Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

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Article # 15

La philosophie comme manière de vivre

Pierre Habot

Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson

Le livre de poche – Biblio essais, 2004, 280 pages

ISBN :978-2-253-94348-8

Albin Michel, 2001, 280 pages


Cet article présente mon point de vue au sujet du livre« La philosophie comme manière de vivre».

Dans un premier temps, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.


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Quatrième de couverture

Qu’il traitent de Marc Aurèle ou de Plotin, du stoïcisme ou de la mystique ; avec une érudition toujours limpide, ils montrent que, pour les Anciens, la philosophie n’est pas construction de système, mais choix de vie, expérience vécue visant à produire un « effet de formation », bref un exercice sur le chemin de la sagesse. Dans ces entretiens, nous découvrons un savant admirable, dont l’œuvre a nourri de très nombreux penseurs, mais aussi un homme secret, pudique, sobre dans ses jugements, parfois ironique, jamais sentencieux.

En suivant Pierre Hadot, nous comprenons comment lire et interpréter la sagesse antique, en quoi les philosophies des Anciens, et la pensée de Marc Aurèle en particulier, peuvent nous aider à mieux vivre. Et si « philosopher, c’est apprendre à mourir », il faut aussi apprendre à  » vivre dans le moment présent, vivre comme si l’on voyait le monde pour la dernière fois, mais aussi pour la première fois.

Source : Éditions Albin Michel.

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L’auteur – Pierre Hadot

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Pierre Hadot (1922-2010), philosophe et historien de la philosophie antique, professeur au Collège de France, a été un spécialiste mondialement connu du néoplatonisme et du stoïcisme ancien.

Source : Éditions Albin Michel.


1200px-wikipedia-logo-v2-fr.svg_ Pierre Hadot

Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101,2,3) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.

Biographie

Formation et carrière

Pierre Hadot passe son enfance à Reims dans une famille catholique pratiquante. Après des études de philosophie et de théologie, il est ordonné prêtre en 19444.

Il reviendra à l’université pour faire une thèse sur Marius Victorinus et Porphyre.

Parcours

Déçu par l’aspect conservateur de l’encyclique Humani generis en 1950, il quittera le sacerdoce en 19521, avant d’épouser en 1953 sa première femme4, dont il divorcera5.

Il poursuit des études de lettres, et commence une formation de bibliothécaire sans toutefois la finir.

De 1949 à 1964 il est stagiaire, puis attaché et enfin chargé de recherches au CNRS1,2. Il rencontre aussi à cette période l’historien Jean-Pierre Vernant et l’anthropologue Louis Dumont.

Il est ensuite, de 1964 à 1985 directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Ve section (Direction d’études : d’abord « Patristique latine » puis « Théologie et Mystiques de l’époque hellénistique et romaine ».

En 1966, il épouse à Berlin Ilsetraut Marten, devenue Ilsetraut Hadot, érudite allemande, philologue classique et historienne de la philosophie6.

En 1982, il est élu professeur au Collège de France sur une initiative de Michel Foucault. Il y enseigne jusqu’en 1990 et devient en 1991 professeur émérite.

Distinctions

  • 1969 : Prix Saintour décerné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres pour sa thèse de doctorat Porphyre et Victorinus7.
  • 1969 : Prix Desrousseaux décerné par l’Association pour l’encouragement des études grecques, pour sa thèse Porphyre et Victorinus7.
  • 1972 : Membre correspondant de l’Académie des sciences et des lettres de Mayence7.
  • Depuis 1979 : Membre des Commissions de philologie et de philosophie de cette académie7.
  • 1979 : Médaille d’argent du Centre national de la recherche scientifique.
  • 1985 : Docteur honoris causa de l’université de Neuchâtel8.
  • 1990 : Prix Dagnan-Bouveret de l’Académie des sciences morales et politiques pour son ouvrage Exercices spirituels et philosophie antique7.
  • 1992 : Prix de la fondation Le Métais-Larivière de l’Académie française pour sa traduction des traités 38 et 50 de Plotin9.
  • 1999 : Grand prix de philosophie de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre10.
  • 2000 : Membre correspondant de l’Académie bavaroise des sciences de Munich7.
  • 2002 : Docteur honoris causa de l’Université Laval (Canada)11.
  • 2008 : Prix de la fondation É. Bonnefous de l’Institut de France.

Dès son entrée à l’École pratique des hautes études, P. Hadot avait signé une renonciation volontaire aux diverses distinctions honorifiques attribuées par l’État français, telles que la Légion d’honneur, etc.

Sa philosophie

Spécialiste de Plotin et du stoïcisme, en particulier de Marc Aurèle, ainsi que du néoplatonisme oriental et latin, il est un de ceux qui ont insisté sur le fait que la philosophie antique12 était d’abord une manière de vivre13, un exercice spirituel, bref une pratique et pas une théorie, un pur champ universitaire comme elle l’est de nos jours. Il est également l’un des premiers à avoir introduit la pensée de Wittgenstein en France13. Il est influencé par Louis Lavelle14.

Il explique le problème récurrent de l’exégèse antique (à savoir les contradictions, les anomalies et les analogies dans les écrits des auteurs) en renouvelant la vision que nous avions de l’univers spirituel où évoluaient les hommes de l’Antiquité et celle de leur pratique, particulière, mais adaptée à leur quotidien, de la philosophie. Selon lui, les philosophes de l’Antiquité ne cherchaient pas un système de compréhension du monde, pas tant à informer leurs disciples, ni à développer des discours spéculatifs, conceptuels sans autres soucis, comme cela a pu être le cas dans la philosophie moderne. Car, pour Pierre Hadot, la philosophie antique était avant tout une pratique de l’existence, un exercice spirituel et une manière de vivre et de mourir. Ainsi, la transmission, qui se fit par l’oral davantage que par l’écrit , s’appuie sur les réponses aux problématiques spécifiques des disciples dans un contexte particulier plus que sur le développement d’une thèse. Elle vise la mise en œuvre plus que la théorie (sans jamais éliminer celle-ci, puisqu’il ne peut y avoir de pratique sans discours philosophique). Rendre cette pratique de l’existence spirituelle et transformatrice est ce qui explique les nombreuses contradictions qu’on peut trouver dans les écrits de l’Antiquité car ils répondent à des demandes et à des besoins particuliers, concrets et souvent pratiques.

Directeur à l’École pratique des hautes études de 1964 à 1986 et professeur au Collège de France depuis 1982, son influence est croissante dans la pensée contemporaine. Et parmi les penseurs qui lui sont redevables, on peut citer notamment Michel Foucault (influencé par son livre sur les exercices spirituels, qu’il a présenté au Collège de France, Michel Foucault développe dans les deux derniers volumes de son Histoire de la sexualité, surtout Le souci de soi, et dans l’Herméneutique du sujet, des thèmes proches de ceux de Pierre Hadot, même si celui-ci s’est expliqué plusieurs fois quant aux convergences et divergences avec lui), André Comte-Sponville (notamment dans son Esprit de l’athéisme – Introduction à une spiritualité sans Dieu), Michel Onfray (grand admirateur de l’œuvre de Hadot, on pourra notamment en voir la mention dans le premier tome de sa Contre Histoire de la philosophie : les sagesses antiques), Rémi Brague (La Sagesse du Monde), Luc Ferry (Qu’est ce qu’une vie réussie ?), Jacqueline Russ[réf. nécessaire].

Wayne J. Hankey, professeur à l’Université Dallhousie de Halifax, fait une tentative pour restituer les enjeux des recherches sur le néoplatonisme en France dans « Cent ans de néoplatonisme en France »15. Ce texte situe Pierre Hadot au sein des néoplatoniciens français, dans lesquels il rassemble des figures comme Émile Bréhier, André-Jean Festugière, Paul Henry, Jean Trouillard, Joseph Combès, Jean Pépin, Stanislas Breton, Maurice de Gandillac, Philippe Hoffmann.

Approches critiques

Parallèlement à l’établissement des textes et à leur édition (notamment la nouvelle édition en cours des Ennéades de Plotin, ou du texte du Manuel d’Épictète au travers de l’œuvre d’Arrien), cet ensemble de travaux conduisent à renouveler le débat sur le cursus éducatif des élites (les arts libéraux), comme le fait justement Ilsetraut Hadot16, ou à renouveler l’interrogation sur la manière dont les philosophes de la dernière Antiquité ont pu s’opposer au christianisme17. On se demandera, par exemple, pourquoi la réflexion néoplatonicienne ne produira pas de philosophie politique à la hauteur d’un Platon ou d’un Aristote18.

Éditions et traductions d’auteurs antiques

  • Marius Victorinus, Traités théologiques sur la Trinité (2 tomes) ; Texte établi par Paul Henry. Introduction, traduction, notes et commentaires par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1960. (collection « Sources chrétiennes »). (ISBN 2-204-03880-6)
  • Ambroise de Milan, Apologie de David ; intr., texte latin, notes et index par Pierre Hadot, traduction par Marius Cordier, Paris, Les éditions du Cerf, 1977. (Sources chrétiennes 239). (ISBN 2-204-01165-7).
  • Plotin, Traité 38 – VI, 7 « Comment la multiplicité des idées s’est établie et sur le Bien » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1987. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-02781-2)
  • Plotin, Traité 50 – III, 5 « L’amour – Éros – est-il un dieu ou un démon ou un état de l’âme ? » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1990. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-04135-1)
  • Plotin, Traité 9 – VI, 9 « C’est par l’un que tous les êtres sont êtres » ; Introduction, traduction et notes par Pierre Hadot, Les éditions du Cerf, 1994. (collection « Les Écrits de Plotin »). (ISBN 2-204-05013-X)
  • Marc Aurèle, Écrits pour lui-même. Tome 1, Introduction générale. Livre I ; éd. et tr. Pierre Hadot, avec la collab. de Concetta Luna. Paris, Les Belles Lettres, 1998. (Collection des Universités de France). (ISBN 2-251-00472-6).
  • Simplicius, Commentaire sur les Catégories d’Aristote. Chapitres 2-4 ; trad. P. Hoffmann, avec la collab. de Ilsetraut Hadot et Pierre Hadot, commentaire par Concetta Luna. Paris, Les Belles Lettres, 2001. (Anagogè ; 2). (ISBN 2-251-1-8001-X).

Commentaires, études critiques, essais

  • Porphyre et Victorinus. Paris, Institut d’études augustiniennes, 1968. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 32-33).
  • Marius Victorinus : recherches sur sa vie et ses œuvres. Paris, Institut d’études augustiniennes, 1971. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 44).
  • Pierre Hadot, « Exercices spirituels », École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire, t. 84,‎ 1974, p. 25-70 (lire en ligne [archive])
  • Exercices spirituels et philosophie antique. Paris, Études augustiniennes, 1981. (Collection des études augustiniennes. Série antiquité ; 88). (ISBN 2-85121-039-4) ; nouvelle éd. Paris, Albin Michel, 2002. (Bibliothèque de l’évolution de l’humanité). (ISBN 2-226-13485-9).
  • « Physique et Poésie dans le Timée de Platon », Revue de théologie et de philosophie, 115, 1983.
  • La Citadelle intérieure. Introduction aux Pensées de Marc Aurèle. Paris, Fayard, 1992. (ISBN 2-213-02984-9).
  • (fr) Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1995, 280 p. (ISBN 2-07-032760-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l’article
  • Plotin ou la simplicité du regard (1963), 4e éd. Paris, Gallimard, 1997. (Folio essais ; 302). (ISBN 2-07-032965-8).
  • Études de philosophie ancienne. Paris, Les Belles Lettres, 1998. (L’âne d’or ; 8). (ISBN 2-251-42007-X). (recueil d’articles)
  • Plotin. Porphyre. Études néoplatoniciennes. Paris, Les Belles Lettres, 1999. (L’âne d’or ; 10). (ISBN 2-251-42010-X). (recueil d’articles)
  • Pierre Hadot, Xavier Pavie (dir.), Discours et mode de vie philosophique (recueil d’articles), Paris, Les Belles Lettres, 2014 (ISBN 2-251-20041-X).
  • La Philosophie comme manière de vivre. Paris, Albin Michel, 2001. (Itinéraires du savoir). (ISBN 2-226-12261-3).
  • Pierre Hadot, Sandra Laugier et Arnold Davidson (en), « Qu’est-ce que l’éthique ? », Cités, no 5,‎ 2001, p. 129-138 (lire en ligne [archive], consulté le 11 janvier 2018).
  • Le Voile d’Isis. Essai sur l’histoire de l’idée de nature. Paris, Gallimard, 2004. (NRF essais). (ISBN 2-07-073088-3).
  • Wittgenstein et les limites du langage. Paris, J. Vrin, 2004. (Bibliothèque d’histoire de la philosophie). (ISBN 2-7116-1704-1).
  • Apprendre à philosopher dans l’antiquité. L’enseignement du Manuel d’Epictète et son commentaire néoplatonicien (avec Ilsetraut Hadot). Paris, LGF, 2004. (Le livre de poche ; 603). (ISBN 2-253-10935-5).
  • Éloge de Socrate, Paris, Allia, 1999.
  • Éloge de la philosophie antique, Paris, Éditions Allia, 1998, 72 p. (ISBN 9782911188633).
  • N’oublie pas de vivre. Goethe et la tradition des exercices spirituels, Albin Michel, 2008. (Bibliothèque Idées). (ISBN 978-2-226-17905-0).
  • La philosophie comme éducation des adultes. Paris, J. Vrin, 2019. (Philosophie du Présent). (ISBN 2-7116-2869-8).

Notes et références

  1. BNF [archive]n
  2. Collège de France [archive]
  3. Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot », Le Monde, 28 avril 2010
  4. « Remembering Pierre Hadot – Part I » [archive], sur Harvard University Press Blog (consulté le 1er octobre 2020).
  5. Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot », Le Monde,‎ 27 avril 2010 (lire en ligne [archive]).
  6. Roger-Pol Droit, « Traversée. Toujours du neuf chez les Anciens » [archive], sur Le Monde des Livres, Les Cahiers du CERIC, 9 avril 2015 (consulté le 17 avril 2017).
  7. « Pierre Hadot » [archive], sur college-de-france.fr (consulté le 3 avril 2021)
  8. « Université de Neuchatel – personnalités honorées » [archive], sur techno-science.net (consulté le 3 avril 2021)
  9. « Prix d’Académie | Académie française » [archive], sur http://www.academie-francaise.fr (consulté le 18 septembre 2021)
  10. « Grand Prix de Philosophie | Académie française » [archive], sur http://www.academie-francaise.fr (consulté le 18 septembre 2021)
  11. « Pierre Hadot » [archive], sur ulaval.ca (consulté le 3 avril 2021)
  12. Universalis [archive]
  13. « Pierre Hadot m’a fait voir la philo autrement »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Roger-Pol Droit, cles.com
  14. Jean-Louis Vieillard-Baron, Les 20 ans de l’Association Louis Lavelle [archive], p. 27.
  15. Jean-Marc Narbonne, Lévinas et l’héritage grec, accompagné de W. Hankey, « Cent ans de néoplatonisme en France. Une brève histoire philosophique » [archive], Paris et Québec, Librairie Vrin et Presses de l’Université Laval, coll. « Zêtêsis », 2004, 268 p.
  16. Ilsetraut Hadot, Arts libéraux et philosophie dans la pensée antique. Paris, Vrin, 2005, 578 p.
  17. Voir par exemple Philippe Hoffman, La foi chez les néoplatoniciens païens, in La Croyance religieuse (Colloque organisé par le Fonds INSEEC pour la Recherche, l’EPHE et l’Institut Européen en Sciences des Religions. Paris, 10 janvier 2004), textes réécrits et rassemblés par Christophe Cervellon, Paris-Bordeaux 2004, p. 9-25.
  18. Sur cette question du rapport des néoplatoniciens à la philosophie politique, on se reportera, entre autres, à Dominic J. O’Meara, Platonopolis. Oxford University Press, 2003. 249 pages et à Philippe Vallat, Farabi et l’École d’Alexandrie. Vrin, 2004. 431 pages.

Bibliographie

Antoni Bosch-Veciana, El moviment lector de Pierre Hadot. De l’antiguitat clàssica a la contemporaneïtat de la vida filosòfica, Prefaci d’Arnold I. Davidson. Barcelona 2013.
A. I. Davidson (en), Spiritual Exercices and Ancient Philosophy : An Introduction to Pierre Hadot, in Critical Inquiry, 16, (1990).
A. I. Davidson et F. Worms (dir.), Pierre Hadot, l’enseignement des antiques, l’enseignement des modernes, Paris, Rue d’Ulm, mars 2010, 120 p. (contient un entretien inédit avec Pierre Hadot).
Roger-Pol Droit, « Pierre Hadot » [archive], sur http://www.lemonde.fr, 27 avril 2010 (consulté le 11 janvier 2018).
Thomas Flynn, Philosophy as a Way of Life: Foucault and Hadot, in Philosophy & Social Criticism, vol. 31, (2005).
Maël Goarzin et Konstantin Büchler, « Pierre Hadot et la philosophie antique – Entretien avec Philippe Hoffmann » [archive], 14 avril 2014.
Ilsetraut Hadot, « L’idéalisme allemand a-t-il, chez Pierre Hadot, perverti la compréhension de la philosophie antique ? », Revue des Études Grecques, t. 129, no 1,‎ 2016, p. 195-210 (lire en ligne [archive])
Wayne J. Hankey, « Philosophy as Way of Life for Christians? », in Laval philosophique et théologique, vol. 59, 2 (juin 2003) : 193-224, [PDF] lire en ligne [archive].
Philippe Hoffmann, « Pierre Hadot (1922-2010) », Annuaire de l’École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 119 | 2012 [lire en ligne [archive]].
Véronique Le Ru, Pierre Hadot, Apprendre à lire et à vivre, Reims, Presses universitaires de Reims, 2014.
Michel Weber, L’Épreuve de la philosophie. Essai sur les fondements de la praxis philosophique, Louvain-la-Neuve, Les Éditions Chromatika, 2008.

SOURCE : PIERRE HADOT, WIKIPÉDIA.


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Disparitions

Pierre Hadot

Professeur honoraire au Collège de France, l’historien de la philosophie antique Pierre Hadot est mort dans la nuit du 24 au 25 avril, à l’âge de 88 ans.

Par Roger-Pol Droit – 27 avril 2010

Professeur honoraire au Collège de France, l’historien de la philosophie antique Pierre Hadot est mort dans la nuit du 24 au 25 avril, à l’âge de 88 ans. Il a modifié pour longtemps la manière même d’envisager la philosophie – voilà ce qu’il convient de souligner avant tout. Qu’il ait été un savant à l’érudition étourdissante, un homme aux moeurs simples, un auteur à l’écriture exacte et limpide, un pédagogue de haut vol, un précurseur dans plusieurs domaines est évidemment important. Mais la principale répercussion de son oeuvre, dont les effets dépassent de très loin le cercle des érudits, consiste en une mutation profonde du regard.

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SUR LES DEUX SCRUPULES DE PIERRE HADOT
(à la fin de sa vie)*

ANTONI BOSCH-VECIANA

Les œuvres de la culture humaine se sont construites lentement. Ce fut aussi le cas pour Pierre Hadot. Le langage de ses nombreuses publications possède les vertus de la rigueur, la clarté, la profondeur et la force de la poésie. Arriver à un tel résultat requiert du temps. Au prestige de son œuvre s’ajoute de plus sa bonhomie. Pierre Hadot appartenait à une institution universitaire et de recherche très prestigieuse. Mais cela n’a jamais été pour lui une raison pour laisser de côté sa bonté ni sa générosité. Bien au contraire : nous parlons d’un auteur et d’une œuvre tous deux indissociables et admirables.

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Ithaque : Revue de philosophie de l’Université de Montréal

Philosophie comme manière de vivre et exercices spirituels

Angelos Georgiou

Étudier la philosophie antique exige une réflexion sur la conception même de la philosophie. Les travaux de Pierre Hadot montrent avec une lumière nouvelle la distance qui sépare la conception moderne de la philosophie de ses origines antiques. Sans prétendre saisir tous ses aspects et toutes ses implications philosophiques, ce qui est ici proposé est une initiation à la conception de la philosophie entendue comme manière de vivre, telle que développée par Hadot. Il s’agit d’explorer quelques principes et notions fondamentales de cette conception philosophique et de montrer que, tout comme la mystique et la spiritualité, la philosophie définie comme exercice spirituel relève essentiellement de l’expérience vécue. Parallèlement, cet article cherche à comprendre les dimensions herméneutiques de cette conception de la philosophie et à voir comment elle peut servir de clé interprétative pour la lecture des Anciens en vue de nos recherches futures.

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Vivre philosophiquement aujourd’hui ?

Jean-François Balaudé

Dans Cahiers philosophiques 2009/4 (N° 120), pages 9 à 14

Quel sens revêt aujourd’hui l’appel à mener un mode de vie philosophique, quand les philosophies ne se conçoivent plus comme devant être vécues, quand les penseurs même qui soulignent l’importance de la pratique ne semblent plus voir dans la philosophie un possible art de vivre ? En réalité, l’invite à vivre philosophiquement, reprise par Pierre Hadot aux Anciens, découle de la reconnaissance du primat de la pratique, et de la considération sérieuse de ce que signifie philosopher : une vie accomplie aspire à la cohérence intérieure, elle est à la fois critique et ouverte, elle veut se grandir, dans ses actes et ses œuvres. La vérité nous échapperait-elle, que nous gagnerions toutefois la possibilité, par et dans l’activité philosophique, de forger par nous-mêmes notre vie, d’y trouver notre vérité.

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Sélection de travaux universitaires au sujet de Pierre Hadot

Pierre Hadot et le sentiment océanique

par Dagmar Bonnault, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UFR Philosophie

Résumé : Les travaux de Pierre Hadot proposent une vision de la philosophie comme une manière de vivre, une pratique qui engage l’être et qui vise à le transformer. Dans plusieurs entretiens, il évoque ce qu’il considère comme sa première expérience philosophique : l’expérience du sentiment océanique, dont il dit qu’elle a dominé toute son existence. Appelée aussi « mystique sauvage », cette expérience se situe au croisement de différents thèmes qui parcourent l’œuvre d’Hadot et sont profondément liés à la transformation de soi : la philosophie comme mode de vie et comme conversion, le changement du regard, le sentiment de l’existence, et l’étrangeté qu’il y a à philosopher et à vivre.

