Article # 98
J’AI LU POUR VOUS
Bertrand Saint-Sernin
La raison

Bertrand Sain-Sernon
La raison
Langue : Français
Éditeur : PUF (Presses universitaires de France)
Collection : Que sais-je ?
Catégories : Essais / Philosophie/ Métaphysique
Nombre de pages : 126 pages
Format : Poche
EAN : 9782130537762
ISBN : 978-2-13-053776-2
Texte en quatrième de couverture
La raison se présente sous un jour paradoxal référence à laquelle les hommes soumettent leurs projets, leurs interrogations, leurs hypothèses pour les confirmer ou les critiquer, elle est en même temps exposée aux pressions extérieures et aux troubles intérieurs. Emane-t-elle de Dieu, imprègne-t-elle le réel ou simplement la réflexion que celui-ci inspire à l’humanité ? Pourquoi est-il si difficile de penser ce qui fait de l’homme un «animal doué de raison» ? A partir d’une exploration historique de ce concept chez les philosophes anciens et modernes, cet ouvrage se propose de préciser la fonction de la raison dans les sciences, d’en discerner le rôle dans l’action, de voir comment, dans la connaissance et dans la pratique, cette faculté affronte la réalité du mal, de juger enfin si, au début du XXIième siècle, s’esquisse un nouveau visage de la raison.
* * *
Bertrand Saint-Sernin (1925-1985)
Membre de l’Institut, Bertrand Saint-Sernin est ancien recteur d’Académie et professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV).
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
I — Histoire du concept : Platon — Aristote — Les stoïciens — Le christianisme — Le scepticisme — Descartes — Kant — Philosophie de la nature et dialectique — Cournot — Whitehead
II — La raison et les sciences : L’énigme des origines — Décrire — La raison et les théories sublimes
III — La raison et l’action : Les peintures de l’action — La raison et les jeux de stratégie — La raison et l’histoire — L’idée de « science de l’action »
IV — La raison et les fins : Raison et liberté — La haine de la raison — Les projets de la raison
V — Aspects nouveaux de la raison : Les trois états de la raison — Les deux formes du lien intersubjectif — Le nouveau gouvernement de la raison — Raison partagée, réseaux, stratégie
Conclusion
Bibliographie
AU SUJET DE L’AUTEUR
Bertrand Saint Sernin
Date/Lieu de naissance : 20 décembre 1931, Brest, France
Date de décès : 24 juin 2024, Plougonvelin, France

Bertrand Saint-Sernin, né le 20 décembre 1931 à Brest1 (Finistère) et mort à Plougonvelin (Finistère) le 24 juin 20242, est un professeur de philosophie et un spécialiste de l’histoire des sciences français, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, ancien recteur d’académie.
Biographie
Né en 1931 à Brest, Bertrand Saint-Sernin est agrégé de philosophie. Il a fait une carrière universitaire à Lille et à Paris, où il est professeur honoraire (université Paris-Sorbonne). Influencé par Simone Weil, Bergson et Malebranche, il est aussi spécialiste de la théorie des jeux et des philosophies de Cournot et Whitehead 3.
Après un passage dans le secondaire (1957-1963) aux lycées de Chambéry, Rouen puis au lycée Michelet de Vanves, il devient consultant à la direction des affaires scientifiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de 1963 à 1965, puis revient à l’enseignement comme maître assistant à l’université de Paris I jusqu’en 1972. Ayant obtenu sa thèse de doctorat d’État, sur Les mathématiques de la décision à la Sorbonne en 1971, sous la direction de René Poirier, il est nommé à l’université Charles De Gaulle (Lille III) où il demeure de 1972 à 1986, tout d’abord comme maître de conférences, puis comme professeur à partir de 1982.
Durant cette période, il est détaché comme recteur de l’académie de Dijon et chancelier de l’université de Bourgogne (1973-1976) puis comme recteur de l’université de Nancy-Metz et chancelier des universités de Nancy et de Metz (1976-1982). De 1986 à 1987, il est directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, après quoi il est nommé recteur de l’Académie de Créteil et chancelier des universités Paris VIII, Paris XII et Paris XIII (1987-1989).
En 1989, il est élu professeur à l’université Paris-Nanterre, où il reste jusqu’à sa retraite, en 1993.
Distinctions
- Commandeur de la Légion d’honneur (2016).
- Commandeur de l’ordre national du Mérite (2005).
- Commandeur de l’ordre des Palmes académiques (2021).
- Croix de la Valeur militaire.
Source : Bertrand Saint-Sernin, Wikipédia.
Académie des Sciences morales et politiques : « Élu, le 27 mai 2002, dans la section Philosophie, au fauteuil laissé vacant par le décès de Raymond Polin. Fauteuil n°8 ».
BIBLIOGRAPHIE
Livres
Les mathématiques de la décision, Paris, PUF, 1973, 375 p.
Le décideur, Paris, Gallimard, 1979, préface de Raymond Aron, 222 p.
L’Action politique selon Simone Weil, Paris, Cerf, 1988, 196 p. (couronné par l’Académie des sciences morales et politiques), deuxième édition révisée en 2008 disponible en cliquant ici.
Genèse et unité de l’action, Paris, Vrin, 1989, 189 p.
Parcours de l’ombre. Les trois indécidables, Archives contemporaines, 1994, 207 p.
La Raison au XXe siècle, Le Seuil, 1995, 320 p.
Entretiens nocturnes sur la théorie des jeux, la poésie et le “nihilisme” chrétien, Le Cri, Bruxelles, 1997, 240 p.
Cournot, Vrin, 1998, 192 p.
Whitehead. Un univers en essai, Vrin, 2000, 208 p.
Philosophie des sciences (I) & (II), Daniel Andler, Anne Fagot-Largeault et Bertrand Saint-Sernin, Gallimard, coll. Folio, 1333 p., sept. 2002.
La raison, PUF, coll. « Que sais-je ? », juillet 2003.
Le rationalisme qui vient, Gallimard, coll. Tel, jv 2007.
Blondel, un univers chrétien, Paris, Vrin, 2009
Précis de l’action, Paris, Cerf, 2012
Ouvrages traduits
La raison au XXe siècle en portugais (Brésil)
La raison au XXe siècle en polonais, 2002.
Philosophie des sciences (I) & (II) de Daniel Andler, Anne Fagot-Largeault et Bertrand Saint-Sernin en portugais (Brésil), mai 2005.
La raison (Ho Logos), To Vèma Gnôsè, Athènes, 2007.
Ouvrages collectifs
Coordination du Numéro spécial sur Georges Canguilhem, Revue de Métaphysique et de Morale , jv. 1985 (voir contribution plus loin).
“L’idée du destin” in Lord Jim. Figures mythiques, Joseph Dobrinsky, Autrement, 1998.
“Complétude et incomplétude de l’action” in Les modèles de l’action, PUF, 1998, p. 165-188.
“The Categoreal Scheme” in Alfred North Whitehead, l’univers solidaire, Ali Benmakhlouf éd., Université Paris X-Nanterre, 1999, p. 11-37.
“Possibilité d’une philosophie de la Nature aujourd’hui”, Anne Fagot-Largeault, Daniel Andler, Bertrand Saint-Sernin, in Science et philosophie de la Nature. Un nouveau dialogue, Luciano Boi (éd), Peter Lang, 2000.
“Peut-on connaître la nature ?”, in Préparer l’agrégation de philosophie. La Nature, sous la direction de Laurent Cournaire et Pascal Dupond, ellipses, 2001, p. 20-41.
“L’École française de l’action”, in Jean-François Mattéi, éd. Philosopher en français. Essai, PUF, coll. Quadrige, 2001, p. 21-43.
“Qu’est-ce qu’une vérité scientifique ?” in Droit à la connaissance, respect des personnes et recherche clinique, Journées d’éthique médicale Maurice Rapin, Médecine-Sciences Flammarion, 2001, p. 1-13 (Conférence prononcée le 17 novembre 2000).
“La philosophie de la nature de Jean Largeault” in De la Science à la philosophie. Hommage à Jean Largeault, L’Harmattan, 2001, sous la direction de Miguel Espinoza, p. 21-30.
« Le risque : appréhension subjective et réalité objective » in Probabilités subjectives et rationalité de l’action, CNRS éditions, Paris, 2003, p.101-117, 140 pages, (reçu le 13/12/03), p. 101-117.
“L’idée de conversion intellectuelle selon Alain, Brunchvicg et Blondel” in Le moment 1900 en philosophie, Septentrion, 2004, (417 pages), Études réunies sous la direction de Frédéric Worms, (p. 43-61).
Coordination du N° spécial de la Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, consacré à la “Philosophie de la nature” (voir contributions plus loin)
“La nature dans la philosophie de Husserl et de Whitehead” in Chromatiques whiteheadiennes (Volume 2) : François Beets • Michel Dupuis • Michel Weber, Alfred North Whitehead De l’algèbre universelle à la théologie naturelle, Ontos Verlag, Frankfurt • Lancaster, 2004, p. 171-192.
“Xavier Tilliette, un portrait” in La filosofia come santità della ragione. Scritti in onore di Xavier Tilliette, a cura di Antonio Russo e Jean-Louis Vieillard-Baron, Edizioni Università di Trieste, 2004, p. 17-34.
L’illettrisme, PUF, 2005 : “Attitudes françaises à l’égard de l’évaluation” et “Conclusions”.
“Relativité et interconnexité” in La science et le monde moderne d’Alfred North Whitehead, Alfred North Whitehead’s Science and the Modern World, Actes des Journées d’étude internationales tenues à l’Université catholique de Louvain, les 30-31 mai et 1 juin 2003, Ontos Verlag, 2006.
“Expérience et pensée chez Jean Brun” in Jean Brun, la Vérité et le Chemin, sous la direction de Maryvonne Perrot, Centre Gaston Bachelard de Recherches sur l’Imaginaire et la Rationalité, Université de Bourgogne, Dijon, 2006, p.41-52.
“Vers un nouvel état de la raison” in Science, Éthique et Droit, sous la direction de Nicole Le Douarin etr Catherine Puigelier, Odile Jacob, mai 2007, p. 343-348.
“L’interconnexité entre les êtres selon Les deux sources de la morale et de la religion” in Annales bergsoniennes III, Bergson et la science, édité et présenté par Frédéric Worms, PUF, 2007, mai, p. 295-312.
“Destiny in the Work of Joseph Conrad” in Conrad in France, Edited with an Introduction by Josiane Paccaud-Huguet, Conrad : Eastern and Western Perspectives, Editor Wieslaw Krajka, Vol. XV, Social Science Monographs, Boulder, Maria Curie-Sklodowska University, Lublin, Distributed by Columbia University Press, New York, 2006, p. 73-94.
“L’erreur en philosophie” in L’erreur, sous la direction de Jean Foyer, François Terré, Catherine Puigelier, PUF, Cahiers des sciences morales et politiques, 2007, p. 183-192.
“Blondel et l’école française de l’action” in Maurice Blondel et la philosophie française, Emmanuel Gabellieri et Pierre de Cointet (ed), Parole et Silence, 2007, p. 103-121.
“L’autorité à la lumière des Lois de Platon” in L’autorité, sous la direction de Jean Foyer, Gilles Lebreton, Catherine Puigelier, Cahier des sciences morales et politiques, PUF, 2008, 328 pages, p. 3-14.
“La rationalité scientifique au début du XXIe siècle” in Filosophie, Scienza et Bioetica nel dibattito contemporaneo. Studi internationali in onore di Evandro Agazzi a cura di Fabio Minazzi, Roma, Presidenza del Consiglio dei Ministri, Dipartimento per l’Informazione et l’Editoria, 2007, p. 771-779.
“L’identité changeante de l’individu vue par Bergson et par Whitehead” in L’identité changeante de l’individu. La constante construction du Soi, Edmardo D. Rarosella, Bertrand Saint-Sernin, Philippe Capelle, S.E. Marcelo Sanchez Sorondo, ed., L’Harmattan, 2008, p. 221-232.
“Autorité et décision » in De l’autorité, Colloque annuel du Collège de France sous la direction de Antoine Compagnon, Odile Jacob, 2008, p. 307-322.
“Simone Weil, critique de la société” (reprise d’un article d’Études, fév. 87) in Simone Weil Sagesse et grâce violente, sous la dir. de Florence de Lussy, Bayard, 2009, p. 249-271.
“Instruire selon Simone Weil” in Simone Weil, Chantal Delsol (éd.), Cerf, 2009, p. 153-168.
“Sur les morales de la vertu” in La vertu, sous la direction de Jean Foyer, Catherine Puigelier, François Terré, PUF, 2009, p. 115-129.
“Scientific Method and Philosophical Method” in The Humanities and Social Studies in the Far East, 5th Russian Philosophical Congress, special issue of “Methodology of Philosophical Knowledge” N°3 (23), 2009, p. 193-201.
“La rationalidad cientifica a principios del siglo XXI” in Filosofia y ciencias de la vida, Juliana Gonzalez V. Coordinadora, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, 2009, p. 94-107.
“La générosité : lumière de Jean Foyer” in Jean Foyer In Memoriam, textes rassemblés par Catherine Puigelier et François Terré, Litec, Paris, 2010, p. 407-414.
“La Reconnaissance à la lumière du Timée” in La reconnaissance. Recognition, sous la direction de Catherine Puigelier, Centre de recherches en théorie générale du Droit, Bruyland, Bruxelles, 2011, p. 67-80.
“Durkheim et les philosophes de son temps” in Durkheim fut-il durkheimien ?, Actes du Colloque organisé les 4 et 5 novembre 2008 par l’Académie des sciences morales et politiques, Armand Colin/Recherches, 2011, p. 187-204.
Direction d’ouvrage (avec Catherine Puigelier), Le droit à la lumière de Bergson : mémoire et évolution, Paris, Éditions Panthéon-Assas, 2013.
Direction d’ouvrage (avec Anne Fagot-Largeault), La philosophie et l’état du monde, entretiens de l’Institut international de philosophie, Paris, 15-18 septembre 2010, Paris, Vrin, 2013.
Éditions de texte
Écrits de Dina Dreyfus, Paris, Hermann, “Hermann Philosophie”, 2013, textes rassemblés et présentés par Christiane Menasseyre et Bertrand Saint-Sernin.
Traductions
Carl G. Hempel, Éléments d’épistémologie, Paris, Armand Colin, 1972.
W.V.O. Quine, Logique élémentaire, Paris, Armand Colin, 1972, avec Jean Largeault. 2e édition, Paris, Vrin, 2006.
Articles
La politique de la science, Études philosophiques, 1966.
Technique et technologie, Le Progrès scientifique, oct. 1967.
Programmes et programmation, Le Progrés scientifique, nov. 1967.
Explication géométrique, explication mécanique, explication statistique, Revue de l’enseignement philosophique, fév-mars 1974.
L’idée de révolution scientifique selon A.A. Cournot, Revue de l’enseignement philosophique, déc.1974-jan.1975.
Paradoxes technologiques des sociétés modernes, Les Études Philosophiques, 1976.
Pierre Oster Soussouev, entrée en poésie, La Voix des poètes, fév. 1978.
Le décideur et la santé, avec François Regnier, Prospective et Santé, 1980, N° 16.
Michel Alexandre, La Revue de Métaphysique et de Morale, janvier-mars1981, tome 44.
P. Oster Soussouev, Un lyrisme véridique, Critique, août-sept. 1981.
L’idée de décision collective: mythe ou réalité? Etudes, déc. 1982.
Finalité de l’éducation, Paradoxes, automne 1982.
Michel Serres, philosophe et gascon, Cahiers du Sud-Ouest, 1983.
Le souverain dans la Critique de la raison dialectique, Revue de Métaphysique et de Morale,1983.
L’âme ou le nom propre, Cahiers philosophiques, 1983, N° 15.
Essence et images de la liberté, Cahiers Philosophiques, 1983, N° 17.
Les figures politiques du mal chez Sartre, Études, déc. 1983.
Groupe et choix, La marge, 1983.
P. Oster Soussouev ou la fluidité dramatique, Don Quichotte, Lausanne, fév. 1984.
Michel Serres à mi-parcours, Etudes, mars 1984.
René Poirier, ou la métaphysique de l’image, Études philosophiques, 1984.
Raymond Aron, Études, juillet-août, 1984.
Éthique de la décision, Prospective et santé, automne 1984.
Coordination du Numéro spécial sur Georges Canguilhem, Revue de Métaphysique et de Morale, jv. 1985, et article sur “Georges Canguilhem à la Sorbonne”.
Georges Canguilhem, une philosophie du concept, Cahiers philosophiques, 1985, N° 23.
La critique sociale selon Simone Weil, Études, 1986.
Images de la matière et matérialisme, Études, 1986.
Dina Dreyfus ou la raison enseignante, Les Temps modernes, 1989, N° 516.
Philosophie et fiction dans l’oeuvre de Sartre, Les Temps modernes, 1990, N° 531-533.
Dimensions de l’éthique, Études, déc. 1990.
La philosophie de la nature de Jean Largeault, étude critique, Revue de Métaphysique et de Morale, 1990.
Conrad, peintre de l’action, L’Époque conradienne, Bulletin de la société conradienne de France, édité par la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Limoges ,1990.
Georg Simmel : Métaphysique du laconisme, Germanica, 8/1990, Université Charles de Gaulle, Lille.
L’attention selon Simone Weil, Sud, 1991.
Les Causes de la mort d’Anne Fagot Largeault, étude critique, Revue de Métaphysique et de Morale, 1991.
Munier le Lorrain, NRF, 1991, N° 460.
Les représentations de l’action, Bulletin Société française de Philosophie, 1991 N°2 : 61-78.
La ligne d’ombre : un traité du destin, dans le dossier Joseph Conrad, Magazine littéraire, mars 1992, N°297.
La chambre de veille de Joseph Conrad, Les Temps modernes,1992, N° 555.
Les messagers du destin, L’Epoque conradienne, Bulletin de la société conradienne de France, édité par la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Limoges, 1992.
La beauté pas à pas dans Une machine à indiquer l’univers de Pierre Oster, Obsidiane, 1992.
Blessure de la raison à l’aube du XXe siècle, Études, sept. 1992.
Les états du structuralisme, Études, avril 1993.
La science de l’action, Études, juillet-août 1994.
Le doute au XXe siècle, Études, déc. 1995.
“Les ordres de la nature”, in Dioti 5. Sciences et Philosophie, CRDP Midi-Pyrénées, 1999, p. 87-125.
“L’idée de décision”, in Sciences et Avenir, Hors-Série, N° 121, décembre 1999-janvier 2000, p. 52-57.
L’action à l’aube du XXIe siècle, Études, fév. 1999.
“Sur le contrôle étatique du clonage”, in Cités, 2/2000, p. 181-185
“Y a-t-il place, aujourd’hui, pour une philosophie de la nature ?” Société française de philosophie, séance du 21 novembre 1998, in Bulletin de la Société française de philosophie, 93e Année, N° 1, Janvier-Mars 1999.
“La voie vers l’univers est politique”, Poésie 2000 (décembre 2000) (sur P. Oster).
“Le jeu stratégique” in Sciences et Avenir, Hors-Série, N° 128, octobre-novembre 2001, p. 48-53.
“Morphogenèse mathématique du monde matériel” in Les Études philosophiques, octobre-décembre 2002, numéro spécial Whitehead, p. 427-440.
”Légitimité et existence de la philosophie de la nature” in Philosophie de la nature, Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, p. 331-342.
“Entretien avec Jean-Marie Lehn sur les possibles naturels en chimie” in Philosophie de la nature, Revue de métaphysique et de morale, 3 Septembre 2004, p. 371-380.
“La critique du coup d’État dans la pensée biologique de Cournot” in Bulletin d’Histoire et d’Épistémologie des sciences de la vie, volume 10, N°2, 2003, publié en 2004, p. 131-155.
“Actualité de la philosophie de la nature de Cournot” in Actualité de Cournot, Thierry Martin (éd), Vrin, 2005, p. 31-50.
“ Portrait de Whitehead ”, Études, avril 2003.
“Les états du structuralisme”, Études, 1993.
“La science et l’action au XXe siècle”, Études, 1994.
“Le doute au XXe siècle”, Études, 1995.
“Les carnets de la drôle de guerre – Cahiers pour une morale de Jean-Paul Sartre, NL, Études, 1983.
“L’art du commencement” in NUNC N°13, juin 2007.
“Rationalité scientifique et communion des saints” in NUNC N° 16, sept. 2008
“Y a-t-il de l’universel dans l’action ?” in Revue de Métaphysique et de Morale, 1, janvier 2009, p. 49-60.
“Raison et cosmos : un entretien avec Bertrand Saint-Sernin”, NUNC N° 21, juin 2010, p. 13-20.
Articles d’Encyclopédies ou de Dictionnaires
Dans le Dictionnaire philosophique des PUF, l’article : La décision.
Dans l’Encyclopaedia Universalis, les articles :
Causalité. Contingence. Erreur. Hasard. Induction. Tactique et stratégie.
Les notices de Georges Canguilhem et René Poirier.
Dans le Symposium de l’Encyclopaedia Universalis, deux essais :
Le Décideur.
L’Indécidable.
Dans le Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, PUF, 1996, les articles :
Simone Weil
Nihilisme.
Dans le Dictionnaire de la pensée médicale, sous la direction de Dominique Lecourt, PUF, 2004, l’article :
Dignité de la personne (pp. 338-341).
Conférences publiées
Probabilités et préférences, Dossiers pédagogiques de la radio scolaire, mai 1973.
Théorie mathématique de l’agrégation des préférences, idem, juin 1973.
Programmation et stratégie, idem, juin 1973.
De l’idéalité de l’espace au choix d’une géométrie physique, Dossiers pédagogiques de la radio et de la télévision scolaires, 1975-1976.
La mesure du temps et les paradoxes de l’extension et du mouvement, idem, 1975-1976.
L’idée d’univers : physique ou métaphysique ? idem, 1975-1976.
Frontières et limites des mathématiques dans l’art de la décision, dans Les Frontières de la Science, Colloque du 29 Avril 1977, Nancy.
L’indétermination de la traduction chez Quine, dans La Traduction, un art, une technique, Actes du 11e Congrés des Germanistes de l’Enseignement supérieur 1978.
Imagination scientifique et imagination poétique chez Bachelard, Gaston Bachelard. L’homme du poème et du théorème, Colloque du centenaire, Dijon, 1984, publié en 1986.
Suturer les paradigmes, Médecine et Humanisme, revue de l’Association Economie et santé, 1991.
Mesurer la vie, intégrer la mort, Colloque international de Clinimétrie, Paris, 1991, Actes, 1992.
Forces et faiblesses des démocraties dans la gestion des crises (1991), La Défense, revue Administration, janvier-mars 1992.
L’atelier de Pierre Oster, Colloque de Pau, mai 1992, Pierre Oster : Poétique et poésie, Presses universitaires de Pau, 1994.
Crises et révolutions scientifiques selon A. A. Cournot”, Revue de métaphysique et de morale, N° 3/1993, p. 331-346.
“Principe et origine”, Recherches de Science religieuse, Tome 814 (1993), p. 559-580.
“Fait et forme selon Whitehead”, in Dioti 4, Ellipses CRDP Midi-Pyrénées, 1998, p. 191-222.
“L’idée de patrie et l’universel chez Simone Weil”, “Simone Weil spirituelle ou politique?”, Journée d’étude, Sorbonne, 29 mai 1999, in Cahiers Simone Weil, Tome XXII-N° 4, décembre 1999, p. 355-365.
“Vérité et autorité dans un univers marqué par les sciences et les techniques”, Recherches de Science religieuse, Janvier-Mars 2000, Tome 88/1, p. 17-37.
“Expérience et culture chez Jean Brun”, Actes du Colloque international d’Agen (20-21-22 mars 1996), in Recueil des travaux de la société académique d’Agen, 3e série – Tome VIII, mai 2000, p. 9-18.
“Y a-t-il place, aujourd’hui, pour une philosophie de la nature ?” Société française de philosophie, séance du 21 novembre 1998, in Bulletin de la Société française de philosophie, 93e Année, N° 1, Janvier-Mars 1999.
“La voie vers l’univers est politique”, Poésie 2000 (décembre 2000) (sur P. Oster).
« La philosophie de la nature de Pierre Oster », NUNC, revue spirituelle 3, mai 2003.
« L’âme et la raison dans L’enracinement », Cahiers Simone Weil, « L’Enracinement » I Démocratie, obligation, raison, TOME XXVI – N° 3, septembre 2003.
« Problèmes ouverts », Bulletin de la Société française de Philosophie, séance du centenaire, 15 décembre 2001, publié en mai ou juin 2003.
Compte rendu de « Penser avec Whitehead » d’Isabelle Stengers, Archives de philosophie, 65-4, octobre-décembre 2002.
« “Le divin dans le monde” selon Whitehead et Blondel », Nice, déc. 2006, in NOESIS. Quine, Whitehead et leurs contemporains, N° 13, Nice, 2008, p. 195-215.



Mon rapport de lecture
Bertrand Saint-Sernin
LA RAISON
Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».
La raison se manifeste par la puissance de sentir (en grec, l’intellect, noûs, veut d’abord dire : « le flair »), de juger, de décider, d’agir en observant la justice, quel que soit le prix à payer. Elle peut aussi se laisser séduire et agir par calcul, en vue de fins injustes. Elle ne constitue pas à elle seule l’âme ou l’esprit (animus) de l’individu ni non plus son intelligence ou son psychisme (mens) : elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état de trouble. Cette capacité ne nous est connue que logée dans des individus exposés à la peur, au désir — bref, aux « perturbations de l’âme » (perturbationes animi).
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Introduction, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 3.
P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.
En fait, on nous a inculqués que la raison souffrait de nos passions, de nos émotions et de nos sentiments dans l’exercice de son fonctionnement. Passions, émotions et sentiments qui ont le pouvoir de désarçonner la raison, il est vrai, « en situation de risque ou dans un état de trouble ». Mais, attention, il faut prendre en considération notre instinct et nos réactions involontaires acquises de nos expériences, lorsqu’en situation de crise, d’urgence, nous n’aurions pas le temps de raisonner tant l’action est requise sur le champ.
Si vous marchez dans la rue plutôt que sur le trottoir, et que vous entendez le crissement de ses pneus d’une automobile, il n’est pas question de vous retourner vers la source du bruit pour la voir et en confirmer l’identification, évaluer la vitesse de l’automobile et sa distance de votre position, etc. Le bruit à lui seul vous pousse à monter sur le trottoir sans pensée consciente si ce n’est l’appréhension du risque d’un accident sur votre personne. En pareil cas, la raison n’a pas le temps de bien fonctionner.
Il en va de même lors de le temps est venu de décider si vous achetez cette maison-ci ou celle-là suivant les options disponibles. Une analyse raisonnée peut alors prendre des mois et vous paralyser. Vous ne parvenez pas à prendre une décision, vous êtes donc indécis malgré le bon fonctionnement de votre raison. Les récentes études en neurosciences démontrent que la raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions pour passer à l’action, c’est-à-dire, prendre une décision. La raison, à elle seule, ne suffit que rarement.
(…) Dans l’ordre théorique, la raison n’est pas seulement d’ordre individuelle ; elle ne fonctionne bien que grâce à l’interaction entre les hommes. John Herschel (1792-1871), astronome et philosophe anglais, remarquait en 1830 : « Il n’y a pas de corps de connaissances qui soit assez complet pour ne pas recevoir un accroissement ou assez exempt d’erreurs pour ne pas recevoir des corrections, quand il passe par des millions d’esprits » (A Preliminary Discourse on the Stydy of Natural philosophy [1830], reprint The University of Chicago Press, 1987, p. 60).
Pour qu’un tel échange intersubjectif soit efficace, il faut supposer que la raison opère de la même manière chez tous les individus, ce qui est une hypothèse forte. De fait, elle est énoncée très tôt par les penseurs grecs. Héraclite, nous dit Sextus Empiricus, « affirme que la raison est le critère de la vérité : non pas cependant n’importe quelle raison, mais la raison commune et divine » (Contre les Mathématiciens, VII, § 127). Et, selon Démocrite : « De l’exercice de la raison procèdent ces trois qualités : bien délibérer, parler sans se tromper et agir comme il se doit » (Démocrite, B II).
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Introduction, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 4-5.
P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.
Cette citation m’inspire une question : Possédons tous la même faculté de raisonner ( « il faut supposer que la raison opère de la même manière chez tous les individus ») ? La culture et, plus spécifiquement, la langue et le langage de chaque nation (peuple), joue un rôle de premier plan dans notre manière de penser.
Ici, au Canada, nous comptons deux grands peuples : les Canadiens anglais et les Québécois (anciennement les canadiens français), chacun ayant sa culture, sa langue et son langage propre. Je suis Québécois. Le peuple québécois traite souvent les Canadiens anglais de « têtes carrées ». Ces deux peuples ne s’entendent pas très bien.
Non seulement il s’agit d’une insulte utilisée pour dénoncer les opinions des Canadiens anglais mais aussi et surtout pour souligner qu’ils ne pensent pas comme nous en raison de leur culture.
Si chaque homme est doté de raison, elle est modelé, dans son exercice, par sa culture. La raison ne peut donc pas opérer, dans ses résultats, de la même manière chez tous les hommes à moins de se limiter aux sciences exactes. L’addition 2 + 2 = 4 est une opération à laquelle tous les hommes parviennent. Bref, avec des concepts abstraits parfaitement définis, tels que les nombres, tout va pour le mieux pour tous les hommes. Ils partagent tous la même compréhension de l’exactitude du résultat de cette opération, évident et universel. Dans ce cas précis, peut-on parler pour autant d’un « échange intersubjectif » nécessaire au bon fonctionnement de la raison ?
Lorsque Bertrand Saint-Sernin écrit « Dans l’ordre théorique, la raison n’est pas seulement d’ordre individuelle ; elle ne fonctionne bien que grâce à l’interaction entre les hommes », ou il traite des sciences dont l’accréditation du savoir exige désormais l’accord des pairs, ou il fait allusion au savoir lui-même qui, d’un individu à l’autre, d’une génération à l’autre, d’une époque à l’autre, évolue par interaction. Dans cette situation où le seul fait que le savoir peut être partagé, reçu, comprise, par la raison des millions d’autres hommes, on note une particularité de son fonctionnement.
Ainsi alors que la philosophie antique recommande que l’âme soit tenue à distance du corps, la pensée chrétienne, inspirée par le dogme de l’Incarnation, préconise une autre façon de résoudre le problème posée par la stoïciens. Elle fait un pari audacieux : l’usage plein de la raison, que les stoïciens réservent au sage, elle l’attribue par principe à tous les hommes. C’est sur cette foi en une raison en laquelle ont part tous les hommes que le concept moderne de la raison humaine repose. Toutefois, le pari chrétien en faveur de l’universalité de la raison humaine ne lève pas les obstacles à son exercice.
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, IV. – Le christianisme, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 22.
À mon humble avis, parmi ces obstacles, se trouvent encore la langue et le langage, et plus généralement la culture de l’individu, comme étant des influenceurs de l’exercice de la raison, de la manière de penser.
Et que dire de cet autre influenceur : la religion. Et est-ce que « pari chrétien » tenait davantage de l’universalité de leurs doctrines que de l’universalité de la raison humaine ?
Parlant de l’étude « Apologie de Raymond Sebond » de Montaigne (Essais, livre II, chapitre 12), Bertrand Saint-Sernin écrit :
Le scepticisme est là pour mettre à l’épreuve ce qu’aurait de naïf une excessive confiance en la raison. Montaigne dans les Essais, se livre à une expérimentation : se prenant comme laboratoire et tentant sur lui-même les arguments des septiques, il consigne les résultats de son enquête dans une étude intitulé « Apologie de Raymond Sebond » (Essais, II, 12). Il ne s’agit pas de rapporter en historien les thèses des septiques au sujet de la raison, mais bien, tout restant exact dans l’exposé des doctrines, d’en vivre le sens de l’intérieur, d’une façon qu’on appellera plus tard « existentielle ». (…)
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, V. – Le scepticisme, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 23.
J’aime beaucoup ce passage : « (…) vivre le sens de l’intérieur, d’une façon qu’on appellera plus tard “existentielle” ». Un élément de plus à ma compréhension du concept « existentiel ».
Fichte a été le premier, s’accorde-t-on à dire, à former l’idée d’intersubjectivité transcendantale. Il a vue que le cogito, le « je pense », ne désignait pas la démarche solitaire d’esprits isolés, mais que la pensée impliquait un lien entre les esprits. Hegel reprend cette perspective, l’approfondit et la transforme. Il donne à ce processus qui concerne à la fois la nature et l’esprit le nom de « dialectique ». Celle-ci est indissolublement pensée critique, puisqu’elle cherche à dissoudre les vues illusoires que nous nous faisons de notre être ; et action, dans la mesure où la réalité n’est jamais passivement reçue. (…)
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre I – Histoire du concept, VIII. – Philosophie de la nature et dialectique, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 30-31.
Personne s’oppose à l’importance de la « pensée critique », pas plus qu’au fait amplement démontré aujourd’hui que « la réalité n’est jamais passivement reçue ». Nous sommes des êtres à la fois raisonnables et subjectifs. Mais de là à admettre que « que le cogito, le « je pense », ne désignait pas la démarche solitaire d’esprits isolés, mais que la pensée impliquait un lien entre les esprits », il y a toute une marge. La raison elle-même est avant tout individuelle, sans autre attache que sa langue, son langage et tout les autres composantes cadre de la culture dans et par laquelle elle se développe. Que les savoirs auxquels l’individu pense, repense, remodèle, change… proviennent d’autres esprits, cela va de soi. Et que la subjectivité de chacun soit en cause, cela va aussi de soi. Que la prise de connaissance d’autres savoirs puisse impliquer des prises de consciences transcendantales, cela va de soi. Mais je ne peux soutenir que la pensée impliquait en elle-même un lien entre les esprits, à moins d’admettre que l’esprit, qui demeure le propre de chaque individu, s’incarne dans le savoir produit par cet individu pour survive dans la transmission de ce savoir.
Cette « idée d’intersubjectivité transcendantale » m’apparaît relever du spiritisme.
Il est paradoxal, à première vue, de s’appuyer sur les sciences pour observer la raison. En effet, celles-là sont des institutions récentes, alors que, si l’on définit l’homme comme « un animal doué de raison », celle-ci est aussi ancienne que l’humanité.
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 35.
À mon avis, ce n’est pas une question de définition mais de réalité historique, que dis-je, préhistorique. La migration des hommes préhistoriques selon le climat et les ressources répondait déjà de la raison qu’ils exerçaient, non pas de l’instinct animal. Il en va de même de sédentarisation de l’homme à la période néolithique où il s’adonnera à l’agriculture à l’élevage, en partagera les fruits et les produits et conservera ces derniers pour les saisons creuses. Ces comportements, j’insiste, ne relèvent pas du simple instinct de l’homme mais de sa capacité à raisonner. Cet homme préhistorique invente et s’adonne à l’art rupestre et de l’art pariétal avec raison. Il créera les premiers villages et cités. Il comprend et raisonne ses expérience avec raison.

Le philosophe Bertrand Saint-Sernin attribue aux Grecs que « le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable » et, tout cela, en deux ou trois générations :
Les historiens tentent de démêler en quoi consista le « miracle grec » : ils notent qu’il ne s’agit pas d’une création ex nihilo ; Les Grecs ont dit eux-mêmes qu’ils étaient les héritiers de l’Égypte et de la Mésopotamie. Reste un fait troublant : en deux ou trois génération, un lien se noue entre l’intuition et la méthode (Whitehead), de telle sorte que le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable. Cet événement a suscité des interrogations : Les hommes s’étaient-ils mis à percevoir les idées même de Dieu ? Les lois de la nature étaient-elles écrites en caractères géométriques et numériques ? Comment se faisait-ils que les hommes, si prompt à la discorde, furent capables de parvenir aux mêmes démonstrations ? Une grande partie de la philosophie est issue de ces interrogations.
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 36.
Un lien se noue entre l’intuition et la méthode bien avant les Grecs comme nous venons de le voir ci-dessus avec l’homme au cours de la préhistoire, notamment le néolithique. On adopte pas un modèle de subsistance fondé sur l’agriculture et l’élevage, pas plus qu’on se lance dans des innovations techniques et « la généralisation de l’outillage en pierre polie, la poterie, le tissage, ainsi que le développement de l’architecture (Wikipédia) »,sans un lien fort entre l’intuition et la méthode.
Et ce n’est certainement pas non plus aux Grecs que l’on doit que « le savoir cesse de relever uniquement de la sagacité individuelle pour devenir un processus cumulatif, transmissible, enseignable ». C’est une aberration historique. L’homme du néolithique savait fort bien ce qu’il faisait avec ses pairs. D’expérience en expérience, ils développaient « un processus cumulatif, transmissible, enseignable » bien avant les premiers philosophes et les hommes de science de la Grèce Antique, période qui va environ de 1,200 à 31 ans avant Jésus-Christ. N’oublions pas que l’arrivée de l’agriculture en Grèce remonte au VIIe millénaire av. J.-C. et que cette dernière impliquait, je me répète, « un processus cumulatif, transmissible, enseignable » collectif.
Évidemment, je ne renie en rien l’importance de la naissance de la philosophie dans la Grèce Antique et son énorme contribution à la philosophie occidentale.
La physique classique des XVIIe et XVIIIe siècles a réalisé une partie du programme de Timée en élaborant une science du ciel et de la Terre. On pourrait dire, de même, que la cosmologie scientifique du XXe siècle, en articulant l’étude de l’univers pris comme un tout et celle de ses éléments ultimes, poursuit la réalisation du programme de Platon. La première synthèse des sciences physiques à laquelle participèrent Copernic, Galilée, Descartes, Kepler et quelques autres, mais qui reçut de Newton sa qualité d’œuvre singulière, est, comme tous les travaux de l’esprit, individuée et impersonnelle : on y décèle la signature de chacun de ses fondateurs, mais l’œuvre n’est pas close ; elle laisse de la place pour d’autres auteurs. C’est là le trait distinctif, insistons-y, du travail de la raison : il est individué, comme l’est toute action libre ; mais il est impersonnel, dans la mesure où tout agent qui pense peut poursuivre le travail là où il a été laissé.
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, III. – La raison et les théories sublimes, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 45.
Les travaux de l’esprit de tous ces hommes et quelques autres se fondent d’abord et avant tout sur leur sagacité propre. Il nous faut donc admettre que « les travaux de l’esprit » sont « individués ». Sont-ils pour autant impersonnels, à l’instar de la première synthèse des sciences physiques, comme le propose le philosophe Bertrand Saint-Sernin ? Est-ce là le plus pertinent des adjectifs pour signifier qu’une œuvre n’est pas close à d’autres contributions ? Certainement pas. Les synonymes d’impersonnel laisse perplexe : « banal, commun, fade, incolore, inconsistant, inodore et sans saveur, monotone, ordinaire, pâle, plat, quelconque, terne, uniforme » (Larousse). Un travail ne devient pas « impersonnel, dans la mesure où tout agent qui pense peut poursuivre le travail là où il a été laissé ». Ce n’est pas là un trait distinctif du travail de la raison. Rien n’est impersonnel dans le travail de la raison, même dans le partage et sa continuité par d’autres. La contribution personnelle demeure, même dans l’universel.
Dans le chapitre suivant, III – L’action et la raison, Bertrand Saint-Sernin revient sur le questionnement à savoir si la raison est ou non présente en chaque individu.
Y a-t-il en chaque être une puissance de calcul, de jugement, de décision ? Ou bien la raison ne désigne-t-elle que des pratiques (dites « logique ») de penseurs isolés, non une faculté présente en chaque être humain. Ce qui soulève cette interrogation, c’est l’action : certes, chacun trouve dans sa propre expérience des moments où il sent, où il doute, où il juge, où il prend parti. Mais aucun de nous ne voit clairement comment imputer ces expériences à une faculté appelée raison, que serait logé en chacun de nous.
Se servir de l’action comme d’un laboratoire pour scruter la raison est donc un choix légitime : « C’est dans l’action, notre Maurice Blondel, qu’il va falloir transporter le centre de la philosophie, parce que là se trouve aussi le centre de la vie » (L’action [1893], p. XXIII). Mais c’est un pari. En effet, les expériences particulières à l’aide desquels nous nous connaissons ne nous donnent pas une vue systématique de nous-même (Malebranche). Nous prendrons l’action comme révélateur des opérations de la raison, tout en sachant que nous sommes dans l’incapacité de constituer une psychologie rationnelle, c’est-à-dire une science des opérations de l’âme.
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre III – La raison et les sciences, III. – La raison et l’action, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 51.
P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.
Il me semblait que ce questionnement avait déjà trouvé sa réponse dans une citation précédente ci-dessus (reprise ci-dessous) :
Il est paradoxal, à première vue, de s’appuyer sur les sciences pour observer la raison. En effet, celles-là sont des institutions récentes, alors que, si l’on définit l’homme comme « un animal doué de raison », celle-ci est aussi ancienne que l’humanité.
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre II – La raison et les sciences, I. – L’énigme des origines, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 35.
Aussi, il m’apparaît tout à fait normal que « les expériences particulières à l’aide desquels nous nous connaissons ne nous donnent pas une vue systématique de nous-même » puisque ce n’est pas le but de ces expériences « particulières ». Une expérience particulière demeure particulière et, par conséquent, ne nous donne jamais une « vue systématique de nous-même ».
Le philosophe Bertrand Saint-Sernin souligne « que nous sommes dans l’incapacité de constituer une psychologie rationnelle » ou, selon les dictionnaires Larousse, « qui est conforme à la raison, repose sur une bonne méthode (…) ». La psychologie demeure une science inexacte et j’ai déjà amplement souligné dans mes précédents rapports de lecture « La séduction psychologique — L’échec de la psychologie moderne ».
Se laisser conduire par la raison n’est pas à la portée de tous les hommes, nous l’avons vu (chap. 1), à moins qu’ils ne soient aidés ou entraînés. D’où, dans la plupart des sociétés, des rites d’initiation destinés à éprouver les individus avant de leur confier des charges. Platon, dans La République, décrit par le menu comment trier et former les futurs défenseurs de la cité. Comparant avec humour les défenseurs des lois à des moutons, il recommande de les choisir vigoureux, d’en laver la laine, avant de les tremper (baptiser) « dans la teinture des lois » (IV, 430 a).
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre III – La raison et les sciences, III. – La raison et l’action, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, p. 63.
P.S.: Le mot souligné remplace le mot en italique dans le texte original du livre.
Tous les hommes sont dotés de raison mais il ne lui semble pas naturelle de se laisser conduire par elle ; de l’aide et de l’entraînement sont nécessaires. Mais prenons garde à l’endoctrinement, au conditionnement malsain, autant dans les pays totalitaires que démocratiques, ces derniers souffrant de multiples mises à l’épreuve. Dans ce contexte, la mission première de l’aide et de l’entraînement de la raison est d’assurer la liberté de chaque homme, une liberté raisonnable.
La haine de la raison naît de ce que l’activité rationnelle par excellence, la science, devient étroitement liée à la puissance économique et militaire, dans ses buts, mais aussi dans son organisation. Cet état de chose provoque un sentiment d’incompréhension et d’injustice : nous ne sommes pas plus bêtes que les Occidentaux, pensent les exclus, et pourtant ce sont eux qui ont la science, la technologie, la richesse, la puissance ! Il y a là de quoi provoquer la colère et le ressentiment, dans la mesure où la raison est identifiée à la possession des biens rares et convoités. Pour désarmer un tel ressentiment, il faut l’entendre : faire apparaître que, par essence, la connaissance est un bien commun qui se développe mieux dans les régimes démocratiques que dans les dictatures ; qu’il y a donc là une tâche essentielle.
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Chapitre IV – La raison et les fin, II. – La haine de la raison, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 80-81.
Dans les dictatures, la science sert la dictature et non pas le bien commun. On notera la violation des droits d’auteur occidentaux par les dictatures.
En effet, il y a quelque chose de risqué dans l’acte de regarder en face et d’accueillir en soi la vie et l’histoire. La difficulté est que, même si l’homme est défini comme « un animal pourvu de raison, animal rationale », il ne lui est pas aisé de se comporter selon la raison. Celui vient de ce qu’il ne se réduit pas à un faisceau de propriétés. Il doit devenir ce qu’il est : être, pour lui, est une destination plutôt qu’un état. La raison représente une fonction à assumer. Certes, elle est en chacun de nous, prête à se mobiliser ; encore faut-il que nous décidions de l’écouter. Elle ne se découvre que si nous faisons attention à elle. Faute de quoi, elle organise silencieusement l’univers et prend à nos yeux le visage étranger de la nécessité et du hasard.
SAINT-SERNIN, Bertrand, La raison, Conclusion, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris, 2003, pp. 117-118.
P.S.: Les mots soulignés remplacent les mots en italique dans le texte original du livre.
Cette citation tirée de la Conclusion du livre de Bertrand Saint-Sernin, La raison, plusieurs affirmations malaisantes.
Le philosophe écrit, parlant de l’homme, qu’ « il ne lui est pas aisé de se comporter selon la raison ». Selon le réel ? Selon la morale ? La raison demeure un mode de penser à acquérir. Elle ne dicte pas la conduite.
Il ajoute, parlant de l’homme qu’ « Il doit devenir ce qu’il est : être, pour lui, est une destination plutôt qu’un état. ». Cette affirmation tire un peu trop à mon goût vers le discours tenu par les tenants du développement personnel. Être est, selon moi, bel et bien un état plutôt qu’une destination s’oppose à la permanence de l’Être.

« Deviens ce que tu es »
Nicolas Quérini
Les Cahiers philosophiques de Strasbourg
Demander ou commander à quelqu’un de « devenir ce qu’il est », c’est immédiatement se confronter au problème de l’identité personnelle en supposant d’emblée une certaine dualité du soi. Il y aurait le soi que l’on est présentement, banal et peu intéressant sans doute, et un soi que l’on doit devenir, un soi profond, un soi authentique qu’il s’agirait de retrouver, de découvrir en soi. Le soi actuel serait un point de départ, le second un but. Dire : « Deviens ce que tu es », c’est immédiatement énoncer un impératif éthique, puisque c’est dire que tout homme qui ne deviendrait pas ce qu’il est destiné à devenir mènerait une existence ratée. Cet impératif qui nous commande de devenir nous-mêmes semble supposer toutefois une certaine connaissance de soi. « Deviens qui tu es » serait ainsi quasiment synonyme de « prends conscience de toi-même », ou serait en tout cas conditionné par une telle connaissance de soi. Cela signifierait alors que l’on aurait une nature réelle, authentique, dont il faudrait prendre conscience pour devenir celui que l’on est véritablement. Nous voudrions ici interroger la relation de priorité et la relation d’implication qui gouvernent ces deux impératifs : prendre conscience de soi et devenir soi. Nous le ferons à partir de trois auteurs chez qui cette articulation entre connaissance de soi et devenir soi nous semble capitale, et dont les interprétations de ces impératifs nous paraissent intéressantes à confronter : Platon, Pindare et Nietzsche. Nous ne respecterons pas un ordre chronologique puisque Nietzsche se revendique en l’occurrence davantage de Pindare que de Platon, et qu’il nous a donc semblé plus pertinent de les lire ensemble.
Nicolas Quérini, « Deviens ce que tu es », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg [En ligne], 40 | 2016, mis en ligne le 03 décembre 2018, consulté le 21 septembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/cps/354 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cps.354.
Le philosophe Bertrand Saint-Sernin affirme, parlant de la raison : « Certes, elle est en chacun de nous, prête à se mobiliser ; encore faut-il que nous décidions de l’écouter. ». La raison ne doit pas être confondu avec le concept de la voix intérieure d’autant plus que cette dernière est souvent revendiquée par la spiritualité. La raison ne nous parle pas par elle-même.
J’ai aimé le livre LA RAISON dans la Collection Que-Sais-je des PUF et signé par le philosophe BERTRAND SAINT-SERNIN quoiqu’il n’est pas répondu à toutes mes attentes. Il est parfois difficile à comprendre et il revient trop souvent sur les mêmes idées sans pour autant en élargir l’étendue. L’association de la raison au-delà de la faculté qu’elle est avec différentes manières de penser ayant pour finalité de bien juger et de bien agir ne me plaît pas. Si l’histoire des idées m’intéresse et me captive, je n’en tire pas une explication de la raison dans son fonctionnement.

J’accorde 3 étoiles sur 5 au livre LA RAISON du philosophe BERTRAND SAINT-SERNIN.
Je vous en recommande tout de même la lecture !

Page d’accueil du dossier
Articles du dossier
Liste des rapports de lecture et autres articles
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)
“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?
Article # 63 – Contre le développement personnel. Thiery Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021
J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.
Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021
Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.
Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019
Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.
Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018
Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…
Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023
Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.
Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens
En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.
Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023
J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».
Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.
Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022
Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.
Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019
Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.
Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997
J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.
Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000
À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…
Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021
J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.
Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005
Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.
Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989
Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).
Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023
La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.
Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023
À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.
Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015
J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.
Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006
À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.
Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997
Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.
Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023
L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.
Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion
La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.
Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019
La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).
Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket
La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.
Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international
L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.
Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique
Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.
Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024
Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.
Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022
De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.
Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique
Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)
Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001
« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.
Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936
« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?
Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993
J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.
Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023
Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.
Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009
J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.
D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR










Vous devez être connecté pour poster un commentaire.