Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

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Article # 65

J’AI LU POUR VOUS

Développement (im)personnel

Le succès d’une imposture

Julia de Funès

Éditions de l’observatoire/Humensis

2019

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Développement (im)personnel

Le succès d’une imposture

Julia de Funès

Éditions de l’observatoire/Humensis

Date de parution : 18/09/2019
Collection : Hors collection
Nombre de pages : 160
ISBN : 979‑10‑329‑0610‑1

Présentation

Comment se « développer » quand on est sans cesse « enveloppé » par des coachs ? Comment le développement serait-il « personnel » quand guides et manuels s’adressent à chacun comme à tout autre ? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d’une certaine psychologie positive.

« L’authenticité en 5 leçons », « La confiance en soi : mode d’emploi », « Les 10 recettes du bonheur »… Les librairies sont envahies d’ouvrages qui n’en finissent pas d’exalter l’empire de l’épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. À les écouter, il n’y aurait plus de « malaise dans la civilisation », mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la « pensée positive » qui positive plus qu’elle ne pense ! C’est le non-esprit du temps.

Pourquoi le développement personnel, nouvel opium du peuple, rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L’accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ?

Pour lutter contre la niaiserie facile et démagogique des charlatans du « moi », Julia de Funès propose quelques pépites de grands penseurs. Si la philosophie, âgée de 3 000 ans, est toujours là, c’est qu’en cultivant le point d’interrogation, elle développe l’intelligence de l’homme, fait voler en éclats les clichés et les lourdeurs du balisé, et permet à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. L’esprit n’est jamais mort, la réflexion ne rend pas les armes, une libération est toujours possible !

Source : Éditions de l’observatoire/Humensis.


Quatrième de couverture

Développement (im)personnel

« L’authenticité en 5 leçons », « La confiance en soi : mode d’emploi », « Les 10 recettes du bonheur »… Les librairies sont envahies d’ouvrages qui n’en finissent pas d’exalter l’empire de l’épanouissement personnel. Nous voici propulsés dans la « pensée positive » qui positive plus qu’elle ne pense ! Comment le développement serait-il « personnel » quand guides et manuels s’adressent à chacun comme à tout autre ?

Pourquoi le développement personnel rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L’accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ?

Pour lutter contre les charlatans du « moi », Julia de Funès les oppose aux grands philosophes qui permettent à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté.


Extrait

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Table des matières


Extrait

Introduction

Du déodorant dont la publicité garantit une fraîcheur sans nuage à l’ambiance familiale et champêtre d’une lessive, en passant par la voiture véhiculant une osmose sans cri ni vomi, les écrans affichent un bonheur perpétuel, une euphorie conformiste. Les psychologies positives n’en finissent pas de vanter avec une sympathie solaire, mêlée d’une sottise satis‑ faite, l’empire de la sérénité, noyant tous les poissons de la négativité et des passions tristes. Les réseaux sociaux débitent des packs de niaiseries confucéennes en série, dans une phraséologie infantile truffée de cli‑ chés démagogiques. Les entreprises se lancent dans des marathonades de bien‑être, plus stéréotypées les unes que les autres. Il n’y a plus de « malaise dans la civilisation », l’épanouissement personnel est devenu le nouvel « opium du peuple ». L’homme n’est plus « un loup pour l’homme », mais un chaton. Le développe‑ ment personnel et sa horde de desservants épanouis ont évincé Hegel et Freud. Nous devons nager dans une harmonie radieuse. La béatitude est sur pilotage automatique. Nous voilà propulsés dans la « pensée positive », qui positive plus qu’elle ne pense. C’est le non‑esprit du temps.