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Source : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01427038

Les protreptiques comme exercices spirituels

Pierre-Alexandre Morneau-Caron, Mémoire de maîtrise

Afin de comprendre le rôle précis des discours protreptiques, nous mettons en évidence dans ce mémoire différents aspects qui entravent la bonne compréhension de ce type de discours, autant philologiquement que philosophiquement. Par la suite, nous explorons quelques textes qui mentionnent l’importance du mode de vie dans la philosophie antique et son impact sur l’écriture, avec l’idée que cette approche permet de mieux comprendre la signification du discours protreptique. Ensuite, pour vérifier cette idée, nous regardons dans quelques protreptiques choisis la présence d’éléments constitutifs aux exercices spirituels. Nous constatons finalement que cette interprétation comporte quelques avantages substantiels dont celui de comprendre mieux la signification de ce type d’ouvrage.

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Source : http://hdl.handle.net/20.500.11794/21948

Pierre Hadot: l’enseignement des antiques, l’enseignement des modernes

Arnold Ira Davidson, Frédéric Worms
Éditions Rue d’Ulm, 2010 – 116 pages

Pierre Hadot n’est pas seulement celui qui a réintroduit dans la philosophie contemporaine l’enseignement de la philosophie antique, de la philosophie comme  » manière de vivre « , renouvelant, notamment chez Michel Foucault, le rapport de la philosophie à la vie. II est aussi – et les études ici réunies le montrent – celui qui a suivi la reprise de cet enseignement, de la philosophie antique à la philosophie contemporaine en passant par la philosophie moderne, chez les plus grands auteurs, inventant la  » manière de lire  » qui convient à cette  » manière de vivre « , orientation dans l’existence et dans la culture. II est donc enfin, ou plutôt d’abord, le philosophe lui-même singulier que l’on peut lire et entendre ici, dans un entretien inédit avec Arnold I. Davidson. Ce volume, le premier consacré à son œuvre, est issu des rencontres tenues à l’Ecole normale supérieure en son honneur, et soutenu par le Collège de France où il fut professeur. Il introduira chacun à l’idée la plus simple et la plus profonde de la philosophie.

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Page dédiée au livre sur le site web de l’éditeur

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L’encyclopédie de l’Agora

Philosophie comme mode de vie

Daniel Desroches – 13 septembre 2020

Je veux dire, donc, que le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont il est à la fois le moyen et l’expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de vivre, mais qui est étroitement liée au discours philosophique.

Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique? 19

On conçoit souvent la philosophie comme la discussion de textes savants, comme l’élaboration de systèmes ou de doctrines abstraites, bref comme une succession de conceptions théoriques. Pourtant, l’examen attentif des textes anciens par l’helléniste Pierre Hadot (1922-2010) a bien montré que la signification première de la philosophie antique réside dans un choix de vie formé d’exercices, c’est-à-dire dans la pratique d’un mode de vie propre. Si la redécouverte récente de la vie philosophique par Hadot a donné lieu à un nouveau regard sur la philosophie antique en France et à l’étranger, il est maintenant permis de penser qu’elle préfigure un mouvement philosophique plus profond – à condition toutefois d’être actualisée.

* Pour consulter ou citer l’article dans sa version intégrale [PDF], activez ce lien:
DESROCHES, Daniel (2011) La philosophie comme mode de vie chez Pierre Hadot.

Ce dossier* présente la philosophie comme mode de vie en considérant:

1) l’origine de cette expression dans les travaux de l’helléniste Hadot;

2) les trois dimensions d’une philosophie comme mode de vie;

3) la contribution éthique des cinq principales écoles antiques;

4) l’appropriation des exercices par le christianisme au début de notre ère;

5) le prolongement des exercices spirituels  dans la vie philosophique moderne;

6) le défi d’actualiser la philosophie comme mode de vie après Hadot.


Table des matières – La philosophie comme manière de vivre

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Pierre Habot vidéo


Revue de presse

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La philosophie comme manière de vivre

9 janvier 2021 – Le Devoir de philo/Histoire

Olivier Michaud, Professeur en fondements de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR)

Deux fois par mois, Le Devoir lance à des passionnés de philosophie et d’histoire des idées le défi de décrypter une question d’actualité à partir des thèses d’un penseur marquant.

Avec la nouvelle année viennent les résolutions. Peu importe lesquelles nous prendrons, elles ont toutes comme but d’améliorer notre qualité de vie. D’ailleurs, c’est pour cela que nous devrions inclure la pratique de la philosophie dans la liste de nos résolutions pour 2021, car, dès ses débuts, elle a toujours eu comme objectif de nous rendre meilleurs.

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Puissances de l’âme

Dossier : Puissances de l’âme

5. L’âme, puissance pratique et politique

Socrate et la philosophie comme manière de vivre

John Cooper

Traduction de Olivier Renaut

p. 297-321

Il y a une dimension de la philosophie dans l’antiquité qui, probablement plus que toute autre, la distingue de la philosophie telle qu’on l’entend aujourd’hui, et même depuis la fin de l’antiquité  : c’est l’idée de la philosophie comme manière de vivre. Cette conception ne prévalait pas, si tant est qu’elle existait, à toutes les époques ou chez tous les auteurs. Mais pour de nombreux philosophes de l’antiquité, et selon l’image qu’on en avait, la philosophie ne se réduisait pas à un simple domaine de recherche. La philosophie dans l’antiquité était bien, comme elle l’a toujours été depuis, un ensemble de problèmes défiant l’intelligence, de questions à approfondir, que ce soit à l’oral, par écrit ou les deux, des contradictions à résoudre, des conclusions à énoncer et à étayer par des arguments philosophiques qu’il faut à leur tour formuler et expliquer, des théories alternatives et concurrentes, propres à leur auteur, qu’on promeut et qu’on rejette pour des raisons qu’à nouveau on soumet, qu’on défend et qu’on transmet à d’autres. Mais dans l’antiquité en général, les philosophes n’étaient pas seulement des «  spécialistes » de tel ou tel champ intellectuel, et leur activité ne se réduisait pas à professer des doctrines, des méthodes argumentatives, etc. Les philosophes de l’antiquité se distinguaient du reste des hommes précisément par leur manière de vivre, et se distinguaient même de ceux qui s’engageaient dans des carrières de professeurs ou d’autres professions intellectuelles, par exemple la médecine ou les mathématiques. Je ne songe pas ici aux images d’Épinal comme par exemple le fait de porter la barbe ou d’arpenter les lieux publics de la cité en haillons  ; les philosophes vivaient leur philosophie – et pas seulement au sens où ils consacraient tout leur temps à la recherche en philosophie. Les médecins et les mathématiciens aussi se consacraient à la recherche dans leur domaine respectif, mais le philosophe, lui, faisait de la philosophie le fondement de sa vie tout entière. Être un philosophe en réalité, pour de nombreux philosophes de l’antiquité, consistait moins à rechercher, à discuter et à enseigner la philosophie qu’à vivre sa vie tout entière d’une certaine manière – philosophiquement – et à exhorter les autres à vivre eux aussi de la même manière.

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https://doi.org/10.4000/etudesplatoniciennes.918

John Cooper, « Socrate et la philosophie comme manière de vivre », Études platoniciennes [En ligne], 4 | 2007, mis en ligne le 01 septembre 2016, consulté le 21 octobre 2021. URL : http://journals.openedition.org/etudesplatoniciennes/918 ; DOI : https://doi.org/10.4000/etudesplatoniciennes.918

sciences-humaines

La Philosophie comme manière de vivre, Pierre Hadot,

2001 (Sciences Humaines, janvier 2010)

Le clash des idées – 20 livres qui ont changé notre vision du monde .Sciences Humaines, Numéro spécial, n° 211 – janvier 2010) 2001 Rerre Hadot. La Philosophie comme manière de vivre

La philosophie n’est pas qu’une théorie, elle est aussi une pratique qui se vit et s’éprouve au quotidien. C’est ce que montre la lecture faite par Pierre Hadot de la philosophie antique.

« Vous avez changé ma vie », s’exclame un lecteur dans une lettre au philosophe Pierre Hadot. Beaucoup d’autres lui écrivent pour lui faire part du tournant qu’il a marqué dans leur existence.

Qu’a-t-il donc fait?

Vu de loin, il est l’auteur d’études sur la philosophie antique éclairant Marc Aurèle ou Plotin. Mais, ce faisant, il s’est attaché à montrer que la philosophie ne se réduisait guère à une pure théorie, mais était aussi «une manière de vivre». Pas un discours savant, mais une pratique qui s’éprouve au quotidien.

Quand paraît l’ouvrage de P. Hadot en 2001, la philosophie connaît depuis quelques années un grand engouement auprès d’un large public. Michel Onfray ou André Comte-Sponville rencontrent en librairie un succès phénoménal. La philosophie qu’ils proposent s’inspire du reste beaucoup des pensées antiques, comme Épicure ou les stoïciens…

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Autre titre signé par Éric Suárez

La philosophie pour enfants de Lipman et l’éducation émotionnelle

Thèse de doctorat, Université Laval, 2019.

Résumé

En initiant une pratique philosophique destinée aux enfants dès la fin des années 60, axée sur l’apprentissage du dialogue philosophique et l’acquisition d’un esprit critique et auto critique, Matthew Lipman appréhenda la pensée de façon plurielle. Loin de la considérer comme un ensemble d’habiletés purement rationnelles, il l’aborda de façon holistique, accordant aux émotions une place essentielle à son bon fonctionnement. Dès lors, la philosophie pour enfants, en reconnaissant à la pensée cette nature double, rationnelle et émotionnelle, ne se limiterait pas à éduquer les élèves à bien penser, c’est-à-dire à manier les différentes habiletés intellectuelles susceptibles d’assurer le discernement, mais également à bien gérer leurs émotions. Si Lipman reconnait la possibilité d’une éducabilité émotionnelle que permettrait l’apprentissage du dialogue philosophique chez les enfants, il n’en identifie pourtant pas les ressorts. Ce travail de thèse s’évertuera alors à prolonger la pensée de Lipman en éclairant le lien entre sa méthode pédagogique et l’éducation des émotions qu’elle induirait. Pour ce faire, une étude pluridisciplinaire de l’intelligence et de l’émotion nous aidera à mieux comprendre ce lien. En nous plongeant dans ce que la philosophie, la psychologie et les neurosciences auront découvert de la nature et de la fonction de ces deux composantes de l’être humain, nous comprendrons à quel point elles sont liées et combien les carences de l’une peuvent endommager les qualités de l’autre. De ce rapport de dépendance entre l’intelligence et l’émotion, nous découvrirons la notion d’«intelligence émotionnelle» telle que présentée par le psychologue Daniel Goleman en 1995. En tant que capacité à gérer ses émotions en relation avec celles d’autrui dans un contexte toujours particulier, nous comparerons alors l’intelligence émotionnelle de Goleman à ce que Lipman entend par l’éducation des émotions afin d’en saisir la ressemblance. À la lumière de cette comparaison, nous rechercherons, de façon toujours interdisciplinaire, les moyens d’améliorer cette même intelligence émotionnelle. Puis, dans une dernière partie, nous pourrons alors identifier dans les outils pratiques de la philosophie pour enfants — les différentes étapes de la méthode lipmanienne (lecture partagée, cueillette des questions, vote de la question et dialogue) — ce qui permettrait d’éduquer les émotions par une sollicitation et un renforcement de l’intelligence émotionnelle.

Source : Université Laval.

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Ma lecture de

La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

(Lévis, Québec, le 23 octobre 2021) Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot :

Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.

Source : Wikipédia.

Il s’agit d’entretiens avec Pierre Hadot menés par Jeannie Cartier et Arnold I Davidson. On y trouve donc une série de Questions/Réponses divisée en différents chapitres sous le grand thème de «La philosophie comme manière de vivre».

À prime abord, les premiers chapitres m’ont déçu. Il relate la vie de Pierre Hadot, de son enfance à l’âge adulte, une biographie aux multiples détails. C’est sans doute pour nous placer dans le contexte de l’évolution de la pensée philosophique de Pierre Hadot pour mieux saisir son cheminement. Pierre Hadot est âgé de 79 ans au moment de la parution de ce livre en 2001. Il a donc le recul utile pour nous faire part des leçons qu’il tire de ses études et de sa vie philosophiques.

Dès les premiers chapitres, on peut conclure qu’il s’agit d’un témoignage de l’auteur à la différence d’un essai purement théorique. Érudit à souhait et reconnu comme tel, Pierre Hadot ne nous offre pas un livre de philosophie populaire – accessible à tous – comme ceux inscrits à ma liste de lecture. Une connaissance de la philosophie et de son histoire s’avère nécessaire pour lire ce livre, ce dont je ne dispose pas. Il m’a donc fallut faire preuve d’une certaine volonté pour poursuivre ma lecture jusqu’au bout.

Pierre Hadot provient du milieu universitaire et ses propos s’apparentent à ceux de tous les professeurs et chercheurs en philosophie spécialisés, c’est-à-dire loin d’être à la portée de tous. Malgré tout, «La philosophie comme manière de vivre» connaît un grand succès. L’édition par Le Livre de Poche en 2003, deux ans après sa première édition chez Albin Michel, témoigne de ce succès. En septembre 2019 paraît la douzième édition de ce livre confirmant une fois de plus son succès. Ce livre est sûrement très utiles aux professeurs de philosophie et à leurs étudiants, tout comme aux initiés. Je ne crois que ce succès soit le fait de l’intérêt d’une majorité de lecteurs en quête d’une simple initiation à la philosophie «comme manière de vivre». Je trouve le titre trompeur pour le lecteur moyen.

La bibliographie de Pierre Hadot comprend une vingtaine de Commentaires, Études critiques, et Essais et sept Éditions et traductions d’auteurs antiques. Il a reçu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière. Dans ce contexte, il m’apparaît tout à fait normal que ses efforts de vulgarisation soient d’une portée limitée pour le commun des mortels.

Ceci dit, l’œuvre et l’intention de Pierre Hadot imposent le respect. Expliciter et promouvoir, preuves à l’appui, «la philosophie comme manière de vivre» méritent notre reconnaissance.

À en croire le web, le livre «Le philosophie comme manière de vivre» a suscité et suscite encore un grand intérêt dans les milieux universitaires. À titre de spécialiste des l’Antiquité et «connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin», Pierre Hadot apporte la preuve érudite que la philosophie se veut à la fois un discours formateur et une manière de vivre.

Personnellement, je percevais déjà la philosophie comme un discours formateur et une manière de vivre à l’instar de plusieurs autodidactes intéressés par la discipline. Pourquoi ? Parce que nous en avons l’expérience dans nos propres vies. Il semble que les milieux universitaires avaient un grand besoin de preuves, sans doute, je crois, parce qu’ainsi confinés dans leur tour d’ivoire théorique, on ne vit que l’aspect intellectuel de la philosophie. Dans ce contexte le discours se prononce pour le discours et on en tire peu ou pas l’aspect formateur sur soi. On a qu’une vague impression de la philosophie comme manière de vivre.

Citations et mes commentaires

Dans l’Antiquité, la philosophie est donc essentiellement dialogue, plutôt que relation vivante entre des personnes, que rapport abstrait à des idées. Elle vise à former, plutôt qu’à informer, pour reprendre l’excellente formule de Victor Goldschmidt, employée par lui à propos des dialogues de Platon. p. 97

Je crois aussi dans l’importance du dialogue pour autant qu’il soit formateur. Et, à mon humble avis, l’aspect formateur repose sur sa part initiatique pour s’assurer de la prise de recul utile à de nouvelles prises de conscience.

En un certains sens, on pourrait dire qu’il y a toujours eu deux conceptions opposées de la philosophie, l’une mettant l’accent sur le pôle du discours, l’autre sur le pôle du choix de vie. Dans l’Antiquité déjà sophistes et philosophes s’affrontaient. Les premiers cherchaient à briller par les subtilités de la dialectique ou la magie des mots, les seconds demandaient à leurs disciples un engagement concret dans un certain mode de vie. Cette situation s’est finalement perpétuée, parfois avec la prédominance à certaines époques de l’une ou l’autre tendance. Je crois que les philosophes n’arriveront jamais à se débarrasser de l’autosatisfaction qu’ils éprouvent dans le «plaisir de parler. Quoiqu’il en soit, pour rester fidèle à l’inspiration profonde – socratique, pourrait-on dire – de la philosophie, il faudrait proposer une nouvelle éthique du discours philosophique, grâce à laquelle il renoncerait à se prendre lui-même comme fin en soi, ou, pis encore, comme moyen de faire étalage de l’éloquence du philosophe, mais deviendrait un moyen de se dépasser soi-même et d’accéder au plan de la raison universelle et de l’ouverture aux autres. p.105

Évidemment, il m’apparaît très justifié de dénoncer le discours pour le discours, Qui plus est, il ne s’agit pas de s’écouter parler pour le plaisir de s’écouter parler. Mais, il est fort possible d’élever la pensée d’une personne ou de tout un auditoire avec un discours aux arguments transcendants l’Être sensible au profit de l’Être raisonné. En revanche, un discours philosophique se doit de parler à l’Être sensible, et ce, dans le plus grand des respect, en place et lieu d’une répression systématique des émotions. La raison a toujours besoin d’un petit coup de pouce des émotions et celles suscitées par le respect n’ont pas d’équivalent. La dialectique pure – celle de la confrontation en quête de contradictions – ressemble davantage à un contre-interrogatoire d’un accusé qu’à un dialogue formateur.

La manière de vivre philosophique, c’est tout simplement le comportement du philosophe dans la vie quotidienne. p. 159

C’est l’évidence même. On prêche par l’exemple. Cependant, il ne faut surtout pas idéaliser la vie quotidienne du philosophe, pas plus que de conclure en un modèle universel auquel se rallier. Le choix est aussi personnel que la vie quotidienne peut l’être.

C’est le problème du philosophe qui, théoriquement, devrait se séparer du monde, mais qui en fait doit y rentrer et mener la vie quotidienne des autres. Socrate est toujours resté le modèle dans ce domaine-là; je pense à un beau texte de Plutarque qui dit justement : Socrate était philosophe, non pas parce qu’il enseignait dans une chaire, mais parce qu’il bavardait avec ses amis, qu’il plaisantait avec eux; il allait aussi à l’agora, et, après tout cela, il a eu une mort exemplaire. Donc, c’est la pratique de la vie quotidienne de Socrate qui est sa vraie philosophie. p. 164

Je comprend que la vie quotidienne est la vraie philosophie, si et seulement si, elle s’inscrit dans la vie quotidienne des autres, une vie quotidienne en partage avec d’autres.

Un philosophe existentiel serait finalement un philosophe qui, par son existence, est philosophe, dont la philosophie est en grande partie confondue avec son existence, et un philosophe de l’existence est un philosophe qui fait des discours sur l’existence. J’accepterais volontiers cette position. J’ai toujours eu l’impression que les existentialistes ont bien conçu finalement la philosophie comme une décision, un choix de vie, mais ils s’en sont souvent tenus uniquement au discours sur l’existence. C’est un problème général, mais qui est probablement insoluble. On revient constamment à cette constatation : le philosophe a toujours une tendance à se contenter de son discours. p. 208

Plus jeune, dans les Scouts, on chantait ceci :

Le bonheur est dans le moment présent, tout d’abord pour la simple raison que nous ne vivons que le présent, ensuite parce que passé et avenir sont presque toujours sources de souffrances ; le passé nous chagrine, soit tout simplement parce qu’il est passé et nous échappe, soit parce qu’il nous donne l’impression d’une imperfection; le futur nous inquiète parce qu’il est incertain et inconnu. Mais chaque moment présent nous offre la possibilité du bonheur : si nous nous mettons dans la perspective stoïcienne, il nous donne l’occasion de faire notre devoir, de vivre selon la raison; si nous nous mettons dans la perspective épicurienne, il nous procure à chaque instant le plaisir d’exister, si bien décrit par Rousseau dans la Cinquième promenade des Rêveries du promeneur solitaires. p. 257

J’ai beaucoup de misère avec cette histoire invitant se concentrer uniquement sur le moment présent, à vivre pleinement le moment présent, sans passé ni avenir. J’ai consacré un grand nombre de moments présent à comprendre mon passé et à planifier l’avenir, avec le plus grand des bonheurs. Le moment présent n’est pas indépendant du passé et l’avenir n’est pas indépendant du moment présent. Je ne vis pas pour autant le moment présent dans mon passé et en attente de l’avenir. La paix intérieure face à mon passé et à mon avenir fut obtenue par le recul que procure la philosophie. Alors, mon passé ne me chagrine pas et mon futur ne m’inquiète pas. Je ne considère pas ma vie comme un enchaînement de moments présents, une seconde après l’autre. Je ne me demande pas si je vis le moment présent suffisamment consciemment; je vis.

En tout cas, l’exercice de concentration sur le moment présent ne consiste pas à savoir jouir, quand il se présente, d’un heureux moment, d’un de ces moments parfait dont parle Sartre dans La Nausée, mais il consiste à savoir reconnaître la valeur infinie de chaque moment. En fait, cela est très difficile, mais autant qu’on le peut, il est bon de reprendre conscience de cette richesse de l’instant présent. p. 259

Oh ! Là. La valeur infinie de chaque instant se révèle aussi dans les moments heureux. Pourquoi les opposer l’un à l’autre : savoir jouir d’un moment heureux par opposition à la conscience de la richesse de l’instant présent.

J’accorde à ce livre 2½ étoiles sur 5


Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


dossier-consulter-un-philosophe.01

Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 14

Comment choisir son philosophe ?

Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques

Oreste Saint-Drôme

Avec le renfort de Frédéric Pagès

Éditions La Découverte, 2000, 224 pages

ISBN :2-7071-3131-8

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Quatrième de couverture

Cet ouvrage est destiné à ceux qui, largués au bord du chemin par les idéologies en déroute, recherchent un sens à leur vie. Un beau jour, ils se posent fatalement la question  » Et pourquoi pas la bonne vieille philo ?  » Oui mais, où, comment, sous quelle forme philosopher et surtout avec qui ? En effet, on ne philosophe pas avec la philosophie mais avec des philosophes. Mais comme ils sont pléthore, la difficulté consiste à le ou les choisir, sans errer lamentablement dans les manuels et les encyclopédies.

Etudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives.

L’autre accès consiste à choisir préalablement sa question et à trouver la réponse la plus adéquate dans l’œuvre du philosophe le plus approprié. L’auteur a facilité la tâche des lecteurs en poussant la sollicitude jusqu’à formuler les questions qui les agitent au quotidien. Leur effort consistera à en saisir la pertinence pour leur usage, exclusif, semi-exclusif ou collectif…

Source : Éditions La Découverte.


