Article # 129 – L’étincelle nécessaire à l’acquisition de l’esprit critique

L’importance de l’esprit critique prend de l’ampleur en ces temps de désinformation qui laissent apparaître « La faiblesse du vrai » (Myriam Revault d’Allones, Seuil, 2018). Aujourd’hui, la situation de l’information sur les réseaux sociaux nous plonge dans une crise réelle de désinformation. Hier, dans les années 1960-1970-1980, nous parlions de la nécessité de développer l’esprit critique de la population face aux médias traditionnels (journaux, radio, télévision). Il s’agissait alors de mettre en branle une toute nouvelle discipline, l’éducation aux médias, à laquelle nous ajoutons aujourd’hui « et à l’information ».

Qu’est-ce que l’éducation aux médias?

L’éducation aux médias est le processus par lequel les personnes acquièrent des compétences médiatiques, c’est-à-dire qu’elles sont capables de comprendre de manière critique la nature, les techniques et les impacts des messages et des productions médiatiques. Selon Sonia Livingstone, spécialiste de la littératie aux médias numériques, « plus les médias imprègnent tout dans la société, notamment le travail, l’éducation, l’information, la participation civique et les relations sociales, plus il est essentiel que les gens soient informés et capables de juger de manière critique le contenu qui est utile ou trompeur, de comprendre comment les médias sont réglementés, qui sont les médias dignes de confiance, et quels intérêts commerciaux ou politiques sont en jeu. Bref, l’éducation aux médias est nécessaire non seulement pour interagir avec les médias, mais aussi pour interagir avec la société par le biais de médias[1]. »

____________

[1] Livingstone, S. (2018). « Media literacy – everyone’s favourite solution to the problems of regulation ». Media @ LSE. Consulté à l’adresse : https://blogs.lse.ac.uk/medialse/2018/05/08/media-literacy-everyones-favourite-solution-to-the-problems-of-regulation/. [traduction]

Source : Qu’est-ce que l’éducation aux médias? HabiloMédias.

Par exemple, le journal Le Monde s’implique dans l’éducation aux médias en publiant en 1979 un guide sous le titre « Lire le journal – Pour comprendre et expliquer les mécanismes de la presse écrite avec 110 fiches pratiques » signé par deux de ses journalistes, Yves Agnès et Jean-Michel Croissandeau.

La même année, toujours en France, un programme interministériel voit le jour sous le nom « Jeunes Téléspectateur actif » (JTA). Le terme « Actif » s’oppose ici à « Passif »; on s’interroge sur l’influence de la télévision sur les jeunes compte tenu de leur passivité face à ce média. La psychologue Évelyne Pierre sera l’une des principales observatrices des impacts de ce programme.

DEUX EXPÉRIENCES SCOLAIRES DE FORMATION À L’AUDIOVISUEL : ICAV ET JTA

Brigitte Chapelain, Université Paris XIII

Parmi les expériences d’intégration de l’audiovisuel à l’école, deux expérimentations, très différentes, l’Icav (Initiation à la culture audiovisuelle), démarrée en 1966, et le programme JTA (Jeune Téléspectateur Actif), lancé après 1975, sont à la fois les plus symboliques et les plus abouties. Elles reflètent le désir d’une interaction entre les pratiques pédagogiques, la formation et la recherche, et elles témoignent d’une effervescence pionnière tentant d’utiliser un appareil théorique issu des Sciences de l’information et de la communication.

A priori, ces deux expérimentations présentent de nombreux points communs : des organisations pensées et structurées en termes de formation et d’objectifs éducatifs ; des programmes, ou tout au moins des outils et des dispositifs pédagogiques mis à la disposition des enseignants ; une évaluation scientifique et institutionnelle pour s’interroger sur une éventuelle généralisation. Par ailleurs, ces deux formes d’intégration de la communication audiovisuelle dans l’éducation secondaire n’ont pas été expérimentées au niveau national, mais laissées à la responsabilité des instances régionales.

Leurs différences s’expliquent par un décalage de dix ans durant lequel ont évolué les Sciences de l’information et de la communication, ainsi que les théories de l’apprentissage, la pratique sociale des médias et la gestion institutionnelle de l’innovation.

Lire la suite

Source : Chapelain, B. (2007) . Deux expériences scolaires de formation à l’audiovisuel : Icav et Jta. Hermès, La Revue, n° 48(2), 53-60. https://doi.org/10.4267/2042/24098.

À l’époque (1960-1980), certains médias hésitent à s’impliquer, du moins de ce côté-ci de l’Atlantique, au Québec, parce qu’ils perçoivent l’éducation aux médias comme ayant pour but de critiquer leur travail et ses résultats, c’est-à-dire les informations qu’ils offrent à la population. Mais là n’est pas le but de l’éducation aux médias. Il faut bien lire le sous-titre du livre « Lire le journal » :

« Pour comprendre et expliquer les mécanismes de la presse écrite avec 110 fiches pratiques »

Il s’agit alors de « comprendre et expliquer » le fonctionnement des médias d’information en vue de permettre aux utilisateurs de formuler une critique sur des bases solides. Par exemple, on s’attend à ce que le lecteur ne se limite plus à une simple affirmation : « Je n’aime pas cet article ». Mais qu’il puisse proposer une analyse plus fine : « Je n’aime pas le chapeau et le titre de cet article mais le contenu est intéressant même si je n’en partage pas la conclusion (la chute) ». Autre exemple, le jugement « Je n’aime pas cette émission de télévision », on espère une argumentation mieux informer : « Je n’aime pas le scénario ou la réalisation, ou encore l’animation, de cette émission ». Il s’agit simplement de savoir de quoi l’on parle, d’où l’intérêt pour le fonctionnement des médias, leurs mécanismes, de la cueillette de l’information à son traitement en passant par la vérification.

C’est ainsi qu’il faut comprendre l’objectif de l’éducation aux médias : développer de l’esprit critique des consommateurs de média plutôt que d’apprendre à formuler des opinions éditoriales.

On se souviendra du temps où nous disions « Si c’est dans le journal, c’est que c’est vrai ». La confiance envers les médias était quasi inébranlable. On ne voyait l’utilité de douter du contenu des médias. Nous pouvions être en accord ou en désaccord avec une prise de position éditoriale mais nous n’avions pas la connaissance et l’expertise pour remettre en question l’information elle-même, dite objective, même si notre réaction demeurait subjective.


Nous aimons croire que nous sommes objectifs, que nous nous intéressons à des informations objectives. En réalité, si l’on ne devient pas subjectif face à une nouvelle information objective, on ne s’y intéresse pas et on n’est pas motivé par elle. Nous disons que nous jugeons objectivement, mais en réalité nous réagissons subjectivement.

Nous faisons continuellement des choix dans la vie quotidienne. Nous choisissons les « choses » qui nous attirent subjectivement, mais nous considérons ces choix comme objectifs.

« Le comportement d’un individu se base sur son schéma de références. Le schéma de références d’un individu détermine ses attitudes. Consciemment et inconsciemment, un individu acquiert des concepts qui deviennent une partie de lui-même et qui sont la base de toutes ses attitudes. Le schéma de références est acquis des parents, des enseignants, des relations et des amis, du type d’émissions de radio que nous entendons, des émissions de télévision que nous regardons et du type de livres, magazines et journaux que nous lisons. La plupart d’entre nous croyons tirer des faits de ces sources, non pas des attitudes. Nous pensons que nous avons accumulé des informations objectives, non pas un schéma de références. »

TEXTE ORIGINAL EN ANGLAIS

We like to believe that we are objective, that we are interested in objective information. Actually, unless one becomes subjective about a new objective information, he is not interested in it and is not motivated by it. We say we judge objectively, but actually we react subjectively.

We continually make choices in daily life. We choose the « things » which appeal to us subjectively, but we consider the choices objective. »

An individual’s behavior is based on his frame of refer-ence. A person’s frame of reference determines his attitudes. Consciously and unconsciously one acquires concepts that become part of him and are the basis of all his attitudes. The frame of reference is acquired from parents, teachers, relatives and friends, from the type of radio pro-grams we hear, the T.V. programs we watch and from the kind of books, magazines and newspapers we read. Most of us believe we acquire facts from these sources, not attitudes. We think we have accumulated objective information, not a frame of reference.

Source : Cheskin, Louis, Basis For marketing Decision, Liveright, New York, 1961, p. 82.


L’éducation aux médias des années 1960-1980 fut donc la première étape de l’introduction officielle de la formation de l’esprit critique des élèves dans les programmes scolaires avec effets sur la population en générale.

L'esprit critique consistait alors à savoir de quoi on parle.

La démarche pédagogique se voulait à la fois théorique et pratique. Par exemple, après la théorie sur le fonctionnement de la télévision, on demandait aux jeunes de concocter eux-mêmes un bulletin d’information télévisé.

Dans les années 1980, ma partenaire et moi, fondateurs du Club d’Initiation aux médias, le tout premier organisme québécois d’éducation aux médias, nous sommes allés un peu plus loin dans notre expérimentation du programme Jeune Téléspectateur Actif. L’atelier au cours duquel les jeunes enregistraient leur bulletin de nouvelle télévisée se déroula en présence de journalistes des grands médias de la Capitale nationale (Québec, Québec). L’atelier pris fin avec une conférence de presse des jeunes interrogés par les journalistes présents. Nous nous attendions à une couverture de presse des principaux médias invités et ce fut le cas. Ainsi, l’atelier suivant, le lendemain, permis aux élèves de constater le traitement de l’information par ces médias, c’est-à-dire qu’est-ce qui avait été mis de l’avant par les journalistes, comment et avec quelle ampleur.

Le quotidien le plus populaire de la région titra sa première page, la une, avec une citation tirée de la réponse d’un élève à la question d’un journaliste : « S’il n’y avait plus de télé, je me suiciderais ». D’autres médias offrirent un traitement tout aussi surprenant.

Vous pouvez imaginer facilement les réactions des élèves face à ce traitement de leurs réponses aux questions des journalistes. Et cette fois, l’esprit critique faisait une place au doute, à un doute sur la pertinence du rapport médiatique de leur expérience. L’esprit critique de ces élèves devint, non plus une simple théorie appliquée à une expérience pratique, mais une étincelle qui alluma un feu en leur conscience. Le traitement journaliste fut pour les uns un trauma et pour les autres une révélation qui changea leur appréciation des médias d’information.


Quand l'esprit critique naît d'une étincelle révélatrice ou traumatique, il éclaire à jamais la conscience.

La question de la désinformation sur le web, notamment sur les réseaux sociaux, propulse à nouveau la nécessité de l’esprit critique à l’avant de la scène au sein de nos institutions d’enseignement et tout comme au sein de la population.

Mais tant et aussi longtemps que l’esprit critique demeure une théorie, il est intellectualisé davantage que pratiqué. Et si les exercices pratiques proposés pour l’acquérir et le développer donnent en exemple les efforts intellectuels à déployer, il ne servent alors qu’à donner raison à la théorie. Dans ce cercle, l’esprit critique devient un sujet de plus en plus populaire sans pour autant l’expliciter.

Esprit critique

Détrompez-vous !

1 – Esprit critique, de quoi s’agit-il ?

 Il faut faire preuve d’esprit critique.  Cette expression, entendue dans des contextes variés, sonne souvent comme une évidence. La sensibilisation à l’esprit critique, spécifiquement dans le monde de l’éducation, est un enjeu majeur face à une surabondance d’informations erronées. Toutefois, la notion d’esprit critique est rarement explicitée. Quelle définition pourrait en être donnée ?

Esprit critique, 1 – Esprit critique, de quoi s’agit-il ? Universcience, Palais des découverte.

Esprit critique et esprit scientifique

J’apprécie le rapprochement entre « esprit critique » et « esprit scientifique » dans les offres pédagogiques, l’un n’allant pas sans l’autre.

Les principes du projet « Esprit scientifique, Esprit critique »

Ce projet thématique propose aux élèves ainsi qu’à leurs enseignants de découvrir les outils propres à développer notre esprit critique, en s’appuyant sur l’enseignement de la méthode scientifique. Son objectif est d’aider l’élève à les mobiliser de manière pertinente dans différentes situations, et notamment dans leur vie quotidienne.

Pour favoriser l’apprentissage de ces outils, deux stratégies pédagogiques doivent être mobilisées : premièrement, l’enseignant doit se montrer explicite quant à l’outil utilisé ; deuxièmement, il doit multiplier les situations où l’outil est nécessaire.

Nous avons choisi de produire des ressources pluridisciplinaires, qui s’ancrent sur toutes les sciences et même d’autres disciplines (mathématiques, histoire et géographie, français, éducation aux médias et à l’information). Nous pensons que la pluridisciplinarité crée le cadre pour mettre en place ces deux stratégies. En multipliant les exemples et en diversifiant les situations où un même outil se révèle pertinent, on donne à l’élève les moyens de s’affranchir du contexte d’apprentissage et de transférer le savoir-faire acquis.

Enseigner l’esprit critique fondé sur l’esprit scientifique exige de comprendre soi-même les enjeux qui sous-tendent ce défi. Les pages qui suivent se proposent de fournir une base de réflexion. On portera l’attention sur les capacités et attitudes qui nous guident dans la recherche et collecte d’informations, les obstacles et les solutions « expertes » que la science a su développer au cours du temps. Révéler les obstacles est indispensable pour aller à l’encontre de ceux-ci et apprendre à se construire des connaissances plus solides et fiables.

Esprit scientifique, Esprit critique – Cycle 3, Projets, Fondation La main à la pâte.


Séminaire national « Esprit scientifique, esprit critique » – cycles 2, 3 et 4

Rapprocher esprit critique et esprit scientifique permet de prendre conscience de la manière avec laquelle la science parvient à construire des connaissances solides et fiables, en comparaison avec nos opinions courantes et intuitives.

On peut faire preuve d’esprit scientifique dans une variété de domaines et de disciplines. Au cours de ce séminaire, nous avons donc proposé des activités et des pistes de réflexion qui, tout en s’inspirant des méthodes de la science, concernent en réalité toutes les disciplines.

L’éducation à l’esprit critique, telle qu’elle a été abordée, n’est pas une « écoute du doute » ou de la méfiance. Elle poursuit au contraire un objectif pluridisciplinaire d’outillage du raisonnement de l’élève. Ceci est fondamental pour bâtir une confiance raisonnée en la science, et pour outiller le citoyen de demain face aux choix qu’il devra prendre.

Séminaire national « Esprit scientifique, esprit critique » – cycles 2, 3 et 4, éduscol | Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche | Dgesco


De l’art de conjuguer esprit critique et démarche scientifique

En science, il ne suffit pas de posséder un savoir encyclopédique pour donner une lecture interprétative d’un monde en progrès. Il faut aussi savoir conjuguer la démarche scientifique et l’esprit critique.

The conversation, Academic Journalism Society


Esprit scientifique, esprit critique

Rapprocher esprit critique et esprit scientifique permet en outre de prendre conscience de la manière avec laquelle la science parvient à construire des connaissances solides et fiables, en comparaison avec nos opinions courantes et intuitives. Ceci est fondamental pour bâtir une confiance raisonnée en la science, et pour outiller le citoyen de demain face aux choix qu’il devra prendre.

Eduscol. (2018, 26 mars). Esprit scientifique, esprit critique – Intervention d’Élena Pasquinelli , in Esprit scientifique, esprit critique. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/q957-cd56. (Consultée le 10 février 2025)

VOIR AUSSI

Pasquinelli, E., Farina, M., Bedel, A. & Casati, R. (2020). Définir et éduquer l’esprit critique [Rapport]. Institut Jean-Nicod. (PDF)

Pasquinelli, E., Bronner, G. et al. (2021). Éduquer à l’esprit critique – Bases théoriques et indications pratiques pour l’enseignement et la formation [Rapport]. CSEN. (PDF)

Ainsi, l’esprit scientifique est le meilleur moyen d’acquérir un esprit critique. La définition de l’esprit scientifique impose la « méthode scientifique ». Et ici encore, l’enseignement de la méthode scientifique ne suffit pas pour acquérir un esprit scientifique; il faut la vivre en conscience.

Mais sans conscience de la conscience rien ne peut y pénétrer volontairement. Et cette conscience de la conscience, une conscience de soi, demande un certain recul face à soi-même, une prise de conscience de soi pouvant mener à une prise de conscience du « Comment je connais » Nous revenons donc à la base de la philosophie de Socrate : « Connais-toi toi-même ». L’esprit critique s’inscrit donc d’abord et avant tout dans la connaissance de soi, y compris de ses propres “mécanismes” de pensée.

La majorité du temps, on se contente de penser sans penser à comment on pense avec le regard sur le résultat, la pensée exprimée. Les pensées nous viennent sans que l’on sache le « où-quand-comment-et-pourquoi » de chacune. Certes, nous trouverons toujours une justification, au besoin, mais ce n’est pas une préoccupation a priori.

Être une révélation pour soi-même

Découvrir comment je connais peut être très révélateur de soi à soi. Pour y parvenir, il faut ne pas prendre pour vrai ce que je pense uniquement parce que je le pense. Autrement dit, si nous fondons notre valeur sur la valeur que nous accordons à nos pensées, il nous sera difficile de remettre en cause nos pensées, plus particulièrement, nos opinions. Nous nous imposons inconsciemment d’avoir raison, d’être dans le vrai, pour respecter notre valeur. Dans ce cas, nous sommes emprisonnés en notre esprit sans faille, sans aucune entrée de lumière. Bref, nous visions alors dans un système sans faille, dans le noir. Car la lumière ne pourra entrer en notre esprit qu’avec une faille. Et sans cette lumière sur nous, il est impossible de nous connaître.

Si nous visons depuis longtemps dans un système sans faille, dans le noir, la moindre petite faille qui laissera entrer un peu de lumière nous aveuglera. La réaction est alors de vite colmater cette faille en trouvant le moyen de se donner raison, de garder raison.

Or, notre valeur ne provient pas de la valeur que nous attribuons à nos pensées mais du fait que nous possédons la faculté de penser. « La “machine” avant le résultat » ou « Sans la “machine”, pas de résultat ». Ce que je pense a moins d’importance que le fait même que je pense car… « Je pense, donc je suis ». Il n’est pas dit « Je pense ceci ou cela, donc je suis ». « La valeur d’une maison ne repose pas sur l’ameublement qu’elle contient mais d’abord et avant tout sur le fait même qu’elle existe et qu’elle puisse remplir sa fonction. »

Vivre dans un esprit sans faille, un esprit qui a toujours raison, c'est se priver de lumière, c'est vivre dans le noir.

Le rôle de la faculté de penser n’est pas de nous donner raison. Il n’est pas d’esprit critique si tout ce qui importe est d’avoir raison. Notre valeur tient donc dans notre capacité à penser et non dans les pensées qui en résultent.

Une grande partie de notre esprit critique prend ses sources dans notre capacité à penser et dans notre pouvoir d’analyse pour prendre les bonnes décisions et les actions pour vivre mieux.

Gilles Julien, pédiatre social, Avons-nous encore le droit et la possibilité de penser?, Libre opinion, Le Devoir, 10 octobre 2023.