Cette positivité de comptoir édulcore les difficultés et la réalité à l’aide de mots doux et de Soupline langagière. Le réel n’est plus qu’une fonction support. Il faut museler les réalités mauvaises : tristesse, chagrin, angoisse, désespoir, solitude, pleurs, échec, incompétence, différence sont des termes proscrits du langage courant, car ils noircissent la réalité, que la « positive attitude » préfère rose bonbon. Un président français (ironique jusqu’à s’appeler du nom d’un autre pays) souhaitait supprimer du dictionnaire le mot « race », comme si ce mot une fois gommé allait faire disparaître le racisme. Le mot « chien » ne mord pas…, le mot « meurtre » ne tue pas ! Mais la moindre négativité est à bannir. À une négation, on répondra désormais par un horripilant « pas de soucis » pour atténuer le « non », immédiatement perçu comme un refus tranchant dans notre harmonie si duveteuse ; aux personnes « handicapées » nous préférons des « situations de handicap » ; les aveugles deviennent les « non‑voyants » ; les petits, des « verticalement contrariés » ; les non‑ Blancs, des « personnes issues de la diversité » ; les vilains cancres, de géniaux « hyperactifs précoces » et pour tout type de conflits nous avons désormais à notre disposition des « médiateurs », censés atténuer les moindres animosités. En philosophie, cette tendance à privilégier la réalité des mots sur la réalité des choses s’appelle le nomina‑ lisme. En langage courant, c’est ce que l’on nomme les bons sentiments, comme si positiver les mots allait positiver les choses. À l’opposé du nominalisme et des bons sentiments, nous avons la pensée philosophique réaliste, acte – courageux – de voir et dire le réel en face, de préférer « un réel douloureux à une illusion réconfortante », comme le dit souvent Michel Onfray. La philosophie ne fait l’économie d’aucun péril, en se confrontant à tout ce que la vie peut avoir d’atroce ou de tragique. Elle ne pense pas que le négatif n’existe pas, ou moins que ça, mais que c’est au contraire en nommant les choses qu’on n’ajoute pas au malheur du monde [1]. Or toute négativité doit impérativement se liquéfier dans une société emplie de moralisation béate. Pour les malheureux, les tristes et les désespérés, inutile de râler, de pleurer, de s’effondrer, de vociférer, de critiquer, de se désolidariser de la masse heureuse, mieux vaut‑il se faire… suivre (trop inquiétant et psychiatrique), aider (trop faible et inégalitaire), ou accompagner (plus positif et égalitariste, c’est donc ce mot qu’il conviendra d’adopter aujourd’hui en France).

Deux types d’« accompagnement » sont actuellement en vente sur le marché. Les ouvrages de développe‑ ment personnel, dans lesquels il nous est conseillé de positiver, de gagner en estime de soi et de copiner avec le dalaï‑lama : « La Recette du bonheur », « Les Clés de de l’épanouissement », « L’Authenticité : mode d’emploi », « Les 5 blessures qui empêchent de vivre », « Ranger sa maison pour mieux se trouver », « Ne pas contrarier son intestin pour vivre équilibré », « Méditer pour s’apaiser », etc. L’abondance de ces produits ne garantit toutefois pas une grande diversité d’idées, car ces manuels utilisent systématiquement les mêmes rouages rhétoriques. Une fois décelés, il est aisé de comprendre en quoi ces bibles d’épanouissement sont de véritables leurres intellectuels.

Quant au second type d’accompagnateurs, les coachs, ces nouveaux prêtres, à suivre leurs conseils nous gagnerions en « joie », en « paix », en « assurance », en « sérénité », tout comme les candidats essuyant une défaite aux élections s’annoncent toujours « sereins », bien que manifestement furibards.

Si ces artifices et artificiers rencontrent un tel engoue‑ ment, c’est davantage par l’attrait de leurs promesses et les attentes de personnes assoiffées, que par la rigueur de leur contenu et des aides proposées.

Pourquoi tant d’attentes ? Sur quels ressorts psycho‑ logiques et philosophiques prennent‑ils appui ? Que nous font croire, espérer, convoiter ces modes comportementales et langagières ? Nous tracerons la généalogie du besoin d’épanouissement personnel.

Quelles techniques le développement personnel met‑il régulièrement en œuvre ? Nous proposerons une déconstruction philosophique de ces dernières pour ne jamais plus se laisser envoûter par les simulacres d’épanouissement que le développement personnel arbore.

Enfin, quelles idéologies véhicule‑t‑il insidieusement, et comment s’en libérer ? L’« épanouissement » ne serait‑il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)pos‑ tures intellectuelles et comportementales ? Les grands penseurs nous permettront d’élargir les points de vue, de déverrouiller les grilles de lecture, de déjouer les farces et attrapes, pour oser la difficile liberté d’être soi‑même.

