Livre : J’aime penser (numérique gratuit)

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J’AIME PENSER

Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison

SERGE-ANDRÉ GUAY
Essai et témoignage de gouvernance personnelle,
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, Québec, Canada. 2020, 370 pages.
ISBN 2-89612-016-5 / 978-2-89612-016-1
Couverture souple couleur
Format 7 X 10 pouces
Reliure allemande

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PRÉSENTATION

La lumière entre par les failles

«J’avais seize ans lorsqu’on m’a dit : “Les gens qui se donnent toujours raison vivent dans un système sans faille. Or, c’est par les failles que la lumière entre.” L’affirmation ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd; elle m’allait comme un gant et je la répète depuis à qui veut bien l’entendre.

Voilà donc comment il faut voir les idées et les opinions des autres qui nous contredisent : comme des failles qui éclairent nos pensées et, possiblement, qui en révèlent les faiblesses. À partir de ce jour, je n’ai cessé de rechercher des idées meilleures que les miennes et, si possible, de les rendre encore meilleures. Quel plaisir j’ai à penser en exposant ainsi mon esprit aux idées de l’autre pour voir comment il va réagir, comment il va digérer et conclure.»

Serge-André Guay

LA NOUVELLE ÉDITION 2020

En ce mois de juillet 2020 ou vingt ans après la rédaction de cet essai-témoignage et maintenant âgé de 63 ans, je vous offre une édition augmentée dont la seule différence avec l’édition précédente est la mise à jour du chapitre La pensée imaginative.


TABLE DES MATIÈRES

Note aux lecteurs

Avant-propos

Introduction

Itinéraire

La pensée certaine

La pensée profonde

La pensée universelle

La pensée joyeuse

La pensée heureuse

La pensée malheureuse

La pensée empathique

La pensée différente

La pensée solitaire

La pensée initiatique

La pensée divine

La pensée imaginative

L’arrière-pensée

Notes

Au sujet de l’auteur

Du même auteur

Communiquer avec l’auteur

Index des poèmes

L’Homme de course
Tant d’années sur ses épaules
Lit
Je suis une bête sauvage
Les rats de société

TABLEAUX & ANNEXES

Les sept obstacles à surmonter pour acquérir un esprit scientifique selon Gaston Bachelard

Les styles interpersonnels selon Larry Wilson

Les stratégies de communicationavec les différents styles interpersonnels

Dominantes et sous-dominantesdes styles interpersonnels

Mon expérience des styles interpersonnels


EXTRAITS

Avant-propos

À tous les amoureux de la pensée pour qui le plaisir croît avec l’ouverture d’esprit

« J’avais seize ans lorsqu’on m’a dit : “Les gens qui se donnent toujours raison vivent dans un système sans faille. Or, c’est par les failles que la lumière entre.” L’affirmation ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd; elle m’allait comme un gant et je la répète depuis à qui veut bien l’entendre.

Voilà donc comment il faut voir les idées et les opinions des autres qui nous contredisent : comme des failles qui éclairent nos pensées et, possiblement, qui en révèlent les faiblesses. À partir de ce jour, je n’ai cessé de rechercher des idées meilleures que les miennes et, si possible, de les rendre encore meilleures. Quel plaisir j’ai à penser en exposant ainsi mon esprit aux idées des autres pour voir comment il va réagir, comment il va digérer et conclure. »

Nous commencerons par traiter de la certitude de la pensée ou de la pensée certaine. Nous verrons que la certitude, ce n’est pas avoir raison. Au contraire, la certitude vient du doute. En fait, le bénéfice du doute, c’est la certitude. J’expliquerai comment douter sans être inconfortable et instable, sans perdre votre force de conviction. Nous apprendrons comment ne pas nous enfermer dans un système sans faille et ainsi être privés de la lumière de la pensée des autres.

Nous traiterons aussi de la pensée profonde, philosophique. Dans ce livre, la philosophie est réduite à la science des profondeurs, elle sert à descendre aussi loin que l’exige la recherche de la cause première. Puisque la pensée est un univers vaste, infini, où nous pouvons approfondir tant que nous voulons sans jamais toucher le fond, nous verrons comment éviter de ne plus être capable de revenir à la surface, comment éviter de se perdre dans les profondeurs de sa pensée. Nous porterons aussi attention à la tentation de décrocher de la réalité et à la tentation de prendre ses pensées pour la seule réalité, tentations qui peuvent surprendre celui ou celle qui aime penser.

Nous aborderons la question de la pensée universelle, la pensée vraie pour tous les hommes, par opposition à la pensée personnelle, vraie que pour soi-même. Nous examinerons comment les penseurs de pensées universelles considèrent leur esprit comme celui de tous les hommes pour s’oublier eux-mêmes et ainsi pouvoir se mettre dans l’esprit d’une pensée compréhensible et partageable par tous les hommes. Ici, penser, c’est oublier le “ je ”. Tout un défi.

Nous jouerons à la pensée joyeuse ou drôle, la pensée qui nous surprend souvent en pleine concentration de ce que nous faisons le mieux, quand “ ça coule tout seul ” et qu’une impression intense de bien-être général nous envahit. Aussi, il n’est pas interdit d’apprendre à rire de soi-même et de ses problèmes. Qui sait quelle solution se cache derrière un rire à gorge déployée sortit tout droit d’une imagination débridée par l’ivresse des sommets de l’esprit? Et qui sait quel antidote à l’ennui ou à l’anxiété se dissimule dans le fou rire propagé à l’écho d’une grotte perdue dans la cité très ancienne des vapeurs de conscience?

De là, nous glisserons dans l’univers de la pensée heureuse. Nous tenterons de rattraper le bonheur par la pensée du bonheur de penser. La quête du bonheur intrigue la pensée, car chaque fois qu’elle s’en approche, à pas feutrés, pour l’observer, le bonheur, surpris, farouche, prend la fuite. Mais on ne court jamais plus vite que la pensée, même quand on est le bonheur. Ainsi, il n’y a pas mieux informé des déplacements du bonheur que la pensée. Elle a depuis longtemps constaté que le bonheur court tantôt à gauche, tantôt à droite, sans trop de logique, si ce n’est qu’il donne l’idée de fuir la réalité. Le bonheur est aveugle! Nous lui rendrons la vue pour qu’il apprivoise la réalité, donc, non pas par magie ou en nous illusionnant et, encore moins en masquant le malheur.

Inévitablement, la pensée malheureuse vient à l’esprit. S’il vous arrive, comme moi, de tomber dans le puits de la pensée malheureuse, nous nous aviserons de panser nos blessures avec des bandages d’idées soignantes et comment imposer le respect de nos réactions défensives, même les plus sauvages. Nous partirons à la rencontre des pensées les plus sombres, des pensées qui pleurent et des pensées qui meurent, découragées, désespérées. Nous trouverons tout de même dans ces pensées troublées la source de la pensée sereine, d’une paix à la fois pure et calme. C’est dans le noir que la lumière de l’esprit est la plus utile, fut-elle aussi faible que celle d’une étoile lointaine, et non pas sur une plage sous un soleil brillant. Il n’est pas question ici de la pensée positive, une lumière artificielle qui fait ombrage à la réalité du malheur en détournant notre attention de l’essentiel.

La pensée empathique est aussi obligatoirement au programme. Cette pensée-clé de l’univers d’autrui donne la possibilité de comprendre nos proches et le monde, de déceler le bonheur ou le malheur. C’est la pensée qui permet de faire don de soi à l’autre, d’aimer. Nous ne penserons pas à la place de l’autre, nous penserons avec lui. Nous le laisserons nous donner ses pensées puis nous nous efforcerons de les éclairer. Nous ne penserons pas à ce qu’il doit faire, nous l’aiderons à décider lui-même. Jamais l’autre n’aura ressenti la présence d’une pensée aussi intime de son esprit dans une expérience de communication interpersonnelle. Nous connaîtrons l’autre mieux que nous nous connaissons nous-mêmes et mieux qu’il se connaît lui-même.

Nous ne serons pas en reste puisque viendra ensuite la pensée qui permet de se connaître soi-même : la pensée différente. Nous serons définitivement forcés d’admettre que nous sommes très souvent mal placés pour nous connaître, quoiqu’on pense habituellement le contraire. La psychologie du Moi en prendra pour son rhume. Nous libérerons la pensée de l’esclavage de l’éternel chantier du travail forcé sur soi. Si notre pensée est différente, c’est toujours par rapport à celle d’un autre, jamais par rapport à soi-même. À la question “ Qui suis-je? ”, c’est l’autre qui a la réponse.

Privée de la pensée de l’autre, notre pensée devient solitaire. Nous enchaînerons donc avec la pensée solitaire, la pensée seule, seule avec elle-même. Comme je le dis souvent, toute pensée est comme le vin, elle doit mûrir un temps pour prendre de la valeur. Aussi, c’est d’abord dans la solitude que l’esprit prend le goût de penser et mûrit ce goût. Pleine de goût, une pensée donnera inévitablement le goût de penser. Autrement dit, la pensée acquiert dans la solitude la valeur d’être pensée par d’autres. Comme je dis souvent à celui qui verbalise ses pensées sans les réfléchir, l’autre n’est pas une poubelle de pensées avortées. Dans un monde où la pensée solitaire est insupportable à plusieurs, j’indiquerai comment meubler la solitude pour rendre la pensée seule plus confortable.

Aussi née dans le confort de la solitude, impossible d’oublier la pensée initiatique, celle qui découvre le sens caché des choses et qui se transmet dans la plus pure tradition orale. C’est la pensée racontée dans le secret des révélations de l’esprit. Nous traiterons du sens caché du monde, de la vie et des choses à la lumière du feu sacré de la pensée.

Rien de mieux pour terminer que la pensée divine, le commencement et la fin de toute pensée à la recherche d’une bonté divine infinie. La pensée cherche depuis le moment où elle a eu la ferme impression de ne pas être tout à fait chez soi ici-bas, en regardant les étoiles de la voûte céleste, un soir d’été, allongée dans un champ de blé sur la terre encore chaude. Debout, le blé montait à la hauteur de ses épaules; la pensée habitait un enfant, devenu introuvable par ses camarades d’une partie de cache-cache. Cette pensée ne quittera plus jamais cet enfant. Était-ce la mémoire d’un ailleurs, un souvenir du Paradis à l’éveil de la pensée? Vous avez deviné, cet enfant, c’était moi. L’expérience de la révélation ne me laissera pas sur cette première et vague impression d’un monde meilleur. Aussi, nous distinguerons très nettement la pensée religieuse de la pensée divine. La première demeure humaine, de la tête aux pieds et jusqu’au bout des doigts, même quand des efforts surhumains sont déployés. La seconde est simplement surnaturelle, sublime et mémorable. Curieusement, l’intensité lumineuse sans précédant de la pensée divine ne nous fait même pas cligner des yeux, pas même une seule fois, au contraire, nous aimerions y baigner notre esprit à jamais, les yeux grands ouverts.

Chaque fois qu’il m’a paru utile de penser un mot, j’ai donné sa définition, dans le texte ou dans une note en bas de page. Qui aime penser, s’instruit du sens de chaque mot traduisant sa pensée. Aussi, je cite plusieurs philosophes et scientifiques, des spécialistes et des généralistes, d’hier et d’aujourd’hui, auteurs d’ouvrages dont la lecture a grandement ajouté à mon plaisir de penser.

Introduction

Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison

«Je me suis surpris à aimer penser au cours de mon adolescence, quelque part au cours de la deuxième année de mes études secondaires. En fait, les connaissances étalées sur le tableau par mes professeurs me donnaient davantage à penser qu’à apprendre. “ Une imagination trop fertile”, me disait-on, pour expliquer mes faibles résultats scolaires.

Le jour fatidique approchait. Vous savez, ce jour où l’on a conscience d’avoir conscience. Ce jour-là, on peut dire oui ou non à l’idée de penser sa pensée. Je ne parle pas de réfléchir, simplement, comme on le fait sur un sujet ou une question pour se faire une opinion. Non. Ce jour-là, on se voit réfléchir, on s’entend penser. Je suis convaincu qu’un jour ou l’autre nous avons tous une telle étincelle d’esprit, une chance instantanée, peut-être programmée à l’avance, de prendre du recul sans aucun effort. Reste à décider si cette étincelle allumera une flamme puis un feu de conscience ardente ou si elle disparaîtra aussi vite qu’elle est venue, ne laissant qu’un vague souvenir inconscient.»

* * *

Ce recul nous permet soudainement de nous regarder aller consciemment pour la première fois. Le moment est sans doute comparable à celui où l’esprit quitte le corps, sauf que, cette fois, tout se passe à l’interne, dans notre tête. Un esprit se détache de l’esprit qui pense et le regarde. On reste bouche bée, ahuri.

Plusieurs se refusent à vivre ce moment. Le dédoublement les met profondément mal à l’aise. Ils se sentent brisés dans leur unité. Ils s’imaginent mal en train de penser et en sont troublés. Ils préfèrent, et de loin, penser simplement, c’est-à-dire, sans penser qu’ils pensent.

Certains ne veulent pas se regarder penser parce qu’ils anticipent l’idée de se surveiller ou d’être surveillés, même si le moment de conscience ne porte pas cette intention. Paradoxalement, ces gens passeront une partie de leur adolescence, voire de leur vie, à se surveiller, dans leurs allures, visiblement en manque de confiance envers eux-mêmes, et à surveiller les autres du coin de l’œil, visiblement, en manque de confiance envers les autres. Si vous regardez un tant soit peu leurs chaussures, ils s’arrêtent quelques pas plus loin pour regarder leurs chaussures à la recherche de ce qui a attiré votre attention. Ils surveillent tout de leur allure, mais ils oublient d’imaginer jusqu’à quel point leurs pensées modèlent leur apparence, sans doute parce qu’ils croient révéler leurs pensées uniquement lorsqu’ils prennent la parole, dans le langage.

D’autres, déjà habitués à prendre leurs pensées comme elles viennent, ne veulent pas en connaître la provenance et encore moins savoir comment elles émergent. Ils sont bien prêts à penser, même à faire un effort pour bien penser, mais rien de plus. Sans doute se disent-ils qu’il y a autre chose à faire dans la vie que de penser. Alors, penser aux pourquoi et comment, ils laissent ça à d’autres.

Paradoxalement, ces gens n’hésiteront pas à donner leurs opinions sur tout. Même s’ils s’expliquaient pendant des heures, le penseur ne réussirait toujours pas à cerner les tenants et les aboutissants de leurs opinions. Bref, leurs opinions suscitent davantage de questions que de compréhension.

Plusieurs d’entre eux ne s’expriment pas pour faire comprendre quoi que ce soit, mais pour se donner raison dans l’espoir de voir triompher leurs opinions. Ils ont raté l’occasion de faire la différence entre “ Il est vrai que je pense” et “ Ce que je pense est vrai” et ils prennent pour vrai tout ce qu’ils pensent, même lorsqu’ils soutiennent le contraire.

Heureusement, il y a aussi ceux et celles pour qui l’étincelle de conscience de la conscience sera à jamais bénéfique. Ils ne sont pas aveuglés par la lumière qui éclaire leurs pensées. Ils saisissent l’éclair d’une main et amassent de l’autre tout pour allumer un feu. À chaque brindille ajoutée, ils lèvent les yeux pour découvrir ce que la lumière révèle de nouveau sur leurs pensées. Ces gens là ne reviendront jamais en arrière. Ils alimenteront le feu leur vie durant, sachant que même s’ils s’endorment il restera toujours un tison pour à nouveau prendre du recul. Pour eux, connaître et comprendre sera passionnant. Au départ, ils maîtrisent à peine leur vision mais on les reconnaît en les écoutant raconter comment ils en sont venus à penser telle ou telle chose. Souvent, ils ajoutent moult détails et toutes sortes d’intrigues qui ne manquent pas de suspense et parfois même d’humour, démontrant ainsi jusqu’à quel point ils prennent plaisir à penser. En fait, ils racontent davantage comment ils pensent que ce qu’ils pensent. Et ce n’est qu’un début.

Personnellement, j’étais disposé depuis déjà quelques mois à prendre un tel recul mais un événement quotidien m’indisposait : les soupers de famille. Chaque fois, la discussion tournait au monologue, à vrai dire, en une suite de monologues où chacun semblait ouvrir la bouche dans le seul but de se donner raison. Chaque orateur rapportait ce qu’il considérait un fait, donnait son opinion et s’évertuait à donner raison à son interprétation de ce fait déjà loin derrière.

J’ai cru un moment que c’était ce qu’il fallait faire avec sa faculté de penser, que devenir adulte, c’était d’avoir raison, d’être capable de se donner raison. Aussi ai-je tenté l’expérience, mais en vain. Je n’avais jamais raison et toujours tort, sans même l’ombre d’un doute. Ensuite, j’ai essayé, non pas de me donner raison, mais de simplement exposer mon opinion en vue d’en débattre mais sans succès. Chacun s’appliquait inconsciemment à faire avorter tout débat en donnant raison à son opinion.

Même lorsque je tentais d’attirer l’attention sur l’un de mes problèmes, je n’avais pas raison, soit que je voyais un problème là où il n’y en avait pas, soit que je ne voyais pas le bon problème. Dans tous les cas, je finissais par être pointé du doigt comme étant moi-même le problème et, par surcroît, j’en étais évidemment la cause. Pourtant, à les écouter parler, je constatais qu’eux-mêmes n’étaient jamais responsables lorsqu’ils soulevaient un problème mais sans jamais m’accorder un tel privilège. Dans mon cas, toute la responsabilité m’incombait avant même que je puisse prononcer un seul mot.

Mais, comme tout adolescent, je vivais bel et bien des problèmes hors de mon contrôle qui demandaient l’intervention d’un parent adulte. Dès ma première année d’études secondaires, j’ai rencontré des problèmes en mathématique. Le seul commentaire auquel j’ai eu droit est: “Étudie”. Aux yeux de mes proches, la seule raison pour laquelle j’avais des problèmes en mathématique, c’était parce que je n’étudiais pas assez et il m’était impossible de leur proposer une interprétation différente. Je graduai donc avec de piètres résultats, juste au-dessus de la note de passage. Puis, un jour, lors de la quatrième année de mes études secondaires, mes problèmes sont devenus des montagnes insurmontables avec l’algèbre et ce qui devait arriver arriva : “ Monsieur Guay, me dit mon professeur, vous retardez toute la classe avec vos questions”.

Mais comment exposer mes difficultés à mes parents sans avoir tort, sans me faire renvoyer tout simplement à ma table de travail. J’en conclus que seul un coup d’éclat, une bombe, pouvait me donner une chance de me faire entendre. Aussi, je me levai d’un bond annonçant à mon professeur que si c’était comme ça, que si je retardais tout le monde, je n’avais plus d’affaire dans cette classe, je pris mes livres et sortis à la stupéfaction de tous.

Mon plan : me présenter au directeur des études, l’informer que je venais de quitter ma classe de mathématique en raison d’un grave problème que je lui révélerais uniquement en présence de mon père et que je ne quitterais pas son bureau d’ici à ce que mon père s’y présente, ce qui impliquait que le directeur téléphone à mon père à son travail pour qu’il vienne directement au collège à la sortie de son travail. Ce coup de téléphone et la convocation devaient servir de bombe, dont j’espérais qu’elle fasse voler en mille morceaux le monopole d’interprétation que mon père se donnait de mon problème. Le directeur des études acquiesça à ma demande sans aucune question et dans le calme le plus parfait. J’attendis trois heures, mon père arriva et mon problème fut abordé et discuté convenablement pour la première fois en quatre ans. Malheureusement, les efforts concertés prouvèrent qu’il était trop tard et ma liste de choix de carrière s’est vue réduite de 50 %. Tout ça, principalement parce que les gens de ma famille avaient pris la mauvaise habitude de se donner aveuglément raison, même au sujet des problèmes des autres.

Mais ce n’est que le jour où j’ai eu l’occasion de prendre du recul que je me suis aperçu que penser pour se donner raison n’était pas utile. Lorsque je me suis vu en train de me donner raison, copiant les autres membres de ma famille, j’ai été complètement bouleversé. Lorsque je me suis rendu compte que j’étais malheureux parce que je n’avais jamais raison, croyant sans doute que je serais heureux si j’avais raison, j’ai été profondément déçu de moi-même. De l’étincelle de conscience de conscience venue deux ou trois ans plus tôt, couvait un feu livrant finalement assez de lumière pour voir clair dans mon jeu et celui des autres.

Jusque-là, je m’étais amusé de mes pensées par des dizaines de poèmes pour compenser mon malheur. Le temps était venu d’apprendre à aimer à penser pour être heureux, à commencer, avec moi-même.

J’avais seize ans lorsqu’on m’a dit : “ Les gens qui se donnent toujours raison vivent dans un système sans faille. Or, c’est par les failles que la lumière entre.” L’affirmation ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd; elle m’allait comme un gant et je la répète depuis à qui veut bien l’entendre.

Voilà donc comment il faut voir les idées et les opinions des autres qui nous contredisent : comme des failles qui éclairent nos pensées et, possiblement, qui en révèlent les faiblesses. À partir de ce jour, je n’ai cessé de rechercher des idées meilleures que les miennes et, si possible, de les rendre encore meilleures. Quel plaisir j’ai à penser en exposant ainsi mon esprit aux idées des autres pour voir comment il va réagir, comment il va digérer et conclure.

Je me souviens de mes premières années de plaisir à penser alors que je me rendais dans le Vieux-Québec pour rencontrer des gens venus de partout en vue de leur demander ce qu’ils pensaient de ceci ou de cela, juste pour me frotter à des idées différentes des miennes et me forcer à réfléchir. Quelle jouissance!

Je me rappelle aussi mes premières lectures à la recherche d’une meilleure compréhension de la pensée, de la vie, de la solitude,… Quel bonheur ces gens nous donnent en écrivant ce qu’ils connaissent, comprennent et pensent.

Sur certains sujets, je ne voulais pas trop lire, question d’aller le plus loin possible par moi-même. À titre d’exemple, je me suis limité à la lecture de seulement une dizaine de recueils de poésies alors que je m’adonnais moi-même à ce style littéraire. Influençable, je voulais d’abord expérimenter ma vision et mon style avant de prendre connaissance d’autres univers poétiques.

Ma différence, ma vraie différence, était dans mon esprit et dans ma pensée. Aujourd’hui, je crois que l’authenticité (Authenticité:  »Qualité de ce qui mérite d’être cru, qui est conforme à la vérité », Le Petit Robert.)se trouve d’abord dans la pensée, pourvu qu’elle “exprime une vérité profonde de l’individu et non des habitudes superficielles, des conventions”. J’ajouterai une seule qualité à cette vérité : “unique”.

Quand je pense, je suis totalement moi-même, authentique aussi bien qu’unique.

J’ai l’impression de me tenir à un carrefour où les idées vont et viennent comme les automobilistes et les piétons au croisement d’artères principales. Je suis très heureux de ne pas m’être limité à mes seules idées. Une seule pensée étrangère aux miennes peut faire avancer ma compréhension de plusieurs mois si ce n’est de plusieurs années.

Jusqu’à tout récemment, j’avais oublié jusqu’à quel point je laisse entendre que j’aime penser, tout absorbé que je suis ces années-ci par la connaissance de la connaissance. En effet, peu avant Noël, un voisin est venu nous rendre une première visite depuis notre déménagement. La discussion roulait bon train sur toutes sortes de sujets lorsqu’il a lancé : “ Moi aussi, j’aime ça penser”. Il n’y aura pas meilleur moment pour vous demander, chers lecteurs et lectrices, si vous aussi vous aimez penser.

Si vous avez acheté ce livre parce que vous aimez penser, je vais essayer de vous faire aimer ça encore plus pour un plus grand bonheur. Si vous avez acheté ce livre parce que vous n’aimez pas penser, mais êtes tout de même curieux de savoir comment des gens en arrivent à aimer ça, je vais tenter de vous satisfaire au-delà de vos attentes : de vous faire aimer ça.

Si ce livre vous a été remis en cadeau par une personne de votre connaissance qui sait que vous aimez penser, je vous souhaite la plus cordiale des bienvenues dans le groupe. Aussi, je vous prie de bien vouloir transmettre mes plus sincères remerciements à cette personne.

Itinéraire

Dune pensée à l’autre

Nous commencerons par traiter de la certitude de la pensée ou de la pensée certaine. Nous verrons que la certitude, ce n’est pas avoir raison. Au contraire, la certitude vient du doute. En fait, le bénéfice du doute, c’est la certitude. J’expliquerai comment douter sans être inconfortable et instable, sans perdre votre force de conviction. Nous apprendrons comment ne pas nous enfermer dans un système sans faille et ainsi être privés de la lumière de la pensée des autres.

Nous traiterons aussi de la pensée profonde, philosophique. Dans ce livre, la philosophie est réduite à la science des profondeurs, elle sert à descendre aussi loin que l’exige la recherche de la cause première. Puisque la pensée est un univers vaste, infini, où nous pouvons approfondir tant que nous voulons sans jamais toucher le fond, nous verrons comment éviter de ne plus être capable de revenir à la surface, comment éviter de se perdre dans les profondeurs de sa pensée. Nous porterons aussi attention à la tentation de décrocher de la réalité et à la tentation de prendre ses pensées pour la seule réalité, tentations qui peuvent surprendre celui ou celle qui aime penser.

