Article # 77
J’AI LU POUR VOUS
Problèmes de philosophie
Bertrand Russell
Nouvelle traduction
Éditions Payot
Collection Bibliothèque philosophique Payot
Paris, 1989
François Rivenc (Préfacier)
François Rivenc (Traducteur)
ISBN : 978-2-228-88172-2
EAN: 9782228881722
Nombre de Pages : 194
Achevé d’imprimer 2020
Résumé
(Texte de la quatrième de couverture)
Problèmes de philosophie (1912) marque un tournant dans l’histoire philosophique de la logique moderne. Ce livre offre aussi, par le souci constant qu’il manifeste d’éviter les questions trop techniques ; par le rappel des grandes conceptions classiques que Bertrand Russell passe en revue afin de mieux situer sa démarche ; par la clarté, enfin, avec laquelle il pose les grands problèmes de la théorie de la connaissance et en parcourt le domaine — une excellente introduction à toute une part de la philosophie contemporaine.
Source : Payot & Rivages.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction de François Rivenc
Avant-propos
- Apparence et réalité
- L’existence de la matière
- La nature de la matière
- Idéalisme
- Connaissance par accointance et connaissance par description
- Sur l’induction
- Sur notre connaissance des principes généraux
- Comment une connaissance a priori est-elle possible
- Le monde des universaux
- Sur la connaissance intuitive
- Vérité et erreur
- Connaissance, erreur et opinion probable
- Les limites de la connaissance philosophique
- La valeur de la philosophie
Note bibliographique
Appendice : Introduction à la traduction allemande
EXTRAITS
Avant-Propos
Dans les pages suivantes je me suis limité pour l’essentiel aux problèmes de la philosophie à propos desquels j’ai cru possible de dire des choses positives et constructives, car une critique seulement négative eût été, me semble-t-il, hors de propos. Pour cette raison, la théorie de la connaissance occupe une place plus grande dans cet ouvrage que la métaphysique, et certains thèmes abondamment discutés par les philosophes sont traités brièvement, ou pas du tout.
J’ai trouvé une aide précieuse dans les travaux inédits de G.E. Moore et J.M. Keynes : en ce qui concerne les relations des sense-data aux objets physique pour le premier, la probabilité et l’induction pour le second. Je suis aussi grandement redevable au Professeur Gilbert Murray pour ses critiques et ses suggestions.
1912
Note de la dix-septième édition :
Concernant certaines affirmations aux pages 66, 97, 154 et 155, il faut remarquer que ce livre a été écrit dans la première moitié de l’année 1912, alors que la Chine était encore un Empire et que le nom du dernier Premier ministre commençait par la lettre B.
1943
SOURCE : RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Éditions Payot, Paris, 1989.
Bertrand Russell. Problèmes de philosophie. (1912) Payot (1989), p. 180.181.
« En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. Celui qui ne s’y est pas frotté traverse l’existence comme un prisonnier: prisonnier des préjugés du sens commun, des croyances de son pays ou de son temps, de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Tout dans le monde lui paraît aller de soi, tant les choses sont pour lui comme ceci et pas autrement, tant son horizon est limité; les objets ordinaires ne le questionnent pas, les possibilités peu familières sont refusées avec mépris. Mais […] à peine commençons-nous à philosopher que même les choses de tous les jours nous mettent sur la piste de problèmes qui restent finalement sans réponse. Sans doute la philosophie ne nous apprend-elle pas de façon certaine la vraie solution aux doutes qu’elle fait surgir: mais elle suggère des possibilités nouvelles, elle élargit le champ de la pensée en la libérant de la tyrannie de l’habitude. Elle amoindrit notre impression de savoir ce que sont les choses; mais elle augmente notre connaissance de ce qu’elles pourraient être; elle détruit le dogmatisme arrogant de ceux qui n’ont jamais traversé le doute libérateur, et elle maintient vivante notre faculté d’émerveillement en nous montrant les choses familières sous un jour inattendu.
Mais à côté de cette fonction d’ouverture au possible, la philosophie tire sa valeur – et peut-être est-ce là sa valeur la plus haute – de la grandeur des objets qu’elle contemple, et de la libération à l’égard de la sphère étroite des buts individuels que cette contemplation induit ».
Bertrand Russell. Problèmes de philosophie. (1912) Payot (1989), p. 180.181.
Autres extraits – Autre traduction de l’original de 1912
Wikisource – La bibliothèque libre
Bertrand Russel sur le Project Gutenberg
37 citations de Bertrand Russell sur ABC-CITATIONS
À lire aussi sur le web au sujet de ce livre
Russell. La valeur de la philosophie – Par Gabriel Gay-Para.
Russell : problèmes de philosophie (1912) – Abrégé résumé par César Valentine –
Lire d’autres extraits en ligne
AU SUJET DE L’AUTEUR
Bertrand Russell
(1872-1970)
« Bertrand Russell (1872-1970), mathématicien et philosophe, prix Nobel de littérature en 1950, chef de file de la philosophie analytique, est considéré comme le fondateur de la logique mathématique moderne. Il est l’auteur de plusieurs livres aux Éditions Payot, dont Analyse de l’esprit, La Méthode scientifique en philosophie, ou encore La Conquête du bonheur. »
SOURCE : RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Éditions Payot, Paris, 1989.
Russell et la Philosophie par Anne-Françoise Schmid (1)
Bertrand Russell : ce qu’est la philosophie – Apprendre la philosophie
Russell, logique et réalité par François Brooks
Bertrand Russell et Harold Joachim par Nicholas Griffin, Université McMaster
Bertrand Russell sur le site web de la Bibliothèque nationale de France
Bertrand Russell sur Encyclopædia Universalis
Bertrand Russell sur Wikipédia
Bertrand Russell sur Wikisource
Bertrand Russell sur Wikiquote
Bertrand Russell sur le site web des Prix Nobel
Bertrand Russell, l’œuvre d’une vie – 4 épisodes – Les Chemins de la philosophie, France Culture
Mon rapport de lecture
Serge-André Guay
Problème de philosophie
Bretrand Russell
Éditions Payot
Paris, 1989
Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).
J’ai lu pour vous la réédition de 1989 chez Payot («Cet ouvrage est une nouvelle traduction du texte de Bertrand Russell dont les Éditions Payot avait publié la première version française de S. M. Guillemin»). Cette réédition propose une «Introduction et traduction de l’anglais par François Rivenc».
J’ai passé assez rapidement sur cet introduction en raison de l’érudition qu’elle exige du lecteur. François Rivenc nous fait part des enjeux qu’il a relevé dans la traduction du texte de cette œuvre de Bertrand Russell. Il tente aussi de situer PROBLÈME DE PHILOSOPHIE dans l’histoire de la philosophie. Le style et l’approche de François Rivenc est tout à l’opposée du texte de BERTRAND RUSSELL, beaucoup plus compréhensible. Truffée d’exemples concrets, le texte de Bertrand Russell retient vite notre attention.
I – Apparence et réalité
L’objet de nos perceptions sensorielles existe-t-il vraiment et est-ce que nos perceptions sont la seule réalité de l’objet que nous percevons ? Bref, est-ce que tout se passe dans notre tête et, si c’est le cas, la table que nous voyons existe-t-elle réellement ?
