, produite dans l’âme par les choses. Par sa clarté, cette impression emporte le consentement de l’âme, ce qui fonde la savoir et la science. On peut dire que l’aperception compréhensive est une forme particulière de l’«expérience de l’évidence» dont nous sommes capables. Faire l’expérience de l’évidence, c’est saisir par la pensée une représentation synthétique dont les éléments constitutifs imposent la cohérence au point qu’ils forment un tout. Quand nous disons : je saisis, je comprends,, nous déclarons qu’une évidence s’est imposé à notre esprit. Nous avons « vu » une certaines évidence briller entre les éléments divers, avec un éclat qui exclut toute espèce de doute. L’aperception compréhensive, par la clarté avec la quelle son unité synthétique est perçue, s’impose ainsi à l’esprit avec la force de l’évidence.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Les stoïciens, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 80-81.


Il n’y a plus guère aujourd’hui, autour de nous, d’épicuriens ou de stoïciens. Et pourtant il se pourrait que chacun d’entre nous ait encore en lui quelque chose de l’un et de l’autre.

Nous ne pouvons plus être des épicuriens : notre civilisation est trop active, son tissu trop serré, comportant pour chacun trop de chances et de menaces, pour que nous nous contentions de gérer notre compte personnel de plaisir et de douleur. D’autre part, des siècles d’histoire cruelle et douloureux approfondissements nous ont rendus trop vulnérables – et aussi trop conscient de notre vulnérabilité – pour que l’héroïsme impassible des stoïciens nous soit encore accessible.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Les stoïciens, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 86.

Saint Augustin (354 – 430 ap. J.-C.)

(…) Augustin trouve la célèbre formule : credo, ut intelligam. Non pas : je crois, bien que je comprenne, ou bien : je crois mais je veux comprendre, mais à l«,inverse : je crois pour comprendre. Nous saisissons ici ce qui caractérise essentiellement l’attitude du croyant à l’égard de la raison.

Il nous faut aller à la racine. Quiconque se contente de rejeter une telle manière de penser en tant que « dépassée » ou en tant que « démarche philosophique impure » s’interdit toute possibilité de véritable compréhension philosophique. Cette manière de penser ne livre son sens qu’à celui qui consent à la reproduire existentiellement. Au fond, elle n’a de sens que pour le croyant. Le non-croyant qui désire malgré tout saisir ce sens doit par conséquent, dans toute la mesure du possible, imiter intérieurement l’attitude du croyant, faute de quoi il ne lui reste qu’à la mettre de côté – ce qui n’est pas, à vrai dire, une solution philosophique.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Saint Augustin, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 92.


Une courte parenthèse : la remarque que nous venons de faire ne concerne pas le seul problème du temps, elle met en lumière, par cet exemple, un trait essentiel de la pensée philosophique en général. La pensée philosophique ne peut se déployer que lorsque celui qui pense use de sa liberté. Penser philosophiquement, c’est penser avec sa liberté. La liberté n’est pas seulement un « organe » de décision, elle est aussi un « organe » de la pensée. En philosophie, elle fait partie de notre « appareil » de connaissance et de compréhension. C’est pourquoi, quand nous posons un problème philosophique, nous ne pouvons pas en isoler et en objectiver les termes et faire abstraction de nous-mêmes.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Saint Augustin, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 99-100.

La philosophie médiévale – Thomas d’Aquin (1225 – 1274)

Nous reprenons, plus de six cents ans après Augustin, aux environs de 1100, la philosophie médiévale.

Pourquoi la philosophie médiévale porte-t-elle le nom de scolastique ? Ce mot vient du latin schola, qui veut dire « école ». Il s’agit donc d’une philosophie d’école. La pensée scolastique se développe dans le cadre de l’église chrétienne. Elle obéit au principe que nous avons déjà mentionné : Fides quaerens intellectum, « La foi à la recherche de la compréhension ».

Nous verrons que quelques exemples de cette recherche – ce qui ne signifie nullement qu’il s’agisse d’une période où la pensée fut primitive ou maladroite. En fait, les scolastiques, en discutant sur les rapports de la foi et de l’entendement, ont élaboré un langage philosophique dont les concepts sont remarquablement précis et profonds. En comparaison, les moyens d’expression de maints philosophes modernes apparaissent grossiers et simplistes. Il est vrai que les subtiles distinctions des scolastiques ont parfois conduit à une virtuosité artificielle et purement verbale : mais beaucoup de termes qu’ils ont créés pourraient encore donner plus de clarté et de concision au style philosophique contemporain.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, La philosophie médiévale, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 107.

Thomas d’Aquin (1225 – 1274)

Il y a donc pour le théologien quelque chose de donné au départ, et un verrou qui arrête l’interrogation. Dans la philosophie proprement dite, en revanche, qui n’est pas imprégnée de théologie, ni subordonnée à elle, l’interrogation est radicale. Cela signifie que nous pouvons continuer à poser toutes les questions qui se présentent aussi longtemps qu’il s’en présente ; rie nous nous arrêtera ; et nous pouvons poser nos questions avec une énergie telle que nous n’aurons d’égard pour rien d’autre que pour l’exigence de notre quête ; de telle sorte que les résultats de notre réflexion pourront finalement se tourner contre l’autorité, contre ses interprétations, contre le Livre*.

Le chemin de la philosophie n’a probablement pas de fin. Certains philosophes ont tellement écrit que leurs œuvres remplissent à elles seules une bibliothèque – pensons par exemple à Hegel. Peut-être ont-ils tant écrit justement parce que ce qu’ils voulaient vraiment écrire, ils n’ont jamais pu l’exprimer. Au cœur d’un système comme celui de Hegel, une question reste béante. Certains penseurs repoussent les problèmes non résolus vers l’extérieur du système, Chez d’autres, ces problèmes rentent au centre et les répandent de là dans l’œuvre entière. Mais un édifice achevé, statique, qui couronnerait une recherche philosophique, cela n’existe pas.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Thomas d’Aquin, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 124-125.

 * Le « livre » : « (…) la pensée théologique possède au départ un savoir préalable – du moins dans la tradition européenne. Au départ, il y a déjà un Texte sacré, un Livre, une Révélation, une Institution, une Église, donc : des autorités ou une autorité. »

La Renaissance (XVème et XVIème siècles)

On ne peut pas délimiter clairement cette période, pendant laquelle se prépare l’époque moderne.

Elle bouillonne d’idée nouvelles. Institutions, croyances, systèmes de pensée sont contestés ou profondément transformée. Le bouleversement des idées, leur diversité, les attitudes nouvelles, la mise en question des valeurs et de leur hiérarchie, les facteurs de dissolution et de recréation font penser à notre temps. Toutes les interprétations deviennent possibles, même les plus diverses, les plus contradictoires. Des tendances opposées s’affirment simultanément.

Ainsi, l’époque est marquée par une volonté de retour à l’expérience. Alors que la scolastique s’attachait avant tout aux textes (que dit Aristote ? que dit l’écriture ? que dit l’Encyclique ?), des méthodes empiriques s’élaborent, permettant d’interroger directement la nature.

D’autre part, la raison jusqu’alors limitée dans ses démarches par son accord nécessaire avec les dogmes et l’Écriture, se libère totalement et conquiert le droit d’imaginer. (On se plant souvent aujourd’hui de ce que l’intelligence des enfants soit développé au dépend de leur imagination. Mais c’est méconnaître une vérité fondamentale : l’intelligence elle-même doit être imaginative, sinon elle n’est pas intelligence.)

La raison libérée lors de la Renaissance, imagine donc : de nouveaux schèmes de pensée, de nouvelles questions, de nouvelles méthodes. Elle envisage des hypothèses inédites et élabore des modèles neufs.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, La Renaissance, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 126-127.


(…) La Renaissance agite les esprits d’aujourd’hui, avec raison : nous cherchons à travers elle à comprendre où nous allons.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, La Renaissance, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 133.


Nicolas de Cuse (1401-1464)

Il est philosophe que l’on peut considérer comme étant la charnière entre le Moyen Âge et la Renaissance : c’est Nicolas de Cuse, Il a été le dernier grand penseur médiéval. Et pourtant il a été considéré par Bruno, par Kepler, et même plus tard par Descartes, comme celui à qui revient le mérite ou la faute – selon le jugement que l’on porte à ce sujet – d’avoir affirmé que l’univers était infini.

Comment a-t-il acquis cette conviction ? Dès le XIIIè siècle on avait, recourant à une métaphore, décrit Dieu comme étant un sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Cette définition reconnaît à Dieu l’ubiquité et le dépouille de toute spatialité.

Nicolas de Cuse transposa cette description de Dieu pour l’appliquer à l’univers. D’après lui, l’univers a son centre partout et sa circonférence nulle part, puisque c’est Dieu qui est son centre et sa périphérie, et que Dieu est partout et nulle part. Cette formulation remarquable montre que la représentation rationnelle de l’univers infini n’a pas été d’abord une découverte de la science, mais qu’elle provient d’une impulsion religieuse : elle est né de l’idée de Dieu, ou plutôt de l’échec de toute idée de Dieu, projeté ensuite sur l’univers. Cela se passait au début de la Renaissance.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, La Renaissance, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 133.

René Descartes (1576-1650)

Pour Descartes, le modèle idéal que la pensée doit tenter de rejoindre, c’est le modèle mathématique.

Cette admiration pour la pensée mathématique, nous la retrouvons constamment chez les philosophes depuis Pythagore. Ce qui provoquait leur admiration, souvent mêlée d’envie, c’était la clarté, la transparence parfaite du raisonnement et l’évidence contraignante, l’apodicticité, qui en résultait.

À notre époque, en revanche, nombreux sont les penseurs qui considèrent avec une certaine condescendance le rationalisme d’un Descartes. Fiers de notre savoir psychologique, de notre psychanalyse, de la conscience que nous avons prise de l’ambiguïté, de la complexité, de l’interpénétration de l’esprit et du corps, de l’individuel et du social, du naturel et de l’historique, etc., nous sommes facilement tentés de juger simpliste la claire pensée classique du XVIIe siècle.

Je voudrais ici au contraire reconnaître que nous ne sommes plus guère capables aujourd’hui de revivre en profondeur l’expérience intellectuelle que l’évidence mathématique représentait pour les penseurs de ce temps. Ils admiraient les mathématiques justement parce qu’elle leur procuraient l’expérience de l’évidence, et que leur sens pour l’évidence était vif, alors qu’en nous il s’est émoussé. Nous apprenons à l’école à démontrer que les trois angles d’un triangle valent deux droits. Une fois la preuve acquise, elle reste inerte dans le cahier ou le livre. Nous n’en vivons pas l’évidence, ou à peine. Nous ne l’intégrons pas dans notre expérience.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, René Descartes, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 136-136.