L’auteur – Oreste Saint-Drôme et Frédéric Pagès

Oreste Saint-Dôme est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Comment choisir son psychanalyste (Seuil, 1985). Frédéric Pagès, auteur de Descartes et le Cannabis (Mille et une nuits, 1996), est agrégé de philosophie et journaliste au Canard enchaîné.

Source : Éditions La Découverte.


Oreste Saint-Drôme, pseudonyme de Ali Magoudi

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Ali Magoudi, né le 4 janvier 1948 à Paris, est un psychanalyste et écrivain français

Biographie

Ali Magoudi est né le 4 janvier 1948 à Paris. Son père, Abdelkader Magoudi, né en 1903 dans l’Oranais, est algérien, et sa mère, Eugenia, est polonaise : ils se rencontrent en Pologne. À la fin de l’année 1945 (après la Seconde guerre mondiale), le couple quitte la Pologne et s’installe à Paris1.

Prix

  • Lauréat du « Prix Botul » (2005).
  • En 2011, il reçoit pour son roman Un sujet français le prix Eve Delacroix 2012 de l’Académie française2.
  • En 2011, il fait partie de la sélection 2011 du prix Goncourt2.

Bibliographie

  • Approche psychanalytique des toxicomanes, avec Caroline Ferbos, PUF, 1986
  • François Mitterrand. Portrait total, avec Pierre Jouve, Carrère, 1986
  • Jacques Chirac. Portrait total, avec Pierre Jouve, Carrère, 1987
  • Comment choisir son psychanalyste, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, Le Seuil, « Point-virgule » no 48, 1987
  • Comment se débarrasser de son psychanalyste. 15 scénarios possibles, plus un, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, Le Seuil, « Point-virgule » no 59, 1988
  • Les Dits et les non-dits de Jean-Marie Le Pen. Enquête et psychanalyse, avec Pierre Jouve, La Découverte, 1988
  • Le Ronfleur apprivoisé. Petite encyclopédie pratique à l’usage des ronchopates et de leurs victimes, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, Le Seuil, 1989
  • Comment cultiver son petit écolier, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, La Découverte, 1990, 2001 ; L.G.F., no 13827, 1995
  • Quand l’homme civilise le temps, La Découverte, 1992
  • Comment se débarrasser de ses parents… sans crime, ni châtiment, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, La Découverte, 1992
  • Dictionnaire inespéré de 55 termes visités par Jacques Lacan, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, Le Seuil, 1989
  • La Lettre fantôme, Minuit, 1996
  • Comment choisir son philosophe, avec Frédéric Pagès, sous le pseudonyme de Oreste Saint-Drôme, La Découverte, 2000
  • Manifeste pour une Europe souveraine, avec Jérôme Monod, Odile Jacob, 1999
  • Le Monde d’Ali. Comment fait-on une psychanalyse quand on est Polonais, chirurgien, arabe, élevé dans le Sentier, Albin Michel, 2004
  • Les Rendez-vous. La psychanalyse de François Mitterrand, Maren Sell, 2005, rééd. 2011
  • J’vais vous dire un truc… : Les plus belles déclarations de Nicolas Sarkozy, La Découverte, 2009
  • Un sujet français, Albin Michel, 2011

Notes et références

  1. Philippe Delaroche, « Ali Magoudi rend hommage à un père trop secret » [archive], sur lexpress.fr, (consulté le )
  2. « Ali Magoudi » [archive], sur albin-michel.fr (consulté le )

Liens externes

Source : Ali Magoudi, Wikipédias.


Sommaire

11 Envoi

17 DU PHILOSOPHE

19 C’est quoi un philosophe ?

23 Où trouver du philosophe ?

32 Comment est formé le philosophe ?

36 Ya-t-il des philosophes à l’état naturel ?

39 Notre méthode sans trop de discours

45 COMMENT CHOISIR SON PHILOSOPHE : GRANDES QUESTIONS ET AFFINITÉS ÉLECTIVES

47 Ai-je le niveau de connaissance philosophique requis pour utiliser cette méthode ?

55 Ne serais-je pas plus avisé de commencer par le commencement ?

59 Blaise

66 Est-il possible d’optimiser mes potentialités (1) ?

69 Est-il possible d’optimiser mes potentialités (2) ?

74 Ludwig Joseph Johan

82 Comment me livrer corps et âme à mes passions ?

90 Comment ne pas me livrer corps et âme à mes passions ?

94 Karl

102 Comment décoder les propos et les conduites énigmatiques de mes adolescents ?

107 Comment m’y prendre pour expliquer ce qu’est un vistamboire ?

110 Puis-je recourir aux injures dans une discussion courtoise ?

114 Puis-je être du Sud sans perdre le Nord ?

118 Arthur

124 Est-il normal d’être indifférent aux malheurs du monde ?

129 Quelle(s) action(s) acquérir pour un profit maximal ?

133 Puis-je tordre le cou à mes angoisses de mort ?

137 Augustinus Aurélius

142 Qui m’aidera à bouter la pensée unique hors de ma tête ?

147 Ai-je le droit de ne pas juger un homme politique sur ses frasques sexuelles ?152 Je préfère consulter un philosophe femme, est-ce possible ?

157 Quels arguments employer si je souhaite virer mon amant avec savoir-vivre ?

161 Puthagora

165 Est-ce que je peux vivre aux crochets de l’État sans être coupable ?

169 Est-il pensable d’évacuer mon marxisme-léninisme même s’il faut jeter Marx avec l’eau du bain ?

173 Jean-Jacques

181 En quoi l’expression « Si je n’ai pas de tête, il me faut des jambes » rejoint-elle les préoccupations du sage ?

185 Qu’est-ce qui m’autorise à me passer de la philosophie ?

189 1mmanuel

196 La Sécurité sociale acceptera-t-elle de me rembourser ce livre ?

199 Suis-je autorisé à dire en plein soleil ce que je pense de Platon dans le secret de ma caverne ?

207 Fritz

216 En guise de conclusion

217 Confessions d’un prof

Source : Éditions La Découverte.

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Extrait offert par l’éditeur

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Autre extrait

Remerciements

Nos remerciements vont à ceux des éminents spécialistes, et néanmoins amis, qui ont accepté de corriger, pénible¬ment, à la chandelle, notre manuscrit pour en débusquer les à-peu-près, les erreurs patentes et les articulations luxées.

Jacques Gaillard,
Marc Giannésini,
Yan Maria Messian,
Yves Roucaute.

Malgré nos appréhensions, ils n’ont présenté ni décollement de la rétine, ni infarctus du myocarde ou tout autre symptôme provoqué par la rage et l’indignation.

Source : Saint-Drôme, Oreste, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p.6.


Ma lecture de

Comment choisir son philosophe ?

Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques

Oreste Saint-Drôme

Avec le renfort de Frédéric Pagès

La Découverte, 2000

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5


Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture :

Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives.

Source : Saint-Drôme, Oreste, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, quatrième de couverture.

De plus l’auteur s’adresse directement au lecteur tout au long de l’ouvrage à la manière des livres de San Antonio.

J’ai eu l’impression d’être complice de l’auteur, l’œil au trou de la serrure pour le regarder levée le voile sur la vie privée et professionnelle de bon nombre de philosophes admirés.

Ce qui ne signifie pas que nous vous présenterons les philosophes rangés comme sur les linéaires de Carrefour : Diderot, Rousseau, Nietzsche à hauteur des yeux, à droite en entrant. Hegel, tout en haut, en fond de magasin (appeler le chef de rayon et son tabouret) ; Kant et Spinoza, à ras du sol (se mettre à quatre pattes pour les agripper) ; Comte-Sponville et Pascal Obispo en tête de gondole ; BHL en présentoir aux caisses, entre Télé poche et les barres de Mars.

Source : Saint-Drôme, Oreste, Envoi, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p.15.

Comme si nous devions bien connaître la l’histoire de ces hommes philosophes pour choisir le nôtre en conséquence. Le titre de l’ouvrage «Comment choisir son philosophe» engage l’auteur dans une promesse. Un tel choix, s’il implique d’élever un philosophe au-dessus des autres, implique l’idée d’un modèle à suivre. Or, je crois que l’auteur souhaite que notre choix soit plus éclairé. L’auteur démontre que les philosophes auxquels il prête attention ne vivent pas nécessairement selon la philosophie qu’il avancent. L’auteur met en scène la vie de chaque philosophe comme une réalité interagissant avec sa philosophie personnelle et la philosophie pour laquelle il est reconnu.

Ce qui ne signifie pas que nous vous présenterons les philosophes rangés comme sur les linéaires de Carrefour : Diderot, Rousseau, Nietzsche à hauteur des yeux, à droite en entrant. Hegel, tout en haut, en fond de magasin (appeler le chef de rayon et son tabouret) ; Kant et Spinoza, à ras du sol (se mettre à quatre pattes pour les agripper) ; Comte-Sponville et Pascal Obispo en tête de gondole ; BHL en présentoir aux caisses, entre Télé poche et les barres de Mars.

Source : Saint-Drôme, Oreste, Envoi, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p.15.

Dans ce livre, j’ai trouvé la confirmation de ma récente conclusion à savoir que LA philosophie n’existe pas :

Or, nous avançons l’idée que, comme LA femme, LE bonheur, LA peinture, LA philosophie n’existe pas. En revanche, il existe des femmes, peut-être ; des tableaux à profusion, sûrement ; des moments moins calamiteux que d’autres, sans doute ; et pléthore de philosophes, c’est un fait. Par conséquent, nous ne philosopherons pas avec la philosophie mais avec des philosophes.

Source : Saint-Drôme, Oreste, Envoi, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p.15.

Aborder la philosophie, c’est aborder une pléthore de philosophies. J’aurais du m’en rendre compte à ma lecture de livres d’initiation à la philosophie où l’on passe d’un philosophe à l’autre. Mais, dans mon fort intérieur intellectuel, je croyais que tous ces philosophes partageaient une base commune à toutes les philosophies. On peut toujours se construire une théorie personnelle en identifiant et rassemblant des méthodes et des traits communs à l’ensemble des philosophes pour reconnaître une base partagée par tous. Ce sera notre base personnelle. Il faut se rappeler :

« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »

Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.

Le choix de son(ses) philosophe(s) demeure subjectif, comme tout autre choix, explique Louis Cheskin, pionnier des enquêtes de motivation d’achat des consommateurs, et ce, dès 1961. António Damásio , médecin, professeur de neurologie, neurosciences et psychologie, en fera la démontration scientifique et conclut que la raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions (réf.: L’Erreur de Descartes: La raison des émotion, Antonio R. Damasio).

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Être rationnel, ce n’est pas se couper de ses émotions. Le cerveau qui pense, qui calcule, qui décide n’est pas autre chose que celui qui rit, qui pleure, qui aime, qui éprouve du plaisir et du déplaisir. Le cœur a ses raisons que la raison… est loin d’ignorer.

Contre le vieux dualisme cartésien et contre tous ceux qui voudraient réduire le fonctionnement de l’esprit humain à de froids calculs dignes d’un super ordinateur, c’est en tout cas ce que révèlent les acquis récents de la neurologie : l’absence d’émotions et de sentiments empêche d’être vraiment rationnel.

Antonio R. Damasio est professeur de psychologie, de neurosciences et de neurologie. Il est directeur de l’Institut pour l’étude neurologique de l’émotion, de la décision et de la créativité à l’Université de Californie du Sud. Il est également l’auteur de Spinoza avait raison et du Sentiment même de soi.

Source : Damásio,António, L’Erreur de Descartes: La raison des émotion, Éditions Odile Jacob, quatrième de couverture.

Revenons sur « la voie des affinités électives » du livre Comment choisir son philosophe de Oreste Saint-Dôme :

Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives.

Source : Saint-Drôme, Oreste, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, quatrième de couverture.

Orestre Saint-Drôme nous propose « la voie des affinités électives » pour « Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant ». Cette voie « passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe ». J’ai mentionné en introduction à cet article, trouver un philosophe ayant vécu ou vivant en harmonie avec sa philosophie s’avère difficile, du moins, selon les mini-biographies proposées par Oreste Saint-Drôme dans son livre. Je me suis donc rabattue sur la seconde voie :« L’autre accès consiste à choisir préalablement sa question et à trouver la réponse la plus adéquate dans l’œuvre du philosophe le plus approprié ». On trouve ce tableau dans à la fin du livre :

Dans l’Antiquité, vous auriez utilisé comme médicament une théorie plus ou moins diluée ou une combinaison de plusieurs doctrines. Aujourd’hui, le choix est encore plus vaste pour entreprendre une mono ou une plurithérapie. C’est cette pharmacopée – ancienne et moderne – que nous vous présentons dans le tableau suivant.

Source : Saint-Drôme, Oreste, Comment choisir son philosophe ?, Paris, Éditions La Découverte, 2000, p. 197.

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Somme toute, j’ai beaucoup aimé ce livre, le propros et l’humour de l’auteur. Je vous le recommande.

P.S.: L’auteur Oreste Saint-Drôme n’est pas philosophe mais plutôt psychanalyste.

J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5


Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 13

La philo-thérapie

Éric Suárez

Éditions Eyrolles, 2007, 230 pages

ISBN :78-2-212-53839-7

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Résumé

Lorsque Socrate interrogeait ses interlocuteurs sur la nature de l’amour, il employait une méthode que sa mère, sage-femme, pratiquait pour accoucher les corps : la maïeutique. La philosophie, par le biais de la consultation, renoue avec ces premiers instants elle accouche les esprits en suscitant le questionnement.

Plus pragmatique que jamais car s’attaquant à des problèmes concrets, la philosophie offre, dans cet ouvrage, une alternative au discours psy en donnant la possibilité de prendre du recul sur notre propre existence et d’y apporter un sens nouveau.

En s’appuyant sur des consultations philosophiques menées depuis plusieurs années, l’auteur relate et interroge les maux de notre quotidien – vie amoureuse, image de soi, place du travail, relations familiales, rapport à la mort… – et les met en perspective via le dialogue philosophique. En rendant accessible à tous la pensée de quelques grands philosophes d’hier et d’aujourd’hui, fait jaillir des pistes de réflexion mais aussi des outils existentiels pour nous libérer de nos peurs et nous aider à mieux vivre.

Source : Éditions Eyrolles.


L’auteur – Eric Suarez

Professeur de philosophie pendant plusieurs années en terminale, Éric Suárez a découvert l’impact que le questionnement philosophique pouvait avoir sur les difficultés rencontrées par ses élèves. Il a ouvert un cabinet de consultations en philosophie à Aix-en-Provence et publie ici son premier ouvrage.

Source : Éditions Eyrolles.

Autre présentation

Eric Suarez
Philosophie pour enfants

Docteur en philosophie pour enfants de l’Université de Laval (sous la direction de Michel Sasseville), Eric a étudié la relation entre l’apprentissage du dialogue philosophique et la gestion émotionnelle chez les enfants. Il s’intéresse également à la consultation philosophique comme moyen de distanciation par rapport aux problèmes du quotidien. Il est l’auteur de l’ouvrage « La philo-thérapie » disponible aux Editions Eyrolles (2007) et aux Editions Octaedro (2014).

Source : Association Savoir être et vivre ensemble (SEVE) – Aidons les enfants et les adolescents à grandir en discernement et en humanité, SEVE) Suisse.


Sommaire

INTRODUCTION ─ 1

I. L’amour

Puis─je aimer la même personne toute une vie ? ─ 5

La jalousie peut─elle tuer mon couple ? ─ 15

L’infidélité est─elle pardonnable ? ─ 25

Moins de désir, est─ce moins aimer ? ─ 35

II. L’image de soi

La beauté est─elle la condition du désir ? ─ 47

La jeunesse est─elle la promesse du bonheur ? ─ 57

Suis─je ce que mon image est ? ─ 67

Suis─je frivole ? ─ 77

III. La famille

Doit─on s’aimer en famille ? ─ 87

Suis─je un bon parent ? ─ 97

Éduquer, est─ce avoir du pouvoir sur ses enfants ? ─ 105

Quelle importance a la fratrie ? ─ 115

IV. Le travail

Le travail est─il la seule reconnaissance sociale ? ─ 125
Harcèlement au travail : comment sortir
de la victimisation ? ─ 135

Jusqu’où puis─je aller dans mes responsabilités ? ─ 145

L’argent me représente─t─il ? ─ 153

V. Le deuil

Qui suis─je après la mort d’un proche ? ─ 165

Comment surmonter une rupture amoureuse ? ─ 175

Être parent, et après ? ─ 185

Doit─on faire le deuil de ses rêves ? ─ 193

CONCLUSION ─ 203

GLOSSAIRE ─ 205

QUELQUES MOTS SUR LES AUTEURS CITÉS ─ 207

BIBLIOGRAPHIE ─ 213

INDEX ─ 215

INDEX DES AUTEURS CITÉS ─ 221

TABLE DES MATIÈRES ─ 223

Source : Éditions Eyrolles.

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Extrait offert sur Google Book

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Éric Suárez dans les médias

Pensées nocturnes, second volet : l’atelier philo, entrevue avec Eric Suarez

Comment aborder la philosophie avec les enfants de 6 ans et plus, en classe ou à la maison ? Cette chronique propose une réponse en deux volets autour d’un livre : Pensées nocturnes de Jonas Taul, une merveille de littérature de jeunesse, tout en subtilités. Retrouvez ici le second volet de cette incursion dans le monde des idées, qui cherche à offrir des conseils pratiques pour la mise en place d’un atelier de philosophie, en prenant comme base le livre de J. Taul.

Ce second volet se présente sous la forme d’une entrevue avec Eric Suarez, animateur d’ateliers philosophiques auprès de publics jeunes et moins jeunes, tant en entreprise que dans les classes. Fort de ses études doctorales en philosophie à l’Université Laval (Québec) sous la direction de Michel Sasseville, portant plus spécifiquement sur la relation entre l’apprentissage du dialogue philosophique et la gestion des émotions chez les enfants. Il est l’auteur de l’ouvrage La philo-thérapie, disponible aux Editions Eyrolles (2007) et aux Editions Octaedro (2014).

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La philosophie pour enfants et l’éducation des émotions

En cette journée très triste pour l’humanité (Nouvelle-Zélande), une bonne nouvelle: nous avons un nouveau docteur en philosophie, et plus spécifiquement en philosophie pour enfants: Éric Suarez. Toutes nos félicitations, docteur!!!

Je souhaite de tout coeur que ta thèse, qui n’est pas sans rapport avec la prévention de la montée de la radicalisation sur notre petite planète, puisse conduire à plus d’humanité, de compréhension, d’écoute, d’entraide, de collaboration entre tous les humains!

Avec sa permission, pour ceux et celles qui souhaitent rejoindre Éric pour en savoir plus concernant sa thèse, voici son adresse: eric.suarez13@gmail.com

Bonne route Éric et que le vent te soit favorable en Suisse!!!

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Eric Suarez de Cocoonin fait des cafés philo dans des centres de personnes âgées et EMS.


Site web de Éric Suárez

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Site web de Éric Suárez, Docteur en philosophie, Lausanne, Suisse.

Faites un voeu, il sera exhaussé

Cocoon-In se donne pour mission d’offrir des prestations et des animations de qualité, à domicile ou en extérieur. A l’écoute de vos besoins, nous accordons nos services avec habileté afin que vous puissiez en bénéficier dans votre nid douillet. Que vous soyez une entreprise ou un particulier, nous venons à vous pour partager un instant de bienêtre et échanger sur des thèmes passionnants.

Cocoon-In symbolise la douceur et le confort d’un foyer. Quoi de plus naturel que de profiter, dans un environnement familier, d’une prestation unique et personnalisée. « Tisser un pont entre l’intérieur et l’extérieur, entre la maison et le monde » nous inspire et saura vous surprendre. Alors, rencontrons-nous !

Source : Site web de Éric Suárez, Docteur en philosophie, Lausanne, Suisse.


Autre titre signé par Éric Suárez

La philosophie pour enfants de Lipman et l’éducation émotionnelle

Thèse de doctorat, Université Laval, 2019.

Résumé

En initiant une pratique philosophique destinée aux enfants dès la fin des années 60, axée sur l’apprentissage du dialogue philosophique et l’acquisition d’un esprit critique et auto critique, Matthew Lipman appréhenda la pensée de façon plurielle. Loin de la considérer comme un ensemble d’habiletés purement rationnelles, il l’aborda de façon holistique, accordant aux émotions une place essentielle à son bon fonctionnement. Dès lors, la philosophie pour enfants, en reconnaissant à la pensée cette nature double, rationnelle et émotionnelle, ne se limiterait pas à éduquer les élèves à bien penser, c’est-à-dire à manier les différentes habiletés intellectuelles susceptibles d’assurer le discernement, mais également à bien gérer leurs émotions. Si Lipman reconnait la possibilité d’une éducabilité émotionnelle que permettrait l’apprentissage du dialogue philosophique chez les enfants, il n’en identifie pourtant pas les ressorts. Ce travail de thèse s’évertuera alors à prolonger la pensée de Lipman en éclairant le lien entre sa méthode pédagogique et l’éducation des émotions qu’elle induirait. Pour ce faire, une étude pluridisciplinaire de l’intelligence et de l’émotion nous aidera à mieux comprendre ce lien. En nous plongeant dans ce que la philosophie, la psychologie et les neurosciences auront découvert de la nature et de la fonction de ces deux composantes de l’être humain, nous comprendrons à quel point elles sont liées et combien les carences de l’une peuvent endommager les qualités de l’autre. De ce rapport de dépendance entre l’intelligence et l’émotion, nous découvrirons la notion d’«intelligence émotionnelle» telle que présentée par le psychologue Daniel Goleman en 1995. En tant que capacité à gérer ses émotions en relation avec celles d’autrui dans un contexte toujours particulier, nous comparerons alors l’intelligence émotionnelle de Goleman à ce que Lipman entend par l’éducation des émotions afin d’en saisir la ressemblance. À la lumière de cette comparaison, nous rechercherons, de façon toujours interdisciplinaire, les moyens d’améliorer cette même intelligence émotionnelle. Puis, dans une dernière partie, nous pourrons alors identifier dans les outils pratiques de la philosophie pour enfants — les différentes étapes de la méthode lipmanienne (lecture partagée, cueillette des questions, vote de la question et dialogue) — ce qui permettrait d’éduquer les émotions par une sollicitation et un renforcement de l’intelligence émotionnelle.