Précisons que l’enjeu de ce livre n’est pas d’attaquer les coachs ou tel ou tel auteur de développement personnel cité en particulier, mais de révéler les méthodes rhétoriques utilisées derrière l’efficacité promise, ainsi que les opinions véhiculées sous la pseudo‑sagesse affichée. Une vision de l’individu illusoire et culpabilisante en découle, qui loin de libérer les êtres les asservit. Comment libérer l’individu de toutes ces balises comportementales ? Tel est l’enjeu de ce livre.

Le ton parfois effronté de cet ouvrage sera considéré par les ayatollahs de ces pratiques ou charlatans du « moi » comme du mauvais esprit, de l’amalgame facile, du sabotage malveillant ou de la caricature. Reproches classiques lorsqu’on se trouve en mal d’arguments. Rien de tout cela dans ces pages volontairement fidèles aux textes et aux pratiques exercées, condition nécessaire d’un travail critique au sens philosophique du terme. Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de critiquer pour provoquer, mais de déconstruire pour libérer. Aucune libération n’est possible sans questionner les normes de la bien‑pensance. C’est au nom de la liberté de l’es‑ prit qu’un examen philosophique de cet esprit sectaire s’impose…

Source : FUNÈS (de), Julia, Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Éditions de l’observatoire/Humensis, pp. 7-12 (Format de poche J’AI LU).


Au sujet de Julia de Funès

Julia de Funès, Philosophe, essayiste et conférencière. Source : LinkedIn
Julia de Funès, Docteur en philosophie, essayiste et conférencière. Source : LinkedIn.

Qui est Julia de Funès ?

Julia de Funès est une philosophe et consultante française, petite-fille de l’acteur Louis de Funès et de Jeanne Barthélémy, elle a grandi dans une famille de pilotes de ligne.

Après avoir travaillé dix ans dans les ressources humaines, Julia de Funès a fondé en 2010 Prophil Conseil, un cabinet de conseil en philosophie qui accompagne les entreprises dans leurs réflexions sur les enjeux éthiques et de sens. Elle est également connue pour ses interventions médiatiques, notamment dans l’émission Club Media RH sur BFM Business, ainsi que pour son podcast Atelier Philo.

Julia de Funès est également une auteure prolifique. Elle a écrit plusieurs ouvrages qui ont connu un grand succès, portant sur des sujets variés tels que la philosophie, la gestion des ressources humaines ou encore le développement personnel. Elle a notamment émis des réserves sur cette dernière pratique, considérant que la recherche du bonheur individuel ne devrait pas se faire au détriment de l’intérêt collectif.

Grâce à son expertise et son parcours atypique, Julia de Funès est aujourd’hui reconnue comme une référence dans son domaine. Sa pensée stimulante et sa vision humaniste lui ont valu de nombreuses sollicitations pour des conférences et interventions auprès de grandes entreprises.

Source : OMNES Education.


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Autres livres de Julia de Funès

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Le Siècle des égarés, Julia de Funès

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La comédie (in)humaine , Nicolas Bouzou et Julia de Funès

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Socrate au pays des process

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Coup de philo…sur les idées réçues, Nadège Duruflé, Julia Funès

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La vie de bureau ou Comment je suis tombée en Absurdie


Thèse

De l’identité personnelle à l’authenticité : entre représentation et mimétisme
From personal identity to authenticity : between representation and mimetism
par Julia de FUNÈS sous la direction de Maria Michela MARZANO

Thèse de doctorat en Philosophi.

ED 180 Sciences Humaines et Sociales : Cultures, Individus, Sociétés.

Soutenue le lundi 13 novembre 2017 à Sorbonne Paris Cité.

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Revue de presse & Vidéo

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Le développement (im)personnel de Julia de Funès, récension rédigée par Catherine Piraud-Rouet, Journaliste et auteure spécialisée en puériculture et éducation.

« Développement (im)personnel » : stop à la « positivité de comptoir » – L’enjeu de l’ouvrage de la philosophe Julia de Funès n’est pas d’attaquer les coachs ou les auteurs de développement personnel, mais de révéler une vision de l’individu illusoire et culpabilisante, et qui, loin de libérer, asservit. Par Margherita Nasi. Publié le 26 février 2020. Le Monde.

Julia de Funès : ce qui changerait tout sans rien changer


Mon rapport de lecture du livre

Développement (im)personnel

Le succès d’une imposture

Julia de Funès

Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

(…) Peut-on parler de développement personnel ? Comme le développement personnel ne peut-il pas devenir impersonnel en s’adressant à chaque lecteur comme à tout autre ? C’est l’un des grands paradoxes de ce type d’ouvrages prétendant parler du « moi « le plus intime à des milliers de lecteurs !

Source : FUNÈS (de), Julia, Première partie – Le culte de l’épanouissement personnel, 2. Symptômes, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), p. 26.

Je comprends aussi que le développement personnel fait de l’individu le seul et unique responsable de sa vie. Il concentre l’individu sur son Moi. Son anxiété, jusqu’alors sujette en partie du monde dans lequel il vit et en partie de l’autre, n’est plus que sa seule et unique responsabilité. Bref, le développement personnel coupe l’individu du monde et de l’autre.

Puisque le « moi » devient l’unique norme, l’individu devient l’unique responsable de son bonheur ou de son malheur. Aucune autorité autre que l’individu lui‑même ne peut venir justifier l’échec ou la réussite de sa vie. Tout réside à l’intérieur même du sujet. C’est donc à l’individu seul d’endosser la responsabilité de son bonheur ou des conflits psychiques internes qui peuvent expliquer ses difficultés à vivre sa propre vie. Si le sujet devient l’unique responsable de sa vie, on comprend alors l’anxiété probable que ce dernier peut ressentir : il n’y a plus de repère transcendant et normatif qui puisse le légitimer ou le culpabiliser, il est seul face au vertige du « sois toi‑même ». Il est alors aisé de comprendre le besoin – si actuel – de soutien personnel, d’aides à la performance individuelle et de recettes bonheuristes en tout genre.

Source : FUNÈS (de), Julia, Première partie – Le culte de l’épanouissement personnel, 1. Diagnostic, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), p. 18.

La docteure en philosophie Julia de Funès parle alors de « Narcisse moderne » ou de Narcisse 2.0 »

(…) Aussi l’individu moderne est pensé comme un « Narcisse[1] » au sens où la sphère privée culmine dans tous les domaines de la vie sociale, et où les questions subjectives sont surinvesties par rapport aux enjeux supérieurs au « soi » :

Le narcissisme ne trouve son sens véritable qu’à une échelle historique ; pour l’essentiel il coïncide avec le processus tendanciel conduisant les individus à réduire la charge émotionnelle investie sur la place publique ou les sphères transcendantes et corrélativement à accroître les priorités de la sphère privée.[2]

[ 1 ] Gilles Lipovetsky, L’ère du vide, op. cit. p. 91 – 92 : « Le narcisse ne désigne pas seulement la passion de la connaissance de soi, mais aussi la passion de la révélation intime du moi. »

[ 2 ] Ibid., p. 20.

Source : FUNÈS (de), Julia, Première partie – Le culte de l’épanouissement personnel, 2. Symptômes – Triomphe de l’individu, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), pp. 24-25.

Séduit par le reflet de son image dans l’eau, Narcisse s’y noie. Personnellement, j’utilise la question « Es-tu tombé en amour avec toi-même ? ». Parfois, je dois varier la question :  « Es-tu tombé en amour avec ton corps ? ». Je pose aussi la question « Es-tu tombé en toi-même (comme dans un trou sans fond) ? Toutes ces questions présupposent un moi devenu une cellule d’isolation d’une prison, une cellule de privation de l’autre et du monde. Concentrée sur lui-même et uniquement sur lui-même, un individu ne trouvera pas le bonheur car ce dernier n’est pas soi.

Pensez à une réunion d’ami(e)s autours d’une table jouant aux cartes, ils discutent de tout et de rien, ils rigolent, ils sont HEUREUX dans le don de soi à l’autre, concentrés ailleurs que sur eux-mêmes.