Pour rester sur le terrain de la certitude, il lui fallait élaborer des concepts et des raisonnements ne permettant aucune erreur. Il pose donc l’exigence des concepts clairs et distincts. Je voudrais insister sur ce point car nous vivons en un temps où beaucoup se servent avec prédilection de concepts confus, gonflée ou ambigus. Un concept est clair lorsqu’il est parfaitement défini, c’est-à-dire nettement délimité par rapport à d’autres concepts. Et un concept est distinct lorsque sa compréhension apparaît à l’esprit avec une parfaite transparence. La clarté préserve pour ainsi dire le pourtour du concepts ; la distinction, ce qui est à l’intérieur de ce pourtour. Il nous faut des concepts clairs et distincts afin que nous puissions penser selon la vérité.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, René Descartes, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 141.

Spinoza (1632-1650)

Baruch de Spinoza naquit à Amsterdam, dans une famille de Juifs portugais, et il passa toute sa vie en Hollande. Pour lui, rien au monde n’avait autant d’importance que l’indépendance de sa pensée et son indépendance d’être humain. Il gagna sa vie en polissant des verres de lunettes. Toute sa vie, il vécut dans une relative pauvreté, et lorsqu’il mourut il fallut que Leibniz et quelques autres amis assument les frais de ses funérailles et s’occupent de ses manuscrits.

Il n’avait, de son vivant, publié que deux œuvres : les Principes de la philosophie cartésienne, et le Traité théologico-politique. Et comme ses œuvres, la seconde surtout, déclenchèrent un vaste scandale, Spinoza résolut de ne plus rien publier. C’est ainsi que la plupart de ses ouvrages ne parurent qu’après sa mort – entre autres son œuvre principale, l’Éthique, l’un des grands chef-d’œuvre de la philosophie occidentale.

Spinoza n,avait que quarante-cinq ans lorsqu’il mourut. Il aurait pu avoir une vie bien différente : on lui avait offert une chaire à l’Université de Heildelberg, l’une des plus fameuse de ce temps. Il refusa, pensant qu’il y perdrait son indépendance, qu’on ne le laisserait pas penser et enseigner ce qu’il croyait.

Indépendance à tout prix, tel est le trait caractéristique de sa vie et de sa pensée. ce trait nous paraît d’autant plus impressionnant que nous considérons la notion dont il a fait le centre de sa philosophie. Cette notion, c’est celle de la nécessité. Indépendance-nécessité, avec un trait d’union, c’est Spinoza.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Spinoza, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 149-150.


(…) Nous nous trouvons dès lors au cœur de la pensée de Spinoza : liberté et nécessité ne font qu’un. Finalement, la liberté est nécessaire, la nécessité est liberté. Mais il nous faut suivre le chemin qui conduit à un tel résultat et qui lui donne son sens.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Spinoza, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 151.


Revenons encore une fois au rapport liberté-nécessité chez Spinoza, pour essayer maintenant de le saisir plus concrètement, grâce à une expérience personnelle.

Chacun d’entre nous, lorsqu’on l’interroge, s’efforce de justifier une décision qu’il a prise en en donnant la ou les raisons. Il arrive cependant que cette décision se soit imposée même sans les raisons qu’il évoque, parce qu’elle s’enracine au plus profond de son être. Lorsqu’il en est saisi, il sent bien que les raisons alléguées, dans être fausses, restent insuffisantes et n’atteignent pas le fond. Il a pris cette décision parce que, étant celui qu’il est, il ne pouvait pas agit autrement.

C’est de cela qu’il s’agit : être libre à un tel point qu’on ne peut agir autrement, c’est vivre la coïncidence de la liberté et de la nécessité. Une telle expérience, qu’il nous arrive de faire dans notre vie personnelle, où nous éprouvons que nous n’aurions pas pu agit autrement, est comme le signe d’une décision jaillie de l’absolu de notre liberté.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Spinoza, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 160-161.

Leibniz (1646-1716)

(…) Aucune science de son temps ne lui resta étrangère. En mathématique notoamment, il a inventé le calcul différentiel. (…)

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Leibniz, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 165.


Chez Descartes , on s’en souvient, la substance de la « chose étendue » (res extensa), c’était l’étendue elle-même des corps, à la différence de l’espace vide, abstrait, de la géométrie, qui n’est qu’un espace conçu. L’étendu, et non l’espace, constituait à ses yeux la véritable essence des corps.

Leibniz s’interroge aussi sur la substance – c’est une que question que nous connaissons depuis l’école de Milet. Mais pour lui, l’étendue ne saurait être la substance des choses. La substance des choses, c’est l’énergie. Il conçoit l’énergie comme le principe de l’activité, un principe qui est constamment en action si on ne l’entrave pas. Leibniz ne part donc pas d’une réalité inerte, pour se demander ensuite comment le mouvement peut intervenir. Au contraire : il part d’un principe d’activité, et il s’agit ensuite de comprendre ce qui peut empêcher d’agir. Ce sont les obstacles qui entravent l’activité qu’il s’agit d’expliquer. Le point de départ, c’est donc une énergie originelle, qui dans son état présent contient en elle le passé tout entier, comme aussi, dans un certain sens, l’avenir. Elle est grosse de tout le possible futur. Pour exprimer cela, Leibniz utilise un concept auquel il donne la plus grande importance : celui de puissance. (On se souvient de l’ «être en puissance » chez Aristote.) L’énergie est l’activité qui contient en elle l’avenir, pour autant que rien ne vienne l’empêcher d’advenir.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Leibniz, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 166-167.

L’empirisme anglais

John Locke (1632-1704)

En abordant la philosophie anglaise, nous changeons de climat.

Deux traits caractérisent ces penseurs : 1) au niveau du savoir, c’est expérience sensible qui est pour eux fondamentale et 2) au niveau de l’éthique, ils s’attachent avant tout à la manière dont les hommes organisent leur vie commune dans la société et l’État.

Ainsi, l’empirisme des Anglais et leur sens civique sont étroitement liés. La plupart des penseurs continentaux se sont intéressés à la fois à la connaissance de l’absolu et à l’action. S’ils croient avoir atteint une certaine connaissance de l’absolu, ils s’efforcent d’en tirer une éthique sociale. Les Anglais, en revanche, développent leurs vertus civiques tout en évitant, dans la mesure du possible, de se référer à un absolu.

Il y a dans l’absolu, à leurs yeux, quelque chose d’exclusif qui s’oppose à l’adaptation, alors que la vie normale dans un État implique que l’on consente à s’adapter. Ils ont donc tendance à faciliter les compromis nécessaires à la vie civile en laissant l’absolu hors du jeu. Ils se fondent sur des constatations et des expérience, ou alors sur des accords ou des traités, qui n’ont rien d’absolu, qui ne prétendent à aucune validité éternelle, et auxquels on peut jusqu’à un certain point s’adapter. On perçoit chez eux une préférence pour ce qui est relatif – qui correspond peut-être, étrangement, à un sens profond qu’implique historiquement concret et d’unique tout acte de libre décision.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, L’empirisme anglais – John Locke, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 184-185.


Bien que Locke ait vécu dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, il s’apparente par bien des traits aux penseurs du XVIIIe siècle. Il a fait des étude de médecine.

Comme d’autres penseurs anglais, il combat la théorie platonicienne des idées innées. Il n’y croit pas. Descartes l’avait acceptée, Leibniz à sa manière aussi. Locke argumente ainsi : il ne peut rien y avoir dans l’esprit sans que l’esprit en ait conscience. On le voit, Locke rejette radicalement « les petites perceptions » qui, sans devenir claires dans la conscience, assurait chez Leibniz la continuité et d’identité de la nomade. Locke ne reconnaît donc que la conscience claire, et ce trait aussi est caractéristique. Pour lui, il y a contradiction à dire que quelque chose est dans la conscience sans être conscient. Il rejette tout recours à la réminiscence, à la virtualité, etc. Il rejette donc l’idée d’une connaissance originelle absolue, que nous aurions eue dans une vie antérieure à l’existence terrestre.

L’âme commence donc par être une tabula rasa. Locke veut inciter les philosophes à tenir les yeux ouverts face au monde réel, c’est-à-dire celui de l’expérience. Toutes nos idées sont des idées acquises, et non innées ; et elles ont été acquises grâce aux sensations.

Les idées n’ont qu’une source : l’expérience. Il y a deux sortes d’expérience : l’expérience extérieure, qui provient des sensations, et l’expérience intérieur. Sans les sensations, l’esprit ne peut rien faire – quand il en est privé il tourne à vide ; car l’âme, d’abord, n’est rien. Selon Locke, nous ne pensons jamais avant d’avoir des sensations. D’abord sentir, après penser. Locke appelle nos sensations des idées simples, idée  signifiant ici représentation, matière première de la connaissance. L’esprit, par son travail, en fait des idées composées en comparant les idées entre elles, en dégageant des abstractions, tec.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, L’empirisme anglais, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 185-186.

George Berkeley (1685-1753)

(…) Nous prenons pour des choses sensibles des idées. Tout ce qui existe n’existe qu’en tant que perçu par un sujet percevant.

Berkeley aboutit ainsi à la célèbre formule double : esse est percipe (être, c’est être perçu) ou : esse est pefcipere (être, c’est percevoir). L’être n’existe pas en soi, mais seulement en tant qu’il est perçu. Or, pour qu’il soit perçu, il faut qu’il y ait quelqu’un qui perçoive. D’où la seconde formule : être, c’est percevoir. Les deux seules formes d’existences qui nous soient accessibles sont celle de percevoir et celle d’être perçu. Si nous tentons de nous représenter une réalité qui ne soit ni l’un ni l’autre, nous n’obtenons qu’un être illusoire, une non-chose. Les idées (perceptions) ne peuvent en aucune façon être causes d’autre chose puisqu’elles sont, par rapport à nos sens, d’une totale passivité. La cause des idées, ce ne sont pas les choses, c’est l’esprit qui perçoit. L’esprit est un être simple, indivisible, actif, qui produit la perception en percevant. Mais il ne faudrait pas cherche une quelconque « idée de l’esprit » car cela serait contradictoire : idée signifie passivité, esprit signifie activité.