La prise de conscience de la valeur intrinsèque de notre faculté de penser permet à cette dernière de s’interroger sur elle-même, de se demander pourquoi je pense, comment je pense, comment je peux être bénéfique à celui ou celle qui me pense, bref comment je peux penser mieux, penser juste. La faculté de penser demande, à l’instar de toute autre faculté, à être formée. Ainsi, la connaissance d’elle-même et les qualités acquises par la faculté de penser donnent aux pensées toute leur valeur.

Une faculté de pensée molle donnera des pensées molles. Une faculté de penser qui pense de travers donnera des pensées de travers. Une faculté de penser sous l’influence de biais cognitifs donnera des pensées biaisées. Imaginez une faculté de penser au prise avec les biais cognitifs ci-dessous.


Liste de biais cognitifs

Voici une liste de biais cognitifs pour prendre du recul
et ainsi être capable d’espionner votre conditionnement :

  1. Le tout-ou-rien : votre pensée n’est pas nuancée. Vous classez les choses en deux seules catégories : les bonnes et les mauvaises. En conséquence, si votre performance laisse à désirer, vous considérez votre vie comme un échec total.
  2. La généralisation à outrance : un seul événement malheureux vous apparaît comme faisant partie d’un cycle sans fin d’échecs.
  3. Le filtre : vous choisissez un aspect négatif et vous vous attardez à un tel point à ce petit détail que toute votre vision de la réalité en est faussée, tout comme une goutte d’encre qui vient teinter un plein contenant d’eau.
  4. Le rejet du positif : pour toutes sortes de raisons, en affirmant qu’elles ne comptent pas, vous rejetez toutes vos expériences positives. De cette façon, vous préservez votre image négative des choses, même si elle entre en contradiction avec votre expérience de tous les jours.
  5. Les conclusions hâtives : vous arrivez à une conclusion négative, même si aucun fait précis ne peut confirmer votre interprétation.
    • L’interprétation indue. Vous décidez arbitrairement que quelqu’un a une attitude négative à votre égard, et vous ne prenez pas la peine de voir si c’est vrai.
    • L’erreur de prévision. Vous prévoyez le pire, et vous êtes convaincu que votre prédiction est déjà confirmée par les faits.
  6. L’exagération (la dramatisation) et la minimisation : vous amplifiez l’importance de certaines choses (comme vos bévues ou le succès de quelqu’un d’autre) et vous minimisez l’importance d’autres choses jusqu’à ce qu’elles vous semblent toutes petites (vos qualités ou les imperfections de votre voisin, par exemple). Cette distorsion s’appelle aussi « le phénomène de la lorgnette ».
  7. Les raisonnements émotifs : vous présumez que vos sentiments les plus sombres reflètent nécessairement la réalité des choses : « C’est ce que je ressens, cela doit donc correspondre à une réalité.
  8. Les « dois » et les « devrais » : vous essayez de vous motiver par des « je devrais… » ou des « je ne devrais pas… » comme si, pour vous convaincre de faire quelque chose, il fallait vous battre ou vous punir. Ou par des « je dois ». Et cela suscite chez vous un sentiment de culpabilité. Quand vous attribuez des « ils doivent » ou « ils devraient » aux autres, vous éveillez chez vous des sentiments de colère, de frustration et de ressentiment.
  9. L’étiquetage et les erreurs d’étiquetage : il s’agit là d’une forme extrême de généralisation à outrance. Au lieu de qualifier votre erreur, vous vous apposez une étiquette négative : « Je suis un perdant ». Et quand le comportement de quelqu’un d’autre vous déplaît, vous lui accolez une étiquette négative : « C’est un maudit pouilleux ». Les erreurs d’étiquetage consistent à décrire les choses à l’aide de mots très colorés et chargés d’émotion.
  10. La personnalisation : vous vous considérez responsable d’un événement fâcheux dont, en fait, vous n’êtes pas le principal responsable.

Source : Burns, David D, Être bien dans sa peau, Héritage, 2005.


À elle seule, cette liste a été une autre grande révélation pour moi en ma conscience. Je pouvais cocher chacun des dix biais cognitifs de la liste proposée par le docteur David D. Burns dans son livre « Être bien dans peau — Traitement éprouvé cliniquement pour vaincre la dépression, l’anxiété et les troubles de l’humeur ». Cette liste a raisonné en ma conscience parce que j’étais ouvert à toutes les remises en question possible depuis mon adolescence. J’avais entendu à la radio :

« La lumière entre par les failles. Ceux qui vivent dans un système sans faille demeure dans le noir. »

Si cela ne m’a pas empêché d’être une victime inconsciente de biais cognitifs, c’est que je pensais, toujours à mon adolescence, qu’être un adulte donnait le pouvoir de se donner raison sur les autres. C’est du moins l’image que me renvoyait mes adultes de mon entourage. Ils avaient raison et ils parlaient avec une telle force de conviction qu’il valait mieux les observer plutôt que de tenter d’intervenir. Je savais que j’avais tort avant même d’ouvrir la bouche avec ces adultes, sans doute en raison de ma jeunesse et de mon manque d’expérience.

« Tu atteins toujours tes objectifs
mais il faut bâtir un cimetière après ton passage
»

Cette attitude des adultes de mon entourage a eu un effet inattendu sur moi : j’ai cru qu’il s’agissait là de la seule et unique façon de d’exploiter ma faculté de penser et de vivre mes relations interpersonnels. En fait, j’avais la ferme conviction que tout le monde vivait ainsi, sauf ma mère. Il n’y avait qu’un seul modèle à suivre, celui du fonceur pur et dur. À l’époque, une institution financière au premier rang au Québec, avait lancé une campagne publicitaire auprès des jeunes sous le thème « Foncer, c’est permis » qui me rassura davantage.

Mais n’allez pas vous imaginer que j’avais conscience d’être un fonceur. Je fonçais sans me questionner. Je commettais une erreur, je me relevais et je fonçais de nouveau, toujours sans me questionner.

Au début de la trentaine, j’ai fait quelque chose qui ne se fait pas : j’ai critiqué la présidence de l’organisme qui retenait mes services en m’adressant directement les autres membres du conseil d’administration. Cette remise en question la présidence a entraîné la tenue d’une réunion extraordinaire du conseil d’administration, non pas décidé de ma critique du président, mais plutôt pour décider s’il fallait ou non me congédier.

La décision de me garder en poste fut prise et c’est le président en personne qui avait la mission de me l’annoncer lors d’une rencontre privée en tête-à-tête le lendemain. J’ai été sérieusement sermonné et avec raison par le président. Il me confirma la pertinence de ma critique de sa présidence mais il désapprouvait vivement ma démarche. Je retiens de cette rencontre l’une de ses observations sur ma conduite : « Tu atteins toujours tes objectifs mais il faut bâtir un cimetière après ton passage ». Il me soulignait le peu d’attention que j’accordais aux personnes sur le chemin de mon objectif. Ma conscience a gravé cette phrase en ma mémoire pour toujours. On m’avait déjà dit dans le passé qu’ « on ne se taillait pas une place dans la vie en marchant sur la tête des autres » mais, cette fois, c’était plus grave. Il y avait des “morts”. La lutte mon changer mon comportement ne fut pas aisé en raison de mon penchant naturel de fonceur, ce dernier demeurant en place malgré mes efforts. « Chasser le naturel et il revient au galop ».

« J’ai l’impression d’être passé sous un train »

À la mi-trentaine, c’était inévitable, le fonceur naturel frappa un autre mur. Un événement inédit dans la conduite de mes affaires à titre de consultant indépendant en publicité et en marketing me fit perdre pied. J’ai été battu sur un appel d’offres pour la première fois de ma vie professionnelle.

J’ai décrit la situation à une psychologue enseignante en entrepreneuriat en ces mots : « J’ai l’impression d’être passé sous un train », ce qui venait de me faire perdre tous mes moyens et l’événement leva un sérieux doute sur mes capacités entrepreneuriales. J’étais profondément traumatisé. La confidence à cette psychologue enseignante suivait le tout premier cours du cursus d’une formation à l’entrepreneuriat dont le titre me surprenait : « Connaissance de soi ». Par association incongrue, je me demandais ce que Socrate venait faire dans cette formation de futurs entrepreneurs mais j’ai compris. Si on enseigne qu’il faut bien connaître ses fournisseurs et ses clients, il faut d’abord et avant tout bien se connaître soi-même.

Et en abordant la question des « Styles interpersonnels » de ce premier cours, je me reconnaissais puisque mon style « Fonceur » s’inscrivait dans la liste. Mon étonnement fut de constater qu’il y avait une liste, que plus d’un style interpersonnel existait. Je percevais tout le monde comme des fonceurs et, qui plus est, dans une cohorte composée uniquement de futurs entrepreneurs. Ensemble, nous devions déterminer le style interpersonnel de chaque participant. Le groupe questionnait chaque participait à tour de rôle et, selon ses réactions et son comportement, nous devions nous prononcer sur son style interpersonnel. Mon tour venu, les autres participants me bombardèrent de questions auxquelles je répondais plus instantanément, il me fallait un temps de réflexion, moi qui, auparavant, avait réponse à tout tout le temps. Ce temps de réflexion quasi-automatique m’étonnait grandement. Ce n’était pas dans mes habitudes de fonceur et mes collègues de classe ne m’attribuèrent pas ce style, ce qui m’étonna davantage. C’étaient-ils tous trompé ?

Le cours terminé, j’ai discuté en privé avec la psychologue pour lui demander : « Est-ce qu’il advient que l’on puisse changer de style interpersonnel ? » « Oui, cela est possible, surtout à la suite d’une révélation ou d’un traumatisme ». « C’est sans doute ce qui m’arrive puisque j’ai l’impression d’être passé sous un train récemment en perdant un appel d’offres pour la première fois de ma vie » ai-je précisé.

Je suis rentré chez moi avec les Notes du cours « Connaissance de soi » remises par la psychologue enseignante en les considérant comme un trésor, une découverte qui changea à jamais ma vie.

Et ce, d’autant plus que ces notes de cours comprenaient des instructions précises à suivre pour adopter la bonne approche avec chacun des quatre styles interpersonnels et dont je fis l’expérience sur le terrain avec beaucoup de succès au cours des années suivantes, encore et toujours avec un étonnement soutenu. Les professeurs suivants des autres cours avaient insisté sur le fait que les statistiques veulent que des 100% des efforts déployés pour recruter un nouveau client, seuls 20% porteraient des fruits. Je vivais, avec cette histoire des styles interpersonnels, tout le contraire en obtenant 80% de succès dans mon recrutement de nouveaux clients. Je n’en revenais pas. Je n’étais connu ni d’Ève ni d’Adam dans mon nouveau domaine d’expertise, et 80% des gens d’affaire sollicités devenaient mes clients. Le succès fut tel que ma partenaire et moi, avons du ralentir le recrutement de nouveaux clients de peut de ne pas être capables de répondre à la demande.

Je suivais les instructions quasi-aveuglément car je ne comprenais pas vraiment comment ça marchait cette affaire des styles interpersonnels. Mais, devenu Analytique et ayant désormais besoin du maximum d’information, j’ai creusé l’affaire.

Une autre surprise de taille : l’esprit scientifique

En parallèle, une autre surprise m’attendais pendant mon auto-apprentissage à mon nouveau domaine d’action : les études de motivation d’achat des consommateurs, une forme de recherche prédictive du succès ou de l’échec d’un nouveau produit ou la relance d’un produit existant.

Une surprise de taille : l’esprit scientifique ! Je dévorais chaque page de chacun des quinze livres signés par le pionnier des études de motivation d’achat des consommateurs et dans lesquels il offrait des rapports détaillés des succès de ses clients. La particularité des ces études de marché : elles se fondaient sur la science, la science dure. Ce chercheur apportait à la recherche marketing toute la scientificité dont elle avait cruellement besoin.

Il avait trouvé une erreur fondamentale dans le choix original de l’objet d’étude des recherches en marketing. Jusque-là, le marketing, cherchant à devenir une discipline à part entière au sein des universités et ainsi s’émanciper des cours en management et direction des affaires, plaidait sa cause en soutenant que son objet d’étude était les consommateurs. Dans le contexte de l’arborescence des disciplines universitaires, le marketing se retrouvait ainsi classé, en raison de son objet d’étude, parmi les sciences humaines ou, pour le dire plus simplement, dans la famille des sciences inexactes par opposition à celle des sciences exactes, tel que la physique. Depuis, la recherche marketing se fonde essentiellement sur les sondages auprès des consommateurs et les groupes de discussion (focus group). Le résultat est clair : seulement un nouveau produit sur dix rencontre le succès de vente espéré, soit un taux d’échec de 90%. Et lorsqu’il y a un succès, ne ne peut pas le répéter à volonté puisqu’on ne connaît les clés du succès. En publicité, ont dit que 50% des publicités atteignent leurs objectifs mais on ne sait pas pourquoi à coup sûr.

Ceci dit, où est donc l’erreur fondamentale de la recherche marketing trouvée par le chercheur américain : dans le choix de l’objet de la recherche. Le bon objet de la recherche, c’est le produit lui-même. Et puisqu’il s’agit d’un objet physique, on peut parler d’une science exacte, à l’instar de la physique. Il ne s’agit plus de sondages et de groupes de discussion mais plutôt de tester des produits et puisque tester est un processus scientifique, il faut l’appliquer à la recherche marketing. C’est simple : le produit plutôt que les consommateurs comme objet d’étude. Le marketing devient une science exacte. Tant mieux si vous pouvez le croire car près de 99% des gens de marketing refuse d’y croire, par manque d’esprit scientifique – d’esprit critique. Et il en va de même au sein des universités.

Je fais rapport de mon expérimentation de cette approche scientifique de la recherche marketing auprès d’entreprises québécoises dans mon livre « Comment motiver les consommateurs à l’achat – Tout ce que vous n’apprendrez jamais à l’université » offert gratuitement en format numérique (PFD). Et ça fonctionne très bien à chaque fois grâce aux tests réalisés méticuleusement dans le respect du processus scientifique. De vendeur d’idée à titre de consultant indépendant en publicité et en marketing je suis devenu « testeur » des propositions des autres. Mes opinions n’avaient plus autant d’importance que les tests auxquels soumettre les propositions de nouveaux produits.

Le chercheur américain a éveillé ma conscience à la méthode scientifique en s’y référant à de nombreuses reprises dans ses écrits et les résultats de mes expérimentations avec différentes entreprises confirmèrent sa scientificité. De là, il n’y avait qu’un pas à franchir pour que je me penche sur la « connaissance et de la connaissance », sur le “comment” la science produit du savoir, sur l’importance du doute… « La connaissance scientifique se bâtit sur la destruction du déjà-su, rien n’est jamais acquis définitivement » ai-je découvert. Il n’est donc plus important désormais de se donner raison, pas plus que de chercher à avoir raison. La méthode scientifique est une lutte constante contre nos opinions.

J’aime bien la définition de la science donnée par l’historien philosophe des sciences et professeur de chimie et de physique, Gaston Bachelard, dont le livre La Formation de l’esprit scien­tifique(7) fait autorité en la matière. « Il définit la science comme un combat, un refus de ses propres opinions »(8), pour moi, un refus de ce qu’on prend d’emblée pour vrai, puisqu’une opinion est par définition prise pour vraie.

____________

NOTES

  1. Bachelard, Gaston, La formation de l’esprit scientifique, Librairie Philosophique J. Vrin, Paris, 1938, Seizième édition, 1999. (Disponible en livre de poche).
  2. Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, p.107.

Le professeur Jean-Marie Nicolle, dans son livre « Histoire des méthodes scientifiques » formule en ces mots la démarche :

« La connaissance est une lutte à la fois contre la nature et contre soi-même. On connaît contre une connaissance antérieure. La connaissance n’est pas une simple acquisition; elle est une remise en question de ce que l’on croyait savoir et qu’on savait mal ».

Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, p.107. Le professeur Nicole traite ici de l’enseignement de Gaston Bachelard.

N’y a-t-il pas là un nouvel élément ? Qu’est-ce que vous inspire : « par destruction du déjà su » et « contre une connais­­sance antérieure » ? La réponse doit préciser qu’est-ce qui peut détruire le déjà su. Seul un doute au sujet d’une connaissance déjà établie (pour vrai) peut détrôner cette dernière. Si je ne doute pas de la connaissance établie, il n’est aucune raison de croire que je sais mal. Si je doute d’une connaissance établie, mon doute détruit cette connaissance et c’est sur ces ruines que s’installera une nouvelle connaissance, plus certaine, jusqu’à ce qu’un doute vienne la détruire à son tour, pour une connaissance encore plus certaine. Lorsque je crois en une connaissance, j’accepte l’éventualité de devoir l’abandonner si un doute survient. Le bénéfice du doute, c’est la certitude… jusqu’au prochain doute !

Mais notre habitude de prendre pour vraies les évidences se pose comme un obstacle au doute assurant le développement de la connaissance. Gaston Bachelard introduit la notion d’« obstacles épistémologiques », de épistémè, savoir.

Les sept obstacles à surmonter pour acquérir
un esprit scientifique selon Gaston Bachelard

“1. L’expérience immédiate : cet obstacle consiste à s’attacher aux aspects pittoresques et spectaculaires d’un phénomène, ce qui empêche d’en voir les aspects importants. (…)

2. La connaissance générale : elle consiste à généraliser trop vite un concept, à tel point qu’il en cache d’autres. (…)

3. L‘obstacle verbal : il consiste à mettre un mot à la place d’une explication. On croit avoir expliqué un phénomène alors qu’on n’a fait que cacher son ignorance par un mot généralement à la mode. Molière déjà se moquait des médecins qui, par des mots latins ou des termes compliqués, laissaient croire qu’ils étaient savants alors qu’ils ne comprenaient rien aux maladies. Par exemple, la vertu dormitive de l’opium expliquerait pourquoi l’opium fait dormir ! (…)

4. La connaissance pragmatique : elle consiste à vouloir expliquer un phénomène par son utilité, comme si le monde était organisé comme une gigantesque et merveilleuse machine, dans laquelle chaque pièce a une place et joue un rôle en vue du tout. Les explications les plus mythiques, mais aussi les plus bêtes, ont été données suivant ce procédé : le tonnerre serait le bruit fait par Jupiter fécondant la Terre ; les raies du potiron seraient tracées afin qu’on le découpe en parts égales en famille. (…)

5. L‘obstacle substantialiste : c’est l’obstacle le plus difficile à éliminer, celui qui revient sans cesse dans les esprits et qui a peut-être constitué le frein le plus important au progrès scientifique.

Il consiste à chercher un support matériel, une substance, derrière tout phénomène ou qualité d’un phénomène. En effet, la recherche d’une explication commence souvent par l’hypothèse d’une cause matérielle, d’un substrat solide dont le phénomène ne serait qu’un effet. Par exemple, on croit généralement que les sensations comme la saveur reposent sur des substances (sub-stans, ce qui se tient et se maintient dessous). Les alchimistes croyaient que la couleur dorée de l’or était due à un certain composant chimique qu’il suffirait de lier à un autre métal, comme par exemple le plomb, pour le transformer en or. (…)

6. L‘obstacle animiste : il consiste à attribuer à des objets inertes des propriétés des organismes vivants. (…)

7. La libido : cet obstacle consiste à attribuer des caractères sexuels à des phénomènes qui ne relèvent pas de la reproduction.”