Nous aborderons la question de la pensée universelle, la pensée vraie pour tous les hommes, par opposition à la pensée personnelle, vraie que pour soi-même. Nous examinerons comment les penseurs de pensées universelles considèrent leur esprit comme celui de tous les hommes pour s’oublier eux-mêmes et ainsi pouvoir se mettre dans l’esprit d’une pensée compréhensible et partageable par tous les hommes. Ici, penser, c’est oublier le « je ». Tout un défi.

Nous jouerons à la pensée joyeuse ou drôle, la pensée qui nous surprend souvent en pleine concentration de ce que nous faisons le mieux, quand « ça coule tout seul » et qu’une impression intense de bien-être général nous envahit. Aussi, il n’est pas interdit d’apprendre à rire de soi-même et de ses problèmes. Qui sait quelle solution se cache derrière un rire à gorge déployée sortit tout droit d’une imagination débridée par l’ivresse des sommets de l’esprit? Et qui sait quel antidote à l’ennui ou à l’anxiété se dissimule dans le fou rire propagé à l’écho d’une grotte perdue dans la cité très ancienne des vapeurs de conscience?

De là, nous glisserons dans l’univers de la pensée heureuse. Nous tenterons de rattraper le bonheur par la pensée du bonheur de penser. La quête du bonheur intrigue la pensée, car chaque fois qu’elle s’en approche, à pas feutrés, pour l’observer, le bonheur, surpris, farouche, prend la fuite. Mais on ne court jamais plus vite que la pensée, même quand on est le bonheur. Ainsi, il n’y a pas mieux informé des déplacements du bonheur que la pensée. Elle a depuis longtemps constaté que le bonheur court tantôt à gauche, tantôt à droite, sans trop de logique, si ce n’est qu’il donne l’idée de fuir la réalité. Le bonheur est aveugle! Nous lui rendrons la vue pour qu’il apprivoise la réalité, donc, non pas par magie ou en nous illusionnant et, encore moins en masquant le malheur.

Inévitablement, la pensée malheureuse vient à l’esprit. S’il vous arrive, comme moi, de tomber dans le puits de la pensée malheureuse, nous nous aviserons de panser nos blessures avec des bandages d’idées soignantes et comment imposer le respect de nos réactions défensives, même les plus sauvages. Nous partirons à la rencontre des pensées les plus sombres, des pensées qui pleurent et des pensées qui meurent, découragées, désespérées. Nous trouverons tout de même dans ces pensées troublées la source de la pensée sereine, d’une paix à la fois pure et calme. C’est dans le noir que la lumière de l’esprit est la plus utile, fut-elle aussi faible que celle d’une étoile lointaine, et non pas sur une plage sous un soleil brillant. Il n’est pas question ici de la pensée positive, une lumière artificielle qui fait ombrage à la réalité du malheur en détournant notre attention de l’essentiel.

La pensée empathique est aussi obligatoirement au programme. Cette pensée-clé de l’univers d’autrui donne la possibilité de comprendre nos proches et le monde, de déceler le bonheur ou le malheur. C’est la pensée qui permet de faire don de soi à l’autre, d’aimer. Nous ne penserons pas à la place de l’autre, nous penserons avec lui. Nous le laisserons nous donner ses pensées puis nous nous efforcerons de les éclairer. Nous ne penserons pas à ce qu’il doit faire, nous l’aiderons à décider lui-même. Jamais l’autre n’aura ressenti la présence d’une pensée aussi intime de son esprit dans une expérience de communication interpersonnelle. Nous connaîtrons l’autre mieux que nous nous connaissons nous-mêmes et mieux qu’il se connaît lui-même.

Nous ne serons pas en reste puisque viendra ensuite la pensée qui permet de se connaître soi-même : la pensée différente. Nous serons définitivement forcés d’admettre que nous sommes très souvent mal placés pour nous connaître, quoiqu’on pense habituellement le contraire. La psychologie du Moi en prendra pour son rhume. Nous libérerons la pensée de l’esclavage de l’éternel chantier du travail forcé sur soi. Si notre pensée est différente, c’est toujours par rapport à celle d’un autre, jamais par rapport à soi-même. À la question « Qui suis-je? », c’est l’autre qui a la réponse.

Privée de la pensée de l’autre, notre pensée devient solitaire. Nous enchaînerons donc avec la pensée solitaire, la pensée seule, seule avec elle-même. Comme je le dis souvent, toute pensée est comme le vin, elle doit mûrir un temps pour prendre de la valeur. Aussi, c’est d’abord dans la solitude que l’esprit prend le goût de penser et mûrit ce goût. Pleine de goût, une pensée donnera inévitablement le goût de penser. Autrement dit, la pensée acquiert dans la solitude la valeur d’être pensée par d’autres. Comme je dis souvent à celui qui verbalise ses pensées sans les réfléchir, l’autre n’est pas une poubelle de pensées avortées. Dans un monde où la pensée solitaire est insupportable à plusieurs, j’indiquerai comment meubler la solitude pour rendre la pensée seule plus confortable.

Aussi née dans le confort de la solitude, impossible d’oublier la pensée initiatique, celle qui découvre le sens caché des choses et qui se transmet dans la plus pure tradition orale. C’est la pensée racontée dans le secret des révélations de l’esprit. Nous traiterons du sens caché du monde, de la vie et des choses à la lumière du feu sacré de la pensée.

Rien de mieux pour terminer que la pensée divine, le commencement et la fin de toute pensée à la recherche d’une bonté divine infinie. La pensée cherche depuis le moment où elle a eu la ferme impression de ne pas être tout à fait chez soi ici-bas, en regardant les étoiles de la voûte céleste, un soir d’été, allongée dans un champ de blé sur la terre encore chaude. Debout, le blé montait à la hauteur de ses épaules; la pensée habitait un enfant, devenu introuvable par ses camarades d’une partie de cache-cache. Cette pensée ne quittera plus jamais cet enfant. Était-ce la mémoire d’un ailleurs, un souvenir du Paradis à l’éveil de la pensée? Vous avez deviné, cet enfant, c’était moi. L’expérience de la révélation ne me laissera pas sur cette première et vague impression d’un monde meilleur. Aussi, nous distinguerons très nettement la pensée religieuse de la pensée divine. La première demeure humaine, de la tête aux pieds et jusqu’au bout des doigts, même quand des efforts surhumains sont déployés. La seconde est simplement surnaturelle, sublime et mémorable. Curieusement, l’intensité lumineuse sans précédant de la pensée divine ne nous fait même pas cligner des yeux, pas même une seule fois, au contraire, nous aimerions y baigner notre esprit à jamais, les yeux grands ouverts.

Chaque fois qu’il m’a paru utile de penser un mot, j’ai donné sa définition, dans le texte ou dans une note en bas de page. Qui aime penser, s’instruit du sens de chaque mot traduisant sa pensée. Aussi, je cite plusieurs philosophes et scientifiques, des spécialistes et des généralistes, d’hier et d’aujourd’hui, auteurs d’ouvrages dont la lecture a grandement ajouté à mon plaisir de penser.

AU SUJET DE L’AUTEUR – BIOGRAPHIE

Serge-André Guay

Marié et père de quatre enfants, Serge-André Guay est né à Lévis (Québec, Canada) en 1957. De formation autodidacte et travailleur autonome depuis 25 ans, il a tout d’abord été animateur, commentateur, chroniqueur, journaliste, recherchiste et rédacteur en chef au service de différents médias québécois et ontariens.

Puis, son expérience des médias et un stage de formation en Europe font de lui un éducateur aux médias dont les interventions sont recherchées par le milieu scolaire. Ensuite, à titre de consultant, l’utilité de ses plans d’action en communication et en marketing est vite appréciée.

Depuis 1990, il développe une expertise hautement spécialisée en recherche marketing, soit l’étude des motivations d’achat des consommateurs, axée sur l’évaluation prédictive du potentiel commercial des produits et des services, nouveaux et améliorés.

Pour ce faire, il retient la méthode et l’approche indirecte proposées par le chercheur américain Louis Cheskin, à qui il accorde le titre de premier scientifique du marketing.

Depuis, il a étudié les réactions sensorielles involontaires et les réactions inconscientes de plus de 25,000 consommateurs dans le cadre de plus d’une centaine d’études des motivations d’achat pour différents manufacturiers et distributeurs canadiens.

Il a signé de nombreux articles et donné plusieurs conférences percutantes. Il a aussi publié une série de vingt-quatre études traitant du caractère scientifique du marketing sous le titre “Science & Marketing ”, Prédire le potentiel commercial des biens et des services”. À ses yeux, le marketing doit renouveler son efficacité sur des bases scientifiques rigoureuses.

Il n’hésite pas à questionner les idées reçues. Animé par une profonde réflexion sur la conscience et la condition humaine, il est un « penseur-entrepreneur », à la fois fonceur et analytique.

En 2000, il écrit un essai de gouvernance personnel sous le titre J’aime penser – Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison.

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Conférence # 1 – La philothérapie ou quand la philosophie nous aide

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Proposition de conférence

Télécharger l’offre de conférence (PDF)

Titre de la conférence

La philothérapie ou quand la philosophie nous aide

Sous-titre de la conférence

Une revue des principaux livres de philosophie pratique

Source bibliographique

Collection privée de Serge-André Guay

PROGRAMME

Introduction

Courte histoire de la philothérapie

    • Plus de Platon, moins de Prozac ! Lou Marinoff, 1999
    • Platon, pas Prozac ! La philosophie comme remède, Lou Marinoff, 2000
    • Le terme « consultation philosophique » désormais préféré à «philothérapie»
    • Philothérapie en référence à la Psychothérapie
      L’usage réglementé du terme «thérapie»

Développement

Rapports de lecture

Conclusion

    • Témoignage personnel

Période de questions

Conférencier : Serge-André Guay

Président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys.
Auteur de J’aime penser ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où tout un chacun se donne raison.
Curriculum vitae en ligne : https://livrequebec.com/edition-votre-editeur/

Coordonnées du conférencier

31, rue St-Joseph, Lévis, Québec, Canada. G6V 1A8
Téléphone : 581-988-7146
Courriel : info@philotherapie.ca
Site web : https://philotherapie.ca/
Dossier philo en ligne : https://philotherapie.ca/2020/10/06/dossier-philotherapie-quand-la-philosophie-nous-aide/

Durée (trois choix de conférence selon la durée)

45 minutes (conférence : 30 minutes. Période de questions : 15 minutes)
90 minutes (conférence : 60 minutes. Période de questions : 30 minutes)
120 minutes (conférence : 60 minutes. Période de questions : 60 minutes)

P.S.: La durée de la conférence varie selon le nombre d’extraits de chaque livre présentés à l’auditoire (le tout dans le respect des droits d’auteur).

Matériel électronique nécessaire

Projecteur compatible PC
Entrée USB et/ou clé USB
Écran de projection

Coût d’achat de la conférence

350.00$ + frais de déplacement et, s’il y a lieu, d’hébergement.


Un exemple de conférence

VIDÉO ET NOTES DE LA  CONFÉRENCE

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LA NUIT DE LA PHILOSOPHIE DE MONTRÉAL

18 novembre 2021

CONFÉRENCE

La philothérapie ─ Quand la philosophie nous aide

Dans le cadre de l’édition 2021 de la NUIT DE LA PHILOSOPHIE DE MONTRÉAL, Serge-André Guay, président éditeur de la Fondation littéraire Fleur de Lys prononcera une conférence sous le thème de la philothérapie en passant en revue seize livres consacrés au sujet.

Révélée au grand jour par la publication en l’an 2000 du livre «Platon, pas Prozac ! La philosophie comme remède» signé par le philosophe montréalais Lou Marinoff, la philothérapie connaît un essor remarquable.

L’idée de consulter un philosophe intéresse de plus en plus de gens en quête de nouvelles réponses à leurs problèmes. Des cabinets de consultation philosophique ouvrent leurs portes un peu partout dans le monde, notamment en Europe et aux États-unis.

La démarche du philosophe consultant ou praticien auprès de la population commence très souvent par la publication d’un livre. Captivé par le sujet, Serge-André Guay a inscrit à son programme de lecture seize de ces ouvrages. Il livrera autant de comptes-rendus lors de sa conférence.

Lieu : Le Cornélien, 6692 rue St-Denis, Montréal QC. H2S 2R9
Début : 19h30
Durée : 60 minutes
Entrée : Gratuit
Audience : Tout public
Réservation : https://www.eventbrite.ca/e/billets-la-philotherapie-ou-quand-la-philosophie-nous-aide-188010774287

Programme de la conférence : cliquez ici


Vidéo de la conférence


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Télécharger gratuitement les Notes de la conférence

« La philothérapie ou quand la philosophie nous aide »

Voici le lien de téléchargement du fichier PDF des Notes de la conférence « La philothérapie ou quand la philosophie nous aide » – PDF

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale


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Penser par soi-même

Initiation à la philosophie

Michel Tozzi

Chronique sociale

Dans le cadre de notre dossier

« Consulter un philosopher – Quand la philosophie nous aide »


DONNÉES AU CATALOGUE

Penser par soi-même
Initiation à la philosophie
Auteur(s) : Tozzi Michel
Nombre de pages : 228 p.
Poids : 315 g
Format : 15 x 22 cm
ISBN : 978-2-36717-683-3
Thèmatique : Philosophie
Prix unitaire TTC : 16,80 €
Mots-clés : Sciences de l’éducation
8ème Édition
Préface Philippe Meirieu
Postface de François Huguet

PRÉSENTATION PAR L’ÉDITEUR

Objectif : Ce livre est écrit pour celui qui veut apprendre à penser par lui-même. Il veut aider à prendre du recul par rapport aux préjugés ambiants, à accéder à l’autonomie intellectuelle, à devenir un adulte de la réflexion.

Public visé : Il s’adresse aux lycéens, étudiants qui vont se confronter à cette expérience ou commencent à la vivre, et à tous ceux qui n’ont pas eu l’occasion de rencontrer la philosophie dans leurs études.

Contenu : S’interroger sur le sens et la valeur de son existence, dans le monde et la société, sur les problèmes que posent la vie personnelle et professionnelle, les engagements individuels et collectifs auxquels on est confronté, c’est se mettre en situation philosophique. Il n’y a pas de » petite philosophie « , opposée aux grands philosophes, ces monuments de la pensée : tout questionnement essentiel aiguise en l’homme et en tout homme la passion de comprendre.

Mais les certitudes ou au contraire le relativisme nous détournent de la recherche de la vérité. Il faut donc d’abord une volonté et du courage. Puis de la méthode, pour apprendre à poser correctement ces questions, en saisir le sens profond, se donner intellectuellement les moyens de cheminer vers des réponses. C’est cet apprentissage méthodique de la pensée sur son rapport au monde, à autrui, à soi-même, qui est ici proposé.

Démarche : L’ouvrage a été conçu pour être abordé de façon personnalisée : il peut être lu chapitre après chapitre, il peut aussi être commencé par tel ou tel chapitre ou encore être consulté à partir d’une notion, d’une question, d’un auteur que l’on trouvera en index, ou même au fil des pages, si l’on veut aborder un contenu précis.

Source : Chronique sociale.

AU SUJET DE L’AUTEUR PAR L’ÉDITEUR

Michel Tozzi est professeur de philosophie, formateur et chercheur en didactique de cette discipline.

Docteur ès Sciences de l’Éducation, il a écrit plusieurs ouvrages et de nombreux articles. Il est le coordinateur du livre Apprendre à philosopher dans les lycées d’aujourd’hui (CNDP – Hachette).

Source : Chronique sociale.

SOMMAIRE

penser-par-soi-meme-sommaire

Source : Chronique sociale.

EXTRAIT

penser-par-soi-meme-avant-propos

Source : Chronique sociale.

EXTRAITS EN LIGNE

Extrait en ligne sur le site web Philo5

Notes de lecture sur le site web de Ressources pédagogiques de la DSDEN du Nord (PDF)

REVUE DE PRESSE

Tozzi : Expliciter la démarche philosophique

SITE WEB DE L’AUTEUR MICHEL TOZZY

http://www.philotozzi.com/

PRÉSENTATION DE L’AUTEUR SUR SON SITE WEB

Professeur émérite des Universités en sciences de l’éducation à l’université Montpellier 3

Né le 23 février 1945 à Nîmes (Gard-FRANCE).

  • Professeur de philosophie en 1967/1968 et de 1969 à 1995 au lycée technique de Narbonne (aujourd’hui lycée Diderot).
  • Activités d’enseignements croisés en classe terminale :
  • De 1976 à 1993, avec des responsabilités syndicales professionnelles (SGEN) et interprofessionnelles (CFDT)
  • De 1984 à 1995, avec des formations disciplinaires (philosophie) et transversales (pédagogie différenciée, travail d’équipe, apprentissage etc.) à la MAFPEN (Mission Académique à la Formation des Personnels de l’Education Nationale) de Montpellier.
  • DEA en Sciences de l’Education à Lyon II en 1989 : « Enseigner la philosophie aujourd’hui. Vers une didactique de la philosophie. »
  • Doctorat nouveau régime en 1992 à Lyon II (Direction Philippe Meirieu) : « Vers une didactique de l’apprentissage du philosopher. »
  • Maître de Conférences au département des Sciences de l’Education de l’Université Paul Valéry – Montpellier 3 à la rentrée 1995.
  • Habilitation à diriger des recherches en 1998 à Lyon II :  « Eléments pour une didactique de l’apprentissage du philosopher. 1988-1998 : Bilan et perspectives ».
  • Directeur du département des Sciences de l’Education de Montpellier 3 de 1999 à 2002.
  • Nommé Professeur des Universités à Montpellier 3 en 2001.
  • Directeur du CERFEE (Centre d’Etudes et de Recherche sur la Formation, l’Education et l’Enseignement), Centre de Recherche de Montpellier 3, jusqu’en Janvier 2008.
  • Rédacteur en chef de Diotime l’Agora, revue internationale de didactique de la philosophie, publiée depuis mars 1999 à raison de quatre numéros par an par le CRDP de Montpellier. (Edition papier jusqu’au numéro 18).
  • Tous les numéros depuis le numéro 10  sont consultables et téléchargeables gratuitement trois ans avant le dernier numéro publié sur le portail des revues du SCEREN :    www.educ-revues.fr/diotime/   Pour les numéros des trois dernières années, abonnement de 14 euros (et un euro l’article).
  • Membre depuis 1985 du Comité de rédaction des Cahiers Pédagogiques (revue du CRAP, Cercle de Recherche et d’Action Pédagogique). Cahiers Pédagogiques : 10 rue Chevreul – 75011 Paris Tél : 01.43.48.22.30

Site http://www.cahiers-pedagogiques.com

  • Membre du Conseil d’administration de l’ACIREPH (Association pour la Création d’Instituts de Recherche pour l’Enseignement de la Philosophie). ACIREPH:                                                                                       http://www.acireph.org/accueil_027.htm

Revue : http://www.acireph.org/cote_philo_030.htm

  • Responsable du comité d’organisation des colloques 2008, 2009, 2010 et 2011 à l’Unesco sur les Nouvelles Pratiques Philosophiques.
  • Expert auprès de l’Unesco pour la philosophie à l’école primaire. Voir la première partie de l’ouvrage « La philosophie, une école de liberté », gratuitement téléchargeable sur  http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001536/153601F.pdf
  • Fondateur et animateur du café philo de Narbonne depuis 1996 :  http://cafephilo.unblog.fr/
  • Cofondateur de l’Université populaire de Narbonne en 2003-2004  et animateur de ses ateliers de philo pour adultes et pour enfants

Site: http://leolagrangenarbonne.unblog.fr/

  • Cofondateur de l’Université populaire de Perpignan en 2006
  • Praticien, formateur et chercheur en philosophie avec les enfants et les adolescents

MICHEL TOZZY SUR WIKIPÉDIA

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Michel Tozzi, philosophe et didacticien de la philosophie, professeur des universités. Crédit : Romain Jalabert (Wikipédia). 4 March 2011. This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license.

Michel Tozzi, né le à Nîmes, est un didacticien de la philosophie français, professeur émérite à l’université Paul-Valéry de Montpellier.

Ses travaux portent notamment sur la didactique de l’apprentissage du philosopher (DAP), et en particulier sur l’apprentissage de la philosophie avec les enfants. Il est aussi le créateur du café philosophique de Narbonne, et le coinitiateur de l’Université Populaire de la Narbonnaise, dont il est le Président.

Lire la suite sur le site web Wikipédia.


Sur le site web de l’éditeur

Penser par soi-même : initiation à la philosophie 8e éd. , TOZZI, MICHEL © CHRONIQUE SOCIALE 2020


Mon rapport de lecture

Article # 20 (1/2)

Première partie

Voir aussi la deuxième partie


par

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où un chacun se donne raison, témoignage et essai de gouvernance personnelle


Un livre 5 étoiles à lire absolument

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

CHAPITRE 1

Quelles sont mes opinions?

D’où viennent-elle?

Penser par soi-même, c’est examiner le bien-fondé de ses idées. C’est prendre un recul critique par rapport aux opinions enracinées dans sa personnalité. Il peut donc être utile de constituer « l’état des lieux » de ses pensées, pour en faire le matériau d’une réflexion, d’un retour su soi, afin de savoir vraiment « de quoi on parle et si ce que l’on dit est vrai ».

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 1, p. 19.

Michel Tozzi me rejoint sans détour au cœur même de la réflexion qui m’anime depuis l’adolescence, période de rébellion contre tout ce qui donne raison, contre ceux et celles qui prennent pour vrai ce qu’ils pensent uniquement parce qu’ils le pensent, contre ceux et celles qui laissent croire aux jeunes qu’être adulte est un permis pour avoir toujours raison. Bref, je suis debout et en lutte depuis plus de cinquante ans contre tout système de pensée sans faille car c’est par les failles que la lumière entre et nous éclaire.

Il nous faut tous accepter de douter de nos opinions. Le doute, c’est cette faille par laquelle la lumière peut entrer. Évidemment, si on vit dans un système sans faille depuis des lustres, la lumière aura pour effet de nous aveugler, de nous inciter à fermer les yeux voire à les protéger avec nos mains… Plusieurs s’empresseront de colmater la faille qui laisse entrer la lumière pour se retrouver dans le noir. Ils ne veulent pas douter.

Au moindre doute, ils sont déstabilisés, inconfortable. Ils préfèrent avoir raison ou se donner raison, question de s’assurer d’un maximum de confort. Ils n’ont pas besoin de la lumière du doute. Ils s’auto-éclaire de l’intérieur à la faible lueur de chandelles. Ils classent leurs opinions parmi leurs croyances, leurs dogmes.

Ils n’ont pour valeur que la valeur démesurée qu’ils accordent à leurs opinions. Ils perçoivent toute remise en question de leurs opinions, toute lumière, tout doute, comme une attaque de la valeur qu’ils se reconnaissent sur le fondement de ces mêmes opinions.

Bref, ils ne connaissent rien du bénéfice du doute. Ils ont déjà raison. Pourquoi se questionneraient-ils ? Et si jamais l’une de leurs opinions est victime d’un accident, ils perdent la raison et un grand malheur les afflige. Ils ne sont pas heureux quand ils n’ont pas raison. Ils pensent constamment à se redonner raison.

CHAPITRE 2

Apprendre à mettre en question mes opinions

Nous avons des opinions, par exemple sur la religion, la politique, la sexualité… Mais d’autres, qui ont pourtant beaucoup réfléchi, pensent différemment de nous. Voilà de quoi nous interroger : qui a raison? Il faut donc mettre nos certitudes à la question, pour examiner leur fondement.

Mais comment s’y prendre?

Nous pouvons d’abord nous demander pourquoi douter de ce que nous croyons, puisque précisément nous y croyons! Pourquoi remettrions-nous en question ce dont nous sommes certains? N’est-ce pas « se compliquer la vie », « se tracasser inutilement », et perdre un temps précieux qui pourrait être mieux employé?

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 2, p. 33.

J’aime bien la référence faite par Michel Tozzi au livre «La formation de l’esprit scientifique» de Gaston Bachelard. Concernant la connaissance scientifique de la réalité, Michel Tozzi rapporte ce propos de Gaston Bachelard écrit : «On ne peut rien fonder sur l’opinion; il faut d’abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement.»


On ne peut rien fonder sur l’opinion; il faut d’abord la détruire.

BACHELARD, Gaston, La formation de l’esprit scientifique.

En science, la connaissance se bâtit sur la destruction du déjà su. En science, le doute – la remise en question – se déploie comme l’arme ultime de la connaissance. En science, le bénéfice du doute est la certitude tant recherchée pour admettre une connaissance jusqu’à ce qu’elle soit elle-même mise à l’épreuve du doute. N’est certain que ce dont on a douté. En science, la certitude ne vit que le temps d’un nouveau doute. Pourquoi n’en serait-il pas de même dans notre vie personnelle et professionnelle? Pourquoi être certain, certain d’avoir raison, certain de connaître? Pourquoi ce besoin d’être certain?