Berkeley énonce la formule : les idées sont les choses mêmes. Aujourd’hui nous dirions : les représentations des choses sont les choses (mêmes). Ou, autrement dit : les choses ne sont rien d’autre que les représentations que nous en avons. Cette conception porte le nom d’idéalisme absolu.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, L’empirisme anglais – George Berkeley, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 191-192.

David Hume (1711-1776)

Hume est un penseur écossais du XVIIIe siècle. Il pose la même question que les autres empiriste : comment la connaissance est-elle possible ? Que connaît-on quand on connaît ? Où sont les limites de la connaissance ? Selon les empiristes, l’unique source de la connaissance est la perception sensible, donc l’expérience, la rencontre avec le donne. (Mais pour Berkeley déjà il n’y avait aucun donné hormis les perceptions et l’esprit qui perçoit.) Hume demande si l’homme est capable de résoudre le problème de l’être : « Qu’est-ce que l’être ? » Il répond ainsi : pour aborder cette question, il faut adopter une attitude critique.

Nous verrons bientôt que ce terme, « critique », va jouer un rôle essentiel pour Kant, qui le fera figurer dans les titres de ses trois principaux ouvrages. Par la suite, la mode s’en est mêlée et le mot a perdu la précision de son sens.

Philosophiquement, le terme « critique » a un sens très précis, qui provient de cette époque. Une attitude critique consiste en ceci : l’esprit s’examine lui-même, observe ses opérations et ses méthodes, afin de décrire clairement son propre appareil à connaître, d’en saisir le nature et d’en apprécier la portée et la validité – au lieu de se tourner vers les objets qui l’entourent. Il s’agit de se connaître soi-même, mais non pas tant comme sujet moral ou existentiel (Socrate), que comme sujet connaissant. Que fait l’esprit qui cherche à connaître ? Quelle est l’essence de ce qu’on appelle « comprendre » ? Quelles sont les opérations fondamentales assurant la connaissance ?

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, L’empirisme anglais – David Hume, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 195-196.


La question la plus importe posée par Hume concerne la causalité : qu’est-ce que la causalité ? Provient-elle de notre esprit ? Faut-il admettre que notre esprit, dès qu’il entre en action, implique déjà la finalité ? Ou la causalité est-elle au contraire dérivée de nos perceptions sensibles ?

(…)

La causalité, selon Hume, dérive donc simplement de l’expérience des successions constantes. Nous constatons que deux phénomènes se produisent toujours l’un après l’autre et nous disons que le premier est cause du second. Ainsi donc l’idée de causalité, avec l’élément des nécessité qu’elle implique, résulte tout simplement de l’habitude empirique de successions qu’on voit se produire constamment, sans qu’il y ait eu d’exception.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, L’empirisme anglais – David Hume, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 196-197.

Emmanuel Kant (1724-1804)

Kant va nous occuper plus longtemps que les autres philosophes. Il a en effet transformé radicalement, en profondeur, les perspectives et les concepts de la pensée philosophique. Si nous négligions Kant, nous ne comprendrions pas grand-chose à tout le développement philosophique ultérieur, y compris aux nombreux penseurs qui ne se sont vraiment mis à philosopher pour le combattre. C’est chez lui qu’ils ont trouvé les moyens d’expression nécessaires à leur attaque.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Emmanuel Kant, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 201.


Kant a dit de Hume qu’il l’avait tiré de son sommeil dogmatique. Qu’était-ce donc que ce « sommeil dogmatique » ? Kant était comme emprisonné dans le vaste système, cohérent, assuré, construit par Leibniz – dans une philosophie embrassant un savoir si riche et si rigoureusement organisé qu’il est possible de s’y tenir et d’y vivre. Le « sommeil dogmatique », c’est le contraire de l’attitude critique. Kant vivait, content, exempt de doute critique, à l’intérieur d’un doctrine solide.

Hume, en revanche, en mettant en question la connaissance elle-même, en s’interrogeant sur le concept de causalité, à tiré Kant de son sommeil dogmatique. Et si Kant s’est éveillé, ce n’est pas que la pensée du Hume lui donnait satisfaction ; au contraire : c’est qu’elle ne le satisfaisait aucunement. Hume a posé le problème de la causalité, et il l’a résolu d’une manière inacceptable pour Kant. C’est ce qui l’éveilla – par un processus bien caractéristique pour la philosophie.

Kant s’étonne. Il s’étonne, fait au fait que la science, en général, puisse exister ; qu’il y ait un savoir nécessaire et universel.

Il avait pour Hume la plus grande admiration. Or Hume affirme que la causalité ne repose que sur l’habitude. Kant, épris de la certitude et de l’évidence des mathématiques, où tout doute est exclu, ne peut se satisfaire d’une telle explication : l’habitude est incapable de fonder aucune sorte de certitude. Hume a eu le grand mérite de poser le problème du fondement de la causalité, en un temps où la physique se fondait sur le déterminisme. Aujourd’hui, la causalité a perdu quelque chose de l’importance exclusive qu’elle avait pour la physique au XVIIIe siècle, pour laquelle elle était une exigence absolue et décisive.

Ainsi donc, Kant se dit qu’il est impossible de fonder une science qui se veut certaine sur quelque chose d’aussi incertain que l’habitude.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Emmanuel Kant, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 202-203.


(…) Cela veut dire : croire n’est pas en contradiction avec la raison. Cela ne signifie pas qu’il y ait un domaine où la raison a des droits, et un autre où elle n’en a pas. Mais comme notre nous révèle elle-même ses limites, il est raisonnable de les reconnaître. Là où, dès lors, on ne peut ni démontrer ni réfuter, il est permis de croire – et on croit, ou bien on ne croit pas. Citons encore la célèbre phrase de Kant : « Il me fallait limiter le savoir pour faire place à la croyance. »

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Emmanuel Kant, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 226.

De Kant à l’idéalisme allemand

On dit souvent de Kant qu’il représente le sommet des Lumières. Et l’on désigne par les Lumières la foi optimiste et exclusive que son époque mettait dans la raison humaine, en tant qu’instrument adéquat pour la connaissance du monde, sans aucun compromis avec une aide quelconque d’origine surnaturelle ou irrationnelle. La raison serait autosuffisante pour la morale, l’État, la religion ; elle suffirait à garantir – pour peu qu’on s’en serve correctement – le progrès de l’humanité. L’homme, dès lors, se tenait pour indépendant, l’humanité n’avait pas d’autre fin qu’elle même, que son propre épanouissement.

Il faut comprendre que, dans ce sens, Kant n’est nullement le sommet des Lumières ; il en est le dépassement.

Il engage l’homme dans un processus sans fin, dans un combat qui n’aura pas de terme, non pas vers l’extérieur, mais vers l’intérieur, un combat contre sa propre finitude et sa propre relativité, qu’il lui faut pourtant découvrir et reconnaître. Ainsi, lorsque Kant parle des chemins qui s’ouvrent à l’homme, il introduit aussitôt des facteurs de limitation, de rupture, de discontinuité, de non-totalité. Et lorsqu’il justifie cet effort à accomplir sans fin comme étant nécessaire à cause précisément des indépassables limites et des irrémédiables ruptures, il s’affirme comme un penseur anti-démiurgique, au sens le plus profond. Il n’est pas permis à l’homme de se prendre pour le double du Créateur. Il n’engendre rien dans l’être en soi, il ne lui ajoute rien ; au sens ontologique il n’a rien d’un créateur.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, De Kant à l’idéalisme allemand, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 255-256.

Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831)

Il nous faut maintenant comprendre pourquoi les deux premiers concepts, l’être et le non-être, sont dits par Hegel « abstrait », alors que le devenir, cette première synthèse, est un concept concret.

Il emploie ces mots de façon très particulière. Si l’être et le non-être sont des concepts abstrait, c’est au sens étymologique de ce terme « abs-trait », qui signifie : tiré hors de…, séparé de… Pour Hegel, l’être est un concept abstrait parce qu’il est unilatéral, exclusif. Il ne se prête à aucune combinaison avec autre chose. La négation n’y a pas encore pénétré. Son antithèse, le non-être, est un concept abstrait, lui aussi, parce qu’il exclut de soi l’être, il se maintient dans son stérile isolement. En revanche, le devenir est le premier concept dans lequel être et non-être se fondent pour engendre quelque chose de nouveau. « Concret » vient de concrescere, concretum, croître ensemble, se lier dans une croissance commune. Ce sens de de « concret » et d’« abstrait » est très important pour qui veut comprendre la pensée de Hegel.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Friedrich Hegel, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 264.


Hegel a dit : « Le soleil et la lune ont moins d’influence sur nous que les forces morales et sociales. » Nous sommes loin désormais de la grande tradition classique, selon laquelle une grande personnalité impose son exemple en toute indépendance du lieu, du temps et de l’histoire où elle se situe. Selon Hegel, mous sommes immergés dans l’histoire et la société. Et désormais, après Hegel, c’est ainsi que l’homme moderne continuera à se concevoir lui-même.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Friedrich Hegel, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 274.

Auguste Comte (1789-1857)

Nous allons nous occuper de penseurs beaucoup moins considérables, mais qui essayé, chacun à leur manière, à l’époque de la science et en étant eux-même fascinés par la connaissance scientifique, de poursuivre et de renouveler l’effort de la révolution philosophique.

Voyons d’abord un penseur français, ne l’année de la Révolution française, qui vécut pendant la première moitié du XIXe siècle : Auguste Comte. Il a été le fondateur de ce qu»’»on a appelé l’École positiviste. Aujourd’hui, ce terme de « positiviste » a pris souvent une nuance péjorative : quand ont traite quelqu’un de « pur positiviste », on veut dire qu’il ne s’est pas encore libéré d’une foi excessive, naïve, dans le pouvoir de la science et qu’il en est resté dépendant comme on l’était au XIXe siècle.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Auguste Comte, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 280-181.


(…) L’ouvrage le plus célèbre d’Auguste Comte, le Cours de philosophie positive, a été publié entre 1830 et 1842. « Positif » n’a donc nullement chez lui le sens d’un contraire de « négatif », mais bien du contraire de « spéculatif » : une théorie est « positive » lorsqu’elle est scientifiquement fondée sur des faits. Une « philosophie positive » ne doit présenter aucune trace de métaphysique et ne s’occuper que d’un classement des faits et des lois. Ainsi, Cours de philosophie positive développe une philosophie que ne repose que sur des faits et des lois, qui ne s’intéresse à rien d’autre et qui n’admet rien d’autre.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Auguste Comte, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 282-183.