Source : Jean-Marie Nicolle, Histoire des méthodes scientifiques – Du Théorème De Thalès à La Fécondation In Vitro, Bréal, Rosny, France, 1994, pp. 108-114. En référence à : La Formation de l’Esprit Scientifique, Gaston Bachelard, 1934.

P.S.: Voir notre article au sujet du livre «Histoire illustrée des méthodes scientifiques » de Jean-Marie Nicolle (2024).

Ma lecture de ces deux ouvrages (Histoire des méthodes scientifiques et La formation de l’esprit scientifique) entretient ma curiosité d’un étonnement à l’autre. Elle m’incite à faire le ménage dans le « comment » je connais. Elle déplace mes opinions sur mon échelle hiérarchique au profit de la connaissance acquise dans le respect des méthodes scientifiques. « Je me trompe souvent mais mes recherches ne se trompent jamais » écrira le chercheur américain pionnier des études de motivation d’achat des consommateurs, fort de sa méthode scientifique.

Ensuite, j’ai suivi le cours en ligne « Science, éthique et société » donné par Olivier Clain, professeur de sociologie à l’Université de Laval (Québec, Québec). Selon Olivier Clain, non seulement le premier geste de la démarche critique est une mise en doute des connaissances acquises, mais la connaissance elle-même apparaît dès lors comme une réflexion critique, c’est-à-dire, comme « une démarche qui rend possible une avancée continuelle du savoir par destruction du déjà su, des évidences déjà accumulées ». (Clain, Olivier, cours Science, Éthique et Société, programme de formation Télé-Universitaire du département de sociologie de l’Université Laval). Le cours Science, éthique et société est disponible en ligne en libre accès sur Canal U.

Je garde en mémoire ma découverte du terme « obstacles épistémologiques » introduite par Gaston Bachelard. Jean-Marie Nicolle en parle en ces mots :

« La nouveauté de sa réflexion tient à la découverte des obstacles épistémologiques. Ce ne sont pas des obstacles extérieurs, comme la difficulté d’observer les phénomènes, de les mesurer, d’expérimenter sur eux; ni des obstacles techni­ques liées à la mise au point d’instruments au service de la science; ce sont des phénomènes internes à l’esprit même du chercheur. G. Bachelard a emprunté à la psychanalyse le concept de résistance. Une résistance est tout ce qui, dans les actions et les paroles d’un patient, s’oppose à l’exploration, par celui-ci, de son inconscient (ex. : fatigue, oublis, refus d’une interprétation, impatience, etc.)

L’obstacle épistémologique est une résistance au déve­loppement de la connaissance, interne à l’acte de connaître. C’est dans l’esprit du chercheur, dans sa démarche intellectuelle elle-même que l’on trouve des barrières, des obstacles au progrès de la connaissance. Ces obstacles sont bien entendu involontaires. »

Source : Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, p.107. Le professeur Nicole traite ici de l’enseignement de Gaston Bachelard.

Et me voilà plongé dans une nouvelle étude, l’épistémologie :

  1. Étude critique des sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée (théorie de la connaissance).
  2. Théorie de la connaissance ; « étude de la constitution des connaissances valables » (Piaget). Épistémologie génétique.

Source : Épistémologie, Dictionnaires Le Robert.

Gaston Bachelard nous propose ces quatre exercices disciplinaires pour conduire notre intelligence avec rigueur(13) :

1. La catharsis intellectuelle : toute culture scientifique doit commencer (…) par une catharsis intellectuelle et affective, c’est-à-dire par une véritable purification des préjugés, des idées toutes faites, des opinions admises. C’est une condition préalable pour qui veut vraiment entreprendre une recherche intellectuelle. Bachelard reprend ici la tradition philosophique, qui, depuis Socrate en passant par Descartes, exige la rupture avec la doxa (l’opinion) pour penser librement par soi-même.

2. La réforme de l’esprit : il faut éduquer convenablement son esprit, c’est-à-dire non pas le remplir de connaissances jusqu’à saturation, mais le former avec méthode. Plus précisément, il faut apprendre à son esprit à se réformer sans cesse, à ne jamais s’installer dans des habitudes intellectuelles qui deviennent vite des carcans; il doit être capable de renoncer à une théorie à laquelle il était attaché, il doit être capable de refondre totalement le système de son savoir chaque fois que c’est nécessaire. Il faut avoir un esprit souple

3. Le refus de l’argument d’autorité : comme nous l’ont appris les savants de la Renaissance, il faut savoir rompre avec le respect pour les autorités intellectuelles, quel que soit leur prestige. Un épistémologue irrévérencieux disait, il y a quelque vingt ans, que les grands hommes sont utiles à la science dans la première moitié de leur vie, nuisibles dans la seconde moitié. Effectivement, dès qu’un chercheur devient célèbre, il acquiert une autorité intellectuelle et morale qui peut gêner ses étudiants. Pour progresser, ceux-ci doivent souvent rompre avec les idées de leur maître, ce qui n’est pas toujours facile lorsque celui-ci détient le pouvoir d’orienter les travaux de recherche, les thèses, les carrières, etc. À ceux qui veulent apprendre, c’est souvent une gêne que l’autorité de ceux qui leur donnent leur enseignement, écrivait Cicéron.(14)

4. L’inquiétude de la raison : il ne faut jamais laisser sa raison en repos (quies); il faut l’inquiéter, la déranger. Il ne faut pas s’installer dans la sympathie avec une doctrine. La sympathie enlève l’esprit critique, la liberté de jugement. Il ne faut jamais se sentir à l’aise avec ses propres idées, il faut se remettre toujours en question. Celui qui ne s’interroge plus se sclérose. L’esprit qui finit toujours par dire oui s’endort. Penser, c’est dire non, pensait Alain. »(15)

____________

NOTES

(13) Tel que rapporté par : Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, pp. 115-116.

(14) Homme politique et orateur latin, 106 – 43 av. J.-C. Le Petit Larousse Illustré.

(15) Gaston Bachelard fait référence à Émile Chartier, dit Alain, « essayiste français » (1868 – 1951). Le Petit Larousse Illustré.

Source : Nicolle, Jean-Marie, Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Bréal, 1994, pp. 115-116.

La rupture avec l’opinion revient très souvent à une rupture avec ce que l’on admet pour vrai parce que nous prenons pour vrai nos opinions, elles est notre vérité.

« Lorsque quiconque avance une affirmation qu’il prétend être une vérité, lorsqu’il veut la faire reconnaître et partager comme telle (comme une vérité), on est toujours en droit de lui demander « pourquoi devrais-je vous croire? ». Selon les domaines et les circonstances, les réponses peuvent être très diverses : on peut invoquer l’expérience quotidienne, la pratique, un témoignage, l’autorité de quelqu’un de reconnu comme compétent, la tradition, une révélation, l’intime conviction, l’intuition, le raisonnement, le sentiment d’évidence, et encore bien d’autres raisons de croire. »

Matalon, Benjamin, La construction de la science – De l’épistémologie à la sociologie de la connaissance scientifique, Delachaux et Niestlé S.A., Lausane (Switzerland) – Paris, 1996, pp. 21-22.

La science procède autrement :

« Les affirmations scientifiques, elles, devraient en principe appuyer leur validité sur des arguments à la fois empiriques, rationnels, et publics. À la question ci-dessus, le scientifique devrait pouvoir répondre : « voilà l’expérience ou l’observation que j’ai réalisée et les raisonnements que j’ai faits pour en tirer mes conclusions. Vous pouvez les refaire, je vous donne toutes les indications nécessaires pour cela, vous verrez que vous aboutirez au même point que moi ». »

Matalon, Benjamin, La construction de la science – De l’épistémologie à la sociologie de la connaissance scientifique, Delachaux et Niestlé S.A., Lausane (Switzerland) – Paris, 1996, p. 22.

Quelle différence remarquez-vous? Lorsqu’un scientifique avance une affirmation qu’il prétend être vraie, il doit la soumettre à l’approbation publique. Dans notre vie privée, nous nous contentons souvent de nous approuver nous-mêmes. Nous jugeons nous-mêmes si nous pouvons être certains ou non, par conséquent, notre capacité à reconnaître nos erreurs est réduite uniquement à notre propre expérience.

Le scientifique ne saurait se contenter d’une preuve personnelle, il la soumettra aux d’autres :

« Une preuve scientifique doit pouvoir s’imposer à toute personne suffisamment informée; obtenir le consensus est donc une visée de tout effort de recherche. La connaissance scientifique est, par sa nature même, partageable. (Un chimiste anglais, Ziman (1968), a forgé pour cela l’adjectif  “consensible”, c’est-à-dire susceptible d’être l’objet d’un consensus, pour exprimer la même idée ».

Matalon, Benjamin, La construction de la science – De l’épistémologie à la sociologie de la connaissance scientifique, Delachaux et Niestlé S.A., Lausane (Switzerland) – Paris, 1996, p. 23.

Dans ce contexte, je prends conscience qu’il vaut mieux valoriser la connaissance “consensible”, « susceptible d’être l’objet d’un consensus ». Mais attention, en dehors de la sphère scientifique, il y a des consensus que je qualifie de « créatifs », c’est-à-dire inventés et sans preuve suffisante mais auxquels le grand nombre d’adhésions donnent l’impression d’un consensus.

Les quatre « P » du marketing soumis au doute scientifique

J’ai creusé la question du consensus dans ma sphère d’activité, soit autours des quatre piliers ou quatre « P » du marketing (Produit, Prix, Place, Promotion) (Price, place, product, promotion). L’étudiant universitaire en marketing les découvrira dans le manuel choisie par son professeur. Il abordera la question des quatre « P » du marketing comme faisant consensus au sein de sa discipline. À prime abord, il n’a aucune raison de remettre en question les quatre « P ».

La logique impose ainsi que l’on prennent d’abord soin du produit, que l’on en fixe le prix ensuite, puis la place qu’il occupera dans sa catégorie (ou la place qu’il occupera en magasin), pour terminer l’exercice avec la promotion du produit.

Dans ma pratique de la recherche marketing dans les années 1990, plusieurs de mes clients, les vice-président et les directeurs du marketing, arrivaient en bout de course en constatant qu’il n’y a plus d’argent pour la promotion, notamment la publicité. Je me suis demandé pourquoi il en était ainsi, d’autant plus que plusieurs autres dirigeants en d’autres entreprises faisaient le même constat. Est-ce que l’épuisement des ressources financières pour la promotion découlait d’un simple manque d’argent ou d’une erreur de planification ?

J’ai donc fouillé la question des quatre « P ». Presque tous les livres de formation universitaire abordent le sujet. J’en ai consulté plusieurs pour constater que leurs auteurs agissaient comme si la structure du marketing ne tenait qu’à eux. Certains affirment qu’il y a quatre composantes majeures − les 4 P − et d’autres qui soutiennent qu’il y en a cinq, six voire huit et même dix.

Parmi les tenants des 4 P, il y en a qui placent la Publicité avant le Prix, d’autres le Prix avant la Publicité,… Il y en a aussi qui font de l’emballage un des 4 P et d’autres qui incluent l’emballage avec le produit.

En d’autres mots, après plus de cinquante ans d’étude, il n’est toujours pas de consensus sur le nombre de composantes, sur les éléments de ces composantes et l’ordre ou la place spécifique occupé par chaque composante dans la structure, tout comme la place occupée par chaque élément dans chaque composante. Il faut le faire : réinventer la structure du marketing d’un livre à l’autre. Ainsi, la structure du marketing n’est pas la même selon que vous fréquentez telle ou telle université. C’est vrai que dans les fausses sciences, bien des largesses sont permises.

S’il ne reste plus d’argent pour la promotion ou la publicité, c’est parce qu’elle se retrouve en dernière place des quatre « P », c’est-à-dire après la fixation du « Prix ». Or, ce dernier devrait venir en dernier afin d’inclure une part du budget de la promotion ou de la publicité. Plus encore, le « Prix » doit venir en dernier parce que la « Place » du « Produit » occupé sur les tablettes implique aussi un budget.

La plupart des gens considèrent le marketing comme une invention de l’homme; nous pouvons donc en modifier la structure par une simple pensée − une création purement intellectuelle.

La question des quatre « P » du marketing pose un autre problème : l’absence de fondation sur laquelle reposera les quatre piliers. sur quelle fondation repose ces quatre piliers ?

Le pionnier des études de motivation d’achat, le chercheur américain Louis Cheskin, écrit ceci dans son livre « Secrets of marketing success » :

“There is actually no single road to success. At least four roads have to be taken. I have found, however, that a marketing program should be viewed as a type of structure built around four pillars and on a solid foundation.”

Louis Cheskin, Secrets of marketing success, p. 8.

TRADUCTION  avec DeepL

« En fait, il n’y a pas de voie unique vers le succès. Il faut en emprunter au moins quatre. J’ai toutefois constaté qu’un programme de marketing doit être considéré comme une sorte de structure reposant sur quatre piliers et sur des fondations solides ».

Voici la structure marketing telle que reconnue par Louis Cheskin à la suite des observations de la relation entre l'homme et les objets de consommation de son environnement : Pilier 1. Produit de qualité; Pilier 2. Emballage ou Design du produit; Pilier 3. Publicité; Pilier 4. Prix. La fondation sur laquelle reposent ces quatre piliers est : exposition (par la distribution et la mise à l'étalage).
Voici la structure marketing telle que reconnue par Louis Cheskin à la suite des observations de la relation entre l’homme et les objets de consommation de son environnement : Pilier 1. Produit de qualité; Pilier 2. Emballage ou Design du produit; Pilier 3. Publicité; Pilier 4. Prix. La fondation sur laquelle reposent ces quatre piliers est l’exposition (par la distribution et la mise à l’étalage).

C’est en appliquant le doute dicté par la méthode scientifique que j’ai questionné la structure des quatre piliers du marketing. Le consensus ou plutôt les différents consensus d’une université à l’autre ne relavaient que de l’imagination créative, comme si, pour se distinguer dans la masse, il revenait à chaque groupe de bâtir son propre temple du marketing.

Dès que j’ai observé avec étonnement les différences des quatre « P » du marketing entre deux enseignements, je me suis questionné plutôt que de choisir l’un ou l’autre, comme l’esprit scientifique l’exige.

Je trouve l’origine primaire de cette attitude dans ma pratique du journalisme à la fin des années 1970 alors que j’étais encore aux études et au cours des années 1980. Formé par des rédacteurs en chef expérimentés intéressés à motiver un jeune talent, j’ai écrit des chroniques et des reportages pour différents médias. Si tout commence par la cueillette de l’information, l’étape suivante, la vérification de l’information s’avère cruciale. Et si cette vérification de l’information permet de conclure à un consensus général, il faut chercher s’il n’y a pas quelqu’un quelque part qui remet en cause de consensus.

Ma dernière année d’étude collégiale a mis à l’épreuve mes professeurs. J’assistais à mes cours en soumettant à mes professeurs des sources différentes de celles qu’ils avaient retenues. Pourquoi telle ou telle hypothèque plutôt que celles-là ? Pourquoi tel ou tel auteur plutôt que celui-là ? Cet auteur soutient le contraire dans son livre, pouvez-vous me dire si vous l’avez lu ? Et ainsi de suite, cours après cours. Moi, ce que j’attendais de ma formation scolaire, c’était qu’on m’enseigne comment chercher et évaluer les informations dont j’aurais besoin tout au long de ma vie, non pas que l’on choisisse pour moi.

J’avais quinze ans lorsque je me suis rendu à l’évidence que la lumière entre par les failles. Tout au long de ma vie, j’ai été sensible à la remise en question de ce qu’on m’enseignait, de ce que j’apprenais par mes propres expériences. Mais parfois, j’étais aveugle sur certains sujets, certaines attitudes et certains comportement de ma part.

Au début de la quarantaine, j’ai perdu pied, les deux pieds. Je me suis retrouvé à genoux, pour ne pas dire allongé au sol, lorsqu’un client de ma firme de notre firme de recherche en marketing m’a trahi et m’a entraîné dans sa faillite. Naïf, trop confiant, ma garde baissée, j’avançais encore avec des œillères. Ce fut un dépression, non pas psychologique, mais philosophique. Je venais de perdre toutes mes valeurs, mes convictions, mes croyances… Ce fut difficile, très difficile. En plus d’être victime des biais cognitifs dont j’ai fait mention ci-dessus, j’étais victime de rigidité émotive et intellectuelle par adhésions à une idée qui m’était très chère. Je percevais out compromis sur certains sujets, attitudes et comportements comme des sources de pollutions de mon authenticité, de mon identité. Autant j’étais ouvert d’esprit sur certaines choses, autant j’étais fermé, barricadé, sur d’autres.

Et c’est cette phrase étonnante de mon thérapeute à la fin de notre première rencontre, « Vous avez un problème de rigidité » qui allait enfin m’ouvrir les yeux au début des années 2000. Tous les jours de la semaine suivante, je me questionnais sur cette affirmation en essayant de trouver une réponse positive à ma soit-disant rigidité. « Les compromis, c’est de la pollution » me répétais-je en vue de ma prochaine séance de thérapie. Je ne me disais qu’il était important de faire des compromis en certaines circonstances mais plutôt qu’il valait mieux s’en tenir à sa perception, à son idées, à son attitude, à son comportement face à certaines personnes et à certaines circonstances. J’avais tort. Et le tout premier compromis que je devais faire était avec moi-même. Je devais m’accorder une marge de manœuvre plutôt que de rester figé en rejetant en bloc tout compromis. Ma thérapie fut un succès parce qu’elle créa une faille en mon esprit permettant ainsi à la lumière de m’éclairer à nouveau.


Conclusion

Dans cet article j’ai partagé une partie du parcours de mon esprit critique sous l’influence de l’esprit scientifique. Chaque étape s’enclenche à la suite d’un étonnement engendrant une étincelle en ma conscience. Chez moi, l’esprit critique n’est pas acquis définitivement d’un seul coup mais il se développe au fil du temps et des étonnements. La prise de recul n’est jamais complète et durable. Il faut sans cesse re-prendre du recul car nous avons tendance à nous prendre pour acquis à chaque étape de notre vie.

Se connaître soi-même implique d’abord et avant tout de connaître comment je connais.

Quand le philosophe Pierre Hadot nous propose « La philosophie comme manière de vivre », il nous invite, entre autre, à la permanence de l’esprit critique pour une conscience fondamentalement critique par elle-même. Il m’inspire à vivre en connaissance de cause.

Et le meilleur moyen de tenir éveiller ma conscience est de permettre à l’étincelle d’allumer un feu pérenne et, pour ce faire, de l’alimenter avec le combustible de la connaissance.

Désormais, je valorise davantage la connaissance que mes opinions sur cette connaissance.

Évidemment « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (Rabelais). Je me dois d’adopter une « manière de vivre » vertueuse.


Tous nos articles

Article #120 – Les essentiels : Histoire illustrée des méthodes scientifiques, Jean-Marie Nicolle, Éditions Bréal, 2024

dossier-consulter-un-philosophe.01

Article # 120

LES ESSENTIELS


Dans cette nouvelle section, je traite des livres qui m’apparaissent essentiel au développement de l’esprit critique, la toute première étape pour aborder la philosophie comme mode de vie.

Je bâtie les articles « LES ESSENTIELS » en suivant la même structure que mes « RAPPORTS DE LECTURE » soit un référencement exhaustif du livre suivi de mon commentaire.


Voici un livre clair, net et précis pour ajouter la méthode scientifique à notre vie de tous les jours

Histoire illustrée des méthodes scientifiques

Jean-Marie Nicolle

Agrégé et docteur en philosophie

Histoire illustrée des méthodes scientifiques

Sciences & Techniques > Généralités sur la science > Histoire des sciences

Jean-Marie Nicolle

Agrégé et docteur en philosophie

Éditions Bréal

Auteur(s) : Jean-Marie Nicolle

Collection : Essais

Niveau : Débutant

Publication : 13 novembre 2024

Édition : 1ère édition

Intérieur : Couleur

Support(s) : Livre papier

Poids (en grammes) : 580

Nombre de pages : 216

Longueur : 4 cm

Largeur : 17 cm

Épaisseur : 1.2 cm

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 4050, 3051

EAN13 Livre papier : 9782749556093


TEXTE DE LA QUATRIÈME DE COUVERTURE

À quoi sert l’histoire des sciences ? Elle étudie les tentatives par lesquelles les hommes ont essayé de satisfaire leur désir de connaître le monde grâce à l’observation et au raisonnement. Elle est inséparable de l’histoire des méthodes scientifiques. Elle permet de comprendre un peu pourquoi … on ne comprend pas, et elle fait partie d’une formation véritablement scientifique.

Un esprit scientifique n’est pas constitué d’un savoir accumulé au fil des enseignements, c’est un esprit qui sait réfléchir, qui s’interroge sur lui-même et qui transforme son savoir en culture.

L’objet de cet ouvrage est d’initier un débutant à cette réflexion en lui donnant le lexique de base de l’épistémologie. Chaque chapitre expose les données d’un problème, l’illustre avec des exemples, l’explique avec les schémas nécessaires, et fournit des documents commentés.

L’abondante iconographie de cet ouvrage montre également la représentation que les artistes se font du travail scientifique.

Source : Editions Bréal.



Extrait

Extrait disponible en ligne sur le site web des Éditions Bréal

Télécharger cet extrait (PDF)

AVANT-PROPOS

« Le désir de savoir, qui est commun à tous les hommes, est une maladie qui ne se peut guérir, car la curiosité s’accroît avec la doctrine» (Descartes)1. li ne saurait être question de guérir une telle maladie ; on ne peut mettre fin à un désir; tout au plus peut-on le satisfaire pour un moment. L’histoire des sciences est l’histoire des tentatives par lesquelles les hommes ont essayé de satisfaire leur désir de savoir, notamment grâce à l’exercice de leur raison. C’est pourquoi l’histoire des sciences est inséparable de l’histoire des méthodes des sciences.

Or, les difficultés qu’éprouve un étudiant dans l’acquisition du savoir scientifique sont généralement analogues à celles que nos prédécesseurs ont éprouvées autrefois. L’étude de l’histoire des sciences permet donc de comprendre un peu pourquoi … on ne comprend pas, et on ne saurait trop la conseiller à qui cherche une formation véritablement scientifique. En effet, un esprit scientifique n’est pas constitué d’un savoir accumulé au fil des enseignements, mais est un esprit qui sait réfléchir, qui s’interroge sur lui-même et qui transforme son savoir en culture.

L’objet de cet ouvrage est d’initier un débutant à cette réflexion en lui donnant le lexique de base en épistémologie. Chaque chapitre expose les données d’un problème, l’illustre avec des exemples tirés de l’histoire, l’explique avec les schémas nécessaires, et fournit un ou plusieurs document(s) commenté(s). Dans cette nouvelle édition abondamment illustrée, nous avons également voulu montrer comment les représentations artistiques de la science sont elles-mêmes problématiques.

Notre ambition n’est pas de dresser un panorama complet de l’histoire des sciences, mais d’aider le lecteur à bien commencer le chemin qu’il accomplira ensuite, à son gré, dans « la recherche de la vérité par la lumière naturelle».

L’auteur

1Descartes R., La recherche de la vérité par la lumière naturelle, in Œuvres et lettres, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1953, p. 88



Au sujet de l’auteur

Jean-Marie Nicolle

Agrégé et docteur en philosophie

Source : Wikipédia.
Source : Wikipédia.

Jean-Marie Nicolle est docteur et agrégé de philosophie. Il a enseigné au lycée Jeanne-d’Arc de Rouen puis au centre théologique universitaire de Rouen. Le thème central de ses recherches est le rapport entre les mathématiques et la métaphysique. ll est d’ailleurs spécialiste de l’œuvre de Nicolas de Cues. Il a également mené des recherches dans des domaines aussi variés que l’informatique, la toxicomanie, l’histoire des mathématiques, l’histoire de l’art. 

Source : Editions Bréal.


Jean-Marie Nicolle

Jean-Marie Nicolle est professeur agrégé de philosophie et enseigne en CPGE de Lettres au lycée Jeanne d’Arc de Rouen. Il a soutenu une thèse de Doctorat de Philosophie sur le sujet : Mathématiques et métaphysique dans l’œuvre de Nicolas de Cues, sous la direction de Monsieur le professeur Jean Seidengart. Il a traduit et publié les écrits mathématiques de Nicolas de Cues : Nicolas de Cues, Ecrits mathématiques, texte latin, présentation, traduction et notes par Jean-Marie Nicolle, Paris, éd. Honoré Champion, 2007. Il a publié une biographie romancée du Cusain : L’homme à la proposition d’or, Paris, éditions Ipagine, 2010. Il est membre du comité scientifique de la Cusanus Gesellschaft de Trêves et a publié de nombreux articles sur la philosophie du Cusain. Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs ouvrages de philosophie générale aux éditions Bréal (le dernier en date, La société, 2011).

Source : La Vie des Idées.


Jean-Marie Nicolle

Jean-Marie Nicolle, né le 4 janvier 1951 à Dieppe, est un philosophe français. Il a été professeur au lycée Jeanne-d’Arc de Rouen. Il est entre autres l’auteur d’ouvrages de préparation aux concours, ainsi que de plusieurs ouvrages de philosophie générale aux éditions Bréal (les derniers en date : La société 2011, La nature 2015, La parole 2016), qui représentent des synthèses de vulgarisation et des compilations pour les non-spécialistes, à destination du grand public mais aussi des étudiants.

En tant que philosophe, il est spécialiste de la pensée médiévale, de l’évolution conjointe des mathématiques et de la métaphysique à la fin du Moyen-Âge(1), de l’émergence de la démarche scientifique et des nouveaux concepts mathématiques, de leur émancipation progressive hors de toute considération métaphysique(2) ; mais aussi de leur influence réciproque(3). Sur cette question, il est spécialiste singulièrement de l’œuvre de Nicolas de Cues, à laquelle il a consacré sa thèse(4), des traductions, de nombreux articles, et plusieurs ouvrages de vulgarisation dont une biographie romancée : L’homme à la proposition d’or(5).

____________

NOTES

  1. Jean-Marie Nicolle, « Mathématiques et métaphysique dans l’œuvre de Nicolas de Cues, discours de thèse [archive] », sur CERPHI, ENS de Lyon, (consulté le ).
  2. Voir sur ces sujets, dans le numéro spécial 202 consacré à L’Infini de la revue Sciences et Avenir, avec interview et citations de J.-M. Nicolle, l’article de Denis Delbecq, « Deux mille cinq cents ans pour approcher l’inconcevable », Sciences et Avenir,‎ , pp. 26-31.
  3. Jean-Marie Nicolle, « Curriculum [archive] », sur jm.nicolle.cusa (consulté le ), « Recherches ».
  4. Jean-Marie Nicolle, « Mathématiques et métaphysique dans l’œuvre de Nicolas de Cues, résumé de thèse [archive] », sur theses.fr, (consulté le ).
  5. On pourra lire le résumé et la quatrième de couverture de ce livre ici : Jean-Marie Nicolle, « L’homme à la proposition d’or [archive] », Editions Ipagine, (consulté le ).

Source & Lire la suite : Jean-Marie Nicolle, Wikipédia.


Du même auteur

Aux éditions Bréal

  • Histoire des méthodes scientifiques, 1994 (2de édition, 2006).
  • L’indispensable en culture générale, 2002-2024.
  • Platon, Gorgias, 2003.
  • La science, 2006.
  • L’action, 2007.
  • La beauté, 2008.
  • La vie, 2009.
  • L’imagination, 2010.
  • La société, 2011.
  • Le plaisir, 2012.
  • L’espace, 2013.
  • La vérité, 2014.
  • La nature, 2015.
  • Histoire de la pensée philosophique, 2015.
  • La parole, 2016.

Chez d’autres éditeurs

  • Nicolas de Cues, Écrits mathématiques, texte latin, présentation, traduction et notes par Jean-Marie Nicolle, Paris, Honoré Champion, 2007 (réédition Classiques Garnier, 2024).
  • L’homme à la proposition d’or, Paris, Ipagine, 2010.
  • La science, Paris, Vuibert, 2013.
  • Le laboratoire mathématique de Nicolas de Cues, Paris, Beauchesne, 2019.
  • Les trois fenêtres: essai, Paris, Ipagine, 2021.
  • La tête à l’envers, essai sur les inversions, Paris, Ipagine, 2023.

DOSSIER

Ce que les philosophes ont appris des mathématiques ou y a-t-il un ordre dans ce monde ?

Par Jean-Marie Nicolle

Le Bulletin précédent (n° 451) comporte un dossier maths-philo.

Un remarquable texte de Jean-Marie Nicolle n’a pu s’y trouver faute d’être prêt à temps. Nous en commençons aujourd’hui la diffusion, prévue sur trois numéros.

Pour les deux prochains, toujours sous le même titre général, il s’agira de : – « De quoi parle-t-on ? », – « Y a-t-il un ordre dans ce monde ? ».

Ce que les philosophes ont appris des mathématiques (I)(*) ou y a-t-il un ordre dans ce monde ? Par Jean-Marie Nicolle

Ce que les philosophes ont appris des mathématiques (II)(*) ou y a-t-il un ordre dans ce monde ? Par Jean-Marie Nicolle

Ce que les philosophes ont appris des mathématiques (III)(*) ou y a-t-il un ordre dans ce monde ? Par Jean-Marie Nicolle


Rencontres philosophiques – « Matière et esprit » – Langres 20, 21 et 22 septembre 2013 – Séminaire « Le pied sur terre » : l’esprit nous vient-il d’en bas ? – Jean-Marie NICOLLE – « Nicolas de Cues, un philosophe qui reprend pied sur terre »

Jean-Marie Nicolle, « Montaigne et Pascal : la docte ignorance après Copernic », Noesis [En ligne], 26-27 | 2016, mis en ligne le 15 juin 2018, consulté le 19 septembre 2022. URL : http://journals.openedition.org/noesis/2656 ; DOI : https://doi.org/10.4000/noesis.2656


dossier-philotherapie-bandeau-750

Les essentiels

Mon commentaire

Histoire illustrée des méthodes scientifiques

Jean-Marie Nicolle

Agrégé et docteur en philosophie

Ce livre a profondément influencé ma façon de pensée en me donnant les clés de l’esprit scientifique appliquée à ma vie de tous les jours, tant sur le plan personnel que professionnel. Partisan de la méthode scientifique pour son objectivité, je prête une attention toute spéciale à tous les outils pouvant m’instruire sur la naissance et l’acquisition de la connaissance, et ce, dans les moindre détails de sa construction. La question « Comment je connais ? » demeure ouverte afin de de mieux de me connaître, et de connaître mieux.

J’ai découvert ce livre dans sa première édition dans les années 1990 dans la réserve d’un kiosque au Salon international du livre de Montréal. Je ne me souviens plus du nom de la maison d’édition qui tenait ce kiosque. En revanche, je me souviens fort bien de la réponse du responsable à ma question à savoir s’il avait des livres sur la pensée scientifique. « Il se peut qu’il y en ait dans mes boîtes dans la réserve. Allez voir ! » m’a répondu le responsable. Et j’ai trouvé le livre « Histoire des méthodes scientifiques – Du théorème de Thalès à la fécondation in vitro » de Jean-Marie Nicolle, première édition, 1994. Oh ! J’étais content. Cette trouvaille a fait ma visite au Salon du livre. Et je suis très fier d’avoir encore ce livre dans ma bibliothèque.

Pour le néophyte que je suis dans le domaine des sciences, de toutes les sciences, je trouvais alors dans ce livre une porte d’entrée dans le monde de la pensée scientifique que j’appelle aussi « La pensée certaine » dans mon livre J’AIME PENSER (à lire gratuitement en ligne).

Ce livre est l’ancêtre ce celui en vedette sur cette page, « Histoire illustrée de la méthode scientifique » paru en 2024 et que je me suis procuré sans tarder. Jean-Marie Nicolle explique si bien la méthode scientifique qu’il est quasi impossible de ne pas comprendre en quoi elle consiste. Jean-Marie Nicolle est l’expert par excellence de la vulgarisation de la pensée scientifique. Ce livre revêt une importance capitale et devrait être au programme d’enseignement partout sur la planète. En fait, il nous concerne tous, pour autant que nous nous préoccupions de penser juste à l’image de la science dans sa méthode de connaissance.

Dans un monde où tout un chacun se donne raison, pour tout et rien, où les gens prennent pour vrai ce qu’ils pensent uniquement parce qu’ils le pensent, où l’opinion est plus importante que les faits eux-mêmes, comment trouver un oasis pour penser librement avec justesse ? Cet oasis, on ne trouve pas dans les centres de recherche des sciences, pas plus que dans les laboratoires. Il se trouve dans la façon de penser des scientifiques, plus particulièrement auprès des scientifiques en sciences exactes, ceux qui savent adroitement tirer le bénéfice du doute, c’est-à-dire la certitude. Mais attention, en science, du moins dans les vraies science, la connaissance se construit sur la destruction du déjà su. Autrement dit, une connaissance n’est vraie que le temps qu’un doute viennent la remettre en question et qu’elle puisse être ainsi détrônée.

On ne lit donc pas ce livre de Jean-Marie Nicolle pour se donner raison mais pour apprendre à douter sans perdre l’équilibre et ainsi pouvoir, nous aussi, simples lecteurs, en tirer le bénéfice. En bout de ligne, nous pouvons vivre toujours davantage en conformité avec la réalité, avec ce qui est réellement.


Acheter ce livre sur le site web de LES ÉDITIONS BRÉAL


dossier-consulter-un-philosophe.01

Page d’accueil du dossier

Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.

Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999

Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.

Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024

Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME , sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines.

Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022

Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main. Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.

Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992

Notre place dans le monde s’inscrit dans notre identité. Construire sa propre philosophie de vie bonne exige non seulement de se connaître soi-même mais aussi de connaître le monde dans lequel nous existons. C’est l’« Être-au-monde » selon de Martin Heidegger. Bref, voilà donc pourquoi cet Observatoire de la philothérapie – Quand la philosophie nous aide dépasse son sujet avec le livre GRANDEUR ET MISÈRE DE LA MODERNITÉ du philosophe CHARLES TAYLOR paru en 1992, il y a plus de trente ans.

Article # 105 – La philosophie antique comme exercice spirituel ? Un paradigme en question, Sylvain Roux, Les Belles Lettres, 2024

J’aime beaucoup ce livre. Tout philosophe se doit de le lire. Voici une enquête essentielle, à la fois très bien documentée, fine et facile à suivre. Elle questionne la conclusion du philosophe Pierre Hadot à l’effet que la philosophie est une manière de vivre. Sous le titre « La philosophie comme exercice spirituel ? – Un paradigme en question », le professeur de philosophie ancienne à l’université de Poitiers, Sylvain Roux, déterre les racines de la philosophie pour en montrer leur enchevêtrement

Article #106 – Crise de soi – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Thierry Jobard, coll. Amorce, Éditions 10/18, 2024

L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois ouvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (voir mon rapport de lecture); 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. — Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.

Article #107 – Le parler de soi, Vincent Descombes, Collections Folio. Essais, Éditions Gallimard, 2014

Si vous avez aimez cet extrait, vous aimerez ce livre car il est représentatif de l’ensemble de l’œuvre. Personnellement, je cherchais des indices pour répondre à la question « Qui suis-je ? » et ce livre n’en offre pas. En revanche, j’aime bien quand un auteur remonte à la source de son sujet et le retrace dans le contexte historique. Vincent Descombes excelle en ce sens dans PARLER DE SOI. C’est pourquoi je me suis rendu jusqu’à la page 248 des 366 pages de son texte (Appendices exclues) avant d’abandonner ma lecture. J’aime bien m’informer de l’histoire d’une idée comme le fait si bien Vincent Descombes mais la vue sous microscope du fil historique de chaque détail a fini par me lasser. J’ai tenu bon dans l’espoir de me faire une vision d’ensemble de l’évolution du concept mais je ne suis pas parvenu à prendre le recul utile face à une telle multitude de détails.

Article #108 – La philosophie fait-elle votre bonheur ? Dossier, Revue Les Libraires, no 145, 2024

Peut-être vous dites-vous : « La philosophie, pas pour moi, non merci! » Pourtant, à partir du moment où une question germe dans votre tête et que vos neurones s’activent à faire des liens, à envisager des hypothèses, à analyser les pour et les contre, à réfuter certaines pistes, à emprunter d’autres foulées, à mettre en parallèle ou en confrontation des idées, vous êtes en train de philosopher.

Article #109 – Quatre moyens d’en finir avec la pointeuse, Clara Degiovanni, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

CITATION « 4. Raconter sa journée / 18 heures. Vous rejoignez un ami pour prendre un verre après le travail. Vous lui racontez votre journée, qui était finalement très réussie. Intéressé et sincèrement content pour vous, il vous invite à évoquer les perspectives qui s’offrent à vous dans votre entreprise actuelle. »

Article #110 – Pascal Chabot-Hélène L’Heuillet : silence, ça pulse !, propos recueillis par Cédric Enjalbert, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Philosophe, spécialiste du burn-out, Pascal Chabot vient de publier une enquête cherchant Un sens à la vie et montrant qu’il est toujours ouvert et dynamique. Hélène L’Heuillet, philosophe et psychanalyste, fait non seulement reparaître son Éloge du retard mais elle signe également un ouvrage sur Le Vide qui est en nous. Ensemble, ils montrent comment rythme de vie et sens de la vie se répondent !

Article #111 – Émile Durkheim : l’individu, ferment de la société, par Athénaïs Gagey, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Fondateur de la sociologie moderne, Émile Durkheim pense l’individu comme la partie d’un tout. Alors que les fractures sociales sont légion dans notre société, sa lecture est une proposition pour tenter de (re)faire société.

Article #112 – Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Jean-Marie Nicolle, Bréal, 2015

Le livre « Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne » par Jean-Marie Nicolle se classe parmi les meilleurs, sinon comme le meilleur, que j’ai pu lire. Jean-Marie Nicolle fait preuve d’une maîtrise quasi absolue de son sujet et en témoigne par des explications simples dans une écriture compréhensible par tous accompagnée de graphiques fort utiles. Ce livre rempli toutes ses promesses.