Source : Université Laval.

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Ma lecture de

La philo-thérapie par Éric Suárez

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles.

Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

La lecture de ce livre est douce en raison de l’humanité de son contenu. Nous sommes loin de la bataille entre la raison et les émotions ou du rejet de ces dernières comme ennemies du philosopher. L’auteur n’étouffe pas les émotions que peuvent ressentir ceux et celles qui le consultent.

La mise en contexte du sujet de chaque consultation rapportée par l’auteur créée un atmosphère propice à l’ouverture d’esprit du lecteur et le recul dont il a besoin pour philosopher. Voici celle du premier chapitre, Puis-je aimer la même personne toute une vie ? :

Lorsque Antoine, 35 ans, entre dans mon cabinet, je me rends bien compte qu’il a déjà une idée bien déterminée de ce qui l’a poussé à s’adresser à un consultant en philosophie. Son problème est clair, d’autant plus qu’il est partagé par de très nombreuses personnes de sa tranche d’âge, oscillant entre la volonté de construire un couple avec tout ce qu’il comprend et l’incertitude qu’il puisse perdurer dans le temps. Vivant avec la même compagne depuis onze ans, il s’interroge sur la capacité humaine à aimer la même personne durant toute sa vie. Je remarque immédiatement une véritable angoisse face à ce questionnement, une peur peut-être de « perdre son temps » en compromis sans savoir s’ils serviront réellement à quelque chose.

Si nous trouvons tous un intérêt à vivre en couple – à le rechercher sans relâche, à y rêver et à faire notre possible pour le conserver lorsque nous y avons accès –, l’intérêt n’a pas toujours été le même selon l’époque et selon le lieu. Qui n’a jamais entendu une grand-mère légitimer le fait qu’une fille choisisse un garçon sur le seul critère que celui-ci soit travailleur ? Les couples fondant leur existence sur une sécurité matérielle établissent d’emblée un contrat selon lequel chacun des protagonistes est gagnant et apporte à l’autre ce dont il manque. Les échanges sont clairs et confortent l’union dans un rapport de sécurité au sein d’un monde plein de dangers concernant l’intégrité physique de l’individu. Aujourd’hui, et dans nos pays riches, les besoins ne sont plus les mêmes. Les femmes comme les hommes ont gagné en indépendance et peuvent vivre en célibataires tout en subvenant à leurs besoins les plus primaires. Dans ce nouveau cadre, nous attendons tous de l’amour autre chose qu’une aisance matérielle. L’individualisme, c’est-à-dire cette propension qu’a l’homme moderne à pouvoir et à vouloir exprimer ce qu’il est au plus profond de lui, semble plus difficilement compatible aujourd’hui qu’hier avec une vie de couple entendue pour la vie.

Source : Suárez, Éric, La philo-thérapie, Éditions Eyrolles, 2007, pp. 5-6.

Cet exemple de mise en contexte de la question permet une prise de recul efficace (et douce). Il n’y a là aucune confrontation et contradiction qui pourraient éveiller les mécanismes de défense du lecteur (ou du client).

Il en va de même avec les Épilogues à la fin de chaque consultation relatée par Éric Suárez. Voici celle de la consultation Moins de désir, est-ce moins aimer ? :

Avoir une vision trop simpliste de la relation amoureuse, c’est-à-dire l’appréhender comme quelque chose par quoi on se laisse porter, c’est courir à sa perte. Confondre désir et amour, attirance physique et échange harmonieux entre deux personnes, est égale-ment un moyen de refuser la curiosité que nécessite la relation amoureuse. Curiosité, car découvrir les changements évolutifs de la personne avec qui nous partageons notre vie la rend par là même désirable puisque différente de ce qu’elle était. Ce n’est pas ici une plaidoirie de la fidélité, car chaque personne est libre d’entreprendre sa vie comme elle l’entend, mais c’est en tout cas le seul moyen pour qu’au sein du couple l’ennui ne vienne pas trop s’immiscer. Il faut garder à l’esprit que le monde change et qu’à ce titre, les vivants qui en font partie changent également. Par l’acceptation de cet état de fait, la découverte du conjoint est sans cesse renouvelée et l’amour entre deux personnes renforcé.

Source : Suárez, Éric, La philo-thérapie, Éditions Eyrolles, 2007, pp. 42-43

Éric Suárez fait preuve d’un raisonnement éclairé et de bienveillance envers son client et ses lecteurs. En effet, il me semble que la maïeutique qu’il pratique par le dialogue philosophique engendre un accouchement naturel de l’esprit plutôt qu’une violente césarienne.

Lorsque Socrate interrogeait ses interlocuteurs sur la nature de l’amour, il employait une méthode que sa mère, sage-femme, pratiquait pour accoucher les corps : la maïeutique. La philosophie, par le biais de la consultation, renoue avec ces premiers instants elle accouche les esprits en suscitant le questionnement.

Source : Suárez, Éric, La philo-thérapie, Éditions Eyrolles, 2007, quatrième de couverture.

On dit que «La maïeutique consiste à faire accoucher les esprits de leurs connaissances. Elle est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi.» D’emblée, cette idée d’un savoir caché en soi ne me plaît pas parce qu’un peu trop ésotérique à mon goût.

En revanche, j’aime bien l’idée que «Le terme de maïeutique, laïcisé, englobe généralement les techniques de questionnement visant à permettre à une personne une mise en mots de ce qu’elle a du mal à exprimer, ressentir, ou ce dont elle a du mal à prendre conscience (émotions, désirs, envies, motivation…).»

Mon idée préférée entre toutes est celle liant la maïeutique à l’empathie car elle m’apparaît essentielle à tout dialogue, philosophique ou non. Dans son livre La philo-thérapie, Éric Suárez se montre empathique envers ses clients et ses lecteurs par une bienveillance apaisante. Il faut dire que j’en avais grandement besoin à la suite de mon expérience récente de dialectique d’opposition et de confrontation.

J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5


Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 12 – Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

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DOSSIER

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

ARTICLE # 12

FIN DU CHAPITRE

Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.


Bonjour monsieur Brenifier,

J’éprouve un grand bonheur à la lecture de vos livres et textes. Dans le livre «La consultation philosophiques», on parle de documents que vous faites parvenir à un client avant une consultation. Puis-je recevoir ces documents s’il-vous-plaît ?

Je publie un DOSSIER : Pourquoi consulter un philosophe ? Quand la philosophie nous aide :

https://fondationlitterairefleurdelys.com/2020/10/06/dossier-philotherapie-quand-la-philosophie-nous-aide/

P.S.: J’envisage suivre l’une de vos formations.


Sa réponse ne tenait pas compte de ma demande. Il m’a proposé un rendez-vous vidéo en ligne.


Bonjour Serge-André Guay

Enchanté de vous connaître.

Je vous propose un RV Jeudi 9 Septembre, à 11 h, heure de Montréal.

Cela vous convient-il?

Cordialement

Oscar Brenifier


J’ai répondu :

Bonjour monsieur Brenifier,

Merci pour votre réponse. Oui, un rendez-vous le jeudi 9 septembre à 11h00, heure de Montréal, me convient. Je suis sur Skype sous le nom « Guay Serge-André » avec « contact@manuscritdepot.com ». Est-ce que cela vous convient?

Cependant, je ne m’attendais pas à un rendez-vous dès maintenant. Je profiterai de l’occasion pour faire une entrevue avec vous dans le but de la publier dans notre magazine en ligne.

Je ne suis pas encore prêt pour une consultation philosophique pour moi-même. J’étudie encore. À mon programme de lecture (LU) :

• Comment choisir son philosophe, Oreste Daint-Drôme, 2000
• La philosophie comme manière de vivre, Pierre Hadot, 2001
• La philosophie c’est la vie, Lou Marinoff, 2003
• La philothérapie, Éric Suárez, 2007
• La consultation philosophique, Eugénie Vegleris, 2010
• Sur le divan d’un philosophe, Jean-Eudes Arnous, 2013
• La pratique philosophique, Jérome Lecoq, 2014
• Philosopher pour se retrouver, Laurence Bouchet, 2015
• Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, 2017
• Socrate à l’agora, Collectif, 2017
• Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, 2019
• L’art de la pratique philosophique, Oscar Brenifier, 2019
• La consultation philosophique, Oscar Brenifier, 2020
• La philosophie, un art de vivre, Collectif, 2021

Avez-vous consulté mon dossier :

Monsieur Brenifier a répondu sans aucune allusion à ma demande d’entrevue:

Bonjour Serge-André

Personnellement, comme Socrate, le dialogue me parait toujours préférable pour aller à l’encontre d’autrui.

/ »Je ne suis pas encore prêt pour une consultation philosophique pour moi-même »./

Personne n’est jamais « prêt » à cet exercice, ni non plus « pas prêt ».

Je le fais avec tout un chacun, y compris des enfants de 5 ans.

C’est un simple dialogue, sur des questions importantes. En évitant le double écueil des banalités d’usage, et celui du formalisme.

Mais votre travail doxographique, que j’ai consulté attentivement, tout en étant utile et intéressant, constitue en effet un écueil intellectuel et psychologique, tout à fait habituel dans la profession.

D’ailleurs, si je devais vous envoyer un texte, ce serait celui sur « la corruption académique ».

Mais je préfère vous l’envoyer après notre rencontre.

Ainsi, tout naturellement, je répondrai à vos questions et vous répondrez aux miennes.

Cela se nomme un dialogue philosophique, qui devrait être plaisant et enrichissant pour tous deux.

A demain

O. B.

Je suis embêté par l’affirmation de monsieur Brenifier à savoir que «Personne n’est jamais « prêt » à cet exercice, ni non plus « pas prêt ».» Je décide tout de même de le croire et j’ai l’impression que je vais me lancer dans le vide; je ne suis pas prêt. J’ai répondu :

Bonjour,

Merci pour votre réponse. Je suis déçu que mon travail «/constitue en effet un écueil intellectuel et psychologique/». Vous me direz sans doute pourquoi.

Je vous écrivais ne pas être prêt pour une consultation philosophique en raison de mes finances. Pour l’instant, je me concentre sur la lecture dans le cadre de ma cueillette d’information qui mobilise mes énergies et mes dépenses.

  • Comment choisir son philosophe, Oreste Daint-Drôme, 2000
  • La philosophie comme manière de vivre, Pierre Hadot, 2001
  • La philosophie c’est la vie, Lou Marinoff, 2003
  • La philothérapie, Éric Suárez, 2007
  • La consultation philosophique, Eugénie Vegleris, 2010
  • Sur le divan d’un philosophe, Jean-Eudes Arnous, 2013
  • La pratique philosophique, Jérome Lecoq, 2014
  • Philosopher pour se retrouver, Laurence Bouchet, 2015
  • Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, 2017
  • Socrate à l’agora, Collectif, 2017
  • Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, 2019
  • L’art de la pratique philosophique, Oscar Brenifier, 2019
  • La consultation philosophique, Oscar Brenifier, 2020
  • La philosophie, un art de vivre, Collectif, 2021

J’ai hâte de vous parler et de répondre à vos questions.

Monsieur Brenifier n’a pas répondu à ce courriel où j’exprime mon souci face au coût de l’exercice. Il a préféré me parler de notre première session :

Bonjour André

Pour lundi, nous allons travailler exclusivement le questionnement.

Pour vous préparer, rédigez une question initiale, puis tentez de produire 10-20 questions permettant de travailler la question initiale.

A lundi

Oscar

Me voilà donc plonger bien malgré moi dans une consultation philosophique formelle. Monsieur Brenifier me place en face d’un devoir à faire avant notre rencontre. Je voulais uniquement le document qu’il adresse à ses clients potentiels. Il me propose un rendez-vous. Je l’informe que je souhaite profiter de ce rendez-vous pour réaliser une entrevue pour les fins d’un article dans ce magazine. Il me fait parvenir un devoir à faire en prévision de notre premier rendez-vous. Je plie l’échine avec appréhension et stress. Et ceux et celles qui me connaissent savent fort bien je ne suis pas du genre à agir de la sorte. Normalement, j’aurais insisté auprès de monsieur Brenifier sur le fait qu’il ne répond pas à mes demandes formulées dans mes courriels. C’est un principe de communication très simple à respecter et auquel je tiens mordicus. Surprise: j’ai laissé tombé ce principe sous le poids de l’autorité que j’ai consentie à monsieur Brenifier, une rare exception dans mon comportement. Bref, je suis intimidé par la notoriété de monsieur Brenifier.

J’ai participé à la première session puis à la deuxième a une semaine d’intervalle.  Nous planifions la troisième session pour la semaine suivante. Mon agenda me force à prioriser ma famille. Je demande à monsieur Brenifier de reporter la troisième session en m’ouvrant à lui sur les événements familiaux en cause. Je lui propose le 29 ou lieu du 27 septembre. Il me répond :

Oui, c’est possible le 29. Néanmoins, nous encourageons toujours nos interlocuteurs à faire l’impossible pour garder les engagement de la pratique comme priorité, indépendamment des circonstances de la vie. Voyez aussi si ce n’est pas possible.

Témoin de la scène, mon épouse me propose de faire la session vidéo de l’endroit où je serai le 27 septembre puisque je dois effectuer un voyage d’urgence. Je transmets la proposition à monsieur Brenifier :

Je peux respecter notre cours de lundi le 27 septembre si je le fais en ligne chez (…) où je me trouverai lundi. Une proposition de mon épouse.

Il accepte. Je me retrouve dans une situation familiale impliquant deux événements distincts à plus de 200 kilomètres de chez moi et, de là, je devrai encaisser le stress de mon devoir et celui de ma session vidéo avec monsieur Brenifier. Je suis sous la contrainte, ce qui ne me plaît pas du tout. Je suis mécontent. Tout aurait été si simple de reporter la troisième session une semaine plus tard, le temps que je gère ma situation familiale au mieux.

La veille de cette session, le stress est toujours à son comble et je me dois d’en éliminer ne serait-ce qu’une source : la session du lendemain avec monsieur Brenifier. Je communique mon mécontentement à monsieur Brenifier dans l’espoir qu’il se rende à ma demande de report de la session. Je lui parle de son intransigeance et de sa rigidité.

Il me répond :

Bonjour André

Visiblement, je me suis trompé d’histoire.

Je vous envoie donc une autre proposition de conte, tiré de l’ouvrage sur le Zen, ci-joint.

Histoire 11 – Ah bon!

Je vous invite à lire l’histoire et l’analyse, comme pour l’autre.

Et de répondre aux questions de compréhension avec trois hypothèses, et un concept.

Comme c’est un peut tard, faites ce que vous pouvez, ou rien du tout si vous n’avez pas le temps.

Nous ferons le travail durant la séance.

A demain

O. B.

Je répond :

Bonjour quand même,

C’est la fin. Une référence à un autre conte en réponse à mon message via Messenger. Quel toupet. C’est la fin. Je ne veux plus suivre vos cours.

Il répond :

C’est dommage que vous laissiez vos émotions, surtout votre colère, prendre le dessus. Surtout que vous savez que cela vous ronge.

Je répond :

Il est dommage que vous ne sachiez pas comment prendre vos responsabilités.

Il répond :

Cela, il faudra me l’expliquer. Mais je vous suggère d’attendre quelques jours, afin d’être plus posé. Je note que vous ne serez pas là demain, et si vous revenez à la raison, vous pourrez toujours me recontacter. Lisez néanmoins le conte que je vous ai envoyé, plutôt que le prendre pour une insulte.

Émotions, colère, insulte ne sont que des interprétations de la part de monsieur Brenifier. À mes yeux, je m’explique et ma seule motivation est d’être l’objet d’un peu d’empathie de la part de mon professeur afin qu’il accepte de reporter la session du lendemain. Et tous ceux qui se sont frottés à moi savent fort bien que j’aime aller au fond du problème, dans les moindres détails, pour défendre ma cause. Je ne vais donc pas en rester là.

Je lui adresse ce message avec «Penser, c’est juger» en guise d’objet :

Monsieur Brenifier,

Je ne suis pas animé par la colère face à vous et vos propos. Je suis mécontent de vos réponses à mes messages. Lorsque je me donne la peine de m’expliquer sur un sujet ou un autre, ma motivation est d’éclaircir, non pas d’exprimer une colère quelconque. Lorsque je suis en colère, je ne réponds pas et je quitte en silence. Toute explication de ma part est une perche tendue pour tenter de mieux me faire comprendre. Mais cela ne fonctionne pas avec vous.

Voici un exemple :

J’écris : «C’est la fin. Une référence à un autre conte en réponse à mon message via Messenger. Quel toupet. C’est la fin. Je ne veux plus suivre vos cours.»

Vous répondez : «C’est dommage que vous laissiez vos émotions, surtout votre colère, prendre le dessus. Surtout que vous savez que cela vous ronge.»

Votre réponse ne respecte pas les règles élémentaires de la communication relationnelle. Dans un premier temps, on ne suppose pas quoi que se soit mais on fait état si l’on comprend ou non le message reçu. Dans un deuxième temps, il faut codifier son message en fonction du receveur afin que ce dernier puisse comprendre selon son propre schéma de référence. Votre réponse n’est qu’un jugement.

Qui plus est, elle ne répond pas à mon message. Je vous parle de la «référence à un autre conte», vous ne dites rien à ce sujet dans votre jugement. Je vous dis que vous avez du toupet, vous ne dites rien à ce sujet. Il ne vous vient pas à l’esprit de répondre au contenu de mon message. Vous sautez tout de suite au jugement. Vous ne me demandez pas si je suis submergé par mes émotions ou en colère, vous le supposez d’emblée.

Voici un autre exemple :

J’écris : «Il est dommage que vous ne sachiez pas comment prendre vos responsabilités.»

Vous répondez : «Cela, il faudra me l’expliquer. (…)».

Vous admettez que vous ne comprenez pas, c’est bien. Mais c’est aussi un indicateur sérieux de votre ignorance au sujet du rôle d’un consultant en général et du même coup du rôle spécifique du consultant en philosophie. Je suis bouche bée car il ne me revient pas de former le professeur. Et même si nous sommes dans un dialogue et sur le même pied l’un et l’autre, il faut tout de même que les échanges soient fructueux, c’est-à-dire que les réponses tiennent compte du contenu du message, ce que vous ne faites pas. Vous sautez par-dessus le message pour juger et vous prenez pour acquis que votre jugement est adéquat. C’est étrange de la part d’un communicateur.

Je ne vous expliquerai pas les responsabilités d’un consultant en philosophie ou en d’autres domaines. Vous devez approfondir vous-même cette question des responsabilités et, pour y parvenir, effectuer votre propre recherche.

Je peux tout de même vous communiquer mon impression. Je pense que vous avez érigé votre propre tour d’ivoire à l’instar de ces philosophes universitaires que vous dénoncez. Vous êtes pris dans une interprétation très personnelle du travail de Socrate et cela limite la compréhension de vos responsabilités à titre de consultant et de communicateur.

De plus, je peux aussi vous communiquez mon opinion à savoir pourquoi vos livres «La consultation philosophique» et «L’art de la consultation philosophique» sont très denses. Suite à nos derniers messages échangés, il m’apparut comme une évidence que cette densité témoignait, non seulement de votre connaissance et de votre système de pensée, mais aussi le fait de l’absence de la légèreté qu’apporte la vie à l’être humain. Voici l’image que j’ai en tête : lorsque la vie cesse dans le corps humain, ce dernier devient très lourd et du même coup très dense.

Votre philosophie ne tient pas compte de l’Être humain sensible. Et votre propos au sujet de l’Être humain raisonné se limite à une dissection Et toute dissection implique un corps mort. Vos propos s’apparentent aux planches de biologie exceptionnelles dessinées par Léonard de Vinci. Il n’y a de vie.

En fin de compte, votre philosophie ne tient compte que de la philosophie. Voilà pourquoi vous ne savez pas répondre à mes questions et mes messages, pourquoi vous ne pouvez pas prendre vos responsabilités de consultant et de professeur.

Et si jamais il vous vient à l’esprit de répondre que je me trompe et que vous tenez bel et bien compte de l’Être humain sensible, vous semblez en méprisez les émotions et le voir comme un ennemi de la philosophie.

Vous écrivez : «(…),et si vous revenez à la raison, (…)».

Vous croyez que j’ai perdu la raison parce que vous supposez que mes messages ne sont que l’expression d’émotions et de colère, parce que je demeure un Être humain sensible et que je me dois de condamner ce dernier à la potence, du moins le dominer en dictateur philosophique.

La raison a toujours et en toutes circonstances besoin des émotions. Et si jamais un coup émotif se produit, c’est toujours un indice précieux pour la raison. Ainsi, on peut être en même temps émotif et raisonné malgré les apparences et… les jugements d’autrui. Évidemment, on peut prendre la tête mais dans ce cas très précis le philosophe consultant à des responsabilités spécifiques à prendre face à l’Être humain sensible. Et n’allez pas me dire que l’Être humain sensible relève de la psycho alors que la philosophie se concentre sur l’Être humain raisonné. On ne peut pas en toute connaissance de cause les séparer l’un de l’autre. Dans l’expression «amour de la sagesse», il y a de l’émotion dans l’air.

Ce qui me stress, c’est lorsque la communication n’est pas effective comme dans le cas des derniers messages que nous avons échangés. Sans une communication effective, le moment présent est une impasse. Pour lutter contre le stress, on conseille d’éliminer la source du stress. Ce que j’ai fait en mettant fin à nos sessions.

Et vous savez ce que je pense de votre philosophie du moment présent. J’ai écris : «J’ai horreur de cette philosophie du moment présent où je me trouve amputé de mon passé, de toute justification historique, et de tout futur, y compris de mes attentes et de mes objectifs. Vivre un bon «moment présent» et s’y limiter, est une chose, ne pas avoir conscience qu’il répond à une attente dans le futur et formulée dans le passé en est une autre.»

Très souvent, la justification historique est un indice, non pas de ce que pense notre interlocuteur, mais de comment il pense et comment il commet certaines erreurs de pensées. La référence au passé est confortable et laisse entrevoir l’Être raisonné sans filtre.

Bref, je crois que vous êtes devenu une victime de votre philosophie parce que vous la pratiquer en jugeant, d’où votre idée que «Penser, c’est juger». Pour penser juste, il faut dépasser le stade du jugement.