Karl Marx (1818-1883)

Sigmund Freud (1873-1939)

Je voudrai ici faire un rappel : on s’en souvient, au Ve siècle avant J,-C. le principe fondamental de Socrate était : « Connais-toi toi-même. » Serait-il possible de faire un rapprochement entre la célèbre maïeutique de Socrate et la méthode psychanalytique de Freud ? Ne pourrait-on pas mettre en exergue de l’œuvre de Freud la devise socratique elle-même : « Connais-toi toi-même » ?

Tous deux s’attachent à l’idée authentiquement philosophique selon laquelle l’homme a pour tâche de se connaître « lui-même ». Que signifie « toi-même » ou « moi-même » ? Pour Socrate, le « moi-même », c’est le libre sujet moral qui cherche le bien, et pour qui le bien est toujours au-delà de ce qu’il a déjà atteint. Cela signifie que chez Socrate, il y a dans le « Connais-toi toi-même » quelque chose que nous, en langage moderne, appellerions « existentiel » : le sujet s’appréhende dans sa liberté essentielle en voyant devant lui un bien qui ne pourra jamais lui appartenir. La connaissance de soi qui est ici visée est une connaissance visant la liberté, ou une connaissance à travers la liberté. Pour Socrate, z se connaître soi-même », c’est se demander quel est le bien, quelle est la justice, quel est le bonheur – autant de concepts qui n’ont un sens que pour la liberté, mais qui n’ont aucun sens objectif au sens des choses qui sont tout juste ce qu’elles sont.

Freud, en revanche, inspiré par l’esprit scientifique de son temps, en énonçant l’exigence « Connais-toi toi-même », demande à l’homme de découvrir son inconscient, qui est en quelque sorte en lui une donnée empirique, mais refoulée. L’inconscient est à la fois donné et dissimulé. Nous pourrions aussi avoir recours à Kant : la chose en soi, la liberté en tant que chose en soi – quelque chose de tout autre que chez Freud. Kant se tient aux côtés de Socrate, mais non pas Freud.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Sigmund Freud, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 316-317.

Henri Bergson (1859-1941)

Changement de direction : nous allons considérer maintenant des penseurs qui ont fortement réagi contre les tendances du monde contemporain aux diverses superstitions scientistes. Ils se sont efforcés de reconquérir justement ce qui, étant essentiel et d’un grand poids, ne se laisse maîtriser par la science. Il s’agira, d’une part, d,Henri Bergson, en France, et d’autre part, de Nietzsche en Allemagne, et de Kierkegaard, au Danemark.

La philosophie d’Henri Bergson constitue une réaction spécifique à tout le courant de pensée qui comptait avant tout sur la science pour expliquer l’essence de l’homme et de la société, et permettre ainsi de résoudre les problèmes posés par la condition humaine. Sa réflexion se développa à contre-courant, contre une Sorbonne et un environnement culturel largement dominés par le positivisme et la crédulité scientiste d’Auguste Comte. Aujourd’hui, nous vivons dans une monde tout différent. Nous pourrions dire, dans un certain sens, que le succès de Bergson en son temps a réduit l’influence sur la postérité. Il a consacré toutes ses forces à enfoncer des portes qui aujourd’hui nous paraissent ouvertes, mais qui étaient à son époque solidement closes. (…)

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Henri Bergson, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 328.


Bergson souligne combien il est difficile à l’homme de se libérer de ses besoins et de ses intérêts pratiques, par lesquels il se trouve asservi à la fois à son intelligence mécaniste et à son aveugle instinct, afin de parvenir à la connaissance du vivant que seule permet cette sympathie désintéressée qu’il appelle « intuition ». Pour réussir il lui faut pour ainsi dire s’opposer à lui-même jusqu’à ce qu’il s’ouvre à une autre réalité et à une connaissance d’un autre ordre.

Cela ne nous rappelle-t-il pas l’histoire du captif dans la caverne de Platon ? Il a fallu que ce captif se détourne du monde des ombres, des prévisions compétentes concernant leur succession, à propos desquels ses compagnons faisaient preuve de tant d’habileté. il a fallu qu.il s’arrache à la sécurité des ses habitudes quotidiennes, pour se mettre à grimper vers la sortie de la caverne. Là, devant le monde des Idées, il fut saisi d’un éblouissement, et il dut s’exercer à regarder leurs ombres et leurs reflets dans l’eau avant de devenir capable de supporter la vue su souverain bien lui-même. Mais il est finalement retourné dans la caverne, où tous alors se moquèrent de son incompétence et de sa maladresse. Tel pourrait bien être le sort de celui qui aurait conquis, à grand effort, la capacité de l’intuition. Par la sympathie celle-ci est capable de fondre en elle l’immédiateté de l’instinct avec la capacité de connaître de l’intelligence, ce qui permet à la conscience de s’ouvrir à la profondeur de la vie.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Henri Bergson, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 350.

Sören Kierkegaard (1813-1900)

Nous commençons par Kierkegaard. Pour lui, comme pour Nietzsche, il est important, plus que pour des penseurs anciens, de savoir ce que fut sa vie. C’est là encore un trait de la modernité : la réflexion philosophique ne peut plus être séparée de la biographie. Nietzsche et Kierkegaard ont vécu leur philosophie, et leur philosophie est issue de leur vie. Mais non pas dans un sens naturaliste, comme si nous pouvions dériver leur pensée des données sociales, politiques, familiales de leur existence. Tous deux tenaient passionnément à authenticité et à la crédibilité de ce qu’ils exprimaient. Tous deux avaient la rhétorique en horreur lorsqu’elle se prend elle-même pour fin. Lorsque leur ton devient pathétique, c’est le plus souvent malgré eux. Ils ont souvent tourné leur ironie contre eux-mêmes, tenant leurs réflexions à distance de leur vie vécue, comme si celle-ci risquaient d’être compromises par les insuffisances de leur existence propre. Il faut donc avoir une certaine connaissance de leur vie pour pouvoir les comprendre.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Sören Kierkegaard, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 353-354.


 Qu’est-ce que l’existence ? Pour Kierkegaard, il s’agit du surgissement de la liberté responsable d’un sujet. Un exemple pour illustrer ce concept : on peut, considérant les choses de l’extérieur, voir de l’eau couler, des branches tomber, une personne accomplir un acte – et tout cela se passe dans le même temps, qu’il s’agisse de l’eau qui coule, des branches qui tombent, de l’homme qui accomplit un acte. Mais l’acte librement accompli de l’homme ne peut pas être dérivé de ce qui s’est passé avant dans ce temps qui est commun à la nature et à l’homme qui agit. L’acte de l’homme provient de ce qui s’est passé au cœur de sa subjectivité et c’est pourquoi il en assume lui-même la responsabilité. En agissant, il ne se laisse pas simplement insérer dans la série des causes et des effets, il n’est pas simplement lui-même un effet d’autre chose, mais il devient une sorte d’absolu commencement. Il insère, dans la texture des causes et des effets, son acte libre venu d’une origine différente, il accompli un rupture, que l’existentialisme, ou philosophie de l’existence, appelle rupture existentielle.

Le terme « existence », avec cette signification, vient de Kierkegaard. C’est lui qui lui a donné ce sens. Dès lors, le verbe « exister » a pris en philosophie une nouvelle signification. Il ne signifie plus seulement : la présence de quelque chose dans le réel. Il faut revenir à son étymologie, comme l’a fait Heidegger : ek-sistere signifie : émerger hors du magma des choses, provoquer une rupture, n’est pas le dérivé d’une continuité homogène.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Sören Kierkegaard, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 362-363.

Friedrich Nietzsche

La séduction poétique que Nietzsche n’hésite pas à mettre en œuvre ne change rien au fait que sa volonté de vérité était une passion dévorante. Mais pour lui, comme pour Kierkegaard, la vérité qu’il s’agit de sauver et de réhabiliter se situe au-delà du concept de vérité objective que connaît la recherche scientifique. Ce n’est pas qu’il veuille dénigrer ou dévaluer la vérité objective ou rationnelle des sciences. Mais celle-ci, selon Nietzsche, dépend de ses prémisses et n’est pas toute la vérité. La vérité philosophique vise quelque chose qui est au-delà de cette simple vérité de surface. Nietzsche a mis l’accent sur l’interprétation, et c’est une raison de plus qui explique l’influence qu’il exerce aujourd’hui. On a été, de nos jours, jusqu’à dire qu’il n’existe en général aucune vérité, qu’il n’y a que des interprétations, et des interprétations d’interprétations, à perte de vue. Ainsi, on entend dire qu’il y a de la naïveté, lorsqu’on explique un texte, à vouloir atteindre ce que l’auteur a vraiment voulu dire. Car il n’existe en réalité aucun texte originel, à proprement parler, et encore moins un sens originel. Nietzsche ne pensait pas ainsi, mais il est certainement l’un des auteurs qui ont le plus contribué au développement de cette tendance. Selon lui, tout savoir est interprétation de l’être par un sujet vivant qui cherche à connaître. La vérité ne peut donc pas se maintenir comme étant quelque chose de solide et d’indépendant du sujet. Elle est toujours déjà interprétation. Dans sa théorie interprétative de la vérité, Nietzsche a exprimé ce doute profond, resté fiché comme un aiguillon au centre de la raison qui cherche la vérité. Il se heurta ainsi à une imite indépassable pour la conscience, et il vécut du même coup l’exigence existentielle d’aller au-delà.

Nous n’avons jamais la vérité clairement en face de nous, nous nous efforçons de la saisir telle qu’elle est, donc indépendamment de nous. Mais malgré tout, une relation essentielle persiste entre la vérité à connaître e celui qui la connaît. La qualité de ce rapport entre un sujet et la réalité qui lui est donnée est elle-même un élément constitutif de la vérité qu’il cherche. Par conséquent, toute interprétation se trouve être à la fois objective et subjective; il n’existe pas d’objectivité pure, que l’on trouverait en dehors du sujet et qui serait totalement indépendante de lui. Il ne peut s’agir que d’une objectivité médiatisée, imprégnée par la vie de celui qui l’énonce, et liée à sa subjectivité. Nous rencontrons ici à nouveau la subjectivité dont nous avons vu la signification qu’elle prenait chez Kierkegaard pour l’expérience religieuse. Mais ici, chez Nietzsche, il s’agit de la vérité philosophique elle-même, telle qu’il est possible de l’atteindre indépendamment de toute foi — ou plutôt : telle qu’il est à jamais impossible de l’atteindre.