Article #113 – Nexus – Une brève histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre à l’IA, Yuval Noah Harari, Albin Michel, Paris, 2024

Le livre Nexus – Une brève histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre à l’IA signé par Yuval Noah Harari donne à penser que les civilisations se transforment avec la capacité de l’homme à produire, recueillir, centraliser et contrôler ou à diffuser l’information au fil des grandes innovations, de la tablette d’argile à l’intelligence artificielle (IA) en passant par l’imprimerie, le télégraphe, l’imprimerie, la presse écrite, la radio, la télévision, l’ordinateur et l’internet. / Difficile pour la presse de passer sous silence un auteur avec plus de 45 millions d’exemplaires vendus de ses livres témoigne les trois exemples ci-dessous.

Article # 114 – Conférence vidéo «Qu’est-ce que la pratique philosophique ? » par Laurence Bouchet, Philo Mobile

Lors de cette conférence organisée à Poitiers par l’association Poitiers Cité Philo, j’ai montré la place que la philosophie peut prendre dans nos vies, puis j’ai proposé à quelques personnes volontaires, un atelier interactif sur le thème de la honte, choisi par les participants. Avec l’ensemble de la salle nous avons ensuite commenté cette façon de philosopher.

Article #115 – Uniques au monde – De l’invention de soi à la fin de l’autre, Vincent Cocquebert, Les Éditions Arkê, 2023

« Ce dresse le panorama oppressant de cette société du sur-mesure et nous invite le sens d’une indépendance vertueuse. » COCQUEBERT, Vincent, Uniques au monde – De l’invention de soi à la fin de l’autre, Les Éditions Arkhê, 2023, Quatrième de couverture.

Et c’est tout un « panorama » ! Complet en relevant bon nombre d’exemples concrets, l’essai UNIQUES AU MONDE de l’auteur et journaliste indépendant Vincent Cocquebert, permet aux lecteurs de se mettre à jour sur les sources et les impacts de l’individualisation de l’homme depuis plusieurs décennies, à commencer par le « surinvestissement émotionnel dans la consommation ». À titre de conseiller en marketing et en publicité puis de président directeur d’une firme d’études des motivations d’achat des consommateur dans les années 1980-1990, j’ai reconnu la tendance au repli sur soi, notamment le cocooning, relevée par monsieur Cocquebert dans son ouvrage. Et que, poussé à l’extrême, ce repli sur soi conduise à « la fin de l’autre » a tout pour nous inquiéter tout en nous mobilisant. Un livre dont la lecture surprend le lecteur de page en page. À lire absolument !

Article #116 – La philosophie comme attitude, Stéphane Madelrieux, Presses universitaires de France, Paris, 2023

L’auteur, STÉPHANE MADELRIEUX, professeur de philosophie à l’université Jean Moulin Lyon 3 et Directeur adjoint de l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL), nous offre une histoire détaillée et de grande érudition de la LA PHILOSOPHIE COMME ATTITUDE. En quatrième de couverture, nous lisons : « Une philosophie ne se résume pas seulement à une doctrine ou à une méthode : c’est aussi une attitude. Au-delà des thèses doctrinales, et au-delà même des règles de méthode, il faut savoir retrouver les dispositions intellectuelles et morales qui composent les grandes attitudes. Ce livre voudrait en particulier prolonger la tradition des Lumières pour qui la philosophie est d’abord l’exercice d’une attitude spécifique, l’esprit critique, qui nous dispose à résister au dogmatisme. Il défend et illustre cette idée par l’examen détaillé de la philosophie pragmatiste, car les pragmatistes ont décelé dans l’histoire de la pensée et de la culture le conflit entre deux grandes tendances : l’attitude dogmatique et autoritaire, et l’attitude critique et expérimentales (…).

Article #117 – Votre cerveau vous joue des tours, Albert Moukheiber, Allary Éditions, 2019

L’essai VOTRE CERVEAU VOUS JOUE DES TOURS par ALBERT MOUKHEIBER, Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien, tient sa promesse. « Riche de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne et de récits d’expériences de psychologie sociale, cet essai rend accessibles les dernières découvertes des neurosciences et propose des outils pour faire de notre cerveau notre allié en toutes circonstances. » Le lecteur néophyte y trouvera son compte à l’instar de ceux et celles qui ont perdu de vue les neurosciences. Et sûrement en raison de sa pratique à titre psychologue clinicien, Albert Moukheiber parsème son livre de quelques judicieux conseils à ses lecteurs.

Article #118 – Neuromania – Le vrai du faux sur votre cerveau, Albert Moukheiber, Allary Éditions, 2024

« On ne peut pas réduire tous les problèmes à l’individu et à son cerveau, ni faire dire aux neurosciences et aux sciences cognitives ce qu’elles ne disent pas ». lit-on en quatrième de couverture de l’essai NEUROMANIA de ALBERT MOUKHEIBER docteur en neurosciences et psychologue clinicien. Au programme : distinguer le vrai du faux sur notre cerveau. Je ne savais pas que ces sciences étaient elles aussi victimes de désinformation et de raccourcis trompeurs dans les médias et ainsi au sein de nos propres croyances sur le cerveau. L’auteur note aussi une approche éhontée des neurosciences et des sciences cognitives dans le développement personne1.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR : Voir AJOUTS RÉCENTS.

 

J’ai lu pour vous – Tous mes rapports de lecture

dossier-consulter-un-philosophe.01

J’AI LU POUR VOUS

Tous mes rapports de lecture et quelques prises de position


Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.

Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999

Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.

Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024

Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME , sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines.

Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022

Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main. Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.

Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992

Notre place dans le monde s’inscrit dans notre identité. Construire sa propre philosophie de vie bonne exige non seulement de se connaître soi-même mais aussi de connaître le monde dans lequel nous existons. C’est l’« Être-au-monde » selon de Martin Heidegger. Bref, voilà donc pourquoi cet Observatoire de la philothérapie – Quand la philosophie nous aide dépasse son sujet avec le livre GRANDEUR ET MISÈRE DE LA MODERNITÉ du philosophe CHARLES TAYLOR paru en 1992, il y a plus de trente ans.

Article # 105 – La philosophie antique comme exercice spirituel ? Un paradigme en question, Sylvain Roux, Les Belles Lettres, 2024

J’aime beaucoup ce livre. Tout philosophe se doit de le lire. Voici une enquête essentielle, à la fois très bien documentée, fine et facile à suivre. Elle questionne la conclusion du philosophe Pierre Hadot à l’effet que la philosophie est une manière de vivre. Sous le titre « La philosophie comme exercice spirituel ? – Un paradigme en question », le professeur de philosophie ancienne à l’université de Poitiers, Sylvain Roux, déterre les racines de la philosophie pour en montrer leur enchevêtrement

Article #106 – Crise de soi – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Thierry Jobard, coll. Amorce, Éditions 10/18, 2024

L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois ouvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (voir mon rapport de lecture); 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. — Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.

Article #107 – Le parler de soi, Vincent Descombes, Collections Folio. Essais, Éditions Gallimard, 2014

Si vous avez aimez cet extrait, vous aimerez ce livre car il est représentatif de l’ensemble de l’œuvre. Personnellement, je cherchais des indices pour répondre à la question « Qui suis-je ? » et ce livre n’en offre pas. En revanche, j’aime bien quand un auteur remonte à la source de son sujet et le retrace dans le contexte historique. Vincent Descombes excelle en ce sens dans PARLER DE SOI. C’est pourquoi je me suis rendu jusqu’à la page 248 des 366 pages de son texte (Appendices exclues) avant d’abandonner ma lecture. J’aime bien m’informer de l’histoire d’une idée comme le fait si bien Vincent Descombes mais la vue sous microscope du fil historique de chaque détail a fini par me lasser. J’ai tenu bon dans l’espoir de me faire une vision d’ensemble de l’évolution du concept mais je ne suis pas parvenu à prendre le recul utile face à une telle multitude de détails.

Article #108 – La philosophie fait-elle votre bonheur ? Dossier, Revue Les Libraires, no 145, 2024

Peut-être vous dites-vous : « La philosophie, pas pour moi, non merci! » Pourtant, à partir du moment où une question germe dans votre tête et que vos neurones s’activent à faire des liens, à envisager des hypothèses, à analyser les pour et les contre, à réfuter certaines pistes, à emprunter d’autres foulées, à mettre en parallèle ou en confrontation des idées, vous êtes en train de philosopher.

Article #109 – Quatre moyens d’en finir avec la pointeuse, Clara Degiovanni, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

CITATION « 4. Raconter sa journée / 18 heures. Vous rejoignez un ami pour prendre un verre après le travail. Vous lui racontez votre journée, qui était finalement très réussie. Intéressé et sincèrement content pour vous, il vous invite à évoquer les perspectives qui s’offrent à vous dans votre entreprise actuelle. »

Article #110 – Pascal Chabot-Hélène L’Heuillet : silence, ça pulse !, propos recueillis par Cédric Enjalbert, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Philosophe, spécialiste du burn-out, Pascal Chabot vient de publier une enquête cherchant Un sens à la vie et montrant qu’il est toujours ouvert et dynamique. Hélène L’Heuillet, philosophe et psychanalyste, fait non seulement reparaître son Éloge du retard mais elle signe également un ouvrage sur Le Vide qui est en nous. Ensemble, ils montrent comment rythme de vie et sens de la vie se répondent !

Article #111 – Émile Durkheim : l’individu, ferment de la société, par Athénaïs Gagey, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Fondateur de la sociologie moderne, Émile Durkheim pense l’individu comme la partie d’un tout. Alors que les fractures sociales sont légion dans notre société, sa lecture est une proposition pour tenter de (re)faire société.

Article #112 – Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Jean-Marie Nicolle, Bréal, 2015

Le livre « Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne » par Jean-Marie Nicolle se classe parmi les meilleurs, sinon comme le meilleur, que j’ai pu lire. Jean-Marie Nicolle fait preuve d’une maîtrise quasi absolue de son sujet et en témoigne par des explications simples dans une écriture compréhensible par tous accompagnée de graphiques fort utiles. Ce livre rempli toutes ses promesses.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article #112 – Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Jean-Marie Nicolle, Bréal, 2015

dossier-consulter-un-philosophe.01

Article # 112

J’AI LU POUR VOUS

Histoire de la pensée philosophique

De l’homme grec à l’homme post-moderne

Jean-Marie Nicolle

Agrégé et docteur en philosophie

editions-breal-001

Éditions Bréal

(Groupe Studyrama)

Collection : Philothèque

9 octobre 2015

Collection : Divers université

Catégorie : Philosophie

Support : Livre imprimé à couverture souple

Nombre de pages : 510 pages

ISBN : 978-2-7495-5433-4

Sans titre

Télécharger l’image de couverture

Feuilleter ce livre

Télécharger un extrait


TEXTE DE LA QUATRIÈME DE COUVERTURE

Histoire de la pensée philosophique

De l’homme grec à l’homme postmoderne

71AYYNwJIOL._SL1206_

Cet ouvrage propose au lecteur, étudiant ou grand public, un accès facile et solide aux problèmes et aux théories produits par la pensée philosophique de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Il offre un panorama de l’histoire de la philosophie qui évite l’interprétation partisane trompeuse comme l’érudition décourageante.

La demande d’une authentique culture philosophique se heurte souvent à la difficulté des textes et à la technicité du vocabulaire. Aussi, l’auteur applique ici une formule simple : les 56 chapitres présentent un auteur ou un thème, un concept central et un texte.

Une grande attention a été prêtée au lexique pour que le lecteur sache ce que les mots des philosophes veulent dire. De nombreux schémas et tableaux sont destinés à clarifier les analyses et les débats. Enfin, chaque chapitre se termine par quelques lignes qui soulignent les ruptures et les continuités historiques.

Source : Les libraires (Québec, Canada).

 * * *

Résumé

Ce livre évite les travers classiques des ouvrages d’histoire de la philosophie. Comment ? En appliquant une formule : pour chacun des 56 chapitres, un auteur ou un thème, un concept central et un texte.

Une grande attention a été prêtée au lexique pour que le lecteur sache ce que les mots des philosophes veulent dire. Chaque texte est expliqué, parfois en détail, au moins dans son intention. De nombreux schémas et tableaux sont destinés à clarifier les analyses et les débats. Chaque chapitre se termine par quelques lignes qui donnent rendez-vous pour les développements suivants, de façon à souligner les ruptures et les continuités historiques.

Source : Librairie Studyrama et Nuxos Publishing Technologies.


SOMMAIRE

Avant-propos

Partie 1 ~ Philosophie antique

  • L’homme grec
  • Les présocratiques, l’ordre de la nature
  • Platon, le procès de la sophistique
  • Platon, la vérité
  • Platon, l’être
  • Platon, la théorie des idées
  • Platon, la morale
  • Platon et Aristote
  • Aristote, les catégories
  • Aristote, le finalisme
  • Le scepticisme
  • L’épicurisme
  • Le stoïcisme
  • Hellénisme et christianisme

Partie 2 ~ Philosophie médiévale et de la Renaissance

  • Les institutions d’enseignement
  • Le néoplatonisme
  • La redécouverte d’Aristote
  • La raison et la foi
  • La théologie et la philosophie
  • Dieu et le monde
  • La toute-puissance de Dieu
  • L’infini et le fini
  • L’âme et le corps
  • L’être et le devenir
  • L’individu et l’universel
  • L’entendement et la volonté
  • Nicolas de Cues, le monde infini
  • L’humanisme de la Renaissance

Partie 3 ~ Philosophie moderne

  • Descartes, le rationalisme
  • Descartes, les méditations
  • Pascal, les ordres
  • Spinoza, le conatus
  • Leibniz, la monade
  • Hume, l’empirisme
  • Rousseau, l’origine de l’inégalité
  • Rousseau, du contrat social
  • Kant, le criticisme
  • Kant, l’impératif catégorique
  • Hegel, la dialectique
  • Marx, l’aliénation du travail
  • Nietzsche, la généalogie de la morale
  • Freud, l’inconscient psychique

Partie 4 ~ Philosophie contemporaine

  • Henri Bergson, l’élan vital
  • Martin Heidegger, la chose
  • Jean-Paul Sartre, l’angoisse
  • Emmanuel Levinas, le visage
  • Paul Ricœur, l’interprétation
  • Claude Lévi-Strauss, la notion de structure
  • Roland Barthes, les mythes
  • Jacques Lacan, le Moi et le Je
  • Michel Foucault, la question du sujet
  • Hannah Arendt, le totalitarisme
  • Vladimir Jankélévitch, la mort
  • Gilles Deleuze, l’éthique et la morale
  • Clément Rosset, le réel
  • Jean-François Lyotard, l’homme postmoderne

Bibliographie

Index des principales définitions


EXTRAIT

Avant-propos

Les histoires de la philosophie sont souvent des ouvrages qui font peur ; soit ils sont très longs et entrent dans des détails érudits qui découragent les lecteurs ; soit ils se réduisent à une anthologie de courts textes sans liens qui donnent une représentation décousue des philosophes. Nous passerons sur les histoires qui servent de prétexte aux thèses de leur auteur et qui déforment les théories philosophiques.

Une autre difficulté tenant à cette synthèse présente du passé qu’est le travail historique consiste à bien choisir les auteurs les plus représentatifs pour chaque époque. Combien d’histoires sautent de saint Augustin à Montaigne comme s’il ne s’était rien passé au Moyen Âge ! Mais aussi, combien d’auteurs contemporains ont-ils été choisis parce qu’ils étaient à la mode et sont passés à la trappe de l’oubli dans les éditions suivantes !

Nous nous sommes efforcé, dans cet ouvrage, d’éviter ces travers en appliquant une formule : pour chacun des 56 chapitres, un auteur ou un thème, un concept central et un texte. Chaque texte est expliqué, parfois en détail, au moins dans son intention. De nombreux schémas et tableaux sont destinés à clarifier les analyses et les débats. Chaque chapitre se termine par quelques lignes qui donnent rendez-vous pour les développements suivants de façon à souligner les ruptures et les continuités historiques. Enfin, une grande attention a été prêtée au lexique pour que le lecteur sache ce que les mots des philosophes veulent dire.

La pensée philosophique est inséparable de son contexte et les quatre périodes que nous avons distinguées s’imposent par un événement inédit qui a bouleversé l’image que les hommes se faisaient d’eux-mêmes et du monde. Le christianisme a remis en cause une grande partie des valeurs gréco-latines de l’Antiquité et a dominé toute la philosophie médiévale. La réforme protestante et les inventions de la Renaissance ont déterminé l’esprit moderne. La découverte des camps d’extermination nazis au milieu du xxe siècle a complètement ébranlé la conscience mondiale et pousse aujourd’hui à définir un homme postmoderne.

Le lecteur s’apercevra que les philosophes ont souvent parlé de Dieu, d’une manière proche ou différente de celle des religions. C’est que, par ce moyen, ils parlent d’eux-mêmes, des déceptions et des espoirs que connaissent les penseurs partageant l’existence humaine.

L’auteur.

Source et lire d’autres extraits : TiddlyWiki created by Jeremy Ruston.


Du même auteur

Jean-Marie Nicolle

Questions et textes de culture générale, Paris, Bréal, 1984 (2e édition, 1991)

Histoire des méthodes scientifiques, Paris, Bréal, 1994 (2e édition, 2006)

100 fiches de culture générale – Histoire de la pensée, 100 textes de culture générale – Histoire de la pensée, ouvrage collectif en deux volumes, Paris, Bréal, 1995

100 fiches de lecture en philosophie, ouvrage collectif en deux volumes, Paris, Bréal, 1999

L’Indispensable en culture générale, Paris, Bréal, 2002

Platon, Gorgias, Paris, Bréal, « Connaissance d’une œuvre », 2003

La Science, Paris, Bréal, 2006

L’Action, Paris, Bréal, 2007

Nicolas de Cues, Écrits mathématiques, texte latin, présentation, traduction et notes par Jean-Marie Nicolle, Paris, Honoré Champion, 2007

La Beauté, Paris, Bréal, 2008

La Vie, Paris, Bréal, 2009

L’Imagination, Paris, Bréal, 2010

L’Homme à la proposition d’or, Paris, Ipagine, 2010

La Société, Paris, Bréal, 2011

Le Plaisir, Paris, Bréal, 2012

La Science, Paris, Bréal, 2013

L’Espace, Paris, Bréal, 2013

La Vérité, Paris, Bréal, 2014

La Nature, Paris, Bréal, 2015


Au sujet de l’auteur

Jean-Marie Nicolle

Naissance : 4 janvier 1951 – Dieppe, France

JMNicolle
Source : Wikipédia.

Professeur agrégé de philosophie, Docteur en philosophie,

Membre fondateur de la Société Française Cusanus

Membre de l’American Cusanus Society

Membre du comité scientifique du Cusanus-Gesellschaft de l’Université de Trêves

Membre de la Société Fontenelle

 * * *

wikipedia-1pceJean-Marie Nicolle, né le 4 janvier 1951 à Dieppe, est un philosophe français. Il a été professeur au lycée Jeanne-d’Arc de Rouen. Il est entre autres l’auteur d’ouvrages de préparation aux concours, ainsi que de plusieurs ouvrages de philosophie générale aux éditions Bréal (les derniers en date : La société 2011, La nature 2015, La parole 2016), qui représentent des synthèses de vulgarisation et des compilations pour les non-spécialistes, à destination du grand public mais aussi des étudiants.

En tant que philosophe, il est spécialiste de la pensée médiévale, de l’évolution conjointe des mathématiques et de la métaphysique à la fin du Moyen-Âge, de l’émergence de la démarche scientifique et des nouveaux concepts mathématiques, de leur émancipation progressive hors de toute considération métaphysique; mais aussi de leur influence réciproque. Sur cette question, il est spécialiste singulièrement de l’œuvre de Nicolas de Cues, à laquelle il a consacré sa thèse, des traductions, de nombreux articles, et plusieurs ouvrages de vulgarisation dont une biographie romancée : L’homme à la proposition d’or.

Source et lire la suite : Jean-Marie Nicolle, Wikipédia.

 * * *

Studyrama_logo_2Jean-Marie Nicolle est docteur et agrégé de philosophie. Il a enseigné au lycée Jeanne-d’Arc de Rouen puis au centre théologique universitaire de Rouen. Le thème central de ses recherches est le rapport entre les mathématiques et la métaphysique. ll est d’ailleurs spécialiste de l’œuvre de Nicolas de Cues. Il a également mené des recherches dans des domaines aussi variés que l’informatique, la toxicomanie, l’histoire des mathématiques, l’histoire de l’art.

Source : Librairie Studyrama et Nuxos Publishing Technologies.

 * * *

Jean-Marie Nicolle

Jean–Marie Nicolle, né à Dieppe en 1951, est agrégé et docteur en philosophie. Il a enseigné la philosophie en classes préparatoires à Rouen, ainsi que  l’informatique. Il est spécialiste des mathématiques au Moyen Âge et traducteur de Nicolas de Cues. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de philosophie et d’une cinquantaine d’articles. Il entretient trois sites sur Internet, et joue de la guitare jazz.

Source : ipagine.com édition.

 * * *

Page de Jean-Marie Nicolle sur La vie des idées

Page de Jean-Marie Nicolle sur academia.edu

Page de Jean-Marie Nicolle sur Google Livres


dossier-philotherapie-bandeau-750

Mon rapport de lecture du livre

Histoire de la pensée philosophique

De l’homme grec à l’homme post-moderne

Jean-Marie Nicolle

Bréal, 2015

Le livre « Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne » par Jean-Marie Nicolle se classe parmi les meilleurs, sinon comme le meilleur, que j’ai pu lire. Jean-Marie Nicolle fait preuve d’une maîtrise quasi absolue de son sujet et en témoigne par des explications simples dans une écriture compréhensible par tous accompagnée de graphiques fort utiles. Ce livre rempli toutes ses promesses.

Quatrième de couverture

Cet ouvrage propose au lecteur, étudiant ou grand public, un accès facile et solide aux problèmes et aux théories produits par la pensée philosophique de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Il offre un panorama de l’histoire de la philosophie qui évite l’interprétation partisane trompeuse comme l’érudition décourageante.

La demande d’une authentique culture philosophique se heurte souvent à la difficulté des textes et à la technicité du vocabulaire. Aussi, l’auteur applique ici une formule simple : les 56 chapitres présentent un auteur ou un thème, un concept central et un texte.

Une grande attention a été prêtée au lexique pour que le lecteur sache ce que les mots des philosophes veulent dire. De nombreux schémas et tableaux sont destinés à clarifier les analyses et les débats. Enfin, chaque chapitre se termine par quelques lignes qui soulignent les ruptures et les continuités historiques.

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Bréal, 2015, quatrième de couverture.

Avant-propos

Les histoires de la philosophie sont souvent des ouvrages qui font peur ; soit ils sont très longs et entrent dans des détails érudits qui découragent les lecteurs ; soit ils se réduisent à une anthologie de courts textes sans liens qui donnent une représentation décousue des philosophes. Nous passerons sur les histoires qui servent de prétexte aux thèses de leur auteur et qui déforment les théories philosophiques.

Une autre difficulté tenant à cette synthèse présente du passé qu’est le travail historique consiste à bien choisir les auteurs les plus représentatifs pour chaque époque. Combien d’histoires sautent de saint Augustin à Montaigne comme s’il ne s’était rien passé au Moyen Âge ! Mais aussi, combien d’auteurs contemporains ont-ils été choisis parce qu’ils étaient à la mode et sont passés à la trappe de l’oubli dans les éditions suivantes !

Nous nous sommes efforcé, dans cet ouvrage, d’éviter ces travers en appliquant une formule : pour chacun des 56 chapitres, un auteur ou un thème, un concept central et un texte. Chaque texte est expliqué, parfois en détail, au moins dans son intention. De nombreux schémas et tableaux sont destinés à clarifier les analyses et les débats. Chaque chapitre se termine par quelques lignes qui donnent rendez-vous pour les développements suivants de façon à souligner les ruptures et les continuités historiques. Enfin, une grande attention a été prêtée au lexique pour que le lecteur sache ce que les mots des philosophes veulent dire.

La pensée philosophique est inséparable de son contexte et les quatre périodes que nous avons distinguées s’imposent par un événement inédit qui a bouleversé l’image que les hommes se faisaient d’eux-mêmes et du monde. Le christianisme a remis en cause une grande partie des valeurs gréco-latines de l’Antiquité et a dominé toute la philosophie médiévale. La réforme protestante et les inventions de la Renaissance ont déterminé l’esprit moderne. La découverte des camps d’extermination nazis au milieu du xxe siècle a complètement ébranlé la conscience mondiale et pousse aujourd’hui à définir un homme postmoderne.

Le lecteur s’apercevra que les philosophes ont souvent parlé de Dieu, d’une manière proche ou différente de celle des religions. C’est que, par ce moyen, ils parlent d’eux-mêmes, des déceptions et des espoirs que connaissent les penseurs partageant l’existence humaine.

L’auteur.

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Avant-propos, Bréal, 2015, pp. 7-8.

P.S. : Cet extrait est disponible ici (via le site web leslibraires.ca)

J’ai soutenu dans mes précédents Rapports de lecture avoir un moindre intérêt pour les philosophies et ardent pour LA philosophie. Jean-Marie Nicolle, par cette « Histoire de la pensée philosophique » a éveillé en ma conscience une curiosité pour les philosophies apparues au fil du temps. Reliées ainsi l’une à l’autre dans leurs contextes particuliers, les philosophies s’apprécient et se comprennent aisément.

1. Philosophie antique

L’homme grec

La civilisation grecque antique est étonnante, au point que les historiens ont parlé d’un « miracle grec ». En effet, au Ve siècle avant J.-C., ce peuple était assez faible militairement ; il n’a pas constitué un empire comme les Romains le feront après, et, pourtant, il a eu une influence considérable inventant des disciplines et produisant des œuvres connues du monde entier :

  • la science (Thalès, Pythagore) ;
  • la philosophie (Socrate, Platon, Aristote) ;
  • l’histoire (Hérodote, Thucydide) ;
  • la tragédie (Eschyle, Sophocle, Euripide) ;
  • la comédie (Aristophane) ;
  • la médecine (Hippocrate).

« Vous autres Grecs, vous êtes perpétuellement enfants ! Vieux, pas un Grec ne l’est » (parole d’un vieux prêtre égyptien à Solon, rapportée par Platon dans le Timée, 22b). Quels sont les caractères de l’homme grec pour en faire ainsi un modèle encore admiré ?

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Partie 1 – Philosophie antique, L’homme grec, Bréal, 2015, p. 11.

P.S. : Cet extrait est disponible ici (via le site web leslibraires.ca)

Chacun de ces caractères donne lieu à un sous-titre :

  1. La conscience de la condition humaine;
  2. Le rapport au dieux;
  3. Le sens du tragique;
  4. La représentation du monde
  5. La liberté politique
  6. L’humanisme grec

Parlant du rapport aux dieux, Jean-Marie Nicolle écrit :

II. Le rapport aux dieux

Il faut bien comprendre le rapport des Grecs à leurs dieux, chose étrange et difficile à saisir pour nous, après des siècles de christianisme. Les dieux sont omniprésents et apparaissent sous des traits humains (un enfant, un pauvre, un étranger), rarement sous forme de monstres. Ils n’interviennent pas tant pour accomplir des miracles que pour assister les hommes. Dans l’Iliade, Athéna rassure Achille en posant simplement sa main sur son épaule, sans qu’il la voie. Les dieux règlent leurs comptes entre eux par l’intermédiaire des hommes, mais ne s’imposent pas aux hommes par un phénomène surnaturel, à la différence du Dieu de la bible, qui ouvre la mer Rouge pour faire passer les Hébreux.

C’est une religion sans dogmes et sans Église : il n’y a ni institution ni doctrine comprenant les vérités théologiques à admettre. Il n’y a pas de prophète fondateur, pas de livre sacré de référence ni de théologiens professionnels. La religion est transmise par la tradition et par les poètes (Homère, Hésiode). Les mythes sont nombreux et présentent de multiples variantes (P. Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, PUF, 1976). Les fêtes religieuses sont organisées sans clergé : les prêtres sont désignés parmi les citoyens ponctuellement pour tel culte, tel rite. Il y a très peu de prêtres ou de prêtresses à vie et ceux-ci n’ont pas la charge d’un enseignement religieux officiel. Ils sont très contrôlés et doivent rendre des comptes. En fait, c’est l’État qui assure le service religieux ; il lui appartient de garder de bons rapports avec les dieux en faisant respecter le calendrier des fêtes et les traditions. Il ne faut pas se fâcher avec les dieux mais entretenir avec eux une relation d’amitié. Cela fait partie des obligations politiques. La religion grecque est une religion politique.

(…)

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Partie 1 – Philosophie antique, L’homme grec, II. Le rapport aux dieux, Bréal, 2015, p. 12.

P.S. : Cet extrait est disponible ici (via le site web leslibraires.ca)


EN COMPLÉMENT

La Grèce et la religion

« La Grèce n’a pas fini de nous étonner. Récemment, un article de The Economist mentionnait que le gouvernement grec payait les salaires des prêtres de l’Église grecque orthodoxe. Comment une telle chose peut-elle être possible dans la plus vieille démocratie du monde et en plein XXIe siècle? » Pourquoi Athènes paie le salaire de prêtres? Radio-Canada, 14 août 2012.

Rémunération des prêtres et déroulement des cultes dans le règlement religieux d’Aixônè (Attique), Delphine Ackermann (1) (Delphine Ackermann. Rémunération des prêtres et déroulement des cultes dans le règlement religieux d’Aixônè (Attique). Les Études Classiques, 2007, 75. ⟨hal-01405892⟩)

À lire aussi pour se mettre à jour : Églises et fiscalité en Grèce par Theodoros Fortsakis (Fortsakis, T. (2013) . Églises et fiscalité en Grèce. Société, droit et religion, Numéro 3(1), 15-23. https://doi.org/10.3917/sdr.003.0015.).


Et parlant de la représentation du monde, Jean-Marie Nicolle souligne :

IV. La représentation du monde

À la différence des religions bibliques, les Grecs ne croyaient pas dans la création du monde par un Dieu. Selon eux, le monde est éternel : il a toujours existé et il existera toujours. Ce monde est clos et duel ; il est fermé, limité par la voûte du ciel sur laquelle sont fixées les étoiles. Il est composé de deux régions très différentes : la terre sur laquelle tout est en changement, en devenir et le ciel où tout est régulier et immobile. La terre est impure ; le ciel est pur. Le monde est fini. Les Grecs étaient terrifiés par l’idée d’infini, car, pour eux, tout doit être tenu dans des bornes.

(…)

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Partie 1 – Philosophie antique, L’homme grec, IV. La représentation du monde, Bréal, 2015, p. 16.

P.S. : Cet extrait est disponible ici (via le site web leslibraires.ca)

Au sujet de l’humanisme grec, Jean-Marie Nicolle parle de la tolérance, de l’accueil des étrangers, de la douceur et de l’universalité de la condition humaine :

VI. L’humanisme grec

La tolérance religieuse allait de soi. Les Grecs accueillaient et ont souvent assimilé des dieux étrangers (perses, égyptiens). Il y avait même un autel à Athènes, dont parle saint Paul, dédié « au dieu inconnu ». Ils ne connaissaient pas le prosélytisme, ni l’intolérance.

L’accueil de l’étranger est essentiel ; quand un étranger arrivait dans un village, on l’abreuvait, le nourrissait d’abord, et on ne lui demandait son nom qu’après. Les Grecs ont un seul mot « xenos » pour dire l’étranger et l’ami. Athènes a accueilli quantité d’intellectuels chassés de leur pays, comme le fera Paris au XVIIIe siècle.

La douceur est une vertu athénienne, opposée à la rudesse de Sparte. Il s’agit d’accueillir les opprimés, de dépasser les hostilités dues à la guerre : « Nul n’est assez insensé pour préférer la guerre à la paix. Pendant la paix, les enfants ensevelissent leurs pères ; pendant la guerre, les pères ensevelissent leurs enfants » (Hérodote, Enquête, livre I, chap. lxxxvii, in Hérodote, Morceaux choisis, trad. P. Giguet, Paris, Hachette, 1914, p. 56). La guerre est le plus grand désordre apporté à l’ordre naturel des choses.

Les Grecs avaient conscience de l’universalité de la condition humaine ; ils savaient se mettre à la place des autres. Comme le dira le poète latin, Térence (190-159 avant J.-C.) : « Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger. » On voit dans cette attitude la racine de l’humanisme que l’Occident redécouvrira à la Renaissance grâce aux traductions des œuvres grecques.

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Partie 1 – Philosophie antique, L’homme grec, IV. La représentation du monde, Bréal, 2015, p. 16.

P.S. : Cet extrait est disponible ici (via le site web leslibraires.ca)

Wow ! Voilà des valeurs qui devraient nous éveiller aujourd’hui.

Jean-Marie Nicolle introduit la deuxième partie de son ouvrage, Philosophie médiévale et de la Renaissance, en ces mots :

2. Philosophie médiévale et de la Renaissance

Les institutions d’enseignement

Le Moyen Âge, loin de constituer une longue période homogène, a connu des évolutions brutales. La statut de la philosophie y a beaucoup changé, essentiellement à cause des institutions d’enseignement. Il n’existe pas de philosophie « laïque » car son enseignement est réservé aux prêtres et aux moines. Au début, la philosophie est très liée à la théologie et se pratique au sein des monastères. Avec un temps lent et une vie de retrait solitaire, la philosophie est alors principalement une méditation personnelle à partir de quelques lectures traditionnelles.

Mais, au XIIe siècle, apparaissent les universités et un tout autre enseignement de la philosophie : on passe à une pratique collective, réglée, méthodique. La recherche commune, qui caractérise les philosophies antiques, est remise à l’honneur. La philosophie est séparée de la théologie. La pratique collective est propice au dialogue, voire à la dispute. De vives polémiques vont surgir ainsi que la remise en cause des autorités religieuse au nom de la raison.

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Partie 2 – Philosophie médiévale et de la Renaissance, Les institutions d’enseignement, Bréal, 2015, p. 127.

Merci à l’esprit de la Renaissance pour cette séparation entre la religion et la raison.

Jean-Marie Nicolle aborde tout d’abord Descartes dans la troisième partie de son ouvrage, 3. Philosophie moderne :

3 – Philosophie moderne

Descartes, le rationalisme

Déçu par l’enseignement scolastique qu’il avait reçu au collège de La Flèche, qui confondait science et érudition, penser et citer, apprendre et savoir par cœur, René Descartes (1596-1650) entreprend de fonder son savoir sur le seul exercice de sa raison. Il est en ce sens un héritier de la Renaissance, époque à laquelle l’homme prend conscience de l’autonomie de sa pensée par rapport aux systèmes religieux et politique : « Jamais mon dessein ne s’est étendu plus avant que de tâcher à réformer mes propres pensées, et de bâtir dans un fonds qui est tout à moi » (Descartes, Discours de la méthode, Paris, Flammarion, « GF », 2000).

(…)

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, Partie 3 – Philosophie moderne, Descartes, le rationalisme, Bréal, 2015, p. 247.

Je souligne : « (…) tâcher à réformer mes propres pensées, (…) ». Pour parvenir à l’idée même de réformer ses pensées, il prise de conscience est nécessaire tout autant qu.une prise de recul face à ce que l’on pense, comment on pense et quels sont les conditionnements actifs en moi. On peut passer sa vie à penser comme l’on pense sans jamais se questionner sur les origines et les conditionnements à l’œuvre. Le changement de comportement face à l’enseignement qu’il reçoit intervient, dans le cas de Descartes, et à la suite de sa prise de conscience provoquée par une déception. Il avait donc des attentes plus élevées et il fut déçu. Être déçu de l’enseignement que l’on reçoit peut être le déclencheur d’une prise de conscience de ses attentes en vue de les cerner et de les comprendre.

La quatrième partie de son ouvrage, 4. Philosophie contemporaine, s’ouvre avec « Henri Bergson, l’élan vital » :

4. Philosophie contemporaine

Henri Bergson, l’élan vital

Professeur de philosophie, Henri Bergson (1859-1941) a développé une pensée écrite dans un style souvent métaphorique. Sa philosophie vise à réhabiliter l’originalité du temps, notamment du temps vécu qu’il appelle la durée. Il appartient au mouvement vitaliste. Le vitalisme est une conception répandue au XIXe siècle qui insiste sur l’originalité des phénomènes et des lois de la vie par opposition à la matière inerte, et qui fait appel à un principe particulier — le principe vital — pour expliquer cette originalité. Ses principales œuvres sont L’Essai sur les données immédiates de la conscience, Matière et mémoire, L’Évolution créatrice, et Les Deux Sources de la moral et de la religion.

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, 4. Philosophie contemporaine, Henri Bergson, l’élan vital, Bréal, 2015, p. 365.

Jean-Marie Nicolle termine son œuvre avec « Jean-François Lyotard, l’homme moderne ».

Jean-François Lyotard, l’homme moderne

 1. Définition du postmoderne

 a. Postmoderne et moderne

Plus qu’une époque, le terme postmoderne qualifie une manière de penser, une sensibilité nouvelle, apparue après la Seconde Guerre mondiale et accentuée à partir des années 1970. Ce terme employé pour la première fois en 1971 se différencie du moderne.

Le moderne est né après la Renaissance et s’est déployé au siècle des Lumières. Il se caractérise par le refus de la tradition, la confiance dans la raison universelle, la science et la technique, et par la croyance en un progrès de l’humanité vers le bonheur. Le moderne s’institue donc dans la rupture avec les mythes et les traditions religieuses, au nom de la raison et de l’universalité.

Le postmoderne, marqué par les découvertes des crimes nazis et staliniens, se caractérise par la méfiance vis-à-vis des idéaux, un repli sur l’individu, une banalisation de la nouveauté, une recherche du plaisir apathique dans la consommation et, enfin, un désenchantement à l’égard du progrès. La particule « post » indique un ordre dans le temps, mais non pas une rupture ou une discontinuité. Le postmoderne est une émanation du moderne au cours duquel il s’agit de « digérer », d’assimiler le moderne.

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, 4. Philosophie contemporaine, Jean-François Lyotard, l’homme moderne, Bréal, 2015, pp. 487-488.