La docteure en philosophie Julia de Funès souligne un fait très important en abordant la question de l’héritage générationnel historique :

(…) Le culte du « moi » suppose en effet que le sens historique décline. Il n’y a plus de sacralisation du passé car l’individu moderne vit moins pour assurer la continuité d’avec ses ancêtres, que pour actualiser sa propre vie. Cela explique l’engouement actuel pour les citations, les proverbes et les ouvrages concernant les bienfaits du temps présent : « profite », « enjoy », entend-on régulièrement.

Source : FUNÈS (de), Julia, Première partie – Le culte de l’épanouissement personnel, 2. Symptômes – Expansion du domaine du « moi », Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), p. 29.

Poussé à l’extrême, cette idée implique que le monde est né avec moi. Avant moi, il n’y a rien d’intéressant puisque seul le présent compte. Ce lien de l’individu avec l’Histoire de l’Homme, si précieux dans la transmission de la Sagesse et du Savoir-Faire d’une civilisation à l’autre, d’une génération à l’autre, est brisé. L’individu jette alors de bébé avec l’eau du bain, comme c’est souvent le cas lors de révolution (Tranquille ou violente). J’observe un nombre élevé de jeunes journalistes incapables de remonter au vingtième siècle, au-delà de l’an 2000, dans le traitement de leurs sujets, comme si le monde était né avec eux. L’invitation à se concentrer sur soi et sur soi dans le présent et uniquement dans le présent dépasse largement les limites des discours du développement personnel mais on peut se demander s’ils n’en seraient pas la source d’origine. Un homme déconnecté de son passé, de son histoire, de l’histoire de sa société, de sa civilisation… peinera toujours à être lui-même et réfugiera en lui-même.

La disciple d’hier, censée remettre sur le « bon » chemin les individus, se voit remplacée par le développement des capacités de l’individu. Si tout est désormais du ressort du sujet, c’est à ses capacités qu’il s’en remettre. La question de l’individu souverain n’est plus seulement : « ai-je le droit de faire ceci ou cela ? », mais « suis-je capable de le faire ? » : « Si comme le pensait Freud, l’homme devient névrosé parce qu’il ne peut supporter le degré de renoncement exigé par la société[1] », il devient déprimé par qu’il doit supporter l’illusion que tout lui est possible.[2] » Cette illusion est celle que véhiculent bon nombre de coachs et d’ouvrages de développement personnel.

[ 1 ] Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation, PUF, 1986, p. 44

[ 2 ] Alain Ehrenberg, La fatigue d’être soi, op. cit., p. 293.

Source : FUNÈS (de), Julia, Première partie – Le culte de l’épanouissement personnel, 3. Effets indésirables – Incapacité, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), p. 37.

Les coachs on remplacé les prêtres jésuites et les directeurs de conscience jadis à l’œuvre dans la démarche de l’individu. Je me souviens le directeur de conscience qui me fut attribué lors des mes études au Collège de Lévis, une institution privée confessionnelle. Une fois par semaine, chaque étudiant devait rencontrer son directeur de conscience pour une période de 45 minutes. L’expérience me permettait de sortir du cadre familial habituel pour discuter des obstacles sur mon chemin, qu’ils soient spirituels, intellectuels ou sociaux. Dès lors, j’ai pris conscience de l’importance de la réflexion de l’autre dans ma construction, un autre que je préférais et préfère toujours plus âgé en raison de sa plus longue expérience de la vie, quoique des plus jeunes m’ont agréablement surpris tout au long de ma vie.

Mon médecin de famille diagnostiqua un jour un besoin de verbalisation et me référa à une jeune travailleuse sociale. Je lui ai confié que j’avais l’impression de soudainement tombé dans un trou et que cela se produisait depuis toujours. « Tous va bien puis soudain je tombe dans un trou devant moi. Je lui précisa que la seule façon de m’en sortir était de me laisser tomber jusqu’à toucher le fond pour faire un saut avec mes jambes. Elle ma totalement pris par surprise en me demandant : « Pourquoi vous ne faites pas un plus grand pas pour éviter le trou ? ». Quelle bonne idée cette jeune dans la vingtaine venait de servir à un petit vieux dans la soixantaine. Aveuglé par une forte émotion, je tombais dans un trou que je pouvais mettre quelques jours pour toucher le fond. Mais, même aveugle, on peut toujours faire un plus grand pas.

Dans la deuxième partie de son ouvrage, Les réconforts imaginaires, au sous-titre « Un profil type », page 44, la docteure en philosophie Julia de Funès remarque que « Le coach est fort en anecdotes inlassablement rabâchées à grands renforts de bons mots. » N’est-ce ce que je viens de faire ci-dessus en racontant ma consultation avec une travailleuse sociale ? Je crois dans le bienfait de ce partage avec d’autres prime sur la simple anecdote.

Il n’en demeure pas moins que les coachs sont en perpétuel récit anecdotique de leur propre vie pour diriger leurs clients du haut de leur chaire à prêcher. Il n’y a rien que me fâche davantage qu’un coach qui met de l’avant les problèmes qu’il a surmontés (pour devenir coach) et qui ajoute « Suivez mon chemin et vous y arriverez ». Or, ne faut-il pas plutôt inviter l’individu à suivre l’adage « À CHACUN SON CHEMIN » selon sa propre vie et son propre vécu ? J’ai la nette impression que les coachs tentent de formater leurs clients en un modèle faussement à la fois individuel et universel.

L’illusion d’être « psy », sans effort, sans étude, sans concours, avec à la clé un salaire plus consistant que celui d’un jeune médecin ou psychanalyste, voilà ce que permet le coaching. À une réalité difficile et exigeante, beaucoup préfèrent la facilité d’une illusion. Le coaching est à la psychanalyse ce que l’homéopathie est à la médecine. S’il ne vient à personne de se faire opérer par un homéopathe, nombreux son ceux qui laissent pourtant leur esprit entre les mains de coachs peu qualifiés. Le corps aurait-il droit à plus d’égards que l’esprit ? Un esprit bancal serait-il moins regrettable qu’un corps boiteux ? Confions nos consciences fragilisées au « professionnels » de l’esprit humain et non aux amateurs ni aux imposteurs.

Source : FUNÈS (de), Julia, Deuxième partie – Les réconforts imaginaires, 1. Les coach, nouveaux tartuffes – Une frustration à l’origine d’une reconversion, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), pp. 46-47.

L’amateur demeurent toujours en surface de l’océan, dans sa petite chaloupe, à la merci de la houle. Le professionnel dispose d’un sous-marin pour aller dans les profondeurs de l’océan, à la source même du problème.

Les coachs veulent reprogrammer votre cerveau. Un jour, en sortant de la librairie en même temps qu’un autre client, je me dirigeais vers le stationnement pour me rendre compte que nos véhicules étaient côte-à-côte. Dans mon automobile, prêt à partir, j’ai regardé l’autre client, aussi dans son automobile. Il regardait son livre avec un très large sourire, tout heureux de son achat. J’ai pu lire le titre son livre : « Reprogrammez votre cerveau ».


3 livres pour reprogrammer votre cerveau et réussir votre vie

Reprogrammez votre cerveau

Les affirmations positives : reprogrammer son cerveau pour atteindre le bonheur

Reprogrammer son Cerveau Grâce au Pouvoir de l’Écriture

Reprogrammez votre cerveau pour une vie meilleure – Une approche pour obtenir santé, amour, succès, abondance

Reprogrammez votre cerveau avec la PNL. Manuel de programmation neurolinguistique pour maîtriser son cerveau et se surpasser.

Reprogrammez votre cerveau pour le succès: Libérez votre super puissance cérébrale pour obtenir plus d’argent, de santé et d’amour


Les coachs veulent reprogrammer votre cerveau comme s’il s’agissait d’un ordinateur. Ils vous proposent un nouveau système d’exploitation et des logiciels nouveau genre. Ne laissez personne reprogrammer votre cerveau, vos pensées, votre réflexion, votre analyse, votre vie, vos passions, vos désirs, vos souhaits, vos attentes, votre horaire, votre agenda, vos buts, votre potentiel, votre âme, votre cœur et votre esprit, votre conscience, votre inconscient, votre subconscient, vos perceptions, votre schéma de référence, votre objectivité, votre subjectivité, votre « moi », votre personnalité, votre individualité, votre être, vos amours, votre travail, votre vie intime, familiale, sociale et même votre corps… Et cela, pas même si vous souffrez le martyr d’un mal-être dévastateur. Commencer plutôt par un bilan complet chez votre médecin puis dirigez-vous chez un consultant philosophe professionnel, celui ou celle qui dispose d’un sous-marin.