Plus encore, pourquoi ce besoin de détenir la vérité? La vérité n’a d’utilité que si elle est conforme à la réalité et, dans ce cas, pour en comprendre la nature et le fonctionnement.

LE VOYAGE

Vouloir savoir
Être au pouvoir de soi
Est l’ultime avoir
Le Vôyage
Il n’y a de repos que pour celui qui cherche
Il n’y a de repos que pour celui qui trouve
Tout est toujours à recommencer

Mais dites-moi encore où trouver le chemin
Que je ne cherche plus et que j’aille plus loin

La vérité la vérité la vérité est une poignée de sable fin
La vérité la vérité la vérité qui glisse entre mes doigts

Il n’y a de repos que pour celui qui trouve
Il n’y a de repos que pour celui qui cherche
Tout est toujours à recommencer

Tu marches au fond de toi et derrière tes pas
Et tu ne bouges pas seul ton regard avance

La vérité la vérité la vérité est une poignée d’eau de la source
La vérité la vérité la vérité qui coule entre mes mains

Il n’y a de repos que pour celui qui cherche
Il n’y a de repos que pour celui qui trouve
Tout est toujours à recommencer

Il marche sur ses pieds et parfois sur sa tête
Il traîne un gros boulet qui est comme lui-même

La vérité la vérité la vérité est une petite poignée d’air pur
La vérité la vérité la vérité qui siffle entre ses dents

Il n’y a de repos que pour celui qui trouve
Il n’y a de repas que pour celui qui mange
Tout est toujours à recommencer

Nous marchons sur nous-mêmes comme un bétail perdu
Le mensonge est collé aux semelles de nos souliers

La vérité la vérité la vérité est comme la fumée
La vérité la vérité la vérité qui monte dans nos mots

Il n’y a de repos que pour celui qui cherche
Il n’y a d’oasis que pour celui qui boit
Tout est toujours à recommencer
Vous est-il arrivé de voir dedans vos yeux
Le chemin du retour qui coule avec amour

La vérité la vérité la vérité est comme le soulier
La vérité la vérité la vérité que l’on a délacé

Il n’y a de repos que pour celui qui trouve
Il n’y a de retour que pour celui qui part
Tout est toujours à recommencer

Ils ont mis des cailloux dans le bout des souliers

Et puis ils sont montés sur leurs épaules

La vérité la vérité la vérité est comme une lumière
La vérité la vérité la vérité qui point à l’horizon
Il n’y a de repos que pour celui marche
Il n’y a de repos que pour celui qui va

Mais dites-moi encore où est-il ce lui qui ne passe pas

Source : DUGUAY, Raôul, Le voyage, album Alllô tôulmônd, 1975.

CHAPITRE 3

M’interroger sur les problèmes fondamentaux

Nos opinions sont souvent des réponses à des questions fondamentales pour comprendre le monde et y agir. Notre capacité à résoudre ces problèmes essentiels pour l’homme dépend d’abord de notre compétence à les formuler, à les formuler clairement. Car est-ce raisonnable de répondre à une question qui n’a pas été explicitement posée, et comment résoudre un problème mal énoncé? Il s’agit donc d’apprendre à élaborer un questionnement philosophique.

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 3, p. 53.

Pour ceux et celles qui croient dur comme fer à leurs opinions au point de leurs donner le statut de connaissance objective, la recherche de la question à laquelle répondent leurs opinions représentera une grande difficulté. Le livre de Michel Tozzi propose des exercices pour la surmonter. De telles exercices accompagne chaque chapitre.

L’importance de la formulation

Les réflexion philosophique est critique : elle doute de nos opinion, elle les rend problématiques; elle les met en question, à la question, sous forme de questions (chap.2). Elle passe de l’affirmation d’une vérité à l’interrogation qui est en amont d’une réponse. Son expression privilégiée, c’est la forme interrogative. Penser par soi-même, c’est d’abord se poser des questions. Prenons donc l’habitude de mettre des points d’interrogation à la fin de nos phrases, pour laisser toujours ouverte la médiation et lui permettre de rebondir…

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 3, p. 62.

Le chapitre quatre, « Apprendre à conceptualiser philosophiquement des notions » nous invite à nous soucier de la définition des mots que nous utilisons « … pour savoir de quoi on parle ».

Le chapitre cinq, « Tenter de répondre à un problème philosophique », nous met en garde contre « Le piège de la spontanéité et de l’évidence ». Michel Tozzi écrit :

Questionner la question, et non y répondre spontanément

(…) On ne commence jamais par répondre en philosophie. On diffère la réponse, pour se donner le temps de réflexion. Le « réflexe philosophique », c’est la réflexion, la suspension immédiate d’un jugement, l’auto-interdiction d’affirmer : tenir sa langue, faire silence et se mettre devant la question, s’installer pour l’habiter. Je ne réponds pas à la question mais c’est elle qui m’interroge. Et c’est parce qu’elle m’interroge que je vais l’interroger. Je ne peux pas répondre à une question que je n’ai pas interrogée, parce que le sens philosophique d’une question n’est jamais donné, il est à construire. Et pour comprendre le sens d’une question, il faut d’abord questionner la question, élaborer une problématique. Car comment pourrais-je répondre à une question que je n’ai pas philosophiquement posée ?

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 5, p. 92.

Ça, c’est un peu plus compliqué. Si je comprends aisément le « réflexe philosophique », formuler philosophiquement une question m’apparaît plus difficile. S’efforcer d’abandonner le caractère personnel, souvent subjectif, au profit du caractère universel du sujet de la question et de la question elle-même, exige d’être objectif, ce qui implique un recul face à soi et à ses pensée. Personnellement, je trouve ma motivation pour réaliser cet exercice dans l’espoir de rejoindre l’esprit de tous les hommes par un sujet (une notion) qui nous concerne tous. Il me faut aussi admettre qu’il n’y aura pas une seule et unique réponse mais une multitude de réponses à la question posée.

Cette quête de l’universel exige d’aller en profondeur et, ça tombe à point, car à mes yeux la philosophie est la science des profondeurs. Seul au milieu de l’océan, je peux toujours tenter de calmer les vagues en tapant dessus et ainsi rester à la surface dans le but d’éviter la noyade. Avec la philosophie, je dispose d’un sous-marin pour plonger en profondeur à l’abri de la pression de plus en forte.

CHAPITRE 6

Fonder mes positions

Répondre aux objections

La réflexion philosophique, dans toute la tradition occidentale, est l’usage méthodique de la raison pour tenter de répondre aux problèmes fondamentaux de l’homme. Cette exigence critique implique que toute position qui se veut philosophique soit justifiées, légitimée par une argumentation solide. Celle-ci est d’autant plus crédible qu’elle s’appuie sur des principes, développe une cohérence, résiste aux réfutations. Il faut donc apprendre à argumenter ses thèses, et à repousser leurs objections.

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 123.

À ce stade de l’argumentation qui résiste aux réfutations, je me garde de chercher à avoir raison. Personnellement, je demeure très ouvert aux réfutations puisque je dis depuis mon adolescence que si une personne a une meilleure idée que la mienne, je la veux, question de sauver du temps. Tout ce que ma raison peut comprendre ne s’encombre pas de mon ego pour s’assurer d’évoluer, quitte à devoir reculer plus tard à la lumière de l’expérience.

CHAPITRE 7

Apprendre à philosopher c’est quoi? Et comment?

(…)
Philosopher, c’est réfléchir sur son rapport au monde, à autrui, à soi-même, habiter intellectuellement les questions essentielles. C’est, indissolublement, apprendre à :
• conceptualiser des notions (définir l’amour, la mort);
• problématiser des affirmations (Ce que je pense est-il bien vrai!) et formuler des interrogations pertinentes (Peut-on dire que l’homme reste un animal!);
• argumenter, se donner des raisons convaincantes de douter ou d’affirmer.
(…)

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 7, p. 145.
De la conceptualisation des notions je comprend l’importance de m’en remettre aux définitions objectives du sujet auquel je pense, et ce, dans chacun de ses éléments et dans sont tout. Trop souvent, notre société invente des définitions suivant telle ou telle perception. Trop souvent elle se distance des définitions établies d’autorité et reconnue comme telle.

J’ai lutté de toutes mes forces lors de mon passage dans le domaine de la recherche marketing au cours des années 1990 afin que l’on ne confondent plus « opinions » et « perceptions ». À cette époque, certaines personnes soutenaient que les sondages d’opinion révélaient les perceptions des répondants, ce qui, du point de vue scientifique, est aussi impossible que de relever la pression des pneus d’une automobile avec un ruban à mesurer. Les sondages posent des questions directes et recueillent les opinions des répondants, non pas leurs perceptions. Voici le communiqué de presse émis par mon entreprise :

COMMUNIQUÉ # 1

Les sondages ne mesurent pas les perceptions

Les sondages sont de plus en plus associés aux perceptions des répondants en place et lieu de leurs opinions. Or, les sondages ne mesurent pas les perceptions mais les opinions. L’erreur est à la fois scientifique et technique. D’une part, les perceptions répondent de facultés fondamentalement différentes de celles des opinions dans leurs activités et leurs fonctions respectives. D’autre part, les questions directes utilisées par les sondeurs limitent la cueillette de données aux seules opinions.

Du point de vue scientifique, la perception implique les facultés sensorielles dont l’activité résulte en une représentation mentale instantanée par associations indépendantes de toute réflexion. Au départ, la perception se bâtit sur la base des réactions sensoriel-les purement physiologiques ou physiques et involontaires ; les sens obéissent à la mécanique biologique du corps et réagissent indépendamment de la volonté.

Par la suite, la perception devient psychologique lorsque la réaction des sens est acheminée au cerveau pour prendre la forme d’une sensation. Sensorielle et mentale, la sensation est un phénomène dit «psychophysiologique». La sensation sera «représentative», le stimulus original sera identifié, puis «affective», des émotions (ex.: plaisir, douleur) seront associés en réaction à l’identification du stimulus. Ces associations sont faites en référence à la mémoire affective de l’individu et les récentes découvertes en neurobiologie indiquent que le processus et les émotions s’opèrent hors du champ de la conscience.

C’est tout à fait le contraire dans le cas de l’opinion ; elle s’opère dans les limites de la conscience soit de la faculté de connaître et de comprendre dont l’activité résulte en un jugement par raisonnement. Que ce raisonnement soit juste ou non, objectif ou subjectif, l’individu est libre de prendre pour vrai le jugement produit en sa conscience. Une considération plus approfondie de sa connaissance peut lui procurer une autre compréhension et un jugement différent de ce qu’il avait cru au départ de sa réflexion.

Dans le cas de la perception, l’individu ne jouit pas d’une telle liberté de conscience. Les recherches indiquent que le cerveau pensant est la plupart du temps pris de vitesse par le cerveau émotionnel en raison des circuits neuronaux. L’amygdale, siège des émotions, reçoit les signaux sensoriels codés par le thalamus bien avant le cerveau pensant.

De là, la perception fait sentir son influence sur les attitudes à la base du comportement de l’individu bien avant l’opinion. Autrement dit, l’individu a déjà adopté l’attitude recommandée par son cerveau émotionnel dans le cadre de sa perception avant même d’avoir eu le temps de se faire une opinion. Le fait est que cette dernière vient souvent justifier les attitudes adoptées plus qu’elle ne les engendre. Le fait est aussi que l’opinion diverge souvent des attitudes dont témoigne le comportement de l’individu. Plus encore, le fait est que l’opinion, malgré les efforts de conscience, explique rarement les attitudes adoptées sous l’influence des émotions, ces dernières étant hors de portée du champ de la conscience où est confinée l’opinion.

Bref, la perception se distingue de l’opinion pour des raisons à la fois physiologiques et psychologiques. La perception est instantanée et affective. L’opinion est réfléchie et raisonnée. La perception s’opère indépendamment de l’esprit pensant. L’opinion est le fruit de l’esprit pensant.
Du point de vue technique, les sondeurs doivent appeler le sujet de leurs questions à la conscience des répondants et, ce faisant, ils mesurent bel et bien l’opinion, non pas la perception.

La méprise entre « perception » et « opinion » induit en erreur les intéressés, plus particulièrement, les décideurs du marketing, y compris de la publicité, des biens et des services, et ce, tant dans le secteur privé que public. En effet, il est convenu que le marketing soit une guerre de perceptions, ces dernières étant à la base du positionnement nécessaire pour devancer la concurrence dans l’esprit des prospects. En se référant aux résultats des sondages comme s’ils témoignaient des perceptions, les décideurs augmentent les risques d’imprécision et d’inexactitude de leurs prédictions d’un éventuel succès. Les sondages rapportent ce que les gens pensent, non pas leurs perceptions sur lesquelles fonder le positionnement du bien, du service, de la politique, … à l’étude. Les sondages ne constituent donc pas une base fiable pour sortir vainqueur de cette guerre où les perceptions guident les gestes d’achat ou les changements de comportement familiaux, sociaux, culturels, économiques, politiques ou autres visés.

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Respecter les définitions, surtout lorsque la science est impliquée, se pose comme l’étape préliminaire de l’analyse critique de nos pensées.

Ma lecture du livre « Penser par soi-même » de Michel Tozzi m’a comblé et je vous en recommande la lecture. Il est essentiel à la compréhension du monde, des autres et de soi.

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où un chacun se donne raison, témoignage et essai de gouvernance personnelle


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Articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

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Penser par soi-même

Initiation à la philosophie

Michel Tozzi

Chronique sociale

Dans le cadre de notre dossier

« Consulter un philosopher – Quand la philosophie nous aide »

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Mon rapport de lecture

Article # 20 (2/2)

Deuxième partie

Voir aussi Première partie

par

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où un chacun se donne raison, témoignage et essai de gouvernance personnelle

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre :

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Introduction de la première partie de ce rapport de lecture.

Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

Selon Michel Tozzy, « il faut apprendre à argumenter ses thèses, et à repousser leurs objections :

CHAPITRE 6

Fonder mes positions

Répondre aux objections

La réflexion philosophique, dans toute la tradition occidentale, est l’usage méthodique de la raison pour tenter de répondre aux problèmes fondamentaux de l’homme. Cette exigence critique implique que toute position qui se veut philosophique soit justifiées, légitimée par une argumentation solide. Celle-ci est d’autant plus crédible qu’elle s’appuie sur des principes, développe une cohérence, résiste aux réfutations. Il faut donc apprendre à argumenter ses thèses, et à repousser leurs objections.

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 123.

J’ai la nette impression que l’idée de « repousser leurs objections » ouvre la porte de la philosophie comme un débat où je dois argumenter jusqu’à avoir raison.

Michel Tozzy écrit :

Qu’est-ce qu’argumenter philosophiquement?

Pourquoi argumente-t-on?

L’argumentation questionnante…

Pourquoi argumente-t-on en philosophie? Si philosopher c’est chercher la vérité, tenter de comprendre mon rapport au monde, à autrui, à moi-même, essayer de résoudre des problèmes fondamentaux, il me faut argumenter (…)

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 123.

Je ne comprends pas pourquoi une telle association entre la philosophie et la vérité. Personnellement, il ne m’est jamais venu à l’esprit que je cherche la vérité lorsque je m’adonne à la philosophie. Bien au contraire, je me prend garde de prendre pour vrai ce que je pense, même avec des solides arguments.

Michel Tozzy va encore plus loin en liant la philosophie à un idéal de vérité : « Il y a là au fond une exigence d’honnêteté intellectuelle qui exprime un idéal de vérité inhérent à la liberté de l’esprit humain » (TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 123.).

La confrontation argumentée…

De même, quand j’ai soulevé un problème, et que je cherche à le résoudre, je peux chercher les différents solutions possibles, et dans le cadre des piste dégagées, examiner les argument qui peuvent les fonder, puis confronter critiquement ces thèses pour juger de la plus convaincante. C’est la force de telle argumentation qui m’amènera à me prononcer.

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 124.

Quand je philosophe, je ne cherche pas à convaincre mais plutôt à comprendre dans le but de permettre à ma pensée d’évoluer vers une nouvelle connaissance. Je ne cherche pas à me convaincre et encore moins à convaincre qui que ce soit. La connaissance me suffit amplement. La philosophie n’est pas un moyen pour convaincre et encore moins pour se donner ou avoir raison.

… et d’intégrer des objections

Car dans le cas où on me fait des objections, ma position ne reste solide que si je peux les récuser. Et cette réfutation me donne alors des arguments supplémentaires qui fonde davantage ce que je pensais.

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 125.

Wow ! Je suis très loin d’adhérer à ce type de débat « qui fonde davantage ce que je pensais ». Face à des objections, je cherche à comprendre comment l’autre pense plutôt que de récuser ce qu’il avance. Je ne cherche pas à amener l’autre à abandonner ses objections et sa position mais à ce qu’il se penche sur sa manière de penser et sur le comment de ses objections. Je me donne alors pour mission de l’aider à prendre du recul face à lui-même et à ce qu’il pense et comment il le pense. Dans ce contexte, ce que je pense a moins d’importance que les réactions de l’autre à ma position.

… mais convaincre rationnellement…

En philosophie au contraire, on dénonce la sophistique : on ne cherche pas à vendre une idée, à l’imposer par la force, par le recours aux passions. On cherche à convaincre rationnellement, et d’abord soi-même avant autrui. Le meilleur argument n’est jamais l’argument efficace, celui qui emporte le morceau et jouit de la faiblesse de l’adversaire. C’est l’argument vrai, parce que tout homme qui l’examine sincèrement avec sa raison doit se rendre à son évidence.

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 126.

Michel Tozzy souligne que la philosophe ne cherche pas à vendre une idée, à l’imposer par la force, par le  «recours aux passions». Mai cette affirmation tient la route si on remplace le  «recours aux passions» par «l’argument vrai» et ainsi lire : «En philosophie (…) : on cherche à vendre une idée, à l’imposer par la force de la raison, par l’argument vrai.» Ce n’est pas parce qu’«On cherche à convaincre rationnellement» que l’objectif change. Si je parviens à convaincre rationnellement, c’est que je suis parvenue à vendre mon idée et à l’imposer à l’autre par la raison.

Soutenir que «meilleur argument», «C’est l’argument vrai, parce que tout homme qui l’examine sincèrement avec sa raison doit se rendre à son évidence» me pose problème. Je ne crois pas que mes connaissances se composent d’arguments, vrais ou faux. Je ne crois pas que le but de ma faculté de pensée soit de chercher des arguments vrais, à m’en convaincre puis à en convaincre l’autre.

La finalité de la philosophie ne s’inscrit pas dans une logique de débat pour convaincre.

Michel Tozzy reconnaît comme vérité ce qui a le potentiel de s’imposer à tout homme : «C’est l’argument vrai, parce que tout homme qui l’examine sincèrement avec sa raison doit se rendre à son évidence». Il parle ici de l’universel. Il écrit : «En ce sens, la vérité, c’est l’accord nécessaire des esprits qui se détachent de l’individuel et du particulier». Mais il y a tout de même des vérités individuelles et des vérités particulières. La notion de vérité ne peut pas être exclusive à l’universel et encore moins à la philosophie… si la vérité existe.

On parle de la vérité comme ce qui est conforme à la réalité. Je préfère et loin parler de connaissances plutôt que de vérité.

Donc, raisonner juste sur des principes vrais

(…) Si la logique du raisonnement est nécessaire, elle ne suffit pas dans l’argumentation philosophique. Pour ne pas tourner à vide, elle doit reposer sur la vérité des principes. Toute la force de la pensée résident en effet dans le fait qu’en partant d’une vérité et en raisonnant juste, on ne peut aboutir qu’à du vrai. La cohérence interne d’un raisonnement, incontournable, ne prend donc de sens que dans une perspective d’une recherche de la vérité, d’une volonté de penser le réel, et non dans la simple satisfaction intellectuelle d’une logique coupée de la réalité.

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 130.

Partez du vérité, raisonnez juste et vous arriverez au vrai.

J’adhère à la définition de la philosophie comme étant  l’«amour du savoir» et communément l’«amour de la sagesse».

Philosophie

Étymologue

Étymologiquement, le mot français philosophie dérive du grec ancien φιλοσοφία, composé de φιλεῖν, « aimer » et σοφία, « la sagesse, le savoir », c’est-à-dire littéralement : l’amour de la sagesse ou l’amour du savoir7. Selon le philosophe Roger-Pol Droit, « cette étymologie peut dire des choses différentes. En grec, sophia signifie aussi bien la connaissance que la sagesse. Et philô signifie aimer mais aussi désirer. Vous pouvez donc traduire philosophie par « désir de connaissance ». Mais aussi par « amour de la sagesse ». Dans le premier cas, vous tirez la philosophie du côté de la science. Dans le second cas, du côté de l’existence et du bonheur. Présente dans la racine grecque elle-même, cette dualité a accompagné toute l’histoire de la philosophie8. »

NOTES

7. « Qu’est-ce que la philosophie ? Définitions d’Aristote à Descartes » [archive], sur La-Philosophie.com : Cours, Résumés & Citations de Philosophie, (consulté le )

8. « La philo-bonheur relève d’un totalitarisme soft et radieux », Le Matin dimanche, 15 février 2015. [lire en ligne [archive]]

Philosophie – Étymologie, Wikipédia

D’autres sources par aussi de l’«amour de la vérité» :

PHILOSOPHIE1, subst. fém.

Étymol. et Hist.1. a) Ca 1175 «ensemble de disciplines spéculatives, comprenant la logique, la morale, la physique et la métaphysique, dont l’enseignement et l’étude, fondés sur les Auctores, succédaient à ceux des arts libéraux» (Benoît de SteMaure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 31216); 1370-72 philosophie moral (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p.157); 1379 philosophie naturelle (J. de Brie, Bon Berger, 6 ds T.-L.); 1637 philosophie spéculative, philosophie pratique (Descartes, Discours de la méthode, sixième partie ds OEuvres, éd. F. Alquié, t.1, p.634); 1647 philosophie première (Descartes, Méditations métaphysiques touchant la première philosophie); 1765 philosophie théorique (Encyclop.); b) 1553 la philosophie «les spéculations et les raisonnements de la science humaine, par opposition à la foi» (Bible, impr. J. Gérard, Coloisiens, 2, 8); 1580 «la science, sous son aspect supérieur et général, recherche de la vérité universelle des choses naturelles, humaines et divines» (Montaigne, Essais, I, 26, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t.1, p.160); c) ca 1756 philosophie de l’histoire (Voltaire, Mél. hist. Fragm. hist., X ds Littré); 2. 1225-50 «sagesse profonde consistant dans l’amour de la vérité et la pratique de la vertu» (H. d’Andeli, Lai d’Aristote, éd. H. Héron, 336); 1655 «haute sagesse, fondée sur le raisonnement et la méditation de la vie, et donnant une grande force d’âme dans les vicissitudes» (La Rochefoucauld, Max. 22 OEuvres, éd. A. Régnier, t.1, p.39); 3. xvexvies. «nom donné à leur art par les alchimistes» (Petit traité d’alchimie, éd. Méon, p.207); 1573 philosophie chimique «nom donné aux opérations de l’alchimie» (J. Liébault, Le livre des secrets de medecine et de la philosophie chimique); 1721 philosophie hermétique (Trév., s.v. hermétique); 4. 1588 «manière particulière à telle époque, telle école, tel Maître, d’envisager les grands problèmes du monde et de l’âme» (Montaigne, Essais, II, 12, éd. citée, t.1, p.578); 1588 «l’attitude intellectuelle particulière à laquelle quelqu’un se range, l’opinion qu’il professe quant aux problèmes de la philosophie» (Montaigne, Essais, III, 5, op. cit., t.2, p.842); 5. 1622 [date d’éd.] typogr. (E. Binet, Merveilles de nature, p.299 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. philosophia, lui-même empr. au gr. φ ι λ ο σ ο φ ι ́ α .

Source : Centre national de Ressources Textuelles et Lexicale (France).

Alors, amour de la connaissance, amour de la sagesse ou amour de la vérité ? Pour certains, le «rapport à la connaissance est essentiellement un amour de la vérité» :

Philosophie/Une brève introduction/Le mot « philosophie » et ses usages

La philosophie est étroitement liée à la connaissance. Si nous n’avons pas défini ce terme, nous en avons déjà trouvé certaines caractéristiques très importantes : ce rapport à la connaissance est essentiellement un amour de la vérité, ce qui conduit naturellement le philosophe à mettre en question toutes les autorités, tous les dogmes et préjugés, en ne s’en remettant qu’à sa propre raison. De plus, cette connaissance n’est pas une connaissance de type encyclopédique : la philosophie est une activité intellectuelle, et non une réception passive ou une accumulation de connaissances, d’opinions, de croyances, etc.

Philosophie/Une brève introduction/Le mot « philosophie » et ses usages, Wikibooks.

Si «la philosophie est une activité intellectuelle», ce n’est pas par amour de la vérité que je m’y intéresse. Je me dois donc de prendre position.

C’est activité intellectuelle elle-même qui m’intéresse. Le système de pensée plutôt que les pensées elles-mêmes. Il n’y a là aucune vérité qui m’importe. Plus encore, je n’accorde jamais le statut de vérité à une connaissance, cette dernière n’étant admise que le temps qu’une autre la déclasse. La connaissance se contruit sur la destruction du déjà-su. Et c’est là l’importance du doute systématique et de son bénéfice.

