Les philo-cognitifs sont ces individus, enfants ou adultes, qui réfléchissent de façon différente et ne peuvent s’arrêter de penser.
Appelés tour à tour surdoués, précoces, hauts potentiels, ils ont été décrits d’une seule et même façon, alors qu’ils révèlent en vérité deux types distincts d’intelligence. Là où certains, brillants et inadaptés, font la « révolution de la pensée », d’autres, en effet, s’imposent comme les piliers de leur environnement, lui apportant raison et équilibre.
Parce qu’à l’évidence les « hauts potentiels » ne sont pas tous les mêmes, deux psys et un neuroscientifique proposent, pour la première fois, de dégager les caractéristiques essentielles qui vont avec tel ou tel grand profil, en s’appuyant sur la clinique, mais également sur les neurosciences.
Vous aussi vous avez une pensée hors norme ? Alors partez à la rencontre de vous-même et découvrez si vous êtes plutôt ouvreur de voie ou couteau suisse, interpréteur ou explorateur, sympathique ou empathique, instinctif ou intuitif…
Des explications lumineuses pour mieux se comprendre en profondeur ; des conseils adaptés pour mieux vivre au quotidien.
Fanny Nusbaum est docteur en psychologie et chercheur associé en psychologie et neurosciences à l’université de Lyon. Elle est fondatrice et dirigeante du Centre PSYRENE (PSYchologie, REcherche & NEurosciences), spécialisé dans l’évaluation, le diagnostic et le développement de potentiels.
Olivier Revol, pédopsychiatre, dirige le centre des troubles de l’apprentissage de l’hôpital neurologique de Lyon et milite depuis plus de trente ans pour que chaque enfant puisse accéder au plaisir d’apprendre.
Dominic Sappey-Marinier est enseignant-chercheur en biophysique, imagerie médicale et neurosciences à la faculté de médecine Lyon-Est.
CHAPITRE PREMIER – Du haut potentiel à la philo-cognition
Les mots pour les dire…
Surdon, précocité, haut potentiel…
L’arbitrage de la science
Trois caractéristiques majeures pour une façon de penser singulière
Je suis, donc je pense : l’hyperspéculation
Comme un sixième sens : l’hyperacuité
Un réassemblage permanent des idées : l’hyperlatence
Trois fois mieux !
Comment appeler ces penseurs atypiques ?
Les deux profils
Philo-complexe ou philo-laminaire ?
Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre…
CHAPITRE 2 – Ouvreurs de voies : Les philo-complexes
Portrait chinois
Si c’était un animal, ce serait… un ouistiti
Si c’était une énergie, elle serait… libre et torrentielle
Si c’était une posture, ce serait… l’entièreté
Dans la tête d’un complexe
Interpréter le monde
Une surcharge cognitive mal maîtrisée
Un mouvement perpétuel
De soi à soi
Mauvaise estime et bonne confiance
Trop sympathique !
Une tendance à l’autosabordage
Face au monde
À l’instinct !
Relation à l’autre : le grand malentendu
Relation à l’autorité : opposition, déni et transgression
Les souffrances du philo-complexe, les troubles associés
CHAPITRE 3 – Couteaux suisses : les philo-laminaires
Portrait chinois
Si c’était un animal, ce serait… un ours
Si c’était une énergie, elle serait… maîtrisée et solaire
Si c’était une posture, ce serait… constance, patience et tempérance
Dans la tête d’un laminaire
Explorer le monde en tout terrain
Hyperconscience : il est « aware » !
Promotion naturelle…
De soi à soi
Meilleure estime que confiance…
Très empathique !
Une tendance à l’autoconservation
Face au monde
À l’intuition ! Fiable et adapté
Face à l’autorité, respect mais contournement
Les souffrances du philo-laminaire, les troubles associés
CHAPITRE 4 – Recherche en cerveau inconnu
Les neurosciences de l’intelligence
Le cerveau : centre de l’intelligence
L’intelligence, une organisation cérébrale à la pointe de l’adaptation
L’étonnant cerveau des complexes et des laminaires : ce que révèle l’étude lyonnaise
Connectivité structurale : plus dense
Activité cérébrale : plus pointue
Connectivité fonctionnelle : plus efficace
Quelle intégration dans la société pour les philo-cognitifs ?
Vers un nouveau modèle de l’intelligence ?
La cognition supérieure comme meilleure qualité de raisonnement
La cognition supérieure comme meilleure performance dans un domaine de prédilection
La supra-cognition comme manifestation de toutes les intelligences
Intelligence, génie et réussite
Peut-on définir le génie ?
Et la réussite dans tout ça ?
Épilogue
Notes et références bibliographiques
Bibliographie
EXTRAIT
Avant-propos
Nous sommes fiers de partager avec vous le fruit d’une belle rencontre, écrite comme un roman. Ou plutôt une pièce de théâtre, démarrée dans un huis clos stimulant il y a une dizaine d’années, puis enrichie au fil des représentations publiques et des échanges privés. Le script est plutôt classique. Une psychologue passionnée, un enseignant-chercheur avisé et un médecin motivé se retrouvent autour du même défi. Comprendre ce qui se cache derrière le regard profond des enfants et des adultes « doués ». Puis analyser les mécanismes neurologiques et affectifs qui sous-tendent la vie colorée et parfois tumultueuse de ces personnes atypiques.
Les origines
En fait, cet ouvrage existe depuis longtemps. D’abord en « jachère » sans doute, tapi quelque part dans l’inconscient de chacun de nous trois, lorsque nos vies personnelles nous confrontaient quotidiennement à la « précocité ». Grandir avec un frère ou une sœur à « haut potentiel » est une expérience irremplaçable. La relation fraternelle est la plus longue et la plus intime des relations humaines. Terrain d’entraînement exemplaire et peu dangereux, l’univers familial nous prépare à accueillir nos enfants et nos patients, et à commencer à comprendre la diversité des rapports humains. Ensuite, nos parcours professionnels ont enraciné l’envie de savoir. Nous avons avancé tous les trois, séparément dans un premier temps, en parallèle, dans l’écoute clinique et la recherche neurologique, jusqu’à la maturation de nos idées. Et surtout jusqu’à cette certitude qu’il fallait aller plus loin. Tous les ingrédients étaient alors présents pour imaginer la « saison 2 », celle de la mise en commun de nos idées, de nos trouvailles mais aussi de nos doutes. Mais de bons produits mélangés dans la plus belle des marmites ne suffisent pas à créer un plat réussi. Qu’il manque une flamme et le résultat se révèle décevant, sans liant ni saveur.
Partenaires particuliers…
Plusieurs congrès ont permis de rassembler les personnes concernées par la valorisation de tous les potentiels. Des chercheurs et des cliniciens reconnus nous ont fait confiance. Ils nous suivent toujours. Au fil des échanges, à l’écoute des patients et des familles, nos regards conjugués sur le « haut potentiel » ne cessent d’évoluer.
C’est le produit de ce croisement de regards que nous avons tenté de mettre en musique. Avec prudence. Si nos expériences individuelles nous confèrent une certaine légitimité pour évoquer la « surdouance », il reste beaucoup d’inconnues. Des auteurs prestigieux ont décrit différentes formes d’intelligence, avec autant de particularités dans leur expression intrapersonnelle et interpersonnelle. Il nous a paru nécessaire de nous lancer dans un exercice audacieux. Décrire ce qui relie ces personnes atypiques, puis proposer des « sous-types » pour comprendre ce qui les différencie les uns des autres, mais aussi des individus standards. Enfin, analyser les mécanismes neurologiques mis en jeu dans chacun des sous-groupes, avec l’objectif d’utiliser nos découvertes pour prévenir et aider. Et l’idée forte de proposer aux personnes à « haut potentiel » (et à tous les autres) une véritable « neuro-éducation ».
Un parcours escarpé et joyeux
Entre la création de PSYRENE (PSYchologie, REcherche, NEurosciences) et la sortie de cet ouvrage, nous n’avons cessé de cheminer avec enthousiasme. De réunions confidentielles en conférences à trois voix, de rencontres autour des patients (lors de l’étude par IRM fonctionnelle en particulier) en émissions de télé et radio, nos échanges ont été de vrais moments de partage. Avec des questionnements parfois étranges, des éclats de rire, de l’autodérision, des points de désaccord aussi… Bien heureusement, l’un (ou l’une !) d’entre nous est toujours là pour freiner l’euphorie des deux autres, et éviter ainsi dérives et pensée unique !
Notre travail n’est qu’un début. Il ouvre de nouveaux espaces de compréhension de la philo-cognition, et du fonctionnement neurologique en général. Notre expérience est force de conviction. La plupart des philo-cognitifs vont bien. Surtout les adultes, car l’intelligence protège et les mécanismes de résilience sont particulièrement productifs dans une population spécialement « équipée » pour la métacognition, c’est-à-dire la capacité à penser sur ses propres pensées. Pour autant, nous n’oublions pas tous ceux qui restent en difficulté sur le plan affectif et/ou cognitif. C’est auprès d’eux que s’inscrit notre mission de soignants. Ils le savent, et nous le rendent bien et avec gratitude. Nous sommes toujours frappés par l’empressement de nos patients à accepter de participer aux protocoles de recherches. Qu’ils trouvent ici nos remerciements sincères. Leur contribution est inestimable. Comprendre pourquoi et comment une intelligence de haut niveau peut conduire à l’échec nous éclaire chaque jour un peu plus sur la modélisation des facteurs de réussite. Et nous permet d’œuvrer pour que les obstacles deviennent des tremplins, dans une dynamique de psychologie positive qui est le début du réenchantement. Nous pouvons ainsi relire sereinement la métaphore de l’albatros dans Les Fleurs du mal. Posé sur le pont du navire, l’oiseau est emprunté et soumis aux moqueries des marins. Dans une logique romantique et prémélancolique, Charles Baudelaire évoque ainsi l’isolement douloureux du poète maudit. Notre regard se veut plus optimiste et moins pathologisant. L’albatros possède l’envergure la plus importante de tous les oiseaux. Il sait utiliser le vent pour planer des heures durant. L’observation des capacités de vol et de chasse de ce géant des airs permet de comprendre les mécanismes de portage de tous les oiseaux…
De chair et d’âme (1)
L’être humain est une alchimie complexe, faite de neurones, d’ADN et d’un terreau environnemental. En fait, nous avons tous quelque chose de… philo-cognitif, avec un zeste de laminaire, une pincée de complexe ou un nuage de fonctionnement standard. Le mérite des personnes « douées » est de nous apprendre à évaluer ces proportions et leurs conséquences sur notre vie relationnelle, notre réussite professionnelle et notre harmonie affective.
Car nous nous sommes tous posés sur le même bateau…
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(1) Cyrulnik B., De chair et d’âme, Odile Jacob, 2006
Les meilleurs conseils du livre « Les Philo-cognitifs » – Nous allons voir dans cet article quels sont les meilleurs conseils de du livre Les Philo-cognitifs, écrit par Fanny Nusbaum (docteur en psychologie, chercheur associé en psychologie et neurosciences à l’Université de Lyon, fondatrice et dirigeante du Centre PSYRENE), Olivier Revol (pédopsychiatre et dirigeant du centre des troubles de l’apprentissage de l’hôpital neurologique de Lyon) et Dominic Sappey-Marinier (enseignant-chercheur en biophysique, imagerie médicale et neurosciences à la faculté de médecine de l’Université de Lyon). (L’éveil du TDAH).
Les philo-cognitifs – Suite à une étude menée sur le cerveau d’enfants de 8 à 12 ans, Olivier REVOL, Fanny NUSBAUM et Dominic SAPPEY-MARINIER proposent un nouveau terme pour désigner les enfants surdoués. Ils ont choisi de les appeler « philo-cognitifs ». (Précoces et surdoués).
NUSBAUM : Les philo-cognitifs. Ils n’aiment que penser et penser autrement… (2019) – Trois scientifiques lyonnais viennent de sortir un livre pour redéfinir les êtres dits précoces ou surdoués. A l’avenir, il faudra parler de philo-cognitifs… (wallonica.org)
Les Philo-cognitifs, ils n’aiment que penser et penser autrement… de Fanny Nusbaum, Olivier Revol et Dominic Sappey-Marinier, TEXTUALITÉS
Au sujet de l’auteure Fanny Nusbaum
Fanny Nusbaum ouvre son cabinet en 2004 qui se développe pour devenir le Centre PSYRENE, un centre de psychologie et de neuropsychologie qui compte une dizaine de praticiens.
En 2008, elle reçoit le prix Peter Berner, récompensant un jeune chercheur en hypnose scientifique3. Elle est également chercheuse associée à l’université Claude Bernard Lyon 1, dans le laboratoire P2S4.
Elle se fait remarquer par la communauté scientifique et le grand public grâce à ses travaux sur la philocognition, un terme qu’elle a elle-même inventé pour décrire le Haut Potentiel Intellectuel (HPI). Son livre, publié en 2019 avec Olivier Revol et Dominique Sappey-Marinier aux Édition Odile Jacob5, présente deux profils de philocognitifs, les laminaires et les complexes. Cet ouvrage devient rapidement un best-seller et une référence pour les psychologues et neuropsychologues.
En 2020, durant la crise du Covid-19, elle assure le suivi de ses patients par téléphone6 et continue exclusivement de cette façon par la suite, privilégiant le contact direct et intime avec ses patients, une approche qu’elle détaille dans son livre « L’art de l’excellence : En finir avec la dictature des humanistes ».
En 2021, elle publie « Le Secret des Performants », où elle propose un modèle de l’intelligence considéré comme révolutionnaire7. Plutôt que de considérer l’intelligence comme une capacité, elle la définit comme un état qui révèle nos capacités et qui peut varier en fonction de l’environnement, de sa fatigue ou de son stress. Elle établit une gradation de cet état d’intelligence en trois stades : antiphase, compétence et performance. Ce livre devient rapidement une référence pour le monde de l’entreprise, qui sollicite régulièrement Fanny Nusbaum pour des conférences et des formations sur l’intelligence et la performance.
En 2022, Fanny Nusbaum publie « Le cerveau sous hypnose », où elle détaille comment l’hypnose et l’imaginaire peuvent servir de mécanismes fondamentaux pour l’intelligence et la performance.
En 2023, elle publie « L’art de l’excellence : En finir avec la dictature des humanistes », où elle critique la religion humaniste pour sa promotion d’une égalité stricte, de la bienveillance, de la faiblesse et de l’approximation qui inhibe la performance individuelle et collective. Cet ouvrage met en avant une approche de l’excellence fondée sur la force, l’instinct et la grandeur de l’humain. Il a été bien reçu par la critique et les lecteurs, et a été décrit comme un vent de changement dans le débat public. La même année, « Les Philo-cognitifs » et « Le Secret des Performants » sont publiés en Chine.
Fanny Nusbaum est reconnue comme une visionnaire dans son domaine, remettant en question les idées préconçues sur l’intelligence, la performance et l’excellence.
Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.
Je dois avouer avoir commandé ce livre sans me donner la peine de prendre connaissance du texte en quatrième de couverture qui informe les lecteurs au sujet des disciplines des auteurs : Fanny Nusbaum est docteur en psychologie. – Olivier Revol, pédopsychiatre. – Dominic Sappey-Marinier est enseignant-chercheur en biophysique, imagerie médicale et neurosciences.
Bref, si j’avais su, je n’aurais pas acheté ce livre car j’entretiens depuis fort longtemps face à la psychologie une grande aversion dont j’ai amplement témoignée dans plusieurs de mes précédents articles avec cet extrait du livre SÉDUCTION PSYCHOLOGIQUE – ÉCHEC DE LA PSYCHOLOGIE MODERNE :
Dans son livre « Séduction psychologique – Échec de la psychologie moderne » William Kirk Kilpatrick, lui-même psychologue, diplômé des plus grandes écoles dont les célèbres universités Harvard et Purdue, se demande « quel est donc le profit produit par la psychologie ».
« L’ÉCHEC DE LA FOI PSYCHOLOGIQUE
Quelque bien intentionné et agréable qu’il soit, il n’est pas évident que l’« establishment » sache aider. Partout il existe de sombres signes que cette foi n’est pas efficace. En dépit de la création d’une armée virtuelle de psychiatres, psychologues, psychométriciens, conseillers et éducateurs sociaux, il n’y a eu aucune diminution du taux de maladies mentales, suicides, alcoolisme, toxicomanie, enfants maltraités, divorces, meurtres et voies de fait de toutes sortes. Contrairement à ce qu’on pourrait espérer dans une société analysée si soigneusement et assistée par tant d’experts de la santé mentale, il y a eu un accroissement dans tous ces domaines. Il semble parfois exister un rapport direct entre le nombre grandissant de ceux qui aident et le nombre grandissant de ceux qui ont besoin d’aide. Plus nous avons de psychologues, plus nous récoltons de maladies mentales; plus nous avons d’éducateurs sociaux et de délégués à la liberté surveillée, plus la criminalité s’accroît; plus nous avons d’enseignants et plus l’ignorance grandit.
Il nous faut nous interroger devant tout cela. En clair, cela est suspect. Nous sommes contraints de concevoir la possibilité que la psychologie et les professions qui gravitent autour d’elle proposent des solutions aux problèmes qu’elles ont elles-mêmes contribué à faire naître. Ainsi, nous voyons des psychologues élever chez les gens l’espoir de bonheur ici-bas à un niveau démesuré, pour ensuite dispenser leurs conseils sur la crise qui survient vers la mi-vie et à la mort. Nous voyons des psychologues faire de l’attention portée à soi-même une vertu, pour ensuite s’étonner du nombre croissant de narcissistes. Nous voyons des psychologues alléguer devant les tribunaux que les mauvais garçons et même les mauvais adultes n’existent pas, pour ensuite formuler des théories afin d’expliquer l’augmentation de la criminalité. Nous voyons des psychologues mettre à rude épreuve les liens de la vie familiale, pour ensuite mener une thérapie dans les foyers brisés.
ATTENTES ET RÉSULTATS
Il y a trop de « si », de « et » et de « mais » pour prouver une relation fortuite entre la montée de la psychologie et la détérioration du lien social, mais il existe certainement assez de preuves pour douter du profit que la psychologie prétend nous apporter. Dans les domaines où les professionnels savent véritablement ce qu’ils font, nous nous attendons à un résultat. Stanislas Andreski, sociologue britannique, fait la lumière sur ce point en comparant la psychologie et la sociologie à d’autres professions. Il note que lorsqu’une profession est fondée sur une connaissance bien établie, il devrait y avoir une relation entre le nombre de personnes qui exercent cette profession et les résultats accomplis :
« Ainsi, dans un pays où il y a pléthore d’ingénieurs en télécommunication, l’équipement téléphonique sera normalement meilleur que dans un pays où il n’y a que quelques spécialistes dans ce domaine. Le taux de mortalité sera plus bas dans les pays ou les régions où il y a beaucoup de docteurs et d’infirmières que dans les lieux où ils sont rares et éloignés. Les comptes seront généralement tenus avec plus d’efficacité dans les pays où il y a de nombreux comptables expérimentés que là où ils font défaut. »
Stanislas Andreski, Social Sciences as Sorcery, Penguin Books, New York,1974, pp. 25-26.
Mais quel est donc le profit produit par la psychologie et la sociologie? Le professeur Andreski poursuit :
« … Partant, nous devrions constater que dans les pays, les régions, les institutions ou encore les secteurs où les services des psychologues sont très largement requis, les foyers sont plus résistants, les liens entre conjoints, frères et sœurs, parents et enfants, plus solides et plus chaleureux; les relations entre collègues plus harmonieuses, le traitement des patients meilleur; les vandales, les criminels et les toxicomanes moins nombreux, que dans les endroits et les groupes qui n’ont pas recours aux talents des psychologues. En conséquence, nous pourrions déduire que les États-Unis sont la patrie bénie de l’harmonie et de la paix; et qu’il aurait dû en être toujours plus ainsi durant le dernier quart de siècle en relation avec la croissance numérique des sociologues, des psychologues et des experts en sciences politiques. »
Stanislas Andreski, Social Sciences as Sorcery, Penguin Books, New York,1974, p. 26.
Cependant, ce n’est pas ce qui s’est produit. Au contraire, les choses semblent empirer. Les rues ne sont pas sûres. Les foyers se désintègrent. Le suicide sévit parmi les jeunes. Et quand la psychologie tente de régler de tels problèmes, il semble souvent qu’elle les aggrave. La création dans les villes de centres de prévention du suicide s’accompagne, par exemple, d’une augmentation de celui-ci. Les conseils matrimoniaux conduisent fréquemment au divorce. Par ailleurs, l’observation la plus élémentaire nous montre que l’introduction de l’éducation sexuelle dans un public très étendu n’a aucunement enrayé la hausse des grossesses non désirées, de la promiscuité et des maladies vénériennes. Il est plutôt manifeste que de tels programmes encouragent la sexualité précoce et les problèmes qui en découlent.
Il est difficile de ne pas conclure que l’ordonnance est à l’origine de la maladie. « Si nous constations », écrit Andreski, « que toutes les fois que les pompiers arrivent, le feu redouble d’intensité, nous finirions par nous demander ce qu’il peut bien sortir de leurs lances et si, par hasard, ils ne sont pas en train de verser de l’huile sur le feu ».
Stanislas Andreski, Social Sciences as Sorcery, Penguin Books, New York,1974, p. 29.
Source : Séduction psychologique – L’échec de la psychologie moderne, William Kirk Kilpatrick, Traduction de l’original anglais (Psychological seduction, Thomas Nelson Publishers, Nashville, USA, 1983), Traduit en français par Alain Chong, Centre Biblique Européen, 1985, pp. 32-35
L’usage du mot « PHILO» dans le titre d’un livre de psychologie m’apparaît presque comme une usurpation. Les auteurs donnent à la PHILO un sens que je ne lui connaissais pas : « philo : philo : « intérêt marqué pour ». Il s’agit d’un intérêt marqué pour la cognition « ensemble des opérations mentales conscientes et non conscientes ».
En somme, on a longtemps parlé de ces êtres différents en les nommant « surdoués », « précoces », « hauts potentiels » ou par divers noms d’animaux. Mais aucune de ces appellations n’a su complètement recouvrir les caractéristiques pressenties de ces individus. Dans ce contexte, nous cherchions un terme qui illustre par lui- même le fonctionnement cognitif de ces individus dans sa totalité et nous avons retenu celui de philo-cognition (philo : « intérêt marqué pour » ; cognition « ensemble des opérations mentales conscientes et non conscientes »). En effet, il désigne d’abord un intérêt prononcé (voire un besoin profond) et une capacité supérieure pour la mobilisation massive de la pensée au travers de trois processus principaux : un raisonnement actif et compulsif (hyperspéculation), une sensibilité et une alerte exacerbées (hyperacuité) et une pensée automatique et analogique surdéveloppée (hyperlatence). Mais le préfixe « philo » se réfère également à une nécessité permanente de réflexion philosophique, c’est-à-dire de questionnements des grands principes existentiels pour l’homme dans son environnement, dans ses relations avec autrui, de sa place dans l’univers, avec une approche métaphysique ou spirituelle. Un philo-cognitif est donc cet individu, enfant ou adulte, doté d’une grande réceptivité globale et ainsi capable de détecter et collecter tout stimulus pertinent plus rapidement et/ou plus intensément pour l’intégrer à un système de raisonnement perfectionné.
NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre premier – Du haut potentiel à la philo-cognition, Sous-titre «Comment appeler ces penseurs atypiques ?», Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, p. 32
Arrêtons-nous davantage à ce passage de la citation ci-dessus : « Mais le préfixe « philo » se réfère également à une nécessité permanente de réflexion philosophique, c’est-à-dire de questionnements des grands principes existentiels pour l’homme dans son environnement, dans ses relations avec autrui, de sa place dans l’univers, avec une approche métaphysique ou spirituelle. »
La « réflexion philosophique » est définie par les auteurs par les sujets abordés. Or, la « réflexion philosophique » se fonde d’abord et avant tout, non pas sur les sujets de la réflexion, mais bel et bien sur l’esprit critique, son acquisition, son développement et sa pratique. Un problème dans l’esprit critique faussera la réflexion. Le « Comment nous pensons » s’impose avant toute réflexion, qu’elle soit philosophique ou non, et que l’on soit ou non un être à haut potentiel. Mais les auteurs du livre LES PHILO-COGNITIFS ne vont pas à la source de la cognition dans l’esprit des individus lorsqu’ils abordent les problèmes et les situations des personnes à haut potentiel. Il demeurent en surface.
Évidemment, j’imagine leur désaccord puisqu’ils se réfèrent à leurs études cliniques et aux neurosciences. Cependant, à l’instar de toutes les études cliniques, ils mettent de l’avant leurs observations et leurs interprétations de ces dernières face au comportement des individus. Bref, ils proposent aux lecteurs leurs jugements ou, si vous préférez, leurs opinions, peu importe le respect des conventions et des règles de la recherche clinique.
« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.
Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »[2]
Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82
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[2] Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82. « We like to believe that we are objective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it. We say we judge objectively, but actually we react subjectively. We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »
Aussi la psychologie cherche à se donner de la crédibilité en se référant aux neurosciences, notamment et dans le cas présent, en traitant des phénomènes mentaux. La psychologie, science inexacte par excellence, cherche dans les sciences exactes, notamment et dans le cas présent, en biophysique, imagerie médicale et neurosciences, une argumentation et des justifications à ses jugements qui, nous venons de le voir, demeurent subjectifs. On parle même de neuropsychologie.
En fin de compte, la psychologie met de l’avant uniquement ce qu’elle offre :
Ce travail peut reposer sur :
— (…)
— des séances de visualisation, notamment par hypnose, axée sur la technique de reparentage (construction mentale d’un parent intérieur), avec un professionnel recinnu, bien sûr.
NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre 2 – Ouvreurs de voies – Les philo-complexes, Sous-titre «De soi à soi» (Conseils), Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, p. 70.
Dans ce cadre les professionnel indiqué peut être un spécialiste des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) connaissant la philo-cognition, qui sera en mesure d’aider à modifier les pensées automatiques et d’en créer de nouvelles. Les techniques méditatives (hypnose, sophrologie, méditation) peuvent servir à visualiser et incarner une prise de distance par rapport aux événements. Enfin, le neuro-feedback ou la stimulation électriques transcrânienne (TDCS) axés sur la zone préfrontale peuvent permettre davantage de contrôle émotionnel.
NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre 2 – Ouvreurs de voies – Les philo-complexes, Sous-titre «Trop sympathique !» (Conseils), Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, p. 73.
On tendra de préconiqer dans ce cas :
(…)
Des travailler en psychothérapie (psychodynamique, thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou d’orientation systémique, etc.) ou par des méthodes de développement personnel (programmation neurolinguistique ou PNL, analyse transactionnelle, méthode Coué…) sur le respect de soi par la détection et la modification des pensées automatiques de dévaluation, de dégradation de lui-même et de l’image qu’il renvoie.
NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre 2 – Ouvreurs de voies – Les philo-complexes, Sous-titre «Une tendance à l’autosabordage» (Conseils), Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, p. 79.
Une « stimulation électriques transcrânienne (TDCS) » lorsque le philo-complexe« éprouve de grandes difficultés à gérer ses émotions », « pour s’extraire de cet engluement affectif » ? Wow ! C’est la psychologie dans toute la splendeur de la mise en marché de sa gamme de produits, y compris de développement personnel.
On ne peut pas reprocher à la psychologie de demeurer dans la psychologie. On peut cependant reprocher à la discipline de courir dans toutes les directions sous l’effet des modes qu’elles engendrent elle-même ou non.
La psychologie demeure à la surface. Elle ne plonge pas à la source même du problème. Elle ne peut pas se pencher sur la cause première car elle n’en a pas les moyens, ces derniers étant le propre de la philosophie.
Ce qui tient ensemble aujourd’hui les multiples programmes de recherche que l’on regroupe sous le nom de « sciences cognitives », c’est le travail philosophique qui est fait à leur propos. Sans la philosophie « cognitive », il y aurait des travaux en psychologie, en linguistique, en neurobiologie, en intelligence artificielle – il n’y aurait pas de science de la cognition. C’est la philosophie qui réfléchit et systématise la ou les attitudes de base qui constituent le seul lien social à l’intérieur du domaine. L’existence d’un lien social n’implique aucunement qu’il y ait un paradigme unique – on a vu qu’il y en a au moins deux, le paradigme cognitiviste classique ou orthodoxe, et le connexionnisme. Mais le choc entre ces deux modèles est lui-même créateur de solidarités. Ceux qui s’affrontent dans les controverses qui ponctuent l’histoire du champ se reconnaissent finalement moins comme adversaires que comme membres d’une même famille élargie. Or l’arbitre qui discipline, règle et finalement juge ces affrontements, c’est le philosophe.
Les auteurs recommandent une seule fois un « groupe d’échanges philosophiques » :
Conseils
On l’aura compris, le risque chez un philo-laminaire réside principalement dans le perfectionnisme qui peut le pousser aux limites de son fonctionnement, au bord de la cassure, voire jusqu’à la rupture.
Avant d’envisager une prise en charge thérapeutique, il est possible de tenter de réguler ce phénomène par une réorientation écologique vers plus d’intériorité et d’écoute de soi-même, au travers d’activités qui permettent une stimulation de l’hémisphère cérébral gauche, mais aussi une rééducation de l’hémisphère droit, lequel a perdu sa fonction d’harmonisation, notamment émotionnelle :
(…)
S’investir ponctuellement au sein d’un groupe d’échanges philosophiques en s’impliquant vraiment dans les débats et en cherchant à subjectiver sa pensée ( « je pense…, j’imagine…, j’aime à penser…, mon idéal serait…, voici comment je me représente les choses…, pour moi…, selon mes valeurs…, j’apprécie…, je n’apprécie pas…, je suis tout à fait d’accord…, je suis totalement opposé…, selon mon expérience…, je trouve ta réflexion grotesque… » ).
NUSBAUM, Fanny, REVOL, Olivier, SAPPEY-MARINIER, Dominic, Les philo-cognitifs, Chapitre 3 – Couteaux suisses : les philo-laminaires, Sous-titre «Les souffrances du philo-laminaire, les troubles associés» (Conseils), Éditions Odile Jacob, Paris, 2019, pp. 155-156.
Dans un groupe d’échanges philosophiques, le participant ne cherche pas à subjectiver sa pensée, au contraire, il doit faire preuve d’objectivité et, pour ce faire, prendre du recul face à lui-même. La discussion au sein d’un groupe d’échanges philosophiques ne consiste pas en un exercice de verbalisation de soi (Je, me, moi). Il ne s’agit pas non plus de mettre de l’avant ses jugements (« je trouve ta réflexion grotesque… »).
Manuel pour animer des discussions philosophiques
1° L’apprentissage de la discussion sous l’angle démocratique
On peut apprendre à ne pas sous-estimer la difficulté de la tâche de discuter réellement ensemble, en ayant bien un objet commun, et en prenant conscience de tout ce qui doit être mis en place, et corrigé dans nos réflexes, pour espérer que « ensemble » ne soit pas une simple question de fait (il y a plusieurs discutants), mais la possibilité d’une construction réellement collective. Un apprentissage « démocratique » essentiel est celui de considérer les autres comme des interlocuteurs valables, de sorte à seulement pouvoir écouter ce qu’ils disent, à se montrer disposé à admettre éventuellement leur point de vue, particulièrement s’il s’avère mieux fondé que le nôtre. Un des autres apprentissages indispensables (mais peu à la mode) pour que la discussion collective soit réellement constructive est celui de la frustration. Car on ne doit pas nécessairement subir la loi du désir de parler ; il y a des attentes et des désirs qu’il est légitime de ne pas satisfaire. La parole n’est pas uniquement une occasion de « s’exprimer », c’est-à-dire de se vider de son idée devant les autres comme pour s’en soulager, sans souci de l’opportunité qu’elle peut avoir dans la réflexion commune. Nous pouvons et nous devons apprendre davantage l’art délicat de la parole opportune : savoir peser l’occasion propice de partager son idée et renoncer quand cette occasion ne se présente pas.
Parler d’une « une réorientation écologique vers plus d’intériorité et d’écoute de soi-même » ne tient pas la route dans le cadre d’un groupe d’échanges philosophiques. Ce n’est ni le temps de s’intérioriser, ni de s’écouter parler. Dans un groupe, c’est l’Autre qui importe.
En conclusion du livre LES PHILO-COGNITIFS, les auteurs demandent aux lecteurs : « (…) Et si un des vecteurs de réussite était à rechercher du côté des… hyperactifs ?» et plaident ainsi pour une réhabilitation de l’hyperactivité. « Alors imaginez l’hyperactivité, et sa consœur d’infortune, l’impulsivité, comme des facteurs de réussite, il fallait oser » soutiennent les auteurs parlant de leurs efforts exposés dans leur livre.
Si je dois confesser m’être reconnu dans le deuxième chapitre de ce livre, « Ouvreurs de voies : Les philo-complexes », pour soutenir que les auteurs ont partiellement vu juste, je n’adhère nullement aux conseils qu’ils proposent.
Très jeune, j’ai été qualifié d’hyperactif par des observateurs dans mon milieu scolaire. « Observateurs » qui furent aussi des « facilitateurs » en me soutenant dans tous mes projets parascolaires et extrascolaires. Chacun de mes projets trouvait sa motivation dans une cause où je décelais des besoins au sein de ma communauté selon mes aptitudes et mes ressources pour les combler.
Une phrase, une seule, a définitivement orienté ma pensée dès mes 15 ans : « La lumière entre par les failles » et j’ai vite compris que ces failles n’étaient autres que les doutes. Tant et aussi longtemps que je doutais, je pouvais avoir confiance en moi et en mes capacités.
J’ai douté de la psychologie et l’expérience m’a donné raison. Et il en fut ainsi ma vie durant.
Le contact et mon intérêt pour la philosophie (Amour de la sagesse), plus spécifiquement, l’épistémologie (Théorie de la connaissance ; « étude de la constitution des connaissances valables » (Piaget)), ont marqué mon parcours personnel et professionnel à partir de la quarantaine. Je connais le bonheur de penser et de repenser dans le doute et l’action.
Le sous-titre du livre « Ils n’aiment que penser et penser autrement… » ne concorde pas avec un plaidoyer pour l’hyperactivité. Qui aime penser et penser autrement s’inscrit toujours dans une phase préparatoire à l’action.
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Je ne vous recommande pas la lecture du livre LES PHILO-COGNITIFS.
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?
J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.
Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.
Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.
Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…
Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.
En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.
J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».
Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.
Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.
Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.
Internet est un incubateur idéal de la pensée approximative. Il profite habilement de certaines de nos prédispositions cognitives pour capter notre attention et nous attirer dans les filets des fake news et des théories complotistes ou « alternatives ». Nous finissons par ne plus savoir où est la vérité. L’école a donc, plus que jamais, la mission cruciale de développer l’esprit critique des jeunes, pour qu’ils se construisent des idées justes et nuancées du monde qui les entoure. Se trouve proposée ici une méthode innovante de développement de l’esprit critique pour l’ère numérique. Le principe en est simple : la domination de sa pensée exige de comprendre les mécanismes de traitement de l’information numérique qui expliquent notre crédulité à son égard. Enseigner aux jeunes à penser juste, à partir d’une meilleure connaissance du pourquoi ils pensent souvent faux sur Internet, fera d’eux des citoyens digitaux prudents, nuancés et critiques, condition essentielle au bon fonctionnement de nos démocraties.
Marc Romainville est professeur à l’université de Namur. Spécialiste de la métacognition, il montre, dans cet ouvrage, comment la prise de conscience de ses manières de penser constitue une voie prometteuse de la formation à l’esprit critique dans un monde numérique. Source : Presses Universitaires de France.
Page dédiée à Marc Romainville sur le site web de l’Université de Namur
Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux
Marc Romainville
Presses Universitaires de France / Humensis, 2023
Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.
De plus, l’auteur nous renvoie trop souvent à un chapitre à venir ou à un chapitre passé, ce qui m’agace sérieusement parce que ces références à un propos déjà tenu complique la mémoire de la lecture et, dans le cas de références à un propos tenu plus loin, l’annonce a tendance à soustraire l’attention du lecteur au propos qu’il lit (on verra cela plus loin). Ces avances-reculs dans un tel essai n’augure rien de bon pour la pensée organisée et critique.
J’ai souvent observé une vie personnelle déphasée de la vie professionnelle : un ingénieur n’est pas nécessairement ingénieux dans sa vie personnelle. Il en va de même de philosophes dont les modes de vie personnelles ne correspondent en rien à leurs textes. Même des scientifiques perdent leur esprit critique en dehors du contexte de leur travail.
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Je garde l’impression heureuse que l’auteur du livre À L’ÉCOLE DU DOUTE est un analytique, c’est-à-dire qu’il s’oblige à bien documenter ses écrits et ses dires. Malheureusement, son style littéraire n’offre pas les repères nécessaires pouvant témoigner de l’organisation analytique de ses propres pensées. C’est bien connu, si l’analytique a besoin de beaucoup d’information pour se faire idée, il lui arrive aussi souvent d’être perdu ou même paralysé par sa propre analyse. Je n’irai pas jusque-là avec Marc Romainville pour ne pas le confronter mais…
À L’ÉCOLE DU DOUTE se fonde principalement sur une proposition de Daniel Kahneman, Prix Nobel d’économie en 2002 :
Il a proposé de distinguer deux systèmes de pensée. Le premier, le « système 1 », est composé d’heuristiques simples, rapides, aisément disponible en mémoire et donc facilement activable. Le second, le « système 2 », est beaucoup plus analytique; il est plus lent, requiert davantage d’efforts et de systématisme et repose sur des procédures apprises et conscientes.[2]
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[2] Même si le recouvrement est loin d’être parfait, les philosophes des Lumières distinguaient déjà deux modes d’appréhension du réel : « On peut diviser toutes nos connaissances en directes et en réfléchies. Les directes sont celles que nous recevons immédiatement sans aucune opération de notre volonté; qui trouvant ouvertes, si on peut parler ainsi, toutes les portes de notre âme, y entrent sans résistance et sans effort. Les connaissances réfléchies sont celles que l’esprit acquiert en opérant sur les directes, en les unissant et en les combinant. » (D’Alembert, Discours préliminaire à l’Encyclopédie, 1751).
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Chapitre 2 – Pourquoi l’on pense faux, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, p. 44.
Qu’est ce que « heuristique » signifie dans ce cas :
(…) la pensée heuristique : celle-ci repose sur des croyances, des habitudes, opinions, stéréotypes, des idées reçues depuis tout petit. Comme vous vous en doutez, elle est nettement plus opérationnelle et confortable dans de nombreuses situations !
Je préfère et de loin les propos du professeur et sociologue des sciences Olivier Clain :
« Il y a trois moments dans toute connaissance du monde :
1. Moment dans lequel je fais l’expérience de l’objet avec ses qualités propres et ses déterminations empiriques.
2. Moment de la construction des concepts, des catégories que j’utilise pour décrire les qualités de l’objet.
3. Moment, en constante relation avec les deux autres et qui sert de médiation dans le rapport entre les deux autres, et qui est le moment de la formulation des énoncés à caractère théorique. »
Cette histoire de « système 1 », « système, 2 » et même de « système 3 », ce dernier étant ajouté par Olivier Houdé, me laisse un peu perplexe.
Le scepticisme se loge dans le système 2 et une éducation au doute suppose donc de sensibiliser les élèves à la nécessité de mettre en branle ce second système de pensée, s’il en est besoin. Selon Olivier Houdé — qui a complété la théorie de Kahneman à des fins éducatives — l’activation du système 2 est elle-même le fait d’un troisième système, d’ordre métacognitif. Ce « système 3 » doit pressentir que quelque chose cloche, qu’il a peut-être un vice de raisonnement et qu’il serait alors plus sage de calmer le « cheval fougueux » du système 1 et de faire appel au très sage et rationnel système 2. (…)
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Chapitre 2 – Pourquoi l’on pense faux, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, p. 45.
Cette approche permissive de la psychologie permet à l’un et à l’autre d’ajouter, dans ce cas, un système à deux autres. Science inexacte ou science molle, si la psychologie demeure une science en soi, elle se donne souvent des marges de manœuvre mettant en cause sa scientificité.
La métacognition, qui est d’abord à comprendre dans le champ de la psychologie d’où elle est issue et qui l’a définie et expérimentée comme un processus cognitif en jeu dans la résolution de problèmes favorisant à la fois les apprentissages, le transfert et la motivation, peut être comprise aussi et plus philosophiquement, du côté de la distanciation et de la conscience de soi c’est-à-dire d’une pensée qui peut fonctionner de façon critique et réflexive : c’est dans cette double acception qu’apparaît son intérêt pédagogique en particulier, pour les élèves en difficulté scolaire puisqu’elle favorise à la fois la réussite aux
apprentissages et la motivation.
À l’instar de tous les concepts en psychologie, celui de la « métacognition » demeure à discuter.
La métacognition : un concept discuté
Une approche compréhensive pour une proposition de délimitation du champ conceptuel
Claude-Alexandre Magot
1. Introduction
La pluralité des définitions de la philosophie semble s’ordonner autour d’un foyer de sens : la philosophie est un travail critique de la pensée sur elle-même associé à un effort pour rendre intelligible les grands questionnements de notre existence. De sorte, nous pourrions la considérer comme l’acte d’une pensée s’exerçant à sa propre liberté et s’affrontant à la question du sens, sans autres instruments que ceux offerts par la raison, l’expérience et l’étendue du domaine de la connaissance humaine.
Il semble que ce soit cet attribut de la philosophie qui fonde la justification de son enseignement dans les instructions officielles des programmes français de la discipline au lycée :
L’enseignement de la philosophie en classe de terminale a pour objectif de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale. […] cet enseignement vise dans l’ensemble de ses démarches à développer chez les élèves l’aptitude à l’analyse, le goût des notions exactes et le sens de la responsabilité intellectuelle. Il contribue ainsi à former des esprits autonomes, averti de la complexité du réel, et capable de mettre en œuvre une conscience critique du monde contemporain. (de Gaudemar, 2003).
Au tournant des années 70 Lipman, professeur de philosophie, avança la thèse selon laquelle ce serait à l’école primaire et secondaire de prendre en charge l’apprentissage de la pensée autonome et critique (Daniel,1997). Ainsi, l’essence de l’intelligence selon lui ne se trouverait pas dans la faculté d’emmagasiner des informations mais dans la capacité à percevoir l’essentiel et agir efficacement sur les choses, c’est-à-dire : doter l’individu de la capacité de créer des liens entre différentes observations et entre actions et conséquences. Cette idée fit son chemin vers le monde francophone pour trouver un écho dans les travaux de Tozzi sur la didactique de la philosophie (Tozzi & Perrin-Naffakh, 2002). De cette façon, depuis un peu plus de vingt ans maintenant de nombreux enseignants du primaire et du secondaire ont abordé des pratiques à visée philosophique au sein de leurs classes. Cet article propose un retour sur l’une de ces expériences en posant la question sous l’angle d’un concept souvent questionné et faisant débat dans la communauté scientifique : la métacognition. En effet il nous semble, comme nous l’avons écrit en introduisant notre propos, que la philosophie a pour l’un de ces angles particulièrement prégnant dans l’approche de Lipman, une démarche que nous qualifierons de méta-
Personnellement, j’attribue l’enseignement du doute à la philosophie et plus spécifiquement à l’épistémologie. Certes, il faut reconnaître le besoin de psychologie dans la pratique de tout enseignement, mais le doute, pour s’inscrire dans le « mode de vie », est l’affaire de la philosophie. Car il est bel et bien question d’intégrer le doute au « mode de vie » de tout un chacun, y compris des élèves, des étudiants, des collégiens et des universitaires.
Marc Romainville aborde aussi la question de l’ère de post-vérité dans son livre À L’ÉCOLE DU DOUTE :
(…) La post-vérité est protéiforme ; elle englobe plusieurs poisons interdépendants, parfaitement à l’aise dans les eaux troubles d’Internet : le bullshit, la désinformation, le complotisme et les théories alternatives.
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Chapitre 1 – Internet, incubateur d’une pensée flasque, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, p. 33.
(Il suffisait à l’auteur d’ajouter dans son texte descriptif de ces poisons « 1 », « 2 », « 3 » et « 4 » pour que nous les retrouvions aisément. Mais ce n’est pas le cas.)
Les diverses composantes de la post-vérité ont un impact délétère et inquiétant sur le fonctionnement de nos sociétés dès lors qu’elles contribuent à ce que les internautes perdent progressivement le contact avec la vérité. Elles agissent comme de « lents corrupteurs épistémiques » (Dieguez, 2018, p. 309) : (…)
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Chapitre 1 – Internet, incubateur d’une pensée flasque, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, p. 37.
Il va de soi que le sujet des biais cognitifs soit abordé par Marc Romainville dans son livre À L’ÉCOLE DU DOUTE :
On parle de biais cognitifs pour désigner des façons de penser irrationnelles, c’est entre autres parce que ces manières de penser tiennent compte, à tort, de facteurs non pertinents et qu’elles délaissent ce qu’il conviendrait de faire entrer dans l’équation du raisonnement pour le rendre robuste. Schématiquement, un biais cognitif répond à quelques caractéristiques de base (Van Loon, 2018).
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Chapitre 1 – Internet, incubateur d’une pensée flasque, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, p. 47.
(Il suffisait à l’auteur de mentionner que ces caractéristiques sont au nombre de 4 et de les numéroter (1, 2, 3, 4…) ces caractéristiques dans son texte descriptif pour que nous les retrouvions aisément. Mais ce n’est pas le cas.)
Premièrement, un biais cognitif est involontaire et peu conscient. (…)
Deuxièmement, on ne parle de biais que si la pensée se fourvoie et débouche sur une conclusion incomplète, illogique, inadaptée, voire carrément erronée. (…)
Troisièmement, on ne crie pas au biais pour la moindre erreur ponctuelle et occasionnelle de pensée. (…)
Enfin, quatrièmement, il ne suffit pas que la conclusion d’un raisonnement ne nous plaise pas pour qu l’on puisse dénoncer l’existence d’un biais qui y aurait conduit. (…)
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Chapitre 1 – Internet, incubateur d’une pensée flasque, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, pp. 47-49.
Marc Romainville nous prévient : « Le présent ouvrage n’est pas un manuel de psychologie cognitive ; on s’en tiendra donc à une description succincte des neuf principaux biais cognitifs (…) »
(Il suffisait à l’auteur de les numéroter (1, 2, 3, 4…) dans son texte descriptif pour que nous les retrouvions aisément. Mais ce n’est pas le cas.)
En l’absence d’une numérotation avec des nombres et de nomination claire, voici la liste des neuf biais cognitifs selon ma compréhension de À L’ÉCOLE DU DOUTE :
Biais de confirmation
Biais de confusion entre corrélation et causalité
Biais de conjonction / Biais de refus du hasard
Biais d’ancrage
Biais d’inférence
Biais d’intentionnalité
Biais d’ignorance
Biais d’effet Dunning-Kruger / Biais d’incompétence
Les biais cognitifs peuvent être organisés en quatre catégories : les biais qui découlent de trop d’informations, pas assez de sens, la nécessité d’agir rapidement et les limites de la mémoire. Modèle Algorithmique: John Manoogian III (jm3). Modèle Organisationnel: Buster Benson. Source (PDF à télécharger – Cliquez) : Penser critique.
Une autre des conclusion majeure des recherches en éducation de ces dernières décennies est qu’il est vain d’ignorer le passé cognitif des élèves. Chaque jeune se présente à nous avec un solide déjà-là mental. Il ne nous a attendu ni pour apprendre, ni pour penser. Lui intimer l’ordre de ranger au placard toutes ses vieilleries cognitives et de passer à autre chose de plus sérieux est sans lendemain. Il restera très probablement accroché à ses anciennes façons de voir le monde ; tout au plus, fera-t-il semblant de penser comme on lui demande de penser, dans l’enceinte de l’école du moins. C’est pour cette raison qu’à la suite Bachelard, on estime que l’école a moins à installer ex nihilo une pensée scientifique qu’à modifier la pensée spontanée que l’élève a progressivement acquise dès son plus jeune âge, sur la base de ses expériences personnelles. Développer une pensée rigoureuse et fondée sur les sciences revient donc, selon les belles formule de Bachelard, à dépasser les « obstacles épistémologique » mis sur la route par la pensée naturelle et à « renverser les obstacles déjà amoncelés par la vie quotidienne » (Bachelard, 1938, p. 18).
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Chapitre 3 – Pour une pédagogie de la métacognition, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, pp. 109-110.
Marc Romainville accorde une attention toute spéciale à l’élève et les situations particulières dans lesquelles il peut se retrouver. Son livre À L’ÉCOLE DU DOUTE témoigne d’une grande empathie envers les élèves et je ne peux que m’en réjouir.
Cependant, je ne crois pas opportun de parler des élèves comme ayant des « anciennes façons de voir le monde » et de « toutes ses vieilleries cognitives ». La jeunesse de l’élève (adolescent) nous permet d’affirmer que ses façons de voir le monde et ses pensées demeurent en élaboration et encore flexible.
Je crois que la certitude affichée par l’élève est d’abord et avant tout liée à sa confiance en lui plutôt qu’à ses façons de votre le monde. À l’adolescence, j’étais fâché de constater que le monde n’était pas comme on me l’avait annoncé dans mon enfance. Le monde était beaucoup plus cruel et complexe que je m’y attendais compte tenu de mes observations enfantines. La façon de pensée des adolescents est sous influence des adultes qu’il fréquente, notamment ses parents et ses enseignants.
Aujourd’hui âgé de plus de 65 ans, j’ai découvert tout au long de ma vie des connaissances que m’auraient été profitables dès mon adolescence mais on ne me les avaient pas enseignées. Voilà pourquoi j’ai écrit et publié en 2022 un essai destiné aux adolescents.
LE DERNIER LIVRE
Pour les jeunes qui ne passeront pas leur vie à lire
Tout ce que vous n’apprendrez pas au secondaire et au collégial
Même si le terme peut paraître ésotérique, la métacognition désigne simplement la capacité d’un élève à prendre du recul par rapport à sa vie mentale et à se regarder apprendre et penser. Il s’agit donc d’une opération cognitive de second ordre, de pensée sur la pensée. Dans cette forme particulière de cognition, une opération mentale d’un élève s’exerce sur une autre opération mentale du même élève. Par exemple, un élève se montre métacognitif lorsqu’il analyse — opération mentale méta — la manière dont il mémorise — opération mentale de premier ordre — ou lorsqu’il interroge de manière critique ses stratégies de rétention ou de raisonnement.
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Chapitre 3 – Pour une pédagogie de la métacognition, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, p. 111.
L’élève doit vivre une révélation par cette prise de conscience du « pourquoi » et du « comment » il pense. Cette révélation implique un moindre effort pour changer le pivot de sa confiance en lui-même et l’adoption d’une nouvelle attitude. La confiance en soi reposera sur sa faculté de penser et non plus sur ses pensées.
La contre-offensive envisagé dans le présent ouvrage (…) suggère une voie complémentaire d’éducation à la pensée juste, plus réflexive puisqu’elle implique un regard distancié des élèves porté sur leurs propres mécanismes de pensée. Une des difficulté des pistes reposant sur l’instruction et sur l’éducation aux médias et à l’information réside dans leur conception, par essence, déficitaire de l’origine du problème. Selon la première, les élèves sont crédules du fait même de leur ignorance et de leurs lacunes de connaissance. La seconde piste incrimine leur manière inadéquate de consulter et de diffuser de l’information via des médias numériques. Dans les deux cas, un doigt accusateur désigne les élèves comme les premiers responsable de leur pensée flasque. Or, surtout si les croyances à interroger sont profondément ancrée dans leur cerveau, les élèves pourraient être tentés de rejeter ces accusations, en les considérant comme des remises en cause de leur personne, voire de leur origine et de leur culture, lorsque ces croyances comportent des dimensions identitaires et religieuses.
De nombreux enseignants l’observent au quotidien : la stratégie qui consiste à affirmer aux élèves qu’ils se trompent par ignorance ou parce qu’il ne savent pas s’y prendre pour trouver la vérité, se heurte à une volonté de leur part de ne pas accepter ces accusation dépréciatives, pour de bonnes — par exemple, dans un souci de préservation de leur estime de soi — ou parfois de moins bonnes raisons — par exemple, par allégeance à une autorité.
ROMAINVILLE, Marc, À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Introduction, Presses Universitaires de France (PUF) / Humensis, Paris, 2023, pp. 14-15.
La prudence dont fait preuve Marc Romainville dans ouvrage À L’ÉCOLE DU DOUTE face à l’approche des élèves est tout à son honneur.
À mon humble avis, une approche visant à foncer dans le tas et à violer l’esprit des élèves sera contre productive. Il revient donc aussi aux enseignants de prendre du recul, cette fois, face aux élèves pour saisir leurs situations suivant leurs expériences et leurs âge.
* * *
Je vous recommande la lecture du livre À L’ÉCOLE DU DOUTE de Marc Romainville chez les Presses Universitaires de France / Humensis, paru en 2023. J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq.
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?
J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.
Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.
Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.
Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…
Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.
par Méta de choc, Olivier Sartenaer et Élisabeth Feytit
Janvier 2023
Voici la captation d’une table-ronde à laquelle j’ai participé à l’université de Namur, sur la question épineuse et non moins passionnante des frontières entre sciences et pseudosciences.
Cette conversation avec Olivier Sartenaer, physicien et philosophe des sciences, trouve son point de départ dans l’évocation du parcours intellectuel du biologiste belge du début du XXe siècle : Hector Lebrun. Ce chercheur brillant voulait concilier la théorie de l’évolution de Charles Darwin et la pensée créationniste catholique.
Nous y abordons des sujets aussi variés que la croyance en la Terre plate, la lithothérapie, la Loi de l’attraction, l’anti-vaccinisme ou les préoccupations environnementales. La crédulité est-elle liée à un manque d’intelligence ? La quête spirituelle est-elle compatible avec l’intérêt pour les sciences ? La crise du Covid aurait-elle révélé notre manque criant de rationalité ?
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