Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

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Article # 77

J’AI LU POUR VOUS

Problèmes de philosophie

Bertrand Russell

Nouvelle traduction

Éditions Payot

Collection Bibliothèque philosophique Payot

Paris, 1989

François Rivenc (Préfacier)

François Rivenc (Traducteur)

ISBN : 978-2-228-88172-2
EAN: 9782228881722
Nombre de Pages : 194
Achevé d’imprimer 2020

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Résumé

(Texte de la quatrième de couverture)

Problèmes de philosophie (1912) marque un tournant dans l’histoire philosophique de la logique moderne. Ce livre offre aussi, par le souci constant qu’il manifeste d’éviter les questions trop techniques ; par le rappel des grandes conceptions classiques que Bertrand Russell passe en revue afin de mieux situer sa démarche ; par la clarté, enfin, avec laquelle il pose les grands problèmes de la théorie de la connaissance et en parcourt le domaine — une excellente introduction à toute une part de la philosophie contemporaine.

Source : Payot & Rivages.


Note : Ce livre de Bertrand Russell est disponible gratuitement dans sa langue originale de publication (anglais) (1912).


TABLE DES MATIÈRES

Introduction de François Rivenc

Avant-propos

  • Apparence et réalité
  • L’existence de la matière
  • La nature de la matière
  • Idéalisme
  • Connaissance par accointance et connaissance par description
  • Sur l’induction
  • Sur notre connaissance des principes généraux
  • Comment une connaissance a priori est-elle possible
  • Le monde des universaux
  • Sur la connaissance intuitive
  • Vérité et erreur
  • Connaissance, erreur et opinion probable
  • Les limites de la connaissance philosophique
  • La valeur de la philosophie

Note bibliographique

Appendice : Introduction à la traduction allemande


EXTRAITS

Avant-Propos

Dans les pages suivantes je me suis limité pour l’essentiel aux problèmes de la philosophie à propos desquels j’ai cru possible de dire des choses positives et constructives, car une critique seulement négative eût été, me semble-t-il, hors de propos. Pour cette raison, la théorie de la connaissance occupe une place plus grande dans cet ouvrage que la métaphysique, et certains thèmes abondamment discutés par les philosophes sont traités brièvement, ou pas du tout.

J’ai trouvé une aide précieuse dans les travaux inédits de G.E. Moore et J.M. Keynes : en ce qui concerne les relations des sense-data aux objets physique pour le premier, la probabilité et l’induction pour le second. Je suis aussi grandement redevable au Professeur Gilbert Murray pour ses critiques et ses suggestions.

1912

Note de la dix-septième édition :

Concernant certaines affirmations aux pages 66, 97, 154 et 155, il faut remarquer que ce livre a été écrit dans la première moitié de l’année 1912, alors que la Chine était encore un Empire et que le nom du dernier Premier ministre commençait par la lettre B.

1943

SOURCE : RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Éditions Payot, Paris, 1989.


Bertrand Russell. Problèmes de philosophie. (1912) Payot (1989), p. 180.181.

« En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. Celui qui ne s’y est pas frotté traverse l’existence comme un prisonnier: prisonnier des préjugés du sens commun, des croyances de son pays ou de son temps, de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Tout dans le monde lui paraît aller de soi, tant les choses sont pour lui comme ceci et pas autrement, tant son horizon est limité; les objets ordinaires ne le questionnent pas, les possibilités peu familières sont refusées avec mépris. Mais […] à peine commençons-nous à philosopher que même les choses de tous les jours nous mettent sur la piste de problèmes qui restent finalement sans réponse. Sans doute la philosophie ne nous apprend-elle pas de façon certaine la vraie solution aux doutes qu’elle fait surgir: mais elle suggère des possibilités nouvelles, elle élargit le champ de la pensée en la libérant de la tyrannie de l’habitude. Elle amoindrit notre impression de savoir ce que sont les choses; mais elle augmente notre connaissance de ce qu’elles pourraient être; elle détruit le dogmatisme arrogant de ceux qui n’ont jamais traversé le doute libérateur, et elle maintient vivante notre faculté d’émerveillement en nous montrant les choses familières sous un jour inattendu.

 Mais à côté de cette fonction d’ouverture au possible, la philosophie tire sa valeur – et peut-être est-ce là sa valeur la plus haute – de la grandeur des objets qu’elle contemple, et de la libération à l’égard de la sphère étroite des buts individuels que cette contemplation induit ».

Bertrand Russell. Problèmes de philosophie. (1912) Payot (1989), p. 180.181.


Autres extraits – Autre traduction de l’original de 1912

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Bertrand Russel sur le Project Gutenberg

37 citations de Bertrand Russell sur ABC-CITATIONS


À lire aussi sur le web au sujet de ce livre

Russell. La valeur de la philosophie – Par Gabriel Gay-Para.

Russell : problèmes de philosophie (1912) – Abrégé résumé par César Valentine –

La valeur de la philosophie. Bertrand Russell. Publié Par Simone MANON Sur 2 octobre 2008 @ 6 h 21 min Dans Chapitre I – La philosophie.,Explication de texte,Textes

Russell, Problèmes de philosophie: Valeur de la philosophie – Corrigé complet fait par l’élève. Note obtenue : 16. Dernière mise à jour : 12/09/2021 • Proposé par: Audrey Guintrand (élève)


Lire d’autres extraits en ligne


AU SUJET DE L’AUTEUR

Bertrand Russell en novembre 1957. Source : Wikipédia.
Bertrand Russell, 28 novembre 1957. Source : Wikipédia.

Bertrand Russell

(1872-1970)

« Bertrand Russell (1872-1970), mathématicien et philosophe, prix Nobel de littérature en 1950, chef de file de la philosophie analytique, est considéré comme le fondateur de la logique mathématique moderne. Il est l’auteur de plusieurs livres aux Éditions Payot, dont Analyse de l’esprit, La Méthode scientifique en philosophie, ou encore La Conquête du bonheur. »

SOURCE : RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Éditions Payot, Paris, 1989.


Russell et la Philosophie par Anne-Françoise Schmid (1)

Bertrand Russell : ce qu’est la philosophie – Apprendre la philosophie

Russell, logique et réalité par François Brooks

Fabien Schang, « Les attitudes russelliennes », Cahiers de philosophie de l’université de Caen [En ligne], 54 | 2017, mis en ligne le 01 février 2019, consulté le 25 janvier 2024. URL : http://journals.openedition.org/cpuc/328 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cpuc.328

Bertrand Russell : pour une philosophie de l’action en temps de guerre par Andrea Mercier, Centre canadien d’études allemandes et européennes, Université de Montréal, Canada

Bertrand Russell et Harold Joachim par Nicholas Griffin, Université McMaster


Bertrand Russell sur le site web de la Bibliothèque nationale de France

Bertrand Russell sur Encyclopædia Universalis 

Bertrand Russell sur Wikipédia

Bertrand Russell sur Wikisource

Bertrand Russell sur Wikiquote

Bertrand Russell sur le site web des Prix Nobel

Biographie de Bertrand Russell > Bertrand Russell (18 mai 1872 [Trelleck, Pays de Galles] – 2 février 1970 [Penrhyndeudraeth, Pays de Galles])

Bertrand Russell, ÉLOGE DE L’OISIVETÉ. (1932) – Les classiques des sciences sociales – Livre à télécharger gratuitement

Bertrand Russell, L’art de philosopher, trad. de l’anglais par Michel Parmentier, Québec, Les Presses de l’Université Laval, coll. «Zêtêsis», 2005, 95 pages.

Bertrand Russell, l’œuvre d’une vie – 4 épisodes – Les Chemins de la philosophie, France Culture


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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

Problème de philosophie

Bretrand Russell

Éditions Payot
Paris, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

J’ai lu pour vous la réédition de 1989 chez Payot («Cet ouvrage est une nouvelle traduction du texte de Bertrand Russell dont les Éditions Payot avait publié la première version française de S. M. Guillemin»). Cette réédition propose une «Introduction et traduction de l’anglais par François Rivenc».

J’ai passé assez rapidement sur cet introduction en raison de l’érudition qu’elle exige du lecteur. François Rivenc nous fait part des enjeux qu’il a relevé dans la traduction du texte de cette œuvre de Bertrand Russell. Il tente aussi de situer PROBLÈME DE PHILOSOPHIE dans l’histoire de la philosophie. Le style et l’approche de François Rivenc est tout à l’opposée du texte de BERTRAND RUSSELL, beaucoup plus compréhensible. Truffée d’exemples concrets, le texte de Bertrand Russell retient vite notre attention.