Quelques termes simples, au sens défini et clair, nous aiderons à traiter ces questions. Appelons «sense-data» ces choses immédiatement connues dans la sensation : couleurs, sons, odeurs, les différentes duretés, rugosités, etc. Et appelons «sensations» l’expérience d’être immédiatement conscient de ces choses. Ainsi, voir une couleur, c’est avoir la sensation de la couleur, mais la couleur elle-même est un sense-datum, pas une sensation. La couleur est ce dont nous avons immédiatement conscience, et cette conscience elle-même est la sensation. Il est évident que toute connaissance de la table passe par sense-date – la couleur brune, la forme rectangulaire, l’aspect lisse, etc. –, que nous associons à la table; mais, pour des raisons déjà invoquées, nous ne pouvons pas dire que la table est l’ensemble des sense-date, ni même que les sens-date sont des propriété appartenant directement à la table. Ainsi surgit la question de la relation entre les sense-date et la table réelle, à supposer qu’elle existe.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre I – Apparence et réalité, Éditions Payots, Paris, 1989, pp. 33-34.
Je comprend qu’il ne faut pas prendre ce que nous percevons par nos sens pour la réalité elle-même de l’objet ainsi perçu. Ainsi Bertrand Russell se demande si la table existe réellement. Ce que nous connaissons, ce sont les sensations que nous procurent nos sens. Nous sommes certains de percevoir une couleur mais de la couleur elle-même nous ne connaissons rien.
Auparavant, revenons un instant sur ce que nous avons découvert. Nous avons vu qu’étant donné un objet ordinaire quelconque, du genre de ceux qu’on suppose être connus par les sens, nous sens ne nous apprennent pas immédiatement la vérité sur l’objet en soi, mais seulement la vérité sur des sense-data qui dépendent, à ce qu’il semble, des relations entre nous et l’objet. Ainsi ce que nous voyons et ressentons est une simple « apparence », dont nous pensons qu’elle est le signe d’une « réalité » cachée derrière elle. Mais si la réalité n’est pas ce qui apparaît, avons-nous un moyen de savoir s’il y a bien une réalité ? Et si oui, de nous en faire une image ?
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre I – Apparence et réalité, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 37.
II – L’existence de la matière
Bertrand Russell se réfère à Descartes et au doute systématique dans le chapitre suivant, L’existence de la matière. Il l’introduit en ces mots :
La question de ce chapitre est de savoir s’il existe une chose telle que la matière, en quelque sens que ce soit. Y a-t-il une table doutée d’une nature propre, qui continue d’exister quand je ne la regarde pas, ou bien n’est-elle qu’un produit de mon imagination, un rêve de table dans un durable songe ? (…)
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre II – L’existence de la matière, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 39.
Descartes, explique Russell, a montré que «la subjectivité est ce qu’il y a de plus certain».
Descartes, le fondateur de la philosophie moderne, a inventé une méthode qu’on peut encore utiliser avec profit — le doute méthodique. Il décida de ne rien croire qu’il ne concevait pas clairement et distinctement être vrai. Tout ce qu’il pouvait mettre en doute, il le rejetterait jusqu’à ce qui perçoive une raison de cesser de douter. En appliquant cette méthode, il acquit progressivement que la seule existence dont il pouvait être absolument certain était la sienne propre. Il imagine alors un mauvais génie trompeur qui présente à ses sens des choses sans réalité en une perpétuelle illusion et tromperie; l’existence de ce malin génie est peut-être improbable; encore est-il qu’elle est possible, et donc on peut douter des choses perçues par les sens.
(…)
(…) Ainsi sa propre existence était une certitude absolue pour lui : «Je pense, écrit-il, donc je suis » (Cogito, ergo sum); et sur le fondement de cette certitude il entreprend de reconstruire l’univers de la connaissance ruiné par l’opération du doute. En inventant le doute méthodique, et en montrant que la subjectivité est ce qu’il y a de plus certain, Descartes rendit une grand service à la philosophie, de sorte qu’aujourd’hui encore son enseignement est profitable.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre II – L’existence de la matière, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 40.
«Est subjectif ce qui est propre à un sujet déterminé, qui ne vaut que pour lui seul (synonyme : individuel) ; ou encore ce qui ne correspond pas à une réalité, à un objet extérieur mais à une disposition particulière du sujet qui perçoit» (superprof, L’opposition entre être objectif ou subjectif).
III – La nature de la matière
Je comprend qu’on ne peut pas déterminer la nature de la matière de l’objet que nous percevons sur la base de ces perceptions.
IV – L’idéalisme
Le mot « idéalisme » a, selon les philosophes, des acceptions quelque pu différentes. Nous le prendrons au sen de la doctrine pour laquelle tout ce qui existe, ou du moins tout ce dont nous pouvons connaître l’existence, doit être d’une façon ou d’une autre de nature mentale. (…)
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre IV – L’idéalisme, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 59.
Parlant du philosophe George Berkeley, Bertrand Russell écrit :
Les raison en faveur de l’idéalisme sont généralement dérivées de la théorie de la connaissance. La première tentative sérieuse pour asseoir l’idéalisme sur ces fondements fut celle de Berkeley. Il utilise d’abord des argument en grande partie valides pour prouver que nos sense-date ne peuvent avoir une existe3nce indépendante de nous, maus doivent au contraire être au moins pour une part «dans» l’esprit, au sens où ils n’existeraient pas sans la vie, l’ouï, ne les autres sens. Et jusqu’ici sa thèse sinon tous les arguments utilisés, est à peu près incontestable. Mais il va plus loin et s’efforce de montrer que les sens-data sont les seules réalités dont nos perceptions nous assurent, qu’être connu c’est être «dans» l’esprit et donc mental. D’où il conclut que rien ne peut être connu sauf à être dans un esprit, et que ce qui est connu mais n’est pas dans mon esprit doit résider dans un autre.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre IV – L’idéalisme, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 60.
(…) Si bien qu’il n’y a dans le monde que des esprits avec leurs idées, et que rien d’autre n’est connaissable puisque seule une idée peut être connue.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre IV – L’idéalisme, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 61.
C’est fou cette doctrine de l’idéalisme. Seul l’idée que j’ai de la réalité est réelle et ainsi tout ce qui est réel est dans ma tête. Je pense à toi, mais tu n’es pas dans ma tête. Quand le pense à toi, c’est l’idée de toi qui est dans ma tête. Et tu existe indépendamment de l’idée que j’ai de toi.
Cette distinction entre l’acte et l’objet dans le phénomène de l’appréhension est d’une importance majeure, puisque c’est toute notre faculté de connaître qui lui est liée. La capacité d’avoir l’expérience directe de ce qui n’est pas lui, de ce qui est autre, est la principale caractéristique de l’esprit. L’expérience directe d’un objet est dans son essence une relation entre l’esprit et quelque chose de différent; et c’est en cela que réside la faculté qu’a l’esprit de connaître. (…)
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, Chapitre IV – L’idéalisme, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 64.
V – Connaissance par expérience directe et connaissance par description
Nous venons de voir dans le chapitre précédent qu’il y a deux sortes de connaissances : celle des choses, et celle des vérités. Ce chapitre sera exclusivement consacré à la connaissance des choses, que nous devons à nouveau diviser en deux genres. La connaissance des choses, quand elle est du genre que nous nommerons connaissance par expérience directe. est essentiellement plus simples que la connaissance des vérité, et logiquement indépendante d’elle, bien qu’il soit téméraire de prétendre qu’un être humain puisse jamais avoir une expérience d’une chose sans du même coup connaître quelque vérité à son sujet. La connaissance des choses par description, au contraire, présuppose toujours la connaissance de certaines vérités à titre d’origine ou de fondement : nous le verrons en cours de route.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, V – Connaissance par expérience directe et connaissance par description, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 69.
Bertrand Russell nous introduit à l’expérience directe par la mémoire, à l’expérience directe dans l’introspection, de l’expérience directe des universaux.
VI – Sur l’induction
Ce principe peut être appelé le principe d’induction, et ses deux m0ments peuvent s’énoncer ainsi :
a) Si on a découvert qu’une certaine chose A est associée avec une autre chose B, et si on ne l’a jamais trouvée en l’absence de B, plus est le nombre de cas où A et B ont été associés dans une situation où l’on sait que l’un des deux est présent.
b) Sous les même conditions, un nombre suffisant de cas d’association fera que la probabilité d’une nouvelle association tende vers la certitude, et s’en approchera au-delà de toute limite assignable.
Sous cette forme, le principe s’applique seulement à la confirmation de notre prévision d’un seul nouveau cas. (…)
(…)
(…) Les deux moments du principe peuvent donc être reformulés en terme de loi générale ainsi :
a) Plus grand est le nombre de cas où une chose du genre A a été trouvée associée à une chose du genre B, plus grande est la probabilité que A soit toujours associé à B (à condition qu’il n’y ait aucun cas connu d’absence d’association).
b) Sous les même conditions, un nombre suffisant de cas d’association fera que la probabilité que A soit toujours associe à B tende vers la certitude, la loi générale s’approchant alors de la certitude au-delà de toute limite assignable.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, VI – Sur l’induction, Éditions Payots, Paris, 1989, pp. 89-90.
VII – Notre connaissance des principes généraux
Dans ce chapitre Bertrand Russell répond à la question : « Comment parvenons-nous à la connaissance des principes généraux ? »
La connaissance a priori n’est pas seulement de nature logique, domaine que nous venons de mentionner. Peut-être la connaissance des valeurs éthiques est-elle l’exemple le plus important d’une connaissance a priori qui ne soit pas de nature logique. Je ne parle pas ici des jugements d’utilité ou de convenance, car ces jugements requièrent des prémices empiriques, mais des jugements concernant la valeur intrinsèque des choses. Un chose est utile dans la mesure où elle permet la réalisation d’une fin; si nous avons poursuivi l’analyse assez loin, cette doit avoir de la valeur en elle-même, et non seulement à titre de moyens en vue d’une autre fin. Tous les jugements d’utilité sont ainsi suspendus à des jugements de valeur en soi.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, VII – Notre connaissance des principes généraux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 98.
VIII – Comment une connaissance a priori est-elle possible ?
(…) De nombreux philosophes, à la suite de Kant, ont soutenu que les relations sont l’œuvre de l’esprit : en elles-mêmes les choses n,entretiennent aucune relation, mais l’esprit, les rapportant l’une à l’autre par un acte de la pensée, engendrerait les rapports qu’il affirme entre les choses.
Or cette thèse prête le flanc aux même objections que la théorie kantienne. Il est évident que ce n’est pas la pensée qui est responsable de la vérité de la proposition « Je suis dans ma chambre ». Il est peut-être vrai qu’un perce-oreille est dans ma chambre, alors même qui ni moi ni l’insecte ni personne n’est au courant de cette vérité; cette vérité se rapporte uniquement à l’insecte et à la pièce, et ne dépend de rien d’autre. (…)
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, VIII – Comment une connaissance a priori est-elle possible ?, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 112.
IX – Le monde des universaux
Le mot « idée » s’est chargé avec le temps d’associations nombreuses et qui peuvent égarer sur le sens proprement platonicien du mot. Nous parerons donc d’«universel» plutôt que d’«idée» pour décrire ce que Platon a en vue.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, IX – Le monde des universaux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 117.
X – Notre connaissance des universaux
(…) Toute connaissance a priori concerne exclusivement les relations entre universaux. (…)
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, X – Notre connaissance des universaux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 127.
XI – La connaissance intuitive
Le sentiment général est que toutes nos croyances doivent pourvoir être prouvées, ou qu’on doit pouvoir du moins établir leur grande probabilité. Et c’est une opinion répandue qu’une croyance dont on ne peut rendre raison est irrationnelle. C’est là un point de correct pour l’essentiel. Presque toutes nos croyances familières sont inférées, ou susceptibles de l’être, à partir d’autres croyances qu’on peut considérer comme leurs fondements. En règle général, nous avons oublié, ou n’avons jamais su clairement, pour quelles raisons nous les tenons pour vraies. Qui d’entre nous se demande, par exemple, pourquoi il y a lieu de croire que la nourriture que nous allons absorber ne nous empoisonnera pas tout d’un coup ? Mais nous sentons bien que si l’on nous mettait au défi, nous pourrions invoquer une raison parfaitement correcte, même si nous ne l’avons pas sous la main. Et d’ordinaire nous avons raison de penser ainsi.
Mais imaginons (…)
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XI – La connaissance intuitive, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 135.
XII – Le vrai et le faux
Selon nos trois réquisits, la théorie de la vérité que nous cherchons doit : (1) faire sa place à la possibilité du faux en tant qu’opposé du vrai; (2) faire de la vérité une propriété de la croyance, mais ; (3) une propriété qui dépende entièrement des relations entre la croyance et quelque chose d’extérieur.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XII – Le vrai et le faux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 147.
On remarquera que ce n’est pas l’esprit qui crée le vrai ou le faux. L’esprit crée la croyance, mais une fois qu’elle est là, ce n’est pas l’esprit qui la rend vraie ou fausse, exception faite des cas où elle porte sur des événements futurs qu’il est dans le pouvoir de l’individu de réaliser, prendre un train par exemple, C’est le fait qui rend la croyance vraie, et ce fait (sauf exception) ne présuppose pas l’esprit de la personne qui est le sujet de la croyance.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XII – Le vrai et le faux, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 153.
XIII – La connaissance, l’erreur, l’opinion probable
(…) Là où notre croyance est ferme, si de plus elle est vraie, nous parlons de connaissance, à condition qu’il s’agisse de connaissance intuitive dont elle s’ensuit logiquement. Là où notre croyance est ferme, mais fausse, nous parlons d’erreur. Là où notre croyance est ferme, mais où nous ne pouvons parler ni de connaissance ni d’erreur; et là aussi où notre croyance est hésitante parce qu’il lui manque le plus haut degré d’évidence, où parce qu’elle est dérivée d’autre chose auquel ce plus haut degré manque pareillement, nous pouvons parler d’opinion probable. De sorte que la plus grande ce qui se passe ordinairement pour de la connaissance est en fait une forme ou une autre d’opinion probable.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XIII – La connaissance, l’erreur, l’opinion probable, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 163.
XIV – Les limites de la connaissance philosophique
Si tout ce qui précède est vrai, la connaissance philosophique ne diffère pas essentiellement de la connaissance scientifique; il n’y a de source tout à fait spéciale d’un savoir supérieur qui serait accessible à la philosophie sans l’être à la science; et les résultats que peut obtenir la philosophie ne sont pas non plus radicalement de ceux que peut apporter la science. La caractéristique essentielle de la philosophie, ce qui fait d’elle un savoir différent de la science, c’est sa dimension critique. La philosophie mène un examen critique des principes à l’œuvre dans les sciences comme dans la vie quotidienne; elle traque les éventuels incohérences de ce principes, et ne les accepte que lorsque leur analyse critique a montré que nous n’avons pas de raison de les rejeter. (…)
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XIV – Les limites de la connaissance philosophique, Éditions Payots, Paris, 1989, p. 173.
XV – La valeur de la philosophie
En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. Celui qui ne s’y est pas frotté traverse l’existence comme un prisonnier : prisonnier des préjugés du sens commun, des croyances de son pays ou de son temps, de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison. Tout dans le monde lui paraît aller de soi, tant les choses sont pour lui comme ceci et pas autrement, tant son horizon est limité; les objets ordinaires ne le questionnent pas, les possibilités peu familières sont refusées avec mépris. Mais nous l’avons vu dès le début de ce livre : à peine commençons-nous à philosopher que même lés choses de tous les jours nous mettent sur la piste de problèmes qui restent finalement sans réponse. Sans doute la philosophie ne nous apprend-elle pas de façon certaine la vraie solution aux doutes qu’elle fait surgir : mais elle suggère des possibilités nouvelles, elle élargit le champ de la pensée en la libérant de la tyrannie de l’habitude. Elle amoindrit notre impression de savoir ce que sont les choses; mais elle augmente notre connaissance de ce qu’elles pourraient être; elle détruit le dogmatisme arrogant de ceux qui n’ont jamais traversé le doute libérateur, et elle maintient vivante notre faculté d’émerveillement en nous montrant les choses familières sous un jour inattendu.
RUSSELL, Bertrand, Problèmes de philosophie, XV – La valeur de la philosophie, Éditions Payots, Paris, 1989, pp. 180-181.
Ma lecture de cette citation m’a inspiré un premier article dans notre dossier : Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell.
Puis, je me suis procuré le livre d’où provenait cette citation et objet du présent article.
J’interprète cette citation comme un éloge au doute, celui qui, comme une faille dans le mur d’une pièce fermée, qui laisse enfin entrer la lumière. Les personnes familières avec les articles de ce dossier savent bien que je répète sans cesse que « La lumière entre par les failles ». Le questionnement philosophique représente, selon moi, la pioche qui permet de fissurer le mur et d’ouvrir une faille qui laisse entrer la lumière. Évidement, sil y a longtemps que la personne dans la pièce vit dans le noir, cette lumière l’aveuglera et elle sera ainsi portée instinctivement à colmater rapidement la faille. Si une personne se donne raison constamment pour une raison ou pour une autre, elle vit dans cette pièce sans aucune lumière; elle vit dans le noir. Nous sommes à l’opposée de la Caverne de Platon qui laisse entrer la lumière, les personnes présentent, dos à la porte de la caverne, voit leurs ombres sur le mur du fond de la caverne en les prenant pour la réalité, et dont le regard est détourné du fond de la caverne pour voir la porte et se diriger hors de la caverne pour voir la réalité vraie. La pièce sans lumière aucune laisse la personne qui l’habite dans une situation encore plus grave que celles dans la Caverne de Platon. Il n’y a aucune illusion de la réalité, aucune ombre sur le fond de la caverne et aucune porte ou fenêtres visibles, dans la pièce sans lumière. Il ne reste plus qu’à cette personne dans le pièce sans lumière à se donner raison sur la seule base de ses souvenirs au temps où vivait en contact avec la réalité, pour autant qu’elle ait de tels souvenirs. À défaut de souvenirs, la personne dans la pièce sans lumière peut compter sur son imagination pour se donner raison. Ainsi, cette personne, assise dans le noir, croit que son confort repose essentiellement sur le fait d’avoir raison. Seule une faille laissant pénétrer la lumière peut libérer cette personne.
J’accorde au livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE de BERTRAND RUSSELL cinq étoiles sur cinq. J’en recommande fortement la lecture.
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Articles du dossier
Article # 1 : Introduction
Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».
Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie
La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).
L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.
L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.
Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre
Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.
Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout
Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.
Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel
Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.
Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris
Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».
Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France
À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.
Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France
J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.
Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.
Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020
J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.
Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien
La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.
Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007
Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.
Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000
Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».
Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001
Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)
Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021
Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface, p. 9.
Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017
J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.
Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004
Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, « La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.
Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme
J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.
Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.
Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale
Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.
Article # 21 – Agir et penser comme Nietzsche, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
J’accorde au livre Agir et penser comme Nietzsche de Nathanaël Masselot cinq étoiles sur cinq. Aussi facile à lire qu’à comprendre, ce livre offre aux lecteurs une excellente vulgarisation de la philosophie de Friedricha Wilhelm Nietzsche. On ne peut pas passer sous silence l’originalité et la créativité de l’auteur dans son invitation à parcourir son œuvre en traçant notre propre chemin suivant les thèmes qui nous interpellent.
Article # 22 – La faiblesse du vrai, Myriam Revault d’Allones, Seuil
Tout commence avec une entrevue de Myriam Revault d’Allonnes au sujet de son livre LA FAIBLESSE DU VRAI à l’antenne de la radio et Radio-Canada dans le cadre de l’émission Plus on de fous, plus on lit. Frappé par le titre du livre, j’oublierai le propos de l’auteur pour en faire la commande à mon libraire.
Article # 23 – Pour une philothérapie balisée
Le développement personnel fourmille de personnes de tout acabit qui se sont improvisées conseillers, coachs, thérapeutes, conférenciers, essayistes, formateurs… et auxquelles s’ajoutent des praticiens issus des fausses sciences, notamment, divinatoires et occultes, des médecines et des thérapies alternatives. Bref, le développement personnel attire toute sorte de monde tirant dans toutes les directions.
Article # 24 – Comment nous pensons, John Dewey, Les empêcheurs de penser en rond / Seuil
Je n’aime pas cette traduction française du livre How we think de John Dewey. « Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ovide Decroly », Comment nous pensons parait aux Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Seuil en 2004. – Le principal point d’appui de mon aversion pour traduction française repose sur le fait que le mot anglais « belief » est traduit par « opinion », une faute majeure impardonnable dans un livre de philosophie, et ce, dès les premiers paragraphes du premier chapitre « Qu’entend-on par penser ? »
Article # 25 – Une philothérapie libre axée sur nos besoins et nos croyances avec Patrick Sorrel
Hier j’ai assisté la conférence Devenir philothérapeute : une conférence de Patrick Sorrel. J’ai beaucoup aimé le conférencier et ses propos. J’ai déjà critiqué l’offre de ce philothérapeute. À la suite de conférence d’hier, j’ai changé d’idée puisque je comprends la référence de Patrick Sorrel au «système de croyance». Il affirme que le «système de croyance» est une autre expression pour le «système de penser». Ce faisant, toute pensée est aussi une croyance.
Article # 26 – Une pratique philosophique sans cœur
J’éprouve un malaise face à la pratique philosophique ayant pour objectif de faire prendre conscience aux gens de leur ignorance, soit le but poursuivi par Socrate. Conduire un dialogue avec une personne avec l’intention inavouée de lui faire prendre conscience qu’elle est ignorante des choses de la vie et de sa vie repose sur un présupposé (Ce qui est supposé et non exposé dans un énoncé, Le Robert), celui à l’effet que la personne ne sait rien sur le sens des choses avant même de dialoguer avec elle. On peut aussi parler d’un préjugé philosophique.
Article # 27 – Êtes-vous prisonnier de vos opinions ?
Si votre opinion est faite et que vous n’êtes pas capable d’en déroger, vous êtes prisonnier de votre opinion. Si votre opinion est faite et que vous êtes ouvert à son évolution ou prêt à l’abandonner pour une autre, vous êtes prisonnier de l’opinion. Si votre opinion compte davantage en valeur et en vérité que les faits, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si votre opinion est la seule manière d’exprimer vos connaissances, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous pensez que l’opinion est le seul résultat de votre faculté de penser, vous êtes prisonnier de vos opinions. Si vous prenez vos opinion pour vraies, vous êtes prisonnier de vos opinions.
Article # 28 – La pratique philosophique – Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être, Jérôme Lecoq, Eyrolles, 2014
J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire « La pratique philosophique » de Jérôme Lecoq. L’auteur est un émule d’Oscar Brenifier, un autre praticien philosophe. J’ai vécu l’enfer lors de mes consultations philosophiques avec Oscar Brenifier. Ainsi toute association de près ou de loin avec Oscar Brenifier m’incite à la plus grande des prudences. Jérôme Lecoq souligne l’apport d’Oscar Brenifier dans les Remerciements en première page de son livre « La pratique philosophique ».
Article # 29 – Je sais parce que je connais
Quelle est la différence entre « savoir » et « connaissance » ? J’exprime cette différence dans l’expression « Je sais parce que je connais ». Ainsi, le savoir est fruit de la connaissance. Voici quatre explications en réponse à la question « Quelle est la différence entre savoir et connaissance ? ».
Article # 30 – Les styles interpersonnels selon Larry Wilson
J’ai décidé de publier les informations au sujet des styles interpersonnels selon Larry Wilson parce que je me soucie beaucoup de l’approche de la personne en consultation philosophique. Il m’apparaît important de déterminer, dès le début de la séance de philothérapie, le style interpersonnel de la personne. Il s’agit de respecter la personnalité de la personne plutôt que de la réprimer comme le font les praticiens socratiques dogmatiques. J’ai expérimenté la mise en œuvre de ces styles inter-personnels avec succès.
Article # 31 – La confiance en soi – Une philosophie, Charles Pépin, Allary Éditions, 2018
Le livre « La confiance en soi – Une philosophie » de Charles Pépin se lit avec une grande aisance. Le sujet, habituellement dévolue à la psychologie, nous propose une philosophie de la confiance. Sous entendu, la philosophie peut s’appliquer à tous les sujets concernant notre bien-être avec sa propre perspective.
Article # 32 – Les émotions en philothérapie
J’ai vécu une sévère répression de mes émotions lors deux consultations philosophiques personnelles animées par un philosophe praticien dogmatique de la méthode inventée par Socrate. J’ai témoigné de cette expérience dans deux de mes articles précédents dans ce dossier.
Article # 33 – Chanson « Le voyage » par Raôul Duguay, poète, chanteur, philosophe, peintre… bref, omnicréateur québécois
Vouloir savoir être au pouvoir de soi est l’ultime avoir / Le voyage / Il n’y a de repos que pour celui qui cherche / Il n’y a de repos que pour celui qui trouve / Tout est toujours à recommencer
Article # 34 – « Ah ! Là je comprends » ou quand la pensée se fait révélation
Que se passe-t-il dans notre système de pensée lorsque nous nous exclamons « Ah ! Là je comprends » ? Soit nous avons eu une pensée qui vient finalement nous permettre de comprendre quelque chose. Soit une personne vient de nous expliquer quelque chose d’une façon telle que nous la comprenons enfin. Dans le deux cas, il s’agit d’une révélation à la suite d’une explication.
Article # 35 – La lumière entre par les failles
Âgé de 15 ans, je réservais mes dimanches soirs à mes devoirs scolaires. Puis j’écoutais l’émission Par quatre chemins animée par Jacques Languirand diffusée à l’antenne de la radio de Radio-Canada de 20h00 à 22h00. L’un de ces dimanches, j’ai entendu monsieur Languirand dire à son micro : « La lumière entre par les failles».
Article # 36 – Les biais cognitifs et la philothérapie
Le succès d’une consultation philosophique (philothérapie) repose en partie sur la prise en compte des biais cognitifs, même si ces derniers relèvent avant tout de la psychologie (thérapie cognitive). Une application dogmatique du dialogue socratique passe outre les biais cognitifs, ce qui augmente les risques d’échec.
Article # 37 – L’impossible pleine conscience
Depuis mon adolescence, il y a plus de 50 ans, je pense qu’il est impossible à l’Homme d’avoir une conscience pleine et entière de soi et du monde parce qu’il ne la supporterait pas et mourrait sur le champ. Avoir une pleine conscience de tout ce qui se passe sur Terre et dans tout l’Univers conduirait à une surchauffe mortelle de notre corps. Il en va de même avec une pleine conscience de soi et de son corps.
Article # 38 – Verbalisation à outrance : «Je ne suis pas la poubelle de tes pensées instantanées.»
Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre français, a été interrogé par la journaliste Pascale Senk du quotidien Le Figaro au sujet de son livre Savoir se taire, savoir parler, coécrit avec Laurent Carouana et paru en 2017. Le titre de l’article a retenu mon attention : Psychologie: «il faut sortir de l’hystérie de la parole».
Article # 39 – Comment dialoguer de manière constructive ? par Julien Lecomte, Philosophie, médias et société
Reproduction de l’article « Comment dialoguer de manière constructive ? », un texte de Julien Lecomte publié sur son site web PHILOSOPHIE, MÉDIAS ET SOCIÉTÉ. https://www.philomedia.be/. Echanger sur des sujets de fond est une de mes passions. Cela fait plusieurs années que je m’interroge sur les moyens de faire progresser la connaissance, d’apprendre de nouvelles choses. Dans cet article, je reviens sur le cheminement qui m’anime depuis tout ce temps, pour ensuite donner des pistes sur les manières de le mettre en pratique concrètement.
Article # 40 – Le récit d’initiation en spirale
Dans le récit initiatique, il s’agit de partir du point A pour aller au point B afin que le lecteur ou l’auditeur chemine dans sa pensée vers une révélation permettant une meilleure compréhension de lui-même et/ou du monde. La référence à la spirale indique une progression dans le récit où l’on revient sur le même sujet en l’élargissant de plus en plus de façon à guider la pensée vers une nouvelle prise de conscience. Souvent, l’auteur commence son récit en abordant un sujet d’intérêt personnel (point A) pour évoluer vers son vis-à-vis universel (point B). L’auteur peut aussi se référer à un personnage dont il fait évoluer la pensée.
Article # 41 – La philothérapie – Un état des lieux par Serge-André Guay, Observatoire québécois de la philothérapie
Cet article présente un état des lieux de la philothérapie (consultation philosophique) en Europe et en Amérique du Nord. Après un bref historique, l’auteur se penche sur les pratiques et les débats en cours. Il analyse les différentes publications, conférences et offres de services des philosophes consultants.
Article # 42 – L’erreur de Descartes, Antonio Damasio, Odile Jacob, 1995
J’ai découvert le livre « L’erreur de Descartes » du neuropsychologue Antonio R. Damasio à la lecture d’un autre livre : L’intelligence émotionnelle de Daniel Goleman. L’édition originale de ce livre est parue en 1995 en anglais et j’ai lu la traduction française à l’été 1998 parue un an auparavant chez Robert Laffont. Diplômé de l’université Harvard et docteur en psychologie clinique et développement personnel, puis journaliste au New York Times, où il suit particulièrement les sciences du comportement, Daniel Goleman nous informe dans son livre « L’intelligence émotionnel » au sujet de la découverte spectaculaire pour ne pas dire révolutionnaire de Antonio R. Damasio à l’effet que la raison a toujours besoin d’un coup des émotions pour prendre des décisions. Jusque-là, il était coutume de soutenir que les émotions perturbaient la raison, d’où l’idée de les contrôler.
Article # 43 – Éloge de la pratique philosophique, Sophie Geoffrion, Éditions Uppr, 2018
Ma lecture du livre ÉLOGE DE LA PRATIQUE PHILOSOPHIQUE de la philosophe praticienne SOPHIE GEOFFRION fut agréable et fort utile. Enfin, un ouvrage court ou concis (le texte occupe 65 des 96 pages du livre), très bien écrit, qui va droit au but. La clarté des explications nous implique dans la compréhension de la pratique philosophique. Bref, voilà un éloge bien réussi. Merci madame Geoffrion de me l’avoir fait parvenir.
Article # 44 – Consultation philosophique : s’attarder à l’opinion ou au système de pensée ?
Dans cet article, je m’interroge à savoir la consultation philosophique doit s’attarder à l’opinion ou au système pensée du client. OPINION – Le philosophe praticien cible l’opinion de son client en vue de démontrer l’ignorance sur laquelle elle repose et, par conséquent, l’absence de valeur de vérité qu’elle recèle. Cette pratique repose sur le « questionnement philosophique ».
Article # 45 – Sentir et savoir – Une nouvelle théorie de la conscience, Antonio Damasio, Éditions Odile Jacob
Dans son livre « Sentir et savoir », Antonio Damasio propose « Une nouvelle théorie de la conscience ». Il démontre que la conscience ne peut pas exister sans le corps. Il identifie dans le corps la capacité de sentir comme préalable à la conscience.
Article # 46 – Dépression et philosophie : Du mal du siècle au mal de ce siècle, Robert Redeker, Editions Pleins Feux, 2007
Un si petit livre, seulement 46 pages et en format réduit, mais tellement informatif. Une preuve de plus qu’il ne faut se fier aux apparences. Un livre signé ROBERT REDEKER, agrégé de philosophie originaire de la France, connaît fort bien le sujet en titre de son œuvre : DÉPRESSION ET PHILOSOPHIE.
Article # 47 – Savoir se taire, savoir parler, Dr Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana, InterÉditions, 2017
La plupart des intervenants en psychologie affirment des choses. Ils soutiennent «C’est comme ceci» ou «Vous êtes comme cela». Le lecteur a le choix de croire ou de ne pas croire ce que disent et écrivent les psychologues et psychiatres. Nous ne sommes pas invités à réfléchir, à remettre en cause les propos des professionnels de la psychologie, pour bâtir notre propre psychologie. Le lecteur peut se reconnaître ou pas dans ces affirmations, souvent catégoriques. Enfin, ces affirmations s’apparentent à des jugements. Le livre Savoir se taire, savoir dire de Jean-Christophe Seznec et Laurent Carouana ne fait pas exception.
Article # 48 – Penser sa vie – Une introduction à la philosophie, Fernando Savater, Éditions du Seuil, 2000
Chapitre 1 – La mort pour commencer – Contrairement au philosophe Fernando Savater dans PENSER SA VIE – UNE INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE, je ne définie pas la vie en relation avec la mort, avec son contraire. Je réfléchie et je parle souvent de la mort car il s’agit de l’un de mes sujets préféré depuis mon adolescence. Certaines personnes de mon entourage pensent et affirment que si je parle aussi souvent de la mort, c’est parce que j’ai peur de mourir. Or, je n’ai aucune peur de la mort, de ma mort, de celles de mes proches. Je m’inquiète plutôt des conséquences de la mort sur ceux et celles qui restent, y compris sur moi-même.
Article # 49 – Pourquoi avons-nous des couleurs de peau et des physiques si différents ?
À la lumière du documentaire LE SOLEIL ET DES HOMMES, notamment l’extrait vidéo ci-dessus, je ne crois plus au concept de race. Les différences physiques entre les hommes découlent de l’évolution naturelle et conséquente de nos lointains ancêtres sous l’influence du soleil et de la nature terrestre, et non pas du désir du soleil et de la nature de créer des races. On sait déjà que les races et le concept même de race furent inventés par l’homme en se basant sur nos différences physiques. J’abandonne donc la définition de « race » selon des critères morphologiques…
Article # 50 – Extrait du mémoire de maîtrise «Formation de l’esprit critique et société de consommation» par Stéphanie Déziel
Dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe », la publication d’un extrait du mémoire de maîtrise « Formation de l’esprit critique et société de consommation » de Stéphanie Déziel s’impose en raison de sa pertinence. Ce mémoire nous aide à comprendre l’importance de l’esprit critique appliqué à la société de consommation dans laquelle évoluent, non seule les jeunes, mais l’ensemble de la population.
Article # 51 – « En fait, c’est dans son incertitude même que réside largement la valeur de la philosophie. » Bertrand Russell
Je reproduis ci-dessous une citation bien connue sur le web au sujet de « la valeur de la philosophie » tirée du livre « Problèmes de philosophie » signé par Bertrand Russell en 1912. Mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique, Bertrand Russell soutient que la valeur de la philosophie réside dans son incertitude. À la suite de cette citation, vous trouverez le texte de Caroline Vincent, professeur de philosophie et auteure du site web « Apprendre la philosophie » et celui de Gabriel Gay-Para tiré se son site web ggpphilo. Des informations tirées de l’Encyclopédie Wikipédia au sujet de Bertrand Russell et du livre « Problèmes de philosophie » et mon commentaire complètent cet article.
Article # 52 – Socrate et la formation de l’esprit critique par Stéphanie Déziel
Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil; et, s’ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système ni un lit. Ne vous lassez pas d’examiner et de comprendre. (…) Lisez, écoutez, discutez, jugez; ne craignez pas d’ébranler des systèmes; marchez sur des ruines, restez enfants. (…) Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui; vous avez compris, en l’écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l’aune, et que les conclusions ne sont pas l’important; restez éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n’est point mort; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s’asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n’est point mort; Socrate n’est point vieux. (…) – Alain, (Emile Charrier), Vigiles de l’esprit.
Article # 53 – J’ai un problème avec la vérité
Tout au long de ma vie, j’ai vu la vérité malmenée, tassée d’un bord puis de l’autre, devenir une propriété personnelle (ma vérité — ta vérité — à chacun sa vérité), tantôt objet de monopôle, tantôt reconnue, tantôt niée et reniée… Ah ! La vérité. Quel chaos ! Je me demande depuis longtemps pourquoi la vérité, si elle existe, ne triomphe pas à tout coup, pourquoi elle ne s’impose à tous d’elle-même. Contestée de toutes parts, la vérité, si elle existe, n’a d’intérêt que pour l’opinion qu’on en a et les débats qui s’ensuivent. On va jusqu’à donner à la vérité une mauvaise réputation eu égard à son influence néfaste sur la société et les civilisations. Et que dire de toutes ces croyances qui se prennent pour la vérité ? Et c’est sans compter l’observation récente à l’effet que nous venons d’entrer dans une « ère de post-vérité ».
Article # 54 – Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs, Iaria Gaspard, Presses Universitaires de France, 2022
J’accorde à ce livre trois étoiles sur cinq. Le titre « Petit manuel philosophique à l’intention des grands émotifs » a attiré mon attention. Et ce passage du texte en quatrième de couverture m’a séduit : «En proposant une voyage philosophique à travers l’histoire des émotions, Iaria Gaspari bouscule les préjugés sur notre vie émotionnelle et nous invite à ne plus percevoir nos d’états d’âme comme des contrainte ». J’ai décidé de commander et de lire ce livre. Les premières pages m’ont déçu. Et les suivantes aussi. Rendu à la moitié du livre, je me suis rendu à l’évidence qu’il s’agissait d’un témoignage de l’auteure, un témoignage très personnelle de ses propres difficultés avec ses émotions. Je ne m’y attendais pas, d’où ma déception. Je rien contre de tels témoignages personnels qu’ils mettent en cause la philosophie, la psychologie, la religion ou d’autres disciplines. Cependant, je préfère et de loin lorsque l’auteur demeure dans une position d’observateur alors que son analyse se veut la plus objective possible.
Article # 55 – Savoir, connaissance, opinion, croyance
Tout repose sur le Savoir. L’expérience personnelle et/ou professionnelle qu’on fait du Savoir, après en avoir pris conscience, se retrouve à la base des Connaissances que nous possédons. Les Opinions expriment des Jugements des connaissances et inspirent souvent les Croyances.
Article # 56 – Philosophie, science, savoir, connaissance
La philosophie, mère de toutes les sciences, recherche la sagesse et se définie comme l’Amour de la Sagesse. La sagesse peut être atteinte par la pensée critique et s’adopte comme Mode de vie. • La philosophie soutient la Science et contribue à la naissance et au développement de la méthode scientifique, notamment avec l’épistémologie.
Article # 57 – La philosophie encore et toujours prisonnière de son passé ?
La philothérapie, principale pratique de la philosophie de nos jours, met sans cesse de l’avant les philosophes de l’Antiquité et de l’époque Moderne. S’il faut reconnaître l’apport exceptionnel de ces philosophes, j’ai parfois l’impression que la philothérapie est prisonnière du passé de la philosophie, à l’instar de la philosophie elle-même.
Article # 58 – Le Québec, un désert philosophique
Au Québec, la seule province canadienne à majorité francophone, il n’y a pas de tradition philosophique populaire. La philosophie demeure dans sa tour universitaire. Très rares sont les interventions des philosophes québécois dans l’espace public, y compris dans les médias, contrairement, par exemple, à la France. Et plus rares encore sont les bouquins québécois de philosophie en tête des ventes chez nos libraires. Seuls des livres de philosophes étrangers connaissent un certain succès. Bref, l’espace public québécois n’offre pas une terre fertile à la Philosophie.
Article # 59 – La naissance du savoir – Dans la tête des grands scientifiques, Nicolas Martin, Éditions Les Arènes, 2023.
J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il me permet d’en apprendre beaucoup plus sur la pensée scientifique telle que pratiquée par de grands scientifiques. L’auteur, Nicolas Martin, propose une œuvre originale en adressant les mêmes questions, à quelques variantes près, à 17 grands scientifiques.
Article # 60 – Pourquoi est-il impossible d’atteindre l’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique ?
Cet article répond à ce commentaire lu sur LinkedIn : « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique est indispensable. » Il m’apparaît impossible de viser « L’équilibre entre développement personnel et développement spirituel ou philosophique » et de prétendre que cet équilibre entre les trois disciplines soit « indispensable ». D’une part, le développement personnel est devenu un véritable fourre-tout où l’ivraie et le bon grain se mélangent sans distinction, chacun avançant sa recette à l’aveugle.
Article # 61 – Le commerce extrême de la philosophie avec les « philopreneurs »
En ne s’unissant pas au sein d’une association nationale professionnelle fixant des normes et des standards à l’instar des philosophes consultants ou praticiens en d’autres pays, ceux de la France nous laissent croire qu’ils n’accordent pas à leur disciple tout l’intérêt supérieur qu’elle mérite. Si chacun des philosophes consultants ou praticiens français continuent de s’affairer chacun dans son coin, ils verront leur discipline vite récupérée à mauvais escient par les philopreneurs et la masse des coachs.
Article # 62 – Soigner par la philosophie, En marche – Journal de la Mutualité chrétienne (Belgique)
“ Après les succès d’Épicure 500 vous permettant de faire dix repas par jour sans ballonnements, après Spinoza 200 notre inhibiteur de culpabilité, les laboratoires Laron, vous proposent Philonium 3000 Flash, un médicament révolutionnaire capable d’agir sur n’importe quelle souffrance physique ou mentale : une huile essentielle d’Heidegger pour une angoisse existentielle, une substance active de Kant pour une douleur morale…. Retrouvez sagesse et vitalité en un instant ”, s’amusaient les chroniqueurs radio de France Inter dans une parodie publicitaire diffusée à l’occasion d’une émission ayant pour thème : la philosophie peut-elle soigner le corps ?
Article # 63 – Contre le développement personnel. Thierry Jobard, Éditions Rue de l’échiquier, 2021
J’attribue quatre étoiles sur cinq à ce livre. Les lecteurs assidus de mes articles connaissent fort bien ma position plus que défavorable face au développement personnel. À l’instar de Thiery Jobard, je suis contre le développement personnel. Je qualifie le développement personnel d’arnaque extrêmement dangereuse pour ses adeptes et notre société.
Article # 64 – Apocalypse cognitive – La face obscure de notre cerveau, Gérald Bronner, Presses Universitaires de France (PUF), 2021
Le philothérapeute (philosophe consultant ou philosophe praticien) a l’obligation de très connaître le contexte dans lequel évolue son client. Le développement de l’esprit critique de ce client passe inévitablement par une prise de conscience de sa cognition en vue de comprendre comment il connaît. Si, dès le départ, le client n’a pas conscience de son mode de pensées, il lui sera difficile de participer activement au dialogue avec son philothérapeute. L’objectif primaire du philosophe consultant demeure de déceler et de corriger les biais cognitifs de son client avant même d’abord une question philosophique. Bref, si la »machine à pensée » du client est corrompu par des «virus cognitifs », une «réinitialisation » s’impose en début de séance de consultation.
Article # 65 – Développement (im)personnel – Le succès d’une imposture, Julia de Funès, Éditions de l’observatoire/Humensis, 2019
Dans son livre « Développement (im) personnel, Julia de Funès, docteure en philosophie, soutient que le développement personnel offre la même recette à tous et qu’à ce titre il ne peut donc pas se qualifier sa démarche de « personnel ». Selon ma compréhension, le développement personnel devrait mettre de l’avant un développement personnalisé, c’est-à-dire adapté à chaque individu intéressé pour se targuer d’être personnel.
Article # 66 – Savoirs, opinions, croyances – Une réponse laïque et didactique aux contestations de la science en classe, Guillaume Lecointre, Édition Belin / Humensis, 2018
Mon intérêt pour la pensée scientifique remonte à plus de 25 ans. Alors âgé d’une quarantaine d’année, PDG d’une firme d’étude des motivations d’achat des consommateurs, je profite des enseignements et de l’étude du processus scientifique de différentes sources. Je me concentre vite sur l’épistémologie…
Article # 67 – À l’école du doute – Apprendre à penser juste en découvrant pourquoi l’on pense faux, Marc Romainville, Presses Universitaires de France / Humensis, 2023
Ce livre m’a déçu en raison de la faiblesse de sa structure indigne de son genre littéraire, l’essai. L’auteur offre aux lecteurs une foule d’information mais elle demeure difficile à suivre en l’absence de sous-titres appropriés et de numérotation utile pour le repérage des énumérations noyés dans un style plus littéraire qu’analytique.
Article # 68 – Ébauche d’un annuaire : philothérapeutes, philosophes consultants, philosophes praticiens
En l’absence d’une association d’accréditation des philothérapeutes, philosophes consultants ou praticiens en francophonie, il est difficile de les repérer. Il ne nous reste plus que de nombreuses recherches à effectuer sur le web pour dresser une liste, aussi préliminaire soit-elle. Les intervenants en philothérapie ne se présentent pas tous sous la même appellation : « philothérapeute », « philosophe consultant » ou « philosophe praticien » « conseiller philosophique » « philosophe en entreprise », « philosophe en management » et autres.
Article # 69 – Guérir l’impossible – Une philosophie pour transformer nos souffrances en forces, Christopher Laquieze, Guy Trédaniel Éditeur, 2023
J’ai lu le livre GUÉRIR L’IMPOSSIBLE en me rappelant à chaque page que son auteur, Christopher Laquieze, est à la fois philosophe et thérapeute spécialisé en analyse comportementale. Pourquoi ? Parce que ce livre nous offre à la fois un voyage psychologique et philosophique, ce à quoi je ne m’attendais pas au départ. Ce livre se présente comme « Une philosophie pour transformer nous souffrances en forces ». Or, cette philosophie se base davantage sur la psychologie que la philosophie. Bref, c’est le « thérapeute spécialisé en analyse comportementale » qui prend le dessus sur le « philosophe ».
Article # 70 – Agir et penser comme Platon – Sage, penseur, philosophe, juste, courageux …, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun
Nathaniel Masselot maîtrise fort bien son écriture visiblement axée sur son accessibilité et sa compréhension par tous. Loin de la vulgarisation simpliste, l’auteur nous parle comme nous parlons. Loin de l’écriture hermétique, l’auteur n’a pas la tête dans les nuages et isolé dans une tour surplombant la société; il marche auprès de nous. Avec ses références à l’actualité, il campe son lecteur dans la réalité quotidienne où il évolue.
Article # 71 – 7 règles pour une vie (presque) sans problème, Simon Delannoy, 2022
Ma lecture de ce livre m’a procuré beaucoup de plaisir et de bonheur. Je recherche dans mes lectures les auteurs et les œuvres permettant aux lecteurs d’évoluer de prise de conscience en prise de conscience de la première à la dernière page, de ne plus être le même à la fin de la lecture. Et c’est ce que les lecteurs vivront à la lecture de ce livre.
Article # 72 – Les philo-cognitifs – Ils n’aiment que penser et penser autrement…, Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier, Odile Jacob, Paris, 2019
Je n’ai pas aimé ce livre parce que son titre, LES PHILO-COGNITIFS, se réfère à la philosophie sans pour autant faire un traitement philosophique de son sujet. Mon achat reposait entièrement sur le titre de ce livre et je m’attendais à un livre de philosophie. Mais il s’agit d’un livre de psychologie. Mon achat fut intuitif. J’avais pleinement confiance dans l’usage du mot « PHILO » en titre d’un ouvrage pour que ce dernier ne puisse traiter d’un autre sujet que philosophique. Mais ce n’est pas le cas.
Article # 73 – Qu’est-ce que la philosophie ? Michel Meyer, Le livre de poche, Librairie générale française, Paris, 1997
J’aime beaucoup les livres d’introduction et de présentation de la philosophie parce qu’ils ramènent toujours les lecteurs à l’essentiel, aux bases de la discipline. À la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », Michel Meyer répond : « La philosophie est depuis toujours questionnement radical. C’est pourquoi il importe aujourd’hui de questionner le questionnement, même si on ne l’a jamais fait auparavant. » MEYER, Michel, Qu’est-ce que la philosophie ? – Les questions ultime de la pensée, Le livre de poche © Librairie Générale Française, Paris, 1997. p. 18.
Article # 74 – Présentations de la philosophie, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel, Le livre de poche, 2000
À l’instar de ma lecture précédente (Qu’est-ce que la philosophie ? de Michel Meyer), le livre PRÉSENTATIONS DE LA PHILOSOPHIE du philosophe ANDRÉ COMTE-SPONVILLE m’a plu parce qu’il met en avant les bases mêmes de la philosophie et, dans ce cas précis, appliquées à une douzaine de sujets :…
Article # 75 – Les théories de la connaissance, Jean-Michel Besnier, Que sais-je?, Presses universitaires de France, 2021
J’ai dévoré le livre LES THÉORIES DE LA CONNAISSANCE par JEAN-MICHEL BESNIER avec un grand intérêt puisque la connaissance de la connaissance me captive. Amateur d’épistémologie, ce livre a satisfait une part de ma curiosité. Évidemment, je n’ai pas tout compris et une seule lecture suffit rarement à maîtriser le contenu d’un livre traitant de l’épistémologie, notamment, de son histoire enchevêtrée de différents courants de pensée, parfois complémentaires, par opposés. Jean-Michel Besnier dresse un portrait historique très intéressant de la quête philosophique pour comprendre la connaissance elle-même.
Article # 76 – Philosophie de la connaissance – Croyance, connaissance, justification, textes réunis par Julien Dutant et Pascal Engel, Libraire philosophique J. Vrin, 2005
Ce livre n’était pas pour moi en raison de l’érudition des auteurs au sujet de la philosophie de connaissance. En fait, contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit d’un livre de vulgarisation, loin de là. J’ai décroché dès la seizième page de l’Introduction générale lorsque je me suis buté à la première équation logique.
Article # 77 – Problèmes de philosophie, Bertrand Russell, Nouvelle traduction, Éditions Payot, 1989
Quelle agréable lecture ! J’ai beaucoup aimé ce livre. Les problèmes de philosophie soulevés par Bertrand Russell et les réponses qu’il propose et analyse étonnent. Le livre PROBLÈMES DE PHILOSOPHIE écrit par BERTRAND RUSSELL date de 1912 mais demeure d’une grande actualité, du moins, selon moi, simple amateur de philosophie. Facile à lire et à comprendre, ce livre est un «tourne-page» (page-turner).
Article # 78 – La dictature des ressentis – Sauver la liberté de penser, Eugénie Bastié, Éditions Plon, 2023
La compréhension de ce recueil de chroniques signées EUGÉNIE BASTIÉ dans le quotidien LE FIGARO exige une excellence connaissance de la vie intellectuelle, politique, culturelle, sociale, économique et de l’actualité française. Malheureusement, je ne dispose pas d’une telle connaissance à l’instar de la majorité de mes compatriotes canadiens et québécois. J’éprouve déjà de la difficulté à suivre l’ensemble de l’actualité de la vie politique, culturelle, sociale, et économique québécoise. Quant à la vie intellectuelle québécoise, elle demeure en vase clos et peu de médias en font le suivi. Dans ce contexte, le temps venu de prendre connaissance de la vie intellectuelle française, je ne profite des références utiles pour comprendre aisément. Ma lecture du livre LA DICTATURE DES RESSENTIS d’EUGÉNIE BASTIÉ m’a tout de même donné une bonne occasion de me plonger au cœur de cette vie intellectuelle française.
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