En 1971, année au cours de laquelle le terme « postmoderne » apparaît, je suis âgé de 14 ans et je ne connais pas ce terme. En revanche, j’entends ici et là des critiques du progrès. « Le progrès pour le progrès ne va nulle part » dit-on. Captivé par le programme spatiale Apollo de la NASA, je collectionne tout ce qui se publie dans les médias, y compris les critiques qui mettent en cause l’investissement des États-Unis d’Amérique pour aller sur la Lune alors que les besoins sont criants, notamment en matière de lutte contre la pauvreté. Pour le progrès, on laisse en plan les argents utiles pour régler des problèmes sociaux. La question se pose : « Est-ce là un progrès réel pour l’humanité que d’aller sur la Lune ? »

À l’époque, on parle de l’aide nécessaire pour les pays du Tiers-monde et là, il n’y a pas de progrès. En 1969, alors que l’homme marche sur la Lune, le Biafra est en proie à une famine et une sécheresse sévit au Sahel causant une famine tuant un million de personnes. Suivra en 1972-1973 une famine en Éthiopie causée par la sécheresse et les manquements d’un gouvernement ce qui a conduit à la chute de Haïlé Sélassié et l’arrivée de la Derg, la famine du Wollo en 1973-1974, la famine du Bangladesh en 1974… Pour l’adolescent que je suis, on ne peut pas parler de progrès en des temps aussi difficiles pour l’humanité. Je déçu par le progrès, tout l’écrit Jean-Marie Nicolle au sujet du « postmoderne » en traitant de l’œuvre du philosophe Jean-François Lyotard : « Le postmoderne, marqué par les découvertes des crimes nazis et staliniens, se caractérise par la méfiance vis-à-vis des idéaux, un repli sur l’individu, une banalisation de la nouveauté, une recherche du plaisir apathique dans la consommation et, enfin, un désenchantement à l’égard du progrès. »


langfr-220px-Wikipedia-logo-v2-fr.svg« Jean-François Lyotard, né le à Versailles et mort le à Paris 15e2, est un philosophe français associé au post-structuralisme et surtout connu pour son usage critique de la notion de postmodernité. » Wikipédia.

La Condition postmoderne

La Condition postmoderne. Rapport sur le savoir (1979) est un ouvrage de Jean-François Lyotard, qui a popularisé le paradigme esthétique de postmodernisme dans les milieux universitaires. Il s’agit à l’origine d’un « Rapport sur le savoir au XXe siècle », commandé par le gouvernement du Québec1. Il considère en particulier que la question du progrès scientifique est bouleversée par l’« incrédulité » envers les métarécits, c’est-à-dire des schémas narratifs totalisants et globaux qui visent à expliquer l’intégralité de l’histoire humaine, de l’expérience et de la connaissance. Confrontant le savoir scientifique au savoir narratif, il interroge ces catégories à l’aune des changements induits par l’informatisation de la société à l’ère post-industrielle. Les deux métarécits de la Modernité qui sont remis en cause sont d’un côté celui de l’émancipation du sujet rationnel, de l’autre celui, hégélien, de l’histoire de l’Esprit universel. Or, selon Lyotard, ces grands récits légitimaient le projet des sciences modernes ; après Auschwitz et l’informatisation de la société, ils auraient perdu toute crédibilité, le savoir devenant dès lors une simple « marchandise informationnelle2 ». Comment, alors, légitimer la science ?

JEAN-FRANÇOIS LYOTARD - Professeur, Département de Philosophie de l’Université de Paris VIII (Vincennes), Les problèmes du savoir dans les sociétés industrielles les plus développées, commandé par le Conseil des Universités du Québec, en 1979.
JEAN-FRANÇOIS LYOTARD – Professeur, Département de Philosophie de l’Université de Paris VIII (Vincennes), Les problèmes du savoir dans les sociétés industrielles les plus développées, commandé par le Conseil des Universités du Québec, en 1979. Télécharger le PDF de ce document. Cette illustration et sa légende sont ajoutées à cette reproduction de l’article « La Condition postmoderne » de Wikipédia par nous.

La Condition postmoderne et le postmodernisme

Sans doute l’essai le plus connu et le plus cité de Lyotard, La Condition postmoderne a cette rare qualité d’avoir ouvert l’investigation générale sur une « philosophie postmoderne ». Pourtant, cet essai n’est pas le premier texte à mettre en avant une théorie du postmodernisme. Il serait d’ailleurs problématique de voir en Lyotard le père de ce que les Américains appellent les postmodern studies, ce concept étant traité de manière extrêmement variée chez plusieurs critiques sous le nom de postmodernisme en littérature ou par ailleurs dans les arts et l’architecture. Ce texte ne propose donc ni une définition définitive, ni une genèse de la notion, mais bien plutôt une reprise qui reconsidère cette notion et la constitue en paradigme critique.

L’hypothèse de travail de Lyotard repose sur l’idée que le savoir change de statut en même temps que les sociétés entrent dans l’âge du postmodernisme. Ce passage, débuté à la fin des années 1950, est influencé par ce qu’il appelle « le discours scientifique.» Or, le savoir scientifique n’est, pour Lyotard, qu’une des formes du discours qui porte sur les différentes problématiques du langage : la phonologie et les théories linguistiques, les problèmes de la communication et la cybernétique, les algèbres modernes et l’informatique, les ordinateurs et leurs langages, les problèmes de traduction des langages et la recherche des compatibilités entre langages-machines3. Ainsi, il observe le postmodernisme dans l’optique de l’incidence de transformations technologiques sur le savoir.

Les bouleversements du savoir et la légitimation

Lyotard cherche d’abord à commenter l’état du savoir à la fin du XXe siècle. Il aborde le savoir d’un point de vue épistémologique en s’efforçant de ne pas introduire dans son propre discours des jugements de valeur subjectifs et en insistant sur les caractéristiques propres aux discours contemporains sur la connaissance. Comme dans tous ses livres, Lyotard élabore son propos à l’aide du vocabulaire de la phénoménologie. Le savoir a connu des bouleversements importants au XXe siècle. Pour Lyotard, ces bouleversements marquent la fin du pouvoir hégémonique de ce qu’il appelle les métarécits de la modernité.

D’autre part, Lyotard observe le statut épistémologique du savoir dans sa crédibilité. Se référant sur les théoriciens allemands tel que Jurgen Habermas, il introduit la notion de la légitimation comme la problématique essentielle qui interfère avec les bouleversements du savoir. Or, il définit la légitimation comme «le processus par lequel un législateur se trouve autorisé à promulguer la loi comme une norme.» 4 Pour Lyotard, la légitimation du savoir s’opère par un discours scientifique dans lequel un «législateur» est autorisé à prescrire les conditions dites (en règle générale, des conditions de consistance interne et de vérification expérimentale) pour qu’un énoncé puisse être pris en considération par la communauté scientifique. En outre, il propose 5 différentes propriétés du savoir scientifique :

  • Le savoir scientifique exige l’isolement d’un jeu de langage, le dénotatif ; et l’exclusion des autres. Le critère d’acceptabilité d’un énoncé est sa valeur de vérité. On y rencontre certes d’autres classes d’énoncés, comme l’interrogation (« Comment expliquer que… ? ») et la prescription (« Soit une série dénombrable d’éléments…» ) ; mais ils n’y sont que comme des chevilles dans l’argumentation dialectique ; celle-ci doit aboutir à un énoncé dénotatif. On est donc savant (en ce sens) si l’on peut proférer un énoncé vrai au sujet d’un référent ; et scientifique si l’on peut proférer des énoncés vérifiable ou falsifiable au sujet de référents accessibles aux experts.
  • Ce savoir se trouve ainsi isolé des autres jeux de langage dont la combinaison forme le lien social. Il n’en est plus une composante immédiate et partagée comme l’est le savoir narratif. Mais il en est une composante indirecte, parce qu’il devient une profession et donne lieu à des institutions, et que dans les sociétés modernes les jeux de langage se regroupent sous forme d’institutions animées par des partenaires qualifiés, les professionnels. La relation entre le savoir et la société (c’est-à-dire l’ensemble des partenaires dans l’agonistique générale, en tant qu’ils ne sont pas des professionnels de la science) s’extériorise. Un nouveau problème apparaît, celui du rapport de l’institution scientifique avec la société. Le problème peut-il être résolu par la didactique, par exemple selon le présupposé que tout atome social peut acquérir la compétence scientifique ?
  • Au sein du jeu de la recherche, la compétence requise porte sur le seul poste de l’énonciateur. Il n’y a pas de compétence particulière comme destinataire (elle n’est exigible que dans la didactique : l’étudiant doit être intelligent). Et il n’y a aucune compétence comme référent. Même s’il s’agit de sciences humaines, le référent qui est alors tel aspect des conduites humaines, est en principe placé en extériorité par rapport aux partenaires de la dialectique scientifique. Il n’y a pas ici, comme dans le narratif, à savoir être ce que le savoir dit qu’on est.
  • Un énoncé de science ne tire aucune validité de ce qu’il est rapporté. Même en matière de la pédagogie, il n’est enseigné qu’autant qu’il est toujours présentement vérifiable par argumentation et preuve. En soi, il n’est jamais à l’abri d’une « falsification ». De cette manière, le savoir accumulé en énoncés acceptés précédemment peut toujours être récusé. Mais, inversement, tout nouvel énoncé, s’il est contradictoire avec un énoncé précédemment admis portant sur le même référent, ne pourra être accepté comme valide que s’il réfute l’énoncé précédent par arguments et preuves.
  • Le jeu de science implique donc une temporalité diachronique, c’est-à-dire une mémoire et un projet. Le destinateur actuel d’un énoncé scientifique est supposé avoir connaissance des énoncés précédents concernant son référent (bibliographie) et ne propose un énoncé sur ce même sujet qu’autant qu’il diffère des énoncés précédents. Ce qu’on a appelé l’accent de chaque performance est ici privilégié par rapport au « mètre », et du même coup la fonction polémique de ce jeu. Cette diachronie supposant la mise en mémoire et la recherche du nouveau dessine en principe un processus cumulatif. Le « rythme » de celui-ci, qui est le rapport de l’accent au mètre, est variable3.

La fin des métarécits

Lyotard annonce la fin des deux grands métarécits modernes : le métarécit de l’émancipation du sujet rationnel et le métarécit de l’histoire de l’esprit universel. La pensée moderne a longtemps été l’histoire d’un Sujet de la connaissance qui progressait dans sa quête de justice et d’avancement social ; il y avait autrefois une autorité qui faisait de cette quête le récit d’une marche vers l’émancipation rationnelle. Cette autorité s’appuyait sur la pensée des Lumières, de Kant et de Rousseau, notamment.

La notion de sujet de la connaissance est difficile à circonscrire : nombreux sont les philosophes analytiques [Qui ?] qui dénonceront cette manière qu’a Lyotard d’en faire le personnage, le protagoniste, d’une histoire presque fictive, d’une théorie de l’histoire proprement narrative. La modernité est un concept extrêmement vaste, et l’essai s’inscrit dans un débat important touchant le statut de la connaissance conceptuelle, reposant sur l’établissement des lois de la pensée humaine.

Lyotard proclame la fin de ce qu’il appelle le métarécit de l’histoire universelle de l’Esprit attribuée au philosophe Hegel. L’idée selon laquelle la production intellectuelle d’une époque doit être vue comme la matérialisation locale et historique d’un esprit universel, ne tient plus dans la pensée contemporaine, qui semble ne plus répondre à l’appel des grandes histoires idéalisées de la modernité.

Table des matières

Introduction
1. Le champ : le savoir dans les sociétés informatisées
2. Le problème : la légitimation
3. La méthode : les jeux de langage
4. La nature du lien social : l’alternative moderne
5. La nature du lien social : la perspective postmoderne
6. Pragmatique du savoir narratif
7. Pragmatique du savoir scientifique
8. La fonction narrative et la légitimation du savoir
9. Les récits de la légitimation du savoir
10. La délégitimation
11. La recherche et sa légitimation par la performativité
12. L’enseignement et sa légitimation par la performativité
13. La science postmoderne comme recherche des instabilités
14. La légitimation par la paralogie

Jean-François Lyotard Source : Bracha L. Ettinger at https://www.flickr.com/photos/bracha-ettinger/2106213604/in/photostream/ Author : Bracha L. Ettinger
Jean-François Lyotard. Wikipédia. Source : Bracha L. Ettinger at https://www.flickr.com/photos/bracha-ettinger/2106213604/in/photostream/. Auteur de la photographie : Bracha L. Ettinger.

Notes

  1. Lyotard, Jean-Francois (1979). « Les problèmes du savoir dans les sociétés industrielles les plus développées » [archive]. Québec: Conseil des Universités [archive].
  2. La Condition postmoderne, p. 12. Cité par Maxime Rovere, Jean-François Lyotard, philosophiste [archive], Magazine littéraire.
  3. Jean-François Lyotard, La condition postmoderne, Paris, Les éditions de minuit, , 108 p. (ISBN 978-2-7073-0276-2), p. 45-47
  4. Jean-François Lyotard, La condition postmoderne, Paris, Les éditions de minuit, , 108 p. (ISBN 978-2-7073-0276-2), p. 19

Bibliographie

Lyotard, Jean-François (1979), La Condition postmoderne. Rapport sur le savoir, éditions de Minuit. (revue de presse [archive])

Source : La Condition postmoderne, Wikipédia.


Revenons à ce passage de la citation du livre Histoire de la pensée philosophique par Jean-Marie Nicolle :

(…) Le postmoderne, marqué par les découvertes des crimes nazis et staliniens, se caractérise par la méfiance vis-à-vis des idéaux, un repli sur l’individu, une banalisation de la nouveauté, une recherche du plaisir apathique dans la consommation et, enfin, un désenchantement à l’égard du progrès. » (…)

NICOLLE, Jean-Marie, Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne, 4. Philosophie contemporaine, Jean-François Lyotard, l’homme moderne, Bréal, 2015, pp. 487-488.

Et portons notre attention sur ceci : « (…) une recherche du plaisir apathique dans la consommation (…) ». Selon les Dictionnaires Le Robert, « apathique » signifie : « Qui manque d’énergie ou de réactivité émotionnelle » et « apathie » se définit comme « Incapacité d’être ému ou de réagir (par mollesse, indifférence, état dépressif, etc.). Secouer son apathie » ou « [Dans la philos. stoïcienne] État d’une âme devenue volontairement étrangère aux affections sensibles (dites « passions » dans le vocabulaire des stoïciens) » selon Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales – Ortolang. Et Wikipédia revient sur ce lien avec les stoïciens :

« Dans la philosophie stoïcienne , l’apatheia ( grec ancien : ἀπάθεια ; de a-  « sans » et pathos  « souffrance, passion ») désigne un état d’esprit dans lequel on n’est pas perturbé par les passions . Il serait peut-être préférable de le traduire par le mot équanimité plutôt que par le mot indifférence . La signification du mot apatheia est assez différente de celle de l’anglais moderne apathy, qui a une connotation nettement négative qui inclut des sentiments d’inertie, d’indifférence et d’impassibilité. Selon les stoïciens, l’apatheia était la qualité qui caractérisait le sage (1).

(1) Sorabji, Richard (2002). Émotion et paix de l’esprit : de l’agitation stoïque à la tentation chrétienne . Presses universitaires d’Oxford. ISBN 0199256608.

Source : Apatheia, Wikipedia.

Dans le contexte de ces définitions, peut-on parler d’une « plaisir apathique » ?  Il me semble que « plaisir » et « apathique » ne peuvent pas se définir l’un et l’autre car il n’y a pas de plaisir sans émotion et on ne peut pas soutenir qu’une émotion soit apathique.

Aussi peut-on parler d’un « plaisir apathique dans la consommation » ? D’une consommation sans passion, sans émotions ? J’ai effectué des études des motivations des consommateurs pendant cinq ans au cours de ma carrière (voir mon livre : Comment motiver les consommateurs à l’achat ? Tout ce que vous n’apprendrez pas à l’universitéExemplaire numérique gratuit (PDF). Et, à ce titre, je ne peux pas soutenir que la consommation offre un « plaisir apathique » aux individus. En consommation, tout est affaire de sens, de perceptions, d’émotions et d’attitudes POSITIVES, c’est-à-dire, tout le contraire de l’indolence ou de l’indifférence, de l’apathie.

Peut-on parler de « plaisir apathique » en référence aux consommateurs qui se lassent de leurs achats ? Si oui, il faut une transition entre le plaisir à l’achat et un autre plaisir après l’achat, soit vers un « plaisir apathique » ?

Quoiqu’il en soit, il vaudrait mieux associer le postmoderne à la naissance du consumérisme (« Ensemble des actions visant à promouvoir les intérêts des consommateurs et à protéger leurs droits », Office québécois de la langue française) dans les années 1960-1970 dans la foulée de la publication du livre The Hidden Persuaders de Vance Packard, dont la première édition remonte à 1957, et du livre Unsafe at any speed par Ralph Nader en 1965. La critique de la consommation et la dénonciation des manipulations des consommateurs s’inscrivent dans le postmoderne parce que, justement, il n’y a là aucun « plaisir apathique » mais plutôt une dérive du marketing pour inciter à l’achat de biens et des services pas toujours utiles comme il est prétendu.


Uniques au monde: de l’invention de soi à la fin de l’autre

Vincent Cocquebert

unique-au-monde-001

radio-canada-ohdio-logo

Le repli sur soi, ou comment le consumérisme nous isole

Lundi 18 décembre 2023

Est-ce bientôt la fin de l’autre? C’est la question que se pose le journaliste et essayiste Vincent Cocquebert dans le livre Uniques au monde : de l’invention de soi à la fin de l’autre. La société consumériste actuelle met toujours davantage de l’avant des services de plus en plus personnalisés, au point qu’il se permet de parler même « d’égocène », soit une façon de voir le monde centré sur la personne et non plus sur ce qui est le fondement même de la société : la vie en groupe.

« L’individu est de plus en plus porté à se replier sur lui-même […] au point que la société doit lui ressembler. »

— Une citation de  Vincent Cocquebert

Source : Pénélope,  Radio-Canada, 18 décembre 2023.

P.S.: Le lien vers le livre sur le site web de la maison d’édition est de nous.


Le livre HISTOIRE DE LA PENSÉE PHILOSOPHIQUE par JEAN-MARIE NICOLLE m’a permis de connaître non seulement les différents philosophes au fil de l’histoire mais aussi et surtout les liens entre les différentes philosophies au fil du temps. C’est sans doute pourquoi le titre du livre se présente au singulier en parlant de « la pensée philosophique » plutôt qu’au pluriel avec « les pensées philosophiques ». Et c’est cet aspect du livre que j’ai trouvé le plus intéressant et captivant au cours de ma lecture.

* * * * *

J’accorde cinq étoiles sur cinq au livre « Histoire de la pensée philosophique – De l’homme grec à l’homme post-moderne » de Jean-Marie Nicolle.

Je vous en recommande vivement la lecture.