Il ne faudrait pourtant pas croire que Nietzsche invoque la subjectivité pour être moins exigeant envers la vérité. Beaucoup de nos contemporains, trop paresseux ou trop engagés pour chercher vraiment la vérité objective, se réfèrent à Nietzsche pour avancer l’argument que l’accord du sujet suffit à constituer la vérité. Non. Si Nietzsche a développé cette théorie, c’est au contraire parce qu’il se faisait une idée bien plus exigeante et bien plus profonde de la vérité que ceux qui se contentent du donné objectif.

C’est donc par passion de la vérité que Nietzsche doit s’interroger: comment la vérité se constitue-t-elle? Comment pouvons-nous l’atteindre? Lorsqu’on s’engage sur ce chemin, on découvre qu’il est impossible d’en prendre tout à fait possession. Et nous retrouvons ainsi le thème du dépassement. La quête de la vérité est une tâche sans fin, elle exige une faim de vérité illimitée et insatiable, et la vérité elle-même vit dans l’acte de dépasser toute prétendue vérité.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Friedrich Nietzsche, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 377-379.

Après Kierkegaard et Nietzsche

Dans un langage plus explicite, cela signifie : il n’est pas de pensée moderne qui puisse se dispenser de passer par le nihilisme ou par l’impossible philosophique. Impossible de s’installer à mi-chemin. Ces penseurs ne sont donc pas des modèles à suivre, mais des appels qu’il faut percevoir, ou plutôt, des exigences auxquelles il faut répondre. Et c’est pourquoi, après Kierkegaard, après Nietzsche, une certaine liberté — qui n’est pas seulement la faculté de prendre une décision, mais celle de connaître et de transcender — est absolument indispensable à la réflexion philosophique. On se rend, je crois, la tâche trop facile lorsqu’on consent, avec une certaine complaisance ou du moins une dose de paresse, à s’installer dans un pessimisme irrémédiable au sujet de notre monde occidental, déclaré vide de sens et de valeur. Ce qui permet d’y trouver une bonne place en se sentant supérieur à tout. Personne n’a réfléchi à cette situation avec plus de passion et de radicalité que Nietzsche et Kierkegaard, chacun à sa manière, et leur condamnation semble sans appel. Mais il est vain de la répéter. Ce qui est nécessaire, c’est de la comprendre, de la prendre au sérieux et d’aller au-delà ; de voir s’il est possible d’aller au-delà. Pour ancrer la liberté de l’homme par-delà les dénonciations, les mises à nu, de Kierkegaard et de Nietzsche, il faut pénétrer dans le nihilisme, le traverser et le dépasser.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Après Kierkegaard et Nietzsche, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 390-391.

Edmund Husserl (1859-1938)

Après Nietzsche et Kierkegaard, la pensée philosophique se développe selon trois directions principales. L’une de ces directions est la phénoménologie, dont l’initiateur a été le philosophe allemand Edmund Husserl. La seconde est la philosophie de l’existence ou existentialisme. Quant à la troisième, dont nous ne ferons qu’indiquer le début, elle n’est pas une philosophie à proprement parler, elle se divise et se subdivise, pour ainsi dire, selon les diverses sciences sociales et humaines.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Edmund Husserl, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 392.


D’abord il se bat contre la psychologie et l’introspection. Il ne veut en aucun cas et d’aucune manière être confondu avec ceux qui prétendent trouver le fondement de la certitude dans la description d’états de conscience intérieurs. Il souligne avec insistance — et selon nous, à juste titre — que les états psychiques que nous pouvons observer, par exemple à l’aide de l’introspection, sont des objets pour nous, tout autant que les objets du monde extérieur; ce sont, certes, des objets psychiques, mais néanmoins des objets. En cela il est encore fidèle à Kant, car pour Kant aussi, tout ce que nous pouvons décrire de notre conscience est déjà de la conscience objectivée. En tout cas, ce n’est pas a priori. Husserl ne veut pas être de ceux qui se contentent de descriptions introspectives du psychisme, et qui en viennent ainsi à se perdre dans le subjectivisme, c’est-à-dire dans une sorte d’empirisme. Et l’on en arrive bientôt, comme les empiristes anglais, à l’idéalisme. Pensons à Berkeley. Husserl ne veut rien avoir à faire avec une objectivation de la conscience, et d’une façon générale avec la psychologie. Ce qu’il cherche doit être immédiat et originel.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Edmund Husserl, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 395-396.


Sa devise bien connue « Allons aux choses mêmes ! » n’appelle nullement à un réalisme naïf. Elle signifie qu’il est indispensable de saisir l’essence de la conscience si l’on veut comprendre comment un « étant quel qu’il soit devient accessible à la conscience intentionnelle ».

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Edmund Husserl, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 398.


Ce qui subsiste alors sans être touché par la réduction phénoménologique, c’est la conscience, qui constitue en principe une région de l’être particulière, et qui peut devenir le domaine d’une science nouvelle — de la phénoménologie. Cette région de l’être, nous pouvons peut-être l’illustrer par une image. Prenons une feuille de papier. Sur l’une de ses faces se trouvent les phénomènes de l’expérience, sur l’autre face, ce qui se produit dans la conscience. Nous sommes enclins à prendre en considération l’une ou l’autre face du papier. Mais dans la méthode phénoménologique de Husserl, ce dont il s’agit c’est en quelque sorte ce qui se passe à l’intérieur de la feuille de papier, c’est-à-dire le donné même des phénomènes, l’activité de la conscience, grâce à laquelle ce donné est rendu possible.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Edmund Husserl, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 401.

Martin Heidegger (1889-1976)

Le rapport de Heidegger au langage est si particulier que ses « pensées fondamentales » ou sa « doctrine de base » ne peuvent être fidèlement reproduites que dans ses propres termes. Il a forgé tant de mots nouveaux, ou employé tant de mots anciens autrement que selon l’usage courant ou la tradition, qu’il est impossible de les faire comprendre brièvement. Les termes dont il se sert ne sont pas traduisibles par d’autres, ils ne se laissent en aucune façon séparer du mouvement philosophique qui s’accomplit à travers eux et en eux. Cette impossibilité me prouve à nouveau combien Heidegger était sur la défensive : ses pensées refusent de se laisser toucher sans leur cuirasse verbale. Au fond, ce n ‘est pas là une défensive philosophique (car un philosophe s’efforce toujours de dire encore une fois autrement ce qu’il a pensé), c’est une défensive poétique : c’est en effet une qualité fondamentale de toute poésie que d’être comme elle est et de ne pas pouvoir être autrement — elle ne se laisse ni traduire ni expliquer.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Martin Heidegger, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 410-411.


Heidegger fait donc une distinction entre « étant » et « être ». L’étant doit son être à l’être, et l’être n’est qu’en tant qu’étant. Et pourtant — c’est décisif — l’étant « dissimule » l’être. Prenons un exemple : voici un crayon sur la table ; il est en bois, il est jaune, avec une pointe dorée, et il écrit noir. Ce crayon est un étant, mais son être n’est pas en bois, il n’est ni jaune ni doré, et l’on ne peut pas se servir de son être pour écrire. D’autre part, son être n’est pas non plus quelque chose qui subsisterait si l’on retranchait le bois, la couleur jaune, la pointe dorée, l’écriture noire. L’être n’est pas « ce qui reste ». Il disparaîtrait lui-même avec toutes les qualités sensibles et avec l’utilité du crayon, et pourtant il est « quelque chose d’autre » que ces qualités et cette utilité. Dans ce sens, on peut dire que les qualités et l’utilité de l’étant dissimulent son être.

Il y a encore autre chose, selon Heidegger, qui contribue à dissimuler l’être de l’étant ou à l’obscurcir — en même temps que le sens de la question posée à son sujet —, c’est l’habitude, et surtout l’habitude « qui va sans dire », qui ne soulève aucun problème, qui consiste à se servir de l’étant conformément à son utilité — donc : le fonde de la technique tout entier, comme aussi celui des sciences exactes. Lorsqu’il s’adonne à de telles activités, ! sujet se perd dans l’anonymat du « on » impersonnel et devient incapable de poser authentiquement la question e l’être de l’étant.

Or, c’est seulement par la découverte du vrai sens de cette question primordiale qu’une quête de la vérité devient possible.

Pour expliquer le sens de la vérité, Heidegger a recours au mot grec aletheia : « ce qui n’est plus caché ». Il le traduit, entre autres, par le mot Entschleierung (« dévoilement ») et il entend par là le dévoilement de l’être. Pour lui, la vérité ne réside jamais dans une cohérence rationnelle, mais dans une « vision » de l’être qui, d’abord « dissimulé par les outils disponibles », se dévoile dans la question primordiale (Urfrage).

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Martin Heidegger, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 413.

Karl Jaspers (1883-1969)

Pendant les années les plus amères qu’il eut à vivre en Allemagne sous le national-socialisme, il trouva en lui- même — comme il le dit — assez de paix pour se plonger dans l’étude du problème en apparence le plus abstrait du monde : il essaya d’élucider le problème de la vérité et développa une Logique philosophique. Il examina les prémisses des méthodes générales de pensée, en se plaçant au point de vue et dans la perspective de la philosophie. Il s’agissait pour lui de comprendre, de manière à la fois plus claire et plus critique, ce qu’était la rationalité des sciences de la nature et, grâce à cette élucidation préalable, d’éclairer le rapport de cette rationalité avec la réflexion et la foi philosophiques. C’est ainsi qu’il mit en lumière ce qui constitue le paradoxe fondamental de la philosophie : dans la science, on a toujours un objet de recherche, mais en philosophie on n’en a pas. Pourquoi pas ? Ce que la philosophie cherche, au fond, c’est l’être même. Nous touchons ici à la racine kantienne de la pensée de Jaspers — et kantienne, elle l’est profondément. Pensons à la Subjekt-Objekt-Spaltung, à la scission sujet-objet. En science, cette scission règne partout, elle est claire : le chercheur étudie une réalité qui se trouve en face de lui, qui est pour lui objective. Mais la philosophie demande : qu’est-ce que l’être ? L’être n’est ni subjectif ni objectif, ou bien il est l’un et l’autre. Si j’essaie de penser une synthèse de sujet et d’objet —, je n’y arrive pas : le sujet est toujours ce que je suis et qui pense un objet, quel qu’il soit, et fut-il quelque chose dans ma propre conscience. La philosophie n’a pas d’objet ; elle est ce « penser » particulier, qui n’a pas d’objet. Son être « englobe » (umgreift) le sujet et l’objet ; il est, comme dit Jaspers, « un englobant » (ein Umgreifendes).

Mais quelle peut bien être la justification d’un « penser » qui n’a pas d’objet ? En science, on procède à la vérification des hypothèses; en logique, on examine la cohérence de la conduite de la preuve. Mais que peut-on faire en philosophie ?