« L’expansion est inversement proportionnelle à la compréhension », disait Hegel à propos de l’universalité des concepts. Plus ils sont vastes, moins ils sont précis. Il en est de même des coachs, qui conseillent sur tout, quelle que soit la nullité du conseiller en matière… Aussi trouverons-nous des coachs diététiciens de 130 kilos, des coachs ayant quitté l’entreprise mais conseillant toutefois ceux qui y son encore, des divorcés conseillers conjugaux, des impuissants sexologues, des pseudo-psy n’ayant jamais fait de psychanalyse eux-mêmes, des coachs de dirigeants n’ayant jamais dirigé, des Super Nanny n’ayant jamais eu d’enfants, des célibataires conseillers matrimoniaux… Les principe de la réflexivité et de non-contradiction (pourtant élémentaire) ne sont visiblement pas enseigné dans la formation (pourtant rudimentaire) au coaching.

Source : FUNÈS (de), Julia, Deuxième partie – Les réconforts imaginaires, 1. Les coach, nouveaux tartuffes – Expansion inversement proportionnelle à la compréhension, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), pp. 53-54.

Certains coachs poussent le bouchon encore plus loin en se référant aux neurosciences.

Les coachs sont fiers de suivre quelques modules de neurosciences pour le gage scientifique qu’ils font mine d’apporter à leur formation légère, sauf que la recherche scientifique se définit non pas la certitude, mais par sa falsifiabilité, sa réfutabilité permanente, selon Karl Popper. Vouloir donner du crédit à un propos ne passe donc pas par l’argument de la certitude scientifique. Si c’est scientifique, ce n’est justement pas certain !

Source : FUNÈS (de), Julia, Troisième partie partie – Comment se libérer des idéologies du développement personnel ?, 6. Idéologie de l’approche analytiques, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), p. 152.

Posez la question « Quel est bénéfice du doute ? » pour évaluer un coach. Et il n’y a qu’une seule réponse possible. Et n’oubliez pas que la connaissance scientifique se bâtit sur la destruction du déjà-su. Grattez ici avec votre souris pour voir la réponse :

Le bénéfice du doute, c’est la
certitude jusqu’à ce qu’un nouveau doute la remette en question.

Le doute, c’est bien ce dont redoute le plus souvent les coachs. Ils ne veulent pas que vous doutiez, que vous ayez des doutes. Ils prêchent la certitude. Il vous faut être absolument certains de vous (et de lui) pour que ça marche.


À ma lecture des dernières pages du livre, j’ai laissé en marge quelques « Non » en guise de désapprobation de ma part.

La docteure en philosophie Julia de Funès écrit, en se référent à Henri Bergson (La Pensée et le Mouvant, Flammarion, 2014) :

Le « moi » profond, notre personnalité la plus intime, est « la mélodie ininterrompue de notre vie intérieure.

Source : FUNÈS (de), Julia, Troisième partie partie – Comment se libérer des idéologies du développement personnel ?, 6. Idéologie de l’approche analytiques – Déconstruction : le réductionnisme des outils analytiques, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019 (J’ai lu), p. 154.

Je saurais pas associer le « moi » à la « personnalité » même dite « la plus intime ». La personnalité, tout au long de ma vie, me fut présentée uniquement comme une enveloppe. J’ai épousé cette idée puisque les tests dits de personnalité ne font en rien état du « moi », de l’intérieur de « moi ».

La différence d’une personne à l’autre tient de la personnalité perçue par l’autre. Or, la vie intérieure ne saurait être sujet de perception par l’autre. Je perçois la personne dans sa personnalité, dans sa différence d’avec toutes les autres personnes.

À ma compréhension, le « moi » est davantage un lieu intérieur, un lieu de vie intérieure, imperceptible, pas plus que la conscience ne l’est.


* * * * *

Je vous recommande grandement la lecture du livre DEVELOPPEMENT (IM)PERSONNEL – LE SUCCÈS D’UNE IMPOSTURE de la docteure en philosophie JULIA DE FUNÈS paru chez Éditions de l’observatoire/Humensis en 2019 (J’ai lu). J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des »virus cognitifs », une »réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

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