Le bénéfice du doute, c’est la certitude en sursi face à un nouveau doute. Il n’y a pas de connaissance certaine dont on ne puisse pas douter. On ne peut pas se sentir en possession de la vérité lorsqu’on admet le doute comme outil essentiel de la pensée critique.


Le doute, c’est l’état de l’esprit qui ne se sent pas en possession de la vérité.

Émile Durkheim, Cours de philosophie, 1884 (Lecture 39. De la vérité. De la certitude.)


Voilà pourquoi j’entretiens une relation trouble avec ce que l’on dit être la vérité. On pourra me dire que ce dont je doute, c’est de la vérité. Or, je n’admets aucune connaissance comme la vérité. Je ne trouve pas utile de qualifier une connaissance de vraie. À la limite, la notion de vérité s’oppose à celle de l’objectivité.

La vérité implique d’y croire. La vérité devient ainsi ni plus ni moins qu’une croyance. N’est vérité que si l’on y croit. Or, il y a un grave problème dans la relation entre vérité, croyance et faculté de penser.


Plusieurs personnes prennent pour vrai ce qu’elles pensent uniquement parce qu’elles le pensent.

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où un chacun se donne raison, témoignage et essai de gouvernance personnelle


Mon problème avec la notion de vérité provient de sa présence à soi, à autrui et au monde dans la vie courante. L’appropriation populaire de la notion de vérité en fait une caverne semblable à celle de Platon. Ce n’est pas tant le fait de la vérité elle-même qui amplifie le problème mais la liberté qu’on se donne de «prendre pour vrai», de « croire pour vrai». La vérité donne raison et on aime bien se donner raison. Or, je ne crois pas que l’on puisse se donner raison sur la base d’une simple croyance. Les vérité n’existe plus lorsqu’elle devient admise par croyance, parce qu’on y croit.


Le but dans la vie n’est pas d’avoir raison.

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où un chacun se donne raison, témoignage et essai de gouvernance personnelle


Le vrai et l’utile

N’est-il pas conséquent opportun de distinguer les vrai de l’utile (même si la position «Le vrai, c’est ce qui réussit» a été défendue par un philosophe, W James) ? Car l’utilité a une visée pratique, et non théorique comme le vrai. L’argumentation philosophique tient son pouvoir d’intelligibilité et de conviction de son caractère rationnel, et non d’une technique relationnelle de persuasion efficace. Le technique est vite dépassé par les progrès de la connaissance, pas le philosophique : Socrate, du Ve siècle avant Jésus-Christ, nous interroge toujours autant. L’efficacité, en tant que victoire de l’action, ôte sa portée au doute réflexif, qui suspend toute activité pour penser.

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 6, p. 142.

On retiendra beaucoup d’information de ce passage.


1- Le vrai a une visée théorique.

théorique – adjectif

1. Qui consiste en connaissance abstraite ; qui élabore des théories.
La recherche théorique.

2. souvent péjoratif
Qui est conçu, étudié d’une manière abstraite et souvent incorrecte (opposé à expérimental, réel, vécu).
Une égalité toute théorique.

Source : Dictionnaires Le Robert

Si le vrai naît dans l’esprit par une certaine activité intellectuelle pour basculer dans une croyance, la philosophie n’aurait pas d’utilité pratique puisqu’elle consiste à recherche la vérité. Je ne peux pas accepter que l’on pense pour penser, que l’on argumente pour argumenter, que l’on philosophe pour philosopher.


2- L’argumentation philosophique possède à la fois un pouvoir d’intelligibilité et de conviction.

intelligibilité ​​​- nom féminin

1- DIDACTIQUE Caractère de ce qui est intelligible, saisi par l’intelligence.

2- LITTÉRAIRE Caractère de ce qui est (plus ou moins) intelligible. L’intelligibilité d’un discours.

Source : Dictionnaires Le Robert

Si l’argumentation philosophique à la possibilité (pouvoir) d’être intelligible et d’être convaincante, elle le partage avec la majorité des sciences humaines ou, si vous préférez, des fausses sciences. Dans le domaine littéraire, l’argumentation philosophique perd passablement de son pouvoir d’intelligibilité et de conviction parce que l’écriture philosophique est généralement hermétique (Impénétrable, difficile ou impossible à comprendre. Source : Dictionnaires Le Robert). La très grande majorité des philosophes ne soucie guère d’être intelligible dans leurs écrits, du moins pour vous et moi.


3- L’argumentation philosophique ne relève pas d’une technique relationnelle de persuasion efficace.

Alors pourquoi la philosophie se soucie tant des autres ? Pourquoi veut-elle convaincre les autres ? La philosophie demeure essentiellement un activité intellectuelle en partage avec l’autre, en relation avec l’autre. On peut comprendre que l’argumentation philosophique ne relève pas d’une technique. La philosophie n’a jamais produit de technique, contrairement aux vraies sciences ou sciences dures.

On notera tout de même au passage le Discours de la méthode proposée par René Descartes en 1637. Le sous-titre de l’ouvrage se lit comme suit : «Pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences». Il faut souligner «dans les sciences».

Ceux qui avancent aujourd’hui des méthodes prennent soin de préciser que chacun doit développer sa propre méthode, du moins en «philosophie pratique».

Persuader (verbe)

(Philosophie) Obtenir l’adhésion, amener à croire, à penser, à faire quelque chose en utilisant l’émotion et les sentiments.

Remarque

La philosophie oppose traditionnellement “persuader” à “convaincre”. Cette opposition va contre l’usage courant, où convaincre et persuader sont synonymes. La pertinence de cette distinction est ainsi très contestable. On peut l’utiliser pour séparer la rhétorique (qui persuade) et la philosophie (qui convainc). Hors de ce contexte, la distinction perd en efficacité.

Source : DicophiloDictionnaire de philosophie en ligne.

Quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse, dans la communication de leurs argumentations philosophiques, les philosophes acquièrent consciemment et/ou inconsciemment une technique relationnelle de persuasion efficace par expérience de la communication interpersonnelle.


4- Le technique est vite dépassé par les progrès de la connaissance, pas le philosophique.

La philosophie n’est gelée dans le temps et l’espace. Et même si elle s’occupe de l’universel, ce qui est propre à l’Humain, au genre humain, il n’y a de connaissance en philosophie qui ne soit ou qui ne puisse pas être remise en question, argumentée autrement, bref évoluer. Il en va de même de l’activité intellectuelle que constitue la philosophie; elle évolue. Rien n’est acquis pour toujours, pas même le bien-vivre ou bonheur (l’épanouissement).

Et peut-on dire que le technique est vite DÉPASSÉ par les progrès de la connaissance ? Non. Le technique dépend du scientifique et le scientifique évolue constamment. On peut même dire que le technique peut précéder le scientifique. On ne doit pas dire que le technique est dépassé mais qu’il évolue.


5- L’efficacité, en tant que victoire de l’action, ôte sa portée au doute réflexif, qui suspend toute activité pour penser

Le remise en question de l’efficacité par le doute réflexif existe et l’activité pour penser ne se trouve pas suspendue. L’efficacité atteinte on la remettra en question, on en doutera par une activité intellectuelle intense. L’efficacité n’est jamais une finitude. Ce n’est pas parce qu’on a atteint une certaine efficacité par une ou des actions combinées que l’on s’isole du doute réflexif et de toute activité de penser.


Michel Tozzy insiste sur le rapport de la philosophie à la vérité.


Les conditions d’une argumentation philosophique

Mais cette argumentation n’est vraiment philosophique que si elle met en œuvre conjointement certains critères de cohérence et de pertinence. Rappelons ici que l’argumentation philosophique se distingue de la rationalité scientifique en ce sens qu’elle ne procède ni par démonstration mathématique ni par vérification expérimentale. Elle s’appuie cependant dans sa recherche de la vérité sur la raison, et cherche à convaincre l’auditoire universel par l’argument le plus fondé, le meilleur (Habermas).

TOZZI, Michel, Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Chapitre 7, p. 166.

Parlant de «l’argument le plus fondé», puis-je déduire que «la vérité» dont Michel Tozzy parle est en fait le PLUS PRÈS de la vérité. Quant à convaincre l’auditoire universel, le philosophe se rappellera qu’il ne s’adresse pas au genre humain, à toute l’humanité. Il peut en rêver mais il ne dispose pas d’une «technique relationnelle de persuasion efficace» nécessaire pour y parvenir.

Enfin et j’insiste moi aussi, la vérité n’émerge pas d’une recherche philosophique ou d’un exercice intellectuel. Encore faut-il trouver une réponse universelle à la question : «Qu’est-ce la vérité?».

Le maintiens que le livre PENSER PAR SOI-MÊME – Introduction à la philosophie de MICHEL TOZZY se mérite 5 étoiles sur 5, et même une de plus, malgré mes objections exposées dans ce rapport de ma lecture. Ce livre est essentiel à tout amateur de philosophie.

Il faut comprendre que nous entrons une approche plus didactique dans les deux derniers chapitres (6 et 7). Les propos et les exercices proposés demandent un véritable travail scolaire. Un travail qui ne débouchera pas nécessairement sur une appropriation et une application dans la vie personnelle du lecteur compte tenu de la complexité de l’activité intellectuel demandé par l’auteur. Et malgré de nombreux exemples et exercices, cette œuvre demeure avant tout un livre d’étude.


Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser ou Comment prendre plaisir à penser dans un monde où un chacun se donne raison, témoignage et essai de gouvernance personnelle


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Ça devait arriver : Un philosophe à l’hôpital !

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Ça devait arriver : Un philosophe à l’hôpital !

Au cours de mes lectures dans le cadre de notre dossier « Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide » j’ai pris connaissance de quelques interventions de philosophes en milieu hospitalier en France. Ça devait arriver, un livre paraît sur le sujet sous le titre « Un philosophe à l’hôpital » signé par Guillaume Durand.


PRÉSENTATION DU LIVRE PAR L’ÉDITEUR

Guillaume Durand

Un philosophe à l’hôpital

À l’hôpital se croisent des existences singulières, des histoires ordinaires et des destins parfois bouleversants. Face aux choix cruciaux que nous impose le réel, il s’agit toujours de préserver notre liberté. Plus que du soin, on vient y trouver du sens.

Faut-il s’acharner à vouloir vivre ou accepter de partir ? Peut-on supporter de voir les yeux de son fils, donneur d’organes, dans le regard d’un autre ? Aujourd’hui plus que jamais, les questions se complexifient : que répondre à cette jeune femme qui désire se faire ligaturer les trompes pour raisons écologiques ? Faut-il aider les couples abstinents sexuels à devenir parents ?

Pour être au cœur de ces dilemmes, Guillaume Durand a choisi de diriger la consultation d’éthique clinique au Centre hospitalier de Saint-Nazaire. Son expérience unique nous prouve que soigner est l’un des plus forts enjeux de notre humanité.

Documents, témoignages
Paru le 22/09/2021
Genre : Philosophie

192 pages – 136 x 208 mm Broché EAN : 9782080246011 ISBN : 9782080246011

AU SUJET DE L’AUTEUR

Guillaume Durand est maître de conférences en philosophie à Nantes, et spécialiste en éthique médicale et bioéthique.

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Source : Flammarion.


Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 19

S’aider soi-même

Une psychothérapie par la raison

Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

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Description du livre par l’éditeur

Une méthode efficace et des outils concrets pour cultiver le bien-être au quotidien.

L’anxiété, l’agacement, la tristesse et la colère sont des états intérieurs qui compromettent le bien-être. Souvent issues de pensées irrationnelles, ces émotions viennent brouiller votre vision du monde.

Pour pouvoir vous accepter tel que vous êtes et pour mieux comprendre les autres, ce livre propose des outils pour con­fronter vos idées irréalistes avec la réalité et les événements de la vie. Au moyen de la méthode émotivo-rationnelle, une approche structurée et efficace, vous apprendrez à poser un regard lucide sur vous-même et vous avancerez avec assurance.

© http://www.editions-homme.com/, Groupe Sogides inc, Une société de Québecor Média


Texte en quatrième de couverture

L’anxiété, l’agacement, la tristesse et la colère sont des états intérieurs qui compromettent le bien-être. Souvent issues de pensées irrationnelles, ces émotions viennent brouiller votre vision du monde. Pour pouvoir vous accepter tel que vous êtes et pour mieux comprendre les autres, ce livre propose des outils pour confronter vos idées irréalistes avec la réalité et les événements de la vie. Au moyen de la méthode émotivo-rationnelle, une approche structurée et efficace, vous apprendrez à poser un regard lucide sur vous-même et vous avancerez avec assurance.

Philosophe, psychologue et professeur, Lucien Auger fut également coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.). Auteur d’une dizaine d’ouvrages, il défend avec ferveur l’idée selon laquelle la raison peut nous aider à avoir une vie plus heureuse.

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Résumé de carrière de l’auteur par l’éditeur

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Psychologue et professeur, Lucien Auger fut également coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre Interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.). «De Communication et épanouissement personnel à S’aider soi-même et Le temps d’apprendre à vivre, vingt-quatre années, treize ouvrages, et une seule préoccupation: expliquer pourquoi nous souffrons, pourquoi nous aimons, pourquoi nous agissons comme nous le faisons et révéler au lecteur qu’il peut se servir de sa raison pour arriver à une vie plus heureuse.» Lucien Auger

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Lucien Auger selon Wikipédia

Lucien Auger, né à Montréal en 1933 et mort le 27 février 2001, est un psychologue canadien.

Biographie

Le docteur Lucien Auger est né à Montréal en 1933. Il passe 25 ans de sa vie dans l’ordre des Pères Jésuites. Il obtient des licences universitaires en lettres, en pédagogie et en théologie à Montréal, Québec et Boston. Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie1.

Il était enseignant et coordonnateur du Service de consultations personnelles au Centre Interdisciplinaire de Montréal (C.I.M.).

À la suite de son décès, la direction du Centre Interdisciplinaire de Montréal a été confiée à M. Pierre Bovo, thérapeute et formateur ÉR.

Il est principalement connu pour avoir traduit et adapté en français la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Lucien Auger a fait des études universitaires à Montréal, Québec et Boston et obtient des licences en lettres, en pédagogie et en théologie. Il détient deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie. Il a publié plusieurs ouvrages de même que de nombreux cahiers de thérapie qu’il intégra dans la collection des Microthérapies. Il fut au Québec un auteur francophone prolifique et un diffuseur de première ligne de la psychothérapie émotivo-rationnelle2.

Lucien Auger s’est efforcé de faire connaître la thérapie émotivo-rationnelle depuis 1972 à travers nombre de publications qui touchent différents aspects de l’existence humaine.

Bibliographie

  • Communication et épanouissement personnel – la relation d’aide
  • S’aider soi même – une psychothérapie par la raison (vendu à plus de 185 000 exemplaires)
  • Vaincre ses peurs
  • S’aider soi-même davantage
  • L’amour: de l’exigence à la préférence
  • Penser heureux
  • Se guérir de la sottise
  • Vivre avec sa tête ou avec son cœur
  • Élever des enfants sans perdre la boule
  • Prévenir et surmonter la déprime
  • La démarche émotivo-rationnelle en relation d’aide – Théorie et pratique
  • Comment aider mon enfant à ne pas décrocher
  • Changer:une psychothérapie à la maison
  • Enseigner en s’amusant
  • Les émotions et la vie quotidienne
  • La tête sur les épaules
  • Vivre heureux à deux – Manuel pratique de survie et de croissance du couple
  • Le temps d’apprendre à vivre
  • Savoir vivre – Faire soi-même sa thérapie, éd. Un monde différent , 2001
  • Entretiens, 120 enregistrements audio

Lien externe

Notices d’autorité

Notes et références

  1. « Site officiel de Lucien Auger autorisé par Micheline Côté-Auger » [archive], sur Site Officiel de LUCIEN AUGER (consulté le ).
  2. « Site officiel de Lucien Auger autorisé par Micheline Côté-Auger » [archive], sur Site Officiel de LUCIEN AUGER (consulté le ).

Table des matières

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Extrait

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Mon rapport de lecture

S’aider soi-même

Une psychothérapie par la raison

Par l’auteur Lucien Auger

Dans le cadre de notre dossier

« Consulter un philosopher – Quand la philosophie nous aide »

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Thérapie rationnelle-émotive

La thérapie rationnelle-émotive est une pratique psychothérapeutique empirique et directive, à fondements philosophiques, qui vise à soulager les individus souffrant de difficultés psycho-logiques (émotion et comportement). C’est une des principales formes de psychothérapie cognitivo-comportementale. Elle a été développée par Albert Ellis à partir de 1956 sous le nom de « rational therapy »(1). En 1959 cette méthode prit le nom de « rational emotive therapy » et en 1992 celui de « Rational Emotive Behavior Therapy » (REBT).

Le psychologue québécois Lucien Auger s’est efforcé de faire connaître la thérapie rationnelle-émotive au monde francophone depuis 1972 à travers nombre de publications qui touchent différents aspects de l’existence humaine (2). Cofondateur et directeur du Centre Interdisciplinaire de Montréal, sa succession à titre de Directeur du CIM est maintenant assurée par M. Pierre Bovo, thérapeute, formateur et auteur d’orientation Émotivo-Rationnelle.

NOTES

(1) Ellis, A. (1957), « Rational psychotherapy and individual psychology », Journal of Individual Psychology, 13, 38-44.

(2) « Lucien Auger Ph.D. » [archive] (consulté le 14 novembre 2014)

Source : Thérapie rationnelle-émotive, Wikipédia.


J’aime bien vérifier les informations et, dans le cas d’un auteur décédé, il vaut mieux constater les faits par soi-même.

Ainsi, le Centre Interdisciplinaire de Montréal, dont Lucien Auger était « Cofondateur et directeur », n’existe plus. Il fut « Radiée d’office suite à une dissolution par l’effet de la loi » le 14 février 2016 selon le Registre des entreprises du Québec. Il s’agissait d’une entreprise privée : Société par actions ou compagnie.

Le site web de Lucien Auger – http://lucienauger.com/ – n’est plus en ligne. On en trouve une trace conservée par Internet Archive :

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Source : https://web.archive.org/web/20190122124700/http://lucien-auger.org/index.html


Au sujet de M. Pierre Bovo, successeur de Lucien Auger au Centre interdisciplinaire de Montréal, nous le trouvons désormais comme chef d’entreprise à la tête du Centre de la pensée réaliste. L’entreprise est présente sur Facebook et Pierre Bovo s’affiche sur Linkendin .Il est dit : « Pierre Bovo poursuit le travail de Lucien Auger et partage ses occupations entre la formation, la consultation, l’intervention en milieu scolaire, l’animation d’ateliers, les conférences, l’écriture et aussi la musique. www.penseerealiste.com | http://www.approcherealiste.com » (ce dernier site web n’est plus en ligne).

Ces vérifications faites, nous pouvons dire que le Centre interdisciplinaire de Montréal dont Lucien Auger était cofondateur n’est plus, que le site web original et le site web autorisé par la succession ne sont plus en ligne. Pierre Bovo a fondé sa propre entreprise, le Centre de la pensée réaliste, toujours en activité.


Bref, ce qui est toujours là, présent aujourd’hui, c’est le livre « S’aider soi-même » de Lucien Auger chez Les Éditions de l’homme. La première édition remonte aux années 1970. L’édition que j’ai main date de 2004 et est préfacée par Isabelle Nazare-Aga, l’auteur du livre Les manipulateurs sont parmi nous. De toute évidence, ce livre, toujours en tablette près de 50 ans après sa première édition, doit être reconnu comme un des meilleurs vendeurs de sa catégorie.


L’idée de base exprimée par Lucien Auger est un lien de cause à l’effet entre les idées et les émotions. Il écrit :

En fin de compte, la pensée et l’émotion ne sont presque pas distinguables. Mais si je peux changer mes émotions, me débarrasser, par exemple, des émotions désagréables comme la tristesse, les sentiments dépressifs ou la colère, il vaudra mieux que je m’attache à changer les pensées qui les causent plutôt que de tenter de réprimer ou de contrôler mes émotions elles-mêmes. (…)

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 20.

Il m’apparaît incongrue de dire que les émotions sont causées par les pensées, à moins de réduire ces dernières à des perceptions, ce qui n’est pas le cas en soit. Il y a dans l’approche psychologique un floue dans les définitions des concepts, un usage populaire des concepts qui dépasse l’entendement au sens strict, sans interprétation. Il n’est donc pas étonnant de lire « En fin de compte, la pensée et l’émotion ne sont presque pas distinguables. » C’est peut-être vrai en psychologie mais cela ne l’est certainement pas en philosophie. On ne peut pas confondre la cause et l’effet.

Lucien Auger va plus loin. Il écrit :

D’autre part, comme la source des émotions ne se trouve pas dans les événements ou les personnes extérieures, mais bien dans les idées que nous nous exprimons à propos de ces événements et de ces personnes, c’est à ces idées, formulées dans notre langage intérieur, qu’il conviendra de s’attaquer pour arriver à contrôler efficacement les émotions désagréables.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 21.

Lucien Auger affirme que les émotions se trouvent DANS les idées. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de formuler un tel jugement. Lucien Auger ne soutient plus que les idées causent des émotions mais que les émotion sont DANS les idées. Le lecteur peu familier avec la philosophie, notamment, l’épistémologie, ne relèvera pas les changements de logique dans la prose de Lucien Auger. C’est souvent le propre des livres de développement personnel qui donne davantage dans le poétique que le scientifique.

Dans la conclusion de son livre, Lucien Auger écrit :

Pour vous aider à prolonger dans le courant de votre vie les effets de la lecture de ce livre, j’ai ajouté en appendice quelques exercices simples qui pourraient vous permettre de vous entraîner à ce travail inlassable de confrontation.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Conclusion, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 170.

Monsieur Lucien Auger parle de « confrontation » parce qu’il propose de nous confronter à ce que l’on se dit à soi-même suivant une émotion négative ou, si vous préférez, suivant une interprétation intime d’un événement ou d’une interaction avec une autre personne. Il donne en exemple les réactions d’une femme amoureuse face à l’annulation d’une rendez-vous avec son prétendant de laquelle elle conclut que ce dernier ne l’aime pas et se met dans tous ses états sur le plan émotionnel. Monsieur Auger enseigne à cette femme que son interprétation de l’événement n’est pas nécessairement réaliste puisque l’annulation du rendez-vous, même s’il s’agit du deuxième événement du genre, ne signifie pas obligatoirement que son prétendant ne l’aime plus, qu’il la fuit. Cette thèse à l’effet de questionner ses réactions intimes émotionnelles face à des événements externes ou à des relations interpersonnelles m’apparaît utile.

Cependant, je suis fort sensible à l’aspect INLASSABLE du travail de confrontation proposé par Lucien Auger. Il y a en cela l’admission d’une limite de l’efficacité de thèse et de la méthode proposées par Lucien Auger puisqu’il faut confronter ses idées INLASSABLEMENT. Il y a en cela aussi l’admission d’une fatalité face aux réactions émotives négatives parce qu’elle ne cesseront jamais de revenir et ainsi de nous affecter. Je conclue que Lucien Auger ne corrige pas le problème à la source parce qu’il se maintiendra tout au long de notre vie.

Revenons en arrière, au chapitre « C’est la faute des autres… ». Il le conclut en ces mots :

Vous pouvez, en tout temps, demeurer le maître de votre destin émotif, et diriger votre propre barque émotive où bon vous semble. Rendez-vous compte qu’intérieurement vous êtes inatteignable, inviolable et que, si vous le voulez et si vous vous y exercer, rien d’extérieur ne saurait venir troubler votre sérénité.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Chapitre IX, « C’est la faute des autres… », Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 120.

Je peux opposer une croyance à une autre croyance : je ne crois pas en l’existence d’un destin émotif, pour autant qu’on s’en tienne aux définitions reconnues :

DESTIN

  1. Puissance qui, selon certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des évènements.
  2. Ensemble des évènements qui composent la vie d’un être humain (souvent considérés comme résultant de causes distinctes de sa volonté). ➙ destinée, sort. Elle a eu un destin tragique.
  3. Ce qu’il adviendra (de qqch.). ➙ avenir. Le destin d’une civilisation.

Source : Destin, Le Robert Dico en ligne.

La thèse nous invitant à nous rendre compte qu’intérieurement nous sommes inatteignables et inviolables ne tient pas la route dans le contexte, universellement reconnu, du moins en philosophie, que l’Autre est essentiel dans la construction de soi, ce qui implique que notre esprit doit demeurer atteignable et qu’il se fera violer à l’occasion. Le but ne consiste pas à se prémunir de tout ce qui de l’extérieur pourrait « troubler votre sérénité ».

Définition philosophique de la sérénité : La sérénité (du latin serenitas : « sérénité », « sécheresse ») est un état de calme mental ou encore de tranquillité intérieure. La sérénité s’oppose au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être.

Source : La sérénité : définition philosophique, JePense.org – A la recherche de la vérité…

SÉRÉNITÉ

État d’une personne qui, par sa sagesse et son expérience, reste insensible aux troubles, aux préoccupations de l’existence.

Source : Sérénité, Centre national de ressources textuelles et lexicales, Ortolang

2. État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral : La sérénité de l’esprit.

Source : Sérénité Le Larousse.

Je crois que nous avons pour devoir de confronter notre sérénité, surtout si cette dernière nous coupe du Monde et de l’Autre indispensables à notre évolution.

Si « La sérénité s’oppose au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être » en nous procurant un « État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral, soit La sérénité de l’esprit, elle ne saurait pas devenir un refuge, une tour d’ivoire, et encore moins fomenter une vie en retrait du monde. Demeurer calme, tranquille et confiant en toutes circosntances et en toutes occasions implique une certaine insensibilité aux troubles, aux préoccupations de l’existence. Or, la sensibilité de l’Homme lui assure une perméabilité au Monde et à l’Autre et lui procure ainsi tous les profits du vivre ensemble. Nous devons demeurer atteignable et même violable intérieurement par le Monde et par l’Autre pour garder notre esprit en éveil.

Évidemment, je ne peux pas m’opposer à l’idéal d’une vie sereine en opposition au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être. Mais je ne crois pas que la sérénité soit la solution au trouble, à la peur, à l’anxiété et au mal-être.

La solution au trouble n’est pas le calme.

La solution à la peur n’est pas le sang-froid.

La solution à l’anxiété n’est pas la quiétude.

La solution au mal-être n’est pas le bien-être.

Et pour opposer :

Le calme au trouble

Le sang-froid à la peur

La quiétude à l’anxiété

Le bien-être au mal-être

Il faut aller à la source pour régler le problème une fois pour toutes. Se battre à chaque fois, répéter inlassablement le même exrecice, relève de la psychologie. Seule la philosophie, dans le plus grand respect des émotions et des sentiments, dispose des outils pour creuser et dégager la source originale d’un problème au sein même de l’esprit et le régler une fois pour toutes. Notez qu’il existe une philosophie pour qui les émotions sont des ennemis jurés de la raison et, par conséquent, les briment plutôt que de les respecter, ce qui conduit à des graves erreurs.

Lucien Auger nous invite à prendre la resposabilité les opinions que nous forgeons à la suite d’une émotion. Ces opinions prennent la forme de ce qu’il nomme des « phrases intérieures » que nous nous répétons en réaction à une émotion face à un événement. En fait, il s’agit plutôt des jugements personnels par lesquels nous interprétons ce qui vient de se passer sous le coup de l’émotion.

L’auteur nous invite à « acquérir un certain contrôle sur ces phrases intérieures ». Il précise : « Il n’en est pas ainsi à propos du monde extérieur et des autres. J’ai très peu de contrôle sur le monde psysique et pas du tout sur les idées des autres. » (AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 22.)

Par exemple, si un être humain me signifie clairement qu’il me trouve stupide et qu’alors je me sente déprimé, il est fort heureux que mes sentiments dépressifs ne soient causés que par moi, par l’opinion que j’ai de l’importance de cet avis. Si, au contraire, mes sentiments dépressifs sont causés directement par l’opinion de l’autre, je suis contraint d’être malheureux tant que je n’ai pas réussi à le faire changer d’avis. Je me vois astreint à la rude besogne d’opérer ce changement en lui, et comme je ne possède pas de moyen de contrôle sur son opinion à mon égard et que, quoi que je fasse, il peut toujours me trouver stupide s’il le veut, ma situation est assez désespérante.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, chapitre 1, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, pp. 22-23.

Le livre « S’aider soi-même» de Lucien Auger se fonde sur l’idée que nous sommes seuls responsables de nos émotions et de nos opinions, que nous sommes la cause du problème et, par conséquent, nous pouvons les contrôler. Mais si, au contraire, nous rejetons la faute sur l’autre, nous n’avons alors aucun contrôle. Lucien Auger ne reconnait aucune responsabilité à l’autre dans notre malheur quant aux conséquences de ses actes et/ou ses opinions sur nous. Je ne suis pas d’accord.

Il justifie cette responsabilisation de nos émotions et de l’état dans lequel elle nous place en soutenant que nous avons « très peu de contrôle sur le monde psysique et pas du tout sur les idées des autres. » Dans ce contexte, aussi bien agir sur soi que sur le monde et les autres face auxquels je n’ai aucun contrôle. Or, ce livre est en soi une démonstration de l’auteur sur le contrôle qu’il tente d’exercer sur les « idées des autres ». Par son acte d’écriture, il contredit ce qu’il écrit.

Nous avons, non pas très peu, mais beaucoup de contrôle sur le monde physique. Ce contrôle fut et demeure la base de toutes les civilisations.

Et nous sommes très loin de ne pas avoir du tout de contrôle sur les idées des autres. Toute l’histoire de l’Humanité, y compris de nos relations inter-personnelles, démontre le contraire.

Certes, je ne peux pas empêcher l’Autre de penser (d’avoir l’idée) que je suis stupide mais je peux le faire changer d’idée, pour autant que je lui accorde toute l’importance qu’il mérite. Et si je mets dans tous mes états parce que l’Autre demeure persuadé que je suis stupide, je dois me rappeler qu’une opinion, les miennes et celles des Autres, ne sont que des opinions, des préjugés ou des jugements, et non pas des vérités conforme à la réalité. Je ne peux pas prendre pour vrai ce que je pense uniquement parce que je le pense.

Le livre « S’aider soi-même » s’adresse aux personnes ballotées d’un bord et l’autre par leurs émotions et l’auteur les condamne à des exercices tout au long de leur vie, à un travail inlassable de confrontation., sans pour autant que cela soit suffisant :

Ne croyez pas cependant que ces seuls exrecices soient suffisants pour arriver à purger votre esprit de tout son bagage d’idées délétères. Ils sont destinés qu’à vous ouvrir une voie sur laquelle vous cheminerez ensuite par vous-même. Si, après des efforts loyaux et rigoureux, vous vous sentez encore habité par une anxiété ou une hostilité intenses et prolongées, n’hésitez pas à recourrir à une aide thérapeuthique.

AUGER, Lucien, S’aider soi-même, Conclusion, Découvrir les émotions, Les Éditions de l’Homme, 2004, p. 170.

Lucien Auger explique bien la méthode émotivo-rationnelle dans son livre « S’aider soi -même – Une psychothérapie par la raison ». J’en reconnais l’utilité pour les gens dans l’urgence de leurs émotions. Mais, selon Lucien auger lui-même, les excercies proposés ne seront pas suffisants.

Serge-André Guay, président éditeur, Fondation littéraire Fleur de Lys
Auteur, J’aime penser


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 18

La philosophie, c’est la vie

Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence

Lou Marinoff

À ceux qui osent poser des questions et tout spécialement les poser au philosophe

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Frédéric Faure

Titre original
The Big Questions, How philosophy can change your life,
Bloomsbury, New York and London

La table ronde, Paris, 2004, 420 pages

 ISBN-10 ‏ : ‎ 2710326477
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2710326472

Cet article présente mon point de vue au sujet du livre « La philosophie, c’est la vie ».

Dans un premier temps, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.


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Quatrième de couverture

« Lou Marinoff est un indispensable compagnon de voyage. Toujours enchanteur, toujours téméraire, c’est un éveilleur. »

Paulo Coelho.

« Grâce à Lou Marinoff, la philosophie vient à votre aide. Une thérapie et une cure d’intelligence pour tous ceux et celles qui vont bien ou mal mais veulent vivre mieux. »

Newsweek.

Comment puis-je connaître le bonheur? Vaincre le malaise? Être juste? Équilibrer la raison et la passion? Comment puis-je changer? Telles sont les questions qui agitent notre existence quotidienne. Telles sont aussi les questions auxquelles répondent les grands philosophes. Car la philosophie est avant tout une voie personnelle, une autre manière de vivre toutes nos expériences, les plus extraordinaires comme les plus banales. À travers des siècles de sagesse, avec Lou Marinoff, prenez Épicure, Descartes, Nietzsche, Freud et les autres comme conseillers. Grâce à des citations pertinentes, des commentaires éclairants, des cas concrets, des exercices pratiques, apprenez à vous redécouvrir, à vous reconstruire, à vous réaliser. Et à vous épanouir. Car, pour nous aussi, changer commence aujourd’hui.

Source : La table ronde.


Table des matières

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L’auteur

Lou Marinoff

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Professeur de philosophie au City College de New York, Lou Marinoff est aussi le président de la Fédération américaine de philosophie pratique.

CV de Lou Marinoff

Professor Lou Marinoff, Ph.D.

Curriculum Vitae

Department of Philosophy

The City College of New York

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 Lou Marinoff at Taplow Court, UK. Crédit photo : Ravi Juneja (Wikipédia) Academic Affiliations

1994-… Professor, Philosophy Department & Asian Studies, The City College of the City University of New York

1997-98 Instructor, Graduate Course in Philosophical Practice, Felician College, New Jersey

1993-94 Lecturer, Arts One Program (Great Books), University of British Columbia

1993-94 Lecturer, Department of Philosophy, Capilano College, North Vancouver

1992-94 Lecturer, Department of Philosophy, University of British Columbia, Vancouver

1992 Instructor, Coquitlam Continuing Education, Grade 11 Mathematics for mature students

1990-91 Supply Teacher, Bonaventure Polyvalent School, Bonaventure, Quebec

1988-89 Pre-Doctoral Fellow, Edelstein Centre, The Hebrew University of Jerusalem

1987-88 Lecturer & Research Fellow, Dept. of History & Philosophy of Science, University College London

1983-84 Research Assistant, Physics Department, Concordia University, Montreal

1982 Research Assistant, Chemistry Department, Concordia University, Montreal

Executive Education Affiliations

2015 – Faculty, Ducere, Melbourne/Canberra, Australia

2009 – Faculty, Festival of Thinkers, Abu Dhabi

2006 – Faculty, Horasis: Global Arabia, China, India, Russia, Business Meetings

2000 – Faculty, World Economic Forum, Geneva-Davos-New York-Delhi-Beijing-Singapore 2001-05 Faculty, Institute for Local Gov’t., SW Leadership & Governance Program, Univ. of Arizona 2004 Fellow, The Aspen Institute, Executive Seminar

2004 – Faculty, Omega Institute for Holistic Studies, Rhinebeck, NY 1999- Faculty, American Philosophical Practitioners Association

1991-94 – Executive Moderator, Canadian Business & Professional Ethics Network, Univ. of British Columbia

Leadership Roles

2011-14 Chair, Department of Philosophy, The City College of New York

2012-13 Dialogues with SGI Youth Leaders in Los Angeles, Miami, New York, Toronto, Vancouver, Washington

2009-10 Chair, Department of Philosophy, The City College of New York

2007-… Faculty, Global Leadership Fellows Programme, World Economic Forum

2005-… Founding Editor-in-Chief, Philosophical Practice: Journal of the APPA

2003 Program Leader, for Global Leaders of Tomorrow, World Economic Forum

1999 -… Founding President, American Philosophical Practitioners Association (APPA)

1998 Executive Director, American Society for Philosophy, Counseling & Psychotherapy (ASPCP)

1997 President, American Society for Philosophy, Counseling & Psychotherapy (ASPCP)

Academic Qualifications

1992 Ph.D., University College London, England, in Philosophy of Science

1984 B. Sc. (with Great Distinction), Concordia University, Montreal, in Theoretical Physics

1980 Diploma, Control Data Institute, Montreal, in Digital Computing Technology

1972 Diploma, Dawson College, Montreal, in pre-University Liberal Arts

1968 McGill Junior Certificate, Lower Canada College, Montreal, in secondary studies

Accredited Courses Taught

2007-… Macaulay Honors College: Applied Ethics Across the Disciplines, The Rational Animal, Ethics

1994-… The City College of New York: Asian Philosophy, Biomedical Ethics, Buddhism, Chinese Philosophy, Comparative Ethics, Computer Ethics, Critical Thinking, Decision Theory, Engineering Ethics, Environmental Ethics, Independent Study, Indian Philosophy, Introductory Philosophy, Philosophy of Artificial Intelligence, Philosophy of Science Fiction, Senior Seminar, Symbolic Logic, The Rational Animal, World Philosophies, Senior Engineering Project supervisor and co-sponsor

2004 Omega Institute (Rhinebeck): Continuing Education Units (CEUs) for mental health professionals

2002 European Association of Psychiatrists (Stockholm): CEUs for psychiatrists

2002 Australian Psychotherapy Congress (Melbourne): CEUs for psychotherapists

1998 Felician College, NJ: Philosophical Counseling (graduate course)

1992-94 Capilano College, BC: Business Ethics, Environmental Ethics, Ethics, Philosophy of Law

1991-94 University of British Columbia: Biomedical Ethics, Critical Thinking, Deductive Logic, Great Books, Philosophy of Science, Scientific Reasoning

1990-91 Bonaventure School, QC: Mathematics, Sciences, Moral Education, PC application software.

1987-88 University College London: Philosophy of Science (undergraduate & postgraduate sections)

Graduate Supervision

2016-17 Research supervisor for two Visiting Scholars from China; one from Guangxi University; the other, from Shandong University at Weihei.

2013-14 External supervisor of candidate for M.A. in Conflictology at the Open University of Catalonia, Spain

2012-… External supervisor of Ph.D. candidate in Philosophy at the University of Bucharest, Romania

2012 External supervisor of Ph.D. candidate in Philosophy at Shandong Normal University, China, and Visiting Scholar at CCNY

2012-19 External supervisor of Ph.D. candidate in Philosophy at the Universidad National Autonomo de Mexico (UNAM), Mexico City

2000 External Examiner on Ph.D. thesis in Education at the University of British Columbia

Books

2019: On Human Conflict: The Philosophical Foundations of War and Peace, Rowman & Littlefield, Lanham, MD

2018: Eloquent Sinking: A Gaspesian Tragicomedy, Waterside Press, Dan Diego

2015 : Fair New World, 20th Anniversary Edition, Argo-Navis (Perseus Books), Denver

2014 : The Power of Tao: Finding Serenity in Changing Times, Argo-Navis (Perseus Books), Denver 2013 : Therapy for the Sane, 10th Anniversary Edition, Argo Navis (Perseus Books), Denver

2012 : The Inner Philosopher: Conversations on Philosophy’s Transformative Power. A dialogue with Daisaku Ikeda. Cambridge, MA: Dialogue Path Press

2007 : The Middle Way: Finding Happiness in a World of Extremes, Sterling, New York & London. Translated into 5 languages.

2003: Therapy for the Sane: How Philosophy Can Change Your Life, Bloomsbury, New York & London. Translated into 13 languages.

2001 : Philosophical Practice, Academic Press, NY.

1999 : Plato Not Prozac: Applying Philosophy to Everyday Problems, HarperCollins, NY. Translated into 27 languages.

1994 : Fair New World, Backlash Books, Vancouver.

Edited Book

2018: Vice Versa: Collected & Neglected Poems (1931-2017) by Rosaline Tafler. Amazon Create Space. Compiled by Julian Marinoff. Note: Rosaline Tafler (born 1923) is the editor’s mother.

Contributed Book Chapters

2020: « Last Laughs and Dead Ends: How to Get Death’s Goat, or Let’s Put the ‘Yin’ Back in ‘Dying’, » Yearbook for the Philosophy of Humor, ed. Lydia Amir, De Gruyter, Berlin, forthcoming

2019: « Doing Good and Living Well, » in Proceedings of the 15th ICPP, edited by David Sumiacher, Novedades Educativas of Argentina, Buenos Aires, in the press

2018: « A Time to Waken the Wisdom of the Middle Way, » in Our World Today: Reflections from American Thinkers, edited by Masao Yokota, Ushio,Tokyo, 92-102

2017: « Dada as Philosophical Practice, Philosophical Practice as Dada, » in New Frontiers of Philosophical Practice, edited by Lydia Amir, Cambridge Scholars Press, Newcastle, 4-33

2017: « Interview, » in The Philosophy Clinic, edited by Stephen Costello, Cambridge Scholars Press, Newcastle, 119-144

2017: « Philosophical Practice as Political Activism, » in Socrate à l’agora. Que peut la parole philosophique? edited by Mieke de Moor, VRIN, Paris, 107-125

2016 : « All the Great Things in the World Start from the Small » in The Habit : Borrowing Life Strategies from the World’s Most Creative Leaders, edited by Douglas Huh, Yolimwon Publishing Group, Seoul, 102-109

2015 : « Critical Thinking, Ethics, and Philosophical Counseling, » in The Beacon of Mind, edited by Andrea Blackie and John Spencer, Param Media, Vancouver, 158-173.

2014 : »A Skeptical View of Sustainability, » in Design a Pattern of Sustainable Growth, edited by Daniele Schirilo, ASERS Publishing, Craiova, Romania, 14-30.

2013 : Extract from The Inner Philosopher, in Daisaku Ikeda — Sekai tono Taiwa (Daisaku Ikeda — Dialogue with World Figures), Daisan Bunmei Publishing Company, Tokyo, 196-199.

2013 : « Philosophical Challenges in Building a Culture of Peace, » in Voices for the Culture of Peace: Compendium of the SGI-USA Culture of Peace Distinguished Speaker Series, volume 2. Editor: Ian McIlraith. Publisher: Culture of Peace Press, Los Angeles, 149-180.

2013 : Chapter in Philosophical Practice: Five Questions, edited by Jeanette Bresson Ladegaard Knox. Automatic Press, Birkerod, Denmark, 183-202.

2010 : « Synchronicity, Serpents, and ‘Something-Elseness’, » in The Challenge of Dialogue, eds. Jens Peter Brune, Horst Gronke, Dieter Krohn, Münster/London: LIT, Volume 12, Series on Socratic Philosophizing.

2007 : “Ethics, Globalization and Hunger: An Ethicist’s Perspective,” in Ethics, Globalization and Hunger, eds. Per Pinstrup-Anderson and Peter Sandoe, Springer Netherlands, 29-49.

2006 : “The PC Tyranny”, in In The Agora, eds. Andrew Irvine & John Russell, The University of Toronto Press, Toronto, 456-461.

2006 : “Tres Desafios Para la Filosofia Practica”, in La Filosofia a las Puertas del Tercer Milenio, ed. & trans. Jose Barrientos Rastrojo, Fenix Editoria, Universidad de Sevilla, 135-146.

2005 : “The Matrix and Plato’s Cave: Why the Sequels Failed,” in More Matrix and Philosophy, ed. William Irwin, Open Court, Chicago, 3-11.

2004: “Thus Spake Settembrini,” in Philosophy and Psychiatry, eds. Thomas Schramme & Johannes Thome, De Gruyter, Berlin , 27-49.

2003 : “The Big Picture: What is Business Ethics? What are Its Prospects in Asia?,” in Asia’s New Crisis, eds. Pamela Mar & Frank-Jürgen Richter, John Wiley & Sons Asia, Singapore, 16-40.

2003 : “The Geometry of Defection” in Cheryl Hughes and James Wong, eds., Social Philosophy Today, Volume 17, Philosophy Documentation Center, Charlottesville, 69-90.

1998 : “The Failure of Success: How Exploiters are Exploited in the Prisoner’s Dilemma,” in Modeling Rational and Moral Agents, Peter Danielson, ed., Vancouver Cognitive Science Series, Oxford University Press, 161-185.

1997 : “The Quest for Meaning,” in Mind Versus Computer: Were Dreyfus and Winograd Right?, M. Gams & M. Paprzycki, X. Wu, eds., IOS Press, Amsterdam, 64-79.

1996 : “An Approach to Indian Philosophy: Hindu and Buddhist Doctrines of Karma,” in Reason, Knowledge and Value, CCNY Philosophy Dept., eds., McGraw-Hill, 214-248.

1995 : “On the Emergence of Ethical Counseling,” in Essays on Philosophical Counseling, Ran Lahav & Maria Tillmanns, eds., University Press of America, Lanham, 171-191.

Publications in Scholarly Journals

2019: « Humanities Therapy as a Remedy for the Detriments of Technosociety, » Keynote Address at the ICHTT at Nanjing University, Journal of Humanities Therapy, 10.2, 1-19.

2019: « Contemporary Philosophical Practice: Forces That Favor, and Hinder, Its Progress, » Revue Roumaine de Philosophie, 63.2 , 337-350.

2017: « Psychology is the Child of Philosophy, » Interview with Montse Rovira. EC Psychology and Psychiatry, 4.1, 6-14.

2016: « Playing with Ideas, » Interview with Scott Eberle. American Journal of Play, 9.1, 1-18

2016: « Introduction to Philosophical Practice, » Journal of the University of Anhui, 5, 27-35.

2016: « Atlas Shrugged, Akston Counseled: How Ayn Rand Re-Invented Philosophical Practice, » Journal of Humanities Therapy, 7.1, 1-24.

2015 : « Synchronicities, Serpents, and Something-Elseness, » Interdisciplinaire Vereniging voor Analytische Psychologie, 30, 38-63

2014 : « The Case Against a ‘Philosophical DSM’,” co-authored by Vaughana Feary, Journal of Humanities Therapy, 5, 47-70.

2014 : « Biological Roots of Conflict, and Its Resolution via Cultural Evolution, » The Journal of Conflictology, 5.2, 2-13.

2013 : « Editorial on the 12th ICPP, » Philosophical Practice, 8.3, 1238.

2012 : « Humanities Therapy: Restoring Well-Being in an Age of Culturally-Induced Illness. » Keynote address, in

Proceedings of the 11th International Conference on Philosophical Practice, Humanities Institute, Kangwon National University, 27-48.

2012 : « Editorial on the 11th ICCP, » Philosophical Practice, 7.3, 1011-14.

2011: « Theory and Practice of Philosophical Counseling », Journal of Humanities Therapy, 2, 1-17. 2011: « Commemorating Fifty Years of IOP », The Journal of Oriental Studies, Vol. 50, #2, 78.
2011 : « Transforming Poison into Medicine: The Role of Dualism in Psychiatry, » The World Journal of Biological Psychiatry, 12(S1), 66-69.

2010 : « Philosophy Nanosecond, » Editorial, Philosophical Practice, 5.3, 655-656.

2009 : « Theory and Practice of Philosophical Counseling, » Proceedings of the First International Conference on Humanities Therapy, Kangwon National University Humanities Institute, 17-24.

2007 : “Geometry of the Lotus: The Middle Way and Humanity’s Future,” Journal of the Institute for Oriental Studies.

2006 : “Leonard Cohen,” entry in the Encyclopedia of Erotic Literature, eds. Gaetan Brulotte & John Phillips, Routledge, London, 261-263.

2005 : “One Philosopher is Worth a Hundred ‘C-Words’,” editorial, Philosophical Practice, 1.1, 1-10.

2003 : “General Semantics and Philosophical Practice: Korzybski’s Contributions to the Global Village,” General Semantics Bulletin, 69, 13-26 (The Alfred Korzybski Memorial Lecture, 2001.)

2003: “Overcoming the Pain of Life,” Journal of the Institute for Oriental Studies, 13, 143-159. 2003: “The Book of Changes as a Counseling Tool,” Practical Philosophy, 6.1, 56-62.

2000 : “Inculcating Virtue in Philosophical Practice,” Journal of Philosophy in the Contemporary World, 7, 51-63.

2000 : “Employment Equity versus Equal Opportunity,” Sexuality and Culture, 4, Fall 2000, 23-44.

1999 : “The Tragedy of the Coffeehouse: Costly Riding, and How to Avert It,” Journal of Conflict Resolution, 43, 434-450.

1999 : “On Virtual Liberty: Offense, Harm and Censorship in Cyberspace,” Inquiry: Critical Thinking Across the Disciplines, 18, 64-76.

1998 : “What Philosophical Counseling Can’t Do,” Journal of Philosophy in the Contemporary World, 5:33-41.

1997 : “Philosophy Meets Pirandello: Six Professions in Search of a Schema,” Proceedings of the Second International Congress on Philosophical Practice, Wim v.d. Vlist, ed., Internationale School voor Wijsbegeerte, The Netherlands, 107-115.

1996 : “A Reply to Rapoport,” Theory and Decision, 41, 157-164.

1996 : “How Braess’ Paradox Solves Newcomb’s Problem: Not!,” International Studies in the Philosophy of Science, 10, 217-237.

1995: “Has Turing Slain the Jabberwock?,” Informatica, (Special Issue: Mind <> Computer), 19, 513-526. 1994: “A Resolution of Bertrand’s Paradox,” Philosophy of Science, 61, 1-24.

1994 : “Hobbes, Spinoza, Kant, Highway Robbery and Game Theory,” Australasian Journal of Philosophy, 72, 445-462.

1993 : “Three Pseudo- Paradoxes in ‘Quantum’ Decision Theory: Apparent Effects of Observation on Probability and Utility,” Theory and Decision, 35, 55-73.

1992 : “Maximizing Expected Utilities in the Prisoner’s Dilemma,” Journal of Conflict Resolution, 36, 183-216.

1990 : “The Inapplicability of Evolutionarily Stable Strategy to the Prisoner’s Dilemma,” The British Journal for the Philosophy of Science, 41, 461-472.

Journal Editorship

2005-… Philosophical Practice: Journal of the APPA, publishes 3 issues per year, wwwU.appa.edu/journal.htmU

Filmography

2010: Role in Changing Our Minds, directed by David Sousa. Living Life Films, premiered Los Angeles 2010. http://www.changingourmindsmovie.com/

2006 : Leading role in Way of the Puck, directed by Eric Anderson, Creative Ape Productions, premiered at Worldfest Houston International Film Festival . See http://wayofthepuckHTU.com/UTH

2004 : Leading role in Table Hockey: The Movie, directed by Thor Henrikson, Triad Film Productions, aired on CTV and the Independent Film Channel. http://wwwHTU.triadfilms.ns.ca/UT

Videography

2007-… Twenty-nine short videos on diverse topics, LuMar Productions, on Lou Marinoff’s YouTube Channel. More than 100,000 views to date. http://www.youtube.com/user/loumarinoff?feature=mhum

Discography

2015: Classical Journey. Selected recordings for unaccompanied guitar, 1976-2009. Works by Bach, Brouwer, Lauro, Sanz, Sor, Tarrega. http://www.cdbaby.com/cd/loumarinoff

2014: Digital re-mastering and re-release of Marinoff Ex Machina, an album of original songs (recorded 1973). http://www.cdbaby.com/cd/louismarinoff

Photography

2009-… Exhibiting more than 5,000 photos in galleries at http://loumarinoff.zenfolio.com/

Book and Film Reviews

2017: Review of Creatures of a Day, by Irivn Yalom, in Philosophical Practice, 12.1, 1905-09.

2012: Review of The Spinoza Problem, by Irvin Yalom, reprinted in Psychotherapy in Australia, May 2012.

2012: Review of The Spinoza Problem, by Irvin Yalom, in Philosophical Practice, 7.1, 945-50.

2010: Review of Nonsense on Stilts, by Massimo Pigliucci, in Times Higher Education, June 10, http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?storycode=411973

2010 : Review of Winning Habits, by B.P. Bam, in Philosophical Practice, 5.1, 600-602.

2005- … : Reviews of several dozen books under editorship of Philosophical Practice: Journal of the APPA

2003 : Review of Blinded by the Right, by David Brock, in Sexuality and Culture, 7, 84-87.

2002 : Review of Political Correctness: The Revolt of the Primitive, by Howard Schwartz, in Sexuality and Culture, 6:97-02.

2001 : Review of Quills, in Sexuality and Culture, 5, 11-17.

1997 : Review of Moral Panic, by John Fekete, in Sexuality and Culture, 1, 293-297.

1996 : Review of Personal Existence After Death, by Robert Geis, in Canadian Philosophical Reviews, 16,

396-7.

1995 : Review of Metaphysical Myths, Mathematical Practice, by Jody Azzouni, Canadian Philosophical Reviews, 5, 156-158.

1994: Review of The Language of First-Order Logic with Tarski’s World 4.0, by Jon Barwise and John Etchemendy, Canadian Philosophical Reviews, 14, 162-164.

Books Endorsed, by Invitation

2017: Rolf Dobelli, The Art of the Good Life, Hachette, NY

2017: Ashwani Kumar, Hope in a Challenged Democracy, The Wisdom Tree, New Delhi

2016: Aleksandar Fatic, Virtue as Identity, Rowman & Littlefield, London & New York

2014: Jason Ma, editor, Young Leaders 3.0, Young Leaders 3.0 Press, Palo Alto, CA

2014: Clark Strand, Waking the Buddha, Middleway Press, Santa Monica, CA

2013: Olivier Urbain, ed., Daisaku Ikeda and Dialogue for Peace, I.B. Tauris, London

2013: Aviezer Tucker, Plato for Everyone, Prometheus Press, NY

2012: Ivan Tselichtchev, China Versus the West, John Wiley & Sons Asia, Singapore.

2009: Ronald Bosco, Daisaku Ikeda, Joel Myerson, Creating Waldens, Dialogue Path Press, Boston

2007: Seamus Carey, The Faithful Parent, Rowman & Littlefield, Lanham, MD

2007: Brendan Burchard, Life’s Golden Ticket, HarperCollins, NY

2005 : Christina Hoff Summers & Sally Satel, One Nation Under Therapy, St. Martin’s Press, NY

2003: Daisaku Ikeda, René Simard, Guy Bourgeault, On Being Human: Where Ethics, Medicine and Spirituality Converge, Middleway Press, Santa Monica, CA

2002: William Irwin, ed., The Matrix and Philosophy, Open Court, Chicago, IL 2001: Phyllis Chesler, Woman’s Inhumanity to Woman, Nation Books, NY 2001: Paulo Coelho, Veronika Decides to Die, HarperCollins, NY

2000 : Oreste Saint-Drôme, Comment choisir son philosophe, La Découverte, Paris

Occasional Pieces

2016 : Interview with Fanfare Magazine, September/October issue

2013: Interview with Europe’s Journal of Philosophy: http://ejop.psychopen.eu/article/view/665/503 2010: « India’s Gifts to the Global Village, » in Report on the Global India Business meeting, Horasis.

2010 : Persistence Pays, or Why Cars Have Speedometers. Times Higher Education, April 1. http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=411033&c=1

2010 : « Wither Mother Russia? », in Report on the Global Russia Business Meeting, Horasis.

2009 : « Landmarks in Human Progress, » in Report on the Global China Business Meeting, Horasis

Membership in Professional Societies (past or current)

American Philosophical Association; American Philosophical Practitioners Association; American Society for Philosophy, Counseling and Psychotherapy; British Society for the Philosophy of Science; Canadian Philosophical Association; Lighthearted Philosophers Society, National Association of Scholars; Philosophy of Science Association.

Invited Lectures, Workshops and Services, 2010-14

2018

• Ho Chi Minh City, Vietnam, Horasis Asia Meeting, Panel Chair: Upholding Diversity & Inclusiveness
• Mexico City, Mexico, CECAPFI Seminar: Stoicism, Daoism & Buddhism in Philosophical Practice
• Mexico City, Mexico, 15th ICPP, Keynote Address: Awakening the Inner Philosopher
• Mexico City, Mexico, 15th ICPP: Panel Presentation: Perspectives on Philosophical Practice
• Mexico City. Mexico, Latin American Training, Public Lecture: Plato Not Prozac
• Puebla de Los Angeles, Mexico, Latin American Training, Public Lecture: The Power of Dao
• New York, NY, APPA Certification Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI NY Culture Center
• Malaga, Spain, Horasis, Global India Meeting, Panel Chair: Setting the Agenda–India’s Future of Work
• Cascais, Portugal, Horasis Global Meeting, Panel Chair: The Power of Love
• The City College of New York: In Memoriam , K.D. Irani

2017
• Kolkata, India, Horasis Asia Meeting, Panel Chair: Valuing Unity in Diversity
• Sheffield, UK, Horasis China Meeting, Panel Chair: Navigating China’s Geopolitics
• La Paz, Bolivia, Descubre y Emprende Tu Propósito, Gran Congreso Virtual: podcast interview
• New York, NY, APPA Certification Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI NY Culture Center
• Interlaken, Switzerland, Horasis India Meeting, Panel Chair: Imagining India’s Society
• Cascais, Portugal, Horasis Global Meeting, Panel Chair: Update on Values
• Estoril, Portugal, The Estoril Conference, Invited Speaker on European Immigration
• Cornelia Street Cafe, New York, Book Talk on The Power of Dao
• APA Pacific Division Meeting, Seattle, WA, invited panelist on Philosophy of Humor
• CCNY, Graduate Seminar in Philosophical Counseling for visiting students from Kyungpook National University, South Korea
• CCNY, Undergraduate Seminar in Philosophical Counseling for visiting students from Kyungpook National University, South Korea
• Hong Kong, APPA Certification Program for Philosophical Counselors, hosted by the Hong Kong Practical Philosophy Society

2016

• Bangkok, Thailand, Horasis Asia Meeting, Panel Chair: Faith & Values
• Mexico City, Mexico, SGI Culture Center presents, Un dialogo con Lou Marinoff Sobre su libro con Diasaku Ikeda
• Puebla de los Angeles, Mexico, Public lecture: Mas Platon y menos prozac, Organized by Hugo Pereyra & Horacio Lopez, Latin American Training
• Oaxtepec, Mexico, CECAPFI International Conference, Keynote lecture: Filosofica practica como
activismo politico
• Interlaken, Switzerland, Horasis China Meeting, Panel Chair: Fulfilling the Chinese Dream
• Zurich, Switzerland, Cafe-Philo with Lou Marinoff, Stoicism, Taoism, Buddhism
• New York, NY, APPA Certification Program for Philosophical Counselors, Hosted by SGI NY Culture Center
• Cascais, Portugal, Horasis India Meeting, Panel Chair: The New Urban Agenda
• Liverpool, UK, Horasis Global Meeting, Panel Chair: The Future of Thought
• Wonkwang University, Jeonju, Republic of Korea, Mind Over Mind: International Conference on Mindfulness, invited paper presentation
• Seminar in Philosophical Counseling, at The City College of New York, for visiting students from
Kyungpook National University, Republic of Korea

2015

• Panel Chair, Urbanization and Services Sector, Horasis Global China Meeting, Cascais, Portugal
• APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
• Plenary Interview of Sri Sri Ravi Shankar, Horasis Global India Meeting, Interlaken, Switzerland
• Faculty Appointment, Ducere Global Business School, Melbourne, Australia
• APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, invited by the Hong Kong Philosophical Practice Society, Hong Kong SAR

2014

  • Invited Lecture, « Ancient Chinese Philosophy and Modern Urban Leadership, » Chinese Executive Leadership Academy Pudong (CELAP), Shanghai, China
  • Invited Lecture, « Introduction to Philosophical Practice, » Department of Philosophy, Jiao Tong University, Shanghai, China
  • Invited Lecture, « The Relation Between Academic Philosophy and Philosophical Practice, » Institute for Advanced Studies in the Humanities and Social Sciences, Nanjing University, Nanjing, China
  • Invited Lecture, « Philosophical Practice in East Asia, » Nanjing University, Nanjing, China
  • Seminar, Department of Philosophy, « Theories, Methodologies, and Case Studies in Philosophical Practice, » Nanjing University, Nanjing, China
  • Invited Lecture, « Philosophical Practice: Past, Present, Future, » Nanjing University, Nanjing, China
  • Public Lecture, « The Power of Tao, » The City College of New York
  • Panel Chair , « The Chinese Dream, » Horasis Global China Business Meeting, Lake Como, Italy
  • Invited Paper, « How to be Happy on Mondays, » Lighthearted Philosophers Society Conference, Galveston, TX
  • Keynote Address, « Practicing at the Edge, » 13th International Conference on Philosophical Practice, University of Belgrade, Serbia
  • APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
  • Plenary Panel Chair, Globalizing Indian Firms, Horasis Global India Meeting, Liverpool, UK
  • Panel Chair, « India, Karma, and Entrepreneurship, » Horasis Global India Business Meeting, Liverpool, UK
  • Invited Lecture, « Buddhism, Taoism, and Stoicism in Philosophical Counseling, » Atheneum of Madrid, Spain
  • Invited Lecture, « Values and Spirituality, » Atheneum of Madrid, Spain
  • Panel Chair, « Spurring the Economics of Innovation, » Global Russia Business Meeting, Valencia, Spain
  • Invited Lecture, « The Meaning of Life, » Sunday Assembly, New York

2013

  • Invited Paper, « Philosophical Practice as Political Activism, » University of Aix-Marseille, Aix-en-Provence
  • Panelist, Global China Business Meeting, The Hague, convened by Horasis
  • Invited Paper, « Last Laughs and Dead Ends, » Lighthearted Philosopher’s Society Conference, Tampa
  • Invited Lectures, « Values of Spirituality » and « Stoicism, Taoism & Buddhism, » Atheneum of Madrid
  • Invited Lecture, « Biological Roots of Human Conflict, and their Cultural Resolution, » 6th International Congress on Conflictology and Peace, Open University of Catalonia, Barcelona
  • Invited Lecture, « Philosophical Practice: a Retrospective, » 12th International Conference on Philosophical Practice, Municipality of Cholargos, Athens
  • Invited Paper, « Philosophy As Remedy, » 23rd World Congress of Philosophy, University of Athens
  • APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
  • Workshop on Philosophical Counseling, Institute of Philosophical Practices, Paris
  • Panelist and Plenary Speaker, Global India Business Meeting, Belfast, convened by Horasis
  • Workshops on Philosophical Practice, Landsort, Sweden, convened Spinalis Foundation
  • Workshops on Philosophy in Rehabilitation Medicine, Umea University, Sweden
  • Moderator, « Is ADHD a Valid Diagnosis? », 6th World ADHD Congress, Milan
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, SGI-UK Culture Center, Taplow Court, Maidenhead
  • Facilitator, Cafe-Philo, Hay-on-Wye Festival, UK
  • Panelist, « The Evolution of Desire,  » Hay-on-Wye Festival, UK
  • Panelist, « The Tyranny of Freedom, » Hay-on-Wye Festival, UK
  • Invited Lecture, « Plato Not Prozac, » Hay-on-Wye Festival, UK
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » Kansei Culture Center, Kobe, Japan
  • Invited Lecture, « The Role of Philosophical Practice in Business, » University of Rikkyo, Japan
  • Invited Lecture, « Introduction to Philosophical Practice, » University of Rikkyo, Japan
  • Invited Lecture, « The Role of Philosophical Practice in Business, » University of Tokyo, Japan
  • Invited Lecture, « Introduction to Philosophical Practice, » University of Tokyo, Japan
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Culture Center, San Francisco
  • Invited Talk on « The Inner Philosopher,  » Harvard Coop, Cambridge, MA
  • Panel Organizer & Chair, « From Soma to Society: A Sample Spectrum of Philosophical Practice, » Public Philosophy Network Conference, Emory University, Atlanta
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Culture Center, Chicago
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Culture Center, Montreal
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Culture Center, Ottawa
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » Ikeda Peace Auditorium, Los Angeles
  • Panel Chair, « Educating for Frugality, » Horasis Annual Meeting, Zurich

2012

  • Panelist, Global Arab Business Meeting, Ras Al Kaimah, UAE
  • Invited Talk on « The Inner Philosopher, » Banyen Bookstore, Vancouver
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » University of British Columbia, Vancouver
  • Invited Lecture (via skype), « Four Phases of Humanism, » for CEDAFIN, Mexico
  • Panel Chair, Global China Business Meeting,, Riga, Latvia
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI- Culture Center, Toronto
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » University of Guelph-Humber, Toronto
  • Invited Talk on « The Inner Philosopher, Busboys & Poets bookstore, Washington, DC
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI- Culture Center, Washington, DC
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI Florida Culture Center, Miami
  • Paper presentation: « Of Coconuts and Beings, » Lighthearted Philosophers Society, Tampa
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » Ikeda Center, Cambridge, MA
  • Invited Lecture on « The Inner Philosopher, » SGI- Culture Center, New York
  • APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
  • Keynote Lecture, « Restoring Well-Being in an Age of Culturally-Induced Illness, » 11th International Conference on
  • Philosophical Practice, Kangwon National University, Republic of Korea
  • Panelist, Global India Business, Antwerp, Belgium.

2011

  • Keynote Lecture, « The Impact of Chinese Philosophy on the West », Global China Business Meeting, Valencia
  • Keynote Lecture (in Spanish) on El Poder del Tao, Universidad Complutense de Madrid, Spain
  • Keynote Lecture (in Spanish) on El Poder del Tao, Ateneo de Madrid, Spain
  • Keynote Lecture, « Cultivating the Greater Self », Ikeda Center for Peace, Learning & Dialogue, Boston
  • Keynote Lecture, « Transforming Poison into Medicine », Symposium on Molecular Psychiatry, Rostock
  • APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
  • Panelist on Education, Global India Business Meeting, Naples, Italy
  • Panelist on Globalization, 10th East-West Philosophers Conference, University of Hawaii at Manoa
  • Panelist on Risk Management, Global Russia Business Meeting, Limassol, Cyprus
  • Invited Lecture, Plato Not Prozac, United Nations University for Peace, San Jose, Costa Rica

2010

  • CUNY Book Talk, « The Middle Way,  » Center for Worker Education, NY
  • Panelist on Creating Russian Brands, Global Russia Business Meeting, Ljubljana, convened by Horasis
  • Panelist on Entrepreneurship, Global India Business Meeting, Madrid, convened by Horasis
  • APPA Certification Training Program for Philosophical Counselors, hosted by SGI-USA, NY
  • Keynote Lecture, Closing Plenary, 10th International Conference on Philosophical Practice, Leusden
  • Invited Public Lecture, « Plato Not Prozac, » SUNY Cortland, NY
  • Panelist on Urbanization, Global China Business Meeting, Luxembourg, convened by Horasis
  • Keynote Lecture, « Transforming Poison into Medicine, » Interfaith Month, Bergen Community College, NJ

Conference Organization

2019 International Conference on Humanities Therapy, Nanjing University, Organizing Committee
2012-… 11th, 12th, 13th, 15th International Conferences on Philosophical Practice, Advisory Committee
2016-… Horasis Global Visions Community, program consultant
2001-05 World Economic Forum, for Annual General Meeting in Davos, Program Consultant
1999-… Annual General Meeting, American Philosophical Practitioners Association
1997 The Third International Conference on Philosophical Practice, Organizer.
1994 The First International Conference on Philosophical Counseling, Co-Organizer.
1992 Area Research Institute for the Canadian Business and Professional Ethics Network, Co-Organizer.

Referee for Serial Publications

Foundations of Physics, Philosophy of Science, Journal of Philosophy in the Contemporary World, Australasian Journal of Philosophy, Sexuality and Culture, Journal of Conflict Resolution, Hypatia.

Recent Service to the Philosophy Department and The College

2015 Coach of CCNY’s first « Ethics Bowl » team, competed at regional APPE event.

2014 Proposed creation of Center for Applied Philosophy, awaiting final approval by CUNY Central 2010 Proposed M.A. Program in Applied Philosophy, in process with CUNY Central

2007-14 Chaired and/or coordinated numerous Search Committees, as Deputy Chair and Chair of Department.

Public Service

1997 Newspaper, magazine, radio, television and podcast interviews, world-wide, mostly concerning philosophical practice.

1997-03 Monthly “Philosopher’s Forum”, Barnes & Noble Bookstore (6th Avenue, Manhattan), facilitation of unscripted public discourse.

1995-00 Pro bono publico philosophical counseling at City College, on an IRB-approved research protocol.

Awards and Distinctions

2019 Visiting Professor, Nanjing University, China

2019 Provost’s Outstanding Teaching Award, The City College of New York

2019 Doctor Honoris Causa, from West University of Timisoara, Romania, for Philosophical Practice

2018 Key to the City of Puebla de los Angeles, Mexico, in Recognition of Philosophical Practice

2018 Lifetime Achievement Award, Who’s Who in America, Marquis Who’s Who Publications

2015 Humanities Enrichment Grant, The City College of New York 2011 Who’s Who in America, Marquis Who’s Who Publications

2007 Soka University’s Award of Highest Honor, for Philosophical Practice, Tokyo 2003 Scholarly Achievement Award, Institute for Oriental Studies, Tokyo

2000 Premios Cultura Book Prize, University Ramón Llull, for Mas Platon y Menos Prozac

1996 PSC-CUNY Research Award, for project on synthetic evolution of cooperative structures

1994 SSHRC Aid to Occasional Scholarly Conference Award, to organize The First International Conference on Philosophical Practice, hosted by UBC’s Centre for Applied Ethics.

1988-89 Research Fellowship, Edelstein Centre for the History and Philosophy of Science, Technology and Medicine, The Hebrew University of Jerusalem.

1985-88 Commonwealth Scholarship, jointly sponsored by the Association of Commonwealth Universities and the British Council, for Ph.D. studies at the University of London.

1984 The Walter Raudorf Medal for Physics, and Valedictorian, Concordia University

APPA Website www.appa.edu

Personal Website www.loumarinoff.com

Télécharger le cv de Lou Marinoff (PDF)

Revue de presse

phychomedi-lou-marinoff-001

LIRE LA SUITE

Plus de Philo, Moins de Psycho? Psychomedia (PDF)


Au sujet de l’approche de Lou Marinoff en philosophie pratique


Faculte de Theologie, d’Ethique et de Philosophic
«LE COUNSELLING PHILOSOPHIQUE : UNE PRATIQUE EN QUETE D’IDENTITE ET DE NORMES»
par Philippe Leblanc
MEMOIRE PRESENTE
COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAlTRISE ES ARTS (PHILOSOPHIE)
UNIVERSITE DE SHERBROOKE
JUIN 2008

2.4.1) Méthode Lou Marinoff (113)

La méthode nommée PEACE de Lou Marinoff se divise en cinq volets : Problème, Émotion, Analyse, Contemplation et Équilibre. Voyons ces cinq étapes dans le détail.

2.4.1 .a) Description

Problème

D’abord, la première étape consiste à identifier et à clarifier le problème qui affecte le client. Toutefois, il peut arriver qu’un problème semble trop complexe pour le client, ou encore qu’il confonde la cause et les symptômes, «alors, cette étape exigera des efforts supplémentaires si les paramètres de la question […] sont flous. » (114)

Émotion

La deuxième étape sert à dresser l’inventaire des émotions que le problème clairement défini engendre. II est rare qu’un problème ne suscite qu’une seule émotion et encore, il arrive que certaines émotions se masquent sous d’autres étiquettes pour les rendre plus acceptables socialement. II est important de démasquer ici quelles sont les vraies émotions enjeu.

Analyse

En troisième lieu, le client doit énumérer et évaluer les options qui s’offrent a lui en vue de résoudre le problème. «La solution idéale résoudrait a la fois les questions extérieures (le problème) et intérieures (les émotions suscitées par le problème), mais une solution idéale n’existe pas toujours. (115) » Dans un tel cas de solution imparfaite, il s’agit alors de trouver la solution la plus pertinente et la plus satisfaisante pour le client.

Contemplation

Cette quatrième étape consiste à prendre du recul, à s’ouvrir à une nouvelle perspective et à contempler la situation dans son ensemble. Une fois que le client est en mesure d’envisager la forêt, et non la somme des arbres qui la compose, il est alors en état de considérer des réflexions, des systèmes ou des méthodes philosophiques en lien avec sa situation. Le but de cette étape est d’élaborer une position philosophique en accord avec la nature du client.

Équilibre

Finalement, une fois les quatre étapes précédentes franchies, le client est en mesure d’atteindre un équilibre en intégrant sa nouvelle position philosophique dans sa vie quotidienne. Le client se trouve alors en mesure de saisir l’essence de sa situation et est prêt à mettre en oeuvre une action appropriée et justifiée de façon rationnelle.

Selon l’experience de Marinoff, «certains [clients] traversent les cinq dimensions en une seule séance, tandis que d’autres mettent des semaines, voire des mois, à maîtriser PEACE (116)». II explique cette variation dans la durée de consultations de ses clients par la nature du problème qui pousse le client à consulter, ainsi que par le degré de préparation avant la première rencontre. «Nombreux sont ceux qui ont déjà traverse les trois premières étapes […] avant de se présenter chez un conseiller en philosophie. Le cas échéant, la démarche se poursuit à l’étape de la contemplation. (117) » C’est également a cette étape que la compétence spécifique du conseiller en philosophie est davantage mise en valeur.

2.4.1.b1 Évaluation

Marinoff intègre et combine diverses approches dans sa méthode. Dans le premier volet, on retrouve des éléments de dialogue maïeutique et d’approche orientée sur le problème. Dans le second, on retrouve des éléments d’interprétation descriptive et d’investigation critique appliquée aux sentiments. Le troisième volet est constitue d’éléments provenant de l’approche orientée sur le problème, d’autonomie du client et d’intervention du conseiller (si necessaire). Le quatrième volet est compose d’éléments provenant de l’approche par le dialogue au pair ou pédagogique, est oriente sur le client et il n’est pas exclu d’y intégrer l’approche orientée vers les textes si approprie. Le dernier volet est un bon exemple de quête d’équilibre complotée.

Le découpage auquel nous venons de procéder n’est pas exclusif, c’est-à-dire que ce n’est pas parce qu’une approche est située dans un volet donne qu’elle apparaît ex nihilo, pour ensuite disparaître. Prenons pour exemple la quête d’équilibre que nous avons situe dans le dernier volet. Nous l’avons situe a ce moment précis de la méthode car c’est a ce moment qu’elle apparaît dans toute sa raison d’être, mais elle est également la finalité vers laquelle tout l’enchaînement et la combinaison des approches tendaient. Elle était done déjà présente, en puissance, des le début du processus. De même pour les approches situées au premier volet. A elles seules, elles ne sont pas suffisantes pour qualifier la methode de counselling philosophique», mais elles pavent la voie au processus qui, graduellement, prendra tout son sens et son identité propre. II en va de la cohérence de la methode.

NOTES

113 Tel que presentee dans MARINOFF, Lou. Platon, pas Prozac! ; La philosophie comme
remede!, Op. Cit., p. 67-77

114 Ibid., p. 69

115 Ibid., p. 70

116 Ibid.,p.71

117 Ibid., p.71

Source : Le counselling philosophique : une pratique en quête d’identité et de normes, © 2008 Philippe Leblanc.


UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
LES DIMENSIONS PHILOSOPHIQUES DE LA RELATION D’AIDE
MÉMOIRE
PRÉSENTÉ
COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN PHILOSOPHIE
PAR
CÉCILE RAYMOND
Avril 2007

Le modèle philosophique PEACE de Lou Marinoff entend offrir une assistance philosophique à court terme. L’acronyme PEACE formant les cinq parties de sa thérapie, est formé de la première lettre de certains mots : Problème, Émotion, Analyse, Contemplation et Équilibre. Pour Marinoff, le mot « psychothérapie » a le sens de soigner son âme et son caractère. Le conseiller philosophique devient alors un psychothérapeute. Pour Marinoff, « l’assistance philosophique relève davantage de l’art, que de la science et procède différemment selon les individus »82. Il y a autant de méthodes qu’il y a de praticiens pour l’assistance philosophique. Mais la démarche en 5 volets « PEACE » réussit en général. Cette démarche illustre ce qui distingue la démarche philosophique, des autres formes de thérapies verbales.

Lou Marinoff se situe dans la ligne de pensée humaniste. Pour cette école de pensée, l’empathie est plus importante que l’expertise. Le seul fait de dialoguer avec quelqu’un qui se soucie de son propre bien est aidant dans bon nombre de cas. Pour Marinoff, ce ne sont pas les compétences d’experts qui font la valeur d’un thérapeute. L’écoute, l’empathie et la compréhension importent plus « que de lui proposer de nouvelles perspectives, lui apporter des solutions ou de l’espoir »83.

C’est surtout le style du thérapeute qui produit les résultats. L’interaction peut être utile, peu importe ce que l’autre personne dit. Car selon Lou Marinoff, il n’existe pas de thérapie instantanée pour une « rage de dent émotionnelle»a 4. Ce qui compte c’est que la personnalité de l’aidé/e soit bien arrimée à celle de l’aidant. C est en raison de la personnalité du thérapeute que les thérapies verbales sont valables, davantage qu’en vertu de l’école de pensée du thérapeute, ou du type de thérapie.

Lou Marinoff s’oppose à la connotation médicale actuelle de la psychothérapie. Pour lui, la thérapie la plus efficace « est celle dont les idées vous séduisent et vous offrent un exemple signifiant » 85. Cette position se rapproche du modèle du gourou et de son disciple, dans lequel la présence et la qualité du regard sont de première importance, mais elle s’y oppose par l’importance accordée à la qualité des paroles échangées. Car ce qui compte dans ce modèle, c’est la qualité symbolique de l’échange. Le modèle du gourou ne vise pas à résoudre des problèmes quotidiens, mais à transmettre une sagesse et une discipline de vie fondée sur une théorie de l’esprit et de l’action. Tandis que, même s’il affirme faire passer la résolution des problèmes au second plan, Marinoff en fait son principal objectif. Pourtant, Marinoff s’oppose à une démarche strictement intellectuelle, dans le cas où on ne sait comment l’utiliser. Il considère que la propension à élever au rang de maladie mentale le moindre problème personnel s’avère quasiment une maladie mentale en soi. C’est à ce moment que, pour lui, la philosophie devient nécessaire.

NOTES

82 Laplace Op . cit., [p. 67].
83 Ibid. [p . 64].

Source : Raymond, Cécile (2007). « Les dimensions philosophiques de la relation d’aide » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en philosophie.


Extrait – Les trois premières pages

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Ma lecture de

La philosophie, c’est la vie

Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence

Lou Marinoff

La table ronde, 2004

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003. La présentation de ce titre original se lit comme suit, une fois traduite de l’anglais au français :


the-big-question-lou-maronoff-01

Le premier livre du professeur Lou Marinoff s’est inspiré de la sagesse des grands philosophes pour résoudre nos problèmes quotidiens, lançant un mouvement qui a restauré la philosophie à ce qu’elle était autrefois: utile dans tous les domaines de la vie. Maintenant, dans Les Grandes Questions,il porte le concept à un niveau supérieur, appliquant des siècles de philosophie et de grande littérature pour répondre aux questions centrales de l’existence moderne.

Nous exhortant à ne pas accepter la victimisation comme le sous-produit de la vie moderne, le professeur Marinoff utilise des études de cas spécifiques de sa pratique de conseil pour montrer comment la sagesse des grands penseurs peut nous aider à définir notre propre philosophie et ainsi récupérer notre sentiment de bien-être. Il pose et répond à des questions qui vont au cœur de la condition humaine : Comment savons-nous ce qui est juste ? Comment pouvons-nous faire face au changement? Pourquoi ne pouvons-nous pas tous nous entendre? Et, plus important encore, comment pouvons-nous utiliser les siècles de sagesse qui nous ont précédés pour nous aider à répondre à ces questions et à nous sentir à l’aise dans le monde ?

Accessible, divertissant et profondément utile, The Big Questions mélange la sagesse des grands penseurs avec des études de cas spécifiques pour éclairer comment un changement de perspective peut vraiment changer la vie.

Lou Marinoff est l’auteur du succès international Platon, Not Prozac!, qui a été publié en vingt langues. Professeur de philosophie au City College de New York, Marinoff est également le président fondateur de l’American Philosophical Practitioners Association.

Éloge de Platon, pas du Prozac:

« Qu’est-ce que la pratique philosophique exactement ? Marinoff l’appelle « thérapie pour les sains d’esprit ». En un mot, il utilise la tradition philosophique vieille de 2 500 ans pour résoudre des problèmes quotidiens, comme le travail, les relations et les problèmes familiaux. C’est un retour à ce que la philosophie était censée être – une ligne directrice pour un mode de vie. » -Salon.Com

Platon, pas prozac ! cherche à devenir la bible du mouvement du « conseil philosophique ». » -Philadelphia Inquirer Magazine
« La pensée ancienne »

Source : The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life, quatrième de couverture.

Traduction automatique : Microsoft Edge.


La présentation de l’édition française est la suivante :


Comment puis-je connaître le bonheur? Vaincre le malaise? Être juste? Équilibrer la raison et la passion? Comment puis-je changer? Telles sont les questions qui agitent notre existence quotidienne. Telles sont aussi les questions auxquelles répondent les grands philosophes. Car la philosophie est avant tout une voie personnelle, une autre manière de vivre toutes nos expériences, les plus extraordinaires comme les plus banales. À travers des siècles de sagesse, avec Lou Marinoff, prenez Épicure, Descartes, Nietzsche, Freud et les autres comme conseillers. Grâce à des citations pertinentes, des commentaires éclairants, des cas concrets, des exercices pratiques, apprenez à vous redécouvrir, à vous reconstruire, à vous réaliser. Et à vous épanouir. Car, pour nous aussi, changer commence aujourd’hui.

Source : La table ronde.


Dans la troisième des quatre parties du livre, intitulée « Construire sa maison philosophique », Lou Marinoff reconnaît à chacun une philosophie de vie :


Vous avez votre manière de vous comporter en vertu d’un ensemble complexe — qui vont des traits de la personnalité, biologiquement déterminés, aux habitudes acquises, en passant par les conditions imposées par le milieu et les émotions fortes. Mais voua agissez auddi selon votre raison, expérience, croyance, principes et devoirs — en d’autres termes, en accord avec votre philosophie de vie. Tout un chacun a une philosophie de la vie; même si, dans bien des cas, les idées directrices qui la soustendent son implicites. Tout le monde n’est pas capable de formuler avec précision sa philosophie. La question importante est de savoir si votre philosophie de vie marche pour vous, ou contre vous, ou pas du tout.

Socrate proclame que « la vie qui n’est pas examinée ne vaut pas la peine d’être vécue », il prescrit évidemment un examen philosophique. Tout comme un médecin examine votre corps. un psychologue votre psyché, un comptable vos comptes, un garagiste votre voiture, etc. — un philosophe peu examiner votre vie. Cet examen est non seulement possible mais également recommandé.

MARINOFF, Lou, Construire sa maison philosophique, La philosophie, c’est la vie, La table ronde, Paris, 2004, p. 337.


Dans ce livre, Lou marinoff nous aide à trouver des réponses à plusieurs questions :

  1. Maladie ou mal être ?
  2. Comment savoir ce qui est juste
  3. Êtes-vous guidé par la raison ou la passion ?
  4. Quand vous êtes offensé, avez-vous mal ?
  5. Devez-vous souffrir ?
  6. Qu’est-ce que l’amour ?
  7. Ne pouvons-nous pas simplement nous entendre ?
  8. Qui peut gagner « la guerre des sexes » ?
  9. Qui est responsable ici : nous ou les machines ?
  10. Êtes-vous un être spirituel ?
  11. Comment faire face au changement ?

La première question est essentielle : avez-vous besoin d’un philosophe ou d’une autre aide, médicale celle-là ?


Mais si vous avez juste besoin de parler à quelqu’un de votre situation, afin de lui trouver un sens, ou de distinguer les multiples significations qu’elle revêt — en terme de valeur et de but — le philosophe pourrait bien, dans ce cas, être la personne qu’il vous faut. Dans le mondes Anciens, et tout au long de l’histoire, les philosophes ont été ouverts au traitement des maladies de l’existence; pourtant, dans le monde actuel, ils se montrent incroyablement inaccessibles, et peu concernés par ces problèmes. Il manque aux gens le type de conseil que le philosophe peut prodiguer, la diversité des perspectives qu’il peu proposer. Les dic dernières années, on a vu ainsi la philosophie pratique accomplir un retrour impérieux. Des philosophes se sont affirmés en tant que consultant auprès de personnes privées, de groupes ou d’associations. Certains d’entre eux forment désormais des élèves à la philosophie pratique, en complément, du rôle de professeur qu’ils jouent à l’université ou au collège.

MARINOFF, Lou, Maladie ou mal être ?, La philosophie, c’est la vie, La table ronde, Paris, 2004, pp. 223.

Lou Marinoff propre une approche tout en douceur de la philosophie pratique. Il ne rejette pas le simple besoin de verbalisation de la personne, pour autant qu’elle soit ouverte à la dimension philosophique. Il y a ici un respect très horobale de la personne. Il ne s’agit pas de la pousser dans les cables jusqu’à ce qu’elle se contredise, contrairement à d’autres philosophes praticiens dont j’ai lu les ouvrages et fait rapport de ma lecture dans le cadre de ce dossier.

On acquiert toute une expérience de notre monde en devenant une figure mondiale dans un domaine ou un autre. C’est le cas de Lou Marinoff. Il en fait été dans son discours d’acceptation d’un diplôme Horonis causa à la West University of Timisoara en Roumainie le 23 avril 2019. Un texte à lire (en anglais) :

Contemporary Philosophical Practice: Forces that Favor, and Hinder, its Progress

Revue Roumanie de Philosophie, 63, 2, Bucureşti, 2019, 337-350


J’accorde à ce livre 5 étoiles sur 5


Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

D’AUTRES ARTICLES SONT À VENIR

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

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DOSSIER

Philothérapie

Consulter un philosophe

Quand la philosophie nous aide

Article # 17

Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?

Collectif

Sous la direction de Mieke de Moor

LES AUTEURS

Dries Boele, Laura Candiotto, Leon De Haas, Anne Herla, Gaëlle Jeanmart, Lou Marinoff, Mieke De Moor, Isabelle Pariente-Butterlin, Thomas Polednitschek, Livio Rossetti, Kristof Van Rossem.

CERTAINS TEXTES EN FRAÇAIS ET CERTAINS TEXTES EN ANGLAIS

ISBN : 978-2-7116-2764-6

Éditions VRIN, Paris, 2017, 180 pages


Cet article présente mon point de vue au sujet du livre « La philosophie, un art de vivre ».

Dans un premier temps, je présente le livre et, dans un deuxième temps, vous trouverez mon rapport de lecture.

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Quatrième de couverture

Les années 80 ont vu émerger un art de philosopher, plus soucieux de pratique de vie que de construction spéculative. Ce regain d’intérêt pour la philosophie pratique, et notamment pour la discussion et la délibération philosophiques, renouant avec le dialegesthai socratique, conduit à une réflexion fondamentale sur la fonction de la parole philosophique, une parole qui est aujourd’hui amenée à se produire en des lieux nouveaux et sur des questions qui sont d’abord de nature éthique et politique.

Le présent collectif, issu d’un colloque qui s’est tenu à Aix-en-Provence, recueille diverses contributions qui toutes s’interrogent sur ce « renouveau » et s’efforcent d’en apprécier le sens et l’ambition, en le rapportant à la figure exemplaire de Socrate philosophant sur l’agora. Cette rencontre d’une philosophie de nature académique et d’une pratique philosophique ouverte à chacun contribue à une meilleure compréhension des « dialogues socratiques » et à une meilleure intelligence du temps présent.

Source : Éditions Vrin.


Table des matières

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Les auteurs

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Dries Boele

Dries BOELE was an art student and studied philosophy in Amsterdam and Paris. He has been involved in the Dutch movement of practical philosophy since 1983. In 1990 he opened his practice as a philosophical counselor and other forms of philosophical practice, such as Socratic dialogue and Dilemma training. Since 1995 he gives training workshops for facilitators of a Socratic dialogue. He works with civil servants, police officers, physicians, prisoners, coaches and managers, and offers seminars (also as a summer holiday in Holland, France and elsewhere) on the philosophy of the art of living. In Hotel de Filosoof (Amsterdam) he organizes a philosophical café and reading groups. He published numerous articles in the field of his main research, such as : The “Benefits” of a Socratic Dialogue, Or: Which Results Can We Promise? (Inquiry: Critical Thinking Across the Disciplines, Spring, 1997. Vol. XVII, No. 23.

Website : home.kpn.nl/boele097

Laura Candiotto

Laura CANDIOTTO, docteur en philosophie avec une thèse sur Platon et la rédaction des dialogues socratiques : stratégies, interlocuteurs et buts (Venise, 2011), est en séjour post-doctoral à l’université Ca’ Foscari de Venise où elle assistante de recherche en philosophie théorétique dans le Département de philosophie et patrimoine culturel. Sa recherche est principalement consacrée aux dialogues socratiques et à leur analyse littéraire et socio-politique. Outre Platon, ses intérêts se portent sur les questions d’éducation et de philosophie à destination des enfants. Récemment elle a orienté sa recherche en philosophie contemporaine dans le champ de la pratique philosophique dans des contextes d’éducation et a mis en œuvre plusieurs pratiques philosophiques reposant sur les dialogues socratiques. Elle coordonne depuis 2005 les activités de la CBO- Cooperativa Sociale Insieme. Elle a participé à de très nombreux séminaires et colloques et est l’éditeur (en collaboration avec L.V. Tarca) de Primum Philosophari. Verità di tutti i tempi per la vita di tutti i giorni (Milano-Udine, 2013). Parmi ses publications récentes, mentionnons : Le vie della confutazione. I dialoghi socratici di Platone (Milano-Udine, 2012) ; Essere in relazione. Verso un’unità di sensibile ed intellegibile, di teoria e pratica (Alpinia, Bormio (So) 2007. Curatele: 1) ; « Pratiche filosofiche integrali. La promozione della relazionalità in campo filosofico ed educativo », Amica Sofia, 2013-1.

Leon de Haas

Leon de HAAS is full-time philosopher and philosophical practitioner in the Netherlands and Germany (PlatoPraktijk.nl). He studied philosophy (Drs., 1977) and mass psychology & mass communication at the University of Amsterdam, The Netherlands. He worked as a philosophy teacher at the University of Amsterdam and the The Hague Academy for Social Work, and as a freelance philosophy researcher at the Erasmus University Rotterdam. Since 1976, he has been practicing philosophy in the context of community development, and, from 1990, as an organization consultant and leadership coach. He is the editor of ‘Philosophical Practices’ of the Dutch/Flemish Journal ‚Filosofie’ He is also member of the Board of the Berufsverband für Philosophische Praxis (BV-PP) / Professional Association for Philosophical Practice, Associate member of the Board of the Internationale Gesellschaft für Philosophische Praxis IGPP / International Society for Philosophical Praxis (portfolio international affairs). He was project manager of the 10th International Conference on Philosophical Praxis in The Netherlands (2010). Among his numerous publications, it is possible to mention : Situations & Experiences. Essays on Philosophical Practice, Roermond, 2013 ; « De filosofische praktijk gaat wereldwijd. 30 Jaar na Gerd Achenbach’s initiatief », Filosofie [Antwerpen], jrg. 23 nr. 3, 2013 and The Philosopher’s Workplace. An essay on philosophical craftsmanship and art. An abridged version has been published in: Manavayatan, The Humanosphere. Bilingual (English – Assamese) Multidisciplinary Research Journal on Humanities, Vol. II, Number I, July – December, 2012, p. 1-10, Assam, India: Centre for Studies in Humanities.

Website : http://www.platopraktijk.nl

Anne Herla

Anne HERLA, docteur en philosophie de l’université de Liège, est enseignante et chercheuse en philosophie dans cette même université. Elle est co-fondatrice de l’asbl PhiloCité. Ses domaines de recherche principaux sont la philosophie morale et politique, la philosophie de l’éducation et la didactique de la philosophie. Elle est également animatrice d’ateliers de philosophie avec des enfants, des adolescents et des adultes. Parmi ses travaux récents on peut mentionner : Hobbes ou le déclin du royaume des ténèbres. Politique et théologie dans le Léviathan, Paris, Kimé, 2006 ; « La discussion philosophique en classe : une pratique de l’émancipation ? », Tracés. Revue de sciences humaines, 25, 2013.

Gaëlle Jeanmart

Gaëlle JEANMART est docteur en philosophie de l’Université de Liège. Spécialisée en histoire de la philosophie ancienne et médiévale, particulièrement dans les domaines de l’éducation et de la morale, elle est l’auteur de Herméneutique et Subjectivité dans les Confessions d’Augustin (Turnhout 2006) ; Généalogie de la docilité dans l’Antiquité et le Haut Moyen Âge (Paris, 2007) ; Du courage. Une histoire philosophique (Paris, 2010) [en collaboration avec avec T. Berns et L. Blésin] et de Le mensonge et les vertus de la vérité. Une histoire (Turnhout, 2012). Elle est membre fondateur de PhiloCité, Université populaire de Liège, dont elle est actuellement la secrétaire générale.

Lou Marinoff

Lou MARINOFF is Professor and Chair of Philosophy at The City College of New York. He is also founding president of the American Philosophical Practitioners Association, and editor of its journal Philosophical Practice. Marinoff has authored internationally
bestselling books (including Plato Not Prozac!, translated into twenty-seven languages) that apply philosophy to the resolution of everyday problems. He has collaborated with global think tanks and leadership forums such as the Aspen Institute, BioVision (Lyon), Festival of Thinkers (Abu Dhabi), Horasis (Zurich), Soka Gakkai International (Tokyo), Strategic Foresight Group (Mumbai), and the
World Economic Forum (Davos).

Website : http://www.loumarinoff.com

Isabelle Pariente-Butterlin

Isabelle PARIENTE-BUTTERLIN, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, agrégée de philosophie, est Professeur à l’université d’Aix-Marseille, où elle dirige le département de philosophie. Elle consacre sa recherche à l’éthique et aux questions de méta-éthique entendue comme métaphysique de l’éthique. Mentionnons parmi ses publications : Le Droit, la norme et le réel (Paris, 2005) ; L’éthique kantienne résiste-t-elle à son explicitation ? (Besançon, 2014).

Thomas Polednitschek

Thomas POLEDNITSCHEK a étudié la philosophie, la théologie et la psychologie à Bonn, Münster et Munich. Depuis 1884, il exerce comme psychothérapeute en psychologie et depuis 2001 comme praticien philosophique en pratique active propre [eigener Praxis tätig ? qu’est-ce que ça veut dire : qu’il exerce comme praticien philosophique avec une pratique active qui lui est propre (qu’il a inventée ?)]. Depuis 2003 il est membre du Comité directeur de l’Internationalen Gesellschaft für Philosophische Praxis. Signalons parmi ses publications récentes : Der politische Sokrates
Was will Philosophische Praxis? (LIT –Verlag, Münster 2013.

Website : http://www.pppolednitschek.de

Kristof van Rossem

Kristof Van ROSSEM a un Master en Sciences des religions et en Philosophie (KULeuven et UUppsala). Il travaille comme philosophe indépendant. Pendant plus de dix années, il a travaillé pour de nombreuses entreprises, des écoles, des dentistes, des prisonniers, des juges, ainsi que pour l’Etat, en tant que « facilitateur de variations de dialogue philosophique », avec une spécialité dans le dialogue socratique. Il a publié sur la philosophie pratique et sur la didactique de la philosophie. Il travaille comme formateur d’enseignants de philosophie à la KULeuven et enseigne la philosophie et l’éthique à l’Ecole supérieure-Université de Bruxelles (HUB). Parmi ses publications, on peut signaler : « La Vie approfondie. A propos du dialogue socratique », in Diotime. Revue internationale de didactique de philosophie, nr. 39, maart 2009.

Website : http://www.socraticdialogue.be

Livio Rossetti

Livio ROSSETTI a été professeur de philosophie grecque à l’université de Pérouse pendant presque 30 ans. Professeur honoraire depuis 2009, c’est à son initiative que s’est tenu à Chieti en 1981 le Symposium Heracliteum, et que se tiennent les Symposia Platonica depuis qu’il a fondé l’International Plato Society à Pérouse en 1989. Fondateur des rencontres Eleatica en 2004 à Ascea-Elea (SA), des Socratica en 2005 à Senigallia (AN), et de l’association Amica Sofia en 2008 à Rome, il anime depuis ces dates ces rencontres régulières. Il a consacré une grande partie de sa recherche, outre à Platon et Xénophon, à Socrate, aux dialogues socratiques et à la littérature socratique en général, en portant une attention particulière aux questions de stratégie rhétorique, de théorie rhétorique, de logique informelle, de macro-rhetorique et de communication. Il s’est également occupé de l’articulation de la philosophie avec son appréhension aux divers âges de la vie et notamment dans l’enfance. Plus récemment son intérêt s’est focalisé sur les Présocratiques avec de nombreuses publications sur Héraclite, Parménide, Zénon, Empédocle, et sur les questions de législation en Grèce ancienne, dont il a étudié les thèmes d’Hippodamos à Théophraste. Parmi ses dernières publications, on peut mentionner : Le dialogue socratique (Paris, 2011), Filosofia 2 (Milan, 2013), et, en collaboration, Parmenide: suoni immagini esperienza (Sankt Augustin, 2013).

Website : http://www.socratica.eu


Présentation du colloque à l’origine de ce livre

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Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?

RÉSUMÉ

Le but de ce colloque international est de déterminer le rôle et le statut de la parole philosophique dans la philosophie pratique antique et moderne en appréhendant de manière transversale certaines dimensions qui relèvent de la parole philosophique telle qu’elle prend forme dans certaines pratiques modernes qui se réclament d’elle. Le regain d’intérêt contemporain pour la philosophie pratique permet de considérer que le temps est venu de tenter de tirer au clair comment les philosophes et les professionnels modernes ont retrouvé le chemin de l’agora et d’entamer une réflexion sur les enjeux philosophiques, éthiques et politiques de la parole philosophique et des pratiques dans lesquelles cette parole prend forme et s’exerce.

Source : CALENDA.

PRÉSENTATION

L’Institut d’Histoire de la philosophie (E.A. 3276) organise en collaboration avec divers partenaires, un colloque international sur le thème « Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?» qui se tiendra à Aix-en-Provence les 7 et 8 décembre 2013.

Le but de ce colloque international est de déterminer le rôle et le statut de la parole philosophique dans la philosophie pratique antique et moderne en appréhendant de manière transversale certaines dimensions qui relèvent de la parole philosophique telle qu’elle prend forme dans certaines pratiques modernes qui se réclament d’elle.

Depuis les années 80 ont émergé, notamment dans les pays de l’Europe du nord, des pratiques philosophiques diverses. Celles-ci visent explicitement le domaine du conseil et de la délibération, aussi bien dans la vie quotidienne, que ce soit au sein de relations entre individus et groupes, ou au sein des organisations tant publiques que privées, ainsi des associations, des collectivités territoriales, des institutions, des entreprises, ou de toute autre forme d’organisation sociale.

La notion de « dialogue socratique » pour désigner certaines de ces pratiques a été forgée en 1922 par le philosophe allemand Leonard Nelson pour mettre en place une pratique qui s’appuie à la fois sur l’exemple des dialogues socratiques antique et sur l’idéal kantien de la philosophie critique. Cette pratique a donné naissance à la Philosophisch-Politische Akademie, académie qu’il a fondée et qui existe toujours. Son élève Gustave Heckmann a explicité les règles de ces « dialogues socratiques » et a introduit dans ces pratiques les principes d’un méta-dialogue qui seront mises en œuvre à une époque plus récente par d’autres philosophes. Gerd Achenbach, en 1980, par la mise en place de ce qu’il appelle la philosophische praxis, va donner ses lettres de noblesse à ces pratiques en mettant en place une activité professionnelle qu’il lie à la formation philosophique. Les différentes pratiques se réclament d’un premier sens de la philosophie ancienne conçue parfois, dans la lignée des travaux de Pierre Hadot, comme « art de vivre ». Ce n’est qu’en 1992 que Marc Sautet reprend en France ces idées et ouvre un cabinet orientée par elles, en reliant la notion de philosophie pratique à celle de Beratung, de conseil individuel relevant d’une direction de pensée philosophique.

Les différentes pratiques que nous venons de décrire sommairement ont trouvé dans un certain nombre de pays une légitimité reconnue et le conseil philosophique se trouve impliqué dans les instances délibératives et les organes décisionnaires, le plus souvent sous la forme de « conversations socratiques ».

L’idée de s’approprier certains concepts philosophiques en les mettant en œuvre dans des pratiques spécifiques de la société civile comme des instances de gouvernance, et notamment la notion de la philosophie comme « art de vivre », et du conseil et de la délibération comme des modalités du dialegesthai socratique, ne manquent pas d’interroger la philosophie, tant sur le plan de l’histoire de la philosophie ancienne que sur le plan de la philosophique pratique moderne.

Cette idée d’une appropriation des pratiques et des concepts antiques met en avant le rôle des acteurs et l’évaluation du poids relatif de l’individuel et du collectif dans les décisions, ainsi que les représentations que ces acteurs ont d’eux-mêmes et du monde, dans les processus de mises en pratique de ce qu’ils considèrent relever de la pensée philosophique. Ces pratiques singulières se donnent pour but la création d’un espace dit « libre » dans lequel peut être mis en œuvre un discours dit de second ordre, qui permet à ceux qui participent à ces « dialogues » ou à ces « conversations » socratiques d’élargir et de transformer la communication en argumentation philosophique. Dès lors, selon les théoriciens des « dialogues socratiques », les rapports interpersonnels s’améliorent dans la mesure où ce qui est visé, ce ne sont pas tant les personnes que les arguments et les valeurs qui y sont impliqués.

Globalement, on peut considérer que les pratiques philosophiques du conseil et de la délibération issues de cette orientation se divisent en deux approches. L’une observe ces pratiques telles qu’elles sont mises en œuvre par les différents praticiens pour en dégager le fond et le sens philosophique. Elle interroge les méthodes, les présupposés et les notions fondamentales de ces pratiques. L’autre porte sur les fondements théoriques et les supports institutionnels qui pourraient légitimer les pratiques, selon l’idée que le cadre de référence théorique du philosophe n’est pas indifférent au type de pratique effectué.

Reste que la référence à Socrate et au dialogue socratique n’est ni innocente ni indifférente. Le dialogue tel que le pratiquait Socrate a été un événement culturel important sinon essentiel. Livio Rossetti, l’un des rares chercheurs à avoir exploré ce sens du dialogue socratique en tant qu’événement culturel, parle même de l’invention d’« un genre littéraire tout à fait nouveau ». C’est de ce « genre » que se réclament ces pratiques philosophiques modernes qui ont donné lieu, surtout aux Pays-Bas et depuis les années quatre-vingt du siècle dernier, à un type spécifique de professionnels que l’on a appelé les « philosophes pratiquants ». L’exemple des Pays-Bas montre que la mise en oeuvre et la supervision de ce type de philosophie pratique nécessitent un ensemble de connaissances et de compétences spécifiques.

Le colloque « Socrate à l’agora. Que peut la parole philosophique ? » voudrait interroger le rôle et le statut du dialogue tel que le pratiquait Socrate au regard des pratiques contemporaines qui s’en réclament comme d’un idéal régulateur pour leurs activités présentées dans le cadre d’une parole philosophique publique. Il s’agira d’évaluer la manière dont ces « philosophes pratiquants » pratiquent ce qu’ils appellent leurs activités philosophiques et comment ils les pensent et il s’agira aussi d’examiner en quoi ces pratiques se distinguent du « genre » sur lequel elles prétendent se fonder.

Cette interrogation permettra de déboucher sur un examen théorique quant à la portée philosophique de ces pratiques, tant dans leur exercice ancien que dans leur exercice moderne, et d’examiner les liens que peuvent entretenir ces pratiques insérées dans la vie sociale contemporaine et se développant en quelque sorte à partir d’elles-mêmes avec la philosophie classique et moderne. Il s’agit donc d’un dialogue entre les « philosophes pratiquants » du « dialogue socratique » (Boele, van Rossem, etc.) et les spécialistes de la discipline philosophique qui s’intéressent au rôle critique de la philosophie dans le mode actuel. À quelles questions philosophiques ces pratiques répondent-elles ? Quelles sont les idées et les méthodes qui guident ces professionnels ? Sont-elles compatibles avec les exigences propres de la discipline philosophique sous sa forme académique ?

Le regain d’intérêt contemporain pour la philosophie pratique permet de considérer que le temps est venu de tenter de tirer au clair comment les philosophes et les professionnels modernes ont retrouvé le chemin de l’agora et d’entamer une réflexion sur les enjeux philosophiques, éthiques et politiques de la parole philosophique et des pratiques dans lesquelles cette parole prend forme et s’exerce.

Source et site web du colloque : http://www.socratealagora.com/


Ma lecture de

Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre :

Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.

Source : MOOR (DE), MIEKE, Avant-propos, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p.13.

Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.


Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.


Et mon bonheur se confirme dans le premier texte de cet ouvrage collectif, «Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé?» par Livio Rossetti.

Cet article prend pour point de départ un double paradoxe. D’une part, il s’ancre sur cette divergence, spectaculaire, existant entre l’habitude que nous avons de penser que Socrate a .t. le champion du dialogue d’égal à égal, habitude qui, pour nous, Italiens, est liée à l’enseignement de Guido Calogero, et les arguments avancés récemment par un spécialiste su-américain, Walter Oman Kohan. Kohan suggère en effet presque le contraire de ce que dit Calogero. Il insiste sur le fait que, dans les dialogues aporétiques de Platon — en réalité, ce n’est pas seulement dans le cas de ce groupe de dialogues dits socratiques que cela se produit —, Socrate se révèle souvent incapable d’écouter son interlocuteur, déterminé comme il est à suivre son intuition et à s’opposer sans hésitation (ou presque) à son interlocuteur.

Source : LIVIO, Rossetti, Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé ?, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p.17.

Il me semblait bien qu’on n’est pas dans l’obligation d’être bête et méchant pour coincer à tout prix le client lors d’une consultation philosophique pour le mettre en contradiction avec lui-même et souligner son ignorance en se privant d’une écoute active. Après tout, il s’agit bien d’un dialogue d’égal à égal.

Pour le résumé brièvement, dans les soi-disant dialogues aporétiques de Platon notamment, mais pas exclusivement, on découvre un Socrate très amical, qui s’intéresse à ses interlocuteurs et à leurs idées, au point d’en arriver à établir avec eux une relation amicale et à les encourager à énoncer des affirmations hardies parfois, et parfois même compromettantes. Mais que se passe-t-il ensuite ? Il advient à un moment donné, qui se révèle être le bon moment, Socrate soulève une perplexité — le plus souvent à partit d’un contre-exemple —, puis une autre et encore une autre, et ce faisant il commence à suivre et à développer ses propres idées et à réclamer de son interlocuteur qu’il soit disposé à lui répondre correctement, ce à quoi celui-ci ne parvient pas toujours. En sorte que, peu à peu, la cordialité des débuts s’évanouit, que Socrate durcit davantage ses positions, que l’espace apparemment ouvert aux idées de son interlocuteur se réduit comme peau de chagrin, que celui-ci ne se situe pas sur la même longueur d’onde, bref que les questions soulevées par Socrate se révèle cacher des complexités insoupçonnées et que l’interlocuteur finit par se sentir perdu, ou en tout cas mal à l’aide, au point que souvent il recule et finit par «jeter l’éponge».

Une telle manières de conduire l’entretient (celle qui constitue la deuxième partie de l’échange) a quelque chose d’asphyxiant (Il s’agit bien de quelque chose d’asphyxiant, j’y insiste, et non d’anesthésiant comme on l’a dit parfois. Voir sur ce point mon ouvrage: L. Rossetti, dialogue socratique, «Encre marine», Paris, Les Belles Lettres, 2011, p.241.), ce qui revient à dire que le dialogue, ainsi conduit, n’est que fort peu dialogique, n’est plus authentiquement dialogique ou, tout le moins, que se dessine une différence de taille entre l’attitude amicale du début de l’échange et les modalités passablement agressives dont je viens de parler. Le maître admirable semble se transformer en un maître peu soucieux d’égalité dans l’échange, un maître qui certes n’enseigne pas, mais qui enferme son interlocuteur dans une ou des difficultés que ce dernier n’est pas en mesure de surmonter, du moins pas immédiatement. Kohan observe finalement qui se Socrate procédait bien ainsi et qu’il conduisait ses entretiens de la sorte, ne faut-il pas à tout le moins en conclure que ledit Socrate fut un Janus bifrons, aussi admirable qu’insupportable ?

Source : LIVIO, Rossetti, Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé ?, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, pp. 27-27.

P.S : Janus (mythologie) – Wikipédia — Janus, dieu romain aux deux visages.

Le texte «Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue (Émotion dans le dialogue – Une nouvelle proposition du dialogue socratique intégré) de Laura Candiotto m’a également ravi dès les premières lignes parce qu’il propose de tenir compte des émotions dans le dialogue avec le client en consultation philosophique.

Les citations ci-dessous furent traduites de l’anglais au français par https://www.onlinedoctranslator.com/fr/.

Aristote est connu pour sa théorie rhétorique et pour analyser la relation entre les émotions et la persuasion. On peut soutenir que Platon a été le premier à explorer et à acquérir des connaissances significatives sur cette relation. Par exemple, le Sophiste 230b-230e5 de Platon (le passage du « noble sophisme ») montre clairement le lien entre le niveau logique et le niveau émotionnel que l’on retrouve dans l’elenchus socratique (réfutation). Pour être complète, la purification a également besoin d’un accord psychologique, qui est le résultat de la collaboration avec les émotions, principalement la honte.

Surtout dans les premiers dialogues platoniques, Socrate n’aborde pas seulement la partie intellectuelle de l’âme des interlocuteurs, en audience ou en public, mais il utilise également le canal émotionnel. Ce processus a lieu pour diverses raisons : d’abord pour orienter le dialogue et transmettre un contenu spécifique au public, mais aussi pour accompagner l’interlocuteur à travers une véritable transformation de soi – une transformation ayant le pouvoir d’engendrer un nouveau style de vie.

En d’autres termes, Platon suscite la collaboration des sphères rationnelle et émotionnelle afin d’inciter les citoyens à poursuivre un style de vie philosophique, changeant ainsi leurs modes de vie, leurs valeurs et leurs modèles.

Ainsi, les émotions permettent la constitution de l’identité dans la dimension cognitive intersubjective parallèlement à une transformation de soi. Ceci est possible grâce à leur caractère médiateur : les émotions ne sont pas des aspects irrationnels mais des instances médiatrices entre l’irrationnel et le rationnel. En d’autres termes, ils sont cruciaux pour le bien-être harmonieux de l’individu – et de la polis – qui est à la recherche de la juste composition. Lorsqu’elles sont correctement orientées, les émotions – grâce à la collaboration avec la composante rationnelle – sont la force motrice qui conduit l’âme à la découverte de la vérité. Si toutefois les émotions sont corrompues et ne sont pas régies par la partie rationnelle de l’âme, elles conduisent l’âme à commettre les plus grands méfaits (dans cette perspective, l’analyse de l’âme du tyran menée dans la République est exemplaire).

Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, pp. 79-80.

P.S. : Polis – Wikipédia.: «En Grèce antique, la polis (en grec ancien πόλις / pólis ; « cité » dans l’étymologie latine « civitas » ; au pluriel poleis) n’est pas une cité-État, le mot État étant anachronique, mais une communauté de citoyens libres et autonomes(1), le corps social lui-même, l’expression de la conscience collective des Grecs(2).»

(1) Le mot grec polis a donné le mot politique (politics en langue anglaise) : dans la Grèce antique, les politai (citoyens) étaient les acteurs de la vie politique.

(2) Louis Gernet, Les débuts de l’hellénisme, Les Grecs sans miracle, Paris, 1983

Laura Candiotto nous lance sur la piste d’une adaptation contemporaine de l’ancien dialogue socratique.

Cette interprétation du rôle des émotions permet de penser la philosophie comme un mode de vie, comme une pratique visant à la transformation et à l’amélioration à la fois du philosophe et de son contexte de vie, grâce non seulement à des « outils pour penser » mais aussi à « outils pour ressentir ».

Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p. 80.

C’est pour ces raisons que j’expérimente depuis quelques années une forme spécifique de dialogue socratique, que je définis comme « intégrale ». Le dialogue socratique contemporain devrait assumer une vision intégrale de la pratique philosophique, selon laquelle les émotions ne sont pas seulement considérées comme l’antithèse de la rationalité mais comme des éléments constitutifs de l’être humain, travaillant constamment avec la raison dans les divers processus de recherche.

Source : CANDIOTTO, Laura, Emotion in dialogue – A new proposal : the integral socratic dialogue, Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, p. 82.

Selon Laura Candiotto, «une méthode philosophique incapable d’intégrer le niveau émotionnel risque de perdre en efficacité».

Lors d’une expérience de consultation philosophique, mes émotions furent durement réprimées. Je me suis prêté au jeu jusqu’à ce que je me bute à la rigidité du philosophe praticien. Dans ce contexte, l’arrivée d’une considération des émotions dans le cadre d’un dialogue en consultation philosophique me plaît beaucoup. Depuis ma lecture de «L’intelligence émotionnelle» de Daniel Goleman, au cours de laquelle j’ai pris connaissance des travaux du médecin, professeur de neurologie, neurosciences et psychologie Antonio Damassio à savoir que la raison pure ne peut grand chose ou que le raison a toujours besoin d’un coup de pouce des émotions pour prendre une décision, ma perception du rôle des émotions a changé radicalement. En philosophie, je parle désormais de l’ÊTRE SENSIBLE et l’ÊTRE RAISONNÉ à prendre en considération comme étant complices.


J’accorde à ce livre 3½ étoiles sur 5


Serge-André Guay, auteur et président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys


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Liste de tous les articles du dossier

Article # 1 : Introduction

Témoignage de ma recherche personnelle au sujet de la philothérapie (philosophie + thérapie) ou, si vous préférez, de la pratique de la philosophie en clinique. Il s’agit de consultation individuel ou de groupe offert par un philosophe praticien pour nous venir en aide. Elle se distingue de la « psychothérapie » (psychologie + thérapie) en ce qu’elle utilise des ressources et des procédés et poursuit de objectifs propres à la philosophie. On peut aussi parler de « philosophie appliquée ».

Article # 2 : Mise en garde contre le copinage entre la philosophie et la psychologie

La philothérapie gagne lentement mais sûrement en popularité grâce à des publications de plus en plus accessibles au grand public (voir l’Introduction de ce dossier).

L’un des titres tout en haut de la liste s’intitule « Platon, pas Prozac! » signé par Lou Marinoff paru en français en l’an 2000 aux Éditions Logiques. Ce livre m’a ouvert à la philothérapie.

L’auteur est professeur de philosophie au City College de New York, fondateur de l’Association américaine des praticiens de la philosophie (American Philosophical Practitioners Association) et auteurs de plusieurs livres.

Article # 3 : Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie, Nathanaël Masselot, Les Éditions de l’Opportun

Présentation du livre Philothérapie – Libérez-vous par la philosophie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 4 : Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie. Jean-Eudes Arnoux, Éditions Favre

Présentation du livre Sur le divan d’un philosophe – La consultation philosophie : une nouvelle démarche pour se connaître, changer de perspective, repenser sa vie suivie de mes commentaires de lecture.

Article # 5 : Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai, Laurence Bouchet, Éditions Marabout

Cet article présente et relate ma lecture du livre « Philosopher pour se retrouver – La pratique de la philo pour devenir libre et oser être vrai », de Laurence Bouchet aux Éditions Marabout. Malheureusement ce livre n’est plus disponible à la vente tel que mentionné sur le site web de l’éditeur. Heureusement on peut encore le trouver et l’acheter dans différentes librairies en ligne.

Article # 6 : Une danse dangereuse avec le philothérapeute Patrick Sorrel

Cet article se penche sur l’offre du philothérapeute Patrick Sorrel.

Article # 7 : La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence, Eugénie Vegleris

Le livre « La consultation philosophique – L’art d’éclairer l’existence » de Madame Eugénie Vegleris aux Éditions Eyrolles se classe en tête de ma liste des meilleurs essais que j’ai lu à ce jour au sujet de la « philothérapie ».

Article # 8 : Guérir la vie par la philosophie, Laurence Devillairs, Presses universitaires de France

À ce jour, tous les livres dont j’ai fait rapport de ma lecture dans ce dossier sont l’œuvre de philosophes consultants témoignant de leurs pratiques fondées sur le dialogue. Le livre « Guérir la vie par la philosophie » de Laurence Devillairs aux Presses universitaires de France (PUF) diffère des précédents parce que l’auteure offre à ses lecteurs une aide direct à la réflexion sur différents thèmes.

Article # 9 : Du bien-être au marché du malaise – La société du développement personnel – par Nicolas Marquis aux Presses universitaires de France

J’ai lu ce livre à reculons. J’ai appliqué les feins dès les premières pages. L’objectivité sociologique de l’auteur m’a déplu. Ce livre présente aux lecteurs des observations, que des observations. L’auteur n’en tire aucune conclusion.

Article # 10 : Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Eva Illouz et Edgar Cabanas, Premier Parallèle, 2018

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq parce qu’il m’a révélé les coulisses de la quête du bonheur au cœur de notre société néo-libérale. Je savais que cette obsession du bonheur circulait au sein de la population, notamment par le biais des coach de vie et des agents de développement personnel, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle cachait une véritable industrie soutenue par une idéologie psychologisante. Jusque-là, je ne connaissais de cette industrie que le commerce des livres et la montée en puissance des coachs de vie dédiés à la recherche du bonheur.

Article # 11 : La consultation philosophique, Oscar Brenifier, Éditions Alcofribas, 2020

J’ai adoré ce livre. Il est dense, très dense. On ne peut pas le lire comme un roman. Me voici enfin devant un auteur qui dit tout, où, quand, comment il observe, comment il pense, comment il chemine, comment il voit, comment il entend, comment il anticipe, comment il tire ses conclusions… Bref, un auteur qui expose son propre système de pensée dans un essai plus que formateur pour le nôtre.

Article # 12 : Fin du chapitre : Oscar Brenifier, philosophe praticien

La lecture du livre «La consultation philosophique» signé par le philosophe praticien Oscar Brenifier (voir article #11 de notre dossier «Consulter un philosophe – Quand la philosophie nous aide») nous apprend qu’il adresse un document à ses clients potentiels. J’ai écrit à monsieur Brenifier pour lui demander s’il pouvait me faire parvenir ce document.

Article # 13 : La philo-thérapie, Éric Suárez, Éditions Eyrolles, 2007

Cet article présente et relate ma lecture du livre du «La philo-thérapie» de Éric Suárez, Docteur en philosophie de l’Université Laval (Québec), philosophe praticien (Lausanne), publié en 2007 aux Éditions Eyrolles. Ce livre traite de la consultation philosophique ou, si vous préférez, de la philo-thérapie, d’un point de vue pratique. En fait, il s’agit d’un guide pour le lecteur intéressé à acquérir sa propre approche du philosopher pour son bénéfice personnel. Éric Suárez rassemble dans son ouvrage vingt exemples de consultation philosophiques regroupés sous cinq grands thèmes : L’amour, L’image de soi, La famille, Le travail et le Deuil.

Article # 14 : Comment choisir son philosophe ? Guide de première urgence à l’usage des angoissés métaphysiques, Oreste Saint-Drôme avec le renfort de Frédéric Pagès, La Découverte, 2000

Ce livre se caractérise par l’humour de son auteur et se révèle ainsi très aisé à lire. D’ailleurs l’éditeur nous prédispose au caractère divertissant de ce livre en quatrième de couverture : «Étudier in extenso la pensée des grands théoriciens et en extraire un mode de réflexion agissant est une mission impossible pour l’honnête homme/femme. C’est pourquoi l’auteur de cet ouvrage aussi divertissant que sérieux propose des voies surprenantes au premier abord, mais qui se révèlent fort praticables à l’usage. L’une passe par la rencontre avec la vie et la personnalité du philosophe : la voie des affinités électives».

Article # 15 : La philosophie comme manière de vivre, Pierre Habot, Entretiens avec Jeanne Cartier et Arnold I Davidson, Le livre de poche – Biblio essais, Albin Michel, 2001

Référencé par un auteur à mon programme de lecture, le livre «La philosophie comme manière de vivre» m’a paru important à lire. Avec un titre aussi accrocheur, je me devais de pousser plus loin ma curiosité. Je ne connaissais pas l’auteur Pierre Hadot : «Pierre Hadot (né à Paris, le 21 février 1922, et mort à Orsay, le 24 avril 20101) est un philosophe, historien et philologue français, spécialiste de l’Antiquité, profond connaisseur de la période hellénistique et en particulier du néoplatonisme et de Plotin. Pierre Hadot est l’auteur d’une œuvre développée notamment autour de la notion d’exercice spirituel et de la philosophie comme manière de vivre.» (Source : Wikipédia)

Article # 16 : La philosophie, un art de vivre de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021

Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité : « Par-delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser (…). Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même. » (L’étonnement philosophique, Jeanne Hersch, Éd. Gallimard.) / On comprend par là qu’aujourd’hui l’exercice du langage se suffit à lui-même et que, par conséquent, la philosophie se soit déconnectée des problèmes de la vie quotidienne.» Source : La philosophie, un art de vivre, Collectif sous la direction de Jean-François Buisson, Les Éditions Cabédita, 2021, Préface,  p. 9.

Article # 17 : Socrate à l’agora : que peut la parole philosophique ?, Collectif sous la direction de Mieke de Moor, Éditions Vrin, 2017

J’ai trouvé mon bonheur dès l’Avant-propos de ce livre : «Laura Candiotto, en insistant sur le rôle joué par les émotions dans le dialogue socratique ancien et sur l’horizon éthique de celui-ci, vise à justifier théoriquement un «dialogue socratique intégral», c’est-à-dire une pratique du dialogue socratique qui prend en compte des émotions pour la connaissance.» Enfin, ai-je pensé, il ne s’agit plus de réprimer les émotions au profit de la raison mais de les respecter dans la pratique du dialogue socratique. Wow ! Je suis réconforté à la suite de ma lecture et de mon expérience avec Oscar Brenifier dont j’ai témoigné dans les articles 11 et 12 de ce dossier.

Article # 18 : La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence, Lou Marinoff, La table ronde, 2004

Lou Marinoff occupe le devant de la scène mondiale de la consultation philosophique depuis la parution de son livre PLATON, PAS PROJAC! en 1999 et devenu presque’intantément un succès de vente. Je l’ai lu dès sa publication avec beaucoup d’intérêt. Ce livre a marqué un tournant dans mon rapport à la philosophie. Aujourd’hui traduit en 27 langues, ce livre est devenu la bible du conseil philosophique partout sur la planète. Le livre dont nous parlons dans cet article, «  La philosophie, c’est la vie – Réponses aux grandes et aux petites questions de l’existence », est l’une des 13 traductions du titre original « The Big Questions – How Philosophy Can Change Your Life » paru en 2003.

Article # 19 : S’aider soi-même – Une psychothérapie par la raison, Lucien Auger, Les Éditions de l’Homme

J’ai acheté et lu « S’aider soi-même » de Lucien Auger parce qu’il fait appel à la raison : « Une psychothérapie par la raison ». Les lecteurs des articles de ce dossier savent que je priorise d’abord et avant tout la philothérapie en place et lieu de la psychothérapie. Mais cette affiliation à la raison dans un livre de psychothérapie m’a intrigué. D’emblée, je me suis dit que la psychologie tentait ici une récupération d’un sujet normalement associé à la philosophie. J’ai accepté le compromis sur la base du statut de l’auteur : « Philosophe, psychologue et professeur ». « Il est également titulaire de deux doctorats, l’un en philosophie et l’autre en psychologie » précise Wikipédia. Lucien Auger était un adepte de la psychothérapie émotivo-rationnelle créée par le Dr Albert Ellis, psychologue américain. Cette méthode trouve son origine chez les stoïciens dans l’antiquité.

Article # 20 (1/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.

Article # 20 (2/2) : Penser par soi-même – Initiation à la philosophie, Michel Tozzi, Chronique sociale

Dans la première partie de ce rapport de lecture du livre « Penser par soi-même – Initiation à la philosophie » de Michel Tozzi, je vous recommandais fortement la lecture de ce livre : « J’accorde à ce livre cinq étoiles sur cinq et je peux même en rajouter une de plus, une sixième, pour souligner son importance et sa pertinence. Il faut le lire absolument ! Je le recommande à tous car il nous faut tous sortir de ce monde où l’opinion règne en roi et maître sur nos pensées.» Je suis dans l’obligation d’ajouter cette deuxième partie à mon rapport de lecture de ce livre en raison de ma relecture des chapitres 6 et suivants en raison de quelques affirmations de l’auteur en contradiction avec ma conception de la philosophie.

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