Loin de nier le caractère précaire de la réflexion philosophique, Jaspers l’a mis fortement en lumière. Il le reconnaît : elle n’est, en effet, ni « contraignante » ni « généralement valable ». Elle est autre chose, et donc quelque chose de précaire. On peut toujours la « réfuter » parce qu’elle n’est pas « vraiment scientifique », parce que le philosophe ne peut jamais définitivement « prouver » ce qu’il affirme.

Mais alors, comment la philosophie a-t-elle pu se maintenir en vie au cours des millénaires ? Pour continuer à vivre, elle a besoin du consentement de l’élève. Cela n’implique nullement que l’élève doive penser la même chose que le maître ; mais il faut qu’il commence par consentir au mode de penser du maître, qui est un mode de penser philosophique. Ensuite il trouvera lui- même, par la pratique même de la philosophie, la justification existentielle de sa propre pensée.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Karl Jaspers, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 429-430.


Nous touchons ici à un caractère essentiel de la philosophie, et qui explique pourquoi certains philosophes ne comprennent rien à certains autres. Dans la mesure où la philosophie s’adresse à l’existence possible, c’est-à-dire à la liberté, il lui faut user d’un langage indirect, qu’un autre penseur comprend ou ne comprend pas. Ce sont des langages qu’on ne peut pas rendre objectivement homogènes ou comparer entre eux. Aux yeux de certains philosophes, c’est là une manière de se dérober à tout critère et de se réfugier dans un subjectivisme pur. Mais, à mon avis, c’est qu’ils se refusent simplement à voir la condition humaine telle qu’elle est, et non pas telle que Jaspers, ou la philosophie, l’aurait inventée. Lorsque l’être humain, en tant que possible liberté, cherche à éclairer l’existence, il ne dispose évidemment pas d’un langage direct, universellement valable, qui ne pourrait être qu’objectif. Aussi recourt-il à un langage indirect, dont la portée se mesure à son efficacité ; ce langage ne peut être ni technique ni objectif; il éveille la liberté en se faisant comprendre d’elle.

Le langage scientifique n’est universellement contraignant que lié à un point de vue, à une méthode, à un stade de la connaissance atteint au moment où il est utilisé. Ce qu’il énonce est donc contraignant pour tout esprit normal, mais de manière relative, alors que le langage qui éclaire l’existence n’est jamais universellement valable et contraignant, puisqu’il s’adresse à la liberté d’autrui — mais il se réfère à l’absolu.

Si donc on veut comprendre un certain philosophe, il est absurde de commencer par le refuser. Pour le comprendre, il faut d’abord consentir à penser avec lui, en lui < prêtant » sa propre liberté. Si cette liberté s’y refuse, on ne le comprendra jamais. Nous trouvons ainsi chez Jaspers deux pôles opposés, celui de la validité contraignante, mais relative, et l’autre, où s’éclaire l’absolu. La relativité se trouve du côté de la validité universelle, l’absolu du côté de l’éclairement, qui ne contraint jamais personne.

Tels sont les deux pôles de cette philosophie. Mais alors une question se pose : pourquoi constatons-nous que, tout au long de l’histoire de la philosophie, les philosophes n’ont cessé d’argumenter et d’enchaîner les déductions logiques ? Ils se sont toujours efforcés d’éviter les contradictions, d’avancer des démonstrations cohérentes et bien liées — et Kant plus que quiconque. Mais si l’on examine ces raisonnements de plus près, on découvre que, par-delà leur validité contraignante, ils possèdent une efficacité différente, par laquelle ils modifient l’esprit de celui qui les lit. Souvenons-nous : nous avons vu, à propos de Platon, que lorsque nous lisons un de ses dialogues, nous ne sommes plus les mêmes, à la fin de notre lecture, que ceux que nous étions au commencement.

La philosophie est un domaine étrange. Elle argumente en cherchant des points d’appui dans l’objectivité et la rationalité, et pourtant elle s’attend à être comprise, justement à travers cette argumentation, par une possible liberté, par une existence qui « mime » sa démarche afin de saisir en elle-même ou de devenir quelque chose de plus essentiel que cette démarche même.

Je suis convaincu qu’elle ne peut pas renoncer à ce double aspect, justement parce qu’il correspond à la situation qui est celle de l’homme. Quand l’homme cherche le vrai, c’est le vrai absolu qu’il cherche ; mais chercher le vrai absolu implique, pour l’homme, prendre appui sur l’objectivité et la rationalité — et reconnaître en même temps que les conditions en sont prisonnières de la scission sujet-objet, ce qui signifie que l’être ne saurait se laisser réduire à une connaissance de cette sorte.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, Karl Jaspers, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, pp. 439-441.

La philosophie aujourd’hui

En même temps, des théories se répandent, selon lesquelles les problèmes fondamentaux de la philosophia perennis ne sont pas du tout de véritables problèmes : ils ne se posent qu’à cause du langage, par suite de formulations diverses, et il suffirait de les énoncer autrement pour les voir s’évanouir.

Cette évolution ne concerne pas seulement les problèmes de la philosophie. Ce que les hommes tenaient jusqu’ici pour le monde qui leur était « donné » a perdu sa réalité. Il n’y a plus que des interprétations ou des conventions concernant cet univers, qui découlent de langues naturelles diverses, ou alors des langues artificielles créées par les sciences. Par-delà l’expression verbale il n’y a pas de réalité, et par conséquent les « problèmes » ont cessé de se poser.

Ces sciences humaines et sociales procèdent comme les termites dans le bois : elles vident la philosophie par l’intérieur et réduisent en poudre ses mises en question et ses recherches du sens. Elles ne proposent pas de solutions à ses problèmes, elles les dissolvent, en dissolvant la réalité, l’être même. La possibilité de poser la question disparaît, avec le sens pour la vérité.

Les causes en sont aussi nombreuses que diverses. L’une d’entre elles me paraît évidente : plus une civilisation est évoluée, plus la langue et les langages spécialisés y prennent de l’importance. Dans notre société occidentale, l’« homme cultivé » vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même.

HERSCH, Jeanne, L’étonnement philosophique, La philosophie aujourd’hui, Gallimard, Collection Folio essais (n° 216), Paris, 1993, p. 457.


Wow ! Quel bouquin ! Je distingue nettement mieux LA philosophie DES philosophies à la suite de ma lecture de L’étonnement philosophique de Jeanne Hersch. Je demeure avant tout un adepte de LA philosophie comme mode de pensée, premier pas pour un mode de vie. Je m’attarde plus spécifiquement à la philosophie de la connaissance, aux « Comment nous pensons ? », « Comment nous prenons conscience ? », « Comment nous visons la connaissance ? », etc.

J’aime plus particulièrement l’épistémologie lorsqu’elle se demande « Qu’est-ce que la connaissance et le connu ? » ou simplement « Qu’est-ce que la connaissance ? » À lecture de L’étonnement philosophique de Jeanne Hersch, je constate que ces questions et bien d’autres sur la connaissance et son acquisition par l’homme a passionné et passionnent encore presque tous les philosophes, chacun ayant sa propre idée sur les réponses à apporter.


ÉPISTÉMOLOGIE

  1. Étude critique des sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée (théorie de la connaissance).
  2. Théorie de la connaissance ; « étude de la constitution des connaissances valables » (Piaget). Épistémologie génétique.

Le Robert – Dico en ligne


C’est quoi une étude épistémologique ?

Partie de la philosophie qui a pour objet l’étude critique des postulats, conclusions et méthodes d’une science particulière, considérée du point de vue de son évolution, afin d’en déterminer l’origine logique, la valeur et la portée scientifique et philosophique (cf. philosophie* des sciences, empirisme* logique).

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales


Bref, je me questionne sur la pensée philosophique elle-même. Dans le livre L’étonnement philosophique de Jeanne Hersch, je trouve de nombreuses pistes de réflexion sur la pensée philosophique, qu’il soit question d’esthétique, d’éthique, de logique, de métaphysique, de morale, d’ontologie,de théologie, etc.

À mon humble avis, la connaissance de la connaissance en notre conscience avec la prise de recul nécessaire s’impose comme le premier pas du philosophe. Comment JE connais ?


5-etoiles

J’accorde 5 étoiles sur cinq au livre L’étonnement philosophique :
Une histoire de la philosophie de Jeanne Hersch paru chez Gallimard, Collection Folio Essais (n° 216) en 1993.

J’en recommande fortement la lecture.


dossier-philotherapie-bandeau-750

Page d’accueil du dossier

Articles du dossier

Liste des rapports de lecture et autres articles

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

dossier-consulter-un-philosophe.01

Article # 69

J’AI LU POUR VOUS

Guérir l’impossible

Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces

Christopher Laquieze

2023

978-2-492-84779-0_img_0

Guérir l'impossible - Une philosophie pour transformer nos souffrances en FORCES, Christopher LAQUIEZE, GUY TRÉDANIEL ÉDITEUR, 2023
Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en FORCES, Christopher LAQUIEZE, GUY TRÉDANIEL ÉDITEUR, 2023

Guérir l’impossible

Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces

Christopher Laquieze

Essai

Infos : 184 pages, 150 x 220 mm, 280g

Parution : mai 2023

Editeur : GUY TRÉDANIEL ÉDITEUR

EAN : 9782492847790

ISBN : 978-2-492-84779-0

Prix : 16,90€

tdm-guerir-l-impossible


Lire un extrait de ce livre

Lire un extrait en ligne


Texte à l’endos du livre

Dans un monde en constante mutation où les incertitudes et les défis sont de plus en plus nombreux, la résilience est devenue une compétence vitale pour affronter les difficultés quotidiennes.

Dans l’Antiquité, les plus grands philosophes se concentraient déjà sur ces questions qui continuent de nous habiter : « Comment gérer ma colère ? », « Quelle est la meilleure façon d’atteindre la paix et le bonheur ? », « Comment faire face aux situations difficiles auxquelles je suis confronté ? ». Comme des portes ouvertes vers un monde meilleur, ces interrogations nous aident à trouver notre propre voie.

À travers les réflexions d’Épictète, Spinoza, Marc Aurèle, Sénèque ou encore Socrate, vous découvrirez dans cet ouvrage 21 fondements philosophiques essentiels pour développer votre résilience.

En abordant la psychologie, la science, la sagesse, la spiritualité et en revenant sur les traumatismes qui nous entravent, ce livre est un guide pratique et unique en son genre pour tous ceux qui cherchent à vivre de manière plus apaisée, consciente et épanouissante.