Il me répond :

Bonjour André

Je vous remercie pour vos critiques, que j’ai trouvé fort éclairantes.
En particulier le concept de « tour d’ivoire », qui a en effet une certaine réalité dans la pratique philosophique, bien que sa nature ne soit pas identique à la « Tour d’ivoire » de la philosophie académique, qui porte plutôt sur la connaissance et l’érudition. Cela me fait penser à « la citadelle de l’âme » de Maitre Eckhart, ou au repli dans l’âme Marc-Aurèle: Tu peux, à l’heure que tu veux, te retirer en toi-même. Nulle retraite n’est plus tranquille ni moins troublée pour l’homme que celle qu’il trouve en son âme.

Néanmoins, ces critiques portent principalement sur mon attitude psychologique, existentielle ou relationnelle, sur mon « éthos », et sur mes écrits théoriques.

Mais elles n’abordent pas mon travail effectif en tant que praticien philosophe, c’est-à-dire ce que j’accomplis durant les séances.

Vous en avez eu l’expérience à deux reprises, et aussi, comme je vous l’ai conseillé dans le passé, vous pouvez observer des vidéos sur YouTube afin de mieux connaître ce que je fais concrètement au cours des séances de dialogue.

N’oubliez pas que vous pouvez télécharger nos discussions sur Skype si vous souhaitez les revoir pour les analyser.

Cela m’intéresse d’autant plus qu’après des années de travail et de séances avec de très nombreuses personnes au quatre coins du monde, je tente parfois de faire un bilan et je me demande parfois ce que ces personnes ont pu trouver ou apprendre durant ces séances. Avec bien entendu des réactions variées, bien que rarement neutres.

Cordialement

Oscar Brenifier

Je lui répond avec en objet «Mon bilan est fait et ma conclusion est claire» :

Bonjour monsieur Brenifier,

VOUS ÉCRIVEZ : «MAIS ELLES N’ABORDENT PAS MON TRAVAIL EFFECTIF EN TANT QUE PRATICIEN PHILOSOPHE, C’EST-À-DIRE CE QUE J’ACCOMPLIS DURANT LES SÉANCES.» C’EST UN FAIT, JE NE CRITIQUE PAS VOTRE TRAVAIL EFFECTIF. JE CROIS QUE SEUL UN AUTRE PRATICIEN PHILOSOPHE PEUT CRITIQUER LE TRAVAIL DE L’UN DE SES CONFRÈRES.

Quant à la critique d’un nouvel élève amateur face à son maître praticien philosophe, elle portera moins sur le contenu au profit du contenant. Ce sont des professeurs dont les nouveaux élèves parlent entre eux en début d’année scolaire. Il en fut de même lors de nos deux premières sessions. Le nouvel élève sait fort bien qu’il pourra revenir plus tard sur le contenu. Au départ, l’élève se soumet à l’idée que le médium est le message, que le professeur (éthos) est le premier message à déchiffrer.

Ce que je comprends de nos sessions et de nos échanges, c’est que le philosophe praticien choisit, construit, adapte et adopte une philosophie spécifique. Or, votre approche et votre philosophie ne répondent pas à mes besoins. Il y a autant de philosophies qu’il y a de philosophes. Je ne cherche pas à épouser une philosophie spécifique mise de l’avant pas tel ou tel philosophe. Qui plus est, toutes ces philosophies spécifiques ne sont pas de pures inventions; elles amalgament des essences de plusieurs philosophies.

Je recherche les bases de LA philosophie, les éléments communs à tous les philosophes consultants, d’où mes efforts consacrés à la lecture de plus d’un vingtaine de livres signés par des philosophes consultants. Évidemment, je n’échapperai pas à l’histoire des idées et l’histoire de la philosophie puisque LA philosophie ne s’abreuve pas à une seule et même source. Il n’en demeure pas moins que mes lectures me permettent d’avoir une vue en perspective de la consultation philosophique.

J’ai compris avec vous que je pouvais développer ma propre philosophie pour fonder ma propre pratique de consultation. Et je n’échapperai pas à l’idée d’un amalgame d’essences de plusieurs philosophies pour fonder la mienne en propre, façonnée par ma personnalité et par mes expériences personnelles et professionnelles. C’est l’une de conclusions que je tire de nos sessions et des messages échangés en marge de ces sessions.

VOUS ÉCRIVEZ : «NÉANMOINS, CES CRITIQUES PORTENT PRINCIPALEMENT SUR MON ATTITUDE PSYCHOLOGIQUE, EXISTENTIELLE OU RELATIONNELLE, SUR MON « ÉTHOS », ET SUR MES ÉCRITS THÉORIQUES.»

Votre observation confirme l’importance première du contenant, la première impression que donne à son client le philosophe consultant en tant que personne, capitale pour la suite. Vous m’avez semblé sympathique jusqu’à ce que vos jugements me blessent. Dans ce cas, il me vaut mieux tout admettre que de risquer d’autres jugements. Et j’ai tenu le coup pendant les deux sessions avec ouverture d’esprit. Je vous ai donné une chance mais je ne pouvais pas adhérer à vos jugements sur parole. Je refoulais parce que vous ne vouliez pas que je me justifie. Souvenez-vous de votre référence à Freud lorsque j.ai tenter de me justifier par la responsabilisation à outrance dans mon passé. Souvenez-vous de votre jugement de mon «C’est vous qui le dites», un jugement gros comme le bras.

Vous le savez, j’ai décroché lorsque vous avez refusé d’emblée par intransigeance et rigidité de reporter la troisième séance.

Quant à vos écrits théoriques, sachez qu’on en voit l’application pratique que vous en faites lors de vos sessions. L’Être sensible est absent sinon réprimé autant dans vos écrits théoriques que dans vos sessions. Vos jugements de l’Être sensible sont généralement négatifs.

Quant je vous ai demandé de me faire parvenir les documents que vous envoyez au client avant la première consultation, document dont vous parler dans votre livre /La consultation philosophique/, vous n’avez pas répondu à ma demande (impression négative). Vous avez préféré me proposer un premier rendez-vous. Je vous ai dit que je n’étais pas prêt. Vous m’avez répondu qu’on n’est jamais prêt. Je vous ai laissé le bénéfice du doute. Ce fut une erreur de ma part. J’aurais dû être intransigeant et rigide. Notez que je n’ai jamais reçu ces documents (impression négative).

Vous déclarez :

«Pour certains, le travail est décapant. « Renversant » pour Jacqueline. Déroutant pour Camille, qui n’a pas été capable de retourner travailler après sa consultation. « J’ai dû aller faire une grande promenade », se souvient-elle. Gildas, lui, n’a pas été surpris par « ce qui est sorti », mais il admet un « résultat instantanée hallucinant, une sorte de clairvoyance. Ça fait mal sur le coup, mais c’est pour la bonne cause ». La consultation philosophique n’est pas faite pour tout le monde. Pour le philosophe Oscar Brenifier, elle s’adresse aux personnes qui ont accès à la « rationalité ». « Il y a des gens que je renvoie vers une thérapie au bout de dix minutes, car il y a trop de douleur. Il y a aussi ceux qui veulent se raconter, or ce n’est pas le principe de la consultation philosophique », explique-t-il, en précisant qu’il ne « soigne pas une pathologie », contrairement aux médecins. « Quand vous vous demandez quel est le sens de votre vie, vous n’êtes pas malade », tempête-t-il.» (La consultation philosophique, une alternative au rendez-vous chez le psy ? Tatiana Chadenat, 03 juillet 2015, Madame / Figaro.

Ce n’est pas parce qu’«il y a trop de douleur» que cette dernière s’explique nécessairement et obligatoirement par une pathologie. Ce n’est pas parce qu’un client «veut se raconter» que le client est nécessairement et obligatoirement victime d’une pathologie. Il se peut que ce soit parce qu’il y a un problème de rationalité, parce que le client ne parvient pas à rationaliser. Le philosophe consultant peut relever les erreurs de pensée, de logique et/ou de perception et aider son client à en prendre conscience. Juger les clients qui souffrent trop et ceux qui veulent se raconter comme victime d’une pathologie et les rejeter ne respecte pas l’esprit même de la philosophie comme mode de vie.

Évidemment, je comprends qu’il s’agit là de votre philosophie puisqu’elle tient l’Être sensible comme un obstacle au philosopher.

VOUS ÉCRIVEZ : «EN PARTICULIER LE CONCEPT DE « TOUR D’IVOIRE », QUI A EN EFFET UNE CERTAINE RÉALITÉ DANS LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE, BIEN QUE SA NATURE NE SOIT PAS IDENTIQUE à LA « TOUR D’IVOIRE » DE LA PHILOSOPHIE ACADÉMIQUE, QUI PORTE PLUTÔT SUR LA CONNAISSANCE ET L’ÉRUDITION. CELA ME FAIT PENSER à « LA CITADELLE DE L’ÂME » DE MAITRE ECKHART, OU AU REPLI DANS L’ÂME MARC-AURÈLE: TU PEUX, à L’HEURE QUE TU VEUX, TE RETIRER EN TOI-MÊME. NULLE RETRAITE N’EST PLUS TRANQUILLE NI MOINS TROUBLÉE POUR L’HOMME QUE CELLE QU’IL TROUVE EN SON ÂME.»

Encore faut-il que cette âme soit une citadelle par opposition à la caverne de Platon. Et encore faut-il que le repli dans l’âme ne soit pas une fuite. Vous faites vous-même preuve de connaissance et d’érudition pour justifier «une certaine réalité dans la pratique philosophique».

VOUS ÉCRIVEZ :« CELA M’INTÉRESSE D’AUTANT PLUS QU’APRÈS DES ANNÉES DE TRAVAIL ET DE SÉANCES AVEC DE TRÈS NOMBREUSES PERSONNES AU QUATRE COINS DU MONDE, JE TENTE PARFOIS DE FAIRE UN BILAN ET JE ME DEMANDE PARFOIS CE QUE CES PERSONNES ONT PU TROUVER OU APPRENDRE DURANT CES SÉANCES. AVEC BIEN ENTENDU DES RÉACTIONS VARIÉES, BIEN QUE RAREMENT NEUTRES.»

Neutre ! Vous ne savez pas l’être. «Penser, c’est juger» dites-vous. N’allez pas me dire que vous croyez que vos jugements sont neutres voire objectifs.

/« Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous sommes intéressés par l’information objective. En fait, à moins qu’une personne devienne subjective au sujet d’une information objective, elle ne s’y intéressera pas et elle ne sera pas motivée par cette information. Nous disons juger objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement./

/Nous faisons continuellement des choix dans notre vie quotidienne. Nous choisissons des « choses » qui nous apparaissent subjectivement, mais nous considérons nos choix comme étant objectifs. »/

/Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82./

Nous sommes ici dans ce qu’il est convenu de nommer «L’erreur de Descartes » à l’initiative d’António Damásio (L’Erreur de Descartes : la raison des émotions, Paris, Odile Jacob, 1995). La raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions. Il faut tenir compte dans la consultation philosophique. Le client est motivé subjectivement et cela exige respect et une humilité de la part du philosophe consultant.

Et que faire quand le client désire ce dont il n’a pas besoin ? La question se pose souvent dans le domaine des affaires. Voici une autre citation tirée d’ouvrage du chercheur américain Louis Cheskin :

/“One remains in business by giving the customer what he wants and needs. If you give him only what he wants, you may be in serious trouble. If you give him only what he needs, he may refuse it./

/(…)/

/To be successful in any business, you must give the client both what he wants and needs. If you offer him only what he needs, he may not want it; you have, therefore, to convert his need into a want./

/Giving businessmen what they need and want is a basic requirement for success. They need to solve business problems and they want evidence that their marketing decisions are right.”/

/Louis Cheskin, Secrets of marketing Success, pp. 140-141/

On ne peut pas soutenir que vous êtes au fait de pareilles situations, du moins à la lumière de nos deux sessions. Je désirais discuter de la théorie exposée dans votre livre «La consultation philosophique» mais vous l’avez reportée. Pour vous, j’avais besoin d’une consultation philosophique. Pour moi, la théorie vient toujours avant la pratique. Et ce n’est qu’à la fin de la deuxième session que vous m’avez informé que l’on ne parlerait pas de moi dans la troisième session. Je ne savais même pas que les deux premières sessions devaient porter sur moi. Toute mon attention était concentrée sur votre façon de faire. De temps en temps, à ma grande surprise, vous me jugiez en affirmant, par exemple, que je n’avais pas assez confiance en moi et que mes émotions me submergeaient. Je ne me donnais pas d’autre choix que d’accepter votre jugement et j’ai dis pourquoi ci-dessus.

Blessé par vos jugements, je n’ai rien en mémoire du contenu même de nos sessions si ce n’est vos jugements sans considération de leur accueil par ma personne. Une chance que j’ai tout gardé et je pourrai y revenir si le cœur m’en dit.

Vous m’avez demandé d’être rationnel sans jamais me dire comment si ce n’est que de dominer mes émotions. Je ne crois pas que le rationnel émerge automatiquement sous la répression ou le simple contrôle des émotions.

Mon bilan est fait et ma conclusion est claire : je n’adopterai pas votre pratique de la consultation philosophique.

Voici ce qu’écrit monsieur Brenifier dans son livre La consultation philosophique :

Initialement, la frustration s’exprime souvent comme une pure émotion, comme un reproche, comme un ressentiment, toutefois, en se verbalisant, elle permet de devenir un objet pour elle-même ; elle permet au sujet qui l’exprime de prendre conscience de lui-même comme un personnage extérieur. À partir de ce constat, il devient capable de réfléchir, d’analyser son être au travers de la mise à l’épreuve, de mieux comprendre son fonctionnement intellectuel, et il peut alors intervenir sur lui-même, tant sur son être que sur sa pensée. Certes le passage par certains moments à tonalité psychologique est difficilement évitable, sans toutefois s’appesantir, car il s’agit de passer rapidement à l’étape cognitive subséquente, au moyen de la perspective critique, en tentant de définir une problématique et des enjeux.

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 28.

En m’offrant des jugements sur ma personne et mes propos, avec intransigeance et rigidité dans le propos, monsieur Brenifier ne fait pas l’effort «de passer rapidement à l’étape cognitive subséquente, au moyen de la perspective critique, en tentant de définir une problématique et des enjeux».

Il poursuit :

Notre hypothèse de travail consiste précisément à identifier certains éléments de la subjectivité, bribes que l’on pourrait nommer opinions, opinions intellectuelles et opinions émotionnelles, afin d’en prendre le contrepied et de faire l’expérience d’une pensée « autre ». Sans cela, comment apprendre à sortir volontairement et consciemment du conditionnement et de la prédétermination ? Comment émerger du pathologique et du pur ressenti ? D’ailleurs il peut arriver que le sujet n’ait pas en lui la capacité d’accomplir ce travail ou même la possibilité de l’envisager, par manque de distanciation, par manque d’autonomie, par insécurité ou à cause d’une forte angoisse quelconque, auquel cas nous ne pourrons peut-être pas travailler avec lui. Tout comme la pratique d’un sport exige des dispositions physiques minimales, la pratique philosophique, avec ses difficultés et ses exigences, nécessite des dispositions psychologiques minimales, en deçà desquelles nous ne pourrons pas travailler.

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 28.

Je ne crois pas, dans mon cas, que monsieur Brenifier a mis à profit ses propres «dispositions psychologiques minimales».

Il écrit :

En guise de conclusion sur les difficultés de la consultation philosophique, disons que la principale épreuve réside en l’acceptation de l’idée de pathologie, prise au sens philosophique, voire d’établir un diagnostic cognitif et émotionnel, d’examiner le fonctionnement et les obstacles de la rationalité.

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 32.

Je ne crois pas que monsieur Brenifier tirer du savoir nécessaire à la connaissance requise pour établir un diagnostic émotionnel. Il juge et tout jugement est subjectif. Il ne suffit pas de dire «Vous êtes trop émotif» ou «Vous êtes en colère» pour «examiner le fonctionnement et les obstacles de la rationalité». Examiner implique de «Considérer avec attention, avec réflexion», de «Regarder très attentivement». Un jugement confondu avec un diagnostic ne fait pas le travail. Si on veut que le client soit rationnel, il ne faut certainement pas piquer ses émotions. Il faut plutôt les mettre dans une perspective philosophique.

Le débat entre la raison et les émotions chez les philosophes fait rage depuis longtemps avec le mot d’ordre : «Les émotions nuisent à la raison ». Il faut nous libérer de nos émotions, à tout le moins, les dominer pour permettre à la raison de triompher. Autrement, il est impossible de philosopher. À mon avis, on peut pas philosopher sans avoir le plus grand des respects et une empathie exemplaire pour les émotions du client. Je crois davantage dans l’approche du philosophe consultant norvégien Morten Fastvold. Voici un extrait de ses «Réflexions sur les sessions conduites par Oscar Brenifier» reproduite par Oscar Brenifier en annexe de son livre La consultation philosophique :

Pratiquer des jeux comme exercices intellectuels n’est pas au centre de l’intérêt des philosophes norvégiens qui désirent s’engager dans l’art nouveau et mal défini du « conseil philosophique ». Au lieu de cela, nous nous préoccupons surtout des demandes que nos clients expriment en fonction de leurs problèmes existentiels et émotionnels ; nous abordons ainsi une large gamme de sujets en commun avec les psychothérapeutes. Refusant seulement les personnes présentant des problèmes mentaux sérieux et évidents, nous admettons que nos clients puissent tout aussi bien consulter un psychothérapeute, mais que pour quelque mystérieuse raison, plus ou moins consciente, ils choisissent plutôt de consulter un philosophe. Nous sommes supposés, dans une très large mesure, procéder avec nos clients de la même façon qu’un psychothérapeute : une écoute attentive de ce que le client nous dit de sa vie et de ses problèmes, et cela dans une approche empathique et pleine de sympathie, avec le vif désir de le mettre à l’aise et le rassurer, de façon à créer une atmosphère de confiance. C’est le client, et non le philosophe, qui est supposé maitriser la thérapie, ce qui lui permet de changer de sujet ou de sujet de conversation comme bon lui semble, sans que l’on risque plus qu’un timide « Vous êtes conscient que vous venez de changer de sujet et de mettre fin à notre échange ? », suivi d’un « Allez-y ! ”» consentant, quand il ne change pas d’idée et veut poursuivre dans cette nouvelle direction. En permanence, surtout lors de la première consultation, il nous faut identifier « l’urgence » du client en l’écoutant avec soin et en posant avec doigté les questions qui peuvent révéler son problème réel. Ainsi, avec cette « urgence » plus ou moins clairement exprimée et le consentement du client, nous pourrons, avec de la chance, lui proposer quelques clés philosophiques ou quelques pensées opportunes qui lui exposeront son problème sous un nouvel éclairage, en le libérant de la manière étroite dont il percevait le problème, entrevoyant quelques solutions possibles. Le plus souvent, nous considérons ceci comme une expérience de bien-être pour les deux acteurs, même si quelquefois nous rencontrons une expression émotionnelle inattendue, à laquelle il nous faut faire face. Ces incidents, cependant, sont supposés se produire rarement, et certainement pas causés par une quelconque provocation du philosophe. Cette image du philosophe comme « M. Gentil » est peut-être un tant soit peu exagérée, mais je ne crois pas qu’elle s’éloigne beaucoup de la vérité.

(…)

Apparaît alors Oscar Brenifier sur la scène. Il propose des jeux, au lieu de la « philosophie » comme nous – ou en tout cas moi – pensions devoir l’utiliser. Déclarant que « Je ne suis pas intéressé aux raisons pour lesquelles le client vient me consulter », il rejette d’entrée un des piliers supposés de notre pratique : l’identification de la requête du client, et continue en demandant avec insistance que le client produise une idée qu’il considère importante, sans se soucier si elle est vraie ou fausse, raisonnable ou pas d’un point de vue philosophique. Si cette hypothèse n’est pas trop difficile à accepter, on est choqué, une fois de plus, quand Brenifier ne permet pas au client d’expliquer pourquoi il a choisi l’idée avancée et certainement pas de l’habiller d’explications personnelles. « Que diable ce Frenchman est-il en train de faire ? » se demande M. Gentil — il s’agit de moi. Comment se permet-il de violer l’autonomie de son client quand il ne souhaite guère d’explication du contexte, refusant tout éclaircissement complémentaire ? Jouer simplement d’une idée hors contexte, sans chercher si elle est vraie ou fausse, peut paraître ne pas du tout relever de la consultation philosophique. Pire même, cela semble violer les exigences de considérer et prendre le client comme une personne unique, ce que fait tout psychothérapeute au courant des dernières techniques. Comme les consultants philosophiques, je suppose. Car, qui rêverait seulement de ne pas respecter les concepts d’Empathie, d’Ethique, et d’Autonomie ? Sûrement pas les aspirants au métier de consultant philosophique de Norvège. Revenant aux sessions conduites par Brenifier, M. Gentil commence vraiment à se faire du souci quand il se permet d’interrompre son client à plusieurs reprises, forçant ce malheureux à entrer dans le jeu du philosophe, ce qui augmente sa frustration. J’ai même l’impression que Brenifier, en plein milieu de la pression de retenue et confusion qu’il crée, mène le client à l’aventure en déformant ses arguments et en argumentant lui-même, ce qui conclut la confusion engendrée par quelques conclusions bizarres – ou plutôt quelques conclusions préliminaires – qui ne rendent pas le client très heureux. On est loin de l’atmosphère de bien-être à laquelle je m’attendais, où l’on espérait voir le client partir souriant. Ici, il se sent manipulé et insuffisamment respecté. En fait, il part plus frustré qu’il n’était venu. Et il me faut demander : « Cette sorte de jeu intellectuel plutôt brutal l’a-t-il aidé en quoi que ce soit ? » À ce point, ma réponse est : « Probablement pas. »

Source : JEUX SÉRIEUX – LA POSSIBILITÉ DE REDÉFINIR UN PARADIGME PHILOSOPHIQUE – Réflexions sur les sessions conduites par Oscar Brenifier – Par Morten Fastvold – Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Annexe 2, Éditions Alcofribas, 2020, p. 162.

Il faut se rendre jusqu’à la fin des réflexions de monsieur Morten Fastvold pour apprendre que ce dernier se dit «à présent sûrement prêt à adopter cette alternative-là» en référence à la méthode d’Oscar Brenifier. Autrement, je crois que monsieur Brenifier n’aurait pas ajouté le texte de Morten Fastvold en annexe à son livre.

Il n’en demeure pas moins que je préfère et de loin à la brutalité de la méthode Brenifier «une écoute attentive de ce que le client nous dit de sa vie et de ses problèmes, et cela dans une approche empathique et pleine de sympathie, avec le vif désir de le mettre à l’aise et le rassurer, de façon à créer une atmosphère de confiance » (Morten Fastvold).

C’est par les failles que la lumière entre, qu’elle éclaire autant le système de pensée que les pensées elles-mêmes de la personne. Et s’il faut que le philosophe consultant crée cette faille pour permettre au client de voir plus clair dans propre son système de pensée, il n’est pas obligé d’user de brutalité, pas même de confrontation et encore moins de juger. Une simple hypothèse suffit et conservera l’atmosphère de confiance.

On ne laisse pas entrer en son esprit et sa raison n’importe qui, n’importe quoi et n’importe comment. Se présenter à la porte avec la seule faculté de juger comme acte de la pensée ne relève pas de la philosophie, de l’amour de la sagesse. Défoncer la porte avec des jugements gros comme le bras éveillera tous les mécanismes de défense, conscients, inconscients et involontaires.

Le philosophe consultant ne peut pas prétendre s’adresser à une raison qu’il a forcé à se barricader face à ses attaques. Brandir les contradictions du client ou le forcer à se contredire pour lui montrer la faillibilité de sa logique ne servira qu’à l’aveugler.

Une lumière soudaine dans l’esprit d’un client dans le noir ne lui procurera que de la douleur d’un éblouissement qui peut s’avérer fatal. De plus, la contradiction n’est pas une lumière en soit, pas plus que les jugements à l’emporte pièce. Ce sont armes de guerre. Et c’est sans compter que le philosophe consultant n’est pas ou ne doit pas se prendre lui-même pour la lumière dont le client a besoin.

Il est de pratique courante que le client, comme nous tous d’ailleurs, cherche à colmater les failles qui laisse entrer en son esprit une lumière aveuglante par habitude de la noirceur. Le philosophe consultant violer l’esprit de son client avec des grenades voire des bombes pour créer les failles utiles à la prise de recul et à la prise de conscience. Un simple doute suffit à la tâche pour autant qu’il soit enseigné à en tirer le bénéfice. Nous sommes ici très loin du philosophe consultant qui afflige son client de tous les maux de sa raison et de ses émotions.

Le philosophe consultant ne se laissera berner par la lumière artificielle en l’esprit de son client, lumière qu’il génère en se donnant raison. Il y a des personnes pour qui le doute affecte l’équilibre durement acquis. Il faut donc tenir par la main le client en aversion face au doute, qui craint que le doute le plonge dans l’abime.

Le philosophe consultant, nous dit-on, se pose en égal de son client et non pas en autorité. Il s’agit, nous dit-on, d’un dialogue et non pas d’un monologue. Le temps de parole joue alors un rôle essentiel. La philosophe consultant ne peut pas se permettre de museler son client comme je l’ai vécu avec Oscar Brenifier. Il m’imposait de taire toutes justifications et, du même coup, il renvoyait mon passé à Freud. Il m’imposait de taire mes attentes, car cela se réfère au futur. Il me fallait être dans le moment présent, sans émotion et boire ses jugements de ciguë. Ce ne fut pas possible. J’ai ri nerveusement et à répétition. Mais il n’y avait rien de drôle. À un point tel que je n’étais plus moi-même, que je ne me reconnaissais pas. Stressé comme un enfant au premier jour d’école.

Le consultant philosophe se doit de décrypter l’état d’âme de son client. Se le tenir pour dit et en tout respect. Il ne s’agit pas faire entrer le client dans un moule mais de le rejoindre là où il est dans l’état qu’il est.

J’ai adoré le livre La consultation philosophique de monsieur Oscar Brenifier mais je n’ai pas aimé ses sessions vidéo avec moi. Ce n’est pas le fait d’un écart entre la théorie et la pratique. Monsieur Brenifier s’en tient avec rigueur à la pratique de sa théorie. Et ce n’est qu’ainsi qu’on se rend à l’évidence de sa rigidité et de son intransigeance face à la personne, notamment face à l’Être sensible.

Enfin, j’ai souligné à de nombreuses dans ce dossier ma peur de voir la philosophie être contaminée par la psychologie. Aujourd’hui, je dois reconnaître que la philo sans un peu de psycho ne peut pas répondre aux besoins du client en consultation.

J’avais entrepris la lecture d’un deuxième livre de monsieur Brenifier, L’art de la pratique philosophique, mais je préfère mettre fin à ce chapitre et aller au prochain titre de ma liste.


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

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Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 11

La consultation philosophique

Oscar Brenifier

Éditions Alcofribas, 2020, 169 pages

ISBN-10 ‏ : ‎ 1660613507

ISBN-13 ‏ : ‎ 978-1660613502

Ce livre est disponible gratuitement en format PDF : cliquez ici.

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À propos du livre

Qui suis-je ? Où vais-je ? Quelle est ma vision du monde ? Comment pourrais-je penser autrement ? Autant de questions fondamentales qui se doivent d’être posées, mais trop souvent sont ignorées, car nous sommes pris dans l’engrenage du quotidien et des obligations. La consultation philosophique est un exercice de la pensée, où le philosophe praticien invite son interlocuteur à se poser, afin de s’interroger sur des questions fondamentales. Dans cet ouvrage, l’auteur aborde différentes facettes de cette pratique, décrivant à la fois ses enjeux, ses compétences et ses difficultés. Divers éléments théoriques y sont présentés, mais aussi la description et l’analyse d’une session de consultation.


À propos de l’auteur

Docteur en philosophie (Paris IV-Sorbonne) , Formateur, Consultant, Auteur. Depuis plusieurs années, en France et dans de nombreux pays, il travaille sur le concept de « Pratique philosophique », tant sur le plan pratique que théorique. Il est un des principaux promoteurs de la philosophie dans la cité : cafés-philo, ateliers philosophiques avec les enfants et les adultes, ateliers et séminaires en entreprise, etc. Il a publié de nombreux ouvrages en ce domaine, dont la collection « PhiloZenfants » (éditions Nathan), qui ont été édités dans plus de trente langues. Il est également l’un des auteurs du rapport de l’UNESCO « La philosophie, une école de la liberté ». Avec Isabelle Millon, il a fondé l’Institut de

Pratiques Philosophiques, organisme destiné à la promotion et à la formation de la philosophie comme pratique. La consultation philosophique est une des modalités importantes de cette pratique, inspirée de la démarche socratique, qui prend la forme d’un entretien où le philosophe travaille en tête-à-tête avec un interlocuteur, l’invitant à mettre en œuvre sa pensée, afin de penser soi-même et le monde, en travaillant à la fois ses attitudes existentielles et ses compétences cognitives.


Table des matières

ET POURQUOI DONC ?

  • L’étranger – 6
  • Philosophies – 8
  • La cité – 9
  • La classe – 11
  • L’atelier de philosophie – 14
  • Le cabinet de philosophie – 16

LES FONDEMENTS THÉORIQUES D’UNE PRATIQUE PHILOSOPHIQUE

  • La matérialité comme altérité – 18
  • L’altérité comme mythos et logos – 19
  • L’altérité comme « l’autre » – 19
  • L’altérité comme unité – 20
  • Qu’est-ce que philosopher ? – 20
  • Identifier – 21
  • Critiquer – 21
  • Conceptualiser – 21
  • Tous philosophes ? – 21

LA CONSULTATION PHILOSOPHIQUE

  • Principes – 22
    • Naturalisme philosophique – 22
    • La double exigence – 23
    • Les premiers pas – 23
    • Anagogie et discrimination – 24
    • Penser l’impensable – 25
    • Passer au « premier étage » – 26
    • Est-ce bien philosophique? – 26
  • Difficultés – 27
    • Les frustrations – 27
    • La parole comme prétexte – 29
    • Douleur et péridurale – 30
  • Exercices – 30
    • Établir des liens – 30
    • Vrai discours – 31
    • Le singulier – 31
    • Universel et singulier – 32
    • Accepter la pathologie – 32

PHILOSOPHER C’EST CESSER DE VIVRE

  • Deux philosophies – 33
  • Le sage n’a pas de désirs – 34
  • Interrompre la narration – 36
  • L’ascétisme du concept – 39
  • Le travail de la pensée – 41
  • La raison – 43
  • Penser l’impensable – 46
  • Que faire ? – 47
  • Etre personne – 51

LE BON SENS EST-IL COMMUN ?

  • Paradoxe du sens commun – 53
  • Désaccord et incompréhension – 55
  • Statut du groupe – 58
  • La fracture intellectuelle – 60
  • La logique comme principe d’exclusion – 62
  • La logique en œuvre – 64
  • Le principe de causalité – 66
  • La philosophie du sens commun – 67
  • Les limites du sens commun – 68

PHILOSOPHER C’EST SE RÉCONCILIER AVEC SA PROPRE PAROLE

  • Avoir raison – 72
  • Protéger la parole – 73
  • Prendre le risque de penser – 74
  • Maltraiter la parole – 74
  • Inquiétude de la parole – 76
  • Escamoter la parole – 76
  • Penser par autrui – 78
  • Mauvaises manières – 79
  • Accepter la finitude – 79
  • Un ami qui ne veut pas notre bien – 80

LE STATUT DE LA PAROLE

  • Pas de discussion – 82
  • Sujet empirique et sujet transcendantal – 83
  • Méthode dialectique et méthode démonstrative – 84
  • L’illusion de la certitude – 86
  • Se confronter à l’autre – 88
  • La parole comme interpellation – 89
  • La fragilité de l’être – 90
  • L’illusion du « Pourquoi ? » – 92
  • Argumentation et approfondissement – 94
  • Paradoxes de la parole contrainte – 95

LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE

  • Histoire de la consolation philosophique – 100
  • Gymnastique et médecine – 102
  • Douleur et consolation – 103

LE CONCEPT ÉPOUVANTAIL

  • Tout pour être heureux – 105
  • Tentative d’explication – 106
  • Guérison ou pas – 107
  • Se voir et s’entendre – 109
  • Rejet de soi – 110
  • Échec ou pas – 112

LE DÉNOUEMENT DE LA PENSÉE

  • Le concept, condition ou obstacle. – 112
  • Le coup de force du concept – 114
  • Le concept comme pratique – 115
  • La vérité comme dénouement – 117
  • Dénouer ou trancher – 118
  • Le nœud et le lien – 120
  • Thérapie et raison – 121

PARLER C’EST JOUER

  • Convictions – 121
  • S’arracher à l’urgence – 122
  • La parole outil – 123
  • L’abandon des certitudes – 124
  • Penser l’hypothèse – 125
  • La vérité du jeu – 126
  • Penser l’impensable – 127
  • Accéder à l’humanité – 128
  • Produire du sens – 129
  • La réalité des mots – 130
  • S’aliéner pour penser – 131

ANALYSE D’UNE CONSULTATION – 133

ANNEXE

  • J’ai testé une consultation de philosophie – Olivia Benhamou – 158
  • Jeux sérieux – Morten Fastvold – .. – 162

DOSSIER

Philothérapie – Quand la philosophie nous aide

Article # 11

RAPPORT DE LECTURE

La consultation philosophique

Oscar Brenifier

Éditions Alcofribas, 2020, 169 pages

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La consultation philosophique» de Osacar Brenifier aux Éditions Alcofribas. Ce livre est disponible gratuitement en format PDF : cliquez ici. Site web de l’auteur à visiter pour d’autres livres numériques gratuits : http://www.pratiques-philosophiques.fr/fr/livres-gratuits/.

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre. Il y autant entre les lignes que dans le texte lui-même. J’ai à relire et à relire encore cet essai pour en saisir toutes les informations, les observations et la formation. Ce livre est en soi une succession d’expériences de pensées pour le lecteur. Il est initiatique, non pas dans le sens ésotérique du terme, mais plutôt dans son sens philosophique pur en ce qu’il s’adresse, tantôt subtilement, tantôt sans détour, à notre esprit, et qu’il nous donne ainsi à penser, sereinement. On ne peut que soutenir que l’auteur, Oscar Brenifier, a une grande et valeureuse expérience de la consultation philosophique. On ne peut pas écrire un tel ouvrage sans une telle expérience pratique. Aucun des livres que j’ai lu à ce jour offre autant de détails et de précisions, tout pour satisfaire l’analytique amateur que je suis.

J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5


Oscar Brenifier profite du premier chapitre de son essai pour témoigner de sa marche sur les sentiers de la philosophie, de son enfance à l’adolescence, puis à l’université, puis dans la cité.

La cité

Que faire maintenant ? Entrer dans le giron de l’institution ? J’avais fait l’expérience d’enseigner quelques années en Terminale. Expérience intéressante, mais que je ne saurais poursuivre. Il me semble trouver là une corruption à cette philosophie que je révère plus que tout – un peu trop d’ailleurs, comme je le découvrirai plus tard.

L’obligation pour les élèves d’assister au cours de philosophie, la contrainte d’un programme lourd, truffé d’incontournables, où peu de temps – sinon aucun – est réservé à l’échange et à la réflexion, me semblent instaurer une insupportable facticité. Le mensonge que représentent les contradictions du cours de philo, tel qu’il est défini officiellement, m’est insupportable. On prétend apprendre aux élèves à penser, ils sont théoriquement notés au bac sur cette capacité, mais on leur demande d’ingurgiter des heures durant de longues leçons, cours magistraux où un professeur débite sans pitié d’interminables tirades, étirant à plus soif des développements souvent incompréhensibles à la majorité des élèves, qui notent et notent, indifférents, ou ne notent pas, la plupart du temps sans penser ce qui est dit. Combien de collègues fondent leur enseignement sur le présupposé que les élèves n’ont rien à dire et qu’ils ne pensent pas ! Combien d’élèves en concluent que la philosophie n’est qu’une matière, qui ne les concerne pas, qui simplement réduit la moyenne au bac ! De toute façon le professeur les traite comme des ignares. Pacte de la banalité et de la pensée étriquée, de l’académisme et du préjugé.

Quant à l’université, elle m’est de fait interdite. Déjà à cause du parcours étrange qui est le mien, puis à cause de la non moins étrange thèse que j’ai soutenue, mais aussi par conviction personnelle : parce qu’il me semble que le lieu de la philosophie se trouve dans la cité, et non dans quelque tour d’ivoire, aussi tentante et nécessaire que soit parfois cette isolation, qui sait nous abriter des brouhahas du monde. Mais si j’avais prévu que la philosophie mettait le monde à l’épreuve, j’avais beaucoup moins envisagé l’inverse : que le monde met la philosophie au pied du mur, d’où elle peu avoir du mal à se relever.

Résolu, je frappe aux portes des mairies, des centres culturels, des bibliothèques municipales. Ma stratégie est la suivante. Proposer qu’entre les cours de théâtre et l’initiation au patchwork se tiennent des ateliers de philosophie. Je pars du principe que si la majorité de la population n’apprécie pas la philosophie, c’est uniquement parce qu’elle n’y a pas eu accès : connaître Platon, c’est l’aimer. J’imagine déjà toutes les villes de France et de Navarre avec un atelier, et du monde, beaucoup de monde. Pourquoi pas des stades entiers ! Ainsi fonctionnent les fantasmes. Mais heureusement, la réalité veille. Les fonctionnaires ou les élus me regardent bizarrement, ce sont de grands inquiets : « Que voulez-vous ? De quelle philosophie parlez-vous ? Vous faites cela pour présenter une liste aux élections ? Êtes-vous une secte ? Pourquoi n’allez-vous pas à l’université pour cela ? » Comme toujours, la suspicion devant l’étrange et l’inhabituel. C’était quelque temps avant que la philosophie ne devienne une mode : rapidement, entre autres à cause de la création et de la médiatisation des cafés-philo, l’idée allait devenir « air du temps ».

(…)

En même temps, je dois le reconnaître, un combat reste à mener. Pour beaucoup de non-initiés, philosopher, c’est principalement discuter. Dire ce que l’on veut, parler pour parler, tenir de grands discours sans autre souci que celui d’être vu, entendu et admiré, pour d’autres il s’agit d’une nouvelle psychothérapie de groupe. Or il me semble que philosopher implique un travail réel : l’exigence de s’arracher à l’opinion, la sienne propre en particulier, à travers l’autre, concitoyen vivant ou auteur disparu. Sans tomber dans l’excès inverse qui consiste à nier la subjectivité en abusant de l’érudition, l’ascèse et le travail sur soi sont au cœur de cette activité, afin de permettre à l’être singulier de se constituer. Le poujadisme qui consiste à affirmer « Tous philosophes », « Pas besoin de livres » ou « Tout le monde a raison », sans autres préambules ou considérations, assignent la pensée à ce qu’elle a de plus creux. Mêmes écueils que décrits chez Platon : d’un côté les sophistes qui savent et colportent un savoir, de l’autre des individus qui se contentent de débiter des phrases dont ils ignorent l’origine, la nature, le contenu et les implications. Comment tracer une voie entre Charybde et Scylla, un passage aussi ténu qu’une lame de rasoir ? Entre ceux qui attendent que l’on fasse cours et ceux qui veulent uniquement avoir raison, comment instaurer un philosopher digne de ce nom ? Je commence à déchanter. Il était temps. Quoi qu’il en soit, à travers mon travail, j’aurais été initié à une dimension cruciale de la pensée : le pluralisme conceptuel. Cueillir la pensée là où elle est, la travailler à partir de sa singularité, la façonner à partir de ce qu’elle offre.

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, pp. 9-10.

Viendra la classe, l’atelier de philosophie et le cabinet de philosophie.

Le cabinet de philosophie

Un cabinet est une pièce retirée où l’on mène des activités discrètes, de nature privée, en opposition au salon ou à la salle à manger qui sont des lieux de réception, de vie sociale.

Le cabinet de philosophie est donc destiné à l’entretien particulier, en opposition à un atelier, un débat, un cours ou une conférence. De ce fait, il y sera traité de questions singulières, plutôt que de questions générales, c’est-à-dire centrées sur un individu particulier, ce qui ne restreint en rien l’universalité des propos tenus. Car il s’agit tout d’abord de distinguer l’entretien philosophique privé – ou consultation philosophique – d’une consultation de type psychologique, auquel il sera trop facilement associé. Cette distinction nous permettant déjà de définir quelque peu la spécificité de l’activité.

Comme dans toute activité philosophique, l’entretien privé évitera de se cantonner à la narration d’événements vécus, à l’énumération d’impressions et de sentiments personnels, ainsi qu’aux associations d’idées. Non pas que ces types d’échanges soient en eux-mêmes dépourvus d’intérêt, mais simplement parce que la philosophie, comme toute activité, est dotée d’exigences propres. Elle exige avant tout l’analyse, la délibération et la construction d’une pensée. Pour ce faire, trois composantes nous semblent indispensables, à divers et variables degrés. L’identification, qui consiste à devenir conscient de ses propres idées et des présupposés qu’ils contiennent implicitement. La critique, qui consiste à envisager les objections que l’on pourrait formuler à l’encontre des propositions initiales. La conceptualisation, qui consiste à émettre de nouvelles idées capables de prendre en charge les problématiques ayant pu émerger au cours de ce processus analytique. Bien entendu, cela suppose une indispensable capacité de distanciation face à soi-même, identique en réalité à celle exigée lors de toute discussion digne de ce nom. Exigence plus laborieuse qu’on ne le pense souvent. Mais il est clair que la pratique de la philosophie implique de pouvoir agir au niveau du conscient et de pouvoir raisonner sur soi, ce qui n’est pas donné immédiatement à tous, en particulier lorsque des processus pathologiques récurrents parasitent le fonctionnement de l’esprit individuel.

La consultation philosophique peut s’effectuer dans divers cadres : cabinet privé, entreprise, institution. Dans tous les cas de figure, il s’agira d’adresser des problèmes spécifiques, particulièrement de type existentiel ou moral, concernant directement le sujet, celui qui s’engage dans le processus de consultation, qui en général choisira l’objet de la discussion. Les modi operandi des divers praticiens varieront principalement sur deux paramètres essentiels. Premièrement, sur la proximité ou l’éloignement entre le philosophique et le psychologique. Certaines pratiques restent proches du cas singulier, sans tellement chercher à le conceptualiser ou à l’universaliser, ou tout au moins ne poussent pas tellement le sujet dans cette direction, contrairement à d’autres, plus formellement philosophiques, plus exigeantes dans le domaine de l’abstraction.

Deuxièmement, sur la contribution conceptuelle du consultant. En reste-t-il à un pur questionnement, ou élabore-t-il des schémas d’analyse ou d’interprétation, voire propose-t-il des références codifiées – auteurs classiques, maîtres spirituels ou autres – afin de clarifier ou d’élucider les questions du sujet ?

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p.16.

Les extraits ci-dessus appuient l’idée du détail et de la précision plus que légitime pour non seulement observer les pensées et la logique de l’auteur mais aussi et surtout pour former celles du lecteur. Oscar Brenifier nous un programme et des instructions pour la consultation philosophique.

Toutes les références à la lutte contre ses propres opinions a retenu mon attention. Vous me savez déjà sensible au fait que plusieurs personnes prennent pour vrai ce qu’elles pensent uniquement parce qu’elles le pensent. Et cela se résume souvent à de simples opinions qui ne tiennent pas souvent la route face aux faits et à la logique. Un jour, j’ai demandé à un jeune homme d’une trentaine d’années de me dire ce que son cerveau pouvait produire d’autre que des opinions. Il m’a répondu que tout ce que le cerveau peut engendrer, ce sont des opinions.

L’objection sur la dimension « psychologisante » de l’exercice, voire sa banalité, présente une difficulté qui n’est pas à écarter trop rapidement. D’une part parce que la tendance est grande chez le sujet, face à un interlocuteur unique qui se consacre à son écoute, de s’épancher sans retenue aucune sur son ressenti, surtout s’il a déjà pris part à des entretiens de type psychologique. Il se sentira d’ailleurs frustré de se voir interrompu, de devoir porter des jugements critiques sur ses propres idées, de devoir discriminer entre ses diverses propositions, d’être privé de « complexité », etc. Autant d’obligations qui font pourtant partie du « jeu », de ses exigences et de ses mises à l’épreuve. D’autre part, parce que pour des raisons diverses, la philosophie tend à ignorer la subjectivité individuelle, pour se consacrer surtout à l’universel abstrait, aux notions désincarnées. Une sorte de pudeur extrême, voire de puritanisme, incite le professionnel de la philosophie à craindre l’opinion au point de vouloir l’ignorer, plutôt que de voir en cette opinion l’inévitable point de départ de tout philosopher ; que cette opinion soit celle du commun des mortels ou celle du spécialiste, ce dernier se trouvant non moins victime de cette « maladive » et funeste opinion, quand bien même il s’agit d’une docte opinion.

Nous répondrons à de telles objections en expliquant la nature philosophique de la démarche. Premièrement que notre exercice consiste à identifier chez le sujet, au travers de ses opinions, les présupposés non avoués à partir desquels il fonctionne. Ce qui permet de définir et creuser le ou les points de départ. Deuxièmement à prendre le contre-pied de ces présupposés, de manière construite, afin de transformer d’indiscutables postulats en simples hypothèses. Troisièmement d’articuler les problématiques ainsi générées au travers de concepts identifiés et formulés. En cette dernière étape, ou auparavant si l’utilité s’en est déjà fait sentir, l’interrogateur pourra utiliser des problématiques « classiques », attribuables à un auteur, afin de valoriser ou mieux identifier tel ou tel enjeu apparaissant au cours de l’entretien.

(…)

Notre hypothèse de travail consiste précisément à identifier certains éléments de la subjectivité, bribes que l’on pourrait nommer opinions, opinions intellectuelles et opinions émotionnelles, afin d’en prendre le contrepied et de faire l’expérience d’une pensée « autre ».

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, pp. 27-28.

« C’est ton opinion », « À chacun son opinion » et d’autres expressions semblables viennent souvent mettre fin à toute discussion et je déteste cela.

Penser l’impensable

Une des compétences importantes de la philosophie est la capacité à problématiser. Au travers des questions et des objections, on est censé examiner de façon critique des idées ou des thèses données, afin d’échapper au piège de l’évidence. Cette « évidence » est constituée par un ensemble de connaissances et de croyances que les philosophes appellent des « opinions » : des idées non raisonnées, établies simplement par habitude, rumeur ou tradition. Ainsi, en s’engageant dans le processus philosophique, on doit examiner les limites et la fausseté de toute opinion donnée et envisager d’autres chemins de pensée, ce qui, à première vue, pour la pensée commune, semble bizarre, absurde ou même dangereux. On doit suspendre son jugement, comme Descartes nous invite à le faire, et ne pas se fier à des émotions et à des convictions habituelles. Voire même, par sa « Méthode », il nous demande de subir un certain processus mental qui, d’après lui, garantit d’obtenir une sorte de connaissance plus fiable, qu’il nomme aussi « évidence », en opposition à une opinion « établie », qu’elle soit vulgaire ou savante. Afin d’être fiable, cette « évidence » doit pouvoir supporter le doute, et il faut pour cela prévenir la précipitation et le préjugé, et la pensée doit prendre des formes claires et distinctes. Avec la méthode dialectique, que ce soit chez Platon, Hegel ou autre, le travail de la critique ou de la négativité va plus loin, puisqu’il est indispensable de pouvoir penser le contraire d’une proposition afin de la comprendre et l’évaluer : pour penser une idée il est nécessaire d’aller au-delà de cette idée, et toute possibilité d’« évidence » tend naturellement à disparaître. Mais pour mettre en œuvre de telles procédures cognitives, nous devons être dans un certain état mental, adopter une attitude spécifique, composée de distanciation et de perspective critique. Ce procédé est très exigeant, il rencontre de nombreux obstacles. La sincérité est un des obstacles courants à cette attitude, ainsi que la bonne conscience et la subjectivité qui doivent abandonner leur emprise tenace sur l’esprit. Plus radicalement, les principes moraux, les postulats cognitifs et les besoins psychologiques qui nous guident dans la vie doivent être mis entre parenthèses, être soumis à une critique âpre, et même être rejetés, ce qui ne se produit pas naturellement puisque cela génère de la douleur et de l’angoisse, travail qui exige une grande capacité de se distancier avec soi-même. Se dédoubler – ainsi qu’Hegel le suggère – comme condition au penser vrai, comme condition de la conscience. Et afin d’accomplir un tel changement d’attitude, on doit en fait « mourir à soi », « lâcher prise », on doit abandonner ne serait-ce que momentanément ce qui nous est le plus cher, sur le plan des idées et sur le plan des émotions les plus profondes. « Biologiquement, je ne peux pas le faire! » me répondit une fois un professeur espagnol, quand je lui demandais de problématiser sa position sur un certain sujet. Visiblement, elle avait plutôt bien perçu le problème, sans pour autant prendre vraiment conscience des conséquences intellectuelles de sa résistance ou de son refus. Notre vie, notre être, semblent fondés sur certains principes établis que nous considérons non négociables. Alors, si la pensée implique de problématiser, si le travail de négativité représente une condition indispensable à une réflexion digne de ce nom, il s’agit donc de mourir afin de penser. En observant la façon dont les personnes impliquées dans une discussion s’échauffent lorsqu’on les contredit, comment elles ont recours à des positions et des stratégies extrêmes afin de défendre leurs idées, y compris la plus flagrante mauvaise foi, on peut en conclure en effet, qu’abandonner ses propres idées représente bien une sorte de « petite mort ».

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 46.

Je suis bouleversé lorsque je me trouve devant une personne que se donne raison ou cherche à avoir raison à tout prix et qui n’admet aucun doute, aucune faille par laquelle la lumière pourrait entrer et éclairer sa sacro-sainte opinion. Avec ces personnes, l’objectif est de créer une faille pour donner une chance à la lumière de pénétrer et de se tenir prêt à soulager l’éblouissement douloureux des yeux habitués à vivre dans le noir.

PARLER C’EST JOUER

Convictions

La plupart du temps, lorsque nous parlons, nous voulons croire ce que nous disons.

D’ailleurs, nous faisons tout pour que soit partagée cette croyance, nous voulons que les autres nous croient, nous faisons d’énormes efforts en ce sens : nous nous justifions, nous argumentons, nous promettons et jurons, et nous supportons difficilement de ne pas être cru ou d’être contredit. Nous préférons d’ailleurs que la discussion s’arrête si elle ne procède pas comme nous le souhaitons. Si cela est tout à fait compréhensible sur le plan existentiel, où notre engagement est lourd et fort conséquent, chargé d’expectatives, cela pose problème sur le plan de la pensée. (…).

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 121.

« Le concept, écrit Oscar Brenifier, est un outil crucial de la pensée, sinon le principal, comme c’est généralement accepté en philosophie, en particulier depuis Hegel.»

L’ascétisme du concept

(…)

Qu’est-ce que la conceptualisation ? C’est l’activité d’identifier, de produire, de définir ou d’utiliser des concepts, intégrés dans un processus de pensée globale. Chacun des quatre aspects de la conceptualisation présente une certaine difficulté et constitue les raisons de notre résistance à la conceptualisation. Mais d’une manière générale, le problème avec la conceptualisation est qu’elle agit par une action de réduction : elle réduit, elle rétrécit, et de ce fait elle véhicule une connotation sèche et dure. En conceptualisant, nous allons du concret à l’abstrait, du multiple au simple, du réel au virtuel, du perceptible au pensable, des entités inscrites dans le temps, la matière et l’espace, aux entités acosmiques, immatérielles et intemporelles : nous entrons au royaume des idées pures, le royaume du penser de la pensée. Et si le plus souvent l’idée de « réduction » véhicule une connotation négative, nous devrions rappeler au lecteur qu’en philosophie, elle peut être au contraire une activité positive et utile, comme dans le concept de « réduction phénoménologique » ou de « réduction eidétique » , proposées par Husserl. C’est un processus mental où nous sommes invités à mettre entre parenthèses le monde, ce que nous en savons, et à suspendre un jugement fondé en subjectivité, afin de saisir la réalité intérieure d’un phénomène, en lui-même, objectivement, comme il apparaît. Dans ce processus, nous devons abandonner toute réalité environnante, afin de contempler les objets de notre perception mentale déconnectée de leur contexte. Ce phénomène peut se produire naturellement, par exemple quand nous sommes étonnés, car nous voyons alors uniquement l’objet de notre étonnement; cependant, le processus de la réduction phénoménologique nous demande en général de recréer artificiellement une telle occurrence, peu courante, une tâche très artificielle et exigeante, qui nous permet de saisir l’essence intérieure d’un objet de la pensée en abandonnant, dans la mesure du possible, notre vue du monde préétablie, qui biaise subjectivement notre pensée, engluant l’objet pensé dans sa propre matrice. Le procédé de réduction peut également se produire en observant les variations apparentes d’un objet donné, afin d’abandonner les caractéristiques contingentes et de conserver seulement le nécessaire, l’essence d’une chose, ainsi révélée.

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 39.

Vous le savez aussi à la lecture de mes précédents articles dans ce dossier, je nourris une aversion envers la psychologie parce qu’elle ne remplit pas ses promesses. Je ne veux pas voir la psycho contaminer la philo.

Guérison ou pas

Néanmoins, il est une certaine différence entre une démarche de nature psychologique et une démarche de nature philosophique, si l’on peut ainsi généraliser. Dans la perspective qui est la nôtre, il n’y a pas à aller mieux, il n’y a pas à guérir, il n’y a même pas à atténuer la souffrance, non pas que cette dimension thérapeutique ou palliative soit exclue, mais simplement parce que ce n’est pas la finalité de notre affaire. Qu’il y ait problème, qu’il y ait souffrance, voire même qu’il y ait pathologie, nous ne le nions guère et ces termes sont utiles pour caractériser ce qui se passe, mais nous n’avons pas à « guérir », nous ne sommes pas « thérapeute », quand bien même la pratique philosophique peut avoir une dimension thérapeutique, et que périodiquement nos clients nous disent avoir trouvé dans notre pratique un certain bien-être ou une atténuation de leur souffrance morale. Certes, une personne vient nous voir en général parce qu’un problème lui paraît difficile à supporter ; certes, quelques collègues se nomment eux-mêmes philothérapeutes ; certes, la consolation ou la recherche du bonheur sont des termes familiers de la culture philosophique ; mais pour autant, ce n’est pas ainsi que nous concevons notre pratique. Nous serions d’ailleurs sur ce point en accord avec Spinoza : ce n’est pas en cherchant le bonheur qu’on le trouvera. Nous pourrions en dire autant du problème en soi : ce n’est pas en cherchant la « solution » au problème qu’il sera résolu. Les « solutions » ne sont d’ailleurs souvent que des « cache-sexe », des refuges pour se protéger du problème, pour l’ignorer ou le nier. Résoudre à tout prix un problème est au demeurant une vision quelque peu réductrice, qui renvoie à une phobie du problème.

De notre point de vue, la philosophie est un art de l’ailleurs, elle est le lieu de l’altérité, de l’inattendu et de l’impensable. Pour philosopher, d’une certaine manière, il ne faut pas savoir ce que l’on cherche. On peut certes résoudre un problème – aucune raison a priori d’exclure cette possibilité – mais on peut aussi bien l’accepter, l’ignorer, en percevoir sa nature dérisoire, apprendre à l’aimer, le dissoudre, comprendre la dimension constitutive de sa nature, on peut le sublimer ou le transcender, le réarticuler ou le transposer, autant de manières de traiter un problème, mais pour cela, pour trouver le chemin approprié, il faut abandonner toute velléité spécifique, qui subordonnerait la réflexion à une finalité prédéterminée et nous empêcherait de voir ce qui se passe. Car le maître mot, s’il en est un, est pour nous la conscience : voir, percevoir, apercevoir ; là se trouve dans notre perspective l’ancrage, le non-négociable, quand bien même le sujet nous avoue en fin de compte, explicitement ou non, qu’il ne souhaite pas voir. Avant de nous rencontrer, le sujet « sait » qu’il y a là quelque chose qu’il préfère ne pas voir, il est nécessairement conscient de son désir ou de sa volonté de non-voir. Mais accepte-t-il ce « savoir » ? Ensuite, à travers le dialogue philosophique, grâce au questionnement, il voit, il sait, de manière plus explicit, plus difficilement évitable. Après cela, il a vu, il a perdu cette virginité factice dont il ignorait la nature, et s’il désire retrouver l’originaire, s’il regrette le jardin d’Eden et souhaite y retourner, il le fera en connaissance de cause. Il ne sera plus le même. Même s’il réussit à quelque peu oublier sa propre réalité en un second temps.

Ainsi Socrate nous invite à chercher ce que nous cherchons sans savoir ce que nous cherchons, quitte à décider de ne plus le chercher : nous ne devons pas décider à l’avance ce que nous cherchons, la nature de l’objet recherché reste encore à déterminer. Nous devons tracer de nouvelles pistes à partir d’indices, et découvrir peu à peu l’objet de la quête, tout en sachant que cet objet n’est pas une idole mais une icône ; il ne constitue pas la substance, il ne représente pas l’inconditionné, il est uniquement reflet et circonstances. Ainsi lorsque notre client médecin ne nomme pas cette dimension qui l’habite mais qu’il refuse d’habiter, il n’y a rien là d’extraordinaire. Pour Schiller, l’homme est pris dans la tension entre le fini et l’infini, il se tient au croisement de deux dimensions antinomiques, fracture de l’être. Il se trouve là une spécificité humaine. Les bêtes ne sont que dans le fini, les dieux ne connaissent que l’infini, nous explique Platon, ils n’ont donc besoin ni l’un ni l’autre de philosopher. Ce heurt entre la finitude et l’infini se niche au cœur de l’histoire humaine, histoire singulière et histoire collective, au cœur du drame humain, drame singulier et drame collectif, et l’on ne voit pas comment on pourrait y échapper et en guérir. Pas plus que l’on ne saurait échapper à la mortalité ou à l’humanité, car ces deux maladies sont constitutives de notre existence. Ou de manière ironique, disons que nous pouvons les guérir uniquement par leur accomplissement, par leur réalisation. Tout comme nous dirions qu’un cancer se guérit en allant jusqu’au bout de son processus. L’homme est sa propre maladie, nous indique la philosophie, que prétendrait-elle donc guérir ?

Que va faire notre médecin en sortant du cabinet de philosophie, va-t-il échapper à l’effet du questionnement ? Va-t-il fuir la prise de conscience ? Nous n’en savons rien et dans l’absolu, cela nous concerne peu, aussi cruel et inhumain que cela paraisse. Cela ne nous intéresse guère, ou bien nous intéresse sur un plan purement anecdotique, ce n’est pas notre souci. Il est venu, il a vu, il n’a pas dit, mais il a perçu, il a reconnu ou entrevu l’indicible ; que faire de plus ? Nous l’avons invité à nommer le fantôme, il a préféré ne pas l’invoquer. N’était-il pas prêt ? N’est-il pas fait pour cela ? Ne le souhaite-t-il pas ?

Nous n’avons pas à savoir pour lui, à décider pour lui, à vouloir pour lui. Il est venu au bal, nous l’avons invité à danser, il a souhaité faire uniquement quelques pas puis il s’est lassé, il a eu peur, ou bien il a décidé que la danse n’était pas une activité pour lui. Le présupposé de l’entretien philosophique est le libre consentement : nous avons là un individu autonome, dont nous penserons ce que nous voulons, mais l’important est uniquement ce qu’il pense de lui-même, ce qu’il pense pour lui-même, ce qu’il pense à partir de lui-même, quand bien même à travers nos questions nous l’invitons à penser plus avant, à penser à côté, à penser autrement. Nous l’aurons invité à voir, il aura vu ce qu’il aura pu voir, il aura vu ce qu’il aura voulu voir. Nous aurons déclenché un processus qui vivra la vie qu’il vivra. Ni plus ni moins.

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, p. 39.

La consultation philosophique peut se dire une « philothérapie » ? Voici la réponse de Oscar Brenifier :

Thérapie et raison

De ce que nous venons de voir, nous en concluons que la philosophie fait œuvre thérapeutique. Un terme que nous trouverons explicitement au moins chez Platon et chez Wittgenstein, implicitement chez les autres auteurs cités. Ensorcellement, confusion, aveuglement, dogmatisme, émotivité, passivité, phantasmes et illusions sont autant de pathologies dénoncées par les philosophes, ces praticiens de l’âme, de l’esprit, ou du corps pensant. Diagnostique philosophique. Plus que de la sagesse ou de la connaissance, c’est de la maladie dont il est alors question. Et face à ces maladies universelles et communes, ou cette unique maladie polymorphe, « humaine, trop humaine », dirait Nietzsche, prescription ultime, c’est bien de la raison dont on parle, cette raison qui semble être le soupirail ou la clef pour émerger de notre misère. Quand bien même cette faculté s’articule sous des formes différentes ou prend des noms différents, voire contradictoires, pour des raisons historiques, pour des raisons de connotations, si chère aux philosophes, chacun tenant toujours à se démarquer du voisin. Une raison qui pour l’un est folie, pour l’autre prescription. Une raison qui est parfois rationnelle, parfois raisonnable. Raison « pharmacon », poison et remède. Raison et fièvre, salut et perte, mènent un ballet incessant, quadrille de renversements. Pathologie de la singularisation, qui semble être la maladie philosophique par excellence, le désir d’être spécial, d’être original, voire d’être inouï ou incompréhensible. Ce désir est très présent, très prégnant chez ces « êtres pensants », quand bien même on rencontrera la critique d’un tel désir ici ou là. Car ces grands esprits semblent toujours trouver au sein de la poursuite effrénée d’une particularisation leur sens et leur essence, même lorsqu’ils se gaussent du sens, de l’essence et de la particularité. Nœud philosophique, pourrait-on dire en guise de conclusion.

Source : Brenifier, Oscar, La consultation philosophique, Éditions Alcofribas, 2020, pp. 107-109.

Je compte encore de nombreux passages soulignés dans mon exemplaire de « La consultation philosophique » de Oscar Brenifier. Vous comprendrez que les extraits ci-dessous sont là pour vous inviter à la lecture complète de cet essai si jamais vous vous reconnaissez dans le style direct de l’auteur.

Enfin, j’attire votre attention sur l’annexe « Jeux sérieux – LA POSSIBILITÉ DE REDÉFINIR UN PARADIGME PHILOSOPHIQUE » signé par Morten Fastvold, philosophe consultant en Norvège. Il s’agit de ses « Réflexions sur les sessions conduites par Oscar Brenifier ». Cet texte retient mon attention parce qu’il met en comparaison la philosophie et la psychologie. À lire absolument.


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Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


dossier-consulter-un-philosophe.01

Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 8 – Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

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DOSSIER

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

ARTICLE # 8

Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

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Informations de l’éditeur

Résumé

De quoi peut bien nous guérir la philosophie ? Sa compétence dépasse celle des chamans, des psychothérapeutes et des chirurgiens : la philosophie guérit de la vie. Car vivre ne va pas de soi, et il n’est pas même certain que nous soyons armés pour cela. La vie n’est pas un sport de glisse, où il suffirait de se laisser aller à être soi. Il faut du courage pour exister. Il faut du panache pour affronter la réalité, son indifférence, son injustice et sa bêtise.

Et consoler ne suffit pas. Il nous faut un remède, une médecine. Pas de celles qui préconisent des solutions faciles, mais de celles qui permettent d’affronter les tempêtes, de traverser les orages. C’est cette médecine que délivre la philosophie. Elle ne tue pas ; elle rend plus fort.

Maux du corps et maux de l’âme, vieillesse, burn-out, addictions en tout genre, manque de volonté et mauvaises fréquentations, amour et chagrins d’amour, problèmes d’argent, de voisinage, de famille ou de bureau, coups de foudre et coups de sang, jalousie ou solitude, de Montaigne à Nietzsche en passant par Hegel et Descartes, la philosophie a tout affronté, et cherché à tout soigner.

Caractéristiques

Nombre de pages : 264

Code ISBN : 978-2-13-082645-3

Numéro d’édition : 1

Format : 12.5 x 19 cm

Collection : Quadrige

Discipline : Philosophie

Catégorie : Livre

Date de parution : 02/09/2020

Sommaire

GUÉRIR LA VIE

LES MAUX DU CORPS

LES MAUX DE L’ÂME

LES TRACAS QUOTIDIENS

TROUBLES MENTAUX, PASSAGERS OU CHRONIQUES

LES ACCIDENTS DE LA VIE

LES CAS LIMITES

THÉORIES CURIEUSES

Autour de l’auteur

Ancienne élève de l’ENS, agrégée, docteur et maître de conférences en philosophie, doyen de la faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris, spécialiste de Descartes et du cartésianisme, Laurence Devillairs est également l’auteur aux Puf d’Être quelqu’un de bien (2019) ainsi que des « Que sais-je ? » Descartes (2018) et Les 100 citations de la philosophie (2019).

SOURCE : PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE (PUF).


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CV détaillé de Laurence Devillairs


Revue de presse

Soigner par la philosophie, par Sandrine Warsztacki – 15 Septembre 2020, En Marche – Le journal de la Mutualité chrétienne

Philosopher au bord du gouffre, Laurence Devillairs, Philosophie magazine, 15 décembre 2020

Laurence Devillairs : pour une philosophie de la plainte, Philosophie magazine, 15 décembre 2020

Un éclat de philosophie comme consolation, Béatrice Bouniol, Croix Network, Bayard Presse, 25 novembre 2020

Laurence Devillairs: «Guérir la vie par la philosophie», Pierre-Edouard Deldique, Radio France Internationale, 21 mars 2017

La philosophie peut-elle nous guérir ? Présentée par Béatrice Soltner U, Radio chrétienne francophone, 17 août 2017


DOSSIER

Philothérapie – Quand la philosophie nous aide

RAPPORT DE LECTURE

Guérir la vie par la philosophie

Laurence Devillairs

Presses universitaires de France

Par Serge-André Guay, président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Le choix du verbe « GUÉRIR » dans le titre situe l’œuvre loin de la pudeur des consultants philosophes hésitant à associer leur travail à une « thérapie » et encore moins à la « médecine ». Laurence Devillairs se démarque en associant la philosophie à la médecine, une médecine :

De quoi peut bien nous guérir la philosophie ? Sa compétence dépasse celle des psychothérapeutes : la philosophie guérit de la vie. Car vivre ne va pas de soi.

Nous avons besoin d’un remède, d’une médecine. Non celle qui préconise des solutions faciles, mais celle qui permet d’affronter les tempêtes et les orages. C’est cette médecine que délivre la philosophie.

Maux du corps et de l’âme, vieillesse, bunt-out, chagrins d’amour, problèmes d’argent, de famille ou de bureau, coup de foudre et coup de sang, de Montaigne à Nietzsche, en passant par Hegel et Descartes, la philosophie a tout affronté et tout soigné.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, quatrième de couverture.

Vous l’avez sans doute devinez, le passage soutenant que la compétence de la philosophie dépasse celle des psychothérapeutes, m’a rassuré car je crains encore et toujours une liaison fatale entre la philosophie et la psychologie en raison de hyper commercialisation de cette dernière en de multiples techniques et méthodes en tous genres plus ou moins questionnables.

 Les introductions des différents textes au sommaire de cette œuvre – car c’est bel et bien une œuvre – m’ont ravit par leur réalisme. Madame Devillairs aborde ses sujets dans détour; elle entre dans le vif du sujet de la manière dont nous le vivons réellement. Voici les premières lignes de son Avant-propos :

Vivre, se sentir vivant, exister ici et maintenant, tel serait, à en croire certains, le secret du bonheur. Comme si la vie était un cadeau ; comme si le moment présent n’était que magie et poésie. Pour tous ceux qui vivent d’amour et d’eau fraîche, de vacances et de loisirs, dans le luxe, le calme et la volupté, il en va sans doute ainsi. Cependant, pour la majorité d’entre nous, vivre n’est pas un cadeau, mais une série de contraintes, de figures et d’horaires imposés.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, p. 17.

Le ton est donné à tout ce livre. L’auteur ne passera pas sous silence notre mal de vivre et l’affrontera avec nous de plein fouet dans sa réalité la plus crue. Et j’aime bien me reconnaître dans les propos d’un auteur. J’aime être surpris par son honnêteté. J’aime m’éclater de rire ou avoir un sourire en coin à la lecture des propos d’un auteur.

La philosophie est utile ; elle n’est ni un luxe ni une occupation pour dilettantes. Elle ne prône pas l’utilité de ce qui est inutile, le bonheur de ce qui ne sert à rien ; au contraire, rien n’est pensé en philosophie qui ne soit pensé pour être utile.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, p. 18.

La philosophie ne s’attarde pas à nous séduire, à nous plaire, à nous flatter dans le sens du poil. Elle s’offre pour ce qu’elle est : un outil dont l’utilité démontre son efficacité.

Une des grandes leçons de la philosophie, son officine, sa pharmacie est de nous enseigner que, si nous ne sommes pas maîtres du « destin », nous le sommes de nous-mêmes, et de la façon dont nous accueillons ce qui survient. Cette leçon magistrale a été donnée pour la première fois par les stoïciens, ces héritiers de Socrate, dont l’école perdura durant au moins cinq siècles et dont l’influence est encore manifeste de nos jours.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, p. 31.

Maîtres de nous-même pour autant que nous nous en donnons les moyens utiles en les distinguant des futiles.

Ce qui motive en effet le médecin philosophe, c’est moins la maladie que l’inconscience que nous avons d’être malades ; c’est l’assurance qui y a en l’homme quelque chose qui ne va pas, comme un virus natif et insoupçonné. Les autres médecines ne font qu’appliquer un pansement sur une jambe de bois; la philosophie seule tente de transformer les bois dont nous sommes faits, rendant par là inutiles et inefficaces tous les pansements que d’autres on imaginés.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, pp. 34-35.

L’auteure aborde de nombreux sujets comme en témoigne le sommaire détaillé ci-dessus. Et elle nous surprend, notamment au sujet des efforts déployés par les uns et les autres pour que nous trouvions dans l’épreuve et la souffrance quelque chose de positif.

Il faut se battre, ne pas se laisser aller, garder le moral : le malade doit se transformer en soldat, la défaite est impensable, et la résilience obligatoire. Il faut lutter contre cet ennemi intérieur qu’est la maladie. Il s’agit d’une épreuve et, comme toute épreuve, elle a ses vainqueurs et ses champions. Le malade doit être un battant. Pour un peu, on l’envierait : la maladie est l’occasion pour lui de se dépasser, de tester ses ressources et ses forces. Ne dit-on pas que ce qui ne tue pas rend plus fort ? Le malade a l’opportunité de devenir un héros, de planter le drapeau au sommet de la fièvre, sur le pic du cancer. Pour un peu. on entonnerait la Marseillaise, en saluant le public.

Rien de plus révoltant que cette moralisation de la maladie, qui entraîne nécessairement la culpabilisation du malade. Si garder le moral est essentiel, guérir n’est pas une épreuve sportive, et être malade n’est pas la conséquence d’un défaut d’entraînement, le résultats d’un laisser-aller. Le malade n’a pas plus à se battre qu’il n’est responsable de sa maladie : on ne se fabrique pas non plus un cancer qu’on ne doit le vaincre en combat singulier. Continuer à vivre malgré tout est déjà largement suffisant. Ces discours guerriers visent sans doute à donner du sens à ce qui n’en a pas. à trouver des raisons, de origines, des causes, de buts et de scores, là où ne règne que la présence injustifiée de la maladie. (…)

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, pp. 54-55

Et l’auteur de préciser : «  »Souffrir, c’est souffrir trop », affirme Ricœur. La philosophie a dans ce domaine une utilité, que certains jugerons paradoxale : elle consiste à refuser tout ce qui cherche à positiver le négatif contenu dans l’expérience douloureuse. »

Personnellement, j’ai toujours refusé de « positiver le négatif » par souci de ne pas perdre de vue la réalité ou de rêver là où le cauchemar s’impose de lui-même. J’ai été témoin de plusieurs vagues de positivisme extrême. De mon adolescence à ma soixantaine, j’ai toujours trouvé qu’être positif avec une épée sur la tête relevait de la folie. Aussi, c’est toujours lors des périodes les plus négatives de ma vie que j’ai été le plus créatif.

Quand madame Devillairs parle de l’expérience, elle me ramène les deux pieds sur terre :

L’expérience n’apprend rien, car ce que l’on vit n’est pas cumulatif, ne s’additionne pas pour déboucher sur une vérité absolue. D’abord parce que chaque expérience est unique et incomparable, incapable de ce fait de nous armer pour en affronter d’autres. On ne revit jamais deux fois la même expérience. Les certitudes qu’elle peut nous offrir ne sont que négatives : on peut, grâce à elle, peut-être parvenir à savoir ce qu’il est faux de penser (de soi, du monde des autres), mais non ce qui est vrai. Ce n’est pas la vérité que nous révèle l’expérience, mais l’erreur : elle nous met aux prises avec un fait, une situation qui contredit nos prédictions. Son pouvoir est de  » falsifier », de réfuter, et non de vérifier une hypothèse ou une conviction.

DEVILLAIRS, Laurence, Guérir la vie par la philosophie, Presses Universitaires de France / Humensis, 2020, p. 198.

Les question se pose donc ainsi : « Quelles erreurs me révèlent mes expériences ? ». Avoir beaucoup d’expérience implique nécessairement d’identifier et de corriger nos erreurs afin de ne pas les répéter. Autrement, l’expérience demeure vaine. L’expérience est positive que si elle nous éclaire sur le négatif. Et je ne crois pas que l’expérience soit auto-éclairante, seul l’autre peut nous permettre de constater nos erreurs.

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« Guérir la vie par la philosophie » tranche avec mes lectures précédentes. L’auteure a choisit des situations dans lesquelles nous pouvons aisément nous reconnaître. Elle nous en propose le revers, l’autre côté de la médaille. Elle nous étonne et nous surprend. Elle nous rappelle que tout n’est pas rose, que la vie est difficile, que la vie n’est pas un cadeau. Elle nous propose une médecine : la philosophie. Il faut lire ce livre !

Serge-André Guay, président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 7 – La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 7

La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

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La consultation philosophique

L’art d’éclairer l’existence

Eugénie Vegleris

Rapport de lecture par Serge-André Guay, président éditeur et auteur,
Fondation littéraire Fleur de Lys

LES INFORMATIONS DE L’ÉDITEUR

PRÉSENTATION (quatrième de couverture)

Créée en 1981 par Gerd Achenbach, la consultation philosophique utilise l’approche et la culture philosophiques pour éclairer l’existence. Cet éclairement ne vise pas le mieux-être mais la liberté. Il s’agit pour l’individu d’interroger les situations de sa vie pour ne pas les subir mais, au contraire, les utiliser afin de construire avec les autres dans un monde qui nous est commun.

En présentant l’exercice d’une nouvelle pratique rémunérée de la philosophie, l’auteur de cet essai souhaite partager une expérience, soulever certaines questions, ouvrir quelques pistes utiles au consultant philosophe.

Le récit de diverses consultations philosophiques met en relief les leviers d’une méthode d’intervention (conceptualisation, clarification, problématisation, improvisation cadrée…). Sont abordées également les questions propres au métier de consultant philosophe : la posture, la rémunération, la relation au client, ainsi que les spécificités par rapport aux autres approches : psy, développement personnel, coaching, enseignement.

SOMMAIRE

  • Consultation philosophique et mondes de la vie
    • Consultation philosophique et mondes psy
    • Consultation philosophique et mondes personnels
    • Consultation philosophique et mondes de l’entreprise
    • Consultation philosophique et mondes de la formation
    • Consultation philosophique et mondes associatifs
    • Consultation philosophique et mondes de la santé
  • Enjeux et contextes d’un nouveau métier
    • Questions pratiques
    • Repères historiques
    • Le philosophe éclaireur : Karl Jaspers
  • Pour ne pas conclure
  • Annexes – Petit guide pratico-théorique

INFOS TECHNIQUES

Titre : La consultation philosophique
Sous-titre : L’art d’éclairer l’existence.
Auteur(s) : Eugénie Vegleris
Editeur(s) : Editions d’Organisation
Collection : Livres outils
Parution : 16 sept. 2010
Edition : 1ère édition
Support : aucun
Nb de pages : 350 pages
Format : 13.6 x 21
Couverture : Broché
Poids : 473 g
Intérieur : Noir et Blanc
Diffusion : Geodif
ISBN13 : 978-2-212-54711-5
EAN13 : 9782212547115
ISBN10 : 2-212-54711-0
Type produit : Ouvrage

EXTRAIT

TABLE DES MATIÈRES

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AU SUJET DE L’AUTEURE

Eugénie VEGLERIS

Eugénie Vegleris est agrégée et docteur en philosophie. Démissionnaire de l’éducation nationale, elle est consultante philosophe depuis 1993. Elle a déjà écrit Manager avec la philo, Des philosophes pour bien vivre, Vivre libre avec les existentialistes (chez le même éditeur).

SOURCE

Éditions Eyrolles


Le meilleur des cinq livres lus au sujet de la consultation philosophique

∗ ∗ ∗ ∗ ∗

5 étoiles sur 5

La consultation philosophique

L’art d’éclairer l’existence

Eugénie Vegleris

Rapport de lecture par Serge-André Guay, président éditeur et auteur,
Fondation littéraire Fleur de Lys

Il est des livres si bons au goût de l’esprit qu’on voudrait littéralement pouvoir les manger comme une salade de pages et les digérer pour en retirer tous les nutriments et ainsi nourrir notre esprit mais ça ne marche pas comme ça.

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ». Il suffit de lire pour comprendre tellement les propos de Madame Vegleris se caractérisent par une clarté et une précision sans pareilles. Ils nous renseigne sur tous les aspects de la consultation philosophique; voilà un essai complet.  Aucune ombre inutile embarrasse le lecteur et même là où le bénéfice du doute s’applique l’auteure fait toute la lumière. Chaque page de cet ouvrage a ravi pour ne pas dire exalté mon esprit . Apprendre et comprendre peuvent aussi nous donner des émotions fortes. Oh ! Comme je suis heureux de ma lecture ce livre.

Philosophie et psy

Les lecteurs de ce dossier connaissent mon appréhension face aux liens forcés entre la philosophie et la psychologie. Je crains une contamination de la consultation philosophie par la psychologie. J’ai déjà exposé ma position dans le deuxième article de ce dossier : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie.

Madame Vegleris consacre le premier chapitre de son livre à la « Consultation philosophique et mondes psy ». Au sous-titre « Des passions à l’esprit » , elle écrit, en référence à Hanna Arendt :

Dans son effort de décrire la vie de l’esprit, Arendt distingue entre l’âme et l’esprit. L’âme ou psychisme est le siège des émotions alors que l’esprit est le foyer de la pensée et de l’action. À ses yeux, par nos émotions nous sommes tous pareils. Si les raisons d’avoir peur, les motifs de la colère ou les sources du plaisir différent selon les individus, la sensation de la peur, du plaisir, de la colère sont les mêmes pour tous. En revanche, nous sommes chacun unique par notre esprit. Car l’esprit est cette énergie absolument personnelle qui porte chacun de nous à chercher le sens et à construire ce qui a du sens pour nous.11

_____________

11 Arendt, Hanna, La vie de l’esprit, PUF, 2005, p. 45-51.

Vegleris, Eugénie, La consultation philosophique, Groupe Eyrolles, 2010, p. 27.

Il n’y a donc plus de confusion possible entre le champ d’expertise du consultant philosophie et du psy. La première se concentre sur l’esprit (siège de la pensée et de l’action), la seconde sur l’âme ou le psychisme (siège des émotions).

En raison de ces champs d’expertise distincts, la consultation ne saurait être la même. Madame Vegleris écrit :

Considérant son interlocuteur comme son frère en condition humaine, le consultant philosophe ne reste pas en retrait. Contrairement au psychanalyste qui se tait pour laisser parler l’inconscient de l’analysant, le philosophe consultant parle de lui dès lors que son expérience peut servir de miroir ou de piste. Contrairement au psychothérapeute qui utilise des tests pour mieux cerner la personnalité de l’autre, le consultant philosophe se fonde sur le seul échange pour permettre à l’autre de mieux se connaître. Libre de toute contrainte technique prédéfinie, se méfiant de tout protocole et de toute procédure, le consultant philosophe respecte seulement quelques règles de méthode : exigence de clarté, ouverture à la remise en question, confrontation avec soi à travers une communication authentique avec l’autre, réciprocité.

(…)

(…) La relation philosophique n’a pas lieu entre un thérapeute et des individus à soigner mais entre des interlocuteurs égaux face aux difficultés de l’existence et aux risques de la liberté. Si cette relation est thérapeutique, elle l’est au sens littéral. Il s’agit d’une relation où, chacun prenant soin de son esprit et de l’esprit des autres, tous deviennent chemin faisant plus ouverts, plus lucides, mieux armés pour faire face à l’existence.

Vegleris, Eugénie, La consultation philosophique, Groupe Eyrolles, 2010, pp. 30-32.

Madame Vegleris confirme les propos de nos lectures précédentes à savoir que la philothérapie « est une pratique dialogique ». Il ne s’agit pas ici de répondre uniquement à un besoin de « verbaliser »  ses émotions, ses sentiments, de faire sortir le méchant, une méthode bien connue en psychothérapie. Si nous pouvons ressentir un certain soulagement après un tel exercice de verbalisation en psychothérapie, c’est très souvent en raison de l’absence d’un ami(e) d’expérience à qui se confier ou plus simplement de la solitude dans laquelle nous sommes plongés. Le psychothérapeute agit alors sur nous de par sa disponibilité exclusive le temps d’une séance.

J’ai personnellement expérimenté à trois reprises de telles rencontres de psychothérapie avec trois intervenants différents. Si je ne connais aucun problème à verbaliser, le seul bénéfice fut d’avoir un peu attention réconfortante en l’absence du cheminement auquel je m’attendais. Je dois avouer que le troisième intervenant est devenu un confident et un ami dont je garde de très bons souvenirs. Il n’en demeure pas moins que mon mal de vivre a toujours repris de sa vigueur. Il ne s’agit pas de dénigrer la psychothérapie pour valoriser la philothérapie mais plutôt de les associer aux besoins spécifiques auxquels chacune d’elle réponde.

J’ai connu trois périodes dépressives au cours de ma vie. La première à l’adolescence à la suite de la mort de mon meilleur ami à l’âge de 15 ans. La seconde à la suite d’une trop forte pression engendrée par un succès retentissant à 30 ans. La troisième à la suite d’une faillite à 41 ans. J’ai qualifié cette dernière de dépression philosophique plutôt que psychologique car elle relevait davantage de mon esprit (pensées et actions) que de mon âme (émotions et sentiments).

Malheureusement, à l’époque, je ne connaissais aucun ressource en consultation philosophique. Je commençais à peine à m’intéresser à la philosophie depuis 1992 grâce à un chercheur en marketing pas comme les autres en raison de ses références à la philosophie et, en l’an 2000, à la suite de ma lecture du livre « Platon, pas Prozac ! – La philosophie comme remède » de Lou Marinoff publié aux Éditions Logiques, ce dont je parle dans l’introduction de ce dossier.

À cette époque, j’ai décidé de faire le point sur mes pensées et leurs rôles dans la vie de mon esprit. J’y suis parvenue par l’écriture dans un livre que j’ai intitulé « J’aime penser – Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison », un essai et un témoignage de gouvernance personnelle (offert gratuitement en format numérique PDF et web).

Penser juste et trouver le mot exact s’inscrivent depuis dans mes efforts pour me comprendre. J’ai constaté par bonheur le même intérêt chez Madame Vegleris :

Dans toutes mes consultations, l’utilisation des mots joue un rôle décisif. La précision de leur signification permet de sortir de la confusion, de décrire clairement situations et sentiments, des distinguer situations et sentiments semblables, de comparer, et par voie de conséquence, de se situer, soi, par rapport aux autres et aux choses. À la fois produits pour désigner la réalité et producteurs de réalité, les mots sont notre accès le plus direct aux choses. Ils en discernent les articulations et les nuances. La référence à leurs racines étymologiques donne souvent des clés de compréhension insoupçonnées. Transmettant un sens qui vient du fond des âges, l’étymologie offre un éclairement pour ainsi dire originel qui, trouant les habitudes, ouvre des chemins non encore empruntés. Cet éclairement peut aussi fonctionner comme un signe qui, par les voies qu’elle fait apparaître, la racine est un écho avec quelque chose qui vient du fond de l’individu, de ce que Bergson nomme le moi profond.11
_____________________
11 Ce moi n’a rien à voir avec l’inconscient freudien : il coïncide avec notre personnalité absolument unique, foyer générateur de notre liberté.

Vegleris, Eugénie, La consultation philosophique, Groupe Eyrolles, 2010, p. 49.

Dans le contexte de la consultation philosophique le mot devient un outil, de sa racine jusqu’à la culture populaire actuelle. Madame Vergelis l’énonce clairement et y revient à la moindre occasion. La question « De quoi parlons-nous au juste ? » lui servira d’introduction à ses consultations. Il faut à la fois définir les concepts et conceptualiser.

Autre outil : le référence aux grands penseurs.

La convocation opportune de philosophes est illuminante — soudain, ce qui est personnellement vécu se révèle digne de l’attention d’un grand penseur. Cette attention met culturellement en perspective l’expérience individuelle — ainsi est signifié la nécessité vitale de se rallier à la tradition philosophique. La référence à un philosophe pour soutenir les propos d’un participant procure à celui-ci une joie narcissique efficace — l’intelligence de ce qu’il dit est comme légitimée par l’autorité d’un grand penseur. La confiance arrive par un biais inhabituel, l’appropriation d’une personnalité historique.

Vegleris, Eugénie, La consultation philosophique, Groupe Eyrolles, 2010, p. 108

Le consultant philosophe se doit de connaître et de comprendre les grands penseurs, non pas faire savant ou faire valoir une quelconque supériorité et encore moins s’illustrer par ses connaissances, mais pour inscrire dans l’histoire les pensées de son interlocuteur et ainsi lui donner confiance. Cette approche s’ajoute celle du témoignage personnelle du consultant philosophe qui le place sur le même pied que son interlocuteur pour une discussion d’égal à égal.

Le fait que je parle de mes propres expériences signale que je me place à égalité avec mes interlocuteurs sur le plan existentiel – cela institue une relation d’authenticité. Comme je suis convaincu que je n’ai pas de leçon à donner à personne et que ma seule différence me vient de ma culture philosophique, les autres ressentent cette conviction et se sentent à l’aise. Le ton n’est pas à la confidence, mais à ce que Stefano Maso a nommé la complicité intelligente.3
_____________
3 Stefano Mason est l’un des professeurs de philosophie du master de la Consulenza fifosofica à l’université Ca’Foscari de Venise.

Vegleris, Eugénie, La consultation philosophique, Groupe Eyrolles, 2010, p. 108

Le témoignage du consultant philosophe implique qu’il soit lui-même en quête philosophique.

Autre outil de travail : l’écriture d’un rapport de la discussion.

Madame Vegelis ne se contente pas de la consultation en face à face. Elle se prête aussi à l’exercice de l’écriture d’un rapport )compte-rendu) de la discussion qu’elle adresse à son interlocuteur. Ce dernier peut alors, à tête reposée, convenir s’il a bien été compris, s’il a bien saisi les propos du consultant et, au besoin, apporter sa contribution.

Je ne peux pas résumé ce livre et je ne crois qu’il puisse l’être. Il faut le lire et il suffit de le lire pour comprendre. Par contre, la maîtrise de l’ensemble du contenu me poussera à une voire plusieurs relectures pour le mettre en action avec la cohérence et l’inspiration que cela demande. Mon exemplaire est annoté de la première à la dernière page au point où je pourrais le surligner du premier au dernier mot. Pour l’heure, je n’ambitionne pas devenir un consultant philosophe. Je suis plutôt captivé par cette nouvelle profession, par la manière dont elle s’articule, par les pensées et l’esprit qui l’animent,… par ce retour à la vie active de la philosophie.

Il n’y a aucune technique et aucune méthode à tirer de ce livre pour devenir consultant en philosophie. D’ailleurs, nous dit l’auteure, la consultation philosophique ne repose sur des méthodes et des techniques, comme on en trouve à profusion en psychothérapie et en coaching.

Je ne peux pas passer sous silence la question récurrente de la liberté abordée dans ce livre.

(…) En allant du philosophe au consultant philosophe, nous pouvons dire que la posture professionnelle de celui-ci doit lui être inspirée de l’histoire de la philosophie dans laquelle il s’inscrit et dont il est un modeste maillon.

Cette inscription dans la tradition distingue les consultant philosophe des professionnels de « la relation d’aide » – du psychothérapeute, du formateur en développement personnel, du coach… Par tradition philosophique, j’entends le point de convergence de tous les grands philosophes. Par-delà leurs divergences, voire leurs oppositions violentes, tous affirment que l’exercice de la pensée exprime et fonde la liberté individuelle.

Vegleris, Eugénie, La consultation philosophique, Groupe Eyrolles, 2010, p. 183

À la lecture de ce passage, je reconnais ma liberté dans le fait que j’aime penser (et écrire). Et c’est par amour de ma liberté d’esprit et d’action et de celle des autres que je m’adonne à la philosophie.

Merci Madame Vegleris pour votre éclairage.


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Autres articles de ce dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

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