I – Apparence et réalité

L’objet de nos perceptions sensorielles existe-t-il vraiment et est-ce que nos perceptions sont la seule réalité de l’objet que nous percevons ? Bref, est-ce que tout se passe dans notre tête et, si c’est le cas, la table que nous voyons existe-t-elle réellement ?

Quelques termes simples, au sens défini et clair, nous aiderons à traiter ces questions. Appelons «sense-data» ces choses immédiatement connues dans la sensation : couleurs, sons, odeurs, les différentes duretés, rugosités, etc. Et appelons «sensations» l’expérience d’être immédiatement conscient de ces choses. Ainsi, voir une couleur, c’est avoir la sensation de la couleur, mais la couleur elle-même est un sense-datum, pas une sensation. La couleur est ce dont nous avons immédiatement conscience, et cette conscience elle-même est la sensation. Il est évident que toute connaissance de la table passe par sense-date – la couleur brune, la forme rectangulaire, l’aspect lisse, etc. –, que nous associons à la table; mais, pour des raisons déjà invoquées, nous ne pouvons pas dire que la table est l’ensemble des sense-date, ni même que les sens-date sont des propriété appartenant directement à la table. Ainsi surgit la question de la relation entre les sense-date et la table réelle, à supposer qu’elle existe.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre I – Apparence et réalité, Éditions Payots, Paris, 1989, pp. 33-34.

Je comprend qu’il ne faut pas prendre ce que nous percevons par nos sens pour la réalité elle-même de l’objet ainsi perçu. Ainsi Bertrand Russell se demande si la table existe réellement. Ce que nous connaissons, ce sont les sensations que nous procurent nos sens. Nous sommes certains de percevoir une couleur mais de la couleur elle-même nous ne connaissons rien.

Auparavant, revenons un instant sur ce que nous avons découvert. Nous avons vu qu’étant donné un objet ordinaire quelconque, du genre de ceux qu’on suppose être connus par les sens, nous sens ne nous apprennent pas immédiatement la vérité sur l’objet en soi, mais seulement la vérité sur des sense-data qui dépendent, à ce qu’il semble, des relations entre nous et l’objet. Ainsi ce que nous voyons et ressentons est une simple « apparence », dont nous pensons qu’elle est le signe d’une « réalité » cachée derrière elle. Mais si la réalité n’est pas ce qui apparaît, avons-nous un moyen de savoir s’il y a bien une réalité ? Et si oui, de nous en faire une image ?

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre I – Apparence et réalité, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 37.

II – L’existence de la matière

Bertrand Russell se réfère à Descartes et au doute systématique dans le chapitre suivant, L’existence de la matière. Il l’introduit en ces mots :

La question de ce chapitre est de savoir s’il existe une chose telle que la matière, en quelque sens que ce soit. Y a-t-il une table doutée d’une nature propre, qui continue d’exister quand je ne la regarde pas, ou bien n’est-elle qu’un produit de mon imagination, un rêve de table dans un durable songe ? (…)

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre II – L’existence de la matière, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 39.

Descartes, explique Russell, a montré que «la subjectivité est ce qu’il y a de plus certain».

Descartes, le fondateur de la philosophie moderne, a inventé une méthode qu’on peut encore utiliser avec profit — le doute méthodique. Il décida de ne rien croire qu’il ne concevait pas clairement et distinctement être vrai. Tout ce qu’il pouvait mettre en doute, il le rejetterait jusqu’à ce qui perçoive une raison de cesser de douter. En appliquant cette méthode, il acquit progressivement que la seule existence dont il pouvait être absolument certain était la sienne propre. Il imagine alors un mauvais génie trompeur qui présente à ses sens des choses sans réalité en une perpétuelle illusion et tromperie; l’existence de ce malin génie est peut-être improbable; encore est-il qu’elle est possible, et donc on peut douter des choses perçues par les sens.

(…)

(…) Ainsi sa propre existence était une certitude absolue pour lui : «Je pense, écrit-il, donc je suis » (Cogito, ergo sum); et sur le fondement de cette certitude il entreprend de reconstruire l’univers de la connaissance ruiné par l’opération du doute. En inventant le doute méthodique, et en montrant que la subjectivité est ce qu’il y a de plus certain, Descartes rendit une grand service à la philosophie, de sorte qu’aujourd’hui encore son enseignement est profitable.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre II – L’existence de la matière, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 40.


«Est subjectif ce qui est propre à un sujet déterminé, qui ne vaut que pour lui seul (synonyme : individuel) ; ou encore ce qui ne correspond pas à une réalité, à un objet extérieur mais à une disposition particulière du sujet qui perçoit» (superprof, L’opposition entre être objectif ou subjectif).


III – La nature de la matière

Je comprend qu’on ne peut pas déterminer la nature de la matière de l’objet que nous percevons sur la base de ces perceptions.

IV – L’idéalisme

Le mot « idéalisme » a, selon les philosophes, des acceptions quelque pu différentes. Nous le prendrons au sen de la doctrine pour laquelle tout ce qui existe, ou du moins tout ce dont nous pouvons connaître l’existence, doit être d’une façon ou d’une autre de nature mentale. (…)

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre IV – L’idéalisme, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 59.

Parlant du philosophe George Berkeley, Bertrand Russell écrit :

Les raison en faveur de l’idéalisme sont généralement dérivées de la théorie de la connaissance. La première tentative sérieuse pour asseoir l’idéalisme sur ces fondements fut celle de Berkeley. Il utilise d’abord des argument en grande partie valides pour prouver que nos sense-date ne peuvent avoir une existe3nce indépendante de nous, maus doivent au contraire être au moins pour une part «dans» l’esprit, au sens où ils n’existeraient pas sans la vie, l’ouï, ne les autres sens. Et jusqu’ici sa thèse sinon tous les arguments utilisés, est à peu près incontestable. Mais il va plus loin et s’efforce de montrer que les sens-data sont les seules réalités dont nos perceptions nous assurent, qu’être connu c’est être «dans» l’esprit  et donc mental. D’où il conclut que rien ne peut être connu sauf à être dans un esprit, et que ce qui est connu mais n’est pas dans mon esprit doit résider dans un autre.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre IV – L’idéalisme, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 60.

(…) Si bien qu’il n’y a dans le monde que des esprits avec leurs idées, et que rien d’autre n’est connaissable puisque seule une idée peut être connue.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre IV – L’idéalisme, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 61.

C’est fou cette doctrine de l’idéalisme. Seul l’idée que j’ai de la réalité est réelle et ainsi tout ce qui est réel est dans ma tête. Je pense à toi, mais tu n’es pas dans ma tête. Quand le pense à toi, c’est l’idée de toi qui est dans ma tête. Et tu existe indépendamment de l’idée que j’ai de toi.

Cette distinction entre l’acte et l’objet dans le phénomène de l’appréhension est d’une importance majeure, puisque c’est toute notre faculté de connaître qui lui est liée. La capacité d’avoir l’expérience directe de ce qui n’est pas lui, de ce qui est autre, est la principale caractéristique de l’esprit. L’expérience directe d’un objet est dans son essence une relation entre l’esprit et quelque chose de différent; et c’est en cela que réside la faculté qu’a l’esprit de connaître. (…)

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre IV – L’idéalisme, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 64.

V – Connaissance par expérience directe et connaissance par description

Nous venons de voir dans le chapitre précédent qu’il y a deux sortes de connaissances : celle des choses, et celle des vérités. Ce chapitre sera exclusivement consacré à la connaissance des choses, que nous devons à nouveau diviser en deux genres. La connaissance des choses, quand elle est du genre que nous nommerons connaissance par expérience directe. est essentiellement plus simples que la connaissance des vérité, et logiquement indépendante d’elle, bien qu’il soit téméraire de prétendre qu’un être humain puisse jamais avoir une expérience d’une chose sans du même coup connaître quelque vérité à son sujet. La connaissance des choses par description, au contraire, présuppose toujours la connaissance de certaines vérités à titre d’origine ou de fondement : nous le verrons en cours de route.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, V – Connaissance par expérience directe et connaissance par description, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 69.

Bertrand Russell nous introduit à l’expérience directe par la mémoire, à l’expérience directe dans l’introspection, de l’expérience directe des universaux.

VI – Sur l’induction

Ce principe peut être appelé le principe d’induction, et ses deux m0ments peuvent s’énoncer ainsi :

a) Si on a découvert qu’une certaine chose A est associée avec une autre chose B, et si on ne l’a jamais trouvée en l’absence de B, plus est le nombre de cas où A et B ont été associés dans une situation où l’on sait que l’un des deux est présent.

b) Sous les même conditions, un nombre suffisant de cas d’association fera que la probabilité d’une nouvelle association tende vers la certitude, et s’en approchera au-delà de toute limite assignable.

Sous cette forme, le principe s’applique seulement à la confirmation de notre prévision d’un seul nouveau cas. (…)

(…)

(…) Les deux moments du principe peuvent donc être reformulés en terme de loi générale ainsi :

a) Plus grand est le nombre de cas où une chose du genre A a été trouvée associée à une chose du genre B, plus grande est la probabilité que A soit toujours associé à B (à condition qu’il n’y ait aucun cas connu d’absence d’association).

b) Sous les même conditions, un nombre suffisant de cas d’association fera que la probabilité que A soit toujours associe à B tende vers la certitude, la loi générale s’approchant alors de la certitude au-delà de toute limite assignable.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, VI – Sur l’induction, Éditions Payots, Paris, 1989, pp. 89-90.

VII – Notre connaissance des principes généraux

Dans ce chapitre Bertrand Russell répond à la question : « Comment parvenons-nous à la connaissance des principes généraux ? »

La connaissance a priori n’est pas seulement de nature logique, domaine que nous venons de mentionner. Peut-être la connaissance des valeurs éthiques est-elle l’exemple le plus important d’une connaissance a priori qui ne soit pas de nature logique. Je ne parle pas ici des jugements d’utilité ou de convenance, car ces jugements requièrent des prémices empiriques, mais des jugements concernant la valeur intrinsèque des choses. Un chose est utile dans la mesure où elle permet la réalisation d’une fin; si nous avons poursuivi l’analyse assez loin, cette doit avoir de la valeur en elle-même, et non seulement à titre de moyens en vue d’une autre fin. Tous les jugements d’utilité sont ainsi suspendus à des jugements de valeur en soi.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, VII – Notre connaissance des principes généraux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 98.

VIII – Comment une connaissance a priori est-elle possible ?

(…) De nombreux philosophes, à la suite de Kant, ont soutenu que les relations sont l’œuvre de l’esprit : en elles-mêmes les choses n,entretiennent aucune relation, mais l’esprit, les rapportant l’une à l’autre par un acte de la pensée, engendrerait les rapports qu’il affirme entre les choses.

Or cette thèse prête le flanc aux même objections que la théorie kantienne. Il est évident que ce n’est pas la pensée qui est responsable de la vérité de la proposition « Je suis dans ma chambre ». Il est peut-être vrai qu’un perce-oreille est dans ma chambre, alors même qui ni moi ni l’insecte ni personne n’est au courant de cette vérité; cette vérité se rapporte uniquement à l’insecte et à la pièce, et ne dépend de rien d’autre. (…)

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, VIII – Comment une connaissance a priori est-elle possible ?, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 112.

IX – Le monde des universaux

Le mot « idée » s’est chargé avec le temps d’associations nombreuses et qui peuvent égarer sur le sens proprement platonicien du mot. Nous parerons donc d’«universel» plutôt que d’«idée» pour décrire ce que Platon a en vue.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, IX – Le monde des universaux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 117.

X – Notre connaissance des universaux

(…) Toute connaissance a priori concerne exclusivement les relations entre universaux. (…)

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, X – Notre connaissance des universaux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 127.

XI – La connaissance intuitive

Le sentiment général est que toutes nos croyances doivent pourvoir être prouvées, ou qu’on doit pouvoir du moins établir leur grande probabilité. Et c’est une opinion répandue qu’une croyance dont on ne peut rendre raison est irrationnelle. C’est là un point de correct pour l’essentiel. Presque toutes nos croyances familières sont inférées, ou susceptibles de l’être, à partir d’autres croyances qu’on peut considérer comme leurs fondements. En règle général, nous avons oublié, ou n’avons jamais su clairement, pour quelles raisons nous les tenons pour vraies. Qui d’entre nous se demande, par exemple, pourquoi il y a lieu de croire que la nourriture que nous allons absorber ne nous empoisonnera pas tout d’un coup ? Mais nous sentons bien que si l’on nous mettait au défi, nous pourrions invoquer une raison parfaitement correcte, même si nous ne l’avons pas sous la main. Et d’ordinaire nous avons raison de penser ainsi.

Mais imaginons (…)

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XI – La connaissance intuitive, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 135.

XII – Le vrai et le faux

Selon nos trois réquisits, la théorie de la vérité que nous cherchons doit : (1) faire sa place à la possibilité du faux en tant qu’opposé du vrai; (2) faire de la vérité une propriété de la croyance, mais ; (3) une propriété qui dépende entièrement des relations entre la croyance et quelque chose d’extérieur.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XII – Le vrai et le faux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 147.

On remarquera que ce n’est pas l’esprit qui crée le vrai ou le faux. L’esprit crée la croyance, mais une fois qu’elle est là, ce n’est pas l’esprit qui la rend vraie ou fausse, exception faite des cas où elle porte sur des événements futurs qu’il est dans le pouvoir de l’individu de réaliser, prendre un train par exemple, C’est le fait qui rend la croyance vraie, et ce fait (sauf exception) ne présuppose pas l’esprit de la personne qui est le sujet de la croyance.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XII – Le vrai et le faux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 153.

XIII – La connaissance, l’erreur, l’opinion probable

(…) Là où notre croyance est ferme, si de plus elle est vraie, nous parlons de connaissance, à condition qu’il s’agisse de connaissance intuitive dont elle s’ensuit logiquement. Là où notre croyance est ferme, mais fausse, nous parlons d’erreur. Là où notre croyance est ferme, mais où nous ne pouvons parler ni de connaissance ni d’erreur; et là aussi où notre croyance est hésitante parce qu’il lui manque le plus haut degré d’évidence, où parce qu’elle est dérivée d’autre chose auquel ce plus haut degré manque pareillement, nous pouvons parler d’opinion probable. De sorte que la plus grande ce qui se passe ordinairement pour de la connaissance est en fait une forme ou une autre d’opinion probable.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XIII – La connaissance, l’erreur, l’opinion probable, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 163.

XIV – Les limites de la connaissance philosophique

Si tout ce qui précède est vrai, la connaissance philosophique ne diffère pas essentiellement de la connaissance scientifique; il n’y a de source tout à fait spéciale d’un savoir supérieur qui serait accessible à la philosophie sans l’être à la science; et les résultats que peut obtenir la philosophie ne sont pas non plus radicalement de ceux que peut apporter la science. La caractéristique essentielle de la philosophie, ce qui fait d’elle un savoir différent de la science, c’est sa dimension critique. La philosophie mène un examen critique des principes à l’œuvre dans les sciences comme dans la vie quotidienne; elle traque les éventuels incohérences de ce principes, et ne les accepte que lorsque leur analyse critique a montré que nous n’avons pas de raison de les rejeter. (…)

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XIV – Les limites de la connaissance philosophique, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 173.

XV – La valeur de la philosophie

En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. Celui qui ne s’y est pas frotté traverse l’existence comme un prisonnier : prisonnier des préjugés du sens commun, des croyances de son pays ou de son temps, de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Tout dans le monde lui paraît aller de soi, tant les choses sont pour lui comme ceci et pas autrement, tant son horizon est limité; les objets ordinaires ne le questionnent pas, les possibilités peu familières sont refusées avec mépris. Mais nous l’avons vu dès le début de ce livre : à peine commençons-nous à philosopher que même lés choses de tous les jours nous mettent sur la piste de problèmes qui restent finalement sans réponse. Sans doute la philosophie ne nous apprend-elle pas de façon certaine la vraie solution aux doutes qu’elle fait surgir : mais elle suggère des possibilités nouvelles, elle élargit le champ de la pensée en la libérant de la tyrannie de l’habitude. Elle amoindrit notre impression de savoir ce que sont les choses; mais elle augmente notre connaissance de ce qu’elles pourraient être; elle détruit le dogmatisme arrogant de ceux qui n’ont jamais traversé le doute libérateur, et elle maintient vivante notre faculté d’émerveillement en nous montrant les choses familières sous un jour inattendu.

RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XV – La valeur de la philosophie, Éditions Payots, Paris, 1989, pp. 180-181.

Ma lecture de cette citation m’a inspiré un premier article dans notre dossier : Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell.

Puis, je me suis procuré le livre d’où provenait cette citation et objet du présent article.

J’interprète cette citation comme un éloge au doute, celui qui, comme une faille dans le mur d’une pièce fermée, qui laisse enfin entrer la lumière. Les personnes familières avec les articles de ce dossier savent bien que je répète sans cesse que « La lumière entre par les failles ». Le questionnement philosophique représente, selon moi, la pioche qui permet de fissurer le mur et d’ouvrir une faille qui laisse entrer la lumière. Évidement, sil y a longtemps que la personne dans la pièce vit dans le noir, cette lumière l’aveuglera et elle sera ainsi portée instinctivement à colmater rapidement la faille. Si une personne se donne raison constamment pour une raison ou pour une autre, elle vit dans cette pièce sans aucune lumière; elle vit dans le noir. Nous sommes à l’opposée de la Caverne de Platon qui laisse entrer la lumière, les personnes présentent, dos à la porte de la caverne, voit leurs ombres sur le mur du fond de la caverne en les prenant pour la réalité, et dont le regard est détourné du fond de la caverne pour voir la porte et se diriger hors de la caverne pour voir la réalité vraie. La pièce sans lumière aucune laisse la personne qui l’habite dans une situation encore plus grave que celles dans la Caverne de Platon. Il n’y a aucune illusion de la réalité, aucune ombre sur le fond de la caverne et aucune porte ou fenêtres visibles, dans la pièce sans lumière. Il ne reste plus qu’à cette personne dans le pièce sans lumière à se donner raison sur la seule base de ses souvenirs au temps où vivait en contact avec la réalité, pour autant qu’elle ait de tels souvenirs. À défaut de souvenirs, la personne dans la pièce sans lumière peut compter sur son imagination pour se donner raison. Ainsi, cette personne, assise dans le noir, croit que son confort repose essentiellement sur le fait d’avoir raison. Seule une faille laissant pénétrer la lumière peut libérer cette personne.


5-etoiles

J’accorde au livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE de BERTRAND RUSSELL cinq étoiles sur cinq. J’en recommande fortement la lecture.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005

Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.

Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989

Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).

Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023

La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

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Article # 75

J’AI LU POUR VOUS

Les théories de la connaissance

Jean-Michel Besnier

Que sais-je?

Presses universitaires de France

Quatrième édition

Paris, 10 février 2021

EAN : 9782715406032
ISBN : 9782715406032 (2715406037)
Nombre de Pages : 128

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Résumé

(Texte de la quatrième de couverture)

Élaborer une théorie de la connaissance, c’est s’attacher à démonter les mécanismes producteurs du savoir, identifier les présupposés théoriques et les implications métaphysiques qui en règlent l’exercice. C’est aussi interroger les dimensions métaphysiques et éthiques que révèle tout acte de connaître.

Jean-Michel Besnier nous présente et nous explique les modèles épistémologiques qui rendent compte de l’acquisition des connaissances. Il situe l’apport contemporain des sciences cognitives dans le sillage des conceptions philosophiques traditionnelles.


SOMMAIRE

Avant-propos

Première partie – Connaître la connaissance

Chapitre premier – Antécédents philosophiques

I. – Assumer la rupture

II. – Docte ignorance

III. – Connaître n’est pas sentir

Chapitre II – Anatomie des théories

I. – L’esprit n’est-il qu’un seau ?

II. – Empirisme et rationalisme

III. – Déduction et induction

Chapitre III – Pour ne pas en finir avec la science

I. – Hume : connaître, c’est croire

II. – Kant : connaître, c’est construire

III. – Le critère de l’« expérience possible »

IV. – Au risque de la réfutation

V. – Popper, Einstein et l’amibe

VI. – Contre le « théâtre cartésien »

Seconde partie – Métaphysique de la connaissance

Affirmer des raisons de croire

Chapitre premier – Les paradoxes de la cognition

I. – Connaître, c’est « computer »

II. – Connaître, c’est connecter

III. – Connaître par sélection naturelle

IV. – Connaître, c’est faire émerger

V. – Connaître, c’est déléguer à l’intelligence artificielle

Chapitre II – Recherche et religiosité

I. – La question du sens

II. – Einstein avec Schopenhauer

III. – Connaître, c’est réduire à l’unité

Conclusion

Glossaire

Bibliographie


EXTRAITS

Avant-Propos

« Pour forger, il faut un marteau, et pour avoir un marteau, il faut le fabriquer. Ce pourquoi on a besoin d’un autre marteau […]. » Spinoza voulait réformer l’entendement*1 « pour qu’il comprenne les choses facilement, sans erreur et le mieux possible », mais il ne croyait pas dans les vertus d’une théorie de la connaissance se présentant comme l’inventaire raisonné des instruments nécessaires pour connaître. La bonne méthode consistait, pour lui, en une autoréflexion de la connaissance en acte : comme on prouve le mouvement en marchant, on édifie la science en connaissant (en forgeant progressivement ses outils) et non pas parce qu’on applique des méthodes qui supposeraient la connaissance déjà acquise.

Soucieuse d’éviter la recherche à l’infini des moyens de connaître, l’argumentation de Spinoza n’a cependant pas empêché que la connaissance soit apparue comme un problème exigeant des théories. Aujourd’hui, de nombreux philosophes et hommes de science considèrent même comme étant de première urgence la tâche d’élaborer « une connaissance de la connaissance ». Leurs raisons méritent d’être brièvement examinées.

Le mobile le plus immédiat qui nourrit l’enquête épistémologique résulte de la prise de conscience accrue de nos ignorances. Tout se passe comme si l’étendue de notre savoir jetait une ombre grandissante sur les objets auxquels s’appliquent nos facultés de connaître. Plus nous savons et plus nous découvrons combien nous ignorons. Personne ne croit plus, comme lord Kelvin au XIXe siècle, à l’achèvement prochain des sciences physiques, et l’on tend même à se résigner à ce que nous demeurent voilées les 10-43 premières secondes de l’univers. S’efforcer de comprendre pourquoi nous nous trompons, pourquoi nous errons, pourquoi nos connaissances semblent ainsi affectées d’une indélébile « tache aveugle » : telle est l’ambition initiale des théories de la connaissance, contemporaines des grandes découvertes scientifiques.

Ignorance n’est pas innocence, et les hommes de science le savent bien. Les tiendrait-on, autrement, pour responsables des désordres que les applications de leurs travaux peuvent provoquer ? L’accusation qu’on leur porte d’être des « apprentis sorciers » traduit la conviction populaire qu’un savoir vrai et entier apporterait le bien tandis que leur demi-science serait grosse de tous les dégâts. En ce début de XXIe siècle, la réflexion sur les mécanismes qui engendrent les connaissances prend parfois la forme d’une autocritique : comment la science a-t-elle pu se rendre complice de tant d’horreurs ? Le XVIIIe siècle en espérait Lumières et Liberté, le XXe siècle a appris à la redouter comme l’agent des catastrophes les plus irréparables. Il y a de ce fait, dans le projet de connaître la connaissance, l’ambition de maîtriser la perversion toujours envisageable des instruments du progrès technoscientifique, le désir de restaurer la confiance du citoyen qui attend de la démocratie qu’elle conjugue et pondère l’un par l’autre le savoir et le pouvoir.

C’est d’ailleurs sur le front de l’éthique et de la politique que certains hommes de science – comme Jacques Monod – n’hésitent pas à justifier leur intérêt pour le questionnement épistémologique : mettre en lumière les ressorts de la découverte scientifique, évaluer les moyens conceptuels à l’œuvre pour constituer l’objectivité et interroger les modes d’organisation de la communauté des savants, n’est-ce pas militer pour les idéaux du siècle des Lumières : la Raison et le progrès moral ? Bien comprise, l’objectivité scientifique décrit et consacre l’intersubjectivité des hommes de science. Dans cette perspective, la théorisation de l’acte de connaître débouche sur l’éthique de la connaissance et sur le rêve d’une humanité délivrée des frayeurs qu’entretiennent les obscurantismes de toute sorte. À l’heure où l’on déplore volontiers la perte des repères symboliques et le triomphe d’un scepticisme généralisé, il paraît donc urgent de soutenir l’action des « travailleurs de la preuve », comme les nommait Gaston Bachelard, et de justifier leur vocation à la vérité.

Si la caution du philosophe ne suffit pas, on ira chercher celle de l’économiste qui sait de quel poids la connaissance pèse désormais dans la balance des « nouveaux pouvoirs ». Le scénario des prospectivistes ne manque jamais de souligner que les savoirs seront au XXIe siècle l’une des sources essentielles de richesses. Au premier rang d’entre eux, Alvin Toffler va jusqu’à prédire la prochaine dématérialisation du capital et sa transformation en « symboles qui ne représentent eux-mêmes que d’autres symboles, enclos dans les mémoires et la pensée des hommes – ou des ordinateurs2 ». Le travail de la terre et les machines industrielles seraient ainsi en passe de céder la place au savoir comme ressource économique dominante. Dans le droit-fil de la révolution informatique, le triomphe de l’« immatériel » annoncerait que le pouvoir appartiendra à celui qui sait manipuler les symboles, maîtriser les sources d’information, gérer et exploiter les connaissances.

Voilà peut-être la raison ultime qui rend légitime l’intérêt accru pour les théories cognitives, les méthodes d’apprentissage, la logique floue*, la neurobiologie et les recherches sur la construction des savoirs. S’il ne s’exprime pas en philosophe, A. Toffler n’en réclame pas moins les efforts des théoriciens de la connaissance : « Le savoir est encore plus mal réparti que les armes et la richesse. Il en résulte qu’une redistribution du savoir (et surtout du savoir sur le savoir) est plus importante encore qu’une redistribution des autres ressources, qu’elle peut d’ailleurs engendrer3. »

S’attacher à démonter les mécanismes de la connaissance, à identifier ses présupposés théoriques et à exprimer ses implications philosophiques : qui dira que cette entreprise est vaine si elle concourt à prévenir l’erreur, à maîtriser les conséquences des progrès technoscientifiques, à élucider les conditions d’une morale laïque et finalement à accueillir les promesses du futur ?

Dans une large mesure, la sagesse de l’homme de ce début de siècle est solidaire de sa volonté d’interroger les sources et les voies de la connaissance. La Renaissance avait éprouvé cette solidarité d’où étaient issues les grandes figures de l’humanisme.

1. La première occurrence d’un mot défini dans le glossaire est suivie d’un astérisque (*).
2. Alvin Toffler, Les Nouveaux Pouvoirs. Savoir, richesse et violence à la veille du XXIe siècle, Paris, Fayard, 1991.
3. Ibid.

Source : BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Coll. Que sais-je ? Presses universitaires de France, quatrième édition, Paris, 2021, pp. 7-9.


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AU SUJET DE L’AUTEUR

Jean-Michel Besnier

Jean-Michel Besnier, né le 5 avril 1950 à Caen, est un philosophe français.

Professeur émérite de philosophie à Sorbonne Université.

Professeur de philosophie à Paris IV – Sorbonne (chaire de Philosophie des technologies d’information et de communication) où il dirige le DESS « Conseil éditorial et gestion des connaissances numérisées«. Il est également membre du CNRS.


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JEAN-MICHEL BESNIER est professeur de philosophie à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV), où il a créé et dirigé le Master « conseil éditorial et gestion des connaissances numérisées » de 2001 à 2013, avant de prendre la direction de l’Equipe de recherche « Rationalités contemporaines ». Il est également responsable scientifique du Pôle de recherche « Santé connectée, Homme augmenté » à l’Institut des sciences de la communication du CNRS. Il est membre du conseil scientifique de l’IHEST, du Directoire du MURS (Mouvement universel pour la responsabilité scientifique) et de la commission Littérature scientifique et technique du CNL. Ses enseignements et l’encadrement des Thèses de doctorat inscrites sous sa direction (11 à ce jour) portent sur la philosophie des technologies. Il a été membre du Comité d’éthique et de précaution pour les applications de la recherche agronomique de l’INRA et de l’IFREMER (comepra) de 2000 à 2007. Il a aussi appartenu au Comité d’éthique du CNRS (le COMETS) pendant la même période. Il a été directeur scientifique du Secteur sciences et société du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en 2008, jusqu’en avril 2011. Il a créé et anime la collection Mélétè aux éditions Le Pommier. Ses recherches actuelles concernent principalement l’impact philosophique et éthique des sciences et des techniques sur les représentations et les imaginaires individuels et collectifs. Il a notamment publié Demain les post-humains. Le futur a-t-il encore besoin de nous ?, Paris, Fayard, 2010. L’Homme simplifié. Le syndrome de la touche étoile, Paris, Fayard, 2012. Un cerveau très prometteur (avec F. Brunelle et F. Gazeau), Paris, Editions Le Pommier 2016. Il est également coauteur de plusieurs ouvrages publiés dans la collection « Questions vives » chez Acte Sud: La science en jeu, 2010 ; La Science et le débat public, 2012 ; Sciences et société, les normes en question, 2014.

Par kerila le 13 Décembre 2021


Jean-Michel Besnier sur Radio France


Jean-Michel Besnier dans la Revue Esprit


Jean-Michel Besnier sur Les Rencontres Philosophiques de Monaco




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Mon rapport de lecture

Serge-André Guay

Les théories de la connaissance

Jean-Michel Besnier

Que sais-je ? Presses universitaire de France
Quatrième édition – 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

Le mobile le plus immédiat qui nourrit l’enquête épistémologique résulte de la prise de conscience accrue de nos ignorances. Tout se passe comme si l’étendue de notre savoir jetait une ombre grandissante sur les objets auxquels s’appliquent nos facultés de connaître. Plus nous savons et plus nous découvrons combien nous ignorons. Personne ne croit plus, comme lord Kelvin au XIXe siècle, à l’achèvement prochain des sciences physiques, et l’on tend même à se résigner à ce que nous demeurent voilées les 10-43 premières secondes de l’univers. S’efforcer de comprendre pourquoi nous nous trompons, pourquoi nous errons, pourquoi nos connaissances semblent ainsi affectées d’une indélébile « tache aveugle » : telle est l’ambition initiale des théories de la connaissance, contemporaines des grandes découvertes scientifiques.

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Avant-propos, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, p. 6.

Au sous-titre III – CONNAÎTRE N’EST PAS SENTIR du CHAPITRE PREMIER – ANTÉCÉDENTS PHILOSOPHIQUES de la PREMIÈRE PARTIE – CONNAÎTRE LA CONNAISSANCE, Jean-Michel Besnier rappelle la théorie des sophistes soutenant qu’il ne peut pas y avoir de connaissances universelles parce que la connaissance est d’abord une affaire de sensations et puisque ces dernières sont différentes d’une personne à l’autre, la connaissance est toujours personnelle.

C’est dans une situation culturelle dominée par l’offensive des sophiste * contre l’idée d’un savoir universel que Platon et certains de ses contemporains (Criton, Simmias de Thèbes…) interrogent la nature de la science. « L’homme est la mesure de toutes choses, de l’existence de celles qui existent et de la non-existence de celles qui n’existent pas » : cette déclaration imputée à Protagoras est en effet un véritable défi pour la pensée ; elle expose le savoir à une indétermination absolue et le savant à n’êtes qu’un imposteur. Platon écrit dans Théétète pour tenter d’arracher la science aux sophistes. Ce faisant, il dessine les cadres d’une théorie de la connaissance qui ménage une place à la compréhension de l’erreur, faute de quoi il n’est pas de vérité concevable.

(…)

Que résulte-t-il donc de l’affirmation soutenue par Protagoras selon laquelle la science n’est rien d’autre que sensation ?  À première vue, trois conséquences qui contreviennent à l’idée que le sens commun se fait du savoir : 1/ « La sensation, en que science, a toujours un objet réel »(152x) ; elle est toujours vraie pour celui qui l’éprouve ; autrement dit, elle rend l’erreur impensable. 2/ Si la science se réduit à la sensation, il n’y a pas d’accord possible entre les hommes ; rien n’existe en soi qui permettrait un tel accord et chacun est le jouet de ses sens, lesquels modifient même à tout moment l’identité du sujet qui prétend se confier à eux pour connaître, 3/ Les mots ne veulent plus rien dire puisqu’ils ont l’impossible fonction de dénoter des réalités qui sont en fait toujours changeantes. Il faut donc en convenir : confondre la science avec les sensations, c’est s’interdire la vérité et l’erreur, l’objectivité et l’intersubjectivité, le langage et l’effort conceptuel – c’est-à-dire les éléments minimaux que paraît requérir l’ambition de connaître.

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Première partie – Connaître la connaissance, Chapitre premier – Antécédents philosophiques, III. – Connaître n’est pas sentir, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, pp. 19-21.

Plus de quatre cents ans avant Jésus-Christ, il fallait ramener à l’ordre les gens qui définissaient la réalité suivant les sensations qu’ils en éprouvaient.

Le présupposé du Sophiste est sensualiste : toute connaissance est fondée sur les sensations. Or les sensations varient d’un individu à l’autre, et même d’un moment à l’autre (le point de vue, la luminosité, etc., changent). Chacun a donc nécessairement une connaissance différente d’une même chose.

Source : Les Sophistes, Ve siècle avant J.-C. , L’Agora une agora, une encyclopédie.

La confusion entre sensations et connaissances persiste encore de nos jours. Plusieurs personnes se base sur leurs sensations pour juger ou, si vous préférez, pour se faire une opinion, et faire de cette dernière une croyance vraie. Bref, même de nos jours, des personnes se donnent raison sur la base de leurs sensations.

Vivre dans un monde où tout un chacun se donne raison ne me convient pas. C’est pourquoi je plaide pour une connaissance de base de la pensée scientifique et sa mise en pratique dans la vie de tous tous les jours. Il m’apparaît primordial d’aider les gens à prendre conscience du comment ils pensent et de l’importance de ne pas prendre pour vrai ce qu’ils pensent uniquement parce qu’ils le pensent.

Définie minimalement, la connaissance est la mise en relation d’un sujet et d’un objet par le truchement d’une structure opératoire. C’est en ces termes que Jean Piaget caractérise le processus cognitif (1) : chaque fois qu’on énonce une proposition traduisant un savoir, ces trois éléments – c’est-à-dire le sujet, l’objet et la structure – se trouvent mobilisés. (…)

(…)

La théorie de la connaissance s’interroge sur l’origine et la nature des structures que le sujet doit solliciter pour décrire l’objet auquel il est confronté. (…)

_____

(1) Jean Piaget, Logique et connaissance scientifique, Paris, Gallimard, « Encyclopédie de la Pléiade », 1967.

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Première partie – Connaître la connaissance, Chapitre II – Anatomie des théories, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, p. 24.

La connaissance est une mise en relation, nous dit Jean-Michel Besnier. Il s’agit d’une mise en relation entre le sujet (vous, moi, toute personne) et l’objet (devant nous). Cette mise en relation implique une structure opératoire. La description de cette structure opératoire donnée par Jean Piaget n’est pas aisée à comprendre. Disons simplement, qu’il s’agit d’un processus cognitif. Parlant des « structures de la connaissance », Jean Piaget écrit : « Elles désignent l’organisation d’ensemble des actions ou opérations de la pensée intervenant à tous les niveaux dans la connaissance des objets. »

J’acquiers de l’objet devant moi des informations ou, plus précisément, je reconnais à l’objet devant moi des propriétés que je connais déjà et acquises par mon expérience. Par exemple, je peux reconnaître le forme d’un triangle puis d’une pyramide à cet objet parce que je sais déjà ce qu’est un triangle et une pyramide. Il en va de même pour toutes autres propriétés de cet objet que je peux reconnaître. Cela ne signifie pas que je connais déjà toutes propriétés de cet objet. Je peux alors acquérir une nouvelle propriété à prendre en considération, pour autant qu’on m’en informe. Par exemple, l’objet devant est de couleur or et je peux supposer qu’il est fait d’or. Mais on peut aussi m’informer qu’il s’agit uniquement d’objet plaqué or. Ainsi, désormais, à chaque fois que je suis en relation avec un objet de couleur or, je dois m’interroger à savoir s’il s’agit d’un objet fait d’or ou plaqué or. Il en sera de même sur la valeur de ce plaqué or. On m’apprendra que le prix de l’or dépend de son carat (10k, 14k, 18k, etc.).


Permettez-moi d’ajouter le phénomène du transfert de sensations. Par une opération cognitive (plus souvent inconsciente que consciente) j’effectuai un transfert de sensations de la valeur du plaqué or selon sa teneur en carats à l’objet lui-même. Et ainsi de suite pour les autres propriétés de l’objet.

J’explique en ces mots le phénomène du TRANSFERT DE SENSATIONS dans mon livre COMMENT MOTIVER LES CONSOMMATEURS À L’ACHAT (Pdf gratuit) : « Les mots-clés : Phénomène inconscient universel. Transférer la sensation d’une chose à une autre, tel que de l’emballage au produit contenu dans l’emballage; juger un livre par sa couverture ou une personne par ses vêtements. En plus d’être inconscient, le phénomène du transfert de sensations est universel, dans le sens scientifique du terme. »

Au final, la mise en relation entre moi-même (sujet) et l’objet peut passer à la fois par un processus cognitif d’une part conscient et d’autre part inconscient. Notez que le sujet d’un transfert de sensations n’est pas traité dans le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE de Jean-Michel Besnier.


Pour David Hume, connaître, c’est croire. Pour Emmanuel Kant, connaître, c’est construire. Jean-Michel Besnier examine les théories de ces deux philosophes.

(…) Kant décide donc de changer de perspective : on ne dira plus que le sujet connaissant doit tourner autour de l’objet pour tâcher de le comprendre mais, au contraire, que cet objet se règle sur les facultés de connaître du sujet, c’est-à-dire qu’il est connu pour autant qu’il satisfait aux caractéristiques structurelles de ces facultés. (…)

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Première partie – Connaître la connaissance, Chapitre III – Pour ne pas en finir avec la science, III. – Le critère de l’«expérience possible », Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, pp. 47-48.

Je connais suivant les facultés dont je dispose et leurs structures. Comment pourrait-il en être autrement. La connaissance n’appartient à l’objet, ce dernier ne possède pas de connaissance. La connaissance se bâtie en moi suivant mes facultés de connaître. Si à la suite de mon analyse cognitive de l’objet, j’affirme que cet objet est beau, je lui attribue une qualité. Mais, en lui-même, l’objet de possède pas la beauté que je lui accorde. L’objet peut être une représentation de la beauté selon son créateur. Lorsque j’affirme, selon mes critères propres et mon expérience, que l’objet est beau, je rejoins alors son créateur. Mais la beauté affirmé par moi n’est pas nécessairement celle représentée par son créateur.


« Si vous lez étudier chez l’un quelconque des physiciens théoriciens les méthodes qu’il utilise, je vous suggère de vous tenir à ce principe de base : n’accordez aucun crédit à ce qu’il dit, mais jugez ce qu’il a produit ! » Albert Einstein

Cité par Jean-Michel Besnier dans son livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE, p. 54


Comment se développe la connaissance du sujet ? Tout simplement grâce à l’épreuve qu’il fait du réel, par modification, élimination et substitution de la forme de connaissance qui préexiste en lui. Popper ne renonce pas à l’antique théorie selon laquelle la vérité consiste dans la correspondance de nos idées avec la réalité. C’est pourquoi il soutient que la connaissance se transforme en vue de se rapprocher davantage de la vérité — en quoi l’idéal scientifique peut être décrit en termes de « vérisimilitude ». (…)

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Première partie – Connaître la connaissance, Chapitre III – Pour ne pas en finir avec la science, III. – Le critère de l’«expérience possible », Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, p. 55.

On retrouve ici encore l’idée selon laquelle nous connaissons selon nos facultés de connaître : « (…) de la forme de connaissance qui préexiste en lui ». C’est très intéressant parce que cette idée implique de bien connaître les potentiels et les limites de nos facultés et de les développer car nous ne connaîtront pas autrement.


(…) connaître, ce n’est jamais plus qu’affirmer des raisons de croire dans la vérité d’un énoncé. (…)

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Deuxième partie – Métaphysique de la connaissance, Affirmer des raisons de croire, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, p. 65.


J’appuie sur le frein lorsque j’observe une association entre les mots « croire » et « vérité ». Ai-je besoin de croire ce qui est vrai ? Non, il me suffit amplement d’admettre une connaissance pour vraie. La vérité n’a pas besoin d’être crues mais admise pour vrai. Bref, la vérité s’impose d’elle et n’a pas besoin d’être crue. Autrement, la vérité crue devient subjective.

Dans le Chapitre premier (Les paradoxes de la cognition) de la Deuxième partie (Métaphysique de la connaissance) de son ouvrage, Jean-Michel Besnier nous introduit aux différents positionnements des sciences cognitives face aux théories de la connaissance. Le chapitre commence en ces mots :

À première vue, les recherches sur la cognition héritent du projet des théories de la connaissance. Pour répondre aux questions laissées ouvertes par les philosophes, elles mobilisent de nombreuses disciplines (de l’informatique à la neurobiologie, en passant par la psychologie ou la linguistique) désormais regroupées sous le nom de « sciences cognitives ».

Pourtant, il ne suffit pas de démonter les mécanismes de l’acte de connaître pour suivre les traces de Hume ou de Kant. L’évolution des sciences cognitives donne plutôt à penser un éloignement progressif par rapport aux théories traditionnelles que la première partie de ce livre a décrites. À cet égard, ces jeunes sciences mériteraient d’être interprétées comme un geste de sortie hors des sentiers empruntés par les principaux théoriciens de la connaissance.

Chez certains de leurs protagonistes, le projet de connaître la connaissance a même pris une tournure surprenante, telle que l’historien des idées est parfois tenté d’y déchiffrer le regain d’une préoccupation de nature métaphysique. Avec les Temps modernes, connaître signifiait la volonté d’assumer la dispersion du Cosmos des Anciens et l’extranéation* de l’homme. Aujourd’hui, l’explication des processus cognitifs paraît parfois s’accommoder – sinon se réclamer – d’une sorte de « réenchantement du monde », par exemple en révélant les bases d’une coappartenance des êtres – végétal, animal ou homme – à une nature unique, dont la cognition exprimerait les degrés de réalisation. Dans certaines de leurs versions, les sciences de la cognition nourrissent en effet cette tendance au « réductionnisme* », sans toujours s’aviser du retour de constructions métaphysiques qu’elles favorisent et dont LA CRITIQUE DE LA RAISON PURE devrait, en 1781, sonner le glas.

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Deuxième partie – Métaphysique de la connaissance, Chapitre premier – Les paradoxes de la cognition, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, pp. 67-68.

Le titre lui-même du chapitre, Les paradoxes de la cognition, soulève en mon esprit un doute au sujets des sciences cognitives et de ses affirmations au sujet des mécanismes de la connaissance. Les sous-titres de ce chapitre en disent long :


I. – Connaître, c’est « computer »

II. – Connaître, c’est connecter

III. – Connaître par sélection naturelle

IV. – Connaître, c’est faire émerger

V. – Connaître, c’est déléguer à l’intelligence artificielle


Il faut désormais déployer bien des efforts pour convaincre de ce que l’intelligence ne se réduit pas au simple calcul, que des machines effectueront de toute façon avec toujours plus d’efficacité que les humains. Il n’est pas aisé d’objecter aux adeptes de ces technologies cognitives qui triomphent dans le monde contemporain, que d’autres formes d’intelligence, plus subtiles et moins réductibles à des formalismes ou à des algorithme, restent le privilèges de l’humain : Howard Gardner en proposait huit, en 1983, parmi lesquelles « l’intelligence intra- et interpersonnelle », « l’intelligence musical-rythmique », « l’intelligence naturalise-écologiste » ou « l’intelligence existentielle »(1). Pourquoi ne pas conclure que cette intelligence protéiforme, telle nécessaire à la production des connaissances, demeure le point de fuite que n’atteindront jamais les machines.

________

(1) Howard Gardner, Les Intelligences multiples. La théorie qui bouleverse nos idées reçues, trad. Y. Bonin, Paris, Retz, 2008.

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Deuxième partie – Métaphysique de la connaissance, Chapitre premier – Les paradoxes de la cognition, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, p. 91.

Jusqu’ici, je donnais raison à Antonio Damasio, mondialement connu, est professeur de neurosciences, de neurologie, de psychologie et de philosophie à l’Université de Californie du Sud à Los Angeles, où il dirige le Brain and Creativity Institute. L’auteur de L’Erreur de Descartes, de Spinoza avait raison, de L’Ordre étrange des choses et Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience qui ont connu un immense succès. En quatrième de couverture de ce dernier livre, on peut lire :

Ce livre, écrit par l’un des plus grands neuroscientifiques, propose une analyse tout à fait nouvelle et passionnante du phénomène de la conscience et de son rôle dans le vivant. Jusqu’à tout récemment, beaucoup de philosophes et de neuroscientifiques s’accordaient pour penser que la question de la conscience était insoluble. Antonio Damasio, au contraire, est convaincu qu’avec la neurobiologie, la psychologie et l’intelligence artificielle nous disposons des outils nécessaires pour résoudre le mystère de la conscience.

DAMASIO, Antonio, Savoir et sentir, Éditions Odile Jacob, 2021, quatrième de couverture.

Aujourd’hui, avec Théories de la connaissance de  Jean-Michel Besnier, je doute que « nous disposons des outils nécessaires pour résoudre le mystère de la conscience ». La conscience et la connaissance ne réduisent pas à des mécanismes biologiques impliquant le système nerveux et le cerveau. Une nouvelle connaissance vient de prendre le dessus.


Les théories de la connaissance

Deuxième partie – Métaphysique de la connaissance
Chapitre II – Recherche et religiosité

1 – La question du sens

On a longtemps affirmé que la science avait acquis ses gages de rigueur en écartant les questions relatives à la valeur et à la signification de ses objets. Attachée à décrire et à comprendre le « comment », elle n’aurait que faire du « pourquoi » auquel la philosophie cherche, en revanche, à répondre. « Comment la vie est-elle donc apparue sur terre ? », et non pas : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » La connaissance serait en quelque sorte devenue scientifique du jour où elle aurait fait son deuil de ses préoccupations concernant la totalité du réel et la destination de l’homme.

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Deuxième partie – Métaphysique de la connaissance, Chapitre II – Recherche et religiosité, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, p. 94.


« (…) On assiste de nos jours à une véritable prise de conscience du caractère dogmatique et stérile des prétentions à purger la science de tout apport métaphysique. (…)

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Deuxième partie – Métaphysique de la connaissance, Chapitre II – Recherche et religiosité, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, p. 96.


Il y a un besoin métaphysique dans l’humanité qui justifie que la volonté de connaître se porte au-delà de l’expérience, jusqu’à la raison ultime de tout ce qui existe de manière éparse. (…)

BESNIER, Jean-Michel, Les théories de la connaissance, Deuxième partie – Métaphysique de la connaissance, Chapitre II – Recherche et religiosité, Coll. Que-Sais-je ?, Presses universitaires de France, quatrième édition, 2021, Paris, p. 101.


Je ne connaissais pas les prétentions de la science (de certaines sciences) à vouloir tout expliquer sur la base de l’expérimentation du réel, soutenant que le réel n’est que physique, que matériel. Jean-Michel nous l’écrit : « la volonté de connaître se porte au-delà de l’expérience », au-delà de ce que la science peut expérimenter. La science contribue à la métaphysique en ce qu’elle alimente le « comment » mais elle ne peut pas expérimenter le « pourquoi », d’où la philosophie.


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J’accorde à ce livre 5 étoiles sur cinq. Je vous en recommande donc vivement la lecture.


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil

Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)

“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?

Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021

J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.

Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021

Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.

Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019

Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.

Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018

Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…

Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023

Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.

Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens

En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.

Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023

J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».

Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.

Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022

Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.

Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019

Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.

Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997

J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.

Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000

À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :…

Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021

J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.

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Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute :

Enfin, je reconnais au philothérapeute Patrick Sorrel la liberté de construire sa propre doctrine philosophique mais la danse à laquelle il me convie m’apparaît dangereuse en raison de son approche centrée sur les croyances, parce qu’il n’aime pas faire la différence entre la « connaissance » et la « croyance », une différence essentielle en philosophie à mon humble avis. Il m’apparaît très risqué de fonder une philosophie sur des croyances.

Source : Guay, Serge-André, Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel, Dossier Consulter un philosophe, 23 décembre 2020.

À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de pensée». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.


Patrick Sorel a fait de la recherche de sens, la sienne et celles des autres, un point central de sa philothérapie. À question «À qui s’adresse cette conférence ?», il propose quatre choix de réponse dont celui-ci : «Je suis en recherche de sens, je ressens le besoin de me mettre au service, je ne sais pas encore comment.» Il s’intéresse de près aux gens qui se demandent «Pourquoi?». Il s’intéresse de près aux personnes qui trouvent du sens et comment elles y parviennent.

SOMMAIRE DE LA CONFÉRENCE

  1. Une «psycho» thérapie de plus ?
  2. Donner du sens à ce qui est éprouvé
  3. Com-prendre ton système
  4. On veut du contenu

À la question «La philothérapie est-elle un «psycho» thérapie de plus ?», Patrick Sorrel répond «Oui».

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Patrick Sorrel explique qu’il ne soigne pas mais qu’il prend soin.

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Patrick Sorrel place le désir au centre de sa définition de la philothérapie : «

Philo-thérapie : Prendre soin du Désir, de l’élan de la vie, de ce qui donne du SENS à notre existence ?

  • Le Désir est le moteur, l’envie d’avancer, de construire, de connaître.
  • Il demande à être accompagné avec soin.

Il approche aussi la philothérapie comme étant la recherche de sens. Et que le sens est le moteur, ce qui nous donne envie de continuer.

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Patrick Sorrel nous a fait la lecture de ce texte (voir ci-dessous).

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Ensuite, il décortiquer le texte de François Jacob en deux types de questions :

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Les questions du «Comment» recherchent le fonctionnement. Il s’agit de question sur un objet «physique» (nature). C’est le déterminisme impliquant une cause et une seule et son effet.

Les questions «Pourquoi?» recherche la signification ou une recherche de compréhension du sens. Il s’agit de questions «métaphysiques». C’est le paradigme du finalisme, le fait qu’il y ait raison d’être, une fin dans le sens de finalité cachée derrière tel ou tel événement. On posera la question : «Quelle est la raison d’être de cet événement?»

«Pourquoi avons-nous besoin de comprendre ? Parce que ça répond à un besoin.»

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«Ça répond à un besoin de répondre pourquoi. Et si je délaisse le «pourquoi», je ne nourris pas mes besoins. Et, du coup, je risque de ne pas être équilibré dans ma vie. »

«Et donc, c’est l’un des postulat de base dans ma philothérapie, c’est que nous sommes tous en besoin de compréhension, Nous tous en besoin de cohérence. Pourquoi ? Parce que nous avons un paradigme propre, notre système de croyance.»

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«Et notre système de croyance (je vais vous dire ma croyance à moi), c’est lui qui nous fait tenir debout plus ou moins bancallement. Des fois, c’est bancal parce qu’il y a plein de trous. N’empêche, ce système de croyance m’aide à m’orienter dans la vie. C’est comme une cartographie. Et s’il y a des trous dans ce système de croyance ou s’il y a des bugs ici et là, c’est plus difficile pour moi de m’orienter dans la vie. Et ça peut créer des sentiments de manque de confiance, d’inconfort, plein plein de choses, qui sont d’origine bancale. Et ça ne veut pas dire que je l’ai diminue. Ça veut dire que je donne beaucoup d’importance au système de croyance dans lesquels chaque personne s’agite, on pourrait dire.»

Patrick Sorrel cherche lors de ses séances de philothérapie comment son interlocuteur « peut faire évoluer son système de croyance si à un moment donné il lui procure de l’inconfort, si à un moment donné l’existence est difficile pour lui. Est-ce que en faisant bouger ça et ça, ça va changer des choses ? Et tranquillement. On va y aller précautionneusement parce qu’autrement on va faire décompresser la personne. Si on lui dit «Changes tout. Là, c’est merdique». Là, il va se jeter d’une falaise. C’est obligé, quoi. On a fait ça avec moi il y a quelques années et je n’étais pas bien du tout, du tout, du tout. Donc, j’y vais mollo. Dans certaines pratiques philosophiques, on y va plutôt aux forceps. Et ce n’est pas la meilleure manière de  »faire accoucher une personne », entre guillemets.»

Cet empathie de Patrick Sorrel face à la personne en séance de philothérapie avec lui rejoint mes préoccupations. Du seul fait qu’il en parle et témoigne de son expérience comble chez moi un besoin depuis mon expérience avec le philosophe praticien Oscar Brenifier.


Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

Article # 12 – Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien


Patrick Sorrel me console à l’idée que la philothérapie n’a pas besoin d’être brutale comme je l’ai observé chez d’autres philosophes praticiens s’inspirant de la méthode développée par Socrate et rapporté par Platon. À un moment donné, j’en étais venu à la conclusion que Socrate, sous des airs sympathiques au début, finissait par torturer son interlocuteur avec un interrogatoire le poussant à reconnaître ses contradictions et son ignorance, ce qui est plus qu’inconfortable pour son interlocuteur. Bref, Socrate est devenu un salaud à mes yeux et je me questionne encore sur sa méthode. Dialoguer est une chose. Torturer en est une autre.


Entre l’empirisme (expérience), et rationalisme (logique) et le pragmatisme (efficacité), Patrick Sorel préfère le pragmatisme. Ainsi, il se demande « À quoi sert cette croyance ? Comment je m’en sers ? À quel besoin elle répond

«William James, en philosophie qui est un des fondateurs du pragmatisme et après lui plein d’autres personnes, qui part du principe que la vérité ne dépend pas de la perception du monde extérieur, parce que la perception dépend elle-même de mes croyances, que la vérité ne dépend pas de la logique interne de mon système, parce que la logique interne de mon système ne résiste pas à l’épreuve des croyances, mais que la vérité est juste fonction de l’utilité, d’une assertion, de l’utilité d’un énoncé. Un énoncé qui est utile à une personne est dit vrai pour lui pendant un certains temps parce qu’elle sert son système. Elle sert ses besoins. Et c’est pareil pour un groupe. Un énoncé qui est vrai pour groupe, c’est un énoncé qui est utile au groupe. (…)»

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«Le besoin, c’est ce dont on doit prendre soin.»

«La base d’un système, ce sont les besoins. Chaque personne est un Être de besoin. Ça, c’est un postulat de mon système de croyances à moi. Et je disais récemment à quelqu’un, t’est sûr que le besoin est à l’origine de tout. Si ce n’est pas le cas, mon système à moi s’écroule, mon système de croyances et, du coup, je peux aller me coucher. Mais je crois quand même fort, fort. Nous sommes, à partir du moment où nous sommes incarnés, des êtres de besoin.»

«Dans besoin il y a soin»

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Les besoins : autonomie (liée à l’humiliation et pousse au masochisme), confiance (liée à la trahison et pousse à être contrôlant), reconnaissance (liée au rejet et pousse à être fuyant), appartenance (liée à l’abandon et pousse à être dépendant), justice (liée à l’injustice et pousse à être rigide).

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Selon Louis Bourbeau : https://www.ecoutetoncorps.com/fr/

Même si je crois qu’avec ce tableau nous entrons de plein pied dans la psychologie, je dois reconnaître qu’il y a des besoins et des croyances de toutes natures. J’ai exprimé dans ce dossier ma crainte de voir la philothérapie compromise par psychothérapie parce que je ne trouve pas cette dernière particulièrement efficace.

En affirmant, au début de sa conférence, que la philo-thérapie est une autre « psycho » thérapie, Patrick Sorrel ne s’improvise pas psychothérapeute. À mon avis, il réconcilie les deux disciplines en raison de son approche axée sur les besoins et les croyances qui les comblent ces besoins.

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Je saisi aussi son affirmation dans le sens où la philothérapie comble des besoins psychologiques.

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Voici la formation proposé par Patrick Sorel.

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Nous voici donc en présente d’une philothérapie et d’un philothérapeute uniques auxquels j’accorde désormais 5 étoiles sur 5. Merci Patrick Sorel !

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https://www.patricksorrel.com/


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.

Article # 23 – Pour une philothérapie balisée

Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.

Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil

Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »

Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel

Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.

Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur

J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.

Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?

Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.

Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».

Article # 29 – Je sais parce que je connais

Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».

Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.

Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018

Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.

Article # 32 – Les émotions en philothérapie

J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.

Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois

Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer

Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation

Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.

Article # 35 – La lumière entre par les failles

Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».

Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie

Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.

Article # 37 – L’impossible pleine conscience

Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.

Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».

Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société

Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.

Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale

Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.

Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie

Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.

Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995

J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.

Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018

Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.

Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?

Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».

Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob

Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.

Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007

Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.

Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017

La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.

Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000

Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.

Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?

À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…

Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel

Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.

Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell

Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.

Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.

Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité

Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».

Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022

J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.

Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance

Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.

Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance

La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.

Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?

La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.

Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique

Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.

Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.

Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?

Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.

Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »

En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.

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