« Majeur est incontournable. L’auteur dévoile l’essence de la résilience dans un monde en quête d’exploration intérieure. Un incontournable pour toutes personnes désirant explorer son monde intérieur. » Yannick Alain – Auteur et conférencier international

« De la souffrance à la sérénité. Un récit foisonnant et percutant, où philosophie rime avec guérison émotionnelle. Précieux et efficace. » Mathias Lebœuf – Journaliste et philosophe

Source : Guy Trédaniel éditeur.


Au sujet de l’auteur

p.christopher-laquieze-01
Photographie de Christopher Laquieze tirée de sa page Facebook

Christopher Laquieze est philosophe et spécialiste en analyse comportementale. Il décide de lier des thèmes importants de la vie quotidienne tels que la résilience, la confiance en soi ou encore le courage avec une vision philosophique et un raisonnement révolutionnaire. Fondateur du mouvement philosophique « Le Banquet de la Connaissance » et conférencier professionnel, Christopher utilise la philosophie pour la faire sortir des universités et la transforme en un outil pratique. Un parcours atypique, une vision du monde différente, Christopher décide d’emmener une vision plus jeune et optimiste au monde. Un monde où la philosophie devient pratique.

Source : Guy Trédaniel éditeur.


Sur le web

Site web officiel de Christopher Laquieze

le-banquet-de-la-connaissance-001

Screenshot 2023-11-24 at 16-29-49 LE BANQUET DE LA CONNAISSANCE

Page de L’Académie de philo pratique – Le Banquet de la Connaissance

Page de Christopher Laquieze sur Instagram

Page de Christopher Laquieze sur Facebook

Page de Christopher Laquieze sur TikTok

Page de Christopher Laquieze sur LinkTree

Page de Christophe Laquieze sur X (Twitter)


Philosophe, écrivain et conférencier, je dirige le premier mouvement philosophique en ligne « Le Banquet de la Connaissance ».

En tant qu’écrivain chez Guy Trédaniel, mon travail consiste à parler du réel, du tragique et de notre confrontation face à celui-ci.

J’interviens dans les entreprises, les associations et les événements pour faire de la philosophie un outil pratique et un moyen d’apprendre à penser contre soi-même.

Je travaille sur «ce qui n’intéresse personne» affirmait Baudrillard ! Comme quoi ça en interresse au moins un !

Un parcours atypique, une vision du monde différente et aujourd’hui plus de 700 000 personnes me suivant sur les réseaux sociaux, je décide d’emmener une vision plus jeune et optimiste au monde et une philosophie qui passe de théorique à pratique.

Source : Page de Christopher Laquieze sur LinkedIn


podcast-esprit-libre-christopher-laquieze-00

Le podcast  »L’Esprit Libre » de Christopher Laquieze

L’Esprit Libre

Bienvenue sur « L’Esprit Libre », un podcast unique présenté par Christopher Laquieze, écrivain, philosophe et fondateur du mouvement « Le Banquet de la Connaissance ». Nous vous invitons à vous immerger dans un monde où la pensée précède l’action, un espace qui prône la réflexion autonome et l’application pragmatique de la philosophie.

Dans cette ère d’information omniprésente et de gratification instantanée, il est facile de se perdre dans le flot continu de données. « L’Esprit Libre » a été créé dans le but d’élever nos esprits au-dessus du bruit, d’apprendre à penser par nous-mêmes et d’utiliser la philosophie non pas comme un sujet académique élitiste, mais comme un outil tangible pour une vie meilleure.

Dans ce podcast hebdomadaire, Christopher Laquieze, votre hôte, vous introduit dans le monde de la philosophie d’une manière unique. Découvrez des entretiens inédits avec des philosophes de renom, des penseurs innovants et des acteurs du changement. Les sujets abordés ne se limitent pas à la théorie mais s’étendent aux problématiques du quotidien. Chaque épisode vous donnera les clés pour comprendre, interroger et appliquer les principes philosophiques pour améliorer votre vie de tous les jours.

En écoutant « L’Esprit Libre », vous deviendrez partie intégrante d’un banquet de la connaissance, où chaque épisode est un mets finement préparé, prêt à stimuler votre esprit et à nourrir votre âme. De la philosophie ancienne à la pensée contemporaine, des enjeux sociaux aux défis personnels, notre mission est de vous aider à naviguer dans le labyrinthe de la vie avec sagesse et discernement.

Rejoignez-nous chaque semaine pour une nouvelle exploration de la philosophie, dans sa forme la plus pure et la plus applicable. Parce que, comme le dit notre hôte Christopher Laquieze, « Penser, c’est déjà agir ».

Pensez d’abord, parlez ensuite.

Source : https://smartlink.ausha.co/lespritlibre


Vidéo

Bienvenue sur "L'Esprit Libre", un podcast unique présenté par Christopher Laquieze, écrivain, philosophe et fondateur du mouvement "Le Banquet de la Connaissance". Nous vous invitons à vous immerger dans un monde où la pensée précède l'action, un espace qui prône la réflexion autonome et l'application pragmatique de la philosophie.
Bienvenue sur « L’Esprit Libre« , un podcast unique présenté par Christopher Laquieze, écrivain, philosophe et fondateur du mouvement « Le Banquet de la Connaissance ». Nous vous invitons à vous immerger dans un monde où la pensée précède l’action, un espace qui prône la réflexion autonome et l’application pragmatique de la philosophie.

Chaîne  »L’esprit » de l’auteur sur YouTube


Conférence

Conférence « Faire face à l’adversité grâce à la philosophie Stoicienne »


Du même auteur

L’Oracle de la manifestation alignée

Solène FEIG, Christopher LAQUIEZE

978-2-492-84752-3_Couverture_1400x2003

La manifestation est un phénomène qui intervient lorsqu’un événement ou une situation qui semblait n’exister que dans notre imagination se manifeste dans la réalité.

Cet oracle de 44 superbes cartes t’aidera à attirer à toi ce que tu désires dans tous les domaines (santé, relation, travail…), tout en restant aligné·e sur ton chemin de vie.

Dans le livre d’accompagnement de 112 pages, tu trouveras la signification de chaque carte, ainsi que les conseils et réponses dont tu auras besoin à ce moment-là !

Source : Guy Trédaniel éditeur.


Revue de presse

ABC Talk, Chris Laquieze invité de Mathias Leboeuf, mars 2023

Métamorphose, éveille ta conscience !
#69 Christopher Laquieze : Guérir l’impossible
Saison 3, Ep. 69 – lundi 13 novembre 2023

@neo.tvofficiel

À l’âge de 20 ans, Christopher Laquieze découvre la philosophie à la suite d’une grosse dépression. Pour neo, il raconte comment cette discipline a changé sa vie. 📚#interview #leçondevie #anecdote #promo #histoire #enseignement #titktokacademie #pourtoi #philosophie

♬ son original – neo

Interview de Christopher Laquieze : un parcours et une vision atypique du monde

L’invité du jour: Christopher Laquièze, philosophe et thérapeute, RTL info

Vendre plus efficacement avec le neuromarketing – Chris Laquieze, Esprit Entrepreneur

Tendances Première: Le Dossier – Les 21 fondements philosophiques essentiels pour développer notre résilience, RTBF Auvio

Gestion émotionnelle et entrepreneuriat avec Chris Laquieze : coach en intelligence émotionnelle, Bien être & Santé

Entretien avec Christopher Laquieze, Libre ensembleLibres, ensemble. Le replay


Mon rapport de lecture du livre

Guérir l’impossible

Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces

Christopher Laquieze

 J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Mes lecteurs connaissent ma crainte face à une philosophie de plus en plus psychologisante. Dans son livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE, Christopher Laquieze adopte le ton reconnu aux ouvrages de développement personnel signés par des coachs.

Les chapitres 1 (À la découverte de notre monde intérieur), 2 (L’inconscient et le traumatisme) et 4 (Entre deux mondes) nous plongent dans un récit psychologique parsemé d’exercices à l’imager de tous les livres de développement personnel. Lucide, Christopher Laquieze nous rappelle régulièrement que ses propos et ses conceptions sont subjectifs, ce qui confirme que sa prise de recul personnelle ne s’applique pas nécessairement à tous; il revient aux lecteurs d’apporter ses propres réponses aux nombreuses questions mises de l’avant.

(…) Nous passons notre vie entière à ressentir des émotions de manière consciente, mais aussi de manière inconsciente. Plus l’émotion est intense, plus nous avons de facilité à poser notre attention sur ce que nous ressentons; à l’inverse plus la charge émotionnelle est minime, moins nous conscientisons la situation. L’une des meilleurs clés pour apprendre à stabiliser une émotion intense est de réussir à la conscientiser en essayant de donner un mot à son ressenti. Vous pouvez vous posez les questions suivantes :

  • « Que suis en train de ressentir ? »
  • « Quel a été l’élément déclencheur de ce sentiments ? »
  • « Cette émotion provient-elle de la situation ou de ma perception de la situation ? »
  • « Comment puis-je résoudre le problème ? »

Grâce à ce genre d’interrogations, vous système émotionnel se stabilisera et vous aurez beaucoup plus de facilités à gérer l’intensité affective afin de vous concentrer non pas sur ce que la situation provoque en vous, mais sur la solution qui émane du problème.

LAQUIEZE, Christopher, Guérir l’impossible, Chapitre 1. À la découverte de notre monde intérieur, Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 2023, pp. 24-25.

Christopher Laquieze nous parle beaucoup des six émotions primaires : la peur, la colère, la tristesse, la joie, la surprise et le dégoût. Il insiste plus particulièrement sur la peur et la colère. Les blessures de l’enfance sont également en vedette dans les analyses comportementales avancées par l’auteur.

Il adopte l’ approche voulant que la psychologie augmente sa scientificité en se référant aux découvertes en neurosciences qui appuient ses analyses. Par exemple, il se réfère aux trois dimensions distinctes de l’empathie selon les neurosciences.

  • L’empathie émotionnelle;
  • L’empathie cognitive;
  • L’empathie motrice.

Au sous-titre « L’AMOUR DE SOI», il insiste sur l’honnêteté :

(…) L’honnêteté envers soi-même vient affirmer la pureté de son être et la conscience de la divinité de son âme. Épicure nous affirme qu’«il n’est pas possible de vivre heureux sans être sage, honnête et juste, ni sage, honnête et juste sans être heureux », ce qui dépeint une certaine notion du bonheur au travers de la vertu. (…)

LAQUIEZE, Christopher, Guérir l’impossible, Chapitre 1. À la découverte de notre monde intérieur, Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 2023, p. 56.

Je décroche lorsque l’auteur illustre un résultat de la démarche proposée avec le mot « magie » :

(…) C’est ainsi que vous changerez votre comportement avec vous-même et avec les autres, et c’est à ce moment-là que la magie commencera à opérer.

LAQUIEZE, Christopher, Guérir l’impossible, Chapitre 1. À la découverte de notre monde intérieur, Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 2023, p. 60.

J’ai tout de même poursuivi ma lecture avec un certain intérêt. Il s’agissait pour moi de vérifier l’ensemble des propos à teneur psychologique que je connaissais déjà en raison de mes lectures au fil des 25 dernières années. Bref, Christopher Laquieze rapporte de façon élégante et juste les avancées de la psychologie dans le domaine des émotions. Si un lecteur n’est pas informé de ces avancés, il trouvera dans GUÉRIR L’IMPOSSIBLE le résumé idéal pour se mettre à jour dans les chapitres 1 et 2.

Christopher Laquieze introduit le deuxième chapitre de son ouvrage intitulé L’INCONSCIENT ET LE TRAUMATISME en ces mots :

Mon comportement est-il réellement le reflet de ce que je suis ? Comment puis-je être sûr que je ne suis pas dépendant de mon passé ? Mes réactions m’appartiennent-elles ? Consciemment, je ne peux réellement répondre à ces questions mais, inconsciemment, j’ai toutes les informations pour décrypter ces questionnements. (…)

LAQUIEZE, Christopher, Guérir l’impossible, Chapitre 2. L’inconscient et le traumatisme, Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 2023, p. 71.

Au sous-titre NOTRE ESPRIT ET NOTRE CORPS SONT-ILS DIFFÉRENTS, Christopher Laquieze rappelle que « Le mouvement dualiste de Descartes a permis de distinguer deux entités : le corps et l’esprit, qui seraient distinctes, mais connectées. » Il se réfère ensuite à Socrate :

Socrate cite la critique d’un médecin de Thrace dans l’un de ses dialogues de Platon : « C’est la raison pour laquelle les médecins de Grèce ignorent la cure d’un si grand nombre de maladies : ils sont ignorants de l’ensemble. Car la plus grande erreur de notre époque dans le traitement du corps humain est la séparation que font les médecins entre l’esprit et le corps. » (…)

LAQUIEZE, Christopher, Guérir l’impossible, Chapitre 2. L’inconscient et le traumatisme, Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 2023, p. 77.

Christopher Laquieze soutient que l’inconscient est « un autre esprit » :

Pour véritablement comprendre notre système conscient et ce lien entre le corps et l’esprit, il faut également se pencher sur l’assemblage d’informations inconscientes qui son stocké dans un autre esprit. Ce dernier, que nous appelons « inconscient », est lui-même universel : il n’a aucune limite et peut transporter des multitudes d’informations multigénérationnelles. Car, oui, des informations inconscientes peuvent se transmettre de génération en génération, notamment au travers des comportements et des actions irréfléchies qui viennent elles-mêmes colmater des blessures plus profonde.

LAQUIEZE, Christopher, Guérir l’impossible, Chapitre 2. L’inconscient et le traumatisme, Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 2023, p. 77.

Personnellement, j’adoptais l’idée que l’esprit est composé d’une part consciente et d’une part inconsciente. Je n’avais jamais entendu dire que l’inconscient constituait en lui-même « un autre esprit ». Mais, en psychologie, on peut avancer librement les théories que l’on veut, preuve ou non de sa véracité à l’appui.

Au troisième chapitre, LES 21 FONDEMENTS PHILOSOPHIQUES POUR ATTEINDRE LA GUÉRISON ÉMOTIONNELLE, Christopher Laquieze se met à la pratique de la philosophie. Voici la liste de ces 21 fondements philosophiques qui, rappelons-le, ont pour objectif « d’atteindre la guérison émotionnelle » :

  1. La tâche principale de la vie est de se concentrer sur ce que nous pouvons contrôler.
  2. Profiter de ce que l’on a sans s’attarder sur ce que l’on a pas.
  3. Nous ne contrôlons pas les événements mais nous contrôlons la façon dont nous y réagissons.
  4. Avoir le pouvoir de ne pas avoir d’opinion.
  5. Partir à la conquête de la paix plutôt que de la reconnaissance.
  6. Avoir de la gratitude pour ce que nous avons et pour ce que nous avons vécu.
  7. Une brève histoire du temps ou l’art d’apprendre à gérer son temps.
  8. La projection de ce que l’on craint n’est pas la réalité de notre futur.
  9. Voir le bien chez les gens pour faire ressortir le sein.
  10. Deux oreilles et une bouche – ce n’est pas pour rien !
  11. L’amour n’est pas ce que nous ressentons, mais ce que nous sommes capables de faire pour entretenir ce ressenti.
  12. La comparaison est de l’autodestruction inconsciente.
  13. Imaginer sa vie comme si l’on était un revenant.
  14. Réagir à chaud revient à accepter la destruction.
  15. Déterminer ce que l’on est capable d’accepter pour être heureux.
  16. Avoir peur, c’est être sur le bon chemin.
  17. La sagesse est plus grande que le paraître.
  18. Découvrir la raison pour laquelle nous faisons ce que nous faisons.
  19. Développer notre reconnaissance personnelle de ce que nous avons vécu.
  20. Apprendre à dire « non » et à pardonner.
  21. S’il y a un sens à la vie alors il doit y avoir un sens à la souffrance.

Dans ce chapitre, je n’ai malheureusement pas relevé de référence au besoin d’acquérir et de développer un esprit critique. Et si je me souviens bien, l’auteur n’aborde pas dans ce chapitre la question pourtant incontournable du doute en philosophie. Est-ce parce que l’esprit critique et le doute n’ont rien à voir avec « la guérison émotionnelle » ? Je crois que l’auteur Christopher Laquieze est d’abord et avant tout service de la psychologie, de « sa spécialité en analyse comportementale ».

Les lecteurs de mes Rapports de lecture savent fort bien que je lutte contre la domination de nos opinions car elles règnent en roi et maître sur notre société.

Arrivé au quatrième fondement philosophique intitulé AVEC LE POUVOIR DE NE PAS AVOIR D’OPINION », j’étais ravi de voir mon sujet de prédilection enfin à la une. Voici quelques extraits du long paragraphe qui traite des opinions :

Afin de représenter l’impact que peuvent avoir nos opinions sur une situation, Épictète disait que « ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les opinions qu’ils en ont ». (…)

Émettre un jugement face à une situation extérieure et essayer de prendre parti serait un acte de destruction intérieur pour le stoïciens. (…)

Dans l’un des dialogues de Platon sur la justice de l’individu et de la cité, intitulé La République, il est affirmé que l’opinion regroupe deux types de connaissances : la croyance et l’illusion. (…)

Il relève de notre volonté d’accepter que l’opinion puisse être mise de côté afin d’accéder à une paix plus grande et plus intense.

LAQUIEZE, Christopher, Guérir l’impossible, Chapitre 3. Les 21 fondements philosophiques pour atteindre la guérison émotionnelle, Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 2023, p. 110.

Les hommes troublés par leurs opinions ? Émettre une opinion et prendre parti, un acte de destruction intérieur ? L’opinion regroupe des « connaissances » ? L’absence d’opinion entraîne une paix plus grande et plus intense ?

L’opinion est ici considérée sous l’angle de l’émotion qu’elle donne et l’effet néfaste de cette émotion. Il s’agirait alors d’éliminer cette émotion néfaste en supprimant son origine, c’est-à-dire l’opinion. Je veux bien admettre que nous sommes dans une démarche de « guérison émotionnelle » en référence à des blessures et des souffrances, mais supprimer les pensées émotives négatives et les biais cognitifs engendrés par ces blessures et par ces souffrances ne demeure pas plus qu’un simple exercice de surface, à l’instar de plusieurs autres propositions de la psycho-pop (voir : La psycho-pop, un terreau fertile pour la pseudoscience et la culpabilisation).

Dans ce contexte, il faut mettre davantage l’accent sur la métacognition (Connaissance et maîtrise qu’a une personne de ses capacités et de ses fonctionnements cognitifs).

La métacognition, qui est d’abord à comprendre dans le champ de la psychologie d’où elle est issue et qui l’a définie et expérimentée comme un processus cognitif en jeu dans la résolution de problèmes favorisant à la fois les apprentissages, le transfert et la motivation, peut être comprise aussi et plus philosophiquement, du côté de la distanciation et de la conscience de soi c’est-à-dire d’une pensée qui peut fonctionner de façon critique et réflexive (…)

Source : Anne-Marie Doly. La métacognition : de sa définition par la psychologie à sa mise en œuvre à l’école. G Toupiol. Apprendre et Comprendre. Place et rôle de la métacognition dans l’aide spécialisée., Retz, pp.84-124, 2006. hal-00835076.

Il est tout aussi nécessaire de faire appel à l’épistémologie (Philosophie : Théorie de la connaissance et de sa validité. « Étude de la constitution des connaissances valables » (Piaget)).

Doter et développer l’esprit critique d’une personne me semble plus utile que de lui suggérer de mettre de côté ses émotions. Il vivra tout de même dans un monde où l’opinion règne en roi et maître. Il évoluera tout de même dans une mare d’opinions sa vie durant. Le rôle des émotions dans le vivre ensemble est indéniable, à moins de se réfugier dans son monastère intérieur… dans sa caverne pour n’y percevoir que son ombre.

On ne peut pas recommander de mettre en sourdine la faculté de juger de l’homme parce qu’il s’agirait d’une affaire sensible (émotionnelle) troublant la paix intérieure. La faculté de juger implique aussi et surtout, une fois développée, l’entendement, c’est-à-dire la faculté de comprendre. Et c’est bel bien ce que demande Christopher Laquieze aux lecteurs de son livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE. Il nous invite à comprendre nos émotions, leur rôle dans notre comportement. Tout cela relève de différentes prises de conscience. Et c’est sans compter que les changements de comportement proviennent soit d’une révélation, soit d’un traumatisme. Dans les deux cas, un esprit critique s’impose pour répondre aux questions posées aux lecteurs par Christopher Laquieze.

* * * *

Je vous recommande la lecture du livre Guérir l’impossible de Christopher Laquieze chez GUY TRÉDANIEL ÉDITEUR paru en 2023. J’accorde à ce livre quatre étoiles sur cinq.


dossier-consulter-un-philosophe.01

Page d’accueil du dossier

Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR