Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

dossier-consulter-un-philosophe.01

DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 23

Pour une philothérapie balisée

face-3614381_1280
Image par Gerd Altmann de Pixabay

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Aussi, les intervenants en développement personnel pratiquent l’art de détourner toute tendance ou nouveau concept au profit de leurs pratiques, pour autant qu’ils parviennent à convaincre leurs clientèles.


J’ai suivi de près le massacre du concept d’intelligence émotionnelle popularisé par le journaliste  Daniel Goleman dans les pages du New York Times. En 1995, il signe l’essai Emotional Intelligence: Why It Can Matter More Than IQ. La traduction française paraîtra l’année suivante sous le titre L’intelligence émotionnelle – Comment transformer ses émotions en intelligence. Ce livre deviendra un succès de vente (best-seller) dans différents pays avec cinq millions d’exemplaires vendus en 40 langues différentes.

daniel-goleman-01

Daniel Goleman, psychologue américain, est l’auteur de nombreux best-sellers dont L’Intelligence émotionnelle et Cultiver l’intelligence émotionnelle, parus chez Robert Laffont. Ancien journaliste au New York Times, il a co-créé un centre collaboratif pour l’apprentissage académique, social et émotionnel au Centre d’études sur les enfants de l’université de Yale (aujourd’hui à l’université de Chicago).

Source : Éditions Robert Laffont.

En 1998, Daniel Goleman enchaîne avec « Working with Emotional Intelligence » dont la traduction française paraît l’année suivante sous le titre « L’intelligence émotionnelle – Tome 2 – Cultiver ses émotions pour s’épanouir dans son travail ».

Votre réussite dépend moins de votre QI que de votre capacité de comprendre, de maîtriser et d’utiliser adroitement vos émotions : telle était la thèse du premier ouvrage révolutionnaire de Daniel Goleman, L’Intelligence émotionnelle. Et la bonne nouvelle qui découlait des recherches dont le livre faisait état était que l’intelligence émotionnelle pouvait être cultivée, améliorée. Dans son nouvel ouvrage, Daniel Goleman aborde le rôle de L’Intelligence émotionnelle dans le cadre du travail, et révolutionne non seulement la manière dont nous envisageons nos carrières, mais aussi la façon dont les entreprises doivent gérer leur potentiel humain.Ce livre est d’abord le résultat d’une longue enquête internationale de trois ans qui a permis à Daniel Goleman de rencontrer les dirigeants de plus de cinq cents entreprises, mais aussi des centaines de cadres et d’employés qui sont tous des « stars » sur leur lieu de travail. La principale conclusion en est que le premier facteur de réussite ce n’est ni le QI, ni les diplômes, ni l’expertise technique, mais l’intelligence émotionnelle.Les dernières recherches en psychologie et en neurobiologie prouvent que nous sommes tous capables d’améliorer notre intelligence émotionnelle, où que nous en soyons dans notre vie intime ou professionnelle. Daniel Goleman propose ici un cadre clair, scientifiquement fondé, nous permettant de cultiver ces aptitudes inestimables…

Source : Éditions Robert Laffont.

Les intervenants en développement personnel ont sauté sur le concept d’intelligence émotionnelle comme la misère sur le pauvre monde. Ils proposent différentes approches et des activités les plus variées plus ou moins fidèles au concept original. Il suffit d’effectuer une recherche avec les mots-clés « intelligence émotionnelle coach » sur Google pour constater soi-même leur créativité.

Évidemment, on ne peut pas être contre la vertu. On reconnaîtra le succès de certaines interventions en intelligence émotionnelle auprès personnes et entreprises puisqu’elles portent bel et bien les fruits attendus en référence aux témoignages de clients de plusieurs coachs.

Cependant, le secteur dévolu à l’intelligence émotionnelle dans les domaines du coaching et du développement personnel manque de balises objectives, même si certaines organisations d’intervenants improvisent un tel cadre et respectent un code d’éthique.

Des efforts sont déployés pour éloigner les charlatans du secteur de l’intelligence émotionnelle. Aujourd’hui, il y a peu plus d’ordre dans ce secteur.

Cet exemple de dérive se réfère uniquement à l’époque de la popularisation de l’intelligence émotionnelle dans les années 1990 et le début des années 2000.


Cette dérive doit inspirer la prudence chez les philothérapeutes (philosophes consultants, philosophes praticiens, (peu importe le titre)) en les incitant à doter leurs pratiques de balises d’autant plus que la philosophie se décline en un grand nombre de philosophies. Il y autant de philosophies qu’il y a de philosophes.

La vulgarisation grandissante de la philothérapie entraîne lentement mais sûrement sa popularité depuis les années 1990. Le nombre de livres publié sur le sujet à destination du grand public explique en partie cette popularité grandissante. La plupart de ces livres sont signés par des intervenants dans le secteur de la philosophie pratique.


Le terme « philothérapeute » suscite une certaine controverse liée à la référence au concept de « thérapie » habituellement réservé à la médecine et dont l’usage est parfois encadré par des lois nationales. Par conséquent, certains intervenants abandonnent le terme « philothérapeute » au profit de :

  • philosophe clinicien;
  • philosophe praticien;
  • praticien du conseil philosophique;
  • philosophe consultant.

D’autres intervenants, notamment mais pas exclusivement, en Amérique assument pleinement le titre de « philothérapeute » en rappelant l’aspect thérapeutique de la philosophie ou sur la définition historique du mot « thérapie » qu’ils résument par « prendre soin de ».

(…) Du grec ancien θεραπεία, therapeía (« cure ») dérivé de θεραπεύω, therapéuô (« servir, prendre soin de, soigner, traiter »), lui-même issu de θεράπων, therápôn (« serviteur »), la thérapie prend ses racines dans le soin, dans le service.(…)

Source : Sorrel, Patrick, Philothérapie : Redonner à la philosophie sa vocation thérapeutique, Les philosophes.fr.

De ce point de vue, la philosophie montre les limites de certaines formes de psychanalyse et de psychothérapie, par exemple en attirant notre attention sur le caractère limité de leurs postulats méthodologiques. En outre, la philosophie a les moyens d’assimiler les résultats d’observations psychanalytiques pour élaborer, par exemple, une meilleure théorie de la vie spirituelle de l’homme. On peut donc évoquer la possibilité d’une thérapie philosophique, une thérapie de l’esprit humain au moyen de la philosophie.

Source : Omelchenko, Nikolay, La philosophie comme thérapie, Diogène 2009/4 (n° 228), pages 95 à 105 .

La raison étant le premier contre-pouvoir des passions qui menacent de nous faire souffrir, la prééminence que la philosophie réserve à cette faculté a bel et bien une fonction thérapeutique. L’exercice de la pensée rationnelle est soin de l’âme dans l’exacte mesure où elle détourne de la maladie du désir, et le logos éclaire les passions sous un jour qui permet de prendre conscience des douleurs qui doivent fatalement leur succéder. La réflexion philosophique permet de surmonter le plus redoutable argument de la partie inférieure de l’âme, à savoir la garantie de l’ivresse, et la fonction thérapeutique du logos consiste essentiellement à faire apparaître que le grand mal du manque et de l’envie ne compense pas le petit bien d’une volupté passagère. L’analyse rationnelle guérit des plaisirs en révélant les mensonges de la séduction, et l’homme rationnel a effectivement une dimension de plus que l’homme séduit. Galien rapporte ainsi une phrase essentielle de Chrysippe : « Une fois que le temps a fait son œuvre et que l’ardeur de la passion se relâche, on peut espérer que le logos, s’infiltrant et prenant pour ainsi dire possession de la place, présente l’absurdité de la passion (paristanai tên ton pathous alogian). »38 Ici, ajoute André-Jean Voelke, « […] la thérapeutique consiste donc à « présenter » (paristantai) ou « montrer » (paradeiknumai) le caractère irrationnel et discordant de la passion. Cette opération mobilise le logos, et l’on peut certes y voir un retour spontané à la raison où une mise à la raison. »39

________

38 Cité par André-Jean Voelke, La philosophie comme thérapie de l’âme, op. cit., p. 79.
39 Ibid.

Source : David Lucas, « La philosophie antique comme soin de l’âme », Le Portique [En ligne], Soin et éducation, mis en ligne le 14 juin 2007, consulté le 25 mars 2022. URL : http://journals.openedition.org/leportique/948 ; DOI : https://doi.org/10.4000/leportique.948.

Je maintiens l’usage du terme « philothérapie » lorsque le secteur n’est pas ou peu connu auprès d’une population donnée (c’est le cas au Québec) et parce qu’il permet de faire la comparaison avec le terme déjà bien répandue « psychothérapie », en les distinguant nettement l’un de l’autre. L’usage du terme « philothérapie » se prête bien à l’introduction de la consultation philosophique dans le cadre des premiers pas de sa mise en marché.

Il oblige à délimiter le territoire de la psychologie et celui de la philosophie et leurs buts distinctifs. On relèvera que la philothérapeute ne s’adresse pas à des malades et ne guérit pas les maladies mentales ou psychiques. Le philothérapeute ne pratique pas la médecine.  La philothérapie vise l’existence, l’esprit, la raison et le réel.

Pour l’immense majorité des praticiens, les limites de leur discipline sont très claires: la philosophie est impuissante à guérir les maladies psychiques, et ce n’est surtout pas son rôle. Elle se distingue de la psychothérapie à la fois dans ses objectifs et dans les moyens qu’elle se donne pour y parvenir. «La philosophie rappelle à ceux qui souffrent qu’ils ne sont pas seuls, que leur mal est lié au fait d’être humain, tandis que la psychanalyse leur dit qu’ils sont seuls à souffrir de la souffrance qui est la leur», résume le philosophe français Charles Pépin. L’entretien philosophique ne se joue pas sur le terrain du ressenti, mais sur celui de la raison et de la pensée critique.

Source : F., Valérie, Après le psy, la philothérapie?, Le Temps, 10 janvier 2009.

Le conseil philosophique occupe un espace bien distinct de la psychothérapie, du coaching ou des pratiques de développement personnel. Mais la relative jeunesse de ce métier, la faiblesse des structures actuelles pour former ses intervenants et réglementer ses pratiques permet à des gens parfois peu compétents de vouloir prendre leur part de gâteau dans ce marché florissant du bonheur.

Source : F., Valérie, Après le psy, la philothérapie?, Le Temps, 10 janvier 2009.

Nous y voilà enfin : la philothérapie peu dériver entre les mains de « gens parfois peu compétents » en quête nouvelles sources de revenus en allongeant la liste de leurs thérapies alternatives ou celles de leurs services en coaching.


coaching   n. m. – Bien que l’emprunt à l’anglais coaching soit utilisé par les organisations internationales et par beaucoup d’entreprises du secteur de l’accompagnement professionnel, il ne s’inscrit pas sans réserve dans la norme sociolinguistique du français au Québec. En effet, coaching, qui est polysémique, est employé dans d’autres domaines que la gestion (en sport, par exemple), domaines dans lesquels il est souvent critiqué et, de ce fait, perçu négativement. Cette situation a pour conséquence d’influencer l’emploi en gestion de coaching qui, même s’il est implanté, n’est pas d’usage totalement neutre au Québec et n’est donc pas retenu.

Source : Office québécois de la langue française.


La philothérapie a besoin de balises pour éviter toute dénaturation entre les mains d’intrus. Des associations nationales de consultants philosophes voient le jour et structurent le secteur selon certaines balises plus ou moins précises :

Malgré les rencontres (dites) internationales, les intervenants n’ont pas encore adopté une charte commune de référence, ce qui maintient la voie ouverte à tout un chacun pour écrire sa propre charte.

On observe aussi le phénomène dans les écoles improvisées de formation de philothérapeutes. Les « principes » et les « chartes » varient d’une école à l’autre en raison de l’approche retenue.

Car en plus des variations des chartes et des principes, il faut tenir compte des différentes approches. Certains philothérapeutes choisissent une approche particulière suivant l’école ou le courant philosophique, souvent historique (ex.: dialogue socratique¹), à laquelle ils adhèrent.

¹ Dialogue socratique. Conversation propre à mettre en évidence la contradiction et à mener l’interlocuteur à la vérité. Source : https://www.cnrtl.fr/definition/socratique

Aussi, la philosophie n’échappe pas aux interprétations des différentes écoles, multipliant ainsi les approches pour une même école de pensée. D’autres développent eux-mêmes une approche originale qui sied davantage à leurs profils et à leurs intérêts. Et pour compliquer encore un peu plus l’affaire, relevons le fait que des philothérapeutes intègrent à la philothérapie d’autres thérapies alternatives (hypnoses, méditations… et même la danse).

« Nous voilà bien mal amanchés », comme on dit chez-nous. L’absence d’associations nationales, de balises ou, le cas échéant, les différentes variations des balises existantes force des choix personnels et professionnels.


ÊTRE RAISONNÉ ET ÊTRE ÉMOTIF

À titre d’observateur, je note dans les textes des philothérapeute une absence généralisée de préoccupations face à l’impact de leurs interventions auprès de leurs clients une fois de retour dans leur environnement social. Tout changement de mode de penser et tout changement de comportement chez un individu impliquent son environnement social, soit l’ensemble de ses relations inter-personnelles.

De tels changements se produisent souvent à la suite d’une révélation ou d’un traumatisme et entraînent parfois l’individu dans un enthousiasme débridé pour le plus grand bonheur ou le plus grand malheur de son environnement social. De là, l’avancée de la pensée critique et des prises de conscience grâce à la philothérapie perdra de son efficacité face au ressac émotif d’après la séance.

J’ai observé un tel choc émotif de l’entourage des nouveaux convertis à la suite de l’adhésion à une secte, une nouvelle religion ou un changement de religion. Convaincu d’avoir trouvé la vérité, le nouveau converti bouscule son environnement social, lorsqu’il ne l’abandonne pas.

« La philosophie se vit », dit-on. Alors, il faut absolument que le philothérapeute soit conscient et avenant face au retour de son client dans son environnement social de façon à ce que son nouveau mode de penser et son changement de comportement ne soient pas pour lui et une source de problèmes dans ses relations.

Dans ce contexte, le philothérapeute doit prendre en considération à la fois l’Être rationnel et l’Être émotif de son client, l’un n’allant pas sans l’autre. Il ne servira à rien de brimer les émotions du client, de le rendre coupable de ses émotions et encore moins de lui demander de les refouler lors d’une séance, comme je l’ai vécu en formation avec un philosophe praticien.

La raison a toujours besoin d’un petit coup de pouce des émotions nous apprend Antonio R. Damasio, neuroscientifique et professeur à l’Université de Californie du Sud (USA) dans son livre L’Erreur de Descartes : la raison des émotions ».

antonio-damasio-01
Être rationnel, ce n’est pas se couper de ses émotions. Le cerveau qui pense, qui calcule, qui décide n’est pas autre chose que celui qui rit, qui pleure, qui aime, qui éprouve du plaisir et du déplaisir. Le cœur a ses raisons que la raison… est loin d’ignorer. Contre le vieux dualisme cartésien et contre tous ceux qui voudraient réduire le fonctionnement de l’esprit humain à de froids calculs dignes d’un super ordinateur, c’est en tout cas ce que révèlent les acquis récents de la neurologie : l’absence d’émotions et de sentiments empêche d’être vraiment rationnel. Antonio R. Damasio est professeur de psychologie, de neurosciences et de neurologie. Il est directeur de l’Institut pour l’étude neurologique de l’émotion, de la décision et de la créativité à l’Université de Californie du Sud. Il est également l’auteur de Spinoza avait raison et du Sentiment même de soi. Source : Éditions Odile Jacob.

Aucune dérive quant au respect de l’Être rationnel et de l’Être émotif ne saurait être tolérée en philothérapie.


VERBALISATION ET DISCUSSION

Le besoin de verbalisation du client face à son philotérapeute impose le même respect. On connaît déjà le rôle essentiel de la verbalisation en psychologie, d’où l’objectif d’amener le patient à parler de ce qu’il vit et a vécu pour l’aider. Permettre au client de s’exprimer lors d’une séance de philothérapie, et ce, dans le but d’amorcer un dialogue d’égal à égal avec lui s’avère tout aussi essentiel.

Le mode de penser, les erreurs de pensées, le manque de logique, le manque de recul critique face à ce que le client pense ne tombent pas du ciel et ne relève certainement pas uniquement de la raison du client. Laisser l’Être raisonné s’exprimer s’inscrit dans la thérapie philosophique.

Évidemment, la séance de philothérapie ne consiste pas en un pur exercice de verbalisation. La consultation philosophique consiste en un dialogue avec le client, un dialogue d’égal à égal. Car les deux personnes impliquées apprendront l’une de l’autre.

Lorsque le client verbalise, surtout lorsqu’il justifie ce qu’il pense, même dans un contexte psychologique où l’Être émotif prend le dessus, on le ramènera doucement à la raison sans jamais le réprimer de s’être exprimé, comme je l’ai vécu en formation avec un philosophe praticien. Le philothérapeute informera son client des conditions du déroulement de la séance mais ne sortira pas sa hache à chaque bifurcation. Il se montrera prévenant car le client peut éprouver des difficultés à donner la parole à son Être raisonné, surtout s’il le fréquente peu.


Aucune dérive quant au respect du besoin de verbalisation du client ne saurait être tolérée en philothérapie.


PRENDRE EN DÉFAUT LA RAISON

Pour certains philothérapeutes dogmatiques adeptes du dialogue socratique pur et dur bombardent leurs clients de questions en vue de prendre en défaut la logique de leurs réponses pour forcer une prise de conscience, un recul critique, souvent dans une approche plus théorique que pratique. Le philothérapeute jongle avec des concepts dont il a une parfaite maîtrise mais sans aucune référence chez le client. Une séance de philothérapie ne consiste pas à dominer le client en lui démontrant qu’il est dans l’erreur, que sa logique ne tient pas la route, que ses arguments sont mal-fondés, et ce, même si le client a la fâcheuse tendance à se donner raison pour garder son équilibre.

Pour demeurer dans un cadre purement philosophique, le repérage de la moindre émotion chez le client devient une obsession chez certains philothérapeutes. Or, si le philothérapeute passe sont temps à signaler au client ses émotions, tous les mécanismes de défense du client se mettent en branle. Le client se braque, parfois sans le laisse transparaître, si ce n’est pas un comportement nerveux. La confrontation incluse dans le dialogue socratique sera efficace que si elle n’aveugle pas la raison du client par de trop vives lumières. Il y a des limites à pousser son client dans les câbles et à le mettre en pièce dans tout son Être.

Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.

Source : MOOR (DE), MIEKE, Avant-propos, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p.13.


Aristote est connu pour sa théorie rhétorique et pour analyser la relation entre les émotions et la persuasion. On peut soutenir que Platon a été le premier à explorer et à acquérir des connaissances significatives sur cette relation. Par exemple, le Sophiste 230b-230e5 de Platon (le passage du « noble sophisme ») montre clairement le lien entre le niveau logique et le niveau émotionnel que l’on retrouve dans l’elenchus socratique (réfutation). Pour être complète, la purification a également besoin d’un accord psychologique, qui est le résultat de la collaboration avec les émotions, principalement la honte.

Surtout dans les premiers dialogues platoniques, Socrate n’aborde pas seulement la partie intellectuelle de l’âme des interlocuteurs, en audience ou en public, mais il utilise également le canal émotionnel. Ce processus a lieu pour diverses raisons : d’abord pour orienter le dialogue et transmettre un contenu spécifique au public, mais aussi pour accompagner l’interlocuteur à travers une véritable transformation de soi – une transformation ayant le pouvoir d’engendrer un nouveau style de vie.

En d’autres termes, Platon suscite la collaboration des sphères rationnelle et émotionnelle afin d’inciter les citoyens à poursuivre un style de vie philosophique, changeant ainsi leurs modes de vie, leurs valeurs et leurs modèles.

Ainsi, les émotions permettent la constitution de l’identité dans la dimension cognitive intersubjective parallèlement à une transformation de soi. Ceci est possible grâce à leur caractère médiateur : les émotions ne sont pas des aspects irrationnels mais des instances médiatrices entre l’irrationnel et le rationnel. En d’autres termes, ils sont cruciaux pour le bien-être harmonieux de l’individu – et de la polis – qui est à la recherche de la juste composition. Lorsqu’elles sont correctement orientées, les émotions – grâce à la collaboration avec la composante rationnelle – sont la force motrice qui conduit l’âme à la découverte de la vérité. Si toutefois les émotions sont corrompues et ne sont pas régies par la partie rationnelle de l’âme, elles conduisent l’âme à commettre les plus grands méfaits (dans cette perspective, l’analyse de l’âme du tyran menée dans la République est exemplaire).

Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, pp. 79-80.

P.S. : Polis – Wikipédia.: «En Grèce antique, la polis (en grec ancien πόλις / pólis ; « cité » dans l’étymologie latine « civitas » ; au pluriel poleis) n’est pas une cité-État, le mot État étant anachronique, mais une communauté de citoyens libres et autonomes(1), le corps social lui-même, l’expression de la conscience collective des Grecs(2).»

(1) Le mot grec polis a donné le mot politique (politics en langue anglaise) : dans la Grèce antique, les politai (citoyens) étaient les acteurs de la vie politique.

(2) Louis Gernet, Les débuts de l’hellénisme, Les Grecs sans miracle, Paris, 1983

Prendre en défaut la raison du client sans tenir compte des implications de ses émotions ne constitue pas une pratique raisonnable d’une séance de philothérapie.


Aucune dérive quant au respect
de l’Être raisonné et de l’Être émotif du client
ne saurait être tolérée en philothérapie.


LA PERSONNALITÉ DU PHILOTHÉRAPEUTE

La philothérapeute se doit de prendre en considération sa personnalité dans la conduite de la ou des séances avec son client. Le type de relations inter-personnelles du philothérapeute influence sa pratique. Il en va de même chez tous les consultants et dans toutes les consultations en tous les domaines.

Le philothérapeute a aussi l’obligation de tenir compte du type de relations inter-personnelles de son client.

Suis-je un analytique, un fonceur, un aimable ou un expressif ? Mon client est-il du type analytique, fonceur, aimable ou expressif ?

social-styles-merrill-wilson

Je me réfère en cela à Larry Wilson, auteur de « The Social Styles Handbook: Find Your Comfort Zone and Make People Feel Comfortable with You » et en partie inspiré du livre « Personal Styles & Effective Performance » par David W. Merrill et Roger H Reid.


styles-inter-personnels-04

Note : Pour de plus amples informations, cliquez ici.


Commencer une séance de philothérapie avec succès implique l’amorce d’un dialogue inter-personnel dans le plus grand respect de la personnalité de chacun, des besoins et des capacités propres à chacune. J’aime bien la grille de Wilson en raison de sa simplicité et de ma propre expérience de son efficacité dans les années 1990 dans le cadre des activités de ma firme de recherche en marketing.

On ne saurait pas prendre soin de son client sans considérer sa personnalité et la sienne. Par ailleurs, les philosophies misent développer et mise en l’avant par les grands philosophes demeurent intimement liées à leur personnalité respective.


Je vote pour une philothérapie balisée par le respect inconditionnel
de l’Être rationnel et de l’Être émotionnel du client.

Toute charte valable prendra en considération le respect du client,
dans ses forces et ses faiblesses.

Un dialogue socratique entre le philothérapeute et son client
ne sera jamais en proie à une brutalité intellectuelle.


La meilleure question vient toujours du client !

dossier-consulter-un-philosophe.01

Liste de tous les articles par ordre de publication

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR


Laisser un commentaire