5-etoiles


dossier-consulter-un-philosophe.01

Page d’accueil du dossier

Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très bien connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique. Je ne parviens pas à comprendre de telles équations logiques mais je comprends fort bien qu’elles soient essentielles pour un tel livre sur-spécialisé. Et mon problème de compréhension prend racine dans mon adolescence lors des études secondaires à l’occasion du tout premier cours d’algèbre. Littéraire avant tout, je n’ai pas compris pourquoi des « x » et « y » se retrouvaient dans des équations algébriques. Pour moi, toutes lettres de l’alphabet relevaient du littéraire. Même avec des cours privés, je ne comprenais toujours pas. Et alors que je devais choisir une option d’orientation scolaire, j’ai soutenu que je voulais une carrière fondée sur l’alphabet plutôt que sur les nombres. Ce fut un choix fondé sur l’usage des symboles utilisés dans le futur métier ou profession que j’allais exercer. Bref, j’ai choisi les sciences humaines plutôt que les sciences pures.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

Article # 79 – À la découverte de la sagesse stoïcienne: L’histoire improbable du stoïcisme suivie du Manuel de la vie bonne, Dr Chuck Chakrapani, Éditions Stoa Gallica, 2023

À titre d’éditeur, je n’ai pas aimé ce livre qui n’en est pas un car il n’en possède aucune des caractéristiques professionnelles de conceptions et de mise en page. Il s’agit de la reproduction d’un texte par Amazon. Si la première de couverture donne l’impression d’un livre standard, ce n’est pas le cas des pages intérieures du… document. La mise en page ne répond pas aux standards de l’édition française, notamment, en ne respectant pas les normes typographiques.

Article # 80 – Le changement personnel – Histoire Mythes Réalités, sous la direction de Nicolas Marquis, Sciences Humaines Éditions, 2015

J’ai lu avec un grand intérêt le livre LE CHANGEMENT PERSONNEL sous la direction de NICOLAS MARQUIS. «Cet ouvrage a été conçu à partir d’articles tirés du magazine Sciences Humaines, revus et actualisés pour la présente édition ainsi que de contributions inédites. Les encadrés non signés sont de la rédaction.» J’en recommande vivement la lecture pour son éruditions sous les aspects du changement personnel exposé par différents spécialistes et experts tout aussi captivant les uns les autres.

Article # 81 – L’empire des coachs – Une nouvelle forme de contrôle social, Roland Gori et Pierre Le Coz, Éditions Albin Michel, 2006

À la lecture de ce livre fort intéressent, j’ai compris pourquoi j’ai depuis toujours une dent contre le développement personnel et professionnel, connu sous le nom « coaching ». Les intervenants de cette industrie ont réponse à tout, à toutes critiques. Ils évoluent dans un système de pensée circulaire sans cesse en renouvellement créatif voire poétique, système qui, malheureusement, tourne sur lui-même. Et ce type de système est observable dans plusieurs disciplines des sciences humaines au sein de notre société où la foi en de multiples opinions et croyances s’exprime avec une conviction à se donner raison. Les coachs prennent pour vrai ce qu’ils pensent parce qu’ils le pensent. Ils sont dans la caverne de Platon et ils nous invitent à les rejoindre.

Article # 82 – À quoi sert la philosophie ?, Marc Sautet, Éditions Pleins Feux, 1997

Ce petit livre d’une soixantaine de pages nous offre la retranscription de la conférence « À QUOI SERT LA PHILOSOPHIE ? » animée par Marc Sautet, philosophe ayant ouvert le premier cabinet de consultation philosophique en France et également fondateur des Cafés Philo en France.

Article # 83 – Raviver de l’esprit en ce monde – Diagnostic du contemporain, François Jullien, Éditions de l’Observatoire, 2023

L’essai RAVIVER DE L’ESPRIT EN CE MONDE – UN DIAGNOSTIC CONTEMPORAIN par FRANÇOIS JULLIEN chez les Éditions de l’Observatoire, parue en 2023, offre aux lecteurs une prise de recul philosophique révélatrice de notre monde. Un tel recul est rare et fort instructif.

Article # 84 – La philosophie appelle à une révélation suivie d’une conversion

La philosophie a pour but l’adoption d’un mode de vie sain. On parle donc de la philosophie comme un mode de vie ou une manière de vivre. La philosophie ne se possède pas, elle se vit. La philosophie souhaite engendrer un changement de comportement, d’un mode de vie à celui qu’elle propose. Il s’agit ni plus ni moins d’enclencher et de soutenir une conversion à la philosophie.

Article # 85 – La philosophie comme mode de vie, Daniel Desroches, Deuxième édition revue et corrigée, Coll. À propos, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2019

La lecture de cet essai fut très agréable, instructive et formatrice pour l’amateur de philosophie que je suis. Elle s’inscrit fort bien à la suite de ma lecture de « La philosophie comme manière de vivre » de Pierre Habot (Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001).

Article # 86 – Les consolations de la philosophie, Alain De Botton, Mercure de France, 2001, Pocket

La lecture du livre Les consolations de la philosophie, une édition en livre de poche abondamment illustrée, fut très agréable et instructive. L’auteur Alain de Botton, journaliste, philosophe et écrivain suisse, nous adresse son propos dans une langue et un vocabulaire à la portée de tous.

Article # 87 – La philothérapie – Philosophie pratique à l’international

L’Observatoire de la philothérapie a consacré ses deux premières années d’activités à la France, puis à la francophonie. Aujourd’hui, l’Observatoire de la philothérapie s’ouvre à d’autres nations et à la scène internationale.

Article # 88 – L’approche intellectuelle en philothérapie et en philosophie pratique

Certaines personnes croient le conseiller philosophique intervient auprès de son client en tenant un « discours purement intellectuel ». C’est le cas de Dorothy Cantor, ancienne présidente de l’American Psychological Association, dont les propos furent rapportés dans The Philosophers’ Magazine en se référant à un autre article parue dans The New York Times.

Article # 89 – En thérapie avec… Épicure – Combattre votre anxiété – 40 antidotes du philosophe antique, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun, Paris, 2024

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 90 – Êtes-vous sûr d’avoir raison ?, Gilles Vervisch, Flammarion, 2022

De lecture agréable et truffé d’humour, le livre ÊTES-VOUS SÛR D’AVOIR RAISON ? de GILLES VERVISCH, agrégé de philosophie, pose la question la plus embêtante à tous ceux qui passent leur vie à se donner raison.

Article # 91 – L’approche interrogative et l’approche conversationnelle dans la pratique philosophique

Dans un article intitulé « Se retirer du jeu » et publié sur son site web Dialogon, le philosophe praticien Jérôme Lecoq, témoigne des « résistances simultanées » qu’il rencontre lors de ses ateliers, « surtout dans les équipes en entreprise » : « L’animation d’un atelier de “pratique philosophique” implique que chacun puisse se « retirer de soi-même », i.e. abandonner toute volonté d’avoir raison, d’en imposer aux autres, de convaincre ou persuader autrui, ou même de se “faire valider” par les autres. Vous avez une valeur a priori donc il n’est pas nécessaire de l’obtenir d’autrui. » (LECOQ, Jérôme, Se retirer du jeu, Dialogon, mai 2024.)

Article # 92 – Introduction à la philosophie, Karl Jaspers, Plon, coll. 10-18, 2001

« Jaspers incarne, en Allemagne, l’existentialisme chrétien » peut-on lire en quatrième de couverture de son livre INTRODUCTION À PHILOSOPHIE. Je ne crois plus en Dieu depuis vingt ans. Baptisé et élevé par défaut au sein d’une famille catholique qui finira pas abandonner la religion, marié protestant, aujourd’hui J’adhère à l’affirmation d’un ami philosophe à l’effet que « Toutes les divinités sont des inventions humaines ». Dieu est une idée, un concept, rien de plus, rien de moins. / Dans ce contexte, ma lecture de l’œuvre INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE de KARL JASPERS fut quelque peu contraignante à titre d’incroyant. Je me suis donc concentré sur les propos de JASPERS au sujet de la philosophie elle-même.

Article # 93 – Le rôle social des idées – Esquisse d’une philosophie de l’histoire contemporaine, Max Lamberty, Éditions de la Cité Chrétienne, 1936

« La philosophie a gouverné toute la vie de notre époque dans ses traits les plus typiques et les plus importants » (LAMBERTY, Max, Le rôle social des idées, Chapitre premier – La souveraineté des idées ou La généalogie de notre temps, Les Éditions de la Cité Chrétienne (Bruxelles) / P. Lethielleux (Paris), 1936, p. 41) – la démonstration du rôle social des idées par Max Lamberty doit impérativement se poursuivre de nos jours en raison des défis qui se posent à nous, maintenant et demain, et ce, dans tous les domaines. – Et puisque les idées philosophiques mènent encore et toujours le monde, nous nous devons d’interroger le rôle social des idées en philosophie pratique. Quelle idée du vrai proposent les nouvelles pratiques philosophiques ? Les praticiens ont-ils conscience du rôle social des idées qu’ils véhiculent dans les consultations et les ateliers philosophiques ?

Article # 94 – L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Jeanne Hersch, Gallimard, coll. Folio Essai, 1993

J’aime beaucoup ce livre. Les nombreuses mises en contexte historique en lien avec celui dans lequel nous sommes aujourd’hui permettent de mieux comprendre cette histoire de la philosophie et d’éviter les mésinterprétations. L’auteure Jeanne Hersch nous fait découvrir les différentes étonnements philosophiques de plusieurs grands philosophes à l’origine de leurs quêtes d’une meilleure compréhension de l’Être et du monde.

Article # 95 – Qu’est-ce que la Deep Philosophy ? – Philosopher depuis notre profondeur intérieure, Ran Lahav, Loyev Books, 2023

Mon intérêt pour ce livre s’est dégradé au fil de ma lecture en raison de sa faible qualité littéraire, des nombreuses répétitions et de l’aveu de l’auteur à rendre compte de son sujet, la Deep Philosophy. / Dans le texte d’introduction de la PARTIE A – Première rencontre avec la Deep Philosophy, l’auteur Ran Lahav amorce son texte avec ce constat : « Il n’est pas facile de donner un compte rendu systématique de la Deep Philosophy ». Dans le paragraphe suivant, il écrit : « Néanmoins, un tel exposé, même s’il est quelque peu forcé, pourrait contribuer à éclairer la nature de la Deep Philosophy, pour autant qu’il soit compris comme une esquisse approximative ». Je suis à la première page du livre et j’apprends que l’auteur m’offre un exposé quelque peu forcé et que je dois considérer son œuvre comme une esquisse approximative. Ces précisions ont réduit passablement mon enthousiasme. À partir de là, ma lecture fut un devoir, une obligation, avec le minimum de motivation.

Article # 96 – Se réaliser – Petite philosophie de l’épanouissement personnel, Michel Lacroix, (Marabout), Éditions Robert Laffont, 2009

J’ai beaucoup aimé ce livre de Michel Lacroix, Se réaliser — Petite philosophie de l’épanouissement personnel. Il m’importe de vous préciser que j’ai lu l’édition originale de 2009 aux Éditions Robert Laffont car d’autres éditions sont parues, du moins si je me rapporte aux différentes premières et quatrièmes de couverture affichées sur le web. Ce livre ne doit pas être confondu avec un ouvrage plus récent de Michel Lacroix : Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté parue en 2013 et qui sera l’objet d’une rapport de lecture dans ce dossier.

Article # 97 – Une histoire de la raison par François Châtelet – Entretiens avec Émile Noël, Édition du Seuil, 1992

Personnellement, je me suis limité à lecture du livre car je préfère et de loin l’écrit à l’audio. J’aime le titre donné à ce livre, « Une histoire de la raison », plutôt que « L’histoire de la raison », parce qu’il laisse transparaître une certaine humilité dans l’interprétation.

Article # 98 – La raison, Bertrand Saint-Sernin, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je, Paris, 2003

Les ouvrages de la collection Que sais-je ? des PUF (Presses universitaires de France) permettent aux lecteurs de s’aventurer dans les moult détails d’un sujet, ce qui rend difficile d’en faire un rapport de lecture, à moins de se limiter à ceux qui attirent et retient davantage notre attention, souvent en raison de leur formulation. Et c’est d’entrée de jeu le cas dans le tout premier paragraphe de l’Introduction. L’auteur écrit, parlant de la raison (le soulignement est de moi) : « (…) elle est une instance intérieure à l’être humain, dont il n’est pas assuré qu’elle puisse bien fonctionner en situation de risque ou dans un état trouble ».

Article # 99 – Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté, Michel Lacroix, Éditions Robert Laffont, 2013

Dans son livre « Philosophie de la réalisation personnelle – Se construire dans la liberté », le philosophe Michel Lacroix s’engage clairement en faveur du développement personnel. Il le présente comme l’héritier des efforts déployés par la philosophie dans le domaine de la réalisation de soi au cours siècles passés. À mon avis et si c’est effectivement le cas, le mouvement du développement personnel a vite fait de dilapider cet héritage de la philosophie en le déchiquetant en petits slogans vide de sens.

Article # 100 – Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison, en réponse à l’article « L’art de couper les cheveux en quatre » d’Alexandre Lacroix publié dans Philosophie magazine, juin 2024

Dans le dossier de son édition de juin 2024, Philosophie magazine tente de répondre à cette question en titre : « Comment savoir quand on a raison ? » Il n’en fallait pas plus pour me motiver à l’achat d’un exemplaire chez mon marchand de journaux.

Article # 101 – Loin de moi – Étude sur l’identité, Clément Rosset, Les Éditions de Minuit, 1999

Le texte en quatrième de couverture de LOIN DE SOI de CLÉMENT ROSSET confronte tous les lecteurs ayant en tête la célèbre maxime grecque gravés sur le fronton du temple de Delphes et interprété par Socrate : « Connais-toi toi-même » : « La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte. » ROSSET, Clément, Loin de moi – Étude sur l’identité, Les Éditions de Minuit, 1999, quatrième de couverture.

Article # 102 – Penser par soi-même, Sous la direction de Maud Navarre, Sciences Humaines Éditions, 2024

Avec ses dix-sept articles de différents auteurs, le recueil PENSER PAR SOI-MÊME , sous la direction de MAUD NAVARRE, docteure en sociologie et journaliste scientifique, chez SCIENCES HUMAINES ÉDITIONS paru en 2024, complète et bonifie généreusement le dossier du même nom de l’édition de mars 2020 du magazine Sciences Humaines.

Article # 103 – Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? Patrick Moulin, Les Éditions du Net, 2022

Je n’ai pas aimé ce livre en raison de mon aversion face au style d’écriture de l’auteur. J’ai abandonné ma lecture au trois quarts du livre. Je n’en pouvais plus des trop nombreuses fioritures littéraires. Elles donnent au livre les allures d’un sous-bois amazonien aussi dense que sauvage où il est à charge du lecteur de se frayer un chemin, machette à la main. Ce livre a attiré mon attention, l’a retenue et l’auteur pouvait alors profiter de l’occasion pour communiquer avec moi. Mais les ornements littéraires agissent comme de la friture sur la ligne de cette communication. J’ai finalement raccroché.

Article # 104 – Grandeur et misère de la modernité, Charles Taylor, Coll. L’essentiel, Éditions Bellarmin (Éditions Fides), 1992

Notre place dans le monde s’inscrit dans notre identité. Construire sa propre philosophie de vie bonne exige non seulement de se connaître soi-même mais aussi de connaître le monde dans lequel nous existons. C’est l’« Être-au-monde » selon de Martin Heidegger. Bref, voilà donc pourquoi cet Observatoire de la philothérapie – Quand la philosophie nous aide dépasse son sujet avec le livre GRANDEUR ET MISÈRE DE LA MODERNITÉ du philosophe CHARLES TAYLOR paru en 1992, il y a plus de trente ans.

Article # 105 – La philosophie antique comme exercice spirituel ? Un paradigme en question, Sylvain Roux, Les Belles Lettres, 2024

J’aime beaucoup ce livre. Tout philosophe se doit de le lire. Voici une enquête essentielle, à la fois très bien documentée, fine et facile à suivre. Elle questionne la conclusion du philosophe Pierre Hadot à l’effet que la philosophie est une manière de vivre. Sous le titre « La philosophie comme exercice spirituel ? – Un paradigme en question », le professeur de philosophie ancienne à l’université de Poitiers, Sylvain Roux, déterre les racines de la philosophie pour en montrer leur enchevêtrement

Article #106 – Crise de soi – Construire son identité à l’ère des réseaux sociaux et du développement personnel, Thierry Jobard, coll. Amorce, Éditions 10/18, 2024

L’essayiste Thierry Jobard nous propose trois ouvres : 1. CONTRE LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL (voir mon rapport de lecture); 2. JE CROIS DONC JE SUIS : LE GRAND BAZAR DES CROYANCES CONTEMPORAINE; 3. CRISE DE SOI – CONSTRUIRE SON IDENTITÉ À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. — Avec ce troisième essai, Thierry Jobard approfondit encore davantage son sujet démontrant ainsi une maîtrise de plus en plus grande des aléas de l’identité, cette fois-ci, sous l’influence des réseaux sociaux et du développement personnel.

Article #107 – Le parler de soi, Vincent Descombes, Collections Folio. Essais, Éditions Gallimard, 2014

Si vous avez aimez cet extrait, vous aimerez ce livre car il est représentatif de l’ensemble de l’œuvre. Personnellement, je cherchais des indices pour répondre à la question « Qui suis-je ? » et ce livre n’en offre pas. En revanche, j’aime bien quand un auteur remonte à la source de son sujet et le retrace dans le contexte historique. Vincent Descombes excelle en ce sens dans PARLER DE SOI. C’est pourquoi je me suis rendu jusqu’à la page 248 des 366 pages de son texte (Appendices exclues) avant d’abandonner ma lecture. J’aime bien m’informer de l’histoire d’une idée comme le fait si bien Vincent Descombes mais la vue sous microscope du fil historique de chaque détail a fini par me lasser. J’ai tenu bon dans l’espoir de me faire une vision d’ensemble de l’évolution du concept mais je ne suis pas parvenu à prendre le recul utile face à une telle multitude de détails.

Article #108 – La philosophie fait-elle votre bonheur ? Dossier, Revue Les Libraires, no 145, 2024

Peut-être vous dites-vous : « La philosophie, pas pour moi, non merci! » Pourtant, à partir du moment où une question germe dans votre tête et que vos neurones s’activent à faire des liens, à envisager des hypothèses, à analyser les pour et les contre, à réfuter certaines pistes, à emprunter d’autres foulées, à mettre en parallèle ou en confrontation des idées, vous êtes en train de philosopher.

Article #109 – Quatre moyens d’en finir avec la pointeuse, Clara Degiovanni, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

CITATION « 4. Raconter sa journée / 18 heures. Vous rejoignez un ami pour prendre un verre après le travail. Vous lui racontez votre journée, qui était finalement très réussie. Intéressé et sincèrement content pour vous, il vous invite à évoquer les perspectives qui s’offrent à vous dans votre entreprise actuelle. »

Article #110 – Pascal Chabot-Hélène L’Heuillet : silence, ça pulse !, propos recueillis par Cédric Enjalbert, Dossier / “Comment trouver le bon rythme ?”, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Philosophe, spécialiste du burn-out, Pascal Chabot vient de publier une enquête cherchant Un sens à la vie et montrant qu’il est toujours ouvert et dynamique. Hélène L’Heuillet, philosophe et psychanalyste, fait non seulement reparaître son Éloge du retard mais elle signe également un ouvrage sur Le Vide qui est en nous. Ensemble, ils montrent comment rythme de vie et sens de la vie se répondent !

Article #111 – Émile Durkheim : l’individu, ferment de la société, par Athénaïs Gagey, Philosophie magazine, no 183, octobre 2024

Fondateur de la sociologie moderne, Émile Durkheim pense l’individu comme la partie d’un tout. Alors que les fractures sociales sont légion dans notre société, sa lecture est une proposition pour tenter de (re)faire société.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR