
Article # 76
J’AI LU POUR VOUS
Croyance, connaissance, justification
Textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel
et traduits par
E. Bourgognon, A. Brunet, N, Cominotti, J. Dutant, P. Egré, P. Engel, E. Glon, F. Roudaut
Collection Texte Clés de philosophie de la connaissance
Libraire philosophique J. Vrin
2005
464 pages – 11 × 18 × 2,8 cm
ISBN 978-2-7116-1666-4 – avril 2005

Croyance, connaissance, justification
Textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel
et traduits par
E. Bourgognon, A. Brunet, N, Cominotti, J. Dutant, P. Egré, P. Engel, E. Glon, F. Roudaut
Collection Texte Clés de philosophie de la connaissance
Libraire philosophique J. Vrin
2005
464 pages – 11 × 18 × 2,8 cm
ISBN 978-2-7116-1666-4 – avril 2005
Présentation
La philosophie de la connaissance – l’enquête classique qui consiste à chercher à définir la notion de connaissance et à établir ses sources et ses limites – connaît, depuis une trentaine d’années, un essor important, principalement dans la tradition anglophone de philosophie analytique. En reprenant l’entreprise du Théétète, et en réponse au défi du sceptique cartésien, les philosophes contemporains ont formulé des théories rivales de la connaissance, tantôt “internalistes”, tantôt “externalistes”, alors que les tentatives de réponse au trilemme d’Agrippa ont donné naissance au débat entre les théories “fondationnalistes” et “cohérentistes” de la justification des croyances. Des formes renouvelées de scepticisme ont vu le jour, en même temps que des réponses fondées sur le sens commun, dans la tradition de Reid et de Moore. A travers la subtilité des arguments, l’inventivité des exemples et la complexité des définitions qui les distinguent, ces théories renouvellent radicalement les interrogations classiques et en éclairent les présupposés. Ce recueil a été conçu pour permettre l’accès du lecteur français à un ensemble de textes contemporains représentatifs de ce domaine.
Avec des textes de : L. BonJour, R. Chisholm, E. Gettier, A. Goldman, K. Lehrer, G.E. Moore, R. Nozick, E. Sosa, B. Stroud, T. Williamson et L. Zagzebski.
Source : J. Vrin Éditeur.
Table des matières
Introduction générale
Définition de la connaissance
- E. Gettier, La connaissance est-elle la croyance vraie justifiée? (1963)
- R. Nozick, Les conditions de la connaissance (1981)
Fondationnalisme et cohérentisme
- R. Chisholm, Une version du fondationnalisme (1982)
- K. Lehrer, La théorie cohérentiste de la connaissance (1986)
- E. Sosa, Le radeau et la pyramide (1980)
Internalisme et Externalisme
- A. Goldman, Qu’est-ce qu’une croyance justifiée? (1979)
- L. BonJour, Les théories externalistes de la connaissance empirique (1980)
- T. Williamson, La connaissance est-elle un état de l’esprit? (2000)
Scepticisme
- B. Stroud, Comprendre la connaissance humaine en général (1989)
- G.E. Moore, Preuve qu’il y a un monde extérieur (1952)
- D. Lewis, Insaisissable connaissance (1996)
Epistémologie de la vertu
- L. Zagzebski, La connaissance comme vertu intellectuelle (1995)
Extrait
INTRODUCTION GÉNÉRALE
en hommage à Keith Lehrer
Ce que recouvre l’expression « philosophie de la connaissance » est assez divers. Cette appellation désigne au moins cinq choses : (a) une enquête philosophique générale sur la nature, les sources, et les limites de la connaissance, (b) un ensemble de doctrines relevant de cette enquête chez un philosophe particulier, (c) un type de philosophie qui met l’accent sur la connaissance (plutôt que sur l’être, ou sur l’action, par exemple), (d) l’étude des méthodes de la science en général ou (e) à partir de l’histoire des sciences. La difficulté est que les termes désignant ces divers types d’enquête n’ont pas le même sens d’une langue philosophique à une autre. Erkenntnistheorie désigne à la fois la « théorie de la connaissance » au sens général (a) et un certain type de doctrines néo-kantiennes sur la connaissance au sens (c), dans la mesure où le kantisme est supposé être une philosophie qui fait de la philosophie de la connaissance la philosophie première (par opposition à l’ontologie). On emploie plus rarement « gnoséologie » pour désigner aussi bien (a) que (b) (la gnoséologie de Thomas d’Aquin, celle des stoïciens) [1] (d) correspond tantôt à ce que l’on appelle en allemand Wissen- schoftslehre – la doctrine de la science -, tantôt à ce que l’on appelle «logique» au sens large (la Logic de Mill par exemple couvre l’ensemble des méthodes des sciences déductives et inductives [2]), tantôt à ce que l’on appelle « méthodologie ».
Épistémologie est le mot qui a subi les destins les plus divers. En anglais epistemology désigne la théorie de la connaissance en général au sens (a), mais en français il désigne plus couramment une enquête sur les sciences de type (d) (épistémologie générale des sciences) ou (e) (épistémologies régionales). En fait le sens (e) où l’épistémologie est la philosophie historique des sciences, est le sens qui a tendu à prédominer en français depuis les années 1930. Des auteurs comme Meyerson ou Goblot désignaient encore par «épistémologie» la théorie générale de la connaissance[3]. La tradition française, depuis Comte et Cournot au moins, n’avait jamais séparé l’histoire des sciences de ce que ce dernier appelait la « critique philosophique ». Mais au xxe siècle, sous l’influence notamment de Brunschvicg, Bachelard et Canguilhem, le terme «épistémologie» a fini par désigner une étude historique des sciences, quelquefois l’histoire des sciences elle-même, conçue en opposition à l’idée d’une théorie générale de la connaissance, soupçonnée de proposer une épistémologie normative ignorante des réalités historiques et de souscrire implicitement à un programme d’unification des sciences comparable à celui du positivisme logique. Selon la version la plus radicale de cette conception, il y a sans doute des épistémologies régionales, mais il n’y a pas d’épistémologie générale.
L’ÉPISTEMOLOGIE
Nous suivons ici l’usage de Meyerson et celui de l’anglais, et désignons par épistémologie ou philosophie de la connaissance une enquête générale sur la connaissance, ses sources et ses limites. Ce choix n’est évidemment pas neutre. Il résulte d’une prise de position philosophique, qui est en général celui de la tradition «analytique»: il est possible de mener une enquête autonome sur la nature de la connaissance en général, sa portée et ses limites. Cette enquête porte, pour reprendre les termes de Barry Stroud, sur «la connaissance humaine en général» (1989, texte repris dans ce volume) et sa possibilité, au sens même où le sceptique la met en doute, et au sens où la philosophie entend lui répondre. Le théoricien de la connaissance partage en effet avec le sceptique une aspiration à la généralité. Cette généralité n’est pas celle à laquelle aspiraient les positivistes dans leur programme d’unification méthodologique des sciences, auquel l’épistémologie, au sens où nous l’entendons ici, n’a pas à souscrire. Le programme d’unité de la science concernait la notion d’explication aussi bien que l’ontologie de la science et supposait qu’on puisse ramener l’une et l’autre sous un même type. Ce dont il est question ici est autre : il s’agit de la définition même de la connaissance, de ses liens conceptuels à la croyance, à la vérité et à la justification, ainsi que de sa possibilité.
Une analogie aidera. On a coutume de désigner sous le nom de « méta-éthique » les questions qui concernent le statut des jugements moraux et des propriétés morales, la question de leur justification, et de leur liens avec la motivation éthique, et on distingue cette enquête de l’éthique dite «normative» qui concerne le choix des éthiques particulières (utilitarisme, kantisme, perfectionnisme, etc.). L’épistémologie générale se situe au même plan de généralité que la méta-éthique, et les positions particulières (fondationnalisme, cohérentisme, etc.) sont, mutatis mutandis, des épistémologies normatives. Ces questions relèvent tout autant de ce que l’on peut appeler, dans une perspective kantienne, une critique, ou plus rarement la « métaphysique de la connaissance » [4]. Mais l’épistémologie générale n’est tenue ni de souscrire aux présupposés de la première ni aux thèses de la seconde, bien qu’elle rencontre souvent des questions réputées métaphysiques, comme celles de la nature du possible et du nécessaire, de la causalité et des relations de la pensée et de la réalité. Ses méthodes sont celles que la philosophie analytique nous a léguées : l’analyse, la logique, l’exemple, l’expérience de pensée, et l’argumentation conceptuelle.
L’idée qu’une telle enquête soit simplement possible rencontre non seulement l’opposition de nombre de sociologues et d’historiens des sciences qui considèrent que la notion abstraite de connaissance n’a pas de sens, mais aussi celle de certains philosophes au sein même de la tradition analytique. Ainsi Quine ne croit pas que l’épistémologie soit possible, sauf à être «naturalisée», c’est-à-dire absorbée dans une étude scientifique des capacités naturelles des espèces (humaine et animales). Elle cesse ainsi d’avoir un statut autonome et surtout d’avoir un statut normatif[5]. Il répudie toute question du type de celle que posait Descartes (Comment échapper au scepticisme et fonder la connaissance sur des bases sûres?) en soutenant, dans une veine proche de celle du pragmatisme, que les seuls doutes sceptiques sérieux sont des doutes scientifiques. Il est suivi en cela par nombre d’auteurs «néo-pragmatistes» ou relativistes, tels que Rorty (1979) ou Stich (1990) qui nient que l’entreprise «analytique » en épistémologie ait un sens quelconque. Contre ce type d’éliminativisme, les auteurs représentés dans ce recueil acceptent l’idée d’une épistémologie générale comme sujet autonome, et ils prennent le sceptique au sérieux, même quand ils sont naturalistes[6]. Si ceux qui ne sont prêts à parler d’épistémologie que pour en faire la nécrologie avaient raison, on comprendrait mal pourquoi ce domaine est si actif dans la philosophie contemporaine[7].
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[1] On peut aussi utiliser «gnoséologie» en un sens encore plus large: une récente Philosophie des sciences (D. Andler, A. Fagot-Largeault, B. Saint Sernin, Paris. Gallimard, 2002) place sous ce terme des sujets tels que la philosophie de la nature, la construction intersubjective de l’objectivité scientifique, et l’étude des processus cognitifs.).
[2] Un célèbre historien de la pensée allemande vint un jour chez P. Engel et, désignant ses étagères de livres d’épistémologie, déclara : «Tout cela, c’est de la logique anglaise!».
[3] C/. Meyerson, Identité et réalité, Paris, Alcan, 1912; 2e éd. Paris, Vrin, 1951. Le Traité de la Connaissance, de Louis Rougier, modelé sur l’Allgeineine Erkenntnistheorie de Schlick, est peut-être le dernier ouvrage de ce style paru en France. Cf. aussi Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, P31’5, É’U.F., 1968, p.294. Lalande lui-même (Ibid.) déplore l’usage d épistémologie en ce sens, déclarant: «en français il ne devrait se dire correctement que de la philosophie des sciences ». On ne voit pas pourquoi.
[5] L’expression est utilisée par J. Vuillemin dans ses Leçons sur la première philosophie de Russell, Paris, A. Colin, 1968, p. 5.
[5] Quine soutient qu’elle est comme l’ingénierie, ce qui revient au même que de lui conférer un statut descriptif.
[6] Voir par exemple la critique de Quine par Kim (1988).
[7] Les anthologies et manuels parus récemment, comme Kim et Sosa 2000, Berneker et Drestke 2000. Williams 2001 ou Moser2002 en témoignent.
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P.S. : Dans cet extrait, j’ai volontairement changé le numéros des Notes en bas de chaque page dans le livre papier afin qu’elles concordent avec une numérotation continue pour un positionnement en fin de texte.
Au sujet des auteurs
JULIAN DUTANT

Senior Lecturer chez King’s College London.
« Je suis un philosophe spécialisé en épistémologie (au sense de philosophie de la connaissance), épistémologie formelle, philosophie du langage, et théorie de la rationalité (en éthique et théorie de la décision). Je m’intéresse aussi à l’histoire de l’épistémologie.
Je suis lecturer (maître de conférences) à King’s College London. Avant de rejoindre King’s j’ai été affilié à l’Université de Genève, en particulier au groupe Episteme de Pascal Engel. J’ai aussi été visiteur aux universités d’Oxford (2000-01, 2009-10, 2012, 2013-14), de Berkeley (2011) et du Michigan (2014-15).
La plupart de mes publications sont accessible sur PhilPapers.
Voici mon CV complet (ou CV en anglais). »
Source : site web de Julian Dutant
Page de Julian Dutant sur le King’s College London
Page de Juilan Dutant sur PhilPapers
Page de Julian Dutant sur Facebook
Page de Julian Dutant sur acamedia.edu
PASCAL ENGEL

Directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales
Professeur honoraire, Université de Genève
Membre du Centre de recherches sur les arts et le langage ( CRAL, CNRS, EHESS)
Pascal Engel, ancien élève de l’ENS rue d’Ulm, a fait un doctorat à l’Université de Paris I et un doctorat d’Etat à Aix en Provence . Il a enseigné aux universités de Paris XII, Grenoble, Caen, Paris-Sorbonne et Genève. Il a été professeur invité notamment à Montréal, Hong Kong, Tunis, Athènes, Aarrhus, Canberra, Oslo, Leuven, Lund, Pékin, Taiwan, Saint Louis, special professor à Nottingham. Il a été membre de l’Institut universitaire de France, de Rationalités contemporaines à Paris IV, du CREA à l’Ecole polytechnique, de l’Institut Jean Nicod, et du groupe Epistémè à Genève. Il est secrétaire général de l‘Institut international de philosophie, membre de l’Academia Europaea et de l’Association internationale de philosophie des sciences . Ses travaux ont porté sur la philosophie de la logique et du langage, en particulier sur Davidson, et sur la philosophie de l’esprit et de la connaissance. Ses intérêts actuels portent sur la vérité, les normes épistémiques, la nature de la croyance, et la théorie des raisons. Il est l’auteur notamment de La norme du vrai (1989), Davidson et la philosophie du langage (1994), Introduction à la philosophie de l’esprit (1994) Philosophie et psychologie (1996), La dispute (1997), Truth (2002), Ramsey , Truth and Success (with Jérôme Dokic, 2002) , A quoi bon la vérité ? (with R. Rorty, 2005), Va savoir! (2007) , Les lois de l ‘esprit (2012) , Les vices du savoir (2019), Manuel rationaliste de survie (2020), et comme éditeur Inquiries into Meaning and Truth (1991, with N. Cooper), Précis de philosophie analytique (2000), and Believing and accepting (2000). Il a été éditeur de dialectica de 2005 à 2011. Depuis 2023 il est directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et membre du CRAL.
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Toutes publications de Pascal Engel
Mon rapport de lecture du livre
Croyance, connaissance, justification
Textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel
Vrin Éditeur
Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.
X sait que Pssi
(i) O est vrai
(ii) X croit que P
(iii) Si P était faux, X ne croirait pas que P
(iv) Si P était vrai, X croirait que P
J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Introduction générale, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 16.
Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.
Plus tard, je comprendrai que les nombres sont des concepts abstrait qui ne laissent place à aucune interprétation. 2+2=4. On ne rencontre pas le nombre 2 au coin de la rue. À l’opposé, les mots laissent une place importante à l’interprétation. Dans ce contexte, je relevais avec succès le contrôle de l’interpréation de mes écrits par mon interlocuteur en les codant avec précision dans le langage de cet interlocuteur.
L’épitémologie
Nous suivons ici l’usage de Meyerson et celui de l’anglais, et désignons par épitémologie ou philosophie de la connaissance une enquête générale sur la connaissance, ses sources et ses limites. Ce choix n’est évidemment pas neutre. Il résulte d’une prise de position philosophique, qui est en général celui de la tradition « analytique » : il est possible de mener une enquête autonome sur la nature de la connaissance en général, sa portée et ses limites. (…)
J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Introduction générale, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 9.
Cette enquête générale est avant tout une histoire des différentes théories de la connaissance, des problèmes qu’elles posent et de leur évolution.
Le problème de Gettier
Le point de départ des développement contemporais en philosophie analytique de la connaissance est précisément la démonstration par E. Gettier (1963, article repris dans ce volume) des difficultés de cette définition. Gettier présente deux contre-exemples où un sujet possède une croyance vraie justifiée mais qui n’est pas de la connaissance. Voici un exemple du même type : supposez qu’un policier vous demande si vous avez votre passeport sur vous, Elle est également vraie L le passeport est bien là. Maism à votre insu, un pickpocket très habile vous l’a dérobé, et, n’y trouvant l’argent qui l’intéressit, à trouvé le moyen de la remettre dans votre poche. Savez-vous que vous avez votre passeport ? Il semble que non. Votre croyance a beau être justifiée, elle n’est vraie que par hasard : le portefeuille aurait bien pu être absent, vous ne l’auriez pas remarqué. Pendant plus d’une trentaine d’années au moins, nombre de philosophes anglophones se livrèrent à l’exercice consistant à répondre à cet article, en formulant des définitions de la connaissance suceptibles de passer le test de Grettier, puis des objections à ces définitions, et d’autres contre-exemples (pour avoir une idée partielle de cette littérature, connue sous le nom de « Giettierologie » voir Shope 1983). La première partie de ce recueil en présente les enjeux.
Il est assez difficile, rétrospectivement, de comprendre comment un article aussi court et apparemment anodin que celui de Gettier a pu provoquer une si vaste littérature. New reproduit-il pas tout simplement une vielle objection de Socrate selon laquelle une opinion vraie obtenue par hasard n’est pas une connaissance (Théétète, 201 a-c; 207 a-208 a) ? (…)
J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Introduction générale, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 14.
J’apprends qu’il y a plusieurs définitions (purement) théoriques de la connaissance, ce qui me pose un problème. Mais je me dois d’admettre que différentes réflexions par différents philosophes peut bel et bien conduire à des définition fort différentes.
Je rencontre aussi un problème avec l’association entre la connaissance et la vérité (connaissances vraies). À mon (très) humble avis, une connaissance n’est ce qu’elle est que si elle est objective, que si elle est conforme à la réalité. Introduire la notions de vérité, suppose que l’on peut remettre en question la véracité de la connaissance, ce qui n’a pas lieu d’être. La connaissance n’a pas besoin d’être reconnue comme vraie; il faut simplement l’accepter comme une information objective. Lorsque je vois neigé, je ne me demande pas si c’est vrai. Il neige, c’est tout. Lorsque j’additionne 2 et 2 et que le résultat est 4, je ne me demande pas si c’est vraie. 2+2=4, c’est tout. Toujours à mon (très) humble avis, une connaissance sujette à la vérité devient instantanément subjective, à l’opposé de son caractère objectif. Alors, je parle d’une interprétation de la connaissance et non pas de la connaissance elle-même.
(…) Cette analyse suppose que la connaissance est un composé d’un facteur interne mental, la croyance, et d’un facteur externe, le monde qui rend vraie ou fausses les croyances on croit que p que p soit vrai ou faux, mais si on sait que p, alors p est nécessairement vrai). (…)
J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Introduction générale, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 25.
L’idée que la connaissance a besoin d’être crue ne me plaît pas non plus. À ma connaissance, la croyance n’a pas besoin de preuve. Ce n’est certainement pas parce que je crois que c’est vrai que c’est vrai. J’ai l’impression que ce livre au sujet de connaissance et de la connaissance est fort loin des obligations de l’esprit scientifique, de la pensée scientifique et de la connaissance scientifique.
En titre d’un chapitre de ce livre, on trouve cette question : « Une croyance vraie et justifiée est-elle une connaissance ? (Edmund L. Gettier). Mais réponse est un « NON » retentissant. Une croyance demeure une croyance et, du fait qu’elle n’a pas besoin de preuve, sa justification est à la fois spéculative et subjective.
Keith Lehrer
La théorie conhérentiste de la connaissance
Mon programme de recherche a consité à formuler une théorie conhérentiste de la connaissance. L’analyse de la connaissance que cette théorie contient est traditionnelle dans sa forme, mais elle ne l’est pas dans son contenu. Elle s’inscrit dans la tradition des analyses de la connaissance comme croyance vraie, justifiée et non défaite (undefeated). (…)
J. Dutant et P. Engel (Testes réunis par), Philosophie de la connaissance — Croyance, connaissance, justification, Fondamentalisme et cohérentisme, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 2017, p. 111.
Croire dans la connaissance ne m’apparait toujours pas comme étant logique. Dans L’ENCYCLOPIE PHILOSOPHIQUE en ligne et en accès libre, on peut lire ceci à l’entrée « Croyance » :
(…)
La notion de croyance n’est pas seulement centrale dans notre psychologie et dans nos discours quotidiens. Elle joue également un rôle crucial dans de nombreux domaines de la philosophie. L’une des questions les plus débattues en épistémologie concerne les conditions dans lesquelles une croyance compte comme rationnelle et justifiée. Dans les analyses classiques de la connaissance, la croyance est une condition indispensable du savoir. En philosophie de l’esprit, la croyance est considérée comme l’une des attitudes mentales les plus fondamentales. (…)
Fassio, David (2022), «Croyance (GP)», dans Maxime Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, consulté le 26 janvier 2024, https://encyclo-philo.fr/
Croyance, Encyclopédie philosophique : https://encyclo-philo.fr/item/1705.
Revenons à ce passage « Dans les analyses classiques de la connaissance, la croyance est une condition indispensable du savoir. » Pour savoir, je dois croire ? Que je crois ou non que le fleuve près de chez-moi est pollué ou non, ça ne change rien au fait qu’il est pollué. Nous pouvons bien croire tout ce que nous voulons et c’est exactement pourquoi la croyance n’est pas « une condition indispensable du savoir ».
Je classe mes croyances comme étant au dernier rang de ma liste des choses que je considère importantes. En tête de ce palmares personnel, le savoir et mes connaissances, (comme étant mes expériences du savoir). Au milieu, se trouve mes opinions.
Je recommande le livre Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification uniquement aux érudits familiés avec l’étude approfondie de l’épistémologie. À titre d’amateur, Je ne peux donc pas me permettre d’accorder une note à cet ouvrage.

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Articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)
“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?
Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021
J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.
Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021
J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.
Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021
Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.
Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019
Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.
Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018
Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…
Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023
Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.
Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens
En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.
Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023
J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».
Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.
Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022
Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.
Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019
Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.
Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997
J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.
Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000
À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…
Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021